CONCLUSION ET
SUGGESTIONS
Conclusion
La Réserve de Biosphère de Dimonika
présente de ressources naturelles et de nombreux atouts qui justifient
que des initiatives soient prises pour sa conservation et sa gestion durable.
Il s'agit de la diversité de ses écosystèmes, de sa
biodiversité mais également de son énorme potentiel de
stockage de carbone.
Mais dans la recherche de mécanisme de gestion durable
de la Réserve de Biosphère de Dimonika, des défis majeurs
subsistent. D'une part, on note une diversité de relations
qu'entretiennent les populations riveraines de la réserve, en fonction
de leur origine et leurs intérêts. Ces différentes
relations concourent au maintien des facteurs de déforestation et de
dégradation des ressources de la Réserve. Par ailleurs, la
qualité des relations entre les gestionnaires et les populations
riveraines n'est pas bonne et doit être améliorée par un
dialogue où chaque acteur agira, en prenant ses responsabilités
dans la gestion participative de la réserve.
Ces actions doivent être couplées à la
mise en place de mesures riveraines offrant des alternatives durables aux
activités illégales pour améliorer notablement la gestion
des ressources de la réserve de biosphère de Dimonika. La gestion
des ressources naturelles est un processus de recherche de consensus, il est
alors indispensable d'impliquer et faire participer l'ensemble des parties
prenantes. La gestion de la RBD doit être perçue comme un
système avec ses différentes composantes, les fonctions de
chacune, les relations explicites ou implicites qui sous-tendent chacune des
relations et leur contribution à l'objectif global de la gestion
durable.
Concernant la biodiversité, il faut retenir les impacts
négatifs des activités anthropiques sur la qualité et la
quantité de celle-ci. La conversion des forêts en terres agricoles
détruit la biodiversité du milieu. Elles modifient les
paramètres écosystémiques des milieux naturels et rendent
parfois inappropriés ces espaces à la diversité
biologique. Ainsi, lorsque les exploitations agricoles n'ont pas une
orientation agroforestière, elles aboutissent à la destruction de
la biodiversité. En effet, la forêt modèle de Dimonika
pourrait améliorer la situation économique des populations
locales
Au terme de notre étude, on peut dire que l'objectif
est atteint car la quantité de carbone évaluée selon les
auteurs est de 129 tC/ha selon Chave et al., 2005, et de 38,4 tC/ha
selon Djomo et al., 2010.
Comme cela est dans une forêt secondaire jeune, il faut
éviter qu'elle soit détruite, au cas contraire on aura une
quantité de CO2 émise de 475 tonnes et 141 tonnes,
respectivement pour Chave et al., 2005 et Djomo et al.,
2010.
Nous avons retenu pour le calcul du stock de carbone, le
modèle de Chave et al., 2005, adapté par Hairiah et
al., 2011 car il donne des résultats comprables à ceux
obtenus par d'autres auteurs dans le Bassin du Congo (Ngomanda, au Gabon et
Mugnier au Parc de la Salonga en RD Congo) contrairement à Djomo et
al.,2010.
Dans la perspective du processus REDD+ à mettre en
oeuvre dans la réserve de biosphère de Dimonika, il est
nécessaire de lutter contre la déforestation et la
dégradation de la couverture forestière. Les systèmes
agroforestiers sont appropriés pour maintenir ou améliorer les
stocks de carbone à des niveaux normaux. La gestion de la réserve
doit être perçue comme une approche intégrée pour
réduire les facteurs de déforestation et de dégradation
des écosystèmes forestiers, maintenir et conserver la
biodiversité et préserver les stocks de carbones de ces
milieux.
Suggestions
Au terme de cette étude, nous
suggérons :
Ø A l'endroit des gestionnaires de la RBD
- Pour connaître avec précision le potentiel de
stockage de carbone dans le massif forestier du Mayombe, il faudrait poursuivre
l'inventaire du stock de carbone dans les différents sites de la RBD.
Ces études complémentaires prendront en compte également
le carbone emmagasiné dans tous les compartiments aériens
(ligneux arborés, arbustives et herbacé, la litière) et
les stocks souterrains (racine, micro-organisme, sol). Cette étude doit
être couplée avec les évaluations de stocks de carbone par
les données de télédétection ;
- Résoudre la question de zone centrale par la mise en
oeuvre effective de la stratégie de gestion de ces zones, dans l'optique
de récupération et la restauration de ces espaces de
conservations. Cela est d'autant important vu les impacts négatifs
majeurs des activités d'orpaillage sur la diversité qualitative
et quantitative des ressources et surtout au risque de voir cette zone
échapper au contrôle des gestionnaires lié au manque de
moyen de surveillance ;
- Pour réduire, les impacts négatifs des
activités anthropiques sur la biodiversité floristique et la
capacité de séquestration du carbone de la réserve, il est
vivement recommandé d'instaurer l'agroforesterie dans les villages
Pounga et les Saras et M'vouti. Cela doit se faire dans un dialogue permanent
avec les populations. Il doit leur être présenté les
intérêts et avantages de cette pratique et même initier des
phases pilotes ;
- La mise en oeuvre des mesures riveraines (microprojets) doit
être appuyée par le renforcement des capacité des
promoteurs sur les éléments de viabilité et de
durabilité des investissements afin de relever le taux de
réussite de ces mesures riveraines, susceptibles d'influer positivement
sur les facteurs d'agression de la réserve. Il s'agit de donner les
outils nécessaires aux promoteurs de pérenniser les AGR mis en
oeuvre à leur profit une fois la période d'investissement
terminée ;
- La création des Associations de Conservation et de
Développement peut constituer un relais important dans
l'exécution des activités du gestionnaire sur le terrain. Il faut
les formaliser et les rendre opérationnelles et renforcer leurs
capacités et les doter de moyens nécessaires pour travailler. Ces
structures ont un rôle à jouer dans la sensibilisation,
l'information et l'éducation environnementale à la base. Par
ailleurs, ils doivent constituer l'interface entre le gestionnaire et les
communautés locales dans la mise en oeuvre des mesures riveraines et
l'exécution de certaines activités (porteurs lors des
patrouilles, mains d'oeuvre pour tracer les layons).
Ø Au niveau des autorités administratives et
politiques
- Inciter les autorités administratives et judiciaires
à l'application stricte des lois règlementant la protection de
ressources naturelles Congolaise ;
Ø Au niveau de la coordination REDD+ République
du Congo
- Inscrire la Réserve de Biosphère de Dimonika
sur la liste des sites pour les projets pilotes de la REDD+ en
République du Congo, compte tenu de l'importance des richesses à
préserver.
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