1
UNIVERSITE DE KINSHASA

Faculté des Sciences Economiques et
de Gestion Département des Sciences
Economiques Deuxième Cycle

POLITIQUE DE ZONES ECONOMIQUES SPECIALES : FONDEMENT
ET PERSPECTIVES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
?
MAPENDO MASUMBUKO CHRISTIAN1

Mémoire soutenu en vue de l'obtention
du
Diplôme de licence en sciences
économiques et de gestion Option : Economie
monétaire
DIRECTEUR :
PROFESSEUR TIKER TIKER JOACHIM LECTEUR :
PROFESSEUR YVON BONGOY MPEKESA
1 Mapendo Masumbuko Christian, économiste
spécialisé dans les questions monétaires et dans la
politique de zones économiques spéciales/
chrismapendo@yahoo.fr, +243 821058573

ANNEE ACADEMIQUE 2013-2014
2
Epigraphe
« Je pense que je ne suis réellement
économiste que quand j'apporte de bonnes réponses
»
aux questions du développement
économique
Nguma Mapendo Masumbuko
Mapendo Masumbuko Christian
3
REMERCIEMENTS
Toute ma gratitude à Dieu pour avoir permis à ce
que jusqu'ici je sois éligible à sa grâce,
Mes remerciements au corps scientifique de l'Université
de Kinshasa en général et de la Faculté de Sciences
Economiques et de Gestion pour ma formation académique assurée
avec succès pendant cinq ans.
Mes remerciements au Professeur TIKER TIKER et au Professeur
Yvon BONGOY pour la direction et la lecture du présent
mémoire.
Mes remerciements à mes parents ; Janvier Nguma,
Agnès Nguma, Xavier Nguma, Alphonse Nguma, Janda Nguma, Juslène
Nguma, Jules Nguma, Joseph Nguma, Mirindi Nguma, Yvette Nguma, Christian Nguma,
Justin Nguma, Nyaba2 Nguma et Béatrice Vumilia Nguma pour leurs soutien
moral, financier et affectueux ininterrompus depuis que j'existe,
Mes remerciements à tous mes frères et soeurs
ngumatraciens et ngumatraciennes pour leur amour fraternel,
Mes remerciements à tous mes ami(e)s et camarades,
Mes remerciements à tous ceux et celles qui ont cru
à l'aboutissement de ce travail,
Mes remerciements à tous ceux qui liront ce travail et
qui en feront une source d'inspiration,
Mes remerciements à la génération future,
ma progéniture y compris, pour toute appréciation
réservée à ce travail.
4
LISTE DES FIGURES ET GRAPHIQUES
|
Titre
|
Page
|
Figure1 : Site de la ZES de Maluku
|
....62
|
Figure2 : Site de la ZES de Maluku
|
...63
|
Graphique1: Analyse sectorielle et distribution spatiale
entre ces provinces
|
..75
|
Graphique2 : Répartition spatiale des
activités économiques dans le grand
Kinshasa et son hinterland
|
..78
|
Graphique3 : Répartition des projets d'investissement par
secteur d'activité
|
..80
|
Graphique4 : évolution des investissements dans la ZES de
Maluku
|
...84
|
Graphique5 : évolution d'emploi dans la ZES de Maluku
|
...86
|
LISTE DES TABLEAUX
|
Tableau 1 : Répartition des principales ressources
minérales par province
|
...33
|
Tableau 2 : Foyers de développement
|
...36
|
Tableau 3 : Exemples d'avantages offerts aux entreprises des ZES
dans le monde
|
...58
|
Tableau 4 : Liste des fermes de la zone proches de Inkiene
|
...68
|
Tableau 5 : Liste des fermes de la zone proches du camp
Yayé
|
...68
|
Tableau6: Analyse sectorielle et distribution spatiale entre
ces provinces
|
...75
|
Tableaux 7 et 8 : activités de service et de commerce
|
...76
|
Tableaux 9 : activités agricoles
|
...77
|
Tableau10 : répartition spatiale des activités
économiques dans le grand Kinshasa et son hinterland
|
...78
|
Tableau 11 : identification des projets d'investissements en RDC
entre 2005-2009
|
...80
|
Tableau 12 : Valeur monétaire des projets
identifiés dans le tab11
|
...80
|
Tableau13 : Les secteurs d'intérêts pour la zone
économique spéciale de Maluku
|
...81
|
Tableau 14 : évolution prévus des investissements
dans la ZES de Maluku
|
...84
|
Tableau 15 : Emplois prévus dans la ZES de Maluku
|
...86
|
Tableau 16 : recettes d'exportation des ZES dans le monde
|
...87
|
5
LISTE DES ABREVIATIONS
Abréviation
|
Signification
|
AGCS
|
l'Accord général sur le commerce des services
|
AGZES
|
de Gestion des zones économiques spéciales
|
ASMC
|
Accord sur les subventions et les mesures compensatoires
|
B.E.A.U
|
Bureau d'Etude et d'Aménagement urbain
|
BAD
|
Banque Africaine de Développement
|
BM
|
Banque Mondiale
|
CAZES
|
Cellule d'Appui aux Zones Economiques Spéciales
|
COMESA
|
Commun Market of East and South Africa
|
FAO
|
Food and agriculture organization
|
FIAS
|
Force internationale d'Assistance et de Sécurité
|
FNDA
|
Fonds National de Développement Agricole
|
FPI
|
Fond de Promotion de l'Industrie
|
GPZ
|
General Purpose Zone
|
IDE
|
Investissement Direct Etranger
|
IFC
|
International Finance Corporation/Société
Financière Internationale
|
INERA.
|
Institut national de Recherche Agronomique
|
OCDE
|
Organisation de Coopération et de Développement
Economique
|
OIT
|
Organisation Internationale du Travail
|
OMC
|
Organisation Mondiale du Commerce
|
ONG
|
Organisation Non Gouvernementale
|
PAR
|
Plan d'action de réinstallation
|
PDPC
|
Le projet de développement de pôles de croissance
|
PIB
|
Produit Intérieur Brut
|
PPP
|
Partenariat -public -privé
|
RDC
|
République Démocratique du Congo
|
SADC
|
South africa for development community
|
SDEZFB.
|
sociétés de développement et
d'exploitation» des zones franches de Bizerte
|
SDEZFZ
|
sociétés de développement et
d'exploitation» des zones franches de Zanzis
|
SENASEM
|
Service national des semences
|
ZES
|
Zone économique Spéciale
|
ZFE
|
Zone Franche d'Exportation
|
ZFIE
|
Zone franche industrielle d'exportation
|
ZOFI
|
Zone franche d'Inga
|
6
INTRODUCTION
0.1 PROBLEMATIQUE
Tout porte à croire que la RDC est un grand ensemble
capable de se bâtir une économie forte et prospère au
regard de ses potentialités humaines et naturelles, de son
positionnement stratégique dans le monde ou encore de sa superficie
géographique. La République démocratique du Congo est un
vaste pays d'Afrique centrale avec une superficie de 2.345.410km2.
Il s'étend de l'Océan Atlantique aux plateaux de l'Est et
correspond à la majeure partie du bassin du fleuve Congo. Le Nord du
pays est un des plus grands domaines de la forêt équatoriale au
monde ; l'Est du pays est un domaine des montagnes, des collines et des grands
lacs. Le Sud et le centre, riches en savanes arborées, forment un haut
plateau en minerais divers. Le climat général du pays est chaud
et humide. Le pays a onze provinces immensément et diversement
dotées des ressources naturelles tels que les plus grands gisements de
cuivre, de cobalt et de coltan , en plus d'importantes réserves de
diamants, de pétrole et des forêts tropicales abondantes, un grand
potentiel en énergie hydraulique et des terres fertiles.
La RDC connait depuis treize ans une croissance
économique positive de 5% entre 2002 et 2004, de 6.5% en 2005, de 7.5%
en 2012, soit une moyenne décennale de 6.3%. Cette croissance est en
grande partie attribuable à la reprise lente et progressive du secteur
privé bien qu'elle ne soit pas encore capable de répondre aux
défis socioéconomiques du pays. Le secteur minier qui explique le
plus significativement cette croissance économique est un secteur
extrêmement vulnérable aux fluctuations du cours des
matières premières et hautement mécanisé pour
n'être que peu intensifs en main d'oeuvre non qualifiée. Cette
faiblesse en matière de création d'emploi et surtout sa nature
d'extraversion limite significativement la diffusion de cette croissance
à d'autres secteurs d'activités. A ces failles que pose le
secteur minier il faut ajouter le niveau important de population, qui de plus
en plus rétracte les effets de croissance économique.
,
Bien de projets de développement économique ont
déjà été envisagés en RDC à l'exemple
de la ZOFI (zone franche d'Inga) ou celui de « foyers de
développement »2 des années 88 et 92,
élaboré par le B.E.A.U (bureau d'étude
d'aménagement urbain). Ces projets avaient respectivement pour
finalités ; d'accroitre la production de l'énergie
électrique pour accroitre les recettes d'exportation des matières
premières et d'opérer une transformation du monde agricole
congolais en vue d'une indépendance alimentaire. Ces projets avaient
pour lot commun le fait qu'ils étaient mono sectoriels de sorte qu'ils
envisageaient un développement économique
2 B.E.A.U, « foyer de développement
», Kinshasa, Décembre 1989
7
assis sur un seul secteur d'activité tout en ignorant
les autres. C'est une approche de spécialisation économique
répondant aux exigences de la théorie ricardienne des avantages
comparatifs.
Mais alors face à la vulnérabilité des
secteurs minier et de l'énergie aux prix extérieur et face
à un décollage raté plus d'une fois du secteur agricole,
il importe qu'aujourd'hui une nouvelle politique autocentrée et
multisectoriels soit envisagé. Celle de zones économiques
spéciales intéresse la présente étude.
En effet, la création d'une zone économique
spéciale dans chacune de région économique de la RDC
susceptible d'accélérer, tout en soutenant la croissance
économique, va être envisagé comme étant un espace
d'accueil d'activités économiques qui a pour vocation d'offrir un
ensemble d'infrastructures et de services qui assurent aux entreprises les
meilleures conditions d'exercice de leurs activités. Les entreprises
installées au sein de la zone bénéficient d'un cadre
fiscal incitatif défini par la loi ainsi que de procédures
facilitant leur exploitation.3 La création des zones
économiques spéciales répond à des fins
précises : attirer les investissements industriels, assurer le transfert
des technologies appropriées dans le cadre d'accords avec les
entreprises étrangères, renforcer la capacité
d'exportation pour se procurer des devises, atténuer le problème
de l'emploi aux alentours de ces zones.
Actuellement, en RDC, en dépit du redressement de la
situation économique enregistré depuis 13ans, la question de la
souténabilité de croissance économique reste cruciale.
Seules, des politiques structurelles réfléchies pourraient
apporter des réponses significatives aux problèmes
d'insouténabilité qu'affiche le PIB de la RDC. Ainsi cette
réflexion autour des ZES sera basée sur deux questions qui vont
constituer le fil conducteur à savoir :
- Quel est le fondement d'une politique des zones
économiques spéciales ?
- Que peut-on attendre de cette politique en termes de
performances économiques?
Ce travail constitue une tentative des réponses
à plus ou moins long terme aux problèmes du faible PIB qui
gangrène l'économie congolaise depuis des années.
0.2 OBJECTIFS DU TRAVAIL
Dans ce travail, l'objectif principal est l'étude d'une
politique basée sur les zones économiques spéciales en
RDC.
D'une manière spécifique nous allons :
3 Paul BERTIN, «Zones économiques
spéciales et nouveaux enjeux fonciers », Université
Bordeaux III 2010
8
- Examiner l'historique de cette politique, ses limites et ses
avantages.
- Faire une vue d'ensemble sur les zones économiques
spéciales spécifiques au contexte congolais.
- Vérifier un lien théorique entre la croissance
économique et la mis en oeuvre des zones économiques
spéciales
0.3 HYPOTHESES DU TRAVAIL
Pour essayer de répondre à la
problématique et atteindre les objectifs, il y a lieu d'entrevoir dans
le cadre de notre recherche, les réponses suivantes :
- La diversification de l'économie congolaise peut
justifier la mise en oeuvre de la politique des ZES,
- On peut également s'attendre à une
augmentation du PIB à travers les valeurs ajoutées que
dégageraient les industries qui pourront s'implanter dans ces zones
économiques spéciales.
0.4 INTERET DU SUJET
L'étude permet de réfléchir sur
l'efficacité d'une politique basée sur les zones
économiques spéciales susceptible d'impulser la croissance
économique et le développement.
0.5 METHODOLOGIE
Pour atteindre les objectifs poursuivis par cette
réflexion, il s'avère important de recourir à des
méthodes et techniques appropriées, concernant notre étude
nous ne retiendrons que deux méthodes descriptive et analytique. A ces
méthodes nous appliquerons les techniques documentaire et d'interview
;
? La méthode descriptive permet de décrire les
ressources naturelles dont regorgent les régions de la RDC
? La méthode analytique permet d'analyser le fondement
d'une politique de zones économiques spéciales en RDC et son
impacte sur la richesse nationale.
0.6 DELIMITATION DU SUJET
Sur le plan spatial notre étude est basée sur
les 11 provinces de la RDC et s'étend temporellement dans une
perspective de long terme.
0.7 CANEVAS DU TRAVAIL
Hormis la partie introductive et celle de la conclusion
générale notre étude s'articulera autour de
trois chapitres à savoir :
- Considérations théoriques sur les ZES
- Les ZES en république démocratique du Congo
- Les ZES et les performances économiques

CHAPITRE I : CONSIDERATIONS THEORIQUES
9
Ce chapitre traite successivement de la revue de
littérature sur les ZES, du cadre théorique, des concepts
liés aux ZES, du fondement des ZES ,des expériences
significatives dans le monde en matière des ZES, de la justification
économique de ZES, du mode de fonctionnement d'une ZES, des avantages
liées à l'implantation des ZES dans un pays ainsi que de limites
liées à cette politique.
10
SECTION 1 : REVUE DE LITTERATURE
Au sujet des zones économiques spéciales, les
ouvrages, articles et mémoires scientifiques qui traitent la question
s'intéressent à l'analyse du fonctionnement des ZES dans l'un ou
l'autre pays l'ayant adopté comme politique économique. Plus
loin, ils abordent l'impact réel sur le niveau d'emploi et le niveau
d'exportation et sont majoritairement d'accord sur le fait que, d'après
les expériences mondiales, les ZES favorisent essentiellement les
exportations et l'attraction des investissements directs étrangers.
Michael Oborne dans son article
intitulé : « les zones économiques spéciales
de la République populaire de Chine.», est arrivé
à l'évidence selon laquelle la Chine, sous le règne de
Deng Xiaoping, après avoir entrepris des reformes en 1978 ayant pour but
de mener à bien un programme ambitieux dit de quatre modernisations :
l'agriculture, l'industrie, le secteur de la science et technologie et le
domaine de défense, a amorcé une politique d'ouverture sur
l'économie mondiale. Cette politique d'ouverture s'appuyait sur la
création de trois sortes d'unités économiques
destinées à accroitre le commerce extérieur et à
attirer les investissements directs étrangers : les zones
économiques spéciales, les zones de développement
économique et technique, enfin quatorze villes côtières
dont les centres historiques ont étés choisis comme zones
privilégiées de commerce extérieur et
d'investissements.
Dans cet article, les zones économiques
spéciales ont fait l'objet d'une analyse en termes des résultats
économiques et d'incidence sur les performances macroéconomiques
futures de la Chine.
Du point de vue de l'évolution du commerce
extérieur, la balance commerciale s'est considérablement
améliorée, passant d'un déficit de 2 milliards de yuans en
1978 à 1.7 milliards d'excédent en 1983 avec pour
conséquence positive l'accumulation de 11milliards des réserves
de changes de la Chine en 1985.
Pour ce qui est des investissements directs étrangers,
la chine a compris qu'elle devait épauler ses ressources
financières venant des prêts et d'aides privilégiées
par des investissements directs étrangers. Pour attirer ces IDE, la
chine a mis en place un système d'incitations dans les zones
économiques spéciales. Ce système d'incitations est
composé des éléments suivant : simplification des
contrôles administratifs, autonomie relative du pouvoir local,
accès directs aux autorités provinciales et centrales,
exonérations fiscales, franchise de droit de douane sur les
matériaux de production, souplesse en matière de recrutement et
de licenciement, amortissement comptable accéléré,
accès du marché intérieur chinois pour une partie des
produits fabriqués à l'intérieur des zones
économiques spéciales, avantages en
11
matières de transferts de devises pour le personnel
travaillant dans ces zones, permis de séjours et de travail pour les
étrangers.
En termes des résultats, l'auteur constate que toutes
les ZES chinoises n'ont pas connu une croissance de la même importance,
et leur développement n'a pas été uniforme. Les
investissements étrangers ne se sont pas développés
immédiatement dans les secteurs escomptés par les
autorités, à savoir l'industrie légère et les
secteurs de technologie de pointe mais bien dans les secteurs de l'immobilier
en suite dans d'autres secteurs.
Outre les devises dont bénéficient
l'économie chinoise grâce aux ZES, la création d'emplois
constitue un autre gain statistique. A ceci, il faut ajouter les importations
de technologies dont 30 000 pièces de technologies modernes
importées à la fin de l'an 1984.
Pour conclure, l'auteur relève l'importance des ZES
dans la croissance spectaculaire que connait la chine depuis une vingtaine
d'années, il est possible, écrit l'auteur, que les zones
économiques spéciales aient servi de base dans la majeure partie
des innovations qu'a connu la Chine dans les vingt dernières
années.
Paul Bertin dans son mémoire de master
à l'université Bordeaux3 intitulé : « Zones
économiques spéciales et nouveaux enjeux fonciers : Le cas de
Marg Swarnabhoomi au Tamil Nadu, Inde » évoque les
circonstances qui ont amené l'Inde à dupliquer la politique
chinoise des ZES. L'auteur parle d'un désire pour l'Inde
d'améliorer les capacités de son économie en
matière de compétitivité et de flexibilité partant
du modèle des ZES de la République Populaire de Chine. Le choix
de développer l'économie indienne sur une base des conditions
laxistes poussent l'auteur à relever un danger de surexploitation des
terres fertiles par les investisseurs qui, en retour ne garantissent pas des
meilleures conditions de vie aux populations autochtones qui occupent les
terres fertiles. La loi indienne sur les ZES vise à créer un
nouveau système de gouvernance, un nouvel ordre économique,
politique et géographique, détaché des droits
constitutionnels, et des machinismes parlementaires et juridiques.
En effet l'Inde, à travers ses ZES, veut opérer
un basculement de son économie vers l'émergence en faisant
affluer des investissements privés dans l'infrastructure industrielle.
Et pour commencer ce basculement, elle a choisie le secteur primaire,
essentiellement le secteur agricole. Ainsi, par cette politique les objectifs
décris sont les suivants : générer de nouvelles
activités économiques, promouvoir les exportations des biens et
services, promouvoir l'investissement direct étranger et domestique,
créer l'emploi, développer de nouvelles infrastructures et
maintenir l'intégrité de l'Inde et des bonnes relations avec les
Etats étrangers. La zone économique spéciale de Tamil
Nadou reste dominé par un groupe familiale
12
d'investisseurs qui, d'après l'auteur, s'est
imposé comme maître de terrain et constitue la bête qui se
nourri des autres pour croitre elle-même. Ceci pour expliquer les limites
liées au monopole légalisé par le gouvernement et
accordé aux investisseurs dans le cadre des ZES.
L'auteur conclu en se posant la question de savoir si le
gouvernement central indien, en déléguant ses
responsabilités aux grandes compagnies telles que Marg, n'aurait-il pas
vendu son âme au diable. Pour lui, bien que l'Etat manque de
liquidités, qu'il ait tant à faire, ne doit pas chercher à
attirer la croissance, à n'importe quel prix. Il fini par rappeler aux
indiens qu'il ne faut pas oublier que si la recette a si bien fonctionné
en Chine, c'est parce-que le régime politique le permettait. Et que si
l'on veut que cette recette fonctionne tout aussi bien dans le cas de l'Inde,
il ne s'agira pas d'adapter le modèle, mais de s'adapter au
modèle.
RACHID OUIAZZANE, dans son mémoire de
master présenté en Droit Fiscal, à l'Université
Paris Dauphine en 2007-2008, intitulé : « Tanger, quel
régime de zone franche ? » relève le surendettement
dans lequel le Maroc était plongeait jusqu'aux années
quatre-vingt suite à une politique basée sur un modèle
économique caractérisé par de substitution aux
importations, une protection des industries nationales par des barrières
commerciales élevées et par le nationalisme à outrance.
Face à cette situation, le Maroc a révolutionné son
système réglementaire, législatif et fiscal par une suite
des reformes en vue de renforcer la
libéralisation, la privatisation et la
déréglementation, gage du succès des zones franches
d'exportations et de l'intégration dans les zones de libre
échange. L'auteur explique le choix de Tanger, une ville au nord du
pays, comme zone franche stratégique du Maroc par le fait que cette
ville est une porte sortie du Maroc au reste du monde. L'analyse que l'auteur
réalise sur les zones franches marocaines se fait en termes des couts et
avantages pour le pays d'accueil (Maroc).
En termes d'avantages, l'auteur constate que la politique des
zones franches d'exportation est avantageuse pour le pays d'accueil ainsi que
pour les investisseurs qui choisissent de s'y implanter. Pour les
investisseurs, les incitations en termes de défiscalisation, de
suppression des droits de douanes, de liberté liée au
rapatriement des devises et les allégements liés au code du
travail sont des avantages que les investisseurs mettent à leur actif
durant la période d'exonérations que la loi leur accorde. Pour le
pays d'accueil, les zones franches d'exportation contribuent à
l'attraction des IDE, aux recettes d'exportations, à la
création d'emploi, à l'aménagement du territoire et le
transfert de technologies. Il faut par contre faire attention, deux tendances
peuvent diluer les avantages spécifiques des zones franches
d'exportation, surtout pour les pays en voie de développement : le fait,
pour les PVD d'adopter des politiques économiques largement
libérales, notamment l'ouverture aux
13
échanges et aux investisseurs étrangers, les
privatisations et les programmes de conversion de dette en investissement des
affaires plus performant risquent de transférer le pouvoir
économique du pays vers l'extérieur. Mais aussi cette suite
d'avantages constitue des coûts budgétaires que ne peuvent
supporter les pays en voie de développement étant donné
que ces pays vivent essentiellement des recettes fiscales.
En termes des coûts, les zones franches d'exportations
génèrent des coûts économiques, des coûts
sociaux et environnementaux.
Pour conclure, l'auteur attribue aux incitations fiscales un
rôle relativement important dans l'attraction des investissements dans le
cadre des zones franches d'exportation. La décision de s'implanter dans
les ZFE dépend également des éléments tels que :
l'accessibilité aux marchés, la stabilité et l'orientation
des régimes politiques, la qualité des infrastructures, la
qualification et la disponibilité de la main d'oeuvre ainsi que les
conditions monétaires et financières. Après dix ans
d'expérience, le Maroc a enregistré des résultats
prometteurs en termes d'accroissement des IDE, d'accroissement des recettes
d'exportations et d'accroissement du niveau d'emploi.
SECTION 2 : CADRE THEORIQUE
La zone économique spéciale est un concept
multiforme, un concept en perpétuelle évolution. Ce concept
correspond à une préoccupation économique et s'apparente
à des situations très variées. La forme traditionnelle
congolaise de zone économique spéciale puisée dans les
décennies 80 et 90 correspond aux foyers de développement,
où le secteur agricole est considéré comme socle
d'exploitation industrielle dont la production devait être d'abord et
avant tout orientée vers le marché local.
Au cours de ces deux dernières années les zones
économiques spéciales envisagées par le gouvernement
congolais doivent connaitre une évolution significative étant
donné qu'elles s'orienteront aux marchés national et mondial et
s'élargiront à d'autres domaines économiques tels que :
domaine de fabrication des Matériaux de construction, domaine Chimique
et pharmaceutique, Biocarburant, pièces de rechange, machines et outils
agricoles, Mines, Nouvelles technologies de l'information et de la
communication, Bois et dérivés et Pétrole.
Dans le monde, les zones économiques spéciales
initialement liées à la douane traduisent actuellement une
réalité économique fortement rattachée à
l'économie mondiale. En effet, elles sont considérées
comme de choix déterminants dans le développement
économique des pays en voie de développement. Elles sont devenues
un instrument essentiel de la politique
14
économique permettant aux gouvernements d'attirer des
investissements étrangers en leur proposant des conditions incitatives
et un environnement propice aux investissements.
En définitive, les zones économiques
spéciales doivent répondre à certaines conditions d'ordre
fiscales, infrastructurelles, politique... pour pouvoir servir de levier au
développement économique d'un pays dont l'essentiel, est
d'attirer les investissements étrangers et de promouvoir en
conséquence le tissu industriel du pays d'accueil.
SECTION 3 : GENERALITES CONCEPTUELLES
I.3.1 Zone économique spéciale
Une zone économique spéciale
(ZES) est une région géographique dans
laquelle les lois économiques sont plus libérales,
c'est-à-dire plus avantageuses pour les entreprises, que celles
pratiquées dans le reste du pays4. Lorsqu'un gouvernement
crée de telles zones, c'est généralement dans le but
d'attirer les investissements étrangers.
Une grande partie de la littérature sur les zones
économiques spéciales désigne celles-ci comme étant
des aires, géographiquement délimitées, au sein desquelles
les activités industrielles et/ou commerciales bénéficient
d'un régime particulier en matière de fiscalité; celle-ci
peut être réduite ou inexistante et, le plus souvent, elle fait
l'objet d'un allègement réglementaire dans la quête de
production de nouveaux produits de transformation, de substitution aux
importations , du développement des infrastructures de transports, du
développement du secteur du tourisme, de la construction, de la
reconstruction ,de l'exploitation de l'industrie du tourisme, bref du
développement de production économique.
En référence au projet du gouvernement
congolais, la LOI NO 14/022 DU 07 JUILLET 2014 FIXANT LE REGIME DES ZONES
ECONOMIQUES SPECIALES EN RDC, sous entend les ZES de manière globale
comme étant des espaces bénéficiant d'un régime
juridique particulier qui le rend plus attractif pour les investissements
nationaux et étrangers. Dans un autre projet de parcs agro-industriels
l'Etat est plus actif que dans les ZES, il compte participer à la
transformation industrielle dans lesquelles les équipements
nécessaires tels que l'eau, l'électricité, les
infrastructures routières, infrastructures de communications,
infrastructures de santé, les banques et autres, doivent être
préalablement assurés par lui.5 La loi sur les ZES
définie les industries attendues dans les ZES susceptibles
4
www.wikipedia.net:/zone
économique spéciale,consulté le 26 mai 2014
5 Ministère d'industrie de la RDC
: loi no 14/022 du 7 juillet 2014 fixant le regime des ZES en RDC,numéro
spécial, 55e année.
15
d'être créées, il s'agit des industries
dans le domaine : Agro-alimentaire, Matériaux de construction, Chimique
et pharceutique, Biocarburant, pièces de rechange, machines et outils
agricoles, Mines, Nouvelles technologies de l'information et de la
communication, Bois et dérivés et Pétrole.
I.3.1.0. Typologie de ZES
Jean prybyla , économiste américain qui a
longuement étudié l'économie chinoise en 1984, note
à propos des zones économiques spéciales : « le lien
historique du concept zones économiques spéciales avec les zones
de coopération économique régionales ainsi que des
nombreuses variantes de cette idée qui existent de part le monde :zones
d'exportation, zones franches, les zones industrielles, suggère que les
zones économiques spéciales sont une formule expérimentale
et évolutive au préalable destinées à remplir
certains objectifs spécifiques :parmi ceux-ci, gagner des devises
grâce aux exportations et acquérir des technologies figurent en
bonne place dans les préoccupation des politiciens chinois.
»6.
D'après les expériences des différents
pays qui ont recouru à cette politique, on identifie une
diversité des zones, suivant la nature d'activités
exercées dans telle ou telle autre zone, on identifie :
I.3.1.1 les zones économiques spéciales de
la production industrielle
Les Z.E.S de production industrielle qui peuvent se situer
dans les principales régions industrialisées du pays afin
d'assurer aux investisseurs la proximité des sources des matières
premières, de la main d'oeuvre qualifié et de l'accès aux
infrastructures réseaux de transport existantes.
I.3.1.2 Les Zones économiques spéciales
d'innovation technologique
Les Z.E.S d'innovation technologique peuvent être
crées sur des territoires qui se situent dans les villes où,
traditionnellement, sont implantés dans les principaux centres de
recherche scientifique du pays. Ceci, afin d'assurer aux investisseurs
l'accès direct aux chercheurs et cadres qualifiés, ainsi qu'au
fort potentiel de partenariats avec les centres de recherches domestiques.
I.3.1.3. Les zones économiques spéciales
touristiques et de loisirs
Les Z.E.S touristiques et de loisirs peuvent être
crées sur des territoires désignés par le gouvernement et
qui se situent dans les plus belles
6 Cité par Michael Oborne: «
les zones économiques spéciales de la République
populaire de Chine », art, PP 67
16
régions du pays et les plus visitées par les
touristes, afin d'assurer aux investisseurs les conditions optimales pour la
création et le développement du business dans les domaines du
tourisme, des loisirs et du sport.
I.3.1.4. Les zones économiques spéciales
portuaires
Les Z.E.S portuaire peuvent être crées à
proximité des ports maritimes internationaux et aéroports
internationaux, afin d'assurer aux investisseurs la proximité directe
des principaux corridors de
transit.au sein de celle-ci la
construction aéronautique, la construction navale, la production des
composants pour le transport maritime et l'aéronautique, le service de
maintenance/réparation pour le transport maritime et
l'aéronautique, les services logistiques portuaires et
aéroportuaires vont permettre aux entreprises de construction
aéronautique ou navale de réaliser des économies
substantielles.
I.3.1.5. Parc agroindustriel7
D'après son programme économique dans le secteur
agricole, le gouvernement de la RDC défini un parc agroindustriel comme
étant un espace délimité géographiquement sur les
80 millions de terres arables, doté d'une loi agricole, d'un code
national d'investissement, d'un plan national d'investissement, des
facilités (Fond de Promotion Industriel(FPI) et du Fonds National de
Développement Agricole(FNDA). Bref doté d'un climat d'affaire
sain avec pour finalité de faciliter et d'attirer les investissements
tant publics que privés capable de relancer l'ensemble de
l'économie.
I.3.1.6 zone franche
La zone franche se distingue des autres concepts en ce sens
qu'elle est un outil de développement des exportations composé
d'un hardware -parc industriel-et d'un software
-régime d'incitation8 . La spécificité
d'une zone franche provient du fait qu'elle est souvent soumise à des
conditions de contrôles sévères par les services douaniers
nationaux et ce, pour éviter toute entrée en contrebande sur le
territoire douanier national. De même, la plupart des règles qui
lui sont applicables sont similaires, ou plus libérales, que les
règles en vigueur dans l'économie nationale en
général, de façon à attirer l'investissement direct
étranger (IDE). En effet, différentes formes de zones franches
ont vu le jour :
7 Primature de la RDC :»opportunités d'affaires
dans le secteur agricole en RDC `'; programme économique du
gouvernement
8 Zones franches au Maroc: État des lieux et analyse
comparative, avril 2001) en ligne: <
http://www.mcinet.gov.malmciweb/Infrastructures/Pdf/Etudes
ZF.pdf#search=%22zanes%20franche
s%20expartation%20afrique%20du%20nord%20textile%22> à la p. 4 (date
d'accès: 9 mai 2014)
17
? les zones franches
industrielles: celles-ci sont développées
dans un contexte d'extraterritorialité douanière et sont
orientées vers la production manufacturière destinée soit
au marché local soit à l'exportation. Dans ce cas, elles sont
appelées zones franches industrielles d'exportation
(ZFIE) dans la mesure où les industriels désirant
s'implanter dans ces zones bénéficieront d'une liberté
entière dans tout ce qui concerne l'importation de la matière
première hors taxe jusqu'à la réexportation des produits
finis.
? Les zones -franches industrielles de proximité,
apparues dans les orbites des pays industrialisés dans le cadre
d'un double objectif: ralentir le flux
's
d'immigration sur l'axe Sud-Nord et accroître la
complémentarité entre voisins . De même, les zones
d'entreprises se distinguent des ZFIE par l'absence d'obligation
d'exporter imposée aux industriels.
? Les zones bancaires sont des aires
géographiques délimitées où les banques à
vocation internationale peuvent librement exercer leurs activités. On
peut aussi trouver des zones franches bancaires où les banquent
peuvent librement exercer leurs activités à condition de
travailler avec des devises étrangères des
.
non-résidents À cette liste, on ajoutera les
zones franches d'assurance (les assurances échappent à
tout contrôle par rapport à la réglementation
nationale).
? En outre, des zones franches touristiques sont
destinées à faciliter la vente au détail d'articles de
grande consommation pour les touristes.
? les zones franches fiscales (appelées aussi
« paradis fiscaux»).
I.1.2. investissement direct étranger
Deux approches peuvent nous permettre d'appréhender la
notion d'investissement direct étranger :
Dans l'approche de Vernon (1966)9, il explique les
IDE selon le cycle de vie du produit. Au début le produit est
conçu dans le pays d'origine avec des technologies innovatrices, et il
est aussi produit pour le marché local. Après, arrivé
à un autre stade du cycle de vie, une certaine croissance et
connaissance du marché, de synergie, le produit est exporté vers
d'autres pays ayant des caractéristiques similaires au pays
d'origine. Lorsque le produit devient standard et mature, les
coûts de travail deviennent très importants dans le processus de
production, c'est à ce moment là que les firmes
délocalisent à la recherche de coûts de production
bas.
Dans l'approche Jacquemont (1990)10,
l'investissement international (notion plus large que l'investissement direct)
est formellement défini
9 Cité par NJOUM NGUENIN, « l'analyse des
déterminants de l'investissement direct étranger au cameroun
», mémoire DEA, université de Douala, 2009, pp16
10 idem
18
comme l'emploi des ressources financières qu'un pays
fait à l'étranger. Les deux approches indiquent que le fait de
produire dans l'un ou l'autre pays dépend du niveau de coût de
production que l'un ou l'autre pays peut occasionner. Le Pays dans lequel ce
coût s'avère plus bas est éligible à recevoir
l'investissement.
Les investissements directs étrangers peuvent prendre
cinq formes dans le cadre des zones économiques spéciales : les
accords d'assemblage, le commerce de compensation, les entreprises conjointes
contractuelles, les entreprises conjointes par action et les filiales à
capital cent pour cent d'un groupe étranger11
I.3.3. Foyer de développement12
Tel qu'envisagé par le Bureau d'Etudes
d'Aménagement et d'Urbanisme du Zaïre en 1990, il s'agit d'une zone
ayant des éléments socio-économiques les plus favorables
possibles dans le cadre de mis en place d'une stratégie qui permette une
transformation du monde rural, essentiellement dans le secteur agricole. La
raison fondamentale dégagée par le B.E.A.U dans l'étude
des foyers de développements découle de la
nécessité d'opérer une reconversion et une mutation
imposées par l'évolution des débouchés des
productions potentielles agricoles.
I.3.4 aménageur
C'est une entité économique nationale ou
étrangère qui conclu avec l'établissement public en charge
de l'administration des zones économiques spéciales un contrat
d'aménagement et de gestion.13
I.3.5 Contrat d'aménagement
C'est un accord conclu entre l'établissement public en
charge de l'administration des zones économiques spéciales et un
aménageur, en vue d'établir, de développer et de
gérer une ZES, et en vertu duquel l'aménageur assume des risques
de projet en terme de placement.14
I.3.6 Contrat de gestion
Accord conclu par l'aménageur avec un tiers, en vertu
duquel ce dernier est tenu de rendre certains services et de recevoir en
contrepartie une rémunération.15
11 Michael Oborne, les zones économiques
spéciales de la république populaire de chine, art, pp55,
12 B.E.A.U : « foyer de développement »,
ed.imprimplans, Paris, 1990, p3
13 Journal officiel de RDC, loi no 14/022 du 7 juillet 2014
fixant le régime des ZES en RDC, numéro spécial,
55e année.
14 idem
15 idem
19
I.3.7 Contrat de sous-aménagement
Accord conclu entre l'aménageur et un sous-traitant
spécialisé en matière d'aménagement, en vue
d'assurer la bonne exécution du projet d'aménagement de la zone
économique spéciale.16
I.3.8 Entreprise
Toute société ou tout établissement
enregistré à l'établissement public en charge de
l'administration des ZES par un aménageur ou
gestionnaire.17
I.3.9 Gestionnaire
Entité nationale ou étrangère ayant
signé un contrat de gestion avec l'aménageur.18
I.3.10 Investisseur
Toute personne physique ou morale, de nationalité
congolaise ou étrangère, qui réalise un investissement au
sein d'une ZES19
I.3.11 Resident
Toute personne physique ou morale enregistrée par un
aménageur ou un gestionnaire, et autorisée par un
l'administrateur à résider dans une ZES.
I.3.12 Sous-aménageur
Un sous-traitant spécialisé en matière en
matière d'aménagement dans une ZES.
I.3.13 Travailleur
Toute personne au service d'une entreprise enregistrée
dans
une ZES.
SECTION 4 : HISTORIQUE, FONDEMENT ET
EXPERIENCES SIGNIFICATIVES DES ZES DANS LE MONDE
I.4.1 Historique
Historiquement, la première forme de zone
économique spéciale est apparue à Shannon, en
Irlande20 au début des années 1960. Cette ville,
était d'abord une enclave extraterritoriale exemptée de droits de
douane créée pour les
16 idem
17 idem
18 idem
19 idem
20WALID AYADI `les zones franches en
afrique du nord dans le secteur du textile: impacts commerciaux et
juridiques',mémoire, université du Quebec ,JUIN 2009,pp16
21 idem
20
touristes obligés de s'arrêter afin de faire le
plein d'essence avant la traversée de l'Atlantique. Elle fut
transformée en zones franches industrielles d'exportation par les
autorités de l'époque, suite à l'arrivée des jets
et ce, pour permettre aux 6000 travailleurs à l'aéroport de
conserver leurs emplois.
La dénomination de Zone économique
spéciale est apparue pour la première fois dans la
République Populaire de Chine. Pour commencer, le gouvernement central,
sous l'initiative de DENG XIOPING, lance en 1980 cinq vastes zones
économique spéciales, que sont Shenzhen, Zhuhai, Shantou, Xiamen
et Hainan.
Cette expérimentation avait pour fondement
de stimuler le développement économique et
technologique de certaines régions du pays. Ces zones étaient
conçues sur le même modèle qu'une zone franche
traditionnelle, excepté qu'à l'origine, elles étaient
franchement moins libérales. On retrouve ce type de zones dans les pays
ayant une histoire communiste, comme la Hongrie et d'autres pays de l'Est. La
spécificité de ces zones est qu'elles ne sont pas de simples
parcs industriels; ce sont en fait des villes ou des régions
entières comprenant l'ensemble des caractéristiques habituelles:
zones résidentielles et commerciales, équipements de loisirs,
moyens de transport, établissements d'enseignement, équipements
de santé, autres services sociaux. Ces zones, séparées
physiquement du reste du pays, ont pour objectif de promouvoir
l'investissement, mais elles constituent aussi des laboratoires d'idées
et d'expérimentations de différents modèles
économiques pour la Chine. Cela a pour objectif de tester
l'économie de marché de manière contrôlée, en
vue de l'étendre ultérieurement à d'autres parties du pays
si cela est jugé souhaitable. Progressivement, les zones
économiques spéciales, caractérisées par leur
capacité importante de main-d'oeuvre (30 millions de personnes) tout
comme par le volume d'investissements et d'exportations se sont
multipliées à travers le pays, entraînant alors un vaste
mouvement de délocalisation d'entreprises des zones franches du monde
entier vers les zones chinoises21. Les zones économiques
spéciales se sont répandues à travers le monde sous
différentes formes et appellations. On peut citer :
- Free zones: Irlande, Trinidad et Tobago, Turquie,
Émirats Arabes Unis, Uruguay, Venezuela.
- Parcs d'activités économiques: Tunisie (depuis
2001); ancienne appellation: zones franches économiques.
- Maquiladoras Mexique, Costa Rica, Salvador, Guatemala,
Honduras.
- Industrial free zones: Colombie, Ghana, Madagascar, Syrie et
Jordanie.
- Free trade zones: Bulgarie, Chili.
- Exportfree zones: Jamaïque.
- Free trade and industrial zones: Iran.
21
- Special export processing zones: Philippines.
- Export processingfree zones: Togo.
- Tax freefactories: Fidji.
- Bonded zone: Indonesian.
- Free zones and special processing zones: Pérou.
- Free economic zones: Russie.
- General purpose zones et sub zones : Etats Unis
- Zones économiques spéciales : Inde, Chine, Gabon,
République du Congo,
RDC,...
- Parcs agroindustriels : RDC
I.4.2 Fondement international de zone économique
spéciale
Les zones économiques spéciales sont
considérées comme des moyens efficaces pour, d'une part,
intégrer les pays en voie de développement à la
mondialisation, et d'autre part, accélérer la globalisation du
marché. Elles bénéficient du soutient idéologique,
économique et financier d'organisations internationales comme le FMI, la
Banque mondiale et le système onusien. Dans la majeur partie des pays
affiliés à ces organisations internationales, les
économies éprouvent des limites économiques graves :
répartition inégale des revenus, faible productivité de
l'agriculture, quasi-impossibilité d'établir les filières
industrielles de production ainsi que le recours de ces pays aux emprunts
proposés par les institutions de brettons woods et par les banques
publiques et privées des pays développés. Aussi ces
limites
observables jusqu'à ce jour, poussent ces pays à
adopter des stratégies d'industrialisation orientées vers
l'exportation. C'est dans ce cadre que les mesures de libéralisation, de
participation et de déréglementation préconisées se
traduisent par la mise en place des zones économiques spéciales.
Ceux-ci favorisent l'idée d'attendre des retombées sur
l'économie nationale.
I.4.3 les expériences significatives
Différentes expériences de zones
économiques spéciales dans certains pays ont entrainé
d'autres pays à ce modèle et ce, soit par leurs succès,
soit par l'importance de leurs volumes (volume d'investissement, taux
d'emplois, taux d'exportation,...), ou encore par la spécificité
de leurs mécanismes. Dans ce cadre, nous allons détailler
ci-après quelques cas à titre illustratif de la situation.
22
I.4.3.1 Les maquiladoras
(Mexique)22
Les maquillas sont généralement définies
comme des usines d'assemblage de propriété industrielle
étrangère qui emploient de la main-d'oeuvre à bon
marché pour monter des produits finis destinés à
l'exportation à partir de pièces fabriquées à
l'étranger. Le système de maquiladoras est introduit dès
la moitié des années 1960(1965) 151 en vue de lutter contre le
chômage. L'idée de départ était d'inciter les
entreprises américaines à construire des usines de montage et
d'assemblage le long de la frontière nord du Mexique.
Généralement, les maquiladoras sont des usines de production hors
douane permettant aux entreprises étrangères
(généralement américains) d'importer des marchandises qui
seront ensuite transformées ou assemblées en usines, en vue
d'être ultérieurement réexportées. La
spécificité de ces zones réside dans l'importance du
nombre d'emplois créés. Elles ont modernisé leurs moyens
de production, ce qui leur permet de commencer à se lancer dans les
activités de productions intégrées tout en abandonnant
progressivement leurs aspects d'usines de montage.
I.4.3.2 Les zones franches américaines: foreign
trade zone23
Les zones franches américaines ont vu le jour en 1934
avec le Foreign Trade Zone Act. Toutefois, il a fallu attendre jusqu'en 1970
pour voir naitre de véritables zones franches. Ces zones
déclarées en dehors du territoire douanier des Etats Unis pour
l'application des droits de douane, visent à offrir un régime
douanier spécial à des entreprises américaines. En effet,
les marchandises y entrant ne sont soumises à aucun droit de douane
à moins qu'elles ne pénètrent ensuite sur le territoire
douanier des Etats-Unis. Dans le contexte américain, on trouve deux
sortes de zones franches décrites ci-après :
I.4.3.2.1 General Purpose Zone(GPZ)
Ces zones diffèrent des zones franches traditionnelles
dans le sens où elles n'ont pas l'obligation d'exporter leurs produits
à l'extérieur du pays. Elles peuvent donc les écouler sur
le marché local et c'est à ce moment là que ces produits
seront soumis aux droits de douanes et aux quotas du pays.
I.4.3.2.2 Les Subzones (special purpose
zones)
Ces zones sont créées lorsque la zone franche
conventionnelle ne répond plus aux exigences de futurs utilisateurs en
l'occurrence une grosse entreprise. Ainsi, va-t-on créer une autre zone
adjacente à la zone franche
22WALID AYADI « les zones franches
en afrique du nord dans le secteur du textile: impacts commerciaux et
juridiques », mémoire, université du Quebec à
montréal,2006
23 WALID AYADI « les zones franches en afrique du nord
dans le secteur du textile: impacts commerciaux et juridiques »,
mémoire, université du Quebec à
montréal,2006
23
conventionnelle pour servir les intérêts
exclusifs d'une grosse entreprise ou d'une multinationale.
I.4.3.3 Les zones franches en
Afrique24
Sur le continent africain, les premières zones franches
sont apparues vers les années 1970. Cependant, pour la majorité
des pays, le bilan de ces zones était négatif plutôt que
prometteur. Les difficultés sont largement imputables aux troubles
sociopolitiques et économiques qu'a connus la majorité des pays.
En effet, l'instabilité politique et économique subie par
certains pays du continent africain a pour effet d'apeurer les investisseurs
étrangers. À titre d'exemple, en 1990-1992, le Togo a connu une
grave crise socio-économique entraînant un ralentissement
considérable de la croissance des entreprises exportatrices. Durant
cette crise, les entreprises étrangères ne voulaient plus
envisager le Togo comme un pays où potentiellement investir. La
situation est semblable pour tous les pays africains confrontés à
des guerres civiles. Les raisons principales de l'échec des zones
franches résident dans le poids excessif de la bureaucratie
(procédures douanières, délais d'obtention des
autorisations très longs, etc.), une mauvaise planification (le mauvais
choix de l'emplacement: dans des régions éloignées des
ports ou des aéroports), des réglementations du travail rigides
et contraignantes (obligation des entreprises à embaucher un nombre
déterminé d'employés), des restrictions de la
propriété foncière et un nombre excessif de documents
exigés. Par exemple, en Égypte, la demande de statut de zone
franche pouvait atteindre 40 pages jusqu'à une date récente, et
le délai de réponse était compris entre 12 et 24 mois
.Pour certains pays, les zones franches n'ont jamais décollé, du
Sénégal ou du Liberia. Pour d'autres, elles ont connu un
démarrage positif, pour par la suite subir une stagnation, comme dans le
cas du Togo, du Cap Vert, de la Namibie, du Cameroun, du Ghana et du Kenya.
Néanmoins, quelques pays ont fait exception : l'île Maurice,
Madagascar, ainsi que les pays du Nord de l'Afrique qui ont
développé des zones franches performantes dans le secteur du
textile.
I.4.3.4 Leçon tirée des expériences
et tentatives des ZES
La question essentielle qu'il importe de relever dans
l'expérience chinoise, mexicaine, américaine, africaine et autre
doit porter sur les motivations qui ont conduit chacun de ces Etats à
mettre en place une politique des zones économiques. Il sied de
constater que le souhait de voir accroitre la richesse nationale, à
travers des nouveaux emplois (comme au Mexique) ou encore à travers la
multiplication des investissements nationaux et étrangers au pays (comme
en Chine,
24 WALID AYADI « les zones franches en afrique du nord
dans le secteur du textile: impacts commerciaux et juridiques »,
mémoire, université du Quebec à
montréal,2006
24
aux Etats Unis ou encore en Russie) a été la
conséquence majeure de cette politique.
Les méthodes d'attraction et/ou de développement
des investissements diffèrent et constituent un facteur
déterminant pour définir le volume des investissements
susceptibles d'être implanté au sein des différentes zones.
Le fait, par exemple, pour la Chine de mettre en place cinq zones
économiques spéciales complexes (villes ou des régions
entières comprenant l'ensemble des caractéristiques habituelles:
zones résidentielles et commerciales, équipements de loisirs,
moyens de transport, établissements d'enseignement, équipements
de santé, autres services sociaux) , isolées du reste du pays et
surtout mettre en place des laboratoires d'idées et
d'expérimentations de différents modèles
économiques , a permis à la Chine de tester l'économie de
marché de manière contrôlée, entraînant alors
un vaste mouvement de délocalisation d'entreprises des zones franches du
monde entier vers les zones chinoises.
SECTION 5 : LA JUSTIFICATION ECONOMIQUE DE LA CREATION
DES ZONES ECONOMIQUES SPECIALES
Pour certains pays en développement, la création
de zones économiques spéciales vise à stimuler
l'industrialisation et à conquérir de nouvelles
opportunités économiques. II évoque également que
les avantages pour le pays d'accueil sont en majeure partie de nature
indirecte. Elles sont constituées par le progrès
économique des régions.
Dans le cas de la RDC , en créant des zones
économiques spéciale, l'État vise primordialement à
redynamiser le secteur privé et à réaliser d'autres
objectifs qui se rapportent généralement à la
création d'emplois et à l'amélioration de la
qualité de la main-d'oeuvre; il vise notamment ; à attirer
l'investissement direct étranger, à attirer des capitaux et des
techniques de pointe de l'étranger, à s'assurer des gains
en devises, à développer une structure
industrielle nationale, à améliorer les infrastructures, sans
pour autant négliger la rentabilité financière de la
zone.
Cependant, le dosage et le contenu précis de chacun de
ces objectifs varient en fonction des caractéristiques ou ambitions
propres à chaque pays. En effet, les lois de chaque pays sont
adaptées aux besoins spécifiques de l'État et au(x) type
(s) d'entreprises qu'il souhaite attirer sur son territoire.
Les recettes en devises du pays d'accueil sont essentiellement
constituées des salaires versés aux travailleurs nationaux de la
zone et, dans une moindre mesure, des dépenses locales pour le
règlement de services acquis
25
sur place (loyer, factures d'électricité, d'eau,
de télécommunications, frais de transport, etc.) ou de l'achat de
matières premières.
Ainsi, la croissance économique des zones
économiques spéciales va-t-elle contribuer de façon
importante à l'équilibre des échanges des pays. La
croissance annuelle des recettes des exportations des ZES, par comparaison
à celle des recettes des exportations nationales totales,
témoigne de meilleures performances des ZES par rapport à
l'économie nationale. Ces performances constituent un indice relatif du
succès des zones économiques spéciales en tant que moyen
mis à la disposition d'un État pour attirer des industries
manufacturières exportatrices. On peut appréhender cette
croissance illustrée dans de nombreux pays comme au Costa Rica,
où la part des zones franches dans les exportations de produits
manufacturés a été portée de 10 % en 1990à
53 % en 2005, et où les exportations se sont accrues de 55 % entre 2001
et 2005. La croissance des exportations des ZFIE était de l'ordre de 73
% à l'île Maurice en 1999, et de 41 % au Mexique en
1991.25
SECTION 6 : MODE DE FONCTIONNEMENT D'UNE ZONE
ECONOMIQUE
SPECIALE
Les zones économiques spéciales sont
habituellement administrées par une autorité de zone qui dispose
de bureaux nationaux et locaux comportant généralement un certain
nombre de services spécialisés, notamment dans les relations
professionnelles.26 Cette autorité peut avoir
différentes dénominations selon les pays. En RDC, une direction
du ministère de l'industrie qui a la charge de coordonner des projets
dénommée Autorité de Gestion des zones économiques
spéciales (AGZES) est celle qui gère les ZES congolaises.
S'agissant de la nature de cette autorité, les lois sur
les zones économiques spéciales prévoient divers
scénarios: « Certaines dispositions désignent une structure
publique, d'autres une personne privée, tandis que d'autres encore
laissent la question ouverte, s'en remettant à des procédures de
type d'appel d'offre pour faire surgir le partenaire auquel sera confiée
l'administration de la zone ».
En effet, les zones économiques spéciales sont
dirigées soit directement par le représentant de l'État,
soit de manière indirecte à travers une certaine autonomie
exercée sous le contrôle de l'État, avec l'intervention, de
différentes manières, des autres départements
ministériels. Les autorités douanières interviennent
25 WALID AYADI « les zones franches en afrique du nord
dans le secteur du textile: impacts commerciaux et juridiques »,
mémoire, université du Quebec à montréal,2006
pp22
26 Hassina Johary Ravaloson, Le régime des
investissements directs dans les zones franches d'exportation, Paris,
l'Harmattan, juillet 2004 aux pp. 94-96.
26
toujours directement en raison des avantages consentis dans ce
domaine. Pour le reste, l'autorité de zone est largement autonome dans
de nombreux pays et elle ne s'adresse qu'occasionnellement aux autres
administrations.27 À titre d'exemple, en Tunisie, l'article 5
de la Loi no 92-81 du 3 août 1992, portant sur la création de
zones franches économiques, prévoit que les zones franches sont
gérées par un «exploitant» aux termes d'une convention
de concession approuvée par le ministère de l'Économie
nationale. C'est dans cette perspective qu'ont été mises en place
les « sociétés de développement et
d'exploitation» des zones franches de Zanzis (SDEZFZ) et de Bizerte
(SDEZFB). Dans un autre cas, la Loi marocaine no 19-94, relative aux zones
franches d'exportation, confère la gestion des zones franches à
un organisme d'aménagement et de gestion sur la base d'une concession
dont les droits et obligations ont été définis dans un
cahier des charges.28
SECTION 7: AVANTAGES DE LA POLITIQUE DE ZONE
ECONOMIQUE
SPECIALE
Le fait qu'une industrie décide de s'établir
dans une zone économique spéciale plutôt que dans une autre
dépendra des avantages qu'elle pourra retirer en s'implantant dans cette
zone. En général, les lois de production à l'exportation
concernant les ZES se ressemblent d'un pays à l'autre: elles ont comme
dénominateur commun « le minimum de concessions nécessaires
pour que les investisseurs acceptent de risquer leurs fonds dans une entreprise
de production »29. Ces concessions, ou avantages, visent en
premier lieu à abaisser les coûts de production afin de rendre
l'investissement plus profitable que jamais, et elles s'inscrivent dans le but
de séduire l'investisseur. Dans ce sens, les entreprises qui cherchent
à déplacer leurs activités de production à
l'étranger procèdent à une étude des implantations
possibles avant de décider où investir.
Généralement, elles analysent les coûts et les avantages,
ce qui peut inclure une évaluation des risques et des
considérations de possibilités de changement d'échelle sur
le plan de la main-d'oeuvre, de l'accès aux fournisseurs, des
délais de commercialisation, etc.
En effet, en créant des ZES, les États
s'efforcent de mettre à la disposition des sociétés
étrangères plusieurs concessions généreuses, qui se
rapportent à la débureaucratisation, à la
défiscalisation ainsi qu'à la déréglementation.
Parmi ces concessions, on peut citer la simplification des procédures
administratives, un régime d'importation en franchise, de larges
exonérations fiscales, des assouplissements de la législation
nationale, des aménagements spécifiques, des
27 WALID AYADI « les zones franches en afrique du
nord dans le secteur du textile: impacts commerciaux et juridiques »,
mémoire, université du Quebec à montréal,2006
pp23
28 idem
29 WALID AYADI « les zones franches en afrique du
nord dans le secteur du textile: impacts commerciaux et juridiques »,
mémoire, université du Quebec à
montréal,2006
27
subventions pour l'exportation, des régimes assouplis
pour les changements, une main-d'oeuvre bon marché (salaires peu
élevés), docile et non syndicalisée, la
disponibilité des ressources humaines nécessaires, la
qualité de l'infrastructure, une stabilité politique et sociale,
la proximité des principaux marchés, la disponibilité des
matières premières, des contingents au titre de l'Arrangement
multifibre, des accords commerciaux régionaux.
I.7.1 Avantages généraux
Ces incitations peuvent être d'ordre financier, comme
les exonérations temporaires d'impôts ou les importations et
exportations en franchise de douane. Ce peut être également la
mise en place d'infrastructures spécialisées ou de la
main-d'oeuvre abondante et bon marché. Ces incitations peuvent
être également représentées sous forme d'une
situation stratégique, d'un accès aux marchés.
Elles peuvent être limitées et
échelonnées dans le temps, et sont souvent renouvelées au
gré des autorités de la zone. En fait, la zone franche est
utilisée pour minimiser l'escalade des prix résultant des taxes,
douanes surcharges, coûts de transport, etc. Ainsi, plusieurs de ces
dépenses additionnelles peuvent être éliminées,
diminuées ou différées par les zones franches; le prix
final des marchandises devient alors plus compétitif.
I.7.1.1 Main-d'oeuvre bon marché
Les pays dotés de zones franches disposent en
général d'une main-d'oeuvre abondante, bon marché. Le
niveau relativement bas du salaire nominal dans de nombreux pays continue
à jouer un rôle fondamental dans le déploiement des
investissements industriels et manufacturiers en faveur des zones
économiques spéciales. Cela est particulièrement notable
pour les investissements qui requièrent un fort coefficient de
main-d'oeuvre et à faible intensité technologique, dans lesquels
les coûts de main-d'oeuvre constituent une large part des coûts
totaux de production. De même, les investisseurs ne fondent pas
uniquement leurs choix d'implantation dans les zones économiques
spéciales sur le seul taux des salaires: ils étudient surtout les
coûts unitaires de main-d'oeuvre en tenant compte de la
productivité des travailleurs. Dans cette perspective, la plupart des
zones économiques spéciales recourent à une main-d'oeuvre
essentiellement féminine, peu ou pas qualifiée, qui
représente pour les employeurs l'avantage d'être moins bien
rémunérée30
À un autre niveau, certaines zones économiques
spéciales offrent aux investisseurs étrangers un maximum de
flexibilité en imposant des contrats à durée
déterminée comme forme unique et exclusive de relations de
travail. Ceci s'écarte
30 WALID AYADI « les zones franches en afrique du nord
dans le secteur du textile: impacts commerciaux et juridiques »,
mémoire, université du Quebec à
montréal,2006
28
d'ailleurs considérablement du droit commun, et en
particulier du droit du travail qui laisse une plus grande marge à
('autonomie des volontés et à la négociation). 31
I.7.1.2 Infrastructures
spécialisées
La qualité des infrastructures de la zone
représente un critère essentiel dans le choix d'implantation
d'une entreprise étrangère. En effet, en mettant en place des
zones économiques spéciales, les États doivent prendre en
considération un certain nombre de critères essentiels tels qu'un
réseau de communication performant, de bonnes liaisons ferroviaires et
routières, l'existence avoisinante de centre de recherches,
d'établissements universitaires et techniques, d'écoles
professionnelles pour garantir une source de main-d'oeuvre qualifiée.
Pour les investisseurs étrangers, les zones attractives
prennent souvent la forme d'un parc industriel où les entreprises se
voient offrir tout un choix de terrains pour implanter leur unité de
production. Cela peut aussi inclure des bâtiments standardisés
à usage industriel pour permettre aux entreprises de démarrer
très rapidement leurs activités.32
Une autre composante des infrastructures que l'on doit
retrouver dans les zones franches concerne, d'une part, l'aménagement de
la zone afin que les terrains et les bâtiments soient
immédiatement disponibles et, d'autre part, la liaison à certains
réseaux: par exemple l'eau, l'électricité, les routes, les
téléphones, l'Internet, l'énergie, le drainage, etc. Ces
infrastructures peuvent être offertes à bas prix ou même
être gratuites les premières années.
I.7.1.3 Incitations fiscales et financiers
Ces incitations reflètent un droit dérogatoire
applicable aux zones franches. Ce droit se dissocie du droit commun par la
soustraction de l'application normale des dispositions douanières ou
fiscales. Les incitations fiscales servent en général à
compenser les faiblesses responsables des coûts élevés qui
subsistent. Grâce à la ZES, il est donc possible de créer
un secteur manufacturier orienté vers l'exportation même si le
pays n'a pas les capacités techniques ou administratives
nécessaires pour le faire à l'échelle nationale. Pour
cela, une certaine panoplie de privilèges est offerte aux exportateurs,
en l'occurrence un accès en franchise aux équipements et
matériaux importés. On trouve par exemple des exemptions totales
d'impôts pour une période limitée et des taux
préférentiels pour les années suivantes, des exemptions de
droits de douane, de taxe de consommation et de valeur ajoutée.
Les incitations fiscales sont diverses et varient d'une ZES
à une autre. La plupart des ZES proposent des exonérations
fiscales et non fiscales de
31 Pascal Lorot, Les zones franches, Paris, Éditions
de l'Institut Économique de Paris, 1984 à la p. 19.
32 Pascal Lorot, Les zones franches, Paris, Éditions
de l'Institut Économique de Paris, 1984 à la p. 19.
29
plus en plus généreuses, dégressives,
voire une fiscalité « zéro» pour des durées de
plus en plus longues ou même illimitées33. En
général, ces incitations peuvent se présenter sous
différents aspects : -exonération de droits de douane, taxes et
impôts portant sur les équipements de production;
-exonération ou allègement de l'impôt sur les
bénéfices, de l'impôt sur le revenu du personnel
expatrié travaillant dans la zone; - exonération ou
allègement de l'impôt sur le revenu des sociétés;
-liberté de rapatriement pour le capital investi et les profits
réalisés 34
Quant aux incitations financières, le statut de la ZES
offre aux entreprises plusieurs alternatives; on peut citer, à titre
d'exemple, la possibilité d'obtenir des prêts à taux
préférentiels, des aides financières, un loyer à
taux préférentiels, etc.35
Le système d'incitation offert par le Singapour
comprend des incitations à la fois fiscales et non fiscales. Les
incitations fiscales, très ciblées, s'appliquent aux entreprises
pionnières et post pionnières des secteurs manufacturier et
tertiaire, aux organismes de recherches et de développement, aux
investissements dans les technologies nouvelles et aux entreprises
développant leurs activités. Les incitations non fiscales
incluent une participation au capital de même qu'une fourniture de
capital-risque aux entreprises qui investissent dans des projets
présentant un intérêt technologique et économique
pour Singapour36.
Au Togo, la zone franche permet aux entreprises d'être
soustraites de l'impôt pendant les dix premières années de
fonctionnement. À partir de la onzième année, il y a
stabilisation de l'impôt sur les bénéfices au taux de 15
%.37
En Irlande, la zone franche de Shannon offrait au début
aux entreprises des avantages fiscaux substantiels, notamment l'exemption des
droits de douane, l'exemption d'impôt sur les sociétés et
d'impôt sur le revenu ainsi que le libre rapatriement des
bénéfices pour les investisseurs étrangers. Cependant, ces
avantages consentis ont été allégés pour s'adapter
à la politique d'harmonisation des lois européennes. Ainsi, le
régime irlandais comprend depuis 1994 un impôt sur les
sociétés de 10 %. Ce taux s'applique jusqu'au 31 décembre
2010 aux sociétés créées avant juin 1998. Pour
celles créées ultérieurement, le taux n'est accordé
que jusqu'au 31 décembre 2002, pour passer ensuite à 12,5
%.38
33 Pascal Lorot, Les zones franches, Paris, Éditions
de l'Institut Économique de Paris, 1984 à la p. 23.
34 Hassina Johary Ravaloson, Le régime des
investissements directs dans les zones franches d'exportation, Paris,
l'Harmattan, juillet 2004 aux pp. 94-96
35 Didier Lamethe, « Les relations entre les
gouvernements et les entreprises en matière de grands projets
d'investissement », Actualité du droit international, 1998, no.
1
36 Organisation internationale du travail, en ligne:
<
http://www.ilo.org/public/french/dialogue/govlab/legrel/tc/epzlreports/07148-14/index.htm>
(date d'accès: 6 mars 2006)
37 Loi togolaise sur les zones franches
38 Éric Soustre, « Aides fiscales à
l'implantation en République d'Irlande », Actualités du
commerce extérieur, no.38, mars-avril 2001 à la p.51.
30
I.7.2 avantages spécifiques
Ces avantages touchent en général la question de
l'accès au marché. En effet, les investisseurs étrangers
choisissent des plates-formes d'exportation qui leur assurent l'accès
à leurs principaux marchés. Cet accès peut aussi
être accordé dans le contexte d'accords commerciaux
Régionaux.
I.7.2.1 Les règles de l'OMC
Les zones franches d'exportation ne sont explicitement
mentionnées dans aucun accord de l'OMC, mais certaines incitations
prévues dans le cadre des politiques des ZES peuvent faire l'objet de
dispositions de la part de cette organisation. En effet, plusieurs accords de
l'OMC contiennent des dispositions en étroite relation avec les ZES: il
s'agit de l'Accord sur les subventions et les mesures compensatoires (ASMC), de
l'Accord général sur le commerce des services (AGCS) et de
l'Accord sur les mesures concernant les investissements liés au
commerce.39
I.7.2.2 Les accords commerciaux
préférentiels
La multiplication des groupements commerciaux régionaux
est fortement liée à la question d'accès au marché.
Leurs apports est d'accorder un traitement préférentiel au
commerce. Dans ce contexte, l'Accord de libre-échange au sein du COMESA
ou encore de la SADC peut libéraliser le système des ZES
congolaises en accordant les mêmes avantages à l'ensemble des
producteurs situés en RDC. Ainsi aux entreprises installées dans
les ZES congolaises peuvent exporter du Congo vers la SADC ou le COMESA en
franchise de droits tout en se conformant aux règles d'origine
préférentielle.
SECTION 8. LIMITES D'UNE POLITIQUE DE ZONES
ECONOMIQUES
SPECIALES
L'expérience de l'Inde en matière de cette
politique a relevé une question d'acquisition de terre forcée et
la difficulté à convertir une main d'oeuvre traditionnellement
agricole en une main d'oeuvre industrielle. En effet, la taille, l'emplacement,
et la nature d'une zone spéciale sont déterminés par le
capital privé souhaitant s'y installer. En tant que tel, les
investisseurs sont ceux qui choisissent au préalable la surface
jugée adéquate à leur projet, peu importe qu'elle soit une
propriété de population rurale. L'Etat se décide de
n'intervenir que s'il ya opposition des autochtones à l'acquisition des
terres. Dans des Etats comme l'Andhra Pradesh et le Tamil Nadu, les
gouvernements vont jusqu'à utiliser une clause d'urgence au nom de
l'intérêt général pour se constituer des
réserves de terres, qu'ils peuvent ensuite mettre à la
disposition des développeurs privés. Dans la majorité des
cas, les acquéreurs
39 WALID AYADI « les zones franches en Afrique du nord
dans le secteur du textile: impacts commerciaux et juridiques »,
mémoire, université du Québec à
Montréal,2006
31
promettent monts et merveilles aux agriculteurs, en
matière d'emploi par exemple. Dans la réalité cependant,
étant donné les lacunes en matière d'éducation dans
les zones rurales, les possibilités de reconversion se
révèlent quasi-nulles, et les emplois créés dans le
cadre des nouvelles ZES attirent surtout les jeunes venus des villes, mieux
formés. On considère que pour trois emplois non-qualifiés
détruits, l'établissement d'une ZES crée seulement un
emploi, qualifié.40 Dans ce même ordre d'idées,
l'établissement des zones économiques spéciales sur des
sols fertiles conduit aux déplacements de populations rurales issues du
domaine agricole et de la pêche vers certaines régions hostiles
à la vie traditionnelle. Dès lors les questions liées
à l'insécurité alimentaire et à la suppression
d'emplois indirectement liés à l'agriculture dans l'artisanat, le
commerce et la petite industrie trouve de moins en moins de réponses
efficaces. Ces difficultés liées aux déplacements des
populations ne sont pas seulement liées au secteur agricole, elles se
répandent aux secteurs extractives tels que le secteur minier ou encore
le secteur pétrolier.
40 Paul Bertin, « zones
économiques spéciales et nouveaux enjeux fonciers : le cas de
Marg swarnabhoomi au Tamil nadou, inde » ,
mémoire,université bordeaux iii,master 1 territoires,
développement et cultures, 2010, pp11
32

CHAPITRE2 : LES ZONES ECONOMIQUES SPECIALES EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
Ce second chapitre s'attèle successivement sur : une
vue d'ensemble du potentiel économique congolais, la circonscription de
la politique de ZES dans les racines congolaises, les ZES prévus par le
gouvernement congolais, les conditions de mis en place des ZES, les couts
liés aux ZES, l'attraction des investissements, la ZES pilote de Maluku,
sa gestion ainsi que sur l'analyse de la demande en faveur des ZES congolais
33
SECTION 1 : VUE D'ENSEMBLE SUR LE POTENTIEL
ECONOMIQUE
CONGOLAIS
II.1.1 Potentiel agricole
a. Agriculture
De toutes les sources de croissance, le secteur agricole a le
plus fort potentiel de réduction de la pauvreté. Tout d'abord, il
est intensif en main d'oeuvre. Pour ne mentionner qu'une filière, la
production d'arabica requiert 450 jours de travail - soit deux emplois
agricoles à plein temps - à l'hectare, y compris la production et
les activités en aval. C'est donc 20 000 emplois a plein temps que
créerait la mise en production de 10 000 ha supplémentaires et,
donc, des revenus pour environ 160 000 personnes.41 Le potentiel
agricole de la RDC est immense et largement sous-utilisé actuellement.
Le pays possède 80 millions d'hectares (ha) de terres arables, dont
seuls 9 à 10 % sont actuellement cultivées.
La grande diversité agro-climatique, l'abondance et la
régularité des pluies, et la présence d'eaux de surface en
grande quantité permettent une production très
diversifiée. La cuvette du Congo offre des conditions climatiques
favorables à la culture du palmier à huile, de
l'hévéa, du café, du cacao, de la banane et du manioc,
tandis que les zones de savanes sont favorables à la culture du coton,
des céréales, des légumineuses à graines et
à l'élevage, alors que les zones montagneuses avec un climat
relativement tempéré se prêtent à des cultures
d'altitude comme le café, le thé, la pomme de terre.
a.1. Cultures vivrières
Les cultures vivrières représentent l'essentiel
(80%) du PIB agricole42. Le manioc est la principale culture
vivrière du pays. Il est cultivé dans toutes les régions
de la RDC. Les autres spéculations ont une importance variable en
fonction des régions : le maïs dans le sud (Katanga) et le haricot
dans l'est. Les principales cultures vivrières sont le manioc, le
maïs, le riz, la banane plantain et le haricot. La RDC dispose d'un
potentiel rizicole important, tant en conditions pluviales (zones de Bumba et
Maniema) qu'en conditions irriguées (vallée de Ruzizi, etc.) ou
en cultures de bas-fonds dans presque toutes les provinces.
41 Johannes Herderschee, Daniel Mukoko
Samba et Moïse Tshimenga Tshibangu (editeurs), Résilience d'un
Géant Africain : Accélérer la Croissance et Promouvoir
l'Emploi en
République Démocratique du Congo, Volume II :
Etudes sectorielles, MEDIASPAUL, Kinshasa, page 1
42 Idem,page 3
34
a.2. Cultures commerciales
Les cultures commerciales (palmier à huile,
hévéa, café, cacao, thé, coton) fleurissent
essentiellement dans le nord du pays (Bas-Congo, Équateur, Province
orientale, Kivu) à l'exception du coton, qui était aussi produit
dans le Kasaï et le Katanga.
b. Elevage
La RDC dispose d'un formidable potentiel pour
l'élevage. Elle possède en effet près de 90 millions
d'hectares de pâturage, soit un plus du tiers de la superficie totale du
pays, qui pourraient accueillir quelque 40 millions de unités gros
bovins et fournir près de 1,5 millions de tonnes de viande par
année, même en élevage extensif, soit 23 kg/
habitant.43
c. Pêche
La RDC dispose de 59 000 km2 de plans d'eaux intérieurs
pour la pêche : 34 000 km2 de rivières et marais dans le vaste
bassin du Congo et 25000 km2 de lacs dans la Vallée du Rift. Cela
représente un potentiel productif considérable, aujourd'hui
largement sous-exploité.
Le potentiel d'aquaculture en RDC est
considérable notamment autour des grandes villes, où l'on peut
pratiquer plus aisément des techniques aquacoles intensives,
orientées vers le marché.
Principales zones de pêche en
RDC44
Le lac Mweru Luapula, entre la RDC et la Zambie (le secteur de
la RDC représente
42% de sa surface) a historiquement servi d'importante zone de
pêche commerciale approvisionnant les marchés des districts
miniers de la province du Katanga. On n'a pas de chiffres fiables pour
connaître l'évolution des prises et de l'effort du
côté de la RDC, mais on peut estimer, très en gros, que 4
500 pirogues sont exploitées par environ 5 500 pêcheurs. La
production totale du lac, ces dernières décennies est
estimée à environ 13.000 t. par an.
Le lac Tanganyika est commun à la RDC (45%), à
la Tanzanie (41%), au Burundi (8%) et à la Zambie (6%). La pêche
s'y est fortement intensifiée au cours des dernières
décennies du fait de la spectaculaire expansion de la population et des
habitations autour du lac et l'adoption de diverses innovations
43 Johannes Herderschee, Daniel Mukoko Samba et Mose
Tshimenga Tshibangu (editeurs), Résilience d'un Géant Africain :
Accélérer la Croissance et Promouvoir l'Emploi en
République Démocratique du Congo, Volume II : Etudes
sectorielles, MEDIASPAUL, Kinshasa, pp 7
44 Idem
35
techniques, telles que les lampes au kérosène
pour la pêche de nuit, les filets en matière synthétique et
la motorisation des bateaux. Le volume annuel des pêches pour l'ensemble
du lac, ces dernières années, a été estimé
entre 165 000 et 200 000 t - la part de la RDC étant estimée en
1995 à environ 90 000 tonnes. Cette année-là, il y avait
417 sites de débarquement le long de la côte de la RDC, environ
26.300 pêcheurs et 10 650 bateaux de pêche.
Le lac Kivu est commun à la RDC (58 % de sa superficie)
et au Rwanda. Au début des années 90, après une
période d'assistance technique extensive au secteur rwandais, le total
des petits débarquements pélagiques était estimé
à environ 3 200 t et ceux d'autres espèces à environ 4 300
t. La pêche a été fortement affectée par les
troubles civils et les guerres de la région au cours de la
décennie et les volumes de pêche ont évolué en
conséquence.
Le lac Édouard est commun à la RDC (71%) et
à l'Ouganda (29%). Il a fourni d'importants volumes de pêche dans
le passé, mais on ne connaît pas les prises récentes dans
le secteur de la RDC. Les informations sur le début des années 90
donnent une production de 11 400 t par an pour la RDC pendant cette
période.
Le lac Albert est commun à l'Ouganda (54%) et à
la RDC (46%). Comme les autres grands lacs de la Vallée du Rift
occidentale, il porte une grande diversité de poissons. Les statistiques
des années 80 montrent que les volumes pêchés dans
l'ensemble du lac ont fortement varié : entre environ 7 000 à
environ 20 000 t. Sur les quelques unité industrielles qui
pêchaient dans les eaux de la RDC au début des années 70,
une seule serait encore en exploitation.
Le Bassin du fleuve Congo. Le fleuve Congo et ses affluents
représentent quelque 33 000 km de voies d'eau. Pendant les hautes eaux,
les plaines d'inondation et les marais couvrent des dizaines de milliers de
km2. Les zones inondées n'ont pas été mesurées
précisément : les estimations vont de 25 000 à 50 000 km2.
Les rapports de la FAO du milieu des années 80 indiquent : un potentiel
annuel de rendement de 90 000 t ou plus ; un effort très
dispersé, certains groupes de pêcheurs travaillant à partir
de petits villages ou de campements temporaires et utilisant des
méthodes traditionnelles de pêche et un volume de prises de
l'ordre de 20 000 t atteignant les marchés de Kinshasa.
Autres lieux de pêche :
(i) l'ensemble de lacs et de zones inondables de Lualaba,
aussi appelé la Dépression de Kamolondo, qui comporte plus de 50
lacs de toutes tailles était estimé, au début des
années 80 produire un volume de prises compris entre 10 et 16 000 t ;
36
(ii) les forêts inondés du bassin central du
Congo dans la région de Mbandaka au confluent entre l'Oubangui et le
Congo, qui couvre près de 38 000 km2, dont le rendement potentiel annuel
est estimé entre 100 000 et 120 000 t ;
(iii) le lac Tumba, pièce d'eau peu profonde dont le
potentiel annuel est estimé entre 2 000 et 3 500 t ;
(iv) le lac Mayi Ndombe, lac peu profond du mi-Congo et les
forêts inondées et marais qui l'entourent, d'un potentiel annuel
estimé à environ 1 000 t et enfin
(v) le Pool Malebo (anciennement Stanley Pool), le grand lac
fluvial formé par l'élargissement du fleuve Congo entre les
villes de Kinshasa et de Brazzaville où le total annuel des prises, au
milieu des années 80, était estimé, pour la RDC, entre 3
000 et 3500t.
II.1.2 Potentiel Minéral et
hydraulique
Potentiel minéral
La République Démocratique du Congo, un pays aux
ressources minérales considérables. Le sous-sol de la RDC est
riche en minéraux. Plus de 1,100 minéraux et métaux sont
répertoriés.45 Les réserves de cuivre du
Katanga sont les deuxièmes plus importantes du monde après le
Chili. Le pays détient les plus importantes réserves de diamant
(25% du total connu), de cobalt et d'or connu au monde. Ces ressources sont
reparties entre les différentes provinces du pays, suivant des
disparités géologiques importantes. Le Katanga, les deux Kivu, et
la province du Maniema sont les provinces dont les sous-sols recèlent
les ressources minérales les plus diverses et les plus importantes. La
province du Katanga possède à elle seule des réserves
estimées dans la ceinture de cuivre à 70 millions de tonnes de
cuivre, 5 millions de tonnes de cobalt et 6 millions de tonnes de zinc. Des
gisements de cuivre sont également présents dans les sous-sols du
Bas-Congo, mais de taille relativement modeste.46
Les réserves de diamants estimées pourraient
être importantes, avec 150 millions de carats. Certaines estimations
suggèrent même que jusqu'à 500 millions de carats
pourraient être présents dans les sous-sols du pays. Les gisements
de diamants sont principalement présents dans les deux Kassaï, dans
le Katanga et les Kivu.47
45 Johannes Herderschee, Daniel Mukoko Samba et Moïse
Tshimenga
Tshibangu (editeurs), Resilience d'un Geant Africain :
Accelerer la Croissance et Promouvoir l'Emploi en Republique Democratique du
Congo, Volume II : Etudes sectorielles, MEDIASPAUL, Kinshasa, page102
46Johannes Herderschee, Daniel Mukoko Samba et Moïse
Tshimenga Tshibangu (editeurs), Résilience d'un Géant Africain :
Accélérer la Croissance et Promouvoir l'Emploi en
République Démocratique du Congo, Volume II :
Etudes sectorielles, MEDIASPAUL, Kinshasa 102 47 Idem, p103
37
Les principales ressources aurifères se trouvent dans la
région de l'Ituri, dans la province
Orientale, dans les Kivu et dans le Maniema. Les trois sites
principaux considérés pour l'exploitation industrielle d'or
contiendraient environ 850 tonnes.
Les gisements d'autres minéraux tels que le coltan ou la
cassitérite se trouvent principalement dans l'est et le sud du pays.
TABLEAU 1 Répartition des principales ressources
minérales par province48
Province
|
Minéraux
|
1
|
Bandundu
|
Diamants, Or
|
2
|
Bas Congo
|
Bauxite, phosphate, diamants, or, cuivre, zinc, calcaire,
vanadium, plomb, pétrole, uranium
|
3
|
Equateur
|
Fer, cuivre, or, diamants
|
4
|
Province Oriental
|
Or, diamants, fer, tungstène, coltan, étain
|
5
|
Kasai Oriental
|
Diamants, fer, argent, nickel, cuivre, étain
|
6
|
Kasai Occidental
|
Diamants, or, manganèse, chrome, nickel
|
7
|
Katanga
|
Cuivre, cobalt, oxyde d'étain, tungstène,
platine, manganèse, calcaire, uranium,
charbon, palladium, coltan, germanium, or, argent, diamant,
fer, plomb, zinc
|
8
|
Nord Kivu
|
Or, Niobium, oxyde d'étain, tantalite,
tungstène, platine, saphirs, tourmaline, améthystes, quartz, et
pierres semi-précieuses
|
9
|
Sud Kivu
|
Or, niobium, tantalite, oxyde d'étain,
tungstène, platine, saphirs, tourmaline, améthyste, quartz,
pierres semi-précieuses, cuivre, gaz,
pétrole, cobalt
|
10
|
Maniema
|
Diamants, oxyde d'étain, coltan, or, tungstène
|
48 Johannes Herderschee, Daniel Mukoko
Samba et Moïse Tshimenga
Tshibangu (editeurs), Résilience d'un Géant
Africain : Accélérer la Croissance et Promouvoir l'Emploi en
République Démocratique du Congo, Volume II : Etudes
sectorielles, MEDIASPAUL, Kinshasa, pp102
38
Potentiel en hydrocarbure
Les réserves d'hydrocarbure de la RDC
identifiées sont principalement situées dans trois bassins
sédimentaires. Le bassin côtier d'une superficie de 6 000 km2 ; le
bassin géant de la cuvette centrale, d'une superficie de 800 000 km2 ;
et le bassin de la branche ouest du rift Est Africain, composé de 6
grabens, pour une superficie totale de 50 000 Km2. Le bassin côtier est
le seul site d'exploitation actif depuis une trentaine d'année mais
ayant une production moyenne limitée à 25 000 barils (10 000 on
shore et 15 000 off shore) de brut par jours, ayant atteint un pic à 28
000 barils en 2008, sur environ 300 puits, on et off shore. Le potentiel en
hydrocarbures du sous-sol de la RDC pourrait être considérable
mais demeure largement méconnu. Certaines projections évaluent le
potentiel pétrolier à 180 millions de barils.49 Le Lac
Kivu contient de réserves de gaz méthane, évaluées
à 50 milliards de Nm3.
II.1.3 Potentiel Forestier
La RDC possède parmi les plus importantes ressources
forestières du monde. Son territoire est constitué à 62%
ou 145 millions d'hectares de forets. La diversité des espèces et
plantes situe la RDC au cinquième rang des pays ayant la
biodiversité la plus riche au monde. Les forets de la RDC peuvent
être classifiées selon 4 grandes typologies. La forêt dense
humide couvre environ 37% du territoire national, la forêt claire 19%, la
forêt de type marécageuse 4% et la forêt de montagne 2%. Les
ressources forestières de la RDC couvrent les deux tiers du bloc
forestier du Bassin du Congo qui est l'un des plus importants massifs tropicaux
du monde; le deuxième après la forêt amazonienne. Sur
l'ensemble du territoire de la RDC, les provinces les plus riches en ressources
forestières sont l'Equateur (40 millions d'hectares), l'Oriental (37
millions d'hectares) et le Bandundu (12 millions d'hectares). Les
différents types de forêts sont repartis suivant trois grandes
zones sur le territoire congolais50 :
? Les forêts tropicales de basses terres couvrent
environ 86 millions d'hectares, principalement dans le bassin central du pays
et dans la province du Bas-Congo, et des galeries de forêts tropicales
partent du bassin central et descendent vers le sud, dans les provinces du
Kasaï et du Maniema.
? Les hautes terres s'étendent du Rift Albertin et les
forêts de types montagnardes présentes dans cette région
sont partagées entre cinq pays. En RDC, elles couvrent une partie
importante de la région des deux Kivu, une partie des régions
orientales, du Maniema et du Katanga. Les forêts situées dans
cette zone
49 Johannes Herderschee, Daniel Mukoko Samba et
Moïse Tshimenga Tshibangu (editeurs), Résilience d'un Géant
Africain : Accélérer la Croissance et Promouvoir l'Emploi en
République Démocratique du Congo, Volume II : Etudes
sectorielles, MEDIASPAUL, Kinshasa, p113
50 Johannes Herderschee, Daniel Mukoko Samba et Moïse
Tshimenga Tshibangu , Résilience d'un Geant Africain : Accelerer la
Croissance et Promouvoir l'Emploi en Republique Democratique du Congo, Volume
II : Etudes sectorielles, MEDIASPAUL, Kinshasa, pp 151
39
abritent une biodiversité exceptionnelle,
partagée avec l'Ouganda, la Tanzanie, le Burundi et le Rwanda.
? Les forêts claires se situent de part
et d'autres du bassin central, au nord dans les provinces de l'Equateur et de
l'Oriental et au Sud dans les provinces du Kassaï et du Katanga. Ces
forêts claires sont également appelées « miombo
».
II.1.4 Potentialité en eau et en
énergie
a. Eau
Dense, le réseau hydrographique comprend une trentaine
de rivières totalisant plus de 20 000 kilomètres de berges et le
fleuve Congo, long de 4 670 kilomètres avec, à l'embouchure, le
deuxième débit le plus important du globe (40 000 mètres
cubes d'eau par seconde). La RDC est aussi le pays le plus arrosé du
continent, avec une moyenne de ressources hydriques renouvelables de 900
kilomètres cubes par an, ce qui représente presque le quart des
ressources en eau douce du continent africain.51
b. Energie
Avec son réseau hydrographique très dense et son
fleuve au deuxième débit le plus important au monde, le pays
dispose du troisième potentiel mondial en source d'énergie
hydroélectrique, largement inexploité. La RDC dispose d'un
gigantesque potentiel hydro-électrique de 100 000 mégawatts
environ, dont 44 000 mégawatts concentrés sur le seul site
d'Inga, ce potentiel représente 13 % du potentiel hydroélectrique
mondial.52
II.1.5 potentiel humain
La RDC compte plus de 65 millions d'habitants à ce jour
avec un taux d'alphabétisation de plus de 68%. La population congolaise
est caractérisée par sa jeunesse, plus de la moitié des
habitants ont moins de 20 ans. Ensemble avec la sous région centrale, la
RDC constitue un vaste marché d'environ 250 millions de
consommateurs.
SECTION2: CIRCONSCRIPTION DE LA POLITIQUE DE ZES DANS
LES RACINES CONGOLAISES
Bien de projets allant dans le sens de la
régionalisation du développement économique ont
déjà été initiés en RDC. Certains sont
restés lettres mortes tel le projet de foyers de développement,
d'autres ont vu le jour mais n'ont pas abouti, tel le projet de la ZOFI et
d'autre sont en profondes études tel le projet de pôles de
croissance dans lequel est inclus l'actuel projet de zones économiques
spéciales.
51 Http/BAD/OCDE, Perspectives économiques en Afrique:
la République Démocratique du Congo, 2007
52 Mabi Mulumba, la gouvernance des
infrastructures et le développement durable, cas du barrage
d'inga en république démocratique du Congo,exposé du
Forum Economique International des
Amériques,Conférence de Montréal (Canada) 09 - 12 juin
2008 , page 1
40
2.2.1 Projet de foyers de
développement
Le projet de foyers de développement date de
l'époque du Zaïre vers les années 89,90 et 91.Il
découlait du schéma d'aménagement régional
réalisé par le B.E.A.U. L'option fondamentale
dégagée dans le cadre de ce projet était une mise à
l'évidence de la spécificité régionale. La RDC
étant immensément et diversement dotée des ressources
naturelles, chaque région économique est capable de porter son
propre développement, d'où l'idée de foyer de
développement. Le projet portait essentiellement sur le secteur
agricole. Huit de ces foyers sont identifiés et brièvement
décris dans le tableau ici-bas.
Tableau 2 Foyers de développement
Année de conceptio n
|
Identification du foyer de développemen t
|
Brève
description
|
Stratégie de développement
|
Programme quinquennal de lancement
|
1989
|
Bandundu- FESHI
|
Délimitation : le foyer de Feshi allait
de kikwit à Kasongo - Lunda sur une supérficie de
14522km2. Potentiel : steppes, savanes
arborées, prairies humides avec forets - galeries, palmeraie naturelle
de densité variable Opportunités :
élevage bovin (viandes) et cultures vivrières
|
- Il fallait apprécier et exploiter les relations
villes- campagnes.
- Il fallait institutionnaliser ce foyer en
créant un comité de développement qui
aurait servi de coordonateur du projet et d'interlocuteur entre les organismes
d'aide extérieur de financement et les instances de l'Etat. - Il fallait
mettre en place des mécanismes de crédit pour
financer le développement urbain
- Il fallait une mobilisation des
|
Le programme de lancement de ce foyer aurait pu porter sur les
points suivant :
- L'aménagement de la route Feshi-Masi-Manimba - Le
développement de l'élevage extensif
- Le développement de la production agricole.
- Le développement des activités urbaines de
services à Feshi - Le développement du crédit agricole.
|
41
|
|
(millet, haricot, igname,...)
|
aides extérieures bilatérales et
multilatérales pour mettre en oeuvre la stratégie du
foyer
|
|
1989
|
Sud-Kivu- UVIRA
|
Délimitation ; le foyer d'Uvira englobe
quatre collectivités dont Tanganyika (zone fizi),Bafulero, Bavira et
Plaine de ruzizi. Il s'étend sur une superficie de 5115km2
Potentiel : climat tropical avec 5mois de saison sèche
et 7mois de pluie, savane herbeuse .le lac Tanganyika
Opportunités : élevage, culture de tubercules et
manioc, la pêche
|
- Relation villes- campagnes en vue de : soutenir l'offre locale,
d'assurer la commercialisation des produits agricoles et la pêche, de
renforcer les infrastructures de communication et le développement
urbain -Institutionnalisation du foyer
- Mis en place des mécanismes de crédits
|
Le programme quinquennal prévoyait 13 actions
fondamentales : - Le développement de l'élevage par
l'amélioration de la santé animale, l'amélioration de la
race bovine et l'amélioration des pâturages
- Transformation des produits agricoles et d'élevage
- L'aménagement des pistes rurales -
L'électrification du foyer
- Construction des marchés
- Organisation du commerce
- Aménagement du nouveau marché d'Uvira
- Aménagement de la gare routière - Viabilisation
de la zone montagneuse - Aménagement de la rivière Kiliba afin de
faire face aux
|
42
|
|
|
|
crues saisonnières en saison de pluie - Mis en place du
statut de ville
- Développement de crédit
- Développement des organisations professionnelles
|
1989
|
Maniema- KASONGO
|
Délimitation : le foyer de Kasongo
englobait les collectivités de Mamba- kasenga, Bakwange, Wazuba, Wagenia
et Nonda. Il s'etend sur une superficie de 4040km2 Potentiel :
les sols sont de consistance argilo- sablonneuse et présentent
des bonnes potentialités pour les cultures vivrières
Opportunités : élevage de petit bétail
caprin et ovin, culture du riz, arachide, mais
|
- Soutenir l'offre locale
- Commercialisation des produits vivriers
- Renforcer les infrastructures de communication
-Institutionnalisation du foyer
|
Le programme quinquennal de lancement
prévoyait dix actions :
- Le développement de l'élevage du
petit bétail et plus spécialement des ovins ;
- Amélioration de la situation de l'approvisionnemen t des
intrants agricoles ;
- L'organisation de des marchés
ruraux ;
- Création d'une bonne structure de crédits
- Désenclavement de kasongo ; -Electrification de kasongo
;
- Aménagement des pistes rurales ; - Mis en place du
statut d'une zone urbaine et
- Aménagement du
|
43
|
|
,..
|
|
marché de Kasongo
|
1989
|
Nord-Kivu BUTEMBO
|
Délimitation : le foyer de Butembo
comptait deux collectivités dont Baswaga dans la zone de Lubero et Bashu
dans la zone de Beni. Il s'étend sur une superficie de
4634km2 Potentiel : un climat de montagne presque
tempéré, la couverture végetale naturelle est
forestière, les hautes terres de Butembo connues pour leur blé
Opportunités : cultures de blé de poireau de
pomme de terre
|
Les stratégies de développement de ce foyer sont
les pareilles à celles qui étaient envisagées pour le
foyer de Kasongo
|
Le programme quinquennal prévoyait 13 actions semblables
à celles qui devaient être menées dans le foyer d'Uvira
|
1990
|
Bas-zaïre- INKISI
|
Délimitation : L'aire de 30km de rayon
autour d'Inkisi constituait la délimitation de
|
La stratégie de développement qui était
retenue pour permettre les nécessaires mutations
|
Le programme quinquennal proposait cinq actions prioritaires pour
le développement du
|
44
|
|
ce foyer. Dans ce rayon on comptait les collectivités de
N'gemba et Ngufu. La surface totale du foyer était de
4650km2 Potentiel : les bas-fonds, de faibles
superficie qui offrent des possibilités diversifiées, avec ou
sans irrigation (haricot, banane, riz, mais, canne à sucre,
maraichage,..) Opportunités : la culture des
tubercules, l'élevage et l'arboriculture fruitière.
|
s'appuyait sur trois axes :
- La modernisation agricole et l'organisation de relations ville-
campagne ;
- Le développement urbain ;
- L'adoption de dispositions institutionnelles adaptées au
contexte socio- économique local.
|
foyer d'Inkisi :
- Développement de la production ; - Aménagement du
milieu rural ;
- Développement des activités urbaines de service -
Aménagement du milieu urbain
- Développement institutionnel et des ressources
humaines.
|
1990
|
Bas-zaïre-SUD MAYUMBE
|
Délimitation : L'aire de 15 à 25km
de rayon autour du Sud Mayumbe constituait la délimitation de ce foyer.
Dans ce rayon on comptait les
|
La stratégie de développement était
axée autour de la reconversion agricole et la coordination des projets
:
- Agricole, Sylvio- pastoral et rural - Projet urbain et
|
Le programme de lancement de ce projet prévoyait : - La
mise en place d'un réseau structurant d'infrastructures d'énergie
et de communication et - Le renforcement
|
45
|
|
centres
|
- Projet
|
des fonctions
|
|
|
Matadi, Boma, Lukala et
|
infrastructure
|
économiques et urbaines de
|
|
|
Seke banza
|
|
centres.
|
|
|
(Inga).
|
|
|
|
|
Potentiel : La ligne de transition
forêt-savane qui traverse l'aire du foyer d'Est en Ouest à la
hauteur de la forêt de Luki, définit deux secteurs aux
potentialités différentes ;
|
|
|
|
|
-au nord et le long des grands axes, on trouve un secteur
forestier à vocation plus marquée pour les cultures industrielles
à l'Ouest et plutôt mixte vivrier/café à l'Est. On y
trouve les meilleurs sols et des fortes densités.
|
|
|
|
|
-au sud on rencontre une bande de
|
|
|
46
|
|
savane guinéenne, de plus pauvre au fur et à mesure
que l'on se rapproche du fleuve Congo Opportunités :
c'est une zone agro-sylvo-pastorale
|
|
|
1991
|
Kassaï- occidental MWEKA
|
Délimitation : L'aire de 15 à 30km
de rayon autour de Mweka constituait la délimitation de ce foyer. Il
s'étend sur 20155km2 de superficie. Potentiel :
on trouve dans ce foyer un climat soudanien : chaud et humide. Ce
climat est favorable à toutes les cultures en milieu intertropicales. La
disponibilité des terres arables constitue un second atout
|
La stratégie de développement mis en place tournait
autour de : - L'exploitation de relations villes- campagnes pour la simple
raison que les marchés urbains constituaient le principal moteur de
transformation du milieu rural.
- Le développement urbain -Institutionnalisation du foyer
de Mweka
|
Le plan de développement du foyer de Mweka
prévoyait sept actions prioritaires : - La réhabilitation et
l'entretien des routes (d'intérêt général et de
desserte agricole) - La réorganisation du circuit de commerce et
d'implantation des infrastructures de stockage des produits agricoles, - Le
développement de la pisciculture, - Le développement de la
culture de café
- L'octroi de crédits de campagnes aux opérateurs
économiques,
- L'aménagement du marché de la
|
47
|
|
important. La partie nord de Mweka est constituée des
ferra sols sous-foret, tandis que la partie sud est mêlée à
des ferrisols et ferra sols sous-savane.
Opportunités
: le site de Mweka est à vocation
agricole, les rivières Sankuru et Kasaï sont poissonneuses et
rendent possible la pêche dans ce foyer
|
|
cité de Mweka - Le développement des organisations
professionnelles.
|
1991
|
Kassai occidental LUIZA
|
Délimitation : L'aire de 30km de rayon
autour du siège de la zone de Luiza. Compte tenu de la morphologie du
site et de l'accessibilité des collectivités rurales, ce foyer
de
|
La stratégie de développement tourne autour de : -
Relations villes- campagnes ;
- Le développement de la cité ;
l'institutionnalisatio n de la cité Luiza.
|
Le plan de lancement du foyer portait sur cinq points suivants :
- Développement la production ;
- Aménagement du milieu rural ;
- Développement des activités urbaines de services
;
- Aménagement de la cité de Luiza ; -
Développement
|
48
|
|
développement
|
|
institutionnel et des
|
|
|
comprenait le
|
|
ressources
|
|
|
territoire compris entre la rivière Lulua à l'Est
et la rivière Lueta à l'Ouest.
|
|
humaines.
|
|
|
Potentiel : la zone de Luiza jouit d'un climat
tropical humide avec une saison sèche de 3 mos contre
|
|
|
|
|
9mois de pluie.
|
|
|
|
|
L'étendu et la disponibilité des terres arables
constituent le second atout important.
|
|
|
|
|
Opportunités
|
|
|
|
|
: cultures vivrières (manioc, arachide,
le riz, soja,..), élevage des bovins.
|
|
|
Source : B.E.A.U/1989-1991
II.2.2 Le projet de zone franche d'Inga
(ZOFI)
Ce projet date de l'époque du Zaïre, il consistait
à créer une zone franche des droits de douanes et d'exportation
dans la province du Bas-Congo afin d'attirer les investisseurs dans le secteur
de l'énergie électrique. Comme le projet de
49
foyers de développement, celui de zone franche n'a
jamais vu le jour.les avis sur les raisons de l'échec de ce grand projet
sont nombreuses. D'après le professeur Tiker Tiker, la demande
intérieure en énergie électrique était largement
inférieure à la production qui était attendu dans cette
zone, par conséquent les investisseurs ne trouvaient pas de
l'intérêt à produire pour un marché quasi
inexistant.
D'après le Directeur du cabinet au Ministère du
plan de la RDC, Mibulu Mukini, le contexte interne et externe entre en jeu pour
expliquer largement l'échec de ce projet. Du point de vu externe les
prix d'aluminium sur le marché mondial avait connu une chute, ce qui a
entrainé, pour les entreprises minières zaïroises, la baisse
de production des matières premières. Il n'y avait donc pas
raison significative qui motiverait une demande en énergie et qui puisse
favoriser la mise en oeuvre de ce projet ZOFI. Mais aussi, les porteurs du
projet ont fait défaut. Le projet était de grande ampleur et
nécessité un budget suffisamment grand pour investir, il lui a
donc manqué des grandes multinationales qui pouvaient y investir. Au
niveau interne il a manqué un portage politique de
l'intérêt général. D'après Mibulu Mukini, la
classe politique a été dans ce temps caractérisé
par la primauté de l'intérêt personnel.
II.2.3 Le projet de développement de
pôles de croissance(PDPC)
Ce projet a été initié en 2013 par le
gouvernement de la RDC en vue de répondre à l'insuffisance de la
production agricole à la quelle fait face la RDC depuis longtemps. Comme
celui de Foyers de développement, ce projet porte essentiellement sur le
secteur agricole. Il se focalisera sur le corridor Matadi-Kinshasa-Kikwit,
sélectionné comme le corridor qui remplit un certain nombre de
critères essentiels (transports, électricité,
marché/population, existence de secteurs porteurs). Une autre motivation
qui a amené au choix de ce corridor se justifie par la présence
d'une très bonne route pavée de réseau qui relie Matadi
à Kinshasa (350 kms), et Kinshasa à Kikwit (540 kms). Il fournit
l'accès au port international de Matadi, à un aéroport
international, au fleuve et à la capitale de République du Congo.
L'électricité est disponible à partir des barrages d'Inga
bien que l'accès reste peu fiable. Il a un potentiel dans plusieurs
secteurs dont l'agriculture (manioc, maïs, haricot, riz, fruits &
légumes), la foresterie, la pêche, les matériaux de
construction, l'élevage. Il a un grand marché (environ 10
millions à Kinshasa). C'est dans le cadre de ce projet que le parc
agroindustriel de Bukanga lonzo au Bandundu a été initié.
L'Etat congolais s'est manifesté jusque là comme porteur
privilégié et principale de son projet. Dans ce cadre l'Etat
congolais compte procéder par le développement des
chaînes de valeur agricole dans le Bas-Congo, le
développement des affaires proactif et
l'Évaluation de la coordination, de suivi, de communication et
d'impact.
50
II.2.3.1 Développement des chaînes de valeur
agricole dans le Bas-Congo
Il s'agit ici de renforcer les capacités
d'approvisionnement agricole des organisations paysannes et de fournir des
infrastructures rurales de base en vue de renforcer les chaînes de valeur
ciblées et améliorer l'approvisionnement des marchés, y
compris celui de Kinshasa. Le renforcement des capacités de
production agricole se concentrera initialement sur trois filières:
huile de palme, le manioc et le riz.
Le projet permettra de renforcer la capacité d'environ
50.000 agriculteurs par le biais des organisations, y compris les associations
de femmes. Il apportera des compétences techniques, et facilitera
l'introduction de pratiques et technologies innovantes, en partenariat avec les
institutions locales, y compris l'Institut national de recherche agronomique
(INERA) et le Service national des semences (SENASEM). Ces institutions
travailleront avec les organisations paysannes et les ONG pour promouvoir
l'accès à des intrants de qualité (semences, boutures),
les services de vulgarisation agricole et d'autres contributions pertinentes
nécessaires pour améliorer l'offre de produits
agricoles.53 Dans le secteur de l'huile de palme, le projet appuiera
le développement d'un partenariat entre une grande entreprise de
transformation de l'huile de palme basée à Boma et des groupes de
petits agriculteurs, dans le but de structurer, d'intégrer et de
développer des chaînes d'approvisionnement dans ce
secteur.54 .
Le projet appuiera la création d'un centre technique
pour la transformation des produits alimentaires dans Lukula, un grand centre
de production situé entre Boma et Tshela. Le centre fournira des
équipements de traitement utilisés conjointement par les
organisations de producteurs dans les régions environnantes. Le centre
technique existant à Kimpese sera également
développé et étendu pour servir de centre de traitement de
référence et d'entité de renforcement des capacités
pour les pôles de Kisantu, Mbanza Ngungu, et Kimpese.55
Pour ce qui est de l'appui aux infrastructures rurales, le
projet prévoit la réhabilitation et l'entretien des
réseaux de routes rurales. Environ 1.500 km de routes rurales qui ont
besoin de réadaptation ont été identifiés dans le
plan directeur, dans les zones ciblées et des pôles (zone du Bas
Fleuve, au long de l'axe Boma-Tshela), ainsi que dans le centre de croissance
de Inkisi-Mbanza Ngungu et Kimpese. . Le projet permettra également de
financer les infrastructures de base pour la production et la
post-récolte, les petits entrepôts et des centres de collecte
à des endroits près des
53 Ministère des finances ;projet de
développement des poles de croissance,2013,p 21
54 IDEM
55 Ministère de finances RDC, projet de
développement des poles de croissance,2013
51
sites de production. Plus précisément, afin de
faciliter l'approvisionnement du marché de Kinshasa, le projet permettra
de renforcer les plates-formes d'infrastructure et les centres de collecte
(principalement stationnement et entrepôts) à Mbanza Ngungu et
Kimpese qui représentent déjà la fonction de lieux de
collecte pour les produits destinés à Kinshasa.
II.2.3.2 le développement des affaires
proactif
Il s'agit d'améliorer l'environnement des affaires en
vue de promouvoir les investissements et soutenir les activités
productives dans les chaînes de valeur ciblées et des pôles.
Pour attirer les investissements le projet s'attarde sur la mise en place de
trois instruments:
(i) un projet de développement du Fonds (PDF),
(ii) une plate-forme proactive de promotion des investissements
(PIPP) et
(iii) une Conférence permanente des investisseurs de
cause (PIC).
II.2.3.3 l'Évaluation de la coordination, de
suivi, de communication et d'impact.
Il s'agit de renforcer les capacités de coordination du
projet en mettant en oeuvre un comité de pilotage multisectoriel capable
de fournir une orientation stratégique au projet et garantir la
réalisation des objectifs visés.
II.2.4 Vue analytique des 3 projets ci haut
Une condition d'ordre infrastructurel qui a été
soulevé dans le projet de Foyers de développement comme pilier
fondamental du décollage pour un grand projet économique trouve
échos dans le projet de pôles de croissance. Par contre, à
la question de partenariat soulevé dans le projet de ZOFI, l'allusion
est faite seulement à la Banque mondiale. Le projet de ZOFI s'adressait
essentiellement au marché extérieur alors que ceux de Foyers de
développement et de Pôles de croissance sont autocentrés
sur le marché local, et ne pourront servir le marché
extérieur que lorsque le marché intérieur sera
suffisamment servi. Il ne s'agit pas d'une amélioration de ces deux
projets par rapport à celui de la ZOFI mais bien de la nature de
production qui était visée par l'un ou l'autre projet.
L'étape commune à ces trois projets non encore franchi est le
passage de papier au terrain.
SECTION 3 LES ZONES ECONOMIQUES SPECIALES
CONGOLAISES
La création des zones économiques en RDC
répond à une nécessité pour le gouvernement de
mettre en place une approche de développement dite ; «
autocentrée et intégrée », consistant au
déploiement équilibré sur le territoire national des
économiques et industriels de croissance.56 Cette approche
s'appui sur
56 Primature, Programme du gouvernement de la RDC
2012-2016;mai 2012
52
l'opportunité de développer, en fonction des
avantages comparatifs et compétitifs de chaque espace économique,
des industries de transformation et des industries manufacturières,
particulièrement dans les secteurs agro-industriels, de valorisation des
ressources naturelles et des industries structurantes ou industrialisantes.
L'objectif ultime de la mise en place des zones
économiques spéciales, d'après le programme du
gouvernement actuel est de créer des emplois pérennes et mieux
rémunérés, de réduire la pauvreté et la
précarité et de faire du Congo une puissance économique,
industrielle et émergente au coeur de l'Afrique. Les secteurs
clés choisis sont : l'agriculture, les mines, l'énergie, les
hydrocarbures, la télécommunication, les forets et
l'environnement.
Au sein des zones économiques spéciales
congolaises seront installées, en fonction des
spécificités propres à chaque région
(disponibilité des matières premières, qualification de la
main d'oeuvre,...), des industries de transformation et/ou des industries
structurantes. L'avantage de créer des ZES se justifie par trois
facteurs : la nécessité de rééquilibrer le
développement du pays, l'attrait facile des capitaux et des technologies
avancées du fait des avantages y associés (mini climat propice
aux affaires), et l'intégration de l'économie congolaise dans la
dynamique régionale et internationale
Cinq projets de zones économiques spéciales sont
sur la table du gouvernement congolais, ils sont décris de
manière générale dans le programme du gouvernement
2012-2016 :
- La zone Ouest, autour de l'axe
Kinshasa-Inga-Matadi-Banana, pour le développement des activités
stratégiques concentrées sur l'hydroélectricité, le
petrole, la bauxite et les industries manufacturières autour des ports
maritimes de Matadi, Boma et Banana,
- La zone Centre, autour de l'axe
Kolwezi-Likasi-Lubumbashi - Sakania, pour le développement de la
logistique de transport et des industries agroalimentaires
- La zone Sud, autour de l'axe Kolwezi -
Likasi- Lubambashi - Sakania, pour le développement des industries
lourdes et manufacturières axées sur le cuivre, le cobalt et
autres.
- La zone Est, autour de l'axe Uvira - Bukavu
- Beni - Bunia, pour le développement des industries
manufacturières et agro-alimentaires.
- La zone Nord-Ouest, autour de l'axe
Kisangani-Bumba-Mbandaka, pour le développement des industries de bois
et de l'agriculture.
Cette brève description synthétise la
localisation géographique des ressources naturelles de la RDC mais ne
définit pas les politiques d'orientation des investissements moins
encore la réglementation nécessaire à la mise en place de
ces zones économiques spéciales. L'on ne saurait qualifier,
à partir de
53
cette description, la nature de chaque zone économique
spéciale, le coût d'implantation ou encore les effets attendus sur
l'emploi, les investissements, les recettes fiscales, les exportations, bref,
sur la croissance du revenu national. Néanmoins, l'organe technique du
gouvernement a réalisé étude de faisabilité des
zones économiques spéciales en RDC en procédant par la
mise sur papier d'une zone économique spéciale
expérimentale de Maluku sur laquelle nous allons nous atteler dans
cinquième la section.
SECTION 4 CONDITIONS DE MISE EN PLACE DES ZES
II.4.1 Les orientations de la banque mondiale à
la RDC.
Comme nous l'avions souligné, une zone
économique spéciale conditionne la mise en place
d'infrastructures, des facilités fiscales, et un climat d'affaire
favorable aux investissements étrangers et nationaux. Dans une
étude réalisée par la Banque mondiale dite :
stratégie de mise en place de zones économiques en RDC, six
conditions ont été mises en lumière pouvant concourir
à la mise en place des zones économiques
spéciales57 :
1. la mise en place d'un régime juridique de Zones
économiques spéciales fondé sur les meilleures
pratiques internationales.
2. La localisation géographique de la zone, la
disposition du terrain et la fourniture des services de base : les ZES
doivent être situées à proximité d'infrastructures
existantes (en particulier des routes, de l'électricité et de
l'eau), être construites près d'agglomérations importantes
et sur des terrains facilement disponibles. L'aménagement d'une ZES doit
être cohérent avec la typologie de la zone en question, autrement
dit ; les prévisions de la demande dans cette zone, les secteurs
industriels à fort potentiels. L'infrastructure de la zone doit
minimiser les impacts environnementaux et disposer d'installation de
traitements des eaux, de récupération des eaux de pluie, et de
ramassage et traitement des déchets industriels ;
3. La question foncière : Le gouvernement doit
impérativement apurer les questions relatives au régime
foncier et faire en sorte que les terrains mis à disposition pour
l'implantation de ZES soient libres de toute emprise et de toute servitude
juridique. La question foncière doit être traitée avec
diligence au début du processus car elle est de nature à
contribuer grandement, soit à l'échec, soit au succès des
ZES en RDC.
4. La participation des communautés. Le gouvernement
doit prendre en considération l'opinion des communautés
locales avant de donner un quelconque agrément à l'implantation
d'une zone sur une partie du territoire national. Il convient d'engager un
dialogue avec les communautés, et plus généralement
57 FIAS, Groupe Banque Mondiale: « stratégie de
mise en place de Zones Economiques Spéciales en RDC »,Novembre
2008
- Proximité d'une agglomération de population
pouvant répondre aux besoins de main-d'oeuvre,
54
avec la société civile, pour que le projet de
mise en place de zone rencontre l'adhésion des communautés
environnantes.
5. L'autonomie administrative et le développement des
capacités. Les ZES requièrent une autonomie administrative, des
pouvoirs clairement établis, des effectifs et financement
adéquats. Ces principes valent aussi bien pour l'Autorité de
régulation des ZES au niveau national, que pour les autorités de
gestion des zones (qui sont instituées sur un modèle
public-privé). De même, le principe du service à la
clientèle doit être clairement établi pour les
autorités de ZES., qu'elles soient nationales ou au niveau de chaque
ZES.la RDC doit s'engager dans les reformes
de procédures mais également de fond, afin de faciliter la vie
des opérateurs économiques.
6. Les partenariats Public-Privé (PPP). La RDC doit
impérativement s'appuyer sur le secteur privé pour le
développement ainsi que pour la gestion des ZES. L'Etat doit se limiter
essentiellement à la mise en place d'un cadre réglementaire et
institutionnel. Le secteur privé doit pouvoir se focaliser sur le
développement des sites, l'exploitation, la gestion, le marketing et la
promotion. Dans le cadre du partenariat public-privé, le financement
privé sera orienté principalement sur les infrastructures sur
site ; la puissance publique financera les infrastructures hors site et le cas
échéant, mettra à disposition les terrains pour le
développement de la zone.
II.4.2 Analyse critique aux orientations de la
BM.
Les orientations relatives à la question
foncière et à celle de forme de partenariat public-Privé
laissent présager un ultra libéralisme qui risque d'être
nocif à l'économie nationale. Cela pour deux raisons ; le secteur
privé congolais est moins doté en capitaux et le secteur public
congolais vit principalement des recettes fiscales. Ce qui engendrerait le
transfert de pouvoir économique national vers le secteur privé
étranger. Il faut souligner que la RDC est un pays en voie de
développement, en tant que tel, la surenchère pour attirer les
investissements étrangers que lui exige la BM est intense. Autant de
coûts budgétaires directs ou indirects que ne peut en
général pas supporter un PVD. Ces instruments, parmi bien
d'autres de la BM, avouée ou non, vont contribuer à diluer les
avantages des ZES.
II.4.3 Conditions de mise en place des ZES
décrites par la loi congolaise.
Trois critères sont établis par la loi congolaise
pour ce qui est de l'établissement d'une ZES en RDC
a. Critères liés au site
- Disponibilité du site appelé à accueillir
la zone économique spéciale,
55
- Proximité des réseaux d'infrastructures
adéquats, des voies de communication, de l'eau et de
l'électricité.
b. Critères liés à
l'aménagement
- Compatibilité du projet de ZES avec les schémas
directeurs d'aménagement et d'urbanisme pertinents de la région
au sein de laquelle il doit s'insérer, - Calendrier et phasage
d'aménagement,
- Normes de design physique, d'ingénierie et de
construction des structures et garanties de l'aménageur eu égard
aux usages des sols et au zonage ainsi qu'à la disposition de services
médicaux, de sécurité et de défense civile.
c. Critères liés à
l'environnement
- Evaluation préalable des impacts environnementaux et
sociaux,
- Plans de prévention et atténuation desdits
impacts ;
- Normes d'émission de polluants gazeux, liquides et de
vibration,
- Normes d'émission de polluants gazeux, liquides et
solides dans l'air, dans les
eaux et dans les sols ;
- Plans de gestion de niveaux de bruits et de vibration
- Plans en matière de filtrage.
II.4 .4 conditions générales de
succès des ZES
En référence aux exigences de la Banque
Mondiale, de la loi congolaise qui réglemente les ZES et des
expériences en matière des ZES dans les pays émergents
(Inde, Chine,...) ; quatre conditions déterminent le succès d'une
zone économique spéciale :
1. Les infrastructures de base dans la zone : Il faut
souligner ici que le constat général sur l'attractivité
des investissements renseigne que les investissements privés suivent
généralement les investissements publics. Une entreprise
s'installe facilement à proximité d'une route asphaltée
qu'à proximité d'une route bitumée. La justification
majeure à ce comportement est le fait qu'il faut investir où les
charges paraissent plus allégées.
2. Les politiques incitatives : la fiscalité entre en
compte pour l'attraction des investissements, plus elle est assouplie, les
entreprises s'entassent dans la zone économique spéciale à
moindre fiscalité. A la défiscalisation il faut ajouter la
débureaucratisation. La création d'entreprise ne doit pas
être soumise à une multitude des procédures administratives
qui, finalement est toujours couvert de corruption et de surtaxation. La
bureaucratisation allonge le temps de mis en place d'une entreprise et
décourage les entrepreneurs.
56
3. La localisation géographique de la zone
économique spéciale : les ZES diffèrent fondamentalement
par la nature d'activité qui s'y exerce. Dans les zones où la
production est essentiellement destinée à l'exportation, il est
préférable qu'elles se situent à proximité des
infrastructures aéroportuaires et maritimes du pays.
4. Le portage politique ; la réussite d'une politique
de Zones économiques spéciale passe par le soutien politique et
la stabilité politique. Le projet doit faire partie de la vision
politique nationale et doit être mené dans un environnement
politiquement stable.
SECTION 5 COUTS DES ZES
Comme tout projet, les Zones économiques
spéciales occasionnent des couts d'ordre économique, social et
environnemental.
II.5.1 Coût économique
Les coûts économiques peuvent être
regroupés en deux catégories : recettes/pertes publiques et les
dépenses fiscales.
II.5.1.1 Recettes/pertes publiques
Que se soit lors de la création, ou après leur
démarrage, les zones économiques spéciales influent de
diverses manières sur les recettes et les dépenses publiques. On
peut noter à ce titre quelques recettes et dépenses
envisageables.
? Recettes
Les recettes issues de ventes, de locations ou de concessions
pour l'installation de la zone sont remarquables alors que les recettes
fiscales sont souvent faibles, voire, nulles pendant les premières
années qui suivent la mise en place d'une zone économique
spéciale.
? Dépense
Sur le plan des dépenses, les pouvoirs publics doivent
souvent procéder à des investissements considérables en
faveur des infrastructures. Les coûts d'infrastructure, y compris des
services collectifs comme l'eau et l'électricité, peuvent peser
très lourdement, en particulier si les avantages escomptés sur le
plan de l'emploi et des investissements se font attendre. Il faut
rémunérer des fonctionnaires chargés de réglementer
l'activité de la zone ou d'en assurer le fonctionnement et autres
dépenses d'exploitation. Dans le cas d'une zone mise en place par le
gouvernement,
58 Rachid OUIAZZANE, Tanger, quel régime de zone franche ?
- Master Administration Fiscale, Université Paris Dauphine 2008,p30
57
comme le cas du parc agro-industriel de Bukanga - lonzo, des
investissements publics doivent être réalisés.
Les incitations fiscales accordées par les pouvoirs
publics rentrent aussi dans cette logique de coûts liés à
l'implantation des zones économiques spéciales. Il faut aussi
souligner la perte des recettes fiscales du fait de l'installation des
certaines entreprises dans la ZES, qui faisaient partie du territoire douanier
nationale auparavant.
Cependant, si la ZES attire de nouveaux investissements
grâce aux incitations fiscales, il n'est pas toujours logique de
considérer ces incitations comme une « perte » de recettes
publiques, mais plutôt comme un coût d'opportunité, au
mieux, un coût nécessaire pour l'attraction des
investissements. Il faut simplement s'assurer que l'investissement
attiré produise des résultats considérables de
manière à compenser le coût nécessaire pour
l'attraction des investissements.
II.5.2 Coût social
Il porte essentiellement sur le droit du travail. La violation
des droits et conditions du travail est souvent avancée pour critiquer
les ZES. Les dérogations à la législation du travail sont
souvent partielles. Elles concernent l'embauche du personnel immigré,
les conditions générales de travail et de
rémunérations ou encore le droit d'organisation des
travailleurs.58
En matière de dérogation relative à
l'embauche de personnels expatriés, l'article 24 de la Loi tunisienne
par exemple impose "une limite de quatre par entreprise" qui peuvent être
soit des agents d'encadrement soit des agents de maîtrise, l'article 24
de la Loi malgache dispose que "l'entreprise bénéficiant du
régime de ZES est responsable de la détermination de l'effectif
d'encadrement expatrié dont elle a besoin". II en est de même
à l'île Maurice où il apparaît de surcroît que
les entreprises franches peuvent employer des travailleurs étrangers qui
ne sont ni cadres ni agents de maîtrise. La loi congolaise relative aux
ZES ne pose aucune limitation aux nombres ni à la qualité des
personnels étrangers des entreprises opérant dans les ZES.
Généralement, les facilités dérogeant à la
réglementation relative à l'immigration sont prévues en
matière d'embauche de personnel d'encadrement expatrié. La
faiblesse technologique et de qualification de la main d'oeuvre locale, dans
certains domaines, peut justifier l'emploi de personnel expatrié dans
les ZES.
En ce qui est des dérogations relatives aux
conditions de travail, elles sont multiples et diffèrent selon
les Etats. Elles visent toutes la flexibilité du
58
travail et accordent une plus grande liberté aux
employeurs. Il accorde dans la pratique, une liberté totale aux
entreprises bénéficiant du régime de zones
économiques spéciales pour la gestion de leurs personnels (mais
tout en restant dans le cadre du Code de Travail).
Mais les dérogations les plus souvent
rencontrées dans les zones économiques spéciales
concernent les conditions de travail et de rémunération. La
durée du travail pose souvent des problèmes pour ces entreprises
particulières vouées à l'exportation. Fortement
reliées à un marché extérieur très
élastique, les entreprises franches fonctionnent à la commande et
dans un esprit de rentabilité maximale qui leur impose un stock minimum.
La flexibilité nécessaire à un meilleur rendement
correspond malheureusement souvent à la précarisation sinon
à l'intensification des conditions de travail. Cela étant vrai
pour la négation des règles protectrices de droit commun quand
elles existent.
En fin, des dérogations relatives au droit social
commun ; celles relatives à l'organisation du travail semblent
être la plus graves du point de vue de la protection des travailleurs.
Elles répondent au souci des investisseurs de garantir `'la paix
industrielle". Ces dispositions peuvent correspondre dans la pratique à
des terribles oppressions pour les employés. L'absence de contre-pouvoir
syndical permet, en fait, d'imposer plus facilement le point de vue
unilatéral des investisseurs pour le contrôle des coûts
relatifs aux salaires et aux conditions de travail.59
II.5.3 Coût environnemental
Les impacts environnementaux négatifs qui
découleront de la mis en place et du fonctionnement des ZES en RDC
peuvent provenir de trois sources principales et constituer un cout
énorme :
1. Les travaux de construction et la pollution sonore, la
poussière, l'évacuation des déblais, et
l'élimination des déchets qui en découlent.
2. Les procédés industriels des usines dans le
ZES qui peuvent inclure des émissions atmosphériques, des eaux
usées et des déchets résiduels, ainsi que le bruit et
l'épuisement des ressources en eau.
3. Les effets secondaires de l'activité industrielle
et économique accrue, qui comprennent l'augmentation de population,
l'augmentation du trafic et la dégradation des routes, et une pression
accrue sur les services publics et les ressources.
59 Rachid OUIAZZANE, Tanger, quel régime de zone franche ?
- Master Administration Fiscale, Université Paris Dauphine 2008
59
SECTION 6 L'ATTRACTION DES INVESTISSEMENTS
L'évolution des flux des investissements dans un pays
ou une région donnée est fonction de plusieurs paramètres
dont la stabilité politique et économique, les avantages
comparatifs ( fiscalité compétitive, procédures
administratives courtes,..), le dynamisme des populations et leurs
savoir-faire, et sans oublier une certaine dotation factorielle en ressources
naturelles pour ce qui est des PVD. Ici-bas nous analysons les avantages
offerts dans le cadre des ZES en RDC
II.6.1 Avantages légaux
II.6.1.1 Régime fiscal, parafiscal et
douanier
Les incitations, tel que prévu par la loi no 14/022 du
07 juillet 2014 fixant le régime des zones économiques
spéciales en RDC, sont multiples et varient entre incitations fiscales
et non fiscales et concernent des impôts et taxes supprimés,
allégés ou différés. Cette loi confère,
à son article 32, le pouvoir à l'aménageur, de fixer les
avantages fiscaux, parafiscaux et douaniers dont jouit le
bénéficiaire. L'aménageur est sous la tutelle des
ministères de finances et de l'industrie, il exécute des
Arrêtés ministériels.
L'article 33 exclu toute caution douanière au profit
des marchandises entreposées au sein des ZES, pour celles à
destination ou émanant des ZES transitant par le territoire fiscal et
douanier national.
Il faut souligner que cette loi est muette sur la durée
maximale au cours de laquelle les entreprises oeuvrant dans les ZES sont
censés bénéficiées des exonérations, elle
est plus silencieuse sur le taux d'imposition et écarte timidement la
possibilité de faire allusion au code des investissements en vigueur ou
à des lois particulières traitant des avantages fiscaux,
parafiscaux et douaniers, lors qu'on doit énumérer les avantages
consentis aux investisseurs étrangers de façon
détaillée. Bref, d'une part, la loi tient compte de la bonne foi,
de l'expertise ou encore du patriotisme des ministres de finances et de
l'industrie pour définir aléatoirement les mesures
exonératoires au profit des entrepreneurs. D'autre part son silence peut
se justifier par une sorte de prudence étant que les ZES ne portent pas
tous sur les mêmes ressources, la zone économique spécial
Sud par exemple, porte essentiellement sur des ressources minérales
épuisables, cette zone nécessite une législation
spécifique avec un temps d'exonération moins long que celui
accordé à la zone essentiellement agricole comme Bukanga-
Lonzo.
Le tableau d'avantages ci bas met en lumière une
comparaison entre les avantages offerts aux entreprises dans les zones
économiques spéciales mondiales.
60
Tableau 3 Exemples d'avantages offerts aux entreprises
des ZES dans le monde
Pays
|
Impôts
|
Droits de douane
|
Relations
professionnelles
|
Autres mesures incitatives
|
Bangladesh
|
Exemption d'impôts sur les sociétés (IS)
pendant 10 ans. Exemption complète d'impôts sur les dividendes
pendant
10 ans.
|
Exemption des droits de douane
sur les équipements et les matières
premières entrant
dans le processus de production.
|
La législation nationale du travail
et le système national
des relations professionnelles ne s'appliquent pas
dans les ZFE. Syndicats interdits
(ils ont été autorisés
à partir de 2004).
|
Exemptions de taxe
sur les capitaux empruntés. Rapatriement libre
des profits et du capital.
|
Maurice
|
La nouvelle loi prévoit : IS de 15%, mais exemption des
taxes sur les dividendes distribués pendant 10 ans.
|
Exemption des droits
de douane sur les équipements et les matières
premières entrant
dans le processus de production.
|
Législation du travail
assouplie pour les interruptions de contrats de travail
et les heures supplémentaires.
|
Libre rapatriement du capital, des profits et des dividendes.
Taux d'intérêt préférentiels.
|
Gabon
|
l'exonération de l'impôt sur le revenu pendant 10
ans suivie d'un taux de 10%
pendant 5 ans,
|
l'exonération de taxe douanière sur les
importations d'équipements, de machines et de
pièces détachées, et
|
un assouplissement de la législation du travail
|
remise de 50% sur les tarifs des énergies, des fonds
rapatriables à 100%, et une exemption de
|
61
|
l'exemption totale de taxe à l'importation sur les
matériaux
|
l'exonération de la TVA.
|
|
taxe pour jusqu'à 25% des ventes locales issues de la
production sur site.
|
Philippines
|
Exonération des
impôts sur le revenu
allant de 4 à 8 ans
selon les cas. Après cette
période, une taxe spéciale de 5%
sur le revenu brut
remplace toutes les taxes nationales.
|
. Exemption des droits de douane sur les équipements et
les matières premières entrant dans le processus de
production.
|
Les relations professionnelles dans la zone franche
sont gérées par une
autorité spéciale. Manque de liberté
syndicale.
|
|
République Dominicaine
|
Exonération totale
des taxes et impôts pendant une durée
de 10 ans.
|
Exemption des droits
de douane sur les équipements et les matières
premières entrant dans le processus de production
|
Entraves à la liberté
syndicale même si les entreprises des zones
doivent observer les
dispositions du Code
du Travail.
|
Libre
rapatriement des profits
|
Thailand
|
Exonération de l'IS de
3 à 7 ans, de taxe sur
|
Exemption sur les
matières premières
|
Législation de droit
commun.
|
Déduction de certains
frais.
|
62
|
l'outil de production et de TVA.
|
importées.
|
|
|
RDC
|
Exonération
|
Exemption sur
|
A négocier entre
|
Libre
|
|
de l'impôt
|
les
|
Aménageur et
|
rapatriement
|
|
durant une période garantie
|
matières premières importées.
|
entrepreneurs
|
des profits
|
|
|
Destiné et venant des
|
|
|
|
|
ZES
|
|
|
Source : ministère français
délégué au commerce extérieur et nous
II.6.1.2 Régime de commerce extérieur et de
réglementation des changes
Les incitations accordées à l'investisseur sont:
- La liberté d'investissement;
- La liberté de transfert des bénéfices;
- La liberté de rapatriement des capitaux investis;
- La liberté d'importation des biens nécessaires
à l'activité;
- La liberté de recourir aux services du personnel
expatrié dont les qualifications et
compétences ne sont pas disponibles localement. (Art
21)
II.6.2 Autres avantages envisageables pour l'attraction
des investissements dans les ZES
II.6.2.1 Régime d'emploi et de la
sécurité sociale
Les incitations dans ce cadre sont:
- La flexibilité de l'emploi par des contrats de travail
à durée déterminée;
- La liberté pour le personnel non résident d'opter
pour un régime de sécurité
sociale
- J'exonération des droits et taxes à l'importation
des effets personnels ;
- L'application d'un régime fiscal forfaitaire de la
rémunération brute pour le
personnel étranger.
II.6.2.2 Régime en faveur de la protection de
l'environnement
Pour lutter contre la pollution générée
par les activités, les entreprises implantées ZES peuvent
bénéficier d'une exonération des taxes douanières
pour l'implantation des équipements répondant aux normes
environnementales.
63
II.6.2.3 Régime en faveur de la Recherche et
Développement
Pour les investissements dans la recherche et le
développement, les entreprises peuvent bénéficier d'une
exonération des taxes douanières pour l'implantation des
équipements n'ayant pas de simulacre fabriqué en RDC.
S'ajoutent à toute cette panoplie d'avantages la
simplification des procédures et la brièveté des
délais de réponse concernant les demandes d'installation dans les
zones économiques spéciales.
II.6.3 Contexte sociopolitique
L'image de marque du pays hôte de l'investissement est
souvent jugée par les investisseurs comme une variable assez
déterminante. En effet, la stabilité politique, le respect des
engagements internationaux, le dispositif législatif relatif aux
investissements étrangers et l'attitude des dirigeants politiques et de
la population envers tout investissement priment sur les décisions
d'investissements et le choix des zones économiques spéciales.
SECTION 7 LE PROJET DE ZONE ECONOMIQUE SPECIALE PILOTE
DE
MALUKU
II.7.1 Description générale du
projet
A la demande du Gouvernement de la RDC, la
Société Financière Internationale (IFC) développe
un programme d'assistance technique pour l'implantation d'une Zone
économique spéciale (ZES) pilote en RDC. Gérée par
un opérateur privé en partenariat avec l'Etat congolais,
l'objectif principal sera de redynamiser le secteur privé et la
création d'emplois. Cette zone géographique bien
délimitée permettra aux sociétés installées
de bénéficier d'un climat propice aux affaires, tel qu'une
infrastructure moderne, fiable et performante ainsi qu'une
réglementation et fiscalité claires et simplifiées. La
présence de plusieurs industries en activités à Maluku
telles que la Bralima, la Siforco et la Midema, confère à cette
commune de la province de Kinshasa un ancrage industriel qui constitue un
avantage majeur pour l'implantation d'une ZES pilote dans la région.
Plusieurs sites alternatifs ont été considérés sur
la commune de Maluku mais seul le site autour de la concession Sosider s'est
avéré favorable pour la ZES. L'étude s'est donc
concentrée sur le site de la Sosider, situé à Maluku,
à 70 km au nord-est de Kinshasa. Il est prévu que la ZES se
concentre sur des activités agricoles tout en comprenant des
installations multi-usages dédiées à la vente, au
détail, au commerce et à l'industrie. Les produits qui seront
transformés à Maluku seraient transportés par la route de
la province du Bas-Congo, et par voies navigables et routes de Bandundu et de
l'Equateur.
64
La zone économique spéciale de maluku
s'étend sur une superficie de 190 hectares destinés à
accueillir près 120 à 180 entreprises sur une période de
dix ans. Cette zone réunit deux quartiers dont Manguenguengue et Monaco
et trois sous quartiers dont : Village Maes, Inkiene et Camp Yayé.
Sur la base du Plan d'action de réinstallation (PAR)
développé pour Maluku, qui a été rendu publique par
la Banque mondiale, 58 ménages (545 personnes) seront
réinstallés et les titulaires de concessions foncières
seront indemnisés. Ces questions de déplacement et
d'indemnisation sont examinées dans les points 2 et 3 de la
présente section (7).
65
Figure1 Site de la ZES de Maluku

66
Figure2 Site de la ZES de Maluku

67
II.7.2 Question d'acquisition des terres
Dans la majorité des cas, les acquéreurs des
terres comme c'est le cas en Inde ou en Chine, promettent monts et merveilles
aux agriculteurs, en matière d'emploi par exemple.60 Dans la
réalité cependant, étant donné les lacunes en
matière d'éducation dans les zones rurales, les
possibilités de reconversion se révèlent quasi-nulles, et
les emplois créés dans le cadre des nouvelles ZES attirent
surtout les jeunes venus des villes, mieux formés. On assiste ainsi
à une acquisition forcée directement et indirectement des terres
pour constituer les zones économiques spéciales. Dans le cas de
la RDC ,l'option choisie est celle d'associer la communauté locale dans
le processus d'expropriation avec pour objectif d'indemniser les occupants des
terres susceptible de faire partie de la zone a été
préféré à celle de considérer l'Etat
propriétaire du sol et du sous sol auxquels il a accès à
tout moment. Ici bas nous allons examiner le cadre juridique lié
à la propriété foncière, à l'indemnisation
ainsi qu'aux dispositions prises par l'Etat de la RDC
II.7.2.1 Cadre juridique
II.7.2.1.1 Propriété et gestion
foncière en RDC61
Durant l'ère coloniale, le gouvernement avait reconnu
les droits des populations locales sur les terres qu'elles «occupaient,
cultivaient ou exploitaient d'une manière ou d'une autre suivant les
coutumes et usages du lieu». Avant 1973, il était reconnu aux
populations dites autochtones, d'être titulaires du droit de
propriété collective sur le domaine foncier leur reconnu par les
décrets du 01 juillet 1885, du 03 juin 1906 et du 31 juillet 1912 ainsi
que par la loi fondamentale, sur les terres occupées par les
indigènes, les autres terres devenant la propriété de
l'Etat par la domanialisation des terres vacantes.
En 1973, un tout autre régime juridique foncier a
été créé avec l'entrée en vigueur de la loi
73/021 du 20 juillet 1973 (modifiée et complétée par la
loi 80/008 du 18 juillet 1980) portant régime général des
biens, régime foncier et immobilier et régime des
sûretés, communément appelé « Loi
Foncière ». A partir de là le sol, le sous-sol et les
ressources naturelles appartiennent de droit à l'Etat congolais (article
53 de la loi Foncière). Les terres occupées par les
communautés locales, c'est-à-dire les terres que ces
communautés habitent, cultivent et exploitent individuellement ou
collectivement, conformément aux coutumes et aux usages locaux (article
388 de la loi foncière), deviennent propriété de
l'Etat.
Par conséquent, l'Etat est actuellement le seul
propriétaire foncier en RDC selon le droit positif. Les personnes
physiques et morales ne peuvent en
60 Paul BERTIN, Zones économiques
spéciales et nouveaux enjeux fonciers: le cas de Marg Swarnabhoomi au
Tamil Nadu, Inde,mémoire, Université Bordeaux III -
Master 1 territoires, développement et cultures 2010
61 Gouvernement de la RDC - PAR de la ZES de Maluku
p18
68
détenir qu'un droit de jouissance dénommé
« concession » ou « contrat de concession ». Une concession
est octroyée en contrepartie du paiement d'une redevance annuelle
payée au Ministère des Affaires Foncières ainsi que de la
valorisation de l'espace foncier objet du contrat de concession. Le patrimoine
foncier de l'État de la RDC comprend un domaine public et un domaine
privé.
Le domaine public de l'État est constitué de
toutes les terres qui sont affectées à un usage ou service
public, tandis que le domaine privé comprend toutes les autres terres,
celles-ci pouvant faire l'objet d'une concession perpétuelle, ordinaire
ou d'une servitude foncière. Elles comprennent également les
terres indigènes sur lesquelles la population a le droit de jouissance
pour son utilisation. Les terres du domaine privé sont divisées
en terres urbaines ou rurales. Maluku est une commune rurale mais avec une
partie proprement urbaine (Maluku-cité). Les terres urbaines sont celles
qui sont comprises dans les limites des entités administratives
déclarées urbaines par les lois ou les règlements en
vigueur. Quant aux terres rurales, elles sont destinées, selon leur
vocation, à un usage résidentiel, commercial, industriel,
agricole ou d'élevage. La concession, au terme de cette même loi
de 1973, est le contrat par lequel l'État reconnaît à une
collectivité, à une personne physique ou à une personne
morale un droit de jouissance sur un fond. Elle peut être consentie
à titre gratuit ou onéreux.
Les terres occupées par les communautés locales
deviennent des terres domaniales (article 387 de la loi du 20 juillet 1973). La
loi renvoie à la signature d'une ordonnance présidentielle pour
définir les droits de jouissance des terres domaniales, mais cette
ordonnance n'a jamais été émise. La domanialisation des
terres par l'Etat congolais n'a pas eu pour conséquence d'abolir les
droits fonciers des communautés locales. Elle en a plutôt change
la teneur : du droit d'occupation sur les terres dites indigènes, les
communautés locales exercent désormais un droit de jouissance
collectif sur les terres du domaine privé de l'Etat. Les chefs
traditionnels sont devenus les attributaires de leurs portions de terre et les
simples gestionnaires fonciers qui, en contrepartie de la concession de ces
portions de terres, ne peuvent se contenter que des droits coutumiers, actes
symboliques de reconnaissance (article 193 de la loi foncière). Les
droits coutumiers à verser aux chefs de terre ne représentent
donc pas une contre-valeur. Toutefois, aussi longtemps que l'Ordonnance
présidentielle annoncée par la loi du 20 juillet n'aura pas
été prise pour réglementer leurs droits de jouissance, les
coutumes et usages locaux régissant l'occupation du sol des
communautés locales ne pourront pas être purement et simplement
ignorés.
Le droit coutumier diffère selon la région et
les chefs coutumiers sont généralement tenus de suivre ces
règles non écrites. La terre appartient d'une façon
collective aux morts, aux vivants et aux générations futures, et
ne peut généralement pas être vendue à des
étrangers. Dans certains cas, des droits sont cédés contre
le paiement d'un tribut. En milieu urbain, le droit positif s'applique,
régi par
69
le code foncier. A Maluku, le droit positif ainsi que le droit
coutumier s'appliquent. Les propriétaires de terre selon le droit
coutumier sont les autochtones Bateke, par opposition aux allogènes qui
ne sont pas Ayants droits.
Cette distinction est fondamentale et constitue un fait social
majeur au niveau local. Il importe d'en tenir compte pour toute action de
transfert de propriété dans la zone. Par ailleurs, étant
donné qu'il s'agit d'une zone aux caractéristiques tant urbaines
que rurales, les chefs de terre coutumiers ont tout de même
procédé ponctuellement à des actes de vente. Ceux-ci sont
légitimes socialement et selon le droit coutumier, mais non reconnus
juridiquement selon le droit positif. Il y a aussi des cas fréquents
où les terres coutumières sont vendues par les chefs coutumiers
puis reconnues par les autorités locales sans que ceci soit légal
du point de vue du droit positif. Nous en arrivons donc à une
compilation de textes et de pratiques contradictoires qui ne sont pas reconnues
par le Ministère des Affaires Foncières mais qui pourtant
constituent des faits sociaux majeurs au niveau local.
II.7.2.1.2 Principes de l'expropriation et de
l'indemnisation en RDC62 - Expropriation pour cause
d'utilité publique
Les textes de base organisant le régime juridique des
questions foncières en RDC sont les suivants :
? La Constitution du 18 févier 2006,
particulièrement ses articles: 9, 34, 53, 54, 55, 59,
123, 202, 203 et 204;
? La loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant
régime général des biens, régime foncier et
immobilier et régime des sûretés ;
? La Loi n°77/01 du 22 février 1977 sur
l'expropriation pour cause d'utilité publique ;
? La loi 77-001 du 22/02/2002 qui décrit les
procédures d'expropriation.
La Constitution de la Troisième République,
promulguée le 18 février 2006, pose certains principes de base
qui garantissent les libertés et droits fondamentaux du citoyen. En
outre, la Constitution renouvelle le principe de la souveraineté de
l'État sur le sol et le sous-sol (article 9) en réservant au
domaine de la loi les conditions de leur concession, tenant compte des
intérêts des populations locales. Par ailleurs, la
propriété privée est sacrée et l'État
garantit le droit à la propriété individuelle ou
collective acquise conformément à la loi ou à la coutume
(article 34). Selon l'article 34 alinéa 3, l'expropriation pour cause
d'intérêt général ou d'utilité publique ne
peut intervenir qu'en vertu d'une loi prévoyant le versement
préalable d'une indemnité équitable. Le sol,
propriété de l'État, est géré par les
administrations
62 Gouvernement de la RDC - PAR de la ZES de Maluku
p18
70
publiques. Des fonctionnaires investis de la qualité de
conservateur de titres immobiliers délivrent aux particuliers des
certificats d'enregistrement dans leurs circonscriptions foncières
respectives. La compétence pour décider de l'attribution d'un
terrain varie toutefois en fonction de la superficie et de la localisation du
terrain sollicité. Sont habilités à attribuer une
concession, selon le cas : le Parlement, le Président de la
République, le Ministre des Affaires Foncières, le Gouverneur de
Province et le Conservateur des Titres Immobiliers. L'expropriation pour cause
d'utilité publique relève donc en principe de la
responsabilité des structures étatiques. L'expropriation pour
utilité publique suppose que le bien repris par l'Etat aura une
affectation utile à tous, ou à une collectivité
déterminée (article 2 de la loi n° 77- 001 du 22
février 1977 sur l'expropriation pour cause d'utilité
publique).
- Barèmes d'indemnisation
La loi n° 77-00 1 du 22 février 1977 sur
l'expropriation pour cause d'utilité publique, la loi 007/2002 du 11
juillet 2002 portant code minier en son article 275 et la loi 011/2002 du 29
août 2002 portant code forestier en son article 110 semblent
privilégier les indemnités pécuniaires. Néanmoins,
des compensations en nature (terre) sont prévues. Les personnes sont
donc compensées pour leurs pertes (biens fonciers ou immobiliers) soit
en nature, soit en argent liquide. La rémunération
monétaire est le mode préféré par les
autorités, mais les personnes affectées préfèrent
aussi l'argent par rapport à l'échange en nature. Le taux de ces
indemnités pécuniaires n'est pas déterminé avec
précision par la loi mais fixé, au coup par coup, par des
commissions ad hoc. La compensation est calculée selon les taux en
vigueur dans la localité concernée et après
l'enquête socioéconomique. Néanmoins, si après
l'enquête socio-économique, ces taux paraissent trop bas, ils
seront réévalués selon les prix constatés sur le
marché. La commission propose une formule de calcul. La compensation
inclut les terres, les matériaux de construction, les semences, les
actifs non bâtis (arbres fruitiers, jardin,...), les intrants et le
crédit pour des équipements. L'assistance peut inclure
l'allocation pour le déménagement, le transport et l'emploi.
L'expérience des grands bailleurs de fonds
multilatéraux montre que l'indemnisation en nature (terre contre terre,
reconstruction des habitations) et l'appui à la restauration des moyens
d'existence est de loin préférable aux seules indemnisations en
espèces. Ces dernières peuvent in fine créer des
situations déstabilisantes pour les personnes concernées par
l'indemnisation. Ceux-ci n'étant pas toujours en mesure de gérer
ces sommes sur le long terme. Certains se retrouvent même sans abri
après avoir dépensé l'argent de l'indemnisation de leur
habitation. C'est pourquoi il est préférable de
privilégier un suivi minutieux visant à restaurer voire
améliorer les moyens d'existence des personnes indemnisables même
si ceci implique davantage de budget, d'intervenants et de
complexité.
71
- Les occupants de la zone et les biens
indemnisables
L'équipe de la CAZES et de l'IFC a
procédé à une enquête foncière sur la base du
cadastre local et d'observations de terrain, conduisant à une liste de
34 concessions dans la zone sur une surface de 237,9 ha. Ces enquêtes ont
été validées par les services du cadastre et des affaires
foncières. Au cours de cette même enquête on dénombre
58 foyers, dont 22 à Inkiene et 38 à Maes. Dans les tableaux ci
bas, la liste des fermes et plantations de la ZES concernées par
l'indemnisation.
Tableau 4 Liste des fermes de la zone proches de
Inkiene63
N°
|
Superficie occupée
|
surface bâtie
|
Principaux arbres productifs
|
Manguiers
|
Palmiers
|
Avocatiers
|
1
|
26780
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
1566
|
0
|
0
|
0
|
1
|
3
|
1360
|
0
|
2
|
2
|
3
|
4
|
1224
|
44,8
|
4
|
4
|
2
|
5
|
1320
|
24,18
|
1
|
1
|
2
|
Total
|
32250
|
68,98
|
7
|
7
|
8
|
|
2 fermiers ont refusé d'être recensés
|
|
Tableau.5 Liste des fermes de la zone proches du camp
Yayé
N°
|
Superficie Occupée
|
surface bâtie
|
Principaux arbres productifs
|
Manguiers
|
Palmiers
|
Avocatiers
|
1
|
3720
|
24,36
|
10
|
12
|
6
|
2
|
1625
|
188,3
|
10
|
112
|
14
|
3
|
2356
|
58,15
|
1
|
1
|
1
|
4
|
3009
|
188,3
|
10
|
112
|
14
|
5
|
459
|
281,1
|
15
|
13
|
9
|
Total
|
11169
|
740,21
|
46
|
250
|
44
|
63 Gouvernement de la RDC - PAR de la ZES de Maluku
p17
64 idem
65 idem
72
II.7.3 Question de réinstallation des
populations
Normes et politiques congolaises en matière de
réinstallation involontaire des personnes
La politique opérationnelle PO 4.12
"Réinstallation Involontaire de Personnes" (Décembre 2001) ainsi
que son annexe A « Instruments de Réinstallation Involontaire
» doivent être suivis lorsqu'un projet est susceptible
d'entraîner une réinstallation involontaire, des impacts sur les
moyens d'existence, l'acquisition de terre ou des restrictions d'accès
à des ressources naturelles.65 Elle décrit les grands
principes à mettre en oeuvre et vise à assurer que les
activités de réinstallation du projet ne causent pas de
difficultés d'existence sévères et durables,
d'appauvrissement des populations déplacées et de dommages
environnementaux, en exigeant la planification et la mise en oeuvre de mesures
d'atténuation adéquates. Cette politique s'applique notamment aux
conséquences directes d'un retrait involontaire de terres provoquant
:
· une relocalisation ou une perte d'habitat ;
· une perte de biens ou d'accès à ces biens ;
ou
· une perte de sources de revenu ou de moyens
d'existence, que les personnes affectées aient ou non à se
déplacer sur un autre site.
Dans le cas du projet de ZES de Maluku, les trois cas sont
vérifiés.
Pour répondre à ces cas, cette politique
opérationnelle congolaise prévoit 4 exigences :
· On s'efforcera d'éviter, dans la mesure du
possible, ou de minimiser la réinstallation involontaire en
étudiant toutes les alternatives réalisables dans la conception
du projet;
· Lorsqu'un déplacement de population est
inévitable, les activités de réinstallation devront
être conçues et exécutées sous la forme de
programmes de développement procurant aux personnes
déplacées par le projet suffisamment de moyens d'investissement
pour leur permettre de bénéficier des avantages du projet. ;
· Les personnes déplacées devront
être assistées de telle manière que leur niveau de vie soit
au moins aussi bon, si ce n'est meilleur, après le
déplacement.
73
? Les populations déplacées devront être
consultées de manière constructive et avoir la possibilité
de participer à la planification et à la mise en oeuvre des
programmes de réinstallation.
En termes d'éligibilité aux
bénéfices de la réinstallation, la politique OP 4.12
distingue trois catégories parmi les Personnes Affectées par le
Projet (PAPs):
a) Les détenteurs d'un droit formel sur les terres (y
compris les droits coutumiers et traditionnels reconnus par la
législation du pays);
b) Celles qui n'ont pas de droit formel sur les terres au
moment où le recensement commence, mais qui ont des titres fonciers ou
autres - sous réserve que de tels titres soient reconnus par les lois du
pays ou puissent l'être dans le cadre d'un processus identifié
dans le plan de réinstallation,
c) Celles qui n'ont ni droit formel ni titres susceptibles
d'être reconnus sur les terres qu'elles occupent.
La préférence doit être donnée,
pour les personnes dont la subsistance est basée sur la terre, au
remplacement « terre contre terre » (land for land)
plutôt qu'à une compensation monétaire.
Les personnes relevant des catégories a) et b)
ci-dessus reçoivent une compensation pour les terres qu'elles perdent.
Les personnes relevant du c) reçoivent une aide à la
réinstallation en lieu et place de la compensation pour les terres
qu'elles occupent, et toute autre aide permettant d'atteindre les objectifs
énoncés dans la politique, à la condition qu'elles aient
occupé les terres dans la zone du projet avant une date limite
fixée par l'Emprunteur et acceptable par la Banque. Les personnes
occupant ces zones après la date limite n'ont droit à aucune
compensation ni autre forme d'aide à la réinstallation.
En d'autres termes, les occupants informels (catégorie
c ci-dessus) sont reconnus comme éligibles, non à une
indemnisation pour les terres qu'ils occupent, mais à une assistance
à la réinstallation.
Le plan de réinstallation doit s'assurer que les
personnes déplacées sont correctement informées sur leurs
droits, consultées sur les options de réinstallation, et
indemnisées rapidement et effectivement au coût de remplacement
intégral. Une assistance à la réinstallation avant,
pendant et après le déplacement doit être prévue, de
même que les habitations ou terrains à usage d'habitation et
terrains agricoles pour lesquels le potentiel de production et les avantages
sont au moins équivalents aux avantages du site de départ. Par
ailleurs la restauration des moyens d'existence à long terme est un
objectif majeur qui se poursuit même après le déplacement
physique.
74
II.7.4 Question de reconversion de la main
d'oeuvre
La nécessité de disponibiliser des terres au
profit de la zone économique spéciale entraine de
déplacement de populations vers une zone moins favorable à leur
mode de vie. Dans le cadre d'une zone économique spéciale
essentiellement agricole, à l'instar de Bukanga-lonzo, la population
doit abandonner ses terres fertiles pour des zones moins fertiles. Ces
mouvements peuvent conduire à l'insécurité alimentaire et
à la suppression d'emplois indirectement liés à
l'agriculture dans l'artisanat. Ces difficultés liées aux
déplacements des populations ne sont pas seulement liées au
secteur agricole, elles se répandent aux secteurs extractives tels que
le secteur minier ou encore le secteur pétrolier.
Un problème d'analphabétisme se pose
également dans les zones rurales, ce qui complique d'avantage les
possibilités de reconversion. Dans le cadre des nouvelles ZES les
emplois créés attirent surtout les jeunes venus des villes, mieux
formés. Par contre ces ZES repoussent les personnes rurales de tous les
âges vers les zones urbaines. On peut donc s'attendre à un exode
rural généralisé sur toutes les catégories
d'âges. Pour faire face à cette catastrophe aux
conséquences incommensurables que génère le
problème de reconversion, il est important qu'un plan d'éducation
nationale et de formation professionnelle dans les milieux ruraux
précédent l'implantation des zones économiques
spéciales en RDC. Il faut envisager un partenariat
gagnant-gagnant-gagnant.
II.7.5. Questions liées à la main d'oeuvre
au sein de la ZES
II.7.5.1 avantages incitatifs au profit de la formation
professionnelle
Comme souligné dans le paragraphe ci haut, la formation
de la main d'oeuvre locale s'avère capitale pour le succès de
ZES. Mais alors il faut concilier le temps que peut prendre un plan national
d'éducation ou de formation professionnelle et le défis urgent de
soutenir et relever significativement la croissance économique.
Egalement, dans un contexte marqué par une concurrence vive, les
entreprises sont appelées à améliorer leur
compétitivité et à engager des politiques de
développement axées, entre autres sur la valorisation des
ressources humaines, par la disponibilité d'une main d'oeuvre de
qualité répondant d'une façon dynamique aux attentes et
aux mutations des marchés. De ce fait, eu égard à
l'intérêt particulier que revêt le projet, il est
nécessaire d'accompagner le développement de la ZES par une offre
de main d'oeuvre qualifiée en quantité suffisante (Augmenter par
exemple la contribution des Contrats Spéciaux de Formation pour assurer
la formation continue des employés par les investisseurs
eux-mêmes).
75
II.7.5.2 Question d'Aménagement de logements
sociaux pour les employés â proximité de la
zone.
Etant donné les perspectives d'évolution du
projet, notamment le nombre d'emplois projetés, les entreprises de la
ZES éprouveront forcément le besoin de recourir aux services
disponibles dans les environs de la zone : logement du personnel, écoles
pour les enfants, hôpitaux, commerces, centres de loisirs et toutes les
commodités qui seront utiles pour l'établissement de leurs agents
et leurs familles. Aussi, est-il nécessaire de prévoir
l'aménagement de logements sociaux à proximité de la zone,
destinés à abriter les familles des employés avec tous les
services socio-économiques nécessaires à la vie
communautaire, en encourageant des promoteurs immobiliers publics ou
privés à les réaliser en concertation avec les partenaires
concernés.
II.7.5.3 Question de transport du personnel
De même pour répondre aux besoins de la ZES, il
est non seulement nécessaire de veiller à assurer le transport du
personnel jusqu'à la zone en question par les transports en communs,
mais il faut également oeuvrer pour éviter aux industriels
d'investir individuellement dans le transport de leur personnel au sein de la
zone. En effet, vu l'étendue de la zone (119 ha), il est
recommandé de prévoir un réseau de transport au sein de la
zone desservant toutes les unités et tenant compte des horaires de
travail des différents groupes de personnel.
SECTION 8 GESTION DES ZES EN RDC
La loi congolaise en matière des ZES prévoit la
création d'une Agence de Gestion des ZES lors que celles-ci seront
opérationnelles. Depuis le 30 avril 2009, il a été
institué auprès du Ministère de l'Industrie, par le
décret no 09/16 du 30/04/2009, un comité de pilotage du projet
des ZES. Ce comité a pour mission de conduire et de coordonner la mise
en oeuvre du projet des ZES. A cet effet il poursuit les objectifs suivants
:
- Approuver la stratégie globale du projet des ZES,
- Proposer les projets de textes légaux et
réglementaires nécessaires à la mis en oeuvre du projet
- Approuver le plan de travail élaboré par le
Département Climat des Investissements/FIAS du groupe Banque Mondiale
- Approuver les termes de référence pour les
services de conseil,
- Approuver le programme de renforcement des capacités
des administrations concernées par le projet,
76
- Assurer une coordination efficace entre les administrations
et les services du Gouvernement et de la Présidence de la
République concernés par le projet,
- Assurer une communication efficace avec le Groupe de la
Banque Mondiale et les autres partenaires au développement,
- Assurer une coordination efficace ente d'une part le
Gouvernement et d'autre part, le secteur privé et la
société civile,
- Adopter un rapport annuel sur la mise en place du programme
des ZES, rapport devant faire l'objet d'une communication
présentée par le Président du comité au conseil des
Ministres.
La structure technique et exécutive rattachée au
secrétariat technique du comité de pilotage de nommée
« Cellule d'appui au projet des ZES (CAZES) »a été
créée par arrêté ministériel no 002 du
8/02/2010 en vue de :
- Organiser les activités du comité de pilotage
;
- Assurer le suivi du projet au niveau des ministères
impliqués ;
- Collecter les informations utiles et diffuser auprès des
membres du comité de
pilotage ou des services publics ou privées
intéressés ;
- Assurer le secrétariat technique et permanent du
comité de pilotage ;
- Assister, sur le plan technique, administratif, et logistique,
les experts du groupe
de la Banque Mondiale ou tout autre consultant engagé
pour une mission
spécifique au profit du projet ;
- Rédiger les rapports mensuels et annuels de
progrès du projet de ZES ;
- Confectionner les rapports d'analyse ou faire la
synthèse des études et dossiers
destinés aux membres du comité de Pilotage ;
- Assumer toute responsabilité lui confiée par le
comité de pilotage et ayant un lien
direct ou indirect avec le projet des zones économiques
spéciales.
Bref cette cellule d'appui au projet des ZES est celle qui
réalise les études de préfaisabilité de
configuration des ZES en RDC. Elle est celle qui, en collaboration avec
d'autres experts réalise l'analyse de la demande pour chaque zone
économique spéciale, à laquelle nous ferons allusion au
chapitre troisième.
SECTION 9: ANALYSE DE LA DEMANDE
Un rapport d'analyse de la demande au sein de la ZES de
Maluku, réalisé par la CAZES en collaboration des groupes de la
banque mondiale; l'IFC et FIAS, avait pour objectif de qualifier et de
quantifier la demande potentielle en faveur de cette ZES. Sur base de ce
rapport nous allons examiner la part de la demande nationale à laquelle
la zone économique spéciale de Maluku peut prétendre ainsi
que les secteurs d'activités que la zone économique
spéciale peut être en mesure d'attirer.
77
II.9.1 Principes appliques au projet de Maluku dans la
détermination de la demande
Au vu de l'importance stratégique de l'analyse de la
demande, et des risques inhérents qui y sont attachés, il
apparait comme essentiel de poser certains principes qui doivent informer
l'analyse, influencer le modèle, les postulats et hypothèses :
1. L'analyse cherche à déterminer la demande
pour le produit proposé. Le produit représente l'offre.
2. Il ne faut pas supposer que l'offre crée la
demande. Le présupposé fondamental de l'analyse de la demande est
que celle-ci existe indépendamment de l'offre.
3. L'évaluation de la demande doit donc
déterminer la nature et le niveau de cette demande
indépendante.
4. Le projet n'a de raison d'être que s'il existe une
demande indépendante vérifiable empiriquement, et que cette
demande est en mesure de générer les flux financiers et
économiques capables de justifier l'investissement.
5. En ce qui concerne la proposition que l'offre
créée la demande, cette proposition ne doit pas être
utilisée pour augmenter artificiellement une demande jugée
insuffisante. Cependant, il est possible de développer un scenario de
demande accrue une fois le projet établi (dans la mesure où il
est justifiable sur la base de la demande indépendante). Il est en effet
concevable que la zone économique spéciale, une fois
établie, ait un effet catalytique sur l'activité
économique. C'est bien cela son objet économique. En effet, un
grand nombre de projets de ZES ont échoué parce que les
projections de la demande étaient trop optimistes.
II.9.2 Part de la demande nationale à
portée de la ZES de Maluku
II.9.2.1 Le grand Kinshasa et son hinterland
économique
Nous définissons ici le Grand Kinshasa comme
étant la région urbaine comprenant la ville de Kinshasa et les
communes contigües. Et l'hinterland économique de Kinshasa comme
étant l'ensemble multi-provincial fournissant le Grand Kinshasa et aussi
dépendant de celui-ci pour son approvisionnement. Cela signifie que
l'hinterland économique du Grand Kinshasa est en large part
définit par l'existence de relations commerciales manifestées par
des flux de marchandises principalement. Nous définissons donc cet
hinterland économique comme comprenant tout ou une partie des provinces
suivantes :
1. Kinshasa
2. Bas Congo
3. Bandundu
4. Equateur
78
Table6: Analyse sectorielle et distribution spatiale
entre ces provinces
Secteur Services
|
No.
264
|
Commerce
|
80
|
Agriculture
|
72
|
Industrie
|
71
|
Construction
|
60
|
Transports
|
55
|
Agro-alimentaire
|
40
|
Telecommunications
|
30
|
Resources naturelles
|
27
|
Groupe diversifié
|
20
|
Agro-foresterie
|
19
|
Finance
|
16
|
Environnement
|
14
|
Bailleur de fonds
|
3
|
Artisanat
|
1
|
BTP-immobilier
|
1
|
Grand total
|
773
|

Source : IFC, groupe de la banque mondiale, dans analyse de la
demande (ZES de maluku).
Commentaire du tableau 6
Sur 773 unités, la représentation sectorielle
démontre la nette domination des services dans l'économie de la
région, avec 264 unités. Ils sont suivis par le commerce (80), la
production agricole (72), et l'industrie (71). Viennent ensuite la construction
(60), les transports (55) et l'agro-alimentaire (40). Les
télécommunications, les activités d'extraction des
ressources naturelles et l'agroforesterie les suivent (entre 20 et 30).
L'industrie est principalement représentée par les
matériaux de construction, les matériels électriques et la
métallurgie. Comme pour les autres secteurs, on observe une forte
dispersion de l'activité, avec peu d'entreprises présentes.
79
Tableaux 7 et 8 : activités de service et de
commerce
Activité de service
|
No.
|
Activité de commerce
|
No.
|
Conseil-Etudes
|
91
|
Distribution
|
14
|
Santé
|
39
|
automobile-entretien
|
|
Presse-media
|
24
|
/réparation
|
|
Formation-éducation
|
22
|
Commerce de
|
14
|
Imprimerie-édition
|
19
|
distribution
|
|
Hydrocarbures
|
14
|
Edition-publications
|
13
|
Maison et décor
|
8
|
Agence de voyage
|
10
|
Agence immobilier
|
5
|
Assurances
|
8
|
Import/export
|
4
|
Sécurité
|
6
|
Matériel électrique
|
4
|
Location de véhicule
|
5
|
Matériels médicaux
|
4
|
Recherché médicale
|
5
|
Informatique-
|
3
|
Arts
|
4
|
bureautique
|
|
Courier express
|
4
|
|
|
Energie
|
2
|
Maintenance
|
2
|
équipements
|
|
Produits agricoles
|
2
|
Quincaillerie
|
2
|
Maison et décor
|
2
|
Santé
|
2
|
Tourisme
|
2
|
Boulangerie pâtisserie
|
1
|
Recrutement
|
2
|
Bureautique
|
1
|
Eau
|
1
|
Diamants
|
1
|
Blank
|
1
|
Expositions
|
1
|
GRAND TOTAL
|
265
|
|
|
Matériel agricoles
|
1
|
|
|
Mécanique
|
1
|
|
|
Pièces
détachées
automobiles
|
1
|
|
|
Produits pétroliers
|
1
|
|
|
Matériel de
manutention
|
1
|
|
|
Viandes et poisons
|
1
|
|
|
Grand total
|
78
|
Source : IFC, groupe Banque mondiale
Commentaire tableaux 5 et 6
Les services sont dominés par les cabinets
conseil-études. Ceci regroupe les avocats, les comptables, les bureaux
d'ingénierie, les conseils
80
techniques et ainsi de suite. Les services de santé
suivent et comprennent les hôpitaux, médecins, pharmacies...
Viennent ensuite les hôtels, puis les media et la presse, les
institutions de formation et d'éducation supérieure.
Commerce : Le commerce est représenté
principalement par les activités de distribution - automobile,
alimentation, hydrocarbures, maison-décoration... Viennent ensuite les
services spécialisés, tels que les agences immobilières,
l'import-export et les autres activités de distribution de
détail.
Tableaux 9 activités agricoles
Activité agricole Ferme
|
No.
23
|
Elévage
|
15
|
Pisciculture
|
8
|
Diverses
|
8
|
Cacao-café
|
8
|
Cultures-vivrières
|
2
|
Fruits
|
2
|
Assistance technique
|
2
|
Biocarburants
|
1
|
Café-horticulture
|
1
|
Conseil-études
|
1
|
Cultures vivrières-
elevage
|
1
|
Elevage fruits
|
1
|
Palmeraie
|
1
|
Sémances
|
1
|
Tabac
|
1
|
Grand total
|
76
|
Source : IFC, groupe de la banque mondiale
Commentaire tableau 9
L'agriculture est représentée par les fermes
(activité agricole vivrière diversifiée),
l'élevage, la pisciculture et les productions diverses. La
classification indique une forte dispersion de l'activité dans des
niches, suggérant une très faible capacité productive au
niveau du secteur.
Parmi les secteurs à démographie moindre, mais
étant caractérisés par une forte concentration de
l'activité, nous notons :
1. La construction, dominée par le BTP, avec 37
entreprises sur un total sectoriel de 60.
81
2. L'agro-alimentaire, plus dispersée, est
dominée par des activités liées aux boissons (9),
conserves et aliments conditionnés (6), les boulangeries (4) et la
production d'huile de palme (4)
3. Le secteur des télécommunications est
fortement concentré sur la téléphonie, avec 16 entreprises
sur un total de 30. Suivent la bureautique et l'informatique (8) ;
4. Les activités liées aux ressources
naturelles incluent les entreprises minières ayant leurs
représentations à Kinshasa. Celles-ci sont majoritaires (11 sur
27). En termes d'activité d'extraction proprement dite, on
dénombre 4 carrières. Pour ce qui est de la distribution spatiale
des unités la concentration est sur Kinshasa, elle est de 89 pourcent.
Le Bas-Congo occupe 9 pourcent du total. Les autres provinces sont
statistiquement insignifiantes.
Tableau10 répartition spatiale des
activités économiques dans le grand Kinshasa et son
hinterland


Source : IFC et CAZES, dans analyse de la demande (ZES de
Maluku)
82
66 FIAS, Rapport final d'Analyse de la demande pour la ZES
pilote de Maluku, avril 2010
II.9.2.2 Analyse des demandes dans les
provinces
En ce qui concerne les demandes pour la période
20052009, un total de 504 dossiers a été déposé,
pour une valeur totale indiquée de plus de 8,3 milliards de dollars
américains. L'industrie représente le secteur avec le plus grand
nombre de dossiers (137), suivi de l'agro-alimentaire (71), les services (69),
les transports et l'immobilier (46), puis la finance (28), la construction
(25), les télécommunications (24) et l'agroforesterie
(18).66
En termes de valeur, les télécommunications
dominent très nettement, à 2,8 milliards de dollars. Viennent
ensuite les transports (1,1 milliards), suivi de l'industrie (1,5 milliards),
de la construction (850 millions), des services (715 millions), de l'immobilier
(642 millions) et de l'agro-alimentaire (600 millions).
Le secteur des transports en 2008 voit la valeur des
investissements augmentée par deux projets de l'ONATRA dans le domaine
fluvial, pour un total de plus de 600 millions de dollars.
Tableau 11 : identification des projets d'investissements
en RDC entre 2005-2009

Source : IFC et CAZES, dans analyse de la demande (ZES de
Maluku),
83
Tableau 12 : Valeur monétaire des projets
identifiés dans le tab11

Source : IFC et CAZES, dans Analyse de la demande (ZES de Maluku)
Graphique 3 répartition des projets d'investissement par secteur
d'activité

84
Tableau13 : Les secteurs d'intérêts pour la
zone économique spéciale de Maluku

Source : IFC banque mondiale Commentaire tableau
13
Dans les secteurs d'intérêts pour la zone
économique spéciale, les activités qui reçoivent
des demandes d'investissement sont :
1. Industrie : matériaux de construction, industries
plastiques, détergents et cosmétiques, matériels
électriques, produits du papier et matériaux dérives,
etc.
2. Agro-alimentaire
3. Agroforesterie
4. Transports.

CHAPITRE3 : LES PERFORMANCES ECONOMIQUES ET LES
ZONES ECONOMIQUES SPECIALES : PERSPECTIVES EN RDC
85
L'analyse des performances d'un projet de zone
économique spéciale passe par l'étude de quelques
agrégats clés : l'IDE, l'emploi, la contribution aux recettes
d'exportations, l'aménagement du territoire et le transfert de
technologies.
86
SECTION 1 LES ZES ET L'INVESTISSEMENT
III.1.1 Investissement direct étranger (IDE)
En référence aux nouvelles théories de la
croissance qui mettent en lumière l'importance de la diffusion de la
technologie dans le processus de développement, la prise en compte de
l'investissement étranger, qui constitue un canal majeur de cette
diffusion, est d'une importance particulière. L'investissement
étranger est la source principale d'acquisition de techniques de
production et de management plus efficaces ainsi que de connaissances plus
étendues car il permet l'établissement de contacts directs entre
les entrepreneurs nationaux et étrangers, via des coentreprises ou des
contrats de coopération. Il convient ici de signaler deux effets de
croissance attribuables à l'investissement étranger. Le premier
vient de ce que l'investissement étranger contribue à
l'accumulation de capital physique, donc par ce biais, à la croissance.
Le second vient de ce que l'investissement étranger, comme canal de
diffusion des technologies avancées, est plus efficace que
l'investissement domestique et de ce fait accroît la productivité
des facteurs, donc contribue à la croissance. Ainsi l'utilisation
simultanée des deux types d'investissement ; domestique et
étranger permet de contrôler l'effet «accumulation» et
met ainsi en évidence l'effet «accroissement de la
productivité».
L'étude de la banque mondiale sur les leçons et
implications de zones économiques spéciales suggère que
les ZES constituent une destination importante des investissements directs
étrangers dans la plus part des pays. En Philippine par exemple, les
flux d'investissements directs étrangers qu'a enregistré le pays
entre 1997 et 2000 se sont dirigé pour près de 80% dans leurs
zones économiques. Il en va de même pour les maquiladoras du
Mexique, qui, après leur établissement, les IDE dans le pays sont
passés de 6 à 23% en l'espace de cinq ans. De même
l'étude réalisée par la CAZES en partenariat avec la
Banque Mondiale sur l'analyse de la demande en faveur de la zone
économique spéciale de Maluku projette une attraction de 116
entreprises sur une période de dix ans qui suit l'implantation de cette
zone économique. L'étude postule que ; de part l'emplacement, la
superficie de la zone et la technique de parcellisation mis en place, la ZES de
Maluku pourra attirer une part importante des nouvelles implantations,
notamment dans le secteur industriel et, de manière moindre, dans les
services. Plus précisément la zone pourra attirer un total de 116
investissements sur la période de dix ans, dont 72 opérateurs
dans les services et 44 opérateurs industriels. Les activités
dominantes sont : Les activités de transformation diversifiées,
le commerce, l»immobilier et l'agro-alimentaire.
III.1.2 Investissement national
Il faut relever une évidence en disant que toute mesure
susceptible d'attirer l'IDE est plus que capable de stimuler les
investissements nationaux. Les zones économiques spéciales
provoquent une mutation des
87
investissements nationaux situés hors ZES vers la ZES
pour bénéficier des allégements fiscaux et d'autres
avantages excédentaires qu'on ne peut pas trouver hors zone. Par effet
d'entrainement, elles stimulent également les investissements par le
développement de niches d'opportunités
générées par les investissements étrangers. Dans la
plus part de cas les investissements étrangers sont souvent
accompagnés d'innovations dans divers secteurs d'activités qui
attirent les investisseurs indigènes.
Tableau 14 : évolution prévus des
investissements dans la ZES de Maluku

Source : IFC et CAZES, dans analyse de la demande (ZES de Maluku)
Graphique4 : évolution des investissements dans la ZES de
Maluku

88
SECTION 2 LES ZES ET LA CREATION D'EMPLOI
L'un des principaux indicateurs du succès d'une
stratégie de zone économique spéciale est le nombre
d'emplois créés. L'économie congolaise,
caractérisée par un excédent de main-d'oeuvre, et d'un
taux de chômage très élevé, espère entre
autres créer des emplois dans ses ZES. Certes, on peut se demander si
elles sont une manière rentable de créer des emplois et
s'interroger sur la qualité de ces emplois mais, les chiffres du FIAS
montrent que les zones économiques spéciales ont
généré de nombreux postes de travail et la qualité
de ces postes de travail varient d'un pays à un autre, d'une politique
salariale à une autre. Dans le monde, Les estimations disponibles
indiquent que les ZES employaient plus de 68 millions de personnes en 2007,
dont plus 61 millions pour les ZES situées en Asie.67 .
L'examen de l'évolution de l'emploi dans la zone
économique de Maluku, démontre une croissance soutenu, où
le nombre d'emplois passera de 550 dès la première année
de fonctionnement à 2 310 à la fin de la dixième
année, avec une moyenne de 110 emplois par société.
La technique de parcellisation a été
utilisée pour estimer le nombre d'emplois prévus dans la ZES de
Maluku. D'après cette technique, il est prévu de manière
conventionnelle, par l'aménageur un nombre limité d'hectare pour
chaque catégorie d'entreprise. Pour une entreprise moyenne capable de
créer au minimum 100 emplois directs et indirects, 11.55hectares peuvent
lui être disponibilisés.
67 FIAS, zones économiques spéciales
;performances, lecons et implications,avril 2008,p34
89
Tableau 15 : Emplois prévus dans la ZES de
Maluku

graph.5: evolution d'emploi
1930 0
1650 0
1430 0
990 110 1210
0 0 0
2310 0
550 0 0 660 770 0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ANNEE
|
NBRE DE
SOCIETES
|
EMPLOIS PREVUS
|
1
|
5
|
550
|
2
|
6
|
660
|
3
|
7
|
770
|
4
|
9
|
990
|
5
|
10
|
1100
|
6
|
11
|
1210
|
7
|
13
|
1430
|
8
|
15
|
1650
|
9
|
18
|
1930
|
10
|
21
|
2 310
|
Source : CAZES et nous
1 2 3 4 5
0
1 2 3 4 5 6
6
7
7
8
8
9
9
10
10
11
Sur l'ensemble du territoire national le nombre exact de zones
économiques spéciales, de manière délimité,
n'est pas encore défini par la loi
congolaise, moins encore inscris au programme économique
du gouvernement. Il
apparait clairement impossible de projeter un quelconque
nombre de sociétés susceptibles d'y être implantées
sachant que la technique de parcellisation ne peut
s'appliquer qu'à une zone économique
délimité géographiquement. Néanmoins le
constat qui mérite d'être fait, se
référant à la zone de Maluku, est une création
massive d'emplois directs d'un coté, lors que ces zones seront
opérationnelles. D'un autre côté,
pour mesurer la contribution de ces zones à la
création d'emplois, il faut tenir compte
des postes de travail engendrés indirectement par les
entreprises sises dans les zones. Ces emplois indirects dans l'économie
domestique se créent dans les activités de
service (transport, logement, restauration, entreposage,
nettoyage, formation, etc.) mais surtout se réalisent à travers
l'achat de matières premières et de biens intermédiaires
à des fournisseurs locaux. A titre d'exemple, Selon l'OCDE, A Taiwan, ce
sont quatre emplois dans la zone qui favoriseraient la création d'un
poste de travail hors des
90
périmètres francs alors qu'en Egypte, un emploi
dans les zones serait à l'origine d'un autre dans le reste du
pays.68
SECTION 3 LES ZES ET LES RECETTES D'EXPORTATION
Un régime de ZES devrait, par les recettes en devises
qu'il apporte, contribuer à libérer le pays, si possible, de sa
dette sinon à lui garder un accès dans le commerce international,
dans la mesure où la hausse des exportations peut avoir des effets
sensibles sur les recettes en devises. D'après le FIAS, les exportations
des ZES représentaient en 2007 40,3% des exportations globales
mondiales.ces exportations ont permis une accumulation de devises permettant
à aux Etats de se passer d'emprunt extérieur pour leur
industrialisation et ainsi, d'envisager un développement
réellement autonome selon leurs objectifs en octroyant des contreparties
à leurs activités, sources bénéfiques de devises
internationales. A Maurice et en République dominicaine par exemple,
l'es sentiel des exportations provient des ZES. En Malaisie et au Mexique, les
ZES représentent 50 à 60 % des exportations.69
Tableau 16 : recettes d'exportation des ZES dans le
monde
Pays
|
Nombre de ZES qui sont fonctionnelles
|
Taille
moyenne de ZES
|
Recettes d'exportation (en dollar américains)
|
Chine
|
187
|
327 km2 (Shenzhen)
|
145 000 000
|
Philippines
|
83
|
300km2
|
32 030 000
|
Malaisie
|
182
|
92km2Labuan
|
117 013 000
|
Inde
|
10
|
5,000 ha
|
49 000 000
|
Hong kong
|
-
|
1042km2
|
101 500 000
|
Rdc
|
1
|
192/200ha
|
-
|
Source : FIAS, performances des zones économiques
spéciales dans le monde,2007
68 Rachid OUIAZZANE, Tanger, quel régime de zone franche ?
- Master Administration FiscaleUniversité Paris Dauphine 2008,p
69 les enjeux économique internationaux ;
Les zones franches d'exportation, ministère francais de commerce
exterieur octobre 2002,
91
SECTION 4 LES ZES ET L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
Selon la théorie des `'externalités positives",
les externalités produites par les entreprises dans la région
où elles s'installent font partie des arguments amenant un Etat à
établir un régime de zones économiques
spéciales.70 De point de vue de l'aménagement du
territoire, l'établissement d'une `'zone" géographique
délimité par les pouvoirs publics où les entreprises vont
trouver tous ce dont elles ont besoin pour leurs activités, participe
à la politique d'aménagement du territoire de l'Etat en cause.
Parmi les objectifs de l'Etat d'accueil, par l'octroi de divers avantages,
c'est de faire adhérer les investisseurs à ses propres politiques
d'aménagement du territoire. Cet objectif est principalement, faire de
quelques régions enclavées, n'ayant parfois aucune tradition
industrielle, des pôles de développement régional. De
surcroît, l'Etat vise la correction des déséquilibres
créés par les polarisations des ressources autour de grandes
métropoles.
En RDC, la création des ZES vient dans ce sens. La ZES
Sud Est qui va du Katanga à la Province Orientale répond à
cette difficulté d'enclavement dans laquelle se trouvent certaines
villes et provinces tels que Kindu, Maniema, Uvira et j'en passe. Ainsi un tel
résultat de désenclavement d'une région
géographique témoigne du rôle catalyseur que vont jouer les
zones économiques spéciales en RDC.
SECTION 5 LES ZES ET LE TRANSFERT DES TECHNOLOGIES
Pour les économistes, tels MM. Lorot et Schwob, «
l'investissement direct privé, c'est-à-dire
l'établissement d'une unité de transformation et/ou de
production, est la façon la plus sûre pour un pays
d'acquérir le savoir-faire sur un sujet ou une technique donnée.
Les opérations de production procèdent directement d'un processus
technologique appliqué à l'activité productrice
considérée"71. C'est dans cette optique que les ZES
peuvent être un moyen d'accélérer le transfert de
technologie dans la mesure où c'est un moyen d'attirer les IDE. Certes,
le transfert de technologie, un des avantages attendu des ZES est
immatériels et difficiles à mesurer. Mais, il reste un objectif
potentiel dans la mesure où un transfert de technologique peut passer
des entreprises étrangères de la zone vers les entreprises
locales. Ce transfert peut s'effectuer soit dans les relations
client-fournisseur ou par le transfert de personnel d'une entreprise à
une autre et par l'assistance technique aux fournisseurs potentiels,
70 idem
71 Cité dans : Rachid OUIAZZANE, Tanger, quel
régime de zone franche ? - Master Administration Fiscale
Université Paris Dauphine 2008,p
92
etc. Il peut aussi se produire lorsque l'IDE permet de fournir
un exemple à suivre pour d'autres entreprises locales.
SECTION 6 LES ZES ET LES RECETTES FISCALES
La concurrence internationale et la volonté de vouloir
attirer à tout prix les IDE font que dans les pays où les ZES
sont actuellement entrain d'être installées, on observe une
tendance à fiscalité zéro. Dans la majeur partie de cas,
les pouvoirs publics, à cause de multiples avantages offerts aux
investisseurs, doivent revoir à la baisse leur taux imposition, doivent
faire des exonérations sur les importations d'équipements
à destination des ZES, renonce aux droits de douanes. La loi portant
création des ZES en RDC stipule qu'une vague d'avantages fiscaux seront
offerts aux investisseurs sans définir le délai
d'exonération. Ceci amène à constater une baisse
significative des recettes fiscales durant la période
d'exonération. Un autre élément important à
souligner qui concourt à la baisse des recettes fiscales est l'ensemble
d'investissement que l'Etat s'engage à réaliser pour rendre une
zone économique plus attractive. Notamment les infrastructures
routières au sein de la zone, d'eau et d'électricité ou
encore le financement de travaux d'étude de faisabilité de la
zone, de travaux de relocalisation de la population habitant la zone
concernée ainsi que l'indemnisation des espaces dont la zone a besoin. A
titre d'exemple le coût de réinstallation, d'indemnisation de la
population habitant la zone de Maluku et d'implantation complète de la
ZES était estimé à 10 600 000 dollars américains en
2012.
SECTION 7 LES ZES ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Les expériences à travers tous les pays du monde
où la politique des ZES a été appliquée ont
suffisamment montré que les zones économiques spéciales
constituent un moteur de croissance économique et du
développement. Elles sont le lieu privilégié
d'implantation et de développement des activités à
caractère économique. La République Démocratique du
Congo n'échappera pas à la règle : avec une
économie encore dépendante de la rente minière, les zones
économiques spéciales sont capables de stimuler la production
agricole, la ré-industrialisation du pays et le développement
d'un secteur tertiaire moderne, c'est à la diversification dans la
production nationale et à la croissance spectaculaire de cette
production nationale qu'on doit désormais s'attendre avec la politique
des zones économiques spéciales. Par cette politique, les
investissements publics seront stimulés et par là les
investissements privés dans tous les secteurs d'activités.
93
CONCLUSION GENERALE
En définitive, la politique de zones économiques
spéciales en RDC dont la mise en place est en cours, définit une
suite indéterminée d'incitations fiscales destinées aux
entreprises qui pourront s'implanter dans les ZES. Elle montre la
préoccupation d'une vision intégrée et d'une insertion
globale d'un tel régime dans la politique économique de
développement.
Il n'y a pas de prescription idéale de régime
à appliquer dans toutes les zones économiques spéciales.
Pour chaque ZES, l'aménageur doit élaborer son propre
régime incitatif selon les meilleures stratégies et les objectifs
qu'il veut assigner à la ZES. Les autorités faisant souvent appel
à leur imagination et à la comparaison des systèmes des
ZES déjà mis en place par les Etats semblables, doivent adapter
leur régime aux spécificités du pays et le perfectionner
pour en tirer le maximum.
Le rôle des incitations fiscales dans la panoplie des
incitations proposées dans le cadre des ZES, on l'a vu, ne constitue pas
le facteur décisif dans la décision d'implantation des
entreprises. Le facteur fiscal influe seulement sur la décision des
investisseurs lorsque les autres facteurs s'égalisent.
L'accessibilité des marchés, la stabilité des
régimes politiques, la qualité des infrastructures, la
localisation des ZES, la disponibilité et la qualification de la
main-d'oeuvre représentent des facteurs parfois plus décisifs
dont l'importance respective varie selon la nature des investissements à
réaliser.
La loi portant création des ZES en RDC est muette sur
la durée de la période d'exonération et sur le taux
d'imposition applicables aux entreprises situées dans les ZES,
néanmoins, elle est clairement définie au niveau de la gestion
des ZES, où le poids de la coordination incombe à un
aménageur. Il faut relever que bien d'obstacles à cette politique
ont déjà été surmontés par le gouvernement
congolais : les obstacles législatifs, réglementaires et les
études de faisabilité. D'autres par contre constituent à
ce jour un défis qui doit être relevé, on cite par exemple;
la faiblesse en infrastructures de communication, la faiblesse en eau et en
électricité dans les zones économiques spéciales,
la limitation géographique complète des zones économiques
spéciales prévus dans le programme du gouvernement 2012-2016.
Cependant le gouvernement doit procéder continuellement
à une analyse approfondie des coûts et des avantages avant et
après la mise en oeuvre du projet des ZES. L'analyse des coûts et
avantages concerne principalement certains éléments clés
comme l'IDE, les recettes d'exportation en devises, les emplois susceptibles
d'être crées, les transferts de technologies, les investissements
dans les
94
infrastructures, les subventions et les pertes de recettes
fiscales. Le rendement est plutôt raisonnable par le fait que :
- Une fiscalité zéro, synonyme d'un coût
énorme pour l'économie, peut faire de la RDC un pays de transit
pour l'enrichissement des autres pays d'où viennent les
investissements.
- L'emploi et les recettes d'exportations pourront augmenter,
résultat direct de l'augmentation des investissements étrangers
et nationaux dans les ZES.
- Le transfert de technologies est souvent difficile à
mesurer. Mais l'expérience montre que les entreprises implantées
dans les ZES ont toujours un effet positif sur les entreprises qui y sont
liées.
A la question de circonscrire la politique des ZES dans les
racines congolaises, l'objectif de se mettre à l'évidence sur le
fait que, des tentatives des politiques similaires à celle des ZES
auraient déjà été envisagé dans le
passé, a été atteint. Il fallait répondre à
celle de savoir comment la politique des ZES pourra surmonter les obstacles que
les projets ZOFI et Foyers de développement n'ont pas su surmonter. Bien
que chaque projet ait connu des obstacles qui lui étaient
périodiquement spécifiques, le portage politique, la faiblesse en
infrastructures de communication et le partenariat ont constitué le lot
commun à ces projets. Aujourd'hui le pays a, au bénéfice
de la politique des ZES, une vision d'émergence économique pour
les années futures, un projet de réhabilitation et de
construction des infrastructures routières.
Enfin, la RDC est un pays potentiellement riche et les
dérogations aux règles du travail et autres
réglementations ou leur assouplissement pour tenter de transformer cette
richesse potentielle en une richesse réelle, ne doivent pas être
néfastes au bien-être de la population car il n'est pas permis
d'oublier que la finalité du développement c'est de garantir le
bien-être des hommes et des femmes de cette génération et
de celle qui viendra.
95
ANNEXE: DECRET LOI NO 14/022 DU 7
JUILLET 2014 FIXANT LE REGIME DES ZES EN RDC, NUMERO SPECIAL
L'Assemblée Nationale et le Sénat ont
adopté ; Le Président de la République promulgue la Loi
dont la teneur suit :
TITRE I : DES DISPOSITIONS GENERALES CHAPITRE I : DE
L'OBJET ET DES OBJECTIFS
Article 1er
La présente Loi a pour objet de promouvoir les
investissements par la création des zones économiques
spéciales, ZES en sigle, conformément aux articles 34, point 3 de
la Constitution.
Elle vise les objectifs suivants :
Améliorer le cadre juridique et institutionnel
susceptible d'attirer et de préserver les investissements privés
nationaux et étrangers, en vue de promouvoir le développement du
pays ;
Simplifier les procédures administratives afin
d'améliorer davantage le climat des affaires et d'attirer les
investissements ;
Renforcer les mécanismes de résolution des
différends liés aux investissements ;
Offrir un environnement des affaires incitatif, transparent et
cohérent, en vue d'encourager les investissements privés
nationaux et étrangers générateurs de croissance et
d'emplois et d'augmenter le jeu de la concurrence en République
Démocratique du Congo ;
Fixer les règles d'organisation et de fonctionnement
des zones économiques spéciales, leurs missions et leurs
délimitations ;
Déterminer les pouvoirs d'encadrement de l'Agence des
zones économiques spéciales, y compris ses compétences
exclusives et privatives ;
Préciser le régime applicable aux entreprises
pouvant exercer leurs activités dans les zones économiques
spéciales, sauf en ce qui a trait aux dispositions fiscales et
douanières qui seront énoncées dans la Loi des
finances.
CHAPITRE II : DES DEFINITIONS
Zone économique spéciale, ZES en sigle : espace
bénéficiant d'un régime juridique particulier qui le rend
plus attractif pour les investissements nationaux et étrangers.
96
Article 2
Au sens de la présente Loi, on entend par :
Aménageur : entité économique, nationale
ou étrangère, qui a conclu avec l'établissement public en
charge de l'administration des zones économiques spéciales un
contrat d'aménagement et de gestion ;
Contrat d'aménagement : accord conclu entre
l'établissement public en charge de l'administration des zones
économiques spéciales et un aménageur, en vue
d'établir, de développer et de gérer une zone
économique spéciale, et en vertu duquel l'aménageur assume
des risques de projet en terme de placement en capital ;
Contrat de gestion : accord conclu par l'aménageur avec
un tiers, en vertu duquel ce dernier est tenu de rendre certains services et de
recevoir en contrepartie une rémunération ;
Contrat de sous-aménagement : accord conclu entre
l'aménageur et un sous-traitant spécialisé en
matière d'aménagement, en vue d'assurer la bonne exécution
du projet d'aménagement de la zone économique spéciale
;
Entreprise : toute société ou tout
établissement enregistré à l'établissement public
en charge de l'administration des zones économiques spéciales par
un aménageur ou gestionnaire ;
Gestionnaire : entité nationale ou
étrangère ayant signé un contrat de gestion avec
l'aménageur ;
Investisseur : toute personne physique ou morale, de
nationalité congolaise ou étrangère, qui réalise un
investissement au sein d'une zone économique spéciale;
Résident : toute personne physique enregistrée
par un aménageur ou gestionnaire, et autorisée par
l'administrateur à résider dans une zone économique
spéciale ;
Sous-aménageur : sous-traitant spécialisé
en matière d'aménagement dans une zone économique
spéciale ;
Travailleur : toute personne au service d'une entreprise
enregistrée dans une zone économique spéciale ;
97
TITRE II : DE LA DESIGNATION, DES STRUCTURES, DES
ENTREPRISES ET DE LA GESTION DES ZONES ECONOMIQUES SPECIALES
CHAPITRE I : DE LA DESIGNATION+, DE L'ETABLISSEMENT
PUBLIC ET DES ENTREPRISES
Section1
Article3
La désignation d'une zone économique
spéciale obéit aux critères liés au site, à
l'aménagement et à l'environnement.
Les critères liés au site sont :
Disponibilité du site appelé à accueillir la
zone économique spéciale ;
Proximité d'une agglomération de population pouvant
répondre aux besoins de main-d'oeuvre ;
Proximité des réseaux d'infrastructures
adéquats, des voies de communication, de l'eau et de
l'électricité.
Les critères liés à l'aménagement
sont :
Compatibilité du projet de zone économique
spéciale avec les schémas directeurs d'aménagement et
d'urbanisme pertinents de la région au sein de laquelle il doit
s'insérer,
Calendrier et phasage d'aménagement ;
Normes de design physique, d'ingénierie et de construction
des structures et garanties de l'aménageur eu égard aux usages
des sols et au zonage ainsi qu'à la mise à la disposition de
services médicaux, de sécurité et de défense
civile.
Les critères liés à l'environnement sont
:
- Evaluation préalable des impacts environnementaux et
sociaux ;
- Plans de prévention et atténuation desdits
impacts ;
- Collecte, traitement et élimination des déchets,
des effluents, des eaux usées et
des boues ;
- Plans de gestion des niveaux de bruits et de vibration ;
Article 7
98
- Normes d'émission de polluants gazeux, liquides et
solides dans l'air, dans les eaux et dans les sols ;
- Plans en matière de filtrage.
Article 4
L'aménageur qui sollicite la désignation d'une
zone économique spéciale doit remplir les critères
économiques et financiers ci-après:
- Faire preuve de capacités techniques et
financières ;
- Prendre des participations au projet ;
- Asseoir son engagement sur des garanties financières
solides ;
- Présenter le plan d'affaires et de faisabilité
financière du projet ;
- Indiquer le retour prévu sur investissement ;
- Préciser la contribution du projet au
développement économique national et à la
création d'emplois. Il est tenu d'élire domicile en
République Démocratique du
Congo.
- Toute demande de désignation de zone économique
spéciale par l'aménageur
reçoit le même traitement, quelle que soit sa
nationalité.
Article 5
Seuls les projets initiés soit entièrement par
les promoteurs privés nationaux ou étrangers, soit encore par des
partenariats publics-privés, peuvent être agréés au
sein de la zone économique spéciale. Ces projets visent
l'intégration économique nationale et la transformation des
ressources naturelles.
Section 2 : De l'administration des zones
économiques spéciales
Article 6
L'administration des zones économiques spéciales
relève d'un établissement public à caractère
administratif et technique. Un Décret du Premier Ministre
délibéré en Conseil des Ministres en fixe l'organisation
et le fonctionnement.
Section 3 : Des entreprises
99
Les entreprises opérant au sein des zones
économiques spéciales sont créées
conformément au droit commun. Elles bénéficient, à
l'intérieur des zones économiques spéciales, des avantages
et facilités prévus par la présente Loi. Toutefois, les
régimes fiscaux, parafiscaux et douaniers prévus par des Lois
particulières ne sont pas cumulables avec les avantages prévus
par la présente Loi.
Article 8
L'aménageur ou le gestionnaire, selon le cas, est
exclusivement responsable de l'enregistrement des entreprises de son ressort,
du contrôle de leurs activités, de la suspension et, le cas
échéant, du retrait de leur statut d'entreprises des zones
économiques spéciales.
Article 9
Tout investisseur, quelle que soit sa nationalité,
jouit des mêmes droits et est soumis aux mêmes obligations dans
l'exercice de ses activités au sein d'une zone économique
spéciale.
Article 10
L'entreprise enregistrée au sein de la zone
économique spéciale jouit des droits ci-
dessous : Entreprendre toute activité économique
qui n'est pas interdite par la législation
congolaise ; Conclure tout contrat avec l'aménageur ou
le gestionnaire ainsi qu'avec toute autre entreprise, travailleur, investisseur
ou résident, en vue d'acquérir des droits fonciers ou
immobiliers au sein
|
de la zone économique spéciale
|
;
|
Etendre son champ d'activités au sein de la zone
économique spéciale en vertu de la
présente Loi
|
et de ses mesures d'exécution
|
;
|
CHAPITREII : DE LA GESTION DE LA ZONE ECONOMIQUE
SPECIALE ET DU RECOURS AU PERSONNEL EXPATRIE
Bénéficier de tout autre avantage
découlant des mesures d'exécution de la présente Loi.
Article 11
Sans préjudice des obligations prévues par le
droit commun, l'entreprise est tenue au respect de la législation en
vigueur dans la zone économique spéciale, ainsi qu'à
l'observation de toutes les directives émises par l'aménageur ou
le gestionnaire.
Article 14
100
Section 1 : De la gestion des zones économiques
spéciales
Article 12
Toute exécution des travaux au sein d'une zone
économique spéciale est conditionnée par l'existence d'un
contrat d'aménagement conclu avec l'établissement public
chargé de l'administration des zones économiques
spéciales.
Ce contrat comporte les mentions suivantes :
- La preuve du statut de l'aménageur en vertu de la
présente Loi ;
- L'étendue des droits fonciers de l'aménageur
et, le cas échéant, les droits d'option d'aménagement
de la zone économique spéciale concernée ;
- Les obligations financières de l'aménageur, y
compris toutes redevances contractuelles envers l'établissement public
en charge de l'administration des zones économiques spéciales et
toute caution ;
- Les obligations de l'aménageur en matière
d'aménagement, y compris notamment les valorisations, phasages,
dates-butoirs et les critères de bonne performance ;
- Les obligations de l'aménageur en matière
d'infrastructures et de services publics ;
- Les obligations de l'aménageur en matière de
gestion du patrimoine foncier, du parc immobilier, des espaces et des services
communs de la zone économique spéciale ;
- Le plan provisoire d'aménagement et de zonage de la
zone économique spéciale;
- Les droits et obligations des sous-aménageurs
éventuels ;
- Les droits exclusifs, privatifs ou de monopole
éventuels de l'aménageur ; - Les causes et mécanismes de
rupture ou de suspension du contrat ;
Les autres responsabilités, obligations, conditions,
tenants et aboutissants du contrat.
Article 13
En cas de consortium ou du groupement d'aménageurs, un
représentant est désigné comme interlocuteur unique
vis-à-vis de l'établissement public en charge de l'administration
des zones économiques spéciales, mais la responsabilité
des projets demeure solitaire.
101
Sous réserve du respect des dispositions du droit
commun en matière de sécurité publique et d'environnement,
l'aménageur ou le gestionnaire, selon le cas, est compétent dans
les matières suivantes :
- L'octroi de l'autorisation de bâtir ainsi que le
contrôle des travaux et des oeuvres
de construction au sein de la zone économique
spéciale ;
- La mise en place et le maintien des mesures adéquates en
vue d'assurer la
sécurité des installations du site ;
- La hauteur des structures, le taux d'occupation des parcelles
et la densité
d'aménagement sur le site ;
- La construction des voies d'accès, la voirie, les
trottoirs, la gestion de la
circulation, y compris les aires de stationnement pour engins et
les garages, ainsi
que la signalisation et l'illumination ;
- Les caractéristiques architecturales, stylistique,
esthétique, de peinture et de
paysagisme ;
- Les normes de service des équipements mécaniques,
y compris des éléments de
climatisation ;
- La maintenance du site et de ses structures, y compris le
repavement de la voirie,
la tenue en bonne condition des bâtiments, la collecte et
la gestion des déchets
solides et liquides ;
- Les obstructions publiques et l'entreposage en plein air ;
- Les niveaux de bruit et de vibration permis ;
- Les heures d'activités industrielle et commerciale ;
- Les assurances obligatoires des locataires de terrains et
d'immeubles sur le site ;
- L'affichage public ;
- La promotion de la zone économique spéciale ;
- Les sources d'énergie.
Article 15
L'aménageur a le droit de :
- Aménager et gérer une zone économique
spéciale à l'endroit indiqué dans son contrat
d'aménagement, y compris les infrastructures, les entrepôts, les
immeubles et les autres structures nécessaires à ses
activités ;
- Entreprendre librement, sans autorisation préalable,
tout investissement requis pour mener à bien le projet de zone
économique spéciale dont il a la charge ; -Jouir des retours
financiers découlant de ses investissements, et de les rapatrier dans le
pays d'origine le cas échéant ;
- Percevoir des loyers et des rémunérations des
services rendus auprès des entreprises, résidents et visiteurs de
la zone économique spéciale qu'il gère et
Article 18
102
exercer tous les droits d'aménageur ou de gestionnaire
ainsi que ceux spécialisés dans son contrat avec
l'établissement public en charge de l'administration des zones
économiques spéciales ;
- Promouvoir la zone économique spéciale dont il a
la charge, auprès de tout investisseur potentiel ;
- Se prévaloir du statut d'entreprise zone
économique spéciale et de jouir des avantages et
privilèges qui y sont rattachés.
Article 16
L'aménageur a l'obligation de :
- Veiller au respect de la présente Loi et de ses
mesures d'exécution par les entreprises, les résidents, les
travailleurs et par les visiteurs ;
- Faire rapport à l'établissement public en
charge de l'administration des zones économiques spéciales sur
l'aménagement et/ou la gestion de la zone économique
spéciale dont il a la charge ;
- Veiller au respect des obligations de tout gestionnaire ou
de tout tiers auquel il aurait sous-traité certaines de ses
responsabilités ou de ses fonctions ;
- Respecter ses obligations financières, y compris
toute redevance contractuelle et toute caution envers l'établissement
public ayant l'administration des zones économiques spéciales
dans ses attributions.
- Tout contrat passé entre un aménageur et un
tiers en vue de sous-traiter certaines de ses responsabilités ou de ses
fonctions, ne libère pas ledit aménageur de ses obligations
contractuelles et de celles résultant de la présente Loi.
Article 17
Sans préjudice des attributions reconnues à
certains services de l'Etat, l'établissement public ayant
l'administration des zones économiques spéciales dans ses
attributions peut, dans les limites de la délégation des
pouvoirs, procéder :
- A l'inspection et au contrôle régulier des
entreprises des zones économiques spéciales ;
- A la collecte, entrée, traitement et gestion des
données informatiques ;
- A la prestation des services publics ;
- Aux études de dépistage, de métrologie,
d'échantillonnage, d'évaluation et de bornage.
103
Aucune activité de gestion d'une zone économique
spéciale ne peut être entreprise sans qu'elle n'ait
été prévue dans le contrat de gestion avec
l'aménageur. Ce contrat doit préciser notamment :
Les limites et périmètres de la zone
économique spéciale à laquelle le contrat de
;
gestion s'applique
Les obligations du gestionnaire au regard de la gestion du
patrimoine foncier, du parc immobilier, des espaces et des services communs de
la zone économique spéciale ; Les obligations du gestionnaire en
matière de sécurité au sein de la zone
économique
spéciale ; Les obligations du gestionnaire en
matière de promotion d'investissements de la zone
économique spéciale concernée ; Les
droits et obligations du gestionnaire en matière d'infrastructures et
des services
publics ;
Les droits et obligations du gestionnaire concernant tout
autre service en vertu de la présente Loi.
Article 19
Tout gestionnaire de zone économique spéciale
jouit de tous les droits prévus par la présente Loi et ses
mesures d'application, ainsi que ceux spécifiés dans le contrat
de gestion.
Article 20
Tout gestionnaire est tenu de :
Veiller au respect de la présente Loi et de ses mesures
d'exécution par les entreprises, les résidents, les travailleurs
et les visiteurs au sein de la zone économique spéciale ;
Respecter ses obligations contractuelles en matière de gestion et
d'opérations du patrimoine immobilier, des espaces et des services
communs, des infrastructures et des services publics de la zone
économique spéciale, y compris en terme de critère de
bonne performance, spécifiés dans son contrat de gestion ;
Dresser et tenir les inventaires, archives, informations, registres comptables
et autres registres exigés, ainsi que toute information concernant la
gestion de la zone
économique spéciale ; Elire, dès
l'entrée en vigueur du contrat, un domicile physique au sein de la
zone
économique spéciale ; Faire rapport à
l'aménageur concernant la gestion de la zone économique
spéciale. Tout contrat conclu entre un gestionnaire de la zone
économique spéciale et un tiers en
Article 25
104
vue de sous-traiter certaines de ses responsabilités ou
fonctions, ne saurait d'aucune manière libérer le gestionnaire de
ses obligations ou de son contrat de gestion.
Section 2 : Du recours au personnel expatrié
Article 21
L'entreprise peut recourir aux services du personnel
expatrié dont les qualifications et compétences ne sont pas
disponibles localement, conformément au Code de Travail.
TITRE III : DES DISPOSITIONS SPECIFIQUES CHAPITRE I : DE
LA SECURITE ET DU CONTROLE Article 22
L'établissement public en charge de l'administration des
zones économiques spéciales contrôle l'entrée et la
sortie dans ces zones avec le concours de la Police Nationale Congolaise, des
services de la douane et de l'immigration.
Article 23
Les inspections et les contrôles administratifs
effectués par les services de l'Etat ne peuvent avoir lieu dans les
zones économiques spéciales qu'en coordination avec
l'établissement public en charge de l'administration des zones
économiques spéciales et
l'aménageur ou le
gestionnaire. L'établissement public en charge de l'administration
des zones économiques spéciales coopère pleinement avec
les services de l'ordre en ce qui concerne la sécurité
intérieure et extérieure des zones économiques
spéciales.
CHAPITRE 2 : DU REGIME FONCIER ET DES INFRASTRUCTURES
PARTICUIERES
Article 24
Les plans d'usage du sol, de zonage et d'aménagement
des zones économiques spéciales sont définis
conformément à la Loi foncière. L'établissement
public en charge de l'administration des zones économiques
spéciales est tenu de communiquer ces éléments du contrat
aux services compétents.
105
L'établissement public en charge de l'administration des
zones économiques spéciales exerce, à l'égard des
zones économiques spéciales, les compétences
ci-après :
La détermination des classements des parcelles eu
égard à l'emploi du sol et le
;
traitement de toute demande de reclassement
Le suivi et le contrôle des contrats et des plans
d'aménagement ; Le suivi et le contrôle des services
d'infrastructures, y compris la production et la distribution de
l'électricité et de l'eau, ainsi que le traitement et
l'assainissement des
;
déchets liquides et solides
Le contrôle du respect des normes environnementales par
les aménageurs et les gestionnaires.
Il communique toutes les informations relatives à la
gestion des zones économiques
spéciales à l'administration
foncière. L'aménageur ou le gestionnaire, selon le cas,
fournit à l'établissement public en charge de l'administration
des zones économiques spéciales toute information
nécessaire à l'exercice de ses compétences.
CHAPITRE III : DU REGLEMENT DES DIFFERENDS
Article 26
Les normes de protection de l'environnement au sein des zones
économiques spéciales sont celles prévues par la
législation en vigueur et par les directives de l'aménageur ou du
gestionnaire de la zone économique spéciale.
Article 27
A défaut de solution à l'amiable, l'arbitrage
est privilégié dans le règlement de tout différend
relatif au régime des zones économiques spéciales.
Article 28
Les décisions prises par l'établissement public
en charge de l'administration des zones économiques spéciales
peuvent faire l'objet d'un recours administratif, conformément au droit
commun.
Dans les zones économiques spéciales, le
contentieux fiscal et douanier se traitent conformément à la Loi
fiscale et au Code douanier.
Article 29
106
CHAPITRE IV : DE LA PARTICIPATION DU SECTEUR PRIVE, DE
LA REGULATION ET DU CONTROLE DE L'ETAT
Article 30
La participation du secteur privé est encouragée
au sein des zones économiques spéciales par le biais
d'investissements privés ou encore de partenariats
public-privé.
Article 31
Tout accord portant sur une participation privée à
la prestation des services d'infrastructures dans une zone économique
spéciale respecte les principes ci-après :
Spécifier clairement, dans l'accord, toute
exclusivité des droits accordés et des
;
conditions géographiques étendues
Offrir à l'aménageur un droit de premier refus sur
tout projet où ces services sont
;
appelés à être offerts
Prévoir la possibilité à
l'aménageur de sous-traiter en tout ou en partie la réalisation
des
infrastructures ; Tenir compte des intérêts en
matière de sûreté des institutions financières et
des prêteurs des parties, afin de garantir la continuité du projet
et l'efficacité de
l'investissement ; Evaluer les risques
transférés aux opérateurs privés et traiter
prudemment, sur le plan budgétaire, les risques qui seront
supportés par le secteur public ; Choisir entre la fourniture publique
ou privée des services d'infrastructures en se
;
fondant sur l'analyse coût/avantages
Prévoir, quel que soit le degré de participation
du secteur privé, l'évaluation des coûts pouvant être
récupérés auprès des usagers et déterminer,
en cas de couverture financière insuffisante, les autres sources de
financement à mobiliser; Choisir le modèle de participation du
secteur privé et la répartition corrélative des risques au
projet en se fondant sur une évaluation de l'intérêt public
; Veiller à ce que les usagers et les autres intéressés
soient correctement consultés, en particulier avant que le projet
d'infrastructures ne soit lancé ; Diffuser les stratégies de
participation du secteur privé aux infrastructures et leurs
;
objectifs auprès de toutes administration
concernée
de non-conformité
;
Divulguer toutes les informations se rattachant au projet,
notamment en ce qui concerne l'état des infrastructures
préexistantes, les normes de performance et les sanctions en cas
Spécifier que seul l'établissement public en
charge de l'administration des zones économiques spéciales est
habilitée à représenter la partie étatique dans la
négociation de l'accord et, au besoin, en concertation avec d'autres
administrations ;
107
Garantir l'équité procédurale, la
non-discrimination et la transparence dans l'attribution
;
des marchés ou des concessions d'infrastructures
la répartition des risques
;
Conclure, sur la base des spécifications
établies de production ou de performance, tout accord formel entre
l'établissement public en charge de l'administration des zones
économiques spéciales et les participants du secteur privé
; Prévoir, en cas d'événements imprévus, des
dispositions relatives à la responsabilité et à
Veiller à ce que les négociations et
renégociations des accords se fassent dans la
transparence et la non-discrimination ;
Prévoir le recours à l'arbitrage en vue de
résoudre tout différend éventuel entre les
parties.
CHAPITRE V : DES AVANTAGES FISCAUX, PARAFISCAUX ET
DOUANIERES
Article 32
Le contrat d'aménagement entre l'établissement
public en charge de l'administration des zones économiques
spéciales et l'aménageur fixe les avantages fiscaux, parafiscaux
et
douaniers dont jouit le bénéficiaire. Les
Ministres ayant l'industrie et les finances dans leurs attributions
présentent, au Parlement, à chaque session ordinaire, les
contrats d'aménagement signés ainsi que les avantages
accordés.
Article 33
Sans préjudice des dispositions de la Loi relative aux
finances publiques, l'administration fiscale et douanière, au sein des
zones économiques spéciales est tenue de :
Prévoir des procédures de contrôle
simplifiées pour les marchandises émanant ou à
;
destination des zones économiques spéciales
Tenir à ce que les contrôles physiques et sur
documents des marchandises à destination des zones économiques
spéciales, les opérations d'évaluation, la perception des
droits et taxes aient lieu soit à l'intérieur du
périmètre des zones économiques spéciales, soit
dans les zones dédiées d'importation sous régime zone
économique
spéciale ; N'exiger aucune caution douanière
ni pour les marchandises entreposées au sein des zones
économiques spéciales, ni pour celles émanant ou à
destination des zones économiques spéciales transitant par le
territoire fiscal et douanier national ; Opérer dans les postes
douaniers d'une zone économique spéciale sur base
d'opérations annuelles sans interruption, en vue d'assurer un traitement
en douane
108
accéléré des marchandises émanant
ou à destination des zones économiques spéciales ;
N'exiger aucune caution pour les appels des décisions
fiscales au sein des zones économiques spéciales.
Article 34
Tout avantage ou incitatif provincial visant à attirer
des investissements au sein des zones économiques spéciales est
fixé par les édits.
Article 35
Un régime particulier de paiement des taxes et des
frais administratifs est établi dans les zones économiques
spéciales par un Arrêté du Ministre ayant les finances dans
ses attributions.
TITRE IV : DE LA DISPOSITION FINALES
Article 36
La présente Loi entre en vigueur à la date de sa
promulgation.
Fait à Kinshasa, le 07 juillet 2014 Joseph
KABILA KABANGE
Président de la République
Pour copie certifiée conforme à l'original Le
Cabinet du Président de la République Gustave BEYA SIKU
Directeur de Cabinet
OUVRAGES
BIBLIOGRAPHIE
5. FIAS (groupe banque mondiale) : « les zones
économiques spéciales en République Démocratique du
Congo »,2008
109
1. BARBIER, JEAN-PIERRE ET VERON, JESN-BERNARD, « Les
zones franches industrielles d'exportation (Haïti, Maurice,
Sénégal, Tunisie) », Paris, Karthala, 1991.
2. BEN SALAH HAFEDH ET ROUSSILLON HENRY : « Zones
franches au Maghreb et en Afrique sub-saharienne : composition des lois
sénégalaise, togolaise et marocaine », Presses de l'Institut
d'Etudes Politiques de Toulouse, Publications de la Faculté de droit et
de sciences politiques de Tunis, 1998.
3. BOUISSOU J. : « En Inde, guerre des terres entre
paysans et industriels », dans Le Monde, 10 mars 2010.
4. CRANE, GEORGE, «The political economy of China's
special economic zones », New York, Armonk, 1990.
5. JOHANNES HERDERSCHEE, DANIEL MUKOKO SAMBA ET MOÏSE
TSHIMENGA TSHIBANGU (éditeurs) : « Résilience d'un
Géant Africain : Accélérer la Croissance et Promouvoir
l'Emploi en République Démocratique du Congo », Volume I et
II : Etudes sectorielles, MEDIASPAUL, Kinshasa.
6. JOHARY HASINA RAVALOSON / BRIGITTE STERN : « le
regime des investissements directs dans les zones franches d'exportation
»; L'HARMATTAN, PARIS 2005.
7. JOHARY RAVALOSON, HASINA : « Le régime des
investissements directs dans les zones franches d'exportation », Paris,
l'Harmattan,juillet 2004.
8. KENNEDY L. : « La politique contestée des
zones économiques spéciales en Inde », dans Les editos
du réseau Asie,
reseau-asie.com, mai 2010
9. LOROT & SCHWOB, « les zones franches dans le
monde », La documentation française, Paris, 1987.
10. LOROT, PASCAL, « Les zones franches. » Paris,
Éditions de l'Institut Économique de Paris, 2004.
11. RAMOUSSE, D. (2007), « Zones franches et Maquila en
Amérique du Sud : un champ d'expérimentation pour les politiques
de développement et d'insertion internationale », Paris : Amand
Colin, Annales de Géographie.
ARTICLES
1. DELOITTE : « étude sur les zones franches au
Canada », octobre 2008
2. BANQUE MONDIALE : « les zones franches industrielles
en Afrique subsaharienne », Findings, (2001),
3. Département Régional de l'Afrique Centrale
(BAD), Environnement de l'Investissement Privé en République
Démocratique du Congo, 2012
4. ÉRIC SOUSTRE, « Aides fiscales à
l'implantation en République d'Irlande », Actualités du
commerce extérieur, no.38, mars-avril 2001
110
6. FIAS : « performances économiques de zones
économiques spéciales dans le monde », 2007
7. FRIEDEL HÜTZ-ADAMS : « énergie et eau en
république démocratique
du Congo », EED, Janvier 2008
8. JACKY MATHONNAT :« Incitations et politiques
d'attractivité des investissements directs étrangers »,
Annals de l'Université de Bucharest, Economie et Administration ,2007
9. MICHAEL Oborne : « les zones économiques
spéciales de la République Populaire de Chine », OCDE,
Paris.
10. MINEFI-DREE, « Les zones franches d'exportation
», 2002
11. NASSA DABIE DESIRE AXEL ; « Zone franche en
Côte d'Ivoire, entre mondialisation, objet et effets géographiques
», Alshs 2011.
MEMOIRES ET COURS
1. Paul BERTIN : « Zones économiques
spéciales et nouveaux enjeux fonciers: le cas de Marg Swarnabhoomi au
Tamil Nadu, Inde », Université Bordeaux III - Master 1 territoires,
développement et cultures 2010
2. Rachid OUIAZZANE : « Tanger, quel régime de
zone franche ? », Université Paris Dauphine - Master Administration
Fiscale 2008
3. WALID AYADI, « les zones franches en Afrique du nord
dans le secteur du textile: impacts commerciaux et juridiques »,
université du Québec à Montréal, maîtrise en
droit international, 2009
4. NJOUM NGUENIN Martial : l'analyse des déterminants
de l'investissement direct étranger au Cameroun, Université de
Douala, mémoire DEA en économie Industriel,2009
5. NGEYA SUMAILI, « analyse de la contribution des
provinces de la RDC à la richesse nationale », Université de
Kinshasa, mémoire de licence en économie de développement,
2012
6. BAKAFWA, cours de planification économique,
Université de Kinshasa, 2010
7. MUSA MUNDENDI, cours de géographie
économique, Université de Kinshasa, 2012
TEXTES OFFICIELS
1. Organisation internationale du Travail,
Développement économique et conditions de travail dans les zones
franches d'exportation: un examen des tendances, Genève 2008
2. Décret loi no 14/022 du 7 juillet 2014 fixant le
régime des ZES en RDC, numéro spécial
111
3. Plan d'Action de Réinstallation de la Zone Economique
Spéciale de Maluku, gouvernement de la RDC, 2012
4. Projet de Développement des Pôles de Croissance
« PDPC », cadre politique de réinstallation, ministère
des finances de la RDC, 2013
5. Programme du gouvernement Matata 2012-2016, gouvernement de
la RDC, mai 2012
6. Opportunités d'affaires dans le secteur agricole en
rdc, gouvernement de la rdc, 2013
7. Etude des impacts environnementaux et sociaux (ales) du parc
industriel dans la région du nord d'Haïti, ministère de
finances d'Haïti.
8. République Démocratique du Congo, étude
économique et sectorielle
9. Développement économique régional au bas
Congo dans le contexte de la décentralisation en RDC, BAD / ORCE,
2009
10. Analyse de la demande; étude de faisabilité
pour la zone économique spéciale Pilote de Maluku en RDC, IFC
(Banque mondiale), 2010
11. Loi n°004 du 21 février 2002, code des
investissements en RDC
12. Loi 73/021 du 20 juillet 1973 (modifiée et
complétée par la loi 80/008 du 18 juillet 1980) portant
régime général des biens, régime foncier et
immobilier et régime des sûretés, communément
appelé « Loi Foncière ».
13. La Constitution de la république démocratique
du Congo du 18 févier 2006
14. Foyer de développement, B.E.A.U (Ministère du
plan de la RDC), 1989, 1990,1991.
SITES INTERNET ET AUTRES DOCUMENTS
1. Desrochers, p. «les zones d'entreprises: de la
théorie à la pratique», le
québécois libre (15 août 1998), en
ligne:
http://www.québécoislibre.org/980si5-3.htm
2.
www.worldbank.org.in
3. Mabi Mulumba, la gouvernance des infrastructures et le
développement durable, cas du barrage d'Inga en république
démocratique du congo,
http://www.google.com,
le 14 juillet 2014
4. Zone économique spéciale du gabon,dossier de
presse,
http://www.google.com,
consulté le 14aout 2014
5. Eric Soustre, « aides fiscales à
l'implantation en république d'irlande », actualités du
commerce extérieur, no.38, mars-avril 2001 5.loi togolaise sur les zones
franches,
http://www.google.com,
le 14 jillet 2014
6. Zones franches au Maroc: État des lieux et analyse
comparative, avril 2001) en ligne: <
http://www.mcinet.gov.malmciweb/Infrastructures/Pdf/Etudes
ZF.pdf#search=%22zanes%20franche
s%20expartation%20afrique%20du%20nord%20textile%22> à la p. 4 (date
d'accès: 9 mai 2014)
7.
www.wikipedia.net:/zone
économique spéciale,consulté le 26 mai 2014
112
TABLE DES MATIERES
Epigraphe
2
REMERCIEMENTS 3
INTRODUCTION 6
0.1 PROBLEMATIQUE 6
0.2 OBJECTIFS DU TRAVAIL 7
0.3 HYPOTHESES DU TRAVAIL 8
0.4 INTERET DU SUJET 8
0.5 METHODOLOGIE 8
0.6 DELIMITATION DU SUJET 8
0.7 CANEVAS DU TRAVAIL 8
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS THEORIQUES 9
SECTION 1 : REVUE DE LITTERATURE 10
SECTION 2 : CADRE THEORIQUE 13
SECTION 3 : GENERALITES CONCEPTUELLES 14
I.3.1 Zone économique spéciale 14
I.1.2. investissement direct étranger 17
I.3.3. Foyer de développement 18
I.3.4 aménageur 18
I.3.5 Contrat d'aménagement 18
I.3.6 Contrat de gestion 18
I.3.7 Contrat de sous-aménagement 19
I.3.8 Entreprise 19
I.3.9 Gestionnaire 19
I.3.10 Investisseur 19
113
I.3.11 Resident 19
I.3.12 Sous-aménageur 19
I.3.13 Travailleur 19
SECTION 4 : HISTORIQUE, FONDEMENT ET EXPERIENCES
SIGNIFICATIVES DES ZES
DANS LE MONDE 19
I.4.1 Historique 19
I.4.2 Fondement international de zone économique
spéciale 21
I.4.3.1 Les maquiladoras (Mexique) 22
I.4.3.2 Les zones franches américaines: foreign trade
zone 22
I.4.3.2.1 General Purpose Zone(GPZ) 22
I.4.3.2.2 Les Subzones (special purpose zones)
22
I.4.3.3 Les zones franches en Afrique 23
I.4.3.4 Leçon tirée des expériences et
tentatives des ZES 23
SECTION 5 : LA JUSTIFICATION ECONOMIQUE DE LA CREATION DES
ZONES
ECONOMIQUES SPECIALES 24
SECTION 6 : MODE DE FONCTIONNEMENT D'UNE ZONE ECONOMIQUE
SPECIALE 25
SECTION 7: AVANTAGES DE LA POLITIQUE DE ZONE ECONOMIQUE
SPECIALE 26
I.7.1 Avantages généraux 27
I.7.1.1 Main-d'oeuvre bon marché 27
I.7.1.2 Infrastructures spécialisées
28
I.7.1.3 Incitations fiscales et financiers
28
I.7.2 avantages spécifiques 30
I.7.2.1 Les règles de l'OMC 30
I.7.2.2 Les accords commerciaux préférentiels
30
SECTION 8. LIMITES D'UNE POLITIQUE DE ZONES ECONOMIQUES
SPECIALES 30
CHAPITRE2 : LES ZONES ECONOMIQUES SPECIALES EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU
CONGO 32
114
SECTION 1 : VUE D'ENSEMBLE SUR LE POTENTIEL ECONOMIQUE
CONGOLAIS 33
II.1.1 Potentiel agricole 33
a. Agriculture 33
b. Elevage 34
c. Pêche 34
II.1.2 Potentiel Minéral et hydraulique 36
Potentiel minéral 36
Potentiel en hydrocarbure 38
II.1.3 Potentiel Forestier 38
II.1.4 Potentialité en eau et en énergie 39
II.1.5 potentiel humain 39
SECTION2: CIRCONSCRIPTION DE LA POLITIQUE DE ZES DANS LES
RACINES
CONGOLAISES 39
2.2.1 Projet de foyers de développement 40
II.2.2 Le projet de zone franche d'Inga (ZOFI) 48
II.2.3 Le projet de développement de pôles de
croissance(PDPC) 49
II.2.3.1 Développement des chaînes de valeur
agricole dans le Bas-Congo 50
II.2.3.2 le développement des affaires proactif 51
II.2.4 Vue analytique des 3 projets ci haut 51
SECTION 3 LES ZONES ECONOMIQUES SPECIALES CONGOLAISES 51
SECTION 4 CONDITIONS DE MISE EN PLACE DES ZES 53
II.4.1 Les orientations de la banque mondiale à la RDC.
53
II.4.2 Analyse critique aux orientations de la BM. 54
II.4.3 Conditions de mise en place des ZES décrites par
la loi congolaise. 54
II.4 .4 conditions générales de succès
des ZES 55
SECTION 5 COUTS DES ZES 56
115
II.5.1 Coût économique 56
II.5.1.1 Recettes/pertes publiques 56
II.5.2 Coût social 57
II.5.3 Coût environnemental 58
SECTION 6 L'ATTRACTION DES INVESTISSEMENTS 59
II.6.1 Avantages légaux 59
II.6.1.1 Régime fiscal, parafiscal et douanier 59
II.6.1.2 Régime de commerce extérieur et de
réglementation des changes 62
II.6.2 Autres avantages envisageables pour l'attraction des
investissements dans les ZES 62
II.6.2.1 Régime d'emploi et de la
sécurité sociale 62
II.6.2.2 Régime en faveur de la protection de
l'environnement 62
II.6.2.3 Régime en faveur de la Recherche et
Développement 63
II.6.3 Contexte sociopolitique 63
SECTION 7 LE PROJET DE ZONE ECONOMIQUE SPECIALE PILOTE DE
MALUKU 63
II.7.1 Description générale du projet 63
II.7.2 Question d'acquisition des terres 67
II.7.2.1 Cadre juridique 67
II.7.2.1.1 Propriété et gestion foncière
en RDC 67
II.7.2.1.2 Principes de l'expropriation et de l'indemnisation
en RDC 69
II.7.3 Question de réinstallation des populations 72
II.7.4 Question de reconversion de la main d'oeuvre 74
II.7.5. Questions liées à la main d'oeuvre au
sein de la ZES 74
II.7.5.1 avantages incitatifs au profit de la formation
professionnelle 74
II.7.5.2 Question d'Aménagement de logements sociaux
pour les employés â proximité de la
zone. 75
II.7.5.3 Question de transport du personnel 75
116
SECTION 8 GESTION DES ZES EN RDC 75
SECTION 9: ANALYSE DE LA DEMANDE 76
II.9.1 Principes appliques au projet de Maluku dans la
détermination de la demande 77
II.9.2 Part de la demande nationale à portée de
la ZES de Maluku 77
II.9.2.1 Le grand Kinshasa et son hinterland
économique 77
Grand total 78
773 78
II.9.2.2 Analyse des demandes dans les provinces
82
CHAPITRE3 : LES PERFORMANCES ECONOMIQUES ET LES ZONES
ECONOMIQUES
SPECIALES : PERSPECTIVES EN RDC 85
SECTION 1 LES ZES ET L'INVESTISSEMENT 86
III.1.1 Investissement direct étranger (IDE) 86
III.1.2 Investissement national 86
SECTION 2 LES ZES ET LA CREATION D'EMPLOI 88
SECTION 3 LES ZES ET LES RECETTES D'EXPORTATION 90
SECTION 4 LES ZES ET L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE 91
SECTION 5 LES ZES ET LE TRANSFERT DES TECHNOLOGIES 91
SECTION 6 LES ZES ET LES RECETTES FISCALES 92
SECTION 7 LES ZES ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE 92
CONCLUSION GENERALE 93
ANNEXE 95
BIBLIOGRAPHIE 108
|