INTRODUCTION
1. Problématique
La croissance démographique rapide continue à
poser un problème critique dans la plupart des pays en
développement où les besoins sont considérables au regard
des moyens réduits.
Des grossesses trop nombreuses, des grossesses trop
rapprochées et des grossesses chez les adolescents ainsi que chez les
femmes de plus de 35 ans mettent en danger la vie des femmes et sont
responsables d'un tiers de décès de nourrissons. La
planification familiale est l'un des moyens les plus efficaces
pour améliorer la santé des femmes et des enfants. Dans les
pays avec un développement, plus de cent millions de femmes
mariées ou qui vivent avec un homme affirment ne pas disposer des moyens
de contraception dont elles ont besoins (MANFRED, 2004).
La population mondiale a atteint 6milliards et augmente
à raison de près de 80 millions par an. Le ralentissement de
la croissance démographique aide à protéger
l'environnement, ce qui veut dire il économise des ressources,
préserve la pureté de l'air et de l'eau, améliore la
santé, affaiblit les pressions qui s'exercent sur les villes et
aide à éviter les conflits. Le ralentissement de la croissance
accorde des délais et comme une proportion plus grande de la population
se trouve en âge de procréer ; fournit une prime
démographique qui peut être investie dans l'éducation, la
création de l'emploi, les soins de santé et d'autres
interventions visant à relever les niveaux de vie (USAID, 2000).
Il y a encore près de 123 millions de femmes dans le
monde, principalement dans les pays en développement, qui n'ont pas
recours à la contraception bien qu'elles aient exprimé le souhait
d'espacer les naissances ou de limiter le nombre de leurs enfants. Sur
l'ensemble de grossesses se produisant chaque année dans le monde,
38 % ne sont pas désirées et près de 6 grossesses sur
10 se concluent par un avortement provoqué (O.M.S, 2000).
Il y a, dans le monde, jusqu'à 700 millions
d'êtres qui pratiquent la contraception, et des millions d'autres le
feraient s'ils avaient un meilleur accès à des services de
bonne qualité (USAID, 2000).
Une étude réalisée par SAUDEK et al en
2000 a estimé que dans les pays en développement, 17 % de
femmes mariées en âge de procréer ont un besoin non
satisfait de planification familiale. Parmi les diverses régions, le
niveau le plus élevé de besoin non satisfait aux fins
d'espacement est en Afrique sub-saharienne, où il se situe à
16 % des femmes mariées. La proportion la plus
élevée de besoin non satisfait d'espacement de naissances se
situe également en Afrique sub-saharienne à hauteur de 66 %
de l'ensemble de besoins non satisfaits de planification familiale.
Une enquête effectuée par FATINA, en 1992 au
Nigéria, a montré qu'au moins 85 % des femmes et au
moins 65 % des hommes étaient d'accord pour dire que l'espacement
aide une mère à reprendre ses forces avant d'avoir un autre
enfant, protège la santé des enfants. En même temps, en
Ouganda, les enquêtes ont constaté que les femmes qui jugeaient de
façon positive l'espacement des naissances avaient d'autres avantages,
dont le fait d'avoir les enfants plus âgés qui peuvent s'occuper
de leurs cadets. Une femme a déclaré que l'espacement aide les
femmes à paraître plus jeunes.
Une attitude d'ambivalence, le manque d'informations et une
opposition personnelle et familiale explique la majorité de besoins non
satisfaits parmi les femmes qui veulent retarder les naissances de leurs
prochains enfants. Le manque d'accès aux services de planification
familiale est également un élément majeur qui intervient
dans un grand nombre des pays (ADACH, 2003).
La possibilité qu'a une femme d'espacer ou de limiter
le nombre de grossesses a des conséquences directes sur sa santé
et son bien être, aussi bien que sur l'issue de sa grossesse. En
permettant aux femmes d'exercer leurs droits en matière de
procréation, les programmes de planification familiale peuvent
également améliorer la situation sociale et économique des
femmes et de leurs familles (OMS, 2002).
Si on agit dès aujourd'hui pour obtenir un soutien pour
les soins de santé reproductive, on peut aider à répondre
aux besoins actuels de la population et améliorer les perspectives qui
s'ouvrent au XXIème siècle (USAID, 2000). Les
meilleures décisions en matière de planification familiale sont
celles qu'on prend soi-même, sur base d'informations exactes et d'une
série d'options de contraception.
La République Démocratique du Congo figure parmi
les pays où la croissance démographique augmente à une
vitesse incroyable. L'indice de fécondité est de 6.3 et
potentiellement croissante du fait de la forte proportion des jeunes qui y
contribue à 13 % (EDS, 2007).
Compte tenu des conditions défavorables dans lesquelles
les couples ne parviennent pas à planifier les naissances, la
République Démocratique du Congo est citée parmi les pays
les plus peuplés d'Afrique. La santé de la reproduction est
caractérisée par un taux d'accroissement élevé
de 3.1 % (PNSR, 2008) ainsi qu'un taux de mortalité maternelle et
néonatale au dessus de la moyenne africaine. Aussi
la prévalence contraceptive très faible de 6,3 % (EDS,
2007), et un taux d'avortements provoqués souvent mortels chez les
adolescents de 30 % (PNSR, 2007).
De tout ce qui précède, nous nous sommes
posé les questions ci-après :
- Les couples mariés habitant la Zone de Santé
de Binza Météo s'impliquent-ils de façon suffisante dans
la planification familiale ?
- Les couples mariés ont-ils des connaissances
suffisantes sur la planification familiale ?
- Quel est le taux d'utilisation des méthodes
contraceptives modernes par les couples mariés ?
- Existe-t-il une relation entre les caractéristiques
sociodémographiques et l'implication dans la planification familiale
?
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