La trésorerie, indicateur de l'équilibre financier d'une entreprise. Cas de VODACOM Congo( Télécharger le fichier original )par Milord Mbelo Yuka Institut Supérieur de Commerce Kinshasa - Licence 2013 |
1.1.2. Objectifs de la gestion de la trésorerieSuivant l'importance qu'accorde le dirigeant de l'entreprise à la trésorerie, la place de celle - ci varie dans l'organigramme de l'entreprise. Ainsi la trésorerie peut être un service, une division ou même une direction. Certaines entreprises se sont organisées en sous - fonctions : Front-office (opérationnel), back-office (administratif), middle-office (contrôle). 251652608 Le trésorier 251653632 251657728251659776251658752 Back-office 251656704 Middle-office 251655680 Front-office 251654656 Source : http : //financesNews.casanet.net.ma/financesnews/Bourses.asp n°146, 01 Novembre 2001 Figure n° 1 : Organigramme de la trésorerie A. Les recettes et les dépenses L'entreprise est animée par des flux de recettes et de dépenses qui peuvent être classés en quatre grandes catégories : ü Flux d'exploitation qui provient des opérations courantes : encaissement des ventes, décaissements des achats, des salaires et d'autres consommations de l'entreprise ; ü Flux d'investissement et de désinvestissement : paiement des acquisitions d'outils industriels (usines, machines) ou commerciaux (magasins, campagnes publicitaires) ou de participations financières (achats de titres), encaissements liés à la vente des mêmes éléments ; ü Flux purement financiers liés aux opérations d'emprunts ou de prêts de l'entreprise et plus exceptionnellement à l'apport de fonds par les actionnaires ou associés ; ü Flux annuels de « répartition » du bénéfice : lorsque l'entreprise dégage un supplément de richesse, elle doit en allouer une partie à l'Etat et aux salariés (impôts sur les sociétés et participation) et elle peut en distribuer une partie à ses actionnaires ou associés.9(*) a. Les recettes : Les recettes les plus importantes sont : @ Les recettes de l'activité principale de l'entreprise : elles sont encaissées soit par des caisses régionales soit par la trésorerie. Les règlements en caisse se font : en espèces, par chèques ou encore par inscription à un compte courant faisant l'objet d'un règlement périodique. Le principe de l'unité de trésorerie nécessite le versement par les caisses à la trésorerie de leur fonds disponibles. Le versement s'effectue aux banques ou à la poste. Ces fonds sont centralisés à des comptes gérés par la trésorerie. @ Les recettes dites « hors activité principale » : elles concernent des ventes de vieilles matières, des locations diverses, etc. Il existe un problème particulier à ces recettes : le débiteur a l'initiative du mode de règlement, aussi la reconnaissance des sommes encaissés est souvent difficile. Ce problème est résolu par l'utilisation des comptes « avis de recettes » tenus au bureau des clients et à la trésorerie qui ont pour charge de reconnaitre la nature des recettes. @ Les produits financiers : il s'agit généralement des intérêts bancaires créditeurs... Les produits financiers correspondent aux produits issus de l'endettement net et du placement de la trésorerie (en particulier les valeurs mobilières de placements). Parmi ces produits, on trouve « les produits financiers hybrides », ils sont à base d'option (bon, obligation convertible) ou sans option (obligation remboursable en action, certificat d'investissement) et qu'on ne peut pas toujours classer immédiatement en capitaux propres ou en dettes. @ Les subventions de l'Etat (s'il y a lieu) : ces versements viennent en couverture de la part de l'organisme dans les charges des emprunts et les dépenses d'établissement. b. Les dépenses : Elles peuvent être classées comme suit : @ Les salaires et les pensions des retraités : réglés par virements postaux, virement bancaire ou par la caisse centrale ; @ L'alimentation des caisses : la trésorerie adresse à la banque, auprès de laquelle l'agent bénéficiaire est accrédité, une mise à disposition de fond : elle demande à la banque de mettre à disposition de l'agent accréditif les fonds nécessaires ; @ Les règlements en relation directe avec l'activité principale : il s'agit des débours (argent avancé), des indemnités (somme allouée pour dédommager d'un préjudice), et des remboursements (billets non utilisés...). @ Les règlements des fournisseurs national et international : le mandatement est fait par le service de la comptabilité et le paiement par la trésorerie. Le paiement est effectué par chèque bancaire, postal ou par lettre de virement. @ Les impôts : les entreprises sont assujetties à plusieurs impôts dont : · Impôts précomptés sur les salaires et les pensions ; · Impôts sur l'activité (exemple : transport,...) · Impôts fonciers · Les patentes et les taxes diverses. La trésorerie établie un chèque à l'ordre du percepteur. @ La taxe douanière : elle comprend en particulier la douane réglée pour le matériel importé. @ Les charges financières : elles comprennent les charges afférentes aux avances consenties par le gouvernement ou les établissements bancaires et les charges des emprunts à moyen et à long terme. B. Le cash-flow Le cash-flow est la capacité d'une entreprise à produire de la richesse, évaluée d'après l'ensemble de ses amortissements, de ses provisions et de ses bénéfices. Lié à la notion de surplus monétaire, le cash-flow est égal à la totalité des encaissements pour une période donnée (in flow) diminuée de la somme des décaissements (out flow) pour les opérations d'exploitation, d'investissement ou d'opérations financières. Il correspond à la marge brute d'autofinancement. Complément du résultat pour l'exercice d'une entreprise, il permet d'apprécier l'évolution de la trésorerie interne (dépenses et recettes). Il décrit et apprécie la capacité d'autofinancement à partir des données comptables fournies essentiellement par le résultat. On distingue généralement entre le cash-flow brut (la somme des impôts sur bénéfices industriels et commerciaux, des bénéfices distribués « dividendes » et non distribué « réserves, report à nouveau », des dotations aux provisions et des dotations aux amortissements) et le cash-flow ne (cash-flow brut diminué des impôts industriels et commerciaux). Le cash-flow permet d'évaluer la capacité d'une entreprise à sécréter de l'argent et donc d'apprécier sa capacité d'autofinancement. Le choix entre les différents investissements peut se faire par la méthode du « cash-flow actualisé », défini comme la différence entre flux d'entrée et les sorties de fonds. On détermine ainsi les recettes et les dépenses attendues des différents choix d'investissements projetés par la firme et, par-là, le cash-flow probable sur leur durée de vie en appliquant un taux d'actualisation. Cette méthode permet de choisir les investissements dont les cash-flows sont les plus probables.10(*)
Le budget de trésorerie est le budget de synthèse des autres budgets.
Le budget de trésorerie peut être défini comme une méthode analytique de prévision consistant en un découpage dans le temps (mois, trimestre, semestre ou années) des encaissements et des décaissements, c'est-à-dire des entrées et des sorties d'argent sur les charges et les produits générés par les différents budgets étudiés précédemment. La fonction du financier est tout d'abord d'assurer la disponibilité d'argent lorsque les besoins se font sentir. Il est donc nécessaire d'établir une prévision relativement précise de ces besoins. Ces prévisions sont généralement établies sur un budget de trésorerie prévisionnel. Le budget de trésorerie est le complément naturel du plan de financement. Le plan de financement est le tableau des emplois et des ressources permanents obtenu en confrontant les investissements et les besoins d'exploitation permanents aux financements à caractère permanent. Le solde de ces besoins doit être financé par des ressources de trésorerie et c'est ce qui apparaît au budget de trésorerie, qui étudie l'évolution des besoins de trésorerie sans préjuger de la manière dont sera financé ce besoin (découvert, escompte, etc.).11(*)Le budget de trésorerie est égal au total des encaissements mois le total des décaissements de la période.
Dans le contexte de la gestion budgétaire, le budget de trésorerie doit répondre impérativement à certaines obligations : · Déterminer mois par mois les encaissements et les décaissements en vue de mettre en évidence les mois ou il y a risque d'insuffisance de liquidité afin de prévoir les moyens de financement nécessaires ; · Déterminer la situation financière prévisionnelle de l'entreprise grâce au solde au solde de fin de période budgétaire. Le budget de trésorerie va permettre de s'assurer de la cohérence de la construction budgétaire (les budgets sont-ils «réalistes» ou «réalisables» ?).En effet, la prévision de trésorerie tire les conséquences financières des différents budgets liés au cycle d'exploitation (ventes, frais commerciaux, production, sous-traitance, approvisionnement) et liés aux investissements. C'est en ce sens qu'on peut le qualifier de «budget résultant». Des «impasses» de trésorerie peuvent apparaître nécessitantes et des besoins en crédits à court terme, à l'inverse, d'éventuels excédents de trésorerie devront être gérés. C'est le rôle du budget de trésorerie que de traduire en termes d'encaissements et de décaissements les charges et les produits générés par les différents programmes de l'entreprise. La démarche budgétaire sera ensuite bouclée par l'établissement des documents de synthèse prévisionnels (bilan et compte de résultat). Ces documents doivent présenter une certaine cohérence avec les projets à moyen et long terme définis par l'entreprise. Tout comme pour le plan de financement à long ou moyen terme, la prévision de trésorerie s'effectuera en deux étapes : 1ère étape : la partie besoins / ressources (ou budget de trésorerie proprement dit), rassemble les mouvements de trésorerie générés par les opérations d'exploitation et hors exploitation. Cette construction est presque entièrement déterminée par les budgets précédents.Elle aboutit à une situation prévisionnelle de trésorerie avant financements (ou placements) à court terme. 2ème étape : la partie plan de trésorerie, dans laquelle sont prévues les opérations financières à court terme qui vont permettre de réaliser l'équilibre au niveau souhaité (par exempletrésorerie zéro) en ajustant les financements et les placements.
Pour élaborer un budget de trésorerie, certaines informations sont strictement nécessaires : · Le bilan de l'exercice précédent ; · Les différents budgets approuvés de l'exercice en cours ; · Les encaissements et les décaissements non courants, qui ne sont pas prévu dans un budget précis. Dans la pratique, le budget de trésorerie est précédé par trois budgets préparatoires : · Le budget des encaissements ; · Le budget des décaissements ; · Le budget de la TVA. La différence entre le budget des encaissements et le budget de décaissements (y compris le budget de TVA) constitue le budget de trésorerie. 1. Le budget des encaissements : Le budget des encaissements (ou recettes) comprend notamment : Ø Les ventes au comptant (TTC) prévues mensuellement ; Ø Les règlements des clients relatifs aux ventes à crédits ; Ø Les acomptes prévisionnels versés par certains clients ; Ø Les règlements de tiers se portant acquéreurs des immobilisations cédées par l'entreprise ; Ø L'augmentation du capital en numéraire ; Ø Les emprunts et les subventions ; Ø Les produits financiers ; Ø Tout ce qui est susceptible d'entraîner une entrée d'argent... 2. Le budget des décaissements : Le budget des décaissements (ou dépenses) comprend notamment : Ø Les achats comptant (TTC) prévues mensuellement ; Ø Les règlements aux fournisseurs relatifs aux achats à crédit ; Ø Les charges décaissables de production, de distribution, d'administration générale ; Ø Les charges financières et les dividendes ; Ø L'impôt sur les bénéfices ; Ø La TVA à payer ; Ø Les investissements ; Ø Les remboursements d'emprunts ; Ø Tout ce qui est susceptible d'entraîner une entrée d'argent... 3. Le budget de la TVA13(*) : Le budget de la TVA a pour objet de déterminer la situation de l'entreprise (débitrice ou créditrice) vis-à-vis le fisc.Il s'agit de déterminer la dette fiscale de l'entreprise ou sa créance à l'égard du trésor. Il existe de modes de déclarations de la TVA : v La déclaration mensuelle ; v La déclaration trimestrielle. 1. La déclaration mensuelle : La formule de la détermination de la TVA est la suivante : TVA due (mois n) = TVA collectée (mois n) TVA récupérable sur les charges (mois n-1) TVA récupérable sur les immobilisations (mois n) Crédit de TVA (mois n-1) Remarque : si le montant de cette relation est positif, l'entreprise a une dette vis-à-vis l'Etat, s'il est négatif l'entreprise a une créance vis-à-vis l'Etat (Appelée crédit de TVA). 2. La déclaration trimestrielle : On applique la règle de décalage d'un mois comme suit : L'année étant divisé, en quatre trimestres, prenons l'exemple du premier trimestre de l'année : TVA due (janvier, février, mars) = TVA collectée (trimestre n) ; TVA récupérable sur les charges (janvier, février, mars) ; TVA récupérable sur les immobilisations (janvier, février, mars, décembre) Somme toute, le budget est un outil de pilotage de l'organisation qui permet de faciliter l'estimation des risques prévisibles et de préparer les décisions opérationnelles.Il se présente sous forme d'un état prévisionnel des recettes et des dépenses de l'organisation pour une période donnée (année, semestre, trimestre etc.). Il se décompose généralement en, budget des ventes, budget de production, budget des investissements, budget des frais généraux et budget de trésorerie. Le budget des ventes est réalisé suite à une étude de marché et de l'analyse de certaines informations économiques internes et externes à l'entreprise. Le budget de la productionest établi en fonction du budget des ventes en tenant compte des capacités de production disponibles. Le budget des approvisionnements dépend du budget de la production tout en tenant compte des stocks disponibles et des délais de livraisons. Le budget des investissements est établi en fonction du budget de la production. Le budget des frais généraux est constitué d'un ensemble de charges relatives à des services auxiliaires (comptabilité et finance, étude, contrôle de gestion....) qui sont des supports indispensables pour la bonne marche de l'entreprise. Pour budgétiser les frais généraux il `est vivement recommandé de recourir à la méthode de budgétisation à base zéro (BBZ). Le budget de trésorerie est considéré comme le budget synthèse de l'ensemble des budgets cités auparavant. Il est constitué des encaissements et des décaissements, c'est-à-dire des entrées et des sorties d'argent sur les charges et les produits générés par les différents budgets étudiés précédemment. En somme, on dit toujours que « faire dubudget, c'est de faire du souci avant de dépenser l'argent, plutôt que de s'en faire après ». 2. Gestion quotidienne et Prévisions de trésorerie14(*)* 9 Site web : « Finances d'entreprise1. Exploitation et trésorerie » Editions ESKA, P. 17 * 10 Site web : http://encyclo.voila.fr * 11 B. SOLNIK ; Gestion financière, 6ème éd. Dunod, Paris, 2011, P. 206. * 12 Site internet : http://memoire online sur la trésorerie/gestion commerciale/fr. * 13 Site internet : http://memoireonline/analyse financière/economie.fr * 14 Site web : http://encyclo.economica.fr |
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