L'Espagne en France. Les centres culturels espagnols dans l'hexagone au XXe siècle.( Télécharger le fichier original )par Julien JACQUES Université Paris I Panthéon-Sorbonne - Master 2 recherche Histoire des relations internationales et des mondes étrangers 2015 |
REMERCIEMENTS Il est naturel de commencer par remercier son directeur de recherche pour l'aide apportée lors des recherches et de la rédaction de ce mémoire mais c'est un grand merci que nous aimerions adresser à Madame Laurence Badel qui nous a permis d'intégrer le Master 2 Histoire des relations internationales sans hésitation et avec le sujet désiré à un moment où nous étions perdu. Nous tenons également à remercier toutes les personnes qui nous ont aidé à réaliser ce projet telles les archivistes du Ministère des Affaires étrangères et le personnel du Collège d'Espagne à la Cité internationale de Paris. Nous remercions aussi Monsieur Matthieu Trouvé et Madame Consuelo Álvarez Solís, directrice de la Bibliothèque Octavio Páz, pour leur aide. Nous remercions grandement Monsieur Juan Pedro de Basterrechea, directeur de l'institut Cervantès de Bordeaux qui a eu la gentillesse de nous accorder un entretien téléphonique alors que ses homologues nous ont laissé sans réponse. Nous tenons à remercier aussi notre mère, Chantal Jacques, pour ses corrections indispensables. Enfin, nous voudrions consacrer une attention particulière et un immense remerciement à Monsieur le professeur Lorenzo Delgado Gómez-Escalonilla qui, par ses indications bibliographiques et ses réponses à nos questions nous a fait gagner un temps précieux et offert une avancée majeure dans nos recherches. Nous lui témoignons notre plus profond respect. AVANT-PROPOS Avant de commencer la lecture de ce mémoire, nous devons faire part de quelques remarques. Sur les questions de traduction de l'espagnol vers le français, nous avons essayé tant bien que mal de conserver le nom des institutions en langue originale. Les termes qui peuvent correspondre à des réalités françaises et espagnoles (le nom des différents ministères, le nom des instituts culturels espagnols en France) ont été traduits car ils sont connus sous le nom francisé dans notre pays (ainsi la Biblioteca española est traduite par Bibliothèque espagnole et el Colegio de España devient le Collège d'Espagne). Enfin, au fil de la lecture, l'Instituto Cervantes renvoie à l'institution dans sa généralité alors que l'institut Cervantès désigne un centre en particulier. INTRODUCTIONLa diplomatie d'influence joue aujourd'hui un rôle primordial dans la relation à long terme entre les États. Cette notion s'intègre dans le concept plus large que représente la diplomatie publique. Pour le chercheur espagnol José Andrés Fernández Leost, « l'objectif de base de ces deux pratiques se trouve dans la configuration d'une stratégie de l'image basée sur la communication visant à atteindre un poids international et des bénéfices symboliques1(*) ». La diplomatie d'influence trouve ses racines, dans la première moitié du XIXe siècle, dans l'action culturelle des puissances européennes dans le domaine de l'archéologie, à l'image de la création de l'École française d'Athènes en 18462(*). Mais l'action culturelle d'un État, définie par Jean Baillou comme « l'intervention délibérée d'un État pour organiser ou promouvoir son influence dans le domaine du savoir, de la langue ou des arts hors de ces frontières3(*) » allait prendre une nouvelle forme à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. En effet, de nombreux centres culturels vont être créés pour la diffusion de la culture et de la langue : l'Alliance française4(*) en 1883, la Società Dante Alighieri italienne en 1889, le British Council en 1934 ou encore l'Institut Goethe allemand en 1951. Un tel institut n'existe en Espagne qu'à partir de 1991 lorsque le gouvernement espagnol décide de la création de l'Instituto Cervantes, qui tire son originalité dans le fait que ce dernier ne se veut pas seulement un miroir de la culture espagnole mais aussi de celle de tous les pays hispanophones. Le premier institut Cervantès à l'étranger est inauguré en 1992 à Paris, comme pour souligner la longue « complicité » que partagent les « soeurs latines », la France et l'Espagne. Les relations franco-espagnoles sont anciennes et complexes. Plus souvent ennemies qu'amies dans l'Histoire, puis partenaires dans l'Union européenne, la France et l'Espagne, par la proximité géographique et culturelle, se sont toujours influencées mutuellement. Anne Dulphy nous rappelle que le nationalisme espagnol est né de la confrontation contre la France napoléonienne, que les libéraux ibériques ont été séduits par la Révolution et que la IIIe République a directement influencé la Seconde République5(*). Au cours du XXe siècle, les relations ont été très souvent difficile. Dès 1936 et le déclenchement de la guerre civile espagnole, le Front Populaire français s'aligne sur les Britanniques et décide de la non-intervention en faveur de la Seconde République malgré l'action active de celle-ci pour réaffirmer qu'elle est le seul pouvoir légitime. Léon Blum n'empêcha pas l'envoi d'armes et de munitions en Espagne mais la Seconde République n'a jamais reçu le soutien officiel de Paris. Le général Franco vainqueur, la France ne tarda pas à signer les accords Bérard-Jordana en février 1939 afin, entre autres, d'obtenir la neutralité espagnole en cas de conflit ouvert avec l'Allemagne, en reconnaissant la légitimité de l'Espagne franquiste6(*). Suite à cela, le maréchal Pétain fut envoyé à Madrid comme ministre plénipotentiaire où il resta jusqu'en mai 1940 pour rejoindre Vichy. Cette période fut tendue pour les relations franco-espagnoles car Franco voulait profiter de la faiblesse de la France pour faire valoir ses prétentions sur le Maroc et l'Oranie7(*). A la fin de la seconde guerre mondiale, les tensions entre la France et l'Espagne atteignaient leur paroxysme ; les autorités françaises décidèrent ainsi de fermer la frontière pyrénéenne en mars 1946. Mais le contexte de guerre froide et les accords hispano-américains d'assistance économique et militaire, signés en septembre 1953, obligèrent la France à réviser ses relations avec l'Espagne franquiste8(*). La frontière fut rouverte en février 1948 ainsi que l'ambassade et les centres culturels en Espagne. L'Espagne, de retour dans le concert des Nations, intégra l'UNESCO en 1952 et l'ONU en 1955. Les relations bilatérales franco-espagnoles se retrouvèrent apaisées avec l'arrivée au pouvoir du général De Gaulle, considérant Franco comme un allié contre l'hégémonie américaine, le commerce et la coopération militaire se sont considérablement développé et les relations culturelles furent scellées par la signature d'accords de coopération culturelle le 7 février 1969. Par la suite, la mort de Franco et l'ouverture démocratique normalisèrent les relations entre la France et l'Espagne mais de nouvelles tensions se font sentir lorsque l'Espagne posa sa candidature pour intégrer la Communauté économique européenne (CEE) en 1978. Le président français, Valéry Giscard d'Estaing, apeuré par la concurrence espagnole dans l'agriculture, est farouchement opposé9(*). Ce n'est que sous la présidence suivante, celle de François Mitterrand que l'Espagne signera l'accord d'intégration en mai 1985, rendu effectif en 1986. Ainsi, la France a trop longtemps considéré sa voisine d'en deçà des Pyrénées avec dédain et mépris, lui accolant l'image d'un pays sous-développé et fanatique. Ce n'est qu'avec l'ouverture démocratique et l'intégration européenne que ce regard va profondément changer, aujourd'hui nous pouvons même dire que l'Espagne est « à la mode » en France. Du point de vue culturel, la France s'était depuis longtemps implantée en Espagne dans l'espoir de promouvoir sa langue et sa culture. Au cours des XIXe et XXe siècles, la France va créer de nombreux instituts et lycées français sur le territoire espagnol, notamment en 1935 avec l'inauguration de la Casa de Velázquez à Madrid10(*). Par contre, l'acceptation de l'implantation de centres culturels espagnols sur le sol français s'avère plus hasardeuse et plus longue. C'est sur ce décalage que porte ce mémoire. La volonté de travailler sur cette question relève de plusieurs facteurs. Premièrement, un immense intérêt pour les relations internationales, en particulier la dimension culturelle, nous a orienté vers cette spécialité de master. Deuxièmement, le devoir d'accomplir ce travail en un an nous a obligé à réfléchir sur un sujet accessible et moins chronophage que ce qu'un mémoire sur deux ans nécessite. Ces deux premiers facteurs nous ont donc conduit vers l'étude d'un centre culturel étranger présent en France et particulièrement à Paris. Le choix du pays fut évident : l'Espagne. D'abord, par la culture et la langue espagnoles qui nous ont toujours intéressé, et enfin, pour des raisons plus personnelles qui nous ont permis de découvrir en profondeur ce pays à l'intérêt si grand. Ainsi ce mémoire porte sur les centres culturels espagnols en France au XXe siècle. Par centres culturels espagnols, il faut entendre « dépendants de l'État espagnol », car ce qui nous importe est la manière dont le gouvernement espagnol souhaite promouvoir son image grâce à des instituts culturels qui relèvent donc de la politique culturelle de l'Espagne, définie par l'UNESCO comme « l'ensemble de principes opérationnels, de pratiques et de procédés de gestion administrative ou budgétaire devant servir de base à l'action culturelle de l'État11(*) ». Le choix de l'étude des instituts culturels en France est novateur car, dans l'historiographie française12(*), l'action de la France à l'étranger à souvent été étudiée mais jamais l'action d'un pays étranger en France. Enfin, s'agissant des bornes chronologiques, il nous faut préciser qu'elles correspondent essentiellement aux deux derniers tiers du XXe siècle. Ce n'est pas un choix personnel mais elles se sont imposées d'elles-mêmes car le Collège d'Espagne, situé à la Cité internationale universitaire, apparu comme le premier véritable centre culturel dépendant directement du gouvernement espagnol, a été inauguré en 1935 ; l'autre extrémité correspond à la création de l'Instituto Cervantes en 1991 et à son action jusqu'à aujourd'hui. Pour finir, nous devons souligner qu'une telle étude relève de l'histoire des relations culturelles internationales car ce mémoire étudie les relations entre la France et l'Espagne au cours du XXe siècle mais avec une approche spécifique, la dimension culturelle. Pascal Ory, en introduction d'un ouvrage sur les relations culturelles internationales13(*), nous rappelle que l'étude des relations culturelles est arrivée « bonne dernière au rendez-vous de l'histoire14(*) » ; une étude dans ce domaine est donc des plus intéressantes. Un point sur l'historiographie L'historiographie française ne manque pas d'ouvrages ayant pour thème les relations bilatérales franco-espagnoles mais la période étudiée (des années 1930 à aujourd'hui) et l'approche (l'action culturelle de l'Espagne en France) de ce mémoire sont novatrices. Les études précédentes ont favorisé les relations bilatérales dans leur ensemble et ont privilégié la période de la fin du XIXe siècle aux années 195015(*). L'ouvrage de Jean-Marc Delaunay16(*), né d'une thèse d'État, est un travail minutieux qui se veut exhaustif. Il est rédigé en trois volumes, chacun s'intéressant à trois dimensions différentes des relations franco-espagnoles entre la fin du XIXe siècle et la Première Guerre mondiale17(*). Seul le premier volume, consacré aux relations métropolitaines, contient un chapitre relatif aux relations culturelles18(*). La qualité de l'étude de Jean-Marc Delaunay est indiscutable, la France et l'Espagne sont traitées de façon égale, dans la spécificité propre des relations culturelles entre les deux pays. L'auteur parle d'abord de l'enseignement du français en Espagne, grâce aux réseaux laïcs et à l'Alliance française, puis fait la comparaison avec l'enseignement de l'espagnol en France dans l'enseignement secondaire et supérieur et revient sur les premières institutions culturelles espagnoles en France, ce qui présente un intérêt de premier plan pour notre sujet. Il traite ensuite des échanges de savants et d'intellectuels entre les deux pays et s'interroge sur le phénomène des congrès au début de XXe siècle19(*). Jean-Marc Delaunay termine ce chapitre par le thème du sport dans les relations internationales, en s'intéressant notamment à la corrida qui connut un franc succès en France sous le règne de Napoléon III. Les années 1920 ont, en revanche, été oubliées. La thèse de Yves Denéchère couvre la période 1931-193620(*). Contrairement à Jean-Marc Delaunay, celui-ci se focalise uniquement sur la politique française envers l'Espagne. Ce livre, version allégée de la thèse soutenue en 1998 à l'Université de Nantes, se divise en trois parties. La première se concentre sur l'attitude de la France face à l'Espagne de la Seconde République puis franquiste en traitant des représentations françaises en Espagne et son adaptation à la nouvelle donne. C'est dans cette partie que Yves Denéchère insiste sur l'action culturelle de la France mais rien n'est mentionné sur une éventuelle réciprocité de la part de l'Espagne en France. Toutefois, ce livre permet d'envisager les prémices de la politique culturelle de l'Espagne envers la France. En effet, l'auteur revient, par exemple, sur l'année 1935, date-clé dans les relations culturelles franco-espagnoles car année de l'inauguration à la fois de la Casa de Velázquez à Madrid et du Collège d'Espagne à la Cité Universitaire de Paris, ce qui tendrait à démontrer que « les deux pays ont su tisser des relations culturelles et intellectuelles dans un certain esprit de réciprocité 21(*)». La deuxième partie se penche sur les relations économiques et les relations coloniales et, aussi, sur l'exil des Espagnols, conséquent en France, d'abord les monarchistes puis les républicains. Ces vagues d'immigrations engendrèrent une large communauté espagnole en France22(*). Enfin, la dernière partie traite de la place de l'Espagne dans les enjeux internationaux de la France dans le contexte d'avant-guerre. Pour celui qui aborde ces questions de manière chronologique, l'étude suivante serait celle de Michel Catala23(*) traitant des relations franco-espagnoles pendant la Seconde Guerre mondiale. Le contexte international laisse peu de place aux questions culturelles mais cet ouvrage est un apport majeur pour comprendre la quasi-absence de relations culturelles entre les deux pays. Cette étude se divise également en trois parties, la première est la plus utile pour notre sujet. En effet, Michel Catala relate les négociations des accords Bérard-Jordana de 1939 où la France recherche désespérément la neutralité espagnole après la fin de la guerre civile et face au nouveau conflit qui s'annonce ; puis s'intéresse au rétablissement du réseau culturel de la France en Espagne grâce aux actions du ministre plénipotentiaire Philippe Pétain et de l'ancien directeur de l'Institut français de Madrid, Paul Guinard, mais aussi grâce, dans un premier temps, aux réseaux d'enseignement du clergé catholique. Dans la seconde partie, l'auteur revient sur les actions de Franco pour revendiquer et améliorer l'influence de l'Espagne dans les colonies françaises en Afrique du Nord, profitant de la faiblesse de la France. Ces actions expliquent également la difficulté des deux pays à renouer des relations culturelles. Enfin, la dernière partie porte sur la fin de la guerre et la reconnaissance des autorités d'Alger par l'Espagne qui entraînent un déclin des relations avec le gouvernement de Vichy. Le dernier livre de l'historiographie française sur ce thème est l'ouvrage d'Anne Dulphy, né de sa thèse soutenue en 1997, couvrant la période 1945-195524(*). Comme Yves Denéchère, elle ne se limite qu'à la politique française en Espagne, approchant de façon succincte l'action culturelle de l'Espagne en France. Elle précise, toutefois, que celle-ci était pratiquement nulle et que seules des initiatives privées d'exilés espagnols sont à noter pendant cette période, mais rien de la part de l'État25(*). Découpée en trois parties, cette étude commence, dans la première partie, par les conséquences de la Seconde Guerre mondiale et la mise en quarantaine de l'Espagne franquiste et du soutien de la France aux opposants républicains. C'est dans la deuxième partie, consacrée au dégel des relations bilatérales suite à la réouverture de la frontière pyrénéenne que l'auteure mentionne les relations culturelles. La France cherche à rattraper le retard engendré par la guerre et par les aléas diplomatiques. Bien que la France souffre de la concurrence anglo-saxonne, elle va tenter de rétablir son influence par la réouverture des instituts français et par des apports culturels, notamment le cinéma26(*). La dernière partie revient sur le processus de normalisation des relations franco-espagnoles, voulu par les États-Unis dans la lutte contre le bloc de l'Est, jusqu'à la nouvelle légitimité de l'Espagne après son intégration au sein de l'UNESCO en 1952, puis de l'ONU en 1955. De son côté, l'historiographie espagnole, à ma connaissance, apporte peu sur les relations bilatérales franco-espagnoles. Néanmoins, deux ouvrages primordiaux méritent notre intérêt : l'un, écrit par plusieurs universitaires, publié en 1994 et édité sous la coordination de Gregorio Cantera27(*), le second, publié en 1996 sous la direction du diplomate et essayiste Pablo De Jevenois Acillona28(*). La première étude se consacre aux relations bilatérales franco-espagnoles dans leur généralité : un chapitre traite directement des relations culturelles entre 1983 et 1993. L'ouvrage insiste sur les relations anciennes entre la France et l'Espagne, remontant au XVIe siècle lorsque de nombreux Français originaires d'Auvergne ou du Limousin se rendaient de l'autre côté des Pyrénées pour trouver du travail29(*). De plus, les auteurs ne se focalisent pas uniquement sur l'Espagne mais développe tout aussi bien sur la France et les débuts de l'hispanisme dans les universités françaises30(*). Ce livre est des plus intéressants pour notre sujet de recherche car il met en avant la proximité entre les ministres de la Culture Javier Solana et Jack Lang qui, ensemble, dans les années 1980, tentèrent de faire disparaître la légende noire dont était victime l'Espagne, en organisant un nombre conséquent d'expositions relatives à l'histoire ou à la culture espagnole31(*). Enfin, le chapitre 3 évoque les activités culturelles des centres espagnols en France avant la création de l'Instituto Cervantes. La seconde étude mentionnée, celle de Pablo de Jevenois Acillona, est une commande directe du ministère espagnol des Affaires étrangères. Elle prend la forme d'un compte-rendu non exhaustif des activités de la Dirección General de Relaciones Culturales y Científicas (DGRCC) créée en 1946 au sein du ministère des Affaires étrangères pour gérer l'action culturelle de l'Espagne à l'étranger. Cette direction est dissoute en 1996 après le transfert complet de ses compétences à l'Instituto Cervantes. Le grand intérêt de ce livre repose sur le fait que les collaborateurs participant à sa rédaction sont, pour la grande majorité, des anciens directeurs ou fonctionnaires de la DGRCC. Ainsi tous parlent de leurs missions, de leurs expériences et parfois même de leurs anecdotes. Un chapitre de ce livre traite essentiellement du budget de la DGRCC et de son évolution32(*) tandis qu'un autre, de première importance pour nous, se consacre aux centres culturels espagnols à l'étranger dépendant de la DGRCC33(*). Ces deux oeuvres demeurent uniques, dans l'historiographie espagnole, et dissertent directement ou indirectement sur les relations culturelles franco-espagnoles. Pour terminer, nous devons faire remarquer que la dernière décennie a fait l'objet de nombreuses études. Des livres ou des articles ont été publiés sur le sujet, notamment les travaux du professeur Lorenzo Delgado Gómez-Escalonilla, membre du Conseil Supérieur de la Recherche Scientifique à Madrid (CSIC)34(*), qui a écrit de très bonnes études sur l'histoire de l'action culturelle espagnole à l'étranger35(*) ou ceux de Javier Noya, chercheur à la Real Instituto Elcano36(*), sur la diplomatie publique de l'Espagne37(*). Tout historien se doit d'être historiographe mais aussi chercheur et l'exigence scientifique nous impose d'établir un état des sources. L'état des sources Ce mémoire relevant du domaine de l'histoire des relations internationales, les premières sources proviennent des archives diplomatiques françaises [ci-après AMAE]. Sur le site de la Courneuve, le premier fond consulté est celui de la Direction Générale des Relations Culturelles, Scientifiques et Techniques [ci-après DGRCST] et essentiellement les archives du cabinet du Directeur général entre 1948 et 196838(*). Cette sous-série ne concerne que les négociations entre la France et l'Espagne en vue de la signature d'un accord de coopération culturelle mais est primordiale car, au cours de ces négociations, le ministère des Affaires étrangères français demanda une note sur tous les établissements d'enseignement espagnols en France. La sous-série Espagne de la série Z Europe 1944-1949 révèle la difficulté des relations bilatérales entre les deux pays : la position de Franco après le conflit mondial et l'action des opposants républicains sont les grandes questions que pose l'Espagne à partir de 1944. Tout ceci laisse peu de place aux relations culturelles. Cela dit, le dossier 187QO/103 relatif aux associations espagnoles en France nous a permis de prendre conscience du phénomène de ces dernières qui se sont multipliées sur la période : associations politiques, syndicales et même culturelles venant en aide aux exilés espagnols. Nous souhaitions également consulter le dossier 187QO/5, dans cette même sous-série, relatif aux immeubles occupés par les Républicains pour savoir si aujourd'hui ces établissements sont propriétés de l'Etat espagnol ; malheureusement ce dossier est perdu depuis 2007. La sous-série Espagne de la série EU Europe 1949-1955 témoigne d'une certaine évolution dans les relations franco-espagnoles. En février 1951, la délégation du gouvernement français à Madrid est élevée au rang d'ambassade et le dialogue entre les deux nations s'apaise. Ce climat facilite le réglement de nombreux contentieux entre la France et l'Espagne notamment au sujet de l'immeuble de l'avenue Marceau à Paris39(*), aujourd'hui Bibliothèque Octavio Páz de l'Institut Cervantès. L'amélioration des relations est aussi illustrée par le gonflement des dossiers relatifs aux questions culturelles40(*). Les sous-séries Espagne des séries EU Europe 1956-1960 et 1961-1970 renferment également des dossiers relatifs aux relations culturelles41(*). Sur le site de la Courneuve, il nous a été impossible de consulter des archives postérieures à 1970. Les archives ultérieures à 1976 n'ont pas encore été inventoriées et concernant les dossiers relatifs aux relations culturelles avec la France42(*) de la sous-série Espagne de la série EU Europe 1971-1976, un autre chercheur les a monopolisés pendant le mois où nous travaillâmes sur ce site. Au centre des Archives diplomatiques de Nantes, nous avons consulté le fond relatif à l'état de versement des archives rapatriées de l'ambassade de France à Madrid, notamment la série F concernant la période 1943-1978 et la sous-série VI relative aux oeuvres françaises en Espagne43(*). Les dossiers de cette sous-série sont uniquement des doublons des archives conservées à La Courneuve. Le fond relatif à l'état de versement des archives rapatriées du Service culturel à Madrid entre 1962 et 1980, rapatriées en 2004 nous a permis d'en savoir davantage sur les relations franco-espagnoles en 1980 au moment où l'Espagne souhaite intégrer la Communauté économique européenne mais rencontre l'hostilité du président français Valéry Giscard d'Estaing44(*). Ce fond possède aussi un dossier sur « les accords culturels et les textes complémentaires entre 1949 et 198645(*) » traitant de tous les textes signés entre la France et l'Espagne sur la coopération culturelle comme l'accord de coopération culturelle, scientifique et technique signé à Madrid le 7 février 1969 ou la Convention franco-espagnole relatives aux études et diplômes des établissements français en Espagne et espagnols en France signée à Madrid le 2 juin 1977. Pour conclure sur les archives françaises, saluons les facilités que nous offre Internet. Les archives de l'Assemblée Nationale rendent accessibles46(*) les rapports de députés concernant les relations culturelles avec l'Espagne. Les archives espagnoles ont été moins abordables. Les archives diplomatiques espagnoles sont toutes conservées à Madrid mais hélas, il nous a été impossible de nous y rendre. Elles sont fermées depuis un moment, ses fonds étant transférés et réorganisés au sein des Archives générales de l'Administration. Heureusement, l'Instituto Cervantes est une institution très prolifique en matière d'écrits et édite de nombreux articles et revues utilisés directement comme sources. C'est le cas de la revue annuelle El español en el mundo, éditée depuis 1998 et accessible en ligne47(*). Comme son nom l'indique, elle fait le point sur l'état de l'espagnol dans le monde en se focalisant à chaque fois sur une partie du monde ou un pays. La France fut un des sujets de l'édition 2006-2007 en proposant, par exemple, un article sur l'état de l'espagnol en France48(*). Les archives des instituts Cervantès du monde sont toutes conservées à Madrid mais, là encore, l'Instituto Cervantes publie chaque année un « Memoria » retraçant les activités et les évolutions de chaque instituts Cervantès dans le monde dans un article écrit par les directeurs des instituts. Publiés depuis 1992, les premiers, édités en version papier, sont tous disponibles à la bibliothèque Octavio Páz de l'institut Cervantès de Paris, située au 11, avenue Marceau. A partir de 2008, une version numérique est proposée, accessible en ligne49(*). Par ailleurs, comme pour l'Assemblée nationale française, les archives de la Chambre des députés espagnole (Congreso de los Disputados) sont mises à disposition sur Internet50(*) où, classées par législatures, nous avons accès à des séances de questions à l'Assemblée, qui, parfois, peuvent concerner les centres culturels en France51(*). Enfin, nous avons tenté de prendre contact avec l'attaché culturel de l'Ambassade d'Espagne à Madrid qui nous a laissé sans réponse. Nous avons également écrit aux des différents instituts Cervantès de France mais seul le directeur du centre de Bordeaux, M. Juan Pedro de Basterrechea, nous a accordé un entretien téléphonique52(*). Les objectifs principaux de ce mémoire Le première objectif de ce travail est de contribuer à l'étude des relations culturelles internationales et aux relations franco-espagnoles en particulier. Les programmes de recherche de l'Institut Pierre Renouvin sont une référence pour l'étude des relations internationales mais ne traitent qu'en marge des relations culturelles magré l'existence d'un séminaire intitulé Littérature(s) et Musique(s) dans les Relations internationales. Ce mémoire vise à proposer un nouveau regard sur les relations culturelles franco-espagnoles en étudiant l'action culturelle de l'Espagne en France, à travers les centres culturels, et non plus l'inverse comme à l'accoutumé. La finalité de ce mémoire est donc de répondre à ces problématiques nouvelles : nous connaissons, grâce aux études mentionnées dans l'historiographie, l'influence culturelle de la France en Espagne mais qu'en est-il du potentiel culturel de l'Espagne en France à l'époque contemporaine ? Tout au long du XXe siècle, la France a créé un réseau culturel important en Espagne pour parvenir à « une situation culturelle privilégiée » grâce à « l'ensemble le plus ancien et le plus complet » d'établissements culturels entretenus à l'étranger53(*). Y a-t-il une réciprocité pour l'Espagne en France ? Comment s'est mis en place ce réseau ? Enfin, depuis 1991, l'ensemble des centres culturels espagnols à l'étranger est placé sous le patronage de l'Instituto Cervantes, qu'est-ce que ce changement a apporté aux centres culturels espagnols en France ? Après plus de vingt années d'existence, quel bilan pouvons-nous tirer de l'histoire de cette institution à travers ses activités dans l'Hexagone ? Structure générale Ce mémoire se divise en trois parties. La première se propose d'établir le contexte dans lequel s'est développé le réseau culturel espagnol en France. La deuxième et la dernière parties vont de pair, elles se suivent chronologiquement et présentent la mise en place et l'évolution des centres culturels avant et après la création de l'Instituto Cervantes. La première partie a l'ambition de dévoiler l'image et l'influence de l'Espagne en France à travers l'immigration espagnole, la culture espagnole et ses apports dans le paysage français ainsi que la langue espagnole dans le système éducatif français via son apprentissage et l'hispanisme en France. Par nécessité de compréhension et de rigueur intellectuelle, cette partie déborde un peu du cadre chronologique que nous avions établi. La seconde partie apporte une analyse du long chemin semé de difficultés de la diplomatie culturelle espagnole dans l'Hexagone au cours du XXe siècle pour la création d'instituts culturels. Cette partie est écrite dans une logique chronologique des premiers centres culturels jusqu'à la création de l'Instituto Cervantes. Pour terminer, la troisième et dernière partie met l'accent sur l'installation de ce nouvel organisme en France et propose de dresser un bilan des vingt premières années de son action.
PREMIÈRE PARTIE IMAGES ET INFLUENCES DE L'ESPAGNE ET DE L'ESPAGNOL DANS LA FRANCE CONTEMPORAINE La France et l'Espagne, pays voisins et soeurs latines, furent soeurs ennemies dans l'Histoire puis partenaires au sein de l'Union européenne. Le désir de connaissance de sa voisine au-delà des Pyrénées est ancien et son influence également. Après des décennies dos à dos dues aux aléas de l'Histoire, les univers culturels de la France et de l'Espagne sont entrés dans une nouvelle ère. Les questions des images et des influences de l'Espagne sur la France contemporaine furent l'objet d'un colloque national tenu à Béziers le 5 juin 1993 qui a donné lieu à une publication1(*). D'un grand intérêt pour nos recherches, cet ouvrage l'est davantage car il permet de concevoir les racines anciennes de cet attrait de la France pour l'Espagne. Dans cette première partie, nous allons essayer de replacer le contexte dans lequel s'inscrivent l'histoire et l'évolution des centres culturels espagnols en France. Les influences françaises foisonnèrent en Espagne, notamment dans l'histoire contemporaine. Anne Dulphy ne nous a-t-elle pas rappelé que c'est contre la France napoléonienne qu'est né le nationalisme espagnol 2(*)? Ou encore l'importance de la IIIe République française sur la Seconde République espagnole 3(*)? Et José Andrés Fernández Leost ajoute que l'Espagne s'est dotée d'un ministère de la Culture en 1977 en suivant l'exemple français4(*). Et pourtant, la réciprocité ne fut jamais la même. Pendant longtemps la France considéra l'Espagne de manière condescendante, tel un pays traditionaliste et arriéré notamment sous la dictature franquiste. Mais aujourd'hui ce point de vue change et l'Espagne « a retiré tout fondement au complexe de supériorité de la France 5(*)» grâce, entre autres, à l'influence des exilés espagnols, politiques et économiques, et leurs descendants, qui ont été nombreux à venir s'installer en France (chapitre I). Ce bénéfice revient aussi à l'élargissement de l'hispanisme, cette discipline universitaire qui étudie l'Espagne et l'Amérique latine, dû à de multiples facteurs, comme la diffusion de la littérature ou de la musique espagnoles et sud-américaines (chapitre II). Aujourd'hui nous pourrions même affirmer que l'Espagne est « à la mode 6(*)» en France vu le grand intérêt des élèves pour l'apprentissage de l'espagnol, deuxième langue la plus étudiée après l'anglais, et ce malgré les accords franco-allemands qui devraient favoriser le choix de la langue germanique (chapitre III). * 1 « El objectivo básico que ambas prácticas comparten radica en la configuración de una estrategia de imagen-país levantada sobre la comunicación y encaminada a conseguir peso internacional y beneficios simbólicos », in José Andrés Fernández-Leost, Acción cultural exterior : informe de situación para el sistema español, La balsa de piedra n°1, 2012, p.2. * 2 Jean-Marc Delaunay, « La recherche archéologique, une manifestation de puissance ? L'archéologie et les archéologues au coeur des relations internationales contemporaines. L'École d'Athènes, un haut-lieu du nationalisme français ? », Actes du 150e anniversaire de l'École française d'Athènes (1996), « Les politiques de l'archéologie du milieu du XIXe siècle à l'orée du XXe », Bulletin de Correspondance Hellénique, n°2, Athènes, 2000, p.125-153. * 3 Jean Baillou (dir.), « Les affaires étrangères et le corps diplomatique français », Histoire de l'administration française, tome II, 1870-1980, CNRS, Paris, 1984, p.939. * 4 La bibliographie sur l'Alliance française est ample mais nous pouvons commencer l'approche avec les ouvrages de Maurice Bruézière, L'Alliance française. Histoire d'une institution, Paris, 1983 et de François Chaubet, La politique culturelle française et la diplomatie de la langue. L'Alliance française 1883-1940, L'Harmattan, Paris, 2006. * 5 Anne Dulphy, « Les relations bilatérales France-Espagne : un survol historique », Lettre de l'IRSEM, n°8, Institut de Recherche Stratégique de l'École Militaire, 2012. * 6 Michel Catala, Les relations franco-espagnoles pendant la Deuxième Guerre mondiale, rapprochement nécessaire, réconciliation impossible, 1939-1944, L'Harmattan, Paris, 1997, p.21. * 7 Id. * 8 Sur ce sujet : Anne Dulphy, « La France et la défense atlantique : le pacte hispano-américain de septembre 1953 », Revue d'histoire moderne et contemporaine 4/2002 (no49-4) , p. 53-70. [en ligne] < www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2002-4-page-53.htm> (consulté le 18 mars 2015). * 9 Archives du ministère des Affaires étrangères (Nantes), [ci-après AMAE], État de versement des archives rapatriées du Service Culturel à Madrid 1962-1980, Rapatriement n°2004/29, 398PO/2004029, Revues des hebdomadaires n°128 des semaines du 10 au 16 et du 17 au 23 juin 1980 suite au propos du président Giscard d'Estaing sur la candidature de l'Espagne à la CEE, n°57. Sur ce sujet : Matthieu Trouvé, L'Espagne et l'Europe. De la dictature de Franco à l'Union européenne, P.I.E Peter Lang, Bruxelles, 2009. * 10 Jean-Marc Delaunay, Des palais en Espagne, l'École des Hautes Études Hispaniques et la Casa de Velázquez au coeur des relations franco-espagnoles du XXe siècle, 1909-1979, Madrid, 1994. * 11 « Réflexions préalables sur les politiques culturelles », in Politique culturelle : études et documents, UNESCO, Paris, 1969, p.5. * 12 Voir la rubrique concernant l'historiographie. * 13 Anne Dulphy, Robert Frank, Marie-Anne Matard-Bonucci et Pascal Ory (dir.), Les relations culturelles internationales au XXe siècle. De la diplomatie culturelle à l'acculturation, P.I.E Peter Lang, Bruxelles, 2010. * 14 Ibid. p.15 * 15 Ces études sont celles de Jean-Marc Delaunay (2010), de Yves Denéchère (1999), de Michel Catala (1995) et d'Anne Dulphy (1997). * 16 Jean-Marc Delaunay, Méfiance cordiale, les relations franco-espagnoles de la fin du XIXe siècle à la Première Guerre mondiale, 3 volumes, L'Harmattan, Paris, 2010. * 17 Le premier volume concerne les relations métropolitaines, le second se consacre aux relations coloniales et enfin le dernier s'interroge sur les relations économiques. * 18 Il s'agit du chapitre 5 « L'interaction culturelle de l'enseignement aux patrimoines, l'éveil des politiques culturelles extérieures », p.609-722. * 19 Ibid. p.655. * 20 Yves Denéchère, La politique espagnole de la France de 1931 à 1936, une pratique française de rapports inégaux, L'Harmattan, Paris, 1999. * 21 Ibid. p.97. * 22 Voir le chapitre consacré à ces questions dans la suite de ce mémoire. * 23 Michel Catala, Les relations franco-espagnoles pendant la Deuxième Guerre mondiale, rapprochement nécessaire, réconciliation impossible, 1939-1944, L'Harmattan, Paris, 1997. * 24 Anne Dulphy, La politique de la France à l'égard de l'Espagne de 1945 à 1955. Entre idéologie et réalisme, MAE/Direction des archives et de la documentation, Paris, 2002. * 25 Ibid. p.564. * 26 Ibid. p.329. * 27 Gregorio Cantera (coord.), Del reencuentro a la convergencia. Historia de las relaciones bilaterales hispano-francesas, Ciencias de la dirección, Madrid, 1994. * 28 Pablo de Jevenois Acillona (dir.), La Dirección General de Relaciones Culturales y Científicas 1946-1996, Ministerio de Asuntos Exteriores, Madrid, 1996. * 29 Gregorio Cantera, op.cit. p.319. * 30 Ibid. p.336. * 31 Pour l'année 1987, nous pouvons noter les expositions, inaugurées par la reine Sofia, « Le siècle de Picasso », L'imagination nouvelle : les années 70 et 80 » et « Espagne 1987 : dynamique et interrogation » au Musée d'Art Moderne, ou encore « Du Greco à Picasso » au Petit Palais ; Ibid. p.348. * 32 José Félix Juliani et alii, « Los presupuestos de la Dirección General de Relaciones Culturales y Científicas : 1946-1996 », p.79-129. * 33 Pablo de Jevenois Acillona, « Los Centros Culturales y Educativos en el exterior », p.165-207. * 34 Consejo Superior de Investigaciones Científicas * 35 Entre autres, Los compromisos internacionales de España en materia de cultura, Real Instituto Elcano, DT 4/2008, Madrid, 2008 ; ou encore Un siglo de diplomacia cultural española: de la Junta para Ampliación de Estudios al Instituto Cervantes, Real Instituto Elcano, DT 12/2014, Madrid, 2014. * 36 Think tank espagnol fondé en 2001 qui se spécialise dans l'analyse des relations internationales et des politiques publiques de l'Espagne et de l'Amérique latine. * 37 Javier Noya, Luces y sombras de la acción cultural exterior, ARI 66/2003, Real Instituto Elcano, Madrid, 2003 ; Una diplomacia pública para España, DT 11/2006, Real Instituto Elcano, Madrid, 2006. * 38 AMAE, DGRCST, 236QO, n°59 relatif aux négociations de l'accord de coopération culturelle, technique et scientifique signé à Madrid le 7 février 1969. Notes sur les établissements français et les établissements espagnols. * 39 AMAE, 187QO, n° 212 relatif au contentieux franco-espagnol au sujet de l'immeuble de l'avenue Marceau à Paris. * 40 AMAE, 187QO, n° 207 relatif aux relations culturelles franco-espagnoles entre juillet 1949 et décembre 1952 ; et n° 208 relatif aux relations culturelles franco-espagnoles entre janvier 1953 et décembre 1955. * 41 Respectivement 187QO/234 pour la série 1956-1960 et 187QO/306, 307 et 308 pour la série 1961-1970. * 42 AMAE, 187QO, n° 411 et 412. * 43 AMAE, 396PO/F, n° 822, 823 et 824. * 44 AMAE, 398PO/2004029, n° 57. * 45 AMAE, 398PO/2004029, n° 59. * 46 < http://archives.assemblee-nationale.fr/recherche/index-archives.asp> * 47 < http://cvc.cervantes.es/lengua/anuario/>. * 48 Félix Blanco Sánchez et alii, « El español en Francia », in Enciclopedia del español en el mundo. Anuario del Instituto Cervantes, 2006-2007, Madrid, 2007, p.227-232. * 49 < http://www.cervantes.es/sobre_instituto_cervantes/memoria.htm.> * 50 < http://www.congreso.es/portal/page/portal/Congreso/Congreso/Iniciativas> * 51 C'est le cas le 27 avril 1994 lorsque le député José Maria Robles Fraga s'adresse au ministre des Affaires étrangères sur la situation de l'institut Cervantès de Toulouse, [en ligne] < http://www.congreso.es/portal/page/portal/Congreso/Congreso/Diputados/BusqForm?_piref73_1333155_73_1333154_1333154.next_page=/wc/buscarIntervencionesForm?idDiputado=22&tipoIntervenciones=tipo&idLegislatura=5&muestraLeg=false> (consulté le 25 janvier 2015). * 52 Entretien téléphonique du mardi 7 avril 2015. * 53 Anne Dulphy, La politique de la France à l'égard de l'Espagne..., op.cit., p.299, d'après AMAE, série Relations culturelles, dossiers 52 et 53. Respectivement note de P.Thiais sur le bilan de l'effort culturel espagnol, juin 1947 ; et note sur les oeuvres françaises en Espagne, le 16 janvier 1945. * 1 Jean Sagnes (dir.), Images et Influences de l'Espagne dans la France contemporaine, Actes du colloque national d'histoire de Béziers du 5 juin 1993, Presses universitaires de Perpignan, Perpignan, 1994. * 2 Anne Dulphy, « Les relations bilatérales France-Espagne : un survol historique », op.cit. * 3 Id. * 4 José Andrés Fernández-Leost, Acción cultural exterior..., op.cit. * 5 Anne Dulphy, « Les relations bilatérales France-Espagne : un survol historique », op.cit. * 6 José Jiménez, Francia y España : la unidad y la diversidad cultural, Miradas Cruzadas, 2006-2007, p. 726-729. |
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