REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix - Travail - Patrie
-
UNIVERSITE DE NGAOUNDERE
-
FACULTE DES ARTS, LETTRES ET SCIENCES
HUMAINES
- -
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
REPUBLIC OF CAMEROON Peace - Work -
Fatherland
-------------
THE UNIVERSITY OF NGAOUNDERE
FACULTY OF ARTS, LETTERS AND SOCIAL SCIENCES
------------
DEPARTMENT OF GEOGRAPHY
ANALYSE DE LA DYNAMIQUE DES TYPES D'OCCUPATION DU
SOL DANS LE TERROIR DE NDOKAYO DANS LA REGION DE L'EST CAMEROUN (1987 -
2011).
Mémoire rédigé et soutenu en vue de
l'obtention d'un Master de recherche en Géographie Option :
Géographie, Environnement Naturel et Aménagement (GENA)
Par POUÏRA Jean Bodel Matricule:
06A432LF Titulaire d'une Licence en géographie
physique
Sous la direction de : TCHOTSOUA Michel
Professeur
Université de Ngaoundéré
Année académique 2010/2011
Dédicace
Àmon grand-père
Domsala.
II
Remerciements
Ce travail est le résultat de nombreuses collaborations
et discussions. A cet effet, j'exprime ma gratitude à toutes les
personnes qui ont, d'une manière ou d'une autre, contribué
à sa réalisation.
J'adresse mes remerciements au Pr Michel Tchotsoua, qui a
accepté d'encadrer ce travail. Son ouverture d'esprit et ses
encouragements m'ont profondément marqué et suscité en moi
de l'admiration.
J'adresse mes remerciements à l'endroit de tous les
enseignants du département de géographie de l'Université
de Ngaoundéré pour la formation reçue depuis le premier
niveau. Je pense aux professeurs Wakponou Anselme et Joseph-Pierre Ndamé
; aux Docteurs Iya Moussa et Aoudou Doua Sylvain ; et à M. Briltey
Bakoulaye.
Ma gratitude va aussi à l'endroit du
délégué d'arrondissement des forêts et de la faune
de Bétaré-Oya, Ingénieur Hamadou pour sa grande
disponibilité.
Je tiens également à souligner les aides de
certaines personnes, lesquelles ont contribué considérablement
à la réalisation de ce travail. Il s'agit notamment
- De M. Gourou Etienne, employé temporaire au HCR de
Bertoua et M. Richard, responsable IRDb de la zone des réfugiés
centrafricains de Ndokayo qui ont facilité mon accès aux
ménages des réfugiés centrafricains ;
- De Sa Majesté Narma Labi, chef traditionnel de
Ndokayo et ses populations qui m'ont témoigné de leur grande
hospitalité ;
- De mes camarades de promotion pour leur élan de
solidarité et leurs encouragements, notamment Abdelgader Abderamane Koko
;
- De tous les membres de ma famille notamment mes
géniteurs Djonga André et Manhao Wayang pour leur soutien
multiforme;
III
- Tous mes amis : Béguima Narma Flore; Dama
Doubné , Baba Kada Félix, Anagdang Béatrice ; Keulpelba
Epenetus ; Tchangoro Illé ; Vodom Edjenté Stève ;
Yamalé Olivier et Mbara Météké Yvan pour leurs
encouragements et leurs aides de diverse nature.
Par ailleurs, que toute autre personne, qui aurait
contribué à la réalisation de ce travail et dont le nom
n'a pas été mentionné, reçoive également mes
sincères remerciements.
iv
Résumé
Cette étude explique la dynamique des types
d'occupation du sol dans le terroir de Ndokayo entre 1987 et 2011. L'analyse a
porté sur cinq types d'occupation du sol à savoir : la zone
d'habitation, les cultures, les jachères, la savane arbustive dense et
la galerie forestière. Dans une approche diachronique sur la base des
observations de terrain, des enquêtes parcellaires et des relevés
floristiques, l'analyse a permis de constater une dynamique
accélérée des types d'occupation du sol dans le terroir
entre 2001 et 2011. Cette dynamique accélérée se
caractérise par une extension de la zone d'habitation, des cultures et
des jachères au détriment du couvert végétal,
principalement la savane arbustive dense qui présente un état de
dégradation profond. Il a été établi que cette
situation est liée au changement soudain du contexte géographique
local, marqué par l'installation de plus de 7000 réfugiés
centrafricains et des évènements climatiques, notamment la
sècheresse de 2007.
Mots clés : Terroir, dynamique,
réfugiés centrafricains.
V
Abstract
. This study explains the dynamics of the types of land cover
in the local of Ndokayo between 1987 and 2011. The analysis focused on five
types of the land cover: the built, the farms, the fallows, the dense shrubby
savanna and the forest gallery. In diachronic approach based on the
observations of land, investigations, the analysis permitted to note an
accelerated dynamic of the types of soil occupation in the Ndokayo between 2001
and 2011. This accelerated dynamic is characterized by an extension of the
built, the farms and the fallows replacing the vegetation, mainly the dense
shrubby savanna that presents a deep deterioration state. It was established
that this situation is causes by the sudden change of the local geographical
context, marked by the installation of more than 7000 centrafrican refugees and
the climatic events notably the dryness crisis during the year 2007.
Key words: Soil, dynamic, centrafrican
refugees.
vi
Sommaire
Dédicace i
Remerciements ii
Résumé iv
Abstract v
Sommaire vi
Liste des tableaux ix
Liste des figures x
Liste des photographies xi
Sigles et acronymes xii
Introduction générale 1
1. Problématique 2
2. Cadre spatiotemporel 4
3. Questions de recherche 6
4. Contexte scientifique 7
5. Objectifs 11
6. Hypothèses 11
7. Cadre conceptuel 12
8. Méthodologie 16
9. Intérêt de l'étude 24 Chapitre 1.
Evolution des types d'occupation du sol dans le terroir de Ndokayo de
1987 à 2011. 26
Introduction 26
1.1. Caractérisation des types d'occupation du sol 26
1.2. Processus de l'évolution des types d'occupation du
sol de 1987 à 2011 35
VII
Conclusion 46
Chapitre 2. Facteurs de la dynamique des types d'occupation du
sol dans le terroir
de Ndokayo 47
Introduction 47
2.1. Le changement du contexte climatique et sa contribution
à la dynamique des
types d'occupation du sol dans le terroir 47
2.2. Incidence du changement du contexte
socioéconomique sur la dynamique des
types d'occupation du sol dans le terroir de Ndokayo. 51
2.3. Les facteurs institutionnels et politiques 62
Conclusion 64
Chapitre 3. Caractérisation des acteurs de la dynamique
des types d'occupation du
sol 65
Introduction 65
3.1. Les acteurs indirects de la dynamique des types
d'occupation du sol 65
3.2. Les acteurs directs de la dynamique des types
d'occupation du sol 67
Conclusion 81
Chapitre 4. Conséquences socioéconomiques de la
dynamique des types
d'occupation du sol. 82
Introduction 82
4.1. Les conflits entre les groupes d'acteurs : accentuation
et apparition de nouvelles
formes 82
4.2. La dynamique accélérée des types
d'occupation du sol : une entrave au bien-
être des populations locales 87
Conclusion 93
Conclusion générale et recommandations 94
Bibliographie 98
VIII
Annexes 103
Table des matières 134
ix
Liste des tableaux
Tableau 1. Evolution des superficies de la zone d'habitation
en Ha 36
Tableau 2. Evolution des superficies des cultures 38
Tableau 3. Evolution des superficies des jachères 40
Tableau 4. Fréquences des états des individus
dans la savane arbustive dense 42
Tableau 5. Fréquences des états des individus
dans la galerie forestière 45
Tableau 6. Mode d'accès à la terre dans le
terroir de Ndokayo 66
Tableau 7. Espèces ligneuses utilisées en
pharmacopée en voie de disparition. 92
X
Liste des figures
Figure 1. Localisation du terroir de Ndokayo. 5
Figure 2. Fréquences spécifiques dans la savane
arbustive dense 33
Figure 3. Fréquences spécifiques dans la galerie
forestière 34
Figure 4. Evolution des superficies de la zone d'habitation
35
Figure 5. Evolution de la zone d'habitation. 37
Figure 6. Evolution des superficies des cultures 38
Figure 7. Evolution des cultures 39
Figure 8. Evolution des superficies des jachères 40
Figure 9. Evolution des jachères 41
Figure 10. Répartition de l'état des ligneux
dans la savane arbustive dense 43
Figure 11. Répartition de l'état des ligneux
dans la galerie forestière 45
Figure 12. Ecart à la moyenne des précipitations
à Ndokayo 48
Figure 13. Répartition de la zone d'habitation 53
Figure 14. Répartition des cultures en 2011 selon la
nationalité des propriétaires 54
Figure 15. Répartition des jachères en 2011
55
Figure 16. Influence de l'installation des
réfugiés centrafricains 56
Figure 17. Répartition des principales activités
génératrices de revenus dans le terroir
de Ndokayo 58
Figure 18. Répartition des sources d'accès
à la terre 66
Figure 19. Répartition des sources d'énergie
utilisées dans les ménages 88
Figure 20. Fréquences spécifiques de
l'état des individus dans la savane arbustive
dense. 89
Figure 21. Fréquences spécifiques de l'état
des individus 90
xi
Liste des photographies
Photo 1. Habitation de type moderne à Ndokayo. 27
Photo 2. Habitation traditionnelle en terre battue. 28
Photo 3. Habitation traditionnelle en natte de raphia. 29
Photo 4. . Champs de Manihot esculata 30
Photo 5. Une jachère 31
Photo 6. Savane arbustive dense 32
Photo 7. Dégradation de la savane arbustive dense 44
Photo 8. Sol induré 50
Photo 9. Création d'un champ de culture. 70
Photo 10. Impact du surpâturage sur les sols et la
végétation 72
Photo 11. Elaguassions d'un arbuste. 74
Photo 12. Souche d'un arbre 74
Photo 13. Incendie du tronc pour la production du bois de
chauffe 75
Photo 14. Tas de bois 75
Photo 15. Fabrication artisanale des nattes de raphia. 76
Photo 16. Fabrication d'ardoises coraniques. 77
Photo 17. Fabrication artisanale des meubles. 78
Photo 18. Habitation de réfugiés centrafricains
79
Photo 19. Stockage du bois de chauffe dans un ménage de
réfugiés centrafricains. 80
XII
Sigles et acronymes
% : Pourcent / Pourcentage
°C: degré Celsius
ACD : Agence Canadienne de Développement
CIRAD : Centre de Coopération Internationale en
Recherche
ETM+: Enhanced Thematic Mapper Plus
FALSH : Faculté des Arts, Lettres et Sciences
Humaines
FAO : Food and Agriculture Organization
FCFA : Franc de la Communauté Financière
Africaine
GENA: Géographie, Environnement Naturel et
Aménagement
GIC : Groupe d'Initiative Commune
GPS : Global Positionning System
GTZ: Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit
Ha : hectare
HCR : Haut-Commissariat des Nations unies pour les
réfugiés
INC : Institut National de la Cartographie (Cameroun)
IRDa: Institut de Recherche pour le
Développement
IRDb : International Relief and Development
ONADEF : Office National de Développement des
Forêts
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nation Unies
ORSTOM : Office de la Recherche Scientifique et Technique
d'Outre-mer
PAM: Programme Alimentaire Mondial
PNUE : Programme des Nations unies pour l'environnement
XIII
RCA : République Centrafricaine
SODEPA: Société de Développement et
d'Exploitation des Productions Animales
SPSS: Statistical Package for Social Sciences
TM : Thematic Mapper
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
1
Introduction générale
La dynamique des types d'occupation du sol est un
phénomène qui se produit dans tous les espaces
géographiques. Il s'agit d'un phénomène normal Black
(1998).Cependant, ce phénomène devient anormal et
problématique quand des masses de populations s'installent dans les
espaces et mettent en valeurs les ressources naturelles qui s'y trouvent.
Plusieurs circonstances président à l'installation des masses
populationnelles dans des espaces. Dans la plupart des cas, il s'agit des
circonstances malencontreuses. L'installation de masses de personnes fait donc
suite à des migrations forcées. A l'origine de migrations
forcées, ce sont généralement, des catastrophes naturelles
et des conflits armés.
Dans les savanes surtout, l'installation d'une masse de
personnes entraine une pression importante sur l'environnement local : les
ressources ligneuses sont exploitées pour la production du bois de
chauffe et du bois d'oeuvre, le tapis herbacé est exploité comme
pâturages. Le tout se solde par des changements de l'occupation du sol,
qui se manifestent dans la plupart des cas par la transformation
régressive de la végétation. Dans cette nouvelle
situation, les conséquences sont sans doute l'apparition, l'enracinement
et l'exacerbation des problèmes liés à l'organisation de
l'espace et de la raréfaction des ressources naturelles locales.
Par ailleurs, une situation moins déplorable à
celle ci-dessus décrite est envisageable si l'installation des groupes
sociaux est précédée d'une planification et par
conséquent des mesures adéquates pour anticiper les risques de
dégradation environnementale.
Seulement au Cameroun, comme dans le reste de l'Afrique
subsaharienne, où la culture de la planification est peu ancrée
dans les politiques, les espaces sont occupés
2
sans planification au préalable si bien qu'il est
difficile d'anticiper sur des phénomènes
problématiques.
Cette manifestation de l'absence de la culture de
planification, déjà visible dans le milieu urbain, l'est encore
plus dans les espaces ruraux qui sont en pleine mutation ; ceux-ci
acquérant peu à peu les caractéristiques de la ville
notamment sur le plan démographique.
Les localités frontalières et celles
situées à moins d'une centaine de kilomètres de la
frontière centrafricaine des régions administratives de l'Est et
de l'Adamaoua accueillent des réfugiés centrafricains depuis le
début des conflits à partir de l'année 2000. Le terroir de
Ndokayo est l'une des premières localités à accueillir les
réfugiés centrafricains. Depuis l'installation des premiers
groupes de réfugiés, dans ces localités, les zones
d'accueil font face aux problèmes sociospatiaux, et
socioéconomiques. Cette situation était sans soute
inévitable. En effet, aucune prédisposition n'avait
été prise, si bien qu'au bout d'une seule décennie, les
problèmes ont fait surface et prennent de plus en plus de l'ampleur.
Dès lors, le problème qui se pose est celui de
la planification, en termes d'organisation spatiale, de gestion des espaces, de
gestion des ressources naturelles. Eu égard de ce constat, l'analyse de
la dynamique des types d'occupation du sol est une nécessité.
Elle débouche sur des recommandations, afin d'aider les
communautés locales à faire efficacement face aux
problèmes qui se posent avec acuité.
1. Problématique
Le terroir de Ndokayo est situé en zone climatique
soudano-guinéenne de transition. Il est caractérisé par
une végétation composite en termes spécifique et de
mosaïques. Les deux formations végétales dans le terroir
sont la savane arbustive dense et la galerie forestière. De ces deux
formations végétales, la savane arbustive dense est la plus
étendue. La galerie forestière quant à elle se
développe le long des cours d'eau et serpente la zone, créant des
ruptures dans l'étendue de la savane
3
arbustive dense. De par ses caractéristiques, le
terroir de Ndokayo offre de multiples potentialités économiques,
notamment l'agriculture et l'élevage. Par ailleurs, de nombreuses
ressources naturelles y sont aussi disponibles. Les ressources ligneuses sont
utilisées pour le bois de chauffe et d'oeuvre. Les pâturages sont
fondamentaux à la pratique pastorale.
Cependant, l'on assiste à la fin de la décennie
2000 - 2010 à la naissance et la multiplication de problèmes
socioéconomiques et environnementaux dans le terroir. Entre autres
problèmes, il y a, les fréquents conflits entre les
différents groupes d'acteurs, notamment agriculteurs et éleveurs,
et la raréfaction des ressources ligneuses en termes spécifique
et quantitatif. En effet, la raréfaction des ressources naturelles
entraine une compétition au sein des différents groupes d'acteurs
locaux. Aussi, l'érosion de la biodiversité
végétale, dans ce milieu où la pharmacopée reste le
principal recours des populations en matière de santé, limite
l'offre en soin (HCR,2010).
Pourtant, tel qu'édicté par la politique
gouvernementale en matière de développement rural, la mise en
valeur des ressources naturelles locales doit pouvoir contribuer efficacement
au développement des communautés locales. Dans un contexte
où les ressources naturelles sont surexploitées et les espaces
mal gérés, il est évident que le développement
durable demeure un fait incertain.
Cette situation amène à nous interroger sur les
raisons qui expliquent l'ensemble des problèmes qui ont pris place et se
sont exacerbés dans le terroir. L'approche géographique
privilégie l'espace en termes de paysage. Ainsi, l'analyse de la
dynamique des types d'occupation du sol s'avère la voie indiquée
pour comprendre efficacement les problèmes qui se posent dans le terroir
de Ndokayo.
4
2. Cadre spatiotemporel 2.1. Cadre spatial
Le terroir de Ndokayo s'étend du 14°3'43"E -
14°10'15"E et du 5°25'31"5°33'17". Traversé par la route
nationale N°1 Bertoua - Ngaoundéré, il fait partir de
l'ensemble du bassin de Lom. Il s'agit d'une zone carrefour située au
Nord-est de la ville de Bertoua, au Sud de Garoua-Boulaï ; et
limitée à l'Est par la ville de Bétaré-Oya.
Sur le plan administratif, le terroir de Ndokayo est du
ressort territorial de la région de l'Est, département du Lom et
Djérem, arrondissement de Bétaré-Oya. Dans la logique de
la décentralisation du territoire camerounais, il s'agit d'une portion
de la commune d'arrondissement de Bétaré-Oya.
Le terroir de Ndokayo est l'une des premières zones
d'accueil des réfugiés centrafricains au Cameroun. Ce terroir,
depuis le début des années 2000, a connu l'implantation de plus
de 7000 réfugiés centrafricains.
Sur le plan bioclimatique, c'est une zone de transition
forêt-savane, avec un climat de type soudano-guinéen de
transition. Les conditions écologiques en place confèrent
à ce terroir des ressources végétales importantes et
diversifiées.
Cette situation a souvent détourné l'attention
des acteurs au sujet de la dégradation de ces ressources. En effet,
pouvoirs publics accordent peu d'importance à ce type de milieu
bioclimatique, l'essentiel des actions étant accordé aux aires
sèches pour faire face aux crises de sècheresse auxquelles elles
sont fréquemment confrontées et aux régions des grandes
forêts pour assurer leur gestion durable. Pourtant cette zone n'est pas
exempte de dégradation. Elle fait face, comme les aires sèches
aux effets de la sècheresse.
5
Figure 1. Localisation du terroir de
Ndokayo.
6
2.2. Cadre temporel
Notre étude s'étend sur une période de 24
ans. Elle couvre la période 1987 - 2011. Le choix de cette
période n'est pas un fait du hasard. Dans une perspective diachronique,
le choix de la période 1987 - 2011 est basé sur le profil
historique du terroir. En effet, cette période est
caractérisée par des évènements susceptibles
d'influencer l'évolution des types d'occupation du sol. Le terroir de
Ndokayo a connu deux principaux flux migratoires entre 1987 et 2011 : d'abord
l'installation de la communauté Haoussa en 1988, ensuite, celle des
réfugiés centrafricains à partir de 2001 (HCR, PAM, UNICEF
; 2007). Ainsi, l'analyse diachronique sera fondée sur trois dates
à savoir 1987, 2000 et 2011. L'analyse des types d'occupation du sol en
1987 a pour vocation d'évaluer leur évolution avant
l'installation de la communauté Haoussa. Dans la même logique,
l'analyse des types d'occupation du sol en 2000 va remplir deux fonctions. Elle
va permettre d'apprécier les changements de l'occupation du sol durant
plus d'une décennie de présence de la communauté Haoussa
dans le terroir. En plus, elle met en exergue l'état des lieux de ces
types d'occupation du sol avant l'installation des réfugiés
centrafricains. La dernière année 2011 a été
choisie dans l'optique d'apprécier les changements survenus après
une décennie de présence des réfugiés
centrafricains dans le terroir.
3. Questions de recherche
3.1. Question principale
? Comment évoluent les types d'occupation du sol dans
le terroir de Ndokayo entre 1987 et 2011 ?
3.2. Questions spécifiques
? Quelles sont les modifications qu'ont connues les types
d'occupation du sol dans le terroir de Ndokayo entre 1987 et 2011 ?
7
? Quels sont les facteurs explicatifs de ces modifications ?
? Quelles sont les caractéristiques des principaux
acteurs de la dynamique des types d'occupation du sol dans le terroir ?
? Quelles sont les conséquences
socio-économiques de la dynamique des types d'occupation du sol dans le
terroir ?
4. Contexte scientifique
La question de la dynamique des types d'occupation du sol a
fait l'objet d'importantes préoccupations au sein de la
communauté scientifique à l'échelle planétaire en
général et dans le monde tropical en particulier. Loin de se
focaliser sur les facteurs et les acteurs de la dynamique de l'occupation du
sol qui sont à priori connus ; en l'occurrence les
éléments du milieu naturel et les sociétés
humaines, cette étude est surtout axée sur les approches et les
méthodes d'analyse. Ainsi, l'approche est généralement
diachronique, les méthodes et outils d'analyse restent bien nombreux.
Les études portant sur ce sujet sont fondées sur des cartes
d'occupations du sol et des données statistiques y afférentes.
Les cartes d'occupation du sol sont des précieux documents qui
permettent de matérialiser et d'analyser les changements
spatio-temporels d'un ou de plusieurs phénomènes spatiaux.
Celles-ci sont réalisées sous la base d'outils et de
méthodes spécifiques de plus en plus performants.
Ces trois dernières décennies,
l'évolution technologique rend de plus en plus pratique la cartographie
de l'occupation du sol, ce qui permet par ricochet d'apprécier la
dynamique spatio-temporelle d'un phénomène observable à la
surface de la planète. Ces dernières années, la
télédétection fait la une de l'actualité
scientifique s'agissant de l'étude des phénomènes spatiaux
et de leur dynamique. Cette nouvelle approche dans l'étude
spatio-temporelle de l'occupation du sol est basée sur l'analyse des
données cartographiques numériques issues du traitement
informatique des images des satellites. Depuis sa mise au point, la
télédétection a connu diverses phases au cours de
8
son évolution. Le problème de l'échelle
d'analyse a souvent fait l'objet de vifs débats depuis les
premières heures de cette possibilité.
Lambin et Ehrlich (1997) ont évalué et
analysé les changements de l'occupation du sol dans le continent
africain sous la base des données de dix ans des satellites de
NOAA-AVHRR entre 1982 et 1991. Leurs travaux ont montré que ce processus
a affecté le plus moins de 4 % des régions subsahariennes au
cours de la période d'étude. Cette approche a aussi
été privilégiée par Palmer et Van Rooyen (1998) qui
ont fait usage des données de Landsat TM pour explorer les impacts de la
politique de gestion des terres sur la structure de la végétation
dans le désert du Kalahari méridional. Le constat qui se
dégage de ces deux travaux ci-dessus évoqués est la
grandeur de l'échelle spatiale. L'utilisation des images satellitales
à moyenne et haute résolutions spatiales présente une
limite. Ce type d'image reste approprié pour une cartographie de
l'occupation du sol à petite échelle. A grande échelle, il
devient difficile et même impossible de les exploiter.
L'évolution de la technologie a tôt fait de
remédier à cette faiblesse, avec le lancement des satellites
dotés de capteurs puissants à très haute résolution
spatiale (Geoeye, Ikonos, Quickbird). Les scènes issues de ce type de
capteurs permettent de cartographier plus nettement, et de façon plus
détaillée l'occupation du sol.
Faisant usage de ce type de données, des études
plus récentes ont été menées par Luc
Cambrézy sur les camps des réfugiés au Kenya. Il a pu
démontrer à l'aide de ces images que les camps des
réfugiés entrainent de nouvelles dynamiques spatiales affectant
le couvert végétal. L'utilisation de ces images à
très haute résolution a permis de cartographier avec une haute
précision les camps des réfugiés. Les camps de
réfugiés sont de larges concentrations humaines, parfois
éphémères, qui atteignent entre 11 000 et 20 000 habitants
(Cambrézy, 1999). Cambrézy a abouti aux résultats selon
lesquels l'installation des camps de réfugiés entraine la
déforestation. En effet, la situation socioéconomique des
réfugiés les prédispose à une dépendance
vis-à-vis des ressources naturelles locales. Il signale d'ailleurs la
présence d'auréoles de déforestation autour des camps des
réfugiés qui, selon lui, en sont les responsables.
9
Dans cette optique, il s'agit bien d'un contexte où les
espaces occupés par les réfugiés ne l'étaient pas
avant leur installation. Il apparait alors clair que l'impact des
réfugiés dans zone d'accueil souligné par Cambrézy
est purement écologique.
Cependant dans certains cas, comme dans le terroir
étudié, l'installation du groupe des réfugiés a
lieu dans des espaces déjà occupés et mis en valeur par
une autre communauté. Il apparait donc évident que l'aspect
socioéconomique n'a pas suffisamment été analysé
dans l'évaluation de l'impact de cette dynamique. Dans un tel contexte,
l'usage de cette méthode cartographique par
télédétection doit être complété par
la mise sur pied d'un SIG1, étant donné que l'un des
aspects de cette étude est d'évaluer l'impact des
réfugiés en termes de dynamique spatiale et temporelle.
Cependant, l'accès aux images satellitales à
très haute résolution spatiale est limité. Cette limite
est tout d'abord liée au coût élevé de celles-ci.
Aussi, les dates de prise de vue ne correspondent toujours pas à celles
choisies pour l'étude.
Face à cette difficulté, les géographes
ont généralement fait usage d'une approche multi-source.
L'approche multi-source associe et rapproche les différentes sources de
données disponibles. Suivant cette logique, Rembold et al.
(2000) ont étudié les changements de l'occupation du sol des
régions du lac d'Ethiopie centrale et du sud en utilisant les
photographies aériennes datées de 1972 jusqu'en 1994 et de
Landsat TM. Mendoza et Etter (2002) ont utilisé les photographies
panchromatiques, seulement, combinées avec des travaux sur le terrain et
du SIG pour évaluer les changements dans les parties de Bogota en
Colombie. Ram et Kolarkar (1993) ont étudié les changements
d'utilisation de la terre d'aride dans des secteurs en Inde par une simple
comparaison visuelle entre les images satellitales, de cartes et de
photographies aériennes.
A l'usage des photographies aériennes dans
l'étude d'une dynamique spatiale se pose le problème de leur
disponibilité, surtout dans les pays sous-développés. En
effet,
1 Système d'Information
géographique.
10
certaines zones n'ont jamais été couvertes par
une mission aérienne, celles-ci nécessitant de gros moyens
financiers et technologiques. Aussi, les photographies aériennes de
certaines régions sont de nos jours inexistantes du fait de leur
mauvaise conservation et la plupart de celles-ci datent de plus d'un
demi-siècle.
Au total, les plus grands problèmes, dans toutes ces
approches de la cartographie de l'occupation du sol, dans une optique
d'appréciation de l'évolution spatio-temporelle, se posent au
niveau de l'échelle d'étude et de l'adaptation des dates choisies
avec les données disponibles surtout dans les pays
sous-développés qui souffrent d'un manque criard de
données scientifiques.
Pourtant, les études portant sur la dynamique spatiale
sont d'une grande nécessité dans ces pays, notamment dans les
espaces ruraux en pleine mutation. Elles permettent de comprendre le
phénomène sous ses divers aspects en mettant en évidence
les processus, les facteurs et même les acteurs. Ainsi, elles contribuent
à leur maîtrise.
Face à cette limite, les relevés de terrain sont
une possibilité pour cartographier l'évolution des types
d'occupation du sol. Les cartes d'occupation du sol peuvent être obtenue
par relevés de terrain (levés GPS et les profils historiques)
(Leenhardt D et al.,2005). L'ensemble des informations recueillies
sera utilisé pour constituer une base de données SIG. La base de
données SIG est constituée de données
géométriques (localisation des objets dans l'espace en
coordonnées x, y et z) et des données attributaires
(données relatives à la description de ces objets). Devant ces
limites que présente l'étude de la dynamique de l'occupation du
sol basée sous l'utilisation des images satellitales et des
photographies aériennes sus-évoquées, la méthode
cartographique par relevé de terrain et des relevés floristiques
ont été privilégiés dans notre étude.
5. 11
Objectifs
5.1. Objectif principal
Montrer comment évoluent les types d'occupation du sol
dans le terroir de Ndokayo entre 1987 et 2011.
5.2. Objectifs spécifiques
? Analyser les modifications qu'ont connues les types
d'occupation du sol dans le terroir de Ndokayo entre 1987 et 2011 ;
? Identifier et analyser les facteurs de cette dynamique ;
? Identifier et caractériser les principaux acteurs de
cette dynamique ;
? Analyser les conséquences socio-économiques de
cette dynamique au niveau
local.
6. Hypothèses
Nous appuyant sur une démarche
hypothético-déductive, nous posons en prémisses de notre
recherche des réponses provisoires au questionnement de départ
(question principale et questions spécifiques).
6.1. Hypothèse principale
Les types d'occupation du sol dans le terroir de Ndokayo
évoluent de manière accélérée entre 1987 et
2011
12
6.2. Hypothèses secondaires
? Entre 1987 et 2011, les cultures, les jachères et la
zone d'habitation du terroir ont connu une extension au détriment du
couvert végétal, lequel a connu une dynamique
régressive.
? Les mutations des contextes climatique et
socioéconomique, caractérisés par l'augmentation de la
population du terroir, ont favorisé la dynamique des types d'occupation
du sol ;
? Les principaux acteurs de cette dynamique
accélérée sont les réfugiés centrafricains
qui pratiquent l'agriculture, l'élevage et le bucheronnage;
? La dynamique des types d'occupation du sol dans le terroir
de Ndokayo est à l'origine de conflits entre les groupes d'acteurs du
terroir, notamment entre agriculteurs et éleveurs.
7. Cadre conceptuel
La conceptualisation des termes et expressions, qui suivent,
s'est avérée cruciale pour la présente étude.
? Dynamique
Le concept de dynamique a fait l'objet de plusieurs
définitions. Littéralement, la dynamique renvoie à un
processus qui marque une évolution ; c'est - à - dire un
changement graduel et chronologique, quantitatif et (ou) qualitatif. Il s'agit
d'un concept utilisé dans la quasi-totalité des disciplines
scientifiques.
Dans le champ des sciences sociales en général
et de la géographie en particulier, la dynamique désigne
l'évolution spatiale et temporelle d'un phénomène physique
ou humain. L'appréhension la plus appropriée de la dynamique est
celle de Brunet (1992). Selon lui, la dynamique est « un changement
résultant d'un jeu de forces... ». « Les forces »
évoquées par Brunet sont des facteurs naturels et humains.
S'agissant des facteurs naturels, il s'agit par exemple de l'évolution
climatique. Parlant des facteurs
13
humains, nous citerons la croissance démographique et
ses corolaires que sont notamment la surexploitation des ressources naturelles
et l'extension du bâties ainsi que des terres agricoles.
Brunet et al.(2009) signalait, parlant de la
dynamique, qu'elle « f...] marque un accroissement ou un
déclin, ou la succession de plusieurs phases contraires : une
évolution positive encourageante, une évolution
inquiétante. » Selon ces auteurs, la dynamique présente
une double situation : elle est soit progressive, soit régressive ; ou
alors, elle présente une alternance des deux phases.
L'appréhension de brunet est préconisée
dans la présente étude. La dynamique présente deux
tendances dans le terroir. Elle est fonction du type d'occupation du sol. La
tendance régressive caractérise l'évolution de la
couverture végétale. A l'opposé, les autres types
d'occupation du sol lié à la présence
sociétés humaines à savoir ; la zone d'habitation, les
cultures et les jachères ont une tendance progressive.
? Sol et occupation du sol
Le vocable sol est polysémique. Ce mot est
utilisé dans plusieurs disciplines scientifiques et domaines techniques
notamment en agronomie, en pédologie, en aménagement du
territoire, en biologie, en chimie et en géographie ; mais aussi et
surtout dans le langage courant. Les conceptions du terme sont donc multiples
et diversifiées selon les différentes approches des disciplines
scientifiques, qui n'ont pas toujours le même objet.
Pour les agronomes le sol c'est la partie arable (pellicule
superficielle) homogénéisée par les labours et
explorée par les racines des plantes. Ils considèrent qu'un bon
sol agricole est constitué de 25 % d'eau, 25 % d'air, 45 % de
matière minérale et de 5 % de matière organique (FAO,
1997).
Les pédologues estiment que la partie arable ne
constitue que la partie superficielle du sol. Dans cette optique, Albert
Demolon a défini le sol comme étant « la formation naturelle
de surface, à structure meuble et d'épaisseur variable,
résultant
14
de la transformation de la roche mère sous-jacente sous
l'influence de divers processus, physiques, chimiques et biologiques, au
contact de l'atmosphère et des êtres vivants ».
Pour l'hydrogéologue le sol est un manteau vivant et
occupé par la végétation, et permettant le cycle de
l'eau.
L'écologue envisage le sol comme un habitat et un
élément de l'écosystème qui est le produit et la
source d'un grand nombre de processus et interactions chimiques, biochimiques
et biologiques.
Dans le domaine de l'aménagement du territoire, le
vocable sol est généralement associé à celui
d'occupation pour former l'expression objective d' « occupation du sol
». Les spécialistes de l'aménagement du territoire
distinguent des catégories d'occupation du sol, avec les sols :
agricoles, boisés, bâtis et bien d'autres types. Les
définitions du sol sont liées à son utilisation. Ainsi,
pour un ingénieur civil le sol est un support sur lequel sont construits
les routes, et fondés les bâtiments. Pour un ingénieur
d'assainissement, le sol est un récipient de dégouts
domestiques.
En géographie, cette approche de l'aménageur du
territoire est partagée. Elle est privilégiée dans le
cadre de la présente étude. L'occupation du sol sera donc
appréhendée comme la définit la FAO. Selon cet organisme
international, l'occupation du sol est « la couverture physique
observable au sol par des techniques de relevés de terrain ou par la
télédétection. Elle comprend la végétation
(naturelle/cultivée) et l'aménagement du territoire/l'habitat
(bâtiments, routes) qui occupent la surface de la Terre ainsi que
l'hydrographie... » (FAO, 1997).
L'occupation du sol renvoie concrètement aux grands
ensembles du paysage auxquels fait allusion, la FAO. Il s'agit donc du couvert
végétal dans sa diversité, de l'hydrographie et des
aménagements.
? Réfugiés
Le concept de « réfugié » a fait
l'objet de la convention de Genève du 28 juillet 1951. Aux termes de
cette convention signée le 11 septembre 1952, le réfugié
peut être
15
défini comme « toute personne, qui, craignant
avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa
religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain
groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a
la nationalité et qui ne peut, ou du fait de cette crainte, ne veut se
réclamer de la protection de ce pays » (article 1 ,
alinéa 2). Les réfugiés sont donc des demandeurs d'asile
cherchant à fuir leur pays d'origine pour être accueillis dans un
pays où leur vie ne sera plus en danger.
A travers cette définition du vocable
réfugié, l'on peut comprendre que plusieurs raisons sont à
l'origine des déplacements des populations. Il s'agit par exemple des
cataclysmes et des guerres.
Dans le cadre de notre étude, il s'agit essentiellement
des personnes déplacées à la suite des conflits
armés. Il s'agit tout simplement des réfugiés de guerre ;
c'est-à-dire des déplacés forcés suite au climat
politique défavorable dans leur pays.
? Végétation et flore
Dans son sens premier, la végétation est
l'ensemble constitué des plantes qui poussent en un lieu donné.
Ces végétaux constituent un ou plusieurs types de formations et
de mosaïques.
Dans la perspective d'analyse de la dynamique des types
d'occupation du sol de cette étude, la végétation
désigne l'ensemble de végétaux recouvrant de
manière temporaire ou permanente le sol. Il peut s'agir d'une
forêt, d'une savane. Dans cette logique, l'expression utilisée
pour désigner la végétation est très souvent «
couverture végétale » ou « couvert
végétal ». En plus, la végétation est aussi
vue sous un aspect spécifique. Elle désigne donc aussi la flore,
c'est-à-dire l'ensemble des espèces végétales d'une
région ou d'un milieu donnés.
16
? Terroir
Le concept de terroir a été au centre de nombre de
travaux scientifiques.
Ce vocable est le plus utilisé en agriculture où
il renvoie à un sol planté de vigne ou tout simplement à
un sol agricole. Ce mot est aussi utilisé pour évoquer la
campagne.
L'approche géographique du concept est celle de
Rouvellac E. (2008), selon qui le terroir désigne « un espace
géographique délimité défini à partir d'une
communauté humaine qui construit au cours de son histoire un ensemble de
traits culturels distinctifs, de savoirs, et de pratiques fondées sur un
système d'interactions entre le milieu naturel et les facteurs humains.
Les savoir-faire mis en jeu révèlent une originalité,
confèrent une typicité et permettent une reconnaissance pour les
produits ou services originaires de cet espace et donc pour les hommes qui y
vivent. Les terroirs sont des espaces vivants et innovants qui ne peuvent
être assimilés à la seule tradition. » Un terroir
résulte donc de l'exploitation par une société humaine des
potentialités d'un espace physique.
Il s'agit d'un espace concret, tangible et susceptible
d'être cartographié. Le terroir est identifiable à travers
de multiples facteurs (géographiques : pédologie,
géologie, géomorphologie, hydrologie, climatologie, microclimat,
exposition, etc.), mais qui possède également une dimension
culturelle qui reflète directement la société humaine qui
l'exploite. Cette approche est privilégiée dans la
présente étude.
8. Méthodologie
Dans l'optique de notre démarche
hypothético-déductive, la présente méthodologie a
été conçue et mise en oeuvre dans l'optique de tester les
hypothèses préalablement formulées et de parvenir à
des résultats significatifs. Elle s'articule autour de deux axes
à savoir : la méthode de terrain et la méthode de
laboratoire.
17
8.1. La méthode de terrain
La méthode de terrain regroupe l'ensemble des
opérations menées sur le terrain (zone d'étude),
intégrant les outils qui nous ont permis de recueillir des
données.
? Les observations de terrain
Les observations de terrain sont fondamentales dans la
recherche géographique. Elles permettent au chercheur faire une lecture
directe des réalités vécues et perçues par les
groupes sociaux. Les observations de terrain consistaient en des visites
exploratoires sur le site.
Dans cette optique, des questions relatives à
l'appréciation du contexte actuel du terroir et celui des
différents flux migratoires dans le terroir étaient posées
aux autorités traditionnelles ainsi qu'aux personnes âgées.
Les entretiens ont permis de déceler les ambiguïtés du sujet
de recherche et par conséquent de le réorienter.
? La recherche documentaire
La recherche documentaire a été cruciale
à la présente étude. Les thèses, les
mémoires de fin d'études, les articles relatifs à
l'étude de la dynamique de l'occupation du sol, et les ouvrages
généraux ont été consultés à la
bibliothèque centrale, au centre d'étude « Anthropos »,
à la bibliothèque de la FALSH et au Laboratoire de
Géomatique de l'Université de Ngaoundéré. Nous
avons aussi exploité les bibliothèques en ligne de nombreux
organismes et instituts de recherches notamment l'IRDa, le CIRAD et
le HCR. Deux cartes topographiques de la région géographique de
Bétaré-Oya à laquelle appartient le terroir au 1/50 000
(Bétaré-Oya 3a et 1c, 1957, IGN), ont été acquises
à l'INC de Yaoundé.
Les données climatiques proviennent de la SODEPA de
Ndokayo, elles couvrent une période de 24 ans (1987-2011). Malgré
leur caractère peu exhaustif, elles ont permis d'apprécier
l'évolution climatique dans le terroir sur la base des moyennes
annuelles des températures et des précipitations.
18
Les données démographiques sur le terroir ont
été recueillies auprès des services de la statistique du
bureau du HCR de Bertoua, où nous avons pu obtenir une carte exhaustive
de la répartition des réfugiés centrafricains dans les
régions administratives de l'Est et de l'Adamaoua par site.
? La collecte des données
cartographiques
La cartographie des types d'occupations du sol s'est faite,
pour l'essentiel, sous la base des relevées de terrain. Les
relevés de terrain associent les levées GPS des parcelles et la
reconstitution de leur évolution à l'aide des fiches de collecte
des données. Le choix d'une telle méthode, dans un contexte
où la télédétection est de plus en plus
privilégiée dans les études de l'occupation du sol,
nécessite d'être justifié. Par la suite, il est
impératif de présenter de cette méthode.
? Justification de la méthode
cartographique
L'étude d'une dynamique spatiale en géographie
nécessite des outils d'analyses pertinents. L'évolution
technologique offre de nos jours une panoplie de sources de données
notamment les photographies aériennes et les images satellitales qui
sont de plus en plus utilisées pour la cartographie de l'occupation du
sol. Dans les pays en développement, il se pose le problème de
l'existence de ces sources de données et de leur accès. Les
photographies aériennes existantes sont généralement
très anciennes.
S'agissant des images satellitales, il existe plusieurs types,
notamment les images à haute et moyenne résolution et ; les
images à très haute résolution. Plusieurs images
satellitales sont aujourd'hui disponibles et téléchargeables
gratuitement sur internet. Cependant, le choix d'une image est fonction du
thème étudié et repose surtout sur l'échelle
spatiale, ainsi que les limites temporelles. Ainsi pour une cartographie de
l'occupation du sol à l'échelle d'un terroir, les images à
très haute résolution sont les plus adaptées. Celles-ci
permettent une visu- interprétation aisée, les unités de
l'occupation du sol apparaissent plus nettement. Cependant, l'accès
à ce type d'image reste limité du fait de leur coût
très élevé et aussi de leurs disponibilités aux
dates choisies pour l'étude.
19
L'utilisation des photographies aériennes est une autre
possibilité pour l'étude de la dynamique spatiale à
l'échelle d'un terroir. Le problème qui se pose est celui de
l'indisponibilité aux dates choisies pour l'étude, mais aussi, et
surtout de l'échelle. Les seules photographies aériennes
disponibles couvrant le terroir sont très anciennes (1953-1954) à
l'échelle 1/50 000.
Pour faire face à ces difficultés, nous avons
opté pour une analyse diachronique sur la base des relevés de
terrain (parcellaire). Cette méthode bien que présentant des
limites, s'est avéré être adéquate pour atteindre
nos objectif, principalement celui d'apprécier l'évolution des
types d'occupation du sol dans le terroir entre 1987 et 2011.
? Présentation de la méthode
cartographique
Le GPS (Global Positionning system) est un système de
navigation et de positionnement par satellite. Cet outil de localisation a
été mis sur pied et développé par les Etats-Unis
d'Amérique en 1973 (Cambrézy, 1999) dans l'optique de permettre
la localisation des troupes en opération militaires. Le GPS est aussi
utilisé comme outil de navigation dans la marine et l'aviation.
Dans le cadre de notre étude, le GPS a
été utilisé comme un outil de terrain pour localiser des
objets. Il s'agit donc d'un instrument de cartographie.
La collecte des données cartographique a tout d'abord
porté sur les limites du terroir. Elle s'est faite à l'aide du
GPS. Par ailleurs, une délimitation a préalablement
été faite par les autorités traditionnelles à
l'aide de la carte topographique au 1/50 000 et de l'image satellitale
imprimée de 2006 du satellite quickbird, disponible sur
l'interface Google earth. Par la suite, sous la conduite d'un guide,
recommandé par l'autorité traditionnelle, les coordonnées
des points aux limites du terroir ont été prises et notées
sur une fiche conçue pour la circonstance (Annexe3). Ainsi, nous avons
levé les points de référence des limites du terroir.
Par la suite, il a été question de lever les
points des différents types d'occupation du sol à cartographier,
c'est-à-dire prendre leurs coordonnées géographiques (x,
y, z) :
20
x représentant la longitude, y la latitude et z
l'altitude. Ainsi, les contours des différents types d'occupation du sol
ont été levés au GPS en fonction de leur évolution
retracée sur place par les propriétaires. Il était
question de décrire chaque parcelle levée en 2011 et de
recueillir des informations d'analyse notamment leur date de création,
leur occupation avant cette date et les différents changements qu'elles
ont connus durant la période allant de leur création jusqu'en
2011. Par ailleurs, d'autres informations comme le (s) nom (s) et la
nationalité du (des) propriétaire (s) ont aussi été
relevées en vue de différencier les espaces occupés par
les réfugiés centrafricains de ceux occupés par les
locaux. Les enquêtes ont porté sur trois types d'occupation du sol
à, savoir : la zone d'habitation, les cultures, les jachères.
Pour apprécier la dynamique de la savane arbustive
dense et de la galerie forestière, des relevés floristiques ont
été effectués.
? La collecte des données
phytogéographiques
Des relevés phytogéographiques ont
été effectués dans la savane arbustive dense et de la
galerie forestière. Ces relevés avaient pour but de
caractériser ces deux types d'occupation sol, d'apprécier leur
niveau de dégradation, d'identifier les espèces ligneuses
exploitées et de déterminer les agents responsables de leur
dégradation.
Au niveau de la savane arbustive dense, les relevés ont
porté sur un total de 12 placettes de superficie unitaire de 20x20m,
soit 400 m2
Les relevés dans la galerie forestière se sont
opérés sur des transects d'une distance de 400 m chacun au niveau
des quatre principaux cours d'eau du terroir (Oudou, Tokdila, Droukbala,
Gbéri). Des relevés ponctuels étaient effectués sur
10 m tous les 100 m, soit 4 relevés sur 400 m pour un total de 16.
L'identification des espèces s'est faite à
l'aide du Manuel de dendrologie des savanes boisées, de l'ACD
et avec l'appui d'un ingénieur des travaux des eaux et forêt et
d'un natif du terroir par ailleurs tradi-praticien et connaisseur des
espèces ligneuses. Nous avons systématiquement noté sur la
fiche de relevé, les coordonnées géographiques de la
placette, le nom scientifique et en langue locale (Gbaya) et/ou en
21
Français, la hauteur estimée pour chacun les
individus normaux, ainsi que des caractéristiques essentielles telles
que l'état des individus, les raisons de sa dégradation
éventuellement. Les individus dessouchés et brulés ont
été identifiés à partir des repousses et/ou de la
souche.
En outre, la détermination des facteurs, la
caractérisation des acteurs et la mise en évidence des
conséquences socioéconomiques de cette dynamique des types
d'occupation du sol passent nécessairement par le recueil des opinions
des divers acteurs. L'atteinte de ces objectifs a nécessité la
mise à contribution des enquêtes et aux entretiens sur le
terrain.
? La collecte des données
socioéconomiques
? Les enquêtes et les entretiens
Des enquêtes et des entretiens ont été
menés dans le but de collecter des données relatives aux
facteurs, aux acteurs et aux conséquences socioéconomiques de la
dynamique des types d'occupation du sol dans le terroir.
La population cible de notre zone d'étude est
estimée à 1600 ménages dont 811 ménages de
réfugiés centrafricains (HCR et al., 2009) et 789
ménages locaux (Koppert, G et al., 2005), pour une population
totale estimée à près de 10.000 habitants (Atlas du
Cameroun, 2010). Cette caractéristique de la population du terroir est
à prendre en compte dans la détermination de l'échantillon
sur lequel va porter l'enquête. Ainsi, la méthode
privilégiée est l'échantillonnage avec probabilité
proportionnelle à la taille de la population.
Dans cette technique d'échantillonnage,
probabilité d'un individu de la base de sondage d'être
sélectionné dépend de la taille de l'unité. Plus la
taille de l'unité est grande, plus sa chance d'être incluse dans
l'échantillon est élevée. Cette méthode va
être privilégiée si l'on s'intéresse à une
caractéristique qui pourrait être influencée par sa taille
comme il en est présentement le cas.
22
Avec un taux d'échantillonnage de 10 %,
déterminé sur la base de la taille de la population mère,
le questionnaire a été administré à un
échantillon de 160 ménages, soit 86 chefs de ménages au
sein de la population camerounaise représentant 49,32 % de la population
mère et 89 ménages de réfugiés représentant
50,69 % de la population mère.
Pour mener à bien les enquêtes sur le terrain, et
en vue de faciliter le traitement informatique des données, un
questionnaire codifié à questions semi-ouvertes a
été préalablement préparé. Le questionnaire
est organisé en cinq rubriques. La première rubrique vise
à recueillir des informations sur l'enquêté, la
deuxième rubrique porte sur la caractérisation du ménage.
Ces deux premières rubriques ont été administrées
à 160 chefs de ménages ou à leur représentant. La
troisième rubrique comporte quatre sous rubriques et est
administrée au chef de ménage ou à un membre du
ménage selon la principale activité pratiquée.
Des entretiens ont été effectués avec les
autorités traditionnelles du terroir, notamment le chef de village et
ses notables. En plus des entretiens de masse avec les divers groupes d'acteurs
notamment les agriculteurs, les éleveurs, les artisans et les bucherons,
les personnes âgées ont été interrogées
relativement à leur perception de la dynamique des types l'occupation du
sol dans le terroir. Les entretiens de masse avec les groupes d'acteurs avaient
pour but de se faire une idée de l'évolution des
différentes activités pratiquées dans le terroir et de
recenser les problèmes auxquels ils font face afin d'établir les
relations avec les changements des types d'occupation du sol. S'agissant de
l'entretien avec les personnes âgées, il était question de
retracer l'historique de l'occupation du sol par des profils historiques,
c'est-à-dire préciser des dates repères relatives à
des évènements ayant une importance particulière dans la
compréhension de la dynamique du terroir sur le plan de l'occupation du
sol, notamment les mouvements migratoires.
Aussi, des entretiens ont été menés
auprès du chef de poste forestier et faunique, du chef de poste agricole
et du chef de centre zootechnique et vétérinaire dans l'optique
de recueillir des données relatives à leurs secteurs
respectifs.
23
8.2. La méthode de laboratoire
Les travaux de laboratoire ont porté sur le traitement
des données recueillies sur le terrain. Nous avons créé
une base de données SIG des parcelles enquêtées et nous
avons procédé au traitement du questionnaire.
? La création de la base de données
SIG
A l'aide d'un fond topographique au 1/50 000, les points de
référence des limites du terroir ont été
projetés. Ensuite, ces limites ont été vectorisées.
Les données sur les parcelles ont été traitées en
vue de constituer un SIG. Les performances du logiciel Mapinfo 8.5 ont
été mises à profit pour la création d'une base de
données géographique. La base de données
géographique permet de gérer automatiquement les données
collectées sur les parcelles des différents types d'occupation du
sol. Ainsi, l'analyse de leur évolution a été pratique.
La base de données SIG mise sur pied est
constituée de deux composants majeurs à savoir :
? Les données géométriques qui renvoient
à la forme et à la localisation des objets.
? Les données descriptives ou données
attributaires qui renvoient à l'ensemble des attributs descriptifs des
objets entre autres la date d'ouverture de la parcelle, son
propriétaire, la nationalité du propriétaire ;
La base de données SIG ainsi constituée a
été exploitée pour suivre l'évolution des parcelles
enquêtées et leur cartographie.
Ainsi, la superficie totale de chaque type d'occupation du sol
enquêté a été calculée relativement au cadre
temporel de l'étude: entre 1987 et 2001, puis entre 2001 et 2011. Par la
suite, l'évolution de chaque type d'occupation du sol a
été appréciée sur la base des parcelles
enquêtées. Aussi, des cartes du terroir représentant les
différents types d'occupation du sol en 1987, 2001 et 2011 ont
été produits à partir de la base de données SIG.
24
Par ailleurs, la base de données a été
exploitée pour caractériser les acteurs de la dynamique des types
d'occupation du sol. Ici, le point focal est la nationalité du
propriétaire. Ce qui a permis de déterminer les superficies
respectivement mises en valeur par les réfugiés centrafricains et
celles exploitées par les populations camerounaises du terroir.
Les travaux de laboratoire ont aussi porté sur le
traitement des relevés phytogéographiques.
? Le traitement des données
phytogéographiques
Le traitement des données phytogéographiques en
laboratoire était fondé sur les opérations statistiques.
Nous avons comptabilisé le nombre d'individus des différentes
espèces ligneuses par placette, le nombre d'individus dessouchés,
élagués et brulés, ainsi que ceux soumis aux actions des
agents bioclimatiques. Les fréquences relatives ont été
calculées. Les espèces les plus exposées à la
dégradation ont été déterminées.
? Le traitement du questionnaire
Nous avons procédé au dépouillement des
données issues de l'enquête pour extraire les informations
nécessaires à notre étude. Le logiciel SPSS 16.0 nous a
permis d'atteindre aisément cet objectif. Grâce aux performances
de ce logiciel nous avons pu obtenir de manière automatique des tableaux
statistiques regroupant pour chacune des variables des valeurs descriptrices
comme les effectifs et les fréquences pour chacune des variables
souhaitées.
9. Intérêt de l'étude
La présente étude revêt d'un
intérêt méthodologique. Basée sur les relevés
de terrain, associant les levées GPS et les profils historiques, elle
met en exergue les possibilités d'une approche de collecte et de
traitement des données, permettant d'étudier les changements de
l'occupation du sol dans les zones rurales des pays sous-
25
développés où les sources de
données ne sont pas accessibles du fait de leur coût
élevé et parfois de leur inexistence.
D'un point de vue appliqué, l'étude de la
dynamique des types d'occupation du sol dans le terroir de Ndokayo a permis de
mettre en évidence les impacts direct et indirect des
réfugiés centrafricains sur l'environnement des zones d'accueil.
Il est question de susciter un vif intérêt mêlé
d'inquiétude vis-à-vis des décideurs et du HCR au sujet
des mutations environnementales dans les zones d'accueil des
réfugiés, en particulier sur le territoire camerounais.
26
Chapitre 1. Evolution des types d'occupation du
sol dans le terroir de Ndokayo de 1987 à
2011.
Introduction
L'identification des types d'occupation du sol se fait par des
perspectives variées. Les observations de terrain et l'exploitation des
données multisources notamment , les images satellitales à
très haute résolution et la carte de la végétation
de Letouzey, ont permis de distinguer cinq types d'occupation du sol dans le
terroir de Ndokayo. Il s'agit nettement de la zone d'habitation, des cultures,
de la jachère, de la savane arbustive dense et de la galerie
forestière. La détection des changements des types d'occupation
du sol passe nécessairement par une étude de l'évolution
spatio-temporelle. L'étude de l'évolution spatio-temporelle des
types d'occupation du sol s'appuie sur une analyse diachronique des
informations sur les parcelles enquêtées constituées en
base de données SIG. Les données recueillies sur les parcelles
couvrent la période allant de 1987 à 2011. Dans ce chapitre, il
est question, tout d'abord de caractériser ces différents types
d'occupations du sol dans le terroir. Ensuite, il s'agira de retracer leur
évolution durant la période 1987 - 2011.
1.1. Caractérisation des types d'occupation du
sol
Chaque type d'occupation du sol dans le terroir s'identifie
par rapport aux autres. En effet, un type d'occupation du sol se
caractérise par des aspects distinctifs, notamment l'activité ou
alors l'ensemble des activités qui s'y pratiquent ou auxquelles elle est
destinée. Ainsi, qu'il s'agisse de la zone d'habitation, des cultures,
des jachères ou encore de la savane arbustive dense et de la galerie
forestière, chacun présente des caractéristiques qui
permettent de l'identifier nettement par observation directe sur le terrain ou
sur les images satellitales et les photographies aériennes.
27
1.1.1. La zone d'habitation
La zone d'habitation est un type d'occupation du sol qui
correspond aux superficies occupées par le bâti,
c'est-à-dire les maisons d'habitation et les voies de desserte.
L'habitat présente deux principaux aspects dans le terroir. On distingue
les habitations modernes et les habitations traditionnelles.
Les habitations modernes se caractérisent par un
matériau de construction définitif, les habitations sont
construites en dure ou en semi dure (Photo1.).
Photo 1. Habitation de type moderne à
Ndokayo.
Cliché: Pouïra Jean Bodel
28
Habitées en majorités par les
réfugiés centrafricains, les habitations traditionnelles sont
faites de matériaux provisoires notamment de branchage et en terre
battue localement appelée « poto-poto » (Photo 2. et
3).
Photo 2. Habitation traditionnelle en terre
battue.
La Photo 2 présente une habitation traditionnelle
en terre battue ce type d'habitation est généralement
habité par les populations autochtones. Les habitations en terre battue
ne nécessitent aucun moyen financier.
Cliché et commentaire : Pouïra Jean Bodel
29
Photo 3. Habitation traditionnelle en natte de
raphia.
La Photo 3 met en exergue des habitations traditionnelles
en raphia. Les habitations en raphia sont le plus retrouvées dans les
camps des réfugiés centrafricains.
Cliché et commentaire : Pouïra Jean Bodel
1.1.2. Les cultures
C'est le deuxième type d'occupation identifiable dans
le terroir. Au voisinage de la zone d'habitation et quelques fois,
éloignées, les cultures sont des terres entretenues
destinées à la production alimentaire. Ce sont tout simplement
des terrains agricoles. Elles sont principalement occupées par
Manihot esculata.
30
Photo 4. . Champs de Manihot esculata
La Photo 4 présente une vue d'un champ de culture.
En premier plan Manihot esculata, la plante la plus cultivée dans le
terroir. En arrière-plan la savane arbustive dense qui est
défrichée et laisse progressivement place aux cultures.
Cliché et commentaire : Pouïra Jean Bodel.
Les cultures, dans le terroir, sont des superficies
destinées à la production des produits vivriers, notamment
Manihot esculata, pour la consommation des ménages. Les
cultures constituent un élément capital de l'anthropisation des
lieux et par conséquent de la mise en valeur du sol. Les cultures se
distinguent très nettement des jachères.
31
1.1.3. Les jachères
Si les jachères prennent place après la mise en
valeur agricole des terres, elles se distinguent très nettement des
cultures. Ce sont des terres labourables, anciennement occupées par les
cultures et délaissées dans l'optique d'une reconstitution en
éléments nutritifs à l'effet de les faire produire de
nouveau plus abondamment. Sur les jachères, se développent des
repousses des plantes anciennement cultivées (Photo 5).
Photo 5. Une jachère
Cliché: Pouïra Jean Bodel
32
Les jachères sont parfois anciennes. Sur celles-ci, il
se produit une reconquête ligneuse, elles présentent l'aspect de
la savane arbustive claire dégradée. Aussi, sur les
anciennes jachères, se développement
Chromolaena odorata, une espèce envahissante.
Toutefois, les jachères anciennes se distinguent
nettement de la savane arbustive dense.
1.1.4. La savane arbustive dense
La savane arbustive dense constitue l'espace pastoral dans le
terroir. Le tapis herbacé est dominé par le Penicetum.
Ce type de végétation pousse sur des sols ferrallitiques et
latéritiques par endroits. Ce dernier facteur justifie en partie leur
caractère assez ouvert, l'autre facteur étant l'action
anthropique. Avec la pression humaine, la savane arbustive dense tend à
la dégradation (Photo 6).
Photo 6. Savane arbustive dense.
Cliché: Pouïra Jean Bodel
33
La savane arbustive est dominée par les espèces
tels que Hymenocardia acida, Annona Senegalensis, Aubrevillia Kerstingii,
Burkea africana, Vitex doniana, Lannea schimperi, Lophira lanceolata, Albizia
Zygia, Crossopteryx februfiga, Ficus capensis, Nauclea latifolia, Piliostigma
tonningii, Strychnos spinosa et Terminalia laxiflora (Figure
2).
Source : relevés floristiques, 2011.
Figure 2. Fréquences spécifiques dans la
savane arbustive dense
En plus de la savane arbustive dense, la
végétation du terroir est aussi constituée de la galerie
forestière. La galerie forestière est caractéristique de
cette zone de transition climatique, située à cheval entre les
domaines équatorial et tropical sec.
34
1.1.5. La galerie forestière
La galerie forestière est un type d'occupation du sol
non négligeable dans le terroir. Ce type de végétation est
localisé dans les encaissements où coulent les cours d'eau.
L'importance de cette unité de la végétation est
liée au drainage. Ainsi, celle des petits cours d'eau est peu fournie.
Dans les grandes rivières, les galeries forestières ont une
physionomie proche de la forêt dense, avec des ligneux pouvant atteindre
une trentaine de mètres et même dépassant quelquefois une
quarantaine de mètres.
La galerie forestière est riche en espèces
ligneuses. Les plus rencontrées sont : Uapaca togoensis, Anoyeisus
leiocarpus, Clausena anisata, Gacinia ovalifolia, Syzygium guineensis,
Dyospiros mespiliformis, Erythtrolium africanum (Figure 3).
Source : relevés floristiques, 2011.
Figure 3. Fréquences spécifiques dans la
galerie forestière
1.2. Processus de l'évolution des types d'occupation
du sol de 1987 à 2011
Présenter le processus de l'évolution de chaque
type d'occupation du sol dans le terroir sous-entend que l'état des
lieux des parcelles enquêtées soit dressé. Ainsi nous
dressons l'état des lieux de ces parcelles enquêtées pour
les années 1987, 2000 et 2011. Ces opérations débouchent
à coup sûr la détection des changements. Toutefois, il est
nécessaire de signaler que seuls les types d'occupation du sol de
l'emprise humaine à savoir la zone d'habitation, les cultures et les
jachères sont concernés par l'analyse diachronique. S'agissant de
la savane arbustive et de la galerie, l'analyse de leur évolution est
faite sous la base des relevés phytogéographiques.
1.2.1. Evolution de la zone d'habitation
L'analyse des données recueillies sur 105 parcelles de
la zone d'habitation permet de constater une évolution progressive de ce
type d'occupation du sol dans le terroir. En effet, sur ces 105 parcelles
représentant au total 151,831 ha, 23,57 ha ont été
créés avant 1988 ; 6,16 ha entre 1988 et 2000. Entre 2001 et
2011, la zone d'habitation s'enrichit de 122,1 ha (Figure 4 et Tableau 1).
Source : levés GPS et enquêtes parcellaires,
2011.
35
Figure 4. Evolution des superficies de la zone
d'habitation
36
Tableau 1. Evolution des superficies de la zone
d'habitation en Ha
Périodes
|
Avant 1988
|
1988 - 2000
|
2001 - 2011
|
Superficies totales en ha
|
23,57
|
6,161
|
122,1
|
Source : levés GPS et enquêtes parcellaires,
2011.
Par ailleurs, l'analyse des données attributaires sur
ces différentes parcelles de la zone habitation révèle
qu'elles étaient essentiellement des terres savanicoles avant leur
occupation. Les profils historiques ont tout aussi révélé
que la plupart d'entre elles avaient été occupées par les
petites superficies de cultures au voisinage des habitations.
37
Figure 5. Evolution de la zone d'habitation.
38
1.2.2. Evolution des cultures
Les cultures constituent sans doute dans le terroir, le type
d'occupation du sol qui a connu une évolution spectaculaire. L'analyse
des données sur les parcelles enquêtées
révèle une évolution progressive des cultures (Figure
6).
Sources: levés GPS et enquêtes parcellaires,
2011.
Figure 6. Evolution des superficies des
cultures
Ainsi, les cultures qui ne représentaient que 12,99 ha
avant 1998, augmentent de quelque ha entre 1988 et 2000, soit 16,55 ha. Entre
2001 et 2011, on assiste à une explosion de ce type d'occupation du sol.
Les cultures occupent 342,60 ha en 2011 (Tableau 2).
Tableau 2. Evolution des superficies des
cultures
Périodes
|
Avant 1988
|
1988 - 2000
|
2001 - 2011
|
Superficies totales en ha
|
12,99
|
16,55
|
342,60
|
Source : levés GPS et enquêtes parcellaires,
2011.
Figure 7. Evolution des cultures
39
40
1.2.3. Evolution des jachères
Les jachères dans le terroir n'ont pas connu une grande
évolution. Elles ont régressé de moins d'un hectare,
passant de 11,73 ha avant 1988 ; 10,80 ha entre 1988 et 2000 ; et à
10,90 ha entre 2001 et 2011 (Figure 8 et tableau 3). Cette situation
sous-entend tout simplement que la grande partie des terres a récemment
fait l'objet de mises en valeur agricoles.
Source : levés GPS et enquêtes parcellaires,
2011.
Figure 8. Evolution des superficies des
jachères
Tableau 3. Evolution des superficies des
jachères
Période
|
Avant 1988
|
1988 - 2000
|
2001 - 2011
|
Superficies totales en
ha
|
11,73
|
10,80
|
10,90
|
Source : levés GPS et enquêtes parcellaires,
2011.
41
Figure 9. Evolution des jachères
42
1.2.4. Evolution de la savane arbustive dense
Analysée sous la base des relevés floristiques,
la savane arbustive dense présente une évolution
régressive récente. Le tableau 4 présente la
fréquence des individus de l'ensemble des placettes
expérimentales en fonction de leur état.
Tableau 4. Fréquences des états des
individus dans la savane arbustive dense
Etats
|
Effectifs
|
Fréquences (%)
|
Normaux
|
99
|
32,04
|
Elagués
|
131
|
42,40
|
Dessouchés
|
53
|
17,15
|
Détruits par les feux de brousse
|
22
|
7,12
|
Détruits par les agents
bioclimatiques
|
4
|
1,29
|
Total
|
309,00
|
100,00
|
Source : relevés floristiques, 2011.
En effet, les individus à l'état normal
représentent un pourcentage de 32,04 ; les élagués
représentent 42,40% ; les dessouchés 17,12%. Les individus
détruits par les deux de brousse représentent 7,12%. Par
ailleurs, ceux détruits par les agents bioclimatiques ne
représentent que 1,29%.
Le constat qui se dégage de l'observation de ces
fréquences est le fort pourcentage des individus élagués
(Figure 10).
43
Source : relevés floristiques, 2011.
Figure 10. Répartition de l'état des
ligneux dans la savane arbustive dense
La fréquence élevée des individus
élagués ainsi que celles des individus dessouchés et ceux
détruits par les feux de brousse, sont révélatrices d'une
profonde dégradation de la savane arbustive dense.
Par ailleurs, cette dégradation est bien visible sur le
terrain (Photo 5).
44
Photo 7. Dégradation de la savane arbustive
dense
.
Cette photo illustre le phénomène de
transformation récente du couvert végétal. Ce terrain
marqué par la présence de souche d'arbres correspond à un
champ de culture en création. L'arrière-plan présente
l'état normal de la savane arbustive claire.
Cliché et commentaire: Pouïra Jean Bodel
1.2.5. Evolution de la galerie
forestière
L'analyse des données des relevés floristique au
niveau de la galerie forestière a permis de constater une faible
dégradation.
45
Tableau 5. Fréquences des états des
individus dans la galerie forestière
Etat des individus
|
Normaux
|
élagués
|
dessouchés
|
Détruits par les feux
de brousse
|
Détruits par les agents
bioclimatiques
|
Totaux
|
Effectifs
|
90
|
42
|
3
|
0
|
10
|
145
|
Fréquences
(%)
|
62,07
|
28,97
|
2,07
|
0,00
|
6,90
|
100,00
|
Source : relevés floristiques, 2011.
D'après le Tableau 5, les individus à
l'état normal se taillent la part du plus grand pourcentage, soit 62,07
%. Les individus élagués et dessouchés représentent
respectivement 28,97 % et 2,07 % ; soit un total de 31,04 %. Les individus
détruits par les agents bioclimatiques ne représentent que 6,90
%.
Le pourcentage élevé des individus normaux
largement au-dessus de 50 % montre évidente que la galerie
forestière dans le terroir ne fait pas face à une forte
dégradation comme la savane arbustive dense (Figure 11.).
Source : relevés floristiques, 2011.
Figure 11. Répartition de l'état des
ligneux dans la galerie forestière
46
D'un point de vue global, le couvert végétal sur
l'ensemble du terroir présente un niveau de dégradation
avancé.
Conclusion
Sur le plan général, les types d'occupation du
sol dans le terroir de Ndokayo sont marqués, entre 1987 et 2000, par de
faibles changements. Cependant, une dynamique accélérée de
la zone d'habitation, des cultures, des jachères et de la savane
arbustive dense survient entre 2000 et 2011. S'agissant de la galerie
forestière, elle n'est pas restée figée; mais son
évolution n'est pas problématique. Le constat
général qui se dégage est l'explosion de l'emprise humaine
à travers l'extension de la zone d'habitation des cultures et des
jachères, mais aussi de la dégradation de la savane arbustive
dense. La dynamique accélérée des types d'occupation du
sol entre 2000 et 2011 suscite des interrogations. Logiquement, il est
important de savoir quels sont les facteurs ayant entrainé
l'accélération du phénomène.
47
Chapitre 2. Facteurs de la dynamique des types
d'occupation du sol dans le terroir de
Ndokayo
Introduction
La dynamique accélérée des types
d'occupation dans le terroir de Ndokayo a été établie. Il
a été précédemment démontré que la
zone d'habitation, les cultures et les jachères et la savane arbustive
dense ont connu entre 2001 et 2011 une dynamique
accélérée. L'on a noté une dynamique progressive de
l'emprise humaine. La savane arbustive dense quant à elle a plutôt
connu une évolution régressive en termes d'étendue
spatiale et surtout spécifique. Dès lors, donner une explication
à cette dynamique accélérée des types d'occupation
du sol, s'avère fondamental dans cette étude. A cet effet, le
présent chapitre s'intéresse à l'analyse des facteurs de
la dynamique des types d'occupation du sol dans le terroir. Trois types de
facteurs combinés sont indexés au sujet de cette dynamique
accélérée. Ils sont respectivement mis en évidence
et analysés. Il s'agit tout d'abord de l'évolution du contexte
climatique du terroir, ensuite du changement du contexte socioéconomique
local et finalement des facteurs intentionnels.
2.1. Le changement du contexte climatique et sa
contribution à la dynamique des types d'occupation du sol dans le
terroir
Les éléments du milieu naturel sont en
interrelation. Brunet R. et al. (1992) parlent de
géosystème. Les écologues utilisent le terme
d'écosystème pour le désigner. Ainsi, le couvert
végétal subit l'action condition du milieu, au point d'en
dépendre. L'état du couvert végétal est donc
fortement tributaire de l'ambiance climatique, qui influe sur les autres
conditions écologiques notamment les types de sols.
2.1.1. La dégradation des conditions
climatiques : les années de déficit pluviométrique et la
sècheresse de 2007.
L'analyse des données relatives à
l'évolution climatique dans le terroir de Ndokayo permet de relever une
importante variabilité interannuelle des précipitations et des
températures. Parlant des précipitations, les années 1987,
1988, 1996,1998, 2000 et 2004 à 2010 sont déficitaires. Le plus
haut degré du déficit pluviométrique par rapport à
la moyenne est atteint en 2007 et s'est traduit par une crise de
sècheresse dans toute la zone climatique soudano-guinéenne de
transition (Figure 12.).
Sources : SODEPA
48
Figure 12. Ecart à la moyenne des
précipitations à Ndokayo
49
Cette décroissance des apports de pluies qui
caractérise la zone rend compte d'un phénomène climatique
général reconnu dans toute la zone équatoriale d'Afrique.
En effet, ces dernières années sont marquées par un
déficit de la pluviosité interannuelle de 10 à 20 % par
rapport à la moyenne normale (Mahé et Olivry, 1995, cités
par Réounodji, 2002). Ces années déficitaires se
caractérisent donc par un début tardif et/ou par une fin
précoce de la saison des pluies.
En l'absence des données sur le nombre de jours de
pluie, il est difficile de faire une analyse. Néanmoins, les profils
historiques donnent une idée considérable de cette
répartition au cours de l'année et permettent d'apprécier
son impact sur le couvert végétal. Les populations du terroir
expliquent les années déficitaires et la sècheresse de
2007 par la perturbation de la répartition annuelle habituelle des
pluies. Selon eux, la grande saison des pluies qui dans son cours normal a une
durée moyenne de 3,5 mois (mi-août à fin novembre) a
duré en 2007 moins de 3 mois (ou parallèlement à cette
situation, la grande saison sèche qui habituellement dure 3 mois a connu
un prolongement de près d'un mois.
Ces années de déficit hydrique et de
sècheresse ont fortement influencé l'état du couvert
végétal dans cette zone. Cette situation a conduit à un
assèchement poussé du couvert végétal
herbacé, lequel subit l'action des feux de brousse tardifs, portant
préjudice au couvert ligneux.
La dégradation des conditions climatiques dans la zone
est associée à la transformation des sols.
2.1.2. La transformation des sols
Les sols constituent l'une des conditions écologiques
déterminant de la végétation et de sa répartition.
La végétation est en partie tributaire du type de sol qui est
à son tour dépend du climat. Sur le plan général,
les sols dans la zone ont connu une diminution de leur teneur en eau,
prolongée durant les phases sèches. Cette situation a
vraisemblablement éprouvé la résistance des plantes durant
la saison sèche. Elles ont aussi favorisé l'induration des sols
par endroits (Photo 8.).
50
Dans ce milieu en marge de la zone équatoriale, les
sols sont ferrugineux avec tendance à l'induration (Segalen, 1967).
Ainsi, dans un contexte de perturbation des conditions climatiques,
caractérisé par des années sèches par rapport
à la moyenne des précipitations, la pédogenèse est
commandée par le prolongement de la grande saison sèche.
L'induration des sols a tendance à prendre s'amplifier.
Photo 8. Sol induré
Cette photo illustre le phénomène
d'induration que subissent les sols dans le terroir de Ndokayo. Selon les
populations, cette situation survient seulement après une
décennie. L'induration des sols est un facteur limitant de la
végétation. Sur ce type de sol, la végétation est
presque absente. Quelle que soit la saison, la végétation est
réduite à quelques rares arbrisseaux rabougris.
Cliché et commentaire : Pouïra Jean Bodel
51
En effet, le prolongement de la saison sèche conduit
à un assèchement du tapis herbacé. Le brulage tardif du
tapis herbacé laisse les sols sans protection. Au moment des pluies, les
sols sont sujets à une érosion intense. Les horizons superficiels
sont décapés. Après leur décapage total,
après une certaine période, l'horizon d'accumulation est
exhumé. A l'air libre, cet horizon subit une induration.
La tendance à l'induration dans le terroir comme dans
l'ensemble la zone soudano-guinéenne est liée à
l'érosion dans les secteurs où la couverture
végétale est dégradée. L'induration des sols
constitue un facteur limitant de la végétation. Sur les sols plus
ou moins indurés, la végétation est presque absente. Elle
se résume à quelques herbacées réparties de
manière discontinue. La multiplication des dalles indurées influe
sur la répartition de la végétation.
En plus des facteurs naturels, le cadre
socio-économique a aussi favorisé la dynamique des types
d'occupation du sol dans le terroir de Ndokayo.
2.2. Incidence du changement du contexte
socioéconomique sur la dynamique des types d'occupation du sol dans le
terroir de Ndokayo.
Le boom démographique que connait le terroir de Ndokayo
depuis le début de la décennie 2000 sous-entend une dynamique
d'acteurs locaux et des types d'activité. Cette situation a
favorisé considérablement la dynamique des types d'occupation du
sol.
2.2.1. Le boom démographique et la multiplication
des besoins
Une augmentation rapide de la population peut avoir des
répercussions sur l'état des ressources naturelles et provoquer
la dégradation du potentiel rural, si celle-ci n'est pas
accompagnée d'innovations techniques de modes d'exploitation. Nombre
d'exemples ont montré en Afrique qu'une population nombreuse a toujours
besoin d'espaces de production, en particulier des terres cultivables et bien
d'autres ressources indispensables à sa survie. (Reounodji, F et al.,
2008)
52
Dans cette optique, la dynamique des types d'occupation du sol
dans le terroir de Ndokayo a un lien étroit avec la dynamique des
populations. La période 2000-2011 est marquée au sein du terroir
par une dynamique multiforme de la population. Cette dynamique est d'abord
quantitative, mais aussi, et surtout qualitative.
En effet, le terroir a connu une augmentation vertigineuse de
sa population durant la décennie 2000-2011. Plus de 7000
réfugiés en provenance de la République centrafricaine
voisine se sont installés dans le terroir (HCR, 2009). La population a
par conséquent pratiquement triplé. Cette augmentation de la
population a des effets sur le plan spatial (Figures 24 et 25).
L'augmentation de la population au sein du terroir, suite
à l'implantation des réfugiés centrafricains, s'accompagne
d'une augmentation des besoins en espaces d'habitation et en terre de culture,
ainsi que des besoins en ressources naturelles. Ceci a entrainé une
augmentation du bâti et des espaces agricoles (Figures 13, 14 et 15) au
détriment du couvert végétal qui s'est profondément
transformé. Les ligneux sont surexploités pour répondre au
besoin pressant des ménages en bois de chauffe et pour la construction
des habitations. Les prélèvements abusifs entrainent la
dégradation du couvert végétal. Cependant, la croissance
des besoins a impulsé la dynamique des acteurs.
53
Figure 13. Répartition de la zone
d'habitation en 2011 selon la nationalité des
propriétaires
14,16000°E
14.08000°E 14,10000°E
14,12000°E 14,14000°E
f '-
0 2
Kilomètres
14,08000°E
14.14000°E 14.16000°E
14.101000°E
14.121000°E
N
·
/111 visi,+ ~ ~`.
A. , r
+ 111. %
,.
11 ` - j \' ·
+
+
vie
Hie
+
Légende
- - -- Limite du terroir
Espace cultivé par les réfugiés
centrafricains
-Espace cultivé par les Camerounais
54
Figure 14. Répartition des cultures en 2011 selon
la nationalité des propriétaires
55
Figure 15. Répartition des jachères en
2011 selon de la nationalité des propriétaires
56
2.2.2. La dynamique des groupes d'acteurs
La dynamique des acteurs est d'abord quantitative et ensuite
qualitative. Avant de montrer leurs rôles dans la dynamique de
l'occupation du sol, il importe de connaitre les raisons de celle-ci.
Si le lien entre augmentation de la population et dynamique
des acteurs est étroit, les raisons de la dynamique des acteurs ne s'y
limitent pas.
En effet, l'augmentation de la population du terroir est
perçue comme une opportunité économique par les
populations hôtes. Cette idée a prévalu durant les
premières années qui ont suivi l'installation des
réfugiés centrafricains dans le terroir. Des orpailleurs et des
artisans de population hôte se sont reconvertis dans l'agriculture.
L'objectif de cette reconversion est clair. Il fallait couvrir la nouvelle
demande alimentaire et par conséquent améliorer les revenus.
D'après les enquêtes, sur les 60 agriculteurs interrogés au
sein de la population hôte, 68,33 % ont répondu favorable ment
à la question de savoir si l'installation des réfugiés
centrafricains dans le terroir a favorisé l'augmentation de leurs
parcelles cultivées en vue de produire davantage (Figure 16).
Source : enquête de terrain, 2011.
Figure 16. Influence de l'installation des
réfugiés centrafricains sur les producteurs agricoles
autochtones.
57
En effet, les activités génératrices de
revenus pratiquées par les réfugiés, durant les
premières années de leur implantation dans le terroir,
étaient limitées au petit commerce et aux petits services
rémunérés. Ils ne bénéficiaient que de
l'appui alimentaire du HCR, insuffisant et surtout divergent de leurs habitudes
alimentaires (HCR, 2009).
Pour l'essentiel, les réfugiés avant leur
installation dans le terroir comme dans l'ensemble des zones d'accueil des
réfugiés centrafricains au Cameroun étaient avant leur
installation des éleveurs de bovins. Ils vivaient essentiellement de
l'activité pastorale. Pendant leur déplacement pour le Cameroun,
la plupart d'entre eux ont perdu la totalité de leurs troupeaux.
D'aucuns en ont perdu une partie importante, généralement plus de
la moitié. Cette situation est liée aux multiples attaques et
prises d'otages perpétrés par des coupeurs de routes qui
sèment la terreur dans l'espace frontalier entre la RCA et le Cameroun
depuis plusieurs années. La majorité de ces
réfugiés une fois au Cameroun se sont retrouvés sans la
moindre bête. Cette situation les a plongées dans la grande
pauvreté. L'appui du HCR et de ses partenaires pour répondre aux
besoins des ménages des réfugiés se limitant à
l'aide alimentaire, nombre de réfugiés, avec l'appui de ces
institutions onusiennes et de ses partenaires, se sont reconvertis dans
l'agriculture. D'aucuns, du fait des besoins pressants, se sont lancés
dans le bucheronnage et dans l'artisanat. Par ailleurs, certains d'entre eux
qui possédaient encore leurs troupeaux ou une partie sont restés
des éleveurs.
Si tous ces évènements n'avaient pas eu lieu,
les réfugiés seraient restés éleveurs et auraient
continué à vivre de leur activité. Quel qu'en soit le cas,
la dynamique des acteurs demeure une conséquence de la croissance de la
population du terroir. L'installation des réfugiés
essentiellement éleveurs aurait boosté le nombre
d'éleveurs dans le terroir. Aussi, cette augmentation de la population
soudaine aurait eu pour conséquence celle des besoins en ressources
agroalimentaires qui aurait imposé une dynamique des agriculteurs.
La comparaison des informations issues des entretiens avec les
populations avec celle des enquêtes permet de comprendre que les
activités pratiquées dans le terroir
58
sont caractérisées par une dynamique
arithmétique des acteurs. Certains acteurs ont tout simplement
renoncé à leur activité pour embraser une autre. D'autres
ont associé une ou plusieurs autres activités à celle
qu'ils pratiquaient auparavant. C'est ainsi que le nombre d'agriculteurs a pris
le dessus sur celui des autres acteurs qui ont néanmoins connu une
augmentation remarquable (Figure 17.).
Source : enquêtes de terrain, 2011
Figure 17. Répartition des principales
activités génératrices de revenus dans le terroir de
Ndokayo
L'augmentation de la population associée à la
dynamique des acteurs dans le terroir de Ndokayo a un lien étroit avec
la dynamique des types activités.
2.2.3. La dynamique des types
d'activités
Si dans le terroir de Ndokayo la dynamique de la population
est étroitement liée à la dynamique des types
d'activités, il ne s'agit pas d'une règle sans exception. Il
faut
59
signaler que tout dépend des caractéristiques
des acteurs à savoir leur importance numérique, mais aussi, et
surtout des moyens matériels et techniques qu'ils mettent en oeuvre.
Ainsi, les principaux types d'activités dans le terroir de Ndokayo
à savoir l'agriculture, l'élevage, le bûcheronnage et
l'artisanat ont connu chacun en ce qui le concerne une exacerbation
relative.
? L'évolution de la pratique agricole dans le
terroir de Ndokayo
L'activité agricole a émergé quelque
temps seulement après l'installation des réfugiés
centrafricains dans le terroir.
Avant cela, les systèmes de production étaient
essentiellement fondés sur la satisfaction des besoins alimentaires des
ménages. Une bonne partie des ménages ne pratiquaient pas
l'agriculture. Les populations du terroir vivaient essentiellement de
l'artisanat, de la chasse et de la vente du bois de chauffe qu'ils ramassaient
dans les environs du village. Dans un tel contexte marqué par la
disponibilité des terres, des superficies agricoles peu
considérables et des jachères de longue durée permettant
aux sols aussi bien qu'à la végétation de se reconstituer
; l'équilibre du milieu était assuré sans le risque d'une
dynamique accélérée.
Certes, la décennie 2000-2011 est marquée par
une dynamique de la population dans le terroir, laquelle sous-entend celle des
divers acteurs dont la valeur numérique a pratiquement augmenté.
Cette situation a eu des effets inéluctables sur la pratique de
l'activité agricole. En effet, nombre de personnes se sont reconverties
dans la pratique de cette activité. Pour les populations hôtes
l'installation des réfugiés centrafricains dans le terroir est un
atout économique. C'est la raison pour laquelle beaucoup d'entre eux se
sont lancés dans cette activité afin de produire des vivres
destinés à la vente aux réfugiés centrafricains. En
effet, ceux-ci, avant 2005, ne bénéficiaient que de l'aide
alimentaire du HCR limité à quelques produits de grande
consommation et d'entretien corporel dont farine de maïs, du riz , du sel
de cuisine, de l'huile de table et du savon.
Devant ce régime alimentaire divergent de l'habituel,
les réfugiés centrafricains procédaient à la vente
des produits reçus du HCR pour se procurer de la farine de manioc qu'ils
préfèrent par rapport à tout autre aliment. Cette
situation a donné raison à la loi de l'offre et la demande. Elle
a entrainé la hausse du prix du sac de manioc
60
séché. Il est passé de 8000 F CFA en
2006, à 12 000 F CFA en 20102. La production de cette
denrée alimentaire devenue un important moyen de se faire des revenus,
nombre de personnes en provenance des terroirs voisins vont s'installer dans le
terroir pour la cultiver et la vendre aux réfugiés. De
même, une bonne partie de la population hôte préalablement
installée dans le terroir, va se reconvertir dans l'agriculture. C'est
ainsi que plusieurs GIC vont voir le jour en 20063. Ces GICs sont
essentiellement des regroupements d'agriculteurs. Ils produisent principalement
le manioc.
Parallèlement, en 2005, se rendant compte du contraste
entre leur aide alimentaire et les habitudes alimentaires des
réfugiés centrafricains, et pour limiter leur dépendance
de l'aide, le HCR et ses partenaires ont redéfini leurs
stratégies afin de remplir leur tâche qui est le bien-être
des réfugiés. Le principe était alors de reconvertir les
réfugiés, ex-éleveurs, en agriculteurs. C'est ainsi que
des champs communautaires d'expérimentation et d'apprentissage de
plusieurs dizaines d'hectares ont été créés par le
HCR et son principal partenaire local l'IRDb. La mise en oeuvre de
cette stratégie va avoir pour conséquence immédiate et
visible l'augmentation des superficies cultivées dans le terroir, aux
dépens des savanes locales. Ce qui contribue à la dynamique
accélérée de l'occupation du sol.
Toutefois, la dynamique de la pratique pastorale doit aussi
être prise en compte lors que l'on veut expliquer la dynamique de
l'occupation du sol.
? De l'élevage transhumant à
l'élevage sédentaire
La pratique de l'élevage, comme dans l'ensemble des
milieux savanicoles du Cameroun, n'est pas un fait nouveau dans le terroir de
Ndokayo. Néanmoins, les premiers éleveurs étaient
majoritairement des transhumants Peuls venus de l'Adamaoua camerounais et de la
République centrafricaine voisine. Ils faisaient paitre leurs
bêtes dans les secteurs de la zone de transition forêt - savane
où l'herbe reste encore verte lorsqu'il est déjà sec dans
leurs contrées de provenance. Dès le retour des pluies dans leurs
zones de départ, ils y retournaient et s'y installaient de nouveau.
Ce
2 Rapports d'activité du poste agricole
de Ndokayo, 2006 et 2010.
3 Rapport d'activité du poste agricole de
Ndokayo, 2006.
61
phénomène cyclique est encore visible de nos
jours et est non négligeable lorsqu'il faut expliquer la dynamique des
savanes. Mais il convient de noter que le séjour des transhumants est
généralement de courte durée, soit un à deux mois.
En effet, ceux-ci auparavant craignaient les risques de décimation de
leur bétail par la trypanosomiase, maladie fréquente dans ces
zones de transition du fait de leur proximité avec la forêt. Pour
les éleveurs transhumants, cette maladie est moins
préférable à la saison sèche. Les espaces et les
parcours étaient bien déterminés et connus par les
éleveurs transhumants. Le terroir de Ndokayo faisait partir des
itinéraires depuis les années 1950.
Si l'installation de la SODEPA en 1974 marque une étape
importante de la dynamique de l'occupation du sol, l'impact sur celui-ci est
plutôt positif, dans une certaine mesure. En effet, le mode de gestion
des feux de brousse dans le domaine à elle alloué par les
pouvoirs publics et l'envahissement de Chromolaena odorata a permis le
développement du couvert ligneux (Youta H., 1998).
Cette situation n'est pas la même dans le reste du
terroir où l'évolution du couvert végétal a une
tendance plus régressive que progressive. Ainsi l'indexation de la
pratique de l'activité pastorale comme facteur de la dynamique
accélérée marqué par une transformation profonde de
la couverture végétale engage la période 2000- 2011. Cette
période correspond au séjour des éleveurs,
réfugiés venus de la RCA voisine. En effet, depuis 2000, la
pratique de l'élevage a pris de l'ampleur au sein du terroir. Le cheptel
bovin dans le terroir a augmenté de manière
vertigineuse4.
L'arrivée de ces éleveurs a impulsé une
dynamique nouvelle à l'activité pastorale au sein du terroir. Le
mode d'élevage local a pratiquement changé. L'on est passé
d'un élevage transhumant à un élevage sédentaire.
Pour moult raisons, entre autres le souci de sécurité,
l'essentiel de ces éleveurs se sont sédentarisés dans le
terroir. En réalité ces éleveurs réfugiés
centrafricains, comme leurs compatriotes en refuge sur le territoire
camerounais, ont connu des attaques et des prises d'otages
perpétrées par des coupeurs de route pendant leur
déplacement. Durant ces évènements, certains de ces
éleveurs ont perdu la grande partie de leurs troupeaux, d'autres en ont
perdu la totalité.
4 Selon le Chef de poste de contrôle zootechnique et
vétérinaire de Ndokayo,
62
Ces moments difficiles sont encore ancrés dans les
mémoires. A cet effet, paitre les bêtes à la
périphérique du terroir, qui selon eux a une forte ressemblance
physionomique avec les savanes où leur ont été
ôté leurs biens les plonge tout de suite dans un sentiment
d'insécurité.
L'augmentation du cheptel, dans le terroir, associée
à la sédentarisation des éleveurs centrafricains dont elle
résulte, est à l'origine du surpâturage dont l'effet sur le
couvert végétal est important.
S'agissant des autres activités à l'instar du
bucheronnage et de l'artisanat, les changements se limitent à
l'augmentation du nombre d'acteurs.
2.3. Les facteurs institutionnels et
politiques
Les facteurs institutionnels et politiques sont à
prendre en compte lorsque l'on voudrait expliquer la dynamique des types
d'occupation du sol. La non-application des textes règlementaires
relatifs à la gestion et la protection de l'environnement et la
facilité d'accès à la terre y contribuent de
manière considérable.
2.3.1. La non-application des textes
règlementaires
Les populations hôtes du terroir portent un doigt
accusateur sur le gouvernement de la République du Cameroun. C'est selon
eux le seul responsable de cette dynamique.
En effet, la loi n°2005/006 du 27 juillet 2005 portant
statut des réfugiés au Cameroun, atteste la reconnaissance de la
présence des réfugiés sur le territoire camerounais par le
Gouvernement de la République (Annexe 8). Par ailleurs, il n'existe pas
de textes législatifs et encore moins de documents de planification
relatifs aux zones d'accueil des réfugiés sur le territoire
national. Pourtant, il s'agit d'une spécificité qui devrait
bénéficier d'une grande attention de la part des pouvoirs
publics. Il existe cependant des textes règlementaires relatifs à
la gestion de l'environnement et des ressources forestières, fauniques
et piscicoles. C'est le cas de Loi N°96/12 portant
63
Loi-cadre relative à la gestion de l'environnement au
Cameroun et du Décret n°95-531 PM du 23 aout 1995 fixant les
modalités d'application des régimes des forêts (Annexe
9).
Après examens des activités menées par
les services locaux en charge de ces secteurs, le constat qui se dégage
est la non-application des textes. Il y a un grand fossé entre les
textes et leur application. Selon les responsables locaux du service des
forêts et de la faune, cette situation est en partie due au manque du
personnel et de la logistique nécessaire pour assurer la couverture de
la zone.
Dans cet ordre d'idée, se situe aussi la question de
l'accès à la terre qui implique les autorités
traditionnelles locales.
2.3.2. La facilité d'accès à la
terre
Le principal mode d'accès à la terre dans le
terroir de Ndokayo est l'achat. Pour comprendre la contribution de mode
d'accès à la terre, il convient de présenter
l'organisation politique traditionnelle du terroir.
L'organisation politique traditionnelle du terroir est une
structure complexe. A la tête du terroir, se trouve le
«Djaouro» qui réside à Ndokayo, le village le plus
important du terroir. Les petits villages contenus dans les limites du terroir
sont aussi administrés traditionnellement par des « Djaouro »
qui sont inférieures au « Djaouro » du plus important village
Ndokayo. Les «Djaouro» des autres villages et leurs notables sont
autonomes en ce qui concerne la question de la terre dans leurs villages
respectifs. Par ailleurs, il n'existe pas de tarifs précis relatifs
à la vente d'un terrain, tout dépend de l'entente entre les deux
parties, l'acheteur et une autorité traditionnelle. L'accès
à une portion de terre confère au nouveau propriétaire
tous les droits. Pourtant cet accès est conditionné par le
versement d'une modique somme à une autorité traditionnelle
locale. Il est donc clair que les terres sont attribuées par les
autorités traditionnelles sans le moindre souci de leur
éventuelle utilisation.
64
Conclusion
Ce chapitre a analysé les facteurs de la dynamique
accélérée des types d'occupation du sol dans le terroir.
Il ressort que le changement du contexte climatique, caractérisé
par la baisse des précipitations et la sècheresse de 2007 ; le
changement du contexte géographique, marqué par la croissance de
la population, la dynamique des acteurs et celle des types d'activité
pratiquées dans le terroir ; et aussi les facteurs institutionnels ont
présidé à l'accélération de la dynamique des
types d'occupation du sol. De tous ces facteurs, le changement du contexte
socioéconomique semble être le plus déterminant. Cela
nécessite donc que l'on s'attarde sur les acteurs en présence
dans le terroir.
65
Chapitre 3. Caractérisation des acteurs de
la
dynamique des types d'occupation du sol
Introduction
La dynamique des types d'occupation du sol dans le terroir de
Ndokayo implique la responsabilité des groupes d'acteurs locaux dont les
caractéristiques nécessitent d'être connues. Nous avons
catégorisé ces acteurs en deux. Les acteurs indirects sont
institutionnels. Ce sont les autorités traditionnelles et communales.
L'autre groupe est composé d'acteurs directs. Ce sont les agriculteurs,
les éleveurs, les bûcherons et les artisans qui agissent de
manière tangible dans le terroir. Dans ce chapitre, nous les
caractérisons et nous mettons en exergue leur implication dans
l'accélération de la dynamique des types d'occupation du sol.
3.1. Les acteurs indirects de la dynamique des types
d'occupation du sol
Parmi les acteurs indirects de la dynamique des types
d'occupation du sol dans le terroir, figurent en bonne place les
autorités traditionnelles locales, le HCR et ses partenaires.
3.1.1. Les autorités traditionnelles
locales
La question de l'accès à la terre dans le milieu
rural camerounais incombe aux autorités traditionnelles qui sont les
détenteurs du droit coutumier. Dans le terroir de Ndokayo, cette
situation pose un grand problème dans la gestion des ressources
naturelles et des espaces.
Quatre modes d'accès à la terre ont
été recensés dans le terroir (Tableau 6). L'accès
à la terre se fait par achat, legs familial, don et par bail.
66
Tableau 6. Mode d'accès à la terre dans
le terroir de Ndokayo.
Sources
|
Autorités traditionnelles
|
autochtones
|
Membre de la famille
|
Totaux
|
Effec.
|
Fréq.(%)
|
Effec.
|
Fréq.(%)
|
Effec.
|
Fréq.(%)
|
Effec.
|
Fréq.(%)
|
Mode d'accès
|
Achat
|
31
|
77,50
|
4
|
40,00
|
1
|
3,45
|
36
|
45,57
|
Legs familial
|
0
|
0,00
|
1
|
10,00
|
28
|
96,55
|
29
|
36,71
|
Don
|
9
|
22,50
|
2
|
20,00
|
0
|
0,00
|
11
|
13,92
|
Bail
|
0
|
0,00
|
3
|
30,00
|
0
|
0,00
|
3
|
3,80
|
Totaux
|
40
|
100,00
|
10
|
100,00
|
29
|
100,00
|
79
|
100,00
|
Source enquêtes de terrain, 2011.
L'analyse du Tableau 6 permet de constater que les terres sont
le plus acquises par deux modes à savoir l'achat (45,57 %) et le legs
familial (36,71 %). Aussi, il ressort que les terres sont principalement
acquises auprès des autorités traditionnelles locales par mode
d'achat (Figure 18.).
Source : relevés floristiques, 2011.
Figure 18. Répartition des sources
d'accès à la terre
67
En effet, l'accès à la terre est soumis au
paiement d'une modique somme auprès d'une autorité
traditionnelle, soit 200 à 300 F CFA/m2. Cependant, il se
fait quelquefois par don. L'accès à une portion de terre
confère au nouveau propriétaire tous les droits. La
facilité d'accès à la terre donne lieu à une
appropriation de vastes superficies à des propriétaires soucieux
de recouvrir leurs dépenses. La stratégie la plus
pratiquée est le prélèvement des ligneux pour la vente.
Il apparait donc de manière évidente que les
autorités traditionnelles ont une responsabilité indirecte, mais
significative dans la dynamique des types d'occupation du sol du terroir.
3.1.2. Le HCR et ses partenaires
Le HCR est l'organisme de l'ONU en charge de la protection des
réfugiés à travers le monde. Cet organisme comme partout
dans la région de l'Est-Cameroun intervient dans le terroir de Ndokayo.
Elle oeuvre au quotidien en faveur du bien-être des
réfugiés centrafricains installés dans le terroir, en
synergie avec ses partenaires internationaux et nationaux à l'instar du
PAM, de l'UNICEF l'A-CR/CSR et l'IRDb. La collaboration entre le HCR et un
autre organisme ou une ONG est axée sur un objectif bien précis.
Ainsi, le domaine de l'agriculture et de l'élevage a été
concédé par le HCR à l' l'IRDb. L'l'IRDb a pour
objectif de faciliter l'accès à la terre des populations
réfugiées installées dans le terroir et d'assurer la
formation des populations réfugiées et hôtes dans les
domaines de production agricole, pastorale et artisanale. Parallèlement
à cela, aucun module de cette formation ne prend en compte l'aspect
conservation et protection de l'environnement.
3.2. Les acteurs directs de la dynamique des types
d'occupation du sol
Les acteurs directs de la dynamique des types d'occupations du
sol sont les agriculteurs, les éleveurs sédentaires et les
bucherons.
68
3.2.1. Des agriculteurs reconvertis
La pratique de l'agriculture dans le terroir de Ndokayo n'est
pas un fait nouveau. Seulement, cette activité a pris de l'ampleur dans
le terroir durant la dernière décennie. Avant cela, les cultures
occupaient de petites superficies de moins d'une vingtaine de mètres
carrés. Cette activité est la principale source de revenus de,
49,9 % des ménages du terroir. Au moins 81 % de la population la
pratique il y a moins de 10 ans5.
Une pratique agricole responsable et qui intègre la
notion de durabilité nécessite des connaissances
particulières. Elle met à contribution des techniques
agronomiques et des techniques de conservation des ressources en eau, sol et
végétation dans un contexte de fragilité des terres qui
perdent rapidement leur fertilité. Celle-ci est encore très peu
connue par la majorité des agriculteurs exerçant dans le terroir
de Ndokayo. Cette situation serait due à leur récente
reconversion.
Les principales plantes cultivées à savoir
Manihot esculata et Zea maïs nécessitent des
apports importants en énergie solaire et en humus pour une bonne
croissance des plantes. Pour ce faire, les agriculteurs procèdent au
dessouchage des ligneux et à l'élaguassions des plus grands en
réduisant leur appareil aérien, dans les champs qu'ils mettent
nouvellement en valeur. Le bois ainsi coupé sert
généralement à l'approvisionnement des ménages en
bois de chauffe, mais est quelquefois vendu.
A cela s'ajoute la nécessité des sols fertiles.
Ces plantes grandes consommatrices d'humus entrainent un épuisement
rapide des sols. Dans la plupart des cas, les sols s'épuisent
après deux à trois années de culture. Pour remédier
à cette difficulté qui est en partie à l'origine des
mauvais rendements, les agriculteurs locaux mettent en jachères les
champs dont le sol s'est appauvri en élément fertilisant. Cette
entreprise est louable, mais le problème réside dans le fait que
ces jachères nécessitent une longue période soit plus de 5
ans pour que le sol se reconstitue. Pour les agriculteurs locaux, le seul
indice de fertilité d'une jachère est son envahissement par
5 Enquêtes de terrain, 2011
69
Chromolaena odorata. Cette longue durée de
mise en jachère est parfois prolongée lorsque Chromolaena
odorata n'a pas envahi la parcelle. Entre temps, la parcelle qui avait
été mise en valeur, pendant ce temps de jachère de la
première, connait le même problème de la baisse de la
fertilité, les agriculteurs mettent en valeurs de nouvelles terres qui
n'ont jamais été cultivées auparavant. Dans certains cas,
les jachères les plus anciennes sont tout simplement abandonnées
ou occupées par le bâti.
S'il est vrai que les agriculteurs ne disposent pas de gros
moyens de production, les méthodes de culture sont encore
archaïques. Aussi ils manquent de connaissances nécessaires pour
parvenir à une forte production agricole. L'utilisation des engrais
reste faible. Même l'engrais organique n'est pas encore utilisé en
dépit de la pratique de l'élevage dans le terroir. La technique
de fertilisation des sols préconisée par les agriculteurs est le
feu de brousse qui selon eux permet aussi le désherbage des champs. A ce
sujet, signalons que les cendres issues de cette pratique ont des apports
fertilisants, mais ceux-ci sont rapidement lessivés par les eaux de
ruissèlement pendant seulement quelques jours après le retour des
pluies. Ce phénomène est plus important sur les versants à
pente forte. Aussi, l'utilisation des semences sélectionnées est
un fait nouveau et est l'apanage de quelques réfugiés
centrafricains appuyés par le HCR et son partenaire L'IRDb.
La non-maitrise de techniques de culture moderne,
associée aux faibles moyens de production des agriculteurs est la
principale cause de mauvais rendements. Cependant, signalons que les mauvais
rendements pour plus de la moitié des agriculteurs interrogés
sont surtout liés, ces dernières années, à la
destruction des cultures par le bétail en période de gestation
des plantes et quelque temps avant les récoltes.
Face à cela, nombre d'agriculteurs ont
délocalisé leurs champs dans les secteurs à
chromolaena odorata. Deux raisons sont avancées par ces
agriculteurs. Ces secteurs sont peu fréquentés par les bergers et
leurs troupeaux, les bêtes ne consommant pas Chromolaena
odorata. La deuxième raison est la fertilité des sols qui
s'identifie et s'explique par l'envahissement de cette espèce.
Les agriculteurs du terroir sont aussi
caractérisés par l'ignorance des techniques de conservation des
ressources en eau, sol et végétation, ce qui porte
préjudice au couvert végétal. En effet, à
l'ouverture d'un champ de culture, les ligneux sont généralement
dessouchés (Photo 9). Selon les agriculteurs locaux, cette pratique vise
à permettre une bonne exposition des plantes à la lumière
du soleil. Les plantes cultivées en ont besoin pour
proliférer.
Photo 9. Création d'un champ de
culture.
Cette photo présente une portion de la savane
arbustive dense nettement dégradée. Il s'agit d'un champ de
culture en création. La mise en valeur d'un espace est
subordonnée à la suppression quasi totale des ligneux.
70
Cliché et commentaire : Pouïra Jean Bodel
71
Par ailleurs, relevons que face à la croissance de la
population du terroir qui implique une augmentation de la demande, les
agriculteurs ont adopté des stratégies pour améliorer leur
production afin de se faire plus de revenus. La stratégie mise en place
par la majorité de ces agriculteurs (87,3 %), est l'agrandissement des
parcelles ou la création de nouvelles parcelles, ceci aux dépens
de la savane arbustive dense. Une minorité d'agriculteurs (3,8 %) a
opté pour une intensification agricole se limitant à
l'utilisation inadaptée des engrais chimiques et de quelques semences
sélectionnées6.
3.2.2. La sédentarisation des éleveurs dans
le terroir et la question de la gestion des pâturages
Les éleveurs représentent 21,9 % dans le
terroir. Dans cette population d'éleveurs, 78,4 % pratiquent
l'élevage aux bovins et d'autres types représentent 21,6
%7.
Intégrant le fait que l'enquête auprès des
éleveurs a été menée en période de
non-transhumance, 83,8 % des éleveurs bovin sont des sédentaires.
La majorité de ces éleveurs sédentaires sont des
réfugiés centrafricains. En effet, le souci de
sécurité et des leurs est avancé comme raison de la
sédentarisation par plus de la moitié des éleveurs, soit
82,8 %.
La sédentarisation des éleveurs soulève
la question de la disponibilité et de la gestion des pâturages
dans le terroir. La source d'alimentation du bétail, dans le terroir,
est essentiellement les pâturages. Eu égard de tout cela, il est
évident que le terroir ne puisse échapper au
phénomène de surpâturage. Le surpâturage affecte
grandement la savane arbustive dense (Photo 10).
6 Enquête de terrain, 2011.
7 Idem.
72
Photo 10. Impact du surpâturage sur les sols et
la végétation.
Cette photo relève l'importance de l'élevage
bovin dans le terroir de Ndokayo. Prise en plein milieu de la grande saison des
pluies, elle présente un sol durci et parsemé du tapis
herbacé. Ce durcissement du sol a pour origine le piétinement des
bêtes. Cette situation illustre l'impact du surpâturage sur le
couvert végétal et les sols locaux.
Cliché et commentaire : Pouïra Jean Bodel
A tout ceci reste fortement lié le problème de
la gestion des pâturages. Les pâturages du terroir souffrent d'une
pratique désordonnée des feux de brousse il n'existe pas de
calendriers règlementant cette activité. La majorité des
éleveurs interrogés mettent le feu à la savane à la
fin de la saison sèche. Les feux de brousse à cette
période de l'année déciment les jeunes plants d'arbres.
L'action des éleveurs se combine à celle des
bucherons qui sont principalement indexés au sujet de la
régression du couvert ligneux.
3.2.3. Les bûcherons
La vente du bois de chauffe est source de revenu de 16,9 % de
ménages dans le terroir de Ndokayo et 92,6 % pratiquent cette
activité il y a moins d'une décennie8. Nous associons
aux bucherons les exploitants des bambous et du raphia en vue d'une
commercialisation directe. Ce sont pour la plupart des réfugiés
centrafricains. Il est donc évident que la pratique de cette
activité s'est accentuée entre 2000 et 2011. La contribution des
bucherons dans la dynamique de la végétation du terroir est bien
évidente. Il n'existe pas de site de coupe précis.
Avant la croissance de la population enclenchée en
2000, l'action des commerçants de bois de chauffe se limitait au
ramassage du bois mort et quelques rares fois à la coupe des piquets.
L'augmentation des besoins, due à la croissance de la population du
terroir, a donné naissance à plusieurs techniques d'exploitation
des ligneux. Ainsi à l'aide d'outils traditionnels, les ligneux sont
dessouchés, les plus gros sont élagués (Photos 11 et 12).
Une autre technique a été mise en oeuvre par les bucherons pour
déjouer la vigilance des agents forestiers et fauniques. Elle consiste
à incendier des brindilles au pied des grands arbres (Photo 13).
L'assèchement des ligneux survient après deux ou trois semaines.
Les ligneux sont ensuite abattus et débités en morceau d'une
taille moyenne de 70 cm pour être vendu aux bords des axes routiers et au
marché local en fagot de 100 francs CFA (Photo 14) .
73
8 Idem
74
Photo 11. Elaguassions d'un arbuste.
Cliché: Pouïra Jean Bodel
Photo 12. Souche d'un arbre
Cliché: Pouïra Jean Bodel
75
Photo 13. Incendie du tronc pour la production du
bois de chauffe.
Les photos 6,7 et 8 présentent les
différentes techniques d'exploitation des ligneux destinés au
bois de chauffe. L'élaguassions est le plus pratiquée par les
ménagères pour satisfaire au besoin de leur ménage en bois
de chauffe. La photo 7 présente la technique de dessouchage. Sur la
photo 8, la technique consiste à allumer un feu au pied de l'arbre.
Ainsi, la plante meurt et sèche plus rapidement.
Clichés et commentaire : Pouïra Jean Bodel
Photo 14. Tas de bois
Cliché : Pouïra Jean Bodel
76
La dynamique régressive du couvert ligneux dans le
terroir de Ndokayo ne résulte pas seulement de l'action des bucherons,
l'action des artisans est non négligeable et nécessite
d'être élucidée.
3.2.4. L'action des artisans
Les ménages vivant de la pratique artisanale
représentent 9,6 % de la population du terroir. Les artisans exercent
dans les domaines variés tels que la vannerie, la sculpture, la
menuiserie et bien d'autres. La plupart, d'entre eux, utilise les
végétaux comme principale matière première. Pour
d'aucuns le bois est la principale source d'énergie. Le bambou et les
feuilles de Raphia sp. sont exploités par les vanniers pour la
fabrication des nattes de raphia Photo 15).
Photo 15. Fabrication artisanale des nattes de
raphia.
La photo 15 présente un artisan dans sa cour. La natte
de raphia est
d'une grande importance au niveau local. Elle sert de
clôture pour les concessions.
Cliché et commentaire : Pouïra Jean Bodel
77
Le nombre des sculpteurs a augmenté avec l'installation
des réfugiés centrafricains. Ceci s'explique par le fait que la
plupart de ceux-ci pratiquent la religion musulmane. Ainsi la fabrication des
ardoises coraniques occupe depuis l'installation des réfugiés
centrafricains une place de choix dans l'artisanat local.
Photo 16. Fabrication d'ardoises
coraniques.
Cette photo met en exergue l'atelier d'un sculpteur
spécialisé dans la fabrication d'ardoises coranique. La
fabrication d'ardoises coraniques nécessite des ligneux d'un certain
diamètre, au minimum de 20 cm.
Cliché et commentaire : Pouïra Jean Bodel
78
La menuiserie est aussi pratiquée dans le terroir, mais
elle reste aussi artisanale. Une bonne partie de la matière
première est produite localement par les menuisiers qui exploitent des
arbres et les transforment en planche afin de fabriquer des meubles (Photo
17).
Photo 17. Fabrication artisanale des meubles.
La fabrication des meubles en bois dans le terroir de
Ndokayo relève de l'artisanat. Du début à la fin du
processus de fabrication des meubles, les « menuisiers » font usage
des moyens et de matériel artisanaux. Ils exploitent le bois et le
traitent localement par des techniques artisanales.
Cliché et commentaire : Pouïra Jean Bodel
Les forgerons sont aussi présents dans le terroir, mais
du fait de leurs faibles effectifs, nous ne nous sommes pas attardés sur
leurs cas.
79
3.2.5. La responsabilité des
ménages
Le nombre de ménages dans le terroir de Ndokayo a
pratiquement doublé depuis 2003. On y dénombre plus 1600
ménages soit 811 ménages de réfugiés et 789 de la
population hôte (HCR, 2010). Les ménages sont
caractérisés par des variables donc les plus importantes sont le
type d'habitation, les principales sources d'énergie utilisée et
leurs modes d'appropriation. La contribution des ménages à la
dynamique des types d'occupation du sol, notamment la savane arbustive dense,
est tributaire de ces variables.
Les ménages des réfugiés centrafricains
sont les plus nombreux dans le terroir. Ce sont des ménages
caractérisés par un type d'habitations particulier. Les
habitations des réfugiés sont des huttes faites piquets et de
natte de raphia. Les clôtures des concessions sont aussi faites de natte
de raphia.
Photo 18. Habitation de réfugiés
centrafricains
Cette photo met en évidence le type d'habitation
des réfugiés. Les habitations sont faites essentiellement en
matériaux provisoires. Il s'agit du raphia et des piquets.
S'épuisant très vite, ce type de matériau nécessite
d'être remplacé après de courtes durées comprises
entre 6-12 mois.
Cliché et commentaire : Pouïra Jean Bodel
80
Seulement une minorité des réfugiés ont
des habitations modernes. Le type d'habitation traditionnel des
réfugiés centrafricains nécessite d'être
rénové après une période comprise entre 6 mois et
12 mois. Ce type de matériau constitue aussi la toiture des habitations
d'une partie majoritaire de la population locale dont le mur est fait de
briques de terre.
Le bois est la principale source d'énergie
utilisée au sein des ménages pour la cuisson des aliments.
Environ 96,2 % des ménages utilisent cette source d'énergie. Le
mode d'approvisionnement varie d'un ménage à un autre.
L'approvisionnement en bois de chauffe peut être : journalier,
hebdomadaire, mensuel ou alors selon le besoin. Il convient par ailleurs de
constater que les ménages des réfugiés s'approvisionnent
en bois de chauffe essentiellement pour de longues durées, notamment
mensuelle, et quelque rare fois nebdomadaire. Du côté de la
population hôte, l'approvisionnement en bois de chauffe se fait selon le
besoin ou de manière journalière.
Photo 19. Stockage du bois de chauffe dans un
ménage de réfugiés centrafricains.
Le mode d'approvisionnement à long terme implique
le stockage. Les ligneux coupés sont débités en morceau et
sont rangés dans un coin du ménage.
Cliché et commentaire : Pouïra Jean Bodel
81
La consommation du charbon de bois dans les ménages a
aussi été quantifiée. Cette source d'énergie n'est
pas trop utilisée, car 76,2 % en consomment moins d'un sac par mois.
Conclusion
Dans l'optique de mettre en exergue les responsabilités
des divers acteurs de la dynamique des types d'occupation du sol dans le
terroir, leurs caractéristiques ont été mises en
évidence dans ce chapitre. Il ressort que les autorités
traditionnelles qui attribuent les terres, ainsi que le HCR et ses partenaires,
contribuent de manière indirecte à cette dynamique. Les
agriculteurs caractérisés par l'ignorance des techniques de
conservation en eau, sol et végétation ; les éleveurs
devenus pour la plupart sédentaires, les bûcherons, les artisans
et les ménages en sont les acteurs directs. Le constat patent est la
forte représentation des réfugiés centrafricains au sein
des différents groupes d'acteurs directs. La dynamique
accélérée des types d'occupation du sol dans le terroir de
Ndokayo est à l'origine de problèmes socioéconomiques dans
le terroir. Le chapitre suivant est consacré leur analyse.
82
Chapitre 4. Conséquences socioéconomiques
de
la dynamique des types d'occupation du sol.
Introduction
La dynamique des types d'occupation du sol dans le terroir
Ndokayo est caractérisée par une augmentation du bâti et
une extension des superficies cultivées aux dépens de la savane
arbustive dense. Liée à la présence de divers groupes
d'acteurs dans le terroir, celle-ci s'accompagne d'une mauvaise organisation de
l'espace et une dégradation accélérée des
ressources végétales du terroir. De cette situation sont
nés de multiples problèmes. Les conséquences de la
dynamique des types d'occupation du sol dans le terroir sont surtout
socioéconomiques. Il s'agit dans ce chapitre de les analyser. Les
conflits entre les différents groupes d'acteurs et la diminution des
sources de revenu des ménages ainsi que leur moyen d'existence ne
sont-ils pas les retombées de l'accélération du
phénomène?
4.1. Les conflits entre les groupes d'acteurs :
accentuation et apparition de nouvelles formes
Avant la période 2000, les conflits entre les groupes
d'acteurs à l'instar des conflits agropastoraux n'étaient pas
monnaie courante dans le terroir de Ndokayo. Tout semble avoir pris le pas
après cette date. Tout porte à croire qu'il existe un lien entre
ces conflits et la dynamique accélérée des types
d'occupation du sol sous-tendu par une dynamique spatiale. Avant toute chose,
il est nécessaire que l'on cerne la notion d'acteurs.
La notion d'acteurs dans le cadre de cette analyse renvoie
à tous ceux qui, éventuellement, exercent une activité
impliquant au moins une ressource naturelle du terroir. Il s'agit donc : des
éleveurs, des agriculteurs, des bucherons et des artisans.
83
Les conflits naissent très souvent suite à la
pratique d'activités paradoxales dans un même cadre spatial et de
la compétition pour les ressources naturelles devenues insuffisantes.
Sur le plan général, il n'existe pas de données
chiffrées exhaustives relatives à l'évolution des conflits
entre les groupes d'acteurs dans le terroir de Ndokayo, notamment les conflits
agropastoraux. Les données contenues dans les rapports annuels
d'activités du poste agricole de Ndokayo de 2004 de 2006 à 2010
ne permettent pas de faire une appréciation de l'évolution des
conflits. En effet, les conflits évoqués dans ces documentent ne
sont qu'à titre d'exemple et ne reflètent en aucun cas le nombre
de conflits agropastoraux dans le terroir.
Par ailleurs, des plaintes relatives aux conflits entre les
différents groupes d'acteurs ont été enregistrées
à la sous-préfecture et de la brigade de gendarmerie de
Bétaré-Oya. La plupart des conflits sont agropastoraux et ces
conflits se sont accentués à partir de 20089. Selon
les autorités traditionnelles du terroir, le nombre de plaintes
enregistrées au niveau de la sous-préfecture et de la brigade de
gendarmerie est très distant de la réalité dans le
terroir, celle-ci leur étant généralement portée
oralement par les plaignants. Selon eux, les plus anciens conflits opposent les
agriculteurs et les éleveurs. Ces conflits se sont accentués
entre 2000 et 2011. Les nouveaux conflits dans le terroir de Ndokayo opposent
les agriculteurs et les bucherons, les bucherons entre eux. En
arrière-plan de ces conflits se situe un élan politique du fait
de la forte implication des réfugiés centrafricains dans
certaines activités et des Camerounais dans d'autres.
4.1.1. L'accentuation des conflits
agropastoraux
La sédentarisation des éleveurs bovins venus de
la République centrafricaine dans le terroir de Ndokayo a induit une
dynamique pastorale. Parallèlement, l'on assiste à un
développement spatial de l'agriculture. Il se pose donc le sempiternel
problème de la pratique de ces deux activités paradoxales dans un
même cadre spatial.
9 Selon le sous-préfet et le commandant de brigade de
l'arrondissement de
Bétaré-Oya,
84
Ainsi, les conflits agropastoraux dans le terroir de Ndokayo
ont pour cause la compétition pour l'utilisation des ressources
naturelles qui se manifeste par la mauvaise gestion des espaces avec d'un
côté les agriculteurs, qui mettent en valeur des terres et de
l'autre côté des éleveurs qui font paitre leurs troupeaux
sur les mêmes terres.
? Les conflits agropastoraux dus aux incursions du
bétail dans les champs
La pratique agricole dans le terroir de Ndokayo s'est
développée après l'installation des réfugiés
centrafricains. A côté de cette activité, l'élevage
bovin a aussi connu un développement considérable. L'augmentation
du cheptel bovin s'explique tout simplement par sédentarisation des
éleveurs, pour l'essentiel des réfugiés centrafricains.
L'agriculture et l'élevage bovin sont pratiqués dans le
même cadre. La savane arbustive dense qui est progressivement mise en
valeur par les agriculteurs est parallèlement fréquentée
par les éleveurs bovins qui y font paitre leurs troupeaux. La savane
arbustive dense du terroir constitue de vastes pâturages. Elle est riche
en herbes fraiches. Dans un tel contexte, la gestion des espaces n'est en aucun
cas aisée.
En effet, l'extension des champs de culture réduit
considérablement les pâturages. Cette extension des champs se fait
de manière anarchique, si bien qu'éleveurs et agriculteurs, deux
acteurs paradoxaux se retrouvent en train d'exploiter les mêmes domaines.
Il devient alors difficile d'empêcher les incursions des troupeaux dans
les champs (Tchotsoua et Gonné, 2009). Nombre d'agriculteurs au sein du
terroir expliquent par ailleurs les mauvais rendements par ces incursions des
troupeaux qui se soldent généralement par la destruction totale
ou partielle des cultures. Cette situation est à l'origine des relations
conflictuelles et parfois très tendues entre agriculteurs et
éleveurs du terroir. Les aboutissements de telles tensions sont parfois
des affrontements entre les deux parties à l'insu desquels l'on
déplore des pertes en vies humaines. C'est seulement dans des cas rares
que les deux parties optent pour une résolution pacifique de leurs
différends.
85
? Les «champs pièges »
Les conflits agropastoraux dans le terroir de Ndokayo,
occasionnés par l'incursion du bétail dans les champs de culture,
ne relèvent pas toujours de l'ordinaire. Certains conflits sont
liés au manège de certains « agriculteurs » qui mettent
en oeuvre des « champs pièges ». La notion de « champs
pièges » renvoie aux cultures pratiquées sur les parcours
pastoraux. Il s'agit d'une manoeuvre de certains agriculteurs dans la seule
optique de se faire de l'argent. Cette situation est assez fréquente et
doit être prise en compte lorsque l'on veut expliquer l'accentuation des
conflits agropastoraux dans le terroir de Ndokayo.
Toutefois, les incursions des troupeaux liées à
la mauvaise gestion des espaces ne sont pas seulement la seule cause des
conflits agropastoraux. La gestion des pâturages est aussi une des
raisons à l'origine des conflits agropastoraux.
? Les conflits agropastoraux liés à
l'entretien des pâturages par les feux de brousse
La pratique pastorale induit la gestion des pâturages de
la part des éleveurs. Les pâturages sont entretenus par les feux
de brousse. La pratique des feux de brousse dans les savanes à emprise
agricole comme dans le terroir porte parfois préjudice aux cultures.
En effet, Manihot esculata, principale plante
cultivée, a un cycle biologique variant de 8 à 12 mois selon la
variété. Les plants de cette espèce passent la presque
totalité de l'année en terre. Durant la saison sèche, le
passage des flammes au voisinage des champs ou dans les champs, où
l'herbe a déjà séché, décime les plants.
Cette situation est à l'origine de fréquents conflits entre
éleveurs et agriculteurs.
Les conflits liés à la dynamique de l'occupation
du sol dans le terroir de Ndokayo opposent aussi les propriétaires
fonciers et les bucherons au sujet des ressources ligneuses.
86
4.1.2. Les conflits entre les propriétaires
fonciers et les bucherons
Dans le terroir de Ndokayo, de vastes domaines de plusieurs
dizaines d'hectares ont été achetés par des personnes
privées. Ces domaines n'ont jamais fait l'objet d'une mise en valeur.
Pour la plupart, ce sont des terrains délimités et
clôturés à l'aide de fils barbelés. Ces terres qui
attendent d'être mises en valeur par leurs propriétaires font
l'objet des visites de bucherons qui s'attaquent aux ligneux qui y poussent.
Lorsque ces derniers sont surpris en flagrant délit, des affrontements
s'en suivent généralement. Par ailleurs, ce type de conflit
oppose aussi agriculteurs et bucherons.
La pression humaine dans le terroir de Ndokayo, a conduit
à une diminution des ressources ligneuses utilisées comme source
d'énergie dans l'essentiel des ménages du terroir. Il est devenu
difficile de s'approvisionner en bois de chauffe et de service. Les bucherons
et les ménagères s'attaquent désormais aux arbres
fruitiers plantés par les agriculteurs locaux. Cette situation entraine
aussi des conflits.
4.1.3. Les conflits entre les bucherons
Les conflits entre les bucherons sont un fait nouveau dans le
terroir de Ndokayo. Cette situation qui nait de la compétition pour les
ressources ligneuses est surtout liée à leur raréfaction
dans les environs immédiats situés à proximité du
centre du terroir. Depuis quelques années, la coupe du bois de chauffe
et du bois de service de coupes se fait à plusieurs centaines de
mètres de la zone d'habitation. Les plants coupés sont
regroupés et abandonnés sur place en attendant leur
assèchement. Très souvent, les auteurs de la coupe après
avoir attendu durant des mois font face des surprises
désagréables. Dans la plupart des cas, d'autres bûcherons
s'emparent de leur bien.
Dans ce secteur d'activité dominé par les
réfugiés centrafricains, les tords leurs sont attribués
par les populations camerounaises ; lesquelles ont parfois revendiqué
leur rapatriement. Généralement, les tensions montent entre les
deux parties et vont jusqu'aux affrontements, lesquels se soldent parfois par
des morts d'Homme.
Au total, la dynamique accélérée des
types d'occupation du sol entraine des conflits entre les différents
groupes d'acteurs exerçant dans un même cadre spatial.
87
Par ailleurs, la compétition pour les ressources
naturelles est aussi liée à leur diminution. La diminution des
ressources naturelles concourt au sous-développement local.
4.2. La dynamique accélérée des types
d'occupation du sol : une entrave au bien-être des populations
locales
Le problème de la diminution des ressources naturelles
que sous-tend la dynamique accélérée des types
d'occupation du sol, dans le terroir de Ndokayo, a un impact
considérable sur le développement local. La surexploitation des
ressources naturelles, notamment les ressources ligneuses, a conduit à
leur érosion quantitative et spécifique. Cette situation a des
effets considérables sur le bien-être des populations locales.
Pour montrer cet impact négatif, nous analysons tout d'abord les
principaux usages de ces ressources par les populations du terroir. L'impact de
leur diminution en ressort alors de manière conséquente.
4.2.1. Les principaux usages des ressources
végétales dans le terroir
La végétation est la ressource naturelle la plus
utilisée dans le terroir de Ndokayo. Elle fait l'objet d'une
surexploitation de la plupart des acteurs. Les bucherons et les artisans
s'attaquent le plus aux ressources ligneuses. Les ressources ligneuses sont
aussi exploitées par les ménages. Les éleveurs, quant
à eux, à exploitent le plus les pâturages. Les usages des
ressources végétales sont donc multiples.
Les ligneux sont généralement exploités
pour le bois de chauffe. Le bois constitue la première source
d'énergie dans le terroir (Figure 19). Plus de 96,25 % de ménages
utilisent cette source d'énergie.
Les ligneux sont aussi exploités pour les ouvrages et
les services divers, notamment la construction des habitations. Les produits
ligneux sont aussi utilisés dans le domaine de l'artisanat.
88
Source : enquête de terrain 2011
Figure 19. Répartition des sources
d'énergie utilisées dans les ménages.
Un autre usage des végétaux en
général et des ligneux en particulier est la pharmacopée.
Les soins de santé de la médecine moderne n'étant pas
accessibles à tous, le traitement des maladies se fait localement
à base de plantes. Les fruits de la majorité de ces plantes font
partir de l'alimentation des populations.
Par ailleurs, l'exploitation des ligneux est aussi fonction de
l'espèce. Dans les savanes arbustives claires, ce sont Hymenocardia
acida, Vitex doniana, Piliostigma tonningii, Annona Senegalensis, Aubrevillia
Kerstingii, Burkea africana, Crossopteryx februfiga, Ficus capensis et
Terminalia laxiflora qui sont le plus exploité (Figure 20).
L'analyse des relevés floristiques permet de constater que les individus
de ces espèces sont le plus souvent élagués et
dessouchés. La savane arbustive dense est par ailleurs l'espace
pastoral.
Source : relevés floristiques, 2011.
89
Figure 20. Fréquences spécifiques de
l'état des individus dans la savane arbustive dense.
90
Dans la galerie forestière, les ligneux
présentent une faible marge de dégradation. Ce qui sous-entend un
faible seuil d'exploitation par les différents acteurs locaux.
Toutefois, les espèces tel que Uapaca togoensis, Aubrevillea
Kerstingii, Anoyeisus leiocarpus, Clausena anisata, Erythtrolium africanum,
Gacinia ovalifolia, Dyospiros mespiliformis, Syzygium guineensis sont les
plus exploités (Figure 21).
Source : relevés floristiques, 2011.
Figure 21. Fréquences spécifiques de
l'état des individus dans la galerie forestière.
91
Il est donc fort de constat que les populations du terroir
sont tributaires de ces ressources. La diminution des ressources naturelles est
donc synonyme d'une menace à leurs moyens d'existence.
4.2.2. L'impact de la raréfaction des ressources
végétales sur le bien-être des populations
locales
L'impact de la dégradation des ressources
végétales sur le bien-être des populations est une
réalité vécue dans le terroir de Ndokayo.
S'agissant des ressources ligneuses, leur réduction
dans les environs des secteurs habités du terroir rend l'accès
à ces ressources difficiles. Les bucherons et les
ménagères se déplacent sur de longues distances pour avoir
accès au bois de chauffe. Cette difficulté d'accès rend le
coût élevé au moment de la commercialisation.
S'agissant des pâturages, l'extension des superficies
cultivées les a considérablement réduits. Les
éleveurs, pour paitre leurs troupeaux sont contraints de les conduire
aux premières heures de la matinée à une distance de
plusieurs kilomètres, pour revenir le soir. Pour éviter tout
risque de conflit avec les agriculteurs. En saison sèche, il devient
difficile pour les éleveurs de suivre les mêmes
précautions. Les déplacements des bêtes sur de longues
distances durant cette période les prédispose à des
conditions rudes conduisant à leur mort. C'est ainsi que certains
éleveurs du terroir perdent une bonne partie de leur troupeau durant
cette période. Ces pertes sont très significatives. Elles
entrainent une baisse des revenus des ménages dépendant de cette
activité.
En outre, la transformation régressive du couvert
végétal observé dans le terroir s'est accompagnée
de la raréfaction de certaines espèces végétales.
On assiste donc à une forme d'érosion de la biodiversité
végétale. Certaines espèces ligneuses utilisées en
pharmacopée sont devenues rares.
92
Tableau 7. Espèces ligneuses utilisées en
pharmacopée en voie de disparition.
N°
|
Noms scientifiques
|
Nom vernaculaire locale (Gbaya, Foulbé ou
Français)
|
1
|
Anayeisus leiocarpus
|
Kojoli
|
2
|
Aubrevillia kerstingii
|
Soumbou
|
3
|
Clausena anisata
|
Tefoto
|
4
|
Crossopteryx Febrifuga
|
Goup
|
5
|
Dainellia oliveri
|
Keha ou Kela
|
6
|
Dyospiros mespiliformis
|
Koro (Gb.), Ebène de savane (Fr,)
|
7
|
Eriocoelum Kerstingii
|
Nguékéré
|
8
|
Erythrina sigmoidea
|
Borondong
|
9
|
Ficus vallis Choudae
|
Mboro
|
10
|
Gacinia Ovalifolia
|
Onié de savane
|
11
|
Hymenodictyon floribundum
|
Ndia
|
12
|
Maprouena africana
|
Yékélé
|
13
|
Parinari Kerstingii
|
Kanga
|
14
|
Olax subscorpioidea
|
Tessinga
|
15
|
Gardenia ternifolia
|
Kiri
|
Sources: relevés floristiques et enquête de terrain,
2011.
Ce sont celles dont les racines sont utilisées pour la
pharmacopée traditionnelle. Les plants sont détruits de puis la
base pour l'exploitation des racines.
93
Conclusion
La dynamique accélérée des types
d'occupation du sol dans le terroir de Ndokayo a entrainé des
conséquences socioéconomiques. Ces conséquences ont
été analysées dans ce chapitre. Au total, les
problèmes découlent de deux situations. D'abord, la mauvaise
organisation de l'espace et ensuite la compétition pour les ressources
naturelles. De ces conséquences, résultent des problèmes.
Entre autres problèmes, les conflits entre les groupes d'acteurs,
notamment éleveur et agriculteurs. Un autre problème est aussi
celui le développement durable au niveau local. Les ressources
végétales, de par leur divers usage et leur utilité, sont
en nette dégradation aux dépens des populations locales qui en
sont majoritairement tributaires.
94
Conclusion générale et
recommandations
Notre étude consistait à montrer comment
évoluent les types d'occupation du sol dans le terroir de Ndokayo entre
1987 et 2011.
L'analyse des données recueillies sur le terrain
(enquête parcellaire et relevés floristiques) sur les cinq types
d'occupation du sol identifiés (zone d'habitation, cultures,
jachère, savane arbustive dense et galerie forestière).a permis
de constater des changements de l'occupation du sol. Elle a également
permis de cartographier l'évolution des parcelles de la zone
d'habitation, des cultures et des jachères. La dynamique de la savane
arbustive dense et celle de la galerie forestière a été
appréciée à partir des données issues des
relevés floristiques. L'analyse des données relative a permis de
faire le constat selon lequel entre 1987 et 2000, les types d'occupation du sol
ont faiblement évolué. Entre 2001 et 2011, la dynamique des types
d'occupation du sol s'est accélérée. Cette deuxième
tendance de l'évolution des types d'occupation du sol,
problématique, a fait l'objet d'une explication par le truchement d'une
analyse des facteurs, des acteurs et des conséquences qui en
découlent.
Ainsi, trois facteurs ont été
évoqués pour l'expliquer. Les changements observés des
contextes climatiques, socioéconomiques et les facteurs politiques et
institutionnels ont favorisé cette dynamique
accélérée. Ainsi, l'évolution climatique entre 1987
et 2000 est favorable au développement de la végétation.
Par contre la période 2001 - 2011, moins humide que la
précédente et marquée par la sècheresse de 2007 a
été défavorable pour la couverture végétale.
Les facteurs socioéconomiques, notamment, la dynamique de la population
; celle des acteurs et des types d'activités ont plus que jamais
été évoqués pour expliquer cette dynamique. Les
facteurs politiques et institutionnels de cette dynamique sous-entendent la
facilité d'accès à la terre et la mauvaise gestion des
espaces responsabilisant les autorités traditionnelles et la
non-planification qui responsabilise l'état camerounais et la commune
d'arrondissement de Bétaré-Oya dont dépend
administrativement le terroir.
95
Le changement du contexte socio-économique étant
plus déterminant de cette dynamique accélérée des
types d'occupation du sol, il a été important d'identifier et de
caractériser les principaux acteurs. Nous avons distingué des
acteurs indirects qui sont institutionnels et des acteurs directs à
savoir: les agriculteurs, les éleveurs, les bucherons, les artisans et
les ménages locaux. Le constat général qui se
dégage de cette caractérisation des acteurs est la forte
implication des réfugiés centrafricains dans ces
d'activités. Il est donc établit qu'ils sont principalement
à l'origine de cette exacerbation de la dynamique des types d'occupation
du sol.
La dynamique accélérée des types
d'occupation du sol remet en cause le développement durable de ce
terroir, basé sur l'exploitation des ressources naturelles en sol et
végétation. Des problèmes liés à cette
dynamique ont été recensés et analysés. Tout part
de l'état actuel de l'environnement pour s'étendre au climat
socioéconomique local. La mauvaise gestion des espaces et la
raréfaction des ressources végétales, résultantes
de la transformation régressive du couvert végétal,
mettent les divers groupes d'acteurs locaux en compétition. La
compétition pour les ressources naturelles engendre des conflits entre
ces groupes d'acteurs. Par ailleurs, la raréfaction des ressources
végétales entrave le bien-être des populations du
terroir.
Face à cette situation, il s'avère
nécessaire de faire des recommandations, en vue de remédier
à la situation, fort déplorable du terroir. Dans cette optique,
nous préconisons la bonne gestion des ressources naturelles et celles
des espaces au niveau local; par la suite, le reboisement des sites
déboisés s'avère une nécessité. Il convient
de mentionner que toute action ne saurait se faire sans une véritable
synergie des acteurs du développement durable à savoir les
populations locales (camerounaises et réfugiés) qui en sont les
bénéficiaires, le HCR et ses partenaires (ONG et
société civile) et le gouvernement de la République du
Cameroun. Dans cette optique, les actions suivantes sont à
préconiser.
- Il faut avant toute chose, sensibiliser les divers groupes
d'acteurs locaux sur l'importance d'une telle entreprise. Ces actions de
sensibilisation et de formation pourraient être menées par le HCR
et ses partenaires, ainsi que le gouvernement de la république ;
96
- Spécifiquement, il faudrait appuyer les
différentes d'activités au niveau local qui impliquent
l'utilisation des ressources naturelles notamment les sols et la
végétation. Dans cette optique, les agriculteurs devront
être formés aux techniques de conservation en eau sol et
végétation. Par ailleurs, cette activité devrait
être subventionnée. La stratégie consistera à son
l'intensification ; puisque l'une des raisons qui amènent les
agriculteurs à s'attaquer à la savane en vue de créer les
champs de cultures reste liée à la qualité des sols qui
perdent très vite leur potentiel productif. L'intensification de
l'agriculture vise à produire plus sur de petits espaces. Il faudrait
donc appuyer les agriculteurs sur le plan technique et matériel ;
- Les bucherons et les autres exploitants des ressources
ligneuses devront être formés aux techniques d'abattage des
ligneux;
- Puisque la sédentarisation des éleveurs pose
le problème de l'utilisation des ressources naturelles, les opposant aux
agriculteurs, il faudrait assurer une bonne gestion des espaces. La
stratégie préconisée consiste à délimiter
l'espace entre agriculteurs et éleveurs. La délimitation de
l'espace entre agriculteurs et éleveur doit s'accompagner de la
promotion de la culture des espèces fourragères, les espaces de
pâture devenant peu étendus.
- Pour réduire la dépendance des ménages
vis-à-vis du bois de chauffe, principale source d'énergie, il
faudrait promouvoir l'utilisation des autres types de source d'énergie
comme le gaz domestique. Dans cette optique, l'ouverture du terroir à la
ville de Bertoua est un atout à valoriser ;
- Pour améliorer l'état de l'environnement, le
reboisement des sites déboisés est fortement recommandé
;
- La bonne application des mesures règlementaires
existantes en matière de gestion et de protection de l'environnement sur
le territoire national, notamment la loi N° 96/12 du 5 août1996
portant Loi-cadre relative à la gestion de l'environnement au Cameroun
et la Loi N°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des
forêts, de la faune et de la pêche ; doivent accompagner toutes ces
mesures. Pour cela, la réforme des
97
services gouvernementaux en charge de la gestion et de la
protection de l'environnement et des ressources forestières et fauniques
au niveau local est la principale clé de sortie ; notamment le poste de
contrôle forestier qui souffre d'un manque de personnel et de moyens
logistiques.
La mise en application de ces recommandations pourrait
contribuer efficacement à assurer un développement durable au
niveau du terroir et aussi dans les autres espaces où le problème
se pose.
98
Bibliographie
AFRICOVER, 1997. Classification de l'occupation du sol, rapport
FAO,78p
Agenda 21(Charte de la terre. Déclaration de Rio de Rio
sur l'environnement et le développement), 1992.
Anaba B. R.C, 2010. Cartographie et analyse des types
d'occupation du sol dans la commune d'arrondissement de
Ngaoundéré troisième, mémoire de master,
Université de Ngaoundéré, année académique
2010-2011,144p.
Atlas de l'Afrique -Le Cameroun, Ed.J.A, 2010., France
Black R., 1998. L'impact des réfugiés sur
l'environnement écologique des pays d'accueil (Afrique subsaharienne).
Autrepart, n°7, pp 23-42.
Brunet R. et al. , 1992. Les mots de la
géographie dictionnaire critique, 3ème édition, collection
Dynamiques du territoire, édition Reclus, 518 p.
Cambrézy L, 2001. Camps de réfugiés et
environnement au Kenya. Enjeux et contradiction. In Cambrézy L. et
Lassailly-Jacob V, 2001. Populations réfugiées. De l'exil au
retour. IRD éditions, pp 211-232.
Cambrézy L, 1999. Pour une géographie des
populations réfugiées. L'exemple du Kenya. In Lassailly-Jacob V.,
Marchal J.-Y. et Quesnel A., 1999. Déplacés et
réfugiés. La mobilité sous contrainte. IRD
éditions, pp 431449.
Convention Etat Camerounais et SODEPA
Cornelis D, Saïdi S, et Hanon, 2005. Carte de
végétation et d'occupation du sol des sols du Parc National de
Zakouma et sa périphérie (1 :50000ème). Rapport CIRAD-EMVT
n°2005/17.
Crepeau C., 2007. Développement rural. Suivi de
l'occupation du sol. Catalogue produits- club export afigeo.
HCR, PAM, UNICEF, 2007. Mission conjointe de
réévaluation de la situation des réfugiés
centrafricains au Cameroun,75p.
99
HCR, PAM, UNICEF, 2009. Mission conjointe de
réévaluation de la situation des réfugiés
Centrafricains au Cameroun, 89p.
HCR, PAM, UNICEF, 2010. Mission conjointe de
réévaluation de la situation des réfugiés
Centrafricains au Cameroun, 97p.
Henon
J-M. et Mourisset D., 2006.Comment mesurer
la grosseur d'un arbre ? Bulletin Semestriel du Centre Régional de
la Propriété Foncière d'Auvergne, Fiche n° 38,
CRPF, 4p.
Hoerz T., 1995. Refugees and Host Environments: a Review of
Current and Related Literature. Report for Deutsche Gesellschaft für
Technische Zusammenarbeit (GTZ), 121 p.
Jacobsen K., 1994. The Impact of Refugees on the Environment:
a Review of the Evidence, Refugee Policy Group, Washington. DC. 49 p. (
www.unhcr.fr, consulté le 10
mai 2011)
Koppert G, Massike Loke M, Bilong M, Fouda G et Ndongo G,
2005. Etude environnementale du barrage de Lom Pangar (Thème 23 :
socio-économie)-Rapport après consultation lors de la restitution
des Etudes de l'Impact sur l'Environnement, Yaoundé, 165p.
Lambin E. F. et Ehrlich D, 1997 The identification of tropical
deforestation fronts at broad spatial scales, Volume 18, Issue
17.www.ingentaconnect.comConsulté le 16 février 2012.
Leenhardt D, Cernesson F,Mari J-F et Mesmin D, 2005.Anticiper
l'assolement pour mieux gérer les ressources en eau : comment valoriser
les données de l'occupation du sol ? Ingénierie, n°42,
22p.
Léonard A, 2006. Lexique de géographie.
Varsovie, Lycée Français de Varsovie, 57p.
Letouzey R, 1968. Etude phytogéographique du Cameroun.
Paris, Edition le chevalier, 513 p.
100
Mama V. J. et Oloukoi J., 2003. Evaluation de la
précision des traitements analogiques des images satellitaires dans
l'étude de la dynamique de l'occupation du sol.
Télédétection. Vol.3, n°5, PP.429-441. Edition
scientifique GB.
Ministère de l'agriculture; Office national de
développement des Forêts-République du Cameroun ; Agence
Canadienne de Développement International (Projet Appui Institutionnel
Phase 2), 1990. Manuel de dendrologie des savanes boisées.523p.
Ndong Y., 1990. Etude de l'évolution récente
d'un écosystème intra-urbain. Cartographie des transformations
des paysages des niayes de Pikine-Thiaroye et environs, mémoire de
maîtrise, département de géographie UCAD, 87p
Niang A. M. et al., 2004. Dynamique des espaces
agricoles urbains et périurbains. Cas de la région de Dakar au
Sénégal, http :
www.iao.florence.it/documentation/landcovermapping,
(site consulté 5 novembre 2011)
Oloukoi j, Mama V-J, Agbo F-B, 2006.Modélisation de la
dynamique de l'occupation des terres dans le département des collines au
bénin.
ONADEF (Ministère de l'Agriculture - République
du Cameroun) ,1996. Stratification forestière du territoire pour une
cartographie au 1/50 000, 66p.
ORSTOM, 1967. Dictionnaire des villages de Lom et
Djérem. IRCAM, répertoire géographique du Cameroun,
n° 13, Yaoundé, 24 p.
ORSTOM, 1969. Les petits espaces ruraux : problème de
méthode. Journées consacrées à l'étude des
terroirs, Paris, 178p.
Palmer A.R. et Van Rooyen A.F, 1998. Detecting vegetation
change in the southern Kalahari using Landsat scenes. Journal of Arid
Environments, Volume 39, Number 2, June 1998, pp. 143-153(11).
PAM/UNHCR, 2007.Mission d'évaluation conjointe pour les
réfugiés
101
centrafricains au Cameroun (21 janvier - 8février
2007), Rapport final-Résumé exécutif, 12p.
Ramade F., 2003. Eléments d'écologie,
écologie fondamentale, 3eme édition, Dunod, Paris, 690p.
Rapports d'activités du CZV de Ndokayo, 2009 et 2010
Rapport d'activité du poste agricole de Ndokayo, 2002-2010.
Réounodji F., 2002, Pratiques agro-sylvo-pastorales et
stratégies de gestion des ressources naturelles dans les savanes du
Tchad. Une étude de cas réalisée dans le terroir de Ngoko,
9p., Acte du Colloque du 27-31 mai 2002, Garoua, Cameroun.
République du Cameroun ,1996 .Loi n°96/12 Portant
Loi-cadre relative à la gestion de l'environnement au Cameroun,2p.
République du Cameroun ,2005 .Loi n°2005/006
Portant statut des réfugiés au Cameroun,34p.
République du Cameroun, 1995. Décret
n°95-531 PM du 23 Aout 1995 fixant les modalités d'application des
régimes des forêts, 24p.
Rouvellac E., 2008.Le concept de Terroir, existence,
définition et adéquation avec la viticulture.In Historiens et
Géographes, n°404, p. 79-90.
Sawadogo H, Zombre P, Bock L et Lacroix C.Evolution de
l'occupation du sol de Ziga dans le Yatenga (Burkina Faso) à partir de
photos aériennes.In Revue Télédétection,
2008, Vol.8, n1, pp.59-73.
Ségalen P, 1967. Les sols et la géomorphologie
du Cameroun. ORSTOM, Paris, 187 p
Statut de la Société de Développement et
d'Exploitation des Productions animales (SODEPA)
Tchotsoua M, et Gonné B, 2009. Des crises
socioéconomiques aux crises environnementales sur les hautes terres de
l'Adamaoua, Cameroun. In
102
« Savanes africaines en développement : innover pour
durer », Garoua : Cameroun (2009), 9p.
Vennetier P. ,1991. Les villes d'Afrique tropicale, Masson, 2eme
édition, 242p.
Veyret, y. et Pech, P, 2000. L'homme et l'environnement. Paris,
PUF, 398p.
Young L., 1985. A General Assessment of the Environmental
Impact of Refugees in Somalia, with Attention to the Refugee Agricultural
Programm. In Disasters 9, pp.122-133.
Youta H ., 1998. Arbres contre graminée : la lente
invasion de la savane par la forêt au Centre-Cameroun, Thèse de
Doctorat Nouveau Régime, Université de Paris Sorbone (Paris IV),
237p.
103
Annexes
Annexe 1. Guide d'entretien avec les autorités
traditionnelles
1- Quand et par qui a été créé ce
village ?
2- Quel est selon vous le nombre d'habitants dans ce village
?
3- Quels sont les différents groupes ethniques de ce
village et quels en sont les principaux ?
4- Quelles est l'étendu, si possible la superficie en
Km2 de votre village ?
5- Avez-vous constaté des changements dans l'occupation
du sol ? Si oui lesquels ?
6- Selon vous, qu'est-ce qui serait à l'origine de ce
changement ?
7- Quels sont les problèmes fréquents dans le
village ?
8- Ne pensez-vous pas que ces problèmes sont liés
à ces changements ?
9- Quels sont les activités pratiquées dans ce
village ?
10- Comment les particuliers (agriculteurs par exemple)
entrent-ils en possessions des terres qu'ils cultivent ?
11- A quand remonte la date d'installation des premiers
réfugiés dans ce village ?
12- Quels sont les activités pratiquées par les
réfugiés ?
13- Quels rapports entretiennent-ils avec les populations
locales et quels est l'état de ces relations ?
14- Y a-t-il des problèmes liés à leur
installation dans le village ? Si oui, lesquels ?
15- Existe-t-il des services des eaux et forêt dans la
localité ?
16- Disposez-vous d'un plan d'aménagement de l'espace ?
Si oui présentez-le de manière brève, s'il vous plait ?
104
Annexe 2. Questionnaire d'enquête
Enquête relative à l' « analyse de la
dynamique des types d'occupation des sols dans le terroir de Ndokayo
(1987-2011), région de l'est Cameroun.»
I- Caractérisation du ménage (aux
chefs de ménage)
V1- Tanche d'âge du chef de ménage
:
1- < 25 ans 2- 26- 50ans 3- 51-76 ans 4- > 76ans
V2- Sexe du chef de ménage : 1-Masc.
2-Fém.
V3- Ethnie : 1- Gbaya 2- Bororo 3- Autre
(Préciser)
V4- Nationalité : 1- Camerounais
2-Centrafricain (réfugié) 3- Autre (Préciser)
V5- Principale Source de revenu du
ménage.
1- Agriculture 2- Elevage 3- Bûcheronnage 4- Artisanat
5-Autre(s) (à préciser)
V6- Période d'installation dans le
village.
1-Avant 1987 2- 1987-2000 3- 2000-2011
V7- Types d'habitations du ménage.
1- Moderne 2- Traditionnelle
V8- Après combien de temps
réhabilitez-vous une habitation traditionnelle ?
1-moins de 6 mois 2- 6 à 12 mois 3-2 à 3 ans
4-plus de 3 ans
V9- Quelle est la principale source d'énergie
utilisée au sein du ménage ?
1- Bois et/ou Charbon de bois 2-Pétrole lampant 3- Gaz
domestique
V10- S'agissant du bois et du charbon de bois,
d'où proviennent-ils ?
1- Achat 2- Auto-procuration/production 3- L'un ou l'autre selon
les circonstances
V11- Quel est le mode d'approvisionnement en bois de
chauffe de votre ménage ?
1- Journalier 2- Hebdomadaire 3- Mensuel 4- Annuel 5- Selon le
besoin
V12- 105
Quel est l'état du plant à
l'exploitation?
1- Plant mort 2- Plant vivant 3- L'un ou l'autre
V13- Quelle est votre consommation journalière en
bois de chauffe? (En tas. N.B : 1 tas=7 morceaux, chacune d'une longueur
comprise entre 0.5 et 0.9m)
1- <1 2- 1 à 5 3- 6 - 11 4- 12 - 17 5- 18 - 23 6- >
23
V14- S'agissant du charbon de bois, quelle est votre
consommation mensuelle en sac de 100 Kg ?
1- Moins de 1 sac 2- 1 à 2 sacs 3- 3 à 4 sacs 4-
Plus de 4 sacs
V15- Comment êtes-vous entrés en possession
de votre parcelle/concession ?
1- Achat 2- Legs familial 3- Don 4- Location ou bail
V16- Auprès de qui êtes-vous entrés
en possession de votre parcelle/concession ?
1- Autorité traditionnelle 2- Particulier (natif) 3-
Membre de la famille 4-
Particulier (allogène) 5- Autre (à
préciser)
V17- Quel est le nombre d'habitations modernes au sein
du ménage ?
V18- Quel est le nombre d'habitations traditionnelles ?
II- Caractérisation des acteurs de la
dynamique
A- Les agriculteurs (uniquement aux
agriculteurs)
V19- Depuis combien de temps pratiquez-vous
l'agriculture dans ce terroir?
1- Moins de 10 ans 2- 10 à 30 ans 3- Plus de 30ans
V20- Quelle était votre principale
activité génératrice de revenu avant votre reconversion
dans l'agriculture ?
1- Elevage 2- Coupe et vente du bois de chauffe
3- artisanat 4-Autre (préciser)
V21- Auprès de qui êtes-vous entré
en possession de votre parcelle ?
1- Autorité traditionnelles locales 2- Particulier (natif)
3- Autre (préciser)
V22- 106
Quelle était l'occupation de votre parcelle avant
sa mise en valeur ?
1- Terrain boisé 2-Jachère 3- Terrain
déboisé 4-Autre (à préciser).
V23- Quels types d'outils utilisez-vous ?
1-Traditionnel (houes, machettes, charrues etc.) 2-Moderne
(tracteurs)
V24- Utilisez-vous d'intrants agricoles? (Si oui
lesquels ? NB : V24.1 ; V24.2 et V24.3) 1- Oui 2- Non
V24.3- Semences sélectionnées :
1- Oui 2- Non
V24.1 Engrais : 1-Oui 2-Non
V24.2 Herbicides et autres produits phytosanitaires :
1-Oui 2-Non
V25- Quelles sont les principales plantes que vous
cultivez ? (ordre d'importance)
1- Manioc
2- Maïs
3- Arachide
4- Igname
5- Autre (Préciser)
NB : marquer le numéro de la plante
concernée.
V25.1- Première plante cultivée
.. V25.2- Deuxième plante cultivée ..
V25.3- Troisième plante cultivée ..
V25.4- Quatrième plante cultivée ..
V27- Quelle est, selon vous, la cause des mauvais
rendements ?
1- Destruction des cultures par le bétail 2- Epuisement
rapide des sols 3- 1et2
4- Autre (à préciser).
V28- S'agissant de l'épuisement rapide du sol,
que faites-vous pour y remédier ?
1- Pratique de la rotation des cultures (jachère) 2-
Création de nouveaux champs 3-
Amendement du sol 4- Autre (à préciser).
V29- S'agissant des amendements, quel type de produit
utilisez-vous ?
1- Engrais chimiques 2- Engrais organiques 3- Aucun
V30- Après combien de temps un sol perd-t-il sa
fertilité ?
1- <1 an 2- 1 à 2 ans 3- 3à 4 ans 4- 5 à
6 ans 5- 7 ans et +
V31- 107
Au moment de la création d'un champ de culture,
que faites-vous des ligneux qui y poussent ?
1- Dessouchage sélectif 2- Elaguassions 3- Aucune
action
4- Dessouchage total
V32- A quoi servent-ils une fois
coupés?
1- Alimentation du ménage en bois de chauffe 2-
Vente 3- Alimentation du ménage en bois de chauffe et vente
V33- Quelle est la technique préconisée
pour nettoyer les champs avant les semis ?
1- Feux 2- Défrichage 3-Autre(Préciser)
V34- A quoi est destinée votre production
?
1- Vente directe 2- Alimentation directe du ménage 3-
Vente directe et
alimentation du ménage 4- Transformation et vente
V35- Qui sont les principaux acheteurs ?
1- Réfugiés centrafricains 2- Locaux 3-
Passagers
V36- L'arrivée des réfugiés vous
a-t-elle amené à produire davantage ?
1- Oui 2- Non
V37 Pour pouvoir produire davantage, quelle est la
stratégie que vous avez adoptée ?
1-Agrandissement des parcelles 2-Intensification agricole
3-Aucune action 4-Autre (à préciser)
V38- Pour palier au problème de la destruction
des cultures par le bétail, que faites-vous?
1- Mise en valeur de nouvelle terre vers des espaces non
fréquentées par le bétail 2- Haies autour des champs 3-
Surveillance des champs 4- Aucune action
B- Les éleveurs (uniquement aux
éleveurs)
V39- Vous êtes ...? 1-Sédentaire
2-Nomade
V40- Depuis combien de temps pratiquez-vous cette
activité dans le terroir ?
1-10 ans 2-10 à 30 3- Plus de 30 ans
108
V41- Quel(s) type(s) d'élevage pratiquez-vous
?
1- Bovins 2- Caprin 3- Porcin 4- Ovin 5- Autre (à
préciser)
V42- quelle est la taille exacte de votre troupeau ?
V43- Quelle est (sont) la (les) source(s) d'alimentation
de votre bétail ?
1- Herbes ou foin 2- Sons de céréale
3- Feuilles d'arbres 4- Autre (à préciser)
V44- Comment trouvez-vous aujourd'hui les pâturages
?
1- Suffisants 2- Insuffisants 3- Très insuffisants 4-
Très suffisants
V45- Où habitez-vous?
1- Au centre du terroir 2- À périphérique du
terroir
V46- Où faites-vous paitre vos
troupeaux?
1- Au sein du terroir pas loin des champs de culture du
terroir
2- Dans la périphérique du terroir loin des champs
de culture
V47- Pourquoi dans le terroir, quand vous savez que le
bétail pourrait endommager les
cultures ?
1- Qualité et disponibilité de l'herbe 2-
Sécurité
V48- Pratiquez-vous les feux de brousse ? 1- Oui
2- Non
V49- Si oui, à quelle période de
l'année ?
1- Au début de la grande saison sèche 2- A la fin
de la grande saison sèche
C- Les bucherons (uniquement aux
bûcherons)
V50- Depuis combien de temps pratiquez-vous cette
activité dans le village ?
1- Moins de 10 ans 2- 10 à 30 ans 3- Plus de 30ans
V51- Quel est l'état du plant à
l'exploitation?
1- Plant mort 2- Plant vivant 3- L'un ou l'autre
V52- Les espèces que vous abattez sont-elles
sélectionnées/spécifiques ? 1- Oui 2- Non
109
V53- Quelles sont vos techniques d'exploitation du bois
?
1- Dessouchage 2- Élaguassions 3- Incendie du tronc
4- L'une ou l'autre de ces techniques 5- Autre (à
préciser)
V54- Quels sont les types d'outils
utilisés?
1- Traditionnel (hache, machette) 2- Moderne
(tronçonneuse)
V55- Quel est le diamètre moyen des ligneux que
vous abattez ?
1- < 20 cm 2- 20-40 cm 3- 41-61 cm 4- + de 61 cm
V56- Quel est le nombre moyen de ligneux que vous abattez
par semaine?
1- < 5 2- 5-10 3- > de 10
V57- A combien de mètres estimez-vous la taille
moyenne des ligneux que vous abattez ?
1- < 5 2- 5-10 3- 11-16 4-> de 16
V58- Quelle est votre opinion sur la disponibilité
en bois actuellement par rapport à la situation il y'a une
décennie ?
1- Suffisants 2- Insuffisants 3- Très insuffisants 4-
Très suffisants
V59- Quelle comparaison faites-vous de la distance entre
votre lieu d'habitation et les zones de coupe du bois actuellement par rapport
à la situation il y'a une décennie ?
1- Courte 2- Peu longue 3- Longue 4- Très longue
V60- Vous heurtez-vous aux agents de contrôle
forestiers et fauniques? 1- Oui 2- Non
V61- Disposez-vous d'une autorisation de coupe
délivrée par l'autorité en charge de la gestion des
ressources forestières et fauniques ?
1- Oui 2-Non
D- Les artisans (uniquement aux artisans)
V62- Dans quel domaine de l'artisanat exercez-vous
?
1- Vannerie 2- Forge 3- Sculpture et/ou menuiserie 4- Peinture
5- Autre (à préciser)
V63- Depuis quand pratiquez-vous cette activité
(au sein du village) ?
110
1-Moins de 10 ans 2-10 à 30 ans 3- Plus de 30ans
V64- Quelles sont les matières premières
végétales que vous utilisez ?
V64.1-Bois : 1- Oui 2- Non
V64.2- Feuilles de raphias: 1- Oui 2- Non
V64.3- Bambou : 1- Oui 2- Non
V64.4- Autre (à préciser)
V66- Quel est l'état du plan à
l'exploitation ?
1- Plant vivant 2- Plant mort 3- L'un ou l'autre
V67- Quels sont vos techniques d'exploitation
?
1- Dessouchage 2- Elaguassions
3- L'un ou l'autre selon le besoin 4- Autre (à
préciser)
V68- Quel type(s) de plant (s) abattez-vous
?
1- Arbres 2- Arbustes 3-Tout type
V69- Quelle est votre principale source
d'énergie?
1- Bois 2- Charbon de bois 3- Bois et charbon de bois 4-
Aucune
5- Autre (à préciser)
V70- Quelle est votre consommation journalière
de bois de chauffe, en tas?
V71- Quelle est votre consommation mensuelle de
charbon de bois (sac de 100 Kg)?
V72- Qui sont les principaux acheteurs de vos produits
?
1- Passagers 2- Réfugiés centrafricains 3- Autres
(à préciser)
V74- L'installation des réfugiés
centrafricains dans le terroir a-t-elle stimulé votre
production?
1- Oui 2- Non
V75- Trouvez-vous, aujourd'hui les matières
premières et sources d'énergie suffisantes?
1- Oui 2- Non
111
Annexe 3. Coordonnées géographiques des
limites du terroir
ID
|
X
|
y
|
Z
|
Observations
|
P 1
|
14,16055°
|
5,44558°
|
911
|
Route de Waaden et source Libongo
|
P 2
|
14,16401°
|
5,45437°
|
911
|
|
P 3
|
14,16232°
|
5,46686°
|
911
|
Droukbala
|
P 4
|
14,15784°
|
5,46986°
|
911
|
|
P 5
|
14,14933°
|
5,47415°
|
911
|
|
P 6
|
14,14228°
|
5,47936°
|
911
|
|
P 7
|
14,14210°
|
5,48301°
|
911
|
|
P 8
|
14,14056°
|
5,48613°
|
911
|
|
P 9
|
14,14662°
|
5,49248°
|
910
|
|
P 10
|
14,15148°
|
5,49350°
|
909
|
|
P 11
|
14,15441°
|
5,49671°
|
909
|
Nationale N° Garoua Boulai et source Gbéri
|
P 12
|
14,14573°
|
5,50048°
|
909
|
Gbéri
|
P 13
|
14,14344°
|
5,50155°
|
910
|
Gbéri
|
P 14
|
14,14740°
|
5,50458°
|
910
|
Gbéri
|
P 15
|
14,14302°
|
5,50232°
|
910
|
Gbéri
|
P 16
|
14,14004°
|
5,50715°
|
910
|
Gbéri
|
P 17
|
14,14560°
|
5,50858°
|
910
|
Gbéri
|
P 18
|
14,14675°
|
5,51078°
|
911
|
Gbéri
|
P 19
|
14,14863°
|
5,51494°
|
910
|
Gbéri
|
P 20
|
14,14916°
|
5,52123°
|
910
|
Gbéri
|
P 21
|
14,14860°
|
5,52787°
|
915
|
Gbéri
|
P 22
|
14,14194°
|
5,52754°
|
915
|
Gbéri
|
P 23
|
14,13702°
|
5,52884°
|
915
|
Gbéri
|
P 24
|
14,13107°
|
5,52837°
|
915
|
Gbéri
|
P 25
|
14,12741°
|
5,52931°
|
915
|
Gbéri
|
P 26
|
14,12657°
|
5,53624°
|
915
|
Gbéri
|
P 27
|
14,12209°
|
5,53579
|
916
|
Source Ndougla
|
P 28
|
14,11474°
|
5,54069°
|
916
|
Ndougla
|
P 29
|
14,11185°
|
5,54274°
|
915
|
Ndougla
|
P 30
|
14,10764°
|
5,54386°
|
915
|
Ndougla
|
P 31
|
14,10644°
|
5,54544°
|
915
|
Ndougla
|
P 32
|
14,10287°
|
5,54699°
|
910
|
Ndougla
|
P 33
|
14,09886°
|
5,54976°
|
910
|
Ndougla
|
P 34
|
14,09805°
|
5,54829°
|
911
|
Pont de Ndougla
|
P 35
|
14,09458°
|
5,54881°
|
899
|
Mball
|
P 36
|
14,09239°
|
5,55134°
|
899
|
Mball
|
P 37
|
14,08558°
|
5,55130°
|
915
|
Mball
|
P 38
|
14,08801°
|
5,55017°
|
905
|
Mball
|
P 39
|
14,08849°
|
5,54807°
|
905
|
Mball
|
P 40
|
14,08727°
|
5,54231°
|
898
|
Mball
|
P 41
|
14,08664°
|
5,54039°
|
902
|
Mball
|
112
ID
|
X
|
y
|
Z
|
Observations
|
P 42
|
14,08838°
|
5,53723°
|
906
|
Mball
|
P 43
|
14,08897°
|
5,53637°
|
916
|
Mball
|
P 44
|
14,08729°
|
5,53207°
|
916
|
Mball
|
P 45
|
14,08626°
|
5,53061°
|
915
|
Mball
|
P 46
|
14,08341°
|
5,52534°
|
915
|
Mball
|
P 47
|
14,08275°
|
5,52378°
|
915
|
Mball
|
P 48
|
14,08243°
|
5,51741°
|
910
|
Mball
|
P 49
|
14,07774°
|
5,50334°
|
910
|
Mball
|
P 50
|
14,07557°
|
5,50120°
|
910
|
Mball
|
P 51
|
14,06870°
|
5,49855°
|
911
|
Mball
|
P 52
|
14,06692°
|
5,49798°
|
910
|
Mball
|
P 53
|
14,06408°
|
5,49641°
|
910
|
|
P 54
|
14,06527°
|
5,49434°
|
915
|
|
P 55
|
14,06997°
|
5,48684°
|
915
|
Nationale N° 1 pénétrante Bertoua
|
P 56
|
14,07329°
|
5,48316°
|
915
|
Source Oudou
|
P 57
|
14,07579°
|
5,47977°
|
915
|
|
P 58
|
14,08049°
|
5,47450°
|
915
|
Oudou (Collecteur)
|
P 59
|
14,08426°
|
5,46926°
|
915
|
Oudou (Collecteur)
|
P 60
|
14,08574°
|
5,46579°
|
916
|
Oudou (Collecteur)
|
P 61
|
14,08945°
|
5,45937°
|
916
|
Oudou (Collecteur)
|
P 62
|
14,09867°
|
5,44305°
|
915
|
Oudou (Collecteur)
|
P 63
|
14,10403°
|
5,43859°
|
915
|
Oudou (Collecteur)
|
P 64
|
14,11347°
|
5,42791°
|
915
|
Oudou (Collecteur)
|
P 65
|
14,12567°
|
5,43666°
|
911
|
Lissoum
|
P 66
|
14,13559°
|
5,44441°
|
910
|
|
P 67
|
14,14635°
|
5,44289°
|
910
|
|
113
Annexe 4. Fiche d'enquête des parcelles
ID
|
Wpt
|
X_coord
|
Y_coord
|
Z_m
|
Proprié- taire (s)
|
Natio- nalité (s)
|
Evolution de la parcelle
|
Date
|
Description
|
132
|
132-B1
|
14,12452
|
5,52434°
|
932
|
M. Doua Philippe
|
C
|
Avant 2011
|
Savane arbustive dense
|
132-B2
|
14,12484
|
5,52447°
|
934
|
2011
|
Culture
|
132-B3
|
14,12493
|
5,52412°
|
935
|
132-B4
|
14,12471
|
5,52417°
|
937
|
133
|
133-B1
|
14,12472
|
5,52405°
|
937
|
M. Doua Philippe
|
C
|
Avant 2009
|
Savane arbustive dense
|
133-B2
|
14,12484
|
5,52413°
|
938
|
2009
|
Culture
|
133-B3
|
14,12485
|
5,52400°
|
938
|
2011
|
Jachère
|
133-B4
|
14,12482
|
5,52376°
|
938
|
134
|
134-B1
|
14,12482
|
5,52376°
|
939
|
Ardo Hamado u d'habitation134-B3
|
RC
|
Avant 2005
|
Savane arbustive dense
|
134-B2
|
14,12537
|
5,52361°
|
940
|
2005
|
Zone
|
|
14,12522
|
5,52400°
|
942
|
2011
|
Zone
d'habitation
|
134-B4
|
14,12522
|
5,52402°
|
942
|
134-B5
|
14,12513
|
5,52416°
|
943
|
134-B6
|
14,12505
|
5,52414°
|
942
|
134-B7
|
14,12501
|
5,52404°
|
942
|
134-B8
|
14,12478
|
5,52407°
|
943
|
NB : C= Camerounais et RR= Réfugié
centrafricain
114
Annexe 5. Fiche synthétique des relevés
phytogéographique dans la savane (placettes)
Espèces
|
Etat des individus
|
Totaux
|
Normaux
|
élagué
|
dessouché
|
Détruits par les feux
de brousse
|
Détruits par les agents
bioclimatiques
|
Effec.
|
Fréq.
|
Effec.
|
Fréq.
|
Effec.
|
Fréq.
|
Effec.
|
Fréq.
|
Effec.
|
Fréq.
|
Albizia zygia
|
5
|
5,05
|
4
|
3,05
|
0
|
0,00
|
2
|
9,09
|
0
|
0,00
|
11
|
3,56
|
Anayeisus leiocarpus
|
2
|
2,02
|
4
|
3,05
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
6
|
1,94
|
Annona senegalensis
|
5
|
5,05
|
6
|
4,58
|
8
|
15,09
|
5
|
22,73
|
0
|
0,00
|
24
|
7,77
|
Aubrevillia kerstingii
|
5
|
5,05
|
6
|
4,58
|
1
|
1,89
|
2
|
9,09
|
0
|
0,00
|
14
|
4,53
|
Beilschmiedia
|
2
|
2,02
|
1
|
0,76
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
3
|
0,97
|
Bombax Buonopozense
|
1
|
1,01
|
1
|
0,76
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
1
|
25,00
|
3
|
0,97
|
Borassus aethiopum
|
4
|
4,04
|
4
|
3,05
|
0
|
0,00
|
2
|
9,09
|
0
|
0,00
|
10
|
3,24
|
Burkea Africana
|
5
|
5,05
|
6
|
4,58
|
2
|
3,77
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
13
|
4,21
|
Clausena anisata
|
1
|
1,01
|
0
|
0,00
|
1
|
1,89
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
2
|
0,65
|
Cola Sp,(Cola acuminata)
|
1
|
1,01
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
1
|
0,32
|
Crossopteryx februfiga
|
4
|
4,04
|
3
|
2,29
|
3
|
5,66
|
0
|
0,00
|
1
|
25,00
|
11
|
3,56
|
Daniella oliveri
|
2
|
2,02
|
4
|
3,05
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
6
|
1,94
|
Dyospiros mespiliformis
|
3
|
3,03
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
3
|
0,97
|
Entada africana
|
4
|
4,04
|
1
|
0,76
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
5
|
1,62
|
Erythrina sigmoidea
|
0
|
0,00
|
1
|
0,76
|
0
|
0,00
|
1
|
4,55
|
0
|
0,00
|
2
|
0,65
|
115
Espèces
|
Etat des individus
|
Totaux
|
Normaux
|
élagué
|
dessouché
|
Détruits par les feux
de brousse
|
Détruits par les agents
bioclimatiques
|
Effec.
|
Fréq.
|
Effec.
|
Fréq.
|
Effec.
|
Fréq.
|
Effec.
|
Fréq.
|
Effec.
|
Fréq.
|
Erythrophleum africanum
|
2
|
2,02
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
2
|
0,65
|
Ficus capensis
|
1
|
1,01
|
6
|
4,58
|
1
|
1,89
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
8
|
2,59
|
Ficus congensis
|
2
|
2,02
|
1
|
0,76
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
3
|
0,97
|
Ficus vallis Choudae
|
3
|
3,03
|
3
|
2,29
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
6
|
1,94
|
Gacinia Ovalifolia
|
2
|
2,02
|
7
|
5,34
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
9
|
2,91
|
Gardenia ternifolia
|
0
|
0,00
|
2
|
1,53
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
2
|
0,65
|
Gussonia Barteri
|
1
|
1,01
|
0
|
0,00
|
1
|
1,89
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
2
|
0,65
|
Hymenocardia acida
|
5
|
5,05
|
16
|
12,21
|
31
|
58,49
|
6
|
27,27
|
0
|
0,00
|
58
|
18,77
|
Hymenodictyon floribundum
|
1
|
1,01
|
1
|
0,76
|
1
|
1,89
|
0
|
0,00
|
1
|
25,00
|
4
|
1,29
|
Lannea schimperi
|
5
|
5,05
|
7
|
5,34
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
12
|
3,88
|
lophira lanceolata
|
4
|
4,04
|
5
|
3,82
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
9
|
2,91
|
Mangifera indica
|
3
|
3,03
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
1
|
4,55
|
0
|
0,00
|
4
|
1,29
|
Maprouena africana
|
4
|
4,04
|
2
|
1,53
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
6
|
1,94
|
Nauclea latifolia
|
2
|
2,02
|
5
|
3,82
|
1
|
1,89
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
8
|
2,59
|
Olax subscorpioidea
|
1
|
1,01
|
1
|
0,76
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
2
|
0,65
|
Piliostigma thonningii
|
3
|
3,03
|
8
|
6,11
|
1
|
1,89
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
12
|
3,88
|
116
Espèces
|
Etat des individus
|
Totaux
|
Normaux
|
élagué
|
dessouché
|
Détruits par les feux
de brousse
|
Détruits par les agents
bioclimatiques
|
Effec.
|
Fréq.
|
Effec.
|
Fréq.
|
Effec.
|
Fréq.
|
Effec.
|
Fréq.
|
Effec.
|
Fréq.
|
Prosopis africana
|
3
|
3,03
|
3
|
2,29
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
6
|
1,94
|
Psidium guajava
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
3
|
13,64
|
0
|
0,00
|
3
|
0,97
|
Spondianthus preussii
|
1
|
1,01
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
1
|
0,32
|
Strychnos Spinosa
|
7
|
7,07
|
2
|
1,53
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
9
|
2,91
|
Syzygium guineensis
|
2
|
2,02
|
2
|
1,53
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
4
|
1,29
|
Terminalia laxiflora
|
1
|
1,01
|
8
|
6,11
|
1
|
1,89
|
0
|
0,00
|
1
|
25,00
|
11
|
3,56
|
Uapaca togoensis
|
0
|
0,00
|
2
|
1,53
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
2
|
0,65
|
Verdonia amydalina
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
Vitex doniana
|
2
|
2,02
|
9
|
6,87
|
1
|
1,89
|
0
|
0,00
|
0
|
0,00
|
12
|
3,88
|
Totaux
|
99
|
100,0
0
|
131
|
100,0
0
|
53
|
100,00
|
22
|
100,0
0
|
4
|
100,00
|
309
|
100,0
0
|
117
Annexe 6. Répartition des réfugiés
centrafricains au Cameroun par site
118
Annexe 7. Modèle de fiche de relevées
floristique (et paramètres du milieu)
|
|
RELEVES DES PARAMETRES DU MIUEU
|
N'' placette ..L2..C...... Date de
relevé. Coord. GPS : X.4 f i.d °J.: Y....4.4Z..s 7
G.
|
POSITION TOPOGRAPHIQUE Altitude ............. Pente (%)
Exposition
Ens. Morpho.: OPtàtèai Vallée
Plaine Glacis Colline Autre :
|
Position.: (,___Terrain plat) Bas de versant
Replat _Mi-versant Talus Sommet
Submersion : .4r_ejetrelb Ponct.en s.plu. La majeure
partie de la s.plu. Une partie de la s.sèc.
|
PEDOLOGIE
|
Etat de surface : Affleurement : Aucurv Cuirasse
Roche mère
Accumulation de surf.: Blocs Gravillons Sable Fragments
de cuirasse
Argiles ou limon Litière Blocs ou fragments de
latérites
éloturbetbn : Terriers Turricules de vers Placage
de termites
|
Rares Rares ' âres
Nombreux ombreu Nombreux
- utu) Aucun Aucun
Sol (horizon superficielle) :
Couleur .&...... Texture Structure
|
Sableux ( nipa
Limoneux Particulaire
Argileux Fragmentaire
Sablo-
Lirnono-........
Argilo-...-
|
PHYTO-GEOGRAPHIE
Type de végétation (Formation)
:
Savane herbeuse (tous ligneux<10%) Savane arbustive
(ligneux>5m:, 5% )
|
Savane arborée (Iigneux>5m: 5% à 30%)
avane ..is-e i:neux>5m: S''. .
|
Forêt claire (ligneux>5m: 75% à 90%)
Forêt galerie (nom du cours d'eau)
Autre :
Description du couvert herbacé (espèces
dominantes) : -r 0 -1C _ cet te a
dg. ·iÇC~ 40ivf
moi, .- cC c lr i+ %. s- Ge- -2-..C=-
`4
14,,e-__
noC -. 3 +1S3 t
|
Dire d'anthrooisation Etat apparent de Jay - n
Exploitation du paturon Intensité dupaturaae
|
a ées êclai Productivité Faible
,`)
eu m; Ta ' min
|
Un peu modifié Strate ligneuse
défrichée Feux de brousse Moyenne
Modifié Terrain agricole Forte
' Très modifié Jachère ou vieille
jachère Très forte
|
119
FICHE DE RELEVE FLORISTIQUE PAR PLACETTE
|
N° placette ..i2`7. ... .... Date de
relevé-- .......... -...... Coord. GPS : X Y
|
Nom scientifique
|
Nom en Gbaya
|
Hauteur (i5,l
|
Diamètre cm)
|
Remarques
|
1
|
iC° x - -7`
·:»)'7m;,
|
|
Le-.I ..,c
|
32
|
|
2
|
.r
|
~- L L --
|
'-L-.._
|
4.
|
|
3
|
f +r-e `.ï - c'.
|
11Lre
|
-.rC
|
|
|
4
|
... --
y
|
r-,--
|
_iDi
|
adÇ
|
|
5
|
ft "* `°`^`.6"`
Ae-44.44,
|
..
|
_ 4.--
|
P2
|
|
6
|
! rA--u- .~
|
6.-,,,,,,,..4.,
|
Ci -1ST
|
60
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10
|
fo.s.°-- Jzliw, 4
|
62r.te.
|
&1 19C
|
S~
|
|
u
|
(f- `aze-
|
Go,..p
|
("eLe,-'CC
|
d',5-
|
|
12
|
r4"`r°"-a
.. `.t. w7 o
|
Yv-Lt.:
|
( -cc
|
|
|
13
|
t'-
-- -
|
- I . -
|
- I..
|
|
|
|
14
|
'"--- kt. °L
-
|
ixeur
|
- ·Y
|
|
|
15
|
_h_~
|
|
|
|
|
16
|
& 121.d a. ob..;.e.u:
|
ke-
|
E r or
|
ie,
|
|
17
|
Fs iu.oco I3m= -'-......;.e
.,eev.,G~i ..,..a,À
|
in ..-
|
ger
|
|
|
18
|
|
..
|
-
|
i
|
|
19
|
.
|
6.2v.,,4).
|
OE.
|
|
|
20
|
ihirLie 460,-.4;t44.
|
|
ff-iPC
|
2Z
|
|
21
|
_r w
--
|
- t. -
|
Ce.----rC
|
10Pr
|
|
|
22
|
tyrite.e.`c . , .,, ,'c.'- '
|
c4 .L
|
- t PC
|
14
|
|
23
|
v.- .
|
--kt. -
|
-v~-
|
,i ~j
|
|
24
|
i° SL(-.rneitp
|
|
r -.4- a C
|
,3'0
|
|
25
|
...1,0 ·46.4;r-R--4.41 "~
|
42,-1.IL
|
- rC
|
|
|
26
|
e.e.rwv,ee.ti ="r,-~
|
i ,-o`
|
a -S C=
|
|
|
27
|
.-- ..-
|
.` _.
|
-6. -
|
|
|
|
lu+a u-c:fzt-- · e fire+.4R,
1--.228
|
4t7-1-1.~06,4,-
|
-1--
|
|
|
29
9
|
r-
|
- ,4
|
-.~-
|
|
|
30
|
,rJeeas.e..,
|
422~1.L
|
e.-4 r,c
|
44
|
|
31
|
_____t______-,,,____.
|
|
C -rC
|
|
|
32
|
L-~ ç.t.
.'sate
|
,4,,,,.r..,...
|
, 1.
|
|
|
33
|
f`c.4.4 vcLe~i - oe.8. a c
|
r GaL,
|
j 1 ·s
|
-35
|
|
34
|
'1awAL .. .Cce..344,e-e-C
|
64erPe-
|
1,Fr-7vC
|
44 5.-
|
|
35 35
|
----------
_r.i.%
|
.- L.,- -
|
_k. --
|
0-4
|
|
|
36
|
(getIetent.etxzi-.P
. aio. °~
|
'(
|
:1-0(
-_5
|
A~
|
|
37
|
|
J01t.. !pide-
|
`_z -.5r
|
|
.
|
38
|
|
|
|
|
|
39
|
|
|
|
|
|
40
|
|
|
|
|
|
41
|
|
|
|
|
|
42
|
|
|
|
|
|
43
|
|
|
|
|
|
44
|
|
|
|
|
|
Annexe 8. Loi relative au statut des
réfugiés Cameroun
Loi n°20051006 du 27 juillet 2005 Portant
statut des réfugiés au Cameroun
L'Assemblée nationale a délibéré
et adopté, le président de la République promulgue la loi
dont la teneur suit
Chapitre I : Dispositions générales
Art : La présente loi porte statut des
réfugiés au Cameroun et s'applique sous
réserve des conventions internationales ralliées par le
Cameroun.
Art 2 : Est considérée comme
'réfugiée' au sens de la présente loi et
conformément à la convention de Genève du 28 juillet 1951
relative au statut des réfugiés telle qu'amendée par son
protocole de New York du 31 janvier 1967 et la convention de l'OUA
régissant les aspects propres aux problèmes des
réfugiés en Afrique signée à Addis-Abeba le 10
septembre 1969 :
- toute personne qui, craignant avec raison d'être
persécutée à cause de sa race, de sa religion, de sa
nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de
ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la
nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se
réclamer de la protection de ce pays ; ou qui, si elle n'a pas de
nationalité et se trouve hors du pays oit elle avait sa résidence
habituelle, à la suite de tels évènements, ne peut ou, en
raison de la dite crainte, ne veut y retourner ;
- toute personne qui, du fail d'une agression, d'une
occupation extérieure, d'une domination étrangère ou
d'évènements troublant gravement l'ordre public dans une partie
ou dans la totalité de son pays d'origine ou du pays dont elfe a la
nationalité, est obligée de quitter sa résidence
habituelle pour chercher refuge dans un autre endroit à lexténeur
de son pays d'origine ou du pays dont elle a la nationalité.
Art 3 : Les dispositions de la présente los ne sont pas
applicables à toute personne à l'égard de laquelle des
raisons sérieuses permettent de penser :
- qu'elle a commis un crime contre La paix, un crime de guerre
ou un crime contre l'humanité ;
- qu'elle a commis un crime grave de caractère non
politique et en dehors du pays d'accueil avant d'être admise comme
réfugiée :
- qu'elle s'est rendue coupable d'agissements contraires aux
objectifs et aux principes de l'Union Africaine ;
- qu'elle s'est rendue coupable d'agissements contraires aux
buts et aux objectifs des Nations Unies.
Art 4: Une personne perd le statut de réfugié
au litre des présentes dispositions, si :
- elle s'est volontairement réclamée a nouveau
de la protection du pays dont elle a la nationalité ; ou
- ayant perdu la nationalité, elle l'a volontairement
recouvrée ; ou
- elle a acquis une nouvelle nationalité et jouit de
la protection du pays dont elle a la nationalité ; ou
- elle est retournée volontairement d'établir
dans te pays qu'elle a quitté ou hors duquel elle est demeurée de
crainte d'être persécutée ; ou
- les circonstances à la suite desquelles elle a
été reconnue réfugiée ayant rossé d'exister,
elle ne peut plus continuer à refuser de se réclamer de la
protection du pays dont elle a la nationalité ou
- elle a commis un crime gave de caractère non
politique en dehors du pays d'accueil après y avoir été
admise comme réfugiée ; ou
- s'agissant d'une personne apatride, les circonstances
à la suite desquelles elle a été reconnue comme
réfugiée ayant cessé d'exister, elle est en mesure de
retourner dans le pays où elle avait sa résidence habituelle.
Art 5 : (1) Les membres de la famille d'une personne
considérée comme réfugiée au sens des articles 2, 3
et 4 ci-dessus qui l'accompagnent ou le rejoignent sont également
considérés comme réfugiés, sauf s'ils sont d'une
nationalité autre que celle du réfugie et jouissent de la
protection du pays dont ils sont ressortissants.
(2) Si, une fois que la qualité de réfugié
a été reconnue au chef de fami, la cohésion familiale est
rompue par suite d'un divorce, d'une séparation ou d'un
décès, les membres de sa famille auxquels le statut de
réfugié a été accordé en vertu de
l'alinéa 1 ci-dessus continuent A en jouir, sous réserve des
dispositions de l'article 4.
(3) Aux fins des dispositions des alinéas (1) et (2)
ci-dessus. les membres de la
famille d'une personne considérée comme
réfugiée s'entendent du ou des conjoints, des enfants mineurs et
des autres membres de la famille du réfugié qui sont A sa
charge.
(4) Toute décision prise en application des
dispositions des articles 3 et 4 de la présente toi ne saurait
affecter
automatiquement les autres membres de la famille tels que
définis à l'alinéa (3) ci-dessus.
120
Art 6 : (1) La présente loi s'applique à tout
demandeur d'asile pt réfugié sans discrimination au regard de son
genre, de sa religion, de sa race, ou de sa nationalité.
(2) Tout enfant non accompagné, sous réserve
des vérifications nécessaires, bénéficie du statut
de réfugié.
(3) L'Etat du Cameroun, en collaboration avec les organisations
internationales, apporte son conconts au rétablissement
du regroupement familial.
Chapitre Il : Dispositions applicables aux demandeurs
d'asile
Art 7 : (1) Aucune personne gbp
peut être refoulée à la frontière, ni faire
follet d'autres mesures quelconques qui ie contraindraient à retourner
ou à demeurer dans un territoire où sa vie, son
intégrité corporelle ou sa liberté seraient
menacées pour l'une des raisons indiquées à l'article 2 de
la présente loi.
(2) Tout demandeur d'asile doit, à
l'entrée du territoire national, se présenter
aux autorités compétentes dans un délai de quinze (15)
jours.
(3) L'autorité ainsi saisie établit un
procès-verbal détaillé indiquant l'état civil du
requérant, ses activités pmfessionnelles, sa nationalité,
les raisons précises de son exd, les raisons du choix du
Cameroun pour son immigration et toutes informations de nature
à éclairer l'instruction de son dossier.
(4) Un sauf conduit d'une validité de deux mois non
renouvelable est délivré à l'intéressé par
l'autorité layant entendu qui transmet sans délai le dossier
à la commission d'éligibilité au statut de réfugie
visée à l'article 16 ci-dessous.
(5) Une demande peut être irrecevable si le demandeur a
séjourné dans un premier pays d'asile. Est
considéré comme pays de premier asile, le pays tiers siïr
dans lequel le demandeur d'asile a été admis en qualité de
réfugié, ou pour d'autres raisons justifiées, y jouit
d'une prion et peut encore en bénéficier.
(6) Sans préjudice des dispositions de l'alinéa
(2) ci-dessus, tout ressortissant étranger se trouvant sur le territoire
de la République et qui ne peut retourner dans son pays d'ongine ou dans
le pays dans lequel il a sa résidence habituelle, pour les raisons
énoncées à l'artide 2 de la présente loi est
fondé à introduire une
demande d'asile sur laquelle une décision est prise
conformément aux procédures fixées par le décret
d'application de la présente lui.
Art 8 : (1) Aucune sanction pénale ne peut être
prise à l'encontre d'une personne qui, du fait de son entrée ou
de son séjour irréguliers sur le territoire national, arrivant
directement du territoire où sa vie ou sa liberté seraient.
menacées au sens de l'article 2 de la présente loi, sous
réserve qu'elle se présente sans délai aux
autorités nationales visées à l'article 7. Lorsque ladite
personne a été irderpetiée pour des raisons
d'enquête, la garde à vue ne doit pas dépasser vingt quatre
(24) heures renouvelable deux (2) lois.
(2) Aucune mesure d'exploitation ou de reconduite à la
frontière contre un demandeur d'asile rte peul être mise en
exécution avant que la commission d'éfigibitité au statut
de relugiie ne se prononce sur sa demande, à moins que lesdites mesures
ne soient dictées par des raisons de sécurité nationale,
d'ordre public ou en execution d'une décision rendue conformément
à fa loi ; en tout cas ces mesures d'expulsion ou de reconduite à
la frontière ne pourraient avoir pour effet de contraindre un demandeur
d'asile à retourner ou demeurer dans un pays àu sa liberté
serait menacée au sens de l'article 2 de la présente
loi.
(3) Le demandeur d'asile en possession de l'attestation de
dépôt du dossier est libre de ses mouvements. toutefois, il est
tenu d'informer l'autorité chargée de I'imm;91ation de ses
depiaceme'rls et changements d'adresse et de se présenter à elle
en tant quo de besoin.
Chapitre Droits et obligations
des réfugies
Art 9 : Sans préjudice des
dispositions des chapitres I et II énoncées ci-dessus. tous les
droits fondamentaux et les dispositions prévues aux
chapitres II, III, IV et V de la Convention de Genéve
relative aux réfugiés du 28 juillet 1951 et celle de l'OUA du 10
septembre 1969 relative aux réfugiés s'appliquent à tout
réfugié régulièrement installé au Cameroun
et dans la limite des droits accordés aux nationaux. Ceux-ci concernent.
entre autres :
§ la non-discrimination ;
- le droit de pratiquer sa religion librement ;
- le droit a la propriété ;
- la liberté d'association ; -le droit d'ester en justice
; - le droit au travail ; - le droit à l'éducation ; - le droit
au logement ;
- le droit à l'assistance sociale et Publique ;
- la liberté de circulation ;
- le droit d'obtenir des titres d'identité et des
documents de voyage ;
- le droit au transfert des avoirs ;
- le droit à la naturalisation.
Art 10: (1) Pour l'exercice d'une activité
professionnelle salariée ou non, et saris exonération
d'impôts et de taxes, ainsi qu'en matière d'avantage sociaux
liés à l'exercice d'une lette activité, les personnes
reconnues comme réfugiées sont assimilées aux
nationaux.
(2) Elles reçoivent le même traitement que les
nationaux en ce qui concerne l'accès à l'éducation, les
droits d'inscription scolaire et universitaire et les bais des centres des
oeuvres universitaires.
Art 11: Tout réfugié est tenu de se conformer
aux lois et réglement en vigueur au même litre
que les nationaux.
Art 12: Toute personne qui acquiert le statut de
réfugiés s'engage à ne mener à partir du territoire
national aucune activité déstabilisatrice contre t'Etat
camerounais, contre son pays d'origine ou contre lout autre Etat
Art 13: (1) Toute personne reconnue comme
réfugiée reçoit une carte de réfugié dont la
durée de validité et les modalités de renouvellement sont
fixées par décret.
(2) Les réfugiés ont droit, en outre,
l'établissement du litre de voyage prévu à l'article 28 de
la Convention de 1951 ainsi qu'A toute autre pièce nécessaire
soit à l'accomplssement de divers actes de la vie civile, soit à
l'application de la legislation interne ou des accords internationaux qui
concourent à leur protection.
Art 14: (1) Un réfugié se trouvant
régulièrement sur le territoire du Cameroun ne pourra être
expulsé que pour des raisons de sécurité nationale ou
d'ordre public.
(2) L'expulsion d'un réfugié n'a lieu qu'en
exécution d'une décision rendue conformément à la
procédure prévue par la loi.
(3) La décision d'expulsion est signifiée au
Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés qui se
charge de lui trouver un pays d'asile dans un délai de soixante douze
(72) heures. Celte décision d'expulsion est également
signifiée à l'intéressé qui est sous ta
surveillance des autorités de maintien de l'ordre.
(4) L'expulsion entraîne de plein droit le retrait
de la carte de réfugié.
M 15: Aucun réfugié ne peut être
extradé, de quelque manière que ce sait
sur les frontières d'un territoire visé a
l'alinéa (1) de l'article 7 ci-dessus.
121
Chapitre IV :
Les organes de gestion des réfugies
Art 16: II est créé une commission
d'éligibilité au statut de réfugié el une
commission des recours des réfugiés dent l'organisation, le
fonctionnement et les règles de procédures sont fixés par
décret Art 17 : Les décisions des deux organes vises a t'arti le
16 ci-dessus ne sont susceptibles d'aucun recours devant les juridictions
nationales de droit commun.
Chapitre V
Dispositions transitoires et finales
Art 18 : Les personnes qui, à la date de promulgation
de la présente toi, se trouvent sur le territoire du Cameroun à
la suite de l'une des circonstances décrites à I' article 2
ci-dessus sont soumises aux dispositions dela présente loi.
Art 19: les demandeurs d'asile titulaire d'un certificat de
réfugié délivre par le Haul Commissariat
ries Nations Unies pour les Réfugiés antérieurement
à l'entrée en vigueur de la présente toi obtiennent te
qualité de réfugiés.
Art 2D : La présente loi oui abroge fautes dispositions
antérieures contraires, sera enregistrée et publiée selon
la procédure d'urgence, puis inséree au journal officiel en
français et en anglais.
Yaoundé, le 271111/let 2005 te Président de la
République
(é) Raul Biya
122
Annexe 9. Extrait de la Loi N° 96/12 du 5
Août 1996 portant Loi- Cadre relative à la
gestion de l'environnement au Cameroun
L'ASSEMBLEE NATIONALE A DELIBERE ET ADOPTE
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE PROMULGUE LA LOI DONT LA
TENEUR SUIT :
TITRE I - DES DISPOSITIONS GENERALES
ARTICLE 1er.- La présente loi
fixe le cadre juridique général de la gestion
de l'environnement au Cameroun.
ARTICLE 2.- (1) L'environnement constitue en
République du Cameroun un patrimoine commun de la nation. Il est une
partie intégrante du patrimoine universel.
(2) Sa protection et la gestion rationnelle des ressources
qu'il offre à la vie humaine sont d'intérêt
général. Celles-ci visent en particulier la
géosphère, l'hydrosphère, l'atmosphère, leur
contenu matériel et immatériel, ainsi que les aspects sociaux et
culturels qu'ils comprennent.
ARTICLE 3.- Le Président de la
République définit la politique nationale de l'environnement. Sa
mise en oeuvre incombe au Gouvernement qui l'applique, de concert avec les
collectivités territoriales décentralisées, les
communautés de base et les associations de défense de
l'environnement.
A cet effet, le Gouvernement élabore des
stratégies, plans ou programmes nationaux tendant à assurer la
conservation et l'utilisation durables des ressources de l'environnement.
CHAPITRE I -DES DEFINITIONS
ARTICLE 4.- Au sens de la présente et de
ses textes d'application, on entend
123
par :
(a) « air » : l'ensemble des éléments
constituant le fluide atmosphérique et dont la modification physique,
chimique ou autre peut porter atteinte aux êtres vivants, aux
écosystèmes et à l'environnement en général
;
(b) « audit environnemental » : l'évaluation
systématique, documentée et objective de l'état de
gestion de l'environnement et de ses ressources ;
(c) « déchet » : tout résidu d'un
processus de production, de transformation ou d'utilisation, toute substance
ou tout matériau produit ou, plus généralement, tout bien
meuble ou immeuble abandonné ou destiné à l'abandon ;
(d) « développement durable » : le mode de
développement qui vise à satisfaire les besoins de
développement des générations présentes sans
compromettre les capacités des générations futures
à répondre aux leurs ;
(e) « eaux continentales » : l'ensemble
hydrographique des eaux de surface et des eaux souterraines ;
(f) « eaux maritimes » : les eaux saumâtres
et toutes les eaux de mer sous juridiction nationale camerounaise ;
(g) « écologie » : l'étude des
relations qui existent entre les différents organismes vivants et le
milieu ambiant ;
(h) « écosystème » : le complexe
dynamique formé de communautés de plantes, d'animaux, de
micro-organismes et de leur environnement vivant qui, par leur interaction,
forment une unité fonctionnelle ;
(i) « effluent » : tout rejet liquide et gazeux
d'origine domestique, agricole ou industrielle, traité ou non
traité et déversé directement ou indirectement dans
l'environnement ;
(j) « élimination des déchets » :
l'ensemble des opérations comprenant la collecte, le transport, le
stockage et le traitement nécessaires à la
récupération des
matériaux utiles ou de l'énergie, à leur
recyclage, ou tout dépôt ou rejet sur les endroits
appropriés de tout autre produit dans des conditions à
éviter les nuisances et la dégradation de l'environnement.
(k) « environnement » : l'ensemble des
éléments naturels ou artificiels et des équilibres
bio-géochimiques auxquels ils participent, ainsi que des facteurs
économiques, sociaux et culturels qui favorisent l'existence, la
transformation et le développement du milieu, des organismes vivants et
des activités humaines ;
(l) « équilibre écologique » : le
rapport relativement stable créé progressivement au cours des
temps entre l'homme, la faune et la flore, ainsi que leur interaction avec les
conditions du milieu naturel dans lequel ils vivent ;
(m) « établissement classés » : les
établissements qui présentent des causes de danger ou des
inconvénients, soit pour la sécurité, la salubrité
ou la commodité du voisinage, soit pour la santé publique, ou
pour l'agriculture, ainsi que pour la pêche ;
(n) « établissements humains » : l'ensemble
des agglomérations urbaines et rurales, quels que soient leur type et
leur taille, et l'ensemble des infrastructures dont elles doivent disposer pour
assurer à leurs habitants une existence saine et décente ;
(o) « étude d'impact environnemental » :
l'examen systématique en vue de déterminer si un projet a ou
n'a pas un effet défavorable sur l'environnement ;
(p) « gestion écologiquement rationnelle des
déchets » : toutes mesures pratiques permettant d'assurer que
les déchets sont gérés d'une manière qui garantisse
la protection de la santé humaine et de l'environnement, contre les
effets nuisibles que peuvent avoir ces déchets ;
124
(q) « gestion des déchets » : la collecte, le
transport, le recyclage et
l'élimination des déchets, y compris la
surveillance des sites d'élimination ;
(r) « installation » : tout dispositif ou toute
unité fixe ou mobile susceptible d'être
générateur d'atteinte à l'environnement, quel que soit son
propriétaire ou son affectation ;
(s) « nuisance » : l'ensemble des facteurs
d'origine technique ou sociale qui compromettent l'environnement et rendent
la vie malsaine ou pénible ;
(t) « polluant » : toute substance ou tout rejet
solide, liquide ou gazeux, tout déchet, odeur, chaleur, son,
vibration, rayonnement ou combinaison de ceux-ci, susceptibles de provoquer une
pollution ;
(u) « pollueur » : toute personne physique ou
morale émettant un polluant qui entraîne un
déséquilibre dans le milieu naturel ;
(v) « pollution » : toute contamination ou
modification directe ou indirecte de l'environnement provoquée par
tout acte susceptible :
- d'affecter défavorablement une utilisation du milieu
favorable de
l'homme ;
- de provoquer ou qui risque de provoquer une situation
préjudiciable pour la santé, la sécurité, le
bien-être de l'homme, la flore et la faune, l'air, l'atmosphère,
les eaux, les sols et les biens collectifs et individuels ;
(w) « ressource génétique » : le
matériel animal ou végétal d'une valeur réelle
ou potentielle.
CHAPITRE II- DES OBLIGATIONS GENERALES
ARTICLE 5.- Les lois et règlements
doivent garantir le droit de chacun à un environnement sain et assurer
un équilibre harmonieux au sein des écosystèmes et entre
les zones urbaines et les zones rurales.
125
ARTICLE 6.- (1) Toutes les institutions
publiques et privées sont tenues,
126
dans le cadre de leur compétence, de sensibiliser
l'ensemble des populations aux problèmes de l'environnement.
(2) Elles doivent par conséquent intégrer dans
leurs activités des programmes permettant d'assurer une meilleure
connaissance de l'environnement.
ARTICLE 7.- (1) Toute personne a le droit
d'être informée sur les effets préjudiciables pour la
santé, l'homme et l'environnement des activités nocives, ainsi
que sur les mesures prises pour prévenir ou compenser ces effets.
(2) Un décret définit la consistance et les
conditions d'exercice de ce droit.
ARTICLE 8.- (1) Les associations
régulièrement déclarées ou reconnues
d'utilité publique et exerçant leurs activités statutaires
dans les domaines de la protection de l'environnement ne peuvent contribuer aux
actions des organismes publics et para-publics en la matière que si
elles sont agréées suivant des modalités fixées par
des textes particuliers.
(2) Les communautés de base et les associations
agréées contribuant à tout action des organismes publics
et para-publics ayant pour objet la protection de l'environnement, peuvent
exercer les droits reconnus à la partie civile en ce qui concerne les
faits constituants une infraction aux dispositions de la présente loi et
de ses textes d'application, et causant un préjudice direct ou indirect
aux intérêts collectifs qu'elles ont pour objet de
défendre.
CHAPITRE III- DES PRINCIPES FONDAMENTAUX
ARTICLE 9.- La gestion de l'environnement et
des ressources naturelles s'inspire, dans le cadre des lois et
règlements en vigueur, des principes suivants :
a) le principe de précaution, selon lequel l'absence de
certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du
moment, ne doit pas retarder l'adoption des mesures effectives et
proportionnées visant à prévenir un risque de dommages
graves et irréversibles à l'environnement à un coût
économiquement acceptable ;
b)
127
le principe d'action préventive et de correction, par
priorité à la source, des atteintes à l'environnement, en
utilisant les meilleures techniques disponibles à un coût
économiquement acceptable ;
c) le principe pollueur-payeur, selon lequel les frais
résultant des mesures de prévention, de réduction de la
pollution et de la lutte contre celle-ci et de la remise en l'état des
sites pollués doivent être supportés par le pollueur ;
d) le principe de responsabilité, selon lequel toute
personne qui, par son action, crée des conditions de nature à
porter atteinte à la santé de l'homme et à l'environnement
est tenue d'en assurer ou d'en faire assurer l'élimination dans des
conditions propres à éviter lesdits effets ;
e) le principe de participation selon lequel
- chaque citoyen doit avoir accès aux informations
relatives à l'environnement, y compris celles relatives aux substances
et activités dangereuses;
- chaque citoyen a le devoir de veiller à la
sauvegarde de l'environnement et de contribuer à la protection de
celui-ci ;
- les personnes publiques et privées doivent, dans
toutes leurs activités, se conformer aux mêmes exigences ;
- les décisions concernant l'environnement doivent
être prises après concertation avec les secteurs d'activité
ou les groupes concernés, ou après débat public
lorsqu'elles ont une portée générale ;
f) le principe de subsidiarité selon lequel, en
l'absence d'une règle de droit écrit, générale ou
spéciale en matière de protection de l'environnement, la norme
coutumière identifiée d'un terroir donné et
avérée plus efficace pour la protection de l'environnement
s'applique.
128
TITIRE II - DE L'ELABORATION, DE LA COORDINATION ET DU
FINANCEMENT DES POLITIQUES DE L'ENVIRONNEMENT
ARTICLE 10.- (1) Le Gouvernement
élabore les politiques de l'environnement et en coordonne la mise en
oeuvre.
A cette fin, notamment, il :
- établit les normes de qualité pour l'air,
l'eau, le sol et toutes normes nécessaires à la sauvegarde de la
santé humaine et de l'environnement ;
- établit des rapports sur la pollution, l'état
de conservation de la diversité biologique et sur l'état de
l'environnement en général ;
- initie des recherches sur la qualité de
l'environnement et les matières connexes ;
- prépare une révision du Plan National de
Gestion de l'Environnement, selon la périodicité prévue
à l'article 14 de la présente loi, en vue de l'adapter aux
exigences nouvelles dans ce domaine ;
- initie et coordonne les actions qu'exige une situation
critique, un état d'urgence environnemental ou toutes autres situations
pouvant constituer une menace grave pour l'environnement ;
- publie et diffuse les informations relatives à la
protection et à la gestion de l'environnement ;
- prend toutes autres mesures nécessaires à la
mise en oeuvre de la présente
loi.
(2) Il est assisté dans ses missions
d'élaboration de coordination, d'exécution et de contrôle
des politiques de l'environnement et une Commission Nationale Consultative de
l'Environnement et du Développement Durable dont les attributions,
l'organisation et le fonctionnement sont fixés par des décrets
d'application de la présente loi.
129
ARTICLE 11.- (1) Il est institué un
compte spécial d'affectation du Trésor, dénommé
« Fonds National de l'Environnement et du Développement Durable
» et ci-après désigné le « Fonds », qui a
pour objet :
- de contribuer au financement de l'audit environnemental ;
- d'appuyer les projets de développement durable ;
- d'appuyer la recherche et l'éducation environnementales
;
- d'appuyer les programmes de promotion des technologies propres
;
- d'encourager les initiatives locales en matière de
protection de
l'environnement, et de développement durable ;
- d'appuyer les associations agréées
engagées dans la protection de l'environnement qui mènent des
actions significatives dans ce domaine ;
- d'appuyer les actions des départements
ministériels dans le domaine de la gestion de l'environnement.
(2) L'organisation et le fonctionnement du Fonds sont
fixés par un décret du Président de la
République.
ARTICLE 12.- (1) Les ressources du Fonds
proviennent :
- des dotations de l'Etat ;
- des contributions des donateurs internationaux
- des contributions volontaires ;
- du produit des amendes de transaction telle que prévue
par la présente loi ;
- des dons et legs ;
- des sommes recouvrées aux fins de remise en
l'état des sites ;
130
- de toute autre recette affectée ou autorisée par
la loi.
(2) Elles ne peuvent être affectées à
d'autres fins que celles ne correspondant qu'à l'objet du Fonds.
TITRE III - DE LA GESTION DE L'ENVIRONNEMENT
CHAPITRE I- DU PLAN NATIONAL DE GESTION DE
L'ENVIRONNEMENT
ARTICLE 13.- Le Gouvernement est tenu
d'élaborer un Plan National de Gestion de l'Environnement. Ce plan est
révisé tous les cinq (5) ans.
ARITCLE 14.- (1) L'Administration
chargée de l'environnement veille à l'intégration des
considérations environnementales dans tous les plans et programmes
économiques, énergétiques,
A cette fin, elle enregistre toutes les données
scientifiques et technologiques relatives à l'environnement et tien un
recueil à jour de la législation et réglementation
nationales et des instruments juridiques internationaux en matière
d'environnement auxquels le Cameroun fait partie.
ARTICLE 16.- (1) L'Administration
chargée de l'environnement établit un rapport bi-annuel sur
l'état de l'environnement au Cameroun et le soumet à
l'approbation du Comité Inter-ministériel de l'Environnement.
(2) Ce rapport est publié et largement diffusé.
[...J
CHAPITRE V- DE LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLES ET
DE LA CONSERVATION DE LA DIVERSITE BIOLOGIQUE
ARTICLE 62.- La protection de la nature, la
préservation des espèces animales et végétales et
de leurs habitats, le maintien des équilibres biologiques et des
écosystèmes, et la conservation de la diversité biologique
et génétique contre toutes les causes de dégradation et
les menaces d'extinction sont d'intérêt national. Il est du devoir
des pouvoirs publics et de chaque citoyen de
131
veiller à la sauvegarde du patrimoine naturel.
ARTICLE 63.- Les ressources naturelles
doivent être gérées rationnellement de façon
à satisfaire les besoins des générations actuelles sans
compromettre la satisfaction de ceux des générations futures.
ARTICLE 64.- (1) L'utilisation durable de la
diversité biologique du Cameroun se fait notamment à travers :
- un inventaire des espèces existantes, en particulier
celles menacées d'extinction ;
- des plans de gestion des espèces et de
préservation de leur habitat ; - un système de contrôle
d'accès aux ressources génétiques.
(2) La conservation de la diversité biologique
à travers la protection de la faune et de la flore, la création
et la gestion des réserves naturelles et des parcs nationaux sont
régies par la législation et la réglementation en
vigueur.
(3) L'Etat peut ériger toute partie du territoire
national en une aire écologiquement protégée. Une telle
aire fait l'objet d'un plan de gestion environnemental.
ARTICLE 65.- (1) L'exploitation scientifique
et l'exploitation des ressources biologiques et génétiques du
Cameroun doivent être faites dans des conditions de transparence et de
collaboration étroite avec les institutions nationales de recherche, les
communautés locales et de manière profitable au Cameroun dans les
conditions prévues par les conventions internationales en la
matière dûment ratifiées par le Cameroun, notamment la
Convention de Rion de 1992 sur la diversité biologique.
(2) Un décret d'application de la présente loi
détermine les sites historiques, archéologiques et scientifiques,
ainsi que les sites constituant une beauté panoramique
particulière et organise leur protection et les conditions de leur
132
gestion.
ARTICLE 67.- (1) L'exploration et
l'exploitation des ressources minières et des carrières doivent
se faire d'une façon écologiquement rationnelle prenant en compte
les considérations environnementales.
TITRE IV - DE LA MISE EN OEUVRE ETU DU SUIVI DES
PROGRAMMES
CHAPITRE UNIQUE- DE LA PARTICIPATION DES
POPULATIONS
ARTICLE 72.- La participation des populations
à la gestion de l'environnement doit être encouragée,
notamment à travers :
- le libre accès à l'information
environnementale, sous réserve des impératifs de la
défense nationale et de la sécurité de l'Etat ;
- des mécanismes consultatifs permettant de recueillir
l'opinion et l'apport des populations ;
- la représentation des populations au sein des organes
consultatifs en matière d'environnement ;
- la production de l'information environnementale ;
- la sensibilisation, la formation, la recherche,
l'éducation environnementale.
ARTICLE 73.- L'enseignement de
l'environnement doit être introduit dans les programmes d'enseignement
des cycles primaire et secondaire, ainsi que des établissements
d'enseignement supérieur.
ARTICLE 74.- Afin de renforcer la prise de
conscience environnementale dans la société ainsi que la
sensibilisation et la participation des populations aux questions
environnementales, les Administrations chargées de l'environnement, de
la communication et les autres Administrations et organismes publics
concernés organisent des campagnes d'information et de sensibilisation
à travers les
133
média et tous autres moyens de communication.
A cet égard, ils mettent à contribution les
moyens traditionnels de communication ainsi que les autorités
traditionnelles et les associations oeuvrant dans le domaine de l'environnement
et du développement.
TITRE V - DES MESURES INCITATIVES
ARTICLE 75.- Toute opération
contribuant à enrayer l'érosion, à combattre efficacement
la désertification, ou toute opération de boisement ou de
reboisement, toute opération contribuant à promouvoir
l'utilisation rationnelle des ressources renouvelables notamment dans les zones
de savane et la partie septentrionale du pays bénéficie d'un
appui du Fonds prévu par la présente loi.
ARTICLE 76.- (1) Les entreprises
industrielles qui importent des équipements leur permettant
d'éliminer dans leur processus de fabrication ou dans leurs produits les
gaz à effet de serre notamment le gaz carbonique, le
chloro-fluoro-carbone, ou de réduire toute forme de pollution
bénéficient d'une réduction du tarif douanier sur ces
équipements dans les proportions et une durée
déterminées, en tant que de besoins, par la loi de Finances.
(2) Les personnes physiques ou morales qui entreprennent des
actions de promotion de l'environnement bénéficient d'une
déduction sur le bénéfice imposable suivant des
modalités fixées par la loi des Finances.
[...]
YAOUNDE, LE
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE PAUL BIYA
134
Table des matières
Dédicace i
Remerciements ii
Résumé iv
Abstract v
Sommaire vi
Liste des tableaux ix
Liste des figures x
Liste des photographies xi
Sigles et acronymes xii
Introduction générale 1
1. Problématique 2
2. Cadre spatiotemporel 4
2.1. Cadre spatial 4
2.2. Cadre temporel 6
3. Questions de recherche 6
3.1. Question principale 6
3.2. Questions spécifiques 6
4. Contexte scientifique 7
5. Objectifs 11
5.1. Objectif principal 11
5.2. Objectifs spécifiques 11
6. Hypothèses 11
6.1. Hypothèse principale 11
6.2. Hypothèses secondaires 12
7.
135
Cadre conceptuel 12
8. Méthodologie 16
8.1. La méthode de terrain 17
8.2. La méthode de laboratoire 23
9. Intérêt de l'étude 24 Chapitre 1.
Evolution des types d'occupation du sol dans le terroir de Ndokayo de
1987 à 2011. 26
Introduction 26
1.1. Caractérisation des types d'occupation du sol 26
1.1.1. La zone d'habitation 27
1.1.2. Les cultures 29
1.1.3. Les jachères 31
1.1.4. La savane arbustive dense 32
1.1.5. La galerie forestière 34
1.2. Processus de l'évolution des types d'occupation du
sol de 1987 à 2011 35
1.2.1. Evolution de la zone d'habitation 35
1.2.2. Evolution des cultures 38
1.2.3. Evolution des jachères 40
1.2.4. Evolution de la savane arbustive dense 42
1.2.5. Evolution de la galerie forestière 44
Conclusion 46
Chapitre 2. Facteurs de la dynamique des types d'occupation du
sol dans le terroir
de Ndokayo 47
Introduction 47
136
2.1. Le changement du contexte climatique et sa contribution
à la dynamique des
types d'occupation du sol dans le terroir 47
2.1.1. La dégradation des conditions climatiques : les
années de déficit
pluviométrique et la sècheresse de 2007 48
2.1.2. La transformation des sols 49
2.2. Incidence du changement du contexte
socioéconomique sur la dynamique des
types d'occupation du sol dans le terroir de Ndokayo. 51
2.2.1. Le boom démographique et la multiplication des
besoins 51
2.2.2. La dynamique des groupes d'acteurs 56
2.2.3. La dynamique des types d'activités 58
2.3. Les facteurs institutionnels et politiques 62
2.3.1. La non-application des textes règlementaires
62
2.3.2. La facilité d'accès à la terre
63
Conclusion 64
Chapitre 3. Caractérisation des acteurs de la dynamique
des types d'occupation du
sol 65
Introduction 65
3.1. Les acteurs indirects de la dynamique des types
d'occupation du sol 65
3.1.1. Les autorités traditionnelles locales 65
3.1.2. Le HCR et ses partenaires 67
3.2. Les acteurs directs de la dynamique des types
d'occupation du sol 67
3.2.1. Des agriculteurs reconvertis 68
3.2.2. La sédentarisation des éleveurs dans le
terroir et la question de la gestion
des pâturages 71
3.2.3. Les bûcherons 73
3.2.4. L'action des artisans 76
137
3.2.5. La responsabilité des ménages 79
Conclusion 81
Chapitre 4. Conséquences socioéconomiques de la
dynamique des types
d'occupation du sol. 82
Introduction 82
4.1. Les conflits entre les groupes d'acteurs : accentuation
et apparition de nouvelles
formes 82
4.1.1. L'accentuation des conflits agropastoraux 83
4.1.2. Les conflits entre les propriétaires fonciers et
les bucherons 86
4.1.3. Les conflits entre les bucherons 86
4.2. La dynamique accélérée des types
d'occupation du sol : une entrave au bien-
être des populations locales 87
4.2.1. Les principaux usages des ressources
végétales dans le terroir 87
4.2.2. L'impact de la raréfaction des ressources
végétales sur le bien-être des
populations locales 91
Conclusion 93
Conclusion générale et recommandations 94
Bibliographie 98
Annexes 103
Annexe 1. Guide d'entretien avec les autorités
traditionnelles 103
Annexe 2. Questionnaire d'enquête 104
Annexe 3. Coordonnées géographiques des limites
du terroir 111
Annexe 4. Fiche d'enquête des parcelles 113
Annexe 5. Fiche synthétique des relevés
phytogéographique dans la savane
(placettes) 114
Annexe 6. Répartition des réfugiés
centrafricains au Cameroun par site 117
138
Annexe 7. Modèle de fiche de relevées
floristique (et paramètres du milieu) 118
Annexe 8. Loi relative au statut des réfugiés
Cameroun 120
Annexe 9. Extrait de la Loi N° 96/12 du 5 Août 1996
portant Loi-Cadre
relative à la gestion de l'environnement au Cameroun
122
Table des matières 134
|