Section 2. APPROCHE THEORIQUE
Dans cette deuxième section, nous allons
présenter quelques théories et hypothèses sur la
consommation des ménages.
2.1. Hypothèse du revenu
courant
Cette hypothèse est l'oeuvre de J.M. Keynes. Selon lui, la
consommation est immédiatement et directement liée au revenu
courant de ménage dont elle suit les fluctuations à court
terme.
La fonction généralement retenue comprend une
consommation incompressible C0 et une
propension marginale à consommer C positive et
inférieure à 1, qui diminue quand le revenu
augmente. En d'autres termes, la consommation s'accroît quand le revenu
progresse, mais dans une moindre mesure car l'individu consacre une partie de
sa richesse nouvelle à l'épargne.
C= C0+cY
En revanche, la propension moyenne à consommer ne
diminue pas sur une longue période malgré la hausse du niveau de
vie ; ce qui peut être expliqué par l'urbanisation de la
population ainsi que par la l'apparition constante des nouveaux produits.
On peut cependant considérer que le revenu courant
exerce à court terme une influence négative sur la propension
à consommer, une influence qui s'estompe peu à peu.
2.2. Critiques de l'approche keynésienne de la
consommation
Cette approche est remise en cause par les travaux de
« Milton Friedman » publiés en 1957 dans la
« Théorie de la fonction de
consommation ». Alors que le
Keynésianisme dominait, Friedman en souligne les imperfections et
formule pour la remplacer « l'hypothèse de revenu
permanent ».
Celle-ci postule que les choix de consommation sont
guidés non par les revenus actuels mais par les anticipations que les
consommateurs ont de leurs revenus. Anticipations d'autant plus stables,
qu'elles ont tendance à lisser la consommation, même en cas de
variation du revenu disponible (à la hausse ou à la baisse).
Ces travaux furent particulièrement remarqués
car ils invalidaient les politiques conjoncturelles de relance de la demande et
le multiplicateur d'investissement keynésien.
2.3. Hypothèse du revenu
permanent
Développé par Milton Friedman
en 1957, l'hypothèse du revenu permanent se fonde sur
l'idée selon laquelle le revenu courant comporte deux
éléments : « d'une part le revenu permanent, dont
les ménages souhaitent conserver une part constante, et d'autre part le
revenu transitoire, il est imprévisible et ne jouant qu'un rôle
négligeable dans les décisions de consommations.
En effet, ces deux théories se réfèrent
au modèle de FISCHER d'après lequel la consommation dépend
non seulement du revenu courant, mais aussi du revenu futur. Le revenu
permanent désigne cependant.
Friedman estime donc que la consommation
dépend essentiellement du revenu permanent dans la mesure où les
individus peuvent recourir à l'épargne et à l'emprunt pour
lisser leur consommation en réaction à toute variation temporaire
du revenu.
2.4. Hypothèse de cycle de
vie
Elaborée par l'économiste américain
Franco MODIGLIANI en 1936 et résulte de la
nécessité d'expliquer la contraction observée entre les
conclusions de l'analyse Keynésienne et les résultats des travaux
empiriques sur la fonction de consommation. Sa particularité
réside toujours dans le fait qu'il substitue à la notion du
revenu permanent la somme actualisée des revenus perçus par un
individu pendant sa vie entière.
En outre, il affirme les explications de l'affection du revenu
à la consommation ou l'épargne, en montrant les
différences de comportement à chaque stade du cycle de vie. Alors
que les revenus sont variables, on suppose que l'individu cherche à
lisser sa consommation, c'est-à-dire, à avoir une consommation
constante dans le temps. Pour lisser cependant cette consommation, l'individu
épargne pendant la période adulte, et commencera à
emprunter pendant les périodes où ses revenus sont faibles.
Au niveau microéconomique, c'est l'ensemble de revenu
actualisé reçu durant sa vie active qui importe à
l'individu pour définir son profil de consommation, même si des
aléas (risques ou événements incertains) intervenus dans
le revenu courant ou des modifications de ses anticipations sur les revenus
futurs peuvent modifier cette consommation à court terme.
Au niveau macroéconomique, le taux d'épargne des
ménages varie en fonction de la croissance de la population active mais
aussi de celle du revenu. Donc pour lui, la consommation dépend
effectivement de la richesse et du revenu des ménages (BAREL E. et AL,
2002).
2.5. Hypothèse du revenu relatif de
Dusenberry
Pour Dusenberry, la consommation, à une période
donnée, dépend non seulement du revenu de cette période
mais aussi des habitudes de consommation acquise antérieurement. En
suivant cette hypothèse de DUSENBERRY, la fonction de consommation peut
s'exprimer comme suit :
Ct = a+
(1-S).Yt2+bCh
Avec Ch: haut niveau de la
consommation antérieure et 0<b<1 :
c'est-à-dire qu'en application de cette hypothèse, la fonction de
consommation dans une économie tend à monter en dent de scie sur
le long terme.
Signalons ici que l'effet de démonstration ou
d'imitation est une théorie économique formulée par
DUSENBERRY en 1949 dans le but de soutenir la loi psychologique de Keynes. Il
affirme cependant que les agents d`un groupe social donné auront
tendance à imiter la consommation d'un groupe au revenu
supérieur, en voulant faire une démonstration de leur statut
social, et donc auront une propension à consommer plus forte (MANSESA,
2010)
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