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EPIGRAPHE
« La croissance est devenue le veaux d'or
moderne, la formule magique qui permet de faire l'économie de la
discussion et du raisonnement »
DOMINIQUE MEDA
DEDICACE
A mes très chers parents BONIFACE KAZADI et MONIQUE
KINTENGE, mon beau frère BARTELEMY MULOHWE, a mes soeurs MAMY, LEATICIA,
RAISSA, CHRISTELLE ;
A toute ma famille ;
A ma future femme ;
A mes futurs enfants.
Je dédie ce travail
REMERCIEMENTS
C'est conformément aux coutumes de l'enseignement
supérieur et Universitaire de notre pays que nous avons
rédigé le présent travail à l'occasion de la fin du
cycle de graduat à l'Université Protestante Au Congo (UPC).
Ce travail est le fruit de recherche scientifique et des
connaissances théoriques et pratiques acquises durant notre formation
tout au long de notre scolaire et académique.
Nous adressons nos remerciements aux autorités
académiques de l'Université Protestante Au Congo et à tous
nos enseignants.
Nous témoignons notre gratitude particulièrement
au professeur CHRISTIAN MABI LUKUSA qui ont assurés la direction de ce
travail.
Que nos amis Patrick MAFUTA, Richard MOMBELA, Désire
NYOMBO, Yan MUKENGE, VINNY KAZADI, Andric MUKUNA, MBOKOSO KEMPAY, trouvent ici
l'expression d'une grande reconnaissance pour leur amitié ainsi que leur
amour.
Que tous ceux qui, de près ou de loin, d'une
manière ou d'une autre ont contribué pour la réalisation
de ce travail.
KAZADI KITENGE FRANCK
INTRODUCTION GENERALE
1. PROBLEMATIQUE
La croissance
économique est une préoccupation majeur des pays en voie de
développement en général et de la RDC en particulier. Elle
est essentiellement un processus visant à améliorer la vie des
individus en leur procurant plus des biens et services.
Cette évolution est
amenée par des mesures d'accroissement de la seule production
économique fondée sur les facteurs classiques, telle que la
quantité de capital, de travail ou encore la productivité et
l'innovation.
La croissance
économique de la RDC est soutenue par les secteurs Primaire, secondaire
et tertiaire. Ainsi que dans le cadre
étroite de notre étude, une question a été
soulevée:
« Comment a évolué la croissance
économique de la RDC durant la période sous examen ? »,
2. HYPOTHESE
En guise de réponse provisoire à la question
sus évoquée,
- La croissance économique a connu une trajectoire
à la hausse durant la période sous étude.
3. METHODOLOGIE
La méthodologie assure le cheminement qui permet
à la pensée d'atteindre la vérité. Pour notre part,
nous avons utiliséles techniques et
méthodesci-après :
- Technique documentaire : nous avons
puise des informations en rapport avec notre travail dans certains documents,
ouvrage de base, rapport, revue et l'internet.
- Technique d'entretien : cette
technique nous a aidé à trouver les données
appropriée à notre sujet de recherche.
- Méthode analytique : cette
méthode nous a permis d'interpréter et de faire des analyses des
données recueillies. Elle consiste à l'exploitation des faits, en
décelant les différences et les ressemblances entre les
phénomènes comparent.
- Méthode comparative : nous
avons comparé les données des différentes années.
Elle consiste à analyser les effets de variables indépendantes
sur la variable dépendante.
4.
DELIMITATION SPATIO TEMPORELLE
La rigueur scientifique exige que tout travail scientifique
soit délimité dans l'espace et dans le temps :
- Dans l'espace, cette étude a porté sur la
croissance économique de République Démocratique du
Congo.
- Dans le temps, elle a concerné la période de
2010 à 2014.
5.
CANEVAS DU TRAVAIL
Hormis l'introduction et la conclusion assortie des
suggestions, ce travail a compris deux chapitres:
- Le premier chapitre a traité de la Théorie sur
la croissance économique ;
- Le deuxième chapitre a analysé la croissance
économique de la RDC de 2010 à 2014.
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
Ce chapitre, va cerner le concept de croissance
économique en évoquant ses déterminants.
SECTION I : CROISSANCE ECONOMIQUE
La croissance
économique désigne la variation positive de la production de
biens et de services dans une économie sur une période
donnée, généralement une période longue. En
pratique, l'indicateur le plus utilisé pour la mesurer est le produit
intérieur brut ou PIB. Il est mesuré « en volume » ou
« à prix constants » pour corriger les effets de l'inflation.
Le taux de croissance, lui, est le taux de variation du PIB. On utilise souvent
la croissance du PIB par habitant comme indication de l'amélioration de
la richesse individuelle, assimilée au niveau de vie.
La croissance est un
processus fondamental des économies contemporaines, reposant sur le
développement des facteurs de production, lié notamment à
la révolution industrielle, à l'accès à de
nouvelles ressources minérales (mines profondes) et
énergétiques (charbon, pétrole, gaz, énergie
nucléaire...) ainsi qu'au progrès technique. Elle transforme la
vie des populations dans la mesure où elle crée davantage de
biens et de services. À long terme, la croissance a un impact important
sur la démographie et le niveau de vie (à distinguer de la
qualité de vie) des sociétés qui en sont le cadre. De
même, l'enrichissement qui résulte de la croissance
économique peut permettre de faire reculer la pauvreté.
Dans le passé, pendant la période pour laquelle
il a été possible d'effectuer des observations quantités,
la croissance de la quantité absolue des biens et services produits a
été d'ordinaire associée à l'augmentation du
bien-être matériel moyen, c'est-à-dire de la
quantité produite par habitant, et à la croissance de la
population. Pour cette raison, les définitions de la croissance
économique de cette période incluent l'idée d'une
augmentation du bien-être économique.
Ainsi, selon les termes de Simon Kuznets (1973) «la
croissance économique est une augmentation à long terme de la
capacité d'offrir une diversité croissante de bien. Cette
capacité croissante étant fondée sur le progrès de
la technologie et ajustements intentionnels et idéologiques qu'elle
demande1(*)».
Pour François Perroux, la croissance
économique est l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le
produit net en termes réels
L'analyse de se deux définitions fait ressortir au
moins deux grandes idées : l'idée d'une augmentation sur une
longue période et l'idée de la production. Ces deux
éléments sont récurrents dans les diverses approches
prises par les auteurs pour définir la croissance économique.
Dans le cadre de ce travail, ce concept est utilisé pour désigner
la hausse continue d'un indicateur de la production global : le produit
intérieur brut (PIB).
En parlant de la croissance économique, il importe de
la distinguer du développement qui s'étend, dans sa
définition, à l'amélioration dans des domaines plus divers
de la vie de l'homme. Le concept du développement, loin de se limiter
à l'économie, englobe divers domaines entre autres : la
santé, l'éducation, l'environnement, la culture, etc.
1.1.1. Mesure de la croissance économique
a/ Le
taux de croissance du PIB
La croissance économique est mesurée par le taux
de croissance économique. Celui-ci se calcule par la différence
entre le PIB réel (c'est-à-dire le PIB corrigé des
variations de prix) de deux années successives (par exemple
l'année t et l'année t+1), rapportée au PIB de la
première année. Mathématiquement :
Taux de la croissance économique g =
(PIBt-1- PIB1 /PIB1) x 100
Parfois lorsqu'on s'intéresse à la croissance du
niveau de vie, on utilise le taux de la croissance par habitant qui peut
s'obtenir par soustraction du taux d'accroissement démographique au taux
de croissance économique, soit :
Taux de croissance du PIB par habitant2(*) Ghab = g-n,
Où g indique le taux de croissance du PIB et n le taux
d'accroissement démographique de la même année.
2/ Le
produit intérieur brut (PIB)
Le PIB correspond à la valeur totale de la production
interne de biens et services marchands dans un pays donné au cours d'une
année par les agents résidents à l'intérieur du
territoire national.
Comme les biens et services produits dans une économie
ont des unités de mesure différents et donc non comparables
directement les uns aux autres il faut les sommer proportionnellement à
leur valeur. Cette valeur est donnée par leur coût complet de
production (au coût des facteurs) exprimé par le prix.
Théoriquement, il existe donc trois approches pour
calculer le PIB d'un pays :
- Par la production : on fait la somme
des valeurs ajoutées en se basant sur les résultats fournis par
les entreprises et les administrations.
- Par la dépense : on additionne
les dépenses finales effectuées par les différents agents
économiques (les ménages, les entreprises, l'Etat et les
administrations publiques) et le solde des opérations courantes avec
l'extérieur.
- Par les revenus : par le total des
salaires distribués par les entreprises, les impôts indirects et
l'excédent brut d'exploitation des entreprises.
A côté du PIB dont l'usage est aujourd'hui
largement répandu, certains pays développés utilisent le
produit national brut (PIB) qui est la somme des valeurs ajoutées de
toutes les entreprises nationales implantées tant dans le pays
qu'à l'étranger.
SECTION 2 : DETERMINANTS ET SOURCES DE LA CROISSANCE
ECONOMIQUE
On peut distinguer
plusieurs types de déterminants à la croissance : richesses
naturelles, environnement extérieur, population, innovation3(*) (concept qui ne concerne pas
seulement le progrès technique), investissement, connaissance,
cohérence du développement. Les principales conclusions des
travaux de Xavier Sala-i-Martin, économiste espagnol spécialiste
de la croissance, confirment qu'il n'y a pas qu'un seul déterminant
simple de la croissance économique.
En parlant des sources de
la croissance, on tente de comprendre pourquoi certains pays sont
économiquement plus avancés que d'autres ou quel est le moteur de
la croissance économique.
Il est difficile de dresser un inventaire exhaustif des
facteurs de la croissance économique. Néanmoins, les
enseignements de la science économique permettent d'en
énumérer quelques-uns, assez pertinents pour être souvent
cités par divers auteurs. Nous évoquerons successivement
l'investissement, les infrastructures, la taille du marché, le
progrès technique et l'environnement institutionnel.
2.1
L'investissement
Au niveau national, l'investissement correspond à un
accroissement des moyens de production. Puisqu'il accroit la capacité
productive de l'économie, il est la première source de la
croissance économique. Il faut noter que les moyens ou les facteurs de
production dont il est question incluent aussi bien le capital physique
(machines, unisses, équipements logistiques, etc.) que le capital humain
(main d'oeuvre qualifiée et instruite disponible).
On distingue l'investissement net de l'investissement brut. Ce
dernier inclut les amortissements ou les investissements de remplacement qui
permettent le renouvellement de l'outil de production et donc le maintien du
niveau de production. Diminué des amortissements l'investissement brut
donne l'investissement net qui permet d'élever le niveau de
production.
Pour un même volume d'investissement, la composition du
montant global peut varier. Et à des compositions différentes des
investissements il est possible d'observer l'accroissement de la production
d'ampleurs différentes. En d'autres termes, tous les investissements
privés comme publics ne sont pas également efficaces, du point de
vue de leur aptitude à accroitre les possibilités de
production4(*).
Il importe de faire remarquer que l'investissement accroit la
capacité de production d'une économie. Autrement dit il entraine
une croissance potentielle.la réalisation effective de la croissance
économique demeure dépendante d'une bonne allocation des
dépenses d'investissement vers les secteurs de l'économie
identifiés comme étant porteurs de croissance.
La croissance économique n'est donc pas un
résultat mécanique de l'investissement ou de l'accumulation du
capital. L'investissement est certes une condition nécessaire, mais non
suffisante de la croissance économique.
2.2.1.
Les infrastructures et l'état du marché
C'est sur le marché que les entreprises écoulent
leurs produits et services, et arrivent à réaliser leurs profits.
La décision d'investir résulte souvent d'une analyse cout
avantage. Si les espérés par les entreprises s'avèrent
supérieurs au cout d'installation de l'investissement, celui-ci devient
alors envisageable. Lorsqu'un pays est doté d'infrastructures
importantes, il réduit considérablement pour les entrepreneurs
potentiels le cout de l'investissement. Ceci améliore le rapport cout
avantage de l'investissement, ce qui rend le pays attrayant pour les
investisseurs.
La taille et le fonctionnement du marché affectent
également les activités des entrepreneurs dans la mesure
où ils influencent leurs décisions de production. L'existence des
débouchés ou une potentielle demande solvable rassure les
producteurs quant à l'écoulement de leurs produits. En outres, si
les prix pratiqués sur le marché ne sont pas intéressants
à leurs yeux, ils peuvent se désengager des activités de
production avec toutes les conséquences qui peuvent s'en suivre :
ralentissement de la croissance et hausse taux de chômage.
2.2.2.
Le progrès technique
On parle de progrès technique lorsqu'on évoque
le fait d'obtenir une augmentation de la production tout en maintenant
inchangé le volume des facteurs de production utilisés.
Si les différences dans les infrastructures sont
l'explication principale des différences de performance
économique entre les pays, la réforme de ces infrastructures (par
le progrès technique) peut davantage stimuler la croissance
économique d'un pays.
En effet, le progrès technique induit par l'innovation
a l'avantage d'offrir de nouvelles opportunités d'investissement, ce qui
donne lieu à davantage d'accumulation des qualifications, tout en
favorisant les transferts de technologie et une utilisation plus efficace de
ces investissements.
2.2.3.
L'environnement institutionnel
L'activité économique s'exerce toujours dans un
environnement institutionnel donné. Ce dernier la détermine
à bien des égards. Pour un étranger, investir dans un pays
revient, dans une certaine mesure, à livrer les investissements
réalisés aux autorités de ce pays. Si la croissance passe
nécessairement par l'accroissement de l'investissement net, il sied de
noter qu'un environnement institutionnel caractérise par
l'instabilité politique (insurrections, guerre, etc.), par la
corruption, par la lourdeur administrative ou par l'investissement. Ce
problème concerne en particulier un grand nombre de pays en voie de
développement.
SECTION 3 : QUELQUES THEORIES DE LA CROISSANCE
ECONOMIQUE
La réflexion économique sur la croissance
remonte vraisemblablement à la première révolution
industrielle Adam Smith, dans son ouvrage Recherche sur la nature et les causes
de la richesse des Nations. Publié en 1776, est le premier à
présenter une théorisation de la croissance économique.
Pour lui, la croissance économique est illimitée et elle est
déterminée par la division du travail qui permet
d'accroître la productivité. Cette pensée évoluera
avec les autres économistes classiques5(*).
3.1.
L'école classique
Les économistes de l'école classique pensaient
qu'aucune croissance ne pouvait être durable, car cette production
devait, selon eux, inévitablement tendre vers un état
stationnaire. C'est le cas de David Ricardo pour qui l'état stationnaire
était dû aux rendements décroissants des terres
cultivables. C'est aussi le cas de Thomas Malthus qui mettait en
évidence le rythme de croissance de la population. Toutefois, Adam
Smith, comme évoqué ci haut, laissait entrevoir la
possibilité d'une croissance sans limite.
3.1.1.
L'état stationnaire de David Ricardo
Pour D. Ricardo, la croissance trouve son origine dans le
réinvestissement productif du surplus. Puisque l'augmentation de la
population entraîne la hausse du prix des aliments (du fait des
rendements décroissants de la terre), il est nécessaire
d'augmenter la production agricole en mettant en culture de nouvelles terres.
Mais celles-ci sont soumises aux rendements décroissants. Le coût
de production et donc le prix des denrées alimentaires augmentent. Les
industriels doivent augmenter les salaires, qui sont fixés au niveau de
subsistance, ce qui réduit leurs profits donc les investissements,
bloquant par conséquent la croissance. Le libre-échange peut
faire pression à la baisse permettant de rétablir les profits.
Mais c'est une solution de court terme. L'état stationnaire est
inéluctable à long terme.
3.1.2. La théorie de Marx
Karl Marx, explique la croissance par l'accumulation du
capital. Dans le monde capitaliste qu'il décrit, la recherche incessante
des profits a pour conséquence la substitution du capital au travail. Le
chômage va donc se multiplier et les salaires baisser, ce qui va diminuer
la consommation ouvrière et ouvrir une crise des
débouchés. Avec le temps, le taux de profit va baisser et
réduire progressivement l'accumulation du capital et donc la
croissance.
3.1.3. La croissance limitée vue par R.
Malthus
Thomas R. Malthus affirme que les ressources de la terre
augmentent à un rythme arithmétique tandis que la population
croît suivant un rythme géométrique. Il en conclut la
nécessité de limiter les naissances pour éviter des
catastrophes démographiques. Il prévoit de graves crises de
famine à long terme qui, cependant, ne se réaliseront pas.
3.1.4
Joseph Alois Schumpeter et l'innovation
Joseph Schumpeter a développé la première
théorie de la croissance sur une longue période. Pour lui, les
méthodes de production et les pratiques de consommation
routinières et adaptatives conduisent à l'état
stationnaire. Cette routine est brisée, selon Schumpeter, par
l'entrepreneur et ses innovations. Ainsi aucune augmentation des facteurs
traditionnels (capital, travail) ne peut conduire à l'évolution.
Celle-ci ne peut provenir que d'une modification qualitative. Schumpeter montre
que le facteur déterminant de cette évolution est innovation.
L'innovation est donc au coeur du processus de croissance. En plus, il souligne
que l'innovation est à la fois source de croissance et crise. C'est ce
phénomène qu'il désigne par le concept de
«destruction créatrice»6(*)
3.1.5
La croissance instable des post keynésiens Domar et Harrod
Après la seconde guerre mondiale, les
économistes Harrod et Domar, influencés par Keynes, vont chercher
à comprendre les conditions dans lesquelles une phase d'expansion peut
être durable. Ainsi, ils développent un modèle qui permet
de faire ressortir le caractère forment instable de tout processus
d'expansion. En particulier, il montre que pour qu'une croissance soit
équilibre (c'est-à-dire que l'offre de production augmente ni
moins ni plus que la demande), il faut que l'investissement augmente à
un taux précis. Ce taux est fonction de l'épargne et du
coefficient de capital (quantité de capital utilisée pour
produire une unité) de l'économie. La croissance est donc,
selon une expression d'Harrod, toujours sur le fil du rasoir. Ainsi pour les
deux économistes, la croissance ne peut être
équilibrée7(*).
3.1.6.
Jean-Baptiste Say : la croissance illimitée et stable.
Jean-Baptiste Say propose, de son cote, une vision optimiste
de la croissance. Il fait rupture avec la vision pessimiste des
économistes classiques et parle d'une croissance illimitée et
stable grâce à certains mécanismes d'ajustement. Il
élargit les facteurs productifs retenus par les classiques :
l'industrie et les services sont des activités productives au même
titre que l'agriculture. La loi des débouchés permet une
croissance infinie. Et s'il existe des désajustements, ils sont toujours
temporels.
3.1.7.
Les variations du coefficient de capital permettent la stabilité de la
croissance (Solow, 1956)
Robert Solow a été le premier à proposer
un modèle formel de la croissance. D'inspiration néo-classique,
ce modèle se fonde sur une fonction de production à deux
facteurs : le travail et le capital. La production résulte
donc exclusivement de la mise en combinaison d'une certaine quantité de
capital (moyens de production) et de travail (main d'oeuvre)8(*).
Le modèle de Solow se fonde sur l'hypothèse que
les facteurs de production connaissent des rendements décroissants,
c'est-à-dire qu'une augmentation de ceux-ci dans une certaine proportion
engendre une augmentation dans une proportion plus faible de la production. Il
pose également comme hypothèse que les facteurs de production
sont utilisés de manière efficace par tous les pays. En posant
que la population connait un taux de croissance que Solow qualifié de
« naturel » (non influencé par l'économie),
le modèle déduit trois prédications :
1. Augmenter la quantité de capital
(c'est-à-dire investir) augmente la croissance : avec un capital
plus important, la main d'oeuvre augmente sa productivité (dite
apparente).
2. Les pays pauvres auront un taux de croissance plus
élevé que les pays riches. Ils ont en effet accumulé moins
de capital, et connaissent donc des rendements décroissants plus
faibles, c'est-à-dire que toute augmentation de capital y engendre une
augmentation de la production proportionnellement plus forte que dans les pays
riches
3. En raison des rendements décroissants des facteurs
de production, les économies vont atteindre un point ou toute
augmentation des facteurs de production n'engendrera plus d'augmentation de la
production. Ce point correspond à l'état stationnaire. Solow note
toutefois que cette troisième prédiction est
irréaliste : en fait, les économies n'atteignent jamais ce
stade, en raison du progrès technique qui accroit la productivité
des facteurs.
Autrement dit, pour Solow, sur le long terme, la croissance
provient du progrès technologique. Toutefois, ce progrès
technologique est exogène au modèle, c'est-à-dire qu'il ne
l'explique pas mais le considère comme donné
3.1.8. Les nouvelles théories de la
croissance : les théories de la croissance endogène (Romer,
Lucas, Barro, Greenwood, Jovanovic)
Les nouvelles théories de la croissance sont
nombreuses, mais on retiendra seulement elles de la croissance
endogène9(*)
Elles trouvent leur origine dans les critiques de la
théorie de Solow. La critique essentielle concerne le progrès
technique : ce n'est pas u facteur de croissance exogène mais
endogène car il est le fruit des investissements des agents.
Puisque les facteurs de croissance sont endogènes,
l'Etat peut jouer un rôle dans le processus de croissance en incitant les
agents à investir davantage dans le progrès technique. Cette
théorie réhabilite le rôle structurel de l'Etat, ses
dépenses publiques à long terme dans une vision
néo-classique.
Contrairement à Solow, la théorie de la
croissance endogène suppose que la productivité marginale du
capital ne décroit pas.
Les facteurs de la croissance sont l'accumulation de capital
physique (Romer), la recherche développement (Romer), l'accumulation de
capital humain (Lucas), les infrastructures publiques (Barro). Les
difficultés à expliquer la totalité de la croissance par
mesures quantitatives (combinaison capital travail) permettent de comprendre
pourquoi certains économistes. Parmi lesquels Rostow les étapes
de la croissance économique (1962), soulignent les facteurs politiques,
sociaux et institutionnels de la croissance.
CHAPITRE 2 : EVOLUTION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
EN RDC
Dans ce chapitre, il sera question de présenter
l'évolution de la croissance économique de 2010 à 2014, la
contribution des différents secteurs au PIB (produit intérieur
brut), l'utilisation du PIB, les parts respectives de composantes de la demande
globale dans le PIB en pourcentageet enfin les parts relatives des
différents secteurs au PIB en pourcentage.
SECTION 1. EVOLUTION DU PIB ET DE LA CROISSANCE
ECONOMIQUE
En 2014, l'économie congolaise a été
marquée par la consolidation de sa croissance économique, dans un
contexte d'austérité et de reprise hésitante de
l'économie mondiale. Le produit intérieur brut (PIB),
exprimé en termes réels, a en effet enregistré une hausse
de 9,5 %, après celle de 8,5 % en 2013; niveau largement
supérieur à la moyenne de 4,9 % notée au niveau de
l'Afrique subsaharienne. Comme en 2013, la croissance économique est
restée essentiellement soutenue par la bonne performance des secteurs
primaire et tertiaire, au niveau de l'offre, et par l'absorption à
travers la consommation privée, au niveau des emplois finals.
Parallèlement, le PIB par habitant a progressé de 6,2 % en 2014,
atteignant 514,0 USD, en valeur nominale, contre 484,2 USD une année
auparavant. Malgré ce progrès, des efforts considérables
restent à entreprendre, notamment la poursuite des réformes
structurelles pour maintenir dans la durée une croissance forte,
susceptible de créer significativement l'emploi et, par
conséquent, de réduire sensiblement la pauvreté. Sur le
marché des biens et services, l'indice des prix à la consommation
a ralenti en 2014, pour se situer à 1,03 % après 1,07 % une
année plus tôt, soit le niveau d'inflation le plus bas
enregistré depuis plus de 30 ans en RDC. Comparée à la
moyenne de l'Afrique Subsaharienne, l'inflation réalisée demeure
largement faible.
Graphique 1. Evolution de la croissance du PIB et du
revenu réel par habitant (en pourcentage)
Source : Banque central du Congo
Tableau 1. Taux de croissance du PIB
Année
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
Taux de croissance %
|
7,1
|
6,9
|
7,1
|
8,5
|
9,5
|
Source : Source : rapports de la Banque centrale du Congo
(BCC)
De ce tableau, il ressort que le pays connait une
réelle performance économique en termes de croissance. Elle est
liée à la conjonction de plusieurs facteurs. Elle est
principalement tirée par le secteur minier qui constitue encore le
moteur de l'économie congolaise. En effet, les estimations de
l'activité économique renseignent une progression de 9,5 % du
produit intérieur brut réel, après une réalisation
de 8,5 % en 2013. Cette vigueur de l'activité économique est en
grande partie soutenue par le secteur primaire, selon l'approche par l'offre,
et principalement par l'absorption du point de vue de la dépense. Cette
progression du PIB devrait se poursuivre eu égard aux politiques
conjoncturelles actives et aux réformes structurelles mises en place par
les pouvoirs publics.Du point de vue de l'offre, cette croissance serait
impulsée essentiellement par le dynamisme du secteur primaire, à
travers les activités extractives dont la contribution à la
croissance atteindrait 5,5 % contre 3,2 % en2013. Les secteurs secondaire et
tertiaire seraient marqués par un ralentissement de leurs
activités comparativement à l'année
précédente, affichant des contributions de faible amplitude
respectives de 1,2% et 2,6 % contre 1,7 % et 3,2 %.
Graphique 2. Contribution sectorielle au
PIB
(En pourcentage)
Source : Banque Centrale du Congo
La forte contribution du secteur primaire est en liaison avec le
dynamisme des activitésextractives, confirmant son rôle de moteur
de croissance dans l'économie congolaise. En effet, la valeur
ajoutée de l'activitéextractive devrait s'améliorer de
13,2% en 2014, après une hausse de 7,6% en 2013,
bénéficiant des performances particulièrement
encourageantes des volumes de production du cuivre et de l'or qui ont atteint
des niveaux de production historiques de 1.030.129,0 tonnes et 23.539,0 kilos
contre respectivement 919.588,0 tonnes et 4.900,0 kilos en 2013. Pour sa part,
la valeur ajoutée de la production agricole se serait accrue de 4,7 % en
2014, après une amélioration de 4,2 %, à la faveur des
campagnes agricoles menées par le gouvernement à travers le pays
dans le cadre de la relance de ce secteur.
La croissance économique a largement augmente en 2014,
s'établissant à 2,8 % contre 6,2 % en 2008. Selon l'optique du
produit, ce ralentissement reflète principalement les effets de la crise
économique et financière mondiale qui a été
à la base de la contre-performance enregistrée au niveau du
secteur minier en tant que l'un des secteurs moteurs de la croissance en
RDC.
La situation économique de la RDC a été
caractérisée par une reprise au cours de l'année 2010
comparativement à l'année 2009, attestée par la
réalisation d'un taux de croissance situé à 1,1 point
au-dessus des prévisions du PEG II. Selon l'optique du produit, cette
croissance est soutenue essentiellement par le regain d'activité des
«industries minières», du «Commerce de gros et de
détail», de l'agriculture ainsi quedes «bâtiments et
travaux publics». Suivant l'approche par la dépense, la croissance
de la production a été tirée essentiellement par la
demande intérieure.
L'environnement économique de la République
Démocratique du Congo a été globalement
caractérisé, en 2012, par la consolidation de la reprise de
l'activité économique, en dépit d'un contexte
international difficile. En effet, le taux de croissance économique a
été de 7,2 % en 2012 contre 6,9 % réalisé en 2011
et 9,5% en 2014 contre 8,5% réalise en 2013. Cette évolution de
la croissance traduit la vigueur de l'activité économique.
SECTION 2 : EVOLUTION DU PIB SELON L'APPROCHE DE
LA PRODUCTION
En 2014, l'analyse sectorielle de l'activité
économique indique que le secteur primaire est demeuré le moteur
de la croissance. En effet, la contribution de ce secteur à la
croissance a été de 5,5 points dont 4,7 provenant des
activités extractives. Par rapport à l'année 2013, la
progression de sa valeur ajoutée a été de 13,2 % contre
7,6 % auparavant. Ce dynamisme des activités extractives s'explique par
une augmentation sensible de la production de l'or, dont le niveau s'est accru
de 285,1 % entre 2013 et 2014, atteignant 23,5 milliers de Kg, suite au
lancement des projets d'extension de deux grandes entreprises du secteur. En
outre, il convient de relever une augmentation de 15,9 % de la production du
cuivre, grâce au maintien des cours mondiaux à un niveau encore
favorable. Pour sa part, la branche « Agriculture, forêt,
élevage, chasse et pêche » s'est accrue de 4,7 % en 2014
après une amélioration de 4,2 % en 2013, maintenant sa
contribution à la croissance à 0,8 point. Cette évolution
fait suite aux initiatives du Gouvernement visant, entre autres,
l'amélioration de la sécurité alimentaire. Dans ce cadre,
des campagnes agricoles ont été organisées dans les
provinces et ont été accompagnées notamment de la
distribution des matériels, des intrants agricoles et des têtes de
bétail. Parallèlement, les secteurs secondaire et tertiaire ont
enregistré un ralentissement de leurs activités comparativement
à l'année précédente.
Source : Commission des Etudes
Statistiques et des Comptes Nationaux (CESCN)
Tableau 2 : Contribution de différents
secteurs à la croissance économique
Branches d'activités
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
Secteur primaire
|
9,6
|
5,5
|
2,9
|
3,2
|
5,5
|
Agricul, forêt, élev, chasse et pêche
|
0,7
|
0,7
|
0,7
|
0,8
|
0,8
|
Agriculture
|
0,7
|
0,7
|
0,7
|
0,8
|
0,7
|
vivrière
|
0,7
|
0,7
|
0,7
|
0,8
|
0,6
|
Rente
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
sylviculture
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Elevage, pêche et chasse
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Extraction
|
0,8
|
4,8
|
2,3
|
2,4
|
4,7
|
Secteur secondaire
|
-0,4
|
0,8
|
1,2
|
1,7
|
1,2
|
Industries manufacturières
|
-0,4
|
2,9
|
7,9
|
12,5
|
1,1
|
Industries alim, boissons et tabac
|
0,1
|
-0,2
|
0,8
|
1,2
|
1,2
|
Autres Industries manufacturières
|
-0,5
|
0,4
|
-0,3
|
-0,1
|
-0,1
|
Bâtiment et travaux publics
|
-
|
0,6
|
0,6
|
0,6
|
-
|
Electricité, gaz, vapeur et eau
|
-
|
-
|
-
|
0,1
|
-
|
Secteur tertiaire
|
-2,2
|
0,4
|
2,7
|
3,2
|
2,6
|
Commerce
|
-0,4
|
0,1
|
1,6
|
1,2
|
0,7
|
Transports et télécommunications
|
-0,8
|
0,1
|
0,7
|
1,2
|
0,8
|
Autres services hors Adm. Publique
|
-0,6
|
0,2
|
0,4
|
0,6
|
1,0
|
Services d'Administration Publique
|
-0,3
|
0,1
|
-0,1
|
0,2
|
0,3
|
SIFIM
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-0,1
|
PIB aux couts des facteurs
|
7,1
|
6,7
|
6,8
|
8,1
|
9,3
|
Taxes sur les produits
|
0,1
|
0,2
|
0,3
|
0,4
|
0,2
|
PIB aux prix constants du marché
|
7,1
|
6,9
|
7,1
|
8,5
|
9,5
|
Source : Banque Centrale du Congo, d'après
les résultats des travaux de la C.E.S.C.N
En ce qui concerne le secteur secondaire, une faible
contribution de 1,2 point de pourcentage à la croissance a
été enregistrée contre 1,7 point en 2013, en raison
essentiellement du ralentissement des activités de construction de 1,2 %
contre 14,1 % en 2013 et de la branche « électricité, eau et
gaz » de 6,3 % contre 7,2 % en 2013. Néanmoins, la croissance des
activités des « industries manufacturières », quoique
inférieure comparativement à l'année dernière, soit
9,9 % contre 10,1 %, a conduit à une contribution de 1,1 point de
pourcentage à la croissance, soit le même niveau que celui de
2013. Dans le secteur tertiaire, l'activité a enregistré une
contribution de 2,6 points de pourcentage à la croissance,
consécutive notamment au dynamisme des activités des «Autres
services hors Administrations Publiques » qui ont connu une progression de
10,9 % contre 6,5 % une année auparavant, induisant une contribution de
1,0 point de pourcentage à la croissance. Cette évolution
résulte d'une amélioration relative du climat des affaires ayant
pour corollaire, entre autres, le relèvement des activités de
service d'hôtellerie et de restauration. En dépit des efforts du
Gouvernement pour améliorer le service de transport urbain et
élargir les activités des opérateurs de
télécommunication sur le marché national, les
contributions des branches « Commerce » et « Transports,
entreposages et télécommunications » à la croissance
ont été de 0,7 point de pourcentage et 0,8 point,
inférieures à leur niveau de 1,2 point chacune en 2013.
Tableau 3. Contribution de différents secteurs
à la croissance du Produit Intérieur Brut (en pourcentage, aux
prix de 2005)
Branches d'activités
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
Secteur primaire
|
134,6
|
79,6
|
41,2
|
37,5
|
58,3
|
Agricul, forêt, élev, chasse et pêche
|
10,3
|
10,2
|
9,2
|
9,2
|
8,8
|
Extraction
|
124,3
|
69,5
|
32,0
|
28,3
|
49,5
|
Secteur secondaire
|
-5,1
|
11,4
|
16,6
|
19,9
|
12,2
|
Industries manufacturières
|
-5,8
|
2,9
|
7,9
|
12,5
|
11,3
|
Bâtiment et travaux publics
|
0,7
|
8,8
|
8,0
|
6,7
|
0,5
|
Electricité, gaz, vapeur et eau
|
0,1
|
-0,4
|
0,7
|
0,6
|
0,5
|
Secteur tertiaire
|
-30,6
|
6,3
|
37,5
|
37,7
|
27,7
|
Commerce
|
-6,3
|
1,8
|
22,4
|
14,2
|
7,2
|
Transports ettélécommunications
|
-11,1
|
1,1
|
10,3
|
13,9
|
8,0
|
Autres services hors Adm. Publique
|
-8,5
|
2,8
|
5,7
|
7,1
|
10,4
|
Services d'Administration Publique
|
-4,9
|
0,7
|
-0,7
|
2,0
|
3,1
|
SIFIM
|
0,4
|
-0,1
|
-0,2
|
0,5
|
-0,9
|
PIB au coût des facteurs
|
99,2
|
97,4
|
95,3
|
95,1
|
98,3
|
Taxes sur les produits
|
0,8
|
2,6
|
4,7
|
4,9
|
1,7
|
PIB aux prix constants du marché
|
100,0
|
100,0
|
100, 0
|
100,0
|
100,0
|
Source : Banque Centrale du Congo, d'après
les résultats des travaux de la C.E.S.C.N
Comme en 2013, les activités de la branche «
Agriculture, Forêt, Elevage, Chasse et Pêche » demeurent
soutenues. En effet, la valeur ajoutée de cette branche s'est accrue de
4,7 % contre 4,2 % l'année précédente, gardant sa
contribution à la croissance économique autour de 0,8 point.
Aussi, son indice de production s'est-il amélioré de 4,6 %,
s'établissant à 110,9 points en 2014.
Les efforts de redressement entrepris dans le domaine agricole
ont été significatifs en 2014. En effet, les activités de
cette sous-branche ont connu un accroissement de 4,0 %. Son indice
d'activité s'est raffermi de 3,6 %, se fixant à 106,5 points au
terme de l'année sous analyse. Cette évolution est
consécutive essentiellement au développement des activités
de la sous-composante « Production agricole vivrière » qui a
pesé pour 98,5 % dans l'ensemble de la production agricole. Aussi, sa
contribution à la croissance du PIB de 0,6 point, affiche-t-elle une
diminution de 0,2 point par rapport à l'année
précédente. Cette évolution fait suite aux projets
réalisés par le Gouvernement dans le cadre de la relance de ce
secteur à travers des campagnes agricoles tant à Kinshasa
qu'à l'intérieur du pays, à la distribution de
matériels, d'intrants agricoles et de têtes de bétail en
provinces, ainsi qu'au lancement de trois grands projets avec l'appui de la
Banque Africaine de Développement (BAD), dans le bassin du fleuve Congo,
les deux Kasaï et le Katanga.
En 2014, L'activité agricole vivrière a
été marquée par un accroissement de 3,9 % de sa valeur
ajoutée, soit 0,4 point de moins par rapport à son niveau de
2013. Son indice d'activité a renseigné un accroissement de 6,9
%, en liaison avec la hausse de 21,9 % de la production des fruits, de 10,7 %
des oléagineux, de 9,8 % des céréales, de 5,9 % des
légumes et légumineuses ainsi que de 2,8 % des racines et
tubercules.
Cultures de rente La valeur ajoutée des
activités relatives à cette culture s'est accrue de 10,4 % contre
3,3 % l'année précédente. Ce raffermissement a
été corroboré par l'évolution de son indice
d'activité qui s'est inscrit dans la même dynamique, avec une
progression de 2,5 %. Cette accélération résulte notamment
de l'augmentation de la production de 18,0 % du café robusta, de 22,0 %
du café arabica, de 26,0 % des grumes et de 32,0 % de l'huile de palme.
Quant aux productions du cacao et du caoutchouc, elles se sont, de nouveau,
inscrites en baisse respectivement de 22,0 % et 36,0 %, suite principalement au
vieillissement des plantations et à l'absence de recours aux nouvelles
techniques de productions.
Les activités extractives ont confirmé leur
prépondérance dans la croissance économique de la RDC en
2014. En effet, après leur progression de 10,1 % en 2013, la valeur
ajoutée de la branche « Extraction » s'est accrue de 19,4 % en
2014, portant sa contribution à la croissance du PIB à 4,7 points
venant de 2,4. De même, l'indice d'activité de cette branche s'est
chiffré à 200,5 points contre 181,0 une année auparavant.
A l'exception du cobalt et du diamant qui ont accusé des baisses de
production, les autres produits miniers ont enregistré des hausses.
Cette bonne tenue des activités de l'ensemble du secteur a
été soutenue par des niveaux encore favorables, pour la RDC, des
cours internationaux, en dépit de la baisse de la demande mondiale.
Cuivre En 2014, la production du cuivre a battu son record de
2013. Elle s'est située à 1.065,7 milliers de tonnes, affichant
un accroissement de 15,9 % par rapport à l'année
précédente. L'entrée en phase d'exploitation de nouveaux
gisements justifie cette évolution. Au niveau de la GECAMINES, la
production a connu un fléchissement de 19,5 %, après une
progression exponentielle de 336,1 % en 2013. En effet, sa production s'est
chiffrée à 127.950,0 tonnes en 2014, en raison essentiellement du
déficit énergétique. Simultanément, la production
d'autres sociétés s'est distinguée par un accroissement de
23,3 %, atteignant le volume de 937.794,0 tonnes. Cobalt En 2014, la
production totale du cobalt a quasiment stagné, s'établissant
à 76.475 tonnes contre 76.517 tonnes en 2013. La part de production
revenant à la GECAMINES a été de 2.285 tonnes contre 2.263
tonnes en 2013.
SECTION 3 : EVOLUTION DU PIB SELON L'APPROCHE DE
LA DEMANDE
L'évolution du PIB par la demande révèle
une forte contribution à la croissance de l'activité pour
l'absorption, associée à un léger relèvement du
solde des échanges avec l'extérieur.
Tableau 4 : Parts relatives des composantes de la
demande globale dans le PIB réel (en pourcentage du PIB aux prix de
2005)
COMPOSANTES
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
Demande Intérieure
Consommation publique
Consommation privée
Investissements brut
Demande Extérieur nette
Export de biens et services
Import de biens et services
|
123,0
11 ,6
85,8
25,6
-23,0
15,3
38,2
|
120,2
8,8
82,3
29,2
-20,2
16,6
36,8
|
101,2
14,8
70,6
15,9
-1,2
29,4
30,7
|
101,5
15,3
69,0
17,1
-1,5
30,3
31,7
|
100,7
14,5
69,1
17,2
-0,7
28,4
29,2
|
Produit Intérieur Brut
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
Source : Banque Centrale du Congo, d'après
les résultats des travaux de la C.E.S.C.N.
La demande intérieure s'est accrue de 8,7 % au cours de
l'année sous examen, maintenant sa contribution à la croissance
à 8,8 points de pourcentage. Cette croissance est essentiellement
tirée par la consommation des ménages et la formation brute de
capitale fixe.
Graphique 4. Structure du Produit intérieur Brut
selon l'approche de la demande (en pourcentage)
Source : Banque Central du Congo
- La consommation finale a été plus dynamique en
2014 telle que l'indique sa contribution à la croissance, laquelle est
passée de 72,4 % à 75,7 %, d'une année à l'autre.
Cette situation s'explique par l'amélioration des revenus disponibles
des ménages, dans un contexte de stabilité de la monnaie
nationale. La demande du secteur privé a été la composante
la plus déterminante avec une contribution à la croissance de
70,1 %, tandis que celle du secteur public s'est chiffrée à 5,6
%. La faible contribution, en 2014, de la consommation publique par rapport
à l'année précédente résulte d'une faible
mobilisation des recettes publiques sur fond d'une gestion sur base caisse.
- Les investissements bruts ont progressé de 9,6 % en
2014, en dépit duretard observé dans l'exécution de
certains projets publics. Ainsi, ces investissements ont affiché une
contribution à la croissance de 17,3 %, tirée par la Formation
Brute du Capital Fixe qui a progressé de 10,7 %, d'une année
à l'autre. Cette progression découle notamment du dynamisme des
industries extractives, de la télécommunication, du transport et,
dans une moindre mesure, de la poursuite des travaux de reconstruction et de
modernisation du pays par le Gouvernement.
- La demande extérieure nette a contribué
à hauteur de 7,0 % à la croissance de 2014, alors qu'elle avait
plombé de 4,2 % la croissance du PIB en 2013. Quoique positive, cette
faible contribution est liée essentiellement à un contexte
économique international difficile. Les exportations totales des biens
et services ont progressé de 2,9 %, contre 11,6 % en 2013,
représentant une contribution de 0,9 point à la croissance. Par
ailleurs, les importations totales des biens et services ont enregistré
un faible accroissement de 0,7 % contre 12,3 % en 2013.
CONCLUSION GENERALE
Notre étude a porté sur l'analyse de la croissance
économique de la RDC de 2010 à 2014, qui avait comme
préoccupation majeur de savoir comment a évolué cette
croissance économique durant la période sous étude.
Pour répondre à cette préoccupation, nous
sommes partis de l'hypothèse selon laquelle la croissance
économique a connu une trajectoire à la hausse durant la
période sous étude.
Pour vérifier notre hypothèse, nous avons fait
appel aux méthodes et technique.
Pour y arriver, nous avons pu éclater notre travail en
deux chapitres dont le premier chapitre a traité de la théorie
sur la croissance économique et le deuxième chapitre a
analysé l'évolution de la croissance économique de la
République Démocratique du Congo de 2010 à 2014.
Nous avons pu constater que :
Apres un ralentissement à 2,8% en 2009 du fait de la
crise financière internationale, la RDC a enregistré une
croissance économique ininterrompue avec en moyenne un taux de 7,7% par
an entre 2010 et 2015.
En 2014, l'économie congolaise a été
marquée par la consolidation de sa croissance économique, dans un
contexte d'austérité et de reprise hésitante de
l'économiemondiale. Le produit intérieur brut (PIB),
exprimé en termes réels, a en effet enregistré une hausse
de 9,5 %, après celle de 8,5 % en 2013; niveau largement
supérieur à la moyenne de 4,9 % notée au niveau de
l'Afrique subsaharienne.
Cette performance s'explique par la vigueur des industries
extractives et des investissements associent, en dépit du ralentissement
de l'économie mondiale et de la baisse du cours du pétrole
observée et de la baisse de la demande et des prix des minerais que les
pays exportent.
Les investissements publics ont aussi contribuéà
stimuler la croissance économique de la République
Démocratique du Congo.
De ce qui précède, nous suggérons au
gouvernement Congolais de générer une croissance
économique qui offre davantage de possibilités de
développement socio-économique au plus grand nombre de personnes,
avec une attention particulière aux groupes vulnérables, une
croissance reposant sur une base large d'acteurs , une forte
création d'emploi et de faire face aux défis majeurs de
réduction de la pauvreté et de lutte contre les
inégalités.
BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages
1. ABRAM FROST, Dynamique économique,
éd. Dalloz, Paris, 1995.
2. MUET (A), Croissance et cycles : théories
contemporaines, éd. Economica, Paris.1993.
3. RICHARD (A), Croissance triomphante : une
perspective sur le 19eme siècle, Nouveaux horizons, Paris, 1996.
II. Articles, revues et rapports
1. BENEDICTE PAUL, Le capital institutionnel dans
l'analyse des dynamiques de croissance et développement
économique et social, (document en ligne),
http:/www.lameta.univ-montp.fr/spip/spip.php ? article 341 land FR.
2. Lafargue, « Croissance endogène
ouverture sur l'extérieur et développement point de vue
récents » in Revue d'économie du
développement, C.E.D, Paris, 1993.
3. Rapport 2014 sur le développement en Afrique.
4. Rapport annuel de la BCC 2014
5. Rapport politique de la BCC 2015
6. Rapport politique de la BCC 2014
III. Notes de cours
1. NSHUE, « cours de
macroéconomie », inédite, FASE, UPC, première
licence, FASE, 2014-2015.
2. MVUDI MATINGU, « Cours de planification
économique », Inédit, UPC, Première
licence, FASE, 2014-2015.
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE
1
1.
PROBLEMATIQUE
1
2. HYPOTHESE
1
3. METHODOLOGIE
1
4. DELIMITATION
SPATIO TEMPORELLE
2
5. CANEVAS DU
TRAVAIL
2
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET
THEORIQUE
3
SECTION I : CROISSANCE ECONOMIQUE
3
SECTION 2 : DETERMINANTS ET SOURCES DE
LA CROISSANCE ECONOMIQUE
6
2.1
L'investissement
7
2.2.1
Lesinfrastructures et l'état du marché
7
2.2.2 Le
progrès technique
8
2.2.3
L'environnement institutionnel
8
SECTION 3 : QUELQUES THEORIES DE LA
CROISSANCE ECONOMIQUE
9
3.1 L'école
classique
9
3.1.1.
L'état stationnaire de David Ricardo
9
3.1.4. Joseph Alois
Schumpeter et l'innovation
10
3.1.5. La
croissance instable des post keynésiens Domar et Harrod
11
3.1.6.
Jean-Baptiste Say : la croissance illimitée et
stable.
11
3.1.7. Les
variations du coefficient de capital permettent la stabilité de la
croissance (Solow, 1956)
11
3.1.8 Les nouvelles théories de la
croissance : les théories de la croissance endogène (Romer,
Lucas, Barro, Greenwood, Jovanovic).........12
CHAPITRE 2.EVOLUTION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE EN
RDC..................14
SECTION 1. EVOLUTION DU PIB SELON L'APPROCHE DE LA
PRODUCTION......14
SECTION 2 : EVOLUTION DU PIB SELON L'APPROCHE DE
LA PRODUCTION.....17
SECTION 3 : EVOLUTION DU PIB SELON L'APPROCHE DE
LA DEMANDE...........24
CONCLUSION
GENERAL...........................................................................................27
BIBLIOGRAPHIE
29
TABLE DES MATIERES
..............................................................................................30
* 1BENEDICTE PAUL, Le
capital institutionnel dans l'analyse des dynamiques de croissance et
développement économique et social, (document en ligne),
http:/www.lameta.univ-montp.fr/spip/spip.php ?article341 land FR.
* 2NSHUE, « cours de
macroéconomie », inédite, FASE, UPC, première
licence, FASE, 2014-2015.
* 3Angus Maddison,
The World Economy: A Millennial Perspective, OCDE, Paris, 2001,
page 46
* 4Rapport 2014 sur le
développement en Afrique
* 5MVUDI MATINGU,
« Cours de planification économique »,
Inédit, UPC, Première licence, FASE, 2014-2015.
* 6 ABRAM FROST, Dynamique
économique, éd. Dalloz, Paris, 1995. p. 35.
* 7
Lafargue, « Croissance endogène ouverture sur
l'extérieur et développement point de vue
récents » in Revue d'économie du
développement, C.E.D, paris, 1993.
* 8 Richard (A), Croissance
triomphante : une perspective sur le 19eme siècle, Nouveaux
horizons, Paris, 1996. p. 48.
* 9 Muet (A), Croissance et
cycles : théories contemporaines, éd. Economica,
Paris.1993. p. 12.
|
|