CONCLUSION
En raison de ses dérives autocratiques et de la
mal-gouvernance qui a caractérisé le régime du
général-président F. Bozizé, le changement
était devenu une nécessité admise par la majorité
de la population centrafricaine. Cependant, juste après sa prise du
pouvoir, la Coalition Séléka a excellé dans les exactions.
Le mal a été remplacé par le pire. Aujourd'hui en
République Centrafricaine, il n'y a plus d'Etat, il n'y a plus
d'armée nationale, l'Administration tourne quasiment au ralenti et
n'existe qu'à Bangui. Les populations soumises aux exactions vivent dans
la peur. Beaucoup ont abandonné leurs maisons et champs pour se
réfugier dans la brousse, dans des conditions alimentaires,
d'hygiène et de sécurité extrêmement
préoccupantes. La population civile est abandonnée aux mains
criminelles des Séléka. La persistance de l'anarchie en
Centrafrique risque de fragiliser davantage le pays, d'exacerber les tensions
et d'empêcher une reprise économique. C'est contre ces tueries,
pillages et viols que toute la population s'insurge.
Aujourd'hui, la Coalition Séléka est dissoute
par décision datée du 13 septembre 2013 du Chef de l'Etat de
transition.
La solution de cette crise qui perdure réside, d'une
part, dans la synergie des forces nationales notamment à travers une
concertation de toutes les forces vives de la Nation, et d'autre part dans
l'intervention de la communauté internationale qui oeuvre à faire
intervenir des troupes de maintien de la paix des Nations Unies. La transition
est nécessaire et doit aboutir heureusement. Il est urgent et
nécessaire de : Recréer l'Etat centrafricain, restaurer la
sécurité et consolider la paix à travers notamment la
poursuite du programme DDR (Désarmement, Démobilisation et
Réinsertion) et du programme RSS (Réforme du Secteur
Sécurité).
Pour tourner définitivement la page de ces tristes
évènements, il faut passer par l'ouverture d'une commission
d'enquête indépendante sur les crimes odieux de guerre et crimes
contre l'humanité perpétrés par le régime de
Bozizé et par la Coalition Séléka. Une conférence
nationale de réconciliation pourrait parachever le processus à la
suite d'une phase intensive de campagne de sensibilisation pour la paix et la
sécurité. L'urgence humanitaire à laquelle fait face
aujourd'hui la population centrafricaine interpelle le monde entier. Faire
revenir les populations déplacées, assurer la protection de la
population sont une obligation incontournable et urgente que le dispositif
sécuritaire national actuel n'assure plus. Promouvoir la bonne
gouvernance et l'Etat de droit. La classe politiques, les responsables et
leaders des organisations de la société civile, les
différentes couches sociales, doivent se mobiliser pour soutenir la
transition mais tout en restant vigilants et en dénonçant les
exactions et autres dérives des Séléka et des
autorités de la transition.
L'avenir de la République Centrafricaine est incertain,
une chose est sûre: la RCA n'est pas en mesure de s'en sortir seule. Le
salut des centrafricains réside maintenant dans la mise en oeuvre des
résolutions de l'ONU et l'intervention notamment des forces de
sécurité de l'Afrique centrale et de la France.
Au-delà du devoir moral, il en va de notre
propre intérêt de réunir les moyens et l'attention
politique nécessaires au rétablissement de la
sécurité et au fonctionnement de l'État en
République Centrafricaine. Cela relève du possible et il est
grand temps d'agir.
Dans un pays où la pauvreté et les ambitions
personnelles de beaucoup d'autorités militaires, d'hommes politiques, de
responsables des organisations de la société civile et des
leaders syndicaux, sont très souvent démesurées, la
présence étude entend conserver la mémoire des douloureux
évènements qui courant l'année 2013 ont gravement
affecté notre pays, la République Centrafricaine.
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