I
CONTRIBUTION A L'ETUDE ETHNOBOTANIQUE, CHIMIQUE ET
BIOLOGIQUE DE QUELQUES PLANTES REPUTEES ANTIPALUDIQUES DANS LA VILLE
DE LUBUMBASHI
II
EPIGRAPHE
« Ne t'ai-je pas donné cet ordre : Sois fort
et tiens bon ! Sois sans crainte ni frayeur, car Yahvé ton Dieu est avec
toi dans toutes tes démarches. » Josué 1 ;
9
III
DEDICACE
À mon feu grand père dont je porte les noms,
À mon feu père, André CIRIBAGULA qui aurait
bien voulu
voir ce jour mais que le destin a arraché de ce monde
plus tôt,
À ma mère, Jacqueline M'MUSOLE qui n'a jamais
cessé
de croire en moi,
À ma tante Eulalie BASHIGE qui ma sevré,
À tous mes frères et soeurs de la maison
Irenge,
Je dédie ce travail
Valentin BASHIGE
IV
AVANT-PROPOS
L'université poursuit traditionnellement trois missions
à savoir : L'enseignement, le service à la société
et la recherche (Marcus M, 1998).
Cette triade devrait être un anneau indéfectible
pour révolutionner l'homme et à travers lui l'environnement dans
lequel il vit.
Pour notre part, arrivé au terme de notre second cycle,
nous avons pensé apporter une pierre dans le développement de
notre société en nous préoccupant d'un de grands
problèmes de santé publique dans notre milieu : le paludisme.
Nous sommes portés par le vouloir de valoriser les richesses
végétales et culturelles de notre peuple.
Cette ambition serait resté lettre morte si nous
n'avons reçu le long de notre cursus de formation des bâtons de
pèlerinage que nous ferons le devoir de conscience de remercier.
De prime à bord, le Professeur LUMBU SMBI qui en
dépit de ses multiples responsabilités a accepté de
diriger avec maestria le présent travail.
À travers lui que soient remerciés les
pharmaciens Serge KALONJI et Richard KALUNGA pour leur encadrement pour ce
premier pas dans le monde scientifique.
Que soient également remerciés le corps des
formateurs du Doyen PONGOMBO, au pharmacien CIMANGA TSHOTO en passant par le
pharmacien BAKARI AMURI et le Docteur KALONJI Jean Batiste.
Puissent, Éric KASAMBA, Emery, KISIMBA, Jean Pierre,
Manya H., MBUKU M et Eddy K, trouver des raisons de notre gratitude.
Il serait imprudent d'étaler tous ces hommes de valeurs
qui le long de notre parcourt nous ont façonné et de ce fait,
nous ont permis de nous réaliser, sans risque d'en omettre quelques-uns.
Où qu'ils soient, qu'ils trouvent en ces mots, l'expression de notre
gratitude.
V
ABREVIATIONS ET SIGNES UTILISES
1. PARTIE UTILISEE DE LA PLANTE MEDICINALE
· ET : Écorce tige, · PU : Partie
utilisée,
· ER : Écorce racine, · R : Racine,
· F : Feuille, · T : Tige.
2. GROUPES DE SUBSTANCES
·
·
·
·
|
Alc. Flav. Han
Leu.
|
: Alcaloïdes ;
: Flavonoïdes ;
: Hétérosides cyanogènes ;
: Leucoanthocyanes ;
|
· · · · ·
|
Qun Sap. Ster. Tan. Terp.
|
: Quinones ;
: Saponines ;
: Stéroïdes ;
: Tanins ;
: Terpénoïdes.
|
3. SIGNES DE RESULTATS DES TESTS DU CRIBLAGE
CHIMIQUE
+ : Test de screening chimique positif ;
- : Test de screening chimique négatif ;
R+/org : Résultat positif par organe ;
R+/Plt : résultats positifs par plante
++ : Abondance relative des substances recherchées.
4. SIGNES DE RESULTATS DES TESTS
BIOLOGIQUES
· GE : Goutte épaisse ;
· GE (++++) : Goutte épaisse positive avec quatre
croix
· + : Test de sensibilité positif
· - : Test de sensibilité négatif
· CMI : Concentration minimale inhibitrice ·
· .
5. AUTRES ABREVIATIONS
· DMSO : Diméthylsulfoxyde ; · mg/ml :
milligramme par millilitre ;
VI
·
|
OMS
|
: Organisation mondiale de la santé
|
·
|
Réf.
|
: Référence ;
|
·
|
MST
|
: Maladie sexuellement transmissible
|
|
|
|
|
|
|
·
|
T.
|
: Tradipraticien ;
|
·
|
Pdt
|
: Pendant
|
|
|
|
·
|
V
|
: Verre
|
·
|
UNILU
|
: Université de Lubumbashi.
|
VII
TABLE DES MATIERES
I
EPIGRAPHE II
DEDICACE III
AVANT-PROPOS IV
ABREVIATIONS ET SIGNES UTILISES V
TABLE DES MATIERES VII
INTRODUCTION 1
I.1. GENERALITES SUR LE PALUDISME 4
I.1.1. PRESENTATION DU PALUDISME 4
I.1.2. LUTTE ANTI PALUDIQUE EN BIOMEDECINE 10
I.1.3. PRISE EN CHARGE DU PALUDISME PAR LA MEDECINE
TRADITIONNELLE 14
I.2. ESPECES VEGETALES RETENUES ET GROUPES CHIMIQUES
BIOACTIFS 15
I.2.1. BIBLIOGRAPHIE SUR LES ESPECES VEGETALES RETENUES
15
I.2.2. QUELQUES GROUPES CHIMIQUES BIOACTIFS DES PLANTES
23
II.1. MATERIEL 30
II.1.1. PETITS MATERIELS, VERRERIE, REACTIFS, SOLVANTS
ET
EQUIPEMENTS 30
II.1.2. MATERIEL VEGETAL, ANIMAL ET D'ENQUETES 30
II.2. METHODES 32
32
II.3. ASSURANCE QUALITE 32
32
II.3.1.FACTEURS HUMAINS 32
II.3.2. FACTEURS INSTRUMENTAUX 33
II.3.3. FACTREURS PROCEDURAUX 33
II.3.4. FACTEURS ENVIRONEMENTAUX 33
III.1. PREPARATION DU MATERIEL VEGETAL ET DES REACTIFS
DU
CRIBLAGE CHIMIQUE 36
III.2. PROTOCOLES DU CRIBLAGE CHIMIQUE 36
36
III.3. PROTOCOLES DES ANALYSES BIOLOGIQUES 39
III.1. RESULTATS DE L'ENQUETE ETHNOBOTANIQUE 44
III.1.1. DONNEES RELATIVES AUX PERSONNES RESSOURCES
44
III.1.2. DONNEES RELATIVES AUX AUTRES PATHOLOGIES
SOIGNEES PAR
LES PLANTES RETENUES 46
III.1.3.DONNEES RELATIVES À L'ART DE GUERIR 51
VIII
III.2. RESULTATS DU CRIBLAGE CHIMIQUE 55
III.3. RESULTATS DES TESTS D'ACTIVITE ANTIPALUDIQUE
61
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 69
ANNEXES 76
INTRODUCTION
Selon l'OMS en 2003, plus de 40% de la population mondiale
vivant dans 102 pays étaient exposés à un risque variable
de paludisme et la moitié de cette population se trouvait en Afrique
sub-saharienne. On estime entre 300 et 500 millions de nouveaux cas par an.
Chaque année le paludisme est responsable de 20 à 50%
d'admissions dans les services hospitaliers africains et les pays les plus
pauvres ont les taux de mortalité et de morbidité les plus
élevés (Willcox et coll., 2004). Environ 90% des
décès dus au paludisme surviennent principalement chez les jeunes
enfants (OMS, 2010).
En RDC, La plus grande partie du pays est hyper
endémique (OMS, 2000b), avec des indices
parasitologiques moyens de 75% chez les enfants de moins de 3 ans, 68% chez les
4-15 ans et 22% chez les adultes (Lusakibanza et coll.,
2010).
L'endémie palustre représente donc un
problème de santé publique mondial majeur qui touche les plus
faibles et menace le développement économique des pays les plus
pauvres (Sachs, 2001) soit, plus de 12 milliards de $US, la
perte annuelle de PIB due au paludisme en Afrique (OMS,
2006).
Depuis plusieurs années, l'endémie est en
constante augmentation (Djomang, 2010).Conscient de cette
menace, la communauté internationale a multiplié des
stratégies pour faire face. La plus significative est "Roll Back
Malaria" (OMS, 2010).
Des enquêtes ont montré que les populations
africaines alternent entre les médicaments antipaludiques prescrits et
les traitements antipaludiques traditionnels (Njomang, 2008).
Faute d'avoir accès aux avantages de la médecine scientifique
(Benoit et coll., 2007) et de fois par certitude de
guérison (Sauvain, 1997), 80% de la population mondiale
se soigne des plantes. De surcroit, les molécules modernes
présentent des cas de résistance avérés
contrairement aux phytomédicaments (Togola, 2002).
Outre, le désir de participer au contrôle du
paludisme par la valorisation des plantes médicinales, nous sommes
portés par la volonté de promouvoir l'arsenal
thérapeutique traditionnel katangais et partant congolais ; mettre en
évidence les grands groupes chimiques bioactifs présents dans les
plantes anti malariques et évaluer la sensibilité de
Plasmodium falciparum aux extraits totaux de ces plantes. Ainsi nous
poserons des jalons vers la mise au point d'un MTA et ou l'isolement d'un
principe intéressant.
Plusieurs travaux antérieurs ont déjà
été menés en RD Congo dans cette perspective (Tona
et Coll., 1998 ,1999 et 2000). Notre contribution va consister en une
étude ethnobotanique, chimique et biologique de : Acassia
polyacantha de WILD (Fabaceae), Albizia adiantifolia (Schumach)
W. Wight (Fabaceae), Anisophyllea pomisofera
Engl&Brehmer(Rhizophoraceae), Azadirachta indica L.
(Meliaceae), Bobgunia madagascariensis(Desv) J.H. Kirkbide et Wiersema
(Fabaceae), Cajanus cajan (L) Millsp (Fabaceae), Cassia
occidentalis L(Fabaceae), Ocimum omblei L(Labiaceae),
Landolfia kirkii .K.SCHUM (apocynaceae), Phyllanthus
muellerianus(kuntze) ex ELL (Euphorbiaceae), Pterocarpus angolensis
DC, Entada abyssinica STEUD ex A. RICH (Mimosaceae), Zizyphus
resinosa L.(Rhamnaceae).
Le choix porté sur ces espèces ainsi que les
parties utilisées ont été motivés par les
résultats d'enquête préalablement menée
auprès des personnes ressources dans la ville de Lubumbashi.
Le criblage chimique va porter sur la recherche des groupes
bioactifs. Le choix de ces groupes rend compte des soucis de rapprocher les
vertus thérapeutiques de ces composés aux usages populaires de
ces plantes. Le test biologique va porter sur l'évaluation in vitro de
la sensibilité de Plasmodium falciparum aux extraits
méthanoliques de ces plantes ; Le parasite sera issu du sang d'un
individu impaludé.
Le choix porté sur les extraits méthanoliques
est motivé par le grand pouvoir extracteur de ce solvant et celui
porté sur Plasmodium d'un sujet de Lubumbashi, par le souci de
travailler sur les souches présentes dans la population cible. Notre
étude s'est étendue sur une période allant de septembre
2011 à septembre 2012.
Le présent travail hormis l'introduction et la
conclusion, s'articule autour de quatre parties. La première partie est
essentiellement bibliographique alors que la deuxième présente le
matériel, les méthodes ainsi que les paramètres pouvant
assurer la qualité des résultats obtenus. La troisième
aborde les protocoles expérimentaux et la dernière partie
s'évertue à présenter les résultats et les
discuter.
Première Partie :
DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Généralités sur le
paludisme
2. Espèces végétales retenues et
groupes chimiques bioactifs
Première Partie :
DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES
Dans cette partie, sont présentées, les
généralités sur le paludisme, les connaissances
ethnobotaniques, botaniques, pharmacologiques et chimiques des espèces
végétales sous études ainsi que des groupes chimiques
bioactifs.
I.1. GENERALITES SUR LE PALUDISME
Ce point présente le paludisme, sa prise en charge en
biomédecine et en medecine traditionnelle.
I.1.1. PRESENTATION DU PALUDISME
Le paludisme est une maladie parasitaire due à
l'infestation par des hématozoaires (organismes unicellulaires, type
particulier de protozoaire) du genre plasmodium (Pelloux et coll.,
2005). Le mot Paludisme vient du latin « paludis »
qui signifie marais et son synonyme « malaria » de
l'italien, voulant dire mauvais air car, on croyait que cette pathologie
provenait des mauvais airs du marais (Gentilini, 1993).
I.1.1.1. Mode d'infestation
Les parasites se transmettent à l'homme par les piqures
d'un moustique du genre anophèle femelle infesté
(Fattorusso et Ritter . ,2004) lors de son repas sanguin pour
besoin des protéines, indispensables à la maturation de ses oeufs
(Marc et Coll., 1995).Ceci se fait de préférence
à la tombée de la nuit ou dans des endroits obscurs
(Fattorusso et Ritter ,2004).
Outre le moustique, vecteur principal, la transfusion sanguine
ou les seringues contaminés peuvent exceptionnellement transmettre la
pathologie (Marc et Coll., 1995).
Le passage possible des globules rouges parasités de la
mère au nouveau-né ne revêt pas une importance
considérable car, le terrain de nourrisson n'est pas propice au
développement normal de l'infection puisque l'hémoglobine foetale
et les anticorps maternels s'y opposent (Marc et Coll.,
1995)
I.1.1.2. L'anophèle
Les anophèles constituent un genre des
arthropodes de l'ordre des diptères, du sous ordre de
nématocère, de la famille des culicidé et la sous-famille
des culicins (Larvier, 1987).
Il y a environ 400 espèces de moustiques
Anophèles dont une quarantaine est capables de transmettre le paludisme
(Pelloux et coll., 2005).
En R.D .Congo, Anophèle funestus mais surtout
A.gambiae sont des vecteurs de première importance (Van
Der et coll., 2005 ; Marc et coll., 1995 ; Duren, 1937).
I.1.1.3. Le plasmodium
Les Plasmodiums sont des protozoaires appartenant
à l'embranchement des Sporozoaires et à l'ordre des
Haemosporideae.
Il existe de très nombreuses espèces de
Plasmodium (plus de 140) (Domonique, 2010). Trois
espèces sont exclusivement humaines : P. falciparum, P. vivax et P.
ovale. Les espèces P. malariae et P. knowlesi sont
humaines et simiennes (Djomang, 2008).
Répartition du parasite
Les Espèces Plasmodiales à travers le monde se
répartissent comme représenté dans le tableau I.
Tableau I : Répartition géographique des 5
espèces plasmodiales humaines
Espèces plasmodiales
Plasmodium falciparum
Plasmodium vivax
Plasmodium malariae, Plasmodium
ovale
Plasmodium knowlesi Zones
géographiques concernées
Afrique sub-saharienne, Asie - Océanie Amérique
Centrale et Sud
|
Afrique (peu représenté), Asie Amériques du
Sud et Centrale
|
Afrique, Sporadique en Amazonie, en Océanie et en
Asie
Asie du Sud-Est
Source :(Dominique et coll., 2007, Njomang,
2008. Jeslyn et Coll., 2010, Singh et Coll., 2004)
Cycle biologique du parasite
Figure 1. Cycle biologique du Plasmodium spp.
Chez l'homme et le moustique (Cdc, 2010 .Oms, 2008, Lise,
2006)
Le cycle biologique du Plasmodium se divise en trois
phases. Une se déroule chez le moustique (cycle sporogonique) et deux
chez l'hôte humain : cycle érythrocytaire (dans les cellules
sanguines) et cycle exo-érythrocytaire (hors des cellules sanguines). La
phase hépatique ou pré-érythrocytaire (=
exo-érythrocytaire) correspond à la phase d'incubation,
cliniquement asymptomatique et la phase sanguine ou érythrocytaire
correspond à la phase clinique de la maladie (Dominique et
coll., 2007).
Si les parasites au stade adéquat (gamétocytes)
sont ingérés par le moustique lors du repas sanguin(8), ils
forment des gamètes dans l'estomac de l'anophèle. Les
gamètes mâle et femelle, issus des gamétocytes mâle
et femelle, s'unissent(9) pour former un zygote mobile appelé
ookinète(10). L'ookinète pénètre la paroi de
l'estomac et devient un oocyste sphérique(11). À
l'intérieur de l'oocyste, le noyau se divise à
répétition, un grand nombre de
sporozoïtes est formé et l'oocyste grossit(12).
Quand les sporozoïtes sont complètement développés,
l'oocyste se rompt, les libérant dans la cavité
générale du corps du moustique. Ils migrent alors vers les
glandes salivaires. Le délai nécessaire pour la maturation des
sporozoïtes varie avec la température et dans une moindre mesure,
avec l'espèce de Plasmodium et avec l'humidité. Il est
généralement de 15 à 18 jours.
Les sporozoïtes (stade infectant pour l'homme) sont
injectés dans le sang avec la salive du moustique lorsque celui-ci
pique. Par voie sanguine, ils atteignent le foie où ils se multiplient.
Pendant une période de 7 à 12 jours, ils s'y multiplient
jusqu'à ce que la cellule hépatique infectée
éclate. Alors les parasites (mérozoïtes) sont
libérés dans la circulation sanguine et envahissent les globules
rouges à l'intérieur desquels ils se multiplient à
nouveau. Les globules rouges infectés sont détruits et les
parasites libérés envahissent de nouveaux globules rouges et y
recommencent leur multiplication (Oms, 2008 ; Dominique et coll.,
2007).
Cibles des antis paludéens
Le parasite Plasmodium dispose pour son
développement intra érythrocytaire d'un métabolisme et de
moyens de défenses spécifiques qui constituent autant des cibles
aux antipaludiques. Parmi ces cibles on peut citer :
La vacuole digestive du parasite qui
est le siège de la digestion de l'hémoglobine, de la
cristallisation de l'hème et où des moyens de défense
spécifiques contre le stress oxydatif sont retrouvés.
Un cytoplasme comportant le cytosol
et deux organites essentiels, les mitochondries et l'apicoplaste. Ils sont
nécessaires à la biosynthèse des acides
nucléiques.
Une membrane plasmique,
constituée de phospholipides, des canaux calciques et parasitophores,
siège du trafic nutritionnel (Njomang, 2008).
I.1.1.4. Manifestations cliniques
Les manifestations cliniques du paludisme, dépendent
à la fois du parasite (espèce plasmodiale et densité
parasitaire) et de son hôte (réceptivité
génétique et état immunitaire) (Gentillini.
,1993).
Pour les quatre espèces plasmodiales, on distingue deux
manifestations principales : l'accès de primo-invasion et l'accès
palustre à fièvre périodique ; l'accès pernicieux
est exclusif à P.falciparum (Fattorusso et Ritter ;
2006).
Les complications palustres sont la conséquence
d'infestations chroniques. Parmi elles on peut citer : le paludisme
viscéral évolutif (Dominique et coll., 2007 ; Gachot
et
Accès palustre de primo-invasion à P.
falciparum
Il comprend deux phases : l'incubation et l'invasion
(Bouvenot et coll., 1995, Dominique et coll.,
2007). L'incubation correspond à la durée de la phase
hépatocytaire (7 à 12 jours pour P. falciparum) et est
totalement asymptomatique, alors que l'Invasion est marquée par
l'apparition d'une fièvre brutale, continue, souvent accompagnée
d'un malaise général avec myalgies, céphalées, et
parfois des troubles digestifs (anorexie, douleurs abdominales, nausées,
vomissements et même parfois la diarrhée). On parle «
d'embarras gastrique fébrile ». (Dominique et coll.,
2010).
Accès palustre à fièvre périodique
Cette forme clinique correspond à la description de la
triade classique de l'accès palustre : « frissons, chaleur, sueurs
» survenant tous les 2 ou 3 jours. En pratique elle n'est observée
de manière typique que dans les infestations à P. vivax, P. ovale
et P. malariae, faisant suite à un accès de primo-invasion non
traité, mais pouvant survenir longtemps après l'épisode
fébrile initial(Dominique et coll., 2010).Alors que la
frisson dure une heure, la phase de la chaleur elle, dure 3 à 4 heures
et la température corporelle peut atteindre 41°c (Bouvenot
. et coll.,1995) . La durée de la phase des sueurs dite phase
hypothermique peut aller jusqu'à 4 heures (Gentilini,
1993).
Le paludisme grave
Un paludisme grave peut prendre différentes formes
cliniques dont la plus importante est l'atteinte cérébrale. On
regroupe sous le terme de neuropaludisme, toutes les manifestations
neurologiques, conséquence de l'atteinte cérébrale au
cours de l'accès palustre. Il comprend : les troubles de la conscience,
la prostration et les convulsions.
Le début peut être progressif ou brutal
.L'accès pernicieux à début progressif est marqué
par l'installation d'une fièvre irrégulière, d'un syndrome
algique diffus, associé à des troubles digestifs. L'accès
pernicieux à début brutal se traduit par une triade symptomatique
(fièvre, coma, convulsions) à laquelle s'ajoute
fréquemment une détresse respiratoire. Non traité, le
neuropaludisme est mortel en deux ou trois jours. (Dominique et coll.,
2007 ; Gachot et Coll., 1998)
Coll., 1998 ; Bouvenot et Coll. 1995), la
splénomégalie malarique hyper réactive (Dominique
et coll., 2007), la fièvre bilieuse hémoglobinurique
(Bénédicte, 2007 ; Danis et Mouchet 1991 ;
Fattorusso et Ritter, 2006), la Fièvre
Rémittente Bilieuse, les Formes Septicémiques et algiques ainsi
que l'Accès Palustre avec Hypoglycémie et Acidocétose
(Fattorusso et Ritter, 2006).
Formes cliniques
Le paludisme présente plusieurs formes cliniques dont
celui de l'enfant (Dominique et coll., 2007), de la femme
enceinte (Van Der et coll., 2005), ceux transfusionnel et post
transplantationel et en fin, celui sous chimio prophylaxie (Dominique
et coll., 2007).
I.1.1.5. Diagnostic
Le diagnostic comporte les signes d'orientation puis le
diagnostic de certitude. Signes d'orientation
L'Orientation clinique tiendra compte du fait que la
fièvre reste le signe clinique de référence jusqu'à
preuve du contraire (Courte-Joie, 2000).Face à une
suspicion d'accès palustre il convient de rechercher
immédiatement des signes Cliniques de gravité, notamment les
signes neurologiques. (Dominique et coll., 2007).
Diagnostic de certitude
Il repose sur la mise en évidence des formes
érythrocytaires de Plasmodium sur un prélèvement de sang
périphérique (Gentilini, 1993 ; Dominique et coll.,
2007).
La technique de référence pour le diagnostic des
parasites du paludisme est l `examen microscopique d'une goutte de sang
après coloration au Giemsa (Fattorusso et Ritter,
2006).
La goutte épaisse permet d'obtenir un grand nombre de
globules rouges déshémoglobinisés, pour faciliter la
détection des parasites et la quantification de leur densité
(Fattorusso et Ritter 2006, Dominique et coll., 2007).
Fig. 2. Goutte épaisse. P. falciparum.
Trophozoïtes et rosace (Dominique et coll, 2007).
Le frottis mince permet le diagnostic de l'espèce
Plasmodiale, l'étude de la morphologie du parasite et celle de
l'hématie parasité. (Olivier et coll., 2OO8).
Fig3. Frottis de sang. P. falciparum.
Trophozoïtes (Dominique et coll., 2007).
Pour tenter de simplifier et d'améliorer le diagnostic
biologique du paludisme, d'autres techniques ont été
développées dont les tests rapides par immunochromatographie sur
bandelette également appelés tests de diagnostic rapide du
paludisme ou TDR (Dominique et coll., 2007, Oms, 2003) parmi
lesquels le PCR (polymerase chain reaction) qui a une limite de
détection de 0.05 parasites (Olivier et Coll.,
2008).
Il existe 2 méthodes de quantification des parasites
à savoir le nombre des parasites par microlitre de sang et le
système de signe plus. Ce dernier est le plus utilisé en routine
dans les hôpitaux ; Plus simple mais moins précis, il utilise un
code de 1 à 4 + selon la densité par champ (High Power Field =
HPF) : (Olivier et Coll. 2008).
+ 1 à 10 parasites pour 100 HPF
++ 11 à 100 parasites pour 100 HPF
+ + + 1 à 10 parasites pour 1 seul HPF
++++ >10parasites pour 1 seul HPF
I.1.2. LUTTE ANTI PALUDIQUE EN BIOMEDECINE
La lutte contre le paludisme compte la prophylaxie d'une part
et le traitement curatif d'autre part. Cette patrie aborde la prophylaxie du
paludisme, les molécules antipaludéennes et le traitement
proprement dit.
I.1.2.1 Prophylaxie du paludisme
La prophylaxie du paludisme est l'un des piliers de la
stratégie mondiale de lutte contre cette pandémie. En l'absence
de vaccin efficace, elle repose sur la lutte contre les vecteurs et sur la
chimio prophylaxie. Cette dernière est confrontée
néanmoins au problème de la résistance aux
antipaludéens utilisés (Oms, 2007).
Lutte anti-vectorielle
La lutte anti-vectorielle consiste principalement à
réduire considérablement à la fois le nombre et le taux
d'infection par le parasite ainsi que les épisodes cliniques en luttant
contre le moustique vecteur et en réduisant la transmission.
(Crosby ,1966).
La principale méthode utilisée pour
éradiquer les anophèles femelles était l'utilisation
massive d'insecticides. Le plus utilisé était le DDT
(Dichloro-Diphényl-Trichloréthane).Son utilisation a
favorisé la sélection de moustiques résistants. Cette
résistance a été nommée KDR (Knock Down Resistance
: résistance à l'effet de choc). En outre, il peut engendrer
intoxications et maladies dans la population. Ce produit est totalement
interdit en Europe depuis 1972 et depuis 1992, classé par l'OMS comme
POP (polluant organique persistant) (Bourdy et Coll., 2008).
Il a été remplacé par des pyréthrinoïdes
(Bénédicte, 2007) et renforcer par des
répulsifs. De tous les répulsifs de synthèse, ceux qui
contiennent du DEET (N, N-diethyl-m-toluamide) sont les plus efficients
(OMS, 2006).
D'autres moyens de lutte leur sont associer notamment :
assèchement des marais, drainage des eaux stagnantes où se
développent les larves des anophèles, ensemencement des eaux avec
des prédateurs des anophèles ou de leurs larves comme certains
mollusques ou poissons (OMS, 2001), utilisation des substances
naturelles biodégradables à activité insecticides,
larvicides et ou ovocides (Crosby, 1966 ; OMS, 2006)
À côté de ces moyens, la recherche des
vaccins et de lutte biotechnologique ont jusque-là produit, un vaccin
RTS S/AS01 et les Anophèles Stephens femelle
génétiquement modifiés capables de détruire les
parasites dans son corps et donc incapable de transmettre la maladie
(Michael et Coll., 2011).
a. Chimio prophylaxie
C'est un traitement préventif chimique. Il peut
recourir aux amino-4-quinoléines là où le parasite est
sensible (Gentilini, 1993).
I.1.2. 2. Molécules antipaludiques
Dans ce point, sont passés en revue, les moyens mis en
jeu en médecine conventionnelle pour la prise en charge du paludisme.
a. Types d'antipaludéens
Les antipaludiques actuels peuvent être classés
selon leur mode d'action en : schizonticides actifs sur la phase asexuée
érythrocytaire, et gamétocyticides actifs sur la phase
sexuée érythrocytaire.
(Coquerel, 2002).
Les amino-8-quinoléines (tafénoquine et
primaquine) sont des molécules actives sur la phase hépatique du
parasite. Du fait de leur index thérapeutique faible, leur usage exige
une surveillance clinique rapprochée (Djomang, 2008, Makan,
2003).
> Les schizonticides
Ce groupe comprend les dérivés quinoléiques
et les dérivés de l'artémisinine
· Les dérivés quinoléiques
comprennent les amino-4-quinoléines (chloroquine, amodiaquine) et les
amino-alcools (méfloquine, halofantrine, luméfantrine). Ces
molécules interfèrent avec la digestion de l'hémoglobine
dans la vacuole nutritive en inhibant la formation de
l'hémozoïne.
· Les dérivés de l'artémisinine
(artésunate, artéméther, etc..). Cette nouvelle classe
d'antipaludiques de type peroxyde, interfère aussi dans la digestion de
l'hémoglobine, par libération de radicaux libres, toxiques pour
le parasite. Les dérivés de l'artémisinine ont une action
gamétocytocide, qui réduit la transmission et limite les risques
de voir émerger des résistances (Njomang.,
2008).
> Les inhibiteurs des acides nucléiques ou
antimétaboliques
Ils bloquent la division du noyau de l'hématozoaire.
Ce groupe comprend les antifolates, les naphtoquinones et les antibiotiques.
Les antifolates sont répartis en deux familles, les
antis foliques (sulfamides, dont la sulfadoxine et sulfone) et les
antifoliniques (proguanil et pyriméthamine) (Coquerel et Moulin,
2004). Ils agissent au niveau de la voie de synthèse des
folates, qui sont essentiels à la biosynthèse des acides
nucléiques du parasite. Les anti foliques inhibent la
dihydroptéroate
synthétase (DHPS) qui produit l'acide folique et les
antifoliniques, la dihydrofolate réductase (DHFR), qui produit l'acide
folinique.
· Les naphtoquinones :
l'atovaquone est un inhibiteur puissant des fonctions mitochondriales en
bloquant la chaîne de transfert d'électrons au niveau de son
enzyme-clé, la dihydroorotate déshydrogénase. Elle a peu
d'impact thérapeutique lorsqu'elle est utilisée seule. En
combinaison avec un métabolite (proguanil), une intéressante
synergie d'action s'observe grâce à une inhibition
séquentielle de la synthèse des pyrimidines.
· Les antibiotiques : les
tétracyclines (doxycycline), les macrolides (érythromycine,
azythromycine, clindamycine) peuvent inhiber la synthèse
protéique par inhibition de certaines fonctions de l'apicoplaste.
(Njomang, 2008).
b.Les associations d'antipaludiques
Les nouveaux antipaludiques qui ont fait l'objet de
développements récents sont tous associés, au moins en
bithérapie, et se démarquent de la plus ancienne des
associations, la sulfadoxine-pyriméthamine, capable de
sélectionner rapidement des mutants résistants.
Certaines associations sont fixes : l'atovaquone-proguanil,
l'arthéméther-luméfantrine et la chlorproguanil-dapsone.
D'autres associations sont libres, associant toujours un dérivé
de l'artémisinine vu la rapidité d'action, l'impact sur la
transmission et l'absence de chimiorésistance à P. falciparum
: artésunate-méfloquine, artésunate-amodiaquine,
artéméther-proguanil et
artésunate-sulfadoxine-pyriméthamine (Njomang,
2008).
I.1.3. PRISE EN CHARGE DU PALUDISME PAR LA
MEDECINE TRADITIONNELLE
I.1.2.3. Traitement du paludisme
Première intention
Deuxième intention
Paludisme grave
Femme enceinte
Enfant moins de 5ans
INDICATION
Le traitement général proposé par l'OMS se
trouve consigné dans le tableau V. Tableau II Traitement
général du paludisme
. MQ (15 + 10 mg/kg) +
PQ (45 mg) ou artéméther-luméfantrine
dans
les foyers importants de P. falciparum, CQ +
SP ailleurs (SP seule exclue en présence de P.
vivax). CQ et PQ pour P. vivax si possibilité de
diagnostic
Artésunate + méfloquine dans les foyers,
quinine + SP ailleurs
CAS DE CONTRAINTES EN CAS DE MEILLEUR
Quinine + doxycycline ou SP Quinine ou dérivés
de
l'artémisinine
Quinine (3 jours) + SP ou MQ au deuxième
et troisième trimestres
Comme chez une adulte non
enceinte
Artésunate + SP ou artésunate + méfloquine
ou artéméther-luméfantrine
P. vivax : CQ et PQ (14 jours avec 30 mg ou
8 semaines avec 45 mg) si possibilité de
diagnostic précis.
Artésunate + méfloquine ou
artémétherluméfantrine
Quinine (3 jours) + SP ou méfloquine aux
deuxième et troisième trimestres
Traitement de première intention comme chez une adulte non
enceinte mais pas
d'artéméther-luméfantrine chez le jeune
enfant
FINANCEMENT
Source : (OMS, 2001)
Ce point, tente de définir la place occupée par
la médecine traditionnelle dans le traitement du paludisme d'une
manière générale, et particulièrement celle de la
médecine traditionnelle congolaise.
À l'image de la découverte de la quinine, de
l'artémisinine et de leurs dérivés issus des plantes
utilisées en médicine traditionnelle (Mesia,
2009), plusieurs plantes continuent à être
exploitées pour soigner le paludisme.
Les résultats sont tellement prolifiques que la
tendance est extra vertu vers la mise au point des médicaments
traditionnels améliorés(MTA).
Au Mali, malarial, un MTA (un médicament traditionnel
amélioré) fait du mélange de feuilles de Cassia
occidentalis, Luppia chevalieri et Spilanthes oleracea
fait ses preuves (Sidibe, 2006).
En RD congo, de l'extrait de Garcinia kola on a mis
au point Sansiphos® et d'extraits de Nauclea latifolia et de
Cassia occidentalis, on a mis au point Manalaria® (Mesia,
2009).
Plusieurs plantes ont déjà fait objet de
recherche d'activité anti malariennes et des familles telles que
apocynaceae, anonaceae, asteraceae, bixaceae, fabaceae, euphorbiaceae,
papillionaceae, meliaceae, malvaceae n'ont pas manqué de laisser leurs
empreintes.
Nous consignons quelques plantes ayant fait l'objet de
recherche dans cette perspective, dans le tableau IX. (Voir en annexe).
I.2. ESPECES VEGETALES RETENUES ET GROUPES
CHIMIQUES
BIOACTIFS
I.2.1. BIBLIOGRAPHIE SUR LES ESPECES VEGETALES
RETENUES
Cette partie présente une description botanique de 13
plantes retenues et donne les éléments de la littérature
relatifs aux connaissances ethnobotaniques des dites espèces.
I.2 .1.1. Description botanique
Acacia polyacantha de Wild
(Fabaceae)
Arbre de 12 à 13 m de hauteur atteignant 0.3 à
0.4m de diamètre pour la tige. L'écorce de tige est d'un gris
blanc ou jaunâtre. Elle laisse exsuder une gomme jaune d'or durcissant en
petit amas le long du tronc .Les fleurs sont petites, blanches .Les fruits sont
des gousses aplatis et pubescents (Delevoy, 1926).
Albizia adianthifolia (Schumach)
W.Wight (Fabaceae)
Synonymes : Albizia fastigiata
(E.Mey.) Oliv. (1871), Albizia intermedia De Wild. & T.
Durand (1901), Albizia ealaensis De Wild. (1907), Albizia
gummifera auct. Non (J.F.Gmel.) C.A.Sm.
Arbre de taille petite à moyenne atteignant 30(-35) m
de haut. La tige a une écorce brun- jaunâtre à grise, lisse
ou rugueuse, exsudant une gomme claire. Feuilles alternes, composées
bipennées ; l'Inflorescence est une capitule axillaire. Les Fleurs sont
bisexuées, régulières, blanc rougeâtre ou
verdâtre. Le Fruit est une gousse oblongue (Aubréville,
1959 ; Arbonnier, 2000 ; Du Puy et coll., 2002 ; Clarke, 2000 ; Gilbert et
Boutique, 1952 ; Haddad et coll., 2004 ; Hawthorne, 1995).
Anisophyllea pomisofera
Engl&Brehmer (Rhizophoraceae)
Arbre pouvant atteindre10m, à feuilles alternes simples
et elliptiques ayant de laine jusqu'à 3 cm de largeur et 7 de longueur.
Les fleurs sont petites de 2mm de diamètre et non clairement visibles
avec un calice vert et une corolle blanche ; les fruits sont ovales, rouge de 2
à 3 cm de diamètre (Paul et coll., 1981).
Azadirachta indica Juss. (Meliaceae)
Synonyme : Melia azadirachta
l.
Arbre de 5à15mètres de hauteur, à
feuilles alterne imparipennées. Les fleurs sont en palmier axillaire,
lâche de 10à20cm de longueur. Les fruits sont en drupes, presque
cylindrique de 18 mm environ de longueur et 12 à13mm de largeur,
jaunâtre à maturité (Adjanohoun et coll. ,1986 ;
Cirad, 2001 ; Pousset, 2004).
Bobgounia madagascariensis
(Desv) JH Kirkbride et Wiersema (Fabaceae)
Petit arbre de 3à6 mètres pouvant atteindre15
mètres .Ses feuilles sont alternes, imparipennées,
composés, ovales, avec 5à13 feuilles assez verdâtre
foncées à poils en or. Le tronc est fissuré
longitudinalement. Les fleurs sont blanches, parfumées. Les fruits sont
des gousses en forme de haricot saucisse de 20 à 30 cm de longueur
contre 1cm de largeur cylindrique, brun foncé avec des nombreuses
graines (Paul S. et coll., 1981. Pousset J. ; 1992).
Cajanus Cajan (L.) Millsp.
(Fabaceae)
Arbuste ou sous-arbrisseau érigé, atteignant 4 m
de haut .Sa tige atteint 15 cm de diamètre. Feuilles alternes,
3-foliolées. Fleurs bisexuées, papilionacées à
corolle jaune ou crème, Fruit : gousse droite ou en faucille poilue,
glanduleuse-ponctuée, déhiscente en 2 valves. (Hillock,
2000. Reddy et coll, 1998. Neuwinger, 2000. Polhill, 1990;
Popelka.et
coll. , 2004. Remanandan, & Singh, 1997; Tabo et coll. 1995; Thulin,
1989).
Cassia occidentalis L. (fabaceae)
Synonymes : Senna occidentalis (L.) Link.
Sous-arbrisseau dressé, pouvant atteindre 1 m de
hauteur dont le froissement des feuilles produit une odeur peu agréable.
Les feuilles sont composées, imparipennées avec 5 à 8
paires de folioles ovales. Les fleurs sont jaunes en courte grappe axillaire ou
terminal. Les fruits sont des gousses étroites, avec 12 graines en
moyenne (Adjanohoun et coll. 1989 ; Pousset, 2004 ; Aké et
Coll.1981).
1. Entada abyssinica Steud ex
A.Rich(Mimosaceae)
Arbuste de 5 à 12mètres de hauteur, à
feuilles bipennées alternes, pétiolées. Ses fleurs sont
petites, en épi, de couleur crème parfumées ou violette
claire. Ses fruits sont de longues gousses d'environ 45cm de longueur
(Mayolée, 1929 ; Adjanohoun et Coll. 1979 ,1986 ; Arbonnier,
2000).
Landolfia Kirkii K.SCHUM
(Apocynaceae)
Arbuste pouvant atteindre 2m de hauteur dont les principales
branches sont visibles tandis que les petites, sont rougeâtre et
brunâtre et produisent un latex ayant un lait. Ses feuilles sont
composées, opposées. Ses fleurs sont régulières,
totalement fragrantes et assez petites (1cm de diamètre). Ses fruits,
sont des cabosses pouvant aller jusqu'à 3cm de diamètre avec une
apparence ennuyeuse ayant des boutons vert et bruns (Paul et coll.2004
; Raynal et coll. 1985 ; Adjanohoun et Aké, 1979 ; Bingham,
1990).
Ocimum omblei L. (Labiaceae)
Synonyme : Oranger de savetier, herbe royale
Herbe annuelle à tige rameuse, portant des feuilles
lancéolées aromatiques, des fleurs Blanches ou panachées
de rose disposés en épis floraux (Walter,
1947).
2. Phyllanthus muellerianus (Kuntze)
Ex El(Euphorbiaceae)
Arbuste épineux de 3m de haut à tige faible et
branche très nombreuses souvent rougeâtre. Ses feuilles à
pétiole long de 3mm ont des limbes oblong elliptique et ovale, sub
arrondi à la base, aigu, obtus ou
arrondi au sommet de 4.5à6 cm de long et 2.9 à .Ses
fleurs sont disposées en racème, (Cavaco, 1959 ;
Schmelzer, 2008)
3. Pterocarpus Angolensis D.C.
(Fabaceae)
Arbre pouvant atteindre 8à 10 m de hauteur et
0.3à0.4m de diamètre il peut aller jusqu'à 20m.
L'écorce adulte est d'un gris foncé ou brunâtre .les
feuilles sont composées ; à rachi de 20 à 32, pubescent,
tomateux. Les fleurs papilionacées ont de corolles jaunes groupés
en racine terminales. les fruits sont indéhiscent (Delevoy, 1926
; Boaler, 1966 ; Rojo, 1972).
Zizyphus Resinosa L. (Rhamnaceae)
Arbre dont la hauteur peut varier entre 4à10m dont les
feuilles simples ont des limbes foliaire à 3 nervure partant de la base
et atteignant presque le sommet nettement asymétrique, ovale,
crénelé-denté, et pale de 4à10 cm de long et
3à6 Cm de large. les fleurs jaunes pales sont en inflorescence plus
petite que le pétiole. les fruits sont globuleux, rouge à brun
foncer de 1.2à2cm de diamètre (Troupin et coll.,
1980).
I.2.1.2. Connaissances ethnobotaniques bibliographiques
des espèces retenues
L'ethnobotanique est un domaine de recherche qui s'occupe de
l'identification, de la description, de l'observation de diverses recettes
d'origine végétale utilisées dans une culture
donnée (Fleurentin, 2007). L'ethnopharmacologie,
étroitement liée à l'ethnobotanique, est l'étude de
l'application en médecine traditionnelle (selon une tribu ou ethnie) des
connaissances ou des pratiques ethnobotaniques et autres (Janardhanan,
2006).
Ainsi, dans le tableau X, sont présentées , les
données fournies par la littérature sur les connaissances
ethnobotaniques et ethnobotaniques d' Acacia polyacantha, Albizia
adianthifolia, Anisophyllea pomisofera, Azadirachta indica, Bobgunia
madagascariensis ,Cajanus cajan, Cassia occidentalis, Entada abyssinica,
Landolfia kirkii, Ocimum omblei, Phyllanthus muellerianus, Pterocarpus
angolensis, Zizyphus resinosa, les treize plantes retenues dans cette
étude à l'issu des enquêtes ethnobotaniques que nous avons
menés.
Tableau III Connaissances ethnobotaniques des plantes
retenues
Espèce végétale
|
Nom vernaculaire
|
PU
|
Composé identifié
|
isolé ou Maladie
soignée/propriété Références
|
Acacia polyacantha
|
Kibombo ou
hibombo(Hemba) Kimungamunga(luba)
|
ET F
ER
|
Tannin, stéroïdes, quinone
|
alcaloïdes, Fièvre, maux de ventre ; Watt
(1962) ;
anthocyane, Robineux (1989)
Schmelzer et coll. (2008)
|
|
Kashia(Swahili) kibombolo
|
|
|
|
Albizia adianthifolia
|
Kapetanzovu (Luba);
Ziwa (Adja);
|
F ER
|
Stéroïdes, Terpénoïdes
|
Tanins, Toux, Stérilité, Angine, Petit et
coll. (2004);
Cancer, Asthme, Brulures, Adjanohoun et coll.
(1986);
|
|
Barzain (Boum) ;
|
ET
|
Adianthifoliosides A et Lumbago, Maux de tête,
Chifundera (1998); Jiofack
|
|
Mucherenje ;
|
|
B
|
(Saponines), Antidiabétique, et coll. (2009);
Mwale et coll.
|
|
Usolo (Zulu) ;
|
|
Alcaloïdes
|
Coccidioses (poules), (2005); Focho et coll.
(2009);
|
|
Moulu (Lari) ;
|
|
|
Comportement maniaque, Mthethwa (2009);
Kambu
|
|
Moululu (Yombé)
|
|
|
Eczéma, Maux de dent, (1990);
|
|
|
|
|
Hémorroïdes, Épilepsie Haddad et
coll. (2002);
|
|
|
|
|
Haddad et coll. (2003);
|
Haddad et coll. (2004); Haddad et coll.
(2004b)
Anisophyllea pomisofera
|
|
Msakala (Malawi) FR Flavonoïde,
leucoanthocyane,
stéroïde, tanin, terpène
|
|
Contre morsure du serpent Paul , (2004)
Kaïerkan, (2011)
|
|
|
|
|
Azadirachta indica
|
|
Maramaru (mashi) FE Triterpène,
stéroïdes, Fièvre, ascaridiose ; Adjanohoun et
Coll., (1986)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Bobgunia madagascariensis ou Swartzia
madagascariensis
|
Moshakashela (Botswana)
Kilombero (Tanzanie)
|
ER ET
FR
|
alcaloides, nimbidine,
stembark, meliacine,
azadirachtin, bakananin,
nimbine (tanin) cinamaline
Rhamnoglucoside
(saponine), alcaloïde, flavonoïde
|
antimalarique, anti
ulcéreux, insecticide,
amibe, syphilis, hépatite, blennorragie
Molluscicide, antidote du
poisson, maux de tête,
|
Paul , (2010) Pousset (2004) ;
Karhagomba l et coll.,
(2008) ; Chalternee et
coll(1948) ; Narayanan et
lyre(1967) ; el Saïd et
coll(1968) ; Kong et
coll(1969)
Borel et coll., (1986)
Borel (1987)
Bouquet et coll., (1972)
|
Cajanus cajan
|
Pois cajan, pois
d'Angole, ambrevade
|
|
Cajaisoflavone, cajanone (flavonoïde)
|
|
Antifungique, plaie, fébrifuge
|
sécher la
|
Swain , (1977) Bhanumati, (1979)
|
|
(Fr). Pigeon pea, Congo
pea, red gram (En).
|
|
|
|
|
|
|
|
Ervilha do Congo, feijão
guandu, ervilha d'Angola (Po). Mbaazi
|
|
|
|
|
|
|
|
(Sw).
|
|
|
|
|
|
|
Cassia occidentalis
|
Noms vernaculaires F
Bêta moré (Wolof) ; Gr
Mbala (Bambara) ; ER Dougblé (Fon)
;
|
Phytosterol1, dihydroxy-3-methyl anthraquinone (chrysophanol),
|
8-
N-
|
Fébrifuge, Sudorifique, Carie Antidiabétique,
|
Diurétique, Laxative, dentaire, Ictère,
|
Pousset (2004); Petit et coll. (2004); Adjanohoun et
coll. (1986); Adjanohoun et coll. (1989) ; Igoli et coll. (2005) ;
|
|
Mwitanzoka (Rukonjo,
|
|
méthyl morpholine
|
Dyspepsie,
|
|
Fezan et coll. (2008) ;
|
Runyankore) ; Lukunda bajanyi (Tshiluba) ; Ma
nsambi usambi (Kikongo) ; Ufo uchiri (Ige) ;
(Alcaloïdes)
Flavonoïdes, Quinones, Saponines, Tanins,
Entada abyssinica
Landolfia kirkii
Ocimum omblei
Phyllanthus muellerianus
Pterocarpus
Dysfonctionnement
érectile, Infertilité,
Hypertension artérielle,
Plaie, Hépato protectrice, Anti-inflammatoire,
Antibactérienne,
Negro coffee (Anglais) ; Kasondi (Indien)
Hémorroïdes, Anémie, Maux de tête,
Affections
hépatiques, Diurétique, Estomac
Cishangishangi (mashi) ET, Alcaloïde, saponine,
FR terpène
la fièvre, asthénie et
paludisme, folie, constipation, malnutrition
Ajagbonna et coll. (2001) ; N'guessan et coll. (2009)
;; Sreejith et coll. (2010) ; Ganesh et coll. (2009) ;; Kambu (1990) ;;
Chifundera (1987)
Chandragupta, 1973
; Yadav et coll. (2009)
Adjanohoun et coll. (1986) ; Karhagomba l et coll(2008)
Ilunga, (2004)
T Landolphine (caoutchouc), flavonoïde, leucoanthocyane,
stéroïde, saponine, tanin, alcaloïde
|
Produit le caoutchouc Paul (2004)
Watt ,(1962) Manya ,(2008)
|
Kaharajiji (mashi) FR camphre fièvre,
dysenterie,
emménagogue
|
Beckeley, (1936)
|
F Tanin, terpènes,
hétéroside cardiotoniques
|
Douleurs de seins, pus bubonique
|
Paul ,(2004) Kahumba(2000)
|
F Des flavones Asthénies, céphalées
Paul S, (2004)
|
|
|
|
|
angolensis
|
|
Tanins, alcaloïdes,
stéroïdes
|
|
|
Watt M, (1962)
|
Zizyphus resinosa
|
F, T R
|
Saponine, flavonoïdes
|
Diarrhée, abdominales, fièvre
|
douleurs
|
Karthala, (1996)
|
23
I.2.2. QUELQUES GROUPES CHIMIQUES BIOACTIFS DES
PLANTES
Les différentes propriétés
thérapeutiques mais aussi toxiques des plantes médicinales sont
dues à la présence, de composés chimiques repartis dans
plusieurs groupes et qui sont appelés principes actifs (Bakari,
2011). Certains groupes de substances comme les alcaloïdes, les
flavonoïdes, leucoanthocyanes, les quinones, les saponines, les
stéroïdes, les tanins et les terpénoïdes, font l'objet
d'une recherche approfondie à cause de leur valeur médicinale
éprouvée (Kahumba, 2000). Leur connaissance est
une contribution significative dans l'étude des plantes
médicinales.
I.2.2.1. Les alcaloïdes
Le terme d'alcaloïde a été introduit par W.
Meisner au début du XIXème siècle pour désigner des
substances naturelles réagissant comme des bases. Il n'existe pas de
définition simple et précise des alcaloïdes et il est
parfois difficile de situer les frontières qui séparent les
alcaloïdes des autres métabolites azotés naturels
(Bruneton, 2009).
Certaines familles, notamment les Anonaceae, les Apocynaceae,
les Colchicaceae, les Loganiaceae, les Papaveraceae, les Rutaceae, les
Solanaceae etc., ont une tendance marquée à élaborer les
alcaloides (Bruneton, 2009).
Ces substances sont particulièrement
intéressantes pour leurs activités pharmacologiques qui
s'exercent dans les domaines les plus variés. (Bruneton,
2009).
Certains alcaloïdes ont présentés des
activités anti paludéennes intéressantes notamment :
> Le genre cinchona où plusieurs
alcaloïdes sont actifs in vitro sur les souches à
Plasmodium falciparum. Les quatre alcaloïdes les plus connus sont
: la quinine, la quinidine, la cinchonine et la cinchonidine. La combinaison
des alcaloïdes (quinine, quinidine, cinchonine) est 2 à 10 fois
plus efficace sur des souches quininorésistantes que chaque
alcaloïde testé séparément (Njomang,
2008).
La quinidine n'est pas recommandée pour le traitement
de routine du paludisme simple mais, elle est utilisée plutôt pour
des cas du paludisme compliqué. Ses doses sont apparentées
à celles de la quinine (Togola, 2002).
H
HO N
H
O
N
CH2
H
N
CH2
OH
H
N
O
24
Quinine
|
: 8S - 9R (Lévogyre) (1)
Quinidine: 8R - 9S (Dextrogyre) (2)
|
> Alcaloïdes in doliques : Alors que
La-4-méthoxy-1-vinyl ß carboline et la
6-hydroxy-4-méthoxy-1-vinyl ß carboline ont montré une
activité antiplasmodique in vitro sur certaines souches
résistantes de Plasmodium falciparum (Nkunya,
2008), la strychnopentamine et la 3' 4'-dihydrousambarensine
isolées chez Strychnos usambarensis ont une activité
élevée sur Plasmodium berghei (Makan,
2003).
>
(3)
R=H : 4-méthoxy-1-vinyl- 13-carboline
Strychnopentamine
(5)
0
CH3
H
CH2
R
N
N
R=OH:6-hydroxy-4-méthoxy-1-vinyl-13-carboline
CH2
N
N
N
HO
N
H
H3C
N
H3C
(4)
Fébrifugine : Isolé en 1948 de Dichroea
febrifuga (Saxifragaceae) sa toxicité a limité son
emploi et son développement (Makan, 2003).
> Bibenzylisoquinoléines : Parmi
les Bibenzylisoquinoléines actifs sur les souches plasmodiales on trouve
:
> La tetrandine : isolée de Stephania
tetrandra S. Moore. Elle a une structure similaire à celle des
amino-4 et des amino-8-quinoléines. (Van Duke et Ye
,1989).
> La phaeanthine : C'est un
énantiomère de la tétrandrine. Elle a été
isolée chez Triclisa patence (Menispermaceae). Elle
présente à peu près les mêmes effets que cette
dernière. Cette substance avait montré une activité in
vitro sur Plasmodium falciparum lors des expérimentations
faites par Ekong et al en 1991(Makan, 2003).
25
O
O
OMe
N
OMe
N
CH3O
H3C
OMe
OMe
Phaeanthine (6)
> 7-O-diméthyltetrandrine et la limacine : Elles ont
été respectivement isolées chez Strychnopsis thouarsu
et Spirospermun Penduliflorum Thou. Elles ont montré
toutes les deux une activité antiplasmodique in vitro
(Makan, 2003).
> Berberine : Elle est présente chez les
Annonaceae, les Berberidaceae et les Menispermaceae.
Son activité antiplasmodique a été démontrée
in vitro mais pas in vivo par Phillipson et Wright en
1991(Makan ,2003).
I.2.2.2. Les anthocyanes et leucoanthocyanes
Le terme d'anthocyane s'applique à un groupe de
pigments hydrosolubles responsables de la coloration rouge, rose, mauve,
pourpre, bleue ou violette de la plupart des fleurs et fruits. Ces pigments
existent sous forme d'hétérosides. Comme pour les
flavonoïdes, les anthocyanosides diminuent la perméabilité
des capillaires, augmentent leur résistance, et exercent un effet
anti-oedémateux ; ce qui a par conséquent conduit à leur
utilisation dans le traitement symptomatique des troubles liés à
l'insuffisance veinolymphatique et à la fragilité capillaire
(Charpentier et coll., 2008 ; Bruneton, 2009).
I.2.2.3. Les flavonoïdes
Les flavonoïdes sont des pigments quasiment universels
des végétaux, presque toujours hydrosolubles. Ils sont, entre
autres et pour certains, responsables de la coloration des fleurs. Ces sont des
composés polyphénoliques à noyau flavone souvent
O-hétérosides et rarement C-hétérosides.
La principale propriété initialement reconnue
aux flavonoïdes est d'être veino-actifs .Cela a essentiellement
conduit à l'utilisation des flavonoïdes (seuls ou en association)
dans le domaine capillaro-veineux où ils sont proposés dans les
traitements des symptômes en
26
rapport avec l'insuffisance veinolymphatique, l'insuffisance
hémorroïdaire, des troubles fonctionnels de la fragilité
capillaire, etc. (Charpentier et coll., 2008 ; Bruneton,
2009).
I.2.2.4. Les quinones
Les quinones sont des composés oxygénés
qui correspondent à l'oxydation de dérivés aromatiques
(phénols) .Ils sont subdivisés en benzoquinones, naphtoquinones
et anthraquinones.
Alors que les benzoquinones naturelles ne donnent lieu
à aucune application thérapeutique, beaucoup de naphtoquinones
sont antibactériennes et fongicides (Bruneton,
2009).
Les hydroxy quinone dont le lapacole et la lipinole ont
été synthétisée pour une activité'
antipaludéenne. Les lapacole se rencontrent chez le bignoniaceaes
(Nkunya, 1992)
I.2.2.5. Les saponines
Les saponines constituent un vaste groupe
d'hétérosides très fréquent chez les
végétaux. C'est un groupe comprenant divers métabolites
végétaux secondaires de faible poids moléculaire largement
répandus dans le règne végétal. La structure
chimique des saponines est constituée d'un groupe aglycone de nature
triterpenoïdique ou stéroïdique et d'une ou plusieurs
chaînes saccharidiques (glycosides). Ils sont caractérisés
par leurs propriétés tensio-actives.
Beaucoup de plantes à saponines sont utilisées
traditionnellement pour leurs propriétés antitussives,
analgésiques, immunomodulatrices ou cytoprotectrices
(Charpentier et coll. 2008 ; Bruneton, 2009).
27
I.2.2.6. Les stéroïdes
Ce sont des composés proches des triterpènes
puisqu'élaborés à partir des mêmes
précurseurs. L'intérêt thérapeutique et l'emploi en
industrie des triterpènes et des stéroïdes en font un groupe
de métabolites secondaires de première importance. Ces
composés ont des potentialités dans les domaines les plus divers
notamment : cytotoxiques, antiviraux, insecticides, anti-inflammatoires,
analgésiques (Bruneton, 2009).
I.2.2.7. Les tanins
Les tanins sont des composés naturels
polyphénoliques qui peuvent précipiter les protéines
à partir de leurs solutions aqueuses. Ils sont présents dans un
grand nombre de familles comme les Fabaceae, les Hamamelidaceae, les Myrtaceae,
etc. Les applications traditionnelles des plantes à tanins
découlent de leur affinité pour les molécules
protéiques. Par voie externe, les tanins imperméabilisent les
couches les plus externes de la peau et des muqueuses, protégeant ainsi
les couches sous-jacentes. Ils ont également un effet vasoconstricteur,
favorisent la régénération des tissus en cas de blessure ;
ils sont pourvus d'effets anti diarrhéiques, antibactériens
(Charpentier et coll. 2008 ; Bruneton, 2009) et anti
diabétique ( Wauthoz et coll. 2007).
I.2.2.8. Terpènes
Les terpènes sont élaborés à
partir des mêmes précurseurs que les stéroïdes et
constituent le plus vaste ensemble connu de métabolites secondaires des
végétaux. On peut en rencontrer chez les animaux. Parmi les
terpènes sont inclus les huiles essentielles, les
oléorésines et produits apparentés, les irridoides, les
pyréthrines, les saponines etc. Un vaste catalogue de
propriétés thérapeutiques des terpénoïdes peut
être établi notamment : des propriétés
antiseptiques, anti-inflammatoires, spasmolytiques et sédatives
(Bruneton, 2009).
Plusieurs terpénoïdes présentent
l'activité antiplasmodiale notamment : l'artemisinine et ses
dérivés (dihydro artemisinine, artéméther,
artésunate, arteether) isolés d'Artemisia anua
28
à côté de ces dérivés, on
trouve d'autres composés terpénoïdes tels que :
Parthénolide isolée de Parthenium mysterophorus
(Asteraceae). Son activité antipaludéenne a
été démontrée in vitro ;
Quassinoïdes principes actifs amers présents chez la
plupart des Simaroubaceae (Makan, 2003).
29
Deuxième partie :
MATERIEL, METHODES &ASSURANCE QUALITE
1. Matériel
2. Methodes
3. Assurance qualité
30
Deuxième partie :
MATERIEL, METHODES, ASSURANCE QUALITE
Cette partie du travail présente le matériel et
les méthodes utilisés ainsi que les différents
paramètres pouvant assurer la qualité des résultats
obtenus.
II.1. MATERIEL
Le matériel ayant servi à
l'expérimentation de cette étude .Il s'agit, des petits
matériels, verrerie, équipement, réactifs et solvant
utilisés au laboratoire, des échantillons des parties des
plantes, des souches parasitaires ainsi que des supports d'encodages des
données d'enquêtes.
II.1.1. PETITS MATERIELS, VERRERIE, REACTIFS, SOLVANTS
ET EQUIPEMENTS
Les réactifs et matériels utilisés pour
les analyses chimiques ont été fournis par le laboratoire de
chimie de la faculté des Sciences de l'UNILU. Les solvants pro labo
étaient constamment redistillés avant usage et certains
réactifs marque Pro analyse et Merck Darmst étaient
utilisés directement. Le matériel était souvent
étalonné avant usage.
Le contenu de cette partie est consigné en annexe du
présent travail.
II.1.2. MATERIEL VEGETAL, ANIMAL ET D'ENQUETES
II.1.2.1. Matériel végétal
Le matériel végétal utilisé est
constitué des feuilles, écorces de tige et de racine, racine et
tige de 13 plantes :Acacia polyacantha (fabaceae) Albizia
adianthifolia.(Fabaceae), Anisophyllea pomisofera (rhizophoraceae),
Azadirachta indica (meliaceae), Bobgunia madagascariensis(Fabaceae),
Cassia occidentalis(Fabaceae), Cajanus cajan(Fabaceae),
Entada abyssinica(Mimosaceae), Landolfia kirkii
(Apocynaceae), Ocimum
omblei(Labiaceae),Phyllanthus
Muellerianus(Euphorbiaceae) ,Pterocarpus angolensis (Fabaceae)
et Zizyphus resinosa (Rhamnaceae).
31
La récolte des espèces végétales a
été réalisée au niveau du village Kashamata sur la
route Kasumbalesa - situé aux coordonnées GPS suivants : entre
11°51'43.2''latitude sud, 27°27'16.6''longitude est-ouest et
11°46'25.3''latitude sud, 27°27'59.0''longitude est-ouest-au mois de
janvier 2012 : Acacia polyacantha (écorce de racine, tige et
feuilles) Albizzia adianthifolia.(écorce de racine, tige et
feuille)Anisophyllea apomisofera (tige, feuille et
racine),Azadirachta indica (tige ,feuille et racine),Bobgunia
madagascariensis(racine, tige et feuilles),Cassia occidentalis (tige,
feuilles et racine),Cajanus cajan(feuilles, tige et racine) ,
Entada abyssinica (racine, tige, feuilles),Landolphia
kirkii(feuilles, tige, racine),Ocimum omblei (feuilles, tige et
racine),Phyllanthus muellerianus(écorce de tige, feuilles et
racine),Pterocarpus angolensis (écorce de tige, feuilles et
racine) et Zizyphus resinosa (racine ,feuilles et tige).
Les différents échantillons ont
été localisés aux coordonnées GPS que nous
consignons dans le tableau IV(en annexe).
L'identification scientifique des plantes a été
établie en conformité avec les herbiers de l'Herbarium de la
faculté des sciences par KISIMBA Emile du laboratoire de
géomorphologie, en Janvier 2012.
Les poudres de tous les organes ont été obtenues
après broyage grossier de différentes parties
séchées à l'ombre, à l'air libre, par
pulvérisation manuelle à l'aide d'un mortier et d'un pilon
métalliques.
II.1.2.2. Matériel animal
Le matériel animal est constitué de
Plasmodium contenu dans le sang d'un paludéen qui
présentait une goutte épaisse à quatre croix (GE++++).
Le frottis épais et mince du sang de ce paludéen
ont fait état d'identification de l'espèce Plasmodiale «
Plasmodium falciparum ». Le prélèvement s'est fait
au laboratoire d'analyses biomédicales des Cliniques Universitaires dans
le service de parasitologie où se sont passés les tests de
l'évaluation de l'activité antipaludéenne in
vitro.
II.1.2.3. Matériel d'enquêtes
Le matériel ayant servi pour l'enquête
était constitué des personnes ressources réputées
soignants le paludisme dans la ville de Lubumbashi .Un questionnaire reprenant
les paramètres identitaires des tradipraticiens (personnes ressources)
et les questions relatives à son savoir thérapeutique en
matière de paludisme faisant un total de 10 questions dont copie en
annexe, a facilité l'investigation.
32
II.2. METHODES
Cette rubrique, présente les méthodes
utilisées pour réaliser le présent travail et ce, des
études de terrain à celles de laboratoire.
Chaque étape de la recherche a recouru à une
méthode adaptée, en vue des résultats escomptés.
Les enquêtes ont été conduites par la
méthode d'interview libre auprès des personnes ressources en
s'appuyant sur un questionnaire-guide, présenté en annexe du
présent travail, en vue de recueillir les données concernant les
plantes réputées antipaludéennes à Lubumbashi.
Le criblage chimique a été
réalisé par des réactions en solution. Les méthodes
classiques de coloration, de précipitation ou de formation de mousse
tirées de « Matière médicale » de Paris et Moyse
et de Paech et Racey citant Abisch et Reichstein, ont été
utilisées. (Abisch and Reichstein, 1960 ; Paris et Moyse, 1965 ;
Harbone, 1973). Le criblage chimique a consisté en la mise en
évidence des groupes chimiques bioactifs (alcaloïdes,
flavonoïdes, leucoanthocyanes, quinones, saponines, tannins,
terpénoïdes, stéroïdes) et toxique
(hétéroside cyanogène).
Les tests biologiques ont été effectués
en faisant recours à la méthode décrite par Rieckman et
coll. en 1978. Elle repose sur la présence du parasite et utilise le
sang d'un individu ayant une forte parasitémie (GE++++).
Avérée à l'issue d'un frottis mince. C'est une
méthode microscopique.
II.3. ASSURANCE QUALITE
Dans cette rubrique, sont présentés, les
différents paramètres ayant intervenus le long de notre recherche
et pouvant assurer la qualité des résultats obtenus.
Quatre facteurs majeurs intervenus le long de nos recherches
peuvent assurer la qualité des résultats obtenus. Il s'agit
notamment des facteurs humains, instrumentaux, procéduraux et
environnementaux.
II.3.1.FACTEURS HUMAINS
Notre travail a connu le concours d'un professeur ordinaire,
des chefs des travaux, assistants, pharmaciens, botanistes , tradipraticiens et
biologistes cliniciens dont le savoir-faire et la longue expérience dans
le domaine sollicité a apporté un plu valu au présent
travail .
33
La phase de la récolte des données
ethnobotaniques nous ayant permis de mettre en relief 13 plantes
utilisées à Lubumbashi pour soigner le paludisme a connu le
concours de 20 personnes ressources réputées dans leurs milieux
de vie comme guérisseurs.
Les phases, de l'identification des espèces fournies en
langue vernaculaire avec échantillon par les personnes ressources ainsi
que celle de la récolte des espèces ayant fait objet de la
présente étude, ont connu le concours d'un technicien botaniste
de plus de 30 ans de carrière.
Le séchage des espèces chimiques
sélectionnées, leur traitement physique ainsi que leur criblage
chimique se sont effectués sous la parfaite attention de deux chefs des
travaux, deux assistants et un pharmacien rodés en la matière.
Le test in vitro s'est effectué par un
biologiste clinicien qui n'est pas à sa première
expérience en la matière.
II.3.2. FACTEURS INSTRUMENTAUX
Les équipements utilisés au cours de notre
recherche sont fourni par les laboratoires certifiés et qui ont fait
leur preuve en la matière telle : Bibby, Mamert, Metler Toledo, Griner,
Pyrex, Durand et Nakai. Certaines balances avaient de degré de
précision de l'ordre de millième.
Ces équipements étaient
régulièrement contrôlés. Ils étaient toujours
calibrés avant la manipulation par une main experte. La verrerie
était chaque fois bien nettoyée, rincée au savon, à
l'eau distillée puis au solvant à utiliser si non sécher
à l'étuve avant son usage. Les équipements étaient
calibrés avant l'usage conformément aux procédures
ISO17025.
Les solvants pro labo étaient constamment
redistillés avant usage et certains réactifs marque Pro analyse,
Merck et Darmst étaient utilisés directement. Les réactifs
et les solvants utilisés sont de qualité certifiée par les
fournisseurs.
II.3.3. FACTREURS PROCEDURAUX
Les enquêtes ont recouru à la méthode
d'interview qui reste la plus utilisé en la matière, le criblage
chimique, à la méthode d'ABISCH homologuée par l'OMS en
1973 (Harbone, 1973). Les espèces
végétales étaient récoltées suivant les
techniques de récoltes appropriés (Petit Larousse des
plantes médicinales, 2008) et les coordonnés GPS prises
peuvent assurer la traçabilité de cette opération. Le test
in vitro a recouru à la méthode de Rieckman utilisant le milieu
RPMI1640 Homologué par l'OMS (Sauvain, 1989).
II.3.4. FACTEURS ENVIRONEMENTAUX
34
Quatre cadres nous ont servi pour site
d'expérimentations : la ville de Lubumbashi (à la quête des
tradipraticiens et par ricochet des noms d'espèces
végétales), le village kashamata sur la route kasumbalesa
(à la recherche des espèces végétales), le
laboratoire de la faculté des sciences (pour le criblage chimique et la
préparation des extraits pour le test biologique) ainsi que les
cliniques universitaires de l'université de Lubumbashi (pour le test
in vitro).
Les enquêtes auprès des personnes ressources
réputées soignants ont étés menées dans la
ville de Lubumbashi précisément dans les communes de Katuba,
Lubumbashi, Rwashi, Kampemba, Kenya Et Annexe .Nous n'avons pas couvert la
commune de kamalondo par défaut de disponibilité des
récipiendaires, ce qui dans une certaine mesure entraine un biais pour
le présent travail.
L'identification des espèces végétales
s'est réalisée au laboratoire de géomorphologie de la
faculté des sciences de l'université de Lubumbashi en
conformité avec son Herbarium.
La récolte des espèces végétales a
été réalisée au niveau du village Kashamata sur la
route Kasumbalesa situé aux coordonnées GPS suivants : entre
11°51'43.2''latitude sud, 27°27'16.6''longitude est-ouest et
11°46'25.3''latitude sud, 27°27'59.0''longitude est-ouest, au mois de
janvier 2012.
Deux entités principales ont constitué nos sites
de recherche du laboratoire. Il s'agit premièrement du Laboratoire du
Département de Chimie de la Faculté des Sciences de
l'Université de Lubumbashi, où nous avons réalisé
le criblage des substances chimiques et la préparation des extraits secs
des plantes sélectionnées dans la présente étude.
La seconde entité a eu pour cadre, le laboratoire biomédical des
Cliniques Universitaires au service des analyses biomédicales où
ont eu lieu les tests d'activité biologique notamment les tests de
l'activité antipaludéenne in vitro.
35
Troisième partie :
PROTOCOLES EXPERIMENTAUX
1. Préparation du matériel
végétal et des réactifs du criblage chimique
2. Protocoles du criblage chimique
3. Protocoles des tests biologiques
36
Troisième partie :
PROTOCOLES EXPERIMENTAUX
Cette partie du travail, présente les protocoles
expérimentaux qui ont permis d'obtenir les résultats qui sont
présentés et discutés plus loin.
III.1. PREPARATION DU MATERIEL VEGETAL ET DES REACTIFS
DU CRIBLAGE CHIMIQUE
III.1.1. PRÉPARATION DU MATÉRIEL
VÉGÉTAL.
Les espèces récoltées ont
été séchées à l'air libre, à la
température ambiante et à l'abri de la lumière. Le choix
de l'organe à étudier a été basé sur les
déclarations des personnes ressources .Chaque organe à
étudier a été broyé, pesé et soumis au
criblage chimique selon les modes opératoires se rapportant à la
recherche des groupes des substances bioactives en solution
précitées.
III.1.2. PREPARATION DES REACTIFS DU SCREENING CHIMIQUE (Ces
protocoles sont consignés en annexe)
III.2. PROTOCOLES DU CRIBLAGE CHIMIQUE
Sous ce label sont décrits, différents principes
ainsi que les protocoles ayant permis de réaliser le criblage
chimique.
III.2.1. LES ALCALOÏDES
III.2.1.1. Principe
La mise en évidence des alcaloïdes consiste
à les précipiter à l'aide de six réactifs de
précipitation (Bruneton, 2009).
III.2.1.2. Mode opératoire
1g de poudre de matière végétale
sèche est mise à macérer dans 10 ml de méthanol
à température ambiante pendant 24 heures. La solution obtenue est
filtrée, puis lavée avec de portions de méthanol chaud, et
est évaporée à sec à l'étuve à
50°C.Le résidu est recueilli deux
III.2.3.1.Principe
37
fois par 2 ml de solution chaude d'acide chlorhydrique 1 % et
est ensuite filtré. La solution acide obtenue est alcalinisée par
l'ammoniaque concentrée dans une ampoule à décanter.
Ajouter 15 ml de chloroforme dans l'ampoule à décanter qui. Deux
phases se forment. Agiter puis reposer pour séparer les phases.
Répéter trois fois cette opération. La phase organique est
évaporée à sec à l'air libre et le résidu,
repris par 0,5 ml de chloroforme, est transféré dans un tube
à hémolyse. Ajouter dans ce tube 0,5 ml de HCl 1% et agiter. Les
alcaloïdes ayant été protonés sont supposés se
trouver dans la phase aqueuse. Celle-ci, qui est au- dessus, est
prélevée à l'aide d'une pipette Pasteur. Six gouttes en
sont déposées sur une lame porte-objet. Chacune de ces gouttes
est traitée par l'un des six réactifs de précipitations
décrits en annexe. La présence d'alcaloïdes n'est
considérée comme certaine que si chacun des six réactifs
donne un précipité. La méthode permet de détecter
jusqu'à des teneurs d'alcaloïdes inférieures à 0,01%
sur une prise d'échantillon de 1g.
III.2.2. LES FLAVONOÏDES ET LES
LEUCOANTHOCYANES
III.2.2.1. Principe
L'extrait aqueux flavonoïque donne, en présence de
l'acide chlorhydrique concentré et de copeaux de magnésium, une
coloration rose-rouge et rouge violacée dans la couche surnageant
d'alcool iso amylique. Après chauffage au bain-marie, sans ajouter le
magnésium, 1'apparition d'une coloration rouge indique la
présence de leuco anthocyanes. (Bakari,
2010).
III.2.2.2. Mode opératoire
5 g de matériel végétal placés
dans un erlenmeyer sont infusés dans 50 ml d'eau distillée
pendant 30 minutes. Après filtration, 5 ml de filtrat sont
traités par l'alcool éthylique à 97 %, puis on y ajoute
successivement 5 ml d'eau distillée, 5 ml de HCl, quelques gouttes
d'alcool iso amylique et 0,5g de copeaux de magnésium.
La coloration rose-orangé, rouge ou rouge violet
apparaît dans la couche surnageant si la solution contient les
flavonoïdes.
De même, la réaction effectuée pendant
deux minutes au bain-marie en l'absence de copeaux de magnésium permet
la caractérisation de leuco anthocyanes lorsqu'apparaît une
coloration rouge.
III.2.3. LES HÉTÉROSIDES
CYANOGÈNES
38
En présence d'acide cyanhydrique, le papier
picrosodé de couleur jaune vire à l'orange ou au rouge suivant la
concentration de HCN (Harbone, 1937).
III.2.3.2.Mode opératoire
5 g de poudre végétale sont placés dans
un erlenmeyer avec 10 ml d'eau distillée. Fermer l'erlenmeyer avec un
bouchon auquel est fixée une bandelette de papier picrosodé
légèrement humectée d'eau. Chauffer
légèrement la solution. .Le papier picrosodé jaune vire
à l'orange ou au rouge si l'extrait végétal libère
de l'acide cyanhydrique.
III.2.4 LES QUINONES
III.2.4.1.Principe
En présence d'une base (NaOH ou KOH) les quinones
donnent une coloration caractéristique allant de rouge orange au violet
pourpre (Réaction de Bornträger) (Bruneton,
2009).
III.2.4.2.Mode opératoire
5g de matériel végétal en poudre sont
macérés pendant une heure dans le toluène ou pendant 24
heures dans l'éther de pétrole. Après filtration, 10 ml de
filtrat du toluène ou entérique sont traités par 5 ml de
NaOH 1%. L'apparition d'une coloration rouge dans la phase aqueuse indique la
présence de quinones dans la solution.
III.2.5. LES SAPONINES
III.2.5.1.Principe
La détection de saponines est basée sur leur
pouvoir moussant. Pour une mousse non persistante, on teste le filtrat avec un
mélange à volume égal d'acide sulfurique 1N et de
dichromate de potassium 10 %. Les saponines donnent une coloration vert-sale ou
violette virant au rouge (Bruneton, 2009).
III.2.5.2.Mode opératoire
Dans un erlenmeyer contenant 10 g de matériel
végétal, on ajoute 100 ml d'eau distillée que l'on porte
à ébullition pendant 30 minutes. Après refroidissement
filtrer. 15 ml du filtrat sont recueillis dans un pied gradué et
versés dans un tube à essai de 16 mm de diamètre et 160 mm
de hauteur. Le contenu du tube à essai est agité pendant 10
secondes.
Laisser ensuite reposer la solution pendant 10 minutes puis
mesurer la hauteur de la mousse.
III.2.6. LES STÉROÏDES ET LES TERPENES
Les analyses biologiques sont passées de la
préparation physique des parties d'échantillons
sélectionnes aux extraits sec avant la dilution puis le test in
vitro.
39
III.2.6.1.Principe
En présence de l'acide acétique anhydre et de
l'acide sulfurique concentré, l'extrait organique
éthéré contenant les stéroïdes donne des
colorations mauves et vertes. L'identification des terpénoïdes suit
le même schéma en plus de l'ajout du réactif de Hirschson
(acide trichloroacétique). La couleur jaune virant au rouge indique la
présence de terpénoïdes (Bruneton,
2009).
III.2.6.2.Mode opératoire
5 g de matériel végétal sont mis à
macérer pendant 24 heures dans l'éther de pétrole ou dans
le toluène. Après filtration, le solvant est
évaporé à sec. Dans le résidu obtenu, on ajoute
successivement et en agitant, 2 ml de chloroforme, 0,5 ml d'anhydride
acétique et trois gouttes d'acide sulfurique concentré.
L'apparition de colorations mauves ou vertes indique la présence de
stéroïdes.
L'identification des terpénoïdes suit le
même schéma que celle des stéroïdes. En plus du test
utilisé pour la recherche des stéroïdes, quelques gouttes de
réactif de Hirschson sont ajoutées à 4 ou 5 ml de la
solution acidifiée. La coloration jaune virant au rouge indique la
présence de terpénoïdes.
III.2.7. LES TANNINS
III.2.7.1.Principe
En présence de chlorure ferrique 1 %, les extraits
aqueux tanoïques donnent des colorations bleu-vert, bleu sombre et verte
ou des précipités (Bakari, 2011).
II.2.7.2.Mode opératoire
5 g de matériel végétal sont
infusés dans 50 ml d'eau contenue dans un erlenmeyer pendant 30 minutes.
5 ml de l'infusé sont prélevés et additionnés des 1
ml de chlorure ferrique 1 %. Le test est positif lorsqu' un
précipité ou une coloration (bleu-vert, bleu sombre ou vert)
apparaît. 15 ml de réactif de Stiasny sont ajoutés à
30 ml de l'infusé, le mélange est porté au bain marie
à 90°C. L'apparition d'un précipité indique la
présence de tanins caté chiques. La solution est ensuite
filtrée, le filtrat est saturé d'acétate de sodium avant
d'y ajouter quelques gouttes de chlorure ferrique. La formation d'un
précipité dans ce cas révèle la présence de
tanins galliques.
III.3. PROTOCOLES DES ANALYSES BIOLOGIQUES
40
III.3.1. PRÉPARATIONS DES EXTRAITS
METHANOLIQUES
Macéré pendant 48 heures, 50g du matériel
végétal réduit en poudre de chaque espèce
végétale dans un erlenmeyer de 250ml avec une quantité
suffisante de méthanol pour immerger complètement la poudre ;
puis filtrer à l'aide d'un papier filtre. Le filtrat et les solvants de
lavage sont placés dans un ballon préalablement taré
.Évaporer le solvant sous vide (-8,0 Barr) à l'aide d'un
évaporateur rotatif à une température inférieure
à 40°C. Le résidu est pesé et séché
à l'étuve à la température de 40°C. Un
rendement extractif a été calculé et se trouve
consigné dans le tableau V en annexe.
Le choix porté sur les extraits methanoliques est
motivé par le grand pouvoir extracteur de ce solvant.
III.3.2. DILUTION ET ENSEMENCEMENT DES EXTRAITS
À TESTER
Le poids de départ de chaque échantillon
était de 8mg à partir des quels nous avons préparé
une solution mère (de 2mg/ml) de laquelle nous avons effectué une
série des dilutions (huit au total). Ce qui permet d'obtenir
successivement les concentrations suivantes : 1 mg /ml, 0.5mg/ml ,0.25mg/ml
,0.125 mg/ml, 0.0625 mg/ml, 0.03125mg/ml ,0.015625 mg/ml et 0.0078125 mg/ml (en
ug on a : 500,250, 125,62.5, 31.25 ; 15.625 et 7.8125) lors de
l'ensemencement. Il s'agit de la technique de dilution d'ordre deux
(Manya, 2008).
III.3.3. TEST IN VITRO SUR PLASMODIUM FALCIPARUM
Ce test a été effectué au laboratoire
biomédical des cliniques Universitaires de Lubumbashi suivant la
méthode de Rieckman. La recherche et la quantification des parasites ont
été effectuées à l'aide d'un microscope
électrique binoculaire (objectif X100) sur des étalements minces
de sang colorés au GIEMSA 10% pendant 10 minutes. Un
prélèvement de 2ml de sang veineux est effectué chez un
patient sélectionné. Le sang est recueilli dans un tube contenant
l'héparine pour le rendre incoagulable.
III.3.3.1. Source du parasite
La source du parasite (Plasmodium falciparum) est le
sang d'un paludéen. Ce sang a été fourni par les cliniques
universitaires .Le choix a été porté sur ce malade car il
possédait une forte parasitémie (GE ++++) et aussi car il n'avait
pas pris le traitement antipaludique dans les deux semaines
précédant le diagnostic parasitologique.
Le choix porté sur plasmodium d'un sujet de
Lubumbashi est motivé par le souci de travailler sur les souches
présentes dans la population cible.
41
III.3.3.2. Milieu de culture
Le milieu de culture utilisé est un milieu
homologué par l'OMS. Ce milieu comprend : Le RPMI Stock, le NaHCO3, la
gentamycine et le sérum humain.
> Le Milieu RPMI Stock est constitué
par :
Tableau VI Composition du milieu RPMI stock
Milieu RPMI 1640 10,42g
Tampon HEPES 5, 94g
Hypoxanthine 50g
Glucose 2g
Eau bi distillée 1,130ml
Pour ce milieu RPMI Stock, le pH doit être ajusté
à 7,2 avec le NaOH 1N. Ce milieu est stérilisé par
filtration sur Sartorius 0,22um et sa conservation se fait au
réfrigérateur pendant #177;1mois au maximum à
+4°C.
> Milieu de lavage : c'est le milieu RPMI
Stock. > Milieu de culture avec comme composition :
Tableau VII Composition du milieu de culture pour le test
in vitro
RPMI Stock 100ml
Solution de NaHCO3 à 5% 4ml
Solution de gentamycine 1ml
Sérum humain 10ml
La solution de NaHCO3 est stérilisée par
filtration sur Sartorius 0,22um. Les différents
mélanges à répartir dans les puits sont obtenus en
mélangeant 1ml de sang impaludé à 9ml du mélange
ci-haut.
III.3.3.3. Ensemencement
L'ensemencement s'est fait dans une plaque de marque Griner
Microtier à 96 puits à fond plat. Les différentes
solutions des extraits reparties dans ces puits sont ensemencés en
mélangeant 1ml de sang d'un paludéen à 9ml du milieu de
culture. Les plaques sont ensuite placées à l'étuve
à une température de 37°C dans une atmosphère
dépourvue d'oxygène (atmosphère à CO2) pendant
48heures.
III.3.3.4.Mode opératoire
42
À l'aide d'une micropipette Eppendorf, on dépose
dans chaque puits 50 ì l de
l'extrait à différentes concentrations qui sont
au préalable gardés à 37°C et 50ì l du milieu
de culture renferment Plasmodium falciparum. Les manipulations
s'effectuent sous la hotte à flux laminaire horizontal pour de raison
d'asepsie. Les plaques recouvertes du papier paraffine sont placées dans
une cloche à bougie vidée d'oxygène par combustion. Le
tout est maintenu à l'étuve à 37°C pendant
24heures.
III.3.3.5. Lecture des résultats
Après incubation, le contenu de chaque puits de la
plaque a permis de préparer une goutte épaisse (GE) pour mettre
en évidence les parasites par la lecture au microscope.
L'absence des schizontes indiquée par le signe (-) qui
signifie l'Inhibition totale des trophozoïtes par l'extrait à
tester à la dose considérée. Leur présence
indiqué par le signe (+) met en évidence l'absence de
sensibilité du germe vis-à-vis de l'extrait ou l'inhibition
partielle des trophozoïtes par rapport au témoin blanc ou
négatif. La lecture se fait après 24h d'ensemencement puis, au
troisième jour avant l'entretien et enfin au cinquième jour.
Ainsi donc, l'expérience s'est effectuée pendant cinq jours mais
les résultats ont été lus en trois sessions que nous
représentons plus loin en J1 J2 et J3.
.
43
Quatrième partie :
PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSION
1. Résultats de l'enquête
ethnobotanique
2. Résultats de screening chimique
3. Résultats de la sensibilité
plasmodiale
44
Quatrième partie :
PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSION
Dans cette partie sont présentés, les
résultats de l'enquête ethnobotanique, ceux du criblage chimique
ainsi que ceux de la sensibilité du plasmodium aux extraits. Une
discussion accompagne cette présentation.
III.1. RESULTATS DE L'ENQUETE ETHNOBOTANIQUE
Les résultats récoltés auprès des
Personnes ressources dans la ville de Lubumbashi sont regroupés dans les
tableaux XX, XXI et XXII qui reprennent respectivement les données
relatives aux informateurs et les espèces végétales
renseignées ainsi que les pathologies que ces dernières
soignent.
III.1.1. DONNEES RELATIVES AUX PERSONNES RESSOURCES
Ces données se rapportent aux paramètres
âge, sexe, ethnie, langue parlée, activité exercée
principalement, mode d'acquisition de l'art de guérir ainsi que les
sites où se sont effectuées les enquêtes ; elles sont
consignées dans le tableau VIII.
Tableau VIII Données relatives aux personnes
ressources
P.R. AGE
|
SEXE
|
ETHNIE
|
LANGUE (parlée)
|
ACTIVITE principale
|
INITIATION
|
SITE
(commune)
|
T1
|
35
|
M
|
LUBA
|
Swahili, Luba, Tshiluba
|
Guérisseur
|
Parent
|
Lubumbashi
|
T2 40
|
M
|
HEMBA
|
Swahili, Hemba
|
Guérisseur
|
Parent
|
Katuba
|
T3
|
55
|
M
|
HEMBA
|
Français, Swahili, Hemba
|
Infirmier
|
Rêve
|
Kenya
|
T4
|
42
|
F
|
MBUNDU
|
Swahili, Luba,
Kimbundu
|
Cultivatrice
|
Ami
|
Katuba
|
T5
|
28
|
M
|
LUBA
|
Français, Swahili, Tshiluba
|
Infirmier
|
Parent
|
Annexe
|
T6 76
|
M
|
BEMBA
|
Bemba, Swahili
|
Guérisseur
|
Parent
|
Katuba
|
T7
|
65
|
M
|
LUBA
|
Français, Swahili, Luba
|
Plombier
|
Parent
|
Annexe
|
T8 58
T9 54
|
F
|
MBUNDU
|
Swahili, Kimbundu
|
Cultivatrice
|
Parent
|
Kenya
|
M
|
LUBA
|
Swahili, Tshiluba
|
Cultivateur
|
Rêve
|
Katuba
|
45
T10 65
|
F
|
LUBA
|
Swahili, Tshiluba
|
Guérisseur
|
Rêve
|
Rwashi
|
T11
|
52
|
M
|
HEMBA
|
Français, Swahili, Hemba
|
Administrateur
|
Autoformation
|
Kenya
|
T12
|
64
|
F
|
LUBA
|
Français, Swahili, Luba
|
Guérisseur
|
Anciens
|
Kampemba
|
T13
|
39
|
M
|
TABWA
|
Swahili, Bemba, Tabwa, Nyanja
|
Cultivateur
|
Parent
|
Rwashi
|
T14
|
37
|
M
|
LUBA
|
Français, Swahili, Tshiluba
|
Infirmier
|
Rêve
|
Lubumbashi
|
T15 57
T16 73
|
F
|
BEMBA
|
Bemba, Swahili
|
Cultivatrice
|
Ami
|
Rwashi
|
M
|
BEMBA
|
Bemba, Swahili
|
Cultivateur
|
Parent
|
Rwashi
|
T17
|
72
|
M
|
TABWA
|
Tabwa, Bemba, Swahili
|
Maçon
|
Parent
|
Annexe
|
T18
|
66
|
M
|
HEMBA
|
Français, Hemba, Bemba, Swahili
|
Soudeur
|
Autoformation
|
Kampemba
|
T19
|
37
|
M
|
TABWA
|
Swahili, bemba, Tabwa
|
Guérisseur
|
Ancien
|
Annexe
|
T20
|
62
|
M
|
BEMBA
|
Français, swahili, Bemba
|
Botaniste
|
Parent
|
Katuba
|
Le tableau VIII, qui résume les données
relatives aux personnes qui ont accepté de fournir les informations sur
le traitement du paludisme en médecine traditionnelle, montre que vingt
individus dont six guérisseurs et quatorze exerçant
principalement un autre métier ont été consultés au
cours des enquêtes. Parmi eux cinq sont des femmes (25%) et quinze des
hommes (75%).Cela serait lié au fait que la pratique de la
médecine traditionnelle est une source de revenu, sociologiquement un
travail d'homme, dans nos milieux mais, une contrainte moins forte chez la
femme. Les femmes sont souvent absentes de leurs ménages pendant la
journée (heures d'interviews) à cause des travaux
champêtres, ce qui laisse plus de chance aux hommes d'être
rencontrés et implique un certain biais à notre étude.
Nous partageons ce constat avec les chercheurs BAKARI et KAHUMBA
(Bakari, 2011 ; Kahumba, 2001).
Les modes d'acquisition des connaissances médicinales
étant traditionnelles, variés, et ne consistant pas en une
école classique de formation, les composantes sociologiques
46
sont déterminantes pour expliquer la répartition
inégale de sexe parmi les personnes ressources. L'acquisition du savoir
médicinal reste dominée par la transmission des savoirs des
ascendants aux descendants (10/20) : constat que nous partageons avec BAKARI
(Bakari ,2011).
L'âge de nos personnes ressources varie entre 28 et 76
ans avec une moyenne de 51.5 ans. Considérant que la majorité de
notre échantillon exerce un autre métier que l'art de
guérir, nous joint à partager l'opinion selon laquelle : la
médecine traditionnelle est populaire (Adjanohoun et Aké,
1979 ; Togola, 2002).
Le Tableau XX montre que les vingt personnes ressources
consultées appartiennent à cinq ethnies de la République
Démocratique Du Congo : Luba (35%), Hemba (20%), Mbundu (10%), Bemba
(20%) et Tabwa (15%).
L'appartenance de ces personnes ressources à ces
ethnies renseigne sur l'hétérogénéité
culturelle dont jouit la ville de Lubumbashi. La présence des non
originaires en occurrence les luba du Kasaï (25%) renseigne sur le
métissage des connaissances de l'art de guérir dont serait
bénéficiaire la dite province Comme Kahumba l'avait
constaté en 2000. La présence des luba du Kasaï en
pondération significative se justifie par la présence nombreuse
et permanente des kasaiens dans la province du Katanga depuis l'époque
coloniale (Dibwe, 2009).
De résultats de nos enquêtes il ressort que 8
langues sont parlées par les personnes que nous avons consultés
à raison de : swahili (100%), luba (20%) Tshiluba (25%) Hemba (20%),
français (35%), Kimbundu (10%) Tabwa (15%) et Bemba (35%).
Eu égard à cela, on peut dire que le swahili est
la langue la plus parlée dans la ville loushoise qui reste polyglotte
.L'interaction linguistique peut avoir de répercussions sur la
nomenclature des espèces végétales et constituer une
source de confusion entre les espèces considérées comme
différentes alors qu'il s'agit de la même espèce.
La plupart des personnes ressources contactées ont
été retrouvées dans la commune de Katuba (25%). 65% de
notre échantillon se retrouve concentré dans les communes de
Katuba, Annexe et Rwashi, dans les quartiers les plus
périphériques. Cette situation laisse penser que c'est dans les
quartiers les moins nanties que se concentrent beaucoup des guérisseurs
pour autant que c'est dans ces milieux que se trouve concentrer la plupart de
leurs patients comme l'atteste un rapport de l'OMS (OMS,
2000). Kahumba(2000) et Bakari (2011)
en sont arrivé à la même conclusion pour le
KATANGA.
III.1.2. DONNEES RELATIVES AUX AUTRES PATHOLOGIES
SOIGNEES PAR LES PLANTES RETENUES
47
Au cours des enquêtes réalisées
auprès des personnes ressources, les informations sur les plantes nous
ont été données dans les langues locales, les noms des
plantes y compris ; quant aux pathologies, elles ont souvent étés
données par leurs appellations françaises. Le tableau ci-dessous
reprend les plantes recensées et nommées en langues locales ainsi
que les pathologies qu'elles soignent.
48
Tableau IX Noms vernaculaires et pathologies
soignées par ces plantes
Famille
|
Espèce
|
Morphologie
|
Nom Vernaculaire Maladies
|
Références
|
Fabaceae
|
Acacia polyacantha
|
Arbre
|
Kibimbo,hibomo Paludisme, diarrhée,
(Hemba)Kimungamunga diabète, MST de la femme
|
T2, T11,T18
|
|
|
|
(luba)Kashia(Swahili)
|
|
|
|
|
Kibombolo(Tabwa)
|
|
Fabaceae
|
Albizia adiantifolia
|
Arbre
|
Kamikaze (Show), Malaria, diarrhée, syphilis,
Kapela novo (Bemba), diabète, blennorragie,
kapeta nzovu (Luba), indigestion
|
T, T4, T6,
T15, T17,T18
|
|
|
|
Kampetanzevu(Tshiluba)
|
|
Rhizophoraceae
Meliaceae
|
Anisophyllea pomisofera
Azadirachta indica
|
Arbre
Arbre
|
Fungo (Sanga), Lufunga Paludisme troubles
(Tabwa)Mfongo(Swahili mentaux, Hypertension,
), Mufungo(Bemba) toux,
Mubanga(swahili) Fièvre, paludisme,
nfwama (sabwa) asthénies, maux de tête
|
T 9, T11,T19
T20
|
Fabaceae
|
Bobgunia
madagascariensis
|
Arbre
|
Ndale ou Mpampi paludisme, convulsion,
(tshiluba) ou Kilonde, douleurs abdominales,
kabi (luba), Munienze épilepsie, méningite,
fièvre
|
T3,T12, T18,T19
|
|
|
|
(luba). typhoïde, IST, folie,
goitre, carie dentaire
|
|
Fabaceae
|
Cajanus cajan
|
Arbrisseau
|
Goliolio (luba), Ngoliolio Paludisme, méningite
|
T16, T19,T21
|
|
|
|
|
(Tabwa)
|
|
Fabaceae
|
Cassia occidentalis
|
|
lukunda banjani ou Paludisme, carie dentaire,
Katshimenkele(tshiluba), appendicite ou Mufa nwa ou Ngombe
munianga (luba
|
T4, T5, T6, T12,T13
|
Mimosaceae
|
Entada abyssinica
|
Arbuste
|
Tshitefu(tshiluba), paludisme, fièvre,
Munike,Kipungu(Sanga) tuberculose, blennorragie,
|
T10 ,T14
|
49
|
|
|
hémorroïde
|
|
|
Apocynaceae
|
Landolfia kirkii
|
Arbuste
|
Mabungo (luba, bemba, Paludisme, convulsions
kaonde) infantiles.
|
T13
|
|
Labiaceae
|
Ocimum omblei
|
Petit arbre
|
Luenyi ou lwenyi paludisme, hernie,
(tshiluba,Swahili),Lwena cryptorchidie, douleurs
|
T5, T7,T9
|
T6,
|
|
|
|
(bemba,tabwa),Ringishan abdominales infantiles,
gish(rund) convulsion, hémorroïde
|
|
|
Euphorbiaceae
|
Phyllanthus muellerianus
|
Arbuste
|
Ludimba ou lundimba ou Paludisme, aphrodisiaque,
Kajimbajimba lujimba diabète, morsure de
|
T1, T7,T19
|
T6,
|
|
|
|
(luba) ou Lulembalemba serpent, anémie, IST,
ou Mulembalemba hémorroïde.
|
|
|
|
|
|
(hemba
|
|
|
Fabaceae
|
Pterocarpus angolensis
|
Arbre
|
Nzani lisolo (lingala), Paludisme,
Mukula (tshokwe) diarrhée,
hémorroïde, plaies, anémies.
|
T19
|
|
Rhammaceae
|
Zizyphus resinosa
|
Arbre
|
Kankona (luba, bemba, Paludisme, stérilité
sanga). féminine, plaies
diverses, douleurs
|
T20
|
|
abdominales, dysménorrhées, blennorragie
51
Le tableau IX rend compte des données
récoltées auprès des personnes ressources en rapport avec
les espèces végétales réputées
antipaludéennes ainsi que les autres pathologies qu'elles peuvent
traiter ; il se dégage un constat général selon lequel
:
Les espèces végétales sont
identifiées en longue vernaculaire et plusieurs espèces peuvent
avoir le même nom sinon être paronymes ; ceci peut avoir une
conséquence quant à l'identification de la plante. Ce constat est
partagé dans les études antérieurs (Bakari, 2011,
Kahumba, 2000. Kambu, 1996 Tona et Coll., 1997).
Les plantes sont nommées dans les langues ethniques
au-delà de celle de la personne ressource ; ceci nous nous laisse penser
que, la thérapie traditionnelle loushoise a subi plusieurs
interférences linguistiques.
Les informations recueillies auprès des personnes
consultées au cours de l'enquête ont permis de recenser 13 plantes
réparties dans huit Familles (Apocynaceae, Euphorbiaceae, Fabaceae,
Labiaceae, Meliaceae, Mimosaceae, Rhamnaceae et Rhizophoraceae), dont la plus
représentée est la famille des Fabaceae (six espèces soit
46.2%). Des recherches effectuées dans la province du Katanga, avaient
déjà mis en exergue la prépondérance des Fabaceae,
parmi les espèces végétales utilisées en
médecine traditionnelle (Kahumba, 2000 ; Petit et coll., 2004 ;
Bakari, 2011). Ce qui est en accord avec nos données.
Les treize plantes issues de nos investigations peuvent
soigner 18 pathologies différentes .A côté du paludisme
dont la fréquence de citation est de 100%, la fièvre, les
asthénies et les gastroraphies sont les plus récurrentes ce qui
corrobore le rapport Onusien stipulant que le paludisme est la première
cause de consultation en République Démocratique du Congo
(OMS, 2010).
III.1.3.DONNEES RELATIVES À L'ART DE GUERIR
Les informations récoltées lors des entretiens
avec les personnes ressources, ont également porté sur la
manière dont la plante est utilisée pour soigner la malaria
(partie utilisée, mode de préparation et d'administration, forme
médicamenteuse, mode d'utilisation ainsi que la posologie). Le tableau
qui suit reprend l'ensemble de ces informations.
52
Tableau X Données relatives à l'art de
guérir
|
|
|
|
Espèce
|
PU
|
Mode de préparation
|
Mode d'utilisation
|
posologie
|
Références
|
Acacia polyacantha
|
ER
|
Décoction, infusion
|
Boisson
|
1v 3×/J pdt 4J
|
T2, 11,18
|
Albizia adiantifolia
|
ER
|
décoction
|
Boisson Fumigation Bain
|
1v 2×/J pdt 3à4J 5l/J pdt 5J 20l/J pdt
5J
|
T, 4, 6, 15,
17,18
|
Anisophyllea pomisofera
|
R
|
Macération, décoction
|
Boisson
|
0.5v4à5×/J pdt4J
|
T 9, 11,19
|
Azadirachta indica
|
F&R
|
Décoction, macération
|
Boisson
|
1v 2×/J pdt 3J
|
T20
|
Bobgunia
madagascariensis
|
F
|
Pulvérisation,
décoction, macération
|
Mélanger au repas Boisson
Bain
|
1càc 2×/J pdt 3J 1v 3×/J pdt 4J 20l
1×/J pdt 5J
|
T3, 12 18,19
|
Cajanus cajan
|
F
|
Pilage puis macération
|
Boisson
|
1v 3×/J pdt 4J
|
T16, 19,21
|
Cassia occidentalis
|
F, ET&R
|
décoction
|
boisson
|
1v 3×/J pdt 4J
|
T4, 5, 6, 12,13
|
Entada abyssinica.
|
R
|
pulvérisation
|
Instillation (oreille, nez)
|
1/5càc2×/J pdt 3J
|
T10 ,14
|
Landolfia kirkii
|
F
|
Macération, décoction
|
boisson
|
0.5v3×/J pdt 4J
|
T13
|
Ocimum omblei
|
F
|
Broyage,
décoction, macération,
infusion
|
Cataplasme Boisson
Lavement, bain
|
4v 3×/J pdt 4J 0.5v 2×/J pdt 3à4J 20l/J
pdt 5J
|
T5, 6, 7,9
|
|
Phyllanthus muellerianus
|
F&ET
|
Décoction broyage
|
Boisson
Fomentation
|
0.5v 3×/J pdt 4J
|
T1, 6, 7,19
|
Pterocarpus angolensis
|
ET
|
décoction
|
Boisson
|
2v 2×/J pdt 3à4J
|
T19
|
Zizyphus resinosa
|
R
|
Macération, décoction
|
Boisson
|
0.5v 2×/J pdt 3à4J
|
T20
|
54
Il ressort du tableau X que les 20 personnes ressources
recourent aux feuilles, écorce de tige, racine et écorce de
racine pour exercer leur art dans la prise en charge du paludisme .La feuille
constitue l'organe la plus utilisée avec53.8% ; toutefois, la racine
entière (racine et écorce de racine) s'utilisent à la
même fréquence. Ces résultats sont proches des ceux obtenus
par Adjanohoun et Aké (1979) qui avaient trouvé
que les feuilles étaient sollicitées majoritairement soit dans
59.1% des cas. L'utilisation préférentielle des racines serait
liée au fait qu'elles se retrouvent toujours présente durant
toute l'année quel que soit la saison et offrent alors une assurance de
récolte répondant à la fréquence de sollicitations.
Les feuilles quant à elles, offrent la facilité de récolte
pour autant que c'est parmi les organes les plus visibles des ceux permanents ;
avis que nous partageons avec Michel Sauvain (Sauvain, 1989 ; Petit
Larousse Des Plantes, 2009).
Il ressort du tableau précédant que les
personnes ressources consultées utilisent plusieurs modes de
préparations notamment : la décoction, l'infusion, la
macération, la pulvérisation. La décoction est le mode le
plus utilisé avec un taux de 85% (comme fréquence de citation)
alors que, l'infusion, la pulvérisation et le broyage sont peu
utilisés (15%).Ce taux est supérieur à celui trouvé
par Adjanohoun et Aké Assi (1979) qui avaient trouvé que la
décoction était préférentiellement utilisée
à raison de 32.9%.
De ces préparations découlent 3 formes usuelles
notamment les solutions, les poudres et les broyats, la solution étant
la forme la plus usuelle (elle représente 80% des préparations
proposées).Contrairement à la pharmacotechnie moderne où
c'est la forme sèche qui est la plus utilisée(Le Hir,
2001), la thérapie traditionnelle recourt
préférentiellement à la forme liquide (Adjanohoun
et Aké, 1979) . En effet, la forme liquide se conserve moins
longtemps que celle solide.
La voie la plus utilisée reste la voie per os (12/20)
par boisson. À côté d'elle, se trouvent : la fomentation,
l'instillation, la fumigation, le bain, le cataplasme et le lavement. Cette
réalité se rapproche de celle rencontrée en
biomédecine où la voie orale reste la plus sollicitée
(Moulin et Coquerel ,2004).
La posologie s'exprime en volume et non en masse comme il en
est de coutume pour la médecine moderne. Bien qu'il soit possible
d'avoir une correspondance en biomédecine, il y a toujours risque de
commettre une erreur. Les expressions de la dose sont : le verre, la
cuillère à café, le bassin. Force est de constater que la
durée de traitement ne dépasse pas 5 jours alors que la quinine
(molécule tête de série des antipaludiques) se prend
pendant 7 jours. Cela soulève une interrogation : est-ce un indice de
performance élevée ou une
55
preuve de non atteinte de la dose thérapeutique ?
Seules les études plus approfondies dont la nôtre ne fait que
poser les jalons pourront résoudre cette énigme.
III.2. RESULTATS DU CRIBLAGE CHIMIQUE
Sont repris dans le tableau suivant les résultats
globaux du criblage chimique. Ce dernier a permis de mettre en évidence
les groupes bioactifs suivants : alcaloïdes, flavonoïdes, leuco
anthocyanes, quinones, stéroïdes, saponines, tanins &
terpénoïdes. Les hétérosides cyanogènes ont
été recherchés dans le but d'évaluer la
toxicité de ces plantes.
Espèce végétale
|
PU
|
Alc
|
Flav
|
Leu
|
Quin
|
Ster
|
Sap
|
Tan
|
Ter
|
R+/org
|
R+/Pl
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t
|
Acacia polyacantha
|
ER
|
+
|
-
|
+
|
+
|
-
|
+
|
+
|
-
|
5/8
|
6/8
|
|
T
|
+
|
-
|
+
|
-
|
+
|
++
|
+
|
-
|
5/8
|
|
|
F
|
+
|
-
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
5/8
|
|
Albizia adiantifolia
|
ER
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+
|
++
|
+
|
4/8
|
7/8
|
|
T
|
-
|
-
|
++
|
-
|
+
|
++
|
+
|
-
|
4/8
|
|
|
F
|
+
|
+
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
6/8
|
|
Anisophyllea pomisofera
|
R
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
++
|
+
|
3/8
|
4/8
|
|
T
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
3/8
|
|
|
F
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
3/8
|
|
Azadirachta indica
|
F
|
+
|
+
|
-
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
5/8
|
6/8
|
|
T
|
+
|
+
|
-
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
5/8
|
|
|
R
|
+
|
+
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+
|
+
|
5/8
|
|
Bobgunia madagascariensis
|
F
|
-
|
++
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
5/8
|
7/8
|
|
T
|
-
|
+
|
++
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
5/8
|
|
|
R
|
-
|
-
|
+
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
5/8
|
|
Cajanus cajan
|
F
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+
|
-
|
3/8
|
4/8
|
|
T
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+
|
+
|
4/8
|
|
|
R
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+
|
-
|
3/8
|
|
Cassia occidentalis
|
F
|
+
|
+
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
6/8
|
8/8
|
|
R
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
4/8
|
|
|
ET
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
+
|
+
|
-
|
5/8
|
|
Entada abyssinica
|
R
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+
|
+
|
+
|
4/8
|
7/8
|
|
T
|
-
|
-
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
4/8
|
|
|
F
|
+
|
+
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
6/8
|
|
Landolfia kirkii
|
F
|
-
|
+
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
5/8
|
7/8
|
|
T
|
+
|
-
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
+
|
6/8
|
|
|
R
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
3/8
|
|
Ocimum omblei
|
F
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+
|
-
|
3/8
|
3/8
|
|
T
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
3/8
|
|
|
R
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+
|
+
|
4/8
|
|
Phyllanthus muellerianus
|
ET
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
4/8
|
5/8
|
|
F
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
4/8
|
|
|
R
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+
|
+
|
4/8
|
|
Pterocarpus angolensis ET - - + - + + + - 4/8
4/8
|
F - - - - + + + - 4/8
|
R - - + - - + + + 4/8
|
Hcn
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Tableau XI Résultats globaux du screening
chimique
58
Au vu des résultats du tableau ci-haut, il s'observe
que toutes les espèces végétales étudiées
contiennent au moins trois groupes de substances bioactives sur les huit
recherchés. Anisophyllea pomisofera, Cassia occidentalis, Entada
abyssinica et Landolphia kirkii se révèlent être les
plantes riches en groupes de substances avec six groupes identifiés pour
chacune. Sept plantes sur les treize (53.8%) possèdent au moins la
moitié des groupes de substances bioactives recherchées.
Par ailleurs, sur 39 tests effectués pour chaque groupe
sur l'ensemble de nos échantillons, les saponines et les tannins se sont
révélé les plus abondants (100%) surtout qu'ils sont
connus comme largement répandus chez les végétaux
(Bruneton, 2009). Ils sont suivis des stéroïdes
(58.9%) alors que les quinones (10%) occupent le bas de l'échelle ; cela
peut s'observer sur la figure ci-après (à 1près) :
LEUCOANTHOCYANE
FLAVONOIDE
TERPENOIDE
ALCALOIDE
SAPONINE
figure 4 taux par groupe chimique sur l'ensemble des
tests
STEROIDE
QUINONE
TANIN
10%
26%
31%
46%
53%
59%
100%
100%
Six plantes contiennent les alcaloïdes, dix les
flavonoïdes, huit les leuco anthocyanes, cinq les quinones, douze les
terpénoïdes et les stéroïdes et treize les saponines et
les tannins.
Les réactions de colorations étant
semi-quantitatives ,elles nous ont permis d'apprécier l'abondance
relative des flavonoïdes dans les feuilles de Bobgunia
madagascariensis et de Cajanus cajan ,les leucoanthocyanes dans
la tige et les feuilles respectivement de Albizia adiantifolia et
Bobgunia madagascariensis ;les saponines dans la tige de Acacia
polyacantha ainsi que les feuilles de Albizia adiantifolia
;enfin, les tannins dans les écorces de racines et dans les racines
respectivement de Albizia adiantifolia et Anisophyllea pomisofera
.
59
La présence des alcaloïdes, stéroïdes
et anthocyanes chez Acacia polyacantha rencontre les travaux de
Robineux (1989) .La présence des tanins ceux de
watt (1962) et les quinones, les travaux de schmelzer
(2008).
La présence des stéroïdes, tanins,
terpénoïdes, dans Albizia adiantifolia rencontre les
résultats trouvés par Kambu (1990). Ainsi
que Haddad et coll. (2002) ; celle de terpénoïdes,
stéroïdes et alcaloïdes trouvés chez Azadirachta indica
sont en accord avec les travaux de Ornelas(1987) ;
Adjanohoun et coll. (1986) ; Karhagomba et coll.
(2008).
Par ailleurs, la présence des saponines et
flavonoïdes chez Bobgunia madagascariensis est en harmonie avec
les recherches de Bousquet et Coll. (1972) ainsi que
Boret, (1987).
La présence des flavonoïdes dans Cajanus cajan
justifie les travaux antérieurs ayant conduit à l'isolement
des isoflvones : cajaisoflavone (Bhanumati et coll. ,1979) et
cajanone (Newinger, 2000).
En outre, Il s'est avéré que Cassia
occidentalis renferme les alcaloïdes, les flavonoïdes, les
quinones, les saponines et les tanins ces résultats sont en accord avec
les études antérieures (Sauvain, 1989 ; Ali,
2007).
L'identification des alcaloïdes, saponines et
terpénoïdes chez Entada abyssinica est en connivence avec
les résultats d'Ilunga (2004).
La présence des flavonoïdes, leuco anthocyanes,
stéroïdes et saponines chez Landolphia kirkii confirme les
résultats de Manya(2008) alors que la présence
des alcaloïdes rencontre les résultats de watt
(1962).
La présence des flavonoïdes chez Pterocarpus
Angolensis se conforme à la publication de Paul (2004)
et l'identification des saponines et flavonoïdes chez
Zizyphus resinosa corrobore les travaux d'Eldryd
(2004).
La présence des flavonoïdes, tannins et
terpénoïdes dans Phyllanthus Muellerianus confirme les
résultats trouvés par Kahumba (2000) alors que
l'absence des hétérosides cyanogènes est en opposition aux
résultats du même auteur. Cette adversité des
résultats peut se justifier. Effet, la composition chimique des
espèces analysées à des moments et/ou des endroits
différents pourraient dépendre de nombreux facteurs notamment le
sol, la période de récolte, l'organe ou l'âge de la plante,
le conditionnement de la matière végétale, etc.
(N'guessan, 2009 ; Chifundera, 1926).
Eu égard à la littérature à
laquelle nous avons pu accéder, force est de constater que nous avons la
particularité d'avoir identifié les leucoanthocyane chez
Bobgunia madagascariensis, les flavonoïdes, stéroïdes
et terpénoïdes chez Ocimum omblei. Les
60
différents groupes chimiques rencontrés dans les
espèces qui ont été analysées sont reconnus avoir
de nombreuses propriétés pharmacologiques (Bruneton,
2009). Nous sommes porté à croire que cela pourrait
justifier les diverses utilisations ethnobotaniques de plantes retenues (voir
tableau IX).
Par ailleurs, la pondération des composés
bioactifs par organe utilisé, par plante, peut s'apprécier sur le
graphique ci-après :
bobgunia madagascariensis
anisophyllea pomisophera
phyllanthus muellerianus
pterocarpus angolensis
azadirachtaa indica
acacia polyacantha
cassia occidentalis
albizia adiantifolia
entada abyssinica
zizyphus resinosa
ocimum omblei
landolfia kirkii
feuille tige ou ecorce de tige racine ou ecorce de racine
figure 5taux de préence de composé bioactif
par organe
50%
50%
50%
50%
38%
38%
38%
63%
63%
38%
38%
38%
50%
50%
50%
50%
50%
50%
50%
50%
50%
50%
50%
63%
63%
63%
63%
63%
63%
63%
63%
63%
75%
75%
75%
75%
Il ressort de cette figure que deux organes renferment un
grand nombre des composés bio actifs : les feuilles (chez Albizzia
adiantifolia, Cassia occidentalis et Entada abyssinica)
et la tige (chez Landolphia kirkii) à raison de 75%.
Le taux le plus élevé en principes bioactifs
dans les racines est de 63% (chez Acacia polyacantha et Azadirachta
indica). Ceci laisse constater que les principes bioactifs se
L'autre témoin contient Quinimax® qui est un
mélange de principaux alcaloides de quinquina (quinine, quinidine,
cinchonine et cinchonidine). Ils ont été utilisés pour
s'assurer de
61
trouvent préférentiellement dans les parties
aériennes. Acacia polyacantha, Azadirachta indica, Bobgunia
madagascariensis et Cassia occidentalis présentent des taux les
plus élevés en principe bioactifs (15/24, soit 62.5% toutes les
parties étudiées réunies) lorsque Anisophyllea
pomisofera présente le taux le plus bas (10/25 soit 41.6%).
L'absence des hétérosides cyanogènes est un bon
présage quant à la consommation de ces plantes.
Le Criblage chimique a permis de mettre en évidence,
les groupes chimiques dont les molécules ont déjà
présenté des propriétés antipaludéennes
notamment, les alcaloïdes comme quinine, tetrandine (Van et Ye,
1989) ; les terpénoïdes comme la berbérine,
l'artemisinine et dérivés ainsi que les quinones (Nkunyam
,1992).
III.3. RESULTATS DES TESTS D'ACTIVITE ANTIPALUDIQUE
Les tests d'activité biologique ont porté
uniquement sur dix espèces végétales. Ce sont des extraits
des plantes dont la solubilité s'est avérée bonne dans le
milieu de culture. Il s'agit de Cajanus cajan, Entada abyssinica,
Anisophyllea pomisofera, Bobgunia madagascariensis, Azadirachta indica, Ocimum
omblei, Landolfia kirkii, Pterocarpus angolensis, Acassia polyacantha et
Phyllanthus muellerianus.
Pour ces plantes, les organes intéressés par ces
tests sont ceux présumés par les personnes ressources avoir une
activité antipaludéenne.
Ces tests ont été effectués pendant cinq
jours successifs. Néanmoins l'évaluation de la sensibilité
était vérifiée au premier puis au troisième jour
avant l'entretien et enfin le dernier jour. L'activité a
été évaluée à l'aide d'un microscope
électronique. On a utilisé le sang d'un patient de 6 ans de sexe
masculin. Ce dernier n'avait pris de traitement quelconque dans les deux
semaines précédant le diagnostic parasitologique et
présentait une GE (++++). C'est ce sang qui nous a servi à faire
l'ensemencement de Plasmodium falciparum dans notre milieu de
culture.
Avant de tester nos extraits methanoliques, trois
témoins ont été utilisés. Ces témoins ont
été traités dans les mêmes conditions que nos
échantillons. Deux de ces témoins constituent de témoins
blancs :
- Le solvant DMSO et le germe de Plasmodium falciparum
dans le milieu de culture pour vérifier la sensibilité du
germe en présence du DMSO.
- Le milieu de culture avec germes (Plasmodium
falciparum) pour vérifier la vivacité du plasmodium à
se développer dans le milieu.
62
l'efficacité du test (ce sont des témoins
positifs). Les résultats qu'indiquent les deux tableaux XII et XIII
suivant montrent la sensibilité observée aux trois jours
précités.
Tableau XII. Résultats enregistrés avec les
témoins durant les tests biologiques
N
°
|
Témoins
|
Jo ur
|
DILUTION DES EXTRAITS ET CONCENTRATIONS(en ug/ml)
|
1 1/2 1/4 1/8 1/16 1/32 1/64
2000 1000 500 250 125 62.5 31.25
|
1/128
15.625
|
1/256
07.8125
|
01
|
Témoin
1
|
J1
J2
J3
|
-
-
-
|
-
-
-
|
-
-
-
|
-
-
-
|
-
-
-
|
-
-
-
|
-
-
-
|
-
-
-
|
-
-
-
|
02
|
Témoin
2
|
J1
J2
J3
|
-
-
-
|
-
-
-
|
-
-
-
|
-
-
-
|
-
-
-
|
-
-
-
|
-
-
-
|
-
-
-
|
-
-
-
|
03
|
Témoin
3
|
J1
J2
J3
|
+
+
+
|
+
+
+
|
+
+
+
|
+
+
+
|
+
+
+
|
+
+
+
|
+
+
+
|
+
+
+
|
-
-
-
|
I
Il ressort de ce tableau XII que le test s'est
avéré négatif à toutes les
concentrations pour les témoins 1 et 2. Ceci
indique que d'une part que le DMSO à la teneur où il a
été employé n'influe pas sur le germe et d'autre par le
milieu de culture ne constitue pas un paramètre pouvant influencer
négativement la viabilité du parasite de ce fait le milieu est
stérile. Par ailleurs, le comportement du témoin 3 observable
à travers le tableau XII signifie que le Quinimax, notre
référence exerce une activité sur le germe jusqu'à
une concentration minimale de 15.6ug/ml .Les travaux de
Fréderich m et coll. (2007) avait déterminé la CI50
de la quinine à 0.413ug/ml
63
- -
F 1 + + + + + + +
64
Tableau XIII. Résultats des tests in vitro
d'activité antipaludique des extraits méthanoliques
*Espèce végétale
1 1/2 1/4 1/8 1/16 1/32 1/64 1/128 1/256 CMI
PU Dilution
Conc. (ug/mL) 2000 1000 500 250 125 62.5 31.25 15.625
7.8125
|
1
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
-
|
-
|
- -
|
|
F 2
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
- -
|
15.62
5
|
3
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+ -
|
|
R
|
1
|
|
|
|
|
-
|
-
|
-
|
- -
|
|
2
|
+
|
+
|
+
|
+
|
-
|
-
|
-
|
- -
|
250
|
3
|
+
|
+
|
+
|
+
|
-
|
-
|
-
|
- -
|
|
R
|
1
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
-
|
- -
|
|
2
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
-
|
- -
|
62.5
|
3
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
-
|
- -
|
|
F
|
1
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+ -
|
|
2
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
- -
|
15.62
|
3
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
- -
|
5
|
F
|
1
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
- -
|
|
2
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
- -
|
15.62
5
|
3
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+ -
|
|
Ocimum omblei
ER 1 + + + + +
2 + + + + + + +
3 + + + + + + +
- - - -
- -
- -
15.62
5
Cajanus cajan
Entada abyssinica
Anisophyllea pomisofera
Bobgunia
madagascariensi s
Azadirachta indica
+
|
+
|
+
|
+ - -
|
- - - 31.25
|
+
|
+
|
+
|
+ - +
|
+ - -
|
+
|
+
|
+
|
- - -
|
- - -
|
+
|
+
|
+
|
- - -
|
- - - 250
|
+
|
+
|
+
|
- - -
|
- - -
|
+
|
+
|
+
|
+ - -
|
- - - 125
|
Landolfia kirkii
Pterocarpus angolensis
Acassia
2
3
ET 1
2
3
ER 1
ET 1 + + + + + +
- - -
2 + + + + + +
- - -
3 + + + + + +
- - -
65
2 + + + +
3 + + + +
polyacantha
- - - - -
- - - - -
Phyllanthus muellerianus
62.5
66
Tableau XIV synthèse des résultats du test
in vitro
|
commentaires
|
ESPECE
|
PU
|
CMI(en ug/ml)
|
CI50(ug/ml)
|
Acassia polyacantha
|
ER
|
125
|
-
|
Anisophyllea pomisofera
|
R
|
62.5
|
-
|
Azadirachta indica
|
F
|
15.625
|
5.4(njomang et coll, 2008)
|
Bobgunia
madagascariensis
|
F
|
15.625
|
4.4(lusakibanza et coll,2010) 15.5(njomang,2008)(ETOH)
|
Cajanus cajan
|
F
|
15.625
|
8.5(njomang et coll,2008)
|
Entada abyssinica
|
R
|
250
|
-
|
Landolfia kirkii
|
F
|
31.25
|
-
|
Ocimum omblei
|
ER
|
15.625
|
- mérite d'attention
|
Phyllanthus muellerianus
|
ET
|
62.5
|
-
|
Pterocarpus angolensis
|
ET
|
125
|
|
Il ressort de ce tableau XIII et XIV que Plasmodium
falciparum s'est avéré sensible à tous les extraits
à de CMI différentes.
Cajanus cajan (feuilles) et Azadirachta indica
(feuilles), Bobgunia madagascariensis (feuilles) et Ocimum
omblei (écorce de racine) se sont avérés les plus
actifs avec une concentration inhibitrice allant jusqu'à 15.625
ug/ml comme notre étalon, le quinimax .Cette
réalité est proches de la littérature. Les travaux
antérieurs avaient établis que Cajanus cajan,
Azadirachta indica et Bobgunia madagascariensis
étaient respectivement actifs aux concentrations minimales
inhibitrice(CI50) de 8.5ug/ml et
5.4#177;1.2ug/ml(Djomang et Coll., 2008)
44,62#177;3.22ug/ml (Lusakibanza et Coll., 2010) et
une CI50de 15.5#177;1.08 pour Bobgunia madagascariensis
(Ouattara et Coll., 2006) pour ce dernier.
67
Anisophyllea pomisofera (racine) et Phyllanthus
muellerianus (écorce de tige) ont présenté une
activité jusqu'à la concentration de 62.2 ug/ml .Les
travaux antérieurs avaient établi pour ce dernier
(CI50=9.4#177;2.9) (Guédé et Coll., 2005).
Landolfia kirkii (feuilles) a été actif
jusqu'à une CMI de 31.25 ug/ml .Acassia polyacantha
(écorce de racine) et Pterocarpus angolensis
(écorce de tige) ont présenté une CMI de 125
ug/ml Alors que Entada abyssinica (racine) a
présenté la plus faible activité soit
CMI=250ug/ml.
Les feuilles de Trois des quatre meilleures plantes par apport
à cette étude nous laissent penser que la feuille offre la
meilleure présomption quant à l'activité
antiplasmodiale.
CONCLUSION
Ce travail a consisté en une contribution à
l'étude ethnobotanique, chimique et biologique de quelques
espèces végétales utilisées dans le traitement du
paludisme en médecine traditionnelle à Lubumbashi.
Les études ethnobotaniques ont
révélé que 20 personnes ressources utilisent treize
espèces végétales de la flore katangaise pour traiter
plusieurs pathologies dix-huit dont le paludisme (100%). Il s'agit
d'Acassia polyacantha de WILD(Fabaceae),Albizia
adiantifolia
(schumach) W.Wight (Fabaceae), Anisophyllea
pomisofera Engl&Brehmer(Rhizophoraceae) ,Azadirachta indica
L.(Meliaceae), Bobgunia madagascariensis(Desv)JH Kirkbide et
Wiersema(Fabaceae),Cajanus cajan(L) Millsp(Fabaceae),Cassia
occidentalis L(Fabaceae), Ocimum omblei L(Labiaceae),
Landolfia kirkii .K.Schum (Apocynaceae), Phyllanthus
muellerianus(Kuntze) ex ELL (Euphorbiaceae), Pterocarpus angolensis
DC, Entada abyssinica STEUD exA.RICH (Mimosaceae), Zizyphus
resinosa L.(Rhamnaceae).
Plusieurs parties de ces plantes sont utilisées .Il
s'agit de racine et écorce de racine, tige et écorce de tige
ainsi que des feuilles (ces dernières étant majoritairement
utilisées); ces différentes parties sont utilisées en
diverses préparations : la décoction (la plus utilisée
avec 85%), l'infusion, la macération et la pulvérisation . De ces
préparations découlent des médicaments. Ces
médicaments sont administrés de manière diverses (la
68
fomentation, l'instillation, la fumigation, le bain, le
cataplasme, le lavement et la boisson ; cette dernière étant la
plus sollicitée 65%).
Le criblage chimique réalisé sur les treize
plantes pour mettre en évidence de groupes des substances chimiques
bioactives, a montré que chaque espèce végétale
analysée contient au moins 3 groupes des substances chimiques sur les 8
recherchés. Les saponines et les tanins restent largement en tête
de tous les groupes recherchés en termes de présence dans les
différents organes des plantes. Les autres groupes rencontrés
sont : les flavonoïdes, les quinones ou les terpénoïdes. Ces
groupes pourraient peut-être justifier les propriétés
observées au cours des tests biologiques des différents
extraits.
Les tests biologiques ont révélé que
Cajanus cajan (feuilles) et Azadirachta indica (feuilles),
Bobgunia madagascariensis (feuilles) et Ocimum omblei
(écorce de racine) étaient les plus actifs avec une
concentration minimale inhibitrice de 15.625 ug/ml comme le
Quinimax. Anisophyllea pomisofera (racine) et Phyllanthus
muellerianus (écorce de tige) ont présenté une
activité jusqu'à la concentration de 62.2 ug/ml.
Landolfia kirkii (feuilles) a été actif jusqu'à
une CMI de 31.25 ug/ml .Acassia polyacantha (écorce
de racine) et Pterocarpus angolensis (écorce de tige) ont
présenté une CMI de 125 ug/ml Alors que Entada
abyssinica (racine) a présenté la plus faible
activité soit CMI=250ug/ml.
Les observations ci-haut permettent de penser que ces plantes
présentent une activité antipaludéenne et nous poussent
à formuler le voeu de voir les études plus poussées
être menées pour approfondir l'étude chimique par un
criblage chromatographique. Celui-ci devant permettre de soumettre les extraits
au fractionnement et de tester biologiquement les différentes
fractions.
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Tableau XVI Appareils
Bain marie BBBY 200B (0 à 100°C) ; Hôte
à Flux laminaire, Microscope binoculaire
76
Tona, L., Ngimbi, N.P., Tsakala, M., Mesia, K.,
Cimanga, K., Apers, S., De Bruyne,T., Pieters, L., Totte, J., Vlietinck,
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ANNEXES
Tableau XV le petit matériel
|
Ampoule à décanter
|
Ballons jaugés
|
Ballons à fond rond
|
Béchers
|
Calottes chauffantes
|
Cloche à bougie
|
Entonnoirs
|
Erlenmeyer
|
Lames porte-objet
|
Lamelles couvre-objet
|
Latte
|
Mortier et pilon
|
Micropipette
|
Papier filtre
|
Papier indicateur de pH
|
Papier picrosodé
|
Pieds gradués
|
Plaque de marque Griner
Microtier
|
Pipettes graduées
|
Pissettes
|
Pipettes pasteur
|
Seringues et aiguilles
|
Spatules
|
Statifs
|
Tamis
|
Tubes à essai
|
Verre de montre
|
|
77
Balance analytique de marque Kern, Modèle BCBC 100 de
précision 10-4 (min 0,01g ; maximum 120g).
Congélateur de marque Liebher Comfort (-15 à
-32°C) ; Evaporateur rotatif de marque BIBBY RE 200
Etuve de marque Memmert, Type UM 100, Chronomètre,
Congélateurs, Centrifugeuse,
Tableau XV II Réactifs
|
Acide chlorhydrique (p. a. Merck)
|
Chlorure ferrique (p. a. Merck)
|
Ammoniaque (p.a. Acros organic)
|
Chlorure mercurique (p. a. Merck)
|
Acide sulfurique (p. a. Merck)
|
Copeaux de magnésium (Merck)
|
Acide picrique (p. a. Merck)
|
Dichromate de potassium (p.a.Merck)
|
Acide trichloroacétique (p. a. Merck)
|
Hydroxyde de sodium (p. a. Merck)
|
Acide nitrique (p. a. Merck)
|
Iode
|
Acide silocotungstique (p. a. Merck)
|
Iodure de potassium (p. a. Merck)
|
Acide phosphomolybdique (p.a. Merck)
|
Nitrate de Bismuth (p.a. Merck)
|
Acétate de sodium (p.a. Merck)
|
|
Tableau XVII Des solvants
|
Acétone (Merck), Alcooldénaturé (Merck)
|
Eau distillée, Ether diéthylique
|
|
|
Alcool isoamylique (Merck), Chloroforme(Merck),
Dichlorométhane (Merck)
|
Ether de pétrole, Formol (Merck) Méthanol
(Merck)
|
Tableau IV Coordonnées GPS des plantes
récoltées
Espèce végétale
|
latitude longitude altitude
|
Acacia placenta
|
S
11o49'42.7»EO27O27'36.8»1278m
|
Albizzia adianthifolia
|
S
11o51'29.1»EO27O27'12.8»1297m
|
Anisophylle apomisofera
|
S
11o51'29.4»EO27O27'12.7»1299m
|
Azadirachta indica
|
S 11o46'25.3»EO27O27'
59.0»1276m
|
Bobgunia madagascariensis
|
S
11o51'27.3»EO27O27'11.8»1300m
|
Cassia occidentalis
|
S
11o49'05.2»EO27O27'45.2»1270m
|
Cabans caban
|
S
11o49'38.2»EO27O27'37.0»1272m
|
Entama abyssinica
|
S
11o51'29.2»EO27O27'12.9»1299m
|
landolphia kirkii
|
S
11o48'52.5»EO27O27'48.3»1269m
|
Ocimum omblei
|
S
11o49'05.1»EO27O27'45.9»1273m
|
Phyllanthus muellerianus
|
S
11o49'42.4»EO27O27'36.9»1277m
|
Pterocarpus angolensis
|
S
11o51'26.4»EO27O27'12.5»1300m
|
Zizyphus resinosa
|
S 11o51'38.3»EO27O27'16.1»1298m
|
78
Tableau V Rendement Extractif
|
|
|
|
|
|
Espèce végétale
|
PU
|
PE
|
PV
|
PA
|
R (%)
|
Acacia polyacantha
|
ER
|
25.1010
|
20.334
|
21.9254
|
6.3
|
Albizzia adianthifolia
|
ER
|
25.6891
|
20.112
|
203.266
|
12.3
|
Anisophyllea apomisofera
|
R
|
26.4518
|
18.765
|
21.7626
|
11.33
|
Azadirachta indica
|
F
|
25.4646
|
20.168
|
21.3355
|
4.6
|
Bobgunia madagascariensis
|
F
|
26.1897
|
21.928
|
24.7895
|
10.9
|
Cabans caban
|
F
|
25.7014
|
20.876
|
22.5577
|
6.5
|
Cassia occidentalis
|
F
|
25 .6242
|
16.295
|
17.6303
|
5.2
|
Entada abyssinica
|
R
|
25 .2891
|
19.2656
|
20.056
|
3.1
|
Landolfia kirkii
|
F
|
25.6418
|
12.018
|
14.7549
|
10.7
|
Ocimum omblei
|
F
|
25.4380
|
21.942
|
26.637
|
18,4
|
Phyllanthus Muellerianus
|
ET
|
25.7824
|
20.1230
|
20.8679
|
2.9
|
Pterocarpus Angolensis
|
ET
|
25.6282
|
21.004
|
23.5553
|
9.9
|
Zizyphus resinosa
|
R
|
26.2486
|
20.012
|
22.705
|
8.6
|
Ce tableau XVII nous présente un rendement extractif qui
pourrait être utilisé ultérieurement si l'on veut mettre en
valeur les espèces intéressantes pour une exploitation
industrielle.
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE AUPRES DES TRADIPRATICIENS
N°....
A. Identité du tradipraticien Noms :
Sexe :......Age : Ethnie :
Adresse : Tél :
B. Niveau d'instruction
a) Aucun b) Primaire c) Secondaire d) Supérieur e)
Professionnelle f) Autres....
C. Questions
1. Êtes-vous ? : a) Tradipraticien b) Féticheur c)
Autre métier
2. Depuis quand êtes-vous devenu tradipraticien ?
3. Comment êtes-vous devenu tradipraticien et par quel
moyen ?
a) Initiation (apprentissage) b) Songe (rêve) c)
héritage d) Autres....
79
4. Soignez-vous le paludisme ? a) oui b) Non
5. Comment diagnostiquez-vous le paludisme (les signes
cliniques) ?
6. Quelles sont les autres maladies que vous
soignez ?
7. Quelles sont les plantes que vous utilisez pour soigner le
paludisme ? (nom vernaculaire et origine, moment de la récolte,
condition de conservation).
8. Comment les préparez-vous ? par : a) décoction
b) Macération c)Infusion d)
Autres
9. Quelles est la posologie ? (dose, fréquence de prise,
durée de traitement) ....
PROTOCOLES DE PREPARATION DES REACTIFS
Les six réactifs de précipitation des
alcaloïdes
> Réactif de Dragendorff
Solution A : Dissoudre 0,85 g de nitrate de
bismuth dans 10 ml d'acide acétique glacial et 40
ml d'eau distillée.
Solution B : Dissoudre 8 g d'iodure de potassium
dans 20 ml d'eau distillée.
Prélever 5 ml de la solution A et 5 ml de la solution B
que l'on met dans un ballon de 100 ml.
Ajouter 20 ml d'acide acétique et compléter la
solution avec de l'eau distillée jusqu'au trait de
jauge.
> Réactif de Mayer
13,55 g de chlorure de mercure et 50 g d'iodure de potassium sont
déposés dans un ballon
jaugé de 1 litre. Ajouter de l'eau distillée petit
à petit en remuant, puis en ajouter jusqu'au trait
de jauge. Prélever dix volumes de la solution ainsi
obtenue et y ajouter un volume d'acide
chlorhydrique 17%.
> Réactif de Hager
1,5g d'acide picrique dans un ballon jaugé de 100 ml.
Ajouter ensuite de l'eau distillée
jusqu'au trait de jauge.
> Réactif de Bertrand
Peser 5 g d'acide silicotungstique et les dissoudre dans 100 ml
d'acide sulfurique 6 N.
> Réactif de Sonnenschein
Peser 10 g d'acide phosphomolybdique dans un ballon de 100 ml
contenant une quantité d'eau
fortement acidifiée avec l'acide nitrique. Porter au
volume jaugé avec de l'eau distillée.
80
> Réactif de Wagner
Dissoudre 1,27 g d'iode et 2 g d'iodure de potassium dans 5 ml
d'eau distillée et porter la soRlution à 100 ml.
B. Réactif des tannoïdes
> Réactif de Stiasny : Dissoudre 40 g
de formaldéhyde dans 100 ml d'eau distillée. Ajouter un volume
égal d'acide chlorhydrique 1 N.
C. Réactif des stéroïdes
> Réactif de Lieberman-Burchard :
Mélange à volume égal de la solution d'acide
acétique et de l'acide sulfurique concentré.
D. Réactif des terpénoïdes
> Réactif de Hirschson : solution
aqueuse d'acide trichloroacétique à 20%. Réactif des
hétérosides cyanogènes
Plonger quelques papiers filtres dans un mélange à
volume égal d'acide picrique 0,001 N et de soude caustique 0,001 N
pendant quelques minutes. Sécher ensuite à l'étuve
à la température de 50°C pendant dix minutes.
Découper ce papier picrosodé en
bandelettes.
|