3/ La réglementation bancaire en vigueur
Elle ne favorise pas le plein épanouissement des
PME/PMI en matière d'obtention de financement. Afin de se
protéger des risques liés à l'environnement
économique, politique et social, la BCEAO ne cesse de veiller sur un
contrôle de l'application stricte de la réglementation
prudentielle. Elle impose des normes parfois contraignantes pour les
entreprises notamment les PME/PMI qui se voient disqualifier d'office par
certains ratios en matière de financement. Prenons à titre
d'illustration le ratio suivant :
Ratio d'indépendance financière = capitaux
propres / capitaux permanents (norme BCEAO >50%).
Cette norme de 50% pénalise les entreprises dont les
capitaux propres sont inférieurs à ce pourcentage.
Ces ratios représentant des difficultés
même pour les banques, certaines d'entre elles ont d'énormes
difficultés à les respecter. En effet, rappelons qu'au titre du
dernier trimestre de l'année 2008, la Commission Bancaire avait
constaté que certaines banques de Côte d'Ivoire étaient en
déphasage avec les règles en vigueur, notamment la faiblesse des
fonds propres dont certains étaient négatifs.
4/ Les durées de traitement de dossiers de
demandes de crédits
Ces durées s'inscrivent dans le temps et
pénalisent très souvent les PME/PMI à besoins urgents de
capitaux.
5/ Les exigences en matière de garanties
bancaires
Les garanties bancaires constituent un réel frein quant
à l'obtention de crédit. Le risque politique que traverse la
Côte d'Ivoire se double souvent d'un risque juridique. Les textes
(notamment de l'Organisation pour l'Harmonisation des Droits des Affaires en
Afrique (OHADA)), ne sont pas toujours respectés. Les décisions
de justice, parfois ont tendance à condamner les banques qui sont alors
laissées à leur sort. Il est donc difficile pour elles de
réclamer un faible niveau de garanties dans un tel contexte.
Selon la banque, la décision finale d'accorder le
prêt est prise de deux manières. Soit le responsable du suivi du
dossier établit l'analyse du risque, soit ce travail est confié
à une cellule spécialisée. Dans le premier cas, le
personnel rencontre le client, analyse le risque et prend la décision
d'accorder ou de refuser le crédit. Dans ce type d'organisation, le
responsable du suivi du dossier connaît le comportement de l'entrepreneur
et tous les aspects du projet. Dans le deuxième cas, les
spécialistes de l'analyse du risque ont plus de recul que les
responsables du suivi du dossier. De plus, grâce à ce mode de
fonctionnement, les banques centralisent l'information. Cependant, les
analystes sont moins aptes à apprécier le degré de
confiance dans le comportement de l'emprunteur. D'un autre côté,
le risque d'accorder un crédit de complaisance est plus faible. En plus
d'étudier le risque spécifique du projet, les banques
évaluent aussi l'entrepreneur, notamment s'il ne confondra pas les
bénéfices de l'entreprise avec ses revenus personnels. Un
entrepreneur qui sollicite pour la première fois une banque a peu de
chances d'obtenir un financement car les banquiers ne savent pas quel
degré de confiance accorder au nouveau client et sa demande sera presque
toujours refusée.
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