1.1.1.2.2. La consommation intermédiaire
La consommation intermédiaire constitue le fait des
entreprises (on y parle donc de la consommation intermédiaire des
entreprises) ; celle-ci concerne les matières premières ou
les produits semi-finis qui sont détruits, transformés ou
incorporés, au cours du processus de production, pour réaliser le
produit final (l'énergie et la farine utilisées pour fabriquer
une baguette de pain).
Cette forme de consommation constitue une consommation
productive contribuant à la production d'autres biens (ou services) et
est définie comme étant : « La valeur des
biens (autres que les biens d'équipement) et des services marchands
consommés au cours de la période dans le processus courant de
production ».
Exemple : La levure et la farine sont des
biens intermédiaires utilisés dans la fabrication du
pain.
Il sied aussi de noter que :
· La consommation de capital
fixe, constitue une consommation qui est égale à la
valeur de l'amortissement économique (soit la dépréciation
subie par le capital fixe dans la période considérée).
Exemple : « l'amortissement du four du
boulanger signifie qu'à chaque utilisation du four, une partie de la
valeur de cet équipement est transférée dans les pains qui
y sont cuits ».
Remarque : En comptabilité
nationale, seuls les biens et services
produits peuvent être consommés. On ne consomme donc pas
des ressources naturelles comme l'air, ou des facteurs de production tels que
« la terre » ou « le
travail ».
1.1.2.
CARACTERISTIQUES DE CONSOMMATION
1.1.2.1. Bref aperçu des déterminants de la
consommation
La réflexion économique sur la consommation
fût et continue aujourd'hui d'être très féconde. Les
précurseurs furent Keynes, Brown, Friedman et
Modigliani. La première spécification
ayant retenu l'attention des économistes est à mettre à
l'actif de Keynes et considérait le revenu comme étant la
variable explicative de la consommation.
À sa suite, les autres auteurs précités
ont proposé des modèles plus approfondies et plus
élaborés pour donner des spécifications encore plus
réalistes. Il est à souligner que la réflexion
économique, du moins dans ses débuts, considérait peu les
dimensions microéconomiques de la fonction de consommation et
raisonnait sur le plan macroéconomique où l'on fait
« l'hypothèse d'un individu
représentatif ». Certes, Keynes a fondé sa relation
sur une «loi psychologique» d'ordre microéconomique mais il
l'a développé d'un point de vue macroéconomique.
Les Keynésiens s'intéressent à la
relation fonctionnelle s'établissant entre la consommation
globale en termes réels et le revenu réel de la
période à partir de la loi psychologique fondamentale de Keynes
qui est stipulée comme suite : « lorsque le revenu
augmente, la consommation augmente aussi mais d'un montant inférieur
à l'accroissement du revenu ».
La fonction de la consommation keynésienne est la
suivante :
C = C0 +
c.Y
Avec :
C : Consommation actuelle
Y : Revenu actuel
C0 : Consommation autonome
c : Propension marginale à
consommer
Dans cette spécification, seul l'effet revenu est
retenu et on suppose les effets des autres facteurs comme étant des
données stables ou constantes. Ce modèle fût
critiqué par l'économiste Brown qui a
intégré un aspect inter temporel de la consommation. La
spécification proposée par Brown est la suivante :
Ct=
C0+ c.Yt+
b.Ct-1
Avec :
Y : Revenu actuel ;
Ct-1: consommation
passée ;
C0 : consommation
autonome ;
b et c :
paramètres.
La consommation n'est pas seulement fonction du revenu actuel
mais plutôt elle est fonction du revenu actuel et de la consommation
passée.
Friedman (1957) va approfondir l'approche
introduite par Brown de la consommation à court terme.
Selon cet auteur, la consommation n'est pas déterminée par le
revenu courant mais par le revenu moyen anticipé, appelé revenu
permanent.
Ce revenu permanent, économiquement pertinent pour
analyser les décisions de consommation, n'est pas observable
statistiquement. Il diffère du revenu courant observable et est soumis
à des fluctuations conjoncturelles sans grande importance pour les
décisions de consommation.
Pour Modigliani (1963), la consommation d'un
individu est en fonction de son âge.
D'où l'approche du cycle de vie selon laquelle le
revenu est élevé en début d'activité et diminue
lorsque l'individu prend sa retraite ou ne peut plus travailler physiquement.
Ainsi, DEATON (1985), a montré que la consommation est
essentiellement fonction croissante d'une variable « active » qui est
la proportion de la population âgée de 15 à 64 ans.
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