0. INTRODUCTION
01. Problématique
En dépit de la croissance économique
relativement dynamique de l'Afrique au cours de la dernière
décennie, plusieurs pays du continent sont confrontés à
d'énormes difficultés de développement, comme
l'insécurité alimentaire, un taux de chômage
élevé, la pauvreté et les inégalités, et
aussi la dépendance à l'égard des produits de base en
provenance de l'extérieur, l'absence de transformation
économique, la dégradation de l'environnement et une
intégration insuffisante du continent dans l'économie
mondiale1(*). Les pays de
différentes régions d'Afrique accordent une importance capitale
aux investissements directs étrangers (IDE), comme moyen de
développement économique. Cette volonté c'est
accentuée dès les années 70, période pendant
laquelle l'attraction des IDE a été dans la pointe de mire des
stratégies économiques nationales.2(*) C'est au cours des années 70 qu'il y a eu le
boom des investissements directs étrangers (IDE) dans le monde, passant
de 13 milliards en 1970 à 54 milliards de $ en 1980, soit une croissance
de 405,5 %.
L'incapacité de l'Afrique subsaharienne (ASS) d'attirer
les IDE préoccupe, parce que les IDE fournissent le capital
nécessaire pour l'utilisation des nouveaux facteurs de production. Les
IDE apportent l'emploi, la qualification de gestionnaire et la
technologie ; et ainsi, les investissements directs étrangers (IDE)
accélèrent la croissance et le développement.3
le rôle des IDE comme source de capital est devenus de plus en plus
important pour l'Afrique subsaharienne (ASS). Ceci est dû par le fait que
les niveaux de revenu et d'épargne domestiques dans la région
sont très bas. En conséquence, le capital externe est
nécessaire pour compléter l'épargne domestique afin de
stimuler l'investissement et la croissance économique.3(*)
Attirer les investisseurs étrangers (ou les maintenir
sur le territoire) constitue une préoccupation pour bon nombre de pays.
Aujourd'hui, presque tous les pays en développement disposent d'une
réglementation très favorable aux IDE. Selon la CNUCED (2001),
entre 1 991 et 2000, 1185 modifications au total ont été
apportées aux régimes nationaux réglementant les IDE, dont
1.121 (soit 95 %) visaient à faciliter ces investissements.
L'assouplissement considérable du cadre réglementant les IDE a
des incidences importantes sur les choix de localisation des
entreprises.4(*)
L'Afrique subsaharienne est ouverte aux investissements
directs étrangers. Les codes des investissements sont désormais
plus libéraux et ouvert à un plus grand nombre de secteurs
d'activités. De nouveaux secteurs (formation, télé
services, transport aérien et maritime, infrastructures portuaires,
aéroportuaires et ferroviaires, réalisation de complexes
commerciaux, parc industriels, zones touristiques, cyber-villages, et centres
artisanaux) viennent s'ajouter à ceux déjà
éligibles (agriculture, manufacture, carrières, tourisme,
services ...).
Dans son article « on the determinant of foreign
direct investment to developing a contries : is Africa
different ? »5(*), Elisabeth ASIEDU (2002) a démontré que
les suggestions politiques qui ont réussies dans d'autres régions
peuvent ou ne pas réussir en l'Afrique subsaharienne. Ce qui ferait
admettre que l'Afrique est différente.
A notre connaissance, aucune étude n'est menée
pour essayer de connaitre la différence qui existe entre l'Afrique
subsaharienne et l'Afrique centrale :cependant, il y a des exemples
d'études sur des cas particuliers tels qu'au Cameroun avec NJOUM MARTIAL
qui nous montre que les déterminants majeurs de l'attractivité au
Cameroun dépend de la qualité de la main d'oeuvre et l'ouverture
au commerce ; de ce fait, il parait donc évident que nous ne
connaissons pas les déterminants des IDE en Afrique subsaharienne en
générale et en Afrique centrale en particulier.
Ce pourquoi dans cette étude, nous allons recenser les
variables économiques et politiques susceptibles de jouer le rôle
de facteurs majeurs d'attrait des IDE en ASS et d'identifier dans quelle mesure
ces déterminants peuvent être interprétés. Pour ce
faire deux questions clés sont posées :
(1) Quels facteurs conduisent les IDE aux
pays en voie de développement ?
(2) Pourquoi en dépit de
réforme politique, l'Afrique subsaharienne n'a-t-elle pas réussi
à attirer les investissements directs étrangers (IDE) ?
02. Objectif du travail
Le système économique des pays d'Afrique
subsaharienne ne saurait être concurrent que s'ils permettent d'attirer
plus des capitaux étrangers pour chercher la croissance soutenue,
promoteur de l'emploi et du développement.
L'objectif général poursuivi dans ce travail est
d'identifier les vrais déterminants des investissements directs
étrangers dans les pays d'Afrique subsaharienne. D'une manière
spécifique, nous allons poursuivre les points suivants :
ü collecter les informations sur le fonctionnement et la
contribution des IDE dans le développement du PIB;
ü analyser les informations en rapport avec les facteurs
pour l'attractivité des IDE en Afrique subsaharienne et
particulièrement en Afrique centrale;
ü Sélectionner les facteurs devant être
considérés comme déterminants clés des
investissements directs étrangers lesquels devant favoriser la
réalisation de l'objectif de croissance économique durable et de
développement.
03. Hypothèse de l'étude
Dans notre travail, nous allons pouvoir vérifier,
l'hypothèse selon laquelle : la croissance économique,
l'inflation, les infrastructures, le risque politique, la franchise du pays
d'accueil sont les facteurs qui attirent les investissements directs
étrangers (IDE) en Afrique subsaharienne (ASS). Par conséquent,
l'adoption de mesures ciblées permet, d'une part, d'exploiter au mieux
les facteurs économiques et d'autre part de bien prendre en compte les
facteurs politiques dans l'élaboration des stratégies6(*).
Dans ces conditions, l'accès au crédit et le
coût du financement, la faiblesse de l'épargne intérieure,
le risque et l'incertitude, les inégalités et la demande globale,
et le cadre de politique générale et les conditions
générales de l'investissement sont des déterminants
clés pour l'attractivité des IDE. Dans ce cas, nous pourrons dire
que ces sont ces différents facteurs qui feraient de l'Afrique
subsaharienne une région qui attire peu des IDE. Les investigations
amèneront à l'affirmation ou l'infirmation de cette
hypothèse.
0.4. Choix et intérêt du sujet
Selon le Fonds Monétaire International (FMI), pour
réduire sensiblement la pauvreté, l'Afrique devra avoir un taux
moyen de croissance à moyen et à long terme de 7 % et plus ;
ce qui nécessitera des taux d'investissement de 25 % du produit
intérieur brut (PIB) et au-delà. Au cours des deux
dernières décennies, le taux moyen d'investissement en Afrique a
avoisiné les 18 %, bien en dessous du seuil de 25 %.
Par ailleurs, l'attractivité des IDE dans les
différents régions du monde est très inégale,
l'étude de chaque déterminants sur l'attractivité des IDE
dans les pays en développement en générale et en Afrique
subsaharienne en particulier saveur indispensable. Raison pour laquelle nous
avons jugé utile de travailler sur ce sujet partant du rôle
important que joue les IDE à coter des investissement domestique dans la
réalisation de la croissance économique et de la réduction
de la pauvreté.
0.5. Délimitation du sujet
Notre sujet de recherche est limité dans l'espace et
dans le temps.
Dans l'espace, nous consacrons notre travail aux
déterminants des investissements directs étrangers dans les pays
de l'Afrique subsaharienne en générale et de l'Afrique centrale
en particulier.
Dans le temps, nos investigations portent sur la
période allant de 1980 à 2013, qui est caractérisée
par une timide reprise des activités tant commerciales que
financières et une croissance économique de 4,7% en 2013 en
Afrique subsaharienne (ASS).
06. Méthodes et techniques de recherche
La rigueur scientifique veut que tout chercheur
désireux d'atteindre un objectif scientifique soit soumis aux exigences
de la science, à savoir ; le recours à une ou plusieurs
méthodes et techniques. Dans le cadre de cette étude, nous allons
utiliser :
Ø La méthode analytique : elle va nous
permettre de bien examiner en détail les informations et les chiffres en
rapport avec les IDE dans l'objectif de mieux comprendre et expliquer le
mouvement des IDE ;
Ø La méthode de descriptive : en utilisant
des techniques statistiques, elle va nous permettre de décrire
l'évolution des IDE, d'en mesurer la moyenne et aussi leur
répartition à travers les différentes régions du
monde ;
Ø La méthode explicative : en se basant sur
le modèle économétrique de donnée de panel, nous
allons identifier les facteurs qui expliquent significativement l'attrait des
IDE en Afrique Subsaharienne et en Afrique centrale ;
Ø La Méthode comparative : elle va nous
permettre de voir la différence qui existe en matière de
répartition des IDE dans les différentes régions du monde
et de facteurs d'attractivité. Elle va pouvoir nous montrer la
différence qui existe entre l'Afrique subsaharienne et l'Afrique
centrale en ce qui concerne l'attractivité des IDE;
Ø La méthode documentaire : celle-ci nous
permet à travers la littérature, à élaborer la
partie théorique de notre sujet par la consultation des ouvrages, des
revues, des articles, des mémoires, des travaux de fin de cycle et notes
de cours ayant trait avec notre domaine de recherche.7(*)
0.7. Plan du travail
Outre l'introduction et la conclusion, notre travail est
structuré en tourne en trois chapitres qui seront subdivisés en
section.
Le premier chapitre est consacré au bilan de
connaissance sur les déterminants des investissements directs
étrangers (IDE) ;
Le deuxième chapitre porte sur analyse des
investissements directs étrangers en Afrique subsaharienne ;
Le troisième chapitre se focalise sur analyses des
déterminants des IDE dans les pays d'Afrique subsaharienne.
CHAPITRE 1 : BILAN DES CONNAISSANCES SUR LES DETERMINANTS
DES INVESTISSEMENTS DIRECT ETRANGER (IDE)
1.1 INTRODUCTION
L'influence des firmes multinationales (FMN) sur la
spécialisation et l'intégration dans l'économie mondiale
n'est plus à démontrer : le développement de
l'investissement direct étranger a imposé un abandon de la
théorie classique et libérale de la spécialisation
internationale fondée sur l'immobilité des facteurs de production
(capital, travail, technologie), et a fait naître aujourd'hui un nouveau
cours d'hypothèses assis sur le caractère désormais
mondial de l'attractivité économique. En conséquence, le
cadre de l'économie internationale tend à être remis en
cause pour adopter celui des théories de l'économie mondiale.
Ainsi, Il y a lieu de noter qu'à côté des
formes traditionnelles d'investissements directs d'intégration verticale
internationale et de conquête des marchés étrangers, on
trouve de plus en plus d'investissements relevant des schémas de la
division internationale du travail : les firmes multinationales tendent
davantage à organiser leur production à l'échelle mondiale
par l'intégration des fabrications et des lignes de produits, laquelle
s'accompagne non seulement de flux de marchandises, mais de plus en plus de
transferts de technologies.
Outre l'analyse des théories classiques du commerce, du
capital et de la firme (explicatives de l'investissement direct
étranger), l'internationalisation des entreprises ou de la production
est intégrée à la théorie de l'organisation
industrielle. Celle-ci explicite dans quelles conditions, des marchés
donnés sont approvisionnés par des filiales
étrangères de production qui y sont réalisée, en se
fondant sur l'interaction entre les structures de marché et les
conduites ou stratégies des firmes, notamment le concept de «
réaction oligopolistique » au plan international. Par
conséquent, plusieurs champs économiques ont traité
l'investissement direct étranger : de la théorie de la firme, du
commerce international, de localisation ou encore de l'économie
industrielle, chacun cherche à expliquer ce phénomène de
son propre angle de vision.
Dans ce chapitre nous essayerons justement de grouper,
analyser et expliciter ces théories et d'en sortir les principaux
déterminants des IDE dans le monde ; ce qui va nous permettre de
mieux réaliser l'analyse empirique.8(*)
Pour ce faire, ce chapitre est subdivisé en deux
sections structurées de la manière suivante : la
première nous renvois à la revue générale de la
littérature sur les IDE, la deuxième section aborde les
définitions des IDE et troisième section aborde à son tour
les stratégies des investissements directs étrangers.
Section 1. La revue générale des
théories sur les IDE.
Plusieurs théories ont traité les IDE, les plus
récentes sont celle de Dunning (1993) et de Caves (1996). Cependant, on
peut remarquer que les théories les plus importantes sont basées
sur l'économie industrielle.
Hymer (1960) a distingué entre l'investissement de
portefeuille et l'investissement direct. Il montre que les hypothèses
d'arbitrage sur le capital expliquant les mouvements internationaux de capital,
sont en contradictions avec le comportement des multinationales et sont, ainsi,
incapables d'expliquer les causes des IDE et ce pour trois raisons :
1) Imperfections du marché
Une fois que le risque, l'incertitude, la volatilité
des taux de change, et les coûts d'acquisitions des informations sont
incorporés dans la théorie de l'arbitrage de portefeuille,
plusieurs des prévisions économiques restent, tout de même,
invalides. En fait, ceci est dû aux imperfections du marché qui
affectent les performances des firmes, et en particulier leurs
stratégies sur les marchés étrangers.
2) Economies d'échelle et
externalités positives
Les IDE permettent non seulement le transfert de ressources
(capital), mais aussi de technologies, d'expériences managériales
et de savoir- faire. D'où l'existence de rentes économiques
importantes et d'effets d'externalité positifs, qui peuvent être
aussi, importants que les effets directs des déplacements de capitaux et
des investissements étrangers.
3) Fondement
microéconomique
Les IDE n'ouvrent pas la possibilité de changement de
possession, de ressources ou des droits. Hymer explique la distribution des IDE
entre les marchés, par les théories microéconomiques. En
appliquant les théories d'économie industrielle, Hymer pense que
les firmes multinationales (FMN) sont identiques aux firmes locales. Le fait
d'investir à l'étranger englobe certaines difficultés :
communication, transport, barrières de langues...
Cependant les firmes multinationales (FMN) doivent
posséder des avantages spécifiques de localisation : technologie,
économie d'échelle qui permet de dépasser les
barrières locales et d'être compétitive face aux
entreprises locales.
Des recherches ont été menées par
Kindleberger (1958), Caves (1983) et Dunning afin d'identifier, les avantages
de délocalisation tel que : la capacité technologique,
l'expérience, la structure industrielle, la différenciation des
produits, les connaissances du marché, et les compétences
organisationnelles.
Dans l'approche de Vernon (1966), il explique les IDE selon le
cycle de vie du produit. Au début le produit est conçu dans le
pays d'origine avec des technologies innovatrices, et il est aussi produit pour
le marché local. Après, arrivé à un autre stade du
cycle de vie, une certaine croissance et connaissance du marché, de
synergie, le produit est exporté vers d'autres pays ayant des
caractéristiques similaires au pays d'origine. Lorsque le produit
devient standard et mature, les coûts de travail deviennent très
importants dans le processus de production, c'est à ce moment là
que les firmes délocalisent à la recherche de coûts de
production bas. Le cycle de vie du produit était, ainsi, la
première interprétation dynamique des déterminants des IDE
et de leurs relations avec le commerce international.
Dans les années soixante dix, quelques
économistes, en particulier Buckley (1991) et Casson (1976), Lundgren
(1977), et Swedenborg (1979), ont proposé l'application de la
théorie d'internationalisation afin d'expliquer la croissance des
firmes multi national (FMN) basées sur la théorie des coûts
de transactions. En effet, le choix entre servir un marché
extérieur par l'exportation ou par le franchisage et d'y investir,
dépend de certains coûts, tel que les coûts
d'opportunité, d'installation ou encore des coûts de
maintenance... tant que ces coûts existent la FMN préfère
s'installer elle-même à proximité du marché en
question, ou bien elle peut opter pour le franchisage. Ce dernier semble
être le cas de plusieurs multinationales, notamment `Coca cola' qui a
élaboré un système de franchise à l'échelle
internationale lui permettant d'être présente sur tous les
marchés.
En analysant cette théorie (approche
d'internationalisation), on retrouve très clairement l'idée
d'existence d'imperfections sur le marché, développé au
début des années soixante par Hymer. Ainsi, afin de minimiser les
coûts de transactions et d'améliorer l'efficience de la
production, les FMN décident de délocaliser leurs productions. Il
faut noter, néanmoins, que cette vision des IDE néglige les
spécifications internes de localisation. Par spécifications
internes de localisation on entend les données économiques,
sociales et politiques du pays hôte et qui jouent un rôle
prépondérant à la fois dans la décision de
délocalisation et du choix du pays d'accueil.
De même, les travaux de Mayer et Mucchielli se sont
intéressés à la localisation à l'étranger
des firmes multinationales et en ont déduit quatre facteurs
déterminants : la demande du marché des biens, le coût des
facteurs de production, le nombre d'entreprises locales et
étrangères déjà installées sur place et la
synthèse des différentes politiques d'attraction menées
par les autorités locales.9(*)
En d'autres termes, les entreprises recherchent les lieux
où la demande est importante et là où les coûts de
production sont faibles. Plus tard en 1998, Wilhelms et Witter ont
créé le concept d'adaptation institutionnelle
à l'IDE, publié dans l'ouvrage intitulé «
Foreign Direct Investment and it's Determinants in Developping Countries
». La théorie élaborée intègre des variables
microéconomiques (concernant l'investisseur), macroéconomiques
(couvrant les caractéristiques de l'économie réceptrice de
l'IDE) et des variables méso économiques (représentant les
institutions liant l'investisseur et le pays hôte tel que les agences du
gouvernement qui publient les politiques concernant l'investissement direct).
Un des points qui distinguent cette conception des autres est qu'elle accorde
plus d'importance aux variables dites "méso". Le concept d'adaptation
institutionnelle à l'IDE ainsi développé par ces auteurs,
met en corrélation quatre concepts dans le modèle suivant :
IDE = á0 + á1 G + á2 M
+ á3 E + á4 S.
G : symbolisant le concept d'adaptation du
gouvernement à l'IDE,
M : celui du marché,
E : celui de l'éducation,
S : pour le concept d'adaptation de la
réalité socioculturelle.
Ces quatre concepts constituent ce que les auteurs appellent
le concept d'adaptation institutionnelle à l'IDE, et illustrent la
capacité d'un pays d'attirer, d'absorber et de préserver les
IDE.10(*)
Enfin, les travaux de Morisset et Neso ont montré quant
à eux que les procédures administratives complexes,
nécessaires à l'établissement et au fonctionnement des
affaires, découragent l'entrée des flux d'IDE.
Section 2. Les définitions
opérationnelles des Investissements Directs Etrangers.
A. définitions
Selon Jacquemont (1990), l'investissement international
(notion plus large que l'investissement direct) est formellement défini
comme l'emploi des ressources financières qu'un pays fait à
l'étranger. C'est ainsi qu'en termes de flux, l'investissement
correspond à trois éléments essentiels de la balance des
paiements :
· L'investissement à long terme du secteur non
monétaire.
· Les transferts unilatéraux privés et
publics.
· Le solde des revenus des capitaux à
l'extérieur.
Les sorties de capitaux enregistrés dans les balances
de paiements donnent une vision tronquée des investissements directs
réalisés. Ces investissements peuvent croître sans sorties
de capitaux, grâce aux réinvestissements des profits des filiales
des firmes multinationales (FMN) et grâce à leur appel aux
marchés financiers non comptabilisés dans les balances de
paiements. Ce qui biaise l'estimation des flux réels d'IDE.
En terme de patrimoine, l'investissement direct correspond
à l'ensemble des avoirs en biens et créances que
détiennent les investisseurs d'un pays et qu'ils ont accumulé
à l'étranger dans des périodes passées.
Par opposition au prêt et à l'investissement de
placement, l'investissement direct implique le fait de contrôler une
entreprise localisée en dehors du pays d'origine. En tant que
catégorie de flux financiers, il correspond au souci de tenir compte,
dans la mesure du possible, de la stratégie de l'investisseur.11(*)
Selon l'OCDE12(*), « un investissement direct est effectué
en vue d'établir des liens économiques durables avec une
entreprise, tel que notamment, les investissements qui donnent la
possibilité d'exercer une influence sur la gestion de la dite entreprise
au moyen :
v De la création ou de l'extension d'une entreprise ou
d'une succursale appartenant exclusivement au bailleur de fonds ;
v De l'acquisition intégrale d'une entreprise
existante ;
v D'une participation à une entreprise nouvelle ou
existante ;
v D'un prêt à long terme (5 ans et plus).
La notion de prise de contrôle est
interprétée de la façon suivante : il y a
présomption d'investissement direct au sens de l'OCDE s'il y a
contrôle de 20% ou plus des actions ordinaires,13(*) « à moins
qu'il puisse être établie que cela ne permet pas à
l'investisseur d'avoir un pouvoir de décision effectif dans la
gestion de l'entreprise » (W. Andreff).14(*)
Le manuel de la balance de paiement du Fonds Monétaire
International donne une autre définition des investissements directs :
« les investissements effectués dans une entreprise exerçant
ses activités sur le territoire d'une économie autre que celle de
l'investisseur, le but de ce dernier étant d'avoir un pouvoir de
décision effectif dans la gestion de l'entreprise. Les entités ou
les groupes d'entités associés non-résidentes qui
effectuent les investissements sont appelés « investisseurs directs
» et les entreprises, érigées ou non en
société (respectivement filiales ou succursales) dans lesquelles
ces investissements directs ont été effectués, sont
distinguées par le terme `entreprises d'investissement direct
».15(*)
Selon Hugonnier (1984), les pays de l'OCDE se divisent en deux
catégories. La première est constituée de pays qui ont
pensé que le moyen le plus sûr de déterminer si
l'investissement étranger détenait un tel pouvoir sur
l'entreprise était d'établir un certain seuil de
propriété (actions ou actions assorties d'un pouvoir de vote). Ce
seuil va de 10 à 100%. Il est par exemple de 10% pour de Danemark, les
USA, la Turquie, de 20% pour la France, de 25% pour l'Allemagne et la Grande
Bretagne, de 50% pour l'Autriche et de 100% pour les Pays-Bas.
La seconde catégorie est constituée de pays qui
ne retiennent pas un seuil de propriété minimum pour
définir un pouvoir de décision effectif et considère
simplement que dès lors qu'une participation étrangère est
prise dans une entreprise nationale et que les liens économiques les
unissent, l'entreprise locale devient une entreprise d'investissement direct
(ex : Portugal).
En fait, c'est selon ces seuils de participation que chaque
Etat contrôle les flux d'IDE et définie leurs propres
caractère de participation. Ainsi, au Gabon le seuil minimal de prise de
participation est de 70%, au Bénin de 80%, en Arabie Saoudite de 75%, en
Indonésie, Malaisie, Chili, Irak, et en Libye de 49%. En Inde, aux
philippines, au Nigeria de 40%, et au Cameroun il est de 51%.
Les IDE apparaissent la plus souvent comme des vecteurs de
transferts de richesse, de connaissance... d'un pays à un autre et
stimulent ainsi la croissance dans les pays d'accueil, qui voient souvent leur
niveau de développement s'accroitre du fait des biens faits des IDE.
Toutefois il convient de faire une distinction entre les IDE et les autres
formes d'investissement qui entrent également de façon
considérable dans le processus de croissance des pays. Depuis quelques
décennies, les IDE ne sont plus vue du mauvais oeil par les Pays en voie
de développement (PVD) qui considéraient jadis ces derniers comme
une forme de domination des puissances étrangère sur leur
économie. Aujourd'hui, nous assistons à une vraie chasse et
à une concurrence entre les Pays en voie de développement (PVD)
qui se ruent de façon acharnée dans la diversification de leur
économie en vue de mettre en valeur les déterminants susceptibles
d'attirer le plus d'investisseurs direct étrangers et
bénéficier ainsi de tous les avantages que véhicule l'IDE.
Car les dirigeants des les Pays en voie de développement (PVD) sont
conscients aujourd'hui que les IDE sont un véritable vecteurs de
croissance et partant contribuent au développement économique du
pays.16(*)
B. Autres définitions et
distinctions
L'investissement est l'opération qui vise soit à
maintenir, soit à accroître le stock de capital d'un agent
économique. Par exemple, les ménages investissent lorsqu'ils
achètent un logement, l'État investit lorsqu'il construit une
route et les entreprises investissent lorsqu'elles achètent une
machine.... Toutefois, selon leur importance et leur nature, les
investissements ne sont pas vus de la même façon au sein de
l'entreprise qui accueil ces derniers. Ainsi, les flux de capitaux entrant dans
une entreprise ou dans un Etat peuvent être classés en trois
grandes catégories à savoir :
§ Les flux financiers (principalement les prêts
bancaires) ;
§ Les placements de portefeuille (Investissement
Indirect) ;
§ Les Investissements direct.
Les prêts bancaires : ils désignent un ensemble
de capitaux prêtés à des conditions commerciales, ils sont
généralement instables et imprévisibles d'une année
à une autre aux grés de la préférence ou de la
défaveur manifestées par les banques d'affaires pour un pays ou
une région donnée.
Les investissements de portefeuille : consistent entre autre
à investir dans les actions ou les obligations d'une entreprise
donnée. Ils n'ont pas pour but de prendre le contrôle de la firme
en question. Il s'agit souvent d'investir à court terme en quête
de rendement plus élevés.
Nous remarquons que les deux formes d'investissements
précédents sont assez volatils et instables car ne
possédant pas un caractère d'implantation leur permettant d'agir
forcément dans la firme d'accueil. C'est pourquoi Hausmann et
Fernandez-Arias(2000), tentant d'expliquer pourquoi maints pays hôtes
même quand ils sont favorables aux entrées de capitaux,
considèrent les flux de dette internationaux, en particulier à
court terme, comme du « mauvais cholestérol », et avance ainsi
que :
Les prêts à court terme de l'étranger sont
motivés par des considérations spéculatives fondées
sur les différentiels de taux d'intérêt et les
anticipations en matière de taux de change, et non par des
considérations à long terme. Leurs mouvements résultent
souvent des distorsions relevant de l'aléa moral comme les garanties
implicite du taux de change ou le fait que les gouvernements sont prêts
à renflouer le système bancaire. Ils sont les premiers à
se précipiter vers la sortie en cas de difficultés et ont
été responsables des cycles expansion-récession des
années 90.
Les Investissements Directs Etrangers : ils se
définissent comme toutes opérations se traduisant par une
création d'entreprise à l'étranger ou une prise de
participation dans les firmes étrangères. Autrement dit, les IDE
désigneraient les investissements qu'une entité résidente
d'une économie (investisseur direct) effectue dans le but
d'acquérir un intérêt durable dans une entreprise
résidente d'une autre économie (l'entreprise d'investissement
direct). Par intérêt durable, il faut entendre par là qu'il
existe une relation à long terme entre l'investisseur direct et
l'entreprise et que l'investisseur exerce une influence significative sur la
gestion de l'entreprise.
Les investissements direct comprennent non seulement la
transaction initiale, qui établit la relation entre l'investisseur et
l'entreprise, mais aussi toutes les transactions ultérieurs entre eux et
entre les entreprises apparentées, qu'elles soient ou non dotées
d'une société et dont d'une personnalité morale.
De ce fait, Kojima (Kojima, 1986, P : 59-60) considère
l'IDE comme un mouvement de capitaux impliquant des droits managériaux
et/ou un contrôle managérial sur la compagnie, ce qui implique une
propriété partielle ou totale de la firme :
ü L'obtention des stocks (10% ou plus du capital social)
d'une compagnie étrangère existant déjà avec
l'objectif de participer à la gestion de la dite firme, ou l'achat d'une
firme existante.
ü L'établissement d'une filiale à
propriété totale (cas d'un contrôle de capital à
100%) ou un joint-venture dans un pays étranger.
ü L'acquisition des avoirs physiques d'une compagnie avec
l'objectif d'entreprendre des activités commerciales comme
l'établissement d'une nouvelle filiale, un office commercial ou une
unité de production.
D'une manière générale, le Fonds
Monétaire International (FMI) définit les Investissements Directs
Etrangers (IDE) à travers son manuel de la balance de paiements, qui
considère les IDE comme différentes opérations
financières destinées à agir sur la marche et la gestion
d'entreprises implantées dans un pays différent de celui de la
maison mère. Ainsi, sous le terme d'IDE se regroupe essentiellement deux
types d'opérations.
D'une part, celles réalisées à partir
d'une croissance interne au sein d'une même firme transnationale entre la
maison mère et ses différents établissements
implantés à l'étranger (filiales, bureaux de
représentation, etc.) : création ex nihilo de nouvelles
unités, extension des capacités de production des unités
déjà existantes, flux financiers entre établissements
(augmentation de capital, prêt et avance de trésorerie par la
maison mère, etc.) ; réinvestissement local des
bénéfices.
D'autre part, celles réalisées par croissance
externe, à condition d'atteindre au moins 10% du capital de l'entreprise
étrangère convoitée. Ce seuil est désormais retenu
internationalement pour distinguer les IDE des « investissements de
portefeuilles », par définition beaucoup plus volatils et
correspondants aux prises de participations inférieurs à 10% du
capital d'une entreprise. Dans ce cas précis, l'investissement est
considéré par l'entreprise comme une forme de diversification
internationale de son portefeuille.
En résumé, on peut avancer que l'investissement
direct étranger désigne l'opération effectuée par
un investisseur résident d'une économie, afin d'acquérir
ou d'accroître un intérêt durable dans une entité
résidente d'une autre économie et de détenir une influence
dans sa gestion. Il met en relation des entreprises apparentées,
c'est-à dire : une entreprise investisseur direct maison mère et
une entreprise investie qu'il s'agisse d'une filiale ou d'une succursale ; des
entreprises détenant des participations croisées ou des
entreprises affiliées à une même maison mère,
sociétés soeurs.
Par convention, une relation d'investissement direct est
établie dès lors qu'un investisseur acquiert au moins 10% du
capital social de l'entreprise investie.
Cela étant, la question que nous nous posons ici est de
savoir ce qui motive les investisseurs étranger à investir dans
un pays A et non dans le pays B autrement dit, quels sont les
déterminants que les pays doivent mètrent en place pour attirer
assez d'IDE.
On voit bien à travers, ce tour des définitions
que les firmes multinationales jouent un rôle très important dans
l'analyse du phénomène. Elles représentent le premier
acteur majeur de la décision d'investissement. Ce qui nous mène
à poser la question quant à la définition du terme
« Firme Multinationale ».
C. La firme multinationale (FMN).
Dans son avant-propos, Frank (1981) explique que les
entreprises multinationales ont joué un rôle
particulièrement important dans le développement des Pays en Voie
de Développement17(*) et il définit une multinationale comme
étant « une société qui opère dans
plusieurs pays étrangers au travers de filiales qui sont soumises
à un certain degré de contrôle central ». Les
Nations-Unis tendent à utiliser le terme de transnationale de
préférence au terme, multinational, lorsqu'elles veulent
indiquer qu'il s'agit d'une société mère basée dans
un pays avec des filiales dans un certain nombre de pays
étrangers. Le terme multinational signifierait alors qu'il
s'agit d'une société détenue par plusieurs nations,
qu'elle ait ou non des filiales dans d'autres pays18(*).
Pour Aharoni, le terme de « firme multinationale » a
été utilisé pour la première fois par Lillientthal,
qui définit ce type de firme comme étant « une
entreprise qui a son siège dans son pays d'origine mais qui
opère et vit sous les lois et les devoirs d'autres pays
».19(*)
Steiner (1966) ajoute «qu'une firme multinationale
obéit à deux critères : d'abord, elle opère dans
deux ou plus de deux pays, dans lesquelles elle a des bénéfices
et des perspectives de croissance, puis dans un second temps elle prend des
décisions multinationale, c'est à dire des décisions
applicables dans plusieurs pays ».20(*)
Pour investir à l'étranger, une entreprise est
dans l'obligation de déployer d'importants efforts, aussi bien
financiers qu'humains. Une question légitime se pose alors : pourquoi
les entreprises qui s'intéressent à un marché
international, ne déploie- t- elle pas toute sa compétence pour
produire dans son pays et exporter, ou bien concéder des licences
à des entreprises étrangères pour l'exploitation de sa
technologie ?
La réponse à cette question réside dans
les circonstances qui font de l'entreprise multinationale ce qu'elle est :
· Premièrement, les actifs de l'entreprise peuvent
être exploités d'une manière plus rentable à une
échelle plus large. Nous entendons, par actif : la
propriété technologique (technologie et noms de marques),
l'organisation, la gestion et le réseau de distribution ;
· Deuxièmement, il s'avère plus rentable de
produire avec ces actifs dans plusieurs pays que de produire dans le pays
d'origine et d'exporter ;
· Troisièmement, l'octroi de licences à des
entreprises étrangères semble moins rémunérateur
que d'exploiter le potentiel des actifs de l'entreprise à
l'étranger21(*).
En résumé, la définition de firme
multinationale diffère selon les personnes et la définition
propre varie selon la situation dans laquelle le chercheur se trouve. Selon
Aharoni, s'il s'agit de la relation existant entre la firme et le pays
hôte, la définition de la FMN doit se rapporter au type
d'opérations accomplies dans le pays. Si en revanche, il s'agit du
processus de prise de décision à l'intérieur de la firme
mère et ses effets sur la `multi nationalité' des
opérations, alors il y aura autant de définitions de la FMN que
de décisions d'investir à l'étranger.22(*)
D. La théorie O.L.I
Dunning (1977, 1980, 1993) a synthétisé les
éléments les plus importants dans l'explication des IDE. Il
propose ainsi trois conditions exigées pour que la firme fasse des
investissements à l'étranger. Ces conditions sont : les avantages
de possessions « Ownerships adavanatges »,
les avantages de localisation « Location advantages
» et les avantages d'internationalisation «
Internalisation advantages ». Dunning
groupe ainsi la plupart des théories sur les IDE en ce qu'il appelle la
théorie « OLI ».
I. Les avantages de possession
Peuvent être un produit, ou un processus de production
que les autres firmes n'ont pas accès. Ils peuvent aussi être des
éléments dont la firme a la possession et qu'elle gagnerait
à les exploiter à l'étranger. Des nouvelles technologies,
des informations exclusives, des expériences managériales, en
sont l'illustration et l'exemple de ces avantages.
Les « ownership advantages »
confèrent des positions de forces sur le marché vis à
vis de la demande mais aussi de la concurrence interne. Ils donnent à la
firme une marge de manoeuvre importante sur le marché extérieur
lui permettant de surmonter les coûts d'installation et de localisation,
d'écraser la concurrence interne (si elle est existante) et de se
comporter en leader. Bien entendu, ces avantages sont spécifiques
à la firme et sont reliés directement à ses
caractéristiques technologiques et managériales.
II. Les avantages de localisation
Les avantages de localisation n'incluent pas seulement les
dotations en ressources naturelles, mais aussi les facteurs économiques
et sociaux tel que la taille du marché, les infrastructures, le
degré de développement, la culture, les réglementations,
les institutions politiques et environnementales et le système politique
en générale (stabilité, démocratie, degré de
corruption...) ;
III. Les avantages d'internalisation :
Selon cette théorie, une firme ayant un avantage dans
le processus de production ou dans la propriété du produit,
aurait éventuellement intérêt à s'installer dans le
pays hôte qu'à exporter. Bien évidemment, elle peut
procéder par franchise ou vente de licence de production à une
entreprise locale, mais dans ce cas elle ne pourra pas maîtriser le
marché ni l'exploiter directement.
C'est ainsi que plus le pays hôte procure des avantages
répondant aux critères suscités, plus il attirera des IDE.
Cette vision des déterminants des IDE est une vision dynamique,
puisqu'elle évolue au fur et à mesure de l'évolution de
l'attractivité du pays et des avantages spécifiques de la firme
multinationale. Les implications de la théorie OLI sont très
importantes pour cette étude. En effet, on peut diviser les
déterminants des IDE en deux catégories : les facteurs d'offre
« supply-side factors » et dans lesquels on retrouve les
avantages de possessions et d'internalisation ; et les facteurs de demande
« demand side factors » relatifs aux avantages de
localisation.23(*)
1. Les facteurs d'offre
Sur le plan de l'offre le potentiel d'investissement des
entreprises est déterminé par la nature et le degré de
leurs avantages de possession, mais aussi par les incitations d'internalisation
de la production. Cependant, ceci est dépendant des
caractéristiques du pays hôte sur le plan technologique et des
capacités d'adaptation et d'innovation. C'est ainsi que selon les
caractéristiques du pays hôte, les avantages de possession vont
différer d'un pays à l'autre. Plus l'investissement est intensif
en technologie et en innovation plus les avantages de possession sont
importants. Par conséquent, il vaudrait mieux internaliser la production
et, ainsi, la mieux contrôler. Les firmes des pays
développés, ayant des capacités managériales et
technologiques très importantes, ont plus intérêt à
internaliser leurs activités que celles des pays en voies de
développement.
2. Les facteurs de demande
Sur le plan de la demande, l'attractivité du pays
hôte dépendra des caractéristiques géographiques. En
effet, étant donné, que les ressources ne sont pas les
mêmes pour tous les pays, que les facteurs économiques et sociaux
diffèrent et de même pour les politiques de gouvernance,
l'attractivité du pays hôte est aussi aléatoire. Cette
dernière est intimement liée à la valeur que donnent les
FMN aux pays. L'objectif est devenu, telles être présent sur la
« short list » des investisseurs, une sorte de
classement et de notes attribuée aux pays selon leurs
attractivités. Les avantages de localisation sont bien évidemment
celles reliés directement aux IDE orientés demande. En essayant
d'approfondir l'étude, nous nous apercevrons qu'on distingue deux formes
: les IDE orientés marché et les IDE orientés export.
a. Les IDE orientés marché ont pour but de
satisfaire la demande locale. Ils sont présents à titre
d'exploiter des marchés existants ou de créer de nouveaux
marché en répondant à des besoins existants mais
insatisfaits. Le plus souvent ce sont les barrières douanières
qui incitent les firmes à s'installer et éviter ainsi
d'être surtaxées.24(*)
Cependant, les études de Caves (1971, 1974) ont
montré que les IDE orientés marché sont
caractérisés par une importante différenciation, des
coûts fixes élevés (barrières à
l'entrée), des économies d'échelle importants et des
exigences entrepreneuriales importantes. De ce fait, la taille du
marché, sa croissance et le degré de développement du pays
hôte sont des facteurs très déterminants dans le choix
d'investissement.25(*)
b. Les IDE orientés export ont pour but d'utiliser des
ressources particulières et/ou spécifiques (coûts) et
d'exporter le produit fini au pays d'origine ou vers le reste du monde. Les
dotations en ressources naturelles sont donc prépondérantes. En
général, l'explication de ce type d'IDE se trouve dans les
extensions des théories du commerce international. Selon ces
théories, le commerce est basé sur l'avantage comparatif,
lui-même basé sur les dotations en ressources.
Néanmoins, ces dotations ne doivent pas être
considérées comme rigides spécialement dans les pays en
voie de développement. Plusieurs études ont montré que
l'avantage comparatif d'un pays change au fur et à mesure de
l'avancement de son processus économique de développement,
lui-même dépendant de ses performances en terme de capital
physique et humain (évolution de la main d'oeuvre qualifiée...)
par rapport aux autres pays, cette idée a été
développée surtout par Leamer (1984). Dans ce sens plusieurs
facteurs entrent en jeu. Certes, la productivité élevée
corrélée avec des salaires bas est un facteur incitatif à
l'investissement (cas des pays du sud-est asiatique et plus
précisément la Chine). Mais, d'autres facteurs `naturels' ont
aussi leurs impacts sur l'investissement étranger, à titre
d'exemple on peut citer : la culture, la langue, l'éloignement par
rapport au reste du monde, la stabilité politique...
Enfin, on peut conclure que parmi toutes les théories
étudiées précédemment, la théorie OLI semble
être la plus complète, compréhensible et applicable
à la réalité. Elle englobe les différents modes
d'investissement et permet par conséquent de mieux appréhender le
sujet sur toutes ses facettes. La théorie OLI explique les
déterminants des IDE de façon à inclure les
différents motifs de délocalisation. En effet, puisque les IDE
ont plusieurs aspects et plusieurs objectifs, il convient de les analyser une
par une.26(*)
SECTION 3 : LES STRATEGIES DES INVESTISSEMENTS DIRECTS
ETRANGERS.
Les IDE ont plusieurs stratégies d'implantation, ce qui
se traduit, bien évidemment, par des déterminants de localisation
et de délocalisations différents. Ainsi, on peut distinguer trois
stratégies d'investissement des FMN :
Ø Une stratégie d'accès aux ressources
naturelles du sol et du sous sol ;
Ø Une stratégie de marché dite «
Horizontale »
Ø Une stratégie de minimisation des coûts
ou « Verticale »
Dans les lignes qui suivent, nous allons expliquer les
déterminants des IDE selon les stratégies adaptées.
A. La stratégie d'accès aux ressources
du sol et du sous-sol.
La stratégie d'accès aux ressources naturelles
était la première raison d'attraction des IDE. Son
évolution et son ampleur étaient déjà existant
dés le XVIème siècle. Elle n'est pas une
caractéristique de l'économie multinationale ou globale
puisqu'elle est apparue avant même l'évolution du concept «
Globalisation ».
Dans ce cadre d'analyse les ressources naturelles sont
exploitées à l'étranger pour des raisons climatologiques
ou géologiques qui sont peu abondantes voir inexistantes dans le pays
d'origine, ou que le pays disposant de ces ressources naturelles est incapable
de les exploiter ou de les commercialiser sans investissement international,
tel est le cas pour les exploitations de terrains pétrolier et miniers
par exemple.
Néanmoins, l'importance relative des ressources s'est
considérablement modifiée au cours de l'histoire. Aujourd'hui les
métaux précieux ont été supplantés par le
pétrole ou les minerais servant aux alliages, mais fondamentalement il
s'agit toujours d'exploiter des ressources naturelles afin de les transformer
et de les exporter vers le pays d'origine ou vers le reste du monde, et en
faire ainsi une « vache à lait ».
Cet aspect des IDE est le plus simple à comprendre et
le plus évident à expliquer. Son déterminant principal est
en fait l'existence des ressources naturelles dans le pays hôte.
Cependant, ce dernier doit avoir un minimum de
caractéristiques économiques et politiques qui lui permettront
d'accueillir convenablement les IDE. Dans plusieurs études
économétriques portant sur les déterminants des IDE ; des
variables comme l'infrastructure, la corruption et la stabilité
politiques paraissent toujours significatifs et ayant une influence sur les
flux d'IDE et ce, quelle que soit la stratégie adoptée par les
FMN.
Au delà de cet état de fait, et en absence de
variables macro-économiques, politiques ou de bonne infrastructure,
encourageantes dans le pays hôte, on peut dire que c'est une sorte de
phénomène d'arbitrage qui s'installe pour les décideurs
des firmes multinationales intéressées par l'exploitation des
ressources naturelles existantes. En effet, si le risque d'instabilité
touche directement l'activité de l'entreprise et que le gain potentiel
de l'exploitation n'arrive pas à couvrir ce risque, il est
évident qu'il y aura moins d'IDE et inversement.
B. La stratégie Horizontale.
La stratégie `Horizontale' ou de marché
s'applique aux décisions d'investissements à l'étranger
qui visent, d'une part, à produire pour le marché local
d'implantation et, d'autres parts, qui sont effectuées dans des pays qui
ont un niveau de développement équivalent. La stratégie
peut donc être qualifiée d'horizontale car elle concerne les flux
d'investissements croisés Nord- Nord qui se développent entre les
Etats-Unis, l'Europe et le Japon, c'est à dire au sein de la triade.
Ces flux constituent les deux tiers du montant total des
investissements directs, de même que les flux commerciaux intra- branche
Nord- Nord constituent une forte majorité du commerce international.
Cependant, afin d'admettre le parallèle entre les flux d'investissements
et les flux commerciaux, il faut mettre entre parenthèse
l'asymétrie qui caractérise les flux d'investissement direct
à la sortie et à l'entrée dans le cas du Japon par rapport
à la situation de quasi- équilibre qui règne dans ceux des
Etats-Unis ou de l'Europe : Le Japon est un investisseur net à
l'étranger selon un ratio de dix à un.27(*)
Ses investissements horizontaux sont donc basés
essentiellement sur la théorie du commerce et de l'investissement
intra-branche développé par Krugman et du modèle
Heckscher- Ohlin. Dans cette théorie, le commerce intra-industriel joue
un rôle particulièrement important et principalement dans le
commerce des bien manufacturés entre nations industrielles
avancées. En effet, au fil du temps les pays industriels sont devenus de
plus en plus semblables dans leur niveau de technologie et leurs
disponibilités en capital et travail qualifié.28(*)
Comme les nations commerçantes les plus importantes
sont devenus similaires par leurs ressources et leur technologie, on ne trouve
généralement plus d'avantage comparatifs clair pour une industrie
: une grande part du commerce mondial prend ainsi la forme d'échanges
à double sens au sein des mêmes secteurs industriels, probablement
sous l'influence des économies d'échelle pour la majeur partie,
plutôt que la forme d'une spécialisation industrielle basée
sur les avantages comparatifs. Au fur et à mesure de l'avancement du
processus du commerce intra- branche entre les pays développés,
les multinationales se sont aperçues qu'il y aurait
éventuellement avantage à investir dans les pays à niveau
de développement équivalent, afin de les satisfaire tout en
étant à proximité du marché local.
Certes, le commerce intra-branche permet de dépasser
les notions d'avantage comparatifs, et permet aux firmes de
bénéficier de marchés plus vastes, et par suite
d'économies d'échelles importantes, mais la localisation directe
sur le marché permet aussi d'aller au-delà des économies
d'échelles et d'assurer une proximité irrévocable sur le
marché tout en bénéficiant de qualité et de
coûts de main d'oeuvres équivalent au pays d'origine. Ce qui
permet un produit de qualité optimale. L'investissement horizontal, est
alors principalement une stratégie commerciale. Il correspond, en fait,
à un processus d'internalisation de la production par «
substitution d'exportation ». Il s'agit de FMN qui opère une
véritable réimportation de la production, par l'implantation de
`filiales- relais'.
Néanmoins, leur extension mondiale s'effectue par
l'exploitation de marchés locaux. Leur localisation est donc
dépendante de la demande effective ou potentielle. Bien entendue, dans
ce cas on ne peut parler de délocalisation, concept sur lequel on
reviendra ultérieurement.
Ainsi, on peut comprendre que les IDE horizontaux sont
très spécifiques et leur déterminant principal est
l'existence d'un marché intérieur porteur. Il implique un
engagement durable vis à vis du pays hôte. Par ailleurs,
l'investisseur est intéressé non seulement par le
développement du marché pour son produit particulier, mais aussi
par le développement de l'économie du pays hôte en
général. Le facteur prépondérant pour la
réalisation de ce type d'investissement est l'existence de main d'oeuvre
qualifié et d'infrastructure adéquate. Les pays en voie de
développement se trouvent, bien évidemment, à la marge de
ce type d'investissement.
La stratégie horizontale est actuellement la plus
répandue. Les investissements directs qui en résultent
représentent à l'heure actuelle au moins les deux tiers des flux
totaux ; en termes de stock, la proportion est encore plus
élevée.
C. La stratégie verticale.
C'est la stratégie d'investissement qui
intéresse le plus notre étude. Inversement à la
stratégie horizontale, cette dernière intéresse les flux
d'investissements dirigés Nord-Sud exclusivement. Les pays les moins
développés n'investissent pas dans les pays de la triade, et on
n'est plus dans un cadre de flux à double sens. Selon la théorie
du commerce international, cette stratégie est basée
principalement sur le commerce inter- branche. Les différences de
dotation en facteurs (capital, travail), et les avantages comparatifs des pays
jouent un rôle très important dans l'explication des IDE
verticaux. Les filiales de production sont étroitement
spécialisées. Le choix de leur localisation visant à faire
coïncider leur fonction de production avec les dotations factorielles des
pays d'accueils et un niveau acceptable des institutions.
C'est le cas des entreprises qui cherchent à
réduire au minimum ses coûts de productions. Elles profitent,
ainsi, des différences de coûts des facteurs, et essentiellement
des coûts de main d'oeuvre. Elles placent la partie de la chaîne de
production qui soit relativement intensive en facteur travail dans les pays
où les coûts de main d'oeuvre sont relativement faibles. La
qualification de cette main d'oeuvre a évolué dans le temps.
Avant on cherchait une main d'oeuvre non qualifiée à coûts
insignifiants. Actuellement les multinationales exigent au-delà d'un
certain degré de qualification minimum, une certaine stabilité
politique et institutionnelle. Les pays offrant le meilleur rapport
qualification/ coûts et stabilité politique seront dés
lors, les plus convoités.29(*)
Enfin, il est à signaler que c'est cette
stratégie qui correspond le plus au concept des IDE qu'on aura
l'occasion par la suite d'analyser profondément.
CONCLUSION
Dans ce chapitre, nous avons d'une part fait de la revue de la
littérature sur la théorie des IDE concentrée autours des
définitions des IDE proposées par plusieurs auteurs notamment
Jacquemont, qui définie les investissements direct étranger (IDE)
comme l'emploi des ressources financières qu'un pays fait à
l'étranger.
D'autre part, nous nous sommes intéressés aux
différentes théories économiques sur les investissements
directs étrangers ; en mettant en lumière les théories, de
la firme, de l'internalisation et la théorie de l'organisation
industrielle qui abordent les éléments déterminants des
IDE sous l'angle de la firme et ensuite aux théories
néoclassiques et celle du marché qui examinent les IDE sous
l'angle du libre échange. Par la suite, nous avons définie le
concept d'adaptation institutionnelle, qui éclaire le point de vue du
pays hôte.
Enfin, nous nous sommes finalement penchés sur les
différentes stratégies des IDE, qui sont ici confondues à
celle des firmes transnationales qui sont : les stratégies
d'accès aux ressources du sol et du sous sol, la stratégie
horizontale et la stratégie verticale. La stratégie verticale est
celle qui est analysée dans ce travail ; puisque les IDE sont
considérés par plusieurs auteurs comme l'arme de
développement des nations.
CHAPITRE 2 : ANALYSE DES INVESTISSEMENTS DIRECTS
ETRANGERS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
D'une manière générale, le continent
africain attire peu d'IDE même si quelques pays constituent des
exceptions (notamment l'Afrique du sud), selon les estimations, les flux nets
des IDE ont atteint 43 milliards de dollars en 2013, contre 37 milliards en
2012 en Afrique subsaharienne soit un accroissement de 16,2% et les IDE
mondiale sont passés de 1.452 milliards en 2013 contre 1330 milliards en
2012, un accroissement de 9,17%. Et la part de l'Afrique subsaharienne par
rapport au niveau mondial est de 2,7% et de 2,96 respectivement en 2012 et en
201330(*). Il est donc
clair qu'en termes de volume de flux, la part de l'Afrique subsaharienne reste
marginale au niveau mondial. Pourtant, ces flux rapportés aux poids
économiques de ces Etats représentent une manne
considérable.
Les firmes multinationales spécialisées dans le
domaine des hydrocarbures sont venues remplacer les anciennes firmes coloniales
qui jadis investissaient dans l'agriculture, lesquelles ont
délaissé ce secteur soit à cause de la
détérioration des termes de l'échange, soit à cause
de non compétitivité des produits primaires de cette
région31(*).
Pour mieux appréhender la valeur des flux d'IDE entrant
dans cette région, nous consacrons la première section de ce
chapitre à l'examen des montants des IDE qui entrent en Afrique, plus
particulièrement dans la partie subsaharienne ; la deuxième
section quant à elle analysera l'environnement des investissements de
l'Afrique subsaharienne et la troisième section concerne les
déterminants théoriques des IDE.
SECTION 1 : EXAMEN DE L'EVOLUTION DE FLUX
D'IDE
Le flux des IDE entrant vers l'Afrique est très
volatile et d'un poids insignifiant au niveau mondial. Pourtant, cet
investissement peut représenter beaucoup pour ces pays qui tirent pour
la plupart leur revenu, soit des taxes des entreprises multinationales, soit
des revenus générés dans l'exploitation des ressources
produites par ces firmes. Depuis le boom des IDE dans le monde, peu
d'études ont été effectuées en Afrique, encore
moins en Afrique Centrale, pire encore en RDC. Nous donnons ici un
aperçu global des flux d'IDE entrant dans les pays en
Développement jusqu'à 2013, puis la part des flux IDE vers
l'Afrique subsaharienne comparé à d'autre région
internationale et la RDC.
A. Les flux d'IDE entrant dans les pays en
développement.
Les flux d'investissements directs étrangers dans le
monde ont connu une hausse graduelle entre 1980 et 1990. A partir de la
première moitié des années 1990, ils ont connu une forte
accélération, puis une baisse jusqu'en 2003, date à
laquelle le montant d'IDE était de 1.050 milliards de $. En 2004 les IDE
dans le monde ont connu une légère hausse de 2% par rapport
à sa valeur de 2003, passant ainsi à 1200 milliards de dollars
selon les estimations du World Investment Report (WIR 2005).
Les IDE dans les PVD ont connu la même tendance que les
IDE mondiaux, c'est-à- dire une hausse graduelle jusqu'en 1990, puis une
légère baisse dans la première moitié des
années 1990 et ensuite une forte accélération jusqu'en
2000 avec un montant d'environ 66 milliards de $. A partir de 2004, les IDE des
PVD ont connu une hausse graduelle jusqu'en 2006, atteignant presque le montant
record de l'année 2000 (WIR, 2005). Les pays d'Asie (la Chine notamment)
et de l'Océanie se sont taillé la part du lion avec 80% du
montant total d'IDE vers les PVD. La part de l'Afrique est restée
stable, mais à un niveau élevé par rapport aux
années antérieures.
La tendance mondiale a repris en 2004 pour atteindre un
montant de 738 milliards de $ et jusqu'atteindre un montant 200 milliards en
2007 avant d'être entrainé à la récession par la
crise financière de 2008, et une baisse considérable en 2009 qui
fait établir le montant d'IDE à 122 milliards de $, une petite
croissance en 2010 et enfin une baisse en 2013.
Il est à signaler que les pays d'Afrique subsaharienne
sans l'Afrique du sud ont une part relativement très faible de flux
entrant des IDE dans l'Afrique, dont notamment 43 milliards de $ en 2013, alors
que l'Afrique du sud elle-même a absorbé 29,5% des IDE dans la
même année. Les graphiques ci-dessous énumèrent
concrètement tous ces faits.
.
Graphique 1 : la répartition des IDE dans
le monde de quelque sous région 1980-2013 (en millions de
$US)
Source : UNCTAD 201332(*)
Graphique 2 : La répartition des IDE par sous
région dans le monde en 2013 (en millions de $US)
Le graphique ci-dessous montre l'exemple que l'Afrique
centrale jusqu'à ces jours ne se retrouve qu'avec une part très
marginale des IDE par rapport à d'autres régions et la part des
IDE de l'Afrique subsaharienne n`augmente que grâce aux flux
destiné en Afrique du sud et aux pays producteur du pétrole
(Nigeria...).
Source : UNCTAD33(*)
B. Analyse comparative des flux des IDE en
Afrique
Pour mieux comprendre le mouvement des IDE en Afrique, il
convient de l'examiner à deux niveaux : au niveau de l'Afrique en
général et au niveau de l'Afrique centrale en particulier.
1. Flux vers l'Afrique
La part de la région dans l'IDE mondial reste faible,
atteignant 3% en 2005. Une augmentation de la rentabilité des
entreprises et le niveau élevé du prix des produits de base en
2004 et 2005, ont amené un taux de croissance de 78% des entrées
d'IDE dans la région34(*).
L'Afrique du Sud est le principal pays africain
bénéficiaire en 2005 : ses entrées d'IDE sont brusquement
passées de 0,8 milliards de dollars en 2004 à 6,4 milliards, ce
qui représente environ 21% du total de la région. Cela
était principalement dû à l'acquisition de l'AMALGAMATED
Bank of Sud Africa par la Barclays Bank (Royaume -Uni) pour 5,5 milliards de
dollars. Les dix premiers pays africain en 2005 bénéficiant des
IDE étaient : Maroc, Soudan, Guinée Equatoriale,
République Démocratique du Congo, Algérie, Tunisie et
Tchad), représentent près de 86% de l'IDE total de la
région. Dans huit de ces pays, les entrées d'IDE ont
été supérieures à un milliard de dollars (plus de 3
milliards pour l'Egypte, le Nigeria et l'Afrique du Sud en particulier), et
deux de ces dix pays sont en Afrique Centrale. En 2013 les pays qui ont
reçu plus des IDE sont les suivante : l'Afrique de sud avec 21
milliards de $, Zambie 14 milliards de $, Tanzanie 13 milliards de $, Ouganda 9
milliards de $, Madagascar 6 milliards de $, Ethiopie 6 milliards de $,
Nigeria 6 milliards de $, Namibie 4 milliards de $, Iles Maurice 3.5 milliards
de $, Kenya 3.3 milliards de $ et le Botswana avec 3.3 milliards de $, ces
dix pays se taille la grande part des IDE en Afrique.35(*)
Tableau en % de quelque région en
2013
Région
|
2013
|
en %
|
Monde
|
1451964,72
|
100
|
Ligue des États arabes
|
48471,3
|
3,34
|
zone euro
|
190651,169
|
13,13
|
Amérique du Sud et centrale
|
182389,257
|
12,56
|
Afrique subsaharienne sans l'Afrique du Sud
|
36650,8482
|
2,52
|
Afrique subsaharienne
|
44838,7828
|
3,089
|
Économies en développement : Asie
|
426354,984
|
29,64
|
Économies en développement : Océanie
|
2697,72736
|
0,19
|
Économies développées : Asie
|
14107,5433
|
0,97
|
Économies développées : Europe
|
250797,896
|
17,27
|
Économies développées :
Amérique
|
249907,623
|
17,21
|
Source : UNCTAD36(*)
2. Flux vers l'Afrique centrale
Les montants des IDE de l'Afrique centrale sont insignifiants
comparés aux flux d'IDE dans le monde ou dans les autres sous
régions Africaine. les flux des IDE de l'Afrique centrale ne
représentent que 0.26% des flux d'IDE mondiaux en 2013 (voir graphique
1) contre 0.21% en 2012 et 0.31% en 2011. Les IDE vers l'Afrique Centrale ont
connu une augmentation graduelle après 1991, et a ensuite
réalisé un boom sans précédent à partir de
construction du pipe-line Tchad d'IDE mondiaux en Afrique en 2004, soit 80% des
IDE mondiaux dans la zone Franc et 46% des IDE français en Afrique.
Graphique de répartition des IDE en Afrique
centrale par rapport en Afrique subsaharienne (en millions de $).
Source : Banque Mondiale38(*)
Tableau de l'évolution des montants d'IDE en
Afrique centrale entre 1980 et 2013 en Dollars des États-Unis aux prix
courants et taux de change courants en millions
Années
|
Économies en développement : Afrique
|
Afrique centrale
|
Années
|
Économies en développement : Afrique
|
Afrique centrale
|
Années
|
Économies en développement : Afrique
|
Afrique centrale
|
Années
|
Économies en développement : Afrique
|
Afrique centrale
|
1980
|
400,353845
|
353,3305
|
1990
|
2846,16254
|
344,60982
|
2000
|
9620,5871
|
1503,207
|
2010
|
47034,1086
|
6118,791
|
1981
|
1952,91306
|
344,9843
|
1991
|
3536,37451
|
680,84663
|
2001
|
19942,9756
|
3690,137
|
2011
|
48020,9368
|
5393,464
|
1982
|
2074,09207
|
401,4494
|
1992
|
3795,61803
|
443,45533
|
2002
|
14611,0342
|
3839,138
|
2012
|
55180,2015
|
2845,348
|
1983
|
1322,94498
|
298,1804
|
1993
|
5443,3852
|
513,33152
|
2003
|
18164,3908
|
6176,844
|
2013
|
57238,8465
|
3762,926
|
1984
|
1884,86939
|
111,9369
|
1994
|
6080,84747
|
110,65389
|
2004
|
17261,422
|
3477,293
|
|
|
|
1985
|
2442,30234
|
750,2982
|
1995
|
5907,0855
|
364,25642
|
2005
|
31013,3081
|
1702,793
|
|
|
|
1986
|
1770,51989
|
323,5292
|
1996
|
6298,05232
|
179,04943
|
2006
|
35720,2404
|
2733,922
|
|
|
|
1987
|
2443,16797
|
335,1143
|
1997
|
11269,6932
|
305,76641
|
2007
|
51364,3442
|
4662,527
|
|
|
|
1988
|
3032,3989
|
359,1973
|
1998
|
10229,282
|
1830,3462
|
2008
|
59276,4924
|
6593,846
|
|
|
|
1989
|
4693,30261
|
91,37038
|
1999
|
12007,7756
|
2957,8547
|
2009
|
56042,5772
|
8113,615
|
|
|
|
38(*)Source : UNCTADLes évolutions des IDE en
Afrique centrale comparé à l'Afrique subsaharienne peuvent
être représentées graphiquement de la manière
suivante :
Du moment où la polarisation sectorielle des IDE
reflète assez largement le niveau de développement des pays en
voie de développement, de manière générale, les
réformes structurelles engagées au cours des dernières
années ont accentué la concentration de ces IDE au profit de
quelques activités. Ces activités concernent principalement les
industries énergétiques et exportatrices avec pour corollaire des
impacts limités sur les industries locales. En Afrique centrale, l'appel
aux capitaux étrangers est fortement sollicité dans le cadre
programme de privatisation initié autour des années 94. Les
principaux secteurs des activités économiques ont
été réhabilités, de ce fait, il y a lieu de se
poser la question de savoir si les flux d'IDE ont connu une évolution
particulière au cours de cette période.
Le montant total des IDE entrant dans l'Afrique centrale est
passé de 375 millions à 3.763 millions de dollars US, entre 1980
et 2013 soit une augmentation de 965%. En même temps, le stock des IDE en
Afrique est passé de 400 millions en 1980 à 57.239 millions de
dollars en 2013, soit une augmentation de 14.197%.
En Afrique centrale, les flux entrant des IDE ont eu une
portion très marginale entre les années 1980 et 1997. En 1983,
cette région a connu le désinvestissement suite à la
situation politique dans les pays de la sous région notamment la
République démocratique du Congo et la République du Congo
et il faut aussi ajouter les politiques d'ajustements structurelles qui ont
été menés pour faire face à l'accumulation de
déficit budgétaire. Au cours des années 90, les flux des
IDE ont encore baissé et il y a eu une baisse considérable de
l'activité économique pour cause des pillages qui ont
régnés dans le pays.
SECTION 2 : L'ENVIRONNEMENT DES INVESTISSEMENTS DIRECTS
ETRANGERS EN L`AFRIQUE SUBSAHARIENNE
Les Pays en développement, largement dépendant
des capitaux étrangers et peu aptes à trouver localement les
financements nécessaires à la croissance retrouvée,
mènent des politiques d'ouverture vis-à-vis de l'investissement
direct étranger39(*).
En effet, depuis maintenant une décennie, les pays
d'Afrique subsaharienne connaissent depuis maintenant une décennie une
croissance économique galopante de PIB annuelle (moyenne de 3,7% en 2012
et 4,7% en 2013) largement soutenue par l'investissement direct
étranger40(*).
L'appel aux capitaux étrangers est fortement sollicité dans le
cadre du programme de privatisation initié en 1994. En plus de cette
action, les autorités des différents pays du continent
multiplient des partenariats avec des promoteurs d'investissements
privés étrangers tout en optimisant le marketing des institutions
nationales. Ces engagements du gouvernement vis à vis des
investissements étrangers laissent croire que l'évolution des
flux d'IDE devrait suivre une évolution régulière à
la hausse. Est-ce alors le cas ? Ainsi, afin de rendre compte de
l'évolution des flux d'IDE en Afrique subsaharienne, il convient de
tirer une leçon des politiques d'incitation d'IDE menées par les
autorités d'Afrique subsaharienne et ce malgré ses
insuffisances41(*).
2.1. L'attractivité de l'investissement direct
étranger en Afrique subsaharienne
Dans un monde de plus en plus intégré,
l'attractivité de l'investissement direct étranger est devenue
une préoccupation centrale aussi bien dans les pays
développés que dans les pays en développement.
Depuis le milieu des années 80, les investissements
directs étrangers connaissent une croissance sans
précédent. Plus encore, les IDE sont affectés en la
création d'unités de production à l'étranger ou en
l'acquisition d'unités existantes, ont atteint ces dernières
années des montants sans cesse record.
En Afrique subsaharienne, si les créations
d'unités de production ont toujours constitué la principale
modalité d'implantation comme partout dans les pays en
développement dans le monde, les acquisitions ont augmenté ces
dernières décennies en raison des privatisations d'entreprises et
des dérégulations des certains secteurs d'activité.
Dorénavant, les pays d'Afrique subsaharienne dispose
d'une réglementation très favorable aux IDE. Selon la CNUCED,
entre 1991 et 2000, 1185 modifications au total ont été
apportées aux régimes nationaux dans le monde réglementant
les IDE, dont 1.121 (soit 95%) visaient à faciliter ces investissements
(Levasseur, 2002)42(*).
Attirer les investissements étrangers ou les maintenir
sur le territoire constitue en effet une préoccupation pour les
autorités subsaharienne, compte tenu de leur impact sur des variables
économiques clés comme l'emploi, l'investissement et par
conséquent la croissance. La question que l'on se pose alors est celle
de savoir si les mesures engagées par les autorités permettent
d'attirer suffisamment les IDE sur le territoire Africain.
Dans cette partie, il sera ainsi question d'exposer les
différentes politiques engagées par les gouvernements en vue
d'attirer les investissements directs étrangers sur le territoire et
aussi de faire allusion aux insuffisances des conditions d'attractivité.
Il s'agit notamment :
§ La politique d'incitation à l'investissement
direct étranger en Afrique subsaharienne.
§ Le politique d'incitation concerne les mesures à
entreprendre afin d'attirer et d'encourager les investisseurs à
s'installer sur un territoire. C'est ainsi qu'en Afrique subsaharienne, les
gouvernements ont opté pour une politique d'incitations
générales et spécifiques.
2.1.1. Les politiques d'incitations
générales
Les incitations générales s'illustrent d'abord
par les reformes structurelles et institutionnelles entreprirent par les
gouvernements à partir des années 199043(*).
En effet, dans le cadre de la libéralisation et afin de
rendre plus compétitive et plus performante les économies, les
pouvoirs publics se sont engagés à restructurer, tous les
secteurs d'activités de l'économie avec un accent particulier sur
la bonne gouvernance. C'est ainsi qu'on a cherché à
réhabiliter le secteur bancaire et un programme de privatisation des
entreprises publiques et parapubliques mis à jour. Sur le plan social,
l'éducation de Base est devenu accessible à tous et sous
l'initiative PPTE, un programme de lutte contre la pauvreté est mis en
place et fonctionne depuis 2000.
Aussi, il est institué trois autres types d'incitations
générales comprenant la promotion, la facilitation et le soutien
(Charte des Investissements). La promotion consiste notamment en l'organisation
des manifestations et missions localement ou à l'étranger, le
partenariat actif, la gestion d'un portefeuille des opportunités, ainsi
que le marketing des potentialités du pays.
La facilitation consiste quant à elle en l'assistance
et la célérité dans l'accomplissement des
formalités, la transparence dans les conditions de traitement des
dossiers44(*). Elle
s'illustre par la création du guichet unique et dont la mission est de
créer un environnement favorable aux entreprises
étrangères ou locales et la création de l'organisation
pour l'harmonisation de droit des affaires (OHADA).
Le soutien enfin consiste en l'appui technique ou financier
à la création et à la reprise d'entreprise, et au
développement des exportations par le concours des institutions
financières nationales telles que les organismes publics ou semi-publics
de crédit, les banques d'Etat, de la Société Nationale
d'Investissement, etc.
2.1.2. Les politiques d'incitations
spécifiques.
Les politiques d'incitations spécifiques quant à
elles se rapportent aux avantages qu'offrent le code des investissements et le
régime de la zone franche45(*).
Au lendemain de leurs indépendances, la plupart des
pays de l'Afrique subsaharien ont adopté des codes d'investissements
afin d'encourager et d'attirer les capitaux étrangers. Ces codes des
investissements visaient à favoriser et à promouvoir les
investissements productifs. Tous les codes des investissements des pays
subsaharien sont reformés depuis les années 90 et ces codes
résultent des codes des investissements élaborés juste
après les indépendances des années 60, pour sa lourdeur et
son caractère arbitraire.
Ces codes prévoient ainsi régimes
spéciaux et présente des avantages à la fois fiscaux et
non fiscaux.
Les avantages fiscaux se traduisent par l'existence d'un cadre
incitatif qui prévoit des taux modérés sur les
équipements de production et ainsi que les matières
premières qui entrent directement dans la fabrication des produits
finis. De façon générale, les entreprises
agréées bénéficient soit des taux réduits ou
nuls des droits et taxes soit des durées d'exonération des taxes
sur les importations, les exportations, les exploitations des ressources
naturelles ou les bénéfices industriels et commerciaux.
Les entreprises agréées
bénéficient également de la possibilité de
réduction de la taxe intérieure à la production et de la
taxe unique liée aux organisations sous régionale Africaine
pendant les trois premières années d'exploitation.
Quant aux avantages non fiscaux du code des investissements,
ceux-ci comprennent essentiellement les avantages juridiques,
économiques et sociaux. Les avantages juridiques sont essentiellement la
protection de toutes les entreprises agréées du droit, Il peut
aussi s'agir de la liberté de transfert des bénéfices, des
capitaux, dans le cadre de la réglementation des changes. Les avantages
sociaux dont bénéficient les entreprises agréées ne
sont pas négligeables. Ils sont relatifs au recrutement de la main
d'oeuvre nationale et du personnel étranger, à l'orientation et
à la formation de cette main d'oeuvre. En effet, les codes des
investissements prévoient des facilités dans le recrutement de
la main d'oeuvre locale. Ces facilités concernent la mise à la
disponibilité des investisseurs des organismes de recrutement à
l'instar du Fonds National de l'Emploi.
En plus de cet avantage de recrutement, autres mesures
sociales visent à l'amélioration de la qualification de la main
d'oeuvre locale recrutée par l'entreprise agréée. Ainsi,
certains établissements d'enseignement technique et professionnel font
bénéficier aux entreprises de la formation complémentaire
de la main d'ouvre nationale susceptible d'être utilisée par
celles ci.
Enfin, les mesures de garantie sociale permettent aux
entreprises d'introduire et d'employer à leur guise un personnel
étranger au cas où les besoins de l'entreprise ne sont pas
satisfaits en qualité ou en quantité par le marché
national du travail, notamment en ce qui concerne les cadres techniques
supérieurs.
Pour ce qui est du Régime de la Zone Franche
Industrielle (RZFI) ou Point Franc Industriel (PFI) géré par
l'Office Nationale de la Zone Franche Industriel (ONZFI), il englobe aussi des
avantages commerciaux, fiscaux, douaniers et ainsi que des incitations et
facilités diverses prévues par l'ordonnance n° 90 / 001 du
29 janvier. 1990.
En plus des avantages prévus par les codes des
investissements et le Régime de la Zone Franche Industrielle, les
gouvernements se déploient en vue d'améliorer ces mesures
d'incitation. Nous faisons allusion interventions concernant :
ü L'amélioration de l'environnement des
affaires,
ü L'amélioration de la qualité des
infrastructures,
ü Le renforcement des capacités scientifiques.
S'agissant de l'environnement des affaires, des
stratégies de lutte contre la corruption sont développées
dans le cadre de bonne Gouvernance dans l'ASS, plusieurs réformes sont
envisagées et visent la mise en place d'une administration publique de
plus en plus performante, citoyenne et au service du développement, la
mise en oeuvre progressive du processus de décentralisation des
institutions afin de promouvoir la démocratie, l'élaboration et
la mise en oeuvre de la reforme judiciaire.
Quant aux infrastructures, des investissements importants en
matière de télécommunications, de transports et de
l'énergie sont engagés afin d'étendre les réseaux
sur toute l'Afrique.
En matière de recherche et développement, des
chercheurs sont intégrés dans des réseaux mondiaux de
recherche.
Malgré les efforts déployés par les
autorités en vue de créer un cadre plus incitatif en
matière d'IDE, les conditions d'attraction restent toujours
insuffisantes du à l'incapacité d'une manière
générale de fonctionnement des institutions mise en place.
2.2. Les insuffisances des conditions d'attraction de
l'IDE
Les choix de localisation des firmes multinationales se basent
sur divers critères regroupant des conditions de stabilité et de
performance des territoires d'accueil. Dans ce domaine, certain pays Afrique
subsaharien souffre de quelques insuffisances qui révèlent une
attractivité médiocre sur la scène internationale. Celles
ci sont liées à la défaillance de l'environnement
institutionnel et à des politiques publiques insuffisamment
adaptées.
2.2.1. La défaillance de l'environnement
institutionnel
La stabilité économique et politique suppose un
cadre juridique et réglementaire stable, transparent et fiable. Lorsque
l'environnement légal et réglementaire est sans cesse
modifié de manière arbitraire, et qu'il n'existe pas des
juridictions capables d'en assurer le respect, les firmes sont amenées
à limiter voir à suspendre leurs engagements financiers. En
Afrique subsaharien, l'environnement juridique des IDE est
caractérisé par des textes d'orientation relativement
satisfaisants, des textes d'application généralement
incohérents et une mise en oeuvre du droit des affaires peu
rassurante.
Cette lourdeur à la fois bureaucratique et
financière hypothèque souvent la réalisation de nombreux
projets d'IDE. Confrontés à ces difficultés, certains
investisseurs sont contraints à l'abandon de leurs projets.
En ce qui concerne la mise en oeuvre du droit des affaires,
celle ci impose souvent le recours à la justice pour régler les
différends qui naissent entre les opérateurs économiques
et l'Etat ou entre les opérateurs économiques entre eux. Or la
majorité de pays d'Afrique subsaharienne s'illustre par les lenteurs
judiciaires, le coût élevé des procédures et la
difficile exécution des décisions de justice.
Ces maux dénoncés contre la justice
amènent certains opérateurs économiques à adopter
des solutions empiriques leur permettant de régler leurs litiges en
dehors de la justice, d'où l'intensification de la corruption.
Toutefois, signalons que l'environnement juridique des affaires s'enrichit de
plus en plus des textes bien conçus dans les domaines du droit de
travail, du droit des affaires et de la reforme foncière.
2.2.2. Les politiques publiques
insuffisantes
Quant aux politiques publiques, elles ont également
montré certaines insuffisances dans le domaine du financement des
infrastructures et de la formation. En termes d'infrastructures de transport,
leur niveau est relativement mauvais dans la mesure où les pays
d'Afrique subsaharienne ne sont pas intégrés. Le chemin de fer
souffre d'un niveau d'activités très bas et beaucoup sont
obsolètes. De même, les infrastructures routières sont en
mauvais états et plus particulièrement dans les
différentes villes de l'arrière du pays où se concentre
la presque totalité du tissu industriel.
Le système d'électrification est
également inefficient. Par exemple le pays à fort
potentialité d'énergie électrique comme la RDC se trouve
dans la situation ou il n'alimente que 12% de sa population. En terme de
formation, il fait état en général de niveaux de capital
humain, de compétences stratégiques et organisationnelles trop
peu développés, alors que les théories de la croissance
endogène ont placé le capital humain au coeur du processus de
développement.
Quant à l'environnement des marchés, il est peu
concurrentiel. De manière générale, et se
caractérise par un poids particulièrement important de l'Etat
dans la société. La liberté de circulation n'est pas
totale sur les différents marchés et les dispositifs
légaux sont peu appliqués.
Concernant le marché financier, il présente une
condition inadaptée aux exigences mondiales. La mobilité de
capital semble largement insuffisante du fait de l'inexistence d'un
marché financier, la bourse des valeurs du continent tardant à
démarrer véritablement.
Le marché du travail quant à lui fait
état d'un fonctionnement dual, avec d'une part des emplois soumis
à des réglementations rigides, et d'autre part à des
emplois précaires qui y échappent totalement. Il y a aussi lieu
de mentionner l'étroitesse de la taille du marché. Si, l'Afrique
subsaharienne semble susciter un attrait certain pour les IDE destinés
aux réexportations vers les autres régions ; notamment
l'Union Européenne. Le marché intérieur apparaît en
revanche peu attractif. Or, la taille et le dynamisme du marché
d'accueil deviennent des facteurs prépondérants
d'attractivité des IDE comme l'a prouvé le cas des pays d'Asie
disposant d'un marché large, dense, et en forte expansion.
De manière générale, l'environnement
économique des affaires dans lequel opèrent les entreprises
établies dans les pays subsaharien est biaisé au niveau de la
structure. Les mesures de libéralisation engagées dans le cadre
du Plan d'Ajustement Structurel (PAS) rencontrent certaines difficultés
dans leur mise en oeuvre.
Section 3: Bilan sur les déterminants ou
facteurs d'attractivité des IDE
Les déterminants des IDE dans les pays en
développement font de plus en plus l'objet de nombreuses études.
Il existe aujourd'hui un nombre important de travaux ayant travaillé
spécifiquement sur les déterminants des IDE entrants dans les
pays en voie de développement. Ainsi les auteurs comme Assiedu (2001),
Stiglitz (2002), Dupuch (2004), Mold (2004), Catin et Van Huffel (2004) et
surtout Dunning (2001) ont largement contribué au développement
de ces études.46(*)
Loewendahl et Ertugal-Loewendahl [2001] ou Kamaly [2003]
recensent ainsi plus de vingt déterminants de la localisation qu'ils
classent en déterminants économiques, politiques, institutionnels
et d'incitation. Lim [2001] et Levasseur [2002] ne proposent pas de
classification mais tirent de la même littérature empirique un
ensemble convergents de facteurs décisifs dans l'explication des IDE
reçus : la taille du marché domestique, la distance et les
coûts de transport, les effets d'agglomération, les coûts
factoriels, les incitations fiscales, le climat des affaires et l'environnement
de l'investissement et le degré d'ouverture du pays comme étant
des variables particulièrement importantes.
Toute fois, pour mieux cerner ces déterminants, il
convient de les regrouper en deux grandes classes selon les liens qu'ils
entretiennent avec l'action publiques ou économiques. Ainsi nous
distinguerons dans la suite : les déterminants d'ordres institutionnels
et les déterminants d'ordre économiques qui regroupent entre
autre les déterminants industriels et commerciaux47(*).
3.1. Les déterminants d'ordre
institutionnels
Les pays en développement ont entrepris, depuis une
décennie environ, de libéraliser leurs politiques nationales afin
de créer un cadre réglementaire accueillant pour l'IDE en
assouplissant le régime applicable à l'entrée sur le
marché et aux participations étrangères, et en
améliorant le traitement accordé aux firmes
étrangères ainsi que le fonctionnement des marchés. Ces
mesures «fondamentales» sont essentielles, car s'il est interdit ou
fortement entravé, les IDE ne se produisent pas.
Toutefois, les changements de politique ont un effet
asymétrique sur l'implantation des IDE. Ceux qui visent une plus grande
ouverture permettent aux entreprises de s'établir en un endroit
donné, mais ne garantissent pas leur venue. En revanche, ceux qui
tendent à réduire l'ouverture (nationalisations ou fermeture du
marché, par exemple) réduisent à coup sûr l'IDE. De
ce fait, nous pouvons cités les déterminants suivants comme
agissant de façon considérable dans l'attraction des IDE.
Dans le cadre de politique économique, les pays en
développement doivent se lancer dans des politiques de
libéralisation de leurs politiques nationales afin de créer un
cadre réglementaire accueillant pour les IDE en assouplissant le
régime applicable à l'entrée sur le marché et aux
participations étrangères, et en améliorant le traitement
accordé aux firmes étrangères ainsi que le fonctionnement
des marchés. Ces mesures «fondamentales» sont essentielles,
car, s'il est interdit ou fortement entravé, les IDE n'auront pas lieu
et se déplaceront vers un autre pays qui impose moins de restriction.
La stabilité politique et sociale constitue le plus
souvent un des déterminants visé par les investisseurs, ces
derniers se sentent rassurer d'investir dans des environnements
économiques stables et promoteurs. Étant toute fois donnée
les situations d'instabilités politiques et sociales qui prônent
dans les PVD, la situation est loin d'être satisfaisante en
matière d'attraction d'IDE. Car investir dans un pays instable avec un
risque pays élevé n'est pas assez rassurant d'où une forte
nécessité d'amélioration des cadres politique et sociaux
est nécessaire dans les PVD.
Lucas (1990) pense que l'instabilité politique est une
préoccupation des investisseurs étrangers dans les pays en
développement. Cette instabilité se manifeste souvent par la
confiscation des biens, la dislocation des structures de production, le
changement dans la gestion macroéconomique et surtout l'environnement
réglementaire.48(*)
Le degré d'ouverture commerciale du pays d'accueil
permet aux IDE d'exploiter l'avantage de localisation en termes de coût
de production relativement bas, de qualité de la main-d'oeuvre,
développement des infrastructures, ... en produisant dans un pays
d'accueil en vue de l'exportation des biens produits vers des pays
étrangers. Pour cela, il convient que le pays d'accueil soit ouvert au
commerce international. Dès lors, le niveau d'ouverture commerciale du
pays a un effet positif sur l'afflux des IDE.49(*)
Certains auteurs ont menés des études sur les
déterminants d'ordre institutionnels des IDE dans les pays en voie de
développement. D'aucun mettent l'accent sur le risque pays dans la
décision d'implantation des FMN dans les PVD. Cependant, Cecchini (2002)
ou Hassane et Zatla (2001) tentent d'expliquer la répartition
inégale des IDE dans les PVD par le risque pays. Michalet (1997)
soutient quant à lui que lorsque l'environnement légal et
réglementaire est constamment modifié de manière
arbitraire, et qu'il n'existe pas de juridictions capables d'assurer le respect
des règles, les firmes sont amenées à limiter voire
à suspendre leurs engagements financiers.
Les auteurs comme J. Morisset et O. Lumenga Neso (2002) se
sont penchés plutôt sur la corruption et la mauvaise gouvernance.
Les auteurs soutiennent que la corruption augmente les coûts
administratifs et par conséquent découragent l'entrée des
IDE. D'autres études confirment la robustesse des facteurs politiques et
institutionnels comme des déterminants importants de la localisation des
IDE à destination des pays en développement [Stein et Daude
(2001)] ou en Amérique Latine [Stevens (2000)].
3.2. Les déterminants d'ordre
économiques
Les déterminants les plus importants pour
l'implantation de l'IDE sont les considérations économiques, qui
se manifestent de façon considérable dès qu'un cadre
propice à l'IDE est en place. Ainsi distingue-t-on les
déterminants qui ont trait aux ressources ou actifs disponibles sur
place ; ceux qui sont liées à la taille des marchés de
biens et de services ; et ceux liées aux avantages de coût de
production.
Les déterminants ayant traits aux ressources
disponibles dans les pays d'accueil concernent principalement les facteurs
directement liés à la production tels que : la recherche des
matières premières, une main-d'oeuvre non qualifiée
abondante et bon marché ; main-d'oeuvre qualifiée, actifs
technologiques, innovants et autres actifs créés...
La recherche de matière première : les PVD
étant relativement plus doté en matière première
que les pays développés, ces derniers se déplacent donc
vers les PVD à recherche des inputs pour leurs firmes. Les pays en
développements doivent donc mettre en valeur leur stock de
matière première disponible en vue d'attirer les
investisseurs.
Le coût et la qualité de la main-d'oeuvre ; le
coût de la main-d'oeuvre est un déterminant important des IDE dans
la mesure où beaucoup d'entreprises se délocalisent pour tirer
profit de la disponibilité des facteurs de production, notamment du
coût faible du facteur travail dans les PVD. Le faible coût de la
main-d'oeuvre constitue donc un facteur clef d'attraction des IDE.
Cependant, les entreprises ne tiennent pas seulement compte du
coût des facteurs de production mais également de leur
qualité. En effet, les multinationales recherchent de plus en plus de la
main d'oeuvre de très bonne qualité dans la mesure où ces
entreprises s'intéressent davantage à la production de biens
intensifs en capital et en technologie50(*). Ainsi, une main-d'oeuvre à coût bas et
de bonne qualité permet d'accroître à la fois la
productivité et le rendement des IDE.
Le développement des infrastructures : Lorsque, sur un
territoire, l'infrastructure de base est développée, le
coût de l'investissement est faible ainsi que son coût
d'exploitation ; ce qui augmente le rendement de l'investissement et donc
stimule l'IDE. Là où cette infrastructure manque, l'entreprise
est obligée par exemple de construire elle-même les routes pour
acheminer son produit ; ce qui augmente le coût de l'investissement. Le
manque d'infrastructures de base ne permet pas aussi souvent à
l'entreprise d'utiliser des techniques modernes de production, par exemple
celles qui sont grandes consommatrices d'électricité dans un pays
où celle-ci est rare.
La recherche de marchés : elle constitue
également un important déterminant des IDE du fait que les FMN
(firmes multinationales) se délocalisent le plus souvent vers des pays
offrant une forte demande par exemple la taille du marché, le revenu par
habitant qui sont des paramètres importants pour la demande car un
revenu par habitant élevé contribue à une demande
potentielle forte les PVD doivent donc s'efforcer à améliorer les
niveaux de revenu moyen et à pratiquer des politiques de restructuration
visant à améliorer la demande. De même la croissance des
marchés, l'accès aux marchés régionaux et mondiaux,
les préférences des consommateurs locaux ainsi que la structure
des marchés constituent également d'autres déterminants
importants entrant dans les incitations des investisseurs à la recherche
des marchés potentiels.
En résumé, les IDE peuvent avoir pour objet de
réduire les coûts de production globaux des entreprises parentes,
en segmentant leur processus de production, les tâches
standardisées les plus intensives en main d'oeuvre pouvant être
menées à bien là où le travail le moins
qualifié est le plus abondant et le moins coûteux. Ils peuvent
également avoir pour objectif la conquête de nouveaux
marchés, en rapprochant les sites de production des lieux de
consommation. D'un point de vue microéconomique, le modèle OLI
(Ownership, Location and Internalisation advantage), développé
par Dunning, permet de résumer les conditions qui doivent être
satisfaites pour qu'une entreprise s'engage dans un IDE. D'abord, l'entreprise
doit avoir un « avantage lié à la propriété
», pour un produit ou une technologie de production auquel les autres
entreprises n'ont pas accès (brevet par exemple). Ensuite, le pays
d'accueil doit présenter un avantage de localisation. Enfin,
l'entreprise doit bénéficier d'un avantage à internaliser
la production plutôt qu'à la sous-traiter à un partenaire
étranger. Cela sera d'autant plus vrai que des économies
d'échelle peuvent être réalisées sur les coûts
de management, ou de développement des processus.51(*)
CONCLUSION
Ce chapitre a porté sur l'analyse de flux d'IDE et du
cadre d'investissement en Afrique subsaharienne en général et en
Afrique centrale en particulier. S'agissant de l'analyse de flux d'IDE, nous
nous somme intéressés : aux flux d'investissements entrants dans
le monde, dans les pays de l'Afrique subsaharienne, et aux flux des IDE entrant
vers l'Afrique centrale.
Au cours de cette analyse, nous avons constaté une
hausse des IDE vers les pays en développements mais la grande part soit
80% du montant total des IDE sont orientés vers l'Asie (la Chine
notamment) et vers l'Océanie délaissant ainsi l'Afrique.
Les flux d'IDE restent faibles en Afrique, néanmoins,
quelques pays ont pu attirer assez d'investisseurs comme, l'Afrique du Sud qui
a notamment attiré 21% d'IDE en direction de l'Afrique en
générale et 55% des IDE de l'Afrique subsaharienne en 2005.
La part de l'Afrique centrale dans la répartition des
IDE en Afrique est insignifiante comparée aux flux d'IDE entrant dans le
monde. Il ne représente que 0.26% en 2013 des flux d'IDE.
Néanmoins grâce à la construction du pipe-line
Tchad-Cameroun, l'Afrique centrale a reçu 20% des flux mondiaux en
Afrique en 2004.
S'agissant de l'environnement des IDE en Afrique
subsaharienne, nous constatons depuis deux décennies que le pays
mène une politique ouverte vis-à-vis des IDE ceci à
travers son dispositif réglementaire à même d'attirer les
IDE.
L'Afrique subsaharienne, dans sa quête d'attrait des IDE
mène des politiques d'incitations à la fois
générales et spécifiques ;
Pour ce qui est des politiques d'incitations
générales, elles se rapportent à la promotion, à la
facilitation et au soutient développé au cours du chapitre. Pour
ce qui est des politiques d'incitations spécifiques, elles concernent
les avantages qu'offrent le code des investissements des Etats et le
régime la zone franche.
Au vu de tout ce qui précède, vu l'importance de
l'IDE dans le processus du développement économique et vu les
diverses possibilités que l'Afrique subsaharienne présente, il
est impérieux de redynamiser l'entrée des Investissements directs
étrangers.
Au regard des déterminants, nous avons relevé
les déterminant d'ordre politique, économique et commerciale. A
cet effet, il serait intéressant de rechercher les
éléments sinon les réalités de l'économie
qui expliquent l'arrivée des IDE.
CHAPITRE III : ANALYSE EMPIRIQUE DES DETERMINANTS
DES IDE
Pour mettre en évidence les facteurs et les contraintes
qui déterminent les flux d'investissements directs étrangers en
Afrique subsaharienne, nous allons dans un premier temps définir le
cadre méthodologique, ensuite mettre en évidence la technique
d'estimation privilégiée avant de procéder à
l'estimation des équations, et enfin terminer par la
présentation, l'analyse et l'interprétation des
résultats.
1. Cadre méthodologique
Plusieurs éléments peuvent expliquer l'absence
de consensus entre les auteurs : la rareté de fondements
théoriques, des problèmes de mesures de certaines variables
explicatives; des problèmes de méthodes d'estimation. Le nombre
de variables qui, aujourd'hui, influencent le comportement des investisseurs
étrangers est immense. Les firmes évoluent sans cesse trouvant
toujours de nouvelles motivations, de nouvelles stratégies.
1.1. Les choix des variables
Notre travail est une synthèse des études
empiriques étudiées antérieurement. Il consiste en la
rétention d'un certain nombre de variables susceptibles d'influer la
décision d'investissement direct étranger en Afrique
Subsaharienne, compte tenu de la disponibilité des données. Parmi
celles-ci l'attractivité du territoire, l'ouverture économique,
les infrastructures et les fondamentaux macroéconomiques.
a) L'attractivité du territoire
La plus part des analyses des déterminants des flux
d'IDE considèrent la taille du marché comme indicateur
d'attractivité du territoire. Il apparaît comme le
déterminant le plus robuste des IDE. Les indicateurs correspondants,
fondés sur le PIB, le revenu par habitant ou encore la population, sont
largement significatifs dans quasiment toutes les études.52(*)
Cependant, dans notre modèle nous considérons
le taux croissance économique par habitant (PIBH) comme
indicateur d'attractivité du territoire. En effet, face à
l'étroitesse du marché local et à la faiblesse du revenu
par habitant, la croissance économique par habitant (PIBH) constitue
l'indicateur le plus approprié de d'attractivité du marché
local.
b) Les infrastructures
Les investisseurs étrangers préfèrent les
économies présentant un bon réseau routier,
d'aéroports, d'électricité, de téléphones ou
encore d'accès à internet. Des infrastructures limitées
augmentent les coûts de production et par conséquent inhibent la
productivité.53(*)
Dans ces conditions, le stock d'infrastructures du pays hôte constitue un
facteur d'attractivité. Dans la littérature standard, c'est le
nombre de ligne téléphonique pour mille personnes qui est
utilisé comme baromètre des infrastructures (LITEL).
c) Indicateurs institutionnels
Dans cette étude nous retiendrons quatre mesures de la
qualité institutionnelle: RISK_POL : qui mesure l'ampleur de risque
politique. Enfin, BURQUAL : qui mesure le niveau de la bureaucratie dans
le pays.
GOVSTAB : cette variable mesure la
qualité du service public, la qualité de la bureaucratie
(qualité institutionnelle de l'économie), la compétence
des fonctionnaires, la présence de pression politique dans la fonction
publique et la crédibilité du gouvernement dans le respect de ses
engagements vis-à-vis des acteurs politiques et économiques.
L'objectif de cet indice est sur les inputs requis pour que le gouvernement
puisse mettre en place des bonnes politiques et fournir des biens publics.
Cette variable est considérée comme une approximation de la
qualité de la bureaucratie et est comprise entre 0 et 6 où une
valeur élevée correspond à une efficacité
importante du gouvernement et donc attire les investisseurs étrangers.
On s'attend à un signe positif.
DEMO : une mesure du degré de la
démocratie dans un pays est basée sur (i) la compétition
dans la participation politique; (ii) la compétition et ouverture dans
le processus d'élection de l'exécutif; et (iii) les contraintes
exercées sur le pouvoir exécutif. Ces variables sont comprises
entre 0 et 10 avec un degré de démocratie robuste associée
au nombre le plus élevé. Nous espérons que cette variable
a un signe positif.
Dans cette étude, l'objectif n'est pas de montrer
comment sont construites ces variables mais une simple utilisation d'une base
de données d'International Country Risk Guide (ICRG).54(*)
d) Les indicateurs
socio-économiques
Le degré d'ouverture (LOUVERT) : les
études ont trouvé une corrélation positive entre le
degré d'ouverture et les IDE. Dans cette étude nous utilisons le
ratio de la somme des exportations et des importations par rapport au PIB pour
mesurer le degré d'ouverture. Nous nous attendons à un signe a
priori indéterminé. Tandis qu'un signe positif est la norme, un
signe négatif suggérerait que l'IDE dans un pays provoque la
hausse des tarifs.
Les autres variables macro économique sont :
la masse monétaire (MM), les exportations des marchandises (LEXPOR), les
importations des marchandises (LIMPOR), le retour sur l'investissement
(RETINV).
Concernant la variable retour à l'investissement, il
est à savoir que :
- En
Microéconomie, nous avons appris dans la théorie du
producteur que le rendement marginal d'un facteur est donné par le
rapport entre la variation de quantité produite et la variation de
quantité de facteur utilisé, toute chose restant égale par
ailleurs; et le rendement moyen est le rapport entre la quantité
produite et la quantité de facteur utilisé, toute chose restant
égale par ailleurs.
- En
Macroéconomie, nous avons appris aussi comment la production qui est
réalisée est utilisée : Y+M= C+I+(G-T)+X où Y=
PIB, M=importations, C= consommation, I=investissement, G=dépenses
publiques et T=recettes publiques et on a écrit cette expression sous la
forme : Y=C+I+(G-T)+X-M ; par ailleurs, on nous a encore appris que
à l'équilibre nous avons I=S et que S=s.Y et aussi I=?K ou bien
Investissement est égal à la variation de stock du capital.
Si cela est le cas, alors, I=s.Y ; partant de cette
expression et si Y est la production, le rendement moyen d'un Investissement I
ou Y/I est : Y/I=(1/s) ce qui est l'inverse de I/Y, de ce fait, on
peut utiliser l'inverse du rapport I/Y ou bien le rapport Y/I comme variable
proxy du rendement des investissements (return of Investment or Investment
return), toute chose restant égale par ailleurs.
1.2. Spécification du modèle
La spécification générale de notre
modèle est la suivante :
Nous savons que le FDI mesure le flux entrant des IDE comme
variable endogène, les indices i et t renvoient respectivement au pays i
à la date t ; est un vecteur des variables de contrôle ci-dessus, sont les termes d'erreur aléatoires. Désigne les effets fixes des pays. Enfin, le PIBL désigne
le produit intérieur brut pour chaque pays i à la date t est
notre variable d'intérêt.
Variables
|
description des variables
|
SOURCE
|
Lpib
|
produit intérieur brut par habitant
|
WDI 2013
|
Limport
|
importations des biens et services
|
WDI 2013
|
Lexport
|
exportation des biens et services
|
WDI 2013
|
Lnitel
|
Lignes téléphoniques (pour 100 personnes)
|
WDI 2013
|
Lmm
|
la masse monétaire
|
WDI 2013
|
Lpop
|
population totale
|
WDI 2013
|
Return
|
retour de l'investissement
|
AUTEUR55(*)
|
Lfide
|
flux des investissements direct étranger
|
WDI 2013
|
Indcos
|
indice de la consommation
|
ICRG 2013
|
Demo
|
indice de la démocratie
|
ICRG 2014
|
Govstab
|
indice de gouvernance
|
ICRG 2015
|
Riskpol
|
indice de risque politique
|
ICRG 2016
|
Burocat
|
indice de la bureaucratie
|
ICRG 2017
|
Note: WDI (World Development Indicators) Banque Mondiale
|
ICRG (International Crisis Reseach Group), Banque Mondiale
|
Notre période d'étude va de 1980 à 2013,
elle nous permet de capter les effets du code des investissements de 2002.
Cette approximation de la réalité repose sur l'hypothèse
selon laquelle les projets des IDE ont une période d'incubation de 12
à 36 mois qui vont depuis leur conception jusqu'à
l'enregistrement ou le fonctionnement.
1.1. Statistique descriptive
Tableau : Statistique descriptive
|
Variable
|
Obs
|
Moyenne
|
Ecart-Type
|
Min
|
Max
|
pibhb
|
1534
|
6.370451
|
1.050224
|
4.171462
|
10.06187
|
limport
|
1460
|
20.52908
|
1.352748
|
16.70588
|
25.52405
|
lexport
|
1460
|
19.98199
|
1.921037
|
14.91412
|
25.47686
|
lnitel
|
1506
|
-.3313455
|
1.481153
|
-8.34056
|
4.683899
|
Lmm
|
1427
|
3.214059
|
.5919809
|
-.1855873
|
5.020908
|
Lpop
|
1552
|
8.312717
|
1.897716
|
1.418035
|
12.0646
|
retinv
|
1534
|
-6.370451
|
1.050224
|
-10.06187
|
-4.171462
|
Lfide
|
1408
|
4.789232
|
2.794168
|
-11.51293
|
12.09829
|
indcos
|
1185
|
49.98502
|
721.8574
|
-17.6404
|
23773.1
|
demo
|
1292
|
2.982005
|
1.248423
|
0
|
6
|
govstab
|
1292
|
7.470008
|
2.258589
|
.666667
|
11.66667
|
riskpol
|
1290
|
55.06811
|
12.41776
|
10
|
81
|
burocat
|
1292
|
1.638029
|
.9546235
|
0
|
6
|
Source : calcul de l'auteur à l'aide du logiciel
STATA
|
1.2.1. Analyse graphique
Figure 1 : relation linéaire simple pour l'Afrique
subsaharienne
Source : calcul de l'auteur
La figure 1 ci-dessus présente la relation entre le
flux des investissements direct étranger et le produit intérieur
brute pour les pays de l'Afriques subsaharienne de notre échantillon.
Cette figure représente en réalité les résultats
d'une régression linéaire simple.
Cette relation entre ces deux variables semble moins
tranchée. A ce niveau déjà, il y a un véritable
questionnement sur la conséquence des flux des IDE sur la croissance
économique en Afrique subsaharienne. Mais il serait moins prudent d'en
tirer des conclusions à ce niveau. Cependant, pour ce faire davantage
une idée claire, nous prenons en compte d'autres variables dans la
régression en panel. C'est l'aspect abordé dans la sous-section
suivante.
Figure 2 : relation linéaire pour les pays par
région
Source : calcul de l'auteur56(*)
La figure 2 présente la relation des IDE et PIB
par habitant par rapport à l'Afrique centrale et les autres
régions d'Afrique subsaharienne. Pour ce faire, une variables binaire
est introduite pour mieux cerner la situation dans chaque région nous
donnons O pour les pays de l'Afrique centrale et
1 pour les autres pays de l'Afrique subsaharienne. La figure
démontre que dans toutes les régions, les flux des IDE
réagie positivement avec la croissance du produit intérieur brut.
Ceci peut supposer que plus les IDE croisse plus la croissance du PIB
augmente. A ce stade ce ne qu'une supposition.
2. Résultat empirique et
interprétation
Le résultat empirique est basé sur le
modèle économétrique de donnée de panel, qui
nous a permis d'identifier les facteurs qui expliquent significativement
l'attrait des IDE en Afrique Subsaharienne et en Afrique centrale ; Et les
résultats obtenus sont présentés dans le tableau
suivant :
Tableau : Résultats des estimations
|
|
Afrique
|
ASS
|
AC
|
|
(1)
|
(2)
|
(3)
|
(4)
|
(5)
|
VARIABLES
|
OLS
|
RE
|
FE
|
MCG
|
MCG
|
|
|
|
|
|
|
LPIB
|
3.9***
|
2.1***
|
6.2***
|
0.8***
|
9.7***
|
|
(2.19e-07)
|
0
|
0
|
(1.64e-09)
|
0
|
LIMPORT
|
16.12***
|
14.20***
|
10.10***
|
9.649**
|
13.91***
|
|
(5.98e-08)
|
0
|
0
|
(0.0119)
|
0
|
LEXPORT
|
-0.457
|
2.550***
|
3.995***
|
6.021***
|
3.002***
|
|
(0.712)
|
(0.001)
|
(4.36e-05)
|
(0.008)
|
(0.000)
|
LNITEL
|
0.979
|
1.010**
|
0.0265
|
-3.339***
|
1.729***
|
|
(0.276)
|
(0.023)
|
(0.954)
|
(0.005)
|
(0.000)
|
LMM
|
0.427
|
2.220*
|
2.541*
|
1.786
|
3.351**
|
|
(0.851)
|
(0.0803)
|
(0.0537)
|
(0.481)
|
(0.0181)
|
LPOP
|
-6.193***
|
-5.662***
|
10.45***
|
-9.207***
|
-5.703***
|
|
(0.000)
|
(1.16e-06)
|
(0.000)
|
(0.000)
|
(3.28e-06)
|
RETURN
|
36.87***
|
31.29***
|
29.25***
|
36.09***
|
29.68***
|
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
INDCOS
|
-0.00212
|
-0.00466***
|
-0.00514***
|
-0.00312
|
-0.0928***
|
|
(0.379)
|
(0.00936)
|
(0.00336)
|
(0.104)
|
(4.86e-06)
|
DEMO
|
-1.098
|
0.461
|
0.330
|
0.621
|
0.227
|
|
(0.194)
|
(0.292)
|
(0.445)
|
(0.623)
|
(0.622)
|
GOVSTAB
|
-0.486
|
0.224
|
0.262
|
0.00297
|
0.127
|
|
(0.211)
|
(0.289)
|
(0.204)
|
(0.996)
|
(0.575)
|
RISKPOL
|
0.126
|
0.0463
|
0.0170
|
0.122
|
0.00308
|
|
(0.252)
|
(0.400)
|
(0.750)
|
(0.434)
|
(0.958)
|
BUROCAT
|
-3.513**
|
-0.723
|
0.403
|
-1.271
|
-0.354
|
|
(0.0126)
|
(0.182)
|
(0.454)
|
(0.440)
|
(0.536)
|
CONSTANT
|
-8.546
|
-30.88**
|
-129.2***
|
9.952
|
-17.57
|
|
(0.741)
|
(0.0200)
|
0
|
(0.735)
|
(0.224)
|
Observations
|
821
|
821
|
821
|
704
|
117
|
R² (R-squared)
|
0,6238
|
|
|
0,5687
|
0,6543
|
R² générale (R-sq:
overall)
|
0.8633
|
0.6712
|
|
|
R-sq: between
|
0.8996
|
0.6801
|
|
|
R-sq: within
|
|
0.7947
|
0.8066
|
|
|
Ficher
|
|
|
21.44
|
|
|
Probabilité de significativité de
Ficher
|
|
(0.000)
|
|
|
Ficher
|
|
|
49.72
|
|
|
Probabilité de significativité de
Ficher
|
|
(0.000)
|
|
|
Teste d'Hausman
|
|
93.77
|
|
|
Wald chi2 (p-value)57(*)
|
|
0.0000
|
|
|
les probabilités estimées sont entre
parenthèses58(*)
|
|
|
|
*** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1 (niveau de
significativité)
RE : effet aléatoire ;
FE : Effet fixe ;
MCG : moindre carré
généralisé ;
OLS : moindre carré ordinaire.
Le test de spécification d'Hausman (1978) est un test
général qui peut être appliqué à des nombreux
problèmes de spécification en économétrie, traitant
avec le problème d'endogénéité. Son application la
plus répandue est celle des tests de spécification des effets
individuels aléatoires en panel. L'idée générale du
test d'Hausman est simple : nous cherchons à tester la présence
éventuelle d'une corrélation ou d'un défaut de
spécification.
Admettons que l'on dispose de deux types d'estimateurs pour
les paramètres du modèle étudié. Le premier
estimateur est supposé être l'estimateur non biaisé
à variance minimale sous l'hypothèse nulle de
spécification correcte du modèle (absence de corrélation).
En revanche, sous l'hypothèse alternative de mauvaise
spécification, cet estimateur est supposé être
biaisé. Par contre, le second estimateur, celui du modèle
à effets fixes, est non biaisé dans les deux cas.
Les modèles 2 à 3 sont estimés en
recourant aux modèles à effet fixe et aux modèles à
effet aléatoire. A ce niveau, le test de Hausman est l'indicateur usuel
qu'il faut considérer pour lever l'option sur quel modèle
choisir. De manière générale, Dans notre cas, la
Probabilité de significativité (p-value) relative au test de
Hausman est égal à 0. Les conclusions de ce test nous permettent
de choisir le modèle à effet fixe.
Les modèles 4 et 5 sont estimés en recourant au
modèle de moindre carré généralisé, pour
analyser et identifier la différence qui ressort de l'Afrique centrale
et de l'Afrique subsaharienne.
Par ailleurs, en présence d'une multi
colinéarité, nous devons choisir la variable qui démontre
plus d'intérêt au regard de notre étude ; sur ce,
avons opté pour l'utilisation de l'import et de l'export au
détriment du degré d'ouverture économique pour avoir la
lumière sur ces deux variables pris séparément.
les résultats d'estimation de modèle à
effet fixe (FE) pour l'Afrique montrent que les coefficients associés
à l'indicateur le produit intérieur brute(LPIB), l'importation
des biens et services (LIMPORT), l'exportation des biens et services
(LEXPORT), la masse monétaire (LMM), la population totale (LPOP), retour
à l'investissement (RETURN), indice de la consommation (INDICOS) sont
statistiquement significatifs (leurs Probabilités des
significativités respectives sont < 1% , , et 10%). Toutefois,
la variable qui saisie les infrastructures (LITEL), démocratie (DEMOS),
stabilité du gouvernement (GOVDTAB), le risque politique (RISKPOL) et la
bureaucratie (BUROCAT) présentent, en moyenne un effet non significatif
sur les IDE. (Probabilité des significativités > 5%). La
statistique de Fisher : F (38, 770) = 21.44 confirme
l'hétérogénéité des individus sous forme
d'un effet fixe, puisque la Probabilité des significativités
(p-value) est < 5%.
Les résultats d'estimation de modèle de moindre
carré généralisé pour l'Afrique centrale au
contraire montrent que, les coefficients liés à l'indicateur du
produit intérieure brute (LPIB), l'importation des biens et services
(LIMPORT), l'exportation des biens et services (LEXPORT), la variable qui
saisie les infrastructures (LNITEL), la population total (LPOP), le retour de
l'investissement (RETURN), , l'indice de la consommation (INDCOS) et la masse
monétaire (LMM), sont statistiquement significatifs (avec des
probabilités de 1% et 5%).
Les variables qui présentent en moyenne des
statistiques non significatives sur les IDE en Afrique centrale sont : la
démocratie (DEMO), le risque politique (RISKPOL), stabilité du
gouvernement (GOVDTAB) et la bureaucratie (BUROCAT).
Figure 1 : les variables significatives
statistiquement de l'Afrique centrale et subsaharienne
Figure 1
Afrique centrale
Afrique subsaharienne
Intersection Afrique centrale et subsaharienne
LNITEL
LEXPORT
LPIB
LPOP
LIMPORT
LEXPORT
RETINV
INDICOS
LMM
RETINV
Dans l'étape suivante nous allons interpréter
les résultats variables par variable en y associant les implications
statistique et économique. Toutefois le teste de Hausman nous
suggère le modèle a effet fixe.
Produit intérieur brut en logarithme
(LPIB) est un indicateur d'attractivité du
territoire. Son impact est positif mais significatif à un seuil
inferieur à 1%. Beaucoup d'investisseurs dans le choix de territoire
utilisent cet indicateur ; car, un pays ayant un taux de croissance
élevé et soutenue pourra attirer les investisseurs. Mais, nos
estimations suggèrent que cet indicateur reflète une forte
significativité en Afrique centrale et en Afrique subsaharienne.
Les importations des biens et service
(LMPORT) est indicateur économique, d'après nos
estimations cet indicateur présente un signe positif et significatif au
seuil de 1% pour l'Afrique centrale et l'Afrique subsaharienne. Les
importations pour l'Afrique sont d'après l'Organisation Mondiale de
Commerce (OMC) constitue plus des produits manufacturière et les
produits alimentaires. L'augmentation des importations permet aux entreprises
opérant dans le secteur du commerce extérieur de venir
s'implanter en Afrique ; toutefois, plus l'ouverture est croissante plus
les importateurs se réjouissent. D'après, les théories des
échanges internationales, l'ouverture économique peut concourir
au bien être des consommateurs qui verrons le prix des produits baisser
sur le marché.
Les exportations des biens et services
(LEXPORT) est parmi les indicateurs économique
retenue. D'après nos estimations cet indicateur révèle un
signe positif et significatif au seuil de 1% pour l Afrique centrale et
L'Afrique subsaharienne ; ceci nous montre que les exportations des pays
de l'Afrique subsaharienne constitue l'un des déterminant majeur des
IDE, lorsqu'ils importent plus, cela attire les investisseurs étranger.
L'augmentation de 1% des IDE en Afrique subsaharienne provoque une augmentation
des exportations de 3,9% par ans et l'augmentation de 1% des IDE en Afrique
centrale entraine une augmentation de 3,0% par an des exportations. Ceci peut
aussi s'expliquer par l'attrait des investisseurs dans le secteur minier et des
hydrocarbures qui sont les principales matières d'exportation des Etats
Africains au sud du Sahara.
Les nombre d'abonné de ligne téléphonique
(LNITEL) est indicateur qui est pris comme proxy des
infrastructures. Cet indicateur présente un signe positif, mais non
significatif. Ceci s'explique par le fait que l'Afrique subsaharienne ne
possède pas d'infrastructures importantes, lesquelles peuvent soutenir
une économie prospère. C'est ainsi que la Banque Africaine de
Développement organise chaque année des conférences pour
encourager les Etats africains à orienter plus d'investissement dans les
secteurs des infrastructures. Le signe positif du variable permet d'affirmer
que les infrastructures sont un facteur qui attire les investisseurs
étrangers. Cette conclusion corrobore avec une étude menée
par Thioye Kharim pour le Sénégal59(*). Cette variable est au contraire significative au
seuil en Afrique centrale, les IDE qui vont dans cette region demande un
minimum des infrastructures.
La masse monétaire (LMM) est un
indicateur macroéconomique. Cet indicateur permet aussi de saisir le
flux monétaire circulant dans l'économie. La masse
monétaire à un impact positif sur les investissements directs
étrangers en Afrique, subsaharienne, cependant, cet impact est
significatif au seuil de 5% et un seuil de 1,8% en Afrique centrale, la
variabilité de la masse monétaire peut occasionner soit
l'inflation ou la déflation or les investisseurs étrangers sont
très attentifs à cette variable. Pour le cas de l'Afrique
subsaharienne une politique monétaire stable pourrait attirer les
capitaux étrangers.
La population totale (LPOP) est un indicateur
démographique important, car une population nombreuse est un atout
potentiel d'un marché bien existant et cela peut provoquer l'afflux des
investissements, nos estimations suggère la quantité de la
population présente un signe positif et significatif. Ceci implique que
la population africaine demeure encore une cible pour les investisseurs
potentiels qui veulent venir en Afrique.
Le retour à l'investissement (RETURN60(*)) est un indicateur
qui est couramment utilisé dans la littérature mais très
limité dans les pays en développement, car le manque de
marché financier organisé ne permet pas de saisir avec exactitude
le retour à l'investissement. Dans ce contexte, le ratio des IDE sur le
PIB par habitant qui nous a permis à tirer des conclusions, et notre
estimation suggère que le retour à l'investissement de la
période sous étude est positif et significatif. Ceci implique que
1% de retour à l'investissement provoque l'augmentation des IDE en
Afrique subsaharienne et également pour l'Afrique centrale. Ainsi, les
IDE iront dans les régions qui ont un retour important des
investissements et dans les régions qui concernent, ces IDE sont plus
orientés vers le secteur minier.
L'indice de consommation (INDCOS) est l'indicateur
économique qui présente un signe négatif, cependant
significatif au seuil de 1%, pour l'Afrique centrale et l'Afrique
subsaharienne, ainsi les IDE iront dans le pays où il y a une
stabilité de prix.
La démocratie (DEMO), la stabilité du
gouvernement (GOVSTAB), la bureaucratie (BUROCAT), et le risque politique
(RISKPOL) sont apparus statistiquement non significatif pour l'Afrique
subsaharienne et l'Afrique centrale. En effet, ces indicateurs n'exercent pas
une attraction des flux de capitaux dans cette région. Ces
résultats sont différent avec ceux trouvés par Asiedu
(2003) et suggère que malgré les améliorations de la
qualité institutionnelle, l'Afrique subsaharienne semble moins
attractive (relativement aux autres pays en développement) pour les IDE.
Ainsi, en cas d'instabilité sévère, les entrées
d'IDE peuvent paraitre très sensibles. Il est donc envisageable qu'une
dégradation politique pourra freiner les IDE par la hausse des
coefficients des variables comme l'atteste les résultats obtenus.
Un pays qui souhaite attirer l'IDE doit améliorer son
efficacité dans la gestion de ses affaires qui se traduit non seulement
par l'habileté du gouvernement à formuler et à mettre en
place des politiques favorables aux IDE mais aussi à développer
la compétence des administratifs civils, la qualité des services
publics et surtout à améliorer la crédibilité du
gouvernement de son engagement dans ses politiques. Cela signifie une certaine
démocratie économique qui sera
compléter par une politique de libéralisation économique
et financière.
3. Vérification des
hypothèses
Pour répondre à notre première question,
nous allons nous référer aux variables que nous avons
utilisé et qui se montré disponible pour notre enchantions,
ceux-ci nous renvois à nos estimations qui met en lumière les
variables significatifs au seuil de 1, 5 et 10% notamment LPIB, LIMPORT,
EXPORT, LMM, LPOP, RETURN, INDICOS, pour l'Afrique subsaharienne alors que la
situation de l'Afrique centrale ne parait pas différent, car seulement
les variables LNITEL est à ajouter parmi les variable qui sont
significatifs pour l'Afrique subsaharienne.
Pour la question de savoir Pourquoi en dépit de
réforme politique, l'Afrique subsaharienne n'a il pas réussi
à attirer les investissements directs étrangers, En nous
conformément aux résultats obtenus, le risque politique dans
certain pays de la région ont préjudicié très
largement les IDE. L'absence des infrastructures augmente le cout de
l'investissement, qui oblige ainsi les FMN de chercher à combler les
déficits de la région en termes d'infrastructures (routier ou
énergétique) alors qu'en chine tout est organisé pour
juste acquérir les IDE. Cela nous montre la différence qui existe
entre l'ASS et les autres régions du monde.
4. Recommandation politiques et
économiques
Les résultats ont trois implications de politique.
D'abord, pour augmenter les bas des IDE, les pays africains doivent
libéraliser leurs régimes commerciaux. En outre, le plein
bénéfice de la libéralisation commerciale seront
réalisés seulement si les investisseurs perçoivent la
réforme comme croyable et pas sujet à l'inversion. Par
conséquent, les gouvernements africains devraient développer des
mécanismes pour augmenter la crédibilité du processus de
réforme. Deuxièmement, les politiques qui ont été
réussies dans d'autres régions ne devraient pas être
aveuglément reprises en Afrique puisque ces politiques peuvent avoir un
impact différentiel sur l'Afrique. Les pays de l'Afrique centrale
devront faire beaucoup des efforts pour intégrer leur propres
économies en se dotant des infrastructures, en éliminant les
conflits qui règnent dans la région de grand lac, en RCA et au
Cameroun et s'ouvrir enfin, en intégrant réellement les
organisations sous régionales. En conclusion, les résultats
suggèrent que l'Afrique soit perçue comme excessivement
risqué et donc un pays dans la région recevra moins des IDE en
vertu de son endroit géographique. Cette perception peut être en
partie attribuée à l'ignorance au sujet des pays dans le
continent. L'un de moyen pour dissiper ce mythe est pour que les gouvernements
diffusent l'information au sujet de leurs pays. Les organismes internationaux
tels que la banque mondiale peuvent jouer un rôle important à cet
égard.
CONCLUSION
Le présent chapitre, nous a permis de confronter la
théorie de l'adaptation institutionnelle aux IDE à la
réalité de l'ASS et de l'Afrique centrale, à travers une
analyse de régression économétrique.
L'équation spécifier précédemment
a été construite à partir des séries temporelles
liant la variable expliquée (LIDE) aux variables explicatives prises
comme éléments déterminant l'IDE.
Les résultats d'estimation de modèle à
effet fixe (FE) montrent que les coefficients associés à
l'indicateur pour expliquer l'influence de certaines variables de la
théorie sur le comportement des IDE en ASS, couvrant la période
1980-2013 sont globalement satisfaisants. Spécifiquement pour les
variables LIMPORT, LPIB, EXPORT, LMM, LPOP, RETINV et INDICOS, celle-ci
expliquent de manière sont significatives le comportement des IDE en
ASS, alors que les variables LITEL, RISKPOL, BUROCAT, DEMOS et GOVDTAB sont non
significatives. L'Afrique centrale nous montre presque la même
réalité, car il faut seulement ajouter la variable qui est saisie
les variables comme infrastructure (LNITEL) parmi les variables significatives
de l'ASS.
Ces résultats nous ont conduit à mener une
analyse en terme d'impact des IDE sur l'économie en ASS
(conséquences à la fois positives et négatives) et de dire
qu'il est important de mener une politique d'attractivité des flux
d'entrée d'IDE en ASS à travers les recommandations de politiques
économiques. Et de faire une analyse comparative entre l'Afrique
centrale et l'Afrique subsaharienne.
CONCLUSION GENERALE
L'IDE représente un enjeu majeur pour l'ASS au moment
où l'aide publique au développement et l'octroi des prêts
aux pays en développement tendent à décroître.
Dans les pays qui ont jusque là
bénéficiés davantage de l'implantation des investisseurs
étrangers, l'entrée des capitaux y est une condition pas de
moindre importance à un financement stable. De façon plus
spécifique, les IDE jouent dans ces pays, un rôle
déterminant dans le processus de reforme structurelle, en terme de
mondialisation des économies et de stimulation de la croissance.
Pour l'ASS, en raison de la poursuite du processus de
privatisation, les positions ne sont pas figées et il y a lieu
d'espérer d'éventuelles opportunités d'implantations, et
ce, moyennant encore quelque reformes politique pour assurer la
crédibilité de leurs engagements. Ces reformes devraient
être rapides et centrée autours des problèmes de corruption
et de centralisation.
Les résultats relèvent que, notre étude
sur des déterminants des investissements directs étrangers, il
ressort qu'il s'agit d'un problème d'insuffisances institutionnelles
lorsqu'il a fallu étudier l'environnement des affaires et
l'évolution des flux d'IDE dans le temps (1980 à 2013). En effet,
malgré les politiques d'incitations aux IDE, les problèmes
liés à l'environnement institutionnel persistent du fait de
l'insuffisance des politiques publiques adaptées.
L'analyse empirique nous a tout de même permis de
définir éléments fondamentaux, déterminants
l'implantation étrangère en ASS malgré les limites du
modèle construit pour la fonction d'attractivité. Il faut le
rappeler, ces limites partent du choix des variables qui relève d'autres
travaux et les données disponible qui ont constituées notre base
de donnée, de ce fait ce dernier nous ont permis de traiter le sujet,
interprétation de l'impact de la variable explicative sur la variable
expliquée qui se fait ex post et qui relève d'un jugement
subjectif puisqu'il s'agit d'une mesure sans théorie.
Des facteurs préalablement choisis comme
déterminant des IDE, nous avons entre-autres : Les résultats
d'estimation de modèle à effet fixe (FE) montrent que les
coefficients associés à l'indicateur pour expliquer l'influence
de certaines variables de la théorie sur le comportement des IDE en ASS,
couvrant la période 1980-2013 sont globalement satisfaisants.
Spécifiquement pour les variables LIMPORT, LPIB, EXPORT, LMM, LPOP,
RETINV et INDICOS, celle-ci sont significatives pour expliquer le comportement
des IDE en ASS, alors que les variables LINTEL, RISKPOL, BUROCAT, DEMOS et
GOVDTAB, sont non significatifs.
L'AC qu'en à elle démontre que d'autres
variables ne sont pas significatives spécifique pour elle
notamment : RISKPOL, BUROCAT, DEMOS et GOVDTAB sont significatives.
Ainsi, d'après les résultats de l'estimation de
la relation de longue période, il ressort que les variables liées
au commerce extérieur et la qualité de la main d'oeuvre sont
significatives et les signes de leurs coefficients sont conformes à la
théorie. Toutefois, les variables mesurent la disponibilité des
crédits et le niveau des infrastructures ne sont pas significatives et
les signes de leurs coefficients ne sont pas ceux escomptés.
Notre étude à démontrer aussi que, les
variables économiques saisis sont plus importants que les variables
politique, car ces eux qui ont des seuils acceptable à
considérer dans ce travail, alors que les variables qui
représentent la politique sont moins importants. Cela montre que les FMN
acceptent en générale le risque en s'implantant dans cette
région de l'ASS qui ainsi, difficile les nouveaux entrés des
IDE.
Enfin, il y a lieu de mentionner que, malgré quelques
imperfections liées au choix des variables et ceci du fait de
l'indisponibilité de la plupart des données relevant de la
théorie de l'adaptation institutionnelle, nos attentes sont tout de
même comblées. Notre apport étant celui d'avoir
proposé une contribution à l'identification des variables
déterminants à l'attractivité des IDE en ASS en
dépit d'autres régions du monde.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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La Découverte, Paris, 1996, 125 p.
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5. Sites internet
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6. Autres documents
Cameroun, Charte des Investissements en République
du Cameroun, Loi N° 2002/004 du 19 Avril 2002, p.12.
Les annexes
Liste des pays incluent dans la base de donnée
Afrique du Sud
|
RDC
|
Angola
|
République centre Africain
|
Bénin
|
République du Congo
|
Botswana
|
République-Unie de Tanzanie
|
Burkina Faso
|
Rwanda
|
Burundi
|
Sao Tomé-et-Principe
|
Cameroun
|
Sénégal
|
Cap-Vert
|
Seychelles
|
Comores
|
Sierra Leone
|
Côte d'Ivoire
|
Soudan
|
Djibouti
|
Swaziland
|
Érythrée
|
Tchad
|
Éthiopie
|
Togo
|
Gabon
|
Zambie
|
Gambie
|
Zimbabwe
|
Ghana
|
|
Guinée équatoriale
|
|
Guinée
|
|
Guinée-Bissau
|
|
Kenya
|
|
Lesotho
|
|
Libéria
|
|
Madagascar
|
|
Malawi
|
|
Mali
|
|
Maurice
|
|
Mauritanie
|
|
Mozambique
|
|
Namibie
|
|
Niger
|
|
Nigéria61(*)
|
|
Ouganda
|
|
|
OLS
|
|
inear regression
|
|
Number of obs = 821
|
|
|
F( 12, 38) = 25.19
|
|
|
Prob > F = 0.0000
|
|
|
R-squared = 0.6238
|
|
|
Root MSE = 22.395
|
|
|
|
|
(Std. Err. adjusted for
|
39 clusters in codepays)
|
|
|
|
|
Robust
|
|
ide Coef.
|
Std. Err. t P>t
|
[95% Conf. Interval]
|
|
|
|
lpib -1.401
|
0.1128 -1.63 0.112
|
-541.6056 58.84115
|
limport 30.0245
|
4.367352 6.87 0.000
|
21.18325 38.86574
|
lexport 1.362801
|
2.424391 0.56 0.577
|
-3.545123 6.270725
|
lnitel 2.321523
|
1.831957 1.27 0.213
|
-1.38708 6.030125
|
lmm 1.202611
|
4.298331 0.28 0.781
|
-7.498905 9.904127
|
lpop -9.907027
|
3.829811 -2.59 0.014
|
-17.66007 -2.153979
|
retinv -11.47346
|
21.45102 -0.53 0.596
|
-54.89878 31.95187
|
indcos -.0026469
|
.0049445 -0.54 0.596
|
-.0126565 .0073628
|
demo -.4776019
|
1.980685 -0.24 0.811
|
-4.48729 3.532086
|
govstab -.0289583
|
.8997132 -0.03 0.974
|
-1.850333 1.792416
|
riskpol .1445049
|
.2234443 0.65 0.522
|
-.3078344 .5968442
|
burocat -7.433475
|
2.030813 -3.66 0.001
|
-11.54464 -3.32231
|
_cons -110.8328
|
154.0616 -0.72 0.476
|
-422.7143 201.0487
|
|
FE
|
Fixed-effects (within) regression
|
Number of obs = 821
|
Group variable: codepays
|
Number of groups = 39
|
|
|
R-sq: within = 0.4366
|
Obs per group: min = 2
|
between = 0.4600
|
avg = 21.1
|
overall = 0.4000
|
max = 32
|
|
|
|
F(12,770) = 49.72
|
corr(u_i, Xb) = -0.8421
|
Prob > F = 0.0000
|
|
|
|
|
ide Coef. Std. Err.
|
t P>t [95% Conf. Interval]
|
|
|
lpib 3.001 68.10828
|
1.82 0.070 -10.01591 257.384
|
limport 11.47292 2.434832
|
4.71 0.000 6.693228 16.25262
|
lexport 8.747063 1.691164
|
5.17 0.000 5.427224 12.0669
|
lnitel .084371 .8503128
|
0.10 0.921 -1.584835 1.753577
|
lmm 8.865285 2.36629
|
3.75 0.000 4.220141 13.51043
|
lpop 24.29556 4.974423
|
4.88 0.000 14.53052 34.0606
|
retinv 38.41897 10.60572
|
3.62 0.000 17.59941 59.23853
|
indcos -.0089937 .0032237
|
-2.79 0.005 -.015322 -.0026654
|
demo 1.323906 .7878808
|
1.68 0.093 -.2227429 2.870555
|
govstab .9062485 .3760463
|
2.41 0.016 .1680509 1.644446
|
riskpol -.0630488 .0985027
|
-0.64 0.522 -.2564144 .1303168
|
burocat .4714035 .9883417
|
0.48 0.634 -1.46876 2.411567
|
_cons -572.7193 66.92455
|
-8.56 0.000 -704.0955 -441.3431
|
|
|
sigma_u 45.100325
|
|
sigma_e 15.990033
|
|
rho .88833522 (fraction
|
of variance due to u_i)
|
|
|
F test that all u_i=0: F(38, 770)
|
= 21.44 Prob > F = 0.0000
|
|
RE
|
|
Random-effects GLS regression
|
Number of obs =
|
821
|
Group variable: codepays
|
Number of groups =
|
39
|
|
|
|
R-sq: within = 0.4120
|
Obs per group: min =
|
2
|
between = 0.6363
|
avg =
|
21.1
|
overall = 0.5633
|
max =
|
32
|
|
|
|
|
Wald chi2(12) =
|
607.56
|
corr(u_i, X) = 0 (assumed)
|
Prob > chi2 =
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
ide Coef. Std. Err.
|
z P>z [95% Conf.
|
Interval]
|
|
|
|
lpib 4.104 67.89727
|
1.25 0.212 -48.32257
|
217.8299
|
limport 18.44901 2.243156
|
8.22 0.000 14.0525
|
22.84551
|
lexport 7.277523 1.526326
|
4.77 0.000 4.285979
|
10.26907
|
lnitel 1.739839 .8181366
|
2.13 0.033 .136321
|
3.343358
|
lmm 8.702029 2.319741
|
3.75 0.000 4.15542
|
13.24864
|
lpop -2.62079 2.476202
|
-1.06 0.290 -7.474057
|
2.232477
|
retinv 34.30522 10.51431
|
3.26 0.001 13.69756
|
54.91288
|
indcos -.008791 .0032775
|
-2.68 0.007 -.0152148
|
-.0023673
|
demo 1.906711 .7897002
|
2.41 0.016 .3589275
|
3.454495
|
govstab 1.075877 .3795641
|
2.83 0.005 .3319449
|
1.819809
|
riskpol -.0343961 .1005491
|
-0.34 0.732 -.2314687
|
.1626766
|
burocat -.8942957 .9926723
|
-0.90 0.368 -2.839898
|
1.051306
|
_cons -404.5051 63.61369
|
-6.36 0.000 -529.1856
|
-279.8246
|
|
|
|
sigma_u 14.650018
|
|
|
sigma_e 15.990033
|
|
|
rho .45634939 (fraction
|
of variance due to u_i)
|
|
|
MCG4
|
|
Random-effects GLS regression
|
Number of obs =
|
704
|
Group variable: codepays
|
Number of groups =
|
33
|
|
|
|
R-sq: within = 0.4484
|
Obs per group: min =
|
2
|
between = 0.5802
|
avg =
|
21.3
|
overall = 0.5373
|
max =
|
32
|
|
|
|
|
Wald chi2(12) =
|
578.21
|
corr(u_i, X) = 0 (assumed)
|
Prob > chi2 =
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
ide Coef. Std. Err.
|
z P>z [95% Conf.
|
Interval]
|
|
|
|
lpib 4.181 71.1218
|
1.33 0.182 -44.51578
|
234.2766
|
limport 14.72458 2.359078
|
6.24 0.000 10.10087
|
19.34829
|
lexport 8.910017 1.603746
|
5.56 0.000 5.766734
|
12.0533
|
lnitel 3.343936 .8649087
|
3.87 0.000 1.648746
|
5.039126
|
lmm 12.37481 2.523428
|
4.90 0.000 7.428976
|
17.32063
|
lpop -1.996792 2.66427
|
-0.75 0.454 -7.218666
|
3.225082
|
retinv 36.64255 11.13564
|
3.29 0.001 14.81708
|
58.46801
|
indcos -.1357263 .0357954
|
-3.79 0.000 -.205884
|
-.0655687
|
demo 1.649987 .8148543
|
2.02 0.043 .0529015
|
3.247072
|
govstab .4416789 .4005001
|
1.10 0.270 -.3432869
|
1.226645
|
riskpol -.0490492 .1058377
|
-0.46 0.643 -.2564874
|
.1583889
|
burocat -.2608167 1.030328
|
-0.25 0.800 -2.280222
|
1.758589
|
_cons -373.7066 66.6808
|
-5.60 0.000 -504.3985
|
-243.0146
|
|
|
|
sigma_u 15.740637
|
|
|
sigma_e 15.485194
|
|
|
rho .50817994 (fraction
|
of variance due to u_i)
|
|
|
MCG AC 5
|
|
Random-effects GLS regression
|
Number of obs =
|
117
|
Group variable: codepays
|
Number of groups =
|
6
|
|
|
|
R-sq: within = 0.4812
|
Obs per group: min =
|
12
|
between = 0.9971
|
avg =
|
19.5
|
overall = 0.7512
|
max =
|
26
|
|
|
|
|
Wald chi2(12) =
|
314.03
|
corr(u_i, X) = 0 (assumed)
|
Prob > chi2 =
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
ide Coef. Std. Err.
|
z P>z [95% Conf.
|
Interval]
|
|
|
|
lpib -6.101 159.0897
|
-0.42 0.676 -378.2641
|
245.3561
|
limport 32.73475 6.608494
|
4.95 0.000 19.78233
|
45.68716
|
lexport 4.406165 4.244812
|
1.04 0.299 -3.913513
|
12.72584
|
lnitel -5.68182 2.247752
|
-2.53 0.011 -10.08733
|
-1.276308
|
lmm -6.635993 4.870502
|
-1.36 0.173 -16.182
|
2.910016
|
lpop -19.75019 4.976693
|
-3.97 0.000 -29.50433
|
-9.996053
|
retinv 15.37572 22.45681
|
0.68 0.494 -28.63882
|
59.39026
|
indcos .0003692 .0035786
|
0.10 0.918 -.0066447
|
.007383
|
demo 1.8927 2.386964
|
0.79 0.428 -2.785665
|
6.571064
|
govstab 3.003294 .9447061
|
3.18 0.001 1.151704
|
4.854884
|
riskpol -.0141713 .2912729
|
-0.05 0.961 -.5850558
|
.5567132
|
burocat .0922872 3.054052
|
0.03 0.976 -5.893545
|
6.078119
|
_cons -317.7587 145.9832
|
-2.18 0.030 -603.8806
|
-31.63688
|
|
|
|
sigma_u 0
|
|
|
sigma_e 15.114979
|
|
|
rho 0 (fraction
|
of variance due to u_i)
|
|
* 1 CNUCED,
le développement économique en Afrique, Rapport,
Genève, 2014, p12
* 2NJOUM N.,
l'analyse des déterminants de l'investissement direct
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développement économique en Afrique catalyser l'investissement
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KINYAMBA, Méthodologie de la recherche
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* 12 OCDE,
Définition de référence
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* 13 OCDE,
op. cit.
* 14 ANDREFF V,
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* 15 FMI, rapport, 4ème
édition, Washington, 1977, p20.
* 16 Hugonnier, B,
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FMN, Oxford, 1984, P49.
* 17 I.
Frank, Multinationales et développement,
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* 18 Idem
* 19 Aharoni, Y, "The foreign
investment decision process." In International Executive, vol. 8, Fall 1996, p.
13-14
* 20 Cite par Aharoni, Y,
op.cit.
* 21 Steiner, G,
"The nature and signification of multinational corporate
planning", in Cannon Multinational corporate planning, vol. 25,
N°3, New York, 1983, P10.
* 22 Ahaoni, y, op.cit
* 23 Dunning J.H.
«An overview of relations with national governments», in
new Political Economy 2, 1998, P281.
* 24 idem
* 25 Caves R,
"International corporation, the industrial economy of foreign direct
investmen" Economica, vol. 34, Paris,1983, P845
* 26 idem
* 27 P. Krugman et M. Obstfeld
; « Economie internationale » ; Ouvertures
Economique, Paris, 1996, P12.
* 28 idem
* 29 idem
* 30 UNCTAD 2014
* 31 NJOUM N.,
l'analyse des déterminants de l'investissement direct
étranger au Cameroun, mémoire DEA, Université de
Douala, FASEG, 2009
* 32 UNCTAD
* 33 UNCTAD
* 34 Banque mondiale
* 35 UNCTAD
* 36 UNCTAD
37 Base de donnée banque mondiale
* 38 UNCTAD
* 39 Michalet, c,
La séduction des nations ou comment attirer les
investissements, in Economica, 1999.
* 40 Wikipedia.com
* 41 CNUCED,
World Investment Report, Genève, 2001.
* 42 CNUCED,
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développement, Rapport sur l'investissement dans le monde, Vue
d'ensemble, Nation Unies, Genève, 2002, P35.
* 43 Charte des
Investissements en République du Cameroun, Loi N° 2002/004
du 19 Avril 2002, p.12.
* 44 Michalet C,
La séduction des nations ou comment attirer les
investissements, in Economica, Paris,1999, P105
* 45 Cameroun,
Charte des Investissements, Loi N° 2002/004 du 19
Avril 2002, p.12.
* 46 NJOUM N.,
l'analyse des déterminants de l'investissement direct
étranger au Cameroun, mémoire DEA, Université de
Douala, FASEG, 2009, P25.
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Countries: Is Africa Different? World Development vo1 .30, No. 1,
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* 48 LUCAS R, « Why
doesn't capital flow from rich to poor countries », American Economic
Review, vol. 80, n° 2, May, 1990, p 93.
* 49 idem
* 50 Noorbakhsh F et Paloni A,
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* 51 CHAKRABARTI A,
The Determinants of Foreign Direct Investment: Sensitivity
Analyses of Cross-Country Regressions, Kyklos, vol. 54, 2001, pp 101.
* 52 ASIEDU E,
On the Determinants of Foreign Direct Investment to Developing
Countries: Is Africa Different? World Development vo1 .30, No. 1,
2002, pp 114.
* 53 idem
* 54
www.countrydata.com/datasets/.
* 55 Nous calculons la
variable RETINV comme suit : le flux des investissements direct
étranger sur Produit Intérieur Brut
* 56 Obtenue à l'aide du
logiciel STATA
* 57 Permet de choisir entre
l'effet fixe et l'effet aléatoire du teste d'Hausman
* 58 Obtenue à l'aide
du logiciel STATA
* 59 Les déterminant des
investissement direct es étrangers : une analyse du cas du
Sénégal
* 60 Nous calculons la
variable RETINV comme suit : le flux des investissements direct
étranger sur Produit Intérieur Brut, soit
* 61 La somalie, le Soudan du
sud et l'ile de sainte Helene ne sont mentionnés à cause de
l'absence de données.
|