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BURKINA FASO
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ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION
ET DE MAGISTRATURE
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Unité-Progrès-Justice
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DEPARTEMENT ADMINISTRATION GENERALE
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Mémoire de fin de cycle
LA GESTION ADMINISTRATIVE DES LOCALITES AFFECTEES PAR
LE BORNAGE DE LA FRONTIERE BURKINA-MALI : CAS DES LOCALITES DE LA REGION DES
HAUTS-BASSINS.
Présenté et soutenu publiquement par
: Seydou MILLOGO Pour l'obtention du
diplôme de : Administrateur civil
Mention : Bien
Jury :
Administrateur civil, Adama SAWADOGO :
Président
Administrateur civil, Kadidiatou SOME/OUATTARA
: Directrice de Mémoire
Administrateur civil, Idrissa Adama TAMBOURA
: Membre
Promotion 2013-2015
ENAM 03 BP 7024 Ouagadougou 03 e-mail :
enam@cenatrin.bf
Téléphone : (226) 25.31.42.64/65
Télécopie : (226) 25 30 66 11
AVERTISSEMENT
i
L'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM)
n'entend donner aucune approbation aux opinions émises dans ce
mémoire.
DEDICACE
ii
A notre maman, Awa SANON.
REMERCIEMENTS
iii
A Madame SOME/OUATTARA Kadidiatou, Administrateur Civil,
Directrice de la Coopération Décentralisée (MATDS), nous
exprimons notre profonde reconnaissance pour l'honneur qu'elle nous a fait
d'accepter diriger avec attention et clairvoyance notre mémoire
malgré ses multiples occupations. Nous lui adressons avec gratitude nos
remerciements pour sa disponibilité, sa patience, ses conseils, ses
critiques et ses suggestions. Puisse-t-elle trouver en cette production la
confiance placée en nous.
Nos remerciements vont également :
? à Monsieur Ousmane MAIGA et famille à Koloko,
pour leur hospitalité et disponibilité légendaire ;
à Monsieur Laraba OUEDRAOGO, Officier de Police, Préfet du
département de Koloko, à Monsieur Gaston THIOMBIANO, Infirmier
Diplômé d'Etat, Major du CSPS de Koloko, à Monsieur Mamadou
DAO, Conseiller Pédagogique, Chef de Circonscription de l'Education de
Base de Koloko par intérim, à l'ensemble du corps enseignants et
à la population de Koloko pour les facilités qu'ils nous ont
accordées dans les recherches de terrain (collecte de données)
;
? à tout le personnel du Secrétariat permanent
de la commission nationale des frontières ;
? à notre père Sogo Moussa, à nos soeurs
Salimata et Fatoumata pour leurs soutiens, encouragements et la confiance
toujours renouvelée ;
? à Mademoiselle Zalissa NIKIEMA pour ses
encouragements et son soutien moral ;
? aux parents, aux amis (es) et aux camarades de classe de
l'Ecole nationale d'administration et de magistrature (ENAM) ;
A toutes et à tous, merci. Ce document est le
vôtre !
iv
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AEPA : Approvisionnement en Eau Potable et
Assainissement
AN : Assemblée Nationale
CAB : Cabinet
CAP : C
|
ertificat d'Aptitude Pédagogique
|
CCEB : Chef de Circonscription de l'Education
de Base
CEB : Circonscription de l'Education de
Base
CEDEAO : Communauté Economique Des
Etats de l'Afrique de l'Ouest
CEP : Certificat d'Etudes Primaires
CGCT : Code Général des
Collectivités Territoriales
CIJ : Cour Internationale de Justice
CNF : Commission Nationale des
Frontières
CSPS : Centre de Santé et de Promotion
Sociale
DGAT : Direction Générale de
l'Administration Territoriale
DGCT : Direction Générale des
Collectivités Territoriales
IGB : Institut Géographique du
Burkina
MAECR : Ministère des Affaires
Etrangères et de la Coopération Régionale
MATDS : Ministère de l'Administration
Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité
MEF : Ministère de l'Economie et des
Finances
MENA : Ministère de l'Education
Nationale et de l'Alphabétisation
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
OUA : Organisation de l'Unité
Africaine
PAPFUA : Projet d'Appui au Programme
Frontière de l'Union Africaine
PEM : Point d'Eau Moderne
PFUA : Programme Frontière de l'Union
Africaine
PIT : Programme d'Initiatives
transfrontalières
PM : Premier Ministère
PRES : Présidence
PRES-TRANS : Présidence de
Transition
SNF : Stratégie Nationale des
Frontières
SP : Secrétariat Permanent
TABLE DES ILLUSTRATIONS
v
LISTE DES GRAPHIQUES
GRAPHIQUE 1 : PROPORTION DE LA
POPULATION EN FONCTION DE LA DISTANCE
PARCOURUE POUR BENEFICIER DES SERVICES DE SANTE
30 GRAPHIQUE 2 : PROPORTION DE LA POPULATION EN FONCTION DE
LA DISTANCE
PARCOURUE POUR ACCEDER A L'EAU POTABLE. 32
GRAPHIQUE 3 : NOMBRE D'HABITANTS
PAR CATEGORIE DE PERSONNEL DE SANTE 33
GRAPHIQUE 4 : PROPORTION DE LA
POPULATION DESSERVIE EN EAU POTABLE PAR
LOCALITE 34 GRAPHIQUE 5 : NIVEAU DE
SATISFACTION DES POPULATIONS FACE AUX SERVICES
ADMINISTRATIFS 36 GRAPHIQUE 6 : NIVEAU DE
SATISFACTION DES POPULATIONS EN MATIERE
D'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE 37
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAU 1 : PROPORTION D'ELEVES PAR
LOCALITE EN FONCTION DES DISTANCES
PARCOURUES POUR BENEFICIER DES SERVICES DE L'EDUCATION
NATIONALE. 31 TABLEAU 2 : RATIO D'ELEVES PAR CLASSE DE LA
CEB DE KOLOKO COMPARATIVEMENT AU
RATIO NATIONAL. 34 TABLEAU 3 : NIVEAU
DE SATISFACTION DES POPULATIONS FACE AUX SERVICES DE SANTE
36 TABLEAU 4 : TAUX DE SUCCES AU
CERTIFICAT D'ETUDE PRIMAIRE DES SESSIONS DE 2013
ET DE 2014 38
SOMMAIRE
AVERTISSEMENT I
DEDICACE II
REMERCIEMENTS III
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS IV
TABLE DES ILLUSTRATIONS V
LISTE DES GRAPHIQUES V
LISTE DES TABLEAUX V
SOMMAIRE 1
INTRODUCTION 2
PARTIE I : LES CADRES THEORIQUE, JURIDIQUE ET
INSTITUTIONNEL DE LA GESTION ADMINISTRATIVE
DES LOCALITES FRONTALIERES DU BURKINA. 4
CHAPITRE I. LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE LA PROBLEMATIQUE
ET LA METHODOLOGIE DE TRAVAIL 5
Section I. Les éléments constitutifs de la
problématique 5
Section II. La méthodologie de recherche 8
CHAPITRE II. LES CADRES JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DE
LA GESTION DES LOCALITES FRONTALIERES DU BURKINA
18
Section I. Le cadre juridique de la gestion administrative
des localités frontalières 18
Section II. Le cadre institutionnel de la gestion
administrative des localités frontalières 22
PARTIE II : L'ANALYSE CRITIQUE DE LA GESTION
ADMINISTRATIVE DES LOCALITES DE LA REGION DES
HAUTS-BASSINS FRONTALIERES DU MALI. 27
CHAPITRE I. L'ANALYSE DE L'ACCESSIBILITE AUX DOCUMENTS
ADMINISTRATIFS ET AUX SERVICES SOCIAUX DE BASE DANS
LES LOCALITES CONCERNEES PAR L'ETUDE. 28
Section I. L'analyse de la fréquentation des
infrastructures du pays et l'appréciation de la distance
parcourue
pour bénéficier des différentes
prestations. 28
Section II. L'analyse du ratio population/personnel et
l'appréciation de la qualité des prestations 33
CHAPITRE II. LES DIFFICULTES RENCONTREES ET DES
SUGGESTIONS POUR UNE MEILLEURE GESTION DES LOCALITES
FRONTALIERES 39
Section I. Les difficultés entravant la gestion des
localités frontalières 39
Section II. Les suggestions pour une meilleure gestion des
localités frontalières 44
CONCLUSION 48
BIBLIOGRAPHIE 50
TABLE DES MATIERES 53
LES ANNEXES I
Annexe 1: Division administrative de la région des
Hauts-Bassins i
Annexe 2: Localisation des communes frontalières de la
région des Hauts-Bassins i
Annexe 3: Questionnaire adressé à la Population
ii
Annexe 4 : les guides d'entretien semi-directif iii
Annexe 5 : le guide d'observation directe iv
2
INTRODUCTION
Situé en Afrique occidentale, le Burkina Faso est un
pays enclavé limité au Nord et à l'Ouest par la
République du Mali, à l'Est par la République du Niger et
au Sud par les Républiques de la Côte d'Ivoire, du Ghana, du Togo
et du Bénin.
Le Burkina Faso et la République du Mali partagent
mille trois cent trois (1303) kilomètres de frontière couvrant
les régions des Cascades, des Hauts-Bassins, de la Boucle du Mouhoun, du
Nord et du Sahel pour ce qui concerne le Burkina. Issue de l'époque
coloniale, une portion de cette frontière a fait l'objet, en 1974 et
1985, de conflits frontaliers qui ont conduit les deux (02) Etats à
saisir la Cour internationale de justice (CIJ) afin de régler
définitivement ce différend.
La Cour a rendu son arrêt sur la portion
litigieuse1 le 22 décembre 1986. En ce qui concerne la
portion non contestée, elle a fait l'objet d'un Traité
signé le 16 mai 1989 entre le Gouvernement de la République du
Mali et le Gouvernement Révolutionnaire du Burkina Faso sur la
matérialisation de la frontière délimitée par les
deux Etats. Complété par un Protocole d'accord, ce Traité
détermine les modalités de la démarcation de la
frontière Burkina-Mali.
La délimitation et la démarcation de la
frontière commune ont eu pour objectifs d'une part, de prévenir
les contestations territoriales et les différends frontaliers et d'autre
part, de préserver la souveraineté nationale des deux (02) Etats
tout en favorisant l'intégration des populations frontalières.
Les travaux d'abornement de la frontière ont
été réalisés, sur dix (10) campagnes, par les
techniciens des deux Etats, de 1990 à décembre 2009.
Cette matérialisation a engendré une situation
nouvelle notamment sur le plan administratif. C'est pourquoi, le choix de notre
thème porte sur « la gestion
1 Selon l'article 1- 2. de l'Arrêt de la CIJ : « La
zone contestée est constituée par la bande de territoire qui
s'étend du secteur Koro (Mali), Djibo (Haute-Volta [aujourd'hui
Burkina]) jusques et y compris la région du Béli ».
3
administrative des localités
affectées2 par le bornage de la frontière Burkina-Mali
: cas des localités de la région des Hauts-Bassins
».
Ce thème, qui se veut être une contribution
à la réflexion sur l'administration des localités
affectées par l'abornement des frontières pour une meilleure
prise en compte des populations frontalières, soulève dès
lors la question de recherche suivante : comment les localités
affectées par le bornage sont-elles gérées sur le plan
administratif ?
De façon plus précise :
V' les populations de ces localités sont-elles
délaissées ou ont-elles facilement accès aux documents
administratifs et aux infrastructures des secteurs sociaux de base ?
V' quelles sont les difficultés
rencontrées, par l'administration et par les populations sur le plan
administratif ?
V' quelles stratégies faut-il alors mettre en
place?
Pour répondre à ces préoccupations, notre
travail sera structuré en deux (02) grandes parties. La première
portera sur le cadre théorique de l'étude et la
présentation des cadres juridique et institutionnel de la gestion
administrative des localités frontalières du Burkina. Quant
à la seconde, elle se focalisera sur l'analyse critique, les
difficultés et les suggestions pour une meilleure gestion administrative
des localités frontalières.
2 La notion de localités affectées par le
bornage se rapporte à une localité qui se retrouve soit
divisée en deux soit sur un autre territoire à l'issu d'un
abornement. Cependant, cette notion est assimilée à celle de
localités frontalières dans le présent document.
4
PARTIE I : LE CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ET LES
CADRES JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DE LA GESTION ADMINISTRATIVE DES
LOCALITES FRONTALIERES DU BURKINA.
Nous présentons ici les éléments
constitutifs de la problématique et la méthodologie de travail
(CHAPITRE I.) avant de nous appesantir sur les cadres
juridique et institutionnel de la gestion des localités
frontalières (CHAPITRE II.).
5
CHAPITRE I. Les éléments constitutifs de la
problématique et la méthodologie de travail
A la lumière des éléments constitutifs de
la problématique du thème (Section I.), nous
exposerons la méthodologie utilisée dans le présent
travail (Section II.).
Section I. Les éléments constitutifs de la
problématique
Dans cette section, il sera successivement abordé le
problème de recherche, la justification du choix du thème
(Paragraphe I.), les objectifs et les hypothèses de
recherche (Paragraphe II.).
Paragraphe I. Le problème de recherche et la
justification du choix
du thème
Avant de justifier le choix du thème
(B) de notre étude, il est opportun de soulever le
problème de recherche (A) qu'il pose.
A. Le problème de recherche
Après le bornage de la frontière Burkina-Mali,
certaines localités frontalières ont été parfois
oubliées par l'Etat central dans la formulation des politiques
publiques. En effet, en 2013, face à la Représentation nationale,
Jérôme BOUGOUMA3 a reconnu que ces espaces n'ont
bénéficié d'aucun plan stratégique pour booster un
développement parce que longtemps considérés comme des
zones à haut risque.
Pour le Premier ministre4, « les populations
qui vivent dans certaines zones frontalières ont souvent le sentiment
d'être oubliées et se considèrent souvent comme appartenant
au pays de l'autre côté ». C'est dire que les populations
vivant dans les localités frontalières ont tendance à se
pencher plus vers l'administration la plus efficace en termes d'offre de
services, d'infrastructures, de commodités, de facilités, de
protection
3 Le Dr. Jérôme BOUGOUMA, Ministre de
l'Administration territoriale et de la sécurité, répondant
le 07 juin 2013 à la question écrite de M. OUOBA Bendi Benoit,
Député sous la Vème législature,
Bulletin parlementaire des questions écrites no 0001,
Février 2014, p13.
4 Luc AdolpheTIAO, lors de sa visite à Ouessa,
localité frontalière du Burkina avec le Ghana, en mai 2014,
Sidwaya du mercredi 7 mai 2014.
6
administrative, etc. Le renforcement de la présence de
l'Etat dans ces localités s'avère donc
nécessaire5. Pour ce faire, il est opportun d'explorer la
manière dont les localités frontalières, notamment celles
de la région des Hauts-Bassins, sont jusque-là
administrées. Mais avant, il importe de justifier le choix de ce
thème.
B. La justification du choix du thème
Le choix du présent thème est guidé par les
motifs suivants :
? la question de frontière est omniprésente au
sommet de l'Etat et des Organisations Internationales. Dans notre futur emploi
d'Administrateur civil, elle ne saurait échapper aux sujets sur lesquels
nous serons amenés à nous prononcer. Analyser profondément
un volet de cette matière nous permettra de parfaire notre formation et
d'avoir une longueur d'avance sur les défis qui nous attendent ;
? une bonne gestion des localités frontalières
nous paraît être la condition sine qua non pour l'atteinte des
objectifs d'intégration des populations frontalières et de
sauvegarde de la souveraineté internationale des Etats ;
? il n'y a pas eu d'étude portant spécifiquement
sur le présent thème et/ou les localités concernées
par notre étude.
Au regard des intérêts du thème et des
problèmes qu'elle soulève, nous nous sommes fixé des
objectifs de recherche et des hypothèses à vérifier.
Paragraphe II. Les objectifs et les hypothèses de
recherche
Ce paragraphe est consacré à l'étude des
objectifs (A) et des hypothèses (B) de
recherche.
A. Les objectifs de recherche
Les objectifs fixés pour l'étude sont
organisés en un objectif principal (1) et en trois
objectifs secondaires (2).
5 Ce qui était également l'avis de
Jérôme BOUGOUMA, op.cit
7
1. L'objectif principal de
l'étude
L'objectif principal de cette étude est de faire une
analyse critique de la gestion administrative des localités de la
région des Hauts-Bassins qui partagent une frontière avec des
localités du Mali.
2. Les objectifs secondaires de l'étude
Les objectifs secondaires de la présente étude
consistent à :
? évaluer le niveau d'accès des populations
frontalières aux documents administratifs et aux services sociaux de
base ;
? dégager les insuffisances et/ou les
difficultés rencontrées tant par l'Administration que par les
populations ;
? proposer des solutions pour une meilleure gestion
administrative des localités frontalières.
Pour atteindre les objectifs de l'étude, nous avons
formulé des hypothèses de recherche.
B. Les hypothèses de recherche
Les hypothèses de recherche se composent d'une (01)
hypothèse principale et de deux (02) hypothèses secondaires.
1. L'hypothèse principale
Elle consiste à affirmer que la gestion administrative
des localités de la région des Hauts-Bassins frontalières
du Mali est satisfaisante.
La validation de cette hypothèse dépend de celle
des hypothèses secondaires. 2. Les hypothèses
secondaires
? hypothèse secondaire 1 : le
niveau d'accès des populations frontalières aux documents
administratifs et aux services sociaux de base est satisfaisant ;
Cette hypothèse sera vérifiée lorsqu'il
sera établi que les populations utilisent prioritairement les
infrastructures du pays et lorsque comparativement aux seuils régionaux
et/ou nationaux :
? la proportion des populations parcourant une distance
tolérée est satisfaisante ;
8
? le ratio population/personnel est acceptable ; ? la
qualité des prestations est bonne.
? hypothèse secondaire 2 : la
gestion dans ces secteurs est cependant
confrontée à des difficultés/insuffisances
nécessitant des solutions à envisager.
Elle sera vérifiée si, dans le fonctionnement des
activités de ces secteurs :
? des insuffisances sont relevées dans la gestion
administrative ; ? l'administration frontalière est confrontée
à des difficultés ; ? les populations frontalières
rencontrent des difficultés.
Pour conduire à bien cette étude, nous avons
adopté une méthodologie de travail qui est
présentée dans la section suivante.
Section II. La méthodologie de recherche
Dans la conduite de notre travail, nous nous sommes au
préalable imprégné des études déjà
réalisées dans le domaine (Paragraphe I.) et
avons également défini certains termes pour favoriser une
compréhension univoque de leur utilisation dans le présent
document (Paragraphe II.).
Paragraphe I. La recension des écrits et la
définition des termes
Dans ce paragraphe, il nous paraît opportun de recenser
des écrits (A) avant de définir certains termes
(B).
A. La recension des écrits
Elle a consisté en la lecture d'ouvrages
généraux et spécifiques, de plans communaux de
développement des localités concernées par notre
étude et du plan régional de développement des
Hauts-Bassins. Nos lectures ont également porté sur des bulletins
parlementaires, des guides, des rapports et dispositifs réglementaires
encadrant les questions de frontières.
1. Des ouvrages et des guides
A ce niveau, nous en retiendrons deux essentiellement :
? Comité International des Sciences Historiques, «
Des frontières en Afrique du XIIème au
XXème siècle », Bamako 1999,
publié par l'Organisation des Nations Unies
9
pour l'éducation, la science et la culture 7, place de
Fontenoy, 75352 Paris 07 SP, 313 p.
Structuré en six (06) parties, cet ouvrage regroupe des
textes issus du symposium d'historiens de l'Afrique sur le thème «
Histoire et perception des frontières en Afrique du
XIIème au XXème siècle dans le cadre
d'une culture de la paix ». La 1ère partie,
intitulée « problématique générale et
méthodologie : frontières, histoire et culture de la paix
», constate la perception des auteurs comme Catherine
COQUERY-VIDROVITCH, Boubacar BARRY, Joseph KI-ZERBO, etc. Quant aux parties
deux (02) à cinq (05), elles sont consacrées à des
études de cas en Afrique australe et orientale (partie 2), en Afrique
centrale (partie 3), en Afrique du Nord et du Nord-Ouest (partie 4) et en
Afrique de l'Ouest (partie 5) et sont animées par Patrick HARRIES,
Thierno BAH, Martin Z. NJEUMA, Chenntouf TAYEB, Michal TYMOWSKI, Pierre Claver
HIEN, etc.
? Programme Frontière de l'Union Africaine (PFUA)
« délimitation et démarcation des
frontières en Afrique, considérations générales et
études de cas », septembre 2013, 318 p.
Rédigé dans le but de soutenir les initiatives
du PFUA, ce guide se compose de trois (03) parties :
? analyse des questions historiques, techniques et politiques
relatives à la délimitation des frontières et leur
démarcation en Afrique ;
? étude de cas illustrant les plus récentes
pratiques relatives à la délimitation et à la
démarcation des frontières dans différentes parties du
continent africain ;
? explication des termes techniques utilisés dans le
document à travers un lexique de référence.
2. Des thèses de doctorat, des
mémoires, et des rapports
Notre travail porte ici sur une (01) thèse de doctorat,
deux (02) mémoires et un (01) rapport :
10
? KAMBOU (G. B), « Le conflit territorial
entre le Burkina Faso et la République
du Mali devant la justice internationale
», thèse de doctorat en Droit, Université de
Paris I, novembre 19876.
Dans son étude, l'auteur a entre autres examiné
dans la première partie, les aspects juridictionnels du différend
frontalier Burkina-Mali en partant des antécédents (nature et
origine). Un accent particulier a été mis sur les structures de
concertation créées par les parties afin d'activer les
négociations directes, sur les travaux effectués par la
commission de médiation de l'Organisation de l'Unité Africaine et
sur les guerres de 1974 et de 1985. Il précise également les
localités concernées par le conflit et la non prise en compte des
conséquences diplomatiques des deux guerres par son étude.
Après la présentation des différents points de divergence,
des mesures conservatoires et leurs effets sur la crise, l'auteur a
procédé à des appréciations critiques des
thèses en présence. La deuxième partie de la thèse
est consacrée à « l'issue du règlement judiciaire
» qui fait un examen du droit appliqué par la Cour et de la
solution au fond. En conclusion générale, les enseignements de
l'arrêt et le recensement des problèmes liés à
l'opération d'abornement ont été relevés par
l'auteur.
? HIRIBARREN (V), « Les frontières du
Biafra de la colonisation à 1970 », mémoire de
Master II, Université Paris I, Panthéon-Sorbonne, juin 2007, 176
p.7
L'auteur, pour cerner à la fois les différentes
données et les différentes façons dont chaque discipline
entrevoit la question des frontières, fait un regard croisé sur
la géographie, le droit et l'histoire des frontières du
Biafra8.
? SEKPE (C. B), « Effets de l'implantation
des infrastructures sociocommunautaires et de sécurité sur le
développement des espaces frontaliers du Bénin
», Mémoire du 3ème Cycle pour
l'obtention du Diplôme d'Etudes Supérieures
Spécialisées en Gestion des Projets et Développement
Local, Université D'Abomey-Calari, FASEG - 2009/2010, 68p.
6 Consulté sur
www.curcuspro.com, mars
2015.
7 Consulté sur
www.curcuspro.com//memoineonline&utm
medium, octobre 2014.
8 Le Biafra était limité au sud par
l'Océan Atlantique, à l'est par les Monts Cameroun et à
l'ouest par le Fleuve Niger. Il a été tour à tour colonie
anglaise, région du Nigeria puis Etat Indépendant. Le Biafra est
aujourd'hui une zone couvrant le Cameroun actuel et le Nigeria.
11
A partir d'un constat de l'absence du Bénin à
ses frontières internationales, l'auteur s'est donné pour
objectif général d'apprécier l'importance des
infrastructures dans les espaces frontaliers du Bénin. En outre, il a
suggéré d'une part l'établissement d'un programme
spécial de construction des infrastructures dans lesdits espaces et
d'autre part, l'affirmation par le Bénin de sa souveraineté
à toutes ses frontières à travers l'implantation des
infrastructures sociocommunautaires et de sécurité.
? Rapport de l'« étude d'impact
socio-économique et culturel de la
démarcation de la frontière
Mali-Burkina », Projet d'Appui au Programme Frontière
de l'Union Africaine (PAPFUA), décembre 2012, 122 p.
Il met principalement en évidence les impacts du
processus de délimitation et de démarcation de la
frontière entre le Burkina et le Mali tout en tirant les enseignements
des actions menées afin de permettre leur expérimentation
à d'autres frontières. Cependant, ce rapport s'inscrit d'abord
dans l'optique d'une capitalisation de la batterie d'outils mise en place.
À l'issue de cette revue, il sied de relever que nous
n'avons pas rencontré d'étude portant spécifiquement sur
la gestion administrative des localités frontalières ou sur les
localités concernées par l'étude. Aussi, est-il judicieux
de déterminer le contenu de certaines expressions employées dans
le présent document.
B. La définition des termes
Il convient de définir ici certains termes clés
liés à notre étude.
1. La frontière, la délimitation, la
démarcation et l'abornement
La frontière9 est définie comme la
« limite de territoire d'un Etat, reconnue au titre d'accords
internationaux, traités entre voisins ou arbitrage d'une
conférence ou d'une organisation internationale »10.
Juridiquement, les frontières sont les lignes déterminantes
où commence et où finit le territoire relevant respectivement de
deux (02) Etats voisins. Elle délimite le territoire terrestre,
aérien et maritime sur lequel s'exerce
9 Définir ce terme s'avère être un exercice
délicat par la complexité et la pluralité des approches
qu'en ont les auteurs.
10 Dictionnaire de la géographie,
1970,
www.penserlespace.org ,
consulté le 02 avril 2014.
12
13
14
la souveraineté d'un Etat. Dans le cadre du
présent mémoire, le terme « frontière » est
utilisé pour désigner la frontière terrestre.
Quant à la délimitation, elle est définie
comme l'opération juridique et politique qui fixe l'étendue
spatiale des pouvoirs étatiques. Il s'agit donc de la description d'une
ligne frontière.
En ce qui concerne la démarcation, elle désigne
l'opération technique d'exécution qui reporte sur le sol, les
termes d'une délimitation établie.
L'abornement, lui désigne l'opération qui
matérialise la frontière sur le terrain par des repères
convenus, notamment des bornes.11
2. La gestion administrative, la
coopération administrative, les localités administratives et les
espaces frontaliers
Le mot « gestion » désigne l'action de
gérer, d'administrer, de diriger ou d'organiser une chose ou une
affaire12 [...] et suppose la planification, l'organisation et le
contrôle. La gestion administrative s'entend donc comme l'action de
gérer, de diriger ou d'organiser une entité (ou structure) par
une ou des autorités publiques. Dans la présente étude,
elle se limitera aux services des administrations locales (la préfecture
et la mairie) et à certains services sociaux de base tels que la
santé, l'enseignement primaire et l'approvisionnement en eau potable.
La coopération transfrontalière est
définie comme « tout acte ou toute politique visant à
promouvoir et à renforcer des relations de bon voisinage entre
communautés frontalières, collectivités et administrations
territoriales ou autres acteurs concernés relevant de deux ou plusieurs
Etats, y compris la conclusion des accords et arrangements utiles à
cette fin »13.
On entend par localité frontalière, une
collectivité publique14 située dans un Etat
donné et qui a une frontière terrestre (ou parfois maritime)
commune avec une ou plusieurs collectivités de même type
située (s) dans un autre Etat voisin15.
11 La définition des termes délimitation,
démarcation et abornement sont de Patrick Daillier et Alain Peller,
Droit International Public, 6è éd., LGDJ, E.J.A,
Paris, 1999, p462.
12 Cf. dictionnaire Le Petit Larousse, Paris, 1990,
p468.
13 Convention de l'Union Africaine sur la coopération
transfrontalière.
14 Région, province, département/commune, village,
etc.
15
www.geoconfluences.fr
/vocabulaire et notions générales, consulté
le 20 mars 2015.
L'espace frontalier désigne une agglomération ou
une partie d'un territoire national bordée par une frontière
d'État16.
Dans le présent mémoire, les deux (02) termes
sont indistinctement utilisés pour désigner aussi bien les
communes/départements que les villages du Burkina Faso qui ont une
frontière terrestre commune avec les Etats voisins (notamment la
République du Mali). Cette précision nous permet de
présenter le champ et les outils de collecte de données de
l'étude.
Paragraphe II. Le champ de l'étude et les outils
de collecte de
données
Ce paragraphe est consacré à la
présentation successive du champ de l'étude (A)
et des outils de collecte de données (B).
A. Le champ de l'étude
La présente étude a pour cible les populations
et les principaux acteurs de l'administration des localités
frontalières de la région des Hauts-Bassins. Ce qui nous
amène à nous pencher sur un aperçu général
de la région (1) avant la présentation de notre
zone de recherche (2).
1. L'aperçu général sur la
région des Hauts-Bassins
Limitée au Nord par la région de la Boucle du
Mouhoun, au Sud par celle des Cascades, à l'Est par la région du
Sud-Ouest et à l'Ouest par la République du Mali, la
région des Hauts-Bassins est située à l'Ouest du Burkina
Faso et couvre une superficie de 26 606 Km2, soit 9,7 % du
territoire national. Elle comprend les provinces du Houet, du
Kénédougou et du Tuy qui ont respectivement pour chef-lieu
Bobo-Dioulasso, Orodara et Houndé (cf. carte en annexe 1).
N'ayant pas de frontière internationale, la province du
Tuy compte sept (07) départements dont six (06) communes
rurales17 et une commune urbaine : Houndé.
16
www.geoconfluences.ens-lyon.fr,
consulté le 04 mars 2015.
17 Békuy, Béréba, Boni, Founzan, Koti et
Koumbia.
Quant à la province du Kénédougou, elle
compte une (01) commune urbaine (Orodara), et treize (13)
départements18 dont Kayan, Koloko, Morolaba, N'Dorola et
Sindo qui ont une frontière commune avec le Mali.
Relativement à la province du Houet, elle
dénombre une (01) commune à statut particulier (Bobo-Dioulasso)
et de treize (13) départements19 dont un frontalier :
Faramana.
Le relief de la région des Hauts-Bassins se
caractérise par des plateaux et des plaines20 auxquels
s'ajoutent quelques buttes, collines et vallées. Les principaux sols
sont ferrugineux tropicaux peu lessivés ou lessivés et des sols
hydromorphes. Quant au climat, il est tropical de type sud-soudanien et est
marqué par deux (02) saisons21. La pluviométrie est
relativement abondante avec des précipitations moyennes estimées
à 900 mm/an. Les températures varient entre un minimum de
15oc et un maximum de 40oc avec une moyenne
estimée à 20o c et une amplitude thermique de
25oc. La région compte seize (16) forêts
classées avec une biodiversité assez riche comparativement au
reste du pays. Les ressources halieutiques ne sont pas négligeables et
la pêche y est de type artisanal. Les eaux souterraines sont relativement
abondantes et peuvent donner aux forages des débits importants de
l'ordre de 10 à 100 m3/heure.
Dans les Hauts-Bassins, l'agriculture constitue la principale
activité et occupe plus de 90 % de la population. C'est une agriculture
essentiellement pluviale et marchande même si la part de
l'autoconsommation reste importante. La culture dominante est de loin celle du
coton, à côté des cultures telles l'arachide et le
sésame. L'arboriculture y est également pratiquée et
concerne la production de mangues, d'oranges, d'anacardes, etc. Les
exploitations sont généralement familiales.
Etant la deuxième activité économique de
la région, l'élevage est pratiqué par la
quasi-totalité de la population et se caractérise par la
prédominance d'un élevage de type
18 En sus des départements frontaliers avec le Mali, il
y a ceux de Samorogouan, de Kourouma, de Djigouéra, de Banzon, de
Kangala, de Orodara, de Kourinion et de Samogohiri.
19 Dandé, Faramana, Fô, Koundougou,
Padema, Karangasso-Sambla, Bama, Bobo-Dioulasso, Lena, Toussiana, Péni,
Karangasso-Vigué et Satiri.
20 Les plaines sont surtout présentes dans
la partie nord de la province du Kénédougou et dans certains
départements de la province de Tuy. Elles sont vastes et parcourues par
de nombreux marigots qui engendrent parfois des zones marécageuses
pendant l'hivernage.
21 Une saison humide qui dure six (06) à sept (07) mois
(mai à octobre/novembre) et une saison sèche qui s'étend
sur cinq (05) à six (06) mois (novembre/décembre à
avril).
15
familial à l'exception des pasteurs migrants qui en
font une profession. Le cheptel est composé essentiellement de bovins,
d'ovins, de caprins, de porcins et de la volaille. Dans certaines
localités, l'embouche bovine et ovine est également
pratiquée par des producteurs locaux.
La région des Hauts-Bassins, avec la ville de
Bobo-Dioulasso, est considérée comme une région
industrielle. En effet, elle compte une variété d'unités
industrielles opérant dans les domaines de
l'agroalimentaire22, de la chimie et ses
dérivés23, de la mécanique et de la
métallique24. Aussi, existe-t-il des unités de
production industrielle implantées à Toussian-Bandougou, dans le
département de Kourinion : DAFANI SA25 et
BABALI26.
En outre, la région27 est dotée des
moyens de transport terrestres, ferroviaires et aériens. Seulement deux
(02) localités frontalières28 sont traversées
par des routes nationales bitumées.
Les activités de tourisme, de l'artisanat et de
télécommunication y sont faiblement développées.
Cette exploration de la région des Hauts-Bassins nous
permet de présenter maintenant la zone de recherche.
2. La présentation de la zone de
recherche
La présente étude porte sur les localités
de la région des Hauts-Bassins qui ont une frontière commune avec
le Mali : Faramana29, Kayan30, Koloko31,
Morolaba32,
22 BRAKINA, CITEC Huilerie, SOPROFA, SOFITEX,
SOFIB.
23 WINNER Industrie, SAP, NOVATEX, SAPHYTO.
24 SIMOFA ex SIFA.
25 Unité de production de jus de fruits et de confitures
de mangues.
26 Unité de production d'eau minérale.
27 Notamment la ville de Bobo-Dioulasso.
28 Faramana et Koloko
29 La commune de Faramana est située au nord
de la province du Houet, sur la route nationale no 9 et distante de
cent trente kilomètres (130 km) de Bobo-Dioulasso.
30 Située au nord de la province du
Kénédougou et à cent cinq kilomètres (105 km) de
Orodora
31 Cette commune est à cinquante
kilomètres (50 km) à l'ouest de Orodara et à cent
vingt-cinq kilomètres (125 km) de Bobo-Dioulasso.
32 Elle est située au nord-ouest de la province du
Kénédougou à cent cinquante kilomètres (150 Km) de
Orodara et à cent quarante-six kilomètres (146 Km) de
Bobo-Dioulasso.
16
N'Dorola33 et Sindo34 (cf. carte en
annexe 2). L'étude a donc pour cible les populations et les principaux
acteurs de l'administration de ces localités. Cependant, en raison des
contraintes liées à la distance (entre ces localités et
Ouagadougou) et au temps matériel pour l'étude (concomitance
entre les cours à l'ENAM et les recherches sur le terrain), un choix
d'échantillon s'est imposé pour la conduite du travail.
Notre choix s'est donc porté sur la commune de Koloko.
La commune rurale de Koloko, dans la province du
Kénédougou, a une superficie de 919 km2 et compte
dix-neuf (19) villages administratifs35 dont sept (07) frontaliers :
Koloko, Fama, Kartasso, Nafanasso, Sifarasso, Sintasso, Zitonosso. Selon le
recensement général de la population et de l'habitat de 2006, la
commune a une population qui s'élève à 19 394 soit 2,07 %
de la population régionale. Les principaux groupes ethniques qu'on y
rencontre sont : les Senoufo, les Dioula, les Peulh et les Mossé.
L'agriculture et l'élevage constituent les principales activités
de la commune qui est une zone de transit pour l'exportation des animaux vers
la Côte d'Ivoire et le Mali. Le commerce et l'artisanat demeurent
très peu développés et modernisés. Le transport des
personnes et des marchandises y est assuré par des minibus et des
camions.
Quant aux acteurs, leur choix a été
opéré selon leur niveau d'intervention dans la gestion des
localités frontalières. En effet, le préfet, étant
le premier responsable et représentant de l'Administration sur le
territoire du département, il est le premier interpellé quant aux
questions relatives à la gestion administrative. Son apport, en termes
de difficultés rencontrées et de suggestions, a contribué
à la présente étude.
Parler de l'accessibilité aux documents administratifs,
aux services de santé, de l'éducation et de l'approvisionnement
en eau potable des populations dans une localité sans l'implication de
ces premiers et principaux acteurs est une entreprise vouée à
l'échec.
Les populations des localités frontalières
constituent les premières concernées par les questions de gestion
administrative de ces localités. Elles sont les administrés ;
les
33 Situé au nord de la province du
Kénédougou, elle est distante de Bobo-Dioulasso et de Orodara
respectivement de cent sept (107) et de cent kilomètres (100 Km).
34 Sindo est situé à 115 Km de Orodara et au
Nord-Ouest de la ville de Bobo-Dioulasso.
35 Fama, Zetonasso, Dobougou, Nigolo, Songolo, Sintasso,
Dialakoro, Chokoro, Banakoro, Kartasso, Imatoro, Zanibougou, Nantindougou,
Nafanasso, Koloko, Sokoroni, Gnadia, Sifarasso et Kokouna.
17
réalités des difficultés sont
vécues par elles. Leurs suggestions ont donc été
indispensables pour l'amélioration du présent mémoire.
L'approche utilisée auprès de ces acteurs a
été à la fois quantitative et qualitative. Ce qui a
nécessité l'élaboration et l'exploitation des outils de
collecte de données.
B. Les outils de collecte de données
Le guide d'observation directe (1), le guide
questionnaire et le guide d'entretien semi-directif (2) sont
les outils que nous avons utilisés pour la collecte des données
de l'étude.
1. Le guide d'observation directe
Outil efficace de collecte d'informations constatées
sur le terrain et destinées à un usage exclusif, le guide
d'observation directe (cf. annexe 5) a été
utilisé lors de cette étude. Il a permis de s'assurer
personnellement de la réalité du terrain, toute chose qui a
facilité la conduite des entretiens.
2. Le guide questionnaire et le guide d'entretien
semi-directif
Le guide questionnaire (cf. annexe 3) a
été choisi dans le but de rassembler des données
qualitatives sur la gestion administrative des localités
frontalières de la région des Hauts-Bassins. Il a
été administré aux populations36 des villages
de Koloko : Fama, Kartasso, Nafanasso, Sifarasso, Sokoroni, Nigolo, Kokouna,
Chokoro, Banakoro, Natindougou et Koloko village.
Quant aux guides d'entretien semi-directif37 (cf.
annexe 4), ils ont été conçus pour les
acteurs capables de nous donner des réponses spécifiques et
utiles pour la réussite de la présente étude. Ils ont
été adressés aux autorités administratives et aux
responsables des services sociaux de base des localités
frontalières.
Les données recueillies ont été
traitées manuellement et à l'aide des outils informatiques (Word,
Excel et SPSS) pour en assurer la fidélité, la fiabilité
et une meilleure présentation. Mais avant ce travail, nous avons
analysé les cadres juridique et institutionnel de la gestion des
localités frontalières du Burkina.
36 Sur un échantillon prévisionnel de 80
individus, nous avons pu recueillir 69 fiches d'enquête remplies.
37 Ils ont été spécifiquement
administrés au Préfet, au Major du CSPS, au Chef de
Circonscription de l'Education de Base et à un représentant de la
Mairie (le SG en mission) lors de notre enquête de terrain en
février 2015.
18
CHAPITRE II. Les cadres juridique et institutionnel de la
gestion des localités frontalières du Burkina
Ce chapitre est consacré à l'analyse successive du
cadre juridique (Section I.) et celui institutionnel
(Section II.) de l'administration des localités
frontalières du Burkina Faso.
Section I. Le cadre juridique de la gestion
administrative des localités frontalières
Le cadre juridique de la gestion des localités
frontalières du Burkina a été étudié au
double plan national (Paragraphe II.) et supranational
(Paragraphe I.).
Paragraphe I. Au plan supranational
Ici, nous avons étudié des textes régionaux
et sous régionaux (A), des accords et des
traités spécifiques signés entre le Burkina Faso et la
République du Mali (B).
A. Des textes régionaux et sous régionaux
La question des frontières est encadrée au plan
régional et sous régional par des textes qui peuvent être
analysés en deux (02) groupes.
Le premier groupe se rapporte aux textes qui expriment un
consensus continental sur le respect des frontières existantes. Ce
consensus demeurant la clé de voûte de l'unité africaine,
de la paix et de la sécurité. Il s'agit notamment de :
? la Charte de l'Organisation de l'Unité Africaine
(OUA), Addis-Abeba, Ethiopie, mai 1963.
Elle se fixe pour objectifs entre autres de renforcer
l'unité et la solidarité des Etats africains, de coordonner et
intensifier leur coopération et leurs efforts ;
? la Résolution AGH/Res.16 (I) sur les litiges entre
Etats africains au sujet des frontières, Caire, Egypte, 17-21 juillet
1964.
Cette Résolution constate l'engagement des Etats membres
de l'Organisation de l'Unité Africaine (QUA) à respecter les
frontières existantes au moment où ils ont accédé
à l'indépendance.
? l'Acte Constitutif de l'Union Africaine, Lomé, Togo,
juillet 2000. Il renforce et poursuit les objectifs de l'OUA.
19
Quant au second groupe de textes, ils ont pour objectifs de
prévenir, de résoudre les différends frontaliers et de
promouvoir l'intégration régionale et continentale à
travers la coopération transfrontalière. A ce titre nous
retiendrons à titre illustratif :
? le Document CM/1659 (LIV) ADD.2 portant création
d'une commission des frontières de l'OUA, Abuja, Nigeria, mai-juin
1961.
Il donne la structure, les objectifs/fonctions et la
nécessité pour les Etats membres de créer des commissions
des frontières de l'Organisation de l'Unité Africaine. Ce
Document se focalise en outre sur les commissions régionales des
frontières, leurs principes de fonctionnement, le statut de leurs
décisions et le mode de leur financement ;
? la Déclaration BP/MIN/DECL. (II) sur le Programme
Frontière de l'Union Africaine et les modalités de sa mise en
oeuvre, Conférence des Ministres en charge des questions de
frontières, Addis-Abeba, Ethiopie, 4-7 juin 2007.
Elle s'étale sur la justification, les objectifs, les
principes de mise en oeuvre, le partenariat et la mobilisation des ressources
et les mesures initiales en vue du lancement du Programme Frontière de
l'Union Africaine (PFUA) et le suivi de cette Déclaration ;
? la Convention
EX.CL/726 (XXI) annexe III
de l'Union Africaine sur la coopération transfrontalière, Niamey,
17 mai 2012.
Elle organise, à travers un cadre juridique, la mise en
oeuvre d'une coopération transfrontalière efficace,
nécessaire à la transformation des espaces frontaliers en zones
d'échanges et de coopération.
? le Mémorandum sur le Programme d'Initiatives
Transfrontalières : adoption du concept « Pays frontière
» ou l'intégration de proximité dans l'espace CEDEAO, Accra,
Ghana, 18 janvier 2005.
Ce Mémorandum propose, aux Etats membres de la
Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qui le
souhaite, de favoriser le développement de projets conjoints entre les
populations vivant de part et d'autre d'une frontière. Il soutient
également que la multiplication de ces initiatives
transfrontalières, dans le domaine de la santé, de l'agriculture,
de l'élevage, de l'éducation, de la culture, etc.
20
permettra d'améliorer les conditions de vie des
populations frontalières et d'accélérer le processus
d'intégration régionale.
? le Mémorandum sur le Programme d'Initiatives
Transfrontalières : bilan et perspective de la mise en oeuvre du concept
« Pays frontière », Niamey, Niger, 9 janvier 2006.
L'objectif de ce Mémorandum est de permettre au
Secrétariat Exécutif de la CEDEAO de rendre compte aux ministres
des affaires étrangères de la Communauté, de la mise en
oeuvre des premiers éléments du Programme d'Initiatives
Transfrontalières. Aussi, permet-il de leur soumettre de nouvelles
propositions susceptibles d'amplifier les résultats obtenus et de
recueillir leurs avis et propositions.
B. Des traités et accords entre le Burkina Faso
et la République du Mali
Entre le Burkina et le Mali, outre l'arrêt de la Cour
internationale de justice rendu le 22 décembre 1986 sur le
différend frontalier qui les opposait, nous pouvons retenir :
? le Traité entre le Gouvernement de la
République du Mali et le Gouvernement Révolutionnaire du Burkina
Faso sur la matérialisation de la frontière
délimitée par les deux Etats, signé à Bamako le 16
mai 1989.
Il définit d'abord la portion de la frontière
entre les deux Etats parties à matérialiser par des bornes et
consacre la création d'une Commission Technique Mixte d'Abornement.
Ensuite, il détermine les modalités de financement des travaux et
d'exercice des différents droits d'usage. Le Traité
prévoit enfin le début des travaux d'abornement et les modes de
règlements pacifiques pour tous litiges à naître à
l'occasion de son application.
? le Protocole d'accord portant application du
Traité entre le Gouvernement Révolutionnaire du Burkina Faso et
le Gouvernement de la République du Mali, signé à
Ouagadougou le 20 mai 1989.
Il définit la composition et les attributions de la
Commission technique mixte d'abornement créée par le
Traité précité et consacre la création et les
modalités d'alimentation et de gestion d'un fonds d'abornement. Le
Protocole contient également des dispositions techniques et transitoires
qui s'appesantissent sur le processus devant aboutir à l'abornement de
la frontière commune.
21
Paragraphe II. Au plan national
Au Burkina Faso, la constitution de juin 1991 organise le
territoire en collectivités territoriales. Des circonscriptions
administratives38 sont également mises en place pour assurer
la représentation de l'Etat central. En l'absence de dispositions
juridiques internes spécifiques applicables aux localités
frontalières, notre analyse porte sur les textes législatifs
(A) et règlementaires (B) qui
régissent les collectivités territoriales et les circonscriptions
administratives d'une manière générale.
A. Des textes législatifs
Outre la Constitution du 11 juin 1991 qui organise en son
article 143 le Burkina Faso en collectivités territoriales, nous
retenons : la loi no055-2004/AN du 21 décembre 2004
portant Code Général des Collectivités Territoriales au
Burkina Faso et ensemble ses modificatifs.
Cette loi consacre la communalisation intégrale du
territoire en déterminant l'orientation de la décentralisation,
les compétences, les moyens d'action, les organes et l'administration
des collectivités territoriales. Elle ne contient cependant aucune
disposition spécifique applicable aux collectivités territoriales
frontalières.
B. Des textes règlementaires
A ce niveau, nous pouvons faire mention des textes relatifs au
Ministère en charge de l'administration du territoire :
? le décret no2013-654/PRES/PM/MATS du
30 juillet 2013 portant organisation du Ministère de l'Administration du
territoire et de la Sécurité39.
Ce décret prévoit les différents organes
qui interviennent dans l'administration et la sécurisation du territoire
national et détermine l'étendue de leurs attributions
respectives.
38 Article 4 de la loi no055-2004 du 21
décembre 2004 portant Code Général des
Collectivités Territoriales au Burkina Faso.
39 Un nouveau décret de 2015 est en application au
MATDS mais n'étant pas encore signé, nous ne l'avons pas
exploité dans le présent document.
22
? le décret no2012-804/PRES/PM/MATDS/MEF du 08
octobre 2012 portant modalités de création, d'organisation et de
fonctionnement des circonscriptions administratives au Burkina Faso.
Il définit d'une part, la création et
l'organisation des circonscriptions administratives et d'autre part, les
attributions du Gouverneur de région, du Haut-commissaire de la province
et du Préfet de département.
En outre, nous retiendrons les textes se rapportant à
la Commission Nationale des Frontières (CNF) à savoir :
? le décret
no2013-1224/PRES/PM/MATS/MAECR du 30 décembre 2013 portant
création, composition, attributions et fonctionnement de la Commission
Nationale des Frontières (CNF) ;
? l'arrêté no2014-019/MATS/CAB du
05 février 2014, portant composition, attributions et fonctionnement du
Secrétariat Permanent de la Commission Nationale des
Frontières.
Il complète le décret précité en
déterminant de façon précise et détaillée la
composition, les attributions et le fonctionnement du Secrétariat
Permanent de la Commission Nationale des Frontières (SP-CNF).
L'ensemble de ces instruments juridiques sont mis en oeuvre
par des structures administratives.
Section II. Le cadre institutionnel de la gestion
administrative des localités frontalières
Au Burkina Faso, la gestion des espaces frontaliers est
assurée, jusque-là, à l'instar du reste du territoire, par
des structures locales (Paragraphe II.) appuyées par
celles centrales (Paragraphe I.).
Paragraphe I. Les structures centrales de gestion
Ici, nous nous en tiendrons essentiellement à
l'intervention des Directions Générales de l'Administration du
Territoire et des Collectivité Territoriales (A) et
à celle de la Commission Nationale des Frontières
(B).
23
A. La Direction Générale de
l'Administration du Territoire et la Direction Générale des
Collectivités Territoriales
La Direction générale de l'administration du
territoire (DGAT) a pour missions entre autres : l'organisation et
l'administration des circonscriptions administratives ; la coordination et la
supervision des activités des représentants de l'Etat sur le
territoire national ; l'organisation des recensements administratifs en rapport
avec les autres ministères compétents ; la collecte et
l'exploitation de toutes informations se rapportant à la mission
générale d'administration du territoire.
Quant à la Direction générale des
Collectivités Territoriales (DGCT), elle a entre autres pour missions :
le suivi et la coordination de la mise en oeuvre des lois et règlements
de la décentralisation ; la coordination des procédures
d'élaboration et de suivi des conventions Etat-collectivités
territoriales ; l'appui juridique aux collectivités territoriales et aux
élus locaux ; le contrôle de la légalité sur les
actes et les délibérations à caractère non
financier des collectivités territoriales ; la coordination des
activités des commissions techniques, interministérielles,
régionales et provinciales d'examen des budgets locaux et d'appui aux
collectivités territoriales en matière de finances locales ;
l'élaboration, la mise en oeuvre et le suivi évaluation de la
politique de coopération décentralisée ; le suivi et
l'évaluation de l'impact de la coopération intercommunale dans la
promotion du développement local et régional.
Même si ces Directions interviennent dans la gestion des
localités frontalières, à travers les circonscriptions
administratives et les collectivités territoriales, elles n'ont aucune
attribution particulière en la matière. Ce qui n'est pas le cas
de la Commission nationale des frontières.
B. La Commission Nationale des
Frontières
Mise en place pour la gestion et la coordination des questions
relatives aux frontières, la Commission Nationale des Frontières
comprend un Conseil des Frontières et un Secrétariat Permanent.
Ils sont placés sous la hiérarchie du Ministre de
l'Administration du Territoire, de la Décentralisation et de la
Sécurité, Président du Conseil.
Le Conseil des Frontières est chargé de donner
des orientations en matière de gestion des frontières ; de suivre
et évaluer la politique nationale des frontières ; de veiller
à la prévention et au règlement des litiges frontaliers
pouvant surgir entre le Burkina Faso
24
et tout pays voisin et d'approuver le budget, les programmes
et rapports d'activité du Secrétariat Permanent.
Quant au Secrétariat Permanent de la Commission
Nationale des Frontières, il a pour missions essentielles
d'élaborer, mettre en oeuvre et évaluer la politique nationale
des frontières ; d'initier et coordonner les activités de
délimitation et de démarcation des frontières ; de suivre
et gérer en rapport avec toutes autres structures habilitées, les
litiges à caractère frontalier pouvant surgir entre le Burkina
Faso et tout pays voisin ; d'initier et mettre en place des mécanismes
et programmes susceptibles de prévenir les conflits frontaliers et de
promouvoir la coopération frontalière ; de veiller aux questions
politiques, économiques, sociales ou juridiques ayant trait au
développement et à la sécurité des régions
frontalières ; de promouvoir des activités de
développement des zones frontalières ; d'assurer la coordination
des relations de coopération administrative transfrontalière et
de participer à l'élaboration d'une politique de
sécurisation des zones frontalières.
Paragraphe II. Les structures locales de gestion
administrative des localités frontalières
La gestion locale des espaces frontaliers dans le contexte
actuel est assurée par les chefs de circonscription administrative
(B) et les responsables de collectivité territoriale
(A) même s'ils n'ont pas d'attributions
particulières en considération de la spécificité de
leurs localités.
A. Des collectivités territoriales
La collectivité territoriale est, selon l'article 8 du
Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT),
« une subdivision du territoire dotée de la personnalité
juridique et de l'autonomie financière. Elle constitue une entité
d'organisation et de coordination du développement. Les
collectivités territoriales sont : la région et la commune
».
La région qui est constituée de l'ensemble des
communes d'un territoire donné, dispose de deux (02) organes : un organe
délibérant qui est le conseil régional et un organe
exécutif, le Président du conseil régional. Aux termes de
l'article 145 du Code général des collectivités
territoriales, « le conseil régional définit les
orientations en matière de développement dans la région
conformément aux grandes orientations nationales ».
25
Ces orientations peuvent donc concerner les questions
relatives aux frontières internationales. Les autres organes et
autorités sont tenus de le consulter sur toutes décisions
à prendre, sur les questions intéressant la région ou
engageant sa responsabilité (cf. article 146 du même Code).
En ce qui concerne la commune, elle est organisée en
secteurs et/ou villages. Elle dispose également d'un organe
délibérant, le conseil municipal et d'un organe exécutif
qui est le maire. Le conseil municipal a les mêmes attributions que le
conseil régional mais à exercer sur le territoire de la commune
(cf. article 224 et suivant du Code général des
collectivités territoriales). On distingue : la commune
urbaine40, la commune à statut particulier41 et la
commune rurale42.
Le territoire d'une collectivité territoriale peut
coïncider avec celui d'une circonscription administrative.
B. Des circonscriptions administratives
Elles sont organisées, selon le principe de
l'accompagnement de la décentralisation, à trois (03) niveaux :
la région, la province et le département dirigés
respectivement par le Gouverneur, le Haut-commissaire et le Préfet.
Les circonscriptions administratives sont des cadres de
représentation de l'Etat et de coordination des activités de ses
services déconcentrés. Elles ne sont dotées ni de la
personnalité morale, ni de l'autonomie
financière43.
Contrairement aux représentants des
collectivités territoriales qui sont élus, les chefs des
circonscriptions administratives sont nommés en vertu d'un pouvoir
règlementaire. D'une manière générale, ils ont pour
mission d'exercer la tutelle rapprochée des
40 Entité territoriale comprenant au moins une
agglomération permanente de vingt-cinq mille (25 000) habitants et dont
les activités économiques permettent de générer des
ressources budgétaires propres annuelles d'au moins vingt-cinq millions
(25 000 000) de franc CFA (article 19 de loi n0 055-2004/AN du 21
décembre 2004 et ensembles ses modificatifs
41 C'est une commune urbaine dont
l'agglomération principale a une population d'au moins quatre cent mille
(400 000) habitants et des ressources budgétaires propres annuelles d'au
moins un milliard (1 000 000 000) de francs CFA (article 23, idem)
42 La commune rurale est un regroupement de
villages ayant une population d'au moins cinq mille (5 000) habitants et dont
les activités économiques permettent de générer des
ressources budgétaires propres annuelles de cinq millions de francs CFA
(5 000 000 FCFA) (article 27, ibidem)
43 Article 1 du décret
n02012-804/PRES/PM/MATDS/MEF du 08 octobre 2012 portant
modalités de création, d'organisation et de fonctionnement des
circonscriptions administratives au Burkina Faso.
26
collectivités territoriales. En effet, l'article 54 du
CGCT dispose que : « la tutelle administrative et la tutelle
financière sont assurées respectivement par le ministre
chargé des collectivités territoriales et le ministre
chargé des finances qui délèguent par arrêté,
une partie de ce pouvoir aux représentants de l'Etat dans les
circonscriptions administratives. Un arrêté conjoint
précise les matières faisant l'objet de la
délégation ».
L'examen analytique des cadres théorique, juridique et
institutionnel que nous venons de mener facilitera une analyse critique de la
gestion administrative des localités de la région des
Hauts-Bassins qui ont une frontière commune avec des localités du
Mali.
27
PARTIE II : L'ANALYSE CRITIQUE DE LA GESTION
ADMINISTRATIVE DES LOCALITES DE LA REGION DES HAUTS-BASSINS FRONTALIERES DU
MALI.
L'analyse de l'administration des localités
frontalières permettra de vérifier notre hypothèse de
recherche à savoir : la gestion administrative des localités de
la région des Hauts-Bassins frontalières du Mali est
satisfaisante. Ce qui dépend de la vérification de deux
hypothèses secondaires :
1. le niveau d'accès des populations
frontalières aux documents administratifs et aux services sociaux de
base est satisfaisant ;
2. la gestion dans ces secteurs est cependant
confrontée à des difficultés nécessitant des
solutions à envisager.
A cet effet, cette analyse va se rapporter, en Chapitre I,
à l'accessibilité aux documents administratifs et aux
différents services sociaux de base concernés par l'étude
et en Chapitre II, aux difficultés rencontrées et aux suggestions
pour une amélioration de la gestion administrative des espaces
frontaliers.
28
CHAPITRE I. L'analyse de l'accessibilité aux
documents administratifs et aux services sociaux de base dans les
localités concernées par l'étude.
Il est ici question d'analyser d'une part, la
fréquentation des infrastructures du pays et d'apprécier dans
notre espace frontalier cible, la distance à parcourir pour
bénéficier des différentes prestations (Section
I.), d'autre part le ratio population/personnel et la qualité
des prestations (Section II.), toute chose qui permettra de
vérifier l'hypothèse secondaire 144 de la
présente étude.
Section I. L'analyse de la fréquentation des
infrastructures du pays et l'appréciation de la distance parcourue pour
bénéficier des différentes prestations.
Nous analyserons d'abord la fréquentation par les
populations cibles des infrastructures du pays (Paragraphe I.)
avant de nous appesantir sur la distance qu'elles parcourent pour
bénéficier des différentes prestations (Paragraphe
II.).
Paragraphe I. La fréquentation des
infrastructures du pays
Il s'agit de vérifier si les populations
burkinabè utilisent prioritairement les infrastructures du pays. Cette
vérification se fera pour la fréquentation respective des
services de la mairie (A), de la santé
(B), de l'éducation nationale (C) et
pour l'approvisionnement en eau potable (D).
A. Relativement à la fréquentation des
services de la mairie
Les données de l'enquête révèlent
qu'aucun individu de la population cible n'a bénéficié ou
cherché à bénéficier de prestation d'une mairie
située sur le territoire du Mali. Aussi, cela n'est-il pas dû
à la méconnaissance de leur existence. En effet, 56,50 % de notre
échantillon enquêté déclarent connaître
où se situe une mairie au moins d'une des communes du Mali.
44 Le niveau d'accès des populations frontalières
aux documents administratifs et aux services sociaux de base est
satisfaisant.
29
Nous pouvons donc déduire ici que, relativement aux
services de la mairie, la population enquêtée utilise
prioritairement et exclusivement, les infrastructures de leurs
localités, donc du pays.
B. Concernant la fréquentation des services de
santé
Dans le domaine de la santé, il ressort de nos
enquêtes que 100 % de la population fréquentent les centres de
santé situés sur le territoire du Burkina. De plus, il ressort
des données statistiques du Centre de Santé et de Promotion
Sociale de Koloko que plus du tiers des consultations enregistrées en
201345 tout comme en 201446 viennent du Mali.
C'est dire que les habitants de la population cible utilisent
exclusivement les infrastructures sanitaires du pays.
C. Quant à la fréquentation des services
éducatifs
A ce niveau également, les enquêtes
révèlent que les services éducatifs du pays sont
prioritairement et exclusivement utilisés par les populations du
Burkina. En effet, 100 % de la population enquêtée ont
déclaré ne pas fréquenter et/ou avoir un membre de la
famille fréquenter les écoles situées sur le territoire du
Mali.
D. Pour ce qui est de la fréquentation des points
d'eau
Selon les données de l'enquête, les populations
utilisent exclusivement les points d'eau du pays pour s'approvisionner en eau
potable. Ainsi, aucune fréquentation des points d'eau situés au
Mali par les habitants du Burkina n'a été
révélée à l'issu de nos enquêtes.
On peut donc conclure que pour bénéficier des
services administratifs et ceux sociaux de base, les populations utilisent
prioritairement et même exclusivement les infrastructures du pays. Il
sied maintenant d'apprécier la distance parcourue à cet effet.
45 Sur 8 400 consultants 2 807 sont maliens
46 10 300 consultants avec 2 824 en provenance du Mali
30
Paragraphe II. L'appréciation de la distance
parcourue pour bénéficier des différentes
prestations
Comparativement aux seuils nationaux et/ou régionaux,
nous apprécierons successivement la distance moyenne à parcourir
par les populations frontalières pour bénéficier des
prestations sanitaires, éducatives et pour être
approvisionné en eau potable.
A. Concernant la distance parcourue pour
bénéficier des prestations de santé
Selon l'Initiative de Bamako sur l'accessibilité et la
performance des formations sanitaires, la distance maximale à parcourir
pour accéder à une formation sanitaire est fixée à
cinq kilomètres (05 km)47.
L'enquête réalisée dans la localité
frontalière cible de la présente étude
révèle que la commune/département de Koloko compte quatre
(04) Centres de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) implantés
dans les villages suivants : Koloko, Sifarasso, Sokoroni, Zitonosso. Aussi,
68,2 % contre 31,8 % de la population ont-elles moins de cinq (05)
kilomètres à parcourir pour accéder à une formation
sanitaire (voir Graphique 1). Ce qui nous permet de dire que
la proportion des populations parcourant une distance tolérée est
satisfaisante.
Graphique 1 : Proportion de la population en
fonction de la distance parcourue pour bénéficier des services de
santé
40,00%
80,00%
60,00%
20,00%
0,00%
< 5 Km > 5 Km
Distance parcourue
Population
Source : Données-enquêtes,
février 2015.
47 Politique Nationale de Population au Burkina Faso,
décembre 2 000, P17.
31
32
B. Quant à la distance parcourue pour
bénéficier des services de l'Education
nationale
En matière d'éducation nationale, notre commune
cible compte au moins une école par village (voir annexe
2). Le tableau ci-après fait l'état des distances
parcourues par les élèves pour bénéficier de
l'offre éducative.
Tableau 1 : Proportion d'élèves
par localité en fonction des distances parcourues pour
bénéficier des services de l'Education
nationale.
Localités
|
Pourcentage d'élèves effectuant un trajet de
|
< 3 km
|
3-5 km
|
> 5 km
|
Koloko
|
94,12
|
5,88
|
0
|
Région des Hauts-Bassins
|
88,24
|
9,55
|
2,21
|
Total National
|
87,99
|
10,19
|
1,81
|
Source :
Données-enquêtes, février 2015 complétées par
les données de l'Annuaire 2013-2014_MENA.
A l'analyse, pendant que 2,21 % des élèves de la
région des Hauts-Bassins contre 1,81 % au plan national parcourent plus
de cinq kilomètres pour se rendre à l'école, aucun
élève du département de Koloko ne se trouve dans cette
situation. De plus, tandis que seulement 5,88 % des élèves de la
commune cible effectuent une distance comprise entre trois (03) et cinq (05)
kilomètres, dans la région des Hauts-Bassins et sur le plan
national, il y a respectivement 9,55 % et 10,19 % des élèves qui
parcourent la même distance. Enfin, 94,12 % des élèves de
la population cible ont moins de trois kilomètres à effectuer
contre 88,24 % dans les Hauts-Bassins et 87,99 % au niveau national.
Définie comme étant « les enfants des
ménages vivant à moins de trois (03) kilomètres d'une
école primaire, qu'elle soit publique ou privée
»48, l'accessibilité à l'école primaire
est plus satisfaisante dans la localité frontalière cible soit
94,12 % comparativement au seuil de la région des Hauts-Bassins (88,24
%) et celui national (87,99 %).
48 Annuaire statistique de l'éducation
nationale 2013/2014, p439
C. Relativement à la distance parcourue pour
accéder à l'eau potable
Les normes d'accès à l'eau potable en milieu
rural fixe la distance maximale à parcourir par l'habitant pour
atteindre les Points d'eau modernes (forages et puits modernes) à moins
de 1000m49. Selon les données de nos enquêtes,
même si 88,23 % de la population ont moins de trois milles (3 000)
mètres à parcourir pour accéder à l'eau potable,
seulement 52,94 % sont à moins de mille (1 000) mètres contre
11,76 % de la population qui habitent à plus de trois milles (3 000)
mètres des Points d'eau modernes. Dans tous les cas, il apparaît
que cette proportion est relativement satisfaisante. Cette situation est
traduite par le graphique suivant :
Graphique 2 : Proportion de la population
en fonction de la distance parcourue pour accéder à l'eau
potable.
11,76
52,94
Distance : <1 km Distance : 1-3 km Distance : >3 km
35,3
Source : Données-enquêtes,
février 2015.
En bref, l'analyse de la distance parcourue respectivement
pour bénéficier des services de santé, de l'offre
éducative nationale et pour accéder à l'eau potable est
dans l'ensemble satisfaisant mais pas suffisant pour vérifier notre
hypothèse secondaire 1, d'où la nécessité de
procéder à l'analyse du ratio population/personnel et
d'apprécier la qualité des prestations dans les domaines
concernés par l'étude.
49 Annuaire statistique 2010 de l'AEPA (Approvisionnement en Eau
Potable et Assainissement) au Burkina Faso, p14.
33
Section II. L'analyse du ratio population/personnel
et l'appréciation de la qualité des prestations
Avant d'apprécier la qualité des
différentes prestations (Paragraphe II.) dans les
localités frontalières, une analyse du ratio population/personnel
(Paragraphe I.) s'avère nécessaire.
Paragraphe I. L'analyse du ratio
population/personnel
Nous analyserons successivement le ratio population/personnel
de santé (A), le ratio élèves/enseignant
(B) ou classe et la proportion de la population desservie en
eau potable (C).
A. le ratio population/personnel de santé
Dans notre espace frontalier cible, nous dénombrons
quatre (04) centres de santé et quinze (15) agents de
santé50. Pour le cas spécifique du CSPS de Koloko
village, il compte cinq (05) agents dont deux (02) Infirmiers
Diplômés d'Etat, une (01) Sage-Femme, un Agent Itinérant de
Santé et une (01) Accoucheuse Auxiliaire. Aussi, couvre-t-il une
population estimée à huit mille quatre cent (8 400) contre dix
mille (10 000) habitants51 pour un (01) CSPS en norme nationale.
Quant au ratio personnel de santé/population le
graphique ci-dessous en donne un aperçu global comparativement aux
normes OMS52.
Graphique 3 : Nombre d'habitants par
catégorie de personnel de santé
4 500
4 000
5 500
5 000
3 500
Nombre d'habitants/Sage-femme Nombre d'habitants/Infirmier
Diplomé d'Etat
Normes OMS Koloko
Source : Données-enquêtes,
février 2015.
50 Voir supra.
51 Données statistiques du CSPS de Koloko, enquête
terrain, février 2015.
52 Un médecin pour 10 000 habitants ; une sage-femme pour
5 000 habitants et un infirmier pour 5 000 habitants
B. le ratio élèves/classe
Pour l'année scolaire 2014-2015, la circonscription de
l'éducation de base (CEB) de notre localité cible compte trois
mille trois cent cinquante-cinq (3 355) élèves pour soixante-onze
(71) salles de classe. Ce qui donne en moyenne un ratio de quarante-sept (47)
élèves par classe. Au niveau national par contre, ce ratio
était de cinquante-deux (52) pour l'année scolaire
2013-201453. En tout état de cause, le ratio
élèves/classe dans la localité cible est acceptable
comparativement à celui national (Voir Tableau 2.).
Tableau 2 : Ratio d'élèves par
classe de la CEB de Koloko comparativement au ratio national.
|
CEB de Koloko
|
Plan national
|
Nombre moyen d'élèves par classe
|
47
|
52
|
Source : Données-enquêtes,
février 2015.
C. le ratio population desservie en eau
potable
Le ratio de la population desservie en eau potable se
définit comme la proportion des populations rurales ayant accès
à l'eau potable selon les normes et critères en vigueur par
rapport à la population rurale totale. Ainsi, le ratio de la population
de Koloko desservie en eau potable comparativement au ratio régional et
à celui national se présente comme suit :
Graphique 4 : Proportion de la population
desservie en eau potable par localité
34
53 A défaut de pouvoir disposer des données de
l'année scolaire 2014-2015, nous avons utilisé celles de
l'année scolaire précédente.
40
70
60
50
30
20
10
0
Koloko Région des Hauts-
Bassins
Taux d'accès à l'eau potable (%)
National
35
Source : Le taux d'accès à
l'eau potable en 2013_Résultats INO-2013_Mars 2014.
A l'analyse, la proportion de la population de Koloko
desservie en eau potable est acceptable. En effet, pendant que 49,5 % de la
population régionale contre 63,5 % nationale ont accès à
l'eau potable, ce taux est de 63,8 % dans le département de Koloko.
A l'instar de la distance parcourue pour
bénéficier des différentes prestations des services
sociaux de base, les ratios population/personnel y afférent sont
acceptables. Mais, que dire de la qualité desdits services ?
Paragraphe II. L'appréciation de la
qualité des prestations
Notre appréciation porte, dans ce paragraphe, sur le
taux de satisfaction de la population respectivement des services
administratifs (A), des services de santé
(B), en matière d'approvisionnement en eau potable
(C) et sur le taux de succès au Certificat
d'étude primaire (D).
A. Relativement aux services administratifs
Concernant le niveau de satisfaction des services
administratifs, les données de l'enquête révèlent
que 72,20 % de la population sont au moins satisfaites : 22,20 % sont assez
satisfaites et 50 % le sont moyennement. Par contre, 21,70 % de la population
enquêtée sont peu satisfaites des services administratifs et 6,10
% ont préféré s'abstenir sur la question.
36
Ces résultats qui témoignent que la qualité
des prestations au niveau des services administratifs est acceptable sont
traduits par le graphique suivant :
Graphique 5 : Niveau de satisfaction des
populations face aux services administratifs
40%
50%
30%
20%
10%
0%
Proportion de la population
Source : Données-enquêtes,
février 2015.
B. Concernant les services de santé
En ce qui concerne les services de santé, le niveau de
satisfaction de la population enquêtée est
représenté par le tableau ci-dessous :
Tableau 3 : Niveau de satisfaction des
populations face aux services de santé
Indicateurs
|
Très
satisfaisant
|
Assez satisfaisant
|
Moyennement satisfaisant
|
Peu
satisfaisant
|
Pas du tout satisfaisant
|
Population (en %)
|
8,70
|
21,70
|
30,40
|
8,70
|
4,30
|
Source : Données-enquêtes,
février 2015.
A la lecture du tableau, nous dénombrons 8,70 % et 4,30
% de population respectivement peu satisfaites et pas du tout satisfaits soit
un total de 13 % de la population enquêtée insatisfaits en termes
de qualité des services de santé. Par contre, 60,80 % de la
population enquêtée affirment leur satisfaction des prestations
reçues des services de santé dans les localités
frontalières. Ainsi, tandis que 8,70 % de la population sont très
satisfaites et 21,70 % sont assez satisfaits, il y a 30,40 % qui sont
moyennement satisfaits.
C.
37
En matière d'approvisionnement en eau
potable
L'appréciation de la qualité en matière
d'approvisionnement en eau potable dans les espaces qui font frontière
avec le Mali est traduite en termes de satisfaction de la population
enquêtée par le graphique suivant :
Graphique 6 : Niveau de satisfaction des
populations en matière d'approvisionnement en eau
potable
30,00% 25,00% 20,00% 15,00% 10,00% 5,00% 0,00%
Population (en %)
Source : Données-enquêtes,
février 2015.
Le graphique révèle que, même si aucun
individu enquêté n'est très satisfait de
l'approvisionnement en eau potable dans les localités
frontalières, dans l'ensemble, le niveau est acceptable en la
matière. En effet, 28,57 % de la population sont assez satisfaites et
29,41 % le sont moyennement, soit un taux de satisfaction de 57,98 %. La
population non satisfaite est évaluée à 29,41 % avec 17,65
% peu satisfaits et 11,76 % qui ne le sont pas du tout.
D. le taux de succès au Certificat d'Etude
Primaire
Relativement à l'éducation nationale, la
qualité est ici appréciée à travers les taux de
succès au Certificat d'Etude Primaire (CEP) lors des sessions de 2013 et
de 2014 de notre zone d'étude comparativement à ceux de la
région des Hauts-Bassins et aux taux nationaux contenus dans le tableau
suivant :
38
Tableau 4 : Taux de succès au
Certificat d'Etude Primaire des sessions de 2013 et de 2014
Localités
|
Taux de succès session de 2013
|
Taux de succès session de 2014
|
Koloko
|
61,80 %
|
77,96
|
%
|
région des Hauts-Bassins
|
63,77 %
|
83,3
|
%
|
Total National
|
60,9 %
|
82,2
|
%
|
Source :
Données-enquêtes, février 2015 complétées par
celles de l'Annuaire statistique 2013-2014_MENA
Les données contenues dans ce tableau montrent
qu'à l'occasion des deux dernières sessions retenues pour
analyse, la circonscription de l'éducation de base de notre
localité cible a obtenu des taux de succès au Certificat
d'étude primaire qui sont au-dessus de la moyenne. En effet, en session
de 2014, elle a enregistré un taux de succès de 77,96 % contre
82,2 % et 83,3 % respectivement obtenus au niveau national et régional.
Cependant en session de 2013, même si elle n'a pas atteint le taux de la
région dont elle relève (63,77 %), elle a supplanté le
taux national de 0,9 %. Ce qui témoigne de la qualité acceptable
de l'enseignement donné dans les localités
frontalières.
En tout état de cause, il ressort de ces analyses que
relativement à la qualité, à l'accessibilité des
populations aux documents administratifs et aux prestations des services
sociaux de base, elles sont dans l'ensemble bonnes.
De ce qui précède, il est plausible, à
l'issu de la confirmation de nos indicateurs, que le niveau d'accès des
populations frontalières aux documents administratifs et aux services
sociaux de base est satisfaisant : l'hypothèse secondaire 1 est donc
confirmée. Il convient maintenant de vérifier l'hypothèse
secondaire 2 à savoir : la gestion dans ces secteurs est
confrontée à des difficultés nécessitant des
solutions à envisager.
39
CHAPITRE II. Les difficultés rencontrées
et des suggestions pour une meilleure gestion des localités
frontalières
L'analyse de l'administration des localités
frontalières confirme que le niveau d'accès des populations
frontalières aux documents administratifs et aux services sociaux de
base est satisfaisant. Il sied ici alors de vérifier l'hypothèse
secondaire 2 : la gestion des secteurs concernés par l'étude est
confrontée à des difficultés (Section I.)
nécessitant des solutions à envisager (Section
II.).
Section I. Les difficultés entravant la gestion
des localités
frontalières
Les difficultés rencontrées dans la gestion
administrative des localités frontalières sont à
appréhender en termes d'insuffisances et de difficultés
rencontrées en la matière (Paragraphe I.) et de
difficultés rencontrées par les populations (Paragraphe
II.).
Paragraphe I. Les insuffisances/difficultés
rencontrées dans la gestion administrative des localités
frontalières
Il s'agit ici de relever les insuffisances liées aux
moyens et aux modes de gestion administrative des localités
frontalières (A) et d'analyser les difficultés
rencontrées par les structures locales de gestion
(B).
A. Les insuffisances liées aux moyens et aux modes
de gestion des localités
frontalières
Ces insuffisances sont perceptibles aussi bien dans la mise en
oeuvre de la coopération transfrontalière (2)
que sur le plan de la gestion interne (1).
1. Sur le plan de la gestion interne
Dans la gestion administrative des localités
frontalières du Burkina, nos études et entretiens ont permis de
relever des insuffisances dont :
? l'absence de dispositions spécifiques
régissant les localités
frontalières54
54 Un référentiel d'orientation et d'intervention
du Gouvernement et des autres acteurs dans le domaine frontalier est en
rédaction : la Stratégie Nationale des Frontières
(SNF).
40
L'absence au plan interne, de textes spécifiques
régissant la gestion des localités frontalières et la
soumission exclusive de ces localités aux règles de portée
générale55 font obstacle à leur bonne gestion.
En effet, au regard de la spécificité des localités
frontalières, l'application exclusive des lois régissant les
Collectivités territoriales et les Circonscriptions administratives ne
permet pas de marquer promptement la souveraineté de l'Etat.
? la gestion globale et uniforme de toutes les
circonscriptions administratives du Burkina.
Toutes les circonscriptions administratives du Burkina Faso
sont gérées selon les mêmes perceptions et modes : pour le
cas de la nomination des chefs de circonscription administrative, « bien
que l'on préfère parfois des agents de force de
sécurité et de défense dans les localités
frontalières, il n'y a aucune règle particulière en la
matière »56. Aussi, à l'instar de la
quasi-totalité des départements, ceux frontaliers sont-ils
également confrontés à des problèmes de personnel :
le Préfet se retrouve sans agent d'accompagnement, donc tout seul. Ce
qui porte un coup considérable à l'image et à
l'autorité de l'Etat sur ledit territoire.
? le manque de coordination entre les actions de
la DGAT, de la DGCT et de la CNF.
La Direction Générale de l'Administration
Territoriale, la Direction Générale des Collectivités
Territoriales et la Commission Nationale des Frontières interviennent
quasiment sur les mêmes territoires57. Un défaut ou une
mauvaise coordination dans leurs actions ne facilite pas l'atteinte des
résultats escomptés de part et d'autre.
2. Dans la mise en oeuvre de la coopération
transfrontalière
A ce niveau, les insuffisances sont liées entre autres
à :
55 Règles applicables à toutes les
collectivités territoriales et circonscriptions administratives quelle
qu'elles soient : la loi no055-2004/AN du 21 décembre 2004
portant Code Général des Collectivités Territoriales au
Burkina Faso et ensemble ses modificatifs et le décret
no2012-804/PRES/PM/MATDS/MEF du 08 octobre 2012 portant
modalités de création, d'organisation et de fonctionnement des
circonscriptions administratives au Burkina Faso.
56 La Directrice Générale de l'Administration
Territoriale, entretien, février 2015.
57 Les attributions, supra.
41
? l'absence de convention globale de
coopération
Cette absence de cadre juridique de référence
n'est pas de nature à promouvoir et à renforcer la
coopération transfrontalière.
? la coopération transfrontalière plus
informelle que formelle
Bien que la collaboration, les visites entre autorités
locales transfrontalières pour la gestion de certaines
préoccupations des populations frontalières et les vaccinations
synchronisées contre la poliomyélite58
témoignent une avancée notable dans la coopération
transfrontalière, sa non-formalisation constitue un frein au bon
fonctionnement de la coopération.
? Le manque de budget à la disposition des
structures locales pour la mise en oeuvre de la coopération
transfrontalière entre collectivités.
Ce manque constitue une insuffisance, voire un blocage du fait
que les circonscriptions, préfectures notamment chargées de
coopérer avec les structures homologues du Mali, ne disposent pas de
budget propre et l'appui financier en la matière par les structures
centrales (notamment le SP-CNF) ne permet pas de faire suffisamment face aux
charges de l'organisation des activités. A titre illustratif, les
autorités du département de Koloko ont des difficultés
pour recevoir la délégation du cercle de Hèrèmakono
(Mali), qui les avait reçues dans le cadre de la coopération
transfrontalière (cadre de concertations informelles)59.
? L'absence de ligne budgétaire dans le
budget des communes frontalières allouée à la
coopération transfrontalière.
Les communes n'entreprenant pas la mise en oeuvre de la
coopération transfrontalière, leur soutien financier aux
préfectures à cet effet, proviennent de la ligne
budgétaire communale consacrée aux fêtes et
cérémonies. Et, ce soutien est dans la plupart des cas
dérisoire.
A ces insuffisances, s'ajoutent des difficultés
auxquelles sont confrontées les structures locales de gestion.
58 Ces activités ressortent des données de
l'enquête, Koloko, février 2015.
59 Source: entretiens avec les autorités de Koloko,
février 2015.
42
B. Les difficultés rencontrées par les
structures locales de gestion
En rappel, les structures locales ici se composent des
collectivités locales et des circonscriptions
administratives60. Cependant, nous analyserons essentiellement les
difficultés rencontrées par la mairie et la préfecture
(1) d'une part, et celles rencontrées par les services
sociaux de base (2) d'autre part.
1. La mairie et la préfecture
A ce niveau, on relève :
? un manque de personnel suffisant
En effet, tandis qu'à lui seul, le préfet occupe
le service, expédie les courriers, assure le secrétariat, tient
les audiences, etc., à la mairie, l'agent de recouvrement par exemple,
est fréquemment en appui des services de l'état civil pour
l'accomplissement de leur mission. Ce qui a pour conséquence le retard
dans la reddition des services, l'atteinte à leur autorité et le
ternissement de l'image de l'Administration.
? un manque de matériel de bureau et de moyens
de déplacement adéquat
Ce qui constitue un obstacle à l'accomplissement des
missions des autorités administratives et des responsables des
collectivités territoriales.
2. Les services sociaux de base
Au niveau des services sociaux de base, les difficultés
rencontrées par l'administration sont liées :
? au manque de personnel
suppléant
Le Centre de santé de Koloko par exemple ne dispose que
de cinq (05) agents dont une seule sage-femme ; toutes les écoles
manquent de personnel suppléant : en cas de maladies ou de congés
de maternité d'un agent, son poste reste vacant et sa classe reste
fermée ou fonctionne en ralenti.
? à la jeunesse du personnel
enseignant
Cette jeunesse qui devrait être un atout en termes de
dynamisme, constitue en même temps un obstacle, notamment
l'instabilité du personnel. Selon le Chef de circonscription
d'éducation de base de Koloko, la circonscription est en
perpétuel
60 Voir supra.
43
remplacement du personnel : « après le
CAP61, les enseignants vont dans les villes et la CEB ne
bénéficie pas de leur expérience ».
? au mariage précoce, à
l'élevage et aux travaux champêtres
Ces facteurs constituent un obstacle considérable
surtout pour l'atteinte des objectifs en matière d'éducation
nationale dans les localités frontalières. En effet, le taux de
scolarisation des filles prend un coup dû au mariage précoce. A
cela, s'ajoute l'organisation du troisième trimestre qui est
confrontée à la désertion des classes par les
élèves appelés à rejoindre les champs ou les
troupeaux pour la plupart dès les premières pluies.
? à la vétusté et à
l'exiguïté des infrastructures
Elles font également obstacle à
l'accomplissement de la mission de santé publique notamment.
Paragraphe II. Les difficultés
rencontrées par les populations
frontalières
Dans les localités de la région des
Hauts-Bassins qui ont une frontière commune avec le Mali, les
populations sont confrontées à des difficultés que nous
examinons respectivement ici dans les domaines de la santé
(A), de l'éducation nationale (B) et
de l'approvisionnement en eau potable (C).
A. Les difficultés rencontrées dans le
domaine de la santé
L'éloignement de certains villages des centres de
santé a été relevé : le CSPS de Koloko, par exemple
couvre dix (10) villages dont la plupart est situé à plus de dix
(10) kilomètres. Ce qui est pénible à parcourir eu
égard à l'état des routes surtout pour les femmes
enceintes.
B. Les difficultés rencontrées dans le
secteur de l'éducation nationale
Le manque de cantines scolaires n'est pas de nature à
faciliter le déroulement des cours. De plus, les retards dans la
dotation des élèves en fournitures scolaires entravent le bon
déroulement de l'apprentissage des élèves.
C. Les difficultés rencontrées concernant
l'approvisionnement en eau potable
61 Certificat d'Aptitude Pédagogique.
44
L'éloignement des points d'eau des concessions est
perceptible dans la zone d'étude : l'essentiel des points d'eau se
rencontre au sein des administrations publiques (Police, gendarmerie,
écoles), ce qui est une entrave considérable à
l'accessibilité d'une certaine proportion des populations
frontalières à l'eau potable.
A la fin de cette section, il résulte la
vérification de nos indicateurs à savoir que la gestion
administrative des localités frontalières connaît des
insuffisances, et que l'administration ainsi que les populations
frontalières sont confrontées à des difficultés,
d'où la validation de notre hypothèse secondaire 2 : la gestion
dans les secteurs concernés par l'étude est cependant
confrontée à des difficultés/insuffisances
nécessitant des solutions à envisager.
Section II. Les suggestions pour une meilleure gestion
des localités
frontalières
Dans la perspective d'une gestion efficace et efficiente des
espaces frontaliers du Burkina, il est envisagé un certain nombre de
mesures visant à l'amélioration de la gestion interne de ces
espaces (Paragraphe I.) et à celle de la
coopération avec l'Etat voisin, le Mali (Paragraphe
II.).
Paragraphe I. Des suggestions pour
améliorer la gestion interne des localités
frontalières
Pour une amélioration de la gestion administrative des
localités frontalières au Burkina Faso, nos suggestions
consistent au plan interne à :
1. Renforcer la visibilité et l'image de
l'Etat dans les localités frontalières
Pour ce faire, il convient de doter les administrations
frontalières de moyens conséquents en ressources humaines et
matérielles pour redorer l'image de l'Etat et dynamiser le rôle
des Chefs de circonscription administrative.
2. Renforcer les capacités et la participation
des acteurs locaux
Ce renforcement doit se faire à travers la formation
des responsables de collectivités territoriales, des chefs de
circonscriptions administratives et de leurs personnels en : planification,
gestion des espaces frontaliers, suivi et évaluation, coopération
transfrontalière, etc. Il convient également d'impliquer
activement les comités villageois de développement des
localités concernées et d'approfondir les interrelations entre
populations et autorités frontalières.
45
3. Mettre en place des systèmes locaux
d'entretien des infrastructures
4. Renforcer le personnel et capitaliser
l'expérience des agents des services sociaux de base.
5. Mettre en place des cantines scolaires et
renforcer la dotation des différents services en matériel de
bureau.
6. Initier des cadres de concertation locale
(semestriel de préférence) entre autorités administratives
frontalières et responsables de service des divers secteurs
d'activité afin de faciliter l'évaluation des
besoins en personnel, en formation, en matériel et la coordination des
stratégies de gestion.
7. Renforcer l'autonomie et les pouvoirs du
SP-CNF.
Au regard du caractère très sensible des
questions relatives aux espaces frontaliers, qui requièrent anticipation
et promptitude dans la prise de décision, et la grandeur des enjeux et
objectifs à atteindre, le Secrétariat permanent de la Commission
nationale des frontières doit changer de statut pour devenir une
structure aussi bien stratégique qu'opérationnelle : plus
d'autonomie administrative et financière pour plus de dynamisme dans le
fonctionnement.
8. Assurer une coordination efficace de la mise en
oeuvre de la SNF aux niveaux central et
décentralisé.
Ainsi, il est souhaitable de mettre en place une
stratégie de communication sociale autour des grandes orientations de la
SNF : informer et sensibiliser tous les acteurs frontaliers afin que chacun
puisse s'en approprier et agir en conséquence. De plus, les
différentes collectivités frontalières doivent adapter les
Plans régionaux et communaux de développement afin de prendre en
compte les orientations de la SNF.
9. Mettre en place un comité (central et local)
de suivi évaluation de la mise en oeuvre de la Stratégie
nationale des frontières.
Le suivi de proximité sera assuré par les
comités locaux tenus de rendre compte périodiquement (trimestre
ou semestre) au comité central. Ce mécanisme permettra
46
d'apprécier et d'évaluer l'exécution de
ces documents et d'y apporter des corrections éventuelles.
Même si nous estimons que ces suggestions contribueront
à améliorer la gestion administrative des localités
frontalières, il est important de remarquer qu'en général,
cette gestion est liée à l'interaction entre au moins deux (02)
Etats. En effet, si la gestion des frontières est
améliorée dans un seul Etat, cela n'aura qu'une incidence minime
sur la question dans son ensemble, d'où la nécessité
d'encourager la mise en oeuvre de la coopération
transfrontalière.
Paragraphe II. Des suggestions pour
améliorer la
coopération transfrontalière
A ce niveau, nous suggérons de :
1. Initier et négocier avec le Mali,
l'adoption d'une convention cadre régissant la coopération
transfrontalière de façon globale
Cette convention devra servir de référentiel
pour les accords sectoriels (régissant les divers domaines
d'activité) pouvant être signés entre les entités et
les communautés frontalières (de base).
2. Encourager la mise en place et la promotion des
associations transfrontalières
La coopération transfrontalière n'atteindra les
résultats escomptés que si, les premiers acteurs, les populations
vivant dans les localités frontalières, jouent un rôle
primordial dans sa mise en oeuvre.
3. Promouvoir et dynamiser la Coopération
transfrontalière
La coopération transfrontalière doit
intégrer la formalisation des rencontres périodiques de travail
entre administrations et services sociaux de part et d'autre de la
frontière. Aussi, doit-elle permettre aux populations
frontalières d'avoir un cadre d'échanges et de coordination des
activités sur la bande frontalière. En outre, la mise en place
d'un fonds commun de coopération transfrontalière facilitera la
concrétisation des actions.
4. Associer fortement les collectivités
territoriales aux circonscriptions administratives pour la mise en oeuvre de la
coopération transfrontalière
Les deux entités doivent créer et gérer
un cadre unifié de promotion de la coopération administrative
transfrontalière.
47
5. Renforcer la coopération
transfrontalière par la coopération
interservices
Le brassage des populations dans notre zone d'étude est
de nature à favoriser la mise en place des postes juxtaposés de
services reposant sur une base juridique suffisante (prioritairement dans le
domaine de la santé et d'approvisionnement en eau). Aussi, la mise en
place d'un fonds commun de gestion va-t-elle permettre de faciliter son
organisation et son fonctionnement.
48
CONCLUSION
Le Burkina Faso partage une frontière commune longue
d'environ 3 615 kilomètres avec six pays que sont le Bénin, la
Côte d'Ivoire, le Ghana, le Mali, le Niger et le Togo. Dix (10)
régions sur les treize (13) que compte le pays, ont une frontière
terrestre avec au moins l'un de ces pays dont cinq (05) avec la
République du Mali. Le cadre juridique de leur gestion est
consacré par des textes sous régionaux, régionaux et des
accords ou convention entre Etats. Au Burkina, il n'existe pas de politique
écrite en matière de gestion des frontières, la toute
première étant en cours d'élaboration : la
Stratégie Nationale des Frontières.
En s'engageant à mener une réflexion sur la
gestion administrative des localités de la région des
Hauts-Bassins qui ont une frontière commune avec des localités de
la République du Mali, nos objectifs consistaient à :
évaluer le niveau d'accès des populations frontalières aux
documents administratifs et aux services sociaux de base ; dégager les
insuffisances et/ou les difficultés rencontrées tant par
l'Administration que par les populations et proposer des solutions pour une
meilleure gestion administrative des localités frontalières.
A cet effet, nous avions adopté une méthodologie
de travail, élaboré, administré des outils de recherche et
avions émis une (01) hypothèse principale et deux (02)
secondaires qui se sont confirmées au cours de notre travail. Ainsi, les
indicateurs de vérification de nos hypothèses se sont
avérés.
D'abord, les données ont révélé
que, les populations frontalières du Burkina utilisent prioritairement
et même exclusivement les infrastructures du pays. Ensuite, l'analyse de
la proportion de la population parcourant une distance tolérée
respectivement pour bénéficier des services de santé
(68,20 %), de l'offre éducative nationale (94,12 %) et pour
accéder à l'eau potable (52,94 %) est dans l'ensemble
satisfaisante. De plus, le ratio populations/personnel dans le domaine de la
santé (8 400 habitants/CSPS contre 10 000 habitants/CSPS en norme OMS),
de l'éducation nationale (47 élèves/classe contre 52 au
plan national) et de l'approvisionnement à l'eau potable (63,8 % de la
population desservie contre 49,5 % au plan régional) est acceptable.
Enfin, relativement à la qualité des prestations, elle est
estimée par les populations dans l'ensemble bonne dans les services
administratifs (58,82 % de la population sont au moins satisfaites),
49
dans les services de santé (52,94 % satisfaits), en
matière d'approvisionnement en eau potable (57,98 % de satisfaits) et en
matière d'éducation nationale (77,96 % de succès au CEP en
2014).
En outre, l'étude a révélé des
insuffisances liées aux moyens et aux modes de gestion des
localités frontalières tant sur le plan interne que dans la mise
en oeuvre de la coopération transfrontalière. Aussi, des
difficultés sont-elles rencontrées par les structures locales de
gestion et les populations frontalières.
Nous pouvons donc confirmer que même si le niveau
d'accès des populations frontalières aux documents administratifs
et aux services sociaux de base est satisfaisant (hypothèse secondaire
1), la gestion administrative des localités frontalières est
confrontée à des difficultés nécessitant des
solutions à envisager (hypothèse secondaire 2). Ce qui permet de
confirmer l'hypothèse principale selon laquelle la gestion
administrative des localités de la région des Hauts-Bassins
frontalières du Mali est satisfaisante.
Cette étude comporte sans nul doute des limites
imputables notamment à l'indisponibilité de données ou
d'études spécifiques en la matière et à des
contraintes liées à la distance (entre les localités
frontalières concernées et Ouagadougou) et à
l'insuffisance du temps matériel (concomitance entre les cours à
l'Ecole et les recherches sur le terrain). Cependant, elle nous a permis, avec
l'aide des personnes enquêtées, de formuler un certain nombre de
suggestions portant respectivement sur la gestion interne et sur la
coopération transfrontalière.
L'étude a révélé enfin que la
gestion administrative des localités frontalières n'est pas une
question isolée : elle requiert un dosage de diplomatie, de gouvernance
locale, de coopération transfrontalière et d'utilisation
rationnelle des ressources humaines, matérielles et financières.
Aussi, étant liée à l'interaction entre au moins deux (02)
Etats, cette gestion, si elle est améliorée dans un seul Etat,
cela ne saurait être perceptible à sa juste valeur d'où la
nécessité d'encourager et de renforcer la mise en oeuvre de la
coopération transfrontalière.
50
BIBLIOGRAPHIE
1. Ouvrages, thèses de doctorat,
mémoires, guides et rapports
> Patrick (D) et Alain (P), Droit International
Public, 6è éd., LGDJ, E.J.A, Paris, 1999, p462.
> Comité International des Sciences Historiques,
Des frontières en Afrique du XIIème au
XXème siècle, Bamako 1999, publié par
l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la
culture 7, place de Fontenoy, 75352 Paris 07 SP, 313 p.
> KAMBOU (G. B), Le conflit territorial entre le
Burkina Faso et la République du
Mali devant la justice internationale, thèse de
doctorat en Droit, Université de Paris I, novembre 1987.
> HIRIBARREN (V), Les frontières du Biafra de la
colonisation à 1970, mémoire de Master II, Université
Paris I, Panthéon-Sorbonne, juin 2007, 176 p.
> SEKPE (C. B), Effets de l'implantation des
infrastructures sociocommunautaires et de sécurité sur le
développement des espaces frontaliers du Bénin,
Mémoire du 3ème Cycle pour l'obtention du
Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en Gestion
des Projets et Développement Local, Université D'Abomey-Calari,
FASEG - 2009/2010, 68p.
> Guide du Programme Frontière de l'Union Africaine
(PFUA), délimitation et
démarcation des frontières en Afrique,
considérations générales et études de cas,
septembre 2013, 318 p.
> Guide du Programme Frontière de l'Union Africaine
(PFUA), création et fonctionnement des commissions des
frontières en Afrique, mai 2013, 57 p.
> Rapport de l'étude d'impact
socio-économique et culturel de la démarcation de
la frontière Mali-Burkina, Projet d'Appui au
Programme Frontière de l'Union Africaine (PAPFUA), décembre 2012,
122 p.
2. Etudes, annuaires statistiques, journaux,
bulletins et sites internet > Le taux d'accès à
l'eau potable en 2013_Résultats INO-2013_Mars 2014.
51
> DGRE-DGAEUE-ONEA, Annuaire statistique 2010 de
l'Approvisionnement en
Eau Potable et Assainissement des eaux usées et excreta,
février 2012, 222 p.
> DGESS/MENA, Annuaire statistique de l'éducation
nationale 2013/2014, aout 2014, 441 p.
> DGESS/MS, Annuaire statistique de la santé 2013, mai
2014, 337 p.
> Sidwaya no7659 du mercredi 7 mai 2014.
> Bulletin parlementaire des questions écrites,
no 0001, AN, février 2014, 72 p.
>
www.curcuspro.com
>
www.penserlespace.org
>
www.geoconfluences.fr
/vocabulaire et notions générales
>
www.geoconfluences.ens-lyon.fr
3. Textes nationaux
> La Constitution du 11 juin 1991
> La loi no055-2004/AN du 21 décembre
2004 portant Code Général des Collectivités Territoriales
au Burkina Faso et ensemble ses modificatifs.
> le décret no2013-654/PRES/PM/MATS du
30 juillet 2013 portant organisation du Ministère de l'Administration du
territoire et de la sécurité.
> le décret no2012-804/PRES/PM/MATDS/MEF
du 08 octobre 2012 portant modalités de création, d'organisation
et de fonctionnement des circonscriptions administratives au Burkina Faso.
> le décret
no2013-1224/PRES/PM/MATS/MAECR du 30 décembre 2013 portant
création, composition, attributions et fonctionnement de la Commission
Nationale des Frontières (CNF).
> l'arrêté no2014-019/MATS/CAB du
05 février 2014, portant composition, attributions et fonctionnement du
Secrétariat Permanent de la Commission Nationale des
Frontières.
4. Arrêts, textes sous régionaux,
régionaux, accords et traités
> CIJ, Affaire du différend frontalier Burkina
Faso/République du Mali, arrêt du 22 décembre 1986, Rec.
1986.
52
> la Charte de l'Organisation de l'Unité Africaine
(OUA), Addis-Abeba, Ethiopie, mai 1963.
> la Résolution AGH/Res.16 (I) sur les litiges entre
Etats africains au sujet des frontières, Caire, Egypte, 17-21 juillet
1964.
> l'Acte Constitutif de l'Union Africaine, Lomé,
Togo, juillet 2000.
> le Document CM/1659 (LIV) ADD.2 portant création
d'une commission des frontières de l'OUA, Abuja, Nigeria, mai-juin
1961.
> la Déclaration BP/MIN/DECL. (II) sur le Programme
Frontière de l'Union Africaine et les modalités de sa mise en
oeuvre, Conférence des Ministres en charge des questions de
frontières, Addis Abeba, Ethiopie, 4-7 juin 2007.
> la Convention
EX.CL/726 (XXI) annexe III de l'Union
Africaine sur la coopération transfrontalière, Niamey, 17 mai
2012.
> le Mémorandum sur le Programme d'Initiatives
Transfrontalières : adoption du concept « Pays frontière
» ou l'intégration de proximité dans l'espace CEDEAO, Accra,
Ghana, 18 janvier 2005.
> le Mémorandum sur le Programme d'Initiatives
Transfrontalières : bilan et perspective de la mise en oeuvre du concept
« Pays frontière », Niamey, Niger, 9 janvier 2006.
> le Traité entre le Gouvernement de la
République du Mali et le Gouvernement Révolutionnaire du Burkina
Faso sur la matérialisation de la frontière
délimitée par les deux Etats, signé à Bamako le 16
mai 1989.
> le Protocole d'accord portant application du
Traité entre le Gouvernement Révolutionnaire du Burkina Faso et
le Gouvernement de la République du Mali, signé à
Ouagadougou le 20 mai 1989.
53
TABLE DES MATIERES
AVERTISSEMENT I
DEDICACE II
REMERCIEMENTS III
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS IV
TABLE DES ILLUSTRATIONS V
LISTE DES GRAPHIQUES V
LISTE DES TABLEAUX V
SOMMAIRE 1
INTRODUCTION 2
PARTIE I : LE CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ET LES CADRES
JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL
DE LA GESTION ADMINISTRATIVE DES LOCALITES FRONTALIERES
DU BURKINA. 4
CHAPITRE I. LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE LA
PROBLEMATIQUE ET LA METHODOLOGIE DE
TRAVAIL 5
Section I. Les éléments constitutifs de la
problématique 5
Paragraphe I. Le problème de recherche et la justification
du choix du thème 5
A. Le problème de recherche 5
B. La justification du choix du thème 6
Paragraphe II. Les objectifs et les hypothèses de
recherche 6
A. Les objectifs de recherche 6
1. L'objectif principal de l'étude 7
2. Les objectifs secondaires de l'étude 7
B. Les hypothèses de recherche 7
1. L'hypothèse principale 7
2. Les hypothèses secondaires 7
Section II. La méthodologie de recherche 8
Paragraphe I. La recension des écrits et la
définition des termes 8
A. La recension des écrits 8
1. Des ouvrages et des guides 8
2. Des thèses de doctorat, des mémoires, et
des rapports 9
B. La définition des termes 11
54
La frontière, la délimitation, la
démarcation et l'abornement 11
2. La gestion administrative, la coopération
administrative, les localités administratives et les espaces
frontaliers 12
|
Paragraphe II. Le champ de l'étude et les outils de
collecte de données
|
13
|
A. Le champ de l'étude
|
13
|
1. L'aperçu général sur la
région des Hauts-Bassins
|
13
|
2. La présentation de la zone de recherche
|
15
|
|
B. Les outils de collecte de données
|
17
|
1. Le guide d'observation directe
|
17
|
2. Le guide questionnaire et le guide d'entretien
semi-directif
|
17
|
|
CHAPITRE II. LES CADRES JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DE LA
GESTION DES LOCALITES
FRONTALIERES DU BURKINA 18
Section I. Le cadre juridique de la gestion administrative
des localités frontalières 18
Paragraphe I. Au plan supranational 18
A. Des textes régionaux et sous régionaux 18
B. Des traités et accords entre le Burkina Faso et la
République du Mali 20
Paragraphe II. Au plan national 21
A. Des textes législatifs 21
B. Des textes règlementaires 21
Section II. Le cadre institutionnel de la gestion
administrative des localités frontalières 22
Paragraphe I. Les structures centrales de gestion 22
A. La Direction Générale de l'Administration du
Territoire et la Direction Générale des Collectivités
Territoriales 23
B. La Commission Nationale des Frontières 23
Paragraphe II. Les structures locales de gestion administrative
des localités frontalières 24
A. Des collectivités territoriales 24
B. Des circonscriptions administratives 25
PARTIE II : L'ANALYSE CRITIQUE DE LA GESTION
ADMINISTRATIVE DES LOCALITES DE LA
REGION DES HAUTS-BASSINS FRONTALIERES DU MALI.
27
CHAPITRE I. L'ANALYSE DE L'ACCESSIBILITE AUX DOCUMENTS
ADMINISTRATIFS ET AUX SERVICES
SOCIAUX DE BASE DANS LES LOCALITES CONCERNEES PAR
L'ETUDE. 28
Section I. L'analyse de la fréquentation des
infrastructures du pays et l'appréciation de la distance
parcourue pour bénéficier des
différentes prestations. 28
55
Paragraphe I. La fréquentation des infrastructures du pays
28
A. Relativement à la fréquentation des services de
la mairie 28
B. Concernant la fréquentation des services de
santé 29
C. Quant à la fréquentation des services
éducatifs 29
D. Pour ce qui est de la fréquentation des points d'eau
29 Paragraphe II. L'appréciation de la distance parcourue pour
bénéficier des différentes prestations
|
30
|
A. Concernant la distance parcourue pour bénéficier
des prestations de santé
|
30
|
B. Quant à la distance parcourue pour
bénéficier des services de l'Education nationale
|
31
|
C. Relativement à la distance parcourue pour
accéder à l'eau potable
|
32
|
Section II. L'analyse du ratio population/personnel et
l'appréciation de la qualité des prestations 33
Paragraphe I. L'analyse du ratio population/personnel 33
A. le ratio population/personnel de santé 33
B. le ratio élèves/classe 34
C. le ratio population desservie en eau potable 34
Paragraphe II. L'appréciation de la qualité des
prestations 35
A. Relativement aux services administratifs 35
B. Concernant les services de santé 36
C. En matière d'approvisionnement en eau potable 37
D. le taux de succès au Certificat d'Etude Primaire 37
CHAPITRE II. LES DIFFICULTES RENCONTREES ET DES
SUGGESTIONS POUR UNE MEILLEURE
GESTION DES LOCALITES FRONTALIERES 39
Section I. Les difficultés entravant la gestion des
localités frontalières 39
Paragraphe I. Les insuffisances/difficultés
rencontrées dans la gestion administrative des
localités frontalières 39
1. Sur le plan de la gestion interne 39
2. Dans la mise en oeuvre de la coopération
transfrontalière 40
B. Les difficultés rencontrées par les structures
locales de gestion 42
1. La mairie et la préfecture 42
2. Les services sociaux de base 42
Paragraphe II. Les difficultés rencontrées par les
populations frontalières 43
A. Les difficultés rencontrées dans le domaine de
la santé 43
B.
56
Les difficultés rencontrées dans le secteur de
l'éducation nationale 43
C. Les difficultés rencontrées concernant
l'approvisionnement en eau potable 43
Section II. Les suggestions pour une meilleure gestion des
localités frontalières 44
Paragraphe I. Des suggestions pour améliorer la gestion
interne des localités frontalières .... 44
1. Renforcer la visibilité et l'image de l'Etat dans
les localités frontalières 44
2. Renforcer les capacités et la participation des
acteurs locaux 44
3. Mettre en place des systèmes locaux d'entretien
des infrastructures 45
4. Renforcer le personnel et capitaliser l'expérience
des agents des services sociaux de base. 45
5. Mettre en place des cantines scolaires et renforcer la
dotation des différents services en matériel
de bureau. 45
9. Mettre en place un comité (central et local) de suivi
évaluation de la mise en oeuvre de la Stratégie
nationale des frontières. 45
Paragraphe II. Des suggestions pour améliorer la
coopération transfrontalière 46
1. Initier et négocier avec le Mali, l'adoption d'une
convention cadre régissant la coopération
transfrontalière de façon globale 46
2. Encourager la mise en place et la promotion des
associations transfrontalières 46
3. Promouvoir et dynamiser la Coopération
transfrontalière 46
4. Associer fortement les collectivités territoriales
aux circonscriptions administratives pour la mise en
oeuvre de la coopération transfrontalière
46
5. Renforcer la coopération transfrontalière
par la coopération interservices 47
CONCLUSION 48
BIBLIOGRAPHIE 50
TABLE DES MATIERES 53
LES ANNEXES I
Annexe 1: Division administrative de la région des
Hauts-Bassins i
Annexe 2: Localisation des communes frontalières de la
région des Hauts-Bassins i
Annexe 3: Questionnaire adressé à la Population
ii
Annexe 4 : les guides d'entretien semi-directif iii
Annexe 5 : le guide d'observation directe iv
LES ANNEXES
i
Annexe 1: Division administrative de la région
des Hauts-Bassins
Source : Institut Géographique du
Burkina.
Annexe 2: Localisation des communes frontalières
de la région des Hauts-Bassins
Source: Institut Géographique du
Burkina.
ii
Annexe 3:
Questionnaire adressé à la Population I. De la
mairie
I.1. Connaissez-vous où se situe une Mairie au moins
d'une des commune du Mali ?
Oui Non
I.2. Si oui, y avez-vous déjà
bénéficié des prestations?
Oui Non
I.3. Si oui, quelles en sont les raisons ?
I.4. A quelle distance se trouve la Mairie d'ici (votre
localité) de votre habitation ? :
Inférieure à 3km Entre 3 et 5 km Supérieure
à 5 km
I.5. Quelle appréciation faites-vous des services dont
vous avez bénéficié ?
Très satisfaisant Assez satisfaisant Moyennement
satisfaisant
Peu satisfaisant Pas du tout satisfaisant
I.6. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez
dans vos rapports avec la Mairie ?
I.7. Que souhaitez-vous voir améliorer au niveau de
l'approche ou de la stratégie de la Mairie dans ses
rapports avec la population ?
//. Des services sociaux de
base
II.1. Les centres de santé
II.1.1. A quelle distance se trouve le centre de santé le
plus proche ?
Inférieure à 3km Entre 3 et 5 km Supérieure
à 5 km II.1.2. Quel centre de santé fréquentez-vous ? :
Est-il :
Au Burkina ? Au Mali ?
II.1.3. Si au Burkina, avez-vous déjà
été dans un centre de santé malien ?
Oui Non
II.1.4. Quelles en sont les raisons ?
II.1.5. Quelle appréciation faites-vous des services dont
vous avez bénéficié ?
Très satisfaisant Assez satisfaisant Moyennement
satisfaisant
Peu satisfaisant Pas du tout satisfaisant
II.1.6. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez
dans vos rapports avec les centres de santé ?
II.1.7. Que souhaitez-vous voir améliorer au niveau de
l'approche ou de la stratégie des différents centres
de santé dans leurs rapports avec la population ?
II.2. L'éducation nationale
II.2.1. A quelle distance se trouve l'école la plus
proche de votre concession ?
Inférieure à 3km Entre 3 et 5 km Supérieure
à 5 km
II.2.2. Y fréquentez-vous ou avez-vous un membre de la
famille qui y fréquente ?
Oui Non
iii
II.2.3. Fréquentez-vous ou avez-vous un membre de la
famille qui fréquente un établissement d'enseignement
du Mali ?
Oui Non
II.2.4. Si oui, pour quelles raisons ?
II.2.5. Quelles sont les principales difficultés
rencontrées en matière d'éducation
II.2.6. Quelles suggestions faites-vous pour son
amélioration ?
II.3. L'eau potable
II.3.1. A quelle distance êtes-vous du point d'eau le
plus proche ?
Inférieure à 1 km Entre 1 et 3 km Supérieure
à 3 km II.3.2. Fréquentez-vous des points d'eau situés
au Mali ?
Oui Non
II.3.3. Si oui, pourquoi ?
II.3.4. Rencontrez-vous des problèmes liés à
l'approvisionnement en eau potable ?
Oui Non
II.3.5. Si oui, de quelle nature ?
II.3.6 Que souhaiterez-vous voir améliorer en
matière d'approvisionnement en eau ?
Annexe 4 : les guides d'entretien semi-directif
1. adressé aux autorités
administratives
1.1. Dénomination de la structure
1.2. Titre du répondant
1.3. La spécificité de la localité
1.4. Les rapports avec les homologues de l'autre
côté de la frontière
1.5. Existence d'un cadre de concertation avec eux
1.6. Existence d'un accord/convention à cet effet
1.7. Financement des activités de coopération
1.8. Rapport avec le SP-CNF
1.9. Difficultés dans la gestion de la localité
1.10. Suggestions pour faciliter cette gestion
2. adressé aux responsables des services sociaux
de base
2.1. Dénomination de la structure
2.2. Titre du répondant
2.3. La spécificité de la localité
2.4. Les rapports avec les services similaires de l'autre
côté de la frontière
2.5. Existence d'un cadre de concertation avec eux
2.6. Existence d'un accord/convention à cet effet
iv
2.7. Rapport avec le SP-CNF
2.8. Enregistrement d'usagers maliens
2.9. Difficultés dans la reddition du service
2.10. Suggestions pour faciliter l'accomplissement de votre
mission
Annexe 5 : le guide d'observation directe
1. Localité (village de)
2. Distance approximative localité/frontière
3. Emplacement des services sociaux de base par rapport
à la frontière et à la localité
4. Etat des bâtiments et leur nombre
5. Fréquentation des services par la population
6. Comportement des usagers auprès des services
7. Comportement des agents dans la reddition des services
8. Personnel, matériel roulant et matériel de
bureau
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