2.1.1.2. Le Besoin en Fonds de Roulement
(BFR)
Dans la gestion courante, l'entreprise fait face à un
certain nombre de besoin qui exigent des ressources et pèsent sur la
trésorerie. Certains de ces besoins sont directement liés au
cycle d'exploitation et se renouvellent au rythme de ce dernier. Il s'agit de
besoin ou d'emplois cycliques constitués des stocks et des
créances commerciales. Ces besoins appellent à des ressources
directement liées au cycle d'exploitation et qui se renouvellent
également au rythme de ce dernier. Il s'agit des ressources cycliques
constituées principalement des encours fournisseurs.
Cependant, il arrive que les ressources cycliques ne suffisent
pas pour financer la totalité des besoins cycliques. L'entreprise doit
donc recourir à des ressources complémentaires pour assurer la
continuité de son activité. C'est donc ce besoin de fonds
supplémentaires non couvert par les ressources cycliques qu'on appelle
besoin en fonds de roulement.
1. Définition du BFR
Le BFR est un agrégat caractéristique de la
gestion du cycle d'exploitation de l'entreprise. Celui-ci désigne
l'ensemble des opérations liées à l'activité de la
firme, de l'acquisition de stocks jusqu'à la réalisation de la
vente ou de la prestation de services. Il est l'élément
clé de la gestion financière du cycle d'exploitation. Il exprime
le besoin net de financement des opérations liées au cycle
d'activité.
Mathématiquement, le BFR se mesure par la
différence entre les actifs circulants restructurés (ACR) et les
dettes à court terme (DCT) hors dettes financières à court
terme. L'ACR est constitué de tous les actifs circulants
restructurés à l'exception des valeurs disponibles. La rubrique
DCT comprend toutes les dettes à court terme, excepté les dettes
financières à court terme.
BFR = (ACR - Valeurs disponibles) - (DCT - Dettes
financières à court terme)
Il convient de noter que le BFR peut être
décomposé en Besoin en Fonds de Roulement d'Exploitation (BFRE)
et en Besoin en Fonds de Roulement Hors Exploitation (BFRHE) de la
manière suivante :
BFRE = ACE - PE
BFRHE = ACHE - DCTHE
BFR = BFRE + BFRHE = (ACE + ACHE) - (PE + DCTHE)
Le BFRE est obtenu en faisant la différence entre les
actifs circulants restructurés d'exploitation (ACE) et le passif
d'exploitation (PE). Les ACE sont constitués des valeurs d'exploitation,
des créances commerciales à court terme et des comptes de
régularisation de l'actif liés à l'exploitation. Les PE
comprennent toutes les dettes commerciales à court terme ainsi que les
comptes de régularisation du passif liés à
l'exploitation.
Le BFRHE est la différence entre les actifs circulants
restructurés hors exploitation (ACHE, c'est-à-dire les autres
créances à court terme et les comptes de régularisation
actif hors exploitation) et les dettes à court terme hors exploitation
(DCTHE, c'est-à-dire toutes les autres dettes à court terme hors
exploitation et hors dettes financières à court terme).
Bref, le BFR est la somme du BFRE et du BFRHE. Le diagnostic
financier d'une entreprise basé sur le BFR oblige à tenir compte
du cycle d'exploitation de l'ensemble des opérations courantes au
travers desquelles l'entreprise réalise son objet social.
2. Appréciation du BFR
Le BFR provient du décalage entre la durée du
cycle d'exploitation et les délais de règlement de diverses
charges que l'entreprise supporte à des échéances plus au
moins courtes. Il est donné par la somme des stocks et créances
diminuées des dettes non financière.
Suivant le comportement de ses composantes, le BFR peut
être positif ou négatif.
a. Un BFR positif traduit un besoin de financement réel
qui est couvert par un financement extérieur généralement
d'origine bancaire. Le BFR de la majorité des entreprises est positif en
raison de leur cycle d'exploitation. C'est principalement vrai pour les
entreprises industrielles qui doivent financer les stocks de matières
premières, de marchandises et des produits finis, ainsi que les
créances commerciales. En gros, plus le cycle d'exploitation est long,
plus il faudra de temps pour récupérer les sommes investies dans
la production et moins le délai accordé par les fournisseurs
suffira.
b. Un BFR négatif signifie que l'entreprise n'a pas
besoin de financement car elle génère suffisamment des ressources
pour financer son propre cycle d'exploitation. Il existe des entreprises ayant
un BFR négatif. Il s'agit par exemple les entreprises de grande
distribution qui, bien qu'ayant des stocks de marchandises énorme mais
bien gérés ont un délai de paiement de leurs clients quasi
nul d'un côté, et qui de l'autre bénéficient des
délais de paiement suffisamment long de la part de leurs
fournisseurs.
L'importance du BFR varie en fonction du niveau
d'activité (augmente avec le chiffre d'affaire), de la longueur du cycle
d'exploitation dépend lui-même de la durée
d'écoulement des stocks, de la durée du processus de production,
et de la durée des crédits accordés aux clients, de la
durée des crédits obtenus des fournisseurs et de
l'évolution des éléments relatifs à l'exploitation
comme le taxe sur la valeur ajoutée, salaires, charges sociales.
Ainsi, le BFR peut donc être amélioré en
faisant tourner les stocks le plus rapidement possible, en négociant des
délais de règlement des clients et débiteurs divers les
plus courts possible, en négociant avec les fournisseurs et les autres
créanciers le délai de paiement le plus long possible.
Autrement dit, la diminution de valeurs circulantes hors
trésorerie active (stocks, créances commerciales, commandes en
cours) et /ou les augmentations des dettes à court terme hors
trésorerie passive influence positivement le BFR.
En guise de conclusion, les cycles d'exploitation de
l'entreprise organisés autour de l'engrenage stocks, production,
crédits accordés et crédits obtenus doit dégager
l'ensemble de liquidités de l'actif circulant avant que les dettes
à court terme reviennent à l'échéance. La
probabilité de cette synchronisation étant moindre si pas nulle,
l'entreprise doit pouvoir disposer d'une marge de sécurité ou
d'une sorte de matelas de sécurité qui puisse amortir les coups
se produisant dans la récupération des capitaux circulants
nécessaires à la couverture des échéances.
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