L'impact de l'amélioration des conditions humaines et son impact sur le développement humain. Cas de l'ISTM Kinshasa section gis( Télécharger le fichier original )par André-Guellord MUKENDI ISTM Kinshasa - Licence 2015 |
II.2.4 Les facteurs susceptibles de provoquer du stress professionnelDeux enquêtes réalisées à l'échelle communautaire montrent qu'une forte proportion des 147 millions d'actifs présents sur le marché du travail de l'UE sont exposés à une diversité d'exigences liées au travail (facteurs de stress) qui sont connus pour induire du stress et des maladies ou fortement soupçonnées d'en être la cause.18(*)De même, des études menées sur les conditions de travail réalisées par la Fondation européenne en 1996 et 2000 montrent que 28% des travailleurs font état de problèmes liés au stress. D'autres études19(*) au Royaume-Unis révèlent qu'entre 50% et 60% de l'ensemble des journées de travail perdues sont liées au stress. Le coût que cela représente est considérable. Les coûts peuvent se calculer en terme de souffrance humaine et familiale, de dysfonctionnements de l'organisation du travail et de dépenses pour la société entière qui prend à sa charge, par l'intervention des mutuelles, les frais médicaux et les payements des assurances contre l'incapacité de travail. Outre ses graves conséquences sur la santé mentale et physique des travailleurs, l'impact du stress lié au travail est évident dans les «symptômes organisationnels »tels que les taux élevés d'absentéisme et de rotation du personnel, les faibles performances en matière de sécurité, le manque d'enthousiasme des salariés, le manque d'innovation et la faible productivité. En Belgique, le coût de l'absentéisme lié au stress, sans compter le salaire garanti, se situe dans une fourchette de 11 à 33 milliards de FB par an. L'étude Belstress20(*) portant sur 12.708 participants confirme l'hypothèse selon laquelle il existe une relation entre stress au travail et absentéisme pour cause de maladie. A l'origine du stress se trouvent une inadéquation entre l'homme et son travail, des conflits entre ses rôles dans le travail et en dehors du travail et le fait qu'il ne possède pas un degré normal de maîtrise de son travail et de sa vie. Le stress au travail peut être dû à une multitude de facteurs, par exemple : · Charge de travail excessive ou insuffisante; · Temps insuffisant pour achever le travail à son entière satisfaction et à celle des autres; · Absence de description de poste précise ou de chaîne de commandement; · Aucune reconnaissance, ni récompense pour un travail bien fait; · Aucune possibilité d'exprimer des doléances; · Nombreuses responsabilités, mais peu d'autorité ou de pouvoir décisionnel; · Supérieurs, collègues ou subordonnés peu coopératifs ou n'apportant guère de soutien; · Aucune maîtrise, ni fierté du produit fini de son travail; · Insécurité de l'emploi, poste non permanent; · Exposition aux préjugés concernant l'âge, le sexe, la race, l'ethnie ou la religion; · Conditions de travail physiques dangereuses ou désagréables; · Aucune possibilité d'exploiter efficacement ses aptitudes ou ses dons personnels; · Présence d'un risque d'erreur qui peut avoir des conséquences graves voire catastrophiques; · Toute conjonction de ce qui précède. Il va de soi que les conditions de travail qui viennent d'être citées ne traduisent pas toutes un stress ou des problèmes de santé liés au stress chez tous les travailleurs exposés, pas plus que tous les problèmes de santé liés au travail ne sont nécessairement liés au stress. Par contre, il paraît probable que la liste des problèmes de santé liés au stress provoqué par le travail est bien plus longue que celle des doléances de santé présentées dans les enquêtes auprès des travailleurs. * 18Y. LOUVRIER, Contribution des perceptions individuelles et des mécanismes d'ajustement à l'état de stress. Mémoire de Licence en Sciences Psychopédagogiques non publié, Université de Mons-Hainaut, Mons, 1996. * 19 Ibid. * 20Le projet 'BELSTRESS' a été mis sur pied par un réseau de scientifiques de l'Université de Gand et de l'Université Libre de Bruxelles. Via des listes de questions standardisées, des travailleurs masculins et féminins âgés de 35 à 59 ans ont été interrogés sur le lien entre le stress lié au travail et les maladies cardiaques et sur le lien entre le stress lié au travail et l'absentéisme. |
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