2-3/ Les perturbations du domaine tropical
Une perturbation est une modification significative des
éléments du temps. Deux types de perturbations peuvent
intéresser le domaine tropical. Il s'agit des perturbations pluvieuses
et des perturbations non pluvieuses.
Dans cette étude, nous nous intéresserons qu'aux
perturbations pluvieuses puisque ce travail porte sur les inondations.
2-3-1/ Les incursions polaires
Elles sont à l'origine des précipitations
observées souvent en période hivernale. Les incursions polaires
se manifestent par une descente d'air froid des moyennes latitudes à
l'intérieur des basses latitudes où, il rencontre un air chaud et
humide provenant de l'océan et véhiculé vers le continent
par le Jet subtropical (Sagna, 2005).
La rencontre entre les deux se traduit par de la condensation,
de la formation de nuages appartenant à l'étage moyen
(altocumulus et altostratus). En fonction de l'importance de la condensation et
des caractères thermiques et hygrométriques, on peut enregistrer
des précipitations. Elles sont dénommées « Heug
» ou « pluie des mangues » qui
sont en général faibles mais peuvent
souvent être exceptionnelles.
2-3-2/ Les lignes de grain
Selon l'Organisation Météorologique Mondiale
(OMM) cité par Sagna, une ligne de grains est « une ligne fictive,
étendue, mobile, d'extension parfois considérable le long de
laquelle se produit le phénomène de grains...
».Un grain est « un coup de vent accompagné d'éclairs,
d'orage, de tonnerre et de pluie ».
La ligne de grain(LG) est donc un alignement
de cumulonimbus, qui sont des nuages à grand développement
vertical, accompagné de vent d'Est très rapide. Le processus de
formation des lignes de grains s'établit à travers un processus
en surface et un processus en altitude.
Le premier processus met en relation un alizé et une
mousson 16(Figure 6). Il se
manifeste par :
-une augmentation de la puissance des vents au nord de la
trace au sol de l'équateur météorologique, donc un
renforcement de la circulation d'alizé ;
- un recul de la trace au sol de l'équateur
météorologique au niveau de la zone d'accélération
;
- une pénétration de l'alizé dans la zone
couverte par la mousson. Celle-ci plus humide se soulève et c'est le
début de la formation des nuages ;
- l'ascendance de la mousson, liée à l'incursion
de l'alizé, favorise des formations nuageuses de plus en plus
abondantes. On observe des nuages de type cumulus qui, en raison de
l'importance des ascendances, évoluent en nuages de type cumulo-nimbus
et des pluies orageuses accompagnées de phénomènes
électriques (tonnerre et foudre) tombent.
Le second processus se manifeste par une
accélération du J.E.A.N. Ce dernier renforce le flux d'est
supérieur, il s'en suit une compression de la mousson et une
réduction de son épaisseur. Le flux augmente de vitesse et se
rapproche de plus en plus du sol. Cela s'accompagne d'un développement
de nuages cumulus (Cu) qui évoluent en cumulonimbus
(Cb). Le flux d'Est accompagne une perturbation avec des
manifestations orageuses.
Les perturbations revêtent une grande importance dans ce
travail de recherche. Leurs manifestations provoquent souvent des
précipitations exceptionnelles comme les lignes de
grains. Cette perturbation est considérée comme «
le phénomène le plus violent en Afrique où les cyclones
tropicaux sont inconnus » (Gaye et al, 2004).
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16 Cours de Climatologie, Licence de
Géographie, 2013
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Figure 6 : Déplacement d'une ligne de grain en
Afrique de l'Ouest (Source: Sagna,
2011)
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