À
ma mère, BILOY NOMI Cathérine.
REMERCIEMENTS
Pour réaliser ce devoir, nous avons reçu la
louable contribution de nombreuses bonnes volontés aussi bien au sein de
l'UCAC qu'à l'extérieur.
Au sein de l'UCAC, nous adressons nos remerciements : au
Docteur ZOZO NKOULOU NKOULOU, en sa qualité de Directeur de ce
mémoire et de Directeur du Master de Gestion des ressources humaines.
Son encadrement, ses orientations et ses conseils ont été
indispensables pour la production de ce travail,
au Vice-doyen de la FSSG, le Professeur
Marie-Thérèse MENGUE qui nous a suivis tout au long de notre
parcours à l'UCAC, en qualité de Vice-Doyen, d'enseignant et de
conseiller,
à tous les professeurs de la FSSG, qui ont
participé à notre formation de la 1ère
année de licence jusqu'en Master II Gestion des Ressources humaines,
leurs enseignements ont été d'un grand apport dans la
réalisation de ce travail. Nos remerciements particuliers au Docteur
Estelle KOUOKAM MAGNE pour son accompagnement dans le cadre de la
rédaction de ce travail et à mon tuteur le Professeur Claude ABE
pour ses suggestions,
à tous nos amis de l'UCAC qui ont lu ce travail et ont
fourni leurs remarques et leurs rectifications sur la forme, notamment SONMENE
TEMGOUA Ulrich qui a pris le temps de parcourir ce mémoire soulignant
les fautes et Thierry Mougah, pour la correction de l'Abstract.
À la SONARA, nos remerciements à Monsieur
BOUBA, Directeur de l'Administration et des Ressources Humaines, qui, à
deux reprises, nous a permis de mener notre stage dans cette entreprise.
À tous les membres de la Direction de l'Administration et des Ressources
Humaines, en particulier à M. Francis NKANA et Mme LIKALE, qui
ont participé à la réalisation ce travail par leurs
conseils. ÀM. EPIE Thomas qui nous a suivis dans le cadre du stage
de recherche.
Enfin, à M. AMBA MBALLA Albert Legrand pour avoir
lu ce travail et pour nous avoir apporté ses corrections sur la forme.
LISTE DES SIGLES ET
ABRÉVIATIONS
DRH : Directeur/Direction des ressources
humaines
C.D.D: Contrat à durée
déterminée
CDI : Contrat à durée
indéterminée
CEMAC : Communauté
économique et monétaire des Etats de l'Afrique Centrale
CSPH : Caisse de stabilisation des prix
des hydrocarbures
CV : Curriculum Vitae
DAG : Direction des affaires
générales
DARH : Direction de l'Administration et
des Ressources Humaines
DC : Direction commerciale
D.E : Direction d'exploitation
DFC : Direction financière et
comptable
DG : Directeur
général/Direction générale
DM : Direction Maintenance
DQHSEI : Direction de la qualité,
de l'hygiène, de la sécurité, de l'environnement et de
l'inspection
DRPCT : Direction des relations
publiques, de la communication et de la traduction
FI-A-016 : Fiche de poste
FI-A-026 : Fiche de demande du personnel
temporaire
FI-A-025 : Fiche de recrutement
FI-A-027 : Fiche de renseignements
individuels : examens d'embauche
FI-A-029 : Synthèse recrutement
direction
FI-A-242 : Profil de poste
FNE : Fonds National de l'emploi
GAP : Gestion administrative du
personnel
GPP/GC : Gestion prévisionnelle
du personnel/Gestion des compétences
GRH : Gestionnaire/Gestion des
ressources humaines
ISO : International Standard
Organization
M. : Monsieur
MINFI : Ministère des Finances
Mme : Madame
MQ : Management qualité
PD-G : Président Directeur
Général
R.H : Ressources Humaines
SAP : Service administration du
personnel
SCDP : Société
Camerounaise de dépôts pétroliers
SI : Système d'information
SIES : Système international
d'évaluation de la sécurité
SMQ : Système de management
qualité
SNI : Société nationale
d'investissement
SNH : Société nationale
des hydrocarbures
SONARA : Société Nationale
de Raffinage
TCT : Théorie des coûts de
transaction
TIC : Technique de l'Information et de
la communication
TPA : Théorie positive de
l'agence
TRC : Théorie des ressources et
des compétences
LISTE DES SCHÉMAS
ET DES TABLEAUX
SCHÉMAS
SCHÉMA 1:Les motivations a l'origine de
l'externalisation 17
SCHÉMA 2:Processus cyclique d'amélioration
continue 48
SCHÉMA 3 :Évolution de la gestion de
la qualité 50
TABLEAUX
Tableau 1 : Variations du chiffre d'affaires de la
SO.NA.RA. De 2002 à 2006 69.
Tableau 2 : Répartition des effectifs du
personnel selon le statut socioprofessionnel au 31/05/2014 70.
Tableau 3 : Direction générale 74
Tableau 4 : Statut de la période d'essai
à la SONARA 83
Tableau 5 : Echantillon des personnes
enquêtées selon le statut socioprofessionnel 87
Tableau 6 : Réaction des employés sur
la question des motivations intrinsèques à la décision
d'externalisation auprès du FNE et ADRH APAVE selon le statut
socioprofessionnel (cadres et non cadres) 91
Tableau 7 : Réaction des employés au type
d'exercice auquel ils sont soumis selon le statut socioprofessionnel (cadres et
non cadres) 93
Tableau 8 : Réaction du panel
d'enquêtés par catégorie socioprofessionnelle par rapport
à la source de recrutement 95
Tableau 9 : Réaction des employés sur la
pertinence des techniques de recrutement selon le statut socioprofessionnel
98
Tableau 10 : Réaction des employés sur la
relation entre l'externalisation du recrutement et la réduction des
coûts à la SONARA selon le statut socioprofessionnel 101
Tableau 11 : Avis des employés sur les types de
coûts réduits à la SONARA selon le statut
socioprofessionnel 102
RÉSUMÉ
La finalité ultime
des théories des organisations, quelle que soit l'entreprise, est de
développer et de pérenniser des connaissances et des valeurs qui
contribuent au meilleur fonctionnement de celle-ci et donc de sa performance.
De ce point de vue, toute entreprise développent ou plutôt
cherchent à développer un management efficace lui permettant
d'atteindre ses objectifs de performance. Ceci suppose donc des
méthodes, voire des stratégies plus ou moins rationnelles. Or,
l'entreprise africaine contraste avec cette dynamique de rationalité.
Les entreprises parapubliques marquées par la bureaucratie empruntent de
plus en plus les modèles de management modernes pour améliorer
leurs performances. Compte tenu des contraintes liées à la
recherche de la performance et à la compétitivité, la
SONARA a donc pris l'option du respect des normes et certifications
internationales en matière de management qualité notamment de son
recrutement. D'où le recours, à l'externalisation d'une partie de
son recrutement. Dans le cadre d'une approche qualitative, une étude
exploratoire empirique a été réalisée. Elle montre
l'existence d'un lien entre l'externalisation du recrutement et la performance
économique. La mise en évidence de ce lien constitue l'un des
principaux apports théoriques de cette recherche, car la
réflexion sur celle-ci s'est fondée autour de la question
suivante : en quoi l'externalisation de la sélection des
candidatures constitue-t-elle un facteur déterminant de
l'amélioration de la performance économique dans les entreprises
parapubliques? L'exemple de la SONARA permet de mettre en évidence ce
lien. Car c'est une opération qui permet une amélioration de la
qualité du personnel en objectivant le recrutement, une réduction
des coûts de fonctionnement globaux de l'entreprise et qui est un levier
significatif de la compétitivité qui se donne à lire dans
l'application des exigences des certifications SIES et Iso 9001 v2008 par
le personnel recruté de la SONARA.
MOTS CLÉS : Externalisation du
recrutement, réduction des coûts, entreprise parapublique,
objectivité, compétitivité, performance
économique.
ABSTRACT
The ultimate goal of the theories of organizations,
regardless of the company is to develop and sustain knowledge and values ??that
contribute to the better functioning of the latter and hence its performance.
From this point of view, any company develops or seeks to develop an effective
management that will enable it to achieve its plan to performances. This
therefore requires methods or strategies more or less rational. However, the
African business dynamic contrast with this rationality. Parastatals companies
marked by bureaucracy borrow more and more modern management models to improve
their performance. Given the constraints related to research performance and
competitiveness, SONARA therefore took the option of complying with
international standards and certifications for quality management including
recruitment. Thus, the recourse of outsourcing a part of its recruitment.
Through a qualitative approach, an empirical exploratory study was conducted.
It shows the existence of a link between outsourcing recruitment and economic
performance. Highlighting this link is one of the main theoretical
contributions of this research, because thinking about it is based around the
following question: how is the outsourcing of selection of candidates a key
factor to improve the economic performance in parastatals companies? SONARA is
a good example that can highlight this link. Because it is an activity that
helps to improve the quality of personnel by unbiasing recruitment, and
reducing overall operating costs of the company. This is significant lever of
competitiveness that can be read in the application of SIES certification
requirements and ISO 9001v2008 by staff recruited SONARA.
KEY WORDS:
Recruitment outsourcing, cost reduction, parastatals companies,
objectivity, competitiveness, economic performance.
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS
II
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS
III
LISTE DES SCHEMAS ET DES TABLEAUX
V
RÉSUMÉ
VI
ABSTRACT
VII
SOMMAIRE
VIII
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1
PREMIÈRE PARTIE : DE
L'EXTERNALISATION DU RECRUTEMENT À LA PERFORMANCE ÉCONOMIQUE DE
L'ENTREPRISE
28
CHAPITRE I : LES FONDEMENTS THÉORIQUES
DE L'EXTERNALISATION DES ACTIVITÉS DANS L'ENTREPRISE
29
CHAPITRE II : INDICATEURS DE MESURE DE LA
PERFORMANCE ÉCONOMIQUE ET DÉTERMINANTS DE L'EXTERNALISATION DU
RECRUTEMENT
46
DEUXIÈME PARTIE : GESTION DU
RECRUTEMENT ET OPTIMISATION DE LA PERFORMANCE ÉCONOMIQUE À LA
SONARA
67
CHAPITRE III : LA GESTION DU RECRUTEMENT
À LA SONARA
68
CHAPITRE IV : PRÉSENTATION DES
RESULTATS SUR LA CONTRIBUTION DE L'EXTERNALISATION DU RECRUTEMENT SUR
L'OPTIMISATION DE LA PERFORMANCE ÉCONOMIQUE À LA SONARA.
85
CONCLUSION GÉNÉRALE
107
BIBLIOGRAPHIE
111
TABLE DES MATIERES
120
ANNEXES
123
INTRODUCTION
GÉNÉRALE
La fonction R.H fait partie des fonctions transversales dans
la plupart des organisations, en ce sens où ses actions
s'étendent à tous les domaines d'activités
stratégiques de l'entreprise. À ce titre, la DRH est
généralement chargée de l'élaboration et de la mise
en oeuvre de la politique de rémunération, de participation, de
valorisation des salariés et d'emploi dans l'optique d'améliorer
la performance économique et sociale de l'entreprise1(*). Or, impliquer et valoriser le
salarié dans son travail suppose un management adapté aux
contingences socioculturelles. Ces contingences peuvent constituer des entraves
à toutes les activités et notamment au recrutement du personnel
au sein des entreprises parapubliques qui sont parfois le reflet de la culture
nationale voire de la culture dominante ou du directeur général.
Ce qui pose un réel problème d'objectivité de ce processus
qui influence directement la performance économique de l'entreprise.
Voilà pourquoi, à l'instar d'autres activités RH comme la
paie, la formation; le recrutement fait l'objet d'une externalisation2(*). En effet, dans le domaine de
l'entreprise, l'externalisation a commencé dans les
années 1980 où elle a porté dans un premier temps sur
des activités à faible valeur ajoutée
« sous-traitance » (nettoyage, jardinage, gardiennage)
avant de toucher des activités plus consistantes
« externalisation » comme la gestion du parc-auto,
l'informatique; puis « externalisation stratégique »
(ressources humaines) comme les opérations d'externalisation de nos
jours3(*). En jetant un
regard sur ce qui se passe en Afrique, on remarque que les entreprises
africaines peinent à intégrer l'externalisation de certaines de
leurs activités stratégiques ou transversales pour garantir plus
d'objectivité dans leurs activités, car l'essence même de
l'entreprise africaine réside dans une informalisation des rapports au
travail du recrutement à tous les stades de vie de l'entreprise.
Cependant, ces dernières années, pour le cas plus précis
de la SONARA, vu que l'exigence de performance fait partie du credo de leur
management; il y a eu des changements dans les différentes
opérations quotidiennes des managers. L'on a donc observé que la
présélection des candidats au recrutement, qui jadis était
fait par les services RH internes auxdites entreprises, donne lieu
désormais à une externalisation de cette activité du
recrutement vers des tiers spécialisés en recrutement. Ces
constats effectués lors de notre stage à la SONARA nous ont
conduits à nous questionner sur le processus de recrutement dans les
entreprises parapubliques. Considérées comme des organisations de
service public, ces entreprises, dominées par l'existence de
procédures et de règles, définies de façon uniforme
pour des pans entiers de la population et applicables à tous les
niveaux4(*), empruntent et
intègrent de nos jours des méthodes et des techniques de travail
qui sont propre au secteur privé. Dès lors, il se pose donc le
problème de savoir ce qui motive les dirigeants desdites entreprises
à externaliser la présélection des candidatures? La
recherche de réponse à cette question entraînera d'autres
interrogations qui seront en réalité autant de pistes que nous
explorerons tout au long de ce travail. Mais avant d'y parvenir, il serait
crucial de montrer le contexte dans lequel s'inscrit cette étude.
CONTEXTE DE L'ÉTUDE
L'importance de l'activité de recrutement au
sein d'une entreprise et son impact sur la performance économique des
organisations oblige à examiner, d'une part, sur le plan international,
le contexte politique de l'externalisation du recrutement; d'autre part, sur le
plan national, le contexte politique et socioculturel de l'objectivation du
recrutement externalisé.
A. Le contexte international de l'externalisation du
recrutement.
Le développement en forte croissance des services
marchands aux entreprises (marché mondial estimé aujourd'hui
à plus de 500 milliards de dollars, dont près de 50 % en
Europe) s'accompagne d'une imbrication de plus en plus étroite entre les
métiers de production et les métiers de services. Dans ce
contexte, les stratégies des entreprises s'orientent vers une logique
combinée de recentrage sur leurs métiers de base (là
où elles disposent de compétences internes fortes) et de
recherche de différenciation par les services associés,
auprès des clients finaux.
En effet, avec l'internationalisation de l'économie,
les entreprises affrontent une concurrence intense de tous les instants. Les
exigences des clients s'accroissent, à l'image de leur volatilité
plus forte. Assurer la pérennité de l'entreprise demande encore
plus aujourd'hui des compétences fortes à tous les niveaux, dans
toutes les fonctions de l'entreprise pour élever le niveau de service
offert aux clients. Il leur est demandé en outre un niveau de
sophistication toujours plus élevé dans l'état de leur
technologie et de l'innovation, pour mieux anticiper les évolutions
qu'offrira le marché demain.
L'entreprise doit trouver à l'extérieur des
savoirs techniques et humains plus spécialisés pour mieux
gérer en interne avec habileté les fonctions critiques.
Dans le même temps, elle doit augmenter son
efficacité en cherchant à réduire ou à stabiliser
ses coûts de gestion ou de production. L'évolution des relations
interentreprises tend vers une recherche de coopération de tous les
instants, plus étroite, plus équilibrée qui s'appuie entre
autres sur l'externalisation. Ainsi, pour le cas d'espèce, depuis le
milieu des années 90, le regard sur l'Europe nous montre l'impact
fort des stratégies d'externalisation et d'alliances de toutes sortes
sur la compétitivité des entreprises.
B. Le contexte national de l'externalisation du
recrutement aux prises avec les contingences politiques et
socioculturelles.
L'étude du contexte national de
l'externalisation du recrutement révèle deux dimensions dont il
faut tenir compte, la dimension politique et socioculturelle.
· Les contingences politiques sur la gestion des
entreprises parapubliques
De plus en plus, l'État du Cameroun s'est inscrit dans
une optique de performance économique. Ceci se lit à travers
l'utilisation des méthodes et techniques de management des entreprises
notamment l'externalisation du recrutement dans les administrations publiques.
Les discours des dirigeants politiques font écho de cette volonté
de se démarquer de l'administration procédurale à travers
un usage fréquent et croissant des termes et concepts de management.
C'est ainsi qu'on parle du gouvernement des missions5(*), du management par objectif
implémenté dans certaines entreprises publiques et parapubliques.
L'objectif étant d'abord de lutter contre l'inertie et la flânerie
qui caractérisent le personnel des entreprises parapubliques, ensuite,
d'augmenter les performances économiques de l'entreprise en
améliorant la qualité du recrutement.
· Les contingences
socioculturelles
La plupart des travaux effectués dans les entreprises
nationales et internationales aujourd'hui mettent en lumière les
barrières culturelles que rencontrent les principes de management
authentique. Les enquêtes menées par d'Iribarne en 20036(*) auprès de quatre grandes
firmes multinationales dans quatre pays (Mexique, Maroc, Cameroun et Argentine)
montrent par exemple qu'il est impossible de parler des pratiques de management
universelles sans les concilier avec les spécificités locales. Il
en est ainsi du recrutement au sein des entreprises parapubliques qui sont
parfois le reflet de la culture nationale voire de la culture dominante ou du
directeur général par préférence à une
activité imprégnée de la rationalité du management
occidental comme l'externalisation du recrutement des futures ressources
humaines de l'entreprise. À titre d'illustration comme le dit si bien
ZadiKessi7(*) :
« Le chef d'entreprise africain, du fait de l'importance de son
rôle social, est bien celui qui paie un lourd tribut. Les lourdes
obligations sociales le distraient de ses activités. En outre, l'esprit
communautaire a tendance à compromettre son autorité. De ce fait,
il refuse assez souvent de trancher, comprend et tolère beaucoup de
choses. Ainsi, sollicité de toutes parts, il est surtout la cible
privilégiée des demandes d'embauche ».
DÉFINITION DES CONCEPTS
L'intelligence ou la compréhension des
phénomènes scientifiques nécessite au départ la
clarification des concepts qui les expriment. Il en est de même de
l'externalisation du recrutement, de la performance économique et de
l'entreprise parapublique.
En scrutant la documentation, nous avons remarqué que
le concept d'externalisation a fait l'objet de nombreux travaux de recherche et
de définitions variées. Selon plusieurs auteurs, elle pourrait
être définie comme le fait de confier ou d'acheter une
activité, un bien ou un service et son management (préalablement
réalisé (e) en interne et qui concerne des fonctions encore
indispensables à la chaîne de création de valeur) à
un prestataire ou à un fournisseur extérieur plutôt que de
le réaliser en interne, pour une meilleure performance8(*). En s'intéressant
à l'externalisation dans le secteur bancaire par exemple9(*), Bourdeaux G. retient que
« l'externalisation consiste, pour un groupe de
sociétés, à transférer une partie de son
activité à une société extérieure, tiers
prestataire. Ce tiers peut recevoir de l'entreprise externalisatrice du
personnel et des équipements et s'engage de manière durable
à maintenir la continuité du service offert aux clients10(*)».
Dans son Dictionnaire des Ressources Humaines, Jean-Marie
Peretti définit le recrutement en deux points : d'abord, c'est
l'opération ayant pour but de pourvoir à un poste; ensuite, c'est
l'action d'engager le personnel. D'une autre manière, Bruno Bachy et
Christine Harache11(*)
pensent que le recrutement est un processus qui va de l'analyse du besoin
à l'intégration du nouvel embauché. Il est long et
coûteux. Voilà pourquoi la rigueur avec laquelle on le conduit est
la meilleure garantie de succès. Pour nous, le recrutement consiste
à engager du personnel, c'est-à-dire à amener à
faire partie d'une société. C'est non seulement une
activité primordiale qui constitue une responsabilité majeure des
directions de ressources humaines; mais aussi une étape délicate
dans la mesure où il s'agit de déceler, dans un délai
relativement court, les capacités actuelles et le potentiel d'une
personne en matière de compétence et de comportement12(*).
Dans le sillage de la Gestion des Ressources Humaines,
Jean-Marie Peretti dira qu'il y a externalisation du recrutement lorsque dans
le cadre du recentrage de son métier de base l'entreprise confie
à une organisation toutes les activités ou une partie de la
fonction recrutement qui auparavant était effectuées par le
service RH de l'entreprise. Et c'est de cette dernière définition
dont il sera question dans notre travail parce qu'à la SONARA seulement
le processus de présélection est externalisée. C'est ainsi
qu'en parlant du vocable externalisation du recrutement nous rangerons
l'externalisation de la présélection des candidatures.
La performance économique s'entend comme la
rentabilité de l'entreprise. C'est cette définition simple que
nous retiendrons dans le cadre de cette recherche. Elle réside dans la
survie de l'entreprise et sa capacité à atteindre les objectifs
fixés. Elle peut être évaluée à partir de la
variation de l'activité et de la rentabilité des investissements
et des ventes. La compréhension de la performance économique peut
aussi provenir d'une analyse éclairée du compte du
résultat. En effet, le bénéfice net (ou la perte
nette) est une mesure finale de la rentabilité de l'entreprise qui
permet aux actionnaires et aux analystes financiers d'apprécier la
performance d'une firme.
Par ailleurs, il existe une performance économique non
strictement quantifiable qu'on peut mesurer par la qualité totale et la
condition compétitive de la firme. On entend par qualité
totale « la recherche du progrès dans l'ensemble des
systèmes qui composent l'entreprise »13(*). Pour évaluer l'aspect
économique de la performance, plusieurs critères
d'évaluation ont été proposés. En se basant sur les
travaux de Sainsaulieu et al14(*), de Frioui15(*) et de Morin et Savoie16(*), on dégage les critères
d'évaluation de la performance économique suivants : la
productivité, la qualité des produits et services, la
compétitivité, la rentabilité, le chiffre d'affaires, le
profit, l'économie des ressources, le respect des délais. C'est
ces derniers critères que nous utiliserons comme indicateurs dans notre
travail pour mieux mesurer l'incidence de l'externalisation du recrutement sur
la performance économique des entreprises parapubliques.
Le terme d'entreprise parapublique n'est pas récent. Il
est le produit d'évolutions successives des formes d'organisations qui
se développent en Europe, mais aussi en Afrique. À ce sujet,
établissant un rapport entre le profil type du chef d'entreprise et la
gestion de l'entreprise africaine, Philippe Delalande distingue trois
principaux types d'entreprises industrielles en Afrique17(*). Le premier type est la
filiale d'entreprise étrangère, c'est souvent elle qui a
naguère introduit l'industrie en Afrique. Ces filiales sont
généralement dirigées par un expatrié originaire du
siège ou d'un autre pays étranger ou encore du lieu
d'implantation, ayant le souci d'appliquer la politique du siège. La
deuxième est l'entreprise privée industrielle nationale dont les
entrepreneurs sont des nationaux. Enfin, l'entreprise publique issue est d'une
entreprise coloniale nationalisée après l'indépendance,
soit d'une coopération technique avec un pays de l'Est, ou même
Occidental. Son capital s'ouvre parfois à une participation
étrangère. Son PDG est généralement un
fonctionnaire de haut niveau sans expérience industrielle. Il entretient
une relation de dépendance vis-à-vis des pouvoirs publics qui
l'ont nommé et qui contrôlent son action. Ce qui selon Delalande
l'expose aux immixtions, aux injonctions du pouvoir pour placer un ami,
consentir une faveur, accorder un marché18(*). Compte tenu des problèmes de gestion qui s'y
posent, l'entreprise publique est souvent plus un fardeau pour les pouvoirs
publics qu'une source de création de la valeur. La plupart des
entreprises publiques camerounaises s'inscrivent dans ce registre de
coopération avec la France en tant qu'ancienne puissance
tutélaire et mandataire. La Loi N° 99/016 du 22
décembre 1999 portant statut général des
établissements publics et des entreprises du secteur public et
parapublic, en son article 6 du chapitre premier, définit
l'entreprise parapublique par le terme de « société
d'économie mixte » considérée comme personne
morale de droit privé, dotée de l'autonomie financière et
d'un capital-actions détenu partiellement d'une part, par l'État,
les collectivités territoriales décentralisées, ou les
sociétés à capital public et d'autre part, par les
personnes morales ou physiques de droit privé. C'est cette
définition que nous retiendrons dans le cadre de cette étude.
DÉLIMITATION DE L'ÉTUDE
Une
bonne étude de l'impact de l'externalisation du recrutement sur la
performance du personnel des entreprises parapubliques suppose une
délimitation à trois niveaux : spatiale, temporelle et
matérielle
A. LA DÉLIMITATION SPATIALE
Nous mènerons notre analyse à la
Société Nationale de raffinage. En effet, la SONARA est une
société parapublique de fabrications de produits
pétroliers situés à Limbe chef-lieu du département
du Mungo dans la région du Sud-Ouest du Cameroun.
Nos enquêtes auront lieu au sein de ces services
où le travail se fait non seulement de manière individuelle, mais
aussi en groupe dans le but d'étudier leurs méthodes et principes
de recrutement afin de mesurer l'écart entre ce qui est et ce qui
devrait être. Il sera important de comprendre comment s'effectue le
processus de sélection des candidatures qui se veut externaliser dans
cette structure et son impact éventuel sur la performance
économique de l'entreprise.
B. LA DÉLIMITATION
TEMPORELLE
Notre étude s'étalera sur la période de
1995 à 2013. Deux raisons expliquent ce choix.
Primo, la GRH a connu une évolution majeure au sein des
organisations pétrolières du Cameroun ces deux dernières
décennies. À la SONARA, on est passé d'une gestion du
personnel dans les années 90 à une gestion
stratégique proactive et administrative des ressources humaines dans les
années 2000. Concrètement, on assiste à une
volonté de moderniser les outils et d'aménager de nouvelles
politiques de gestion du recrutement, des emplois, des carrières pour
une meilleure performance économique de l'entreprise.
Le recrutement au sein de cette structure passe alors d'une
gestion complète interne à une gestion partielle externe
auprès des structures spécialisées comme le Fonds National
de l'Emploi (FNE) ou encore ADRH APAVE. Ce qui entraîne des changements
dans la culture d'entreprise et nous permet de nous interroger sur l'impact de
ce changement sur la performance économique de l'entreprise.
Secundo, l'an 2013 est l'année de
déroulement de notre stage de recherche dans cette structure. C'est la
période pendant laquelle nous avons collecté les données
d'une part sur le recrutement notamment son externalisation, mais aussi sur la
performance économique de la SONARA. L'année 2013 cumule
ainsi les réalisations et les acquis dans le domaine de la GRH à
la SONARA. Depuis plus de trois ans, il s'agit de restructurer la SONARA et
d'optimiser son rendement à travers les projets de modernisation et
d'extension.
C. LA DÉLIMITATION
MATÉRIELLE
Pour mieux cerner les contours de notre sujet qui porte sur
l'externalisation du recrutement et performance économique des
entreprises parapubliques au Cameroun, nous allons donc nous servir
essentiellement de la sociologie des organisations, la psychologie du travail,
l'économie et de la gestion des ressources humaines comme supports
matériels, pour faire nos analyses. Néanmoins, avant d'y arriver,
nous allons donner l'objet de notre travail qui est celui de montrer
l'incidence de l'externalisation du recrutement sur la performance
économique de la SONARA. Concrètement, il s'agit de savoir en
quoi l'externalisation du recrutement participe à l'amélioration
de la performance économique qui permet en partie la survie de la SONARA
et qui se caractérise par sa capacité à atteindre les
objectifs fixés.
La sociologie des organisations
La sociologie est une science qui étudie le
comportement de l'homme dans le groupe, ainsi que la structure et le
fonctionnement de ce dernier. C'est un « courant sociologique qui
analyse les comportements des individus et des groupes dans les systèmes
organisés complexes »19(*). En tant que telle, elle se propose de donner une
signification sociologique à des comportements encore condamnés
pour leur supposée immoralité intrinsèque comme le
népotisme, la corruption, les trafics et spéculations de tout
genre. En concordance avec notre sujet, la sociologie nous permettra de
comprendre ce qui motive le top management des entreprises à prendre
comme décision stratégique l'externalisation du recrutement. En
clair, cette discipline nous a permis de ressortir les implications
organisationnelles des procédures de recrutement à
l'intérieur et à l'extérieur de l'entreprise. Elle nous a
aidés à comprendre et à expliquer les comportements des
acteurs qui prennent une part active ou passive à la mise en oeuvre de
l'externalisation du recrutement dans le cadre organisationnel.
La psychologie du
travail
La psychologie du travail a servi de complément
à la sociologie des organisations. Elle a été utile pour
la description, l'explication du comportement humain et la compréhension
de l'influence des tests psychotechniques et de personnalité sur la
compétitivité (indicateur de la performance économique) du
personnel à l'issue d'une externalisation du recrutement; et d'analyser
les techniques de recrutement qui garantissent une meilleure objectivité
dans la sélection des candidatures et améliorent la gestion de
l'activité même qu'est le recrutement à l'issue d'une
opération d'externalisation par un cabinet prestataire.
L'économie
Le mot économie est aujourd'hui devenu un mot du
langage courant, employé très régulièrement et dans
différents sens, à tel point que l'économie fait partie
intégrante de notre vie quotidienne. Étymologiquement,
l'économie est à relier à deux mots grecs,
oikos qui signifie la maison, et
nomos qui renvoie à la loi, la règle.
Littéralement « Économique », mot
créé par ARISTOTE est l'ensemble des règles de saine
gestion d'une maison (plus tard, au début du XVIIème
siècle, le français MONTCHRESTIEN inventera le terme
« économie politique » pour appliquer cette
définition à la gestion du royaume par le souverain). Selon
Jean-Baptiste SAY, disciple et vulgarisateur français d'Adam Smith,
« l'objet de l'économie politique est de faire connaître
les moyens par lesquels les richesses se forment, se distribuent et se
consomment ». Comme chez Smith, l'économie est une science des
richesses, mais pour Say c'est une discipline positive, qui ne se
définit pas par un autre but que celui de la connaissance (alors que
chez Smith c'est l'enrichissement le but). Say introduit ici la distinction
entre production, distribution et consommation20(*). Pour nous, l'économie qui est l'un des cadres
généraux dans lesquels s'inscrit cette recherche fait
référence à la façon de gérer au mieux un
espace marqué par la rareté des ressources. En conformité
avec notre travail, elle nous a permis de comprendre les mécanismes par
lesquels l'externalisation permet une réduction des coûts
inhérents au recrutement. Par ailleurs, elle nous a permis de mieux
saisir ce que c'est que la performance économique, notamment son rapport
avec l'externalisation du recrutement dont l'objet premier est la
réduction des coûts.
La gestion des ressources humaines
La gestion des ressources humaines se définit comme
l'ensemble des responsabilités et des activités de planification,
d'organisation, de direction et de contrôle des ressources humaines au
service de l'organisation du travail. C'est la gestion des hommes au travail
dans les organisations. La gestion des ressources humaines est le cadre
général dans lequel s'inscrit cette étude avec
l'économie. Elle nous a servi de cadre de référence pour
l'opérationnalisation de nos concepts, pour le catalogue des processus
de recrutement dans les cabinets spécialisés comme le FNE ou
encore ADRH APAVE et pour les analyses de nos données. La GRH en tant
que sous-champ du management des organisations nous a servi à
appréhender avec précision l'externalisation du recrutement comme
l'une des stratégies modernes importantes des cadres de nos jours et son
influence sur la performance économique des entreprises parapubliques
comme la SONARA.
INTÉRÊT DU
SUJET
L'étude de l'incidence de l'externalisation du
recrutement sur la performance économique des entreprises parapubliques
dégage un intérêt à la fois scientifique et
social.
A. Intérêt
scientifique
En
Afrique, le recrutement dans les entreprises parapubliques est influencé
en même temps par les traditions culturelles et les méthodes de
management modernes. Mais, la plupart des études portant sur ce sujet
ont été réalisées dans les pays occidentaux et
asiatiques. Dans le contexte africain, l'externalisation du recrutement est
loin d'avoir fait l'objet d'études approfondies. Les ouvrages sur
celle-ci en Afrique sont presque absents de nos fonds documentaires et portent
pour la plupart des cas sur des secteurs d'activités autres que le
recrutement. D'où l'intérêt du présent travail qui a
pour ambition d'apporter une contribution au champ élargi du savoir sur
l'externalisation du recrutement au sein des organisations en Afrique. Aussi,
se propose-t-il de ressortir le rapport entre la performance économique
et l'externalisation du recrutement à la SONARA.
À côté de ce paramètre, cette
étude va inspirer tous ceux qui veulent continuer dans le même
sens. Aussi, notre étude se veut-elle un document scientifique de
travail qui pourrait contribuer non seulement à faire avancer les
connaissances dans le domaine de la performance des entreprises africaines et
à rendre plus efficaces les modèles et politique de recrutement
en vigueur au sein des organisations en Afrique et au Cameroun. Il contribuera
aussi à renforcer les outils de recherche et d'information des futurs
chercheurs et éveillera la conscience des dirigeants des entreprises
pétrolières quant aux bienfaits qu'ils gagneraient à
externaliser le recrutement dans leurs établissements.
B. Intérêt
social
Notre étude se revendique aussi d'un
intérêt social en ce sens où elle place au centre la
problématique du management de la diversité qui est un engagement
systématique et planifié visant à recruter et retenir des
salariés provenant de diverses origines et contribue ainsi à
alimenter le débat sur l'amélioration des conditions de vie, de
travail, le dialogue social, les coutumes et pratiques des acteurs sociaux sur
le terrain. En effet, dans la quasi-totalité des pays africains et au
Cameroun en particulier, le recrutement se veut privilégier. Or depuis
quelques années avec l'avènement de l'externalisation, un
ensemble de mesures non discriminatoires promeuvent la gestion de
l'altérité.
En effet, l'entreprise a de multiples raisons pour
décider de s'investir dans une politique volontariste de
développement maîtrisée de la diversité. La
conviction que la diversité est source réelle de richesse en est
sans doute la raison la plus stimulante. Elle conduit à élaborer
une stratégie pour devenir une organisation non seulement plus
variée mais aussi plus compétente.
LES OBJECTIFS DE LA
RECHERCHE
·
Montrer que les stratégies d'externalisation du recrutement dans les
entreprises parapubliques participent à l'amélioration de la
performance économique de celles-ci en objectivant le recrutement trop
souvent marqué par un contexte d'entretien des réseaux
relationnels;
· Démontrer que la procédure
d'externalisation de la présélection des candidatures
auprès des organismes externes permet une réduction des
coûts non seulement de recrutement, mais aussi de fonctionnement global
de l'entreprise;
· Montrer que l'externalisation du recrutement est un
instrument de recentrage sur les activités stratégiques et
entraine une amélioration de la qualité de service, indicateur
par essence de mesure de la compétitivité à la SONARA.
LA REVUE DE
LITTÉRATURE
L'état de la littérature sur l'externalisation
des activités et performance économique de la firme fait la part
belle à des études réalisées en occident. Ces
études mettent un accent particulier sur les motivations qui sont
à l'origine des choix d'externalisation dans les entreprises. À
ces motivations, on ajoute les enjeux, les avantages et les
inconvénients d'une stratégie d'externalisation en entreprise.
De prime abord, plusieurs auteurs se sont interrogés
sur les situations qui poussent les dirigeants d'entreprise à
externaliser un domaine. Les pensées de ces auteurs se divisent en deux
grands groupes, car comme le remarque GÉRALDINE Marlène FOUALEM
MAKAMNE21(*) en fonction
du contexte où nait l'idée de recourir à
l'externalisation, il est possible de distinguer deux catégories
d'externalisation : l'outsourcing « contraint » ou
externalisation par contrainte et l'externalisation contractée en vue de
saisir une opportunité.
Si l'on prend le cas des banques commerciales camerounaises,
les situations contraignantes sont celles qui poussent l'entreprise à
externaliser un domaine parce qu'elle ne peut en assurer efficacement ou de
manière efficiente la gestion elle-même.
BARTHÉLEMY22(*)
(2002) pense que cela est le cas lorsque l'entreprise est confrontée aux
situations ci-après :
· Le besoin de pallier un défaut de
ressources en interne
C'est notamment le cas des entreprises qui se retrouvent
empreintes à l'externalisation parce qu'elles ne disposent pas d'un
personnel qualifié ou d'une certaine expertise en interne. Celui des
entreprises ne disposant pas de moyens pour suivre les évolutions
technologiques. Ou encore n'ayant pas les moyens de maîtriser la
technicité d'une activité pas très proche de son coeur de
métier.
· Une suggestion de
l'environnement
STEWART (2000, cité par BARTHÉLEMY, 2004) a par
exemple démontré dans une étude aux États-Unis que
« l'annonce de la signature d'un contrat d'externalisation avait
influencé le cours des actions en bourse de vingt-sept (27)
entreprises ». Ce qui voulait dire que, le marché financier
suggérait aux entreprises des États-Unis de recourir à
l'externalisation si elles visaient un bon positionnement sur le marché
et par la même créer de la valeur pour leurs actionnaires.
· La nécessité de faciliter le
processus d'une obligation légale
Certaines activités sont, d'un point de vue
légal ou réglementaire, sujettes à des certifications.
Pour en alléger le processus, certaines entreprises finissent par
confier toute l'activité à l'agent certificateur dans les cas
où ce dernier peut faire office de gestionnaire (prestataire) et
certificateur.
· Effet de mimétisme externe
À mi-chemin entre les deux (02) catégories on a
l'externalisation par mimétisme externe. Le mimétisme externe
fait référence au fait pour certaines entreprises de copier les
stratégies des concurrents qu'elles admirent le plus. En effet, les
actes de gestion des géants du management ont tendance à
légitimer la pratique à laquelle ils ont recours. Ce recours
à l'outsourcing motivé par effet de mimétisme
apparaît comme une contrainte lorsque l'image tient une place importante
dans l'esprit des clients et comme une occasion si l'entreprise s'inscrit dans
une situation de suiveur.
Cette première approche inhérente aux
motivations à l'origine d'un contrat d'externalisation notamment dans
les banques commerciales camerounaises, se veut une recherche qualitative
inductive basée sur des narrations d'expériences sans possible
intervention du chercheur, l'étude sur le terrain est la méthode
la plus appropriée23(*). Il est question d'une étude non
expérimentale se voulant explicative des faits tels qu'ils sont
vécus par les praticiens au quotidien. Ainsi, elle privilégie les
entretiens24(*). Notamment
ceux semi-directifs qui permettent aux informateurs de s'exprimer certes
librement, mais sur des questionnements précis. Cette approche a le
mérite de statuer sur certains aspects contraignants non
économiques qui justifient le choix d'une stratégie
d'externalisation dans le secteur des banques commerciales. Cependant notre
travail qui, non seulement est une approche qualitative, mais aussi met en
exergue l'influence positive de l'externalisation du recrutement sur la
performance économique des entreprises parapubliques, ne va pas dans ce
sens. Ainsi, c'est davantage le besoin de réduction de coûts qui
nous intéressera, car l'entreprise qui ne dispose pas de moyens pour
réduire ses coûts recourra obligatoirement ou rationnellement
à l'outsourcing. Ainsi, l'externalisation du recrutement permet-elle de
réduire les coûts liés au processus de recrutement et
concourant ipso facto à la rentabilité économique de
l'entreprise?
Pour les tenants du second postulat, à savoir
l'externalisation comme une aubaine à prendre, nous
dirons que si le but de toute stratégie est avant tout la minimisation
des coûts ou la création de la valeur, certaines situations
laissent penser que l'entreprise décide d'externaliser par pur choix. La
question ici étant de savoir si l'externalisation ne résulte pas
d'un opportunisme du top management? Comme réponse, on peut dire qu'on
externalise pour les quatre (04) raisons ci-après.
· Se recentrer sur le coeur de métier
Barthélémy (2002) note que certaines entreprises
ont externalisé des activités parce que la politique de
l'entreprise consistait à se concentrer sur le coeur de métier ou
les compétences clés. De fait, les ressources internes devaient
être affectées à ce qui avait été fixé
comme priorités ou aux domaines dans lesquels l'entreprise excellait. Et
tout ce qui était en dehors du périmètre ainsi fixé
devait être confié à des agents économiques dont
c'était le coeur de métier ou de compétences. Pour ajouter
quelque chose, dans un article publié aux éditions FEDERGON,
Jeroen Delmotte et Lucs Sels25(*) présentent l'externalisation comme un facteur
de liberté de la fonction RH pour l'entreprise. En effet, c'est une
évidence que les missions de la fonction RH sont devenues trop diverses
et trop complexes pour les confier uniquement aux professionnels RH internes.
Il prend comme illustration la réalité selon laquelle il est
désormais d'usage de se défaire de la fonction épineuse
« informatique » ou encore de l'activité de
« transfert de fonds » au sein des banques, afin de se
recentrer sur les questions d'intermédiation financière.
· Effet de mimétisme interne
Généralement, les entreprises commencent par se
délester des activités substantielles. Puis, à mesure
qu'elles y tirent la satisfaction escomptée, elles font de même
avec des fonctions de plus en plus délicates jusqu'à atteindre le
coeur de métier.
· Pour déplacer certains risques
L'externalisation peut être le moyen pour l'entreprise
de transférer un risque vers le prestataire. Il s'agit principalement
des risques liés au stock, aux investissements ou à la formation
des salariés.
· Du fait du développement du
marché des prestataires et le développement des NTIC26(*)
Dans ces cas, on externalise pour véritablement saisir
une opportunité offerte par l'environnement. L'idée peut partir
du constat de l'existence ou l'émergence d'un marché de
prestataires présentant un rapport information/qualité/prix
intéressant pour l'entreprise. Généralement, cette
situation est rattachée au développement des TIC qui facilitent
la recherche et la gestion d'une relation entreprises partenaires.
Cette approche nous plonge dans l'opportunisme qui
caractérise toute entreprise. Et c'est en cela qu'est son prix. Parce
qu'elle nous rappelle le caractère rationnel de toute entreprise dans le
choix de ses décisions. En effet, le
modèle rationnel27(*) se représente la décision comme un
choix rationnel de type optimisateur. Cette approche s'illustre par le courant
de la recherche opérationnelle. L'optimisation linéaire en
particulier formalise la décision comme étant le fait de
maximiser ou de minimiser une fonction objective dans le respect d'une
série de contraintes. Elle se fonde sur certaines
hypothèses : « (1) toutes les informations disponibles
sur les solutions ouvertes ont été obtenues; (2) ces solutions
peuvent donner lieu à un classement conforme à des
critères explicites (3) la solution choisie sera la plus profitable
possible pour l'organisation (ou pour les auteurs de la
décision)28(*) ». C'est alors le cas lorsque l'entreprise
a une opportunité de saisir une stratégie d'externalisation; vu
qu'elle permet à l'entreprise un accès rapide et efficace
à une main-d'oeuvre qualifiée et expérimentée et
aux technologies d'information de pointe. Une analyse plus
détaillée nous permettra de voir que la création de valeur
vient du fait que par le biais de l'externalisation, l'entreprise a la
possibilité de déployer ses ressources avec un effet de levier
significatif en utilisant les capacités et les investissements du
prestataire. Pourtant nous n'allons pas dans cette démarche, car nous on
veut montrer que l'externalisation est une opportunité à saisir
parce qu'elle permet une meilleure gestion et structuration de
l'activité. L'externalisation permet d'améliorer la gestion et la
structuration de l'activité en évaluant la qualité de
gestion et l'efficience de certaines fonctions de l'entreprise.
BARTHÉLEMY (2004) remarque par exemple que les fonctions supports sont
souvent peu efficientes du fait de l'impossibilité de les mettre en
compétition sur le marché. L'externalisation est un moyen d'en
améliorer la gestion en confrontant la
performance/compétitivité de la prestation livrée par le
tiers contractant à celle de ses concurrents. De fait, peut-on alors
dire que l'externalisation du recrutement aide à l'accroissement de la
performance économique de l'entreprise parce qu'elle permet d'objectiver
le processus de recrutement qui est ainsi le gage d'une meilleure
qualité des futures ressources humaines de l'entreprise ?
Schéma 1 : Les
motivations à l'origine de l'externalisation. Source :
Enquête de la CEGOS (2011) sur les stratégies d'externalisation
des entreprises françaises
Outre la question des situations qui motivent les dirigeants
d'entreprise à opter pour l'externalisation de certaines de leurs
activités, il y a celle des enjeux de l'externalisation qui se pose avec
acuité et certains auteurs ont donc tenté de répondre
à la question « Quels paris l'entreprise fait-elle en
externalisant ? ». Plusieurs réponses ont donc
été trouvées.
D'emblée, pour répondre à cette question,
FIMBEL29(*) a soumis cent
quarante (140) dirigeants et responsables d'entreprises européennes
disposant d'expériences réussies en matière
d'externalisation à une estimation des gains et des pertes
associés à l'outsourcing de leurs activités informatique,
logistique, finance, service après-vente et maintenance industrielle.
Le premier enseignement qu'il a déduit des
expériences de ces cadres peut ainsi être
résumé : l'externalisation de ces fonctions
(particulièrement l'infogérance) est porteuse de forte
intensité de gains de flexibilité, compétitivité,
commerciaux, expertises et compétences stratégiques,
qualité de service, identité, financiers. Et la décision
du dirigeant est essentiellement guidée par l'espérance d'obtenir
durablement tout ou partie de ces gains.
Nous avons réparti ces variables en deux
catégories : les variables porteuses d'enjeux directement
perceptibles et celles porteuses de gains à long terme.
S'agissant de l'anticipation d'effets stratégiques
directs, nous pouvons dire que les enjeux directs de l'externalisation sont
ceux exprimés par le besoin même de l'entreprise,
c'est-à-dire, on persiste dans l'idée d'outsourcer parce que
cette orientation garantit :
· Une meilleure qualité du domaine presté
et par ricochet de l'offre de l'entreprise.
· Des gains financiers
· L'acquisition d'expertises et compétences
Cet enjeu tient à ce que l'externalisation permet de
mobiliser des ressources qu'il n'était pas possible de constituer en
interne. Notamment dans les domaines qui nécessitent l'existence d'un
mécanisme de veille.
Cependant, relativement à l'anticipation d'effets
stratégiques à long terme, nous retenons que le dirigeant qui
externalise est celui qui entrevoit à long terme des possibilités
en termes de flexibilité, performance, compétitivité.
· Par définition, la flexibilité ou
souplesse est la capacité de l'entreprise à s'adapter aux
mutations de son contexte. L'externalisation stratégique permet à
l'entreprise d'être plus flexible puisqu'elle bénéficie
d'un travail exécuté au moment voulu, d'autant plus que
l'adaptation à la structure d'un prestataire accroît la souplesse
de l'entreprise externalisatrice. La concentration sur le coeur de
métier est communément l'avantage le plus important dans une
opération d'externalisation. En effet, en transférant des
activités vers le prestataire, l'entreprise cliente
bénéficie d'un allègement de la complexité
organisationnelle puisqu'elle se trouve avec moins de fonctions et
d'activités d'où une situation favorable pour se focaliser sur
ses activités principales.
· La logique de performance, car l'externalisation
participe à la rationalisation des fonctions support30(*). Le recours à
l'externalisation génère deux types d'avantages. Ceux-ci portent
essentiellement sur l'amélioration de la qualité de
l'organisation et du management. En externalisant, l'entreprise réduit
le poids de la complexité qu'engendre le développement des
processus internes. Ce qui par effet de synergie améliore la performance
d'ensemble.
· L'outsourcing est source de
compétitivité, dans la mesure où l'externalisation offre
à l'entreprise externalisatrice la latitude de se concentrer sur le
développement de ses aptitudes ou capacités clés, et par
la même d'entrer, se maintenir, se développer durablement dans un
environnement concurrentiel en proposant une offre porteuse de valeur pour le
marché31(*).
À titre d'illustration, dans les secteurs où la marque joue un
rôle essentiel, certaines entreprises ont poussé la logique
d'externalisation à son extrême en inaugurant le modèle
d'entreprise sans usine. (C'est notamment le cas pour
Nike, Coca-cola ou Apple) Ces entreprises se
sont totalement déchargées de l'aspect matériel de leur
activité pour se concentrer sur le design, le marketing et l'aspect
commercial.
En fin de compte, ces recherches de Fimbel32(*) sur la nature, les enjeux et
les effets stratégiques de l'externalisation sont une étude
quantitative qui procède par la méthode de sondage. Le sondage
est une enquête d'envergure réalisée auprès de
plusieurs d'une centaine de personnes afin de recueillir, de façon
systématique, un ensemble d'informations pertinentes concernant l'objet
d'études. L'instrument de mesure employé dans une enquête
par sondage est le questionnaire. Le questionnaire est une technique de
collecte des données qui présente une série de questions
formalisées destinées à recueillir des données
auprès des répondants. Le questionnaire peut être sous
plusieurs formes, comme le face à face, par téléphone,
auto-administrée ou par mail. Le choix du questionnaire peut être
justifié par le fait qu'il permet de générer une masse
d'information pouvant faire l'objet d'analyse statistique. La
particularité de cette étude de Fimbel est d'avoir su ressortir
les aspects positifs de l'externalisation précisément ses enjeux
économiques à l'instar de la compétitivité et de la
performance de l'ensemble de l'entreprise. Sa faiblesse consiste cependant
à ne pas tenir compte des gains commerciaux qu'apporte l'externalisation
sur le long terme. Et c'est ce qui concernera notre travail, car en effet, les
gains commerciaux sont la première conséquence du gain en
compétitivité. De ce fait, dans la durée, le fait de se
défaire de certains domaines entraîne la libération de
ressources en vue de leur concentration sur les activités qui
entraîne l'accroissement des ventes. Partant de ce constat, il importe
donc de s'interroger sur le fait de savoir si l'externalisation du recrutement
participe à l'enrichissement de la performance économique en
permettant à l'entreprise de réaliser des économies de
ressources optimisant la compétitivité de l'entreprise ?
En dépit de ces avantages et enjeux importants pour les
entreprises, les opérations d'externalisation comportent certains
risques. Et c'est la dernière préoccupation à laquelle les
auteurs ont tenté de répondre.
TIENDREBEOGO TEWEDE GISÈLE33(*) dira alors que les
risques les plus fréquents dans une opération d'externalisation
sont le risque social, le dérapage des coûts, la perte du
contrôle sur l'activité externalisée et les risques sur
l'emploi.
En ce qui concerne le risque social, nous pouvons
révéler que les opérations d'externalisation sont
très fréquemment accompagnées de transferts de personnel
et de licenciements. Il n'est alors pas surprenant que la simple annonce d'une
opération d'externalisation suffise à occasionner des troubles
sociaux. En fait, le succès d'une opération d'externalisation
repose en très grande partie sur la bonne gestion des aspects humains et
sur un plan de communication. Le premier aspect concerne l'anticipation de la
dimension « ressources humaines », notamment dans son
aspect contractuel. Il est impératif de travailler avec le prestataire
sur la gestion du risque social en traitant du redéploiement des
salariés, du développement de l'activité dans le cadre
du contrat et hors du contrat. En complément, le client et
l'opérateur ont un intérêt évident à mettre
en place une gestion fine des compétences individuelles clés.
Le deuxième point est le dérapage des
coûts. L'opération d'externalisation peut conduire à un
dérapage des coûts dû à l'incompétence du
prestataire ou à un problème dans la relation entre les parties
contractantes (le client et prestataire).
En plus, une opération d'externalisation
stratégique s'inscrit dans une relation stable et durable entre le
client et le prestataire. Cette durabilité fait que l'entreprise cliente
cède, de plus en plus, son contrôle sur la fonction
externalisée au profit du prestataire. L'entreprise externalisatrice
n'aura plus les compétences pour exercer cette activité et perdra
également l'expérience déjà acquise, ce qui aboutit
à une perte de compétences dans le domaine de l'activité
externalisée.
Ces analyses théoriques nous plongent dans la
réalité même du processus d'externalisation. La
méthodologie retenue ici combine les techniques de recherche
suivantes : la recherche documentaire et l'enquête de terrain. Si
elles ont la qualité de montrer que les opérations
d'externalisation comportent aussi des risques, elles ne concordent pas avec
notre travail qui vise à montrer les aspects positifs de
l'externalisation du recrutement notamment son influence positive sur la
performance économique.
Au terme de la présentation de la pensée des
auteurs sur ce thème, nous conviendrons d'une part avec
détermination que plusieurs motifs suscitent chez les dirigeants
d'entreprises africaines en général et camerounaises en
particulier l'envie d'externaliser certaines activités inhérentes
à leurs organisations. D'autre part, nous réalisons que
l'externalisation répond à des enjeux, des avantages ainsi que
des risques. Un regard furtif sur la littérature sur l'externalisation
nous permet de nous rendre compte que, quel que soit le domaine (service
financier, informatique, nettoyage, gardiennage..), externalisation et
performance économique sont étroitement liées.
Néanmoins, nous nous devons de préciser que ces secteurs ou
domaines ne concernaient pour la plupart que les activités autres que le
recrutement. Une interrogation cependant subsiste; à savoir celle du
rapport entre l'externalisation de cette dernière activité qu'est
le recrutement et la performance économique des entreprises
parapubliques. Dit autrement, quel est l'impact de l'externalisation du
recrutement sur la performance économique ?
LA PROBLÉMATIQUE
C'est un secret de polichinelle, la finalité
ultime des théories des organisations, quelle que soit l'entreprise, est
de développer et de pérenniser des connaissances et des valeurs
qui contribuent au meilleur fonctionnement de celle-ci et donc de sa
performance. De ce point de vue, toute entreprise développent ou
plutôt cherchent à développer un management efficace lui
permettant d'atteindre ses objectifs de performance. Ceci suppose donc des
méthodes, voire des stratégies plus ou moins rationnelles. Or,
l'entreprise africaine contraste avec cette dynamique de rationalité
dans la mesure où sa culture est basée sur une solidarité
marquée par le fait que les parents, amis, collègues et autres
comptent beaucoup sur vous pour recruter leurs enfants, frères soeurs
lorsque vous occupez une position de choix dans la société. Dans
le cas présent, ils demandent aux DRH ou aux responsables des structures
de recruter leurs proches à eux (enfants, petites amies, frères,
soeurs, etc.), même si ces derniers ne disposent pas des
compétences nécessaires pour occuper les postes. Cela devient
très embarrassant pour ces DRH ou responsables d'organisations s'ils
s'occupent de l'activité eux-mêmes et pose le problème
d'objectivité dans l'exécution de l'activité, dans un
contexte où la tendance est à l'entretien des réseaux
relationnels sociaux, familiaux. Ainsi, si au premier chef, dans un
environnement en mutation permanente, les entreprises tendent à
être plus souples et flexibles ; cette quête de la rapidité
passera alors par une volonté du management, mais aussi par une
capacité de l'organisation à créer, à
déplacer et à modifier des processus commerciaux, de production
et même de ressources humaines. Compte tenu des contraintes liées
à la recherche de la performance et à la
compétitivité, la SONARA a donc pris l'option du respect des
normes et certifications internationales34(*) en matière de management qualité
notamment de son recrutement. D'où le recours, pour répondre aux
défis d'efficacité économique permanente, à
l'adoption de nouvelles logiques qui irriguent les politiques sociales
(politique d'emploi, de rémunération, d'amélioration des
conditions de travail, etc.); ces logiques étant celles de la
personnalisation, de l'adaptation, de la mobilisation, du partage,
l'anticipation ou encore l'outsourcing RH. La question qui se pose dès
lors est celle de l'apport de l'externalisation du recrutement sur la valeur
ajoutée de l'entreprise. Pour trouver des réponses à cette
préoccupation majeure, il est important de chercher à
savoir : en quoi la stratégie d'externalisation du recrutement est
un facteur déterminant de l'amélioration de la performance
économique dans les entreprises parapubliques comme la SONARA?
LES
HYPOTHÈSES
Nous entendons par hypothèse, une tentative de
réponse provisoire à la question de départ et qui est
susceptible d'être confirmée ou infirmée à la
lumière des données de terrain. C'est d'après Madeleine
Grawitz, une « proposition de réponse à une
question posée »35(*). Ainsi, pour répondre à la
problématique de notre étude, nous avons retenu une
hypothèse principale et deux hypothèses secondaires qui nous ont
permis de vérifier les données sur le terrain. Les
hypothèses sont orientées selon les intuitions émanant de
notre préenquête.
Hypothèse générale :
L'externalisation du recrutement à la SONARA influence
l'efficacité et l'efficience de la firme, et donc contribue à
améliorer la performance économique.
1ère Hypothèse
secondaire : L'externalisation du recrutement est une
opération qui objective le recrutement des futures recrues de
l'entreprise. Ainsi, cette activité optimise la performance
économique car elle améliore le processus de recrutement qui
gagne en qualité du fait qu'il bénéficie d'une
transparence totale;
2ème Hypothèse
secondaire : L'efficience étant l'atteinte des
résultats à moindres coûts, la procédure
d'externalisation de la présélection des candidatures contribue
à la rentabilité économique de l'organisation, car elle
réduit les coûts et permet à l'entreprise de
générer des économies de ressources.
3ème hypothèse
secondaire : L'externalisation du recrutement est un levier
distinctif de la compétitivité au sein de l'entreprise. De ce
fait elle booste la performance économique car elle est un instrument
deréduction des coûts, d'amélioration de la qualité
des services au moyen de la qualité du personnel qu'elle garantit et
concentration de l'énergie sur les aspects stratégiques. Toutes
choses pouvant augmenter son chiffre d'affaires et son profit.
PROCESSUS
MÉTHODOLOGIQUE
Le processus méthodologique de ce travail se structure
en trois principaux blocs à savoir, le bloc des modèles
d'analyse, celui du terrain d'étude, de l'échantillon et celui
des outils de collecte de données.
A. Les modèles
d'analyse
Dans le cadre de notre étude, nous avons choisi la
théorie des coûts de transaction et la théorie de
dépendance envers les ressources dont la combinaison nous semble
appropriée pour rendre compte de l'influence de l'externalisation du
recrutement sur la performance économique.
a) La théorie des coûts de
transaction
La théorie des coûts de transaction (TCT) de
Williamson36(*) a servi de
base dans plusieurs travaux, pour l'étude des déterminants de
l'externalisation. En effet, l'analyse proposée par la TCT permet de
définir si des activités spécifiques d'une entreprise sont
à effectuer à l'interne ou l'externe, en se
référant au marché, parce que l'importance des coûts
de transaction peut être un indicateur de la décision
d'externalisation. Ainsi, c'est l'importance des coûts de transaction qui
sert d'indicateur de la décision d'externaliser. Quand les coûts
de transactions sont faibles, il est de préférence
recommandé d'externaliser une activité, mais quand ils sont
élevés, la réalisation de l'activité à
l'interne est préférable. La rationalité limitée et
l'opportunisme fondent les comportements des individus (décideurs) dans
cette théorie37(*).
Pour Williamson, les transactions sont caractérisées par trois
dimensions essentielles : (1) la spécificité des actifs qui
est l'attribut le plus important (2) l'incertitude et (3) la fréquence.
Les analyses de Tien38(*)
nous permettent de retenir que :
· l'actif est appelé spécifique lorsqu'on y
aura investi volontairement pour effectuer une transaction donnée et
qu'il ne pourra pas être réemployé pour une autre
transaction sans un coût élevé;
· l'incertitude par rapport aux difficultés de
prévision des comportements du prestataire extérieur et de
l'instabilité de l'environnement. Elle peut aussi être
appréhendée de deux façons : interne et externe.
L'incertitude interne recouvre la complexité et le caractère
tacite des tâches que l'entreprise effectue en interne ou que deux firmes
différentes effectuent lors d'une transaction de transfert de
technologies. L'incertitude externe comprend l'incertitude technologique,
l'incertitude légale réglementaire et fiscale, et l'incertitude
concurrentielle.
· La fréquence des transactions peut être
déterminée par le nombre d'interactions entre l'organisation
procédant à l'externalisation et le prestataire extérieur.
En accord avec notre sujet, la Théorie des Coûts
de Transaction nous a permis de comprendre d'emblée que
l'externalisation est la conséquence de la modification de
l'environnement des firmes : les transformations organisationnelles sont
un moyen de poursuivre un avantage concurrentiel; et la recherche croissante de
réduction des coûts conduit à un retour vers le coeur de
métier.
b) La théorie de
dépendance envers les ressources
La théorie de dépendance envers les ressources,
quant à elle, est basée sur l'idée selon laquelle les
différences de performances entre les entreprises d'un même
secteur d'activité peuvent être expliquées par des
différences en matière de ressources et de compétences. Le
management vise dans ce cas l'identification, la protection, l'exploitation et
la création des ressources et des compétences qui lui permettront
de générer un avantage concurrentiel durable; le coeur du
métier pouvant être défini comme l'ensemble des
activités pour lesquelles l'entreprise dispose d'un avantage
concurrentiel39(*).
L'organisation va donc externaliser une activité si les
ressources afférentes ne sont pas disponibles sur le marché ou si
elle ne peut pas les développer en interne, lorsque ces ressources lui
permettent une amélioration de performance. L'externalisation permet
ainsi à l'organisation de traiter convenablement tout ce qui est de
seconde importance ou qu'elle ne maîtrise pas totalement. Il est
également possible que, par le biais d'acquisition de connaissances et
de compétences nouvelles, l'organisation externalisatrice étende
sa base de ressources.
B. Le terrain
d'étude
Notre
étude a été menée à la Société
Nationale de Raffinage du Cameroun (SONARA). La SONARA est une
société parapublique qui a pour mission de transformer le
pétrole brut en produits finis utilisables par les ménages. La
SONARA est située au sud-ouest du Cameroun dans le département du
Mungo dont le chef-lieu est Limbe. Dans cette ville, les installations de la
société longent les bords de la mer à Cap Limboh.
La SONARA dispose d'une direction de l'administration et des
ressources humaines subdivisées en départements et en services.
Cette direction est le cadre à partir duquel nous avons mené
notre recherche sur l'externalisation du recrutement et son impact sur la
performance économique des entreprises parapubliques. Les projets de
restructuration et d'extension actuels ne finissent pas d'introduire la SONARA
dans la modernité, y compris son système de GRH. Cela
étant, la SONARA offre un triple avantage en tant que terrain
d'étude sur l'externalisation du recrutement et performance
économique : (1) elle est installée en terre camerounaise
(2) elle a été au départ géré par des cadres
occidentaux (3) elle encourage l'externalisation du recrutement sur le plan
stratégique tactique et opérationnel.
C.
L'échantillon
La
population cible est essentiellement constituée de l'ensemble des
travailleurs de la SONARA. Nous ne nous sommes pas étendus à tout
le personnel de la SONARA. Cependant, nous avons étudié ce que
Raymond Quivy appelle un échantillon caractéristique de la
population40(*). Cette
approche qui se limite à un effectif réduit d'enquêtes
suppose une sélection du personnel à enquêter de
façon à avoir des profils divers. Aussi, avons-nous prévu
interrogé vingt (20) salariés répartis selon leur statut
socioprofessionnel comme suit :
· 10 cadres (50%)
· 9 agents de maîtrise (45%)
· 01 employé (05%)
Et 2 pour les organismes ADRH APAVE et FNE. Nous analyserons
de façon détaillée cet échantillon dans le
chapître sur l'analyse des résultats. Par la suite, nous avons
couvert trois directions sur les neuf qu'on rencontre au sein de cette
structure. Ce qui nous a donné une idée sur le vécu de
l'externalisation du recrutement à la SONARA.
D. Les outils de collecte
des données
« Les recherches en sciences sociales sont
orientées vers ce que l'homme pense, éprouve, croit, redoute,
espère, ce à quoi il aspire, comment il se considère, agit
et réagit, ce dont il se croit capable, c'est-à-dire en bref ses
opinions et ses attitudes, ses motivations, ses aptitudes et sa
personnalité. Comment peut-on les découvrir? L'individu peut
être interrogé, il peut aussi être
observé »41(*). Sur cette base, la vérification de nos
hypothèses nous a poussés à faire appel à certaines
techniques pour collecter les données sur le terrain. Ainsi, la
méthodologie que nous avons adoptée repose sur trois
piliers : l'observation directe et les entretiens.
La démarche choisie est focalisée sur le recueil
des données par voie d'entretien. Nous avons eu recours aux
méthodes d'observation indirecte, aux entretiens et au guide
d'entretien, car nous nous intéresserons à la qualité de
la gestion du recrutement par l'étude de son
objectivité/transparence. L'observation indirecte est définie par
Raymond Quivy42(*) comme
le type d'observation où le chercheur s'adresse au sujet pour obtenir
l'information recherchée. Le chercheur pourra observer les
réactions, les faits et gestes du sujet donnant des informations
pertinentes sur le thème étudié. Le chercheur reste en
contact permanent avec l'enquête tout le temps que dure l'interview. Les
entretiens ont été réalisés dans une
véritable communication entre l'enquêteur et l'interviewé.
Ils ont eu comme avantage principal d'aider l'enquêteur à
approfondir ses questions. Nous avons opté pour les entretiens
semi-directifs. Le guide d'entretien est l'outil qui nous a servi dans la
collecte des informations. Il nous a notamment permis de laisser une large
marge d'expression aux enquêtes. Ceux-ci ont donc pu aborder les sujets
selon l'angle qu'ils souhaitaient sans que leur soit imposé un ordre
particulier. En outre, le guide d'entretien nous a aidés à
repréciser les questions qui auraient pu être mal formulées
pendant son élaboration
En plus des entretiens, nous avons fait usage également
de l'observation directe qui a été la plus importante, sinon
l'outil essentiel de collecte des données. Pour Raymond Quivy :
« les méthodes d'observation directes constituent les
seules méthodes de recherche en sciences sociales qui captent les
comportements au moment où ils se produisent en eux-mêmes sans
l'intermédiaire d'un document ou d'un
témoignage. »43(*)Nous avons consulté lors de ce temps de
passage en entreprise certains documents internes à l'entreprise tels
que le livret d'accueil et le manuel de gestion des ressources humaines.
PREMIÈRE PARTIE : DE L'EXTERNALISATION DU
RECRUTEMENT À LA PERFORMANCE ÉCONOMIQUE DE
L'ENTREPRISE
L'externalisation a fait l'objet de nombreuses études
théoriques inhérentes aux théories
néo-institutionnelles (théorie des coûts de transaction et
la théorie positive de l'agence). Ces théories ont
constitué le corpus à partir duquel les approches modernes qui
distinguent l'externalisation des autres stratégies d'impartition et de
ses variantes se sont développées. Au Cameroun, la pratique de
l'externalisation des activités dans les entreprises n'est pas encore
récurrente. Néanmoins, certaines organisations parapubliques
notamment la SONARA dans l'optique d'une amélioration continue se
préoccupent de plus en plus à réaliser une performance
économique globale intégrant l'externalisation des
activités comme le recrutement. D'où le rôle incontournable
que joue l'externalisation du recrutement dans la création de la valeur
organisationnelle. Au point où cette opération est intimement
liée à la performance économique.
CHAPITRE I : LES FONDEMENTS
THÉORIQUES DE L'EXTERNALISATION DES ACTIVITÉS DANS
L'ENTREPRISE
L'externalisation des activités a connu une
évolution remarquable au cours de ces dernières décennies
grâce aux recherches en management. De ce fait, plusieurs théories
qui justifient le recours à l'extérieur ont en effet
été élaborées par les chercheurs. Par ailleurs,
dans une perspective d'optimisation de la performance économique globale
il conviendra de statuer sur l'externalisation du recrutement en mettant un
accent particulier sur les types de recrutement et les démarches
préalables à l'externalisation du recrutement.
SECTION 1 :L'EXTERNALISATION DES ACTIVITÉS
DANS LA THÉORIE DES ORGANISATIONS.
Parmi l'éventail des théories formulées
sur l'externalisation, deux approches se démarquent par leur
spécificité et leur actualité : la théorie des
coûts de transaction et la théorie de l'agence.
PARAGRAPHE 1 : LA
THÉORIE DES COÛTS DE TRANSACTION
Elle peut être analysée à partir des
pères fondateurs et de l'analyse des coûts de transactions et de
ses déterminants.
A. L'existence de la Firme
: De Coase à Williamson
Coase est le premier, en 1937, à apporter une
réponse à une question fondamentale sur l'existence la firme
alors que le marché est censé réaliser une allocation
optimale des ressources. Il formule alors l'hypothèse que l'entreprise
permet d'économiser les coûts que doit supporter un producteur
lorsqu'il a recours au marché. Ces coûts d'accès au
marché (coût de recherche d'information sur les prix, coûts
de négociation, auxquels s'ajoutent le poids de l'incertitude)
surpassent les coûts liés au fonctionnement d'une firme
intégrée. Comme le précise Coase « grâce
à la firme, il devient beaucoup moins nécessaire de
spécifier les prix pour chacune des transactions
réalisées, car il suffit d'un contrat à long terme pour
remplacer une série de contrats à court terme ». Il
définit ainsi le principe des coûts de transaction.
Williamson (1975) donnera à ce concept des
prolongements fertiles, développant la réflexion sur
l'alternative « marché/hiérarchie ». Il va ainsi ouvrir
la voie à une école de pensée économique
baptisée néo-institutionnelle. La théorie des coûts
de transaction s'est focalisée sur les défaillances du
marché. L'auteur décrit les « frictions » existant lors
des échanges pour expliquer la formation des firmes. Il a ensuite
analysé différentes structures de gouvernance. Il a tout
particulièrement travaillé sur la spécificité des
actifs et sur la notion d'opportunisme. Sa théorie offre un cadre
conceptuel pour faire un choix entre différents modes de coordination
dans les relations entre agents. Elle permettra de comprendre les dispositions
contractuelles pour lutter, par exemple, contre l'opportunisme. Elle
considère la réduction des coûts comme facteur explicatif
de l'émergence et la permanence des formes organisationnelles.
B. L'analyse des
coûts de transaction et ses déterminants
La nature et le montant des coûts de transaction
dépendent de trois grands types de caractéristiques : les
caractéristiques comportementales, celles de l'environnement, celles des
transactions et les structures de gouvernance.
· les caractéristiques comportementales :
la rationalité limitée
Le principe de rationalité limitée de Simon
(1976) est repris dans les thèses néo-institutionnalistes.
L'agent économique, contrairement à l'homo economicus ne
dispose que d'informations incomplètes et de capacités
limitées qui l'obligent à restreindre sa vision des possibles.
Dans ce contexte, un agent ne choisira pas la solution « optimale »,
mais la solution « préférable ». Il ne vise pas non
plus à maximiser forcément ses gains monétaires, mais
pourra intégrer des éléments qualitatifs, tels que la
reconnaissance de ses pairs, ou la recherche d'indépendance...
Williamson (1994) ajoute une dimension comportementale dans
l'échange, l'opportunisme : « par opportunisme, j'entends une
recherche d'intérêt personnel qui comporte la notion de tromperie
». Ce concept n'est pas sans rapprochement avec deux autres notions
classiques des théories des contrats : la sélection adverse, qui
recouvre toutes les situations dans lesquelles un individu informé
traite avec un autre qui ne l'est pas, et le risque moral, qui apparaît
dès qu'un agent n'est pas incité à tenir ses promesses
parce que son comportement n'est pas observable par son partenaire.
L'opportunisme traduit le fait que, dans la poursuite
d'intérêt personnel, un agent puisse être amené
à cacher, dénaturer ou déguiser des informations, ou
à transgresser les règles qui joueraient en sa défaveur.
Williamson distingue l'opportunisme ex ante, qui traduit une volonté
délibérée de tromper son partenaire et l'opportunisme ex
post, qui se limite à profiter des espaces de flou laissés par le
contrat pour adopter une attitude honnête, mais non équitable
(appropriation d'une plus grande partie du profit, au détriment du
cocontractant). Une des principales préoccupations des contractants sera
de limiter ces différentes formes d'opportunisme.
· les caractéristiques de l'environnement
: l'incertitude
L'environnement parce qu'il est complexe est radicalement
incertain. Il est impossible de définir à l'avance toutes les
occurrences possibles, non seulement parce que la rédaction de clauses
contingentes peut représenter un coût dissuasif, mais plus
fondamentalement car il est impossible de connaître l'évolution de
l'ensemble des facteurs conditionnant l'avenir. Ce caractère
d'incertitude ouvre la voie à l'incomplétude des contrats,
propice au développement de l'opportunisme.
· les caractéristiques des transactions :
fréquence et spécificité
La spécificité des actifs représente une
dimension fondamentale, au sein de l'économie des coûts de
transaction. Selon Williamson (1994), un actif physique ou humain est
spécifique s'il ne peut être engagé que dans une
transaction particulière : il est impossible de le réallouer
à une autre transaction sans augmentation substantielle des coûts.
Plus la spécificité des actifs mis en jeu dans une transaction
est forte et plus les partenaires seront dépendants les uns des autres.
Le risque d'opportunisme devient d'autant plus préjudiciable.
Le dernier déterminant est la fréquence des
transactions. Elle peut justifier la mise en place de processus particuliers
(des arrangements privés sortant du cadre légal
général) qui seront rentabilisés sur le nombre des
transactions. De plus, en convergence avec la théorie des jeux
répétés (Saurin, 1992), un contexte de transactions
fréquentes limite l'opportunisme, puisque l'abus de l'un des partenaires
lui fait courir le risque de ne pas être reconduit à la
transaction suivante.
· le choix des structures de
gouvernance
La combinaison des facteurs énumérés
fournit une typologie de situations face auxquelles Williamson préconise
des modes d'organisation spécifiques, assurant dans chaque cas une
limitation des coûts de transaction.
Plus précisément, il parle de « structures
de gouvernance »44(*)
qui sont « le cadre contractuel explicite ou implicite dans lequel se
situe une transaction ». Les deux figures suivantes illustrent, dans un
contexte incertain, les modèles de contractualisation qui doivent
être associés à chaque situation.
PARAGRAPHE 2 : LA
THÉORIE POSITIVE DE L'AGENCE
On s'intéresse successivement ici de l'origine de la
relation d'agence à la firme complexe, et aux extensions de la relation
d'agence et enfin, aux apports de la théorie d'agence à la
compréhension des organisations et du management.
A. De l'origine de la
relation d'agence à la firme complexe
Il s'agit de présenter l'origine de la relation
d'agence, ainsi que son extension à la formation de la firme
complexe.
a) L'origine de la
relation d'agence
Si S.A. Ross (1973) est le premier à évoquer la
théorie de l'agence, le concept fût déjà
présent dans la théorie des assurances. Il a donné
naissance à deux courants distingués par Fama, Jensen et Meckling
(1976) :
· La théorie positive de l'agence, qui se
rapproche de la gestion, explique en priorité les formes
organisationnelles comme modes de résolution de conflits induits par la
coopération. Ou plus encore comme mode de réduction des
coûts induits par la relation. Jensen et Meckling en sont les fondateurs
;
· la théorie normative de l'agence est
prescriptive. Elle propose des mécanismes qui permettent de
réduire les coûts de ces conflits. Elle se ramène aux
problèmes de modélisation économique en information
imparfaite. Hart et Moore (1988), Tirole et Laffont (1993), font partie de ce
second courant. De très nombreux auteurs se sont inscrits dans l'une ou
l'autre de ces approches.
b) De la relation d'agence
à la firme complexe
Le constat de départ de la théorie de l'agence
est le suivant : les individus ont des intérêts divergents qui
font que les relations de coopération induisent des conflits. Les
coûts de ces conflits réduisent les bénéfices
tirés de l'action commune et écarte l'équilibre de
l'optimum économique. On s'intéressera à la relation
d'agence puis à ses extensions.
1. La relation
d'agence
Jensen et Meckling (1976) définissent « une
relation d'agence comme un contrat dans lequel une (ou plusieurs personnes) a
recours aux services d'une autre personne pour accomplir en son nom une
tâche quelconque, ce qui implique une délégation de nature
décisionnelle à l'agent ».
La relation entre le principal et l'agent comprend plusieurs
caractéristiques :
· elle repose sur une relation d'autorité. L'agent
accepte, moyennant rétribution, de céder une partie de ses droits
décisionnels pour accomplir la mission qui lui a été
confiée, en tenant compte des objectifs du principal.
· la relation d'agence est asymétrique. Le
principal n'est pas en mesure d'évaluer exactement l'effort mis en
oeuvre par l'agent. Il est face à un risque moral.
· la relation est créée volontairement.
Cela signifie l'autonomie et la rationalité des parties en
présence. Elle résulte d'une décision fondée sur un
calcul.
· elle met en jeu des droits de propriété.
Le principal transfère à l'agent, de manière provisoire,
une partie de son droit de propriété sur les actifs
impliqués dans la mission déléguée.
Dans ce contexte d'asymétrie d'information et
d'impossibilité de rédiger des contrats complets en raison de la
rationalité limitée et de l'incertain, les conflits d'agence
peuvent survenir à la fois aux stades pré et post-contractuels.
Cette analyse rejoint l'étude de l'opportunisme développé
par Williamson. Si la relation d'agence ne peut s'établir, les parties
subissent une perte résiduelle qui constitue un premier type de «
coût d'agence » en termes de coût d'opportunité. Ainsi,
« ce coût est égal à la perte d'utilité (le
manque à gagner) que subissent les parties par rapport à la
situation rentable qui aurait pu s'instaurer en l'absence de risque
précontractuel »45(*).
2. Les extensions de la
relation d'agence
Les extensions de la relation d'agence concernent toute relation
de coopération :
· la relation d'agence dyadique ou de
collaboration : Jensen et Meckling (1976) établissent un
élargissement à la relation d'agence en considérant que la
relation d'autorité n'est pas nécessaire. Leur raisonnement peut
s'appliquer plus généralement à toute relation de
coopération. Cette vision permet de prendre en compte non pas
l'utilité du seul principal, mais l'intérêt des deux
partenaires. Les deux parties définissent conjointement la tâche
à accomplir et sont solidairement responsables à l'égard
des tiers.
Sur un plan normatif, l'enjeu ne se limite plus à
réduire les conflits, mais à trouver les conditions d'une
coopération profitable. Il s'agit de maximiser la rente globale de la
coopération.
Sur un plan explicatif, les mécanismes organisationnels
sont des moyens de permettre aux coopérations profitables de se nouer et
de se maintenir. De ce fait, même si les acteurs ont des conflits
d'intérêts, ils ont intérêt à trouver des
mécanismes leur permettant de bénéficier des gains de la
coopération.
Enfin, la théorie de l'agence suppose l'existence des
phénomènes de conflits de pouvoir liés à
l'inégalité d'accès à l'information, aboutissant
parfois à des situations de « lock in
» et de « hold up ».
· la prise en compte de l'ensemble des parties prenantes
: l'organisation comme noeud de contrats. Ainsi, les intérêts en
jeu ne se résument pas à ceux des seuls cocontractants. Compte
tenu des externalités, les parties prenantes au contrat sont bien plus
nombreuses. Par exemple, la relation actionnaires-dirigeants a des impacts sur
les salariés ou les consommateurs. Ce croisement entre des
intérêts multiples débouche sur une explication de
l'existence des organisations.
B. Les apports de la
théorie de l'agence
La théorie de l'agence développée par
Ross (1973) et par Meckling (1976) englobe tous les contrats de
coopération par lesquels une partie désignée principal
confie à une autre partie, l'agent, l'exécution, à sa
place, d'une tâche. Ceci nous amène au coeur du problème
d'une situation d'asymétrie d'informations au profit de l'agent
doublé de l'exigence pour la le principal d'aligner les
intérêts de l'entreprise privée aux siens. Le
problème vu sous l'angle normatif est de trouver des mécanismes
qui incitent l'agent à choisir l'action optimale pour le principal. Dans
ce cas, il faudrait que l'utilité de l'agent qui dépend de
l'action choisie, via le mécanisme incitatif, et du coût de
l'action, soit supérieure à son niveau de réservation, qui
peut être assimilé à la rémunération qu'il
pourrait obtenir par ailleurs. L'agent pourrait, par exemple, arbitrer entre
une amélioration de la rentabilité financière de
l'activité par simple réduction des coûts (charges
salariales) ou une amélioration par de nouveaux investissements.
· l'agent et le principal disposent de la même
information au moment de la conclusion du contrat, mais le principal est
incapable d'observer les actions de l'agent,
· l'information au moment de la conclusion du contrat est
symétrique, mais avant d'agir, l'agent obtient des informations que le
principal ne peut capter ;
· l'agent peut disposer, au moment de la conclusion du
contrat, des informations sur les conditions futures d'exploitation de
l'activité.
La relation principal-agent implique qu'elle résulte de
l'autonomie et de la rationalité des individus. Mais, dans le cadre de
certaines situations, elle peut dériver des pressions extérieures
(exemple : privatisations au Cameroun). Ce qui signifie que les termes des
contrats risquent de ne pas être satisfaisants pour toutes les parties
prenantes. Ainsi, le principal pourrait contracter avec un agent alors qu'il ne
dispose pas suffisamment d'informations à son sujet. Les pressions
exercées accroissent le risque précontractuel qui s'aggrave avec
l'opportunisme de l'agent.
Lorsque le contrat est établi, le risque
post-contractuel apparaît sous la forme de « risque moral ». Ce
risque est lié à l'incertitude informationnelle et porte sur le
comportement de l'agent. Cette dernière peut ne pas tenir ses
engagements, par exemple, en effectuant des investissements en dessous des
prévisions ou en effectuant des investissements après le
délai contractuellement convenu, ou encore en fournissant un service de
qualité inférieure. Ceci peut être lié aux faibles
capacités de contrôle et de surveillance des actions de l'agent.
Cette situation s'aggrave dans la mesure où le principal contracte par
insuffisance de ressources. Le risque post-contractuel vient également
du fait que les termes du contrat sont parfois imprécis notamment sur la
définition des droits de propriété (l'importance des biens
de retours) et le partage de la rente produite par la coopération. Les
conséquences du risque post contractuel ont des répercussions
comme coûts d'agence ex ante et ex post.
La théorie de l'agence est adaptée à
l'analyse des différentes situations de coopération. Elle permet
de situer avec précision les problèmes du manager. La
théorie de l'agence, développée notamment par Jensen et
Meckling (1976), se concentre sur la relation entre un principal,
dépositaire d'une autorité, et un agent auquel est
déléguée la réalisation d'une tâche. Cette
délégation, dans un contexte d'asymétrie d'information,
génère des conflits d'intérêts qu'il faut canaliser.
L'organisation s'interprète comme une superposition de telles relations
et devient un « noeud de contrat ». Il en découle une
réflexion, sur les systèmes contractuels incitatifs, qui a
donné naissance à de nombreux modèles normatifs ou
positifs (tarification optimale, modalité d'enchères ...).
La réalisation d'un contrat permet de définir un
cadre commun d'orientation des actions dans l'intérêt de deux
parties. C'est ainsi que les opérations non contractuelles ou les
variables du contrat non observables ou non vérifiables prennent une
place importante dans la performance individuelle et collective. Ce qui met en
avant l'existence des problèmes liés au contrôle, à
la surveillance du contrat à travers l'accès à
l'information.
SECTION 2 : LE RECRUTEMENT ET SON EXTERNALISATION AU
SEIN DE L'ENTREPRISE
Le recrutement est une activité primordiale qui
constitue une responsabilité majeure des directions de ressources
humaines. C'est une étape délicate dans la mesure où il
s'agit de déceler dans un délai relativement court, les
capacités actuelles et le potentiel d'une personne en termes de
compétences et de comportement. C'est une étape
déterminante pour le succès de l'entreprise; car du recrutement
dépendra la qualité de la principale ressource de
l'entreprise : l'homme. Comme telle, quelles sont les différentes
approches de recrutement ? Quelle est la démarche pour une
externalisation d'activité stratégique comme le recrutement au
sein de l'entreprise? Répondre à ces interrogations sera l'objet
de cette section.
PARAGRAPHE 1 : LES
DIFFÉRENTES APPROCHES DE RECRUTEMENT
Acquérir les ressources humaines dans le but de
pourvoir à un besoin se définit en entreprise par le terme
« recruter ». Le recrutement est ainsi l'ensemble des
activités que l'entreprise effectue pour pourvoir à ses besoins
en personne. De ce fait, quelles sont les différentes approches de
recrutement au sein des entreprises? Pour répondre à cette
question, nous parlerons en (A) de la recherche interne et en (B) de celle
externe.
A. La recherche
interne
La plupart des entreprises donnent une priorité au
recrutement interne dans la mesure où elles ont, a priori une bonne
connaissance des capacités de leurs salariés. Ainsi, la
connaissance du fonctionnement général de l'entreprise, de sa
« personnalité » et de sa culture constitue un
investissement acquis pour un candidat interne.
Ici, l'information du poste à pourvoir doit passer
successivement par :
· La direction des ressources humaines46(*) : celle-ci
recherche si un candidat peut être identifié dans le contexte du
plan de développement des compétences et de la gestion
prévisionnelle des potentiels. C'est la principale source d'information
pour les postes de cadres supérieurs, à partir des plans de
successions s'ils existent;
· Les directions hiérarchiques,
susceptibles de proposer des candidats;
· L'ensemble d'une population de
salariés, susceptibles d'être candidats;
· Une diffusion générale, par
affichage ou Intranet.
D'après Peretti47(*), le recrutement interne est « une
opération ayant pour but de pourvoir un poste en interne,
c'est-à-dire en sélectionnant le candidat retenu parmi les
salariés actuels ». Il permet à l'entreprise de
proposer à ses salariés un ou des postes vacants dans le cadre de
la gestion de mobilité. Une entreprise doit toujours proposer les offres
d'emploi à ses salariés avant de les diffuser en externe, c'est
souvent une formalité qui est incluse dans la convention collective de
l'entreprise ou bien il s'agit d'un accord avec les institutions
représentatives du personnel. Le recrutement interne permet donc
à un salarié qui a les compétences adéquates de
positionner sa candidature sur un poste qui l'intéresse au sein de son
entreprise. Cela est un bon moyen pour les collaborateurs de
bénéficier d'une promotion tout en restant dans la même
entreprise, mais peut-être en changeant de service. Les salariés
peuvent donc s'épanouir à un poste qui leur correspondra
davantage tout en étant opérationnel quasi immédiatement
puisqu'ils connaissent déjà l'environnement dans lequel ils
seront amenés à travailler. Pour l'entreprise, c'est un avantage
considérable puisque cela lui permet de communiquer sur les
possibilités de promotions au sein de la structure, de plus, il y aura
beaucoup moins de temps à consacrer à l'intégration du
salarié. Enfin, le coût pour l'entreprise est moindre, car il
n'est pas nécessaire de faire appel à un cabinet de recrutement
et la promotion pour le salarié sera de l'ordre de cinq à dix
pour cent d'augmentation alors qu'une prime à l'embauche pour une
personne qui viendrait de l'extérieure serait bien plus
élevée.
Il ne faut cependant pas que cette position (recherche
interne) joue au détriment des contributions attendues. C'est pourquoi,
malgré la prééminence de la recherche interne, certaines
entreprises souhaitent mettre en concurrence une candidature interne et un
candidat extérieur : c'est la recherche externe.
B. La recherche
externe
La recherche externe est assurée, en collaboration avec
la hiérarchie, soit par le service spécialisé de la DRH,
soit avec l'aide d'un cabinet de recrutement, soit encore avec l'action
conjointe du service interne assurant une partie de la sélection et du
cabinet pouvant apporter son expertise pour certaines étapes du
recrutement.
a) Les candidatures
spontanées
Ce sont les candidatures envoyées spontanément
par des candidats qui ne connaissent pas les postes à pourvoir, mais qui
souhaitent travailler dans la société. Il est possible de
discerner s'il s'agit d'un envoi systématique en nombre ou si le
candidat a cible sa lettre sur l'entreprise. Selon l'intérêt de la
candidature, elle peut, ou faire l'objet d'une réponse négative,
ou être mise en attente si l'on estime que la candidature pourrait
correspondre à une fonction dans l'entreprise, le jour où un tel
poste serait à pourvoir.
b) Les
annonces
Le contenu de l'annonce doit résumer les principales
responsabilités et le profil du candidat (connaissances et
expériences requises). L'annonce doit être concise et attractive
et rédigée avec une formulation adaptée. Le choix de
support de l'annonce doit pouvoir donner des indications sur l'activité
de la société, sur le poste à pourvoir et
éventuellement sur la rémunération. Certaines
sociétés précisent dans l'annonce les valeurs de
l'entreprise. Les supports peuvent être les médias : en
général la presse écrite, les supports nationaux,
régionaux, la presse locale, la presse spécialisée, mais
aussi la radio ou la télévision, selon les cibles de candidatures
et les postes à pourvoir. Ainsi, les entreprises ont de plus en plus
recours à internet pour faire connaitre leurs postes à pourvoir
notamment par le biais de leur propre site internet.
c) Les contacts avec les
écoles
L'entreprise va dans les écoles ou dans les
Universités pour présenter l'entreprise et ses
caractéristiques. Cette méthode prend du temps pour les
responsables des ressources humaines, mais permet de contacter un nombre
important de candidats potentiels et de présenter les politiques et
cultures de l'entreprise. Elle permet aussi aux étudiants de poser des
questions plus librement que dans une situation de recrutement.
d) Les forums
d'emploi
Les forums d'emploi sont organisés par des groupes
d'entreprises. Ils permettent aux étudiants ou jeunes
diplômés ou autres chercheurs d'emploi de rencontrer sur un
même lieu plusieurs entreprises. Ils favorisent un choix comparatif pour
les candidats et les informent sur les entreprises même si elles n'ont
pas de poste à pourvoir dans l'immédiat.
e) Les organismes publics
professionnels
Ils ont connaissance des offres d'emploi. C'est le cas de
l'office national de l'emploi et des agences pour l'emploi qui recensent tous
les postes à pourvoir communiqués par les entreprises, par
région et par activité.
f) Les relations
personnelles non professionnelles
Les salariés de l'entreprise ayant connaissance des
postes à pourvoir, de façon formelle ou informelle, peuvent
parler de l'entreprise à des amis ou connaissances en recherche
d'emploi. Le salarié connaissant bien l'entreprise peut, en la
présentant avec ses avantages et limites, opérer une
sélection informelle ne proposant de prendre contact avec l'entreprise
qu'aux personnes qui semblent correspondre au profil.
Les relations personnelles présentent aussi le danger
lorsque le choix est influencé par des relations familiales, ethniques,
professionnelles, de mettre le recruteur en position de dépendance.
g) Les cabinets de
recrutement
Les cabinets de recrutement présentent l'avantage de
disposer des méthodes professionnelles spécialisées. Leur
situation extérieure à l'entreprise permet une meilleure
objectivité48(*) et
une expertise plus indépendante. Ils doivent avoir des exigences
éthiques qui consistent à ne pas se laisser influencer par des
pressions externes ou éventuellement internes. Leur professionnalisme
permet un gain de temps surtout en l'absence de service interne de recrutement.
Ils bénéficient d'un portefeuille de candidatures qui peut
provenir de candidats à potentiels qui ne correspondaient pas au profil
recherché par l'entreprise cliente. Ainsi, un candidat qui n'est pas
retenu par une entreprise pourra être proposé à une autre
société.
Ils peuvent aussi présenter l'inconvénient de ne
pas toujours bien connaitre la culture de l'entreprise, ses rouages et ses
fonctionnements internes. Mais la collaboration suivie dans le temps avec un
même cabinet permet de compenser cet inconvénient.
C'est avec les cabinets de recrutements qu'a lieu
l'externalisation du recrutement : c'est l'approche moderne la plus
utilisée par les grandes entreprises comme la SONARA. Pourtant, comment
arrive-t-on à l'outsourcing? Quelle est la démarche d'une
externalisation d'activité stratégique comme le recrutement?
PARAGRAPHE 2 :
DÉMARCHE D'EXTERNALISATION DU RECRUTEMENT
L'externalisation du recrutement est une stratégie qui
permet à une entreprise de rester compétitive et de s'ouvrir
à d'autres marchés, mais elle n'est pas sans risque. Aussi, toute
démarche allant dans ce sens doit s'accompagner de garanties
sérieuses : analyse et gestion des risques à travers des
études préalables (A), un contrat détaillé et un
suivi rigoureux (B).
A. Les études
préalables à la réussite d'un projet d'externalisation du
recrutement.
Les démarches essentielles requises au préalable
d'un projet d'externalisation du recrutement sont la création d'une
équipe projet (a), un état des lieux de l'externalisation (b) et
le choix du prestataire (c).
a) La création
d'une équipe projet
L'équipe projet de l'externalisation est une
entité pluridisciplinaire constituée d'experts juristes et
opérationnels. Cette équipe joue un double rôle essentiel
dans la réussite de l'externalisation. D'une part, elle permet de
pallier les problèmes de différents côtés, ce qui
permet une résolution rapide et radicale.
D'autre part, étant la collaboration de plusieurs
domaines de compétences, l'équipe projet permet de
préparer le projet d'externalisation en analysant sa convenance pour
l'entreprise sur les plans financier, organisationnel et juridique. Dans
l'équipe projet, chaque expert doit être en parfaite
imprégnation de l'activité des autres experts. Ainsi, l'expert
juriste doit connaître parfaitement les implications financières
et la démarche opérationnelle du projet, l'expert financier
devrait maîtriser les nuances juridiques et la démarche
opérationnelle du projet, et l'expert opérationnel se verra dans
l'obligation d'appréhender le côté financier et juridique
de la diligence. Il en sera de même pour l'expert en recrutement.
L'équipe projet joue un rôle conséquent dans une
opération d'externalisation et intervient tout au long de son
déroulement.
Les interventions de cette équipe peuvent être
résumées comme il suit :
· La détermination de l'adaptabilité de la
stratégie d'externalisation à l'entreprise cliente. Dans cette
intervention, l'équipe prend en considération plusieurs
critères : les coûts générés par le
projet d'externalisation, la flexibilité de l'entreprise, la
détermination des activités pouvant être
externalisées (le recrutement par exemple), l'énumération
des risques pouvant être suscités en cas d'externalisation;
· Le choix du prestataire. Ce choix est orienté et
guidé par certains critères tels que la qualité de la
prestation offerte par le prestataire, les tarifs pratiqués par le
prestataire, la notoriété du prestataire;
· La contractualisation avec le prestataire. Après
le choix du prestataire et l'établissement des clauses du contrat
d'externalisation, l'équipe projet procède à la
contractualisation avec ce dernier en dotant le contrat déjà
conçu des clauses jugées nécessaires;
· La détermination des clauses du contrat liant
l'entreprise cliente et le prestataire;
· Le contrôle de l'opération.
L'équipe projet veille au bon déroulement de l'opération
en établissant un contrôle continu et vigoureux de
l'activité du prestataire. Le contrôle porte sur la qualité
de la prestation offerte par le prestataire et le partage des gains en cas de
diminution des coûts.
b) État des lieux
de l'externalisation
L'état des lieux de l'externalisation est une
opération qui vise à faire un inventaire préalable de
l'intégralité des moyens humains, techniques et des
infrastructures nécessaires pour ladite opération. Cet inventaire
préalable porte sur les niveaux suivants :
· Dimension organisationnelle :
L'externalisation stratégique est une activité qui se traduit par
l'intervention d'un tiers dans l'entreprise, d'où la
nécessité de la part de l'entreprise externalisatrice de
procéder à une réorganisation.
· Dimension fonctionnelle : Elle
concerne tout ce qui se rapporte aux moyens techniques et matériels
nécessaires pour cette opération, en l'occurrence les biens
d'équipement, les locaux et matériels informatiques, donc ces
éléments doivent être déterminés au
préalable.
· Dimension humaine : Cette
dimension concerne l'identification au préalable des employés
oeuvrant dans la fonction qui sera externalisée et dont les contrats de
travail pourront faire l'objet d'un transfert vers le prestataire. Elle permet
de les prévenir au préalable et d'éviter que
l'externalisation altère leur emploi.
c) Le choix du prestataire
et élaboration du cahier des charges
· Choix du prestataire : Le choix
du prestataire est une étape délicate, car c'est de la
convenance de ce dernier que vont dépendre en grande partie
l'efficacité et l'efficience de l'opération, voire sa
durabilité. Les procédures du choix de prestataire
diffèrent selon qu'il s'agit d'une opération d'externalisation
classique ou stratégique. Ainsi, dans les opérations
d'externalisation stratégique, le choix devra s'effectuer sur la base
d'un appel d'offres basé sur le cahier des charges, ensuite l'entreprise
cliente opère son choix. L'appel d'offres sera publié et
diffusé par le biais des moyens de communication très
diversifiés (Presse écrite, Internet, etc.). Pour les
opérations d'externalisation classique, l'entreprise cliente pourra
choisir son futur prestataire directement sur le marché de la prestation
et cela en se basant sur des critères tels que la
notoriété du prestataire, le prix affiché par ce dernier,
la qualité des prestations fournies par le prestataire, les
recommandations de l'entreprise.
· Élaboration du cahier des charges : Le
cahier des charges de l'externalisation est un document élaboré
dans le cadre d'un contrat d'externalisation permettant de déterminer
les obligations réciproques de l'entreprise externalisatrice et de son
éventuel prestataire. Dans une opération d'externalisation, le
cahier des charges joue un rôle très important, car il permet
à l'entreprise cédante d'exprimer, le plus clairement possible,
ses besoins et ses attentes à l'égard de l'externalisation. De
façon générale, le cahier des charges doit refléter
les points suivants :
o Les rôles conjoints du client et du prestataire dans
l'opération,
o Les résultats escomptés de la part du client
en termes de performance,
o Les modalités et les délais d'exécution
des tâches,
o Les attentes du client à l'égard de
l'opération en termes d'audit et de benchmarking49(*).
Le rôle du cahier des charges s'avère important,
notamment en cas de contentieux entre le client et le prestataire, car le
cahier des charges aura une force probatoire auprès des juges.
L'établissement d'un cahier des charges incorporant toutes les
précisions requises afin d'exprimer le plus clairement possible les
attentes de l'entreprise cliente de l'externalisation et le choix d'un
prestataire convenable s'avère donc très important.
B. Contractualisation avec
le prestataire et modalités de contrôle
a) Contractualisation avec
le prestataire
L'efficacité de l'opération d'externalisation
d'activité stratégique comme le recrutement reste tributaire de
la réalisation d'un contrat prévoyant des dispositions
applicables à toutes les particularités de ladite
opération. Parmi les clauses généralement prévues
par les parties contractantes dans une opération d'externalisation, on
peut citer celles :
· relatives à l'amélioration de
l'activité externalisée et à la qualité des
prestations fournies;
· afférentes à l'aspect financier de
l'opération d'externalisation (modalités de paiement du
prestataire);
· correspondantes aux procédures de
contrôle du prestataire (l'audit ou le benchmarking);
· liées par les obligations réciproques du
client et du prestataire;
· encadrant les sanctions prévues en cas de
manquements de l'une des deux parties;
· mettant en lumière la
réversibilité ou le rapatriement de l'activité
externalisée (internalisation).
Un contrat d'externalisation incluant toutes les clauses
nécessaires est l'un des facteurs décisifs dans la
réussite d'une opération d'externalisation.
b) Contrôle de
l'activité externalisée
L'entreprise externalisatrice doit établir un
contrôle de l'activité de son prestataire afin d'amener ce dernier
à améliorer ses prestations et faire évoluer la fonction
externalisée. Généralement, l'entreprise cliente a toute
la latitude de choisir la procédure de contrôle qui lui convient
sous réserve d'informer le prestataire sur les éléments
pouvant être contrôlés. Parmi les outils aux mains des
entreprises externalisatrices pour contrôler l'activité de leurs
prestataires, il y a essentiellement le benchmarking et l'audit.
Le contrat d'externalisation doit préciser lequel,
parmi le client et le prestataire, supportera les charges de la
procédure de contrôle.
Après le choix du prestataire convenable, l'entreprise
cliente entame la phase de contractualisation avec ce dernier, phase pendant
laquelle il est nécessaire d'établir un contrat contenant toutes
les clauses nécessaires et requises susceptibles d'encadrer le
déroulement de l'opération d'externalisation et de contrecarrer
tout conflit éventuel pouvant surgir lors de l'entrée en vigueur
du contrat. Dès lors que le contrat est conclu, l'externalisation entre
dans sa phase opérationnelle et l'entreprise se voit dans l'obligation
de mettre en place des organes dont le rôle est le contrôle de
l'activité du prestataire. Gérer lesrisques d'externalisation,
c'est d'abord savoir les identifier en amont. Préparation rigoureuse et
anticipation sont les éléments de base de la démarche.
Cette dernière s'effectue à deux niveaux :
· À l'intérieur de l'entreprise, elle
porte sur le diagnostic organisationnel, l'évaluation de la
rentabilité de l'opération, mais aussi sur la communication
autour du projet d'externalisation. Le diagnostic permet d'avoir une
idée précise des risques sociaux et économiques. Ainsi, de
l'importance des risques découleront plusieurs décisions
stratégiques : faisabilité, mise en place des dispositifs
de prévention, définition du seuil de performance à
exiger. Si le niveau de risque n'entrave pas la faisabilité de
l'opération, l'entreprise doit se pencher sur la gestion de l'impact
social. Il s'agit ici de veiller à la possibilité de
continuité de l'activité et au climat social pendant la
période de transition.
· En externe, les points clés à surveiller
sont liés au choix et à la contractualisation avec le
prestataire; concernant le choix, ce sont des indicateurs tels la
réputation, le savoir-faire, la disponibilité du partenaire
à respecter le cahier des charges qui méritent le plus
d'attention. Toutefois, la réussite de la gestion des risques
nécessite aussi l'implication du prestataire choisi.
Une
opération d'externalisation se situe au niveau de plusieurs domaines de
compétence : l'opérationnel, le juridique et le financier.
L'accent sur l'équipe projet doit également comprendre les trois
composantes ci-dessus afin de bien mener le processus d'externalisation.
Toutefois, il se pose la question de savoir si l'externalisation d'une
activité stratégique comme le recrutement a un impact sur la
performance économique de l'entreprise.
CHAPITRE II : INDICATEURS DE MESURE DE LA PERFORMANCE
ÉCONOMIQUE ET DÉTERMINANTS DE L'EXTERNALISATION DU
RECRUTEMENT
La performance économique fait partie
intégrante de la performance organisationnelle. À ce titre, elle
contribue à la création de la valeur organisationnelle. Etant
donné que le recrutement est une activité stratégique de
la gestion des ressources humaines, elle est un élément de la
performance économique. De cette manière, des indicateurs
économiques sont élaborés par le top management pour
mesurer l'impact du recrutement et son externalisation sur ladite performance.
Il sera donc important ici pour nous de statuer au préalable sur les
indicateurs de la performance économique dans l'objectif unique
d'évaluer le rapport entre les niveaux d'externalisation du recrutement
et ces indicateurs de la performance économique des entreprises
parapubliques.
SECTION 1 : INDICATEURS
DE MESURE DE LA PERFORMANCE ÉCONOMIQUE
Au sein des entreprises, l'heure est à l'accroissement
de la performance économique. Pour parvenir à cet objectif, les
stratégies sont nombreuses. Parmi elles, l'externalisation du
recrutement est aujourd'hui considérée comme un facteur important
de compétitivité, de flexibilité et de meilleure
réactivité pour répondre aux nouveaux défis
économiques (adaptabilité des offres, l'automatisation des
chaînes et sophistication croissante des produits). Comme telle, cette
opération est un enjeu réel pour la performance économique
au point où les responsables stratégiques la considèrent
comme source de création de la valeur. Ainsi, pour mesurer cette
performance économique, des indicateurs sont élaborés par
le top management. En se basant sur les travaux de Sainsaulieu et al, de Frioui
et de Morin et Savoie, on dégage les critères d'évaluation
de la performance économique suivants que nous rangerons en deux
angles pour faciliter leur compréhension : la productivité,
la qualité des produits et services, l'économie des ressources,
la compétitivité (§1); la rentabilité, le chiffre
d'affaires, le profit, le respect des délais (§2).
PARAGRAPHE 1 :
LES CONCEPTS PRODUCTIVITÉ, QUALITÉ DES PRODUITS ET SERVICES,
ÉCONOMIE DE RESSOURCES ET COMPÉTITIVITÉ
A. Productivité et
qualité des produits et services
a) La
productivité
La productivité n'est jamais étudiée
seule, pour elle-même, par les économistes, mais toujours dans sa
relation avec les autres phénomènes économiques.
J.Fourastié50(*) la
considère d'ailleurs comme « la clé de la connaissance
économique et sociale de notre temps ». Et il ajoute :
« pour l'avenir, la notion de productivité est plus importante
encore à saisir : elle doit permettre d'orienter l'évolution
dans un sens conforme au bien-être matériel et à
l'équilibre intellectuel de l'homme ». Il serait
étonnant qu'une variable aussi importante au niveau global ne concerne
pas également l'entreprise. En effet, on peut considérer que la
productivité se situe aussi au coeur de la gestion de l'entreprise
puisqu'elle est en interaction, à ce niveau aussi, avec les prix et
revenus, et donc avec la variable stratégique de rentabilité...
à tel point que les deux notions sont souvent mal
délimitées, voire confondues. Pourtant, nous ne saurons
définir la notion de productivité en entreprise sans parler de
Taylor et de ses travaux.
En effet, Taylor part de l'idée que le bon
fonctionnement des entreprises nécessite une adhésion des
ouvriers à la logique industrielle capitaliste. Il considère que,
pour obtenir ce compromis social, il est nécessaire de concilier
l'extension de la production et la croissance des bénéfices avec
des salaires élevés, une baisse des prix et un
développement du marché. L'intuition de Taylor, c'est de
considérer que le succès de ce pari gagnant-gagnant est possible
à la condition d'une élévation continue de la
productivité du travail. La préoccupation de répartition
des gains de productivité au profit de l'ensemble des acteurs
économiques, dans l'intérêt de tous, fait donc partie
intégrante de la problématique taylorienne de départ qui
ne se réduit pas à une simple approche en terme d'économie
de moyens. Ce qui est remarquable, c'est que Taylor situe d'emblée la
question de la productivité dans une perspective globale.
Selon P.Zarifian (1990)51(*), Taylor « trouve des solutions qui vont
marquer durablement la façon de définir la productivité
dans les entreprises et d'établir les relations entre les directions et
les salariés autour de cette définition ». Il
définit ainsi la productivité du travail comme « la
vitesse de réalisation des opérations de travail », ce
qui amène P.Zarifian à parler de « productivité
des opérations ». L'accroissement de la productivité
correspond alors au « raccourcissement du temps nécessaire
pour accomplir les opérations humaines de travail au sein du
procès concret de production ». Il est obtenu par la mise en
place d'une organisation du travail centrée sur le concept de
« tâche », qui passe par la définition de
« gammes » et le chronométrage. Ainsi, la
productivité est donc un indicateur qui nous permettra de mesurer
l'apport de l'externalisation du recrutement sur l'amélioration de la
performance économique de la SONARA. Concrètement, il s'agira de
tester cette variable afin de savoir si à l'issue d'une opération
d'externalisation, l'entreprise est plus productive.
b) La qualité des
produits et services
La SONARA est certifiée ISO 9001v2000 depuis le 16
juillet 2008. Elle a mis en place une direction de la qualité, de la
sécurité, de l'inspection et de l'environnement (QSIE). Au sein
de cette direction, il y'a un service qualité qui a pour mission de
garantir l'assurance de la qualité du produit et des services;
d'accroître la satisfaction des clients; de maîtriser la
qualité de gestion des compétences; d'assurer
l'amélioration des processus de système de qualité; de
participer dans le cadre des missions d'audit qualité au contrôle
et analyse des aspects relatifs à l'activité; et d'assurer le
suivi des actions correctives/préventives issues des audits dans le
cadre du respect de la norme ISO 9001 version 2008 qu'elle utilise.
L'un des principes de base au SMQ est sans doute
l'amélioration continue. Le concept d'amélioration continue est
d'origine japonaise, issue de la culture japonaise qui mobilise le concept du
Kaïsen, qui laisse entendre chaque échec est une occasion
d'apprentissage.
Schéma 2 : Processus cyclique
d'amélioration continue
Sur un plan historique, nous pouvons dire qu'à travers
le XXème siècle, la gestion de la qualité a
évolué du Contrôle Qualité (1900) jusqu'à la
Qualité totale (2000) sous l'impulsion de scientifiques comme JURAN,
TAGUSHI, CROSBY, ISHIKAWA, DEMING... qui par le développement de
méthodes ont permis d'améliorer tantôt le fonctionnement de
l'entreprise ou la motivation du personnel, tantôt les produits et leur
adéquation par rapport à la demande...
La qualité, c'est donc :
· La conformité d'un produit, d'un service, d'une
organisation par rapport aux attentes implicites et explicites d'un client.
· Faire bien dès la première fois, en
recherchant toujours l'amélioration, et en satisfaisant toujours le
client. (US Department of Defense)
· un atout essentiel pour pérenniser les contrats
et un avantage concurrentiel pour obtenir de nouveaux marchés.
· Satisfaire les clients tout en cherchant à
s'améliorer.
La qualité étant de rigueur à la SONARA,
elle est un impératif aussi au niveau du processus d'externalisation du
recrutement dont la devise est « the best man at the right
place ». La procédure se doit d'être rigoureuse dans
l'optique de mieux apprécier son apport sur l'optimisation de la
performance économique. On ne parlera pas alors de qualité des
produits et services, mais de qualité de la gestion du recrutement.
Ici nous pourrons par exemple utiliser comme moyens de mesure
de la performance économique les indicateurs suivants : le
délai d'embauche, la qualité de recrutement (nombre de candidats
restant au bout d'un an), le coût moyen de recrutement, les tests de
sélection des candidatures ainsi que les techniques et méthodes
de tri de CV.
Schéma 3 : Évolution de
la gestion de la qualité
Source : Auteur
Composante sociale
-implication du personnel
-participation du personnel
Qualité totale
Management de la qualité
Assurance
qualité
Contrôle statistique
Contrôle qualité
Composante économique
-image de l'entreprise
-réduction des coûts qualité
-amélioration continue
1900 1930 1940 1960
1987 1994 2000 2008
B. La
compétitivité et l'économie des ressources
a) La
compétitivité
Selon Sarah MARNIESSE et Ewa FILIPIAK, « la
compétitivité est une notion encore mal
cernée »52(*). Il nous semble donc important
de comprendre d'une part ce que recouvre ce concept de
compétitivité.
A l'origine, le verbe
compétir est tiré du latin competere qui signifie
« chercher ensemble »53(*). Le verbe lui-même veut
dire « être adapté ». Cependant, en 1620,
lorsque le mot a été adopté dans la langue
française, son sens avait évolué. Compétir voulait
dire « s'efforcer de façon consciente ou inconsciente
d'atteindre un objectif »54(*).
De nos jours, la notion de compétitivité fait
également intervenir celle de concurrence. Ainsi, être
compétitif, c'est « être apte à affronter dans
des conditions favorables la concurrence qui s'exerce dans un domaine de la vie
économique et sociale ». La
compétitivité n'est donc pas une notion exclusive au domaine
économique; quoique celui-ci reste son champ d'application habituel.
Dans le champ de l'économique, la notion de
compétitivité s'applique en premier lieu à l'entreprise, même si son usage tend à le déborder.
En effet, si l'on peut s'interroger sur la compétitivité d'une
entreprise, il est aussi possible de s'interroger sur celle d'une branche
industrielle ou encore de l'économie d'une nation, etc. Selon Claire
MAINGUY55(*), du point de vue économique, la
compétitivité peut être appréhendée à
deux principaux échelons : au niveau de la nation et au niveau de
l'entreprise.
Pour cerner la
compétitivité de la nation, l'approche commerciale
suggérée par Sarah MARNIESSE et Ewa FILIPIAK56(*) nous
semble la plus adaptée. En effet, ici, un pays est
considéré comme compétitif s'il est capable de maintenir
ses parts de marché ou de gagner des parts de marché
supplémentaires par rapport à d'autres pays concurrents. Dans un
rapport publié, il y'a plus de 20 ans, les professionnels du Boston
Consulting Group ajoutent que « La compétitivité d'un
pays résulte de la conjonction de ses ressources
intrinsèques et des positions culturelles de ses
entreprises »57(*). Ainsi la compétitivité d'un pays est
tout simplement fonction de la compétitivité de ses entreprises
sur le marché international. C'est pour cette raison que pour rester
compétitif, un pays doit veiller de manière permanente à
la modernisation de ses entreprises et de l'environnement économique.
Il faut tout de même préciser que pour certains
auteurs tels que P. KRUGMAN58(*), on ne peut parler de
compétitivité au niveau d'une économie nationale. Pour
cause, traiter de compétitivité de la nation, sous-entends que
les pays se font concurrence; ce qui remet en cause l'enseignement essentiel du
principe des avantages comparatifs, à savoir que toutes les nations
gagnent à l'échange international.
Comme la compétitivité de la nation, celle de
l'entreprise est fonction des performances commerciales. Elle se définit
par rapport à sa position sur les marchés vis-à-vis de ses
principaux concurrents. Donc, elle peut être perçue comme la
capacité de l'entreprise à réaliser des gains de parts de
marché par rapport à ses concurrents. En d'autres termes, c'est
« la capacité de l'entreprise à réaliser des
performances supérieures à la moyenne ».
Dans la mesure où notre travail porte sur l'incidence
de l'externalisation du recrutement sur la performance économique des
entreprises parapubliques, la compétitivité de l'entreprise est
celle qui va nous intéresser dans cette étude.
Il faut tout de même savoir que ces deux dimensions de
la compétitivité sont étroitement liées. En effet,
la mesure de la compétitivité de la nation est obtenue à
partir de celle des entreprises.
b) L'économie des ressources
Dans la durée, le fait de se défaire de certains
domaines entraîne la libération de ressources en vue de leur
concentration sur les activités qui entraîne l'accroissement des
ventes. Indéniablement, l'externalisation du recrutement permet une
meilleure économie des ressources. Tant il est vrai que son objectif
majeur est la réduction des coûts inhérents au recrutement.
Cette réduction repose sur trois mécanismes
développés par Jérôme Barthélemy :
· Les économies d'échelle des prestataires
spécialisés : ces économies sont la
conséquence de la mutualisation des équipements et du personnel.
C'est en travaillant pour plusieurs clients que les prestataires vont pouvoir
réaliser ces économies;
· Les économies d'investissement : Lorsqu'une
entreprise externalise, le transfert d'équipement chez le prestataire
est également à prendre en compte. De plus l'entreprise profite
de la « flexibilisation des coûts ». Elle transforme
des coûts fixes (hommes, équipements) en coûts
variables : elle rémunère le prestataire en fonction de la
prestation réellement consommée.
· Des conditions moins avantageuses pour les
salariés : Les conditions du prestataire sont
généralement moins avantageuses que celles proposées par
les grandes entreprises.
Par ailleurs, l'économie des ressources que permet
l'externalisation du recrutement est un indicateur de mesure de la performance
économique à juste titre, car elle opine une réallocation
des ressources financières économisées dans le coeur de
métier. L'externalisation libère du temps pour les responsables
des ressources humaines. Ces derniers peuvent ainsi se recentrer sur ce qui
fait la valeur ajoutée et le coeur de notre métier (la dimension
stratégique) en retirant tout ce qui concerne l'administratif. Le temps
libéré est réinvesti dans l'accompagnement individuel et
collectif des salariés et dans l'accompagnement des cadres de
proximité. »
PARAGRAPHE 2 :
LES INDICATEURS DE RENTABILITÉ, CHIFFRE D'AFFAIRES, PROFIT ET RESPECT
DES DÉLAIS
La performance économique peut aussi être
évaluée à l'aide de critères autres que la
productivité, la qualité des produits et service et
compétitivité. C'est dans ce sens que nous
réfléchirons aussi sur les entités rentabilité et
chiffre d'affaires (a), ainsi que ceux de profit et respect des délais
(b).
A. La rentabilité
et le chiffre d'affaires
a) La
rentabilité
La rentabilité d'une activité économique
est sa capacité de produire un revenu exprimé en termes
financiers59(*). Calculer
la rentabilité d'un investissement consiste à apprécier sa
capacité à sécréter un surplus par rapport à
la somme investie, surplus qui alimentera le bénéfice60(*). Il convient de signaler que
la rentabilité diffère de la productivité en ce sens que
la première consiste à comparer le capital à son revenu.
Quant à la seconde, c'est le rapport entre une quantité produite
et les moyens mis en oeuvre pour l'obtenir. De ce fait, les activités
qui ont la plus forte productivité ne sont pas nécessairement
celles qui ont la plus grande rentabilité.
Au sens strict, la rentabilité comporte deux
caractéristiques spécifiques : c'est une capacité, un
potentiel de rendement61(*). C'est donc la mesure de la
rémunération des apporteurs des capitaux, propriétaires de
l'entreprise.
Au sens large, elle évoque l'aptitude de toutes sortes
des capitaux à apporter de l'argent. Il existe plusieurs sortes de
rentabilité parmi lesquelles nous évoquons :
· La rentabilité économique qui se
définit comme le rapport entre le profit et le capital mis en oeuvre
pour l'obtenir.
· La rentabilité commerciale qui est le rapport
entre le bénéfice ou perte et le chiffre d'affaires62(*). Cependant il n'est pas
directement facile d'identifier une activité rentable.
Indubitablement, la rentabilité est un indicateur de
mesure de la performance économique et nous userons de certains de ses
ratios pour tester nos hypothèses et de ce fait mieux cerner le rapport
entre la performance économique et l'externalisation du recrutement.
À titre d'illustration, nous utiliserons comme indicateurs pour
vérifier la rentabilité d'une opération d'externalisation
du recrutement la variation du chiffre d'affaires ou encore le taux de
profitabilité.
b) Le chiffre
d'affaires
Le chiffre d'affaires désigne le total des ventes
nettes de biens et de services facturés par une entreprise sur un
exercice comptable. Il est exprimé en unités monétaires.
Il se calcule hors taxe, et en particulier hors TVA, et déduction faite
des rabais, remises et ristournes accordées. Concrètement, le
chiffre d'affaires d'une entreprise sur un exercice donné s'obtient en
faisant la somme de l'ensemble des factures et avoirs hors taxes émis au
cours de cet exercice63(*). Il constitue généralement l'essentiel
des produits d'une entreprise. Toutefois, dans certains cas, il peut exister
une différence substantielle entre le chiffre d'affaires d'une
entreprise et le total de ses produits d'exploitation (lequel inclut le chiffre
d'affaires).
Exemple : si une entreprise perçoit de nombreuses
subventions d'exploitation (à n'importe quel titre que ce soit :
dotation de fonctionnement, projet de Recherche et développement, etc.),
le montant de ces subventions n'est pas inclus dans le chiffre d'affaires de la
société (car il n'y a pas eu de facturation), mais il est inclus
dans le total des produits d'exploitation, à partir duquel est
calculé le résultat d'exploitation.
À lui seul, le chiffre d'affaires ne permet pas de
juger de la performance économique d'une entreprise. Son niveau
dépend en effet de la nature de son activité. Cependant, c'est un
outil de comparaison pratique entre entreprises d'un même secteur
d'activité. La variation du chiffre d'affaires d'une entreprise est en
revanche un indicateur analytique intéressant.
B. Le profit et le respect
des délais
a) Le profit
La recherche du profit maximum est une hypothèse
centrale des modélisations de la théorie classique où la
finalité des entreprises est réduite à la seule recherche
du profit. L'objectif de réalisation d'un profit est alors indissociable
de la volonté de pérenniser l'entreprise et d'en assurer la
survie, car la source de satisfaction unique du producteur est le profit, et
l'objectif de l'entreprise est la maximisation du profit. De ce fait, le profit
est aussi un indicateur de mesure de la performance économique.
En réalité, le concept économique de
profit est différent du concept comptable de bénéfice. Ce
dernier sert en partie à rémunérer le travail des
entrepreneurs et les capitaux qu'ils ont investis dans l'entreprise. Or, pour
l'analyse économique, le travail et les capitaux des
propriétaires de la firme sont des facteurs de production comme les
autres; leur rémunération est donc un coût et non un
profit. Le profit correspond au revenu résiduel de l'entreprise. Ce qui
reste quand elle a payé tous les facteurs de production y compris la
rémunération normale du temps que les propriétaires
consacrent à la gestion et à l'administration, et celle des
capitaux qu'ils ont investis.
b) Le respect des
délais
Le respect des délais est sans douter un des
indicateurs de mesure de la performance économique, tant il est vrai
qu'il est une des caractéristiques d'une planification accrue des
activités. En effet, le prestataire de service doit réaliser la
prestation dans les temps. Pour ce faire, il doit tenir compte de plusieurs
paramètres internes tels que :
· la nature de l'employé : ses
caractéristiques physiques, caractérielles et professionnelles.
· La nature du poste : il faudra dans ce cas se fier
aux résultats obtenus lors de l'analyse des tâches du poste en
question pour voir quelles sont les tâches exécutées
actuellement et celles susceptibles de l'être à terme.
· Le style de direction : il jouera sur la
motivation et le rendement des employés. L'adoption d'un style
plutôt qu'un autre et fonction des situations et de personnalités.
Le style idéal pourrait correspondre à celui qui amènera
un niveau adéquat de rendement, tout en maintenant une bonne motivation
chez les employés.
· Les expériences de l'organisation :
à un certain moment du cycle de vie (et plus précisément
la maturité), certaines entreprises n'ont presque plus besoin de
démarche prospective poussée à cause de l'effet
d'expérience.
Et des facteurs externes à l'entreprise à
l'instar de : la politique du pays, les conditions économiques, le
contexte socioculturel, la démographie, la technologie, la nature
saisonnière du produit.
SECTION 2 :
RELATION ENTRE LES DETERMINANTS DE L'EXTERNALISATION DU RECRUTEMENT ET LA
PERFORMANCE ÉCONOMIQUE.
L'externalisation du recrutement est une activité
socioéconomique de l'entreprise. À ce titre, elle est un enjeu
non seulement qui intègre la performance économique de
l'entreprise; mais aussi qui concerne toutes les organisations. L'analyse des
référentiels théoriques démontre que prendre une
décision d'externaliser son recrutement n'est pas une chose
aisée. Cela suppose d'examiner les déterminants de la
décision d'externalisation du recrutement, car ces derniers, s'ils ne
sont pas bien analysés ont des incidences sur la performance
économique. Plusieurs facteurs influencent la décision
d'externaliser le recrutement d'une entreprise. Nous rangerons ces logiques
décisionnelles en deux ordres : d'abord celles qui sont
relationnelles, ensuite celles contextuelles. En prenant soin à chaque
fois de montrer le lien entre les déterminants de l'externalisation du
recrutement et ces indicateurs de la performance économiques
PARAGRAPHE 1 :
LES LOGIQUES RELATIONNELLES DE L'EXTERNALISATION DU RECRUTEMENT ET PERFORMANCE
ÉCONOMIQUE
À travers la revue de la littérature concernant
les échanges sociaux et les relations inter-organisationnelles, et
particulièrement celles des relations d'externalisation du recrutement,
nous avons pu dégager trois justificatifs considérés comme
déterminants en termes de succès et de performance sur le plan
économique de ces relations. Ces derniers sont : la confiance
envers le prestataire, la dépendance envers le prestataire, et le
partage des connaissances.
A. Rapport entre la
confiance envers le prestataire et la performance économique
Récemment, le sujet de la confiance dans les relations
inter-organisationnelles a été plus amplement traité par
un plus grand nombre des recherches, en fait, l'insuffisance de l'approche
économique à expliquer la nature de ces relations rend
indispensable l'étude des facteurs sociaux dont la confiance est parmi
les plus signifiants. En plus, l'incertitude et les risques qui entourent
l'opération d'externalisation du recrutement augmentent l'importance
d'étudier le rôle de la confiance comme une variable explicative
de la décision d'externalisation du recrutement.
En effet, les définitions de la confiance
inter-organisationnelle sont le reflet des approches théoriques
employées par chaque étude. Au point de vue des théories
économiques, la confiance peut être présentée comme
le résultat d'un calcul rationnel afin de réduire les coûts
de transaction64(*). Dans
cette logique calculatoire, chaque partie décide rationnellement si elle
a intérêt à faire confiance en fonction de
l'évaluation des gains associés à cette décision en
matière des coûts de transactions65(*).
D'un autre point de vue, Zucker présente la confiance
d'un point de vue social comme étant « un ensemble d'attentes
partagées par tous ceux qui sont impliqués dans un
échange économique ». Il66(*) souligne que la confiance peut
être fondée sur trois modes de production : (a) la confiance
fondée sur le processus, c'est-à-dire sur l'expérience des
échanges passés (b) la confiance fondée sur les
caractéristiques, qui réfère aux similarités entre
les parties d'échange (c) la confiance institutionnalisée,
c'est-à-dire sur des mécanismes formels servant de garantie.
Pourtant, dans le cadre de cette recherche, nous adoptons la définition
évoquée par Gao et al (2005) selon laquelle « La
confiance existe lorsque une entreprise a croyance en la bonne volonté
du prestataire de respecter ses promesses, qu'il est capable de réaliser
une performance satisfaisante, et qu'il est
bienveillant »67(*).
Plusieurs recherches ont prouvé que la confiance
constitue un élément important dans le développement et le
succès des relations interorganisationnelles68(*). Des résultats
similaires ont été également validés dans le
contexte d'externalisation des SI par exemple. Grover et al69(*)ont montré l'existence
d'une relation positive entre la confiance et le succès et la
performance de l'opération d'externalisation des SI. Barthélemy
(2004a)70(*) affirme que
les relations caractérisées par la confiance permettent
d'atteindre un meilleur niveau de performance que les relations dans lesquelles
la confiance est absente pour plusieurs raisons. En fait, recourir à un
prestataire extérieur génère des coûts de
transaction et des risques d'opportunisme. Dyer et Chu71(*) montrent que la confiance en
tant que mode de gestion des relations interorganisationnelles permet de
combiner trois avantages majeurs : (1) une réduction des
coûts de transaction et de renégociation des contrats, (2) la
suppression des mécanismes de surveillance et d'évaluation, (3)
le développement de comportements adaptatifs et d'une plus forte
flexibilité organisationnelle. En fait, grâce à l'existence
d'une relation de confiance, si des ajustements mutuels sont requis, une simple
négociation informelle entre intervenants directs suffit sans qu'elle
ait à être validée par les procédures formelles des
deux firmes.
La confiance apparaît comme le gage d'une coordination
plus efficace et moins coûteuse. Et en ce sens, elle a un lien
indubitable avec la performance économique.Carcomme le disait un
enquêté :
« Par la confiance, le manager construit des
relations fluides avec le prestataire. La présence d'une relation
confiante est source de créativité et d'initiative. Toutes choses
pouvant réduire les coûts72(*). »
Par contre, comme le note Bruneteaux, l'absence de confiance
est source de repli sur soi et d'insatisfaction. Le repli traduit la peur du
collaborateur face à son prestataire. Ce dernier ne peut pas exprimer
tout son savoir-faire dans de telles circonstances. L'absence de confiance
inhibe la productivité du collaborateur et entraîne un climat
d'insécurité permanent; toutes choses pouvant avoir une influence
néfaste sur la performance économique. L'absence de confiance
réduit le niveau d'engagement et d'adhésion du prestataire autant
qu'elle détériore le climat relationnel et donc social. En effet,
le plus souvent quand on n'a pas confiance, c'est qu'on a peur pour sa
sécurité.
B. Corrélation
performance économique/la dépendance envers le prestataire et le
partage des connaissances
a) La dépendance
envers le prestataire et performance économique
L'engagement dans une relation d'externalisation du
recrutement présente de nombreux avantages potentiels. Toutefois, ce
genre de relations entre les organisations est généralement
caractérisé par une asymétrie de pouvoir où une
entreprise dépend d'une autre. Cette dépendance peut constituer
un frein pour la réalisation des objectifs de l'externalisation du
recrutement sur le plan économique. Par conséquent, la
dépendance perçue vis-à-vis du prestataire doit être
prise en compte avant que l'entreprise décide d'externaliser son
recrutement. Voilà pourquoi un répondant de notre enquête
dira :
« Avant de s'engager dans une opération
d'externalisation il faut évaluer tous les risques de dépendance
et choisir si on externalise tout ou une partie du
recrutement »73(*).
Cette variable constitue donc une variable explicative de la
décision d'externaliser.
Selon Handfield et Bechtel,74(*)« La dépendance existe lorsqu'une
partie ne peut pas contrôler toutes les conditions nécessaires
à l'accomplissement d'une action ou des résultats
désirés qui sont réalisés par une autre
partie ». Il s'agit donc d'une dépendance liée
d'une part, à l'essentialité de la relation avec un prestataire
pour que l'entreprise puisse se procurer d'une ressource importante pour son
activité, et par conséquent, la difficulté de remplacement
de ce prestataire. Et d'autre part, à l'incertitude entourant cette
relation à long terme, bien évidemment le risque de verrouillage
en termes de non-disponibilité des alternatives à l'autre partie
d'échange et des coûts de transfert qui accompagne cette
situation. Cependant, quels sont les éléments déterminants
de la dépendance?
Pour répondre à cette question, nous dirons
qu'en fait, le risque de dépendance est souvent présenté
dans la littérature de l'externalisation du recrutement à travers
le concept Lock-in75(*), qui réfère à
« une situation où l'entreprise ne peut pas s'en sortir de
la relation d'externalisation sans une perte ou sacrifice d'une partie ou de la
totalité de ses actifs à son
prestataire »76(*). D'après Bahli et Rivard, trois principaux
déterminants peuvent conduire à cette situation de verrouillage.
Le premier est la spécificité des actifs, qui
réfère aux investissements physiques et/ou humains qu'une
entreprise réalise pour une transaction donnée et qui ne
pourraient être redéployés pour une autre transaction sans
un coût élevé77(*). Plus les actifs investis par une entreprise sont
spécifiques, plus elle est vulnérable aux comportements du
prestataire78(*), qui sera
plus opportuniste et essayera de tirer la plus grande quasi-rente possible en
négociant le contrat à son profit.
Le deuxième déterminant est le nombre restreint
des prestataires. En effet, si le nombre de prestataires est bas, l'entreprise
a plus de chance de se trouver prisonnière de la relation puisque sa
capacité de suppléer un prestataire par un autre est
faible79(*). Ainsi les
coûts de transactions sont plus élevés et le rapport de
force est au profit du prestataire. C'est sur cette base que le chef de bureau
gestion des carrières déclara :
« A la SONARA, il faut diversifier les
prestataires car sur le long terme nous risquons d'être
dépendants80(*). »
Enfin, le troisième déterminant de la
dépendance selon Bahli et Rivard consiste au degré d'expertise de
l'entreprise avec les contrats d'externalisation. Il est fortement probable
qu'une première décision d'externalisation prise par une
entreprise mènera au risque de dépendance. En effet, l'engagement
dans un contrat à long terme sans des dispositions contractuelles qui
protègent les investissements, ou des clauses permettant l'adaptation et
le contrôle des activités externalisées peut donner
à ce dernier un pouvoir de négociation et mettre l'entreprise
dans une situation dépendante. Et elle devient obligée de
continuer la relation d'externalisation même si la valeur perçue
de cette relation n'est pas satisfaisante.
Dépendance envers le prestataire et performance
économique sont liées. En effet, pendant toute la période
de l'externalisation, l'entreprise doit tenir compte de sa relation envers son
prestataire dans le but de ne pas sombrer dans la dépendance. Qui
comporte plusieurs risques qui peuvent entraver la performance
économique :
· La perte du contrôle de
l'activité : le contrôle des prix, de la
qualité et le suivi de la réalisation de la prestation sont des
variables qui risquent d'être perdues si l'entreprise cliente ne dispose
pas des bonnes compétences et par conséquent est trop
dépendante de l'entreprise prestataire. Elle doit pour cela
développer les bons outils de gestion, et instaurer des méthodes
drastiques pour ne pas perdre le contrôle de l'activité
externalisée.
· Le « Hollowing
Out » : « Le recours excessif à
l'externalisation joue un rôle important dans le déclin de la
compétitivité de certaines entreprises. » Nous avons
vu précédemment le rôle du mimétisme qui engendre un
« effet de mode ». Les concurrents sont obligés de
suivre cette stratégie pour rester compétitifs. Dans cette course
au profit, à la performance à court terme, seuls les fournisseurs
et prestataires ressortent avantagés. À terme, le vivier de
compétences partirait à l'étranger « vidant
ainsi l'industrie nationale de sa substance ». C'est le principe du
« hollowing out ».
· La défaillance du
prestataire : ce risque peut être décomposé
en trois types notamment :
o Le risque technique (de court terme) : principalement
liée à la panne ou au problème technique, la
continuité de la prestation est affectée. Ce risque est
gérable grâce à une protection juridique et la mise en
place de pénalité contractuelle.
o Le risque économique et financier (de moyen
terme) : Il soulève la pérennité économique du
prestataire. Certains types de marché voient leur croissance
évoluer de façon exponentielle. Les nouveaux entrants bataillent
pour se faire leur place. C'est le moment où le risque est le plus fort.
Une analyse particulière doit être portée sur la
santé financière de la société.
o Le risque technologique (de moyen long terme) : ce
risque recouvre « l'incertitude à propos de la capacité
du prestataire à faire les bons choix technologiques pour offrir le
service le meilleur au meilleur coût ».
b) Le partage des
connaissances et performance économique
L'opération d'externalisation des activités met
en relation deux organisations distinctes au niveau de leurs activités
principales, et par conséquent, les capitaux de savoir et les
connaissances existantes dans chaque organisation sont
hétérogènes. L'accès de chaque partie aux
connaissances de l'autre constitue donc une source d'enrichissement. Au
contraire de la vision couramment répandue selon laquelle chaque
organisation doit protéger ses connaissances du risque de l'imitation,
nous étudions que le partage des connaissances entre l'entreprise
externalisatrice et son prestataire constitue un facteur qui favorise
l'augmentation de la valeur perçue et le succès de
l'opération d'externalisation. Car comme le souligne un membre de notre
panel d'enquêté à ce sujet :
« Il faudrait que sur le long terme on puisse
développer des relations de partages de nos connaissances sur le
recrutement avec nos prestataires81(*). »
Ainsi, la variable partage des connaissances sur le long terme
constituera une variable explicative du choix d'externaliser le recrutement.
Comme tel, le partage des connaissances est « un
processus réciproque d'échange des
connaissances »82(*). Cette conception favorise une approche dynamique de
la connaissance dans ses différents modes de conversion. Dans cette
perspective, le défi principal consiste au développement d'une
relation qui permet de transformer les connaissances de chaque organisation en
des connaissances pouvant être intégrées et
gérées au niveau inter-organisationnel de sorte qu'elles aient
comme conséquence la performance de l'opération
d'externalisation.
En rapport avec la performance économique, nous pouvons
dire que le partage des connaissances améliore la productivité,
rentabilité, la compétitivité et la qualité du
recrutement qui passe du statut classique à celui plus dynamique. Par
ailleurs, l'externalisation du recrutement est également un moyen pour
l'entreprise d'apprendre de nouvelles compétences sur le plan du
recrutement de ses prestataires.
PARAGRAPHE 2 :
LES LOGIQUES CONTEXTUELLES DE L'EXTERNALISATION DU RECRUTEMENT ET PERFORMANCE
ÉCONOMIQUE.
La perspective de contingence apporte une contribution
significative à la compréhension des décisions
stratégiques de toute entreprise. Elle montre qu'il ne peut être
fait abstraction du contexte organisationnel pour expliquer les règles
d'externalisation ou d'internalisation des différentes fonctions de
l'entreprise83(*).
Mintzberg (1982) affirme que : « Pour qu'une structure
soit efficace, il faut qu'il y ait cohérence à l'intérieur
de l'ensemble des paramètres de conception et des facteurs de
contingence »84(*). L'entreprise agit donc sous la contrainte. Les
adeptes des approches contingentes soutiennent que si le management
scientifique de Taylor a échoué, c'est précisément
parce qu'elle a ignoré l'influence que l'environnement peut avoir sur le
style de gestion et la structure organisationnelle. Ce préalable de
« one best way » d'organiser une entreprise dans
toutes les situations fait désormais place à l'idée selon
laquelle les changements de contexte affectent la structure de
l'organisation85(*). Parmi
les facteurs appelés facteurs contextuels ou de contingence qui agissent
sur la structure et les décisions stratégiques de l'entreprise,
les théoriciens mettent en avant la taille de l'entreprise, ainsi que le
secteur dans lequel elle opère.
A. Le secteur
d'activité des entreprises externalisatrices et la performance
économique
L'élaboration et la mise en oeuvre d'une
stratégie quelconque dépendent largement des
caractéristiques et des spécificités de l'environnement
externe dans lequel opère l'organisation. En effet, Desreumaux avance
qu'il est difficile d'interpréter les phénomènes de
l'externalisation sans un éclairage sur les spécificités
sectorielles. Chou et al86(*) indiquent que le contexte actuel ainsi que les
tendances technologiques futures du secteur d'activité de l'entreprise
doivent être pris en compte lors de la décision d'externalisation
du recrutement. C'est ainsi que le chef de département hygiène
sécurité environnement dira en ces termes :
« L'on ne peut externaliser une activité
sans tenir compte des secteurs d'activité de l'entreprise en
question.87(*) »
Le secteur d'activité est un élément
déterminant de la décision d'externaliser le recrutement, et il a
un lien avec la performance économique. En effet, la réduction
des coûts et l'accroissement de la performance étant les objectifs
les plus classiques de l'externalisation, on assiste avec la maturation
progressive du marché de la prestation de service, à une exigence
de plus en plus grandissante des entreprises externalisatrices. Elles
n'hésitent plus à demander à leur prestataire d'apporter
des compétences qui n'étaient pas disponibles en interne, voire
de transformer l'ensemble de l'activité externalisée. Guinness
par exemple a externalisé son activité informatique dans
l'objectif de la restructurer totalement. L'entreprise savait qu'elle
n'était pas capable de réaliser elle-même un tel changement
et le recours à un prestataire extérieur est apparu comme la
seule solution.
B. La taille des
entreprises externalisatrices et la performance économique
Les premiers travaux qui ont mis en évidence des
différences significatives entre les entreprises selon leur taille sont
ceux proposés par le groupe d'Aston88(*). Les principaux résultats de ces travaux
confortent l'idée selon laquelle « la taille de
l'organisation constitue un facteur prédictif majeur de sa
structuration »89(*). Pour ce qui est de la relation entre la taille et la
structure, de nombreux travaux confirment les résultats du groupe
d'Aston. Pour Blau90(*),
la taille est un des principaux facteurs de contingence, de contexte. Enfin,
selon Mintzberg, la taille est certainement le facteur de contingence le plus
unanimement reconnu quant à ses effets sur la structure d'une
organisation; plus une organisation est de grande taille, plus sa structure est
élaborée : plus les tâches y sont
spécialisées, plus ses unités sont
différenciées et plus sa composante administrative est
développée. » Ces différents auteurs montrent
que les caractéristiques organisationnelles des entreprises sont
significativement différentes selon la taille.
Le chef de bureau contrôle des pertes dira
alors :
« La taille a donc une influence sur la
performance économique de l'entreprise, car c'est en fonction du nombre
de personnel et de la densité des recrutements que l'on peut
décider de l'opportunité d'une opération d'externalisation
du recrutement91(*) ».
Tel le démontre le projet de modernisation et
d'extension de la SONARA.
Pour conclure, nous dirons qu'au sein des entreprises, l'heure
est à l'accroissement de la performance économique. Pour parvenir
à cet objectif, les stratégies sont nombreuses. Parmi elles,
l'externalisation du recrutement est aujourd'hui considérée comme
un facteur important de compétitivité, de flexibilité et
de meilleure réactivité pour répondre aux nouveaux
défis économiques (adaptabilité des offres,
l'automatisation des chaînes et sophistication croissante des produits).
Cette stratégie qui n'a cessé de croître depuis une dizaine
d'années concerne aussi bien les activités industrielles que les
activités tertiaires. Étant donné qu'il y a un lien entre
la performance économique et l'externalisation du recrutement, il
convient d'étudier cette relation dans le cadre d'une entreprise
parapublique, la SONARA en l'occurrence.
DEUXIÈME PARTIE : GESTION DU
RECRUTEMENT ET OPTIMISATION DE LA PERFORMANCE ÉCONOMIQUE À LA
SONARA
Si une organisation telle que la SONARA adhère au SMQ,
c'est qu'elle veut s'arrimer aux exigences modernes de management.
Certifiée ISO 9001v2000 depuis le 16 juillet 2008, la SONARA est
encore à ses premiers pas. Son système répond à
l'ensemble des exigences de norme ISO 9001v2000 à l'exception de la
Conception et du développement du produit92(*) qui est non applicable. Son
organisation fait écho au déploiement du modèle rationnel
de la décision. Son système de gestion est influencé par
le MQ qui préconise que les décisions soient prises selon les
procédures établies, par l'évaluation continue et dans la
collégialité. Cette partie a pour objectifs, d'une part, de
présenter l'organisation de la SONARA et son système de gestion
du recrutement; d'autre part, il s'agit d'examiner de façon
détaillée l'opérationnalisation de l'externalisation du
recrutement en usage à la SONARA dans le but d'évaluer leur
influence sur la performance économique.
CHAPITRE III : LA GESTION DU RECRUTEMENT À LA
SONARA
Les enquêtes effectuées à la SONARA
montrent que les pratiques RH comme l'externalisation du recrutement sont
largement influencées par le système de gestion. Ayant
adhéré à la norme ISO 9001 version 2000 et ensuite,
version 2008, la SONARA se veut une entreprise compétitive et en
avant-garde des avancées dans le domaine de la production des produits
pétroliers finis. L'externalisation du recrutement s'inscrit dans les
activités d'organisation et de planification des ressources humaines. Le
SMQ recoupe et oriente la manière d'organiser, de planifier de
coordonner, de diriger le processus de recrutement à la SONARA. Mais
avant d'y arriver, il nous importe au préalable de situer le cadre
structurel dans lequel nous avons effectué notre étude notamment
l'organisation structurelle de la SONARA.
SECTION 1 : SONARA :
MISSION ET ORGANISATION
Le terrain de notre étude sur l'externalisation du
recrutement est la SONARA. Cette entreprise parapublique a été
créée par décret présidentiel N° 73/135 du 24
mars 1973. Elle a été constituée le 07 décembre de
la même année et dotée par le gouvernement camerounais
d'une convention d'établissement le 11 janvier 1978. Elle est
inaugurée le 16 mai 1981. C'est donc une société
étatique qui date de la période après les
indépendances et notamment du boom pétrolier des
années 70. Le contexte d'antan impose aux gouvernants la
création d'une raffinerie capable de pouvoir le marché national
en produits pétroliers de première nécessité.
PARAGRAPHE 1 : GÉNÉRALITÉS ET
MISSION
La SONARA est un haut lieu de production de produits
pétroliers finis. À sa création, les pouvoirs publics lui
ont assigné une mission principale qui a évolué avec le
temps. La société possède un organigramme fonctionnel qui
s'adapte continuellement aux projets de restructuration et de
développement.
A.
Généralités
À sa création, la SONARA dispose d'un capital
de 400 millions de francs CFA; en novembre 1977, ce capital
est porté à 4 milliards; ensuite à 14 milliards en
janvier 1976 et à 17,8 milliards en janvier 1992. Le capital actuel est
de 23 milliards FCFA. Les variations du chiffre d'affaires de 2002 à
2006 sont présentées dans le tableau ci-après.
Tableau 1 : Variations du chiffre
d'affaires de la SO.NA.RA. de 2002 à 2006.
Année
|
Chiffre d'affaires en millions de FCFA
|
Vente au Cameroun
|
Vente à l'export
|
Total C.A
|
2002
|
262 586
|
83 012
|
345 598
|
2003
|
181 360
|
100 446
|
281 806
|
2004
|
193 000
|
148 000
|
341 000
|
2005
|
267 000
|
227 000
|
494 000
|
2006
|
279 781
|
255 817
|
535 598
|
Source : Archive SONARA.
L'évolution du chiffre d'affaires montre une
augmentation des exportations et une quasi-stabilité des ventes
nationales en valeur absolue.
Pour réaliser son chiffre d'affaires, la SONARA
s'appuie sur ses actionnaires composés d'une part de l'État du
Cameroun, et d'autre part des opérateurs pétroliers
étrangers.
· La République du Cameroun détient
80,29 % d'actions donc
SNH......................................................................................29,91 %
CSPH.......................................... ;;................................................20,81 %
SNI.......................................... ;;...................................................18,62 %
MINFI....................................................................................10,95 %
· Et les sociétés pétrolières
étrangères 19,71 % dont
TOTAL Outre
Mer........................................................................11,71 %
ELFAQUITAINE.............................................................................08 %
En sa qualité d'actionnaire dominant, l'État du
Cameroun influence le processus de décision stratégique. Les
orientations futures de la SONARA sont aussi l'expression d'une volonté
affichée par l'État de moderniser les entreprises qui lui
appartiennent. Cette appartenance à l'État explique aussi
l'option d'entreprise citoyenne que prend la SONARA.
La SONARA est gérée
par un Conseil d'Administration composé de 14 (quatorze) membres parmi
lesquels, le ministre de l'Energie et de l'Eau comme Président du
Conseil d'Administration; un représentant de la présidence de la
république; deux représentants de la SNH; un représentant
de la CNSPH; un représentant de la SNI; un représentant de la
multinationale TOTAL OUTRE-MER; un représentant du Ministère des
Finances; un de la multinationale ELF AQUITAINE, un fonctionnaire du
Ministère de l'Énergie et de l'Eau.
Les effectifs du personnel varient d'un statut
socioprofessionnel à l'autre.
Tableau 2 : Répartition des
effectifs du personnel selon le statut socioprofessionnel au
31/05/2014
ITEMS
|
CDI
|
CDD
|
TOTAL
|
FNE
|
TOTAL
|
CADRES
|
100
|
04
|
104
|
00
|
104
|
AM/T
|
414
|
34
|
448
|
00
|
448
|
O/E
|
199
|
00
|
199
|
03
|
201
|
TOTAL
|
713
|
38
|
751
|
03
|
753
|
Source : Archives SO.NA.RA.
B. La Mission de la SONARA
La SONARA a eu pour objectif d'exploiter une raffinerie de
pétrole brut pour satisfaire les besoins du marché camerounais en
produits pétroliers finis. La raffinerie de la SONARA est de type
« Topping reforming » c'est-à-dire simple. Elle
fabrique les produitscommerciauxsuivants :
v Le butane ou le gaz domestique
utilisé pour la cuisson dans les ménages. Ce gaz est inflammable
en présence de l'air et d'un combustible.
v L'essence utilisée par les
automobiles routières dotées d'un moteur à explosion.
v Le pétrole lampant : substance
liquide de couleur verte utilisée pour les réchauds et les lampes
domestiques pour l'éclairage.
v Le gazole : utilisé comme
carburant pour les véhicules diesel.
v Le jet de fuel : utilisé comme
le carburant d'avion. Le jet fuel est simplement le pétrole lampant
à la différence que celui-ci n'est pas coloré.
v Le fuel oil : on distingue le
fuel oil 1500 utilisé pour les groupes
électrogènes et le fuel oil 3500
utilisé dans les centrales thermiques de production
d'électricité telle qu'AES-Sonel.
v Le distillat : c'est un liquide qui
résulte de la condensation de la vapeur obtenue à la fin de la
distillation du pétrole.
La mission de la SONARA est donc claire : non pas
exploiter le pétrole brut du Cameroun, ce qui est du ressort de la SNH,
mais plutôt raffiner du pétrole brut en produits pétroliers
de base93(*).
Depuis l'augmentation de la raffinerie le 07 décembre
1976 jusqu'à nos jours, cet objectif a été atteint dans le
strict respect des spécifications et de la qualité du produit. En
2002, la raffinerie est passée d'une capacité de production de
1.600.000 tonnes par an à 2.100.000 tonnes. Celle-ci permet de
satisfaire aisément la demande nationale qui se chiffre à
1.000.000 de tonnes par an et le supplément permet à l'entreprise
de se positionner sur le marché de la CEMAC et les pays de l'Afrique de
l'Ouest depuis le Sénégal jusqu'à la Namibie. La mise en
service du nouveau port depuis octobre 1995 permet à la SONARA
d'exporter vers l'Europe, les États-Unis et l'Amérique du Sud.
Cette mission a évolué dans le temps.
Aujourd'hui il est davantage question de pourvoir le marché interne,
c'est-à-dire, le marché de la CEMAC. Cette exigence répond
non seulement aux valeurs de solidarité prônées entre les
pays membres de la sous-région d'Afrique centrale en vue d'une meilleure
intégration. Mais aussi, il est question d'être compétitif
dans un marché libéralisé.
La SONARA mène à bien sa mission dans un cadre
organisationnel déterminé. Cette organisation met en
lumière le processus organisationnel de la prise des
décisions.
PARAGRAPHE 2 : DE L'ORGANISATION DE LA SONARA
La SONARA est gérée par un conseil
d'administration composé de 11 membres. Le conseil d'administration
nomme le DG et celui-ci est assisté par le DG adjoint. Après la
restructuration du 30 août 201394(*), le directeur général a sous sa
responsabilité neuf directions. Chacune d'entre elles a sa mission
particulière. Ces directions peuvent être regroupées selon
les domaines d'activités stratégiques de Porter. D'après
la répartition de Porter, nous pouvons distinguer les activités
« coeur de métier » des activités de support
logistique. La première catégorie fait référence
aux directions techniques opérationnelles notamment La D.E., la DCT, la
DQHSEI et la DM; la deuxième catégorie se réfère
aux directions administratives notamment la DG, la DAG, la DRPCT, la DC, la DFC
et la DARH.
A. Les directions
techniquesopérationnelles
Les directions techniques ont ceci de particulier qu'elles se
spécialisent dans un portefeuille d'activité précis, dont
elles sont généralement les seuls maîtres. Ces
activités sont marquées par une technicité
particulière. On y range les activités de productions, de
commercialisation, d'entretien ou de contrôle, etc.
a) La direction exploitation
La direction d'exploitation est une appellation nouvelle.
Elle résulte de l'ancienne direction production. Avec la
réorganisation en cours, on a préféré le nom de
« direction d'exploitation ». La direction d'exploitation
s'occupe principalement du raffinage du pétrole brut en produits
pétroliers pour le marché national en priorité, les
excédents étant destinés pour le marché
d'exportation. Cette direction assure aussi le choix du brut en tenant compte
de la capacité des unités, mais aussi de leur état
physique. Elle est composée de deux départements : le
département d'exploitation et le département mouvement et
logistique. Le département d'exploitation s'occupe des
procédés et méthodes de production, du contrôle du
matériel, du produit et de la qualité. Le département
mouvement et logistique est au centre de l'activité d'exploitation parce
qu'il est composé d'opérateurs qui actionnent les machines pour
obtenir le produit fini.
La DE est composée du service d'exploitation, du
service méthodes d'exploitation, du service mouvements et
expéditions terrestres, mouvements et expéditions maritimes qui
l'aident à remplir ses missions.
b) La direction de la maintenance
La direction de la maintenance a pour mission d'assurer la
disponibilité et la fiabilité des installations de la SONARA pour
une politique de maintenance appropriée. Elle est constituée de
trois entités opérationnelles : la maintenance court terme
qui comprend l'électricité, la mécanique
l'instrumentation/électronique; la maintenance à moyen et
à long terme (chaudronnerie/arrêts/Stockage, études et
travaux neufs); les approvisionnements (achats, marché, magasins). Bref,
l'ensemble de ses activités concoure à maintenir les
installations en bon état 24/24 en réduisant les coûts de
la maintenance par les méthodes préventives. Cette direction
comprend trois départements : le département de
l'approvisionnement, de la maintenance à court terme, celui de la
maintenance à moyen et long terme.
c) La direction
contrôle technique
La direction du contrôle technique a pour missions de
veiller à l'application des normes de fonctionnement des unités
et veiller à l'optimisation du contrôle du pétrole brut et
des produits raffinés. Elle comprend deux départements : le
département des procédés de programmation-Ordonnancement,
et celui du contrôle Qualité et performance.
d) La direction de la qualité, de
l'hygiène, de la sécurité de l'environnement et de
l'inspection
La direction de la qualité, de l'hygiène, de la
sécurité, de l'environnement et de l'inspection assure la
sécurité des hommes, des installations, et de l'environnement
ainsi que la sureté d'exploitation. Elle est composée de trois
départements essentiels : le département de
l'hygiène, Sécurité et Environnement, le
Département de la Qualité et SIES et le département de
l'inspection. Ses services essentiels sont le service SIES et le service
Qualité. Le service SIES a pour mission principale de préserver
la santé et la sécurité des personnes, les atteintes
à l'environnement, aux produits et aux outils de production.
Le service Qualité a pour mission de garantir
l'assurance de la qualité du produit et des services; accroître la
satisfaction des clients; maîtriser la qualité de gestion des
compétences; assurer l'amélioration des processus de
système de qualité; participer dans le cadre des missions d'audit
qualité au contrôle et analyse des aspects relatifs à
l'activité. Assurer le suivi des actions correctives/préventives
issues des audits. La sécurité est un maillon essentiel de ce
service. Elle s'impose à tous. Tout nouvel employé stagiaire ou
pas doit absolument suivre une formation sur la sécurité. Elle
consiste notamment à édifier la nouvelle recrue sur les risques
et dangers courus par le personnel de la SONARA.
À côté de toutes ces directions, la DARH
joue son rôle d'appui aux activités principales de la SONARA
à travers une politique sociale qui met l'homme au centre de toute
préoccupation, au centre de la performance, au centre de la SONARA.
B. Les directions administratives
Les directions administratives se distinguent
généralement des directions techniques opérationnelles par
leur politique transversale. La direction générale est le
principal centre décisionnel. À ce titre, elle décide des
politiques et des stratégies à mettre en oeuvre pour que la
SONARA réalise son objet social.À ses côtés on note
la DAG, la DRPCT, la DC, la DFC et la DARH.
a) La direction générale
La direction générale est la direction la plus
importante en terme non seulement de services, mais aussi de personnel. Ainsi,
elle est constituée du département commercial, du
département de la défense, du département d'études
et des projets, du service voyage, du service informatique, du
département des relations publiques, des Télécoms, du
secrétariat. Ces différents services et départements ont
à leur tête un chef et d'autres ramifications. Du fait de leur
attachement direct à la direction générale, ils sont sous
la supervision directe du directeur général, lequel a voulu que
les choses soient ainsi pour rester proches de ces services.
Tableau 3 : DIRECTION
GÉNÉRALE
|
Départementsrattachés
|
Composition
|
Missions
|
Contrôle de gestion et audit interne
|
-Service du contrôle de gestion
-Service de l'audit interne
|
-assure la veille stratégique et édite les
supports de pilotage de la gestion
-procède au contrôle de gestion sur les plans
organisationnel, opérationnel, financier, comptable et technique.
-procède aux audits internes
-s'inspire des rapports des auditeurs externes pour en assurer
l'application
|
Systèmes d'informations
|
-Service informatique
-Service des télécommunications
-Service des études et du développement
|
-veille à la promotion et au développement des
TIC
-définit la politique de développement
informatique et de la télécommunication
-conçoit et met en oeuvre le schéma directeur
informatique
-assure la mise en place et la gestion du site WEB
|
Services rattachés
|
-Service du courrier, des archives et de la documentation
-Le secrétaire du conseil d'administration
-Le secrétaire particulier
- Le bureau des voyages
|
-gère la ventilation verticale et horizontale du
courrier
-veille à l'élaboration et à la mise en
oeuvre de la politique d'organisation des archives
-assure l'expédition du courrier en interne et en
externe
-prépare le dossier des réunions statutaires et
autres actes s'y rapportant,
-suit l'organisation des cérémonies et
réceptions impliquant les instances statutaires....
|
Source : Exploitation de l'organigramme de la
SONARA, Limbé, 2014.
b) La direction financière et
comptable
La direction financière et comptable remplit ses
missions traditionnelles de gardien de la trésorerie et de toutes les
opérations financières parmi lesquels le règlement des
fournisseurs et de toute autre prestation. À ce titre, elle se charge de
la gestion financière et comptable de la SONARA.
Précisément la définition et la mise en oeuvre de la
politique financière et comptable pour assurer et garantir les
équilibres financiers dans le respect des règles
financières et comptables en vigueur. Elle est constituée de
trois principaux départements qui lui permettent de mettre en
exécution la politique financière. Il s'agit en premier lieu du
département financier qui se charge de la gestion budgétaire, de
l'audit financier et du département comptable qui se charge
d'établir la balance, le bilan de la SONARA et du département
juridique qui intervient dans les contentieux qui opposent la SONARA avec ses
tiers.
Cette direction fonctionne de manière étroite
avec le service commercial et la direction de l'administration et des RH ainsi
que la direction d'entretien.
c) La Direction des
affaires générales
Elle est chargée de la politique d'approvisionnement en
matériel et équipement ainsi que de la vie associative de
l'entreprise. À ce titre, elle gère le patrimoine immobilier,
supervise les opérations périodiques d'inventaires des
matériels et des fournitures, organise la vulgarisation des
activités sportives et de la vie associative. Cette direction dispose de
deux services : un service des moyens généraux et un service
des sports et loisirs.
d) La Direction des
relations publiques, de la communication et de la traduction
Elle est chargée de la promotion de l'image de marque
de l'entreprise, de la communication et de la traduction. Elle comprend trois
départements : un département des relations publiques, celui
de la communication et un département de la traduction et de
l'interprétariat.
e) La Direction
commerciale
Elle est chargée de définir et de mettre en
oeuvre la politique commerciale de la raffinerie. À ce titre, elle
planifie et organise l'approvisionnement de la raffinerie en pétrole
brut et la commercialisation des produits raffinés, assure la
programmation de l'approvisionnement du marché intérieur en
produits raffinés, organise la vente à l'exportation des produits
raffinés dans les meilleures conditions économiques. Enfin, elle
élabore et met à jour le manuel de procédure commerciale.
Elle dispose de deux départements : un
département de la gestion des stocks de pétrole brut et des
produits pétroliers, un département de la commercialisation des
produits pétroliers.
f) La Direction de l'Administration et des Ressources
Humaines
La direction de l'administration et des ressources humaines
est l'entité qui se charge de la mise en oeuvre de la politique
d'emploi, la politique de rémunération, la politique de
formation, la politique de sécurité et d'amélioration des
conditions de travail ainsi que de la politique d'information et de
communication du personnel de la SONARA.
Dans cette perspective, elle est structurée en
départements, ces départements sont ensuite subdivisés en
services chargés du déploiement de la stratégie
d'administration et des ressources humaines définies par le sommet
stratégique. Ce qui fait de la DARH une direction aux missions multiples
avec pour mission principale, de mettre à la disposition de la SONARA
les compétences nécessaires à son bon fonctionnement.
Suivant l'organigramme actuel, la DARH se divise en 3
départements : 1) le département de l'administration des
ressources humaines; 2) le département des services
généraux; 3) le département médico-social.
· Les départements des services
généraux
Cette entité assure les services tels que le transport
du personnel, les travaux techniques dans les cités SONARA, les travaux
de contrôle et de préparation du raffinage.
Le transport du personnel de la SONARA de lieux d'habitation
vers le siège et vis-versa a été prévu pour les
non-cadres. À cet effet, la SONARA dispose d'un ensemble de bus qui
assurent le transport des employés et des agents de maîtrise tout
au long de la journée de travail. Au total, la SONARA possède un
parking d'environ 6 bus et un groupe de chauffeurs. Le transport commence le
matin à partir de 6 h 30 et se poursuit chaque heure durant la
journée selon les horaires mentionnés plus haut.
Les travaux techniques des cités SONARA regroupent
l'électrification et l'entretien technique des cités. Dans cette
perspective, la société dispose d'un électricien pour les
pannes dans les cités et d'un agent technique pour les autres types de
problèmes.
La préparation des travaux de la raffinerie consiste
surtout à vérifier que l'électricité fonctionne et
de s'assurer de la préparation quotidienne des séances de
production de la direction de la production.
À côté de ces activités, le
département des services généraux s'occupe du suivi des
équipements, du standard et de la réception.
· Le département
médico-social
Le département médico-social a pour mission de
prévenir le personnel de la SONARA contre les risques de santé
liés à l'environnement et aux conditions de travail d'une part,
et de la prise en charge les problèmes généraux de
santé du personnel de la SONARA et de leur famille d'autre part. Il
comprend un service chargé des affaires sociales, un service de
médecine du travail et un secrétariat. Le responsable des
affaires sociales s'occupe des problèmes psychosociaux qui peuvent
être engendrés dans le lieu de travail et des problèmes
familiaux susceptibles d'affecter le rendement des travailleurs. Son rôle
est plus préventif.
· Le département de l'administration et
des ressources humaines
Ce département est composé du service de la
paie, du service de la formation et du service de gestion prévisionnelle
du personnel. Les trois services sont au coeur de la gestion du personnel. Ils
fonctionnent en collaboration. Le service de la gestion prévisionnelle
du personnel est à la porte d'entrée du personnel. Il s'occupe
d'une part, du recrutement et des carrières et d'autre part de
l'organisation et de la gestion des compétences. Sa mission est donc de
fournir à la SONARA un personnel de qualité et d'adapter son
organigramme avec l'évolution continue de la société. Pour
mener à bien cette mission, il a été mis sur pied une
procédure de gestion des carrières, une procédure
d'accueil dans la structure, une procédure d'accueil au poste et un
questionnaire d'évaluation des procédures et une procédure
de recrutement qui va de l'identification de besoin en personnel (la phase
préliminaire) à la confirmation de l'embauché (la phase
terminale). C'est cette dernière procédure que nous allons
décrire.
SECTION 2 : LE
PROCESSUS DE RECRUTEMENT A LA SONARA : DE LA PHASE PRÉLIMINAIRE
À LA PHASE TERMINALE
Les entreprises et leurs directions des ressources humaines
ont subi de profondes mutations, les exigences des dirigeants ainsi
exprimées et les nouvelles attentes des acteurs du marché de
l'emploi ont provoqué des incidences importantes sur la fonction RH
elle-même. Cette influence des ressources humaines prend de nos jours une
amplitude telle qu'elle oblige les dirigeants d'entreprises à prendre de
nouvelles mesures en ce qui concerne la gestion des ressources humaines et plus
particulièrement au niveau du recrutement. Ce dernier est au coeur des
préoccupations des entreprises en raison notamment de la
démographie et de la raréfaction de certains profils de
spécialistes ou d'experts. De ce fait, l'évocation de la
marginalisation et des échecs inhérents au recrutement nous
rappelle non seulement les difficultés liées à cette
procédure, mais aussi nous renvoie aux préoccupations
premières de l'entreprise : « vivre et être
performante dans un univers fortement concurrentiel ». La question
fondamentale qu'on doit se poser alors c'est comment procède-t-on au
recrutement à la SONARA face à toutes ses nouvelles contraintes
de l'environnement? Pour y répondre, nous présenterons le
processus du recrutement (ANNEXE 1) à la SONARA en partant de la phase
préliminaire à la phase terminale.
PARAGRAPHE 1 : LA
PHASE PRÉLIMINAIRE : DE L'IDENTIFICATION DE BESOIN EN PERSONNEL AUX
TESTS/ENTRETIENS.
Le recrutement à la SONARA comporte plusieurs
étapes qui sont préalables notamment l'identification de besoin
en personnel, la demande d'embauche, la recherche des candidats et les tests et
entretiens. Nous les étudierons en groupe de deux pour mieux saisir leur
contenu.
A. De l'identification de
besoin en personnel aux tests/entretiens
a) L'identification de
besoin en personnel et demande d'embauche
1. L'identification de
besoin en personnel
Le cadre GC identifie le besoin de personnel dans les
circonstances suivantes :
· Besoins exprimés par les directions lors des
réunions GPP/Directions
· Événements imprévisibles tels que
(décès, démissions, licenciement, longue maladie)
· Défaillance temporaire du personnel organique
(congés, formations, etc.)
· Surcroit de travail sortant du cadre normal de
fonctionnement dans les directions.
Le cadre GC/GPP établit le plan de recrutement pour
trois ans et fait validé par le DG.
2. Demande
d'embauche
La direction demanderesse remplit, vise la demande de
recrutement (FI-A-025) ou demande du personnel temporaire (FI-A-026), et la
transmet à DARH en y joignant la fiche et le profil de poste
(FI-A-242).
Le cadre GPP/GC analyse la demande et transmet ses
propositions pour approbation. Le DARH approuve la décision et le cadre
GC lance la recherche de candidature.
B. La recherche des
candidats et tests/entretiens
a) Recherche de
candidatures
La recherche des candidatures est à la fois interne et
externe.
1. Recherche de
candidatures internes
Par note, le cadre GPP/GC porte à la connaissance des
directions la vacance du poste et y définit :
· Le profil du candidat recherché
· Le profil de poste
Le DARH vise la note et la fait transmettre par son
secrétariat à toutes les directions. Le cadre GPP/GC propose des
candidatures suite aux souhaits exprimés par les agents sur leur fiche
d'entretien annuel et les entretiens avec le GPP.
2. Recherche de
candidatures externes
Lorsqu'il n'y a pas de candidatures internes, l'agent
administratif GPP recherche dans le fichier de candidatures suivantes :
· Candidat potentiel parmi les anciens CDD ou FNE
· Plusieurs candidats dans la base de données GPP
correspondent au profil.
Lorsqu'il n'y a aucun candidat qui correspond au profil, le
cadre GPP/GC contacte :
· Les organismes professionnels de recrutement en leur
communiquant la fiche contenant le profil correspondant au poste à
pourvoir (FI-A-016)
· Les grandes écoles ou
· publie par annonce l'offre du poste à pourvoir
par voie de presse.
Le cadre GPP/GC émet la demande de service pour
l'établissement du bon de commande par le service achat. Il s'assure
ensuite non seulement que le bon de commande est établi, signé et
transmis à l'organisme évaluateur; mais aussi reste en liaison
avec l'organisme pendant que dure l'opération. Enfin, il vise le bon
bleu pour permettre le paiement de la facture.
b)
Tests/entretiens
À ce niveau les épreuves sont aussi internes et
externes.
1. Épreuves
internes
· Le cadre GPP/GC fixe une date pour les tests et les
interviews en accord avec la direction demanderesse
· L'agent administratif rédige les lettres de
convocation, et confirme la convocation par téléphone, E-mail aux
candidats pour les tests et interviews
· L'agent administratif informe le coordonnateur
défense et Intrusion de la liste définitive des candidats
externes retenus pour les tests à la SONARA.
· L'agent administratif GPP accueille chaque candidat qui
se présente avec une convocation et lui fait remplir la fiche de
renseignement FI-A-027, et les conduit en salle.
· Le cadre GPP/GC organise et supervise les
différentes phases de l'opération :
o Surveillance des épreuves en salle
o Collection des épreuves
o Anonymat des épreuves et les remet à la
direction demanderesse pour correction.
Le cadre GPP/GC prépare le tableau de synthèse
des résultats du test et décode les copies. En accord avec la
direction demanderesse, le cadre GPP/GC fait convoquer par l'agent
administratif les candidats ayant une note acceptable pour les entretiens
d'embauche.
Le jury composé d'un ou de plusieurs
représentants de la direction demanderesse, d'un représentant du
service du personnel, du cadre GPP/GC et éventuellement du DARH propose
les candidats à retenir au DARH qui transmet pour décision finale
à la Direction générale.
En cas des tests intermédiaires où le candidat
doit passer des tests d'évaluation ou psychotechnique, le cadre GPP/GC
convoque une réunion de synthèse avec la direction
concernée pour choisir ceux des candidats jugés capables de
continuer le test.
2. Épreuves
externes
Suivant la complexité et l'importance du poste, le
cadre GPP/GC peut faire appel à un organisme d'évaluation de
niveau pour des tests psychotechniques. C'est ici qu'on parle d'externalisation
de la présélection des candidatures.
· Le cadre GPP/GC contacte par lettre l'organisme retenu,
en y joignant :
o La fiche de poste à pourvoir ou la fiche de
recrutement,
o Le CV du fichier SONARA des candidatures
spontanées.
· L'organisme d'évaluation rédige un
rapport détaillé sur chaque candidat et adresse le rapport
à la DARH/GPP
Il est à noter ici qu'en fonction de la
complexité et de l'importance du poste l'entreprise recourt à
l'externalisation qui est faite par des organismes professionnels de
recrutement (FNE, ADRH APAVE). Après cette étape, nous entrons
dans la phase terminale.
PARAGRAPHE 2 : LA
PHASE TERMINALE : DU CHOIX DES CANDIDATS À PROPOSER À LA
DIRECTION GÉNÉRALE À LA CONFIRMATION DE
L'EMBAUCHÉ
La phase terminale du recrutement à la SONARA comporte
aussi plusieurs étapes qui sont entre autres le choix du/des candidats
à proposer au DG et décision du DG, la convocation et accueil des
candidats, la signature du contrat de travail et la confirmation de
l'embauché. Nous les étudierons en groupe de deux pour mieux en
appréhender le processus dans les détails.
A. Choix du/des candidats
à proposer au Directeur général/décision du DG et
convocation/accueil des candidats
a) Choix du/des candidats
à proposer au Directeur général/décision du
DG
Au vu des résultats des tests pratique (celui
effectué à la SONARA et celui de l'organisme extérieur),
ainsi que les entretiens de sélection, le cadre GPP/GC et la direction
demanderesse tiennent une réunion de synthèse où il fait
signer une fiche de synthèse.
Le cadre GPP/GC remplit la fiche « synthèse
recrutement » (FI-A-029). Le jury donne son avis avec des
propositions sur chaque candidat et vise la fiche.
Le cadre GPP/GC transmet la fiche « synthèse
recrutement » après l'avoir remplie en y joignant pour
approbation :
· Les justificatifs de ce recrutement (demande de
recrutement signé, organigramme, plan de recrutement)
· La fiche individuelle de chaque candidat,
· Le dossier de chaque candidat,
· Le rapport d'évaluation ou des tests
psychotechniques, le cas échéant, si GPP a fait appel à un
organisme extérieur.
Le cadre GPP/GC rédige la note de transmission et le
DARH transmet les dossiers à la DG pour décision finale.
Si la réponse de la DG est négative, alors la
GPP procède à la reprise de la recherche des candidatures.
Si la réponse de la DG est positive, le cadre GPP/GC
transmet le dossier au service du personnel pour la visite médicale et
la signature du contrat.
b) Convocation et accueil
des candidats
L'agent administration du personnel :
· Reçoit les candidats et fait remplir la demande
de visite d'embauche;
· Guide le candidat au centre médico-social;
· Communique au candidat les conditions d'embauche;
· Fait remplir par l'intéressé une fiche de
renseignement;
· Rédige le contrat suivant les termes de la fiche
de recrutement;
· Fixe un rendez-vous au candidat pour la signature du
contrat;
· Réclame du candidat les documents
nécessaires à l'ouverture de son dossier physique;
· Fait signer le contrat aux deux parties (l'employeur et
l'employé);
· Remet un original du contrat à
l'intéressé;
· Ouvre le dossier physique du nouvel embauché et
classe le deuxième original dans le dossier de l'intéressé
suivant la procédure PARAF009 dossier individuel95(*).
· Dirige le candidat vers la GPP pour le programme
d'immersion « Accueil nouvel embauché ».
B. Confirmation de
l'embauché
Le cadre GPP/GC déclenche la confirmation avant la fin
de la période d'essai définie statutairement
ci-après :
Tableau 4 : Statut de la
période d'essai à la SONARA
CATÉGORIE
|
PÉRIODE D'ESSAI
|
1er à
2ème
|
15 jours
|
3ème à
4ème
|
1 mois
|
5ème à
6ème
|
2 mois
|
7ème à
9ème
|
3 mois
|
10ème à
12ème
|
4 mois
|
Source : Exploitation de la procédure de
recrutement du personnel, P.10, SONARA, Limbé, 2014.
Le cadre GPP établit la fiche d'évaluation de la
période d'essai et envoie à la direction concernée. Cette
dernière remplit la fiche et retourne à la GPP.
Le cadre GPP/GC :
· Fait valider la fiche par tous les concernés,
· Etablit la fiche de liaison,
· Après signature, l'envoie au SAP
L'agent administratif du personnel rédige la lettre de
renouvellement de la période d'essai;
· Au cas où elle est non concluante et recommence
la procédure.
· Rédige la lettre de confirmation au cas
où l'essai est concluant.
CHAPITRE IV : PRÉSENTATION DES RESULTATS SUR
LA CONTRIBUTION DE L'EXTERNALISATION DU RECRUTEMENT À L'OPTIMISATION DE
LA PERFORMANCE ÉCONOMIQUE À LA SONARA.
L'externalisation du recrutement vise à optimiser la
performance. La performance se donne à lire dans le cadre de la GRH sous
l'angle économique. Ce chapitre présente les résultats de
la recherche en deux étapes. Dans la première section, nous
présentons non seulement les techniques de collecte de données et
d'échantillonnage, mais aussi nous examinons les facteurs
déterminants l'externalisation du recrutement auprès des
organismes externes. Dans la seconde section, il est question pour nous de
faire une analyse et une interprétation des informations recueillies sur
le terrain qui nous permettra d'apprécier la réalité
managériale en ce qui concerne la contribution de l'externalisation du
recrutement sur l'amélioration de la performance économique
à la SONARA.
SECTION 1 : PRÉSENTATION DES TECHNIQUES (DE
COLLECTE DE DONNEES ET D'ECHANTILLONNAGE) ET EXAMEN DES FACTEURS
DÉTERMINANTS L'EXTERNALISATION DU RECRUTEMENT AUPRÈS D'ORGANISMES
EXTERNES
Une analyse détaillée de notre enquête
nous permet de nous interroger sur les facteurs déterminants
l'externalisation de la présélection des candidatures
auprès du FNE et ADRH APAVE. Mais avant d'y arriver, nous allons
présenter de façon détaillée les techniques de
collecte de données et d'échantillonnage.
PARAGRAPHE 1 : PRÉSENTATION
DÉTAILLÉE DES TECHNIQUES DE COLLECTE DE DONNÉES ET
D'ÉCHANTILLONNAGE.
L'approche qualitative est celle que nous avons retenue pour
notre analyse.Notre étude se veut une analyse qualitative de la
contribution de l'externalisation du recrutement à l'optimisation de la
performance économique à la SONARA. Nous nous
intéresserons davantage à l'impact de l'externalisation du
recrutement sur l'amélioration de la qualité du personnel d'une
part et l'enrichissement de la compétitivité par le biais de la
réduction des coûts que cette stratégie entraine d'autre
part. Il ne s'agit pas de rechercher les régularités, les
quantités ou les proportionnalités, d'où l'exclusion a
priori des outils tels que le questionnaire. Cette recherche a
été orientée vers un recueil et une analyse de
données qualitatives.
A. Présentation des
données
Un questionnaire d'entretien attribué à 22
personnes (dont 20 membres du personnel de la SONARA, 01 membre du FNE et 01
membre d'ADRH APAVE) a été soumis pour participer à
l'enquête, et 19 ont répondu et retourné le questionnaire.
Ce qui représente un taux de réponse de 86.36%. Durant la phase
préliminaire de l'étude, une série d'entrevues a aussi
été menées afin de vérifier la validité et
la pertinence des questions abordées dans le questionnaire d'entretien.
Les données recueillies ont été
utilisées pour mesurer l'impact de l'externalisation du recrutement sur
la performance économique de la SONARA. Ce questionnaire d'entretien
comprend quatre (03) parties : les caractéristiques d'ordre
général des répondants, le rapport entre l'externalisation
du recrutement et l'objectivation du processus de recrutement à la
SONARA, et la relation entre l'externalisation du recrutement et
compétitivité par le biais de la réduction des
coûts.
La première partie regroupe les caractéristiques
d'ordre général dans le but d'identifier les principales
caractéristiques du panel telle la fonction, la direction, le service,
la source de recrutement et la catégorie socioprofessionnelle.
La deuxième et troisième partie du questionnaire
vise à mesurer l'influence de l'externalisation de la
présélection des candidatures auprès d'organismes externes
sur l'optimisation de la performance économique à la SONARA.
Les trois autres n'ayant pas accepté de participer
à l'enquête ont justifié leur refus en invoquant le manque
de temps pour remplir le questionnaire donc leur indisponibilité.
B. Présentation de
l'échantillonnage
Le propre des sociologues est, en principe d'étudier
les ensembles sociaux comme des totalités différentes de la somme
de leurs parties. Pour connaitre le mode de fonctionnement d'une entreprise, il
faudra le plus souvent interroger ceux qui en font partie même si l'objet
d'étude est constitué par l'entreprise elle-même et non par
son personnel. Ceci dit, nous nous sommes intéressés à
trois (03) catégories sur un échantillon de 20 personnes de la
SONARA : les cadres, les agents de maîtrise et un employé. Le
tableau ci-dessous représente l'échantillon des personnes
enquêtées pour notre analyse.
Tableau :Échantillon des
personnes enquêtées selon le statut socioprofessionnel
ITEMS
|
NOMBRE
|
POURCENTAGE
|
CADRES
|
10
|
50%
|
AM/T
|
9
|
45%
|
O/E
|
01
|
5%
|
TOTAL
|
20
|
100%
|
Source : Auteur
Cependant, avant d'arriver à l'analyse des
données, voyons ce qu'il en est des facteurs déterminants
l'externalisation du recrutement auprès d'organismes externes comme le
FNE ou ADRH APAVE.
PARAGRAPHE 2 :
FACTEURS DÉTERMINANTS L'EXTERNALISATION DU RECRUTEMENT AUPRÈS DU
FNE ET ADRH APAVE.
La SONARA dans le but d'avoir un personnel de qualité
lui permettant de répondre sur un plan qualitatif de ses produits et
service, aux multiples demandes de ses partenaires a opté pour
l'externalisation de la présélection des candidatures au
recrutement auprès du FNE et ADRH APAVE. La question qui se pose
dès lors est celle de savoir les facteurs déterminants de cette
décision stratégique? Une analyse de notre enquête nous
permettra de savoir que les raisons données par le panel sont
inhérentes aux blocages culturels, la recherche d'une expertise accrue
dans le domaine dû au manque de compétence en interne et à
la politique de réduction du chômage de l'État camerounais
pour le cas du FNE.
A. La SONARA face aux
blocages culturels lors de la décision de recrutement.
Un exemple remarquable de l'influence de la culture sur la
prise de décision porte sur la décision de recrutement. Le
recrutement est une activité stratégique qui permet d'ouvrir la
porte de l'entreprise à un travailleur. Au-delà des aspects
purement formels et procéduraux, il existe des pratiques qui biaisent le
choix du travailleur recruté : il est ainsi des lettres de
recommandation de quelques hautes personnalités, de la transmission de
l'information du besoin en recrutement et de l'arbitraire des responsables du
recrutement. Ainsi, à la question de savoir qu'est-ce qui peut entraver
l'objectivité d'un recrutement, le chef de département
Hygiène Sécurité environnement affirme :
« Cela dépend, mais le plus souvent comme
on le voit dans toute l'Afrique, les facteurs d'influence pendant le
recrutement sont nos relations familiales, proches et amis et même
parfois les hauts responsables appelés sponsors qui envoient des
recommandations96(*) ».
En effet, lors des demandes d'emploi, nous avons
remarqué que la feuille Access sur laquelle nous remplissions les
demandes d'emploi portait le menu tout particulier de « sponsor ». Le
« sponsor » est la personnalité qui recommande le candidat, il
faut absolument mentionner son nom car, elle pourrait contacter le DG et
celui-ci à son tour, intimerait l'ordre de lui faire parvenir le dossier
en question. Plusieurs recrutements de cette catégorie ont lieu à
la SONARA. Cet élément de « sponsor » est une zone
d'incertitude qui échappe à la procédure de recrutement
qui se veut objective. Ces passerelles d'indétermination sont à
l'origine des mauvais recrutements. L'autre procédé capable de
nuire à la décision de recrutement réside dans la
transmission de l'information. L'adage très connu selon lequel « le
pouvoir appartient à celui qui contrôle et détient
l'information » se vérifie à suffisance. Le besoin de
recrutement peut être caché à une personne dont le
potentiel correspond au besoin exprimé. Dans ces conditions,
préparer le recrutement jusqu'à engager une personne à qui
on est fraternellement lié, amicalement proche alors que la bonne
personne est là à côté de nous, orchestre des
coûts en temps et en argent à l'organisation. Voilà
pourquoi un enquêté a déclaré :
« Je suis pour l'externalisation de la
présélection des candidatures parce qu'au moins à cette
occasion les organismes prestataires externes passent l'information sur le
recrutement dans tous les services, car ce n'est pas souvent le cas97(*) ».
Ces zones d'indétermination présupposent des
coûts cachés qu'il faudrait corriger; voilà pourquoi dans
une perspective de management de la qualité, la SONARA a choisi
d'externaliser son recrutement auprès des structures comme le FNE et
ADRH APAVE.
B. La recherche d'une
expertise accrue
L'une des raisons parmi tant d'autres pour lesquelles la
SONARA a décidé d'externaliser la présélection de
ses candidatures au FNE et à ADRH APAVE est d'abord et surtout la
recherche d'une expertise accrue du fait du manque de compétence en
interne et de la complexité de certains postes d'encadrement. En effet,
la compétence est, depuis peu, une notion qui s'impose dans les discours
sociaux comme dans les discours savants sur la compétitivité des
entreprises. C'est aussi le cas à la SONARA qui recherche des cabinets
experts, c'est-à-dire qui disposent d'un ensemble de savoir-faire
techniques et managériaux et des dimensions personnelles
nécessaires à la conduite des activités de recrutement. Au
sujet des aspects positifs de l'externalisation du recrutement, un chef de
service nous a confié :
« Le travail est fait par les experts, ils ne sont
pas sous pression (problème d'objectivité et de
neutralité), car ni les agents SONARA ni l'extérieur ne sont au
courant des tests; ainsi ils mettent la SONARA à l'abri des critiques de
l'opinion générale sur le recrutement notamment du genre :
« pour être recruté à la SONARA, il faut entrer
dans les sectes98(*)
» ».
L'externalisation du recrutement à la SONARA est un
investissement dans la durée. C'est pourquoi la SONARA choisit les
prestataires comme le FNE et ADRH APAVE parce que ces derniers connaissent ce
qu'ils doivent faire et disposent de l'expertise et des garantis requis pour
promouvoir la transparence et l'image de l'entreprise face aux
différentes critiques de l'opinion publique dont elle fait face.
C. La politique de
réduction du chômage de l'État camerounais
Le chômage résulte d'un
déséquilibre sur le marché du travail traduisant une offre
excédant la demande de main-d'oeuvre. Étant donné la
croissance toujours pressante de la démographie camerounaise et son
impact direct sur le volume de la population active, un grand nombre de
ménages ne parvient pas à valoriser la totalité de leur
force de travail pour bénéficier d'un revenu leur permettant de
se mettre à l'abri de la pauvreté. Au sens du BIT (Bureau
international du Travail), est chômeur toute personne n'ayant pas
exercé une activité économique ne serait-ce qu'une heure
durant les quatre dernières semaines.
Le chômage et le sous-emploi sont deux
phénomènes qui entretiennent grandement la pauvreté au
Cameroun notamment chez les jeunes. Phénomènes liés
à la crise économique et ses corollaires telle la
réduction du train de vie de l'État. Cependant l'État a
amorcé en collaboration avec les bailleurs de fonds et des organismes de
coopération des stratégies de réduction de la
pauvreté avec un point particulier sur le secteur relatif à
l'emploi pour une insertion facile des jeunes dans les milieux
professionnels.
L'État a créé le Fonds National de
l'Emploi (F.N.E) au début des années 1990 ayant pour mission
principale la promotion de l'emploi sur toute l'étendue du territoire
national, pour lutter contre le chômage de plus en plus important. Pour
remplir cette mission, le FNE a développé une stratégie
basée sur 4 axes principaux : l'intermédiation, la formation
professionnelle, la création d'entreprises et l'information sur le
marché de l'emploi. Dans sa stratégie de lutte contre le
chômage, le FNE travaille avec les entreprises. C'est dans ce cadre
qu'elle aide la SONARA pour ses besoins en recrutement lorsqu'elle ne peut le
faire en interne. Ainsi, le FNE comme le pense un responsable du FNE99(*) :
« Met en place des outils d'objectivation du
recrutement, des formations professionnelles dans le but de fournir aux
entreprises un service de qualité ».
Tableau 6 : Réaction des
employés sur la question des motivations intrinsèques à la
décision d'externalisation auprès du FNE et ADRH APAVE selon le
statut socioprofessionnel (cadres ; Non cadres)
Question
|
Quels sont les facteurs déterminants
l'externalisation du recrutement au FNE et ADRH APAVE ?
|
Réponses
|
Faire face aux blocages culturels
|
Rechercher une expertise accrue en la
matière
|
S'arrimer à la politique de réduction du
chômage de l'Etat du Cameroun.
|
Cadres
|
5
|
10
|
10
|
Non Cadres
|
10
|
5
|
1
|
TOTAL
|
17
|
15
|
1
|
Source : Notre enquête,
stage d'Août 2013, SONARA
Les cadres responsables des départements ou de service,
sont portés davantage sur les deux dernières raisons notamment la
recherche d'une expertise accrue dans le domaine du recrutement et le respect
des exigences étatiques en matière de réduction du
chômage. Tandis que les non cadres mettent plus un accent sur les
blocages culturels. Ceci se justifie par le fait que ce sont les cadres qui
émettent les besoins en recrutement de la SONARA. Cela implique qu'ils
ne préfèrent pas mentionner le fait qu'ils informent leurs
proches pour les postes à pourvoir dans l'entreprise. Les
catégories inferieures se sentant lésés, il est normal que
leur raison primordiale soit de faire face aux blocages culturels. Voilà
pourquoi un opérateur dira de façon
systématique :
« L'externalisation du recrutement est un
processus louable qui nous permet aussi de saisir nos chances en faisant des
tests de sélection au FNE même avec les proches de nos
chefs 100(*) ».
En définitive, nous dirons que plusieurs facteurs sont
à l'origine de la décision d'externalisation du recrutement
auprès des organismes externes que sont le FNE et ADRH APAVE. Entre
autres nous citerons la lutte contre l'influence des réalités
locales sur la décision de recruter, la recherche d'une expertise accrue
et enfin l'adhésion aux exigences de l'Etat camerounais en
matière de réduction du chômage. A présent, il nous
importe d'apprécier la réalité managériale en ce
qui concerne la contribution de l'externalisation du recrutement sur
l'amélioration de la performance économique à la SONARA.
SECTION 2 : ANALYSE DE
LA PARTICIPATION DE L'EXTERNALISATION DU RECRUTEMENT À
L'AMÉLIORATION DE LA PERFORMANCE ÉCONOMIQUE À LA SONARA ET
INTERPRÉTATION DES DONNÉES
Le terme « externaliser » est
employé très couramment. C'est aussi le cas à la SONARA
qui dans le cadre de son processus d'amélioration continue a choisi
comme option stratégique d'externaliser la présélection de
ses candidatures auprès du FNE et ADRH APAVE. Une analyse
poussée de notre recherche nous permet de voir que l'externalisation de
la présélection des candidatures améliore la performance
économique de l'entreprise parce qu'elle est non seulement une
stratégie garantissant une meilleure qualité de personnel par
l'objectivation du processus de recrutement ( §1) mais aussi qu'elle
est un instrument d'amélioration de la compétitivité par
le biais de la réduction des coûts de fonctionnement globaux et la
bonification de la qualité des services à la SONARA (§2).
PARAGRAPHE 1 :
EXTERNALISATION DU RECRUTEMENT COMME GAGE D'UNE MEILLEURE QUALITÉ DU
PERSONNEL PAR L'OBJECTIVATION DU PROCESSUS DE SÉLECTION DES
CANDIDATURES.
Pour paraphraser Peretti, la qualité d'un recrutement
est le résultat de l'adéquation existant entre la personne
recrutée et le poste à pourvoir. C'est une définition
intéressante puisqu'elle permet de voir que les recrutements qui sont
faits de façon impartiale seront de qualité puisque la personne
qui sera recrutée le sera pour ses compétences par rapport au
poste pourvu et non pour d'autres critères discriminants. Ainsi, dans le
but d'avoir une procédure de présélection marquée
par la transparence, la SONARA a externalisé cette activité de
recrutement auprès des cabinets spécialisés dans ce
domaine comme le FNE et ADRH APAVE. Ces derniers, pour promouvoir une meilleure
qualité du personnel disposent alors non seulement de techniques leur
permettant d'objectiver le processus de présélection (A).
Cependant ces outils ont des limites que nous prendrons soin de mentionner tour
à tour (B).
A. Les techniques
d'objectivation de la présélection des candidatures
A la question de savoir à quels types de tests
êtes-vous soumis pendant la phase de présélection dans les
organismes prestataires, un enquêté répondit :
« L'externalisation de la
présélection des candidatures au FNE ou à ADRH APAVE
objective le recrutement à la SONARA. Ces organismes externes disposent
d'outils adéquats pour sélectionner généralement 5
candidats dans une liste de 300 candidats. Entre autres outils je
citerai : les tests psychotechniques, les entretiens individuels ou
collectifs et bien d'autres encore (...)101(*) ».
L'analyse du tableau suivant montre que les directions
techniques privilégient plus la technique de mise en situation de
travail et les tests de recrutement car selon eux le coeur de métier
requiert davantage des compétences pratiques a contrario des directions
administratives qui préfèrent plus les entretiens et les tests de
recrutement pour ressortir les traits de personnalité qui cadrent avec
le poste à pourvoir.
Tableau 7 : Réaction des
employés au type d'exercice auquel ils sont soumis selon le secteur
d'activité
Question
|
A quel type d'exercice êtes-vous
soumis?
|
Employés
|
Entretiens
|
Tests de recrutement
|
Mise en situation de travail
|
Directions techniques
|
0
|
7
|
7
|
Directions administratives
|
13
|
13
|
2
|
TOTAL
|
13
|
20
|
9
|
Source : Notre enquête,
stage d'Août 2012, SONARA
Ainsi, les techniques d'objectivation de la
présélection des candidatures que l'on soit au FNE ou à
ADRH APAVE sont : l'entretien, les tests de recrutement et la mise en
situation de travail.
· L'entretien : est la
méthode de recrutement par excellence. Cette technique
quasi-systématique (utilisée à 99% par les entreprises)
remplit plusieurs missions. On distingue l'entretien individuel et l'entretien
collectif.
o Tout d'abord, s'agissant de l'entretien individuel, il
s'agit de permettre au candidat de s'exprimer afin qu'il donne le maximum
d'informations sur son passé professionnel et ses aspirations pour
l'avenir. C'est l'occasion pour le candidat de défendre son point de vue
ou ses opinions et présenter ses expériences avec des arguments
convaincants. L'entretien a donc pour but d'évaluer la
personnalité du candidat. Ensuite, l'entretien a également pour
but d'informer le candidat sur l'entreprise, le poste à pourvoir et ses
caractéristiques. La particularité de l'entretien individuel, en
comparaison avec les autres méthodes d'évaluation, est de mettre
en contact direct le demandeur d'emploi et le décideur, qui pourront
ainsi échanger des informations.
o L'entretien collectif de recrutement : l'objectif n'est
plus d'évaluer, à travers un jeu de réponses à des
questions personnelles, les aptitudes individuelles d'un candidat, mais de
juger son comportement au sein d'une collectivité, et bien sûr, de
détecter les personnalités qui se dégagent. Ils permettent
un gain de temps au recruteur qui va rapidement pouvoir repérer les
candidats à fort potentiel pour le poste pourvu102(*). Le plus souvent, le
recruteur pose au groupe un problème appelant plusieurs solutions, la
difficulté étant que les membres du groupe s'entendent sur une
solution collective. La solution du problème sera bien sûr
examinée, mais le recruteur, avec le plus souvent l'assistance d'une
personne extérieur à l'entreprise, observera surtout les
comportements, les expressions, les prises de parole, la conviction,
l'écoute des autres, l'esprit d'équipe, la souplesse, le sens de
l'organisation etc...L'interprétation repose sur l'identification de 2
catégories de comportement :
§ Comportement centrés sur la tâche
(apporter des solutions, faire des propositions...)
§ Comportements centrés sur le groupe
(écouter les autres, reformuler aux autres ce que l'on a dit, veillera
ce que chacun s'exprime).
Les entretiens passés individuellement ou
collectivement sont généralement semi-directifs, ce qui suppose
que le questionnement du recruteur respecte une grille type de questions dont
la formulation reste large pour permettre des réponses
argumentées et libres. Il s'agit de conduire les propos du candidat sur
des points qui intéressent plus particulièrement le recruteur en
fonction des exigences du poste à pourvoir.
· Les tests de recrutement : Une
analyse de la source de recrutement sur le panel d'agents SONARA
enquêtés sous montre que la pratique de recrutement la plus
utilisée c'est les tests/entretiens de recrutement. Soit 80 % de
l'échantillon. Ce qui révèle une préférence
des dirigeants pour cette méthode qui permet comme l'a dit un
enquêté de :
« Rechercher la crème des
crèmes103(*) ».
Tableau 8 : Réaction du panel
d'enquêtés par catégorie socioprofessionnelle par rapport
à la source de recrutement
Question
|
Comment avez-vous été recruté
à la SONARA?
|
Source de recrutement/Catégorie socio
professionnelle
|
Recommandation
|
Tests au FNE et ADRH
|
Recrutement Direct
|
Total
|
Employés
|
0
|
0
|
1
|
1
|
Agents de Maitrise
|
0
|
4
|
0
|
4
|
Cadres
|
0
|
12
|
3
|
15
|
TOTAL
|
0
|
16
|
4
|
20
|
Source : Notre enquête,
stage d'Août 2012, SONARA
En effet, devenus quasiment incontournables lors d'une
procédure de recrutement, en plus du traditionnel entretien, ces tests
de recrutement permettent au recruteur d'évaluer votre potentiel, vos
compétences et votre personnalité selon 4 axes majeurs :
votre comportement individuel, vos motivations, votre comportement relationnel,
et votre niveau intellectuel.
Ainsi, on distingue :
o Les tests d'efficience : Les tests
d'efficience concernent des aptitudes particulières (visuelle,
motrice...) pour une tache donnée. Comme l'a dit un répondant
:
« Les tests d'efficience donnent lieu à
des mesures précises, et ont en général une bonne valeur
prédictive au niveau de l'efficacité de l'activité
considéré104(*) ».
Ils comprennent 3 sous-familles de tests : les tests de
connaissance, les tests d'aptitudes et les tests d'intelligence.
§ Les tests de connaissances et
d'aptitudes : Les tests de connaissances mesurent les acquis d'un
candidat lors d'un apprentissage scolaire ou professionnel. L'évaluation
de ces acquisitions concerne un ou plusieurs domaines précis
(vocabulaire, mathématiques, langues...) et, de ce fait, permet de
déterminer l'étendue et la qualité de l'apprentissage. Les
tests d'aptitudes n'ont pas pour objectif de mesurer les acquis d'un individu
mais de prévoir sa capacité à apprendre, de prédire
le succès ou l'échec d'un apprentissage futur. Les tests
d'aptitude s'appliquent le plus souvent dans le cadre de recrutements
techniques (vendeurs, informaticiens...).
§ Les tests d'intelligence : Ils
ont pour but de détecter le niveau intellectuel du candidat, s'il est
quelqu'un d'adaptable et de « logique ». Ils sont basés sur
des jeux d'esprit, de raisonnement, et s'appuient sur une suite d'images, de
lettres, de chiffres, de symboles, etc., à résoudre. Parmi les
tests d'intelligence, on distingue plusieurs types de tests : les suites
logiques et les jeux de mots, les tests de dominos, les tests de cartes, les
suites graphiques, les tests de culture générale, les tests de
compréhension verbale, les tests de mémoire et bien d'autres
encore.
o Les tests de personnalité : Ces
tests visent à cerner la personnalité de l'examiné. Les
questionnaires ou inventaires de tempérament sont composés d'une
série importante de questions fermées.
Pour prévoir le comportement futur d'un individu, le
questionnaire de personnalité cherche donc à évaluer les
traits constitutifs de sa personnalité au moyen de questions portant sur
des domaines divers tels que ses goûts, ses habitudes, ses opinions, ses
comportements passés... Mais ce postulat prédictif du
questionnaire n'est valables que s'il est associé à un autre
postulat : la stabilité de ces traits, et donc du comportement du sujet
dans le temps et dans l'espace.
Ces tests permettent de mesurer le score de la personne
interrogée sur un ensemble de traits de personnalité encore
appelés « facteurs de personnalité ». On peut penser
qu'il est facile de se monter sous un jour favorable en maquillant ses
réponses ou en cherchant à comprendre ce que le recruteur
valorise. Pour éviter un tel biais, « des échelles de
mensonges » ont été introduites. Elles identifient dans
quelle mesure celui qui répond cherche à nier ses comportements
habituels qui le présenteraient sous un jour moins favorable. On pose
par exemple les questions suivantes : « N'avez-vous jamais
préféré de jurons ? », « Avez-vous de la chance
? ». Un score très élevé de ce type de questions,
sans être le signe d'un mensonge délibéré, serait
simplement suspect.
· Les tests de mise en situation :
Ces tests placent les candidats dans des situations caractéristiques du
travail à accomplir. Ils reposent sur l'idée que le meilleur
outil prédictif d'une réussite professionnelle future est un
essai professionnel. Il s'agit de confronter le candidat à une situation
la plus proche possible de ce qu'il racontera dans son poste. Le test de mise
en situation utilise donc comme matériel « un échantillon
de travail », c'est à dire une ou plusieurs tâches
considérées comme représentative du poste à
pourvoir. Quel que soit le test de simulation utilisé, l'examinateur
doit observer de manière précise et systématique ce que le
sujet fait et comment il le fait. La notation ne se limite donc pas aux
résultats obtenus, mais aussi aux moyens mis en oeuvre pour y parvenir.
On distingue :
o Les tests psychomoteurs :Il peut
s'agir par exemple de se servir d'une caisse enregistreuse pour une future
caissière ou d'un clavier d'ordinateur pour une secrétaire. Ce
type de situation est donc plutôt adapté à des
activités comprenant un nombre important de tâches manuelles ou
spécifiques. Ces épreuves permettent une mesure plus objective de
la quantité et de la qualité du travail fourni mais aussi, de la
manière dont le candidat procède pour parvenir à ce
résultat.
o Les assessmentcenters : Les centres
d'évaluation (ou « assessmentcenters », en anglais) sont
très répandus dans des pays anglo-saxons. En
général, ces tests sont souvent utilisés dans le cas de
recrutement d'employés hautement qualifiés à cause du
coût élevé de ces tests. En effet, « locaux
adaptés, matériel nécessaire et temps requis pour
l'observation »105(*) coutent très cher. Néanmoins ce sont
des tests en plein développement puisqu'ils permettent réellement
d'évaluer des savoir-faire et surtout les savoir-être des
postulants... Les centres d'évaluation sont un processus de
sélection qui croise plusieurs méthodes : un ou plusieurs tests
de mise en situation, des tests « classiques » et des entretiens.
Dans un centre d'évaluation, on procède à
l'évaluation du rendement des candidats ou des employés pour un
poste de gestionnaire ou de niveau hiérarchique supérieur.
L'organisation sélectionne habituellement de 6 à 12 personnes et
les convoque au centre d'évaluation. L'entreprise retient habituellement
les services et les locaux du centre pour une période de 1 à 3
jours, et des gestionnaires de l'organisation formés en
évaluation procèdent à l'évaluation du rendement
des participants.
Il est certes vrai que la quasi-totalité des
répondants a été présélectionnée par
des organismes externes par le biais de leurs différentes techniques de
recrutement. Reste cependant à s'interroger sur la pertinence de ces
outils de recrutement. Autrement dit ne comportent ils pas certaines
limites ?
B. Les limites des outils
de présélection des candidatures
Une investigation sur la pertinence des techniques de
recrutement selon la catégorie socioprofessionnelle nous dévoile
les résultats suivants :
Tableau 9 : Réaction des
employés sur la pertinence des techniques de recrutement selon le statut
socioprofessionnel
Question
|
Les questions, exercices, débats
proposés par les recruteurs étaient-ils pertinents pour le poste
visé ?
|
Réponses
|
Entretiens
|
Tests de recrutement
|
Mise en situation de travail
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Cadres
|
7
|
3
|
9
|
1
|
10
|
0
|
Agents de Maitrise
|
6
|
3
|
6
|
3
|
9
|
0
|
Employés
|
0
|
1
|
1
|
0
|
1
|
0
|
TOTAL
|
13
|
7
|
16
|
4
|
20
|
0
|
Pourcentage
|
65%
|
35%
|
80%
|
20%
|
100%
|
0%
|
Source : Notre enquête,
stage d'Août 2012, SONARA
· 65% des agents pensent que les outils d'entretiens sont
pertinents tandis que 35% pensent le contraire,
· 80% des agents pensent que les tests de recrutement
sont pertinents tandis que 20% pensent le contraire,
· 100% des agents pensent que les tests de mise en
situation de travail des agents sont pertinents et personne ne pense le
contraire.
Ce qui nous donne un pourcentage de 81.667% pour la pertinence
des techniques de recrutement utilisées par les organismes externes et
18.333% pour le contraire. Ce pourcentage est élevé pour les
entretiens et les tests de recrutement et ceci pour plusieurs raisons.
S'agissant de l'entretien, un répondant dira :
« Il est caractérisé par une
subjectivité importante. Tout d'abord, il est à noter qu'il
valorise l'oral, or un ouvrier peut être compétent techniquement
et peu enclin à l'oral pour des raisons qui peuvent être
liées à son niveau social ; le niveau de compétence est
donc mal perçu. C'est par ailleurs une technique assez peu fiable
puisqu'il est difficile de cerner une personnalité par un simple
entretien d'une demi-heure avec quelqu'un qu'on ne connaît pas106(*). »
On assiste donc à plusieurs situations :
· L'effet de Halo : ici le contexte
(les autres candidats, ce qui s'est déroulé auparavant...)
contamine le jugement porté sur une qualité donnée du
candidat, que ce soit par l'effet de contraste, ou par effet d'ancrage. L'effet
de contraste se manifeste quand un bon candidat paraît encore meilleur
quand on le compare à un groupe de personnes se situant dans la moyenne
ou sous la moyenne. L'effet d'ancrage est celui où l'interviewer a pu
remarquer, par exemple, que le candidat s'est assis sans qu'on lui propose, et
que par la suite son attention se porte sur tout ce qui pourrait donné
à penser que ce candidat est impoli.
· L'erreur fondamentale : Elle
consiste à attribuer au candidat et à sa personnalité des
comportements, des attitudes, des réactions, en réalité
plutôt imputables à l'environnement, à la pression de la
situation. Par exemple un individu peut paraître anxieux car sa voiture
est garée en double file, cause de retard. De même, un individu
peut sembler peu dynamique alors qu'il est en réalité usé
par 2 années de chômage. Tout le problème ici est de faire
la part entre la personnalité du candidat et les contraintes qu'il
vit.
Relativement aux tests de recrutement, le même
enquêté dira :
« Les conditions de passation en matière de
temps ne sont pas toujours respectées. Ce qui diminue la
fiabilité des tests. Par ailleurs le lieu, le confort, le bruit
influence parfois la performance des candidats... enfin l'on note l'image que
le candidat cherche à laisser paraître de lui. Il est souvent
reproché aux questionnaires de personnalité de pouvoir être
biaisés. Le candidat est conscient qu'il doit donner la réponse
qui sera la plus valorisante pour lui aux yeux du correcteur, modifiant ainsi
la réponse qu'il donnerait spontanément107(*). »
La procédure de présélection des
candidatures auprès des organismes externes a une importance au sein de
la Gestion du recrutement à la SONARA car du fait de la
pertinence/objectivité des techniques de recrutement mobilisées,
elle garantit une meilleure qualité du personnel à la SONARA.
Pourtant elle est limitée dans son essence même,
c'est-à-dire dans son processus de fonctionnement, et les outils mis
à la disposition des organes chargés de ce processus ne sont pas
totalement parfaits. La force du recruteur, c'est de bien recruter
malgré ce paradoxe. Pour cela il va devoir choisir le processus le plus
adapté à son environnement, en utilisant les outils qui lui
semblent les plus performants, et se résigner à la
subjectivité de cette fonction des Ressources Humaines. C'est ainsi
qu'il sélectionnera le candidat le plus proche de ses attentes. Pour
fournir un personnel de qualité qui optimisera la performance
économique de la SONARA. Cependant, l'externalisation du recrutement est
aussi source d'amélioration de la compétitivité à
la SONARA.
PARAGRAPHE 2 :
EXTERNALISATION DU RECRUTEMENT COMME POLITIQUE D'AMÉLIORATION DE LA
COMPÉTITIVITÉ À LA SONARA.
La compétitivité de l'entreprise est sa
capacité à réaliser des performances supérieures
à la moyenne. Dans le but de développer sa
compétitivité et donc sa performance économique, toute
entreprise doit déterminer et fournir les ressources nécessaires
pour mettre en oeuvre et entretenir le système de management de la
qualité et améliorer en permanence son
efficacité108(*).
C'est dans ce sens que la SONARA se dote d'un personnel de qualité pour
faire face aux fluctuations de l'environnement par le biais de
l'externalisation du recrutement. Ici, nous montrerons que cette
stratégie participe ainsi à l'amélioration de la
compétitivité non seulement par l'intermédiaire de la
réduction des coûts liés au recrutement et à l'image
de l'entreprise, mais aussi par la diminution des coûts de non
qualité du personnel.
A. Externalisation du
recrutement comme outil de réduction des coûts
À l'origine de toute décision d'externalisation,
il y a la recherche d'une amélioration de l'efficacité et des
performances de l'entreprise. Il y a toujours une volonté de
réduire les coûts soit parce que les prestataires sont
spécialisés dans l'activité que l'on souhaite externaliser
et permet ainsi à l'entreprise de bénéficier
d'économie d'échelle, soit parce qu'elle maîtrise des
compétences spécifiques qui s'avèrent coûteuses
à développer en interne ou encore soit parce qu'elle emploie une
main-d'oeuvre moins bien rémunérée.
À la question de savoir s'il y a une relation entre
l'externalisation du recrutement et la réduction des coûts
à la SONARA, la majorité des cadres et des agents de
maîtrise ont répondu par l'affirmative. Soit 75% de la population
enquêtée.
Tableau 10 : Réaction des
employés sur la relation entre l'externalisation du recrutement et la
réduction des coûts à la SONARA selon le statut
socioprofessionnel
Question
|
Pensez-vous qu'il y a une relation entre
l'externalisation du recrutement et la réduction des coûts
à la SONARA ?
|
Réponses
|
Oui
|
Non
|
Cadres
|
08
|
02
|
Agents de Maitrise
|
7
|
2
|
Employés
|
0
|
1
|
TOTAL
|
15
|
05
|
Pourcentage
|
75%
|
25%
|
Source : Notre enquête,
stage d'Août 2012, SONARA
Le tableau qui suit nous donne les types de coûts qui
sont réduits à la SONARA à l'aide de l'externalisation du
recrutement selon le statut socioprofessionnel.
Tableau 11 : Avis des employés sur
les types de coûts réduits à la SONARA selon le statut
socioprofessionnel
Question
|
Quels types de coûts sont réduits
à la SONARA à l'aide de l'externalisation de la
présélection des candidatures ?
|
Réponses
|
Recrutement
|
Image de l'entreprise
|
Coût de non qualité du
personnel
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Cadres
|
10
|
0
|
9
|
1
|
10
|
0
|
Agents de Maitrise
|
4
|
5
|
8
|
1
|
09
|
0
|
Employés
|
1
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
TOTAL
|
15
|
5
|
18
|
2
|
20
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0
|
Pourcentage
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75%
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25%
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90%
|
10%
|
100%
|
0%
|
Source : Notre enquête,
stage d'Août 2012, SONARA
Nous analyserons ces informations recueillies en fonction des
différents coûts tour à tour. Notamment les coûts de
recrutement, les coûts d'image de l'entreprise, les coûts de non
qualité des services.
a) La réduction des
coûts de recrutement par le biais des stratégies d'externalisation
de recrutement.
Selon le tableau, 75% de la population enquêtée
pense que l'externalisation du recrutement permet d'emblée une
réduction des coûts de recrutement. En effet, le montant de la
présélection des candidatures à ADRH APAVE varie selon la
catégorie socioprofessionnelle. Soit 550 000 pour les cadres, 350 000
pour les agents de maîtrise et 250 000 pour les employés. Or, en
externalisant cette présélection au FNE comme c'est
régulièrement le cas, l'entreprise gagne non seulement en temps
et en argent. En effet, une panoplie de services gratuits est proposée
par le FNE aux entrepreneurs, leur permettant de renforcer leurs ressources
humaines et financières. Un répondant dit à cet
effet :
« Oui, l'externalisation du recrutement permet une
réduction des coûts à la SONARA pour deux raisons. De prime
abord, lorsqu'on externalise auprès du FNE par exemple, les services
sont gratuits. Ces derniers s'occupent de toutes les charges inhérentes
au processus de présélection notamment la location des
salles pour les entretiens car les candidats sont très souvent nombreux.
Par ailleurs, du fait qu'ils fournissent un recrutement de qualité, ils
réduisent le pourcentage d'erreurs pouvant entrainer des coûts
supplémentaires dus à l'échec d'un
recrutement. » 109(*).
En outre, l'externalisation du recrutement permet une
réduction des coûts de recrutement de l'entreprise par la
diminution du risque d'erreurs lors du processus de sélection. L'enjeu
du recrutement pour l'entreprise est de sélectionner le candidat qui
corresponde le mieux au poste vacant ainsi qu'à la culture de
l'entreprise. Néanmoins, le respect du processus ne met pas l'entreprise
à l'abri d'un échec dans son recrutement. En effet, il suffit que
l'entreprise se soit trompée sur l'une des étapes du processus et
tout peut s'effondrer. Par exemple, si le besoin a mal été
identifié dès le départ, on recrutera pour un poste qui
n'avait pas de besoin immédiat au niveau de la productivité; et
cela engendrera des coûts supplémentaires pour l'entreprise et
peut-être le besoin de recruter à nouveau pour un poste qui en a
réellement besoin.
Il existe beaucoup de recruteurs, mais il y a tout autant de
manière de recruter. Les recruteurs peuvent avoir des formations
diverses et variées allant de la formation commerciale ou en droit en
passant par la psychologie ou encore la gestion. Ainsi, ils ne sont pas
forcément bien formés aux techniques de recrutement et cela peut
engendrer des échecs de recrutement. Tous les employeurs savent qu'un
recrutement leur coute extrêmement cher néanmoins ils ne sont pas
à l'abri d'une erreur de jugement. C'est en cela que pour diminuer le
doute des recruteurs, Bruchon-Schweitzer110(*)« recommande d'assainir le
processus de recrutement en n'utilisant que les méthodes les plus
pertinentes, ceci pour des raisons économiques (coût
élevé des erreurs) et éthiques (optimisation de
l'évaluation par respect des candidats) ». Ces
méthodes sont l'apanage des cabinets de recrutement. Car comme le
déclare un enquêté du service GPEC à ce sujet:
« Ils ont des tests pour déterminer si un
opérateur est attentif à son poste de manipulation des
machines111(*) »
Ainsi, nous dirons que l'externalisation du recrutement
à la SONARA permet une réduction des coûts, car elle
réduit le risque d'erreurs pouvant entrainer des coûts
supplémentaires liés à l'échec d'un recrutement. Un
enquêté nous fera savoir ainsi que:
« Externaliser est certes cher dans le processus
du recrutement, mais s'il y a au final la bonne personne comme c'est le cas
dans la quasi-totalité des cas, cela permet de réduire les
coûts de fonctionnement globaux (coûts de production) de
l'entreprise et réaliser un chiffre d'affaires considérable. Par
exemple. Si l'on recrute un mécanicien, son travail sera de faire la
maintenance des machines. Or si ce n'est pas la bonne personne que l'on a
recrutée, et qu'il arrive qu'il ne fasse pas bien son travail,
l'entreprise perd en temps et en argent pour réparer la
machine112(*) ».
L'externalisation du recrutement permet en outre
d'améliorer l'image de l'entreprise et d'améliorer les
coûts y afférents.
25% de la population enquêtée pense le contraire.
Ceci se justifie par exemple par le recrutement d'une catégorie
particulière de salariés à la SONARA : les
opérateurs. En effet, du fait du monopole de la SONARA au Cameroun, il
est souvent très difficile de déceler la perle rare et quand on
la trouve, elle coûte chère. Comme l'a dit un
enquêté :
« Plus un bien est rare, plus il coûte
cher113(*) ».
b) La réduction des
coûts d'image de l'entreprise.
90% du panel pense que l'externalisation du recrutement
améliore l'image de l'entreprise. En effet, toute entreprise peut
être victime d'une atteinte à son image. Ces atteintes peuvent
être de toute forme : dénigrement des produits et services,
appel au boycott, mise en cause des dirigeants, diffusions d'informations
erronées, utilisation malveillante du nom de l'entreprise, de ses
marques... Les entreprises sont d'autant plus vulnérables qu'elles
interviennent sur des secteurs en prises directes avec les consommateurs. Comme
c'est le cas avec le pétrole à la SONARA. Ces attaques qui
ternissent la réputation de l'entreprise peut aller jusqu'à la
mise en péril de sa santé économique. Relativement
à la SONARA, l'opinion publique émet beaucoup de critiques
inhérentes au recrutement à la SONARA. Ainsi, au sujet des
aspects positifs de l'externalisation du recrutement, un chef de service nous a
confié :
« Le travail est fait par les experts, ils ne sont
pas sous pression (problème d'objectivité et de
neutralité), car ni les agents SONARA ni l'extérieur ne sont au
courant des tests; ainsi ils mettent la SONARA à l'abri des critiques de
l'opinion générale sur le recrutement notamment du genre :
« pour être recruté à la SONARA, il faut entrer
dans les sectes114(*)
» ».
B. L'externalisation du
recrutement comme modalité de réduction des coûts de non
qualité du personnel
La SONARA étant spécialisée dans le
raffinage de pétrole brut pour satisfaire les besoins du marché
camerounais en produits pétroliers finis, les activités relevant
de son coeur de métier sont celles inhérentes aux directions
techniques (exploitation, contrôle technique, maintenance,
qualité, hygiène, sécurité, environnement et
inspection). Comme telle, elle a besoin d'un personnel de qualité pour
améliorer ses performances en matière de santé et
sécurité au travail, et maitriser de ce fait les risques
liés à l'activité de raffinage.
100% des répondants pensent que l'externalisation du
recrutement est un palliatif pour la réduction des coûts
liés à la non qualité du personnel car en
réalité l'absence d'un personnel de qualité entrainerait
des pertes énormes pour la SONARA entre autres la non
fidélisation de ses clients et même la perte de ses certifications
SIES et Iso 9001 v2008. C'est ainsi que le chef de bureau contrôle des
pertes pour soutenir ce point dira :
« En l'absence d'un personnel de qualité, nous
les directions techniques, ne serions d'aucune utilité car il faut sans
cesse travailler pour aider à l'identification et à la maitrise
des risques, transformer les activités de l'entreprise en bonne
façon de faire, intégrer d'autres normes telles qu'ISO 9001 V2000
et ISO 14001 V2004, aider le management à la prise de décisions,
apporter une garantie sur la gouvernance de l'entreprise ainsi que des
informations utiles aux actionnaires et enfin construire la réputation
et piloter les résultats de l'entreprise. C'est en cela que consiste
maintenir nos certifications SIES et Iso 9001 v2008 et tenter de
répondre aux exigences de notre clientèle qui demande de
façon régulière une évaluation de nos produits
(enquête de satisfaction clients). Ces derniers et nos certifications
seront perdus si nos services ne sont pas améliorés sur cette
base115(*) ».
Le processus de recrutement prenant assez de temps à
l'entreprise, l'externalisation de la présélection des
candidatures au recrutement auprès d'organismes externes permet de ce
fait à la SONARA de gagner en temps et ainsi se concentrer sur les
activités liées à son coeur de métier pour
augmenter sa compétitivité. Pour conclure, nous dirons que
l'amélioration de la qualité des services et ipso facto de la
compétitivité à la SONARA est
fonction de la qualité de ses ressources humaines. Car ce n'est qu'avec
un personnel qualifié et compétent que l'on peut être
certifié SIES ou ISO 9008. Le personnel recruté, notamment
les opérateurs, se chargera alors de faire tout pour mettre en oeuvre
les recommandations y afférentes. Ainsi, pour le cas du SIES, nous
dirons que 74.4 % des utilisateurs affirment que leur gestion des
activités s'est améliorée grâce au SIES, 66.6 %
des utilisateurs affirment que leur relation encadrement/employés s'est
améliorée, 56.0 % des utilisateurs affirment que les
résultats globaux de l'entreprise se sont améliorés,
81.1 % des utilisateurs affirment que les maladies et blessures au travail
ont nettement baissé.
S'agissant de la SONARA, des faits qui mettent en valeur
l'application du SIES ou l'iso 9001 v2008 par la qualité du personnel
recruté de la SONARA sont dignes de mention. Notamment : les 1322
jours sans accidents avec arrêt de travail en 2009 ce qui fait montre
d'une exploitation optimale et sécurisée des installations; des
plans de prévention sécurité et d'inspection des
équipements appropriés par le biais de l'implémentation du
logiciel RBI ou encore l'implémentation du logiciel de gestion des RH
témoignent d'un personnel compétent et bien formé.
Ces bons résultats s'expliquent par le fait qu'un
personnel de qualité utilise des stratégies et outils de
management du SIES ou encore la norme iso 9001v2008 pour la prévention
des pertes accidentelles et que ces mêmes stratégies sont
transposables à des domaines aussi sensibles que : la santé,
la qualité, l'environnement, les ressources humaines.
CONCLUSION GÉNÉRALE
La présente étude s'est attachée à
disséquer la problématique de l'impact de l'externalisation du
recrutement sur la performance économique des entreprises parapubliques
à travers le thème : « externalisation du
recrutement et performance économique des entreprises parapubliques : le
cas de la SONARA ». En effet, nous avons constaté que
malgré leur nombre considérable de personnels, le top management
de la SONARA faisait un appel d'offres auprès des tiers
spécialistes en recrutement comme ADRH APAVE et le FNE pour la
sélection préalable de ses candidatures; ce qui traduisait une
certaine recherche d'objectivation de ce processus qui conditionne la
qualité des futures ressources humaines de l'entreprise. Aussi, ce
travail se propose-t-il de ressortir le rapport entre la performance
économique et l'externalisation du recrutement à la SONARA. Par
ailleurs il permet non seulement de renforcer les outils de recherche et
d'information des futurs chercheurs, mais aussi d'éveiller la conscience
des dirigeants des entreprises pétrolières quant aux bienfaits
qu'ils gagneraient à externaliser le recrutement dans leurs
établissements. Tel est son intérêt. Tout au long de cette
recherche, la réflexion s'est fondée autour de la question
suivante : En quoi l'externalisation du recrutement est un facteur
déterminant de l'amélioration de la performance économique
à la SONARA?
Afin de mettre en lumière la contribution de
l'externalisation du recrutement ou l'incidence de cette décision
stratégique sur la performance économique à la SONARA, qui
constitue notre problématique, trois hypothèses ont
été émises sur la base d'une hypothèse
générale :
· Hypothèse
générale : L'externalisation du recrutement
à la SONARA influence l'efficacité et l'efficience de la firme,
et donc contribue à améliorer la performance
économique.
· 1ère Hypothèse
secondaire : L'externalisation du recrutement est une
opération qui objective le recrutement des futures recrues de
l'entreprise. Ainsi, cette activité optimise la performance
économique car elle améliore le processus de recrutement qui
gagne en qualité du fait qu'il bénéficie d'une
transparence totale;
· 2ème Hypothèse
secondaire : L'efficience étant l'atteinte des
résultats à moindres coûts, la procédure
d'externalisation de la présélection des candidatures contribue
à la rentabilité économique de l'organisation, car elle
réduit les coûts et permet à l'entreprise de
générer des économies de ressources.
· 3ème hypothèse
secondaire : L'externalisation du recrutement est un levier
distinctif de la compétitivité au sein de l'entreprise. De ce
fait elle booste la performance économique car elle est un instrument de
réduction des coûts, d'amélioration de la qualité
des services au moyen de la qualité du personnel qu'elle garantit et
concentration de l'énergie sur les aspects stratégiques. Toutes
choses pouvant augmenter son chiffre d'affaires et son profit.
La démarche méthodologique adoptée pour
afin de vérifier nos hypothèses a consisté en une
recherche documentaire et en des enquêtes empiriques sur un
échantillon de 20 employés constitués de
différentes catégories socio professionnelle, et 2 membres du FNE
et ADRH APAVE. Dans l'analyse des données de terrain, ce travail est
conçu sous la marque de la théorie des coûts de
transaction, qui nous a permis de saisir les déterminants de
l'externalisation. En effet, l'analyse proposée par la TCT permet de
définir si des activités spécifiques d'une entreprise sont
à effectuer à l'interne ou l'externe, en se
référant au marché, parce que l'importance des coûts
de transaction peut être un indicateur de la décision
d'externalisation. Pour cette étude nous avons utilisé
également la théorie de dépendance envers les ressources.
Selon cette théorie les différences de performances entre les
entreprises d'un même secteur d'activité peuvent être
expliquées par des différences en matière de ressources et
de compétences. Le management vise dans ce cas l'identification, la
protection, l'exploitation et la création des ressources et des
compétences qui lui permettront de générer un avantage
concurrentiel durable : d'où la recherche accrue des
compétences qu'elle ne dispose pas en interne.
Les données récoltées lors de nos
entretiens nous ont permis de confirmer notre première hypothèse
selon laquelle l'externalisation de la présélection des
candidatures auprès d'organismes extérieurs comme le FNE ou ADRH
APAVE objective le processus de recrutement. En effet, plusieurs facteurs
déterminent le choix d'externaliser la présélection des
candidatures au recrutement à la SONARA notamment les
réalités locales, la recherche d'une expertise accrue dans le
domaine dû au manque de compétence en interne et comme nous
l'avons dit plus haut la politique de réduction du chômage de
l'État camerounais pour le cas du FNE. L'externalisation du recrutement
auprès du FNE ou ADRH APAVE objective le processus du recrutement, car
ces derniers disposent d'outils qu'ils utilisent soit couramment soit en
fonction du poste, nous citerons les tests psychotechniques, mécaniques,
le contrôle de connaissances ou encore les traditionnels entretiens. Ces
différents tests sont autant d'outils que les organismes
extérieurs utilisent pour objectiver le processus de recrutement
très souvent influencé par les facteurs de contingence que nous
avons cité plus haut. À la fin de cette étape, l'organisme
envoie un rapport final avec une short-list et ses recommandations pour les
candidats retenus. Ainsi, l'externalisation du recrutement étant le gage
d'une meilleure qualité des futures ressources humaines de l'entreprise,
elle améliore ainsi la performance globale de l'entreprise de
manière générale et économique en particulier.
L'externalisation du recrutement permet par ailleurs une
réduction des coûts à la SONARA. Telle est notre
deuxième hypothèse. En effet, à l'origine de toute
décision d'externalisation, il y a toujours une volonté de
réduire les coûts soit parce que les prestataires sont
spécialisés dans l'activité que l'on souhaite externaliser
et permet ainsi à l'entreprise de bénéficier
d'économie d'échelle, soit parce qu'elle maîtrise des
compétences spécifiques qui s'avèrent coûteuses
à développer en interne. L'externalisation du recrutement
à la SONARA est source de réduction des coûts pour
plusieurs raisons. De prime abord, l'externalisation de la
présélection des candidatures auprès du FNE est un service
gratuit. Le FNE gère ainsi à ses frais toute la logistique
(financière, matérielle et même humaines) de
l'externalisation dans le but de fournir aux entreprises un service de
qualité, ce qui permet considérablement de réduire les
coûts liés à la préparation du recrutement.
Par ailleurs, l'externalisation de la présélection des
candidatures par les organismes externes à la SONARA permet une
réduction des coûts, car en développant des outils
d'objectivation du processus, ils réduisent le risque d'erreurs pouvant
entrainer des coûts supplémentaires liés à
l'échec d'un recrutement notamment ceux inhérents à la non
qualité du personnel (perte des certifications SIES et Iso 9001 v2008,
perte de la clientèle).
Enfin, l'externalisation du recrutement est une politique
d'accroissement de la compétitivité et donc de la performance
économique. En effet, l'efficienceétant un élément
de la compétitivité, l'externalisation du recrutement
améliore la compétitivité à la SONARA parce qu'elle
permet une réductionconsidérable des coûts de
fonctionnement globaux de l'entreprise comme nous l'avonsprécisé
plus haut. Par ailleurs au moyen de la qualité du personnel qu'elle
garantit, cette stratégie permet à la SONARA non seulement une
rationalisation des fonctions supports mais aussi une amélioration de la
qualité de service qui se donne à lire dans l'application des
exigences liées à la certification Iso 9001v2008 et SIES.
Par ces résultats, l'hypothèse principale de ce
travail est validée. L'externalisation du recrutement contribue
effectivement à l'amélioration de la performance
économique. Toutefois ce travail ne s'est pas réalisé sans
difficulté. L'indisponibilité de certains agents ceux-ci disant
qu'il y avait trop à faire et demandant qu'il soit fait des
questionnaires pour qu'ils rentrent avec à la maison. Le refus de donner
les informations de la SONARA : « on ne sort pas avec les documents
de la raffinerie ».Certains enquêtés ciblés ont
tout de suite refusé de répondre à nos questions parce que
notre enquête et notre thème : « leur
apparaissaient suspects et potentiellement compromettant ». Pour
rehausser son niveau de méfiance, un enquêté nous a
rétorqué « j'espère que vous n'êtes pas un
membre du contrôle supérieur de l'État, c'est le seul sujet
que vous avez trouvé? ». Cette méfiance s'est aussi
ressentie lors des entretiens par le refus et l'évitement de certaines
questions ou tout simplement par un souci de montrer que tout va pour le mieux
dans le meilleur des mondes possibles à la SONARA.
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TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS
II
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS
III
LISTE DES SCHEMAS ET DES TABLEAUX
V
RÉSUMÉ
VI
ABSTRACT
VII
SOMMAIRE
VIII
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1
CONTEXTE DE L'ÉTUDE
2
A. Le contexte international de
l'externalisation du recrutement.
2
B. Le contexte national de l'externalisation
du recrutement aux prises avec les contingences politiques et
socioculturelles.
3
DÉFINITION DES CONCEPTS
4
DÉLIMITATION DE L'ÉTUDE
7
A. LA DÉLIMITATION SPATIALE
7
B. LA DÉLIMITATION TEMPORELLE
8
C. LA DÉLIMITATION
MATÉRIELLE
8
INTÉRÊT DU SUJET
11
A. Intérêt scientifique
11
B. Intérêt social
11
LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
12
LA REVUE DE LITTÉRATURE
12
LA PROBLÉMATIQUE
22
LES HYPOTHÈSES
23
PROCESSUS MÉTHODOLOGIQUE
23
A. Les modèles d'analyse
24
B. Le terrain d'étude
26
C. L'échantillon
26
D. Les outils de collecte des
données
27
PREMIÈRE PARTIE : DE L'EXTERNALISATION
DU RECRUTEMENT À LA PERFORMANCE ÉCONOMIQUE DE L'ENTREPRISE
28
CHAPITRE I : LES FONDEMENTS THÉORIQUES
DE L'EXTERNALISATION DES ACTIVITÉS DANS L'ENTREPRISE
29
SECTION 1 :L'EXTERNALISATION DES
ACTIVITÉS DANS LA THÉORIE DES ORGANISATIONS.
29
Paragraphe 1 : La théorie des
coûts de transaction
29
A. L'existence de la Firme : De Coase
à Williamson
29
B. L'analyse des coûts de transaction
et ses déterminants
30
Paragraphe 2 : La théorie positive
de l'agence
32
A. De l'origine de la relation d'agence
à la firme complexe
32
a) L'origine de la relation d'agence
32
b) De la relation d'agence à la firme
complexe
33
1. La relation d'agence
33
2. Les extensions de la relation
d'agence
34
B. Les apports de la théorie de
l'agence
35
SECTION 2 : LE RECRUTEMENT ET SON
EXTERNALISATION AU SEIN DE L'ENTREPRISE
37
Paragraphe 1 : Les différentes
approches de recrutement
37
A. La recherche interne
37
B. La recherche externe
38
a) Les candidatures spontanées
39
b) Les annonces
39
c) Les contacts avec les écoles
39
d) Les forums d'emploi
39
e) Les organismes publics professionnels
40
f) Les relations personnelles non
professionnelles
40
g) Les cabinets de recrutement
40
Paragraphe 2 : Démarche
d'externalisation du recrutement
41
A. Les études préalables
à la réussite d'un projet d'externalisation du recrutement.
41
a) La création d'une équipe
projet
41
b) État des lieux de
l'externalisation
42
c) Le choix du prestataire et
élaboration du cahier des charges
42
B. Contractualisation avec le prestataire et
modalités de contrôle
43
a) Contractualisation avec le
prestataire
43
b) Contrôle de l'activité
externalisée
44
CHAPITRE II : INDICATEURS DE MESURE DE LA
PERFORMANCE ÉCONOMIQUE ET DÉTERMINANTS DE L'EXTERNALISATION DU
RECRUTEMENT
46
SECTION 1 : INDICATEURS DE MESURE DE LA
PERFORMANCE ÉCONOMIQUE
46
Paragraphe 1 : Les concepts
productivité, qualité des produits et services, économie
de ressources et compétitivité
47
A. Productivité et qualité des
produits et services
47
a) La productivité
47
b) La qualité des produits et
services
48
B. La compétitivité et
l'économie des ressources
50
a) La compétitivité
50
b) L'économie des ressources
52
Paragraphe 2 : Les indicateurs de
rentabilité, chiffre d'affaires, profit et respect des délais
53
A. La rentabilité et le chiffre
d'affaires
53
a) La rentabilité
53
b) Le chiffre d'affaires
54
B. Le profit et le respect des
délais
55
a) Le profit
55
b) Le respect des délais
56
SECTION 2 : RELATION ENTRE LES
DETERMINANTS DE L'EXTERNALISATION DU RECRUTEMENT ET LA PERFORMANCE
ÉCONOMIQUE.
57
Paragraphe 1 : Les logiques
relationnelles de l'externalisation du recrutement et performance
économique
57
A. Rapport entre la confiance envers le
prestataire et la performance économique
57
B. Corrélation performance
économique/la dépendance envers le prestataire et le partage des
connaissances
60
a) La dépendance envers le
prestataire et performance économique
60
b) Le partage des connaissances et
performance économique
63
Paragraphe 2 : Les logiques contextuelles
de l'externalisation du recrutement et performance économique.
64
A. Le secteur d'activité des
entreprises externalisatrices et la performance économique
65
B. La taille des entreprises
externalisatrices et la performance économique
65
DEUXIÈME PARTIE : GESTION DU
RECRUTEMENT ET OPTIMISATION DE LA PERFORMANCE ÉCONOMIQUE À LA
SONARA
67
CHAPITRE III : LA GESTION DU RECRUTEMENT
À LA SONARA
68
SECTION 1 : SONARA : MISSION ET
ORGANISATION
68
Paragraphe 1 :
Généralités et mission
68
A. Généralités
69
B. La Mission de la SONARA
70
Paragraphe 2 : De l'organisation de la
SONARA
71
A. Les directions techniques
opérationnelles
72
a) La direction exploitation
72
b) La direction de la maintenance
72
c) La direction contrôle technique
73
d) La direction de la qualité, de
l'hygiène, de la sécurité de l'environnement et de
l'inspection
73
B. Les directions administratives
74
a) La direction générale
74
b) La direction financière et
comptable
75
c) La Direction des affaires
générales
75
d) La Direction des relations publiques, de
la communication et de la traduction
76
e) La Direction commerciale
76
f) La Direction de l'Administration et des
Ressources Humaines
76
SECTION 2 : LE PROCESSUS DE RECRUTEMENT A
LA SONARA : DE LA PHASE PRÉLIMINAIRE À LA PHASE
TERMINALE
78
Paragraphe 1 : La phase
préliminaire : de l'identification de besoin en personnel aux
tests/entretiens.
79
A. De l'identification de besoin en
personnel aux tests/entretiens
79
a) L'identification de besoin en personnel
et demande d'embauche
79
1. L'identification de besoin en
personnel
79
2. Demande d'embauche
79
B. La recherche des candidats et
tests/entretiens
79
a) Recherche de candidatures
79
1. Recherche de candidatures internes
79
2. Recherche de candidatures externes
80
b) Tests/entretiens
80
1. Épreuves internes
80
2. Épreuves externes
81
Paragraphe 2 : La phase terminale :
du choix des candidats à proposer à la Direction
générale à la confirmation de l'embauché
82
A. Choix du/des candidats à proposer
au Directeur général/décision du DG et convocation/accueil
des candidats
82
a) Choix du/des candidats à proposer
au Directeur général/décision du DG
82
b) Convocation et accueil des candidats
83
B. Confirmation de l'embauché
83
CHAPITRE IV : PRÉSENTATION DES
RESULTATS SUR LA CONTRIBUTION DE L'EXTERNALISATION DU RECRUTEMENT SUR
L'OPTIMISATION DE LA PERFORMANCE ÉCONOMIQUE À LA SONARA.
85
SECTION 1 : PRÉSENTATION DES TECHNIQUES
(DE COLLECTE DE DONNEES ET D'ECHANTILLONNAGE) ET EXAMEN DES FACTEURS
DÉTERMINANTS L'EXTERNALISATION DU RECRUTEMENT AUPRÈS D'ORGANISMES
EXTERNES
85
Paragraphe 1 : Présentation
détaillée des techniques de collecte de données et
d'échantillonnage.
86
A. Présentation des
données
86
B. Présentation de
l'échantillonnage
87
Paragraphe 2 : Facteurs
déterminants l'externalisation du recrutement auprès du FNE et
ADRH APAVE.
87
A. La SONARA face aux blocages culturels
lors de la décision de recrutement.
88
B. La recherche d'une expertise accrue
89
C. La politique de réduction du
chômage de l'État camerounais
90
SECTION 2 : ANALYSE DE LA PARTICIPATION DE
L'EXTERNALISATION DU RECRUTEMENT À L'AMÉLIORATION DE LA
PERFORMANCE ÉCONOMIQUE À LA SONARA ET INTERPRÉTATION DES
DONNÉES
92
Paragraphe 1 : Externalisation du
recrutement comme gage d'une meilleure qualité du personnel par
l'objectivation du processus de sélection des candidatures.
92
A. Les techniques d'objectivation de la
présélection des candidatures
93
B. Les limites des outils de
présélection des candidatures
98
Paragraphe 2 : Externalisation du
recrutement comme politique d'amélioration de la
compétitivité à la SONARA.
100
A. Externalisation du recrutement comme
outil de réduction des coûts
101
a) La réduction des coûts de
recrutement par le biais des stratégies d'externalisation de
recrutement.
102
b) La réduction des coûts
d'image de l'entreprise.
104
B. L'externalisation du recrutement comme
modalité de réduction des coûts de non qualité du
personnel
105
CONCLUSION GÉNÉRALE
107
BIBLIOGRAPHIE
111
TABLE DES MATIERES
120
ANNEXES
123
GUIDE D'ENTRETIEN/CADRES
123
GUIDE D'ENTRETIEN/EMPLOYÉS
124
GUIDE D'ENTRETIEN/ORGANISMES EXTERNES
126
ANNEXES
GUIDE D'ENTRETIEN/CADRES
NB : Nous vous prions de bien vouloir répondre
à nos question dont l'objectif est decontribuer à la
réalisation de notre mémoire de master en gestion des ressources
humaines portant sur le thème « Externalisation du
recrutement et performance économique des entreprises
parapubliques : cas de la SONARA »
I. IDENTIFICATION
Fonction.............................................................................................
Direction.............................................................................................
Service................................................................................................
Source de
recrutement.............................................................................
Catégorie
socioprofessionnelle...................................................................
II. EXTERNALISATION ET OBJECTIVATION DU PROCESSUS DE
RECRUTEMENT
1. Comment avez-vous été recruté à
la SONARA? Parlez-nous de votre expérience.
2. Quels sont les déterminants de l'externalisation du
recrutement ? Et quelle est leur relation avec la performance
économique à la SONARA ?
3. Comment évaluez-vous votre processus de recrutement?
Pensez-vous qu'il nécessite quelques améliorations et si oui
lesquelles? Qu'est ce qui selon vous peut entraver l'objectivité d'un
recrutement?
4. Quelles peuvent être les conséquences d'un
recrutement subjectif?
5. Pourquoi la SONARA a choisi les prestataires que sont le
FNE et ADRH APAVE? Que pensez-vous du recrutement auprès de ces
structures?
6. Quels outils de recrutement utilisent-ils le plus? Quel
poids va avoir chacun de ces outils dans le recrutement et lesquels seront
décisifs sur le recrutement mené?
7. Utilisent-ils les entretiens collectifs? Lorsque vous
êtes retenus pour les différents tests de recrutement, comment
appréciez-vous l'accueil dans les locaux des prestataires?
8. Quels sont les aspects positifs et les insuffisances de
l'externalisation du recrutement?
9. Que proposez-vous pour que les choses soient
améliorées?
10. Ya-t-il des profils de postes ou des candidats qui sont
plus à même d'être soumis à des tests de
personnalité? Si oui pourquoi?
III. EXTERNALISATION ET RÉDUCTION DES
COÛTS
11. L'externalisation du recrutement permet-il une
réduction des coûts liés au recrutement?
12. Quels sont les types de coûts pouvant être
réduits par le biais de l'externalisation du recrutement ?
13. Pourquoi les services d'aide au recrutement que le FNE
offre sont-ils gratuits?
14. Comment évaluez-vous les coûts d'un
recrutement interne par rapport au recrutement externe?
15. Comment jugez-vous le coût de
l'externalisation chez ADRH APAVE?
|
Très élevés
|
|
Elevés
|
|
Adaptés
|
|
Bon marché
|
IV. EXTERNALISATION ET AMÉLIORATION DE LA
COMPETITIVITÉ
16. Le pourcentage des périodes d'essai réussies
est-il élevé (taux de rétention des nouveaux)?
17. Quel est le pourcentage de démissions au cours de
la première année?
18. Pensez-vous que l'amélioration de la qualité
des services à la SONARA ait un lien avec la qualité du personnel
recruté par externalisation?
19. Y a-t-il un lien entre l'amélioration de la
qualité des services et lexternalisation du recrutement à la
SONARA ?
20. Pensez-vous qu'il y ait une relation entre
l'externalisation du recrutement et l'amélioration de la
compétitivité à la SONARA ?
21. Etes-vous satisfaits des nouveaux recrutés par
externalisation après la période d'essai? Sinon pourquoi?
Participent-ils à l'application des exigences SIES et
Iso 9001 v2008 dont la SONARA détient les certifications? Si
oui comment?
GUIDE
D'ENTRETIEN/EMPLOYÉS
NB : Nous vous prions de bien vouloir répondre
à nos question dont l'objectif est de contribuer à la
réalisation de notre mémoire de master en gestion des ressources
humaines portant sur le thème « Externalisation du
recrutement et performance économique des entreprises
parapubliques : cas de la SONARA »
I. IDENTIFICATION
Fonction.............................................................................................
Direction.............................................................................................
Service................................................................................................
Source de
recrutement.............................................................................
Catégorie
socioprofessionnelle...................................................................
II. EXTERNALISATION ET OBJECTIVATION DU PROCESSUS DE
RECRUTEMENT
22. Comment avez-vous été recruté
à la SONARA? Pour quel poste exactement postuliez-vous? Parlez-nous de
votre expérience.
23. Combien étiez-vous lors de l'entretien collectif?
Combien de personnes ont été retenues?
24. Comment évaluez-vous votre processus de
recrutement? Pensez-vous qu'il nécessite quelques améliorations
et si oui lesquelles? Qu'est ce qui selon vous peut entraver
l'objectivité d'un recrutement?
25. Quelles peuvent être les conséquences d'un
recrutement subjectif?
26. Pourquoi la SONARA a choisi les prestataires que sont le
FNE et ADRH APAVE? Que pensez-vous du recrutement auprès de ces
structures?
27. À quels types d'exercices avez-vous
été soumis(e)?
28. Selon vous, les questions, exercices, débats
proposés par les recruteurs étaient-ils pertinents pour le poste
visé?
29. Combien étiez-vous lors des entretiens collectifs?
Combien de personnes ont été retenues ? Lorsque vous
êtes retenus pour les différents tests de recrutement, comment
appréciez-vous l'accueil dans les locaux des prestataires?
30. Quels sont les aspects positifs et les insuffisances de
l'externalisation du recrutement? Que proposez-vous pour que les choses soient
améliorées?
III. EXTERNALISATION ET RÉDUCTION DES
COÛTS
31. L'externalisation du recrutement permet-il une
réduction des coûts liés au recrutement?
32. Pourquoi les services d'aide au recrutement que le FNE
offre sont-ils gratuits?
33. Quels sont les différents coûts qui rentrent
en jeu lors d'un recrutement et son externalisation?
34. Comment évaluez-vous les coûts d'un
recrutement interne par rapport au recrutement externe?
35. Comment jugez-vous le coût de
l'externalisation chez ADRH APAVE?
|
Très élevés
|
|
Elevés
|
|
Adaptés
|
|
Bon marché
|
V. EXTERNALISATION ET AMÉLIORATION DE LA
COMPETITIVITÉ
36. Pensez-vous que l'amélioration de la qualité
des services à la SONARA ait un lien avec la qualité du personnel
recruté par externalisation?
37. Pensez-vous que l'externalisation du recrutement soit
source de compétitivité au sein de votre
service/unité/direction? Justifiez.
38. Qu'est-ce que le SIES et l'Iso 9001 v2008?
39. Participez-vous à l'application des exigences SIES
et Iso 9001 v2008 dont la SONARA détient les certifications?
Si oui comment?
GUIDE
D'ENTRETIEN/ORGANISMES EXTERNES
NB : Nous vous prions de bien vouloir répondre
à nos question dont l'objectif est de contribuer à la
réalisation de notre mémoire de master en gestion des ressources
humaines portant sur le thème « Externalisation du
recrutement et performance économique des entreprises
parapubliques : cas de la SONARA »
IV. IDENTIFICATION
Fonction.............................................................................................
FNE/ADRH
APAVE..............................................................................
Service................................................................................................
V. EXTERNALISATION ET OBJECTIVATION DU PROCESSUS DE
RECRUTEMENT
40. Comment évaluez-vous votre processus de
recrutement? Pensez-vous qu'il nécessite quelques améliorations
et si oui lesquelles? Qu'est ce qui selon vous peut entraver
l'objectivité d'un recrutement?
41. Quels outils de recrutement utilisez-vous le plus? Quels
types de tests utilisez-vous le plus? Quel poids va avoir chacun de ces outils
dans le recrutement et lesquels seront décisifs sur le recrutement
mené?
42. Pourquoi la SONARA a choisi les prestataires que sont le
FNE/ADRH APAVE?
43. À quels types d'exercices avez-vous soumis les
candidats?
44. Selon vous, les questions, exercices, débats
proposés sont-ils pertinents pour le poste visé?
45. Utilisez-vous les entretiens collectifs? Quels
critères objectifs utilisez-vous au cours de ces entretiens pour
sélectionner les candidats que vous retiendrez ?
46. Avez-vous eu l'occasion d'utiliser les tests tels que la
graphologie ou l'astrologie? Est-ce toujours le cas et quels résultats
donnent-ils? Si ce n'est plus le cas, pourquoi?
47. Y a-t-il des profils de postes ou des candidats qui sont
plus à même d'être soumis à des tests de
personnalité? Et pourquoi?
48. Quels critères objectifs utilisez-vous au cours de
ces entretiens pour sélectionner les candidats que vous retiendrez?
VI. EXTERNALISATION ET RÉDUCTION DES
COÛTS
49. Pourquoi les services d'aide au recrutement que le FNE
offre sont-ils gratuits?
50. Comment jugez-vous le coût de
l'externalisation chez ADRH APAVE? Pourquoi?
|
Très élevés
|
|
Elevés
|
|
Adaptés
|
|
Bon marché
|
VI. EXTERNALISATION ET AMÉLIORATION DE LA
COMPETITIVITÉ
51. Pensez-vous que l'amélioration de la qualité
des services à la SONARA ait un lien avec la qualité du personnel
recruté par externalisation?
52. Pensez-vous que l'externalisation du recrutement soit
source de compétitivité à la SONARA? Justifiez.
PLANNING DES ENQUETES A LA SONARA
Etude menées dans le cadre de l'obtention du master en
gestion des ressources humaines.
Thème : Externalisation du
recrutement et performance économique des entreprises
parapubliques : le cas de la SONARA
Au total, 20 membres du personnel prévus pour les
interviews, dont :
· 3 Directeurs
· 3 chefs de département
· 4 chefs services
· 5 chefs de bureau
· 4 AM
· 01 employé
JOURS
|
VENDREDI 06/06/14
|
LUNDI 09/06/14 AU MARDI 10/06/14
|
MERCREDI 11/06/14
|
JEUDI 12/06/14
|
VENDREDI 12/06/14
|
DIRECTIONS
|
PRISE DE CONTACT
|
DARH
|
D.Q.H.S.E.I ET DCT
|
FNE
|
ADRH APAVE
|
PERSONNES RESSOURCES
|
|
GPEC
|
SAPP
|
D.Q.H.S.E.I
|
DCT
|
RECRUTEMENT
|
RECRUTEMENT
|
DARH
|
CS GPEC
|
-CS SAPP
|
DQHSEI
|
DCT
|
RESP.RECRUTEMNT
|
RESP.RECRUTEMNT
|
CDRH
|
CB GRC
|
-- CB PAIE PERS.
|
CD QUALITÉ
|
CD. PROCÉDÉS
|
|
|
|
CB GEC
|
-1 AGT DE MAIT
|
CS CP
|
1 AGT DE MAIT
|
|
|
|
CB ADM. FORM
|
-- CB ADM. PERS
|
CS AUDIT
|
1 EMPLOYE
|
|
|
|
2 AGENT DE MAIT
|
|
|
|
Et 2 pour les cabinets ADRH APAVE et FNE
* 1L'entreprise est une
entité complexe qui revêt à la fois une dimension
économique, humaine et sociale. L'entreprise se définit aussi
comme une collectivité, un groupe humain, des salariés qui
contribuent à la réalisation d'objectifs stratégiques
communs. Cf, Stéphane BALLAND et Anne-Marie BOUVIER, Management des
entreprises, Paris, Dunod, 2010, p. 2.
* 2 Chloé
Guillot-Soulez, La Gestion des Ressources Humaines,
2ème édition, GualinoLextenso éditions, Paris,
p.28, 2009
* 3 Renard Isabelle,
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* 4 Annie BARTOLI,
Management dans les organisations publiques, 3ème
édition Dunod, Paris, p.153, 2009
* 5 Paul BIYA, à
l'occasion du traditionnel Discours à la nation de fin d'année,
31 décembre 2011.
* 6 FRIMOUSSE S. et J-M.
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* 7 ZADI KESSI Marcel,
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* 8 Barthelemy J.,
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* 9Bourdeaux G.,
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* 10 Chanson G.,
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* 11 Bruno Bachy et
Christine Harache, Toute la Fonction Management, Dunod, Paris, p.234,
2010,
* 12 D'après la
définition de Aubret J., Gilbert P., Pigeyre F., « savoir et
pouvoir, les compétences en question », cité dans le
manuel de gestion, volume 2, agence universitaire de la francophonie, p.431.
* 13 COLLIGNON E.,
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dirigée par P.Joffre et Y.Simon, Paris : Economica, n°119,
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* 14SAINSAULIEU. R et al.,
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* 15FRIOUI.
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Comité de Contrôle, Tunis, Novembre-2000
* 16Savoie,A. ; Morin,
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représentations de l'efficacité organisationnelle »,
Document soumis pour publication, 26p, 2000
* 17Philippe DELALANDE,
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pp.28-30, 1987
* 18 Ibidem
* 19Olivier NAY, Lexique
de science politique : vie et institutions politiques, Paris, Dalloz,
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* 20 JEAN MAGNAN DE
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l'économie », disponible sur
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* 21GERALDINE Marlène
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Administration des Entreprises - option Management et Contrôle de
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* 22 BARTHELEMY,
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* 26 Nouvelles Technologie
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* 27 Albert MBALLA Legrand,
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* 40 Raymond QUIVY et Luc
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* 41Madeleine Grawitz,
Méthodes des sciences sociales, op.cit.p.443.
* 42Raymond Quivy,
Manuel de recherche en sciences sociales, op.cit.p.152
* 43Raymond Quivy,
Manuel des recherche en Sciences Sociales, Bordas, Paris, 1998,
p.188.
* 44 En cohérence
avec Michel Ghertan, traducteur des « Institutions de l'économie
», l'anglicisme « gouvernance » est préféré
aux termes français de « gestion », « régulation
» ou « gouvernement » qui n'ont pas de sens
équivalent.
* 45 Gérard
Charreaux, « la théorie positive de l'agence : lecture et relecture
», in de nouvelles théories pour gérer l'entreprise du
XXIèsiècle, Gérard Koenig et
al.,Economica, Paris, 1999, p. 79
* 46 Jean-Bernard
BRUNETEAUX, Gestion des ressources humaines et communication, Presses
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* 47Jean-Marie PERETTI,
Dictionnaire des ressources humaines,
5èmeédition,Dunod, 2008, p.208-209
* 48 Jean-Bernard
BRUNETEAUX, Gestion des ressources humaines et communication, op.cit.
p.74
* 49 Analyse comparative,
est une technique de marketing ou de gestion de la qualité qui consiste
à étudier et analyser les techniques de gestion, les modes
d'organisation des autres entreprises afin de s'en inspirer et d'en tirer le
meilleur. http:/wikipedia.org/wiki/benchmarkingconsulté le 06 juin 2014
à 07h52
* 50 Fourastié J.,
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(1èreédition en 1952), Que Sais-je ?, Paris, 128
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* 54 Christian Ghislain
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* 55 MAINGUY C.,
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* 56 MARNIESSE S. &
FILIPIAK E. op.cit., Page 45
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compétitivité », in La logistique d'entreprise,
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du recrutement et carrière, Notre enquête à la SONARA,
Jeudi 12 juin 2014 à 10 heures.
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formation, Notre enquête à la SONARA, Lundi 15 juin 2014 à
10 heures
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* 87 Chef de
département hygiène sécurité environnement, DQHSEI,
Notre enquête à la SONARA, le 11 juin 2014 à 12
heures.
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formal theory of differenciation in organizations», American
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* 91Chef de bureau
Contrôle des pertes, service CP, Notre enquête à la
SONARA, le 11 juin 2014 à 15 heures.
* 92 Les produits
pétroliers fabriqués par la SONARA sont réalisés
sous licence de processus. C'est pourquoi le chapitre Conception et
Développement de la norme ISO 9001v2000 n'y est pas applicable.
* 93Blasius NGOME,
« le savez-vous ? » In SONARANEWS N° 80,
juillet-Août-septembre 2011
* 94Résolution
N°02/CA portant organisation de la Société Nationale de
Raffinage (SONARA), 30 août 2013,p.1
* 95 Procédure de
recrutement du personnel, p.9. SONARA 2014
* 96 Cadre Hygiène
Sécurité environnement, DQHSEI, Notre enquête à
la SONARA, le 10 juin 2014 à 10 heures.
* 97 Employé, DCT,
Notre enquête à la SONARA, le 10 juin 2014 à 15
heures.
* 98Cadre service
administration du personnel et de la paie, service APP, Notre enquête
à la SONARA, le 08 juin 2014 à 09 heures.
* 99Human Ressources
Counsellor, FNE, Notre enquête à la SONARA, Vendredi 13
juin 2014 à 10 heures.
* 100 Chef de bureaugestion
du recrutement et carrière, Notre enquête à la SONARA,
Jeudi 12 juin 2014 à 10 heures.
* 101 Agent de
maîtrise formation, Notre enquête à la SONARA,
Lundi 15 juin 2014 à 10 heures
* 102 OZANNE Flore, «
Etre recruté et recruter », Nathan, Janvier 2010, p.102
à 104
* 103Cadre Directeur
administratif des Ressources Humaines, DARH, Notre enquête à
la SONARA, le 06 juin 2014 à 07h30
* 104 Propos recueillis
lors d'un entretien avec un responsable au FNE le 12 juin 2014 à
13heures (pause)
* 105 AMIEL Michel, BONNET
Francis, « Recruter sans trop d'erreurs Procédures, outils,
méthodes », De Boeck, Août 2002, p.96-97
* 106Chef de bureau gestion
du recrutement et carrière, Notre enquête à la SONARA,
Vendredi 12 juin 2014 à 11 heures.
* 107ibidem
* 108 Loi N°06.1
«Mise à disposition des ressources», Association
Française de la Normalisation (AFNOR), Norme NF en ISO 9001 :
système de management de la qualité, Décembre 2000
* 109 Cadre, chef de
département hygiène sécurité environnement, DQHSEI,
Notre enquête à la SONARA, le 11 juin 2014 à 12
heures.
* 110 BRUCHON-SCHWEITZER
M., « Doit-on utiliser la graphologie dans le recrutement ?», dans
l'ouvrage collectif dirigé par Lévy-Leboyer, Claude, et al. RH -
Les apports de la psychologie du travail, EO, Paris, 2001, p. 99
* 111 Chef de bureau
Gestion des emplois et des compétences, service GPEC, Notre
enquête à la SONARA, le 12 juin 2014 à 18 heures.
* 112 Chef de bureau
Contrôle des pertes, service CP, Notre enquête à la
SONARA, le 11 juin 2014 à 15 heures.
* 113 Ibidem
* 114Cadre service
administration du personnel et de la paie, service APP, Notre enquête
à la SONARA, le 08 juin 2014 à 09 heures.
* 115 Chef de bureau
Contrôle des pertes, service CP, Notre enquête à la SONARA,
le 11 juin 2014 à 15 heures.
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