1.4.2. Les différents
pools de séquestration du carbone
A l'intérieur d'un système, le carbone est
séquestré dans trois principaux réservoirs (biomasse
vivante, matière organique morte et le sol) dont les sources de
provenance de carbone se répartissent dans deux différents pools
(GIEC, 2007) : le pool de carbone aérien et le pool de carbone
souterrain.
Le tableau 1 présente les différents types de
réservoirs de carbone, leur provenance avec des exemples.
Tableau 1 :
Réservoirs et provenance du carbone dans les systèmes
écologiques
Types de réservoirs
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Provenance du carbone
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Exemple
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Biomasse vivante
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Biomasse aérienne
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Tiges d'arbres et d'arborescents
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Branches et feuilles d'arbres
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Feuilles et tiges des herbacées
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Biomasse souterraine
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Racines grossières des arbres
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Matière organique morte
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Biomasse aérienne
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Troncs d'arbre morts
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Tiges et branches d'arbres mortes
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Litière
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Sols
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Biomasse souterraine
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Matière organique du sol
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Petites racines
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Source : GIEC, 2007 (modifié)
1.4.2.1. Le pool de carbone
aérien
Le pool de carbone aérien inclus le carbone
séquestré dans les réservoirs constitués par les
ligneux sur pied, les arborescents sur pied, les herbacées, les arbres
morts et la litière. Les techniques d'estimations des stocks de carbone
dans ces différents réservoirs sont variables en fonction du
réservoir évalué. En effet, les techniques
allométriques (équations de biomasse) permettent d'estimer la
biomasse des arbres à partir de leur circonférence ou de leur
diamètre à 1, 30 mètre au dessus du sol (DHP).
Les équations élaborées peuvent
être spécifiques aux espèces ou communes aux groupes
d'espèces. Le site original de l'équation devrait être
considéré avant son utilisation. Ceci parce que les arbres dans
un groupe qui fonctionne de manière similaire montrent de grandes
différences de croissance suivant les zones géographiques (Brown
et Pearson, 2005). En effet, il existe plusieurs équations
allométriques permettant d'estimer la quantité de carbone
stockée dans la zone du bassin du Congo, à partir de sa biomasse
totale (biomasse aérienne et biomasse souterraine). Ces équations
se servent des paramètres mesurables tels que la hauteur d'une part et
le diamètre d'autre part, qui est calculé à partir de la
circonférence du tronc du ligneux.
1.4.3. Forêt et
changement climatique
1.4.3.1. Définition de
la forêt
La définition de »Forêt» donnée
par les Accords de Marrakech (LULUCF décision 11/CP.7, Annexe E) repose
sur des critères de surface et de couverture de sol : Une
«forêt» est une surface de territoire d'une aire minimale
comprise entre 0,05 et 1 ha, dont la couverture forestière minimale est
comprise entre 10 et 30% et est assurée par des arbres susceptibles
d'atteindre une hauteur minimale de 2 à 5 m à maturité. On
désigne ainsi par «forêt» à la fois une formation
forestière dense, où des arbres forment plusieurs étages
et couvrent une forte proportion de sol, et une formation forestière
ouverte.
Les jeunes plantations sont également reprises sous
cette définition de «forêt» puisqu'elles font partie du
processus normal de «gestion des forêts».
Dans ses inventaires forestiers, le Congo utilise actuellement
la définition de la FAO de 2010, qui correspond à une couverture
minimum de 10 %, une hauteur de 5 mètres et une superficie minimum de
0.5 hectare, stipulant également que l'utilisation de la forêt
doit être l'utilisation prédominante.
Des seuils pertinents doivent être arrêtés
pour prendre en compte au mieux la déforestation et la
dégradation.
Malgré la difficulté à trouver un
consensus définitionnel, les forêts offrent de nombreux avantages
(services et valeurs) à l'ensemble de l'humanité en
général et des communautés locales et autochtones en
particulier.
Figure 2: Définition d'une
forêt selon les accords de Marrakech et distinction entre
déforestation et dégradation.
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