LA PERFORMANCE MANAGERIALE DANS LES
INFRASTRUCTURES
AU CAMEROUN:
UNE APPROCHE PAR LE SUIVI-EVALUTION
Présenté par
René ABEGA ABEGA
Pour l'obtention du Master en Développement de
l'Université Senghor
Département Administration-Gestion
Spécialité Management des Projets
Directeur : Pr Gilles BERGERON
Professeur, à l'Université de Québec
à Chicoutimi (UQAC)
Le 30 Mars 2015
Membres du jury :
Dr Danièle BORDELEAU
|
Président
|
Directrice du département Administration-Gestion
Université Senghor, Egypte
|
Dr Shérif DELAWAR
|
Membre
|
Professeur, à l'Académie Arabe des Sciences
et des Technologies
|
Pr Gilles BERGERON
|
Membre
|
Professeur, à l'Université de Québec
à Chicoutimi (UQAC)
|
Remerciements
Je remercie sincèrement et du fond de mon coeur,
à travers les présentes lignes, tous ceux qui ont, de près
ou de loin, contribué à la réalisation de ce modeste
travail .Mes intentions vont particulièrement
-A la Francophonie
-A tout la communauté scientifique
-A Madame Danièle BORDELEAU Directrice du
département
Administration-Gestion qui ne vit que pour mettre au
service des
Etudiants tout son savoir et ses expériences
-A tous nos enseignants qui n'ont pas ménagé
d'effort pour nous donner la
substance et la matière nécessaire afin
d'être permanemment compétitif toute notre
vie durant
-A Monsieur Gilles BERGERON pour toute l'attention qu'il a
accordé pour l'écoute et les
conseils précieux prodigués, tout son
savoir à mon service, le temps nécessaire
-A tous les étudiants de la XIV eme promotion de
l'Université Senghor qui ont fait preuve de valeur interculturelle
partagée durant ce temps.
-Enfin je remercie mes parents, ma famille, mes amis mes
intimes et tous ceux qui me connaissent, ainsi que tous ceux qui ont
contribué de près ou de loin à réalisation de ce
travail.
Dédicace
A mon fils Karel
A ma chère soeur Marie-pauline
Résumé
Les projets d'infrastructure jouent un rôle important
dans le développement économique et l'amélioration du
bien-être des citoyens au Cameroun. Il est important d'améliorer
la performance dans la gestion de ces projets. Le suivi/l'évaluation des
projets est un des moyens privilégiés à mettre en oeuvre
pour atteindre cet objectif. C'est pour cette raison que nous avons en avons
fait le sujet de notre mémoire. La question qui guide notre
démarche est la suivante : comment améliorer le
dispositif de suivi-évaluation des projets d'infrastructure au Cameroun
pour améliorer la performance de la gestion de ces projets ?
Nous souhaitons apporter une meilleure compréhension de la
place du suivi/évaluation dans la performance des projets
d'infrastructure; faire une analyse des forces et faiblesses du système
de suivi/évaluation au Cameroun et présenter des propositions
pour l'améliorer.
Dans une première partie de notre travail, nous avons
présenté notre problématique qui explique le lien entre le
suivi/évaluation et la performance de même que les indicateurs
pour en faire l'analyse. La revue de la littérature fait l'objet de la
deuxième partie. Elle aide à mieux comprendre les concepts de
suivi1évaluation et de performance de même que chacun des
indicateurs utilisés pour faire une analyse de la situation au
Cameroun.
Notre démarche de recherche se retrouve dans la
troisième partie. Elle repose sur une analyse des documents disponibles,
des observations sur le terrain et un questionnaire à un groupe de 24
répondants qui exercent des fonctions diversifiées dans la
gestion des projets d'infrastructures au Cameroun. L'analyse de la situation au
Cameroun et les recommandations pour l'améliorer se retrouvent dans la
quatrième partie. Nous avons d'abord présenté notre
analyse de la performance dans la gestion des projets. Les réponses
à nos questionnaires indiquent d'abord que, selon nos répondants,
la performance dans la gestion des projets est faible tant en utilisant les
indicateurs de pertinence, d'efficacité et d'efficience que des
inducteurs de respect des échéanciers, respect des coûts et
de la qualité. Les réponses varient selon les répondants
et les questions posées, mais le portrait d'ensemble indique que des
efforts sont nécessaires pour améliorer la performance dans la
gestion des projets d'infrastructure. Pour l'analyse du
suivi/évaluation, nous avons d'abord présenté le cadre
organisationnel au Cameroun et les problèmes rencontrés dans les
démarches opérationnelles. Le cadre organisationnel nous est
apparu approprié, mais de nombreux problèmes de fonctionnement
ont été identifiés. Nous avons ensuite
présenté les résultats de notre questionnaire sur
l'implication des acteurs dans le suivi/évaluation. Nous avons
constaté qu'ils ont une faible compréhension de l'utilité
du suivi/évaluation ; que les dirigeants y accordent un
degré relativement faible d'importance ; que la connaissance des
méthodes et outils de suivi/évaluation est insuffisante ;
que le taux d'utilisation des principaux outils est faible. Nos principales
hypothèses sur les facteurs qui nuisent à la mise en place d'un
processus de suivi/évaluation performant ont été
vérifiées. Suite à cette analyse, nous avons fait des
propositions pour améliorer le fonctionnement du système de
suivi/évaluation au Cameroun et pour améliorer la contribution
des acteurs à ces activités.
Malgré des moyens limités, nous espérons
avoir apporté une contribution à l'amélioration du
suivi/évaluation dans les projets d'infrastructure au Cameroun et par
conséquent à l'amélioration de la performance dans la
gestion de ces projets.
Mot-clefs
Investissement ; infrastructure, performance,
suivi-évaluation
Abstract
Infrastructural projects have an important role to play on the
improvement of economic development, and the Cameroonian citizen's well-being.
It is important to improve the performance in the management of those projects.
The monitoring/evaluation is one of privileged means to reach that goal, that
is the reason why we choose it as the study's subject.
The question that guides this research is: how can
we improve the infrastructural project's monitoring/evaluation process in
Cameroon, in other to improve the performance in projects
management? The research aims to bring the better understanding
of the monitoring/evaluation's process in infrastructural project's
performance, carry out an analysis on strengths and weaknesses of the
monitoring/evaluation process in Cameroon, and make suggestions for its
improvement.
The first part of the study presents the problematic that
explains the link between monitoring/evaluation and performance, same as
indicators that help in the analysis.
The second part is made of literature review. It helps to the
better understanding of monitoring/evaluation and performance concepts, same as
each indicator used, in other to analyse the situation in Cameroon.
The third part presents the research's method, based on
available document's analysis, field's observation and a survey of 24
responding, with diverse functions on infrastructural project's management in
Cameroon.
The forth part is made of the situation's analysis in
Cameroon, and recommendations. We first presented the analysis of performance
in project's management. Survey's results showed, according to responding,
that there is the lack of performance in project's management, using
pertinence, effectiveness and efficiency indicators, as well as informers of
time schedule's, cost and quality management. Answers depend on responders and
questions types, but the global aspect shows that efforts are still necessary
to improve the performance in infrastructural project's management.
For the monitoring/evaluation analysis, we first presented the
organisational framework in Cameroon, and problems met in operational gait. The
operational framework seemed suitable, but we identified many functioning
problems.
We then presented results of the survey, about the
stakeholder's implication in the monitoring/evaluation process. Leaders do not
attach much importance on it, and the knowledge of monitoring/evaluation
methods still inadequate, as well as the use rate of main tools, that is still
weak. Our main hypothesis on facts that influence the implementation of the
performing monitoring/evaluation process came true. Following that analysis, we
made propositions for the improvement of the functioning system of
monitoring/evaluation in Cameroon, in other to improve stakeholder's
implication on those activities.
Despite the lack of means, we hope having brought out a little
contribution to the improvement of monitoring/evaluation on infrastructural
projects in Cameroon, and consequently, to the improvement of project's
management's performance.
Key-words
Investment, infrastructure, performance,
monitoring-evaluation
Liste des acronymes et abréviations
utilisés
DSCE : Document de stratégie
pour la croissance et l'emploi
FMI : Fonds monétaire
international
DSRP : Document de stratégie
pur la réduction et la pauvreté
VRD : Voirie de réseau
divers
OCDE : Organisation pour la
Coopération et le Développement
CAD : Comite d'Aide au
Développement
PGES : Plan de Gestion
Environnemental et Social
ONG: Organisation Non
Gouvernementale
PNUD: Programme des Nations Unies pour le
Développement
BAD: Banque Africaine de
Développement
BM: Banque Mondiale
MINTP: Ministre des Travaux
Publics
MINEE : Ministre de l'Eau et de
l'Energie
MINT : Ministère des
Transports
MINPOSTEL: Ministère des Postes
et Télécommunications
MINHDU: Ministère de l'Habitat de
et Développement Urbain
MINDAF: Ministère du Domaine et
des Affaires Foncières
BTP: Bâtiment des Travaux
Publics
PDSE: Plan de Développement
à long terme du Secteur Electrique
API : Agence de Promotion De
L'investissement
SNI : Société
Nationale de l'Investissement
CCTP : Cahier des Clauses Techniques
Particulières
CCAP : Cahier des Clauses
Administratives Particulières
Liste des
tableaux
Tableau 1: Différence et
complémentarité entre le suivi et l'évaluation
21
Tableau 2 : Récapitulatif de
l'échantillon
31
Tableau 3: la performance sur le volet
financier
36
Tableau 4:Appréciation des inducteurs
36
Tableau 5: connaissance sur la qualité des
infrastructures par les acteurs
37
Tableau 6: Degré de connaissance des outils de
suivi
37
Tableau 7: présentation des outils
d'évaluation aux acteurs
38
Tableau 8: Présentation des types
d'évaluations pratiquées par les acteurs
38
Tableau 9: de synthèse des résultats
obtenus
41
Liste des figures
Figure 1 : budget d'investissement au Cameroun
3
Figure 2: répartition du budget par
domaine de l'infrastructure
4
Figure 3: Qualité de réalisation des
infrastructures
4
Figure 4: triangle de la performance
23
Figure 5: triangle des inducteurs
25
Figure 6 : Degré d'importance du
suivi-évaluation
40
Table des matières
Remerciements
i
Dédicace
ii
Résumé
iii
Mot-clefs
iv
Abstract
v
Key-words
v
Liste des acronymes et abréviations
utilisés
vi
Liste des tableaux
vii
Liste des figures
viii
INTRODUCTION
1
1 PROBLEMATIQUE DE LA PRATIQUE DU SUIVI EVALUATION
DANS LA MISE EN OEUVRE DES PROJETS D'INFRASTRUCTURE AU CAMEROUN
3
1.1 La problématique du suivi évaluation
dans les projets d'infrastructure
3
1.2 La question de recherche
4
1.3 Les objectifs de la recherche
5
1.4 Les résultats attendus
5
1.5 Les Intérêts de la recherche
5
2 CONNAISSANCES THEORIQUES ET ENJEUX DE LA MISE EN
OEUVRE DU SUIVI-EVALUATION
7
2.1 Les notions de projets, de cycle de vie du projet
et de programme
7
2.2 Les notions de suivi et d'évaluation et les
problèmes rencontrés
9
2.3 Enjeux du suivi-évaluation
14
2.3.1 Pourquoi faire du suivi-évaluation ?
14
2.3.2 La place du S&E au cours d'un
projet/programmes
15
2.3.3 Instruments du suivi-évaluation
16
2.3.4 Suivi-évaluation
axé sur les résultats
18
2.4 La Performance des projets
18
2.4.1 La notion de performance
18
2.4.2 Comment mesurer la performance dans les projets
d'infrastructure
19
3 DEMARCHE METHODOLOGIQUE
24
3.1 Type d'étude
24
3.2 Identification des variables
25
3.2.1 Collecte des données
26
3.2.2 Choix des instruments de collecte des
données
26
3.2.3 Echantillon
26
3.3 Traitement et analyse des données
28
3.4 Présentation de la zone d'étude et
du cadre organisationnel du projet
28
3.4.1 Notre zone d'étude
28
3.4.2 Le cadre de suivi et d'évaluation des
projets au Cameroun
28
3.5 Les difficultés rencontrées et
limites de la recherche
30
3.6.1 Difficultés rencontrées
30
3.6.2 Limites de l'étude
30
4 PRESENTATION DES RESULTATS DE LA RECHERCHE ET DES
RECOMANDATIONS
31
4.1 La mesure de la performance dans les projets
d'infrastructure au Cameroun
31
4.1.1 Mesure par les indicateurs
31
4.1.2 Mesure par les inducteurs
32
4.2 Diagnostic du dispositif du
suivi-évaluation des projets au Cameroun
32
4.2.1 Cadre organisationnel et fonctionnel du
suivi-évaluation au Cameroun
32
4.2.2 Difficultés de Fonctionnalité du
suivi-évaluation
34
4.3 La place des acteurs dans la mise en oeuvre du
suivi-évaluation dans les projets d'infrastructure.
36
4.3.1 Compréhension de l'utilité du
suivi-évaluation
36
4.3.2 Importance du suivi/évaluation
37
4.3.3 Connaissance des méthodes et outils de
suivi-évaluation
38
4.3.4 Utilisation des méthodes et outils de
suivi-évaluation
38
4.4 Vérification des hypothèses
40
4.5 Recommandations et propositions d'actions
41
Conclusion
43
Références
bibliographiques
44
Annexes
47
1 INTRODUCTION
La reprise de la croissance en
Afrique passe par l'accroissement, non seulement, des investissements dans
l'infrastructure visant à interconnecter les réseaux nationaux et
régionaux d'approvisionnement en eau, de transport, d'énergie, de
télécommunications et autres, sur tout le continent, mais aussi
par des investissements pour la réalisation des Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD)1(*).
Premier objectif des OMD, la lutte contre la pauvreté a
été définie comme axe prioritaire par le gouvernement du
Cameroun. Dans le contexte économique actuel pour l'émergence de
l'Afrique, ce gouvernement fait face à des défis majeurs en
matière d'infrastructure qui se révèlent être une
dimension centrale dans la mise en oeuvre des politiques publiques pour une
amélioration importante des conditions de vie des populations. La banque
africaine de développement soulignait dans un de ses rapports que l'un
des défis et contraintes auxquels est confronté le Cameroun,
c'est de parvenir à une croissance économique forte, durable et
dont les fruits sont équitablement répartis au sein de la
population pour faire reculer la pauvreté2(*). D'après le Professeur Amartya Sen3(*), la pauvreté peut
s'expliquer par l'absence d'accès à une infrastructure de base
permettant d'obtenir une scolarisation, d'obtenir des soins de santé ou
de vendre des produits sur le marché. De plus, l'absence
d'infrastructure d'eau potable expose les populations aux maladies hydriques et
le manque de services d'assainissement adéquats favorise la transmission
rapide des maladies4(*).
Après vingt ans d'ajustement structurel, marqués
par une dégradation des infrastructures, le gouvernement camerounais
s'est investi à améliorer cette offre compte tenue de la relance
économique avec l'atteinte de l'initiative PPTE (pays pauvres
très endettés), période durant laquelle son potentiel
économique a été revalorisé par une forte
mobilisation des fonds par le budget public, les investisseurs étrangers
et les partenaires privés. Plusieurs projets d'infrastructures ont
été réalisés aussi bien dans le domaine
économique que social, mais avec des problèmes de qualité.
Par ailleurs, le rapport de la Banque mondiale (2006) montrait
que le suivi-évaluation joue un rôle important pour
améliorer la qualité des projets. Dans ce contexte, la
nécessité d'une approche axée sur le
suivi/évaluation s'impose pour améliorer la qualité et la
performance de la gestion des projets d'infrastructures au Cameroun. C'est
pourquoi, le gouvernement a mis en place, suite au décret N°
2013/7987 du 13 septembre 2013, des Comités de Suivi de
l'Exécution Physico-financière des différents projets
d'infrastructure, ceci afin de veiller à la réalisation de
celles-ci et de garantir non seulement leur réalisation effective mais
aussi leur qualité.
L'intérêt de notre étude est donc de
contribuer à améliorer la performance dans la gestion des projets
d'infrastructure par une amélioration du processus de
suivi/évaluation.
Le premier chapitre « problématique de la
pratique du suivi évaluation dans la mise en oeuvre des projets
d'infrastructure au Cameroun » présente la description
générale du sujet et son importance puis pose la
problématique du suivi évaluation dans les infrastructures au
Cameroun et définit la question de recherche, la synthèse des
données et les résultats attendus.
Le deuxième Chapitre «Connaissances
théoriques et enjeux de la mise en oeuvre du
suivi-évaluation » fait une synthèse les connaissances
théoriques utilisées pour la réalisation de ce
mémoire.
Le troisième chapitre « démarche
méthodologique » présente la démarche
adoptée, les outils utilisés pour la collecte et le traitement
des données, ainsi que la zone d'étude.
Le dernier chapitre « Présentation des
résultats de la recherche et des recommandations » effectue
une analyse descriptive des résultats de notre recherche, en donne une
interprétation en lien avec notre question de recherche et
présente nos recommandations.
Notre conclusion résume les apports de notre
étude pour améliorer le suivi évaluation et la performance
dans la gestion des projets d'infrastructures au Cameroun. Elle fait
également le point sur ses limites et perspectives d'avenir.
2
PROBLEMATIQUE DE LA PRATIQUE DU SUIVI EVALUATION DANS LA MISE EN OEUVRE DES
PROJETS D'INFRASTRUCTURE AU CAMEROUN
Cette partie de notre mémoire présente la
problématique du suivi évaluation dans les projets
d'infrastructure au Cameroun, les objectifs de la recherche, la question de
recherche, les résultats attendus et l'intérêt de cette
recherche
2.1
La problématique du suivi évaluation dans les projets
d'infrastructure
Le suivi et l'évaluation des projets a pris une
importance grandissante au cours des dernières années tant dans
les pays développés que dans les pays en développement.
Divers groupes de formation et de recherche ont
été mis en place au niveau national et international pour
développer des compétences nouvelles. Parmi les groupes les plus
importants au niveau international, on retrouve UNEG (United Nations
Évaluation Group), IOCE (organisation internationale de
coopération en évaluation), EvalPartner, le mouvement national
pour renforcer les capacités nationales d'évaluation.
L'année 2015 a été déclarée l'année
de l'évaluation à la troisième Conférence
internationale sur les capacités nationales d'évaluation
organisée à Sao Paulo, au Brésil, du 23 septembre au 2
octobre 2013.
Plusieurs facteurs expliquent que les pays souhaitent mettre
en place des processus de suivi évaluation plus performants.
L'utilisation anarchique des crédits accordés aux pays en
développement, le non respect des engagements, la faible qualité
des résultats produits ont amené certains bailleurs à
suspendre ou revoir leur aide. Les systèmes de gestion classiques
n'aidaient pas véritablement à suivre l'évolution des
projets mis en oeuvre. Bon nombre de ces projets n'ont pas eu à terme
l'impact souhaité ; leurs objectifs n'ont jamais été
atteints malgré l'importance des ressources octroyées pour leur
exécution. Les principales raisons de ces échecs résident
dans le fait que l'administration interne de ces projets ne disposait pas de
procédures systématiques d'évaluation. Lorsque des
questions étaient posées sur l'impact de certaines
activités spécifiques, les rapports présentés
étaient plutôt un résumé d'impressions
générales qu'une analyse systématique et approfondie.
Plusieurs études consacrées au Suivi Evaluation ont montré
que seul un petit nombre de projets de développement sont dotés
de système de Suivi Evaluation efficace et répondant aux normes
requises.
Une majorité d'acteurs du développement sont
convaincus que le succès des interventions dans le développement
repose sur la capacité de mener des évaluations crédibles
et de les utiliser dans la prise de décision. Le Suivi Evaluation fait
appel à des compétences, des outils et des techniques ; il
fait partie de la planification de toutes les phases d'un projet. Il joue un
rôle particulièrement important dans les projets
d'infrastructure :
- il permet aux différents acteurs de suivre
l'avancement des travaux et le respect des conditions d'exécution
conformément aux programmations ;
- il permet aux autorités responsables, tant au niveau
des orientations et du pilotage de la mise en oeuvre des projets
d'infrastructure qu'à celui des différentes composantes et
paliers d'exécution, de disposer régulièrement
d'éléments voir d'information pour guider leurs actions et
orienter leurs efforts vers l'amélioration de la gestion du
processus ;
- il joue un rôle important, eu égard aux
engagements mutuels passés entre les pays bénéficiaires et
les partenaires du développement.
Le suivi et l'évaluation des activités d'un
projet d'infrastructure sont essentiels pour juger de la progression
réalisée en direction des objectifs et des résultats. En
ce qui concerne le suivi, il est bien plus qu'une simple collecte
d'informations ; il est également un outil de gestion des projets.
Quant à l'évaluation, qui est une forme d'appréciation
systématique des résultats, elle permet de mesurer l'atteinte des
objectifs. Suivi et évaluation sont donc des outils pour identifier les
points forts et faibles de la réalisation d'un projet et prendre les
décisions appropriées. Ils sont des outils qui peuvent contribuer
à améliorer la performance de la gestion des projets.
Conscient des problèmes rencontrés dans la
réalisation de ses projets d'infrastructure et aussi de l'importance du
suivi évaluation pour améliorer sa performance dans ce domaine,
le gouvernement du Cameroun a mis en place un comité du suivi physico
financier en charge du suivi des projets par un décret5(*). Cette structure a pour mission
d'informer et de prendre certaines décisions relatives au suivi d'un
projet, et aussi de relever la qualité des infrastructure
réalisées, par la mise à jour du fichier sur l'état
des infrastructures financées par le gouvernement camerounais Même
si cette structure est relativement récente, il nous est apparu
important de faire l'analyse de sa contribution à la mise en place d'un
système de suivi évaluation efficient et efficace pour les
projets d'infrastructures au Cameroun. Notre étude portera sur son cadre
organisationnel, son mode de fonctionnement, les moyens humains et financiers
dont elle dispose, ses forces et faiblesses. Dans la mesure du possible, nous
ferons des recommandations pour améliorer son fonctionnement. Une autre
partie de notre étude portera sur les outils qui sont utilisés
par les gestionnaires de projet et qui sont en mesure d'en améliorer la
performance
2.2 La question de recherche
La question de recherche qui découle de la
problématique que nous venons de décrire est la suivante :
comment améliorer le dispositif de suivi-évaluation
des projets d'infrastructure au Cameroun pour améliorer la performance
de la gestion de ces projets? Cette question centrale suscite
deux questions secondaires.
Ø La première question fait
référence à la pertinence du cadre organisationnel qui a
été mis en place et au respect des procédures en se
demandant si la mise en oeuvre du suivi-évaluation respecte les
règles qui ont été établies.
Ø La seconde porte sur les causes qui rendent ce
fonctionnement inefficace.
Trois hypothèses guideront notre démarche de
recherche :
Hypothèse (H1) -le manque de connaissance limite
l'utilisation des outils appropriés ;
Hypothèse (H2) - le dispositif organisationnel et
fonctionnel limite la mise en oeuvre adéquate des activités de
suivi-évaluation ;
Hypothèse (H3)- une mauvaise exécution des
activités planifiées dans le suivi-évaluation rend
inefficace le processus.
2.3 Les objectifs de la recherche
L'objectif général de cette étude est de
contribuer à l'amélioration de la performance dans la gestion des
projets d'infrastructure au Cameroun par l'amélioration du processus de
suivi évaluation dans ce secteur d'activité. Les objectifs
spécifiques sont d'analyser le cadre organisationnel mis en place au
Cameroun et son fonctionnement et de faire des propositions pour une plus
grande efficacité et efficience ; d'analyser les techniques et
outils de suivi-évaluation qui sont utilisés de façon
à renforcer les connaissances et la capacité des utilisateurs.
2.4 Les résultats attendus
Les résultats attendus de notre travail sont :
Ø Une analyse et meilleure compréhension du
suivi-évaluation dans les projets d'infrastructure ;
Ø une identification des points forts et des points
faibles ;
Ø une analyse des causes des problèmes ;
Ø des propositions pour améliorer le sujet sur
le suivi-évaluation
Ces résultats permettront d'améliorer la
performance dans la gestion des projets d'infrastructures au Cameroun qui
constituent un levier très important pour le développement du
pays.
2.5 Les
Intérêts de la recherche
Mener une étude pour l'amélioration du suivi
évaluation dans les projets d'infrastructure au Cameroun répond
à des intérêts multiples :
Sur le plan académique: la recherche
répond tout d'abord à une exigence académique ; elle
permet d'expérimenter une méthodologie de recherche et de
développer la capacité d'analyse de l'étudiant ;
Sur le plan pratique et professionnel : elle
permet à l'étudiant de se doter des outils et techniques sur le
suivi-évaluation pour une meilleur gestion des infrastructures ;
Sur le plan socio-économique, cette
étude permettra d'abord d'améliorer le processus de suivi
évaluation dans les projets d'infrastructure au Cameroun, et par
conséquent d'améliorer la performance dans la gestion de ces
projets et leur contribution au développement du pays et du
bien-être des citoyens.
De ce chapitre nous retiendrons que sur le plan international,
la question du suivi-évaluation prend une importance grandissante et
que le gouvernement du Cameroun en a fait le fer de lance pour
l'amélioration de son système de gestion des projets
d'infrastructures. Des améliorations sont possibles et souhaitables et
notre mémoire cherche à y contribuer.. Pour mener à bien
notre travail, nous allons d'abord faire appel à une revue de la
littérature.
3 CONNAISSANCES THEORIQUES ET ENJEUX DE LA MISE EN OEUVRE DU
SUIVI-EVALUATION
Le présent chapitre cherche à définir les
principaux concepts et outils qui seront nécessaires à la
réalisation de notre recherche. Comme notre recherche porte sur le suivi
/évaluation de l'ensemble des projets d'infrastructure, nous
définirons d'abord ce qu'est un projet et un programme. Nous
chercherons par la suite à mieux définir les notions de suivi et
d'évaluation ; les outils utilisés dans le suivi
évaluation des projets d'infrastructures et les moyens à mettre
en oeuvre pour un suivi/évaluation réussi. Nous nous
intéresserons enfin à la performance des projets et aux
indicateurs et inducteurs de cette performance.
3.1 Les notions de
projets, de cycle de vie du projet et de programme
Ø Projet
Selon le groupe canadien MDS (2008), un projet est un ensemble
d'activités interdépendantes menant à la
réalisation d'un produit ou d'un produit extrant tangible ou intangible.
Pour Jolivet (2003), le mot projet a deux
sens différents : le chemin (l'action de projeter = jeter en avant)
et le point d'arrivé (l'objet du projet, par exemple, le produit).
Le chemin : Un chemin se définit comme une
démarche spécifique, qui permet de structurer par étapes
successives une réalité à venir incertaine.
L'objet : Un projet c'est un investissement
(matériel et/ou immatériel) destiné à créer
plus de valeur pour l'entreprise, le client, les acteurs projets et autres
parties prenantes, tant sur le plan économique, technique que humain.
Le guide de l'analyse coût-avantages (fonds
structurels-FEDER, Fonds de cohésion et ISPA) des projets
d'investissement (2003), considère le projet comme :
« activité d'investissement pour laquelle des ressources sont
dépensées (les coûts) en vue de créer des actifs
permettant de produire des avantages durant une période de temps
prolongée, et possédant logiquement une unité de
programmation, de financement et de mise en oeuvre. Un projet constitue donc
une activité définie, avec un point de départ et un point
d'arrivée spécifiques, visant à atteindre un objectif
précis. On peut également l'envisager comme le plus petit
élément opérationnel préparé et mis en
oeuvre comme entité distincte dans un plan ou programme national. Un
projet peut produire des avantages pouvant être évalués en
termes monétaires ou il peut produire des avantages
intangibles ».
Pour LEGROS. A (2011), la notion de projet,
quant à elle, bénéficie d'une pluralité d'approches
qui se distinguent les unes des autres en fonction des points de vue à
partir desquels elle est appréhendée. Ainsi, dans le cadre de
notre mémoire, l'accent sera fondamentalement mis sur les
définitions prises en compte par les spécialistes de la gestion
des projets. En effet, dans le jargon de la science de gestion des projets, le
projet est considéré comme « une entreprise temporaire
décidée en vue de produire un résultat unique, soit un
produit, soit un service, dans un délai et avec des ressources
limitées ». Loin d'être une fin en soi, le projet est donc un
moyen pour réaliser efficacement un changement permettant à un
demandeur (personne physique ou morale), d'atteindre des objectifs
prédéterminés. Le changement souhaité, raison
d'être du projet provient, généralement d'une situation
d'insatisfaction à corriger ou du désir de saisir une
opportunité attrayante d'affaires. Tout projet vise donc
nécessairement soit à résoudre un problème, soit
à satisfaire un besoin, soit à concrétiser une politique
pour atteindre des objectifs précis formulés par des personnes
privées ou publiques. Le projet se caractérise par son
unicité, sa durée limitée, la multiplicité des
personnes qui interviennent dans son exécution et par l'exigence de
respect des contraintes de performance, de qualité, de coûts et de
temps.
Ø Cycle du projet
Un projet se réalise en plusieurs phases qui
constituent le cycle du projet. Même si le nombre de phases varient
selon les contextes et les auteurs, il est généralement admis
qu'un projet comporte cinq phases : l'identification, le design, la
validation, la mise en oeuvre et l'évaluation.
1-L'identification : c'est l'analyse des problèmes
et des besoins auxquels un projet cherche à répondre Il s'agit de
réaliser un diagnostic de la situation en vue de formuler des solutions
qui seront organisées sous la forme de projet.
2-Le design : il s'agit de préciser la
finalité, les objectifs, les indicateurs, les activités, les
moyens, le budget et l'échéancier de travail. Plus le design
d'un projet est précis, plus le suivi/évaluation est facile
à faire.
3-La validation : elle est l'étude de
faisabilité du projet. Elle permet de valider la faisabilité
financière, technique, sociale et environnementale d'un projet. Elle
permet également de déterminer les priorités entre
plusieurs projets.
4-La mise en oeuvre : elle est la mobilisation des
ressources et la réalisation des activités en vue d'atteindre les
objectifs et la finalité du projet Le suivi permet de mesurer de
façon continue les écarts entre ce qui est prévu et ce
qui est fait ; il permet d'apporter des améliorations à la
mise en oeuvre du projet et aussi , à l'occasion à mieux
préciser ou revoir le design du projet.
5- L'évaluation : L'évaluation porte sur
l'appréciation globale du projet soit son efficience, sa capacité
de bien utiliser les ressources dans sa mise en oeuvre , et son
efficacité, sa capacité d'atteindre les objectifs et la
finalité visée. L'évaluation se fait au début du
projet ; elle peut se faire dans le cadre d'un projet, compte tenu de son
importance ou encore des problèmes rencontrés ; elle se fait
à la fin du projet ou quelques années plus tard selon les
objectifs recherchés.
Ø Programme
Le guide de l'analyse coûts-avantages (Fonds
structurels-FEDER, Fonds de cohésion et ISPA) des projets
d'investissement (2003), décrit le programme en ces
termes : « série coordonnée de projets
différents dont le cadre politique, l'objectif, le budget et les
délais sont clairement définis ».
Selon le groupe canadien MDS (2008), un programme est un
ensemble de projets dont les buts convergent vers un objectif global commun.
L'analyse du suivi/évaluation d'un programme demande de
porter une attention particulière au cadre organisationnel du programme
et à la stratégie de suivi/organisation qui est planifiée
dans le cadre du programme.
Comme notre recherche porte sur l'ensemble des projets
d'infrastructure, on fera référence aux projets et au programme
d'infrastructures.
3.2 Les
notions de suivi et d'évaluation et les problèmes
rencontrés
Bien que les termes « suivi et
évaluation » sont souvent utilisés ensemble, et qu'ils
sont complémentaires, le suivi et l'évaluation sont deux
réalités différentes avec des objectifs et des moyens
différents
Ø Notion de suivi d'un projet
Pour HODONOU et al (2003),
« le suivi est une appréciation continue de la mise en oeuvre d'un
programme/projet par rapport au calendrier d'exécution et de
l'utilisation des intrants, des infrastructures et des services par les
bénéficiaires du projet. »... Cette définition a le
mérite de donner une définition du suivi qui tient compte de
l'efficience dans la réalisation des activités prévues et
des impacts sur les bénéficiaires.
Ainsi donc CLARCK (1995) distingue quant
à lui deux principaux types de suivi :
- le suivi de processus : il mesure les moyens par lesquels
les objectifs sont atteints, ceci inclut l'utilisation des données
saisies, l'information sur les progrès des activités et la
façon dont les activités sont menées ;
- le suivi d'impact : il examine l'impact des activités
du projet sur les objectifs.
Il estime pour sa part, que le suivi devra être une part
entière du processus de gestion de tout projet. Pour cela, des
ressources financières suffisantes devront être affectées
au suivi des activités, de même qu'à la formation, au
soutien et à la supervision du système de suivi.
Par ailleurs ARNOULD et RENAUD (2008),
soulignent que le suivi de projet consiste entre autre à faire le point
des tâches afin de s'assurer de la cohérence entre les dates
prévues par le planning et les dates réelles de
réalisation. Et dans ce cadre, on utilise généralement un
outil visuel et compréhensible pour tous, appelé diagramme de
Gantt qui permet de visualiser les avancements du projet à une date
donnée et de préciser si une tâche a commencé, en
avance ou en retard puis sépare ce qui devrait être fait de ce qui
reste à faire. Les tâches terminées étant
positionnées entre les dates réelles de début et de fin
tandis que les tâches en cours sont positionnées à partir
de leurs dates réelles de début et leurs dates prévisibles
de fin.
Pour le PNUD (2008), « le suivi est un processus
itératif de collecte et d'analyse d'informations pour mesurer les
progrès d'un projet au regard des résultats attendus. Il fournit
donc aux gestionnaires un retour d'informations régulier qui peut aider
à déterminer si l'avancement du projet est conforme à la
programmation ».
Ces définitions insistent sur la collecte, le
traitement et l'analyse de l'information par le système de suivi mais,
ne disent rien sur l'utilisation de cette information dans la prise de
décision, ainsi que sa contribution à l'amélioration du
management du projet en cours de réalisation ou des projets à
venir.
La définition de Casley et Kumar (1987) assimile le
suivi à une estimation continue du fonctionnement des
éléments du projet dans le contexte de calendriers
d'exécution et de l'emploi des apports par les populations visées
en fonction des prévisions établies au moment de la conception.
C'est une activité interne du projet, un élément essentiel
d'une bonne gestion qui, par conséquent, fait partie intégrante
de la gestion quotidienne. Cette définition traduit avec une plus grande
clarté notre conception du suivi car elle le met au centre de
l'activité du projet, avec une dynamique qui inclut la prise en compte
des populations visées.
Le suivi fournit l'information qui permet de prendre les
bonnes décisions dans la gestion d'un projet ou programme. Il aide
à ajuster, faire de nouveaux développements et à faire
tous les changements nécessaires dans le plan et le budget. Il vise
à détecter les problèmes qui pourraient entacher la bonne
réalisation des Projets et Programmes et de prendre à temps des
décisions qui s'imposent pour la réalisation des Projets et
Programmes et de prendre à temps des décisions qui s'imposent
pour apporter des corrections. Autrement, il est entrepris une fois que le
programme a démarré et se poursuit tout au long de la
période d'exécution du programme comme le montre la figure
ci-dessous. Il est parfois dénommé
« évaluation du processus », évaluation
des performances » ou « évaluation
formative ».
Figure 1: Illustration du
suivi d'un programme
Source, (OCDE, 2002).
Ø L'évaluation :
Le terme évaluation est utilisé dans la
littérature spécialisée et dans la pratique, à des
niveaux et sous des angles différents. D'après le glossaire de la
DDC/OCDE, le concept évaluation équivaut à
l'appréciation systématique et objective d'un projet, de sa
conception à sa mise en oeuvre jusqu'aux résultats. Une
évaluation vise à apprécier la pertinence, la
réalisation des objectifs de développement, l'efficacité,
l'impact et la durabilité d'un projet. L'évaluation est une
activité périodique qui consiste à mener des
investigations approfondies sur l'état de la mise en oeuvre du
projet/programme pour apprécier le niveau de réalisation des
résultats et des objectifs OUEDRAOGO et al (2009). Elle
signifie l'analyse des informations recueillies au cours du processus du suivi
et leur appréciation au regard des objectifs poursuivis.
L'évaluation est l'examen périodique, de la performance et du
succès en cours ou achevé d'un projet/programme/plan.
Quant au CAD, il décrit l'évaluation comme une
«Appréciation systématique et objective d'un projet, d'un
programme ou d'une politique, en cours ou terminé, de sa conception, de
sa mise en oeuvre et de ses résultats. » L'évaluation
offre essentiellement la possibilité de découvrir ce qui marche
bien ou non et ce qu'il faut améliorer. Elle est l'occasion de faire
preuve d'honnêteté et d'objectivité en présentant
des résultats valables, équilibrés et exacts se fondant
sur des faits concrets.
L'évaluation doit donc fournir des informations
factuelles qui soient crédibles, fiables et utiles. Les constats,
recommandations et enseignements d'une évaluation doivent être
utilisés pour informer les processus décisionnels
subséquents concernant le programme évalué tel
qu'indiqué dans la figure ci-dessous
Figure 2: illustration de
l'impact d'un programme
Source, (OCDE, 2002).
Les analystes des projets, mettent souvent l'accent sur quatre
types d'évaluation qui sont :
Ø évaluation ex ante :
évaluation préalable effectuée en vue de la
décision de financement. Elle sert à concevoir le projet de la
manière la plus cohérente et pertinente possible, fournit la base
nécessaire pour la surveillance et les évaluations
ultérieures et permet de s'assurer, dans toute la mesure du possible,
que les objectifs sont qualifiés;
Ø évaluation ex post :
évaluation effectuée un certain temps après la
réalisation du projet. Elle a pour objet de vérifier l'impact
effectif par comparaison avec les objectifs globaux initiaux.
Ø évaluation finale :
évaluation effectuée immédiatement après
la réalisation du projet. Elle sert à établir si, et dans
quelle mesure, les résultats attendus ont été atteints et
quels ont été les facteurs de succès ou d'échec;
Ø évaluation in itinere
(évaluation chemin faisant) : évaluation
effectuée de manière concomitante à la réalisation
du projet en vue de permettre une éventuelle réorientation. Elle
concerne principalement les premières réalisations et premiers
résultats permettant un jugement initial sur la qualité de la
mise en oeuvre.
L'évaluation est également une
appréciation systématique et objective d'un projet, d'un
programme ou d'une politique, en cours ou terminé, de sa conception, de
sa mise en oeuvre et de ses résultats. Son but est de déterminer
la pertinence et l'accomplissement des objectifs, l'efficience en
matière d'atteinte des résultats, l'efficacité, l'impact
et la durabilité.
Ø Le Suivi-Evaluation
La plupart des structures en charge de la gestion des
infrastructures font diverses activités de suivi-évaluation
(S&E). L'importance de ces activités peut être très
variable. Très souvent, ce que l'on appelle S&E est composé
principalement de suivi et des comptes rendus, même si certaines
organisations s'impliquent de plus en plus dans toute une gamme
d'activités d'évaluation, examinant divers aspects de leur
performance.
Pour ADIAMBIOKOU J. (2007), « le
suivi-évaluation est considéré comme un flux continu
d'informations, une courroie de transmission d'informations en rapport avec les
objectifs du projet et ses actions, un outil interne d'aide à la prise
de décision à mettre à la disposition de chacun des
responsables du projet ». Il doit permettre à l'équipe du
projet de répondre aux questions suivantes : est-ce que tout se
déroule comme prévu (suivi et exécution) et quel
changement a-t-il induit dans la zone ? Le suivi-évaluation doit
répondre aux préoccupations suivantes :
- informer à temps les responsables du projet des
anomalies ou distorsions survenues au cours de l'exécution des
activités du projet et pour des décisions de correction ou de
modification à prendre ;
- rendre compte des réalisations des projets à
travers ses composantes ;
- apprécier les effets et impacts induits par le projet
en rapport avec les réalisations du projet.
Le suivi et l'évaluation sont différents mais
ils sont étroitement liés. Ils sont d'importance égale et
se renforcent mutuellement. En utilisant certains indicateurs, le suivi peut
fournit des données quantitatives utiles aux activités
d'évaluation.
Legros (2011) définit le suivi
évaluation comme « une analyse des écarts, ainsi que les
ajustements périodiques à envisager dans le déroulement du
programme ». Il peut être considéré comme un passage
du statique à un suivi plus actif comme processus continu
d'évaluation, de réflexion, d'étude et d'alimentation /
création des outils et d'adaptation des méthodes. Cet auteur
souligne qu'avant la mise en place du suivi-évaluation, il faut
préalablement rendre opérationnel les indicateurs de performance.
Cette opérationnalisation permet de déterminer :
- La nature des informations ;
- Les sources des informations disponibles ;
- La situation de départ ;
- La méthode et la périodicité de
collecte des données ;
- Le responsable de la collecte ;
- Les coûts des informations ;
- La durée et la viabilité des informations.
- Les problèmes rencontrés dans la mise en
oeuvre du suivi évaluation
Quelques auteurs attirent notre attention sur les
problèmes rencontrés dans la mise en oeuvre d'un bon
système de suivi/évaluation
GUENEAU. (1984) affirme que « ...la
phase de suivi au niveau des projets de développement est une phase
critique et très sensible qui conditionne la bonne exécution d'un
projet...». Selon cet auteur, bon nombre de facteurs bloquent les
projets/programmes dans la phase de suivi. Ce sont entre autres : la
concentration des responsabilités qui fait reposer le projet/programme
sur un individu, le manque de formation, etc.
NEU (2006)6(*), dans une de ses parutions écrivait que le
suivi fournit des données de base à l'évaluation,
l'efficacité de l'évaluation dépend donc du niveau de
cohérence qui se dégage du choix des indicateurs de suivi et
d'évaluation. Ces indicateurs tiennent étroitement compte des
critères évaluatifs que sont : l'efficacité, l'efficience,
la pertinence, la cohérence, la viabilité, la
reproductibilité et l'impact.
Pour JOLIVET. (2008)7(*), les dérapages et le dysfonctionnement
dans le pilotage de projet résident entre autres dans le fait que :
- l'information circule mal et reste pour certains une source
de pouvoir ;
- celui qui travaille sur le projet ne sait pas «
à quoi cela sert » l'information ou pourquoi il faut la
collecter.
La question de l'utilisation des évaluations comme
processus d'apprentissage et de changement institutionnel est au coeur des
agendas des responsables des services d'évaluation de nombreuses
institutions. En effet, trop souvent, l'évaluation est perçue
d'abord comme outil de contrôle, donc redoutée, avant d'être
vue comme un outil pour progresser. Mais l'expérience des nombreuses
missions dont le rapport, qui arrivant souvent très tard après la
fin du programme, reste sur une étagère et n'entraîne pas
vraiment de rétroaction (feedback) laisse souvent sceptique. Alors que
les priorités devraient s'articuler autour du doublet «
évaluer pour évoluer », les préoccupations tournent
autour de la question « évaluer pour contrôler » ou
« évaluer comme alibi ». Là encore, il y a
déconnexion entre les leçons et l'action. C'est pourquoi il est
apparu important de rapprocher le résultat de l'évaluation de
l'action elle-même Elle devrait fournir des informations crédibles
et utiles qui permettront d'intégrer les leçons de
l'expérience dans le processus de décision des
bénéficiaires et des bailleurs de fonds. (OCDE, 2002).
3.3 Enjeux du
suivi-évaluation
L'enjeu du suivi-évaluation dans les projets porte sur
un ensemble d'éléments qui seront analysés, ceci afin de
pouvoir déterminer son importance dans la phase de réalisation
des infrastructures.
3.3.1 Pourquoi faire du suivi-évaluation ?
D'après l'ACTES8(*) (2011), il y a quatre types de raisons pour faire du
suivi-évaluation : améliorer l'efficacité et le pilotage
du projet ; avoir une compréhension partagée du projet par tous
les acteurs (lors de sa conception et dans sa mise en oeuvre) ; rendre compte
et communiquer sur des bases objectives et analytiques (auprès des
financeurs, des partenaires, des citoyens...) ; et enfin capitaliser et
apprendre sur le projet, la façon de le mener... Si évaluation et
suivi-évaluation participent de la même logique, leurs
modalités diffèrent. Ainsi donc ces deux concepts et outils bien
définis, une différence objective mais complémentaire est
établie.
Tableau 1:
différences entre suivi et évaluation.
SUIVI
|
EVALUATION
|
- Continu ou périodique
- Objectifs du programme pris tel qu'indiqué
- On assume que les indicateurs de progrès
prédéfinis sont appropriés
- Suivi des progrès contre un petit nombre
d'indicateurs prédéfinis
- Focus sur les résultats espérés
- Méthodes quantitatives
- Données recueillies de manière
routinière
- Ne répond pas aux questions causales
- Habituellement une fonction de gestion interne
|
- Episodique, ad hoc
- Objectifs du programme sont évalués en
relation avec les objectifs de haut niveau ou le problème de
développement à résoudre
- Validité et pertinence des indicateurs
prédéfinis ouverts à la discussion
- Identifie les résultats attendus et inattendus
- Méthodes qualitatives et quantitatives
- Sources de données multiples
- Répond aux questions causales
- Souvent effectue par les évaluateurs externes et
souvent initiée par des agents externes
|
Source : IDEA International ,2009
3.3.2 La place du S&E au cours d'un projet/programmes
Pour comprendre le rôle du suivi dans un projet, il
convient de se pencher sur ses objectifs, actions, résultats et acteurs.
Il convient également de préciser que son champ sera
également fonction de ou des objets (s) (Verrière, 2002). Le
rôle du suivi est en fait d'assurer un contrôle continu et
systématique des activités et des résultats du projet par
la surveillance, la vérification et la maîtrise du processus de
mise en oeuvre tout au long de son exécution. En effet, il s'agit de
vérifier si les ressources humaines, matérielles et
financières mises en place sont bien définies,
administrées et judicieusement utilisées. Dans ce contexte,
l'objectif principal du suivi est de constater les anomalies, tirer la sonnette
d'alarme et attirer l'attention des décideurs du projet lorsqu'il y a
déviation ou dérapage par rapport aux buts initiaux et aux
incidences désirées, afin qu'ils puissent y apporter des
solutions pour un nécessaire réajustement (Casley et Kumar,
1987).
Le suivi et évaluation fait partie intégrante de
la programmation et il faut en tenir compte à tous les stades du cycle
des programmes (évaluation préliminaire, planification,
conception, mise en oeuvre et évaluation). Il ne faut pas le
considérer ou le traiter comme des activités menées en
tandem ou en parallèle au programme, mais comme une composante du
programme et il faut y songer avant de passer à l'exécution de
l'intervention.
Figure 3: cycle de vie
d'un programme-projet
3.3.3 Instruments du suivi-évaluation
Plusieurs outils et méthodes permettent
d'améliorer le suivi/évaluation des projets d'infrastructure. Il
est important de les connaître et de les utiliser.
Ø La méthode Pert
C'est une technique permettant de planifier et suivre
l'exécution d'un projet. Cet outil consiste à représenter
sous forme de graphe, un réseau de tâches dont
l'enchaînement permettra d'aboutir à l'atteinte des objectifs du
projet (Maders et Clet, 2005). C'est une méthode de pilotage qui aide le
gestionnaire du projet à prendre des décisions d'ajustement sur
les objectifs, les délais et les moyens. Il permet également de
suivre au cours du projet l'adéquation entre les prévisions et
les réalisations et éventuellement réévaluer les
besoins en termes de ressources humaines, financières et
matérielles. Mais, le Pert ne permet pas d'avoir une visibilité
sur l'évolution globale du projet, c'est là une limite de cette
méthode. En effet, elle focalise ses centres d'intérêt sur
les différentes activités du projet. Si le Pert permet de suivre
l'évolution du projet en termes de tâches réalisées
et de ressources utilisées il ne permet pas de fournir des informations
sur l'état d'avancement du projet, c'est d'ailleurs le rôle du
diagramme de Gantt.
Ø Le diagramme de Gantt
C'est un outil qui permet d'avoir une vision globale
sur l'état d'avancement de l'exécution du projet. Il permet de
savoir à un moment donné de la vie du projet, la quantité
des ressources consommées et les ressources qui restent à
consommer. La comparaison de ces valeurs permet de calculer la quantité
restante et une mise en parallèle avec l'étape où le
projet se trouve, ce qui devrait donner la possibilité de justifier les
écarts et d'envisager des ajustements nécessaires pour atteindre
les objectifs fixés. D'après Maders et Clet (2005) au fur et
à mesure que le projet avance, le diagramme de Gantt doit être
complété pour permettre une visualisation de la situation et
ainsi prévoir les actions correctives qui s'imposent. Le diagramme de
Gantt est aussi un outil de communication majeur entre les différents
acteurs impliqués dans la réalisation du projet.
Ø Le Pert et le diagramme de Gantt sont donc
complémentaires, dans la mesure où le Pert permet de
contrôler le suivi de l'exécution des tâches alors que le
diagramme permet d'avoir une vision globale sur l'évolution de
l'exécution du projet en termes de temps et de ressources.
Ø Le tableau de bord :
C'est un ensemble d'indicateurs qui permet au
gestionnaire du projet de surveiller, contrôler, voire maîtriser
l'avancement du projet et les aléas (Maders et Clet, 2005). Compte tenu
de l'exhaustivité des informations nécessaires au suivi du projet
et qu'il faut absolument collecter, le tableau de bord du projet comme document
synthétique qui rassemble tous les tableaux de bord de suivi des
différentes activités du projet comprend également les
charges de travail par intervenant, les dépenses par poste
budgétaire, l'état d'avancement général du projet
et le portefeuille de risque.
Ø Le diagramme des objectifs et diagrammes des
effets
Il consiste à juger la validité des objectifs
d'un projet, d'un programme ou d'une stratégie. Dans la mesure où
un programme se donne des objectifs visant à résoudre un certain
nombre de problèmes, il est utile que l'évaluation valide
l'analyse qui en a été faite. Le diagramme des problèmes
est un instrument de la phase de structuration de l'évaluation,
particulièrement utile lorsqu'il n'est pas possible d'établir
directement un diagramme d'objectifs. Dans l'infrastructure il donne une vision
synthétique des aspects de la situation que doit, au moins
partiellement, améliorer la stratégie.
Ø L'analyse SWOT
L'analyse ou matrice SWOT est une méthode ou outil
d'analyse stratégique de l'entreprise pouvant être utilisé
dans plusieurs domaines pour une entreprise ou un produit9(*). Elle est un outil
d'évaluation qui permet d'identifier les axes stratégiques
à développer. Bien qu'avant tout , destinée à
la planification, l'analyse SWOT peut servir à vérifier si la
stratégie mise en place pour la réalisation de l'ouvrage
constitue une réponse satisfaisante à la situation décrite
par l'analyse des besoins exprimés. Il combine l'étude des forces
et des faiblesses de la structure en charge de l'exécution, de la zone
du projet, d'une activité, etc. avec celle des opportunités et
des menaces de son environnement. La plupart du temps cette analyse est
conduite sous la forme de réunions de tous les acteurs.
Ø L'analyse Cout-Efficacité
L'analyse coût-efficacité est un outil d'aide
à la décision. Il a pour but d'identifier la voie la plus
efficace, du point de vue économique, d'atteindre un objectif. Il
contribue efficacement à l'évaluation de projet, de programme ou
à l'évaluation sectorielle lorsque l'objectif majeur de la
politique peut être réduit à un résultat unique.
C'est un instrument d'analyse économique des objectifs
opérationnels à ces différents niveaux. Dans le cadre de
l'évaluation, l'analyse permet de discuter l'efficacité
économique d'un programme ou d'un projet.
Ø Le Cadre Logique
D'après Kari ORTENGREN, (2003), la méthode du
cadre logique, est l'une des bonnes et nombreuses méthodes
utilisées pour la planification d'un projet ciblée sur les
objectifs. Il ne vise pas seulement une bonne formulation des taches de
l'ouvrage mais permet aussi de structurer un projet en établissant un
lien entre ses ressources (financières, matérielles et humaines),
son objectif global, son objectif spécifique ainsi que les
résultats attendus tout en tenant compte de certains facteurs qui
peuvent influencer le projet (hypothèses, risques ou suppositions). Le
cadre logique se présente comme une matrice constituée de quatre
rangées et de quatre colonnes. Les rangées correspondent aux
différents niveaux d'objectifs du projet à savoir
(activités, résultats, objectifs spécifiques et objectif
global). Quant aux colonnes, la première décrit le degré
de réalisation de l'objectif, la seconde et la troisième comment
mesurer le degré de réalisation des objectifs et les indicateurs,
la dernière décrit les facteurs qui peuvent influencer le projet.
3.3.4 Suivi-évaluation axé sur les
résultats
Le suivi évaluation axé sur les résultats
rassemble l'ensemble des mécanismes obéissant aux principes de la
logique de chaîne de résultats qui suppose que la programmation
commence par la finalité de l'action. En d'autres termes, il est
basé sur des systèmes de collecte et d'analyse d'informations
orientés sur la finalité ou l'impact du plan d'actions
conformément à l'enchaînement des questions du
schéma ci-dessous
Figure 4: lien entre
ressources et résultats
3.4 La Performance des projets
Notre recherche porte sur l'amélioration du
suivi/évaluation pour améliorer la performance des projets. Il
importe de mieux comprendre la performance des projets.
3.4.1 La notion de performance
La performance constitue un changement de cadre cognitif dans
lequel la valeur des actions publiques et de leurs effets peut désormais
être mise en correspondance avec les dépenses engagées
(Ughetto, 2004). L'objectif est donc simple pour tous les managers : il faut
être performant. Cette notion conduit Bourguignon (1997)
à noter que l'usage du mot performance dans les champs de la gestion,
renvoie à plusieurs sens variables significatifs. Trois sens du terme
« performance » peuvent être retenus de la définition du
Larousse, à savoir : « 1. Résultat obtenu par un
athlète, par un cheval de course, etc., dans une épreuve ;
chiffre qui mesure ce résultat ; 2. Réussite remarquable ;
exploit ; 3. Résultat obtenu dans l'exécution d'une
tâche » (Larousse, 2003) Etymologiquement « performance
» vient du verbe anglais « to perform » issu du vieux
français « parformer » qui signifie accomplir. Les
gestionnaires, à l'instar de Philippe Lorino, qualifient la performance
comme « tout ce qui dans l'entreprise contribue à
atteindre les objectifs stratégiques » (Lorino, Demeestere et
al. 1997). Dans cette perspective très proche du modèle rationnel
de la décision (Bouckaert et Halligan, 2008 : 165), la transparence
interne accrue apportée par les SMPP est à la source de toutes
les améliorations organisationnelles.
Pour Tomala, (2002) la performance est également multi
acteurs, car influencée par le domaine de décision
maîtrisé par chaque acteur ; la perception de la performance varie
également d'un acteur à l'autre. Par ailleurs, il qualifie la
performance comme multi-périodes ; elle devrait prendre en compte
l'ensemble du cycle de vie du produit ou service. Cette performance pourrait
mieux être appréciée par un ensemble
d'éléments considérés comme étant les
indicateurs et inducteurs de la performance.
3.4.2 Comment mesurer la performance dans les projets
d'infrastructure
La mesure de la performance dans les projets s'effectue
à travers deux éléments distincts à savoir les
indicateurs et les inducteurs.
Ø Les indicateurs
de la performance
Mathé considère la performance comme une
variable latente (Mathé and Chagué 1999). Au sens de
Valette-Florence (1988), « une variable latente est une variable qui
n'est pas directement observable mais déduite d'une ou
plusieurs variables (indicateurs) appartenant au champ d'investigation
empirique ». Il paraît donc indispensable de définir ces
variables de mesure, tant à permettre de caractériser la
performance car un indicateur de performance est selon Fortuin «
a variable indicating the effectiveness and/or the efficiency of a part or
whole of the process or system against a given norm/target or plan »
(Fortuin 1988; Lohman, Fortuin et al. 2004). Il doit être mesurable,
observable ou contrôlable tout en étant simple, clairement
défini et facile à comprendre. L'indicateur de performance est
ainsi une mesure concrète résultant d'un calcul ou d'un constat
qui donne une expression plus élaborée que la mesure
retournée par un capteur. Il repose sur un triplet (objectif, variable,
performance) (Bitton 1990) qui permet d'exprimer la performance en fonction de
l'atteinte d'un objectif fixé, par sa comparaison à la mesure.
« Performance indicators provide management with a tool to
compare actual results with a preset target, and to measure the extent
of any deviation » (Fortuin 1988).
La recherche de performance de l'investissement est au centre
de ces préoccupations. Les programmes et projets d'infrastructure
connaissent une véritable effervescence autour de la notion de
performance. En cela certains organismes comme L'ACDI10(*) (2005) dans le cadre
de leur mission de développement des infrastructures ont pu constater et
révéler que la performance a plusieurs définitions. Gibert
(1980) positionne la performance au centre du triangle regroupant trois grandes
notions dont chacune exprime une position précise :
Figure 5: triangle de la
performance
Performance
Source : Demesteere (2005)
- la pertinence : Mesure selon
laquelle les objectifs de l'action de développement correspondent aux
attentes des bénéficiaires, aux besoins du pays, aux
priorités globales, aux politiques des partenaires et des bailleurs de
fonds11(*). La pertinence
d'un projet d'infrastructure se mesure à travers les objectifs
envisagés par celui-ci. Ces objectifs doivent répondre
correctement aux problèmes identifiés ou aux besoins réels
des bénéficiaires. En d'autres termes, la pertinence est une
appréciation de l'adéquation du projet avec les problèmes
qu'il est censé résoudre. Elle consistera ici à confronter
les problèmes identifiés lors du diagnostic (les problèmes
ayant conduit à la formulation du projet) aux objectifs du projet
d'action l'adéquation d'un projet à son environnement mesurera sa
pertinence.la pertinence d'un projet peut etre définie comme sa
capacité à réaliser les objectifs qui lui sont
assigné .Mesurer la pertinence d'un projet revient donc à mesurer
ses risques de défaillance par une évaluation .
D'après Michel GARRABE (1992)12(*), l'évaluation de la
pertinence nécessitera l'élaboration d'une méthode
d'identification des risques majeurs de défaillance, l'étude de
leurs conditions d'apparition dans les projets, ainsi que l'identification des
facteurs responsables. Enfin le définition d'une méthode
d'élaboration des projets incluant des tests de pertinence. L'auteur
souligne également qu'Il serait nécessaire de distinguer deux
types de tests de pertinence.
-- un test de pertinence statistique ou de fiabilité de
l'information recueillie utilisant des méthodes de recoupement ou de
simulation ;
-- un test de pertinence d'identification-conception du
projet.
Dans cette perspective, la construction du projet devrait
être découpée en phases élémentaires,
définies à partir des niveaux précédemment retenus
dont on vérifierait la pertinence interne et la pertinence externe.
- l'efficacité c'est
la mesure selon laquelle les objectifs de l'action de
développement ont été atteints, ou sont en train de
l'être, compte tenu de leur importance relative13(*). Cependant, une mesure de
l'efficacité peut également être réalisée de
façon indépendante ou comme faisant partie de la gestion
générale d'un projet14(*) . Après analyse des résultats, cette
unité peut aider à définir des actions correctives pour
mieux atteindre les objectifs en fixant des seuils d'alerte ou en re-planifiant
les activités afin d'atteindre ses objectifs et voir si ses
résultats bénéficient bien aux populations et groupes
cibles .
- l'efficience : C'est la mesure
selon laquelle les ressources (fonds, expertise, temps, etc.) sont converties
en résultats de façon économe15(*). Dans les projets
d'infrastructure, l'efficience est cet indicateur de la performance qui met en
relation résultats et moyens : les finalités de l'action sont
laissées de côté. La question n'est plus de savoir si l'on
a réussi à faire ce que l'on désirait, mais si l'atteinte
des résultats s'est faite de manière optimale,
c'est-à-dire sans gaspillages. L'analyse des résultats peut
inciter à redimensionner les moyens utilisés, compte tenu des
résultats obtenus. Les axes d'analyse consistent à jouer sur la
flexibilité du budget, envisager le redéploiement du personnel ou
la réorganisation des services. L'efficience est définie par les
économistes de deux manières (Jackson, 1982) : (1) l'efficience
technique, qui renvoie au coût par unité produites (la collecte
d'une tonne de déchet, l'heure d'enseignement dans le secondaire...) et
(2) L'efficience allocative, qui renvoie au degré d'alignement des
services sur les préférences des usagers. La première
définition est la plus communément admise (Tomkins, 1987). Elle
concerne l'utilisation rationnelle des moyens mis en oeuvre en mesurant la
balance entre le coût des investissements et les résultats
obtenus. Afin de mieux appréhender la stature de l'infrastructure, le
Comité d'aide au développement (CAD) 16(*) vient ajouter deux autres
l'impact et la viabilité :
- l'impact : il concerne les effets
à long terme et les effets d'entraînement produits par
l'exécution d'un projet ou programme, notamment le niveau de
réalisation de l'objectif du développement et les effets positifs
et négatifs imprévus. Dans le cadre de cette analyse l'impact
permet d'apprécier quel niveau de réalisation a-t-on atteint pour
les objectifs de développement des différentes étapes du
projet.
- la viabilité : elle indique
si les effets de l'infrastructure perdureront indépendamment de tout
appui technique et financier des partenaires au développement. Il s'agit
ici d'apprécier la capacité de à soutenir à terme,
de façon autonome, les réformes entreprises avec l'appui des
partenaires au développement.
On retrouve là les principes managériaux
classiques, théorisés par exemple par Deming17(*). Ces indicateurs de
performance constituent des valeurs cibles qui doivent être suivies au
cours de la réalisation d'un ouvrage d'infrastructure. D'après
AHOYO A. (2002) Ils permettent de vérifier les
progrès réalisés en fonction de l'atteinte des
résultats et /ou des objectifs du projet. En cela ils
apparaissent comme des outils majeurs pour le suivi et
l'évaluation des projets et programmes d'infrastructures. C'est en cela
que leur choix doit être fait de manière rigoureuse et
méthodique.
Ø Les inducteurs de la performance
Les inducteurs sont également les
éléments qui permettent la mesure de la performance. Cette
dernière se mesure pour une organisation, soit par rapport à
l'atteinte d'objectifs fixés préalablement (Gervais, 1997), soit
par rapport aux efforts entrepris en vue de l'atteinte de buts. Il existe par
conséquent à ces mesures des facteurs influençant de
façon significative par une démarche classique d'analyse
causes/effets qui constituent les inducteurs de la performance. Ceux-ci sont
déterminés par des éléments qui sont des
résultats composites de trois contraintes interdépendantes qui
sont : qualité, coûts et délai. Illustrées dans
la figure ci-dessous :
Figure 6: triangle des
inducteurs
Source : modèle de GILBERT (1980)
Les couts,
Le respect des coûts est une condition de la
performance d'un projet. il est régulièrement constaté que
les couts sont estimés de manière arbitraire reposant sur les
ressources disponibles et non nécessaires suivant une orientation
prédéfinie par les dirigeants, à contrario aux
déterminants des coûts relevant de l'étude de
faisabilité qui détermine de façon sommaire et
approximative. Ce coût du projet part de la structure de découpage
des tâches et activités.
La qualité
Le respect de la qualité est une autre condition de la
performance d'un projet. La qualité prévue dans le manuel
d'exécution des infrastructures au Cameroun est acquise de
manière parfois latente c'est-à-dire moins prise en compte
qu'évoqué dans les projets par le plan d'assurance
qualité(PAQ) qui définit de manière littérale les
différents éléments qui devraient être pris en
compte dans la réalisation de l'ouvrage. Dans la plupart des cas, seuls
les matériaux constituent le centre d'intérêt de la
qualité à travers les spécificités
déterminées dans les cahiers des clauses techniques
particulières.
Les délais,
Le respect des délais représente le
troisième inducteur de la performance. Au Cameroun la notion de
délais est relative ce qui conduit toujours à sa prorogation
compte tenu de la mauvaise programmation ou des retards
répétés de fournisseurs
Notre revue de la littérature
nous a permis d'approfondir nos connaissances sur le suivi/évaluation et
sur sa contribution à l'amélioration de la performance dans la
gestion des projets d'infrastructures. Ces connaissances nous seront utiles
pour mieux analyser le processus de suivi/évaluation au Cameroun,
comprendre ses forces et faiblesses et proposer des améliorations.
4 DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Dans le cadre de ce chapitre portant sur la démarche
méthodologique, nous allons d'abord présenter le type
d'étude, puis l'identification des variables, la technique et les outils
de collecte des données. Nous ferons part par la suite du traitement et
de l'analyse des données. La présentation de la zone
d'étude et du contexte du projet suivra. D'après M. GRAWITZ
(1996) le concept de méthode renvoie à « un ensemble
d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontre et les vérifie. La recherche inspire doublement au
niveau de son objet et de sa méthode d'après Raby (2004).
4.1 Type
d'étude
Le type d'investigation que nous avons adopté pendant
notre recherche est l'étude sur le terrain. «
L'étude sur le terrain offre au chercheur l'opportunité de se
rapprocher de son objet d'étude et de l'observer dans son milieu
naturel, ce qui permet une lecture et une compréhension du
phénomène qui collent au maximum à la
réalité » Amboise & Audet (1996, p. 82).
Notre étude est de type descriptif. Cette
démarche de recherche est basée sur une motivation et un
état de la question documenté de toutes sources, qui n'a pas
d'hypothèse restrictive. Elle a des objectifs, tels
l'établissement d'une description critériée d'un
phénomène, l'inventaire de ses conditions d'apparition, etc.
Laurencelle L (2005, P 12)18(*).
L'approche de recherche est qualitative.
Selon Silverman (1993 : 24-29) les multiples visions de ce qu'est une
recherche qualitative peuvent être résumées comme
suit :
Ø comprendre les actions et les significations dans
leur contexte social,
Ø privilégier des designs de recherche ouverts
et relativement peu structurés,
Ø éviter d'introduire des concepts et
théories trop tôt dans le processus de recherche
Ø utiliser les contextes quotidiens plutôt que
les conditions expérimentales,
Ø plusieurs modes de collecte de données (parmi
lesquels observation et entretiens non-directifs),
Ø préférence pour des données
issues de situations naturelles-observation plutôt
qu'expérimentation.
Cette approche est la mieux indiquée dans le cadre de
notre étude vu le type de données que nous aurons à
traiter.
4.2 Identification
des variables
Notre question de recherche et notre revue de la
littérature nous ont permis d'identifier une variable dépendante
et une variable indépendante avec des indicateurs pour chacune de ces
variables.
Tableau 2:
récapitulatif variables et indicateurs
La variable dépendante
|
performance dans la gestion des projets d'infrastructure
|
Indicateurs
|
- efficacité,
- l'efficience ;
- la pertinence ;
- les délais ;
- les coûts ;
- la qualité.
|
la variable indépendante
|
dispositif des meilleurs outils de suivi-évaluation.
|
Indicateurs
|
- Indicateurs :
- Utilisation du PERT
- Utilisation du GANTT
- Tableau de bord
- La MARP
- Le focus group
- Le diagramme des objectifs et effets
- Le SWOT
- Analyse coût-efficacité
- Le cadre logique
|
Source : Conception personnelle
Comme variable dépendante, nous avons la performance
dans la gestion des projets d'infrastructure avec comme indicateurs :
l'efficacité, l'efficience, la pertinence, les délais, les
coûts, la qualité) ; comme variable indépendante, nous
avons le dispositif des meilleurs outils de suivi-évaluation avec comme
indicateurs : le PERT, le Gantt, le tableau de bord, la MARP, le focus
group, le diagramme des objectifs et effets, le SWOT, l'analyse
coût-efficacité et le cadre logique.
4.2.1 Collecte des
données
Les données ayant servi à notre étude
sont à la fois des données primaires et des données
secondaires. Une grande partie des données primaires ont
été recueillies par un questionnaire sur un fichier Excel
envoyé par courriel. Il ne s'adressait qu'aux personnes travaillant dans
des projets d'infrastructures de grande envergure. Les autres données
primaires ont été recueillies dans le cadre de nos observations
des projets. Nous avons utilisé la recherche documentaire pour la
collecte des données secondaires.
4.2.2 Choix des
instruments de collecte des données
Nos instruments ont été un guide d'entretien
pour la collecte des données primaires et une recherche documentaire
pour les données secondaires..
Ø Le guide d'entretien
Le guide d'entretien était direct, avec des questions
ouvertes. Il a été conçu spécialement pour
recueillir des informations auprès de personnes ressources
différentes. Il a permis de recueillir des informations
pertinentes à la poursuite de notre recherche sur les techniques et
méthodes de suivi-évaluation utilisées, sur leur approche
pour la performance dans les projets.
Ø La recherche documentaire
La recherche documentaire est réalisée dans la
phase exploratoire, elle est l'exploitation d'un corpus sur le sujet, qui a
permis d'analyser et de constater des situations, de confirmer ou d'infirmer
des assertions par rapport à l'objet de recherche. Nous avons
consulté divers ouvrages tels des plans d'action, des rapports
d'activités de certaines ONG partenaires de projets, des cahiers de
chantiers, des documents de capitalisation, des rapports des marchés
publics, ,des grands rapports des institutions Africaines et internationales de
financement telles la Banque mondiale, le PNUD et la BAD. Les publications
des universitaires et des experts ont été d'un grand apport dans
la compréhension de notre sujet. Nous avons consulté la
littérature sur le suivi/évaluation des projets d'infrastructure,
la gestion de la performance et le management. Une partie de cette
documentation se retrouve dans les les références
bibliographiques. Cette recherche documentaire nous a permis d'identifier les
approches à utiliser, les éléments nécessaires
à la rédaction de notre cadre théorique, ainsi qu'à
l'élaboration du guide d'entretien.
4.2.3 Echantillon
Une « population » selon L. Laurencelle (2005, P.
93) est un ensemble d'éléments (sur lesquels portent les
observations) qui doivent répondre à certains critères
d'admissibilité. Cette population peut être finie ou infinie mais
pour des raisons pratiques le chercheur doit presque toujours effectuer un
échantillonnage au sein de cette population cible.
L'échantillonnage doit répondre à des techniques pour
qu'il soit représentatif, mais dans le cas d'une démarche
qualitative, les unités qui constitueront l'échantillon seront
prioritairement sélectionnées en fonction de la richesse de
l'information que le chercheur espère recueillir. Il se souciera
également que les unités choisies génèrent un
maximum d'informations et, surtout, qu'elles lui permettent de mettre à
jour des faits nouveaux. Amboise & Audet ( 1996, p. 83)19(*).
Dans le cas de notre étude, la population cible est
représentée par des ingénieurs, des responsables de
projet, des responsables de suivi-évaluation et des dirigeants des
institutions. Le choix de notre population cible a été
guidé par le souci d'intégrer les individus effectivement
concernés de près ou de loin dans la gestion des projets.
Nous avons choisi un échantillon de vingt quatre (24)
individus. Il s'agit de 05 Ingénieurs de suivi et de
contrôle ; 01 responsable en charge du suivi des entreprises
à l'Agence de promotion des Investissements au Cameroun API ; 01
Ingénieur Topographe intervenant dans les ports(Kribi) ; 01
praticien du suivi évaluation intervenant dans un projet de
contrôle, suivi et évaluation de l'énergie à
EDC ; 01 praticien de suivi de financement des projets de la cellule BAD
et BM du MINTP ; 01 Ingénieur de télécommunication
intervenant dans la régulation ;01 Directeur des projets
hydrauliques ; 01 Directeur Général du barrage
hydroélectrique de Mekin ; 01 Directeur Général des
BTP ; 01 Directeur Technique Adjoint (Aéroport) ;10 riverains.
Ce choix de personnes interrogées a été effectué
afin d'obtenir une diversité de points de vue pour notre analyse.
Tableau 3:
Récapitulatif de l'échantillon
Poste dans le projet
|
Sous-secteur d'exécution de l'infrastructure
|
TOTAL
|
Transport (route et chemin de fer
|
Energie
|
Ports et aéroports
|
Eau et
assainissement
|
TIC
|
riverains
|
4
|
2
|
1
|
2
|
1
|
10
|
Cadre et responsables
|
5
|
2
|
1
|
1
|
1
|
10
|
Dirigeants
|
1
|
1
|
1
|
1
|
|
04
|
TOTAL
|
10
|
5
|
3
|
4
|
2
|
24
|
Source : René A, Données terrains
recueillies au Cameroun de juin à août 2014
Avec l'accord des personnes concernées, tout en
soulignant le caractère confidentiel de la démarche, les
entretiens ont été enregistrés puis retranscrits dans leur
intégralité en vue de leur traitement.
4.3 Traitement et
analyse des données
Pour mener à bien cette étude, les
données recueillies ont été structurées de
façon à ce que l'on puisse les analyser de manière
efficiente.
La première étape a consisté à
concevoir un format de base de données pour saisir les renseignements
obtenus de chaque personne interrogée dans un logiciel de traitement de
texte (Word). Afin d'analyser les données collectées lors de
cette enquête, plusieurs étapes ont été
effectuées, à savoir la transcription, la triangulation, la
répartition et la catégorisation. Une fois ces étapes
terminées, nous avons procédé à des analyses et par
la suite la rédaction du texte
4.4
Présentation de la zone d'étude et du cadre organisationnel du
projet
4.4.1 Notre zone
d'étude
Notre zone d'étude a été le Cameroun,
pays d'Afrique centrale limitrophes avec le Nigéria, le Tchad, le Congo,
la RCA, le Gabon et la Guinée Equatoriale. Il a des
caractéristiques propres en fonction de son environnement naturel
(relief et l'hydrographie), sa situation géographique et ses composantes
socioéconomiques.
4.4.2 Le cadre de suivi et
d'évaluation des projets au Cameroun
Un projet d'infrastructure est la construction d'un ouvrage
par des moyens précis dont la détermination des acteurs est faite
par la procédure de passation des marchés publiques20(*). Les marchés publics
sont des contrats écrits, à titre onéreux1, passés
conformément aux dispositions du Code des Marchés publics par
lequel un entrepreneur, un fournisseur, ou un prestataire de service s'engage
envers l'administration publique, une collectivité territoriale
décentralisée, un établissement public ou une entreprise
parapublique, soit à réaliser des marchés publics de
travaux, soit des marchés publics de services, soit à effectuer
des marchés publics de fournitures et de consommables
vérifiés par le comité de suivi physico financier .
Ø le comité de suivi physico
financier
Organe en charge du suivi physico financier des projets
réalisés par les précédents acteurs, le
comité de suivi, selon l'article de 2 de Arrêté n°
156/PM du 30 décembre 2005 portant création d'une brigade de
contrôle de l'exécution physico-financière des projets,
est chargé :
-d'élaborer, en liaison avec la cellule
opérationnelle du Comité technique de suivi des programmes
économiques, un calendrier des descentes sur le terrain, aux fins de
vérifier l'effectivité des réalisations aux plans
technique et financier, ainsi que leur conformité aux marchés et
autres documents contractuels et techniques passés, et/ou
rédigés en vue de l'exécution de ces projets ;
-d'établir, lorsque des écarts sont
constatés, les responsabilités des différents intervenants
dans la réalisation des projets en cause ;
-de suivre les activités des missions de contrôle
et bureaux d'études impliqués dans les différents
projets ;
-de donner son avis sur les performances des agents
d'exécution des projets et sur l'efficacité des missions de
contrôle confiées aux bureaux d'études par les structures
compétentes ;
- de faire toute suggestion visant à
l'amélioration de la gestion administrative et financière des
projets financés sur les fonds. Le cadre de suivi de réalisation
est effectué à travers trois acteurs : le maître
d'ouvrage pour qui l'ouvrage est construit, le maître d'oeuvre ou son
délégué qui le conçoit, et l'entreprise qui le
réalise
Ø Maitre d'ouvrage
C'est la personne morale de droit publique ou de droit
privé, qui est propriétaire final de l'ouvrage ou de
l'équipement technique, objet du marché. C'est aussi le Maitre
d'ouvrage qui a l'entière responsabilité de la définition
du programme (définition des objectifs de l'opération, besoins
à satisfaire, contraintes et exigences de qualité sociale,
urbanistiques et architecturales, etc.), de la fixation de l'enveloppe
financière prévisionnelle et de son financement, du choix des
modalités de réalisation de l'opération et de la
désignation des différents intervenants. Ce maitres d'ouvrage est
régulièrement représenté par les membres des
ministères, d'entreprises parapubliques voir
étatiques à différents niveaux d'institutions qui
sont :
Ø Ministères des travaux publics
Ø Ministères des postes et
télécommunication
Ø Ministères des domaines et des affaires
foncières
Ø Ministères de l'habitat et du
développement urbain
Ø Ministère des mines de l'eau et de
l'énergie
Ø Ministère des transports
Ø CAMWATER etc...
Chacun, selon son rôle, se charge de procéder
à la mise en place de sa feuille de route à travers un cahier de
charge préalablement défini par toutes les directions qui le
composent. Par la suite, la direction centrale transmet les dossiers de
demande à l'autorité contractante (ministère des
marchés publics).
Ø Maitre d'ouvrage
délégué
La personne morale de droit public ou de droit privé
qui est le délégataire du maitre d'ouvrage à
l'exécution de ses missions.
Ø Maitre d'oeuvre
Le service public , la personne morale de droit public ou la
personne physique ou morale désignée par le maitre de l'ouvrage
conformément au droit de l'Etat du maitre d'ouvrage , qui a la
responsabilité de la direction et /ou du contrôle de
l'exécution du marché et à qui le maitre d'ouvrage peut
déléguer des droits et ou des compétences au titre du
marché . D'après le code des marchés camerounais , le
maître d'oeuvre (personne morale ou physique) est une entreprise
dénommée bureau d'étude ou un professionnel chargé
d'une mission de coordination, de suivi et d'assistance, totale ou partielle,
sur tout ou partie des travaux. La mission de maîtrise d'oeuvre est en
grande partie une mission d'assistance à différents niveaux.
Cette assistance peut faire partie de la mission témoin ou de missions
complémentaires. Cependant demeure une certaine subtilité : quand
bien même aucune mission complémentaire d'assistance n'est
confiée au maître d'oeuvre, celui-ci est tenu à son
obligation de conseil et se doit d' « attirer l'attention du maître
d'ouvrage sur la nécessité de prendre en compte les
préoccupations correspondantes lorsque cela est nécessaire
à la cohérence de l'opération ».
Ø Entrepreneur
Le titulaire ou son représentant dument habileté
chargé de l'exécution des travaux .Il est le constructeur de
l'ouvrage. La mission de l'entrepreneur est distincte de celle du maître
d'oeuvre. Cette précision est introduite pour faire comprendre les
changements intervenus avec les anciens marchés de "conception
réalisation".
4.5 Les difficultés rencontrées et limites de
la recherche
3.6.1
Difficultés rencontrées
Tout travail scientifique fait face à des
difficultés. Dans le cadre de notre travail, il n'a pas
été possible de rencontrer tous les intervenants prévus de
sorte que notre collecte d'information nous a fourni qu'une partie des
informations recherchées. De plus, peu d'informations et peu de
recherches ont été menées sur les questions de suivi
évaluation dans la gestion des projets d'infrastructures au Cameroun.
3.6.2 Limites de l'étude
Notre étude est une étude exploratoire qui
touche à des problèmes complexes avec des moyens limités.
Elle nous a permis de formuler des recommandations pour améliorer le
suivi évaluation dans les projets d'infrastructures au Cameroun. Une
étude plus approfondie serait souhaitable pour proposer ces changements
plus importants.
5 PRESENTATION DES RESULTATS DE LA RECHERCHE ET DES
RECOMANDATIONS
Les résultats de nos travaux indiquent que la
performance dans la gestion des travaux d'infrastructure au Cameroun est faible
et que des améliorations dans le processus de suivi/évaluation
permettront d'améliorer cette performance. Nous présentons dans
une première partie l'évaluation de la performance qui a
été faite à partir de la perception des acteurs. Nous
faisons ensuite l'analyse du cadre organisationnel et fonctionnel du
suivi-évaluation au Cameroun et de ses forces et faiblesses. Notre
troisième partie porte sur l'importance que les acteurs accordent au
suivi/évaluation et leur compétence dans ce domaine. Nous
présentons nos recommandations dans une quatrième partie.
5.1 La mesure de la performance dans les
projets d'infrastructure au Cameroun
Pour évaluer la performance dans la gestion des
projets d'infrastructure, nous avons utilisé la perception des acteurs
par rapport aux indicateurs et aux inducteurs de performance que nous avions
retenus dans le cadre théorique de notre projet.
5.1.1 Mesure par les indicateurs
Dans le cadre de notre enquête, pour mesurer la
performance des projets d'infrastructures, nous avons d'abord demandé
l'avis des principaux responsables des projets sur la pertinence, l'efficience
et l'efficacité des projets qui sont trois indicateurs importants de la
performance des projets.
.Le tableau suivant en présente les
résultats.
Tableau 4: perception de
la performance selon les 3 indicateurs retenus
Indicateurs
|
Pertinence
|
Efficience
|
Efficacité
|
Echelle
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Cadres et responsables
|
22%
|
78%
|
44%
|
56 %
|
61,8
|
39,2%
|
Dirigeants
|
31,9%
|
68,1%
|
21,1%
|
79,9%
|
71,5%
|
38,5%
|
Source : données terrains recueillies au
Cameroun Aout-Novembre 2014
Ø Pour les cadres et responsables, il ressort
que 78% des personnes interrogées ont donné une réponse
négative à la pertinence des projets ; 56% ont donné
une réponse négative à l'efficience et seules 61,8% ont
donné une réponse positive à l'efficacité. Cette
réponse positive s'explique par la passation du marché relatif
à la réalisation de l'ouvrage et non par la réalisation de
l'ouvrage.
Ø Pour les Dirigeants, il en ressort que 68,1%
des personnes interrogées ont donné une réponse
négative à la pertinence des projets, 79,9% donné une
réponse négative à l'efficience et 71,5% des personnes
interrogées ont donné une réponse positive à
l'efficacité. Certains dirigeants ont fait mention que des avenants ont
augmenté les enveloppes financières prévues par les
études de faisabilité.
5.1.2 Mesure par
les inducteurs
Nous avons également posé des questions sur le
respect des délais, des coûts et de la qualité des projets
qui constituent également des indicateurs de la performance des projets.
Le tableau suivant en présente les résultats.
Tableau 5: Perception de
la performance selon les inducteurs
Fréquence des inducteurs
|
Toujours
|
Parfois
|
Jamais
|
Délais
|
12,5
|
45,9
|
41,6
|
Couts
|
37,5
|
41,67
|
20,83
|
Qualité
|
45,9
|
37,5
|
16,67
|
Source : données terrains recueillies au
Cameroun d'Aout à Novembre2014.
Le tableau indique que seulement 12.5% des répondants
indiquent que les délais sont toujours respectés, 45,9% parfois
et 41,6% jamais. Pour les coûts, 37,5 indiquent qu'ils sont toujours
respectés, 41,6% parfois et 20,8% jamais. Enfin, pour la qualité,
37,5 indiquent qu'elle est toujours respectée, 41,6% parfois et 16,6%%
jamais. Ces résultats montrent que la réalisation des projets
respecte difficilement les règles de base de a performance des projets.
Les résultats de notre enquête auprès des
principaux acteurs dans les projets d'infrastructure au Cameroun indiquent que
la performance est faible que l'on utilise les indicateurs ou les inducteurs de
la performance.
Des améliorations sont souhaitables pour optimiser la
contribution de ces projets au développement du pays.
5.2 Diagnostic du dispositif du suivi-évaluation
des projets au Cameroun
5.2.1 Cadre organisationnel et
fonctionnel du suivi-évaluation au Cameroun
Ø Cadre organisationnel
Le cadre organisationnel du comité de suivi repose
davantage sur la coordination nationale installée au premier
ministère. Ce comité comprend un chef et au moins six (6)
experts, recrutés suivant la procédure d'appel à
candidatures. L'unité S&E est donc placée sous la
responsabilité d'un coordonateur et du Délégué
régional après décentralisation. Pour une coordinnation
efficiente du suivi et d'évaluation, l'unité S&E du
comité de suivi tient des réunions périodiques
(mensuelles) et produit un rapport mensuel, un rapport trimestriel ainsi qu'un
rapport annuel. Le comité a pour mandat d'assister le CCS/PPTE dans sa
mission de vérification périodique de l'exécution
physico-financière des projets financés par les fonds
d'investissement. A ce titre, elle est notamment chargée :
-d'élaborer, en liaison avec la cellule
opérationnelle du Comité technique de suivi des programmes
économiques, un calendrier des descentes sur le terrain, aux fins de
vérifier l'effectivité des réalisations aux plans
technique et financier, ainsi que leur conformité aux marchés et
autres documents contractuels et techniques passés, et/ou
rédigés en vue de l'exécution de ces projets ;
-d'établir, lorsque des écarts sont
constatés, les responsabilités des différents intervenants
dans la réalisation des projets en cause ;
-de suivre les activités des missions de contrôle
et bureaux d'études impliqués dans les différents
projets ;
-de donner son avis sur les performances des agents
d'exécution des projets d'infrastructure et sur l'efficacité des
missions de contrôle confiées aux bureaux d'études par les
structures compétentes ;
-de faire toute suggestion visant à
l'amélioration de la gestion administrative et financière des
projets financés sur les fonds de financements.
(2) Le calendrier des descentes sur le terrain par la Brigade
est soumis à l'approbation du CCS/PPTE qui en informe les services
chargés du contrôle supérieur de l'Etat, ainsi que les
autres administrations compétentes dans les domaines du contrôle
et de la vérification des opérations budgétaires.
(3) La préparation des missions à effectuer sur
le terrain par la Brigade se fait en collaboration avec la cellule
opérationnelle du comité technique de suivi des programmes
économiques et le secrétariat permanent du CCS/PPTE.:
Ø Architecture de fonctionnement du
suivi-évaluation dans les projets d'infrastructure
L'architecture de fonctionnement du comité de
suivi-évaluation est théoriquement bien élaborée et
agencée. On déplore toutefois au sein de ce dispositif l'absence
d'un maillon fort au niveau décentralisé et
déconcentré (régional/local). Alors que les acteurs locaux
sont souvent bien placés pour appréhender et caractériser
avec précision l'évolution des infrastructures en zone rurale,
ils sont encore très peu sollicités dans le cadre du dispositif
actuel de suivi des projets. Bien que théoriquement
élaboré, le dispositif est dans les faits encore peu
opérationnel, comme le reflète la tenue des réunions
irrégulières à tous les échelons
(décisionnel, technique et opérationnel). À cet
égard, on note plus particulièrement des insuffisances et
confusions des rôles dus aux multiples acteurs évoluant dans le
champ des projets
Le comité de suivi rencontre des difficultés qui
fragilisent les actions de ce comité et cela à deux niveaux
distincts:
Au niveau de la structure centrale :
- l'insuffisance de cadre de concertation entre structure
relais et les différents partenaires ;
- l'insuffisance et l'irrégularité des sorties
d'inspection pour une confirmation des informations recueillies;
- l'allocation tardive et insuffisante des ressources pour les
activités de suivi-évaluation ;
-la non maitrise des outils de collectes de donnés
développés par les responsables de suivi-évaluation
- le manque de renforcement des compétences des acteurs
de suivi-évaluation;
- l'insuffisance d'appui à la gestion comptable.
- l'insuffisance de l'appui institutionnel au
suivi-évaluation.
Au niveau des structures relais :
Ø Maitre d'ouvrage
-les difficultés de communication dans le projet ;
- l'absence de programme de sorties de supervision
prédéfini en début de projet ;
- absence de feed-back après les sorties de
suivi-évaluation.
Ø Mission de contrôle
- la vétusté de matériel de
suivi-évaluation (informatique et roulant) pour les sorties ;
- la non maitrise des outils de collectes des
données ;
- l'insuffisance de feed back après le suivi fait par
les réseaux de suivi ;
- l'absence de cadre de concertation entre réseau de
suivi et les différents acteurs ;
- la confusion des rôles de suivi entre les
réseaux de suivi et la structure relais ;
Cet ensemble de disfonctionnement montre clairement que le
renforcement de cette structure est une priorité pour la réussite
des projets mis en place par le gouvernement.
Au terme de ces analyses des résultats et des
problèmes relevés, nous pouvons dire que le système de
suivi-évaluation mis en place par le comité de suivi-physico
financier existe et fonctionne mais connait des difficultés dues
à son manque de maturité, par conséquent se doit
d'être améliorée. Cependant il convient de noter qu'il faut
améliorer sa performance à travers les actions. C'est dans ce
cadre qu'un diagnostic du suivi-évaluation est posé pour
déterminer les forces et les faiblesses du dispositif
d'amélioration
5.2.2 Difficultés de
Fonctionnalité du suivi-évaluation
Nous avons utilisé une analyse SWOT pour faire une
analyse des problèmes de base du système de
suivi-évaluation au Cameroun.
Tableau 6: Analyse
SWOT
perception
Environnement
|
POSITIF
|
NEGATIF
|
INTERNE
|
FORCES
|
FAIBLESSES
|
- Existence d'un consultants de suivi évaluation
- Présence des cellules déconcentrées
dans les ministères.
- Existence d'un comité de suivi des projets.
- Facilitation des informations sur l'avancement des
activités
|
- Le faible taux de production des rapports de suivi
- La faible connaissance des outils de suivi-évaluation
- Le non respect des procédures
- La mauvaise connaissance des outils de gestion
- Le faible nombre de personnel
- La faible fréquence d'évaluation
- La non prise en compte des résultats des
évaluations
- Faible disponibilité des ressources mises à
dispositions pour la réalisation des activités du
suivi-évaluation.
- Lenteur administrative
- Faible collaboration des directeurs techniques dans la
conduite des activités ;
- Insuffisante diffusion des résultats des missions de
suivi des activités ;
|
EXTERNE
|
OPPORTUNITES
|
DEFIS
|
- Existence des écoles de formation en gestion des
projets
- Offre des programmes de renforcement des capacités
par les institutions internationales dans le suivi-évaluation
|
- réduction de financement chez les bailleurs de
fonds
|
Source : conception personnelle
Plusieurs aspects négatifs ressortent et sont source
d'une faible performance du dispositif de suivi-évaluation. Des
améliorations permettraient d'améliorer la performance de la
gestion des projets.
5.3 La place des
acteurs dans la mise en oeuvre du suivi-évaluation dans les projets
d'infrastructure.
Pour faire l'analyse de la place des acteurs dans la mise en
oeuvre du processus de suivi-évaluation, nous avons cherché
à mesurer leur compréhension de l'utilité du
suivi/évaluation, l'importance accordée à ces
activités, la connaissance des méthodes et outils, l'utilisation
des méthodes.
5.3.1 Compréhension de
l'utilité du suivi-évaluation
La compréhension de l'importance du
suivi/évaluation est un facteur important pour motiver les acteurs
à mettre en place et à réaliser des activités de
suivi/évaluation performantes. Nous avons cherché à
mesurer leur degré de compréhension dans notre questionnaire. Le
tableau suivant en rend compte du suivi.
Tableau 7:
Compréhension de l'utilité du suivi
Modalités
|
Fréquence absolue
|
Fréquences relatives (%)
|
Bonne compréhension
|
4
|
16.67
|
Faible compréhension
|
14
|
58,33
|
Aucune compréhension
|
6
|
25
|
Total
|
24
|
100
|
Source : données terrains recueillies au
Cameroun d'Aout à Novembre2014
Le tableau ci-dessus montre que seulement 16,6% des
répondants ont une bonne compréhension de l'utilité du
suivi; que 58,3% soit la majorité ont une faible compréhension et
que 25% n'ont aucune compréhension.
Il sera nécessaire d'améliorer la
compréhension du suivi de la part des acteurs de la gestion de projet
pour améliorer la performance dans la gestion.
Le tableau suivant rend compte de l'évaluation.
Tableau 8:
Compréhension de l'utilité de l'évaluation
Modalités
|
Fréquence absolue
|
Fréquences relatives (%)
|
Bonne compréhension
|
8
|
33,3
|
Faible compréhension
|
13
|
54,2
|
Aucune compréhension
|
3
|
12,5
|
Total
|
24
|
100
|
Source : données terrains recueillies au
Cameroun d'Aout à Novembre2014
L'évaluation présente également plusieurs
avantages : primo elle comporte généralement la collecte et
l'analyse des données relatives au processus et aux résultats
d'un projet ; secundo, c'est une opération limitée dans le
temps qui vise à apprécier de manière systématique
et objective la pertinence, la performance et le succès des projets de
développement en cours ou achevés et enfin elle permet de
répondre à des questions spécifiques qui guideront les
décideurs/ou les gestionnaires de projets, et fournit des informations
qui détermineront si les théories et hypothèses de
départ utilisées dans l'élaboration du projet
étaient valides, ce qui a donné ou n'a pas donné de
résultats et pourquoi.
Le tableau ci-dessus montre que seulement 33,3% des
répondants ont une bonne compréhension de l'utilité du
l'évaluation; que 54,2% soit la majorité ont une faible
compréhension et que 12,5% n'ont aucune compréhension.
Ces informations indiquent également la
nécessité de renforcer les connaissances des acteurs.
5.3.2 Importance du
suivi/évaluation
Ø Degré d'importance du
suivi-évaluation
Le degré d'importance accordé au
suivi/évaluation est un facteur important pour la mise en place d'un
processus de suivi/évaluation performant. Le tableau suivant donne les
résultats obtenus dans notre questionnaire.
Tableau 9: Degré
d'importance du suivi-évaluation
Modalités
|
Cadres et responsables (%)
|
Dirigeants(%)
|
Très important
|
80
|
36
|
Important
|
18
|
42
|
Pas important
|
2
|
22
|
Total
|
100
|
100
|
Source : données terrains recueillies au
Cameroun Aout-Novembre2014.
Le suivi-évaluation est une opération
très importante parce qu'il permet de mesurer les résultats, de
contrôler les actions et d'apporter les ajustements. C'est un outil de
gestion orienté vers la performance, il identifie les échecs et
propose des actions correctrices, identifie les succès pour tirer des
leçons. Les résultats qu'il démontre permettent de
bénéficier de l'appui de la population.
Pour les cadres et responsables, 80% des répondants
trouvent que le suivi évaluation est une opération très
importante pour assurer un certain niveau de qualité au projet de
développement, tandis que 18 % trouvent que c'est important et 2% que ce
n'est pas important. Une forte majorité de ce groupe accordent une
très grande importance au suivi/évaluation. Pour les dirigeants,
36% des répondants estiment que c'est très important, 42% que
c'est important et que 22% que ce n'est pas important. Que 22% des dirigeants
sous-estiment l'importance du suivi/évaluation est inquiétant
à la fois pour la mise en place des activités de
suivi/évaluation et pour les utilisations des résultats du
suivi/évaluation.
5.3.3 Connaissance
des méthodes et outils de suivi-évaluation
La connaissance des méthodes et outils de
suivi/évaluation est importante pour réaliser des
activités de suivi/évaluation performantes. Le tableau suivant
indique le degré de connaissance mesuré par notre
enquête.
Tableau 10: Degré
de connaissance des méthodes et outils du suivi
évaluation
Modalités
|
Fréquence absolue
|
Fréquences relatives (%)
|
Suffisant
|
8
|
33,33
|
pas suffisant
|
16
|
66,67
|
Pas du tout suffisant
|
0
|
0
|
Total
|
24
|
100
|
Source : données terrains recueillies au
Cameroun Aout-Novembre2014.
Le suivi-évaluation est une science qui a ses
méthodes et outils. Le tableau ci-dessus montre que 33, 3% des personnes
interrogées connaissent suffisamment ces méthodes et outils et
66,7% ne les connaissent pas suffisamment. Plusieurs raisons expliquent cette
faible connaissance des outils et méthodes du suivi évaluation.
Primo, le suivi évaluation est une discipline nouvelle qui suscite peu
d'intérêt ; secundo, le suivi évaluation est
considéré comme un outil de sanction ou une exigence des
bailleurs de fonds et tertio le manque d'activités de renforcement de
capacités des acteurs du suivi-évaluation sur les outils et
méthodes. Sur ce point, il faut noter que les choix de formation se font
plus de manière réactive, quand une offre se présente,
plutôt que de manière proactive justifiée par les besoins
d'amélioration des résultats et de l'impact.
5.3.4 Utilisation
des méthodes et outils de suivi-évaluation
L'utilisation des méthodes et outils
d'évaluation est nécessaire pour réaliser des
activités performants. Le tableau suivant en rend compte.
Tableau 11: Utilisation
des méthodes et outils de suivi évaluation
Modalités
|
Fréquence absolue
|
Fréquences relatives (%)
|
Suffisamment
|
13
|
22,2
|
Pas suffisamment
|
47
|
77,8
|
pas du tout
|
0
|
0
|
Total
|
60
|
100
|
Source : données terrains recueillies au
Cameroun Aout-Novembre2014.
La valorisation des méthodes et outils du
suivi-évaluation est indispensable pour l'atteinte de son objectif qui
est de produire des données fiables pour éclairer la prise de
décision du gestionnaire. Ces outils et méthodes doivent
être utilisés pour le contrôle de la qualité du
déroulement des réalisations, la réaction des
bénéficiaires et l'analyse du tableau de bord.
Le tableau ci-dessus montre que la majorité des
répondants soit 77,8 % n'utilisent pas suffisamment ces méthodes
et outils dans leur travail. Par contre 22,2% des répondants les
utilisent suffisamment. Cette faible utilisation des outils et méthodes
s'explique par la méconnaissance de leur contribution.
Ø Présentation de l'utilisation des
outils d'évaluation
Le tableau ci -dessous présente les résultats de
l'utilisation des outils d'évaluation par les acteurs.
Tableau 12: présentation de
l'utilisation des outils d'évaluation
Outils
|
Oui
|
Non
|
Le diagramme des objectifs et diagrammes des effets
|
22,1
|
77,9
|
Le SWOT
|
50
|
50
|
L'analyse cout-efficacité
|
18,6
|
81,4
|
Le Cadre logique
|
66,7
|
33,3
|
Source : données terrains recueillies au Cameroun
d'Aout à Novembre2014
Le tableau ci-dessus montre que parmi les personnes
interrogées, 77,9% des répondants n'utilisent pas le diagramme
des objectifs et des effets, 50% n'utilisent pas le SWOT, 81,4% n'utilisent pas
l'analyse Cout-Efficacité, et que 33,3% n'utilisent pas le Cadre
logique. Une étude plus approfondie serait nécessaire pour savoir
si c'est par manque de connaissance ou encore en raison du poste occupé
que des outils importants sont peu utilisés.
Présentation des méthodes et outils de
suivi connus
Le tableau ci-dessous présente enfin les
résultats portant sur la connaissance des outils du suivi dans les
infrastructures par les acteurs.
Figure 7: Méthode et outils
de suivi connus chez les cadres
Source : données terrains recueillies au
Cameroun d'Aout à Novembre2014
Figure 8: Méthode et outils
de suivi connus chez les dirigeants
Source : données terrains recueillies au
Cameroun d'Aout à Novembre2014
Les figures ci-dessus montrent que parmi les personnes
interrogées, 67% des cadres ne connaissent pas le PERT, 85% des
dirigeants ne connaissent pas le Diagramme de Gant, 78% des dirigeants ne
connaissent pas le Tableau de bord, 72% des répondants ont
déclaré ne pas connaitre le focus group et que 75% des
répondants connaissent la MARP.
La faible connaissance des outils et méthodes de
suivi/évaluation est un obstacle à la mise en place d'un
processus de suivi/évaluation performant.
5.4
Vérification des hypothèses
Le dispositif de suivi-évaluation est un levier
très important au service de la bonne gestion des projets
d'infrastructures. L'analyse des résultats fait ressortir un certain
nombre de points fondés sur des hypothèses émises en vue
d'améliorer la performance qui stipulaient que:
Hypothèse (H1) -le manque de connaissance limite
l'utilisation des outils appropriés ;
Hypothèse (H2) - le dispositif organisationnel et
fonctionnel limite la mise en oeuvre adéquate des activités de
suivi-évaluation ;
Hypothèse (H3)- une mauvaise exécution des
activités planifiées dans le suivi-évaluation rend
inefficace le processus.
Ces hypothèses vérifiées, cela s'inscrit
en droite ligne avec la littérature évoquée dans le cadre
théorique.il convient de dire quelles sont confirmées.
5.5 Recommandations
et propositions d'actions
Notre étude a permis de mieux comprendre les
problèmes qui nuisent à la mise en place d'un processus de
suivi/évaluation performant dans la gestion des projets d'infrastructure
au Cameroun. Nous avons dans un premier temps identifié les
problèmes liés au cadre organisationnel. Des recommandations
seront formulées pour améliorer son fonctionnement. Nous avons
ensuite identifiés les problèmes liés aux intervenants
dans la gestion des projets. Nous avons constaté qu'ils ont une faible
compréhension de l'utilité du suivi et de
l'évaluation ; qu'ils y accordent peu d'importance ; qu'ils
ont une faible connaissance des outils de suivi/évaluation et qu'ils
utilisent peu des outils importants. Des mesures seront également
suggérées pour améliorer les connaissances des acteurs et
les sensibiliser à l'importance du suivi/évaluation.
Recommandations formulées
En vue de consolider le système de
suivi-évaluation existant et tirant leçon des faiblesses
identifiées dans le processus et des limites des indicateurs retenus
dans la au sein du comité de suivi physico financier, le gouvernement
camerounais devra mettre en place les recommandations suivantes pour permettre
une amélioration de la performance.
Recommandations pour consolider le système de
suivi/évaluation.
v Recommandation 1
La mise en place d'un système de
suivi-évaluation en utilisant le modèle PODC (Planification,
Organisation, Direction, Contrôle) pour mettre en place un cadre
adapté de production, de gestion et de circulation d'information.
v Recommandation 2
Revoir la dotation de ressources matérielles,
financières et humaines pour améliorer l'efficacité du
système
Recommandations pour améliorer l'implication des
acteurs dans le processus de suivi/évaluation
v Recommandation 1
Organiser une campagne de sensibilisation sur la
nécessité et l'importance du suivi/évaluation dans la
gestion des projets d'infrastructure. Cette campagne s'adresserait à
tous les acteurs qui sont impliqués dans la gestion des projets
d'infrastructure.
v Recommandation 2
Faire l'inventaire des besoins de formation des acteurs dans
le domaine du suivi/évaluation en fonction des postes occupés et
organiser des formations adéquates pour répondre à leurs
besoins spécifiques.
6 Conclusion
Au terme de notre travail, le constat est que l'effort doit
fuser de tous les acteurs intervenants dans la gestion des projets surtout en
ce qui concerne les acteurs du système du suivi évaluation. Le
non respect des délais par les entreprises fournisseurs et prestataires
de service dû au retard observé dans l'exécution des
travaux et la lourdeur administrative qui est aussi due à la non
satisfaction des indicateurs de performance sont, loin d'être les seuls
problèmes de la performance du système du
suivi-évaluation, mais plutôt une partie des difficultés
liées à notre présent travail. Le suivi-évaluation
est devenu depuis plusieurs années une préoccupation majeure des
décideurs politiques surtout des projets dans le secteur des
infrastructures.
Conscient du rôle important du suivi-évaluation
de cette fonction dans la performance des projets et programmes, le
comité de suivi physico financier organe étatique en charge du
suivi des projets mis en place par le gouvernement camerounais depuis 2005,
connait des faiblesses dans son système organisationnel.
Ainsi la présente étude réalisée
sur la problématique de la performance à travers le suivi
évaluation axé sur les résultats a permis de
déceler des failles aussi bien au niveau du système de
suivi-évaluation qu'au niveau du système d'informations. A
travers cette étude nous avons voulu contribuer à
l'amélioration de la performance des projets ou programmes
d'infrastructure mis en place par le gouvernement.
Toutefois, il est à noter que le
suivi-évaluation pour être performant a besoin qu'on lui redonne
toute sa place dans le processus de gestion des projets de
développement. Ainsi, la problématique de l'incitation et de la
motivation axée sur l'obligation de résultats dans la mise en
oeuvre du système de suivi-évaluation se pose comme un autre
problème au quel doivent faire face les acteurs du système.
La revue de la littérature , ainsi que les entretiens ,
puis des observations constatées que nous avons eu durant nos collectes
de données nous ont permis d'une part de faire une clarification
conceptuelle et d'autre part de bâtir un modèle d'analyse à
partir duquel nous avons pu apprécier la performance.
Au terme de l'étude, les résultats
révèlent que le suivi-évaluation réalisé par
le comité physico financier fonctionne et sa performance jugée
peu satisfaisante, mais qu'il présente des imperfections aussi bien au
niveau des techniques de gestion des projets qu'au niveau des acteurs en charge
des projets.
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le 11/02/2015)
http://www.editions -harmattan.fr/index.asp
(consulté 06/06/2015)
7 Annexes
Annexe 1 : illustrations des
projets d'infrastructure
BARRAGE DE LOM-PANGAR
ECHANGEUR
EAU ET ASSAINISEMENT
PORT
CHEMIN DE FER
ENERGIE
TIC
Source :René ABEGA ,2014
Annexe 2 : carte des grands projets d'infrastructure au
Cameroun
Source : Institut national de cartographie
Guide d'entretien
1) Pensez-vous que les ressources sont souvent suffisantes pour
les projets
Oui
non
2) Pensez-vous que les l'ouvrage est souvent
réalisé à la fin malgré les problèmes
rencontrés ?
Oui
non
3) Pensez-vous que les projets sont réalisés avec
peu de ressource mais dans les délais ?
Oui
non
4) Pensez vous que les délais sont respectés dans
la phase de construction des infrastructures ?
- Toujours
- Parfois
- jamais
5) pensez-vous connaitre le suivi comme une utilité dans
les projets d'infrastructure ?
- bonne compréhension
- faible compréhension
- aucune compréhension
6) pensez-vous connaitre l'évaluation comme une
utilité dans les projets d'infrastructure ?
- bonne compréhension
- faible compréhension
- aucune compréhension
7) que pensez-vous de l'importance du suivi-évaluation
- très important
- important
- pas important
8) quel est le degré de connaissance des méthodes
et outils du suivi-évaluation
- suffisant
- pas suffisant
- pas du tout suffisant
9) A quel degré utilisez-vous les méthodes et
outils de suivi-évaluation
- Suffisamment
- Pas suffisamment
- Pas du tout
10) Quel outil d'évaluation connaissez-vous
Le diagramme des objectifs et diagrammes des effets
|
Le SWOT
|
L'analyse cout-efficacité
|
Le Cadre logique
|
11) A quel degré de connaissance avez-vous des
différents types d'évaluations
Oui
Non
Evaluation à mi-parcours, évaluation finale,
évaluation ex-post
|
Evaluation à mi-parcours, évaluation finale,
auto-évaluation
|
Evaluation à mi-parcours, évaluation finale
|
Evaluation ex-ante, Evaluation à mi-parcours,
évaluation finale, évaluation ex-post
|
Evaluation finale
|
12) Connaissez-vous quel outils de suivi pour les projets
d'infrastructure (DIRIGEANTS - CADRE ET RESPONSABLES)
PERT
Gant
Tableau de bord
MARP
Focus group
13) A quelle 'importance accordez-vous aux rapports fait dans les
projets ? à quoi servent ses rapports et quels sont ceux que vous
produisez ?
Périodiques, journaliers,
hebdomadaires, mensuels, annuels
14) Régulièrement dans les projets que vous avez eu
à conduire quels sont les types d'évaluation que vous connaissez
et que vous pratiquez
Evaluation à mi-parcours, évaluation finale,
évaluation ex-post oui
non
Evaluation à mi-parcours, évaluation finale,
auto-évaluation oui
non
Evaluation à mi-parcours, évaluation finale
oui
non
Evaluation ex-ante, Evaluation à mi-parcours,
Évaluation finale, évaluation ex-post
oui
non
Evaluation finale
oui
non
Réalisé entre Aout 2014 à Janvier 2015
* 1 « le developpement
des infrastructures en afrique en vue de favoriser une croissance a long
terme» u n i o n p a r l e m e n t a i r e a f r i c a i n e u p a ,
novembre 2009
* 2
www.oecd.org /trade /afridialogue2008
* 3
http://content.undp.org/go/newsroom/2006/march/sen-20060308.fr;jsessionid=adkjxoezp09e?lang=fr
* 4 . «
accessibilite aux infrastructures de base et atteinte des omd par le cameroun
»batomen francis kameni justin
* 5 Décision
n°607d/minepat/sg/dgepip/dpip/sds/ie2 désignant le
Vice-président et constatant la composition du Comité National de
Suivi de l'exécution physicofinancière de l'Investissement
Public.
* 6 NEU, D «Des outils pour
programmer, suivre, évaluer et présenter ses projets D
aujourd'hui, n°47, Groupe de recherche et d'échange technologique,
Avril 2006
* 7 Francois JOLIVET « Manager
l'entreprise par projets : les metaregles du management par projets»
Collection pratiques d'entreprises, Editions EMS, fevrier 2008. Page
27
* 8 Suivi évaluation
et coopération décentralisée en matière d'eau et
d'assainissement : enjeux et pratiques( mars 2011)
* 9
http://www.definitions-marketing.com/Definition-Analyse-SWOT
* 10L'Agence Canadienne pour
le Développement International (ACDI)
* 11 Source:
OCDE/CAD
* 12 METHODE D'EVALUATION DE
LA PERTINENCE D'UN PROJET ,Michel GARRABE,2005
* 13 Source: OCDE/CAD
* 14 Stiftung Zewo Schweizerische
Zertifizierungsstelle für gemeinnützige, Spenden sammelnde
Organisationen
* 15 Source: OCDE/CAD
* 16OCDE
* 17 La « roue de Deming
» pose les conditions de la performance d'une organisation : « plan
» (prévoir, fixer des objectifs),
« do » (agir, réaliser), « check
» (contrôler, évaluer), « act » (rectifier les
écarts constatés).
* 18 Laurencelle, L(2005)
abrégé sur les méthodes de recherches et la recherche
expérimentale.Ed presse de l'université du Quebec
* 19 Amboise & Audet (1996)
Projet de recherche en administration, un guide général à
sa présentation .Ed Université Laval Québec
* 20 2001, mise en place
d'un système de passation des marchés
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