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Marketing et communication territoriale de Ouragahio: logiques, enjeux et stratégies

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par Romeo OKOU
Universite Felix Houphouet Boigny (Cote d' Ivoire) - Master 2 communication politique et des organisations  2013
  

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CHAPITRE I : APPROCHE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE

1.1. APPROCHE THÉORIQUE

1.1.1. CONTEXTE DE L'ÉTUDE

L'attractivité est un élément important dans le développement d'un territoire du fait qu'elle contribue à le mettre au devant sur la scène concurrentielle des territoires, et, elle le rend comme un produit qui doit se vendre pour se développer.

Elle se voit, en effet, comme impérative pour tous les pays. Ceci est facilité notamment par l'adoption d'une stratégie de marketing territorial qui permet de mettre en valeur ses atouts et qui favorise le développement par l'apport des actions de marketing qui peuvent être mises en place et qui se traduisent, par des actions de communication territoriale par la promotion du patrimoine culturel.

Aussi, l'effort de valorisation du territoire nécessite une transformation de ses ressources impliquant, de ce fait, des conséquences sur les richesses, le niveau de vie des acteurs et le devenir du territoire, en d'autres mots, son développement.

Afin de parvenir à se développer, le territoire agit sur sa promotion vis-à-vis des différents acteurs. Il apparaît alors, l'existence d'une relation entre la pratique du marketing territorial et le développement local. En effet, au moyen du marketing territorial, les décideurs locaux peuvent orienter leurs actions de développement. Mais comment peuvent-ils aller dans le sens de la double visée de convaincre les acteurs à collaborer et à promouvoir leur territoire ? C'est ainsi qu'apparaît le rôle de la communication marketing. C'est alors au moyen de cette dernière que les décideurs locaux, principalement, ainsi que certains acteurs du territoire, parviennent à mobiliser l'ensemble des acteurs dans un même projet collectif.

D'autant plus que ces dernières années, il y a une multiplication des actions de communication des territoires (du fait de l'accentuation de la concurrence), tant en publicité rédactionnelle qu'en affichage, au point de côtoyer les campagnes des grandes marques d'entreprises. Autrement dit, les territoires façonnent leur image à l'égard des acteurs locaux et étrangers. L'image donnée au territoire et façonnée par les acteurs, ne va pas sans conséquence sur les projets de développement local. en effet, la communication est un vecteur déterminant de la réussite de ces projets du fait qu'elle représente un moyen important pour retenir l'attention des acteurs et de les guider. Ainsi, la communication territoriale joue un rôle important dans tout projet de développement local. S'il y a une bonne politique de communication tient qui compte du patrimoine culturel, il y aura une bonne appréhension des projets de développement, car cela représente d'une certaine manière, une explication des projets et un moyen de faire adhérer le maximum d'acteurs possible aux projets. D'autant plus, s'il existe au sein du territoire une culture du développement (kahn, 2010), la communication contribue à valoriser les atouts du territoire et peut donner la bonne image au bon moment, de changer la perception des acteurs, contribuer à entretenir une certaine transparence vis-à-vis des acteurs et de les laisser penser que les autorités du territoire sont attentives et coopératives. Aussi, une communication efficace, à travers les différents moyens et supports disponibles (médias, internet, affichage, presse...), contribue à attirer des investisseurs potentiels et surtout, constitue le ciment du projet de développement local. il se peut ainsi, que le caractère spécifique et le pouvoir d'attraction de la communication ne sont pas seulement au service du marketing territorial, mais également, au service du développement local.

1.1.2. JUSTIFICATION ET INTÉRÊT DE LA RECHERCHE

Cette recherche revêt-elle un triple intérêt scientifique, social et communicationnel.

D' abord sur le plan scientifique la présente recherche se veut une sociologie de la communication en analysant les supports de communication utilisés pour promouvoir le patrimoine culturel de Ouragahio

Ensuite sur le plan social, elle se veut une contribution à l'amélioration du marketing territorial de la commune d'Ouragahio. Elle permettra de positionner la région sur le plan national et même international uniquement sur des facteurs typiquement territoriaux afin d'attirer les investisseurs industriels, des services, des expertises techniques, des travailleurs spécialisés et des touristes, etc.

Enfin sur le plan communicationnel, cette étude se veut une participation à l'amélioration des stratégies de communication de la municipalité d'Ouragahio. Notamment par l'apport des TIC (techniques de l'information et de la communication) lui permettant de communiquer sur elle-même avec un public cible plus large et diversifié.

1.1.2. APPROCHE CONCEPTUELLE

La présente définition des concepts vise à préciser le contenu de certains concepts clés autour desquels la problématique est construite afin d'en faciliter la compréhension.

En effet, «une théorie [...] ne peut être contrôlée que si l'on sait reconnaitre les faits dont elle doit rendre compte » affirme Durkheim (1894). Aussi, le chercheur doit-il « définir les choses dont il traite afin que l'on sache bien de quoi il est question1(*) ». Toujours selon DURKHEIM (E), il importe au chercheur avant toute étude « de définir ce dont il parle afin que l'on sache et sache bien ce dont il traite.».

Dans le cadre de cette étude il s'agira de définir les concepts suivants: valorisation, promotion, patrimoine, culture.

1.1.2.1. Patrimoine

Le patrimoine est défini comme un « bien d'héritage qui descend, suivant la loi, des pères et des mères à leurs enfants ». Le dictionnaire Larousse le définit comme un « bien que l'on tient par héritage de ses ascendants », et « ce qui est considéré comme l'héritage commun d'un groupe ». Ces deux définitions expliquent que le patrimoine provient du passé, et est transmis par os ascendants. Le Larousse va plus loin dans la définition en ajoutant l'idée qu'un patrimoine peut être commun à un groupe.

L' UNESCO2(*) classe le patrimoine en trois catégories que sont : le patrimoine matériel, qui compte les monuments, les ensembles (groupes de constructions, qui peuvent être réunies ou isolées) et les sites, tels que les sites archéologiques ; le patrimoine naturel, qui regroupe les monuments naturels constitués par des formations physiques et biologiques, les formations géologiques, les zones strictement délimitées constituant l'habitat d'espèces animales et végétales menacées et les sites naturels, et enfin le patrimoine immatériel. Ce classement établit par l'UNESCO est aujourd'hui adopté par tous.

Ainsi pour cette recherche, il sera question du patrimoine en général c'est à dire prenant en compte le patrimoine matériel, le patrimoine naturel et le patrimoine immatériel.

1.1.2.2. Culture

Le dictionnaire Larousse définit la culture comme « l'ensemble des phénomènes matériels et idéologiques qui caractérisent un groupe ethnique ou une nation, une civilisation, par opposition à un autre groupe ou à une autre nation ». L'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a, lors de sa conférence mondiale de Mexico de1982 concernant les politiques culturelles, donné une définition un peu plus précise de la culture3(*) :

L'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances ».

À travers ces définitions, il est possible de dire que la culture est l'ensemble des productions, des pratiques sociales, des représentation sociales et des actions qui sont propres à une société ou un groupe social.

La culture dans sa dimension anthropologique4(*) peut être considérée comme l'ensemble des comportements, savoirs et savoir faire d'un groupe humain ou d'une société donnée, acquises par un processus d'apprentissage et transmises à l'ensemble de ses membres.

Le patrimoine culturel est une valeur commune à une société, une communauté, une expression de la conscience historique. Plus qu'un contenu c'est la façon dont on présente le discours qui l'accompagne qui témoigne d'une spécificité de ce peuple. 

Il se constitue au fil du temps à travers des échanges et des influences réciproques et présentes des caractéristiques communes au delà des particularités régionales ou nationales. Ce jeu des diversités et des constantes est un moyen privilégié pour le citoyen d'appréhender son appartenance régionale, nationale. L'action de la Communauté dans le domaine du patrimoine culturel peut ainsi contribuer à l'affirmation d'une citoyenneté locale, fondée sur une meilleure connaissance de sa propre culture5(*).

Par héritage commun, on n'entend pas seulement les souvenirs de l'Histoire, les événements vécus ensemble, les styles et les mouvements partagés, les écoles de philosophie et le développement technique, mais aussi - et surtout les valeurs ainsi produites, et par conséquent, les intérêts contemporains communs. La recherche d'une identité nouvelle surgit du sol de l'héritage commun qui se compose, de cinq éléments : les héritages historiques, les héritages intellectuels, les héritages artistiques, le patrimoine des valeurs, et une évidence dialectique6(*).

1.1.2.3. Valorisation

Il faut noter que le terme de valorisation est  polysémique et que les définitions existantes varient en fonction de la discipline, de l'organisme ou du pays considéré7(*).

La valorisation, de manière générale, concerne toutes les activités étant liées à la commercialisation et au transfert sans pour autant correspondre à la somme des activités inhérentes à ces notions ; elle possède donc ses caractéristiques propres. Une première lecture du terme indique que valoriser signifie rendre opérationnel ou commercialisable le savoir et les résultats liés à la recherche, c'est-à-dire leur fournir une valeur ajoutée. Néanmoins, la principale différence qui subsiste entre la valorisation et les deux autres approches réside dans le fait que cette dernière n'est pas uniquement centrée sur la valeur marchande de la recherche.

On peut effectivement distinguer deux types de valorisation : la valorisation première, financière, de type commercial, et la valorisation sociale, de type non marchande. Le premier cas correspond uniquement aux activités de commercialisation et de transfert. Le second, quant à lui, concerne le développement de solutions ou d'applications, émanant de la recherche, dans le but de résoudre un problème social défini. Ici, les retombées économiques peuvent exister mais la commercialisation n'en est pas directement la finalité première. Par ailleurs, sans distinction aucune, la valorisation concerne tous les domaines universitaires et donc toutes les innovations qui peuvent en émaner, qu'elles soient technologiques, non technologiques ou sociales.

En économie c'est donner une plus grande valeur à quelque chose, mettre en valeur pour obtenir une plus grande rentabilité ou une plus grande efficacité. Valoriser un commerce, une recherche par exemple8(*). C'est également provoquer une hausse de la valeur marchande d'un produit. Par valorisation, (d'un élément matériel ou immatériel) on peut entendre : un processus de détermination de la valeur d'un objet, d'un actif, d'une entité. L'objectif est d'établir un prix. Cette valorisation vise à déterminer ou à approcher le prix, censé refléter l'intérêt d'une utilisation et/ou de la détention d'un élément. Un processus visant à améliorer la valeur de cet objet, actif, entité : on parle alors de "valoriser" un bien immobilier, un patrimoine, des sous-produits, des déchets. Valorisation entendue comme amélioration de valeur est cette valorisation qui vise à "mettre en valeur" un patrimoine ou un bien en modifiant son état en vue de le rendre capable dans un délai fixé d'être cédé, d'être utilisé ou de produire un revenu.

En philosophie et en psychologie, c'est mettre en valeur, présenter de façon plus avantageuse un produit,, accorder une importance plus grande à quelqu'un, à quelque chose (Mounier, Traité caract., 1946, p. 453). Accorder une importance plus grande à quelque chose9(*).

Au sens communicationnel, la valorisation est utilisation des techniques de l'information et de la communication pour augmenter la valeur d'un produit. Elle use de toutes les formes de communication pour rendre visible le produit en question.

Ainsi la valorisation du patrimoine culturel suppose La création d'un système d'information patrimonial comme celle d'une identité visuelle. Permettant une vision à la fois globale et analytique du patrimoine. L'identité se conçoit comme un élément de reconnaissance entre un lieu, une marque et ses populations. Elle traduit vos valeurs. Représentation sociales, savoir faire, couleurs, typographie sont pensés d'après l'histoire et les activités qui composent collectivité

La mission des formes de communication ne consiste pas seulement à faire connaître, mais surtout à faire reconnaître publiquement le patrimoine culturel, en affirmant sa place et son rôle dans son environnement politique, social et culturel. De là est né l'espoir (le mythe) capable d'assumer de nouvelles responsabilités sociétales.

1.1.2.4. Promotion

Emprunter à l'anglo-américain10(*), la promotion  est une opération d'incitation à la vente d'un produit. De l'anglais promotion emprunter au français dès 1483 au sens de «incitation, aide, encouragement, soutien. C'est donc une, campagne, opération  qui est destiné à favoriser la vente de quelque chose. L promotion est une opération d'incitation auprès d'une certaine clientèle à l'achat d'un produit.

En économie11(*), la promotion commerciale vise à développer les  ventes d'un produit sous la forme d'action intensive conduite par l'offreur. L'objectif d'une promotion vise à attirer davantage l'attention du consommateur en s'efforçant de le faire mieux connaître, de le faire mieux apprécier, et de le faire acheter. La mise en place bien structurée d'une promotion se réalise en 5 étapes :

- choix de l'intitulé et de la durée de la promotion ;

- choix des articles à promouvoir et du budget requis pour disposer des moyens nécessaires et suffisants propres à obtenir les résultats escomptés ;

- mise en place de la promotion en précisant l'emplacement de chaque produit (une attention particulière au merchandising doit être menée dans le cas de la promotion en libre-service ;

- communication autour de la promotion. Prévoir les actions à réaliser (publicité, média, etc) pour toucher le plus grand nombre de clients potentiels quant à la promotion ;

- rentabilité de l'action promotionnelle (récapitulatif des dépenses et des recettes prévisionnelles).

La promotion associée à la culture consiste donc à renouer les liens entre passé, présent et avenir afin que les communautés, conscientes de la richesse de leur héritage et de leur patrimoine culturels, puissent s'appuyer sur cette richesse et consolider leurs efforts de développement.

La promotion culturel passe par la maîtrise des toutes les techniques de communication. Valoriser le produit, sensibiliser les commerciaux, développer la présence et l'animation sur le territoire. Ainsi le succès d'une telle opération de promotion montage d'opérations spéciales, les relations de presse, l'animation du territoire.

La promotion du patrimoine culturel de Ouragahio s'inscrit dans le cadre de l'intégration culturelle entre la collectivité territoriale de Ouragahio et le reste du monde. L'objectif de cette promotion du patrimoine culturel s'inscrit dans un contexte de la globalisation et de l'intégration culturelle12(*) comme une ressource de Ouragahio pour le développement durable, à travers des exemples comme le Tite, le Gloh-Loh.

La promotion du patrimoine culturel de Ouragahio sera ainsi un vecteur permettant un retour aux sources des populations de la localité en leur permettant de renouer avec leur racine, leur tradition et leurs anciens métiers. (Boyer, 2002)13(*)

1.1.3. PROBLÉMATIQUE DE LA RECHERCHE

1.1.3.1. Constat de la recherche

Le marketing territorial représente l'art de positionner un village, une ville, une région, une métropole sur le vaste marché national et mondial. Ce marketing concerne bien sûr les facteurs typiquement territoriaux qui puissent attirer des investissements industriels, des touristes, des travailleurs spécialisés, des sièges sociaux de corporations, des succursales de distribution, des commerces, des services spécialisés, des agences publiques, des expertises techniques, etc.

Par ailleurs, le marketing territorial s'inscrit dans la logique du développement local mais aussi dans celui de la décentralisation. En effet le développement par le bas ou développement local suppose une initiative des populations locales pour promouvoir un essor économique de leur territoire par le biais des ressources de celui-ci (physiques, matérielles et immatérielles).

Aux instruments traditionnels de marketing disponibles tels que les infrastructures de transport, les allègements fiscaux ainsi que l'offre de ressources spécifiques, les méthodes contemporaines ont ajouté plusieurs atouts pertinents autant dans les conditions de base du produit, soit le territoire, que dans les techniques de mise en marché comme telles.

Le marketing territorial a généralement un double objectif : augmenter la fréquentation d'une destination d'une part, et d'autre part constituer une image pour le territoire et développer sa notoriété.

En effet, contrairement au marketing appliqué dans des domaines d'activités classiques, centré autour de biens ou produits, le marketing appliqué aux collectivités territoriales est centré sur les services. Le marketing dans le domaine du tourisme va donc dans un premier temps observer et analyser les motivations et les besoins des touristes, afin de comprendre leur comportement et d'adapter la stratégie marketing. Le marketing territorial, est un outil qui va permettre le développement stratégique d'un territoire. En effet, de nombreuses stratégies marketing sont développées par les collectivités territoriales. La demande en matière de tourisme évoluant constamment, le marketing territorial doit également évoluer, s'adapter aux changements. C'est donc est un marketing identitaire, porté sur des marques territoriales fortes (GAYET, 2008, p. 8).

A l'instar des villes comme Grand-Bassam14(*) avec l' Abissa, Bonoua à travers le Popo carnaval, Abengourou à travers le festival des art et de la culture Agni( Festagni) qui ont réussit à imposer leur image sur l'échiquier national et international, la collectivité territoriale d'Ouragahio sombre dans une léthargie totale pourtant érigé en sous-préfecture depuis 1961 et plus précisément Juillet 1961 c'est à dire juste après les indépendances de la Cote d' Ivoire et en commune depuis le 02 Juin 1986.

De plus avec la décentralisation dont l'objectif était de permettre aux collectivités décentralisées de valoriser leurs ressources propres sur la base de leur spécificité et de prendre en main leur développement local. C'est ainsi que l'État de Cote d' Ivoire va mettre à la disposition des collectivités décentralisées des outils leur permettant d'être de plus en plus autonomes dans la gestion des affaires locales. Désormais chaque collectivité décentralisée est responsable de la survie et de l'attraction de son territoire.

Mais en dépit des ressources dont disposent la collectivité décentralisé de Ouragahio, c' est à dire un patrimoine culturel riche et diversifié , ainsi que les différents moyens économiques, techniques, juridiques et politiques mis à leur disposition par l'État, la commune de Ouragahio n'arrive pas à être attrayant. Elle sombre dans une léthargie qui date depuis Juillet 1961, date à laquelle elle a été érigée en Sous-préfecture.

1.1.3.3. PROBLÈME DE RECHERCHE

Ces différents constats posent donc le problème du marketing territorial dans la promotion du patrimoine culturel de commune de Ouragahio.

1.1.3.4. QUESTION PRINCIPALE DE LA RECHERCHE

Quelles sont les stratégies développées pour faire la valorisation et la promotion du patrimoine culturel de la collectivité territoriale de Ouragahio ?

1.1.3.5. QUESTIONS SECONDAIRES DE LA RECHERCHE

- Est-ce que les stratégies de communication de la commune contribuent à la valorisation et à la promotion du patrimoine de Ouragahio ?

- Quel est le patrimoine culturel de ouragahio dont on doit faire la promotion ?

- Comment les TIC contribuent à la valorisation et à la promotion du patrimoine culturel du territoire ?

1.1.4. OBJECTIFS

1.1.4.1 Objectif principal de l'étude

L'objectif général de cette étude est d'analyser la stratégie marketing territorial mise en place dans la commune de Ouragahio.

1.1.4.2 Objectif secondaires

Il s'agit d' :

- Analyser les actions de communication développées par les autorités dans la promotion territoriale de Ouragahio.

- Identifier le patrimoine culturel de Ouragahio à promouvoir et à valoriser.

- Étudier l'apport des TIC dans la sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel de Ouragahio.

1.1.5. HYPOTHÈSES DE RECHERCHE

1.1.5.1. Hypothèse principale

La bonne promotion du patrimoine culturel d'Ouragahio dépend des stratégies élaborées à cet effet.

1.1.5.2. Hypothèses secondaires

- Les actions de communication développées jusqu'à là par les autorités ne contribuent pas à la valorisation et à la promotion du patrimoine culturel de Ouragahio.

- Le bénéfice que la collectivité doit tirer de la valorisation et de la promotion du patrimoine dépend du choix des éléments du patrimoine.

- Aujourd'hui, une bonne promotion du patrimoine culturel ne peut se faire sans la contribution des TIC( Techniques de l' Information et de la Communication).

1.1.6. CHOIX THÉORIQUE

Toute recherche scientifique s'appuie continuellement sur une ou plusieurs théories car elles permettent au chercheur de comprendre afin d'analyser son objet d'étude. Ainsi le choix d'une théorie est constamment subordonné aux objectifs de la recherche. Dans la cadre de cette étude, la théorie du déterminisme technologique d'Herbert Marshall Mc LUHAN a été choisie afin de mieux cerner l'objet de l'étude.

Selon le déterminisme technologique, la technologie évolue de façon autonome. C'est la société qui s'adapte et qui crée une dépendance à la technologie, et de nouveaux besoins. La technologie façonne donc la société.

Pour Karl Marx (1818 - 1883), l'évolution technique est le facteur primordial de l'évolution des sociétés. Les régimes se sont succédé par l'évolution des technologies.

Harold Inis (1894 - 1952) a étudié l'impact des systèmes technologiques de communication américains sur la société canadienne. Il propose pour contrer cet impact de conserver la tradition orale et de mettre en place une démocratie participative. Il avait donc bien cerné l'importance de l'impact des évolutions technologique sur les sociétés.

Pour Marshall Mc Luhan (1922-1980), le média est le message et ce n'est pas le contenu qui modi?e les sociétés mais son mode de transmission. Le message est alors le médium. L'information n'existe qu'à partir du moment où elle est diffusée. Chaque nouveau mode de transmission, issus des évolutions technologiques, modi?e la société, mais également les autres modes de transmissions existants.

En effet pour Mc LUHAN Ce n'est pas le contenu qui affecte la société, mais le canal de transmission lui-même. Ce pouvoir magique ou cette puissance sublime des médias vienne de ce qu'ils ne sont pas seulement des moyens de transmission, mais aussi des prolongements de nos organes physiques et de système nerveux, destinés à en accroitre la force et la rapidité. Les médias s'immiscent en nous, ils font partie de nous, et là est l'origine de leur puissance. Il considère que l'apparition de l'électronique bouleverse notre perception de nous-mêmes et du monde. A cet effet, nous façonnons nos outils et ceux-ci, à leur tout, nous façonnent et augmente les possibilités de nos sens.

La structure sociale est un ensemble de relations sociales non fortuites entre individus liant les parties, entre elles et au tout dans une organisation (au sein des  sociétés, d'une entreprise...).

Tout comme  Harold Innis, Marshall Mc Luhan est convaincu que l'introduction de nouvelles technologies dans une société détermine la façon dont elle est organisée, dont ses membres perçoivent le monde qui les environne, et dont le savoir est conservé et partagé. Si les deux chercheurs croient que les médias ont un biais spatial ou temporel, Mc Luhan s'attache davantage au «sensorium», c'est-à-dire à l'effet des médias sur nos sens. Il pose pour postulat que les médias agissent sur nous, car ils manipulent les proportions dans lesquelles interviennent nos sens. Issues d'un environnement, les technologies modifient aussi cet environnement, et ce qui a lieu là-dedans.

Ainsi, les environnements tout autant que les technologies modifient nos vies. Mc Luhan affirme que les médias créent des environnements qui influencent nos perceptions à tel point que nous n'en notons plus totalement les conséquences.

A en croire Mc Luhan, l'influence des médias se joue à un double niveau. Tout d'abord, ils modifient nos relations interpersonnelles : ils nous permettent de nous déplacer plus vite, de transporter plus d'information en un laps de temps plus court, et ce faisant ils modifient notre rapport aux autres.

L'évolution de la technologie change la perception que les acteurs ont de la société, elle fonde leur rapport avec à celle-ci. Si on prend les médias d'information et que l'on regarde l'évolution du journal imprimé à Internet, on remarque une ouverture sur le monde qui passe du village où l'on vit au monde entier, car au début les journaux véhiculaient les idées du village, tandis qu'aujourd'hui on parle d'Internet comme une invention qui repousse les frontières de façon à ce qu'elles n'existent pratiquement plus. La technologie devient ainsi prolongement de nos sens.

La théorie développée sur le déterminisme technologique permettra d'analyser la fonction des outils de marketing dans le management de la commune de Ouragahio. En effet, selon cette théorie, le changement technique provoque un changement social. Et que les techniques de l'information et de la communication (TIC) influencent ainsi la société. Et ce sont tous ces changements que les TIC pourraient entrainer dans les sociétés que cette étude s'attachera à mettre en exergue.

Enfin de mieux cerner la théorie du déterminisme technologique, un certain nombre de concepts développés par Mac LUHAN seront convoqués et appliqués à la recherche. Il s'agit du concept de media chaud, de media froid et de village global.

La théorie de Mc Luhan, propose une distinction entre médiums chauds et médiums froids, selon lui, les médias chauds laissent peu de place à la participation de l'auditoire, par exemple la radio et le cinéma, dans ces deux exemples, l'auditoire est plutôt passif, il n'interagit pas avec ceux-ci. Ils  diffusent beaucoup d'informations, sans que l'individu ne soit réellement actif (ex: radio, imprimés)

Les médias froids quant à eux, laissent place à l'interprétation personnelle de l'auditoire, ce sont des sons, des images ainsi que la parole, qui contient peu d'information et qui permet à l'utilisateur de ce faire sa propre idée. Ils nécessitent l'implication de l'individu pour comprendre un message moins précis comme par exemple TV et le Téléphone.

1.1.7. LA REVUE DE LITTÉRATURE

Le marketing territorial représente, ces dernières années, une des plus importantes méthodes de management dans la gestion et la valorisation des territoires. Ceci, du fait que l'accentuation de la concurrence entre les territoires et la mise en valeur de leurs offres pour accroitre leur attractivité sont de meilleures solutions pour renforcer les actions entreprises dans le cadre du développement local.

Dès lors, pour mieux cerner la notion du marketing territorial et d'explorer l'apport de la variable « communication » au développement local, il est nécessaire de faire référence à plusieurs aspects.

1.1.7.1. Le marketing territorial et son développement

Selon le témoignage de certains auteurs à l'instar de l'historien Stephen Ward (Gollain, 2008), le marketing est appliqué au territoire depuis le 19ème siècle, ceci est illustré notamment par l'émergence de certaines pratiques dans l'époque coloniale aux Etats-Unis. Ces pratiques correspondent à une certaine forme de marketing agricole (Meyronin, 2012), qui, à travers le lancement des campagnes de promotion et de commercialisation des terres agricoles, attire des gens pour le peuplement et la construction de l'Ouest des Etats-Unis. Progressivement, ces pratiques de promotion se sont développées et prises en comptes par les acteurs locaux afin de promouvoir leurs villes. Ainsi, ce fut l'émergence d'un marketing urbain. Cependant, en se référant à l'un des auteurs à savoir le sociologue Michel Wieviorka, le terme de « marketing territorial » est apparu en 1975 et, depuis, il a eu des évolutions sur le plan théorique aussi bien que sur le plan pratique et ceci est relié aux préoccupations majeures qu'avait l'espace, ou plus exactement les territoires, à cette époque. Il ne s'agit pas uniquement de promouvoir ou de vendre le territoire mais de soigner et de développer ses qualités naturelles et le potentiel des régions. A partir des années 80, le marketing territorial était beaucoup plus associé au développement urbain, mais il est primordial de souligner à ce propos que le vrai sens de ce néologisme n'est conçu qu'à travers le premier livre d'Ashworth et H.Voogd (1990) intitulé "Selling the city: Marketing approaches in public sector planning" (Mendes, 2006).

Dès lors, le marketing territorial détenait et détient encore une place importante notamment concernant l'attractivité et la compétitivité territoriale. Ainsi, ce concept pourrait alors être désigné comme étant "l'effort de valorisation des territoires à des marchés concurrentiels pour influencer, en leur faveur, le comportement de leurs publics par une offre dont la valeur perçue est durablement supérieure à celle des concurrents. Cette activité est généralement pilotée par des agences de développement pour le compte d'autorités publiques ou d'acteurs privés" (Gollain, 2008).

1.1.7.2. Importance et pratiques du marketing territorial

Le marketing territorial a un apport très important dans le développement économique d'un territoire. Il représente un outil qui permet d'attirer et de fidéliser diverses cibles, notamment les touristes et les entreprises. Ces dernières, constituent un réel investissement sur le territoire considéré et contribuent, de ce fait, à l'amélioration de sa qualité de vie et à l'instauration d'un sentiment d'appartenance pour l'ensemble des acteurs du territoire. C'est ainsi que nous pouvons affirmer, que le marketing territorial est un moyen très important du développement local et qui se décline en une communication et une diffusion des valeurs du territoire.

Selon l'étude réalisée par Meyronin (2008), le cas de Lyon Parc Auto (LPA) représente un exemple illustratif d'un service public qui a comme objectif direct la promotion du parc, mais sa démarche d'ensemble reflète d'une manière indirecte la promotion du territoire. Ce parc a pour rôle de gérer le stationnement public dans l'agglomération lyonnaise mais, à partir des années 1990, des innovations lui sont apportées de sorte qu'il s'agisse de "faire des parcs de stationnement des lieux emblématiques d'une nouvelle qualité urbaine" (Meyronin, 2012). Pour ce faire, des travaux d'aménagement ont été entrepris en mettant en place une architecture associée au design, une identité visuelle représentée par les deux couleurs (noire et jaune), une décoration avec l'art contemporain, la transparence des ascenseurs, la diffusion de la musique classique ainsi que l'accompagnement d'un éclairage indirect. En effet, l'unicité de ce parc et son attractivité ont amélioré le rayonnement de la ville en contribuant à la promotion du territoire lyonnais

Selon ce même auteur, le cas de la Fête des lumières à Lyon est un exemple illustratif du marketing territorial car cette fête qui est bien traditionnelle est devenue, à partir des années 1998, un festival "Lyon Lumière" qui se déroulait chaque soir du 8 décembre en le rendant lumineux et orchestré par des manifestations musicales. Le passé riche de cette région lui a permis de repositionner le territoire en attirant plusieurs visiteurs, ceci a permis notamment de renforcer son tourisme par son rayonnement tant national qu'international. Afin de faire connaitre cette manifestation, la diffusion des messages est faite à l'aide de plusieurs moyens de communication (DVD, sites internet,...). Ceci lui procure ainsi l'avantage d'une visibilité accrue sur tous les niveaux.

Enfin, il convient de citer quelques pratiques attractives et stimulantes à l'implantation des entreprises. Ces pratiques qui se sont développées en dépassant les opérations traditionnelles (l'amélioration des infrastructures de transport, la mise en place des aides publiques, ...) en offrant de nouveaux services, entrent dans le cadre de la promotion et de la valorisation de l'offre territoriale. Cette offre, de par sa nouveauté, facilite et aide la prise de décision des investisseurs (nationaux et étrangers) du fait qu'elle est liée aux services d'hébergement qui peuvent être en faveur de tous les investisseurs, des investisseurs étrangers uniquement ou encore des investisseurs issus de certains pays précis (par exemple : l'Inde, la Chine et le Mexique pour Londres à travers le programme Touchdown London). C'est dans le cadre d'une offre de welcome package, qui représente des prestations de services d'accompagnement à l'implantation des entreprises (ensemble de services gratuits et payants qui peuvent être associées aux services d'hébergement), que le Busibess Location Center (BLC) de Berlin, en Allemagne, expose une offre de prestations de services, d'hébergement pour les investisseurs, mais également une offre d'hébergement pour le salarié expatrié en payant un prix déterminé et moins cher (Gollain, 2008).

1.1.7.3. Communication territoriale : facteur primordial du marketing territorial.

A partir de son sens évolutif, la communication n'est plus réductible à un simple échange d'information, elle tient en compte d'influencer autrui, de rendre l'image d'une organisation (d'une entreprise ou d'un territoire) plus appropriée et plus favorable et ce, en situant notamment leurs marques et en renforçant les liens entre l'émetteur et le récepteur du message. Ceci, permet de positionner le produit et l'organisation vis-à- vis de la cible définie et de donner un sens à son existence, notamment à travers l'atteinte des objectifs visés. En effet, la communication peut être définie d'une manière simple comme "un échange d'information et de transmission de sens" (Dessler et al, 2004) et ce, en utilisant un ensemble d'outils et de moyens qui facilitent la transmission des messages.

Dès lors, en diffusant et en transmettant des informations concernant un produit quelconque (qui peut être le territoire), la communication procure divers avantages et s'inscrit comme une force permettant de mettre en relief le meilleur positionnement (en diffusant la meilleure image) pour ce produit, ce qui permet notamment d'influencer la cible et de l'attirer dans l'objectif qu'elle achète le produit et à payer son prix. En effet, la communication est liée au produit et à la promotion d'une image positive qu'une organisation veut lui assigner. C'est pourquoi, à l'exemple d'une ville algérienne telle que "Tlemcen" qui dispose d'une assez bonne image liée aux qualificatifs de radieuse, historique, conviviale, riche et calme, attribués par ses visiteurs (Belkaid et Benhabib, 2011)15(*), la mise en place d'une stratégie de communication aurait dû être plus bénéfique et plus efficace pour la promotion de cette ville et sa mise en valeur au niveau national qu'international. La communication (au moyen de ses outils) a ainsi pour objectif de "rendre lisible et compréhensible la décision, montrer son sens, ses ambitions, ses conséquences. Elle remplit dès lors des rôles complémentaires : informer, promouvoir un territoire, mobiliser les acteurs, les décideurs et les citoyens, animer la démocratie locale" (Megard et Deljarrie, 2009). Elle pourrait être orientée au niveau interne du territoire en ciblant ses habitants et au niveau externe en ciblant ceux qui sont susceptibles de venir visiter, investir ou vivre sur le territoire. Ceci pourrait être mis en place à l'aide des outils de communication médias (presse, radio, TV, affichage, ...) et hors médias (prospection ciblée, internet, salons et congrès professionnels, ...).

1.1.7.4. Outils de marketing et de communication territoriaux

Les outils de marketing et de communication territoriaux sont classées en cinq catégories (Gollain,2008)16(*) : la publicité (message TV, presse, radio, brochures, posters, présentoirs, films, site internet...), la stimulation des décisions (jeux et concours, animations, stands, ...), le parrainage et la communication événementielle (promotion d'une cause, d'un événement sportif, culturel, économique), les relations publiques (dossiers de presse, communiqués, interviews, événement) et le marketing direct (catalogues, mailings, magazines, télémarketing, e-mailings,...). Ces supports sont utilisés dans le cadre du marketing territorial en distinguant entre les supports de communication médias et hors médias. L'émetteur (dans la plupart des cas est représenté par une agence qui émet des actions de marketing territorial) utilise l'un de ces outils (médias ou hors médias) selon ses objectifs et le budget dont il dispose. Les supports de la communication Médias (voir annexe 1) sont des outils qui représentent la publicité média et qui sont utilisés dans toute forme de communication interactive en faveur de l'émetteur du message (collectivité locale par exemple). En plus des outils de la communication médias et dans le but de promouvoir le territoire, les marketeurs territoriaux utilisent d'autres outils de la communication hors médias

Si les vertus de la communication territoriale sont davantage perceptibles tout au long de cet article, il n'en demeure pas moins que celle-ci présente certaines limites. Parmi celles-ci, la limite de coût parait très importante. En effet, l'organisation de campagnes publicitaires (TV, radio, presse, ...) ou d'événements (séminaires, salons, colloques, foires, festivals ...) nécessite la mise à disposition de capacités financières très importantes que tous les territoires ne peuvent pas assumer. De même, l'utilisation de certains outils de la communication (ciblage de groupes, prospection, mailing, ...) demande un travail préalable important et de faire appel à des experts en la matière. Ces outils exigent ainsi une maîtrise accrue à la fois sur les plans technique, humain et financier. Une autre limite des outils de la communication, particulièrement publicitaires, réside dans la difficulté à évaluer l'impact réel des campagnes sur le territoire (Hatem, 2007)17(*).

Cette difficulté s'explique par l'imperfection des indicateurs qui reflètent l'image du territoire. Ainsi, l'utilisation d'un panel de décideurs et de prescripteurs et le recours au recensement du nombre d'articles de presse positifs et négatifs sur le territoire peuvent conduire à des résultats biaisés (du fait que ces individus et ces articles publiés ne donnent pas la réalité du territoire en question).

1.1.7.5. Communication territoriale : clé de voûte du développement local.

Dans le but de faire face aux différentes problématiques du marketing territorial, la communication territoriale s'avère l'un des éléments les plus importants à la résolution et à la prise en compte de l'ensemble des difficultés auxquelles est confronté le marketing territorial. Aussi, elle est d'une grande importance pour la réalisation des projets de développement. Elle permet de faciliter les échanges entre les intervenants (les collectivités locales, les ONG, les autorités régionales, les groupes communautaires,...) dans le but de faire face aux problèmes communs de développement et d'atteindre des objectifs communs concernant l'action communautaire.

Dans ce cadre, il ne s'agit pas uniquement de donner de l'importance aux citoyens lors du choix des projets, mais également de les impliquer dans chacun des projets choisis.

Par ailleurs, le rôle de la communication ne consiste pas seulement à promouvoir les projets ou à simplifier les processus de décisions, mais aussi à organiser l'écoute (entendre les suggestions des citoyens et leurs questions et leur répondre) pour réussir à mobiliser les citoyens dans tel ou tel projet. La communication est un facteur permettant la participation des citoyens qui représentent une condition nécessaire pour le développement. Pour cela, la communication peut être considérée comme un outil important sans lequel il n'y aura pas de développement.

En outre, la communication territoriale permet de promouvoir un territoire, de l'animer, d'avoir le sentiment d'appartenance à une localité et de fierté d'y vivre, mais également d'attirer des entreprises, des touristes, des résidents. La communication est, de ce fait, un outil qui permet de valoriser l'identité et l'image du territoire. A chaque fois que l'image du territoire apparait positive et favorable, elle est bénéfique pour assurer la mobilisation de tous les acteurs dans tous les secteurs et ce, dans le but d'asseoir le développement global d'un territoire donné.

Ainsi, la communication territoriale est au coeur du développement local en permettant notamment de mieux formuler et planifier les programmes de développement et en encourageant la participation des citoyens et leur mobilisation. Elle est considérée comme la clé de voûte du développement puisqu'elle favorise et crée des projets de développement à travers la mise en valeur des relations de participation et de mobilisation de l'ensemble des acteurs d'un territoire, et également à travers la valorisation et la promotion des ressources territoriales génériques ou spécifiques.

1.1.7.6. Impact de la technologie sur les collectivités territoriales

Les deux ouvrages de Marshall Mc Luhan : Le village global et La galaxie Gutenberg18(*) ont permis de redimensionner les impacts des technologies sur la société en général et sur l'homme en particulier mais surtout de comprendre la notion de village global ou planétaire qui est le point de départ de ce que l'on nomme mondialisation ou globalisation. La théorie selon laquelle la mondialisation entraine la fin des territoires, est une erreur de jugement que l'ouvrage de Bertrand Badie rectifie. Il édifie sur le nouvel ordre mondial entrainé par la globalisation lequel laisse comprendre une redistribution des activités économiques qui au lieu d'anéantir la pluralité et les spécificités spatiales offre un canevas d'interrelations économiques et sociales. Bernard Pecqueur dans dynamiques territoriales et mutations économiques, apporte de réelles réponses à cette thématique. En effet il passe en revue « l'état des réflexions en économie sur les dynamiques territoriales et les modalités de réponses stratégiques des acteurs face à la globalisation des activités et des marchés ».

En réalité ces idées reçues sur la disparition du territoire ou encore l'inaction qu'entraine la globalisation dans les dynamiques internes des territoires sont plutôt en décalage avec ce qui est aujourd'hui lisible. Loin d'inhiber les perspectives d'actions locales de développement, la globalisation ouvre les possibilités aux territoires intérieures d'intégrer le marché mondial et une nouvelle connectivité est établie avec de nouvelles orientations des flux d'activités et ou d'investissements.

Et ainsi cette nouvelle distribution des activités corrélées toujours à l'évolution des technologies continue à continuer à donner de nouvelles orientations scientifiques à la problématique territoriale. A ce sujet les articles d'Henri Bakis dans la revue Netcom ont quand à eux permis de mieux cerner les impacts des télécommunications sur la vie des individus et leurs capacités structurantes, en tant qu'outils de diagnostic territorial ainsi que leur aptitude à générer des interactions mettant en jeu différents acteurs à différentes échelles.

Parallèlement Annie Chéneau-Loquay édifie sur les perspectives pour les pays en développement d'accéder au marché mondial en liant le local et le global et montre comment avec des reformes de leur secteur des télécommunications des pays en développement ont entamé leur intégration dans l'ère de l'information. Si on en est à parler d'intégration de l'ère de l'information pour les pays du sud c'est certainement avec l'émergence des théories du leap-frog ou théorie du saut technologie.

Raphael Tshimbulu Ntambue par le biais d'un débat sur l'internet en Afrique, a souligné toute la primordialité pour les nations africaines de se mettre à l'heure de l'information. Il a revisité les bases sociales de la théorie du leap-frog ou théorie du saut technologique, thèse selon laquelle les pays en développement peuvent à partir d'un saut technologique « corriger » ou combler l'écart de croissance économique entre le nord et le sud. Et dans cette perspective les nations du sud ont élaboré un environnement juridique pour s'adapter au nouvel ordre économique mondial.

Comme le souligne Georges Benko dans son article stratégies de communication et marketing urbain19(*), loin d'uniformiser l'espace, la mondialisation instaure la spécialisation et la compétitivité des territoires. En effet il ya une concordance entre la redistribution spatiale des activités économiques et les nouvelles réalités urbaines. Dans cet univers apparemment uniforme nait la nécessité d'affirmer les spécificités territoriales, l'ambition de se forger une identité territoriale mais aussi et surtout de se positionner par sur le marché mondiale.

On peut essayer cependant de partir des vertus fonctionnalistes des villes développées par Paul Claval20(*) pour arriver à la base du marketing territorial culturel ou cultuel pour se hisser devant de la scène mondiale en développant au mieux les potentialités du territoire. Et aussi par analogie comprendre l'essence première du marketing urbain. Comment ? Là avant tout il faut d'abord enregistrer le fait qu'ici le marketing territorial emprunte aussi une petite nuance de benchmarking. Car il s'agit de se positionner par rapport à d'autres territoires et donc de procéder en même tant à une démarche comparative entre les potentialités spécifiques a chaque territoire et chaque marché et les différentes méthodes de les mettre en valeur par rapport aux réalités concrètes. Du petit précis de marketing territorial réalisé par Vincent Gollain21(*) et bien sur du panel sur le marketing territorial fait par des chercheurs de l'université du Québec22(*), on a pu cerner à la fois les objectifs et la méthode du marketing territorial. D'abord l'objectif est de positionner une ville, un village sur le marché mondiale et aussi il est stipulé que pour ce faire c'est le mariage entre les technique de bases du marketing et la méthode un peu de l'aménagement du territoire, du développement local. Et donc cela rejoins les propos de Ousmane Bathiery23(*) : « le marketing territorial implique l'engagement des élus locaux et populations d'un territoire donné, à travailler ensemble pour asseoir une politique de reconnaissance des valeurs identitaires afin de mettre en place un développement endogène ». Toutefois ceci est lisible dans la démarche et la méthode du marketing territorial ; pouvant être résumé en trois étapes principales : établir son diagnostic, Définir ses choix stratégiques et enfin dresser son plan d'actions. Par établir le diagnostic territorial on peu entendre l'étude de l'environnement des marchés, le ramassage d'infos pour « synthétiser l'évaluation de l'offre territorial par rapport a la demande ».

Et pour la seconde étape c'est surtout la définition d'une ambition précise en trouvant la manière de positionner le territoire par rapport à son environnement concurrentiel. Pour la troisième étape elle consiste à présenter les modalités de marketing opérationnel et d'organisation dans le temps des outils et actions retenues. Pour la troisième étape elle consiste à présenter le plan marketing retenu et les outils et méthodes préconisés. Dans la mesure où une collectivité locale envisage le positionnement de son territoire sur un marché quelconque et que dans cette entreprise toutes les stratégies sont mises en oeuvre par elle même; un tel projet de marketing s'inscris dans la logique de la gestion décentralisée.

1.2. CADRE MÉTHODOLOGIE

1.2.1. LA DÉLIMITATIONS DU CHAMP DE L'ÉTUDE

La délimitation du champ de l'étude fait référence au champ social et au champ géographique.

1. 2.1.1. Le champ social

Le champ social se définit comme l'ensemble des unités sociologiques ou populations cibles pour l'étude. Il prend en compte l'ensemble de toutes les personnes interrogées dans le cadre de l'étude.

Dans le cadre de l'étude, il est composé de l'ensemble des autorités municipales de la commune de Ouragahio du responsable du musée de Grand-Bassam ainsi que du président d'une association culturel de la commune.

L'étude s'est intéressée:

- Au chef des services socioculturels et de promotion humaine de Ouragahio

- Au secrétaire général de la Mairie de Ouragahio

- Le directeur du musée de Grand-Bassam

- Le président d'une association culturelle « le Gbegbe Club ».

Dans une enquête qualitative, le choix des acteurs à interroger est capital. Il est essentiel d'interroger différents acteurs du territoire qui, de par leur statut, ont une capacité d'information sur le sujet. Les individus choisis pour répondre à l'enquête doivent donc avoir un rapport avec le marketing territorial ainsi que le patrimoine culturel de Ouragahio.

Ainsi donc différents acteurs interviennent dans la promotion et la valorisation du patrimoine culturel :

- Le secrétaire général de la mairie de Ouragahio

Le secrétaire général de la mairie car il coordonne toutes les activités de la mairie. Il peut présenter toutes les politiques de gestion de la commune.

- Le directeur du musée de Grand-Bassam

Le directeur du musée de Grand-Bassam par ce qu'il a en charge la gestion du patrimoine national. Il peut renseigner sur l'utilité qu'il fait des NTIC et des stratégies qui en découlent. Il peut présenter le patrimoine culturel d'une localité donnée et informer sur son rôle à la culture et à l'identité locale. Le directeur du musée de Grand Bassam a présenté ainsi les coiffes traditionnelles, les costumes traditionnels et les objets liés au savoir faire traditionnels Bété de la commune de Ouragahio.

- Le chef des services socioculturels et de Promotion humaine

Il est chargé de toutes les questions relatives à l'animation culturelle initiée par la Mairie ou autres partenaires. Il est chargé de l'assistance et de l'encadrement des mouvements associatifs, des coopératives, des groupements et de leur orientation. Le chef des services socioculturel et de promotion humaine peut parler des outils utilisés par la collectivité territoriale et informer quant aux stratégies mises en place sur le territoire. Il sera plus à même de développer le rôle des TIC dans le processus de promotion et de valorisation du patrimoine culturel.

Le chef des services socioculturel et de la promotion humaine au sein de la mairie connait le territoire, ses besoins et ses stratégies. Il est à même de renseigner sur les différentes hypothèses posées. Et aussi par ce qu'il a en charge la promotion de la culture du territoire.

- Le président de l'association culturelle « le Gbegbe Club »

OEuvrant dans le domaine de la culture, le président d'une association culturelle est au coeur de la culture de son territoire. A Ouragahio , il s'agit d'une association en charge de l'organisation d'un événement lié au patrimoine culturel du territoire plus précisément la danse traditionnelle de territoire. Les associations à caractères culturelles permettent la transmission et la valorisation du patrimoine culturel, et leur président peut donc renseigner sur ce sujet. Il pourra parler de la valorisation du patrimoine culturel, mais aussi d'une politique de sa promotion de la part des autorités administratives.

1.2.1.2. Le champ géographique

C'est en quelque sorte faire une description du lieu de l'étude24(*).

La commune de Ouragahio est située dans le district du Gôh-Djiboua, précisément dans la région du Gôh. Cette région est limitée au nord par la région de la Marahoué, à l'ouest par les régions du Haut Sassandra et du Nawa, à l'est par la région du Bélier et la région du Loh Djiboua.

La région présente un relief ondulé avec des altitudes de 201 et 500 m. La végétation, jadis, constituée de forêt dense semi-décidue, est réduite à une mosaïque de reliques forestières à cause des activités agricoles et l'exploitation forestière. Celle-ci est composée de jachères arbustives et de jachère. Le réseau hydrographique est peu dense. Il est composé de trois principaux cours d'eau : le Niouniourou (140 km), le Boubo (150 km) et le Gô (110 km). Ce réseau comporte également des rivières notamment le Dagbé, le Kloukeuleu, le Guéri et le Gnoudolozolo. L'humidité moyenne de 85 % connaît de fortes variations saisonnières, les minima étant observés entre Novembre et Mars.

L'harmattan, vent chaud et sec en provenance du Sahara, influence le climat de la région. Lorsqu'il souffle, son influence se fait sentir deux mois dans l'année. La température moyenne est de 27°C et varie annuellement entre 19° et 33°C. La durée d'insolation annuelle est d'environ 1800 à 2000 heures. Les insolations les plus faibles sont enregistrées en août et les plus élevées en décembre.

Aperçu des activités de la zone d'étude

L'agriculture est l'activité économique dominante de la région. La région produit le manioc, le café-cacao, le maïs, l'igname, le riz, la banane plantain, etc. Le riz fait partie des cultures vivrières traditionnelles de la zone et constitue la base de l'alimentation de la population autochtone. L'hévéaculture a été introduite dans la région depuis une trentaine d'année mais amorce réellement son extension ces cinq dernières années.

1.2.2. LES TECHNIQUES DE RECHERCHE

Il s'agit de préciser les techniques utilisées pour la collecte des données de l'étude. Ainsi, l'étude a eu recours à plusieurs techniques et supports de recueil des données qui permettront de vérifier l'hypothèse et atteindre les objectifs de la recherche.

Parmi ceux-ci :

- La recherche documentaire

- Les enquêtes

- L'observation directe

- L'entretien

1.2.2.1. La recherche documentaire

La recherche documentaire consiste à parcourir les documents qui font l'objet de l'étude. Elle renvoie à l'utilisation de toutes les sources de renseignement déjà existantes à laquelle le chercheur peut avoir accès. C'est ainsi que le chercheur est amené à interroger sur quoi il compte mener sa recherche, comment l'orienter et comment ses contemporains l'ont abordé25(*).

La recherche documentaire a permis dans le cadre de l'étude, de fréquenter certaines bibliothèques ainsi que l'internet afin de trouver des ouvrages susceptibles d'aider à comprendre le sujet.

Ainsi l'étude s'est d' abord intéresser à la littérature écrite sur le marketing territorial et son développement, ensuite sur les outils du marketing territorial et son importance enfin à la littérature relative à la communication territoriale comme facteur primordial du marketing territorial.

D'autres techniques seront nécessaires pour la recherche puisqu' il s'agit d'une étude qualitative et que le contact avec le terrain s'avère nécessaire. Il s'agit des enquêtes.

1.2.2.2. Les enquêtes

1.2.2.2.1. L'enquête exploratoire

L'enquête exploratoire a pour fonction de mettre en lumière les aspects du phénomène étudié auxquels le chercheur n'a pas à penser spontanément lui-même et à compléter ainsi les pistes de travail que ses lectures auront mis en évidence26(*). Elle permet d'avoir une orientation sur l'étude à mener. L'enquête exploratoire s'est déroulée du 20 Mai au 04 Juin 2014 à Ouragahio. Elle a permis d'apprécier les réalités du terrain à travers les entretiens réalisés et d'identifier les acteurs à interroger.

L'enquête exploratoire a été sanctionnée par un rapport d'enquête consistant à faire ressortir le problème spécifique par rapport au thème général « Promotion et valorisation du patrimoine culturel de Ouragahio». Ainsi du thème général «Marketing et communication territoriale de Ouragahio : logiques, stratégies et enjeux » a été retenu comme thème de recherche.

L'entretien exploratoire permet ainsi de juger de la faisabilité ou non de l'étude.

1.2.2.2.2. L'entretien d'enquête

C'est la phase de collecte d'information sur le terrain. Il comprend le guide d'entretien élaboré en fonction des objectifs à atteindre. C'est donc la phase de recueil des données proprement dite. L'entretien d'enquête permet au chercheur de retenir des informations sur le terrain et d'avoir une orientation sur le problème qu'il veut résoudre.

Dans ce cas, le guide d'entretien a été élaboré pour que les données produites puissent être confrontés pour que les données produites puissent être confrontées aux hypothèses.

A cet effet, les acteurs sociaux sélectionnés et constituant le champ de recherche, se sont exprimés librement sur les interrogations suscitées par le guide d'entretien.

L'entretien d'enquête s'est déroulé du lundi 13 Octobre au 14 Novembre 2014.

L'entretien d'enquête s'est fait de manière semi directif. C'est une démarche qui consiste à provoquer un discours en laissant la liberté d'expression à l'enquête. C'est aussi un discours qui vise la production d'une parole sociale. Généralement, le chercheur dispose d'une série de question-guide, relativement ouvertes, à propos desquelles il est impératif qu'il reçoive une information de la part de l'interviewé. Mais il ne posera pas forcement toutes les questions dans l'ordre qu'il a noté et sous la formulation prévue. Autant que possible, il « laissera venir » l'interviewé afin que celui-ci puisse parler ouvertement dans les notes qu'il souhaite et dans l'ordre qui lui convient.

Le chercheur s'efforcera de recentrer l'entretien sur les objectifs chaque fois qu'il s'en écarte et de poser les questions auxquelles l'interviewé ne vient pas lui-même au moment le plus approprie et de la manière aussi naturelle que possible27(*).

Cette technique a permit de mieux appréhender le marketing territorial et le patrimoine culturel à étudier en laissant les enquêtés parler selon leur motivation et leur conviction en s'appuyant sur le guide d'entretien.

Ainsi, deux guides d'entretien ont été élaborés:

Un guide d'entretien adressé aux autorités municipales de Ouragahio dont le thème est:

- Présentation de la commune de Ouragahio.

L'étude a voulu à travers ce thème, avoir des données sur les caractéristiques essentielles de Ouragahio, sa population, sa superficie sa situation géographique ainsi que les activités exercées dans la commune.

Un guide d'entretien adressé aux acteurs de la commune dont les thèmes sont les suivants :

- Les actions de communication et le patrimoine culturel : état des lieux

A travers de thème, l'étude a recueilli des données concernant la contribution de la communication dans le façonnement de l'image de marque de la commune, mais aussi le rôle clé de la communication territoriale dans la réussite des projets de développement. Cette fiche se structure autour des interrogations visant à définir les moyens qu'utilisent les acteurs pour communiquer et, particulièrement, pour promouvoir leur territoire. Ces interrogations visent aussi à définir la perception des acteurs du rôle de la communication dans la promotion du patrimoine culturel et l'instauration d'un climat de participation afin de valoriser les ressources existantes dans leur commune.

- Le bénéfice que la collectivité doit tirer de la valorisation et de la promotion du patrimoine culturel dépend du choix des éléments du patrimoine.

Ce thème permet de recueillir des données concernant sur le patrimoine culturel a promouvoir. La population locale est détentrice du patrimoine culturel immatériel il est nécessaire de connaitre quel aspect du patrimoine à promouvoir. Et également si les acteurs de sa valorisation tiennent compte des exigences et besoins de la population. Les produits culturels proposés deviendront alors une sorte d'ambassadeur du patrimoine.

De plus, si l'image du patrimoine culturel véhiculée par les acteurs du territoire est fidèles à la vision des habitants, si elle représente bien leur identité, ces derniers apprécieront les offres touristiques culturelles proposées sur le territoire, et pourront alors en devenir un public.

- Le patrimoine culturel et les TIC.

Ce thème permet de recueillir les données sur l'importance des TIC dans la valorisation et la promotion du patrimoine culturel.

1.2.2.3. L'observation directe

Le mode d'observation utilisé dans l'étude est l'observation directe. Elle est celle où l'on procède directement au recueil des informations sans s'adresser aux sujets concernés.

Pour Raymond Quivy et Van Luc, elle fait appel au sens de l'observation du chercheur.

Ainsi l'observation directe a permis d'observer :

- Les pratiques culturelles de la commune de Ouragahio.

- Les outils de communication utilisés pour promouvoir le patrimoine culturel de ladite collectivité.

L'observation directe permet de saisir des comportements et des événements sur le vif. Ainsi, elle a permis d'assister à des échanges entre le chef de ménage et le propriétaire du logement.

Au cours de l'enquête, l'observation directe a permis d'appréhender le vécu quotidien des administrés de la collectivité territoriale de Ouragahio, le champ social de l'étude et des actions des acteurs sociaux.

1.2.3. MÉTHODE D'ANALYSE

Pour comprendre la stratégie de promotion et la valorisation du patrimoine culturel de Ouragahio, la démarche adoptée s'inscrit dans la méthode de l'analyse de contenu.

L'analyse de contenu est une méthode qualitative utilisée dans les sciences sociales et humaines. C'est une méthode de classification et de codification dans diverses catégories des éléments du document analysés pour en faire ressortir les différentes caractéristiques en vue de mieux comprendre le sens exacte et précis28(*) .

Elle consiste ainsi à l'examen systématique et méthodologique de documents (écrits, oraux, audio, visuels). L'analyse de contenu est une technique d'étude détaillée des contenus de documents. Elle à pour rôle de dégager les significations, intention, non directement perceptible à la simple lecture des documents.

En sciences sociales, l'analyse de contenu offre la possibilité de traiter de manière méthodologique des informations et des témoignages qui représentent un certain degré de profondeur et de complexité comme les rapports d'entretiens et semi directifs.

L'analyse de contenu permet lorsqu' elle porte sur un matériau riche et pénétrant, de satisfaire harmonieusement aux exigences de la rigueur méthodologique et de la profondeur inventive qui n'est pas toujours facilement conciliable29(*).

Il existe plusieurs techniques d'analyse de contenu mais dans le cas de l'étude, c'est l'analyse thématique qui est retenu. L'analyse thématique consiste à découper transversalement tout le corpus, c'est à dire faire un découpage des enquêtes par rapport à chaque thème abordé dans le guide d'entretien. L'unité de découpage est le thème qui représente un fragment de discours. Les discours des enquêtés dans l'étude ont été regroupés par thème.

Chaque thème est défini par une grille d'analyse élaborée empiriquement. Ce qui a permis de construire des catégories analytiques :

- Les actions de communication et le patrimoine culturel ; état des lieux

- Le patrimoine culturel comme stratégie d'attractivité pour la collectivité territoriale de Ouragahio.

- Patrimoine culturel et les TIC .

Ces catégories analytiques fondées sur l'hypothèse, permettront d'analyser la stratégie marketing territoriale mise en place dans la promotion du patrimoine culturel de Ouragahio.

L'analyse thématique représente ainsi la démarche convenable dans cette étude qualitative pour aboutir à la compréhension de l'étude

1.2.4. LE DÉPOUILLEMENT

Il s'agit ici de sélectionner dans la masse des données, les informations les plus pertinentes qui vont être utilisées pour la rédaction et les classer sous une forme qui permet de les retrouver facilement30(*). Il faut donc en retenir les plus importantes pour procéder à la rédaction du mémoire. Et parmi celles-ci déjà sélectionnées une petite partie figure sous forme de citations d'exemple ou sous forme de cas.

Dans le cadre de l'étude, le type de dépouillement utilisé est le dépouillement manuel qui consiste à recueillir des données lors de l'enquête selon les convergences relativement à l'hypothèse de travail et aux objectifs de l'étude.

Ainsi, lors des différentes lectures, les passages les plus importants en rapport avec le sujet, ont été marqués, inventoriés et classés sous des formes permettant de les retrouver aussi facilement. Un même passage peut renvoyer à plusieurs mots clés ayant pour vocation à devenir en partie d'un paragraphe ou un chapitre. Tout ceci constitue la codification qui est un type de classification manuelle.

1.2.5. LES CONDITIONS SOCIALES DE DÉROULEMENT DE L'ENQUÊTE

Cette recherche a connu des difficultés de démarrage. Une demande de recherche a été transmise au secrétaire général. Force était de constaté que le nom de l'enquêteur ne figurait pas dans la demande. Ce qui a entrainé un refus de collaboration de la part des autorités de la mairie. Une nouvelle demande de recherche a été adressée au secrétaire général comportant toutes les mentions utiles. C'est ainsi que la recherche va débuter après trois(3) semaines de retard.

Mise à part ces malentendus de démarrage, les autorités étaient très réceptives et mobilisées à donner les informations demandées. Aucune rétention d'informations n'a été constatée.

L'enquête exploratoire qui s'est déroulée du lundi 13 Octobre vendredi 14 Novembre au sein de la mairie de Ouragahio, a permit d'apprécier les réalités de terrain, d'avoir des entretiens avant l'enquête principale.

À travers ce deuxième chapitre, la méthodologie d'enquête établie permet de valider ou d'infirmer les hypothèses. Il est en effet indispensable de confronter le travail théorique à la pratique sur le terrain. Pour cela, la méthodologie d'enquête qualitative a été choisie dans le cadre de cette recherche. Celle-ci s'est fait à travers des entretiens auprès de différents acteurs du territoire, en charge des services socioculturel et de la promotion humaine du et chargé du communication au sein de la Mairie de Ouragahio . Ces entretiens qualitatifs, effectués à l'aide d'un guide d'entretien divisé en quatre parties, reprenant chacun le thème d'une des hypothèses, permettront à travers les informations obtenues d'analyser la situation sur le terrain.

Cependant, une enquête qualitative, pour être fiable, nécessite d'interroger un échantillon relativement important, entre 30 et 40 personnes par exemple, afin d'obtenir un maximum d'informations et de voir les informations qui se recoupent.

Mais dans cette étude, quatre (4) entretiens ont seulement été réalisés, ce qui est insuffisant pour obtenir un panorama réel de la situation sur le terrain : ainsi il n'aura pas assez de matériel pour établir une analyse globale et conjecturer sur les représentations des acteurs quant à ce sujet.

* 1 Durkheim, Émile. (1894). Les règles de la méthode sociologique

Document produit en version numérique par Jean Marie Tremblay, Professeur de sociologie.

Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" Site web: http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.htm l

* 2 UNESCO, Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel 2003,

URL : http://unesdoc.unesco.org/images/0013/001325/132540f.pdf

(consulté le 10/09/2014 )

* 3 UNESCO, Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel 2003,

URL : http://unesdoc.unesco.org/images/0013/001325/132540f.pdf

(Consulté le 17/11/2014)

* 4 AMIROU Rachid, Imaginaire de la mondialisation et reconnaissance culturelle [en ligne].

URL :http://classiques.uqac.ca/contemporains/amirou_rachid/imaginaire_mondialisation/imaginaire_mondialisation.pdf

(Consulté le 17//11/2014)

* 5  COM(95) 110 Final. 95/0078 (COD) Bruxelles, le 29/03/95

Disponible sur www.ades.cnrs.fr/IMG/pdf/GDM_PP_et_CT_Poitiers.pdf

Consulté le 15 - 11-2014

* 6 BOLDIZ, Ivan. (1985). L'identité européenne, Rencontres internationales de Genève : L'Europe aujourd'hui, Edition La Baconnière, Neuchâtel, p. 324.

Disponible sur http://unesdoc.unesco.org/images/0012/001245/124595f.pdf

(Consulte le 15-11-2014)

* 7 MELVIEZ, David.(2008). La valorisation, une étude de cas internationale, mémoire de maîtrise en sociologie, Université de Montréal,  p. 40-45. Conseil de la science et de la technologie du Québec, La valorisation de la recherche universitaire - clarification conceptuelle, Québec, février 2005, p. 1. Cité dans Melviez David, op. cit., 2008, p. 40

* 8 PERROUX, François. (1964). Économie du . XXes., . 249).

* 9 Bachelard, L'Air et les songes, p. 298

* 10 Bachelard, L'Air et les songes, p. 298

* 11 www.acted.org : promotion et communication

(Consulte le 20 -11-2014)

* 12 KASA, Bya Kasa, Revue ivoirienne d'anthropologie et de sociologie n°2 Abidjan, PUCI, 2001, 196p 

* 13 Marc Boyer, Comment étudier le tourisme ?,

URL : www.cairn.info/revue-ethnologie-francaise-2002-3-page-393.htm

(Consulté le 20/11/2014)

* 14 Le  3  juillet  2012, le quartier de France de Grand-Bassam, considéré comme le coeur historique de la ville, est classé au  patrimoine mondial de l'UNESCO

* 15 Belkaid E. Benhabib A. (2011). La marque ville comme moteur de développement de la ville en tant qu'unité territoriale, MECAS, Faculté des sciences économiques, gestion et sciences commerciales,

Université de Tlemcen,

http://ebookbrowse.com/belkaid-esma-benhabib-abderrezak-pdf-d63411473.

* 16 GOLLAIN, Vincent. (2008). Réussir son marketing territorial en 9 étapes, Version 1, Club des Développeurs Economiques d'Ile de France (CDEIF), Paris.

* 17 HATEM, François. (2007). Le marketing territorial. Principes, méthodes et pratiques. Ed. EMS. Paris.

* 18 Mc Luhan, Marshal. (1962). La galaxie Gutenberg, édition hmh Montréal 428 p.

* 19 Economies locales : la guerre de l'image. Stratégies de communication et marketing urbain in Pouvoir locaux N°42 III/1999. Page 11-18

Disponible sur http://scd.ubourgogne.fr/clientBookline/service/reference.asp?INSTANCE=EXPLOITATION&OUTPUT=PORTAL&DOCID=666591&DOCBASE=CATALOGUE#

Consulté le 17/11/2014

* 20 Paul Claval, « Les interprétations fonctionnalistes et les interprétations symboliques de la

ville », Cybergéo : European Journal of Géography [En ligne], Dossiers, Colloque "les problèmes culturels des grandes villes", 8-11 décembre 1997,] -->, document 81, mis en ligne le 10 mars 1999, http://www.cybergeo.eu/index1069.html

* 21 Disponible http://marketing-territorial.over-blog.com

* 22 Dominique Tremblay, Université du Québec à Chicoutimi, Gaétan Dallaire, SERDEX International, Frédéric Gagnon, Groupe Gagnon Frères ; Serge Gagnon, Université du Québec en Outaouais : atelier sur le marketing territorial.

* 23 Colloque Gouvernance Locale et Gestion Décentralisée des Ressources Naturelles (12-13 Février 2008) Le marketing territorial, une stratégie de développement local pour la création d'une pépinière d'entreprise. Présenté par Ousmane Bathiery enseignant chercheur au Centre de Suivi écologique(CSE).

* 24 KONE (Marietou), « cours de méthodologie analyse et interprétation des données », niveau maitrise, année universitaire 2008-2009, Institut d'Ethnosociologie, Université de Cocodi

* 25 JAVEAU, Claude. (1997). Leçons de sociologie, Armand Colin, Paris.

* 26 QUIVI, Raymond & VAN C, Luc. (1995). Manuel de recherche en sciences sociales, DUNOD, Paris.

* 27 QUIVY , Raymond &VAN C , Luc. Op.cit. P 195

* 28 DEPELTEAU, François. (2000). La démarche d'une recherche en science sociale. De la question de départ à la communication des résultats, Bruxelles, De Boeck.

* 29 QUIVI, Raymond et VAN, C. Luc. (1995). Manuel de recherche en sciences sociales, Dunod, Paris, p231.

* 30 DEPELTEAU, François. (2000). La démarche d'une recherche en sciences sociales. De la question de départ à la communication des résultats, Bruxelles, De Boeck.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard