Contribution à la ptrotection du lac tanganyika par ses riverains, cas de la population de la presqu'à®le d'Ubwari en territoire de Fizi/Sud-Kivu( Télécharger le fichier original )par JYS JEAN-PIERRE YUSUFU SUNGWE ISDR/Goma/RDC - Licence 2016 |
IV. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESESL'amélioration des conditions de vue socioéconomiques dans les pays riverains du lac Tanganyika est une préoccupation de plupart d'acteurs et chercheurs tant locaux ou nationaux qu'internationaux. Pour ce faire, chaque pays et citoyen cherchent à les améliorer soit par la pêche, l'agriculture et par d'autres secteurs de production sans, ou moins veiller sur la durabilité des ressources aux fins des générations futures et pour l'équilibre planétaire. Au jour d'aujourd'hui, les 4pays riverains du lac Tanganyika vivent la réalité de la disparition non négligeable des espèces animales et végétales. La presqu'île d'UBWARI n'étant point à l'abri de ce phénomène, ce lac subit la dégradation de son environnement côtier et biophysique par la surexploitation des ses ressources au niveau de son littoral et de ses eaux. L'excès de la déforestation des forêts riveraines pour la construction et la mise en culture, la fourniture de combustible, la carbonisation et la fabrication des pirogues de pêche facilite les érosions et les écoulements de boues vers le lac et qui détruisent la qualité de l'eau et le milieu de vie des poissons, en laissant place à une zone fortement polluée par des matières en suspension au lieu d'apporter les nutriments pour l'alimentation de poissons dans le lac.Ces polluants se déposant dans la zone côtière où se situe la grande diversité des espèces,provoquent la chute de teneur en oxygène, la pollution et la turbidité des eaux, la prolifération des plantes qui entravent la navigation et cause la fuite, la réduction et la mort des animaux aquatiques car 90% de ces animaux se reproduisent dans des marécages côtiers, les mangroves et les récifs coralliens de la zone côtière. Ensuite, le lac est devenu un dépotoir géant et parfois sert des latrines. Comme on y pêche et on s'y lave, on y lave aussi les linges, la vaisselle et les produits agricoles. Mais aussi, la surpêche et les méthodes de pêche telles que les «lusenga1(*)», les sennes de plage, le moustiquaire et autres filets à petites mailles détruisent les planctons, les oeufs, les larves, les frayères et les alevins des poissons, mais aussi raclent le fond, retournent le substrat et obstruent les autres sources de nourriture des poissons. Les autorités et services de l'Etat sont en difficulté de faire respecter les règles de protection de l'environnement pour l'avenir économique, social et nutritionnel (sanitaire) des riverains. Egalement, les riverains ont difficultés à accepter que leurs pratiques d'exploitation sont à l'origine de la dégradation du lac, facteur influencé par leur sous information et participation à toute prise des mesures réglementaires de l'exploitation. Voyant cette indifférence, il sied de souligner que la résolution du problème de la dégradation du lac Tanganyika nécessite la participation et l'implication de toutes les couches de la population pour permettre l'atteinte de la durabilité des ressources au profil de toutes les générations. Se faisant, connaissant qu'à tout état de cause mérite un questionnement, sont reformulées les questions ci-dessous: § Quels sont les facteurs à l'origine de la dégradation de l'environnement côtier et biophysique du lac Tanganyika en presqu'île d'UBWARI?, § Quelles sont les pratiques de pêche à la base dela dégradation de l'environnement côtier et biophysique du lac Tanganyika en presqu'île d'UBWWARI?, § Quels sont les conséquences qui résultent de la dégradation de l'environnement côtier et biophysique du lac Tanganyika en presqu'île d'UBWARI?, § Que proposez-vous sur la protection du lac Tanganyika ? Alors, pour chercher à établir une vision provisoire aux questions évoquées dans la problématique, nous relevons les hypothèses ci-après : o Les facteurs à l'origine de la dégradation de l'environnement côtier et biophysique du lac Tanganyika seraient le déboisement, la surpêche et les déversements des déchets dans le lac. o Les pratiques de pêche à la base de la dégradation de l'environnement côtier et biophysique du lac Tanganyika seraient la pêche à la senne de plage, la pêche aux alevins, la pêche aux frayères, la pêche aux filets maillants, la pêche aux filets à petites mailles et aux moustiquaires. o Les conséquences qui résultent de la dégradation de l'environnement côtier et biophysique du lac Tanganyika seraient la perte de la biodiversité, la perte d'emplois, la pollution du lac, la prolifération des maladies et perturbation climatique. o La sensibilisation des riverains sur la nécessité de la protection du lac Tanganyika serait une stratégie à envisager dans la presqu'île d'UBWARI. L'environnement des lacs affronte aux graves menaces parmi lesquelles figurent la sédimentation, la surexploitation des ressources halieutiques (« 75% sont sur exploitées2(*)) et la pollution. Ces menaces constituent un défi du 21ème siècle et sont une préoccupation mondiale, régionale et locale. Pour ces fins, les chefs d'Etats et gouvernements ont décidé d'apporter une nouvelle éthique de conservation et de sauvegarde (NEW YORK, en 2000l'an)car il a été prouvé que les facteurs démographiques influent sur la dégradation des écosystèmes(en particulier les lacs).En titre d'exemple, le lac d'ANNECY3(*)a été menacé en raison de78000 habitants sur ses rives, plus de 20.000 estivants et 5000 bovins sur ses pentes du bassin versant, ce qui a entraîné des rejets abondants des détritus organiques dont leur décomposition a conduit à un enrichissement en nitrate et en phosphate dans le lac. Sans épargner l'Afrique surtout les pays riverains du lac Tanganyika, les études liées aux facteurs démographiques montrent que les riverains africains devraient doubler de « 20 à 40% d'ici 2025 4(*)». En1952, le littoral congolais du lac Tanganyika comptait 4. 000 pirogues de pêche (Ancien Kivu et Katanga), 36.0000 pêcheurs avec 10.000 unités de pêches côtières et 2000 unités artisanales améliorées en 1952, 10.000.000 riverains avec 51652 pêcheurs utilisant 16254 unités en 2011, dans lesquels la presqu'ile d'UBWARIseule comptait plus de 2000 unités en 2015. Dans le but de réduire ce désastre, plusieurs projets ont été élaborés et exécutés par nombreux « centres de recherches de 4 pays riverains du lac »5(*), c'est pourquoi nous ne sommes pas seul à penser sur la question de la dégradation des écosystèmes lacustre en particulier le lac Tanganyika car d'autres chercheursauxquels nous avons fait référence l'ont déjà pensé chacun de sa façon, à titre : - ROBERT G.WETZEL6(*), souligne que les ressources aquatiques ont largement régressé, tant en surface qu'en quantité. Il constate que cette large régression est due à la croissance démographique (croissance due à l'accroissement constat de la population humaine et celui de ses activités d'exploitation, de transformation et de consommation des ressources). Cet auteur propose l'approvisionnement suffisant de matériels de pêche et le perfectionnement des pêcheurs comme les grandes solutions d'accroître la production halieutique. Dans le cadre de conservation des ressources halieutiques, nous disons que l'auteur devrait penser surtout au respect de la législation de la pêche pour que les ressources halieutiques ne puissent pas connaître la régression. - DORMONT MARCEL7(*) montre que la pêche et toute autre activité de la cueillette effectuée par l'homme au dépend de l'hydrosphère, quel que soit la composition chimique du milieu liquide, visent des animaux et des végétaux. Il suggère au pouvoir public la mise en pratique des directives de la législation pour mieux gérer, exploiter et conserver rationnellement les ressources halieutiques. Départ les résultats de cet auteur, nous mettons l'accent sur l'application des principes du développement durable (réglementation, certification et traçabilité) dans l'exploitation des ressources auquel le gouvernement est appelé à jouer le rôle primordial pour la bonne gestion des ressources halieutiques. - JOSEPH ULYEL-ALIPATHO8(*), montre l'importance de l'écosystème aquatique congolais en disant que cet écosystème constitue un générateur des réseaux renouvelables dont les potentialités peuvent être expliquées entre 30 et 45% dans la production nationale en protéine animale. Il conclut que les eaux congolaises doivent être gérées rationnellement. - Pour le PNUD9(*), les menaces les plus immédiates qui pèsent sur l'environnement du lac Tanganyika et sur son biotope sont la pollution causée par des charges excessives de sédiments et des nutriments dues à l'érosion du bassin versant, la pollution industrielle et urbain, y inclus les déversements de bateaux, et des activités de pêche intensive aux méthodes non appropriées. Ces problèmes et leurs effets qui s'intensifient, ainsi que d'autres, tels que la prospection pétrolière et les transports sur le lac, sont causes des préoccupations. Il y a de toute évidence de disparités considérables entre les 4 pays riverains du lac Tanganyika en ce qui concerne l'exploitation des ressources et les problèmes de l'environnement. Selon PNUD, il convient d'accorder au lac Tanganyika une attention immédiate pour évaluer la situation, lutter contre la pollution et protéger la diversité biologique. De part ces recherches, nous comprenons que les activités anthropiques avec leurs corolaires, l'exploitation forestière et les transports maritimes sont des activités auxquelles nous devons mettre l'accent pour assurer la bonne gestion du lac Tanganyika. - RUSS FREINGOLD10(*), quant à lui, la population riveraine du lac Tanganyika meurt de faim alors qu'elle a la facilité de se procurer tout ce qu'il faut pour s'alimenter. Partant de cette situation, il a sollicité un appui financier pour que les experts puissent réfléchir et trouver des solutions vitales aux problèmes que parcoure le lac Tanganyika en vue d'améliorer le mieux-être de la population de l'Est de la R.D.C et de la région du grands-lacs. Dans cette optique, il recommande au gouvernement de la R.D.C. la gestion durable des forêts, encourager l'intégration du processus REDD+ dans les textes légaux, création d'un fonds pour les aires protégées et création d'une agence nationale de l'environnement comme aux USA. Il a terminé avec la citation « tout ce que vous faites pour l'environnement affecte notre vie ». Lorsque nous analysons les résultats de cet auteur, nous constatons que la loi portant protection de l'environnement doit être appliquée et vulgarisée. - Charles RUNYANGE11(*), les ressources du lac Tanganyika connaissent des problèmes liés au changement climatique et à la surexploitation. Il souligne qu'à UVIRA comme à BUJUMBURA, ce changement climatique se caractérise ces jours par des fortes pluies régulières et destructives. Selon lui, la communauté riveraine de deux pays (R.D.C et BURUNDI) ont la nécessité de jouer un rôle proactif dans la gestion, la conservation et la protection des ressources naturelles frontalières. De nos analyses, les résultats de cet auteur montrent que l'accent doit être mis sur la participation des communautés riveraines pour la sauvegarde du lac Tanganyika. - Jean-Marie NTAKO BANJIRA12(*), chercheur en développement, expliquant que la pollution du lac Tanganyika est due aux ordures ménagères, aux bandes de sable, à la boue et d'autres déchets que la pluie y devers. En commutativité avec les autres experts, ont appelé le gouvernement du Sud-Kivu d'assainir le lac Tanganyika qui connait une sédimentation, un processus par lequel des déchets déversés dans le lac se réunissent en couches provoquant ainsi la pollution de ses eaux. Ces experts ont préconisé le curage du lac et l'installation d'une brigade de surveillance le long du lac car certaines espèces aquatiques ont disparues dans le lac et d'autres sont en voie de disparition. Ce que nous retenons de la part de ces auteurs est que, le gouvernement a une grande part dans la protection et la sauvegarde du lac Tanganyika. De notre part, à la différence de nos prédécesseurs,nous avonsvoulu approfondir l'idée de la protection du lac Tanganyika par ses riverains en évaluant les actes qu'ils posent vis-à-vis du lac. Ainsi, nous avons formulé le thème de notre recherche de la manière suivante: « Contribution à la protection du lac Tanganyika par ses riverains, cas de la population de la presqu'île d'UBWARI en territoire de FIZI/SUD-KIVU». * 1Lusenga, appellation commune des riverains du Tanganyika signifiant « épuisette » * 2 FAO, rapport mondial de la pêche, Rome, 2003 * 3 ANNENCY, lac de Haute-Savoie, 27Km² à 540Km au Sud-Est de Paris * 4 KAKULE KATUMWA Jean-Pierre, économie de l'environnement, cours inédit, L1 ISDR/GOMA, 2015, P8 * 5 Centre de recherche de la pollution (BUJUMBURA, Burundi), centre de recherche limnologique (KIGOMA, Tanzanie), centre d'études et de formations (UVIRA, RDC), centre d'études sur la diversité biologique (NSUMU, Zambie), projet PRODAP et autres. * 6 ROBERT. G. WETZEL, Limnology, Lake and river ecosystems. Saunders colleague publishing, 2é ed, New York, 1984, p 18 * 7 DORMONT MARCEL, Pêche maritime au Congo, possibilité du développement, éd. Mouton, Paris, 1950, p15 * 8 JOSEPH ULYEL ALI-PATHO, Rapport sur l'étude diagnostique de l'aquaculture dans la province orientale, Kisangani, 2007 * 9 PNUD, Projet de lutte contre la pollution et autres mesures destinées à préserver la biodiversité du lac Tanganyika, RAF/92/G32, 1994 * 10 RUSS FREINGOLD, Gestion efficiente du lac Tanganyika, envoyé spécial de Barak OBAMA dans la région du grands-lacs, Bujumbura, le 23 octobre, 2014 ( www.newsofafric.com/fr14-10-23/1) consulté le 27/12/2015 * 11 Charles RUNYANGE, débat sur la gestion du lac Tanganyika entre la RDC et le BURUNDI, BUJUMBURA le 27/11/2015, www.radiookapi.net/actualités, consulté le 8/1/2016 * 12J.Marie NTAKO.BANJIRA et al, appel à l'assainissement du lac Tanganyika par les experts en environnement, Sud-Kivu, le 4 octobre 2012, www.radiookapi.net/environnement/20..., consulté le 8/1/2016 |
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