SOMMAIRE
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
LISTE
DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACCRONYMES
v
LISTES
DES FIGURES
vi
LISTE
DES TABLEAUX
vii
LISTE
DES ANNEXES
viii
RESUME
ix
ABSTRACT
x
INTRODUCTION
1
CHAPITRE
I: PROBLEMATIQUE
2
CHAPITRE II: METHODOLOGIE
29
CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS
39
CHAPITRE IV : SYNTHESE ET DISCUSSION
57
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
65
REFFERENCES BIBLIOGRAPHIE
69
ANNEXES
72
TABLE DES MATIERES
78
DEDICACE
A
Ma mère chérie, maman Nanfack
Elise...
REMERCIEMENTS
Nous ne pouvons nous abstenir au moment où nous
achevons notre formation d'exprimer humblement nos sentiments à tous
ceux qui de près ou de loin ont contribué à la
réalisation de travail. Nous adressons ainsi nos sincères
remerciements :
A Dieu Tout Puissant qui nous a donné la force et le
courage pour ce travail et qui à permis que nous puissions parvenir
à la fin de cette formation ;
A Me DZOCHE MENGOUE Jean Paul mon Directeur de mémoire
qui a accepté de nous aider pour la réalisation de travail de fin
de formation malgré ses occupations multiples ;
A M. BITOMO Guillaume(ISP), le Directeur de l'EPFPMS-R pour
son sens d'organisation et pour tout ce qu'il fait pour que notre formation
soit de bonne qualité ;
A tout le personnel administratif et enseignant de l'EPFPMS-R
pour l'encadrement depuis ces trois années d'études ;
A M. MOMO Pavel pour le peu de temps qu'il nous a
consacré malgré ses multiples occupations ;
A M.TCHIOFOUO MELI Rodrigue, reçoit ce travail en guise
de reconnaissance pour ta compréhension, ton amour et ton soutien
indéfectible et surtout pour avoir supporté mon absence
liée au suivi des cours et des stages. Que Dieu nous bénisse et
nous fortifie ! Amen !
A notre fille, le petite NGOUANE TCHIFOUO Ruth. Toi qui a
plusieurs foi été privé de l'amour maternelle à
cause de cette formation. Ce travail doit te consoler et susciter en toi
l'amour du travail bien fait et de l'excellence dans toutes tes entreprises
futures. Que tu fasses mieux que moi, Dieu te combler de grâce ;
A Mme. DJUMESSI Suzanne et M.MELI James Brown pour le soutien
matériel et financier durant ces trois longues années. Merci
beaucoup que le seigneur vous accorde longue vie ;
A nos frères et soeurs : Annie, Rosane, Sylviane,
Elodie, Boris, Fernand, restons unis et solidaires. Que ce travail soit pour
nous un modèle de persévérance dans toutes nos entreprises
et que Dieu nous bénisse et comble de tous ses biens faits tout au long
de notre vie ;
A tous nos belles soeurs et beaux frères : Tata
Solange, Chimène, Dodo, Elvis pour leurs soutiens inestimables. Que Dieu
vous protège ;
A M.WATIO Fernand et Mme FEUGUIM Stéphanie pour leur
soutien et leur encadrement ;
A M.TEDONGMO Léopold pour le soutien moral et pour tous
les conseils, merci Tonton ;
A tous nos camarades de la 3e promotion pour le
soutien et l'ambiance durant les moments partagés ensemble, recevez en
ce travail la fierté de notre camaraderie. Que Dieu accorde à
chacun d'entre moi de bénéficier de cette formation ;
A tous ceux qui ont permis que ce travail voie le jour,
trouvez ici nos sincères remerciements.
LISTE DES ABREVIATIONS,
SIGLES ET ACCRONYMES
CIM 10 : Classification Internationale des
Maladies Mentales 10e édition
COBANGY : Communauté Bangang de
Yaoundé
DMS IV: Diagnostic and Statistical of Mental
Disorder 4è édition
ECT : Electro Convulsivothérapie
EPFPMS-R : Ecole Privée de Formation
du Personnel Médico-sanitaire la « ROSIERE »
F.CFA : Franc de la
Communauté Financière Africaine
HJY: Hôpital Jamot de Yaoundé
IEC : Information, Education et
Communication
ISSM : Infirmier Spécialisé
en Santé Mentale
MINPOSTEL : Ministère des postes et
télécommunication
MINSANTE : Ministère de la
Santé
MM :
Maladie mentale
MTR : Médecine
traditionnelle
NIMH: National Institute of Mental
Health
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
PEC : Prise En Charge
PVD : Pays en Voie de
Développement
RDC : République Démocratique
du Congo
SHM : Service d'Hygiène Mentale
SM : Santé Mentale
LISTES DES FIGURES
N°
|
TITRE DES FIGURES
|
Pages
|
01
|
Répartition des répondants selon le genre
|
39
|
02
|
Répartition des répondants selon l'âge
|
39
|
03
|
Répartition des répondants selon le niveau
d'instruction
|
40
|
04
|
Distribution des répondants selon la religion
|
40
|
05
|
Distribution des répondants selon leur statut matrimonial
|
41
|
06
|
Distribution des répondants selon le nombre d'enfants en
charge
|
41
|
07
|
Répartition des répondants selon leur revenu
mensuel
|
42
|
08
|
Répartition des répondants selon la
définition de la MM
|
42
|
09
|
Répartition des répondants selon l'origine
attribuée à la MM
|
43
|
10
|
Répartition des répondants selon l'image qu'ils se
font d'un malade mental
|
43
|
11
|
Répartition des répondants selon la place qu'ils
accordent à un ancien malade mental dans la société.
|
44
|
12
|
Répartition des répondants selon l'insertion
sociale des malades mentaux
|
44
|
13
|
Répartition des répondants selon leur
réaction face à un malade mental
|
45
|
14
|
Répartition des répondants selon la
possibilité de guérison d'une maladie mentale
|
45
|
15
|
Répartition des répondants selon la
possibilité de guérison d'une maladie mentale
|
46
|
16
|
Répartition des répondants en fonction de la
satisfaction dans le choix de l'itinéraire thérapeutique
|
49
|
17
|
Distribution des répondants en fonction de la
procédure utilisée en cas de non satisfaction dans le choix de
l'itinéraire thérapeutique
|
49
|
LISTE DES TABLEAUX
N°
|
TITRE DES TABLEAUX
|
Pages
|
I
|
Modèle d'analyse
|
27
|
II
|
Présentation des variables et modalités
|
33
|
III
|
Répartition des répondants en fonction de la
personne idéale pour soigner une maladie mentale
|
46
|
IV
|
Répartition des répondants en fonction du lieu
idéal pour soigner une maladie mentale
|
47
|
V
|
Répartition des répondants en fonction des raisons
du choix de la médecine moderne
|
47
|
VI
|
Répartition des enquêtés selon les raison du
choix de la médecine traditionnelle
|
48
|
VII
|
répartition des enquêtés en fonction des
raisons de l'abandon de l'hôpital Jamot pour le village.
|
48
|
VIII
|
Itinéraire thérapeutique en fonction du genre
|
50
|
IX
|
Itinéraire thérapeutique en fonction du niveau
d'instruction
|
50
|
X
|
Itinéraire thérapeutique en fonction du statut
matrimonial
|
51
|
XI
|
Itinéraire thérapeutique en fonction de la
profession
|
51
|
XII
|
Itinéraire thérapeutique en fonction du revenu
mensuel
|
52
|
XIII
|
Itinéraire thérapeutique en fonction de la
perception de la maladie mentale
|
52
|
XIV
|
Itinéraire thérapeutique en fonction de l'origine
de la maladie mentale
|
53
|
XV
|
Itinéraire thérapeutique en fonction de la place
d'un malade mental dans la société
|
53
|
XVI
|
itinéraire thérapeutique en fonction de l'insertion
social d'un malade mental
|
54
|
XVII
|
itinéraire thérapeutique en fonction de la personne
idéale pour prendre en charge une maladie mentale
|
54
|
XVIII
|
itinéraire thérapeutique en fonction du lieu
idéal pour prendre en charge une maladie mentale
|
55
|
XIX
|
itinéraire thérapeutique en fonction des raisons du
choix de la médecine moderne
|
55
|
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Demande et autorisation de collecte des
données
Annexe 2 : Note à l'attention des
répondants
Annexe 3 : Questionnaire
|
RESUME
Une enquête relative aux éléments qui
déterminent le choix de l'itinéraire thérapeutique des
maladies mentales a été réalisée dans la
région du Centre au Cameroun de décembre à mai 2014
notamment dans la Communauté Bangang de Yaoundé (COBANGY).
L'objectif général consistait à identifier les
différents éléments pouvant influencer le choix de
l'itinéraire thérapeutique des maladies mentales dans ladite
communauté ;
Nous inscrivant dans le paradigme des recherches
quantitatives, nous avons utilisés la technique probabiliste pour le
choix de notre échantillon constitué de 190 personnes. Nos
hypothèses étaient :
H-1 Les caractéristiques
sociodémographiques et économiques déterminent le choix
des itinéraires thérapeutiques des maladies mentales dans la
Communauté Bangang de Yaoundé.
H-2 Les connaissances des membres de la
Communauté Bangang de Yaoundé sur les maladies mentales
participent au choix des leurs itinéraires thérapeutiques en cas
de maladie mentale.
H-3 Cette communauté emprunte la
médecine traditionnelle comme itinéraire thérapeutique
pour le traitement des maladies mentales.
Il ressort de cette étude que 53 % des
répondants sont de sexe féminin, que 66% ont un âge compris
entre 40et 59 ans, que 37% ont un niveau scolaire primaire alors que 7% n'ont
jamais été à l'école, que 94% pratiquent une
religion, tous ces éléments déterminant fortement le choix
de l'itinéraire thérapeutique ; ce qui confirme notre
première hypothèse. Par contre, 54% des personnes
enquêtés ont donné une mauvaise définition de la
maladie mentale. 49,5% des répondants attribuent une origine mystique
à cette maladie ; ce qui confirme notre deuxième
hypothèse. 47% des répondants pensent que les tradipraticiens
sont mieux placés pour le traitement des maladies mentales et 46% des
répondants pensent que la medecine traditionnelle est la plus
indiquée pour soigner ces maladies ; ce qui confirme notre
troisième hypothèse
A terme, nous suggérons la collaboration entre
personnel de santé et les médias pour sensibiliser les
populations sur les maladies mentales et sur la violation de leurs droits. Le
Ministère de la Santé Publique devrait associer également
les tradipraticiens (médecine traditionnelle) au traitement des maladies
mentales et réglementer ce secteur de la médecine.
Mots clés : itinéraires
thérapeutiques, maladies mentales, médecine traditionnelle,
médecine moderne
ABSTRACT
In order to identify the different factors that lead the
members of the Bangang Community in Yaoundé, center region Cameroon to
choose a given therapeutic itinerary of mental illness, we have made an inquiry
from November 2013 to may 2014. As mentioned above, our target was to
understand why that community prefers one or another way of curing mental
illness.
The method used to carry out our research is based on the
paradigm of quantitative researches. Here we have emphasized on the probabilist
technics .190 participants helped us to achieve this work. The hypothesis we
used are as follow:
H-1 The socio-demographic and economical
reasons head the chose their therapeutic itineraries in case of mental
illnesses.
H-2 The way the member of the community
perceive problem of mental illness influences their choice of the therapeutic
itinerary.
H-3 The therapeutic itinerary the Bangang
community prefers is traditional medicine.
We observe that: 53% (per cent) of the participants were
females; 66% of them between 40 to 59 years old. Further more, 37% are under
educated because they did not go beyond the primary school; 7% of them did
never attend school. In addiction, 94% of them have a religion or belong to a
religious group. We think that all the above factors explain their choice of
the traditional medicine to cure mental illnesses. This consolidates our
1st hypothesis.
In another side, 54% of participants are ill-informed of what
mental illness is. There for 49% of them think that mental illnesses from
mystical phenomena. That remark comforts us in our second hypothesis. As last
result 47% of participants think that tradipracticians are well -equipped to
cure mental illnesses. The later through eventually consolidate our last
hypothesis.
All the above perceptions let us think a frank collaboration
between media and health authorities is a necessity to sensitize peoples about
mental illnesses and the violation of their rights. We also think that should
work together with the modern medicine to cure mental illnesses.
Key words: Therapeutic itinerary, mental illnesses,
traditional medicine, modern medicine.
INTRODUCTION
Les maladies mentales sont une atteinte, une altération
des fonctions intellectuelles. Elles touchent environ 450 million de personnes
dans le monde (OMS, 2008). Depuis longtemps, prise en charge a toujours
posé d'énormes problèmes, particulièrement en
Afrique où ces maladies sont déniées et où le
public semble avoir une perception négative. En fait, les personnes
malades ont généralement recours à divers types de
services de santé dont les plus importants comprennent les services
modernes de santé offerts par divers agents (infirmier, médecin),
l'automédication, les guérisseurs et les tradi-praticiens. Mais
le manque des hôpitaux psychiatriques, du personnel
spécialisé en santé mentale et les coûts
élevés des soins dans ces hôpitaux quand bien même
ils existent sont des facteurs parmi tant d'autres qui poussent les populations
à faire plus recours à tel ou tel autre service de soins.
Dans l'éventualité d'améliorer la prise
en soins des personnes atteintes par les maladies mentales, il nous a paru
important de connaitre les éléments qui concourent au choix des
itinéraires thérapeutiques des maladies mentales. Ainsi, une
enquête sur les déterminants du choix de l'itinéraire
thérapeutique des maladies mentales a été
réalisée en avril 2014 dans la COBANGY.
Pour mener cette étude, notre travail s'est
articulé autour de (04) quatre chapitres :
Ø CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE
Ø CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE
Ø CHAPITRE 3 : PRESENTATION DES
RESULTATS
Ø CHAPITRE 4 : SYNTHESE ET
DISCUSSIONS
Ø CONCLUSION ET SUGGESTIONS
CHAPITRE I:
PROBLEMATIQUE
I - ENONCE DU PROBLEME
Depuis la nuit des temps, la folie interroge les esprits. Son
caractère mystérieux et énigmatique a donné
naissance aux explications les plus invraisemblables. Ces explications ont
été déterminantes pour le destin et le devenir de ceux qui
présentaient les signes. (Wissal et al, 2012). En fait, les maladies
mentales représentent un réel problème de santé
publique et de suivi dans le monde lorsqu'on considère son ampleur de
plus en plus croissant et son impact négatif sur la vie des personnes
qui en sont victimes. Mais depuis un certain nombre d'année, la
santé mentale gagne en priorité car le monde a pris conscience
des coûts à la fois économiques et humains pour la
société et de la souffrance des individus concernés
(Gureje et Alem, 2000). C'est dans ce sens que l'OMS, dans son rapport sur la
Santé dans le monde (2001) plaide de façon convaincante pour la
Prise en considération des besoins des populations en matière de
santé mentale. Environ 450 millions de personnes dans le monde ont de
troubles mentaux et neurologiques. En médecine générale,
les maladies mentales constituent la deuxième cause de morbidité
derrière les maladies cardio-vasculaires.ces maladies sont en fait
responsables d'un quart (1/4) d'invalidités.
Les dégâts causes par les problèmes de
santé mentale sont énormes. Le rapport « La
santé mentale dans le monde présenté par la
Faculté de médecine de l'Université Harvard, en 1995
affirme qu'à eux seuls, les problèmes de santé mentale
constituent 8,1 % de la charge de morbidité globale. Selon le
rapport de l'OMS (2008), ce taux est passé de 8.1% en 1995 à
12.3% en 2008. Ces pathologies peuvent engendrer plusieurs conséquences
dont la plus tragique est le suicide. Chaque année, 10 à 20
millions des tentatives de suicide sont liées aux maladies
mentales. Elles sont également à l'origine de la
discrimination, de la stigmatisation, du rejet, de certaines formes
d'inégalités et d'injustices sociales
L'Europe connaît une très forte prévalence
de troubles mentaux. Sur les 880 millions d'habitants que comptait la
Région européenne, on estimait à environ 100 millions le
nombre de personnes atteintes d'anxiété et de dépression ;
à plus de 21 millions les personnes souffrant de troubles liés
à l'abus d'alcool ; à plus de 7 millions les personnes atteintes
de la maladie d'Alzheimer et d'autres démences ; à environ 4
millions les personnes souffrant de schizophrénie ; à 4 millions
les personnes atteintes de troubles affectifs bipolaires ; et à 4
millions les personnes souffrant de troubles paniques (Rapport de
conférence ministérielle européenne de l'OMS, 2008). Pour
pallier à ce problème de prise en charge, un plan d'action pour
la santé mentale a été mis sur pied en 2008 dans le but de
relever les défis auxquels est confrontée la santé mentale
dans ce continent.
En Amérique, l'ampleur du phénomène est
inquiétante. Les grandes enquêtes épidémiologiques
les plus récentes en Amérique du Nord indiquent que l'on peut
diagnostiquer un problème de santé mentale chez 20 % de la
population. Une étude réalisée de 2001 à 2003 par
le US National Institute of Mental Health (NIMH ) a montrer que 20% des adultes
américains souffrent des maladies mentales graves et 50% de la
population affectée par des formes moins graves de maladies mentales.
Selon un Rapport du Department of health des Etats Unies estime qu'en 2011,
45,6 million de personnes de plus de dix huit ans, 19,6% de la population
adulte ont souffert d'une maladie mentale. Ici, le taux de suicide à une
prévalence de 23%. Pour remédier d'ailleurs à ce
problème, le ministre de la santé et les services sociaux ont sur
pied une action québécoise d'action au suicide.
La santé mentale reste un véritable
problème de santé publique dans les pays en développement,
puisqu'à ce jour les maladies mentales ne bénéficient pas,
à l'instar des maladies infectieuses, des maladies infantiles ou
plus récemment, des maladies non transmissibles comme les
maladies cardiaques, de programmes à l'échelle mondiale. Les
questions relatives à la santé mentale se voient
généralement accorder une très faible priorité dans
les politiques des services de santé. Les problèmes de
santé mentale viennent souvent en dernier sur la liste des
priorités des responsables politiques. (Gureje et Alem, 2000).
D' après le rapport de l'OMS (2008), 9 malades mentaux
sur 10 ne sont pas soignés dans cette partie du monde. Ici les maladies
mentales sont totalement déniées, le public en a une perception
négative, ce qui serait dû à un manque d'information et
d'éducation sur ces affections. La maladie mentale est perçue
comme une colonisation de l'esprit par une volonté maligne, laquelle
colonisation peut avoir pour causes l'agression d'un génie, d'un
ancêtre, d'un sorcier....Les malades sont considérés comme
possédés par l'esprit des ancêtres ou agressés a
travers la sorcellerie.
En Afrique, on a un psychiatre pour 5 million d'habitants
(OMS, 2002). Ces chiffres catastrophiques expliquent en partie la place
prépondérante occupée par les pratiques traditionnelles
dans les soins portés aux malades. Ceux-ci commencent d'abord par
consulter un guérisseur ou un tradipraticien et ne sont pris en charge
que très tard dans l'évolution de leur maladie par les services
de soins classiques. Le poids des croyances traditionnelles pèse
également très fort. Ajouter a cela l'insuffisance
d'infrastructures et de personnels spécialisés en santé
mentale, le mythe selon lequel ces maladies ne peuvent être
soignées à des coûts abordables. Parfois la majorité
même des spécialistes de la santé mentale dans les pays en
développement (psychiatres, psychologues cliniques, infirmiers
spécialisés en santé mentale et travailleurs sociaux) ne
semble pas se préoccuper de la réduction du déficit de
traitement. Tout cela va pousser les populations africaines fortement
influencées par la tradition à se retourner vers d'autres
itinéraires de traitement.
Dans la république Malgache par exemple une
étude réalisée en 2001 par le MINI (Mini International
Neuropsychiatric Interview) estimait à 47% la proportion de la
population affectée par les troubles psychiques. Ici les maladies ont
une étiologie attribuée le plus souvent à des actes de
sorcellerie, à des possessions par des esprits mal intentionnés,
au non respect des devoirs dus aux ancêtres, à la transgression
de tabous (fady) par exemple. Les traitements doivent donc être
pratiqués en conséquence. Il s'agit de traitements complexes
impliquant des sacrifices importants et la participation de toute la
communauté villageoise, ce qui sous-entend donc une forte
solidarité de la famille. En cas de maladie mentale, on fait d'abord
appel aux guérisseurs traditionnels, ou bien les recours sont
confessionnels, le médecin ne venant qu'ensuite, car les trois quarts
des malgaches ignorent la possibilité de soins médicaux
pratiqués dans les hôpitaux psychiatriques. Ils connaissent par
contre d'autres lieux de soins : toby, villages thérapeutiques
confessionnels, lieux de rites ancestraux.
A Abidjan en Côte d'Ivoire, une étude
réalisée en 2009 portant sur les itinéraires
thérapeutiques des schizophrènes à Abidjan à permis
de voir que sur 41 schizophrènes ayant consulté au Service
d'Hygiène Mentale (SHM), 14.6% seulement avaient eu le premier recours
à la médecine moderne, 7.3% aux marabouts et aux
féticheurs, 4.9% à d'autres issues de traitement non
précisés. Le choix de ces itinéraires était
fonction de l'origine qu'ils attribuaient à la maladie mentale.
En Ethiopie environ 85 % des malades s'adressent aux
guérisseurs et aux dirigeants religieux, comme les prêtres, qui
sont ainsi amenés, de par l'influence de la tradition et le manque
d'infrastructures adéquates, à traiter les maladies mentales. Au
Sénégal ils sont près de 90 % à consulter ces
gens en cas de maladie mentale.
Au Sénégal pour remédier à
l'absence de traitements adaptés ils envisagent d'intégrer les
pratiques traditionnelles aux soins classiques. Certaines méthodes des
marabouts vont en effet dans le bon sens. Tel est le cas du
« Ndëp », cérémonie à laquelle
les guérisseurs associent non seulement le malade, mais aussi sa famille
et tout le quartier. Etant donné que les maladies mentales affectent la
relation de l'individu avec son environnement, le Ndëp apporte une
réponse positive en permettant de recréer un lien avec la
communauté.
En RDC (République Démocratique du Congo) selon
les données du Programme national de santé mentale (PNSM, 2008),
au moins 15 millions de Congolais avaient des troubles mentaux, la population
de la RDC étant estimée à 60 millions d'habitants. Ici il
est rare que les malades mentaux viennent consulter des
psychothérapeutes ou des psychiatres en première intention. Ils
commencent généralement par les instances informelles que sont
les tradipraticiens et les groupes de prières, parce qu'ils, attribuent
la pathologie mentale à des causes surnaturelles (PNSM, 2008). Devant la
maladie, l'individu a trois attitudes : soit, il va à
l'hôpital, soit il va à l'église, soit il va consulter le
« nganga » (guérisseur). Ces trois
attitudes caractérisent les trois systèmes de soins.
Au Cameroun comme partout en Afrique d'ailleurs, la
santé mentale reste encore un sujet tabou, il n'existe pas vraiment
d'investigation dans ce domaine, les études
épidémiologiques sont encore peu nombreuses et floues, le pays
manque un système d'information fiables en santé mentale. Dans
les rues de toutes ses villes, les malades mentalement atteints
déambulent, on dirait qu'ils font partie du décor. On est parfois
tenté de dire que le gouvernement ne fait rien pour eux ou ne se souci
de leur avenir et de leur devenir, car il revient à leur famille de voir
comment faire pour les empêcher de se balader dans la rue. Le public ici
a une perception très négative de ces maladies et les
réactions montrent un manque d'information sur les maladies mentales et
une méconnaissance de ces maladies. Il n'est pas donc rare d'entendre
ceci face à un malade mental : « il a mis sa main
où il ne fallait pas », « il a
trempé », ou « c'est la conséquence de
l'argent facile » et autant d'autres réactions. Ce qui
revient à dire que si on est « fou » ou
« folle », c'est forcement parce qu'on à fait
quelque chose, ignorant ainsi la possibilité de survenue naturelle d'une
maladie mentale chez un sujet. Un rapport publié en 1995 par les Nations
Unies en collaboration avec le ministère des Affaires sociales
révélait qu'entre 1983 et 1992, le Cameroun comptait 4470 malades
mentaux dont 2775 hommes et 1695 femmes. Les provinces du Centre et de l'Ouest
semblent les plus touchées. Sur deux années de consultation dans
le service de psychiatrie de l'HJY, (2002 et 2003), 1041 patients ont
été reçu parmi lesquels 571 femmes soit 54,85% et 470
hommes soit 45,15%. De 2010 à 2013, l'Hôpital Jamot de
Yaoundé (HJY) a enregistré 2444 patients hospitalisés dans
cette structure hospitalière. Selon le Programme National de
Santé Mentale (2006, p15), 20% des consultations enregistrées
dans les services de psychiatrie au Cameroun sont liées à des cas
de dépression. Ceci laisse voir l'ampleur des problèmes de
santé mentale dans ce pays.
Dans une interview accordée au ministre de la
santé publique à Yaoundé le 27 décembre 2002, ce
dernier confirmait que « désormais on devait s'attendre
à ce qu'il ait de moins en moins de malades mentaux en
divagation ». Pour donc atteindre cet objectif, un programme à
été consacré à la santé mentale dans le
cadre de la stratégie sectorielle de santé horizon 2001-2002.
Mais lors de la célébration de la journée mondiale de la
santé mentale en 2008, sous le thème : « Faire
de la Santé Mentale une Priorité. Améliorer les Services
par l'intermédiaire de la Sensibilisation et de l'Action
Collective », le ministre de la santé publique
s'alarmait encore de l'ampleur des dégâts causés par les
troubles mentaux. Il a précisé notamment que « les
systèmes de santé affrontent des difficultés
énormes pour offrir des prises en charge, des traitements et un suivi
aux personnes atteintes de troubles mentaux ». Compte tenu de ces
difficultés et des souffrances induites par ces maladies aux personnes
qui en souffrent et à leur entourage, les personnes victimes des
maladies mentales à la recherche effrénée de la
guérison se voient obliger de faire recours à d'autres issues de
traitements et surtout à ceux correspondant à leurs
caractéristiques socioéconomique et démographiques. C'est
ici que va intervenir les autres médecines dites parallèles, car
ils semblent être moins chères, plus disponibles et plus
accessibles.
Le Cameroun est constitué d'une diversité
ethnique. Quelque soit la partie du pays ou l'on se trouve il convient de noter
que les maladies mentales posent le même problème de prise en
charge. Le village Bangang n'échappe pas à cette
réalité. Tout autour de nous, nous avons constaté que
quand l'un des membres de cette communauté était gravement
malade, ceux-ci se rendaient au village et revenaient parfois quand la personne
était déjà guérie ou décédé.
Le cas le plus marquant a été celui d'un voisin très
proche et membre de cette communauté qui était devenu
« fou » et dans les deux jours qui suivaient, il
n'était plus dans la ville. A notre grande surprise il revient deux mois
plus tard déjà guéris et ne présentant plus que les
seules traces de chaines sur les pieds et les mains. Quand par curiosité
on lui demande où il était tous ces derniers temps, il nous
répond : « j'étais au village pour me faire
soigner ». Quand, étonnés, nous lui demandons si les
hôpitaux sont finis à Yaoundé pour qu'il parte loin au
village pour se faire soigner, il nous dit : « je n'ai pas
d'argent à dépenser dans les hôpitaux. En plus, toutes les
maladies ne peuvent pas être soignées à
l'hôpital ». C'est fort de ce constat que nous nous sommes
posé la question de recherche ci après :
I -1 QUESTIONS DE RECHERCHE
I -1 -1 Question de recherche principale
Quels sont les éléments qui déterminent
le choix de l'itinéraire thérapeutique des maladies mentales
dans la communauté Bangang de Yaoundé ?
Pour répondre à cette question de recherche
principale, nous nous sommes posé les questions de recherche secondaires
suivantes :
I -1 -2 Questions de recherche secondaires
1- Quelles sont les caractéristiques
sociodémographiques et économiques des membres de la
Communauté Bangang de Yaoundé ?
2- Quelles sont les connaissances de la Communauté
Bangang de Yaoundé sur les maladies mentales ?
3- Quelles sont les différents itinéraires
thérapeutiques des maladies mentales dans la Communauté Bangang
de Yaoundé ?
Pour explorer ces questions, nous nous sommes fixés les
objectifs ci-après :
I -2 OBJECTIF GENERAL
Identifier les déterminants du choix de
l'itinéraire thérapeutique des maladies mentales dans la
COBANGY.
I -3 OBJECTIFS SPECIFIQUES
1- Déterminer les
caractéristiques sociodémographiques et économiques de la
COBANGY.
2- Explorer les connaissances des membres de la COBANGY sur
les maladies mentales.
3- Identifier les différents itinéraires
thérapeutiques suivis par COBANGY en cas de maladie mentale.
I -4 HYPOTHESES DE
RECHERCHE
I -4-1 Hypothèse principale
Un certains nombre d'éléments influencent le
choix de l'itinéraire thérapeutique des maladies mentales dans la
COBANGY.
I -4-2 Hypothèses secondaires
H-1 Les caractéristiques
sociodémographiques et économiques déterminent le choix
des itinéraires thérapeutiques des maladies mentales dans la
Communauté Bangang de Yaoundé.
H-2 Les connaissances des membres de la
Communauté Bangang de Yaoundé sur les maladies mentales
participent au choix des leurs itinéraires thérapeutiques en cas
de maladie mentale.
H-3 La COBANGY emprunte la médecine
traditionnelle comme itinéraire thérapeutique pour le traitement
des maladies mentales.
Pour une meilleure compréhension du sujet, il sera
important pour nous d'explorer les concepts suivants :
· Maladies mentales ;
· Itinéraires thérapeutiques ;
II- DEROULEMENT DES
CONCEPTS
II-1- LES MALADIES
MENTALES
La santé mentale est « un état de bien
être dans le quel la personne peut se réaliser, surmonter les
tensions normales de vie, accomplir un travail productif et fructueux et
contribuer à la vie de sa communauté » (OMS, 2004). Est
donc considéré comme malade mental toute personne qui ne parvient
pas à satisfaire tous ces besoins. Les maladies mentales peuvent
être classées en trois (03) grandes catégories à
savoir les troubles de l'humeur, les états névrotiques et les
états psychotiques. A côté des ces trois grandes
catégories de troubles mentaux qui ne permettent pas de rendre compte de
l'ensemble des troubles constatés en clinique, on peut avoir les
troubles des conduites alimentaires et des troubles de la personnalité
(Hardy, 2000).
A- LES TROUBLES DE L'HUMEUR
1- Définition
Les troubles de l'humeur sont les troubles qui se
caractérisent par les sensations anormaux de dépression ou
d'euphorie et qui dans les formes sévères s'associent à
des caractéristiques psychotiques. Les troubles de l'humeur sont
divisés en troubles dépressifs et en troubles bipolaires (Kaplam
et Sadock) p117.
A l'origine de ces troubles on peut avoir les
évènements de vie douloureux, la personnalité pathologique
ou névrotique, un traumatisme, une tumeur cérébrale ou
à un état démentiel, les épisodes dépressifs
secondaires à une hypothyroïdie, à une intoxication (alcool,
cortisone, un usage chronique des toxiques), à un traitement
(antihypertenseurs...), à une infection (SIDA, hépatite
C ...) (Dictionnaire Médical de l'Infirmier, 2009)
2- Classification des troubles de l'humeur
2-1- Les troubles dépressifs
L'état dépressif est une perturbation
pathologique de l'humeur dans le sens négatif, celui de la
détresse, de la souffrance intérieure (Dictionnaire
Médical de l'Infirmier, 2009). Selon le Dictionnaire Le Robert (2008),
la dépression est un état mental caractérisé par de
la lassitude, du découragement, de la faiblesse, et de
l'anxiété.
2-1-1- Signes et symptômes
Quel que soit le type de dépression, on observe les
signes et symptômes suivants : la détresse, du
plaisir) ; les pleures, le dégout de la vie, l'anhédonie
(incapacité à ressentir
La souffrance morale, le ralentissement psycho moteur
qui comprend l'asthénie ou l'agitation, la diminution du contact visuel,
les idées de mort et de suicide, l'insomnie ;
L'anxiété associée est parfois très intense ;
2-1-2- Les facteurs de risque
o Le sexe : les femmes sont plus à risques de
développer la dépression que les hommes ;
o L'âge : la tranche d'âge à plus haut
risque dépressif est celle des sujets jeunes ou d'âge moyen;
o Le statut matrimonial : les sujets mariés sont
moins à risque dépressif que les sujet non mariés et les
sujets séparés ;
o Les facteurs génétiques : ils participent
au déterminisme des troubles de l'humeur et surtout bipolaire
(antécédents familiaux des troubles de l'humeur) ;
o Les évènements de vie stressants ;
o Les maladies organiques graves ;
o Les difficultés durant le développement psycho
affectif.
2-2- Les troubles bipolaires
C'est un trouble de l'humeur d'évolution périodique
défini par une succession des périodes dépressives et /ou
maniaques séparées par des intervalles libres. La succession
d'épisodes dépressifs définie la maladie
maniaco-dépressive unipolaire tandis que la succession d'épisode
dépressives et maniaque définie la maladie
maniaco-dépressive bipolaire.
B- LES NEVROSES
1- Définition
Selon le Larousse Médical (1991), les névroses
sont un terme utilisé pour décrire les troubles psychiatriques
d'intensité variable au cours desquels le patient garde contact avec la
réalité. Elles sont aussi définies comme
l'échec de l'organisation ou du maintien de l'équilibre psychique
interne. Ce sont donc les troubles mineurs de la personnalité. Il existe
plusieurs types de névroses.
2- Classification des névroses
2-1 La névrose d'angoisse
La névrose d'angoisses est une névrose
de base, transitoire et inaugurale d'autres névroses plus
structurées. L'angoisse ici reste libre et s'exprime par des paroxysmes.
Ces manifestations sont marquées par l'attaque de panique (crise
d'angoisse intense, brutale, atteignant rapidement l'intensité maximale
et se terminant souvent brutalement). Cette attaque est
caractérisée par des signes physiques tels que la tachycardie,
les palpitations, la transpiration, les frissons, les sensations
d'étouffement, une sensation de mort imminent, une sensation de devenir
fou.
2-2 La névrose phobique ou trouble phobique
La phobie est une crainte irraisonnable, illégitime et
intense ressentie par un sujet en présence d'un objet ou d'une
situation particulière (Rouillon et al). Ici l'anxiété est
déplacée sur les objets extérieurs ou les situations. Ses
manifestations sont dominée par la phobie sociale (peur de rougir ou de
pâlir en public, de commettre une erreur ou des bêtises en public),
les phobies spécifiques, ou par la personnalité phobique. On peut
également avoir les phobies de situation, de l'obscurité, des
animaux, des objets (pointus, tranchants, piquants, ou la claustrophobie (peur
des espaces fermés).
2-3 La névrose hystérique ou de
conversion ou trouble conversif
La névrose hystérique associe à des
degrés divers, des symptômes physiques de conversion, d'apparence
organique, le plus souvent neurologique. Ici, l'anxiété est
déplacée sur le corps et le malade parle avec ce corps. Les
manifestations cliniques sont marquées par des symptômes
hystériques ou par des manifestations psychiques.
Les symptômes hystériques comprennent les
symptômes de conversion pouvant être paroxystiques ou permanents.
Les symptômes paroxystiques sont des crises névrotiques ou
épileptiformes apparaissant en général brutalement et
liées à un évènement pénible ou à une
frustration ressentie par le malade (Hardy, 2000). Les symptômes
permanents quant à eux comprennent des troubles moteurs marqués
par des paralysies variées localisées ou fonctionnelles, des
troubles sensitifs, des troubles sensoriels (rétrécissement du
champ visuel, diplopie monoculaire, scotome micropsie ou macropsie), des
troubles viscéraux (contracture donnant des crampes viscérales
avec vomissement, dyspnée, toux incoercible, vaginismes).
Les manifestations psychiques peuvent s'associées aux
symptômes hystériques ou alterner avec eux. Ces troubles peuvent
être des troubles de mémoire, des troubles de la conscience.
2-4 La névrose obsessionnelle ou trouble
obsessionnel compulsif (TOC)
La névrose obsessionnelle est une
régression et une fixation au stade sadique anal. Elle est
caractérisée par les obsessions, les rites ou rituels
obsessionnels et un caractère obsessionnel. L'angoisse ici est
déplacée sur l'activité physique. Les manifestations sont
dominées par les thèmes obsessionnels qui provoquent chez le
malade des idées, des souvenirs, des images, des sentiments apparaissant
de façon incoercible, répétée et ont tendance
à devenir permanents.
Les rites ou rituels obsessionnels sont des actes formels et
précis que le malade se sent contraint d'accomplir pour apaiser
l'angoisse liée à son obsession. Ces rites au début
efficaces deviennent moins opérants et s'imposent au malade.
2-5 La névrose post-traumatique ou état
de stress post-traumatique (ESPT)
C'est un ensemble de réactions psychiatriques survenant
chez des sujets exposés à un stress d'intensité
considérable vécu comme une menace à la vie voire comme un
danger de mort. Ces manifestations cliniques sont marquées par les
cauchemars (qui sont des troubles de sommeil avec des rêves terrifiants
ou le patient revit les situations de catastrophes), la traumato-phobie (peur
de se retrouver dans les lieux où se produisent les traumatismes),
l'irritabilité (tendance à sursauter au moindre bruit,
impatience, colère fréquente), la fatigue (manque d'endurance,
épuisement au moindre effort), les réactions
d'anxiété, les réactions dépressives, la
dépendance.
3- Autres symptômes névrotiques.
Dans les névroses on peut aussi avoir les
symptômes suivants :
3-1 Les troubles du sommeil.
Dans les troubles du sommeil, on peut avoir les insomnies les
hypersomnies et les parasomnies.
Ø Les insomnies : Les insomnies
peuvent être définies comme un sommeil insuffisamment
réparateur pour permettre un fonctionnement d'urne efficient. On
distingue les insomnies primaires(les insomnies des myoclonies
périodiques, les insomnies des jambes sans repos) les insomnies
secondaires et les insomnies essentielles.
Ø Les hypersomnies : Les
hypersomnies sont mal connues car un sujet qui dors trop se plaint moins de son
état que le sujet qui ne dors pas.
Ø Les parasomnies : Les
parasomnies sont des troubles qui surviennent pendant le sommeil. Parmi ces
troubles, on citer le somnambulisme, les terreurs nocturnes de l'enfant ou les
cauchemars de l'adulte, les énurésies, la somniloquie, le
bruxisme, les mâchonnements et les succions, les coups de pied et de
poing, les ronflements.
3-2 Les troubles des conduites alimentaires
Les troubles des conduites alimentaires incluent d'une part
l'anorexie mentale et d'autre part la boulimie. Mais il existe d'autres
troubles alimentaires.
ü L'anorexie mentale : Dans
l'anorexie mentale, on note la classique triade symptomatique des trois
A : Anorexie, Amaigrissement, Aménorrhée, à laquelle
on devrait rajouter pour porter le diagnostic d'anorexie mentale un
quatrième A pour Absence d'autres troubles majeur. (Hardy, 2000).
ü La boulimie : La boulimie est
l'absorption exagérée, rapide et compulsive des grandes
quantités de nourritures plus sous l'effet d'une contrainte
difficilement répressible que sous l'emprise de la faim. C'est aussi une
perte de sentiment de satiété avec besoin incoercible
d'ingérer les nourritures.
ü Le pica : c'est l'ingestion des
substances non comestibles.
ü Le mérycisme : c'est une
régurgitation suivie d'une reingestion systématique du bol
alimentaire.
ü La potomanie : c'est l'absorption
quotidienne d'une quantité anormalement élevée d'eau (une
dizaine de litres d'eau) avec pour conséquence la polyurie.
C- LES PSYCHOSES
Le mot psychose vient du mot grec
« psyché » qui veut dire âme, esprit et
« osis » qui veut dire anomalie. La psychose est donc une
anomalie de l'esprit ou de l'âme. Elle peut aussi être
définie comme un trouble mental caractérisé par la perte
de contact avec la réalité, une désorganisation de la
personnalité et la transformation délirante du vécu. Par
opposition aux névroses, ce sont les troubles majeurs de la
personnalité. Ces affections perturbent la capacité de penser, de
percevoir et de juger, ce qui fait que les psychotiques ne réalisent pas
qu'ils sont malades (Dictionnaire Médical de l'Infirmier, 2009). Les
psychoses peuvent être aigues (quand elles durent quelque semaines
à quelque mois, moins de six mois) ou chroniques (quand elles vont au
delà de six mois).
1- Les psychoses aiguës
1-1 La Bouffée Délirante Aigue (BDA) ou
trouble délirant aigu.
C'est un trouble caractérisé par
l'éclosion soudaine d'un délire transitoire
généralement polymorphe dans ses thèmes et ses
mécanismes. Les signes cliniques sont :
Ø Le mode de début : Leur début est
brutal, classiquement « comme un coup de tonnerre dans un ciel
serein », parfois à la faveur d'une émotion, d'un
surmenage, d'une maladie organique, d'un accouchement (Prudhomme et al)
Ø Le délire hallucinatoire : Le
délire est polymorphe et riche dans ses thèmes
(persécution, grandeur, possession, influence, empoisonnement,
puissance, richesse, transformation corporelle...) comme dans ses
mécanismes (intuition, interprétatifs, imaginatifs, illusionnels
et richement hallucinatoires). Les idées délirants sont mal
enchainées, mal systématisées, le patient ne peut ni les
approfondir ni les expliquer, il les livre telles quelles. Il est vécu
avec une conviction totale.
Ø L'obnubilation de la conscience : La conscience
est légèrement obnubilée, mais le malade reste en
communication avec autrui, relativement adapté à l'ambiance, ses
propos sont assez compréhensibles ; toutefois il est distrait, a
l'air absent, détaché, avec des attitudes méditatives ou
d'écoute sans pour autant être confus puisqu'il n'ya pas de
désorientation tempura-spatiale.
Ø Les fluctuations de l'humeur : Le plus souvent
l'humeur est altérée aussi bien dans le sens de l'exaltation que
de la dépression avec tantôt expansivité, euphorie,
agitation pseudo-maniaque, tantôt tristesse, anxiété,
abattement.
1-2 L'accès confusionnel
La confusion mentale est une altération
particulière de la conscience plaçant le malade dans un
état intermédiaire entre la lucidité et le coma. Les
signes cliniques sont les suivants :
Le début est progressif marqué par une insomnie
constante avec des difficultés d'endormissement, des réveils
nocturnes fréquents, des cauchemars, des céphalées, une
perte d'appétit, des troubles de l'humeur. L'accès confusionnel
survient généralement la nuit associant un syndrome psychique et
un syndrome somatique.
Le syndrome psychique est fait d'obnubilation, de
désorientation temporo-spatiale, d'onirisme. L'état somatique du
confus est altéré, le début marqué par les
insomnies entrainant une somnolence d'urne et une agitation nocturne,
l'anorexie est présente avec des céphalées intenses les
signes de déshydratation présents, agavés par l'agitation
et le refus de s'alimenter, la tension artérielle est basse, le pouls
est accéléré.
1-3 L'accès maniaque
L'accès maniaque est un état de surexcitation
des fonctions psychiques caractérisé par l'exaltation de l'humeur
et un déchainement des pulsions instinctivo-affectives. Dans
l'accès maniaque, on a:
La présentation du malade : il a un visage
animé, les yeux brillants, il chante, ri, vocifère avec des
mesures de précipitation. Sa tenue est extravagante et
débrayée, le contact est facile, discontinu et chao.
L'humeur : elle est euphorique et/ou irritable, volontiers instable ;
elle est accompagnée d'idées de grandeur. L'excitation
psychomotrice : il a une accélération du cour de la
pensée marquée par l'abolition des répressions mentales,
l'association des idées superficielles, les perceptions non
erronées mais trop rapide, la mémoire est déficitaire,
l'imagination est exaltée. Le principal symptôme est la fuite des
idées. L'agitation est constante pouvant aller jusqu'à
l'épuisement physique.
L'état général est troublé,
l'insomnie est constante et parfois total, mais le maniaque n'est pas
fatigué, sa soif et sa faim ont augmenté mais il maigri, il
présente une hyperthermie et une tachycardie modérée.
L'accès maniaque a plusieurs formes cliniques. Dans ces
formes cliniques on peut avoir l'excitation maniaque simple ou l'hypomanie, la
manie délirante hallucinatoire, la mamie confuse et furieuse, les
états mixtes, les manies symptomatiques, et les manies atypiques.
1-4 La psychose puerpérale ou trouble psychique
de la grossesse et du postpartum
On rassemble sous le terme de psychoses puerpérales
tous les accidents psychiatriques de la grossesse, de l'accouchement, du
postpartum et de la lactation (Koupernik et al). Ces accidents psychiatriques
peuvent prendre divers aspects allant des troubles névrotiques
légers aux psychoses graves.
Il s'agit d'une bouffée délirante polymorphe
accompagnée d'un syndrome confusionnel et des troubles de l'humeur qui
peuvent être au premier plan. Les symptômes sont labiles et
variables dans le temps, la malade oscille entre l'agitation et la stupeur,
entre l'indifférence à l'égard de son entourage et la
quête de réassurance et d'attention. Elle peut présenter
une désorientation, des illusions perceptibles, des fausses
reconnaissances, d'insomnie, de plaintes somatiques. L'humeur est
dépressive avec une forte tonalité anxieuse, soit euphorique avec
excitation motrice et leucorrhéique.
Il
convient de noter que lors du traitement on doit observer une période de
courte séparation entre la mère et l'enfant pour la
sécurité de l'enfant, le temps de donner à la mère
les soins que nécessite son état.
2- Les psychoses subaiguës ou chroniques
2-1 L'accès mélancolique
Le terme mélancolie est utilisé pour
caractériser un état dépressif grave et aigu
présentant de grands risques de passage à l'acte suicidaire
(Prudhomme et al). C'est un état dépressif franc avec un syndrome
thymique et un syndrome général.
Ses manifestations sont dominées par :
§ La douleur morale intense marquée par une
souffrance qui aux dires du malade surpasse toutes les douleurs même les
plus atroces.
§ L'inhibition psychomotrice qui comporte un
appauvrissement des gestes (bradykinésie), des mimiques (paucimimie
voire amimie), du débit verbal (bradyphémie), des
opérations mentales qui sont ralenties mais pas altérées
(ce qui permet de différencier du syndrome confusionnel).
§ Les idées délirantes qui sont les
idées de persécution, de préjudice, d'auto-accusation de
ruine d'incurabilité, d'hypochondrie pouvant aller jusqu'au syndrome de
cotard avec délire de négation d'organes.
§ Les idées suicidaires qui sont plus ou moins
exprimées par le patient
§ Les signes somatiques sont variés. On peut ainsi
avoir l'insomnie, l'anorexie, la perte ou la baisse de la libido,
l'amaigrissement, des céphalées, l'altération de
l'état général (Rouillon et al, 2002).
On distingue les formes typiques (dépression simple,
mélancolie anxieuse, mélancolie avec inhibition ou stupeur,
mélancolies délirantes), les formes atypiques (dépression
avec asthénie physique, dépression pseudo obsessionnelles,
dépression de l'asthénique, les formes insomniaques, les formes
avec agitation), et les formes suivant l'évolution (formes
trainantes).
2-2 Trouble bipolaire ou ancienne psychose
maniaco-dépressive
On distingue traditionnellement la maladie
maniaco-dépressive unipolaire définie comme un trouble de
l'humeur d'évolution périodique défini par une succession
d'épisodes dépressives majeurs maniaques et la maladie
maniaco-dépressive bipolaire définie comme la succession
d'épisodes dépressifs et d'épisodes maniaques
séparées par des intervalles libres (Hardy ,2000). Actuellement,
selon les dossiers consacrés aux classifications actuelles des maladies
mentales (DMS IV et CIM 10), on ne parle plus de maladie
maniaco-dépressive mais de trouble bipolaire de l'humeur.
Le trouble bipolaire s'exprime par la succession variable dans
le temps d'épisodes dépressifs et d'épisode maniaque ou
mixte. Ces derniers se caractérisent par la présente conjointe
des signes de la série maniaque et des signes de la série
dépressive. Une agitation, des idées suicidaires des signes
psychotiques accompagnent fréquemment ces états.
2-3 Classification des troubles bipolaires de
l'humeur
Selon la DSM IV, on distingue :
v Le trouble bipolaire I qui est défini par un
épisode maniaque isolé, un épisode dépressif majeur
avec épisode maniaque.
v Le trouble bipolaire II qui se caractérise par un
épisode dépressif majeur récurrent avec épisode
maniaque.
v Le trouble bipolaire III qui est induit par les
médicaments (antidépresseurs) ou des affections médicales
générales.
2-4 La schizophrénie
La schizophrénie ou dissociation de la
personnalité ou encore discordance intra psychique est une affection
mentale chronique grave, assez fréquente atteignant 1% de la population
de 15 à 30 ans. Elle se manifeste par :
Mode de début : Le début peut être
brutal et s'exprimer sur le mode d'un syndrome délirant aigu
(bouffée délirante aigue), d'une dépression dite atypique
ou d'un état maniaque dit atypique. Le début peut être
également insidieux caractérisé par une phase prodromique
qui précède l'émergence d'un tableau franc. Cette phase
peut se manifester uniquement par des signes négatifs de retrait social,
de perte d'intérêt pour l'école ou le travail, de manque de
volonté ou d'émoussement de l'affectivité, d'accès
de colère inadaptés aux contextes ou par des signes positifs
alors présents sous une forme atténuée. Selon la
classification française, la schizophrénie peut se
présenter sur plusieurs formes :
· La schizophrénie simple marquée par une
baisse de l'intérêt et du dynamisme, un ralentissement, une
perturbation affective.
· Les formes hébéphrénique et
catatonique marquées par l'absence de délire paranoïde
et une prévalence de la dissociation..
· La schizophrénie paranoïde qui est une
forme de la maladie regroupant la dissociation et l'autisme avec des
expériences délirantes.
· La schizophrénie dystinique avec des troubles de
l'humeur fréquents.
2-5 La paranoïa
La paranoïa est à la fois un caractère
très répandu chez les hommes pouvant rester dans les limites de
la tolérance sociale ou s'en écarter notablement (soit par le
biais des troubles de comportement qu'il provoque, soit par l'éclosion
d'un type spécial de délire chronique, le délire
paranoïde).
La psychose paranoïa est caractérisée par
le développement insidieux et de cause interne d'un système
délirant durable, inébranlable allant de paire avec la
conservation de la clarté, de l'ordre dans la pensée, le vouloir
et l'action. Le début de la maladie est très progressif et en
continuité avec le profil psychotique du sujet. Le délire
s'élabore de façon construite, plausible, logique, et on le dit
systématisé. Son mécanisme est l'interprétation
délirante des faits en rapport avec le sujet. On peut avoir :
· Le délire d'interprétation ou folie
raisonnante qui repose sur un besoin de tout expliquer, de tout
interpréter en raison d'un état largué de
persécutions.
· Le délire passionnel ou on peut avoir le
délire de jalousie, le délire érotomaniaque, le
délire de revendication, et le délire de
II-2- ITINERAIRES
THERAPEUTIQUES
Selon le Dictionnaire Larousse de poche (2010), un
itinéraire peut être défini comme une route à
suivre, un parcours ou un trajet.
Une thérapeutique peut être définie comme
l'art de traiter une maladie.
Les itinéraires thérapeutiques peuvent donc
être définis comme l'ensemble des parcours suivis pour traiter une
maladie. En fait, les personnes malades ont généralement recours
à divers types de services de santé dont les plus importants
comprennent les services modernes de santé offerts par divers agents
(infirmier, médecin), l'automédication, les guérisseurs et
les tradi-praticiens.
A- LA MEDECINE MODERNE
La médecine moderne encore appelée
médecine occidentale peut être définie comme
une Science qui a pour objet l'étude, le traitement, la
prévention des maladies; c'est l'art de mettre, de maintenir ou de
rétablir un être vivant dans les meilleures conditions de
santé. La psychiatrie est donc une branche de cette médecine qui
étudie et traite les maladies mentales. Elle regroupe en son sein les
psychiatres, les psychologues, les infirmiers spécialisés en
santé mentale (ISSM). Cette partie de la médecine moderne utilise
les traitements médicamenteux et les traitements physiques non
médicamenteux ou psychothérapie pour trouver des solutions aux
problèmes de santé mentale.
1- Les traitements médicamenteux
Ces traitements sont basés sur des psychotropes qui
sont des substances chimiques qui agissent sur le système nerveux en y
modifiant certains paramètres chimiques et physiologiques. Ils induisent
de perception, de l'humeur et de la conscience. Les psychotropes se
repartissent en quatre grands groupes :
Ø Les psycholeptiques ou sédatifs
psychiques qui comprennent :
- Les neuroleptiques ou thymoleptiques qui sont
indiqués dans le traitement des psychoses aigues et chroniques, des
psychonévroses, de certains états psychosomatiques, des sevrages
toxicomaniaques, des anxiétés majeurs et des insomnies.
- Les tranquillisants ou anxiolytiques qui sont
indiqués dans le traitement des maladies psychosomatiques, des
insomnies, des crises d'épilepsie, de la dépression, de l'attaque
de panique des sevrages alcooliques, des affections s'accompagnant
d'anxiété, de contracture musculaire.
- Les hypnotiques ou somnifères : ils sont
indiqués dans le traitement des insomnies, d'épilepsie, de
convulsion.
Ø Les normo thymiques ou régulateurs de
l'humeur : Ils sont indiqués dans le traitement des
troubles bipolaires de l'humeur ou des psychoses maniaco-dépressives, de
la dépression, des rechutes de trouble de l'humeur.
Ø Les psychoanaleptiques ou stimulants
psychiques. Ils comprennent :
- Les antidépresseurs ou thymoanaleptiques : ils
sont indiqués dans le traitement des épisodes dépressifs
majeurs, des troubles anxiétés généralisés
des troubles paniques, des troubles obsessionnels compulsifs (TOC), des phobies
sociales, des états de stress post-traumatiques, des psychoses
paranoïaques, des douleurs neuropathiques, des énurésies,
des troubles de sommeil et la prévention des rechutes
dépressives.
- Les psychotoniques ou no-analeptiques : ils sont
indiqués dans les cures de désintoxication et les états de
somnolence.
Ø Les psychodysleptiques ou perturbateurs
psychiques : Ce sont des drogues utilisées la plupart de
temps par les toxicomanes mais peuvent être utilisées à
titre thérapeutique.
3 - Les psychothérapies
Les psychothérapies sont le traitement de l'âme
par l'âme ayant pour but d'aider le malade à prendre
lui-même conscience de la nature de ses difficultés et en trouver
lui même la solution, à rendre compréhensible aux malades
leur propre comportement, et à faire passer au niveau de conscience les
motivations inconscientes. Les psychothérapies sont surtout
utilisées dans le traitement des névroses, des troubles de la
personnalité ainsi que pour ceux qui rencontrent des problèmes
personnels spécifiques. On distingue les psychothérapies
individuelles et les psychothérapies collectives. Les
psychothérapies individuelles comprennent :
§ La psychothérapie de soutien ;
§ La psychanalyse ;
§ Les psychothérapies comportementales et
cognitives ;
§ L'hypnose ;
§ Les thérapies à médiation
corporelle.
Les psychothérapies collectives comprennent :
§ Le psychodrame ;
§ Les thérapies systémiques ;
§ Les thérapies familiales ;
§ Les thérapies de couples.
4 - Les traitements « physiques » non
médicamenteux
Ils comprennent :
§ L'électro convulsivothérapie ou
électrochoc (ECT) ou sismothérapie
§ La photothérapie
§ L'agrypnie ou privation de sommeil ;
§ La stimulation magnétique
transcrânienne ;
§ La stimulation cérébrale profonde ;
§ L'insulinothérapie et les cures de sommeil.
B- LA MEDECINE
TRADITIONNELLE/PARALLELE/COMPLEMENTAIRE/ ALTERNATIVE
Selon la définition officielle de l'OMS, la
médecine traditionnelle se « rapporte aux pratiques,
méthodes, savoirs et croyances en matière de santé qui
impliquent l'usage à des fins médicales de plantes, de parties
d'animaux et de minéraux, des thérapies spirituelles des
techniques et d'exercices manuels (- séparément ou en association
-) pour soigner, diagnostiquer et prévenir les maladies ou
préserver la santé ». Autrement dit, c'est l'ensemble
de toutes les connaissances et pratiques explicables ou non pour
prévenir ou éliminer un déséquilibre physique,
mental ou social en s'appuyant exclusivement sur l'expérience
vécue (Libery, 2009). Ces pratiques sont transmises de
génération en génération, oralement ou par
écrit. Malgré les campagnes de sensibilisation pour favoriser le
recours aux structures de soins de la médecine moderne, l'attachement
des populations à la médecine traditionnelle demeure et celle-ci
est toujours d'actualité et prend en charge une partie importante de la
population tant urbaine que rurale. Cette médecine est donc
pratiquée par les tradipraticiens, les guérisseurs, les
marabouts, les féticheurs.... On appelle ainsi guérisseur,
féticheur, marabout ou tradithérapeute, toute personne reconnue
dans sa communauté comme compétente pour dispenser des soins de
santé à l'aide de substances végétales ou
animales.
Chez l'africain, il n'y a pas de rupture totale entre le
monde des vivants et celui des morts ; les ancêtres se perpétuent
dans leur descendance, interviennent dans leur vie. Certains cultes permettent
la communication entre les deux mondes dans le but « d'apaiser
la colère » de ces ancêtres et de les rendre
toujours fière de leur descendance. Dans tous les groupes humains, les
dieux, les esprits ou les ancêtres, voire une combinaison de tout
cela, représentent des forces dotées d'une charge
émotionnelle considérable (Ruratotoye, 2008). Le recours
aux forces invisibles se faisant par des rituels. Penser à ce
que réclame ou souhaite un dieu ou à ce que veulent les
ancêtres, par l'intermédiaire de rituels, provoque des
émotions de peur, de culpabilité, mais aussi, à
l'inverse, un sentiment de sécurité et un profond
réconfort (Libery, 2009); cela construit ainsi d'une manière
particulière le psyché de chaque membre d'un groupe. Mais les
esprits que ce soit ceux de la nature ou ceux des ancêtres doivent
être satisfaits pour ne pas faire entrave aux humains par la maladie ou
tout autre malheur. De là, la nécessité du culte des
ancêtres, des rituels d'évitement, afin de ne pas déranger
les esprits de la nature ou violer leur domaine, ou des cultes de possession,
soit pour exorciser, soit pour apprivoiser l'esprit qui dérange un
membre de la famille. Etant donné que les maladies mentales sont
souvent attribuées à la colère des ancêtres ou des
dieux, les rites, les rituels, les cultes des crânes... peuvent
constituer des traitements pour ceux qui croient à ces esprits.
Cependant, l'africain croit également en l'existence
d'un Dieu omnipotent, omniscient, et omniprésent à qui il fait
recours en toute situation. C'est d'ailleurs pour cette raison que dans nos
sociétés actuelles, l'Eglise occupe une place de choix dans le
traitement des maladies de l'esprit. Les pasteurs thérapeutes des
Eglises ont ainsi une fonction particulière au cours de la prise en
charge des malades mentaux (Ruratotoye, 2008). Face aux limites de la
médecine moderne (elle se concentre sur le soma et le psyché est
ainsi négligé), aux effets secondaires des médicaments
(qui engendrent d'autres maladies), tout porte à croire que Dieu seul
est la solution. En plus, la médecine moderne ne tient pas compte de
l'idée ou des représentations que se font les individus des
maladies ; Elle s'intéresse seulement à la biologie et
oublie les problèmes fondamentaux liés à la
personnalité et à ses crises. Ainsi, pour les adeptes de
l''eglise, Dieu parait être celui à qui il faut s'adresser en
toute confiance en cas de maladie mentale.
On n'ignore pas le climat social de plus en plus tendu ou rien
ne semble rassurer personne, la santé économique de plus en plus
précaire, les exigences de la performance professionnelle, l'angoisse
face à la précarité de l'emploi, les
critères de réussite élevés, les fermetures
d'entreprises, l'augmentation des familles monoparentales, le taux de
suicide toujours croissant, le terrorisme international, ...etc. qui
pèsent de tout leur poids sur l'équilibre psychoaffectif de tout
un chacun. Face à toutes ces réalités du contexte social,
le phénomène des Eglises est fondamental dans la prise en charge
des souffrances psychiques. Elles proposent à la société
un ensemble de réponses adéquates, auxquelles une
collectivité a droit quand elle ne comprend plus rien (Ruratotoye,
2008). Les Eglises étayent leur force d'adhésion sur le fait
qu'elles prennent en charge ce que les institutions officielles
négligent ou rejettent. Elles sont incontournables pour les
réponses qu'elles donnent aux questions existentielles de la
société et qui seraient difficilement abordables par la
logique médicale occidentale. Ainsi la médecine
complémentaire gagne du terrain en répondant de plus en plus aux
questions et aspirations symboliques liées à la santé.
Il faut noter que le choix d'un itinéraire
thérapeutique ne se fait pas de façon anodin car en plus des
facteurs sus cités, plusieurs autres facteurs concourent à leur
choix. Un facteur est un élément qui conditionne un
résultat. Un déterminant est ce qui décide d'une chose ou
d'une action (Le Robert, 2008). Ces deux termes sont donc des synonymes.
Dans le cadre de notre étude, un déterminant
est un élément ou un facteur qui décide du choix de
l'itinéraire thérapeutique en cas de maladie mentale. Ces
facteurs peuvent être d'ordre socio-économiques,
sociodémographiques, socioculturels, psychosociaux...
Ø Les facteurs socio-économiques : ce sont
des facteurs qui concernent à la fois le domaine social et le domaine
économique. La situation économique des individus joue ainsi un
grand rôle dans choix de leurs itinéraires thérapeutiques
en cas de maladie. C'est ainsi que dans la plupart de cas et surtout dans le
contexte Africain, les hôpitaux modernes sont plus
fréquentés par les hautes, voire les classes sociales moyennes.
La basse classe pour sa part trouve sa place dans les autres médecines
dites alternatives. Cette dernière classe ne fait appel à la
médecine moderne qu'en dernier ressort, ce qui engendrerait parfois des
résistances car le temps d'aller des marabouts aux féticheurs,
des charlatans aux tradipraticiens, des Eglises et vis vers sa permet à
la maladie qui pouvait être soignée au départ de devenir
chronique.
Le coût des soins quant à lui influence la
fréquentation des formations sanitaires. En général,
les coûts de soins traditionnels sont inférieurs à ceux
de la médecine moderne, mettant ainsi la tradithérapie
à la porté de toutes les bourses. Il en découle
que, toutes choses égales par ailleurs, le choix de la
médecine traditionnelle lors d'une épisode de maladie
dépendra des avantages comparatifs de ses coûts et surtout
de sa flexibilité sur la médecine occidentale. Dans ces
conditions, les ménages les plus démunis ont le plus
recours à la médecine.
Aussi, l'éloignement géographique des centres
de santé du fait des coûts supplémentaires qu'il engendre
dans la quête d'une thérapie moderne, influence le type de
recours thérapeutique lors d'un épisode de maladie. Cet
éloignement influence positivement la demande de la médecine
traditionnelle.
Ø Les facteurs socioculturels : c'est tout ce qui
est relatif à la structure sociale et à la culture et qui
contribue à les caractériser (Larousse Médical, 2010).
Comme facteurs socioculturels pouvant concourir au choix d'un itinéraire
thérapeutique, nous pouvons avoir :
- La perception qu'on les gens du village Bangang
c'est-à-dire l'idée qu'ils se font des sur les maladies
mentales ; La perception des individus sur un système de
soins, ainsi que sur son efficacité détermine leur recours
à ce mode de thérapie. Toutes choses égales par
ailleurs, plus un système est jugé compatible avec leurs
croyances ou leurs attentes, plus les individus auront recours à ce
système.
- La religion : A travers les normes, les valeurs et les
pratiques qu'elles véhiculent, la religion est un facteur susceptible
d'influencer les perceptions, les attitudes et les comportements des individus
concernant le recours thérapeutique. Ainsi, les pasteurs
thérapeutes des Eglises occupent de nos jours une très grande
place dans la prise en charge des malades mentaux qui croient en leurs pouvoirs
de guérison. Il faut aussi noter que les animistes dans leur croyance
aux esprits trouvent quelque part satisfaction.
- L'habitude. L'importance particulièrement
considérable accordée aux us et coutumes traditionnels par la
population en Afrique influence fortement le choix de leurs itinéraires
thérapeutiques ; Aussi, les croyances étiologiques des
maladies et les normes culturelles entrent en jeu. Ceci est
particulièrement vrai en Afrique où dans un contexte de crise
économique, les individus ont tendance à se conformer de plus en
plus aux us et coutumes traditionnels.
Ø Les facteurs psychosociaux : selon le
dictionnaire universel 2001 le terme psychosocial est définit comme tout
ce qui est relatif à la psychologie des individus dans leur rapport avec
la vie sociale. Ces facteurs expliquent les comportements
thérapeutiques des individus à partir de leurs motivations,
perceptions, connaissances... .La perception d'un caractère de
gravité de la maladie modifie l'attitude des parents. Elle les incite
à s'adresser à un recours « spécialisé »
plutôt que « domestique » où à ne rien faire.
Parmi ces facteurs, nous pouvons citer :
- L'ignorance : (manque de connaissances sur les maladies
mentales) ; le niveau scolaire participe dans une très large mesure
au choix de l'itinéraire thérapeutique.
- Les préjugés c'est à dire les
idées (pour la plupart de temps erronées) qu'ils se font des
maladies mentales les orientent plutôt vers les itinéraires
thérapeutiques autres que ceux conventionnels.
Ø Les facteurs sociodémographiques
établissent un lien entre le comportement thérapeutique et les
caractéristiques sociodémographiques telles que l'âge, le
sexe, le milieu de résidence, la parité, le niveau d'instruction,
le statut socio-économique.
En fait, l'âge et la parité sont des
prédicateurs significatifs de l'utilisation des services de
santé. Plusieurs études ont montré une relation inverse et
linéaire entre l'âge ou la parité et l'utilisation des
services de santé maternelle et infantile ou des services de
santé en général (Mboko, 2010). Le milieu de
résidence quant à lui est d'une manière
générale, détermine l'utilisation massive des services de
santé modernes par les populations urbaines, et à l'inverse, une
plus grande propension des populations rurales à recourir à la
médecine traditionnelle ou à l'automédication.
TABLEAU I : MODELE D'ANALYSE
CONCEPTS
|
DIMENS-SIONS
|
COMPOSANTES
|
INDICATEURS
|
Maladies
mentales
|
Névroses
|
-Névrose d'angoisse
|
Agitation, fatigabilité, irritabilité, perturbation
du sommeil, difficulté de concentration
|
-Névrose phobique
|
phobies des situations, phobie des objets, des animaux...
|
-Névrose obsessionnelle
|
-Les thèmes obsessionnels, les rites et les rituels
obsessionnels
|
-Névrose hystérique
|
Symptômes hystériques, les manifestations
physiques
|
-Névrose post
- Traumatique
|
Cauchemars, traumato-phobie, réactions
d'anxiété fatigue, dépendance
|
psychoses
|
Psychoses aiguës
|
BDA, psychose puerpérale, l'accès confusionnel
|
|
Psychoses chroniques
|
Schizophrénie, paranoïa, troubles bipolaire de
l'humeur
|
|
Troubles de l'humeur
|
Troubles dépressifs
|
Détresse, pleurs, dégoût de la vie,
anxiété, agitation, ralentissement psychomoteur
|
Troubles bipolaires
|
Syndromes dépressifs
Syndromes maniaques
|
Itinéraires thérapeutiques
|
Médecine moderne
|
Services de santé mentale
|
-Psychologues ;
-Psychiatres ;
-Infirmiers spécialisés en santé mentale.
|
Médecine traditionnelle
|
Tradithérapeutes
|
Marabouts/féticheurs
|
Dignitaires religieux
|
Pasteurs/prêtres exorcistes
|
CHAPITRE II:
METHODOLOGIE
Notre étude a été réalisée
dans la région du Centre Cameroun, à Yaoundé, plus
précisément dans communauté
Bangang de Yaoundé (COBANGY).
II-2- JUSTIFICATION DU LIEU D'ETUDE
Nous avons choisi de mener notre étude dans la COBANGY
pour les raisons suivantes :
- Le discours tenu par les membres de cette communauté
sur les maladies mentales ;
- L'absence d'une structure sanitaire moderne
spécialisée en santé mentale dans ce village ;
- Nous appartenons à cette communauté, cela
devrait faciliter l'enquête du fait de la connaissance de la langue
locale.
La COBANGY est l'ensemble des ressortissants du village
Bangang qui vivent à Yaoundé. Bangang est un village
situé à l'Ouest du Cameroun, plus précisément dans
les Bamboutos.
II-3-1- Historique du village Bangang
Bangang fait partie du grand groupe ethnique
appelé « Gyemba ». Cette grande ethnie
était divisée en deux groupes : Les Gyemba-Est et les
Gyemba-Ouest. Comme tous les peuples des grassfields, les Gyemba tirent leurs
origines au Soudan (actuel Mali) et auraient suivi les mouvements migratoires
pour arriver au Cameroun par le Nord du Nigeria. Plusieurs princes se sont
ainsi détachés de ce grand groupe pour aller former des
chefferies à l'instar du prince de Bangang. En fait, TATOKBACK puisqu'il
s'agit du prince Bangang était un chasseur de renom qui pratiquait la
chasse dans une zone retirée, la plaine de Leshyn qui veut dire
« glacière » à cause de la pluie, du froid et
du vent qui rendaient cette zone austère. Il installa sa première
tente à Bu'ngwon qui veut dire « commencement du
pays », où il venait sécher les produits de sa chasse
et en fit d'ailleurs sa concession. Cet endroit attirant quelques personnes
devint d'abord un hameau, puis un quartier et enfin un village. Refoulés
par les Foulbés sous l'effet des guerres d'hégémonie et
d'asservissement, le groupement Bangang va occuper plusieurs sites suivants
avant de s'installer définitivement à Nzié, actuelle
Bangang avec pour premier monarque Fouo patouo qui conduisit le peuple
jusqu'ici.
II-3-2- Situation géographique de Bangang
Localement bien connu sous son autre nom Mbeto pour les uns,
Mbetouo pour les autres,, Bangang est situé sur le flanc oriental des
Monts Bamboutos. Il a la forme d'un « T » renversé
et partage sa longue frontière avec Badou, Baleveng,et Balessing dans le
département de la Menoua, Batcham, Bamougong, Balathci, Babadjou et
Bamessingue dans le département des Bamboutos, Bamock dans le Lebialem.
Il s'étend sur une superficie de 135km2 et sa population est
estimée à 120000 habitants.
II-3-3 historique de la COBANGY
Le premier regroupement de la COBANGY remonte à 1961.
Il s'agissait alors d'une de personnes qui faisait partie intégrante de
la Réunion des Ressortissants Bamboutos de Yaoundé. C'est en 1964
que les Bangang sentirent la nécessité de prendre leur autonomie
et choisiront d'ailleurs un chef de la communauté. Depuis lors,
plusieurs chefs ont eu à diriger cette communauté (neuf chefs de
1964 jusqu' à nos jours). Mais c'est avec le 4ème chef
de communauté que commence la mise en place d'une véritable
organisation, avec l'élaboration des premiers textes
réglementaires et d'une carte administrative de la COBANGY. Face au
nombre croissant des Bangang à la capitale et à la
nécessité de rapprocher l'administration des administrés,
il opta en effet pour une structuration spatiale de la communauté, avec
la création des réunions par secteurs géographique de la
ville, au détriment des réunions de famille donc la
multiplication dénotait une monté en puissance des replis
identitaires. C'est donc en 2002 et 2004 que seront mise sur place
successivement les statuts et le règlement intérieur de la
COBANGY.
II-3-4- Répartition géographique et sanitaire
de la COBANGY
Faute d'un foyer pouvant réunir en son sein tous les
membres de cette communauté, elle siège dans 13 secteurs repartis
à travers toute la ville de Yaoundé. Les deux secteurs où
l'enquête doit être réalisée sont situés
respectivement à la « CARRIERE »
pour le secteur 02 et à «
NSYMEYONG » pour le secteur 09
appartenant respectivement au District de santé de la
CITE-VERTE et au District de santé d'EFOULAN.
Le secteur 02 est situé vers le «
carrefour flamenco » et siège précisément en
face de la DEUXIEME STATION TOTALE.
Le secteur 09 pour sa part est situé à la
nouvelle route NSYMEYON et siège au « GROUPE SCOLAIRE
MAKWANG »
II-3-4- organisation administrative de la COBANGY
Sur le plan administratif, la COBANGY est composée
d'une administration centrale, d'une administration décentralisée
et d'un certains nombre d'organes statutaires.
ü L'administration centrale comprend :
- Un chef de la communauté assisté de deux
adjoints ;
- Un bureau exécutif, dirigé par un
secrétaire exécutif assisté de trois adjoints.
ü L'administration décentralisée
comprend :
- Les secteurs placés, chacun, sous l'autorité
d'un chef secteur, assisté par un bureau de la Réunion des Hommes
et celui de la Réunion des Femmes ;
- Les Réunions de Famille et les Groupes
Organisés, dirigés chacun par un(e ) président(e ) et un
bureau élu en Assemblée.
ü Les différents responsables se rencontrent dans
le cadre d'un certains nombre d'organes statutaires dont notamment :
- Le conseil de la Communauté ;
- Le Comité des sages ;
- Le Comité des Femmes et,
- Le Conseil consultatif.
II-3-5- Objectifs de la COBANGY
La COBANGY a pour objectif de faire de la Famille Bangang de
Yaoundé une communauté économiquement forte, socialement
sécurisée, culturellement épanouie, une communauté
où règnent le culte de l'excellence et de l'effort, le culte du
travail bien fait, de la solidarité et du partage.
II-4- TYPE D'ETUDE
Notre étude est quantitative de type descriptif et
transversal. Elle se propose de chercher à comprendre les
différents éléments qui peuvent intervenir lors du choix
de l'itinéraire thérapeutique des maladies mentales dans la
COBANGY en vue de proposer des solutions au vue des lacunes
rencontrées.
II-5- PRESENTATION ET
DEFINITION DES VARIABLES
Dans cette étude, deux types de variables ont
identifiés : une variable dépendante ou expliquée et
les variables indépendantes ou explicatives.
v La variable dépendante : nous avons
défini une seule variable dépendante : le choix de
l'itinéraire thérapeutique en cas de maladie mentale.
v Les variables indépendantes : ce sont des
éléments susceptibles d'avoir une influence sur le choix des
itinéraires thérapeutiques des maladies mentales par la COBANGY.
Ces éléments sont les suivants :
- L'âge qui a trois modalités ;
- Le niveau d'instruction qui est appareillé à
quatre modalités à savoir : aucun, primaire, secondaire,
supérieur ;
- La religion qui a également quatre
modalités : catholique, protestante, églises de
réveil, animiste ;
- Le sexe qui a deux modalités : masculin,
féminin ;
- Le revenu mensuel qui a trois modalités : moins
de50000f Cfa, 50000 à 1000000f Cfa, de 100000f Cfa ;
- La perception de la maladie mentale qui à deux
modalités : la mauvaise perception de la maladie, la bonne
définition de la maladie ;
- L'origine attribuée à la maladie mentale qui
est appareillée à trois modalités : naturelle,
mystique, toxicomanie ;
- Le coût des soins qui a deux modalités :
très cher, moins cher ;
Il en ressort le tableau suivant :
Tableau II: présentation des variables
et modalités
variable dépendante
|
Modalités
|
choix de l'itinéraire thérapeutique
|
médecine moderne
|
médecine traditionnelle
|
variables indépendantes
|
Modalités
|
Sexe
|
masculin
|
Féminin
|
Age
|
[20-39]
|
[40-59]
|
[60 ans et plus
|
Niveau d'instruction
|
Aucun
|
Primaire
|
Secondaire
|
Supérieur
|
le revenu mensuel
|
moins de 50000f Cfa
|
50000 à 100000f Cfa
|
plus de 100000f Cfa
|
perception de la maladie mentale
|
mauvaise perception la maladie
|
bonne définition de la maladie
|
l'origine attribuée à la maladie
|
Naturelle
|
mystique,
|
Toxicomanie
|
les coûts des soins
|
moins cher
|
très cher
|
II-6- TECHNIQUE
D'ECHANTILLONNAGE
II-6-1- population d'étude
Elle est constituée des membres de la COBANGY
II-6-3- Critères d'inclusion et d'exclusion
Critère d'inclusion : tous les membres de la
COBANGY siégeant dans les secteurs choisis pour réaliser
l'enquête et qui acceptent librement de participer à
l'enquête.
Critère d'exclusion : tous les membres absents le
jour de l'enquête et de tous les membres ayant refusé de
participer à l'enquête.
II-6-2- Méthode d'échantillonnage
Nous avons utilisé une technique probabiliste,
l'échantillon en grappe stratifiée ou en faisceau car
nous ne disposions pas d'une liste exhaustive des individus membres de la
COBANGY. Cette technique est utilisée pour les recherches
étendues ; on divise la population mère en un nombre
élevé de groupes. Certains de ces groupes, appelés
grappes, sont tirés au sort par la même méthode que
l'échantillon aléatoire. La population de ces grappes constitue
l'échantillon (Nkoum, 2010)
La COBANGY est estimée à environ à
20000 membres (population-mère) et elle est repartie dans treize
secteurs (qui constituent le nombre de groupes). D'après la table
d'estimation de l'échantillon de Depelto, une population mère de
20000 habitants correspond à un échantillon d'environ 375
individus. Etant donné que la population de chaque secteur varie de 120
à 200 membres, nous avons utilisé une méthode
aléatoire pour tirer deux secteurs dans le but d'atteindre
l'échantillon estimatif correspondant à la population
mère. La population de ces deux secteurs était
évaluée à environ 380 membres. Dans cette même
logique, une population mère de 380 personnes correspond à un
échantillon de 191 personnes. Pour tirer les deux secteurs nous avons
procédé comme suit : Chaque secteur a été
ainsi affecté d'un numéro noté sur un bout de papier
plié. Tous les numéros (sur les bouts de papier pliés) ont
placé dans une boite. La boite a été tournée,
secouée plusieurs fois et un enfant de 5 ans a été
invité à tirer deux bouts de papier, soit deux numéros.
Les secteurs 02 (deux) et 09 (neuf) ont ainsi été tirés au
sort.
II-6-3- Taille d'échantillon
Notre taille d'échantillon est ainsi constituée
des membres des deux secteurs choisis pour mener l'étude et est
constituée de 190 personnes.
II-7- INSTRUMENT DE COLLECTE
DES DONNEES
Pou procéder à la collecte des données,
nous avons utilisé un questionnaire.
II- 7-1- Description de l'instrument de collecte
Ø Le questionnaire
Il comprend deux (02) parties :
v La note à l'attention des répondants :
elle a permis à nos enquêtés d'avoir des renseignements
sur le bien fondé de l'enquête, d'être rassuré du
caractère anonyme et confidentiel de leurs réponses.
v Le questionnaire proprement dit : elle comporte trois
(03) sections et nous a permis de recueillir les informations
- Section 1 : relatives aux caractéristiques
sociodémographiques et économiques des répondants,
constitués de neuf (08) questions ;
- Section 2 : relatives aux connaissances des
répondants sur les maladies mentales, constitué de cinq (05)
questions ;
- Section 3 : relatives aux itinéraires
thérapeutiques qui peuvent être suivis en cas de maladie mentale,
constitué de sept (07) questions.
II-7-3- Pré-test
Dans le but de nous rassurer de la bonne compréhension
de l'outil de collecte, une enquête préliminaire a
été réalisée dans le secteur 05
auprès de 10 personnes. Après le pré-test notre
enquête n'a subi aucune modification qui pouvait traduire une
incompréhension du questionnaire. Ce pré-test a
été fait le 30 mars 2014.
II-7-2- Validation de l'instrument
Après le pré-test, notre instrument de collecte
des données a remplis toutes les conditions et a été
soumis à l'appréciation de notre encadreur qui l'a ensuite
validé.
II-8- RESPECT DE L'ETHIQUE DE
LA RECHERCHE
Dans le souci du respect de l'éthique de la recherche,
nous avons utilisé les documents suivants :
ü Une demande d'autorisation d'enquête
délivrée par le directeur de l'EPFPMS-R le 28 janvier 2014 et
adressée au chef de la COBANGY ;
ü Une autorisation d'enquête signée par le
Chef de la COBANGY ;
ü Le consentement éclairé des
enquêtés leur rassurant de l'anonymat de leurs réponses
(les noms des répondants n'étaient pas mentionnés au
niveau du questionnaire) et du caractère purement académique de
la présente recherche.
II-9- LIMITES DE L'ETUDE
Notre étude s'est limitée uniquement aux
déterminants du choix de l'itinéraire thérapeutique des
maladies mentales dans la COBANGY, nous aurions pu mener l'enquête dans
le village Bangang ou dans la Communauté Bangang des autres villes pour
la généralisation des résultats.
II-10- DUREE DE L'ETUDE ET DE
L'ENQUETE
Notre étude s'est déroulée de
décembre 2013 à mai 2014 soit une durée de six (06)
mois.
Notre enquête a eu lieu les 06 et le 20 avril 2014.
II-11- DEROULEMENT DE
L'ENQUETE
Après avoir obtenu l'autorisation du chef de la de la
communauté et des présidents des secteurs où
l'enquête devrait être menée, nous nous sommes rendu sur les
sites les jours de réunion. Une fois ici, les présidents de
secteurs nous ont présenté aux membres de la réunion avant
de nous passer la parole l'enquête. Nous avons commencé par leur
remercier et après la présentation, nous avons pris le temps pour
expliquer l'objet du questionnaire, ses motifs, l'usage qui en sera faite des
réponses et surtout du caractère anonyme dudit questionnaire.
Après ceci, nous avons distribué les questionnaires aux membres
qui les remplissaient eux-mêmes. Pour ceux qui ne pouvaient pas le faire
pour une raison ou pour une autre, nous prenions la peine de reprendre les
informations données oralement sur la fiche du questionnaire. Chaque
membre remettait son questionnaire après l'avoir remplit. A la fin, nous
avons pris la parole pour remercier les enquêtés de leur bonne
collaboration.
II-12- EXPLOITATION DES
RESULTATS
II-12-1 Dépouillement et saisie
Les données ont été saisies à
l'aide du logiciel Microsoft Excel et analysées avec le logiciel SPSS
Version 16. Les saisies ont été faites à l'aide du
logiciel Microsoft office Word 2007.
II-13- PUBLICATION DES
RESULTATS
Le document final sera présenté et soutenu
devant un jury et après amendement, des exemplaires seront
distribués de la manière suivante :
o A l'EPFPMS-R de Yaoundé pour les
générations futures.
o Au chef de la COBANGY
II-14- DIFFICULTES
RENCONTREES
Durant notre étude, nous avons rencontré
plusieurs difficultés dont les plus probantes sont :
ü Le manque d'information et de statistiques dans notre
pays concernant les maladies mentales ;
CHAPITRE III :
PRESENTATION DES RESULTATS
III-1- IDENTIFICATION DES
REPONDANTS
1-1- Genre
Figure1 : répartition des répondants
selon le sexe
Le genre féminin est le plus représenté
dans les deux secteurs où l'enquête a été
menée, 53% soit 101 femmes.
1-2- Age
Figure 2 : répartition
des répondants par tranche d'âge
Il ressort de cette figure que la tranche d'âge de 40
a59 est la plus représentée, 66% soit 125 répondants.
1-3- Niveau d'instruction
Figure 3 : répartition des
enquêtés selon le niveau d'instruction
Il ressort de cette figure que 7% soit 13 répondants
non jamais été a l'école.
1-4- Religion
Figure
4 : Répartition des enquêtés selon leurs
croyances religieuses
Il ressort de cette figure que 61% soit 116 répondants
appartiennent à la religion catholique.
1-5- Statut matrimonial
Figure 5 :
répartition des répondants selon leur statut matrimonial.
Il ressort de cette figure que 82% soit 156 de nos
répondants sont mariés.
1-6- taille du ménage
Figure 6 : répartition
des enquêtés selon la taille du ménage.
Il ressort de cette figure que 73% soit 138 des
répondants ont plus de 4 personnes à leur charge.
1-7- Profession
Figure 7 : répartition
des répondants selon la profession
Il ressort de cette que 39% soit 75 de nos répondants
sont des commerçants.
1-8- Revenu mensuel
Figure 8 : répartition des
répondants selon leur revenu mensuel
Il ressort de cette figure que 46% soit 88 de nos
répondants ont un revenu mensuel inferieur ou égal à
50000.
III-2- CONNAISSANCES SUR LES
MALADIES MENTALES
2-1- Perception de la maladie mentale
Figure 9 : distribution des
répondants en fonction de leur perception de la maladie mentale
Il ressort de cette figure que 45% soit 87 des
enquêtés perçoivent la maladie mentale comme une
perturbation des fonctions du cerveau.
2-1 Origine de la maladie mentale
Figure 10 :
distribution des enquêtés en fonction de l'origine des maladies
mentales
Il ressort de cette figure que 49% soit 94 répondants
attribuent une origine mystique aux maladies mentales.
2-2 Image du malade mentale
Figure
11 : distribution des enquêtés selon l'image
qu'ils se font des malades mentaux
Il ressort de ce diagramme circulaire que 18% de nos
répondants voient le malade mentale comme une personne très
violente, dangereuse et imprévisible.
2-3 Place d'un ancien malade mental dans la
société
Figure
12 : distribution des répondants selon la place qu'ils
accordent à un ancien malade mental dans la société.
Il ressort de cette figure que 22% soit 42 de nos
enquêtés pensent qu'un malade mental n'a plus sa place dans la
société.
2-4 Insertion sociale d'un ancien malade
mental
Figure
13 : distribution des répondants selon l'insertion
sociale des malades mentaux
Il ressort de ce diagramme circulaire que 62% soit 118 des
enquêtés pensent qu'un malade mental peut encore être bien
inséré dans la société.
2-5 Réaction face à un ancien malade
mental
Figure
14 : distribution des répondants selon leur
réaction face à un malade mental
Il ressort de cette figure que 28% soit 52 de nos
répondants prennent la fuite quand ils voient un ancien malade
mental.
III-3 Itinéraires thérapeutiques
2-6 Possibilité de guérir d'une maladie
mentale
Figure
15 : distribution des répondants selon la
possibilité de guérison d'une maladie mentale
Il ressort de ce diagramme circulaire que 10% soit 19 des
enquêtés pensent qu'on ne peut pas guérir d'une maladie
mental.
2-7 Personne idéale pour soigner une maladie
mentale
Tableau III : distribution des
répondants en fonction de la personne idéale pour soigner une
maladie mentale
Personne idéale pour prendre en charge une
maladie mentale
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
|
|
|
Personnel soignant
|
70
|
36,8
|
Tradipraticiens
|
90
|
47,4
|
Dignitaires religieux (Pasteurs et prêtres)
|
15
|
7,9
|
Marabouts, féticheurs ou charlatans
|
6
|
3 ,2
|
Pas de réponse
|
9
|
4,7
|
Total
|
190
|
100,0
|
Il ressort de ce tableau que 47% soit 90 de nos
répondants pensent que les tradipraticiens sont mieux placés pour
soigner une maladie mentale.
2-8 Lieu idéal pour soigner une maladie
mentale
Tableau IV: distribution des
répondants en fonction du lieu idéal pou soigner une maladie
mentale
Lieu idéal pour soigner la maladie
mentale
|
Effectifs
|
pourcentages
|
|
|
|
L'hôpital
|
58
|
30,5
|
Eglise
|
16
|
8,4
|
Village
|
19
|
10,0
|
Tradipraticiens, Marabouts, Féticheurs
|
87
|
45,8
|
Pas de réponse
|
10
|
5,3
|
Total
|
190
|
100,0
|
Il ressort de ce tableau que 46% soit 87 des répondants
pensent que chez le tradipraticien est le lieu idéal pour soigner une
maladie mentale.
2-10 Raison du choix de la médecine
moderne
Tableau V : distribution des
répondants en fonction des raisons du choix de la médecine
moderne
Raison du choix de la médecine moderne comme
itinéraire
|
Effectifs
|
pourcentages
|
Prends bien en charge les maladies mentales
|
60
|
31,6
|
Milieu approprié pour la prise en charge des maladies
mentales
|
94
|
49,5
|
Pas de réponse
|
36
|
18,5
|
Total
|
190
|
100,0
|
Il ressort de ce tableau que 49,5% soit 94
enquêtés choisissent la médecine moderne comme
itinéraire thérapeutique des maladies mentales parce que c'est un
milieu approprié pour la prise en charge des ces maladies.
2-11 Raisons du choix de la médecine
traditionnelle
Tableau VI : distribution des
enquêtés selon les raison du choix de la médecine
traditionnelle comme itinéraire thérapeutique des maladies
mentales
Raison du choix de la médecine traditionnelle
comme itinéraire
|
Effectifs
|
pourcentages
|
|
|
|
Elle est plus efficace pour le traitement des maladies
mentales
|
96
|
50,0
|
Le médicament est moins chère et peux se faire
par nature
|
49
|
25,8
|
Elle comprend mieux ce que nous ressentons
|
34
|
17,9
|
|
|
|
Pas de réponse
|
11
|
5,8
|
Total
|
190
|
100,0
|
Il
ressort de ce tableau que 50% soit 96 de nos enquêtés
choisissent la médecine traditionnelle parce qu'elle est plus efficace
dans le traitement des maladies mentales.
2-12 Raison de l'abandon de l'hôpital
Jamot
Tableau VII: distribution des
enquêtés en fonction des raisons de l'abandon de l'hôpital
Jamot
Raison de l'abandon de l'hôpital Jamot pour le
village
|
Effectifs
|
pourcentages (%)
|
|
|
|
Honte de l'après maladie
|
11
|
5,8
|
Nous avons l'habitude de nous soigner au village
|
31
|
16,3
|
Nous trouvons satisfaction au village
|
50
|
26,3
|
|
|
|
L'hôpital Jamot coute très cher
|
98
|
51,6
|
Total
|
190
|
100,0
|
Il ressort de ce tableau que 52% des répondants
abandonnent l'hôpital Jamot pour se rendre au village en cas de maladie
mentale parce qu'ils y trouvent satisfaction.
2-13 Satisfaction dans le choix de l'itinéraire
thérapeutique
Figure 16 : distribution des
répondants en fonction de la satisfaction dans le choix de
l'itinéraire thérapeutique
Il ressort de cette figure que 82% soit 156 répondants
affirment être satisfait du choix de leur itinéraire
thérapeutique.
2-14 Procédure en cas de non satisfaction dans
le choix de l'itinéraire thérapeutique
Figure 17 : Distribution des
répondants en fonction de la procédure utilisée en cas de
non satisfaction dans le choix e l'itinéraire thérapeutique
Il ressort de' ce graphique que 65% soit 123
enquêtés font une association d'itinéraire
thérapeutique en cas de non satisfaction du premier choix.
1. Analyse bivariée (Test de
Chi-square)
1.1 Sexe * Itinéraire
thérapeutique
Tableau VIII: itinéraire
thérapeutique en fonction du genre
|
|
|
|
|
|
|
|
Sexe
|
Itinéraire thérapeutique
|
Total
|
|
|
|
|
|
Moderne
|
Traditionnelle
|
|
|
|
|
|
Masculin
|
Effectif
|
58
|
26
|
84
|
|
|
|
|
|
%
|
69,0%
|
31,0%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Féminin
|
Effectif
|
32
|
65
|
97
|
|
|
|
|
|
%
|
33,0%
|
67,0%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Total
|
Effectif
|
90
|
91
|
181
|
|
|
|
|
|
%
|
49,7%
|
50,3%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Khi-deux
|
*
|
|
|
|
|
|
*significativité au seuil de 1%
Il ressort de ce tableau que le genre influence significativement
le choix de l'itinéraire thérapeutique à un degré
de 1%.
1.2 Niveau d'instruction * Itinéraire
thérapeutique
Tableau IX: itinéraire
thérapeutique en fonction du niveau d'instruction
|
|
|
Niveau d'instruction
|
|
Itinéraire thérapeutique
|
Total
|
|
|
|
|
|
|
Moderne
|
Traditionnelle
|
|
|
|
|
|
Primaire
|
Effectif
|
30
|
38
|
68
|
|
|
|
|
|
%
|
44,1%
|
55,9%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Secondaire
|
Effectif
|
36
|
31
|
67
|
|
|
|
|
|
%
|
53,7%
|
46,3%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Supérieur
|
Effectif
|
24
|
12
|
36
|
|
|
|
|
|
%
|
66,7%
|
33,3%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Aucun
|
Effectif
|
0
|
10
|
10
|
|
|
|
|
|
%
|
0,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Total
|
Effectif
|
90
|
91
|
181
|
|
|
|
|
|
%
|
49,7%
|
50,3%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Khi-deux
|
*
|
|
|
|
|
|
*significativité au seuil de 1%
|
|
|
|
|
|
|
Il ressort de ce tableau que le niveau d'instruction influence
significativement le choix de l'itinéraire thérapeutique à
un seuil de 1%.
1.3 Stat Mat * Itinéraire
thérapeutique
Tableau X : itinéraire
thérapeutique en fonction du statut matrimonial
|
|
|
|
|
|
Stat Mat
|
Itinéraire thérapeutique
|
Total
|
|
|
|
|
|
Moderne
|
Traditionnelle
|
|
|
|
|
|
Marié
|
Effectif
|
78
|
70
|
148
|
|
|
|
|
|
%
|
52,7%
|
47,3%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Célibataire
|
Effectif
|
11
|
11
|
22
|
|
|
|
|
|
%
|
50,0%
|
50,0%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Veuf (ve)
|
Effectif
|
1
|
10
|
11
|
|
|
|
|
|
%
|
9,1%
|
90,9%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Total
|
Effectif
|
90
|
91
|
181
|
|
|
|
|
|
%
|
49,7%
|
50,3%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Khi-deux
|
**
|
|
|
|
|
|
**significativité au seuil de 5%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Il ressort de ce tableau que le statut matrimonial influence le
choix de l'itinéraire thérapeutique à un seuil de
significativité de 5%
1.4 Profession * Itinéraire
thérapeutique
Tableau XI : Itinéraire
thérapeutique en fonction de la profession
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Profession
|
|
Itinéraire thérapeutique
|
Total
|
|
|
|
|
|
Moderne
|
Traditionnelle
|
|
|
|
|
|
Fonctionnaire ou employé du secteur
privé
|
Effectif
|
40
|
14
|
54
|
|
|
|
|
|
%
|
74,1%
|
25,9%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Commerçant(e)
|
Effectif
|
30
|
40
|
70
|
|
|
|
|
|
%
|
42,9%
|
57,1%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Femme au foyer
|
Effectif
|
10
|
28
|
38
|
|
|
|
|
|
%
|
26,3%
|
73,7%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Retraité(e)
|
Effectif
|
3
|
2
|
5
|
|
|
|
|
|
%
|
60,0%
|
40,0%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Autres à préciser
|
Effectif
|
7
|
7
|
14
|
|
|
|
|
|
%
|
50,0%
|
50,0%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Total
|
Effectif
|
90
|
91
|
181
|
|
|
|
|
|
%
|
49,7%
|
50,3%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Khi-deux
|
*
|
|
|
|
|
|
*significativité au seuil de 1%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Il ressort de ce tableau que la profession détermine
significativement le choix de l'itinéraire thérapeutique à
un degré de 1%.
1.5 Revenu mensuel * Itinéraire
thérapeutique
Tableau XII :
Itinéraire thérapeutique en fonction du revenu
mensuel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Revenu mensuel
|
Itinéraire thérapeutique
|
Total
|
|
|
|
|
|
Moderne
|
Traditionnelle
|
|
|
|
|
|
- 50 000 FCFA
|
Effectif
|
35
|
49
|
84
|
|
|
|
|
|
%
|
41,7%
|
58,3%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
50 000- 100 000 FCFA
|
Effectif
|
22
|
25
|
47
|
|
|
|
|
|
%
|
46,8%
|
53,2%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
+ 100 000 FCFA
|
Effectif
|
33
|
17
|
50
|
|
|
|
%
|
66,0%
|
34,0%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Total
|
Effectif
|
90
|
91
|
181
|
|
|
|
|
|
%
|
49,7%
|
50,3%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Khi-deux
|
**
|
|
|
|
|
|
**significativité au seuil de 5%
Il ressort de ce tableau que le revenu mensuel influence le
choix de l'itinéraire thérapeutique à un seuil de
significativité de 5%.
|
|
|
|
|
|
|
1.6 Perception de la maladie mentale *
Itinéraire thérapeutique
Tableau XIII : Itinéraire
thérapeutique en fonction de la Perception de la maladie
mentale
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Perception de la maladie mentale
|
Itinéraire thérapeutique
|
Total
|
|
|
|
|
|
Moderne
|
Traditionnelle
|
|
|
|
|
|
Perturbation des Fonctions du Cerveau
|
Effectif
|
67
|
19
|
86
|
|
|
|
|
|
%
|
77,9%
|
22,1%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Malédiction, mauvais sort lancé par les
sorciers
|
Effectif
|
9
|
44
|
53
|
|
|
|
|
|
%
|
17,0%
|
83,0%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Maladie héréditaire
|
Effectif
|
10
|
15
|
25
|
|
|
|
|
|
%
|
40,0%
|
60,0%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Possession diabolique
|
Effectif
|
4
|
13
|
17
|
|
|
|
|
|
%
|
23,5%
|
76,5%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Total
|
Effectif
|
90
|
91
|
181
|
|
|
|
|
|
%
|
49,7%
|
50,3%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Khi-deux
|
*
|
|
|
|
|
|
*significativité au seuil de 1%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Il ressort de ce tableau que la perception de la maladie mentale
influence significativement le choix de l'itinéraire
thérapeutique à un degré de 1%
1.7 Origine de la maladie mentale * Itinéraire
thérapeutique
Tableau XIV: Itinéraire
thérapeutique en fonction de l'origine de la maladie mentale
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Origine de la maladie mentale
|
Itinéraire thérapeutique
|
Total
|
|
|
|
|
|
Moderne
|
Traditionnelle
|
|
|
|
|
|
Naturelle
|
Effectif
|
46
|
18
|
64
|
|
|
|
|
|
%
|
71,9%
|
28,1%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Mystique (par la sorcellerie)
|
Effectif
|
18
|
69
|
87
|
|
|
|
|
|
%
|
20,7%
|
79,3%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Consommation des substances psycho actives
|
Effectif
|
22
|
4
|
26
|
|
|
|
|
|
%
|
84,6%
|
15,4%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Total
|
Effectif
|
86
|
91
|
177
|
|
|
|
|
|
%
|
48,6%
|
51,4%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Khi-deux
|
*
|
|
|
|
|
|
*significativité au seuil de 1%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Il ressort de ce tableau que l'origine attribuée à
la maladie mentale détermine significativement le
choix de l'itinéraire thérapeutique à un
seuil de 1%.
1.8 Une personne qui a été "folle"
peut-elle encore avoir une place dans la société *
Itinéraire
thérapeutique
Tableau XV : Itinéraire
thérapeutique en fonction de la place d'un malade mental
Dans la société.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Une personne qui a été "folle" peut-elle
encore avoir une place dans la société
|
Itinéraire thérapeutique
|
Total
|
|
|
|
|
|
Moderne
|
Traditionnelle
|
|
|
|
|
|
Oui
|
Effectif
|
79
|
68
|
147
|
|
|
|
|
|
%
|
53,7%
|
46,3%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Non
|
Effectif
|
11
|
23
|
34
|
|
|
|
|
|
%
|
32,4%
|
67,6%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Total
|
Effectif
|
90
|
91
|
181
|
|
|
|
|
|
%
|
49,7%
|
50,3%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Khi-deux
|
**
|
|
|
|
|
|
**significativité au seuil de 5%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Il ressort de ce tableau que la place d'un malade mental dans la
société détermine le choix de l'itinéraire
thérapeutique des maladies mentales à un seuil de
significativité de 5%
1.9 si oui peut-elle s'insérer comme tous les
autres ou
mis à part * Itinéraire
thérapeutique
Tableau XVI : Itinéraire
thérapeutique en fonction de l'insertion sociale d'un malade
Mental
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
si oui peut-elle s'insérer comme tous les autres
ou mis à part
|
Itinéraire thérapeutique
|
Total
|
|
|
|
|
|
Moderne
|
Traditionnelle
|
|
|
|
|
|
Oui
|
Effectif
|
68
|
48
|
116
|
|
|
|
|
|
%
|
58,6%
|
41,4%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Non
|
Effectif
|
22
|
43
|
65
|
|
|
|
|
|
%
|
33,8%
|
66,2%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Total
|
Effectif
|
90
|
91
|
181
|
|
|
|
|
|
%
|
49,7%
|
50,3%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Khi-deux
|
*
|
|
|
|
|
|
*significativité au seuil de 1%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1.10 Personne idéale pour prendre en charge une
maladie mentale * Itinéraire thérapeutique
Tableau XVII : Itinéraire
thérapeutique en fonction de la personne idéale pour prendre en
charge une maladie mentale
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Personne idéale pour prendre en charge une
maladie mentale
|
Itinéraire thérapeutique
|
Total
|
|
|
|
|
|
Moderne
|
Traditionnelle
|
|
|
|
|
|
Personnel soignant
|
Effectif
|
70
|
0
|
90
|
|
|
|
|
|
%
|
100,0%
|
0,0%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Tradipraticiens
|
Effectif
|
90
|
0
|
70
|
|
|
|
|
|
%
|
0,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Dignitaires religieux (Pasteurs et
prêtres)
|
Effectif
|
0
|
15
|
15
|
|
|
|
|
|
%
|
0,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Marabouts, féticheurs ou charlatans
|
Effectif
|
0
|
6
|
6
|
|
|
|
|
|
%
|
0,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Total
|
Effectif
|
90
|
91
|
181
|
|
|
|
|
|
%
|
49,7%
|
50,3%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Khi-deux
|
*
|
|
|
|
|
|
*significativité au seuil de 1%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Il ressort de ce tableau que la personne idéale pour
soigner une maladie mentale détermine significativement
le choix de l'itinéraire thérapeutique des maladies
mentales à un Seuil de 1%.
1.11 Lieu idéal pour soigner la maladie mentale
* Itinéraire thérapeutique
Tableau XVIII: Itinéraire
thérapeutique en fonction du lieu idéal pour soigner
la maladie mentale.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Lieu idéal pour soigner la maladie
mentale
|
Itinéraire thérapeutique
|
Total
|
|
|
|
|
|
Moderne
|
Traditionnelle
|
|
|
|
|
|
L'hôpital
|
Effectif
|
0
|
58
|
87
|
|
|
|
|
|
%
|
96,6%
|
3,4%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Eglise
|
Effectif
|
3
|
13
|
16
|
|
|
|
|
|
%
|
18,8%
|
81,3%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Village
|
Effectif
|
3
|
15
|
18
|
|
|
|
|
|
%
|
16,7%
|
83,3%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
|
Tradipraticiens, Marabouts, Féticheurs
|
Effectif
|
84
|
03
|
58
|
|
|
|
|
|
%
|
0,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Total
|
Effectif
|
90
|
89
|
179
|
|
|
|
|
|
%
|
50,3%
|
49,7%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Khi-deux
|
*
|
|
|
|
|
|
*significativité au seuil de 1%
|
|
|
|
|
Il ressort de ce tableau que le lieu idéal pour soigner
une maladie mentale un est un élément de
base qui oriente les individus dans le choix de leur
itinéraire thérapeutique à un seuil de
significativité de 1%.
1.12 Raison du choix de la médecine moderne comme
itinéraire * Itinéraire thérapeutique
Tableau XIX : Itinéraire
thérapeutique en fonction des raisons du choix de la
médecine moderne comme itinéraire
|
Raison du choix de la médecine moderne comme
itinéraire
|
Itinéraire thérapeutique
|
Total
|
|
|
|
|
|
Moderne
|
Traditionnelle
|
|
|
|
|
|
Prends bien en charge les maladies mentales
|
Effectif
|
27
|
9
|
36
|
|
|
|
|
|
%
|
75,0%
|
25,0%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Milieu approprié pour la prise en charge des
maladies mentales
|
Effectif
|
57
|
3
|
60
|
|
|
|
|
|
%
|
95,0%
|
5,0%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Total
|
Effectif
|
84
|
12
|
96
|
|
|
|
|
|
%
|
87,5%
|
12,5%
|
100,0%
|
|
|
|
|
|
Khi-deux
|
*
|
|
|
|
|
|
*significativité au seuil de 1%
Il ressort de ce tableau que plusieurs raisons
déterminent le choix de la médecine moderne
comme l'itinéraire thérapeutique des maladies
mentales.
CHAPITRE IV :
SYNTHESE ET DISCUSSION
Notre enquête a porté sur un échantillon
de 190 personnes. Il s'agit d'un échantillon représentatif de
l'ensemble des membres de la COBANGY. Cette enquête nous a permis de
dégager trois grands axes de réflexion à savoir :
· Les caractéristiques sociodémographiques
et économiques des enquêtés ;
· La connaissance des maladies mentales ;
· Les itinéraires thérapeutiques des
maladies mentales.
IV-1 LES CARACTERISTIQUES
SOCIODEMOGRAPHIQUES ET ECONOMIQUES DES ENQUETES
Parmi les personnes enquêtées, le genre
féminin constitue 53% de notre échantillon alors que les hommes
représentent seulement 47% de cet échantillon. Cette
différence pourrait s'expliquer au regard de la proportion qu'occupe la
gente féminine dans la population mondiale soit 51,5% de femmes contre
48,5% d'hommes (Rapport du recensement général et de l'habitat,
2005). Il faut juste noter que la COBANGY n'échappe pas à cette
réalité. Ce grand nombre de femmes pourrait influencer sur les
recours thérapeutiques. Les résultats du tableau VII montrent
à cet effet que sur les 97 femmes que contient notre échantillon,
65soit 67% ont choisi la MTR comme itinéraire thérapeutique des
maladies mentales. Il ressort alors de ce tableau que les femmes plus que les
hommes ont tendance à recourir beaucoup plus à la MTR en cas de
maladie. Cette observation avait déjà été faite par
(Mbouyap, 2002) dans une étude réalisée en 2002 sur le
pluralisme thérapeutique et stratégies de sante au Cameroun.
La tranche d'âge de 40 à 59 ans est la plus
représentée dans la COBANGY (66% soit 125 répondants).
Nous pouvons dire que la population cible de notre étude est
constituée en majorité des adultes. L'âge est un
élément déterminant du choix de l'itinéraire
thérapeutique. Ainsi, plus l'individu augmente en âge, plus il a
tendance à recourir aux soins de santé traditionnels (Mbouyap,
2002). Ceci pourrait être dû au fait que les
générations les plus anciennes aujourd'hui sont plus
imprégnées des valeurs, connaissances et pratiques
traditionnelles que les générations récentes.
Par ailleurs, 65% soit 124 de nos enquêtés sont
nés et ont grandi en milieu rural. Ceci est d'autant plus vrai puisque
nous ne sommes pas dans leur village d'origine. Le grand nombre des Bangang
à Yaoundé s'explique par l'une de leurs principales
caractérisques qui est la mobilité spatiale (Dzogning). Leur
présence à Yaoundé s'expliquerait par des migrations
définitives qu'ils effectuent soit à la recherche des
établissements scolaires pour les uns, du travail pour les autres, pour
exercer les activités comme le commerce, ou pour le travail en ce qui
concernent les salariés cadres de l'administration, des entreprises
privées et parapubliques.
Il ressort de la figure 3 que 36% soit 69 de nos
répondants ont le niveau secondaire, suivi de 20% soit 38
répondants qui ont le niveau supérieur. Par contre, 37% soit 70
de nos répondants ont le niveau primaire suivi de 7% soit 13 de nos
répondants qui n'ont jamais été à
l'école ; ce qui a rendu la collecte très difficile. Nous
avons ainsi été obligés de traduire les questions en
langue locale (le Ngiemba) pour faciliter la compréhension et pour
espérer avoir de bons résultats. L'instruction favorise la
rupture avec certaines pratiques sanitaires traditionnelles et
l'adhésion à la culture occidentale. L'adhésion aux
croyances étiologiques et à la thérapie traditionnelle est
plus accentuée chez les personnes non instruites (Mboko, 2010). Les
résultats de Khi-deux du tableau VIII montrent d'ailleurs que 100% des
répondants qui n'ont aucun niveau d'instruction ont choisi la MTR comme
itinéraire thérapeutique alors que alors que 67% des
répondants ayant atteint le supérieur ont choisi la
médecine moderne comme itinéraire thérapeutique des
maladies mentales. Le niveau d'instruction détermine donc le choix de
l'itinéraire thérapeutique à un seuil de
significativité de 1%.
Pour ce qui est de la religion, 61%soit 116 répondants
appartiennent à la religion catholique, suivi de 29% soit 55 personnes
appartiennent à la religion protestante. 4% soit 7 enquêtés
appartiennent aux églises de réveil. Ce qui veut dire que la
majorité de nos répondants pratique une religion. La religion
à travers les normes, les valeurs et les pratiques qu'elle
véhicule est un facteur susceptible d'influencer la perception, les
attitudes et les comportements des individus concernant les recours
thérapeutiques (Mboko). L'influence de la religion sur le choix de
l'itinéraire thérapeutique va donc dépendre du groupe
auquel on appartient. Ainsi, les chrétiens ont tendance à
recourir beaucoup plus à la médecine Occidentale alors que
l'Islam est favorable à la MTR.
Parmi les personnes enquêtées, 82% soit 156
répondants sont mariés, 6% soit 11 répondants sont veufs
(ves). L'analyse bivariée du tableau IX nous a permis de voire que 53%
des mariés font recours à la médecine moderne alors que
alors que 91% des veufs (ves) font recours à la MTR. Ainsi, nous pouvons
conclure que le statut matrimonial détermine le choix de
l'itinéraire thérapeutique à un seuil de
significativité de 5%. Par contre 73% soit 138 des enquêtés
ont plus de quatre personnes en charge. Cela signifierait tout simplement que
Dieu a exaucé la prière à lui adressée par le tout
premier chef du groupement Bangang (Fouo-Ngang) lors de la consécration
de ce village en ces termes : « Dieu très haut
créateur de tout....fais que l'homme et la femme accouchent
jusqu'à leur intestin grêle, que la fécondité soit
sans mesure » (MJEEBAR, 2012)
Pour ce qui est de la profession, 29% des répondants
sont des fonctionnaires ou des employés du secteur privé ;
c'est d'ailleurs ce qui expliquerait le nombre plus élevé des
Bangang à Yaoundé. Ils s'y rendraient notamment pour le travail
en ce qui concerne les cadres de l'administration publique, des entreprises
privées et parapubliques et aussi pour exercer les activités
comme le commerce. (Dzogning). 39,5% des enquêtés sont des
commerçants. Ce grand nombre des commerçants dans la COBANGY
pourrait s'expliquer en termes de don voulu par Dieu à ce peuple. En
fait ceci voudrait tout simplement dire que la parole de
bénédiction prononcée par Fouo-Ngang le tout premier chef
Bangang à la fin de l'exhortation de Dieu pour la
bénédiction de ce village en ce terme « notre
richesse sera... ..le commerce » s'est accomplie (MJEEBAR, 2012). Il
ressort en fait du tableau XI que 74% des fonctionnaires font recours
à la médecine moderne en cas de maladies mentales alors que 57%
des commerçants font recours à la MTR. Ceci pourrait une de plus
se justifier par la stabilité du revenu (les fonctionnaires ont un
revenu stable alors que les commerçants ont un revenu mensuel pas
très fixe). Ce tableau nous permet alors de voir que la profession
influence le choix de l'itinéraire thérapeutique à un
seuil de significativité de 1%.
En ce qui concerne le revenu mensuel, 46%soit 88
enquêtés disent avoir un revenu mensuel inferieur à 50000F
Cfa. Ce qui pourrait expliquer que les membres de cette communauté
sollicitent beaucoup plus la médecine traditionnelle pour le traitement
des maladies mentales, parce que qu'elle est moins chère et que le
payement peut se faire par naturel. Il ressort du tableau XII que 58% des
répondants ayant un revenu mensuel de moins de 50000F Cfa choisissent la
MTR comme itinéraire thérapeutique alors que 66% des
répondants ayant qui ont un revenu mensuel sup à 10000F Cfa
choisissent la médecine moderne comme itinéraire
thérapeutique. Nous pouvons conclure que le revenu mensuel
détermine le choix de l'itinéraire thérapeutique à
un seuil de significativité de 5%. La même observation avait
été faite par Libéry en 2009
IV-2 CONNAISSANCE DES
MALADIES MENTALES
Pour ce qui est de la définition de la maladie mentale,
46% soit 87 enquêtés seulement ont donné une bonne
définition de la maladie mentale. Par contre, le reste soit 54% ont
donné une mauvaise définition de la maladie mentale et ceci de la
manière suivante : malédiction ou un mauvais sort
lancé par les sorciers (32%), maladie héréditaire (13%),
possession diabolique (9,5%). Ceci pourrait s'expliquer par le manque de
connaissances réelles et d'informations sur les maladies mentales par
les membres de cette communauté. En fait la perception que les individus
ont d'une maladie influencerait le recours thérapeutique. Les
résultats du tableau XIII vérifient cette hypothèse. Il
ressort en fait de ce tableau que 78% des répondants ayant donné
une bonne définition de la maladie mentale ont choisi la médecine
moderne comme itinéraire thérapeutique alors que 83% des
répondants qui ont donné une mauvaise définition de la
maladie mentale ont choisi la MTR comme itinéraire thérapeutique.
Aussi, 35% seulement des enquêtés ont attribué à la
maladie mentale une origine naturelle. A coté de ceux-ci, 49,5% soit 94
répondants ont attribué une origine mystique à la maladie
mentale. Notons que la même observation avait été faite
dans une étude similaire menée en Côte d'Ivoire par
Libery en 2009 où 43,2% des enquêtés
attribuaient une origine mystique à la maladie mentale. Dans le contexte
africain, l'origine attribuée à une maladie détermine
l'itinéraire thérapeutique à suivre. Cette origine
attribuée dépend le plus souvent du processus de socialisation.
Ainsi, selon Diakite et al (1993), «
les maladies attribuées à des facteurs surnaturels ne
peuvent être traitées que par la médecine traditionnelle
et le recours aux guérisseurs ou aux devins et en aucun cas par la
médecine moderne ». L'analyse du tableau XIV confirme
cette idée. Il ressort en fait de ce tableau que 72% des
répondants qui ont attribué une origine naturelle à la
maladie mentale ont choisi la médecine moderne comme itinéraire
thérapeutique alors que 79% des répondants ayant attribué
une origine mystique à la maladie mentale ont choisi la MTR.
Il ressort de la figure 13 que 18% soit 35 de nos
enquêtés ont du malade mental l'image d'une personne très
dangereuse qu'il faut éviter à tout prix ; 15% soit 28
enquêtés pensent que c'est une personne que l'on doit enfermer ou
enchainer. La même observation avait déjà
été faite par Malboeuf en 2011 qui affirmait que « Ce
sont les familles qui payent pour faire attacher leurs malades. Et s'ils sont
battus et privés de nourriture, c'est parce qu'on croit ainsi les calmer
et chasser le démon ». Ceci contribue d'avantage à la
stigmatisation des personnes qui souffrent d'une telle maladie. Le
malade mental est donc empreint d'une connotation péjorative
et reste marqué par sa dangerosité, son
imprévisibilité, sa violence et son immoralité (Wisal,
2012). Ce qui est déplorable est que cet image
persiste chez la plupart des gens même quant ces malades parviennent
à retrouver la guérison. Cette stigmatisation influencerait
beaucoup le recours aux soins de santé mentale car cela peut amener les
membres de cette communauté à aller se soigner dans leur village
où ils sont sans nul doute mieux acceptés et ne revenir
qu'après le traitement, pour espérer au moins leur insertion et
leur acceptation dans leur lieu de résidence une fois au retour.
A la question de savoir si un malade mental pouvait encore
avoir sa place dans la société 78% soit 148 enquêtés
ont répondu par l'affirmative. Ce soutien, cette disponibilité ou
cette tolérance sociale envers les malades mentales les offrent des
supports sociaux infaillibles pouvant jouer sans doute un rôle majeur
dans l'induction d'un meilleur pronostic. Par contre 22% soit 42
enquêtés affirment qu'un malade mental ne peut plus avoir sa place
dans la société. A ce propos, Malboeuf en 2011 affirme que
«Quand les symptômes deviennent trop visibles, la communauté
est dépassée, explique ». Ceux-ci stigmatisent,
rejettent et excluent de la société les malades mentaux ; ce
qui pourrait être à l'origine des rechutes, de l'aggravation de
leur état de santé, du suicide qu'on observe le plus souvent chez
ce genre de malade et même du trop plein de « fou »
dans nos rues. Ceci pourrait également être à l'origine de
l'augmentation du taux de suicide qu'on observe chez les malades mentaux. Par
ailleurs il ressort du tableau XV que 54% des répondants qui pensent que
le malade mental peut encore avoir sa place dans la société ont
choisi la médecine moderne comme itinéraire thérapeutique
alors que 68% des répondants qui pensent que le malade mental ne peut
plus avoir sa place dans la société ont choisi la MTR ; on
dirait que quand il n'ya pus rien à perdre, on se confit au
traditionnel.
Il ressort de la figure 16 que 27% des répondants
prennent la fuite quant ils croisent sur leur chemin un malade mental. Ceci
pourrait encore une fois de plus s'expliquer par le manque des connaissances et
d'informations du public sur ces maladies car s'il pouvait avoir en idée
que la maladie mentale est une maladie comme toutes les autres, de telles
réactions n'existeraient pas. Cela constitue une de forme de
discrimination à l'égard de ces malades. A coté de
ceux-ci, 47% des répondants affirment dirent bonjour à un malade
mental quant ils le croisent sur leur chemin mais tout en se tenant sur leurs
gardes. Ceci pourrait s'expliquer par le fait qu'ils ont du malade mental
l'image d'une personne dangereuse et imprévisible et violente.
IV-3 ITINERAIRES
THERAPEUTIQUES
De la figure 17, il ressort que 10% des enquêtés
affirment qu'on ne peut pas guérir d'une maladie mentale. A propos de
ceci, Gureje et Alem (2000) déclarent que « les
responsables des grandes orientations pensent souvent qu'une maladie mentale
est la plupart du temps incurable ». C'est ce qui
justifierait le nombre croissant des malades mentaux dans nos rues car se
disant qu'on ne peut les soigner, les familles concernées les ignorent,
les rejetent, bref, les excluent de leur cadre social. Au contraire, 89% de nos
enquêtés affirment qu'il est possible de guérir d'une
maladie mentale. Du tableau III, il ressort 47% de nos enquêtés
pensent que la personne idéale pour soigner une maladie mentale est le
tradipraticien. Il ressort du tableau VI que 50,5% des répondants ayant
choisi la médecine traditionnelle affirment faire ce choix parce qu'elle
est plus efficace pour le traitement des maladies mentales. En
fait, « la plupart des études menées sur
le traitement des maladies mentales dans le monde en développement
démontrent que les stratégies préconisant le transfert des
soins vers le personnel de santé non spécialiste présente
de nombreux avantages » (Wikram). A cet effet, la
thérapie interpersonnelle ( traitement psychologique de la
dépression) appliqué dans les zones rurales en Ouganda en est un
parfait exemple. Des essais aléatoires ont été
effectués sur des soins prodigués par des non spécialistes
et les résultats obtenus ont été très efficaces.
Par contre, 26% des répondants affirment choisir cet itinéraire
parce qu'elle est moins onéreux et que le payement peut se faire par
nature. C'est une raison de plus qui confirme que la situation
économique influence le recours thérapeutique. La figure 18
montre que 38% seulement des répondants pensent que le personnel
soignant des hôpitaux psychiatriques est mieux placé pour soigner
une maladie mentale. Il ressort du tableau IV que 46% des
enquêtés pensent que le lieu idéal pour prendre en soin une
maladie mentale est chez le tradipraticien alors que 30,5% des
répondants pensent que l'hôpital psychiatrique est le lieu
idéal pour soigner ces maladies. Selon le tableau V, 49,5% des
répondants ayant choisi la médecine moderne affirment faire ce
choix parce que ces hôpitaux prennent bien en charge ces maladies (36%)
et parce que c'est un milieu approprié pour la prise en soin de ces
maladies (49,5%).
A la question de savoir pourquoi ils abandonnent
l'hôpital Jamot qui est ici à côté pour aller loin au
village se faire soigner, 52% des enquêtés ayant choisit la
médecine traditionnelle déclarent abandonner cet hôpital
parce qu'il est très cher. Ceci pourrait se justifier par la situation
économique des membres de cette communauté car d'après
notre étude, 45% des enquêtés ont un revenu mensuel
inferieur à 50000F Cfa, 73% ont plus de (04) enfants en charge. Nous
sommes tous d'accord qu'avec ce revenu mensuel et vue leurs charges, il n'est
pas facile pour eux de se soigner en milieu hospitalier. En fait les personnes
les plus défavorisées économiquement sont celles qui ont
le moins accès aux services de santé (Gureje et Alem, 2000).
Par contre 16% des répondants déclarent abandonner
l'hôpital Jamot juste parce qu'ils ont l'habitude de se faire soigner au
village. Cet abandon pourrait se justifier par une désaffection des
hôpitaux qui peut être due à la qualité de l'accueil
et les conditions d'attente dans les hôpitaux des grandes villes.
26% soit 50 répondants affirment abandonner cet
hôpital parce qu'ils trouvent satisfaction au village. Ceci pourrait tout
simplement confirmer l'efficacité de la médecine traditionnelle
dans ce domaine de la santé. La même chose avait été
observée dans une étude menée à Yaoundé par
Mbouyap en 2002 sur le pluralisme thérapeutique
De la figure 23, il ressort que 82% soit 156
répondants trouvent satisfaction dans le choix de leur itinéraire
thérapeutique quel qu'il soit alors que 13% ne trouve pas satisfaction
dans leur choix. 65% des personnes enquêtés font une association
des itinéraires thérapeutiques quant ils ne sont pas satisfait
jusqu'à l'obtention de la guérison. Par contre 30% changent tout
simplement d'itinéraire thérapeutique quant ils ne sont pas
satisfaits.
CONCLUSION ET
SUGGESTIONS
CONCLUSION
Notre travail avait pour objectif d'identifier les
éléments qui déterminent le choix de l'itinéraire
thérapeutique des maladies mentales dans la COBANGY. Dans l'optique
d'atteindre cette objectif nous nous sommes proposés de recenser les
membres de cette communauté selon leurs caractéristiques
sociodémographiques et économiques, d'identifier leurs
connaissances sur les maladies mentales et d'identifier les différents
itinéraires thérapeutiques des maladies mentales dans cette
communauté. Les hypothèses suivantes ont été
émises : H-1 Les caractéristiques
sociodémographiques et économiques déterminent le choix
des itinéraires thérapeutiques des maladies mentales dans la
Communauté Bangang de Yaoundé. H-2 Les
connaissances des membres de cette communauté sur les maladies mentales
participent au choix des leurs itinéraires thérapeutiques en cas
de maladie mentale. H-3 La COBANGY emprunte la médecine
traditionnelle comme itinéraire thérapeutique pour le traitement
des maladies mentales.
Il ressort de cette étude que 53% des
répondants sont de sexe féminin, que 66% ont un âge
compris entre 40 et 59 ans, que 37% ont un niveau scolaire primaire alors que
7% n'ont jamais été à l'école, que 94% pratiquent
une religion, tous ces éléments déterminant fortement le
choix de l'itinéraire thérapeutique ; ce qui confirme notre
première hypothèse. Par contre, 54% des personnes
enquêtés ont donné une mauvaise définition de la
maladie mentale. 49,5% des répondants attribuent une origine mystique
à cette maladie ; ce qui confirme notre deuxième
hypothèse. 47% des répondants pensent que les tradipraticiens
sont mieux placés pour le traitement des maladies mentales et 46% des
répondants pensent que la MTR est la plus indiquée pour soigner
ces maladies ; ce qui confirme notre troisième hypothèse.
Nous référant à ces résultats obtenus, nous pouvons
relever que plusieurs éléments influencent le choix de
l'itinéraire thérapeutique des maladies mentales parmi
lesquels :
· La perception de ces maladies
· L'origine que les individus attribuent à cette
maladie
· La religion
· La situation économique
· Le niveau d'instruction
· L'image qu'ils ont du malade mental
· Le coût élevé des soins dans les
structures hospitalières spécialisées en santé
mentale
Au vue de qui précède nous pensons que les
actions suivantes peuvent être entreprises pour remédier à
cette situation.
SUGGESTIONS
PROBLEMES
|
CAUSES
|
CONSEQUNCES
|
PISTES DE SOLUTION
|
ACTEURS
|
Mauvaise perception de la maladie mentale
|
Manque de connaissances sur les maladies mentales
|
- Adoption des solutions inappropriées face à ces
maladies
- Stigmatisation des malades mentaux
|
- Organiser les séances d'IEC sur les maladies mentales
dans les structures sanitaires.
- Mettre en place des programmes incitatifs pour mobiliser les
populations
|
Le personnel de santé en collaboration avec le chef de la
communauté
|
La stigmatisation des malades mentaux
|
Mauvaise image que les individus ont du malade mental et la
mauvaise perception des maladies mentales
|
Le rejet, l'exclusion, la non insertion, la discrimination et
les inégalités sociales
|
- Sensibiliser le public sur les maladies mentales et sur les
violations des droits de l'homme faites sur les malades mentaux à
travers les moyens de communication
- Mettre sur pied des spots publicitaires sur les maladies
mentales et leur PEC comme on le fait pour les autres maladies
|
-personnel soignant
-les médias - le chef de la
communauté
|
Insuffisance ou le manque des structures modernes
spécialisées en santé mentale
|
Mauvaise politique de santé mentale
|
- Recours des populations aux structures de soins non
spécialisées (à la médecine traditionnelle)
- Déficit de traitement
|
-Insérer les services de santé mentale au niveau
des structures de santé
- Affecter dans les structures des soins le personnel
spécialisé en santé mental
|
MINSANTE
|
Déficit de traitement
|
-Le coût élevé des soins
|
Augmentation du nombre des malades mentaux dans nos rues
|
- Associer les tradipraticiens au traitement des maladies
mentales
- Créer un cadre formel d'exercice de la MTR qui
définit le statut de tradipraticiens et un code déontologique
pour cette profession
|
MINSANTE
|
Fréquentation insuffisante des hôpitaux modernes et
spécialisés
|
- la qualité d'accueil et des soins
- les coûts élevés des soins
|
l'abandon des hôpitaux pour les autres services de
soins
|
- Améliorer la qualité de l'accueil et des soins
dans les hôpitaux psychiatriques
- Réduire les coûts des soins dans nos
hôpitaux
|
Les responsables des hôpitaux
|
REFFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
OUVRAGES :
1- CHATILLON O., GALVAO F., 2002,
pedo-psychiatrie, éd Vernazobres- Grego, paris
2- CHRISTOPHE P., CHANTAL J.M, BEATRICE B.,
1995, Soins aux personnes atteintes d'affections
psychiatriques, éd Maloine, Paris
3- HARDY-BAYLE Ch., 2000, Psychiatrie,
éd Doin Paris
4- KAPLAN H.I., SADOCK B.J., (SD), Manuel de
psychiatrie clinique, éd Maloine Paris 117-118
5- KOUPERNIK C., LÔO H., ZORIFIAN E.,
précis de psychiatrie, éd Flammarion, paris
6- PRUDHOMME Ch., MOUGIN J., BUFFET Ch., soins
infirmiers aux personnes atteintes d'affections psychiatriques, éd
Maloine, paris
7- ROULLON F., DAVID M., GAUBERT V.,
2002, psychiatrie (les aides mémoires du Diplôme d'Etat
d'Infirmier), éd Vernazobres-Grego, Paris 2002
8- Nkoum B.A, 2010, Initiation a la
recherche : une nécessité professionnelle,Yaoundé,
PUCAC
9- DZOGNING A., 2010, De Bangang à
Yaoundé la COBANGY (Communauté Bangang de Yaoundé)
10- MJEEBAR, 2012, (Mouvement des Jeunes
Elèves et Etudiants Bangang pour le Rénouveau), Histoire du
peuple Bangang, Tome I
11- Dictionnaire le petit Robert 2008
12- Dictionnaire Médical de l'Infirmier, 2009
13- Larousse Médicale : Encyclopédie
Médical de la famille, 1991
14- Larousse médical, 2010
WEBOGRAPHIE :
15- DIAKITE B.D., DIARRA T., TRAORE S., (1993),
«Recours aux soins et consommation médicale dans le
quartier de Bankoni», in : J. Brunet-Jailly (éd.), Se Soigner au
Mali, Paris.
16- GUREJE O., ALEM A., Elaboration des
politiques de santé mentale en Afrique, 2000, en ligne sur http://
phpwhqlibdoc.who.int/recueil_articles/.../RA_2000_3_110-116_fre.pdf'
consulté le 20 Mars à 19H
17- LIBERY J., 2009, itinéraires
thérapeutiques des schizophrènes à Abidjam en ligne sur
http://www.cairn.info/revue-l-information-psychiatrique-2009-5-page-461.htm
18-
Malboeuf M.C., 2011, santé mentale en
Afrique: briser les chaînes de la maladie, en ligne sur
https://twitter.com/mc malbeouf
consulté le 20 Mars à 19H30min
19- Mbouyap K. Y., 2002, pluralisme
therapeutique et strategies de sante au cameroun.
20- Mboko. S, 2010, Diagnostic post conflictuel
des recours thérapeutiques au Congo Brazzaville, en ligne sur
http://www.cnsee.org/index.php? consulté le 18 Déc. à
18H
21- Rapport de conférence ministérielle
européenne de l'OMS sur la santé mentale tenue à HELSINKI
en Janvier 2005, en ligne sur
www.cairn.info/sante-internationale--9782724611724-page-169.htm
consulté le 18 Déc. à 18H
22- Rapport du recensement général et de l'habitat
en 2005
23- RURATOTOYE B., 2008, la fonction
psychothérapeutique des églises chrétiennes
Nouvelles au Rwanda âpres le génocide des tutsi en
1994, en ligne sur
http://1.static.e-corpus.org/download/notice_file/2126531/RURATOTOYE.pdf
24- Wikipédia
25- WIKRAM. P, santé mentale dans les
PVD : passé à une réflexion innovante, en ligne sur
http//www.ishtm.ac.uk
26- WISSAL CHERIF, HEND ELLOUMI, AFEF ATEB, FATHI NACEF,
MAJDA CHEOUR, JEAN LUC ROELANDT, AUDE CARIA, 2012,
Représentations
sociales de la santé mentale en Tunisie, en ligne sur
http://www.latunisiemedicale.com/article-medicale-tunisie.php?article=2072
ANNEXES
ANNEXE 1 : NOTE A
L'ATTENTION DES REPONDANTS
Cher(e)s répondant(e)
Dans le cadre de l'élaboration du mémoire de
fin de formation en vue de l'obtention du Diplôme d'Etat en soins
Infirmiers, nous avons l'honneur de soumettre à votre attention une
enquête portant sur «les déterminants du choix de
l'itinéraire thérapeutique maladies mentales dans la
communauté Bangang de Yaoundé ».
Nous vous prions de répondre avec
sincérité à toutes nos questions et vous assurons que vos
réponses ne sauraient porter préjudice, l'anonymat étant
requis pour garantir leur caractère confidentiel.
Nous vous remercions d'avance pour votre franche et sincère
collaboration.
ANNEXE
2 : QUESTIONNAIRE
MODULE I : LES CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES
ET ECONOMIQUES
|
M1 Q1 : Sexe
|
1-Masculin
2-Féminin
|
MI Q2 : Age
|
1-[20-39]
2-[40-59]
3-[60 et plus
|
MI Q4 : Niveau d'instruction
|
1-primaire
2-Secondaire
3-Supérieur
3-Aucun
|
MI Q5 : Religion
|
1-Catholique
2-Protestante
3-Animiste
4-Eglises de réveil
5-Autres à préciser.............................
|
MI Q6 : Statut matrimonial
|
1-Marié (e)
2-Célibataire
3-Veuf (Ve)
|
MI Q7 : Nombre d'enfant en charge
|
1-[0 à 3]
2-[4 et plus
|
MI Q8 : Quelle est votre profession
|
1-Fonctionnaire ou employé du secteur privé
2-Commerçant (e)
3-Femme au foyer
4-Retraité (e)
5-Autres à
préciser..................................................................
|
MI Q9 : A combien pouvez-vous estimer
votre revenu mensuel ?
|
1-Moins de 50000f
2-Entre 50 et 100000f
3-A 100000f et plus
|
MII : CONNAISSANCES DES MALADIES
MENTALES
|
MII Q1 : Qu'est ce qu'une maladie mentale ?
|
1-c'est une perturbation des fonctions du cerveau
2-C'est une
malédiction, un mauvais sort lancé par les sorciers
3-C'est une maladie héréditaire
4-C'est une possession diabolique (mauvais esprits)
5-Autre à
préciser.....................................................................................
|
MII Q2 : Quelle peut être l'origine d'une maladie
mentale ?
|
1-Naturelle (comme toutes les autres maladies)
2-Mystiques (par la
sorcellerie)
3-Consommation des substances psycho
actives
|
MII Q3 : Quelle image avez-vous d'un malade mental ?
|
1-C'est une personne très dangereuse qu'on doit
éviter 2-C'est une
personne qu'on doit enfermer ou enchaîner
3-C'est un malade comme tous les autres qu'il faut soigner
|
MII Q4 : Est qu'une personne qui a déjà
été « folle » peut encore avoir sa place dans
la société ?
|
1-Oui
1-Non
|
MII Q5 : Si oui, est ce qu'elle peut :
1-Se marier et fonder sa famille
2-Travailler
3-Etudier ou
enseigner
4-Etre encore considéré comme avant
|
1-Oui 2-Non
1-Oui
2-Non
1-Oui
2-Non
1-Oui
2-Non
|
MII Q5 :Qu'est ce que vous faites quant vous croisez sur
votre chemin un malade mental ou quelqu'un qui a déjà eu une
maladie mentale ?1-Vous prenez la fuite
2-Vous lui
dites bonjours tout en tenant vos gardes
3-Vous passez simplement pour ne pas attirer son
attention 4-Autre
à
préciser........................................................................................
|
MODULE III : ITINERAIRES THERAPEUTIQUES
|
MIII Q1 : Pensez-vous qu'on puise guérir d'une
maladie ?
|
1-Oui
2-Non
|
MII Q2 : Quelle est la personne idéale pour prendre
en charge une maladie mentale ?
|
1-Le personnel soignant
2-Les tradipraticiens
3-Les dignitaires religieux (pasteurs et prêtres)
4-Les marabouts, les
féticheurs et les charlatans
5-Autre à
préciser..................................................................................
|
MIII Q3 : Quel est le lieu idéal pour soigner une
maladie mentale ?
|
1-L'hôpital
2-L'église
3-Son village
4-Chez les tradipraticiens/marabouts/féticheurs
|
MIII Q4 : Pourquoi choisissez-vous l'hôpital ou la
médecine moderne comme itinéraire thérapeutique ?
|
1-Elle prend bien en charge les maladies mentales
2-C'est un milieu
approprié pour la prise en charge de ces maladies
3-Autre à
préciser........................................................................................
|
MIII Q5 : Pourquoi choisissez-vous la médecine
traditionnelle comme itinéraire thérapeutique ?
|
1-Elle est plus efficace pour le traitement des maladies mentales
2-Le traitement est moins cher et peut se faire par
nature 3- Elle comprend
mieux ce nous ressentons
|
MIII Q6 : Est-ce que vous trouvez satisfaction dans le choix
de vos itinéraires ?
|
1-Oui 2-Non
|
MIII Q7 : Si non, que faites-vous quant vous n'êtes
pas satisfait ?
|
1-Vous changez d'itinéraire
2-Vous
associer les autres itinéraires jusqu'à obtenir la
guérison
|
ANNEXE 3 :
AUTORISATION DE RECHERCHE
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
LISTE
DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACCRONYMES
v
LISTES
DES FIGURES
vi
LISTE
DES TABLEAUX
vii
LISTE
DES ANNEXES
viii
RESUME
ix
ABSTRACT
x
INTRODUCTION
1
CHAPITRE
I: PROBLEMATIQUE
2
I - ENONCE DU PROBLEME
3
I -1 QUESTIONS DE RECHERCHE
8
I -2 OBJECTIF GENERAL
8
I -3 OBJECTIFS SPECIFIQUES
8
I -4 HYPOTHESES DE RECHERCHE
9
II- DEROULEMENT DES CONCEPTS
10
II-1- LES MALADIES MENTALES
10
A- LES TROUBLES DE L'HUMEUR
10
B- LES NEVROSES
11
C- LES PSYCHOSES
14
II-2- ITINERAIRES THERAPEUTIQUES
20
A- LA MEDECINE MODERNE
20
B- LA MEDECINE
TRADITIONNELLE/PARALLELE/COMPLEMENTAIRE/ ALTERNATIVE
23
CHAPITRE II: METHODOLOGIE
29
II-1- CHOIX DU LIEU D'ETUDE
29
II-2- JUSTIFICATION DU LIEU D'ETUDE
29
II-4- TYPE D'ETUDE
32
II-5- PRESENTATION ET DEFINITION DES VARIABLES
32
II-6- TECHNIQUE D'ECHANTILLONNAGE
34
II-7- INSTRUMENT DE COLLECTE DES DONNEES
35
II-8- RESPECT DE L'ETHIQUE DE LA RECHERCHE
36
II-9- LIMITES DE L'ETUDE
36
II-10- DUREE DE L'ETUDE ET DE L'ENQUETE
36
II-11- DEROULEMENT DE L'ENQUETE
37
II-12- EXPLOITATION DES RESULTATS
37
II-13- PUBLICATION DES RESULTATS
37
II-14- DIFFICULTES RENCONTREES
37
CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS
39
III-1- IDENTIFICATION DES REPONDANTS
39
III-2- CONNAISSANCES SUR LES MALADIES MENTALES
44
CHAPITRE IV : SYNTHESE ET DISCUSSION
57
IV-1 LES CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES ET
ECONOMIQUES DES ENQUETES
58
IV-2 CONNAISSANCE DES MALADIES MENTALES
61
IV-3 ITINERAIRES THERAPEUTIQUES
63
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
65
CONCLUSION
66
SUGGESTIONS
67
REFFERENCES BIBLIOGRAPHIE
69
ANNEXES
72
ANNEXE 1 : NOTE A L'ATTENTION DES
REPONDANTS
73
ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRE
74
ANNEXE 3 : AUTORISATION DE RECHERCHE
77
TABLE DES MATIERES
78
|