III.1.1. DONNEES RELATIVES AUX PERSONNES RESSOURCES
Ces données se rapportent aux paramètres
âge, sexe, ethnie, langue parlée, activité exercée
principalement, mode d'acquisition de l'art de guérir ainsi que les
sites où se sont effectuées les enquêtes ; elles sont
consignées dans le tableau VIII.
Tableau VIII Données relatives aux personnes
ressources
P.R. AGE
|
SEXE
|
ETHNIE
|
LANGUE (parlée)
|
ACTIVITE principale
|
INITIATION
|
SITE
(commune)
|
T1
|
35
|
M
|
LUBA
|
Swahili, Luba, Tshiluba
|
Guérisseur
|
Parent
|
Lubumbashi
|
T2 40
|
M
|
HEMBA
|
Swahili, Hemba
|
Guérisseur
|
Parent
|
Katuba
|
T3
|
55
|
M
|
HEMBA
|
Français, Swahili, Hemba
|
Infirmier
|
Rêve
|
Kenya
|
T4
|
42
|
F
|
MBUNDU
|
Swahili, Luba,
Kimbundu
|
Cultivatrice
|
Ami
|
Katuba
|
T5
|
28
|
M
|
LUBA
|
Français, Swahili, Tshiluba
|
Infirmier
|
Parent
|
Annexe
|
T6 76
|
M
|
BEMBA
|
Bemba, Swahili
|
Guérisseur
|
Parent
|
Katuba
|
T7
|
65
|
M
|
LUBA
|
Français, Swahili, Luba
|
Plombier
|
Parent
|
Annexe
|
T8 58
T9 54
|
F
|
MBUNDU
|
Swahili, Kimbundu
|
Cultivatrice
|
Parent
|
Kenya
|
M
|
LUBA
|
Swahili, Tshiluba
|
Cultivateur
|
Rêve
|
Katuba
|
45
T10 65
|
F
|
LUBA
|
Swahili, Tshiluba
|
Guérisseur
|
Rêve
|
Rwashi
|
T11
|
52
|
M
|
HEMBA
|
Français, Swahili, Hemba
|
Administrateur
|
Autoformation
|
Kenya
|
T12
|
64
|
F
|
LUBA
|
Français, Swahili, Luba
|
Guérisseur
|
Anciens
|
Kampemba
|
T13
|
39
|
M
|
TABWA
|
Swahili, Bemba, Tabwa, Nyanja
|
Cultivateur
|
Parent
|
Rwashi
|
T14
|
37
|
M
|
LUBA
|
Français, Swahili, Tshiluba
|
Infirmier
|
Rêve
|
Lubumbashi
|
T15 57
T16 73
|
F
|
BEMBA
|
Bemba, Swahili
|
Cultivatrice
|
Ami
|
Rwashi
|
M
|
BEMBA
|
Bemba, Swahili
|
Cultivateur
|
Parent
|
Rwashi
|
T17
|
72
|
M
|
TABWA
|
Tabwa, Bemba, Swahili
|
Maçon
|
Parent
|
Annexe
|
T18
|
66
|
M
|
HEMBA
|
Français, Hemba, Bemba, Swahili
|
Soudeur
|
Autoformation
|
Kampemba
|
T19
|
37
|
M
|
TABWA
|
Swahili, bemba, Tabwa
|
Guérisseur
|
Ancien
|
Annexe
|
T20
|
62
|
M
|
BEMBA
|
Français, swahili, Bemba
|
Botaniste
|
Parent
|
Katuba
|
Le tableau VIII, qui résume les données
relatives aux personnes qui ont accepté de fournir les informations sur
le traitement du paludisme en médecine traditionnelle, montre que vingt
individus dont six guérisseurs et quatorze exerçant
principalement un autre métier ont été consultés au
cours des enquêtes. Parmi eux cinq sont des femmes (25%) et quinze des
hommes (75%).Cela serait lié au fait que la pratique de la
médecine traditionnelle est une source de revenu, sociologiquement un
travail d'homme, dans nos milieux mais, une contrainte moins forte chez la
femme. Les femmes sont souvent absentes de leurs ménages pendant la
journée (heures d'interviews) à cause des travaux
champêtres, ce qui laisse plus de chance aux hommes d'être
rencontrés et implique un certain biais à notre étude.
Nous partageons ce constat avec les chercheurs BAKARI et KAHUMBA
(Bakari, 2011 ; Kahumba, 2001).
Les modes d'acquisition des connaissances médicinales
étant traditionnelles, variés, et ne consistant pas en une
école classique de formation, les composantes sociologiques
46
sont déterminantes pour expliquer la répartition
inégale de sexe parmi les personnes ressources. L'acquisition du savoir
médicinal reste dominée par la transmission des savoirs des
ascendants aux descendants (10/20) : constat que nous partageons avec BAKARI
(Bakari ,2011).
L'âge de nos personnes ressources varie entre 28 et 76
ans avec une moyenne de 51.5 ans. Considérant que la majorité de
notre échantillon exerce un autre métier que l'art de
guérir, nous joint à partager l'opinion selon laquelle : la
médecine traditionnelle est populaire (Adjanohoun et Aké,
1979 ; Togola, 2002).
Le Tableau XX montre que les vingt personnes ressources
consultées appartiennent à cinq ethnies de la République
Démocratique Du Congo : Luba (35%), Hemba (20%), Mbundu (10%), Bemba
(20%) et Tabwa (15%).
L'appartenance de ces personnes ressources à ces
ethnies renseigne sur l'hétérogénéité
culturelle dont jouit la ville de Lubumbashi. La présence des non
originaires en occurrence les luba du Kasaï (25%) renseigne sur le
métissage des connaissances de l'art de guérir dont serait
bénéficiaire la dite province Comme Kahumba l'avait
constaté en 2000. La présence des luba du Kasaï en
pondération significative se justifie par la présence nombreuse
et permanente des kasaiens dans la province du Katanga depuis l'époque
coloniale (Dibwe, 2009).
De résultats de nos enquêtes il ressort que 8
langues sont parlées par les personnes que nous avons consultés
à raison de : swahili (100%), luba (20%) Tshiluba (25%) Hemba (20%),
français (35%), Kimbundu (10%) Tabwa (15%) et Bemba (35%).
Eu égard à cela, on peut dire que le swahili est
la langue la plus parlée dans la ville loushoise qui reste polyglotte
.L'interaction linguistique peut avoir de répercussions sur la
nomenclature des espèces végétales et constituer une
source de confusion entre les espèces considérées comme
différentes alors qu'il s'agit de la même espèce.
La plupart des personnes ressources contactées ont
été retrouvées dans la commune de Katuba (25%). 65% de
notre échantillon se retrouve concentré dans les communes de
Katuba, Annexe et Rwashi, dans les quartiers les plus
périphériques. Cette situation laisse penser que c'est dans les
quartiers les moins nanties que se concentrent beaucoup des guérisseurs
pour autant que c'est dans ces milieux que se trouve concentrer la plupart de
leurs patients comme l'atteste un rapport de l'OMS (OMS,
2000). Kahumba(2000) et Bakari (2011)
en sont arrivé à la même conclusion pour le
KATANGA.
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