III.2. Limites des travaux
antérieurs
En faisant la lecture des travaux antérieurs sur la
faisabilité et la viabilité d'un projet d'investissement,
particulièrement lors de l'évaluation financière et
économique du projet, nous constatons que dans la plupart de travaux, le
taux d'actualisation (coût d'opportunité du capital)
appliqué est implicite, ne tenant pas souvent compte de certains
paramètres lors de sa fixation, notamment du risque perçu, ce qui
a comme conséquence, des indicateurs (VAN, TIR, ...) très
élevés et, parfois biaisés, amenant aux résultats
toujours positifs.
III.3. Problématique de
la fixation du coût du capital
« Le Coût d'Opportunité du Capital est
la rentabilité qu'un investisseur anticipe quand il choisit un nouveau
projet. Ainsi, pour un projet sans risque, ce coût est égal au
taux d'un titre émis par l'Etat. », Berk et DeMarzo (2011,
p.158). Car, ajoutent-ils, les titres de dettes émis par l'Etat, au
moins dans les pays riches, sont considérés sans risque.
Le Coût des Fonds Propres correspond au Taux de
Rentabilité Exigé sur les Capitaux Propres par les
propriétaires de l'entreprise (les actionnaires).
Le Taux de Rentabilité Exigé= Taux sans risque +
Bêta × Prime de risque
Le coût du capital d'un investissement est ainsi
égal :
Ri = rf
+ âi [(E (Rm - rf)]
Dans cette formule ci-haut, le taux sans risque est le taux
des obligations de l'Etat à long terme, d'un pays sérieux comme
les USA (Damodaran, 2006). En effet, Damodaran (2006, p.271), souligne que
« la prime de risque mesure les revenus supplémentaires
exigés par les investisseurs compte tenu du risque supplémentaire
qu'ils assument par rapport à un investissement sans risque.
Ainsi, selon Bodie et Merton (2011, p.199), « le
coût du capital est le taux d'actualisation (k) utilisé pour
calculer la Valeur Actuelle Nette (VAN) d'un projet d'investissement. Il s'agit
en faite du taux sans risque, plus une prime de risque correspond au projet.
Généralement, plus les cash-flows futurs sont incertains, plus on
augmente le taux d'actualisation (c'est-à-dire, plus on augmente la
prime de risque) ».
Par ailleurs, la rentabilité attendue est une
information indispensable à la fois pour l'investisseur extérieur
et le manager.
« Pour l'investisseur, c'est le taux de
rentabilité exigé compte tenu du niveau de risque
supporté. L'investissement devient profitable dès que la
rentabilité retirée dépasse ce seuil. Pour le manager, ce
seuil est le coût des fonds propres. Dès lors, les projets
d'investissement de l'entreprise doivent avoir une rentabilité
supérieure pour être acceptés sous peine de recueillir in
fine le veto des actionnaires » (Damodaran, 2006, p. 294).
En fait, la plupart d'investisseurs évitent de prendre
des risques si cela est possible sans sacrifier la rentabilité. Les
investisseurs ne présentent pas tous le même niveau de
risque ; c'est ainsi qu'un projet agricole est plus risqué que des
bons du trésor, mais il l'est probablement moins qu'un programme de
prospection minière. Supposons qu'un projet agricole soit risqué
qu'un investissement en Bourse dont la rentabilité est d'autant de
pourcents. C'est cette rentabilité qui devient alors le coût
d'opportunité du capital, puis que c'est la rentabilité à
laquelle vous renoncez en n'investissant pas en Bourse (Brealey, Myers &
Allen, 2006).
Ainsi, Damodaran (2006), précise que pour
déterminer le coût des fonds propres d'une entreprise non
cotée, l'on peut ajouter une prime de risque au coût des fonds
propres de manière à refléter le supplément de
risque découlant de la non-diversification du portefeuille du (des)
propriétaire (s) ; ceci explique l'exigence de rentabilité
élevée demandée par les entreprises de capital risque qui
investissent dans les activités naissantes.
Certes, tout en reconnaissant le mérite de tous ces
travaux, notre travail se situe dans le prolongement de cela, néanmoins,
il est parmi les travaux d'étude de faisabilité et de
viabilité des projets d'investissement qui traitent sur le domaine
agricole, particulièrement sur la culture d'une gamme des produits
agricoles, en l'occurrence des légumes à fruit. Il faut en outre
noter que dans ce projet sera financé par les capitaux propres, avec
comme taux d'actualisation, le Coût du Capital, dans un pays où il
n'y a pas de marché financier organisé.
Ainsi, dans le cadre de ce projet et compte tenu de l'absence
d'un marché financier organisé dans notre pays, où les
risques peuvent être évalués, nous allons fixer le
coût d'Opportunité du Capital (coût du capital), qui sera le
coût des fonds propres en ajoutant au taux sans risque (le taux du bon de
trésor à long terme de l'Etat américain), la prime de
risque, compte tenu du niveau du risque perçu.
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