INTRODUCTION GENERALE
La présente étude est un projet de recherche
portant sur le sujet suivant :
Systématique phonologique et morphologique
du baguiro de Zangba (Sud-Est de Centrafrique)
Le baguiro désigne un peuple et
une langue. C'est l'une des langues issues du groupe Sara. Il est
localisé dans la sous-préfecture de Zangba, une région
située au bord du fleuve Oubangui au Sud-est de la République
Centrafricaine. Les Baguiro sont minoritaires, ce qui explique la
méconnaissance de leur parler.
Notre préoccupation se justifie du fait que cette
languese sent menacée et vouée à la disparition, elle doit
en effet être sauvegardée. Ce souci avait suscité la
même chose chez Amadou HAMPATÉ Bâ (1972:2) dans
l'Étrange destin de Wangrin lors qu'il affirme:
«Quand un peuple perd sa langue, il perd aussi son
identité et cesse d'être lui-même ».
Pour que notre travail soit bien structuré, nous
commençons d'abord par une présentation du cadre d'étude,
ensuite nous présenteronsle peuple Baguiro, et enfin nous
ébaucherons les grandes parties de ce travail sans oublié de
proposer un plan de Mémoire en Master II.
1. Présentation du Cadre
d'étude
1.1. Les frontières géo politiques de la
RCA
Avec une superficie d'environ 623 000 km2, enclavé au
coeur du continent africain, la République Centrafricaine (RCA) partage
désormais une frontière avec six (6) pays : le Tchad au nord (sur
1197 km), le Soudan et le Sud Soudan à l'est (sur 1165 km), au sud le
Congo (Brazzaville) sur 467 km et la RDC (République Démocratique
du Congo, ex-Zaïre) sur 1577 km du fleuve Oubangui, et à l'ouest,
le Cameroun (797 km) qui l'isole de l'Atlantique, l'océan le plus
proche, situé à environ 1500 km. Le pays se présente
commeune vaste pénéplaine allongée d'ouest en est, d'une
altitude moyenne de 600 à 700 mètres, et constituant la ligne de
partage des eaux entre le système hydrographique du Tchad et celui de
l'Oubangui et du Congo.
La population est d'environ4,5 millions d'habitants. Les trois
quarts de cette population se concentrent dans le sud-ouest et le Centre-Nord
du pays tandis que la région orientale est peu peuplée. La RCA
est tributaire de la voie fluviale Oubangui-Congo et des routes vers le Tchad
et le Cameroun, la RCA doit encore renforcer son intégration dans la
zone CEMAC
Carte n°1 : Frontières
géo politiques de la RCA
Sud Soudan
Source: VENNETIER(P) et al.1984:Atlas de la
République Centrafricaine, les Éd. Jeune-Afrique, p.2
1.2. Présentation de la zone
d'étude
Zangba est l'une des six (6) sous-préfectures de la
Basse-Kotto. C'est une petite ville située au bord du fleuve Oubangui
dans la partie Sud de la République Centrafricainequi couvre environ
17.604 km2. Elle compte au moins deux(2) grandes Communes qui sont :
Oumbé et Yabongo ainsi que quelques dizaines de villages.
Zangba se trouve à environ 530 km de la capitale
centrafricaine. Elle est limitée à l'Est par la
sous-préfecture de Mobaye,au Nord par la sous-préfecture
d'Alindao, à l'Ouest par la Sous-préfecture de Kouangoet au Sud
par la République Démocratique du Congo. Cette ville était
d'abord un poste de contrôle administratif puis érigé en
sous-préfecture en 1965.
D'après le Bureau Central de Recensement(BCR) et, selon
les récentes études de la population Centrafricaine, notamment le
Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 2003, la
population de Zangba est dénombré à cinq mille quatre cent
cinquante-neuf (5459)habitants. Elle n'est pas assez dense et est presque
homogène. On retrouve également un mélange des
ngbuìgù, des Yàkpà et quelques Commerçants
Haoussa.
Les Baguiro connaissent presque tous le Sängö, la
langue Nationale de Centrafrique. Seuls quelques vieillards qui se tiennent
à l'écart l'ignorent. Un bon nombre a une connaissance plus ou
moins bonne d'une autre langue voisine locale le Yàkpà et surtout
le ngbuìgù qu'ils ont acquises. Avec ces populations autochtones,
ils se comprennent entre eux.
Pour d'amples précisions, voici ci-après une
illustration cartographique.
Carte n°2 : Localisation de
Zangba
S/P d'Alindao
Kongbo
Sous-préfecture de Kouango (Ouaka)
S/P de Mobaye
République Démocratique du
Congo
Source : Fond ING au 1/200000,
LACCEG, Guy LASSERRE, Université de Bangui,
Avril 2012
1.3. La situation linguistique de la RCA
Retenons qu'il y a une soixantaine de langues en Centrafrique
qui font parties de deux grandes familles linguistiques: la famille
nigéro-congolaise et la famille nilo -saharienne, la première
étant de loin la plus représentée. Parmi ces langues que
nous citerons, seul le kaba est une langue de la famille nilo-saharienne,
toutes les autres appartiennent à la famille
nigéro-congolaise.
On a toujours pensé que l'implantation de la
diversité ethnique sur le territoire Centrafricain est récente;
mais Daniel BARRETEAU et Yves MONINO après tant de recherche, affirment
que «l'existence des ethnies sur le territoire Centrafricain a duré
depuis plus d'un millénaire ». La RCA a subi aussi de nombreux
flux migratoires. La géolinguistique de la RCA d'après le
classement de GREENBERG dans The languages (1966), comprend Cinq
grands groupes linguistiques aux rangs desquels nous avons les groupes : Gbaya,
Banda, Ngbandji, Ngbaka et Zandé-nzakara.
Carte n° 3 : Carte géolinguistique de la
RCA
Cameroun
Soudan
Sud-Soudan
Tchad
République Démocratique du
Congo
Congo
Source : VENNETIER, P. et al.1984 : 6
1.4. Présentation des langues
Adamawa-Oubanguiennes
Selon BARRETEAU (1978:195), dans Inventaire des
études linguistiques sur les pays d'Afrique noire d'expression
française et Madagascar:
«Les langues oubanguiennes sont
représentées principalement en Centrafrique où cette
langues dominante par son extension géographique et par le nombre de
locuteurs... »
Parmi les langues parlées par plus de 60 000 locuteurs,
mentionnons le manza (220 000), le gbaya du Nord-Ouest (200 000), le gbaya de
Bosangoa (176 000), le gbaya du Sud-Ouest (164 000), le banda du Sud (150 000),
le bokoto (130 000), le banda-banda (102 000), le yakoma (100 000), le gbanou
(95 000), le karé (93 000), le ngbaka ma'bo (88 000), le pana (82 000),
le kaba (72 000), le zandé (62 000) et le mbati (60 000). La
plupart des autres langues ont des locuteurs, parfois moins de 5000.
Diagramme des langues de la famille
Adamawa-Oubanguienne
Adamawa-Oubanguienne
Oubanguienne
Adamawa
Nord-Ouest (M'Bum)
Nord-Est (Sara)
kaba
ngam
Ngambay
Baguirm
Baguiro
Valé
Ngama
Dagba...
Source : la réadaptation de l'ALAC
par l'ILA
2. Présentation du peuple Baguiro
2.1. Historiquedu peuple Baguiro
Au début du second millénaire, l'Égypte a
conquis les territoires au sud de la deuxième cataracte du Nil,
appelés pays de Koush. Des siècles plus tard, les koushistes
eurent leur indépendance, leur roi pris le contrôle de
l'Égypte et fonda la XXVe dynastie noire. De 663-730, trois
(3) royaumes se succédèrent à Koush : Nabita, Makura et
Alodia qui se convertissent au Christianisme. Mais vers les années 652,
les Arabes atteignirent Dongola, capitale de Makura en Nubie et
propagèrent l'Islam à partir du XIe siècle.
Aux siècles suivants, ils s'emparèrent des
royaumes Chrétiens en occupant Kordofan et Darfour.Le royaume d'Alodia
succomba à son tour en 1504. La disparition de ces royaumes
Chrétiens dans le sud Egyptien a donné l'occasion aux
chaméliens de s'emparerde la vallée du Nil. Ces populations vont
migrer dès le XIVe siècle, depuis la vallée du Nil vers
l'ouest en atteignant Kampala vers le sud. De Kampala, ils durent obliquer vers
le sud-ouest, poussèrent jusqu'au Soudan où ils auraient
donné naissance au peuple Sara-Bongo-Baguirmien(SBB) comptant une
trentaine de langues couvrant principalement le Sud-ouest du Soudan, le Sud du
Tchad et le Nord de la République Centrafricaine. Bien que sensiblement
diversifiées, cette famille linguistique forme un groupe
généalogique cohérent, dont l'unité historique est
étayée par l'existence de similitudes phonologiques et
morphologiques mais aussi de pratiques culturelles.
Le peuple Sara de son côté va s'installer sur le
long du cours supérieur du Logone et peupler les deux vallées du
Pendé. Dès le XVIe siècle, les Sara
occupèrent la vallée de l'Ouham (Barh-sara). Ils étaient
l'un des premiers occupants des Batangafo, Kabo et Ndélé. Le
peuple Sara est composé d'une dizaine d'ethnies parmi lesquelles nous
avons : Les Kaba, les Ngam, Les Mbaye, les Ngambaye, les Baguirm, les Ngama,
les Dagba, le Baguiro, etc.
L'histoire du peuple Baguiro est donc liée à
celle du groupe (cf. p.13). Mais selon des sources concordantes, ce peuple
s'appelait des « Baguirm ». Ils étaient des guerriers, des
conquérants à tel point qu'ils étaient constamment en
conquête d'autres territoires. Partout sur leur passage ils tendaient des
« guénos » c'est-à-dire des embuscades. Ils
livrèrent la guerre avec la population présente ; notamment dans
la région de Kouango, Mobaye et Zangba. Finalement, ils
obligèrent les Ngbuìgù, et les
Yàkpàà céder la région de Ndengu qui
deviendra leur première terre d'accueil et de vie définitive.
En effet, les Baguiro qui venaient de s'installer ne
disposaient ni de terre cultivable, ni de pâturage ni de ressources
alimentaires et autres. Ils étaient presque dépourvus de tout.
Sous cette impuissance vitale, ils étaient attirés par la
forêt tropicale de l'autre côté de l'Oubangui. C'est ainsi
qu'une bonne partie a traversé le fleuve Oubangui sur des troncs des
bananiers et s'est dirigé vers le Zaïre, actuel République
Démocratique du Congo où se sont constitué en ethnie
« fulu ».Le reste des Baguiro présent en RCA se sont
répondu progressivement dans la région de Zangba, Mobaye, Alindao
et Kongbo. Avec l'évolution des choses, et pour besoins de services, ils
se trouvent aujourd'hui à Bambari, Bangui et quelques villes de la
République Centrafricaine.
Par ailleurs, une approche onomastique de l'item «
baguiro » justifie les faits historiques, c'est-à-dire le
caractère féroce et tenace de ce peuple ; car à
l'époque, ils se métamorphosaient en hippopotames, en
éléphants en lions, etc.Ces Baguiro métamorphosés,
terrassaient tout sur leurs passages, détruisaient les champs de
bananiers, de maïs, de mils, de patates. C'est ainsi que les
Ngbuìgù, et les Yàkpà ont fini par faire alliance
avec ce peuple qu'ils appelaient des « guiro » synonyme des «
fauves ». Donc, baguiro est la déformation du « baguirm »
: ba (guerriers), guiro (fauves) ; en bref, baguiro veut dire les guerriers
fauves ou encore les fauves conquérants. Dès le XIXe
siècle, l'ère de la colonisation avait commencé et avec
elle se termine l'histoire précoloniale du peuple Baguiro.
2.2. Sociologie du peuple Baguiro
Lasociété baguiro est un système de
conseil comprenant les plus anciens de chaque lignage qui veillent à la
bonne marche de la communauté. Ceux-ci sont censés
défendre les intérêts moraux et matériels de leur
groupe. Les habitations sont composées des cases rondes et
rectangulaires. La plus part des toitures sont faites de pailles et de tuiles
sauvages à l'exception de quelques-unes en tôles d'aluminium.
Autrefois les murs des cases étaient faits de pisées en terre de
termitière pétrie par les femmes habillant une armature de bois.
Mais de nos jours, on préfère des briques de terre cuites ou
séchées au soleil.
L'homme assure l'alimentation de la famille en produits
agricoles, de chasse et de pêche. La femme est vouée à de
diverses activités beaucoup plus domestiques. Elle doit une soumission
entièrement à son mari. Etant polygame, le père ou chef de
famille cohabite successivement avec l'une ou l'autre de ses épouses qui
possèdent chacune une case. Les hommes envisagent de prendre plusieurs
femmes afin d'accroître la main d'oeuvre familiale. C'est ainsi que la
polygamie est fortement répandue dans le milieu Baguiro. Ce sont les
hommes appartenant à trois ou quatre générations d'un
même lignage ainsi que leurs épouses et enfants qui composent un
« groupe cognatique patrilinéaire». C'est-à-dire tous
ceux qui se reconnaissent d'une même descendance. Le mariage traditionnel
étant patrilocal, la femme quitte sa propre famille biologique au moment
du mariage et va fonder son foyer avec son nouveau conjoint. Autrefois, le
choix de la conjointe revenait exclusivement aux parents. Mais de nos jours les
intéressés ont une grande liberté dans ce domaine.
2.3. Activités socio-économiques du
peuple Baguiro
Les Baguiro sont majoritairement des agriculteurs,
cultivateurs, pêcheurs et chasseurs. Ils pratiquent aussi la cueillette,
la forge et plus ou moins la poterie et la vannerie. Les travaux agricoles
s'effectuent essentiellement en saison de pluies. Les champs sont parfois
éloignés des villages. Dans ces champs, ils cultivent les
céréales, aliments de base, accompagnés de quelques
cultures vivrières (le manioc, l'igname, la patate, les légumes,
etc.). Le café est produit pour la commercialisation.
2.3.1. La chasse
En saison sèche, les hommes s'organisent en groupe pour
faire la chasse. Elle ne se fait pas n'importe comment et n'importe où.
Naturellement c'est le chef de terre ou le chef de clan qui l'organise. Ce jour
est considéré comme un évènement important. Cette
chasse est caractérisée par un grand feu de brousse où de
vastes étendues sont ravagées. Ceux qui possèdent de
filets tendent des pièges sur le passage des animaux au moment de leur
délogement, les autres qui disposent de sagaies, de couteaux à
jets, etc., poursuivent les gibiers qui sortent pour se sauver. De retour
à la maison, les chasseurs sont accueillis par tout le village entier.
Le nombre de gibiers tués faits l'histoire de l'homme. Le jour de sa
mort, on lui rend gloire à partir de tout ce qu'il a fait de son vivant
sur terre notamment dans le village.
2.3.2. La pêche
En pays Baguiro, beaucoup de systèmes sont mis en place
pour pratiquer la pêche. Pendant la saison pluvieuse, les hommes
construisent une espèce de barrages sous formes de digue où ils
laissent de petits trous par lesquels l'eau coule. Ils y introduisent des
nasses dans lesquelles viennent se jeter les poissons qu'ils ramassent. Ils
font également la pêche au moyen des filets et hameçons.
Quand les eaux tarissent, les femmes vont dans des marécages pour monter
des barrages et où à l'aide des calebasses, elles écopent
l'eau et chacune ramasse les poissons qui gisent dans la boue.
2.3.3. L'élevage
Par ailleurs, on note la présence d'un petit
élevage de caprins, de porcins et de volaille. Il permet de satisfaire
de besoins immédiats et constitue le prestige des paysans.
2.3.4. L'artisanat
Les activités artisanales sont destinées
à la fabrication des mortiers, des pilons des manches de houe, etc. Il y
a quelques forgerons qui se sont spécialisés dans des objets
variés. Ces objets proviennent des pierres taillées ou du fer
obtenu d'épaves des véhicules. Les femmes se consacrent à
la décoration de calebasses. Elles s'intéressent également
à la poterie qui relève du domaine du sacré où il
faut remplir plusieurs rites pour la réussir.
Dans la société Baguiro, il y a diverses
activités reparties en fonction des contextes. Seulement nous ne
donnerons pas plus de détails comme l'auraient souhaité nos
lecteurs. Sur ce, nous allons procéder à la classification
linguistique du baguiro.
2.4. Statut et classification linguistique du
baguiro
Dans sa classification des langues africaines : The
languages,GREENBERG (1966), range le baguiro dans la branche orientale du
sous-groupe soudanais central. Ce qui signifie que le baguiro est l'une des
langues du groupe linguistique Sara.
Des travaux de A.N. TUCKER et J.M.C. THOMAS, complétant
la documentation sur les langues du Tchad proposent une classification dans
laquelle le baguiro a le statut de sous-groupe.
Mais la classification la plus cohérente est
donnée par Pascal BOYELDIEU (1987) dans : Description des
langues Fer (kara) et yulu du nord Centrafricain. En rattachant le baguiro
à l'ensemble Sara-bongo-baguirmien, il parle d'une parenté
linguistique où cette frange linguistique située à cheval
entre le Tchad, le Soudan et la Centrafrique.
La classification de ces langues du sous-groupe soudanais
central, moins génétique ou généalogique retient
comme élément de base les similitudes lexicales phonologiques,
parfois morphologiques et syntaxiques.
Schéma généalogique des langues
Sara-Bongo-Baguirmiens (SBB)
SBB
Langues et dialectes afférents
*Sara
Ndoka
wad
bagiro
tiye
Kulfa
sime
baguirm
bulala
beraku
'barma
sar
mbay
ngambay
kaba
`bedjond
*Modo
beli
molo
lori
morokodo
nyamusa
gweri
baka
*Bongo
*yulu
*Fer
gula koto
*gula
gulazura
bubu,
gulasara
*ndoga
lito
Source : Boyeldieu (P) &Nougayrol (P),
2004, Les marques personnelles des langues Sara-Bongo-Baguirmiens (SBB),
Louvain-Paris, Peeters (Afrique et Langage 8), 23-42.
Remarque : l'astérisme (*)
représente les langues et les autres écrites sans (*) sont des
dialectes.
Cadre théorique et Conceptuel de
recherche
1. Méthode théorique
Toute recherche exige une certaine méthode d'approche
afin de guider la recherche vers une voie scientifique, car une recherche sans
méthode ou fondement théorique est vouéà des
dérapages. La linguistique en tant que discipline scientifique
possède bel et bien plusieurs méthodes d'approches pouvant guider
le chercheur dans ses analyses. Pour éviter des éventuelles
ratées et pour la validité de notre travail sur le plan
scientifique, nous souhaitons donc suivre les sillages laissés par nos
prédécesseurs.
Pour ce fait, c'est à André Martinet,père
du fonctionnalisme, une théorie issue du courant structural que nous
devons notre vocation et notre formation de linguiste.
Selon ce dernier dans Éléments de
linguistique générale (1970:20) :
«Une langue est un instrument de communication
constituée d'éléments doués d'un contenu
sémantique et d'une expression phonique, les monèmes; cette
expression phonique s'articule à son tour en unités distinctives
et successives, les phonèmes en nombre déterminé, dont la
nature et les rapports mutuels diffèrent aussi d'une langue à une
autre».
Donc, la langue est un système, un ensemble
d'éléments dont chaque élément est défini
par les relations qu'il entretient avec les autres éléments du
système. Ces unités linguistiques quelles qu'elles soient sont
reliées entre elles selon deux fonctions à savoir la fonction de
la mise en opposition (distinctive)et la fonction de la mise en
contexte(combinatoire).
L'analyse structurale d'une langue est faite à
partird'un recueil de données linguistiques brutes (corpus). Lors de
cette analyse, deux opérations (la segmentation et la commutation)
s'effectuenten vue de rendre compte du fonctionnement de la langue.
Dans le cas de notre description et grâce aux
données de notre corpus, nous aurons recours à la
procédure d'identification, de définition et de classement des
différents traits caractérisant le baguiro. Ceci dit, d'un rang
inférieur à un rang supérieur, du phonème au
morphème, du morphème au mot, du mot à la phrase.
La méthode descriptive que nous utiliserons dans la
formulation des règles morphologiques sera celle qui a été
élaborée dans Description systématique du ngbaka-manza
de Bogangolo en Centrafrique par Apollinaire SELEZILO à qui nous
devons notre gout pour la recherche et notre formation pour la linguistique
africaine.
Selon J-M. Essono (2006 : 165) dans Phonétique,
Phonologie et Morphologie cité par Apollinaire SELEZILO :
«La morphologie apparaît comme une passerelle
indispensable entre la phonologie et la morphologie. L'importance de cette
morphologie réside dans le fait qu'elle donne l'occasion de formaliser
les règles qui expliquent les faits linguistiques observés en
phonologie et en morphologie.»
Notons enfin que pour renforcer nos analyses avec les travaux
d'autres linguistes, nous nous sommes inspirés aussi de la
démarche entreprise par Séraphin Personne FÉIKERE dans
Description du gbaya-boro (phonologie-morphologie-syntaxe). C'est
grâce à son intervention ainsi que de son expérience que
notre vocation a pu se réaliser. Toutes ses analyses nous ont
été indispensables dans l'élaboration de ce Projet de
recherche.
2. Définition des concepts
clés
Avant d'aborder les raisons qui nous ont motivées et du
contexte dans lequel s'inscrit ce travail, il nous semble nécessaire de
revenir sur quelques points sémantiques rendant plus intelligibles la
démarche scientifique adoptée.
Selon M. HOUIS (1975:5) :
«La description d'une langue est la
présentation et la classification des régularités
observables [...]. La description linguistique doit être
systématique, c'est-à-dire complète et totale ; elle
est l'analyse des réalités observables du
corpus ».
· La systématique définit par cet
auteurdans son sens courant veut dire «complet, exhaustif» à
partir des données linguistiques brutes recueillies (corpus)
auprès des locuteurs d'une langue donnée qui serviront comme
objet d'une analyse afin d'élucider le fonctionnement d'une langue.
Donc,du point de vue méthodologique, une
systématique phonologique et morphologique est une
étudeextensive, c'est-à-dire basée sur la collecte et
l'observation d'un grand nombre de données réelles. Cette
activité de collecte et d'exploitation de grandes masses de
données s'accompagne d'une activité de réflexion sur les
enjeux, à la fois techniques et théoriques, de la constitution de
corpus pour la phonologie et la morphologie.
· La langue définit par Le Petit Larousse
Illustré(1995:556), est:
«Un système de signes verbaux propre à
une communauté d'individus qui l'utilisent pour s'exprimer et
communiquer entre eux.»
Ferdinand de SAUSSURE, pense que :
«La langue est un trésor déposé
par la pratique de la parole dans les sujets appartenant à une
même communauté. »
Au regard des définitions sus citées, nous
déduisons que la langue est un système de signes linguistiques
vocaux, graphiques ou gestuels qui permet la communication entre les
différents membres d'une communauté donnée.
Pour mieux cerner la Phonologie et la Morphologie, il importe
de les découper, et ceci de la manière suivante:
· Phonologie: Phon= son; Logie =
étude. Donc, la Phonologie est l'étude des Sons.
· Morphologie: Morph = forme; Logie =
étude. Ce qui sous-entend que la morphologie est l'étude
des formes.
A notre avis les découpages de ces termes ainsi que
leurs définitions sont lapidaires. Pour cela, voyons ce que disent les
linguistes:
D'après J. DUBOIS et al. (1973:326) :
«La phonologie est une étude des
éléments d'articulation de deuxième niveau, ou
phonèmes d'une langue donnée. Elle définit le
phonème qui est la plus petite unité dépourvue de sens que
l'on peut trouver dans la chaîne parlée. Quant à la
morphologie c'est l'étude des formes des mots (flexion et
dérivation par opposition à l'étude des fonctions ou
syntaxe »
Catherine FUCHS directeur de recherche au CNRS, affirme
que :
«La phonologie a pour objet le phonème qui est
la plus petite unité phonique distinctive, ainsi /p/ et
/b/ qui permettent de distinguer par exemple
«pain» et «bain». La
morphologie toujours selon elle, étudie la formation des mots et leurs
variations.»
Les approches définitionnelles sus citées, nous
semblent éloquentes. Effectivement, la phonologie est une étude
scientifique qui s'occupe d'une entité abstraite, une classe de sons qui
partagent la même opposition à d'autres sons dans une langue
donnée. Chaque classe s'appelle un /phonème/.Donc, la phonologie
est une étude qui recherche les différences de prononciation qui
correspondent à des différences de sens, c'est-à dire, des
oppositions distinctives dans une langue donnée.
En ce qui concerne la morphologie, c'est une étude
scientifique de la forme des mots, de leur structure, comment ils sont
construits. Autrement dit, c'est une étude qui s'occupe de la plus
petite unité de forme et de sens dite «morphème».
L'intérêt de leur étude se situe du point de vue de leur
forme, de leur fonctionnement et de leur formation dans une langue
donnée.
3. Justification du choix de sujet
Le Projet que nous avons entreprisest une amorce de la
description systématique de la langue baguiro. Qu'on ne prenne surtout
pas le mot «systématique» dans son sens courant de
«complet, exhaustif». L'intitulé indique le fil conducteur qui
nous guidera à étudier la phonologie comme un système de
traits pertinents, un ensemble d'éléments en relations mutuelles
et au tout,mais aussi la morphologie comme un système des
systèmes qui apparaît à travers la systématique des
morphèmes, c'est-à dire tous les morphèmes et les
systèmes qui les sous-tendent.
Puisque que la langue est un outil de communication, le
baguiro est ce système et ce moyen d'expression permettant à sa
communauté de se communiquer. La langue détermine la valeur ou
l'histoire d'un peuple, car on connait une société grâce
à son parler. Ses locuteurs devraient l'entretenir, la préserver
pour mieux perpétuer le savoir qu'elle regorge en la mettant sur un
support. L'enjeu social que représente la description d'une langue peut
expliquer indéniablement notre intérêt porté
à cette langue. Car une langue décrite a plus de chance de survie
plus que celle qui ne l'est pas encore.
Si aujourd'hui notre choix s'est porté sur le baguiro,
ce n'est nullement un fait fortuit, mais c'est pour ces raisons bien
évidentes,surtout du fait que le baguiro est une langue minoritaire en
voie de disparition sur la carte linguistique de la République
Centrafricaine.
Nous nous sommes rendu compte que plusieurs langues
centrafricaines de façon stéréotypées ont fait
l'objet de description et d'étude approfondie. Cependant et,
jusque-là aucune recherche n'a été menée sur le
baguiro, alors que toutes les langues se valent et peuvent exprimer de
façon différente tout le savoir humain.
Il est donc impérieux de recourir aux langues locales
africaines comme moyens de communication et d'information des
réalités modernes si l'on veut atteindre les populations au raz
des villages pour un développement durable.
4. Problématique de recherche
Le contexte de notre recherche étant ainsi posé,
se dessinent les questionnements les plus pertinents auxquels ceux-ci
renvoient. En effet, partant de l'idée qui est celle de montrer en quoi
consiste l'étude phonologique et morphologique du baguiro, nous
répondront aux questions suivantes.
· Pourquoi étudier le baguiro, alors qu'il existe
tant de langues non décrites?
· Pourquoi seulement l'aspect phonologique et
morphologique?
· Quelle est la pertinence d'une telle description sur le
plan scientifique?
5. Hypothèses de recherche
Le baguiro est une langue à tradition orale, c'est
pourquoi si elle est décrite, cela pourrait non seulement la
sauvegarder, mais aussi la faire découvrir aux non natifs.
Cette description est phonologique et morphologique dans la
mesure où ces deux sont les points de départ de toute
étude d'une langue. La phonologie s'occupe de la fonction des sons dans
la transmission d'un message, elle recherche les différences de
prononciation qui correspondent à des différences de sens: ce
qu'on appelle des oppositions distinctives appartenant à deux (2)
classes distinctes que sont les phonèmes. La morphologie quant à
elle, s'occupe des plus petites unités de forme et de sens qu'on appelle
les morphèmes.
Signalons enfin que la pertinence scientifique de cette
description est de faire ressortir les spécificités qui
distinguent le baguiro des autres langues. Aussi, une occasion pour les
linguistes d'enrichir cette langue afin d'être utilisée dans des
secteurs de modernités pour les peuples qui la parlent.
L'étude phonologique et morphologique du baguiro, bien
qu'elle puisse révéler quelques lacunes, nous a semblé
suffisamment cohérente pour mériter d'être
présentée ici. Nous mentionnons que le travail dans lequel nous
nous sommes lancé soit un véritable travail de pionnier.
6. Recensions des écrits
Suite à nos recherches documentaires, nous nous sommes
rendu compte que la langue baguiro n'a jamais fait l'objet d'une
véritable recherche. La plus part des informations que nous avons
reçues concernant les travaux réalisés restent virtuels.
Toutefois, quelques indices certains nous ont révélé les
ouvrages qui suivent :
· BOYELDIEU(P), 1987 Descriptions des langues Fer ou
Yulu, SELAF, Paris (Bibliothèque 47);
· 2000, Identité tonale et filiation des
langues sara-bongo-baguirmienne, (Sprache und Geschichte inAfrica SUGIA,
Beiheft 10);
· 2004, Bongo, ndoka, nduga (kaba de Paoua,
yulu) ;
· NOUGAYROL (P), 1991, Le système des
personnels en bongo-bagirmi, Communication au 22ème Colloque Annuel
de Linguistique Africaine (ACAL), Université de Nairobi;
· 1999, Les parlers gula (Centrafrique, Soudan,
Tchad), Grammaire et lexique, Paris, CNRS Editions.
Il faut signaler que ces ouvrages restent introuvables, ce qui
ne nous permettra pasde faire une analyse du contenu afin de voir leur impact
sur notre sujet. Mais dans la mesure où l'on note quelques similitudes
des variantes dialectales du groupe Sara, nous nous sommes permis de
présenter quelques travaux réalisés à ce sujet
juste pour étoffer une pareille recherche documentaire aussi si pauvre.
· DAOTA(J.R), 1991: La détermination en
Kaba, Mémoire de Maîtrise, Université de
Bangui(FLSH);
Ce chercheur a tenté de faire un rapprochement
structural entre les différents constituants syntagmatiques.
· NADJIROM (B), 2005 : Description phonologique et
lexicale du ngambay parlé dans la rue, Mémoire de
Maîtrise, Université de Bangui (FLSH);
L'auteur a fait un inventaire lexical
spécialisé de la langue ngambay et il a mis l'accent sur les
systèmes phonologiques de cette langue.
· NARIDJIMTEZ (J), 2003 : Esquisse phonologique du
parler Sara de BESSADA du sud du Tchad, Mémoire de Maîtrise,
Université de Bangui (FLSH);
Il convient de noter que ce travail n'est pas archivé
au département de Lettres modernes et nous ne l'avons donc pas pu
consulter. Faute de documentation quelques apports et regards critiques ne
seront pas effectifs comme nous l'aurions souhaité.
7. Objectifs de recherche
Tout travail de recherche exige un objectif et une
perspective, afin de déterminer son apport aux travaux de la
communauté scientifique.
En effet, dans le cadre de la recherche que nous menons, nous
souhaiterons à travers les objectifs linguistiques :
· Expliquer comment un linguiste problématise et
analyse un phénomène phonologique et morphologique
spécifique depuis la collecte des données jusqu'à leurs
théorisations ;
· Présenter les mécanismes de
fonctionnement de la langue baguiro.
Nous supposons enfin qu'à travers les objectifs
généraux, la langue baguiro puisse
êtredotée d'uncodeorthographiquepratique et normé, le cas
échéant être aménagée. Ceci permettrait
à des domaines tels que la Religion, l'Enseignement et bien d'autres
encore d'avoir un outil indispensable pour la confection des ouvrages
pédagogiques, d'alphabétisation et
d'évangélisation
Cadre méthodologique
Pour mener une recherche ou un travail scientifique, il
s'avère indispensable de circonscrire les travaux dans un champ
d'étude. C'est dans ce champ que s'opéreront les démarches
auxquelles est voué le chercheur.
Eu égard à cela, notre méthodologie a
suivi trois (3) grandes phases, à savoir: la phase dite
«Préparatoire», la phase dite «de Terrain» et la
phase dite «Analytique». Signalons que les Atouts-Limites de cette
recherche ainsi que les difficultés rencontrées
compléteront la pertinence de cette démarche
méthodologique.
1. Phase Préparatoire
La phase dite «Préparatoire» a
été primordiale dans l'organisation de notre recherche. Cette
phase est axée sur la population cible et les outils de recueil des
données.
1.1. Population cible
De l'avis de THOMAS, J-M. C. et BEHACHEL, A.
(1980 : 19-20), cité par Apollinaire SELEZILO:
[...Habituellement en Linguistique ou en Sciences humaines
de manière générale, on parle de la population cible quand
on fait allusion à un ensemble de personnes habitant sur un espace
déterminé capable de produire des données de
recherche...]
Nous nous sommes donc focalisé sur les peuples
potentiels de la langue en question. Ces derniers sont localisés dans la
Sous-préfecture de Zangba (cf. Carte N°2).
La principale enquête que nous avons menée sur un
échantillon de certains locuteurs a été
réalisée dans cette localité. Mais compte tenu des
facteurs sociologiques et surtout de la validité scientifique des
données, nous avons pris le risque de cibler deux(2) localités
subsidiaires là où les communautés Baguiro sont
importantes. Il s'agit d'une partie de la ville d'Alindao dans la Basse-kotto,
ainsi qu'une partie du 7è arrondissement (Ngaragba-Kassaï) de la
ville de Bangui.
1.2. Outils de recueil des données
En effet, après avoir ciblé nos sites de
recherche, nous avions proposé et apprêté quelques outils
pour le recueil des données. Cela nous a ainsi amené à
dresser deux (2) questionnaires: l'un réservé à l'histoire
et la sociologie de ce peuple, l'autre d'inventaire linguistique
constitué d'un lexique en français destiné à la
langue. Enfin tout ce qui nous a permis l'enregistrement et d'avoir
l'objectivité est un téléphone portable de marque
«TCNO VELL-COM 80X.
2. Phase de terrain
2.1. Déroulement de la recherche
Notre enquête s'est effectuée en deux (2)
périodes. La première s'étend d'Août à
Septembre 2011. Durant cette période nous avons débuté
dans le 7è arrondissement de la ville de Bangui notamment les quartiers
Ngaragba-Kassaï où nous avons effectué un travail de
pré enquête de neuf (9) jours; ensuite nous avons mené la
principale enquête dans la localité de Zangba durant un
séjour de dix-sept (17) jours.
Dans le souci d'une recherche approfondie et de
compléter quelques insuffisances, nous avons reconduit l'enquête
entre fin Février et début Mars 2012. Lors de cette seconde
période, nous avons bouclé notre recherche après un
séjour de huit (8) jours dans la ville d'Alindao.
Ainsi, ces périodes nous ont permis de recueillir nos
données sur un échantillon de locuteurs potentiel du baguiro.
2.2. Echantillonnage
Il est évident que dans certain cas, nous avons
dû improviser des enquêtes, qui malgré tout nous ont
donné des résultats très intéressants de par leur
nature spontanée. Seulement, nous avons jugé peu utile de
mentionner les identités de nos sources occasionnelles.
En dehors de ces cas, nous avons toujours pris la
précaution d'informer préalablement nos interlocuteurs de notre
démarche intellectuelle, considérant que nous avions un devoir de
transparence vis-à-vis des gens acceptant de se soumettre à nos
questionnements, et ce quelque soit leur statut.
Ainsi, parmi les trente et sept (37) locuteurs
rencontrés et interrogés, il nous semble nécessaire
présenter brièvement ici l'identité de nos quelques
informateurs de référence dans le tableau ci-après:
N°
|
Nom(s)et Prénom (s)
|
Age
|
Catégorie socio-
Professionnelle
|
Lieu de
Résidence
|
01
|
OROKO Luc
|
71 ans
|
Gendarme à la retraite et ancien footballeur.
|
Castor (Bangui)
|
02
|
SANZE Bernard
|
66 ans
|
Ancien combattant,
actuellement chef de groupe
|
Ngaragba(Bangui)
|
03
|
BENGO Georgine
|
68 ans
|
Cultivatrice
|
Alindao
|
04
|
YELO Annie
|
48 ans
|
Ménagère
|
Oumbé(Zangba)
|
05
|
GBIAGNON Félix
|
37 ans
|
Chef de village
|
Ngulibi (Zangba)
|
3. Phase Analytique
3.1. Corpus
Les démarches susmentionnées nous ont permis de
recueillir et de transcrire les données constituant notre corpus.
Celui-ci est constitué d'un recueil de vingt (43) proverbes baguiro,
trois (3) conte et d'un lexique de mille trois soixante-dix (1370) items
baguiro-français.
3.2. Matériaux de description du
corpus
Deux (2) matériaux nous ont favorisé la
description du corpus. Notamment l'Alphabet Phonétique International
(API) et l'Alphabet de l'Institut Africain International (IAI) pour certains
sons. Il faut signaler que presque toutes les données brutes recueillies
ont été dépouillées et transcrites ici à
Bangui. Pour les proverbes et les contes, ceux-ci ont subi une traduction
littérale puis la traduction littéraire. Enfin, pour
déterminer la pertinence de cette démarche méthodologique,
il nous semble nécessaire de présenter brièvement ici les
atouts-limites et difficultés émanant de ce travail.
4. Atouts-Limites et
Difficultés
Pour atteindre l'objectif que nous avons préalablement
fixé, notre ligne de conduite fut d'emprunter la méthodologie
dite «d'observation participante». Cela n'aurait pas remplacé
l'intérêt et l'enrichissement qu'apporte toute expérience
personnelle directement vécue.
Nous avons surtout essayé de garder un recul
nécessaire par rapport à l'enthousiasme procuré par le
«terrain» et ainsi de saisir la substance des
phénomènes rencontrés en évitant la collection de
stéréotypes.
Les limites de ce travail tiennent au choix
méthodologique que nous avons effectué ainsi qu'à la
nature de certains locuteurs que nous avons rencontrés. Notre
présence a souvent suscité quelques interrogations, parfois
quelques suspicions, plus rarement une franche animosité. Les
différentes communautés avec lesquelles nous avons
travaillé n'ont pas toutes eu la même perception de nos travaux.
Par exemples certaines populations relativement accoutumées à la
présence et aux méthodes des chercheurs, ont été
très réactives par rapport à notre travail; d'autres
n'ayant quasiment jamais été des partenaires de travaux à
vocation scientifique, ont été peu réceptives.
D'autres difficultés sont liées bien
évidemment à certaines "prises de contact" non honoré par
maladresse de notre part renvoyant notre demande assez loin et parfois sans
suite.
Notons que par rapport à la situation
géographique de Zangba, étant très isolé voire non
sécurisé, et surtout que cette localité était
inconnue pour nous, suscitait aussi une incertitude pour notre
intégrité physique. Bien que généralement peu
enclin à faire preuve de réalité de leur
société, nos informateurs se sont révélés
assez ouverts à nos recherches.
Signalons enfin que la difficulté majeure est d'ordre
financier, car une recherche de telle envergure exige de moyens financiers
nécessaires. Ce qui effectivement ne pourra donc pas bien entendu
apporter de résultats définitifs à l'attente de nos
lecteurs.
Ebauche de la première partie :
Phonologie
De l'avis de J-M-C. Thomas, et al.1980 : 21
[...quelle que soit l'orientation théorique et
méthodologique des descripteurs, l'établissement de la phonologie
reste considéré comme préliminaire indispensable à
toute description...]
Cette partie est consacrée à la description
phonologique du baguiro. Il sera question d'identifier et d'étudier:
· La phonématique sur l'axe paradigmatique en
utilisant la commutation pour établir des pairs minimales afin de
dégager les traits oppositionnels, le statut phonologique et aussi la
taxonomie de la langue en question; ensuite,
· Les autres études de ces unités
phonologiques seront faites sur l'axe syntagmatique par l'étude des
contextes, des rencontres, des positions, pour dégager les traits
contrastifs. Ces traits pertinents nous permettront de définir les
diverses unités, enfin ce sera la formalisation de quelques
règles morpho-phonologiques et la proposition d'un code orthographique
du baguiro.
Il est à mentionner que nos transcriptions
phonétiques garderont pour leur compte l'Alphabet Phonétique
Internationale(A.P.I) et l'alphabet proposé par l'Institut Africain
International (IAI).
Mais en attendant, il nous incombe de présenter de
façon sommaire ces unités qui feront l'objet de notre analyse
phonologique.
I.1. Phonématique
Le système phonologique du baguiro est constitué
de quarante et un (41) phonèmes dont douze (12) vocaliques et trente
(29) consonantiques qui sont:
I.1.1. Phonèmes vocaliques:
Ils sont réparties en sept (7) voyelles orales et cinq
(5) nasales.
I .1.1.1. Les voyelles orales
Le phone [i]
Exemples : [mbl] : joue ;
[gl ] : odeur
Le phone [ç]
Exemples : [kpOEsê] : moue
[kOEmOE ] : dedans
Le phone [u]
Exemples : [mùkù ] : sorcellerie
[zùlù ] : jaloux
Le phone [a]
Exemples : [bl ] : puis
[nzàfà ] : blanc
Le phone [o]
Exemples : [bubugjô ]: arguments
[þju] : deux
Le phone [(c)]
Exemples : [gÖl ] : étoile
[nzlÖ ]: ombre
Le phone [°]
Exemples : [zÁ ]: sur
[lÁv ]: partout
I .1.1.2. Les voyelles nasales
Le phone[Ä]
Exemples : [gåd ] :
arrière
[ tåkpå ] : estomac
Le phone[ u ]
Exemples : [Ûumu ] : palme
[ Úulu ] : puissance
Le phone[ ·]
Exemples : [ w·jid· ] : avoir
d'égard
[ túÛ· ] : fourmis rouge
Le phone[Å ]
Exemples : [ zÇÚ#177; ] : saison
pluvieuse
[ kÇnÇ ] : épine
Le phone[... ]
Exemples : [ k...ÛOE] : poisson
[ nÚnà ] : céder
I.1.2. Les Phonèmes consonantiques :
Ils sont au nombre de vingt et neuf (29).Voici ci-dessous leur
brève présentation appuyé par un tableau.
I.1.2.1. Les consonnes simples
[ b, d, f, g, h, j, k, l, m , n, p, r, s, t, v, w, z ]
I.1.2.2. Les consonnes complexes
[ gb, mb, nd, nz, ndj, kp, ÿ, ö,
Û, Ú, Ø, Ù ]
I.2. Tableaux récapitulatifs des
phonèmes
I.2.1. Tableau des voyelles
|
Antérieures
|
Médianes
|
Postérieures
|
Orales
|
Nasales
|
Orales
|
Nasales
|
Orales
|
Nasales
|
Fermées
|
i
|
Ä
|
|
|
u
|
u
|
Mi fermées
|
e
|
|
|
|
o
|
|
Mi ouvertes
|
å
|
?
|
|
|
°
|
Å
|
Ouvertes
|
|
|
a
|
...
|
|
|
I.2.2. Tableau des consonnes
Trajet
|
Ordre/Série
|
Bi-Lab.
|
Lab-Dent
|
Apico-Dent
|
Apico-Alv.
|
Pré- Pal.
|
Palatales
|
Vél.
|
Lab. Vel.
|
Glottal
|
Occlusives
|
Sourdes
|
[ p ]
|
[ f ]
|
[ t ]
|
[ s ]
|
[ ÿ ]
|
|
[ k ]
|
[kp]
|
|
Sonores
|
[ b ]
|
[ v ]
|
[ d ]
|
[ z ]
|
|
|
[ g ]
|
[gb]
|
|
Mi nasales
|
[mb]
|
|
[ nd ]
|
|
[dþ]
|
|
|
|
|
nasales
|
[ m ]
|
|
[ n ]
|
[ nz ]
|
[ Ú ]
|
[ Û ]
|
|
[Ø]
|
|
Constrictives
|
Latérales
|
|
|
[ ö ]
|
[ l ]
|
|
[ j ]
|
|
[w ]
|
[h ]
|
Vibrantes
|
|
|
[ Ù ]
|
[ r ]
|
|
|
|
|
|
I.2. Syllabation
Cette étude nous permettra d'établir les formes
canoniques considérées comme les bases des mots de la langue. Une
fois que nous aurons identifié, analysé et défini la
syllabe en baguiro, nous verrons comment se combinent les syllabes dans
l'énoncé. Voici quelques exemples de structures syllabiques que
nous avons pu dégager:
· Les monosyllabes (CV)
Exemples : /d/ : l'homme
/Ùò/ : quoi?
/kp/ : piler
/lÁ/ : lieu
· Les dissyllabes (CVCV)
Exemples : /z#177;kÍ / :
faible
/kàk/ : rouge
/Úbà/ : mari
/sÌsÌ/ : conte
· Les trisyllabes (CVCVCV)
Exemples : /ndûkûlî/ :
comment
/lÁkèmbè/ : caisse
d'épargne
/ÚjÚtOE/ : nourrisson
/mbt#177;t/ : sourd
· Les quadrisyllabes(CVCVCVCV)
Exemples :
/kâzànílà/ : autrefois,
/ndígíöÁlÁ/ :
bagarrer
/ÚÂnÀàlà/ :
orphelin
/ÿlkÁtÂ/ : ambition
I.3. Tonématique
Le baguiro compte cinq (5) tons dont trois(3) ponctuels et
deux (2) modulés.
I.3.1. Les tons ponctuels
l Ton haut (TH), /'/ :
Exemples : /?ánzá/ :
dur
/ÚbÖ/ : guerre
/mÌ/ : je
l Ton moyen (TM), / /:
Exemples : /Ûûmû/ :
palme
/tawû/ : chénille
/mÛ/ : gigo
l Ton bas (TB), /`/ :
Exemples : /kl/ :
fesse
/gd/ : dos
/mbl/ : joue
I.3.1. Les tons modulés
l Ton haut-bas (HB), /à / :
Exemples : sô/ : depuis
/kâwô/ : mouche
/b/ : village
l Ton bas-haut (BH), / / :
Exemples : bogÁ/ : moins
/hagá/ : hier
/gjÉ/ : neuf ou neuve
Au-delà de ces unités phonologiques que nous
venons brièvement de présenter, cette partie s'intéressera
également à l'énoncé phonologique, aux
phénomènes morphologiques affectant soit les phonèmes soit
les tonèmes et la codification orthographique censée être
la finalité d'une étude phonologique. Cette partie une fois
finis, cela nous amène à faire l'analyse morphologique dans la
seconde partie.
Ebauche de la deuxième partie :
Morphologie
La morphologie définit selon Dubois et al. 1973 :
326,est« une étude des formes des mots (flexion et
dérivation) par opposition à l'étude des fonctions ou
syntaxe»
A cet effet, voyons quelques étapes de l'analyse des
faits morphologiquesque nous adopterons lors de notre rédaction si
jamais l'occasion nous sera offerte:
D'abord, nous ferrons la segmentation de notre corpus en
morphèmes grâce à la commutation ;
Ensuite, nous vérifierons les significations, la
combinatoire etles différents contextes d'apparition de chaque
morphème dégagé;
Enfin, nous étudierons la distribution et les
règles de réalisation des morphèmes ainsi que les
différents types de morphèmes (avec valeur et fonction).
Voici les intitulés des chapitres qui seront
traités dans la présente partie.
Chapitre I : Morphologie nominale.
Chapitre II : Morphologie verbale.
Dans ces chapitres, il s'agira de présenter non
seulement les nominaux de la langue baguiro mais aussi de dégager les
changements qui peuvent advenir dans leurs formes initiales.
Voici quelques exemples de noms et verbes dans la langue
baguiro.
· Les noms
ü Le substantif simple
Exemples : /kgb/ :
souris
/nzíl/ : ombre
/b-ökp/ : estomac
ü Le substantif composé
Exemples :
Colonne vertébrale :
/?lgìdì/
se décompose ainsi qu'il suit :
/?l/ peau et/gìdì/ dos
Toilette :
/zÁ?bò?à/
est décomposable de cette façon :
/zÁ/ lieu et /?bò?à/
excréments :
· Les emprunts :
Exemples : /sàmbjà/ : piment
/zô?ô/ : saison pluvieuse
/bâmàr/: lion
/mbmbà/: hippopotame
Remarques : les Baguiro ont
emprunté les deux premiers termes dans la langue ngbandi. Tandis que les
deux deniers sont empruntés dans la langue sängö
· Les pronoms:
Ceux-ci jouent un rôle de substitut du
nom.
Exemples : /gg/ : nous
/kaz/ : eux
/lùáÚn/ : lequel
· Les adjectifs:
Ils sont spécialisés dans la fonction de
détermination du nom.
Exemples: /Útbg/ : bref,
brève
/kàjbÖ/ : beau, belle
· Les verbes simples :
Exemples: /zÍmb/ : attirer
/kàwÍfÁf/ : respirer
· Les verbes duratifs :
Exemples:
/mÌsÌànà/ : avaler
/zú?bà/ : souhaiter
· Les verbes
répétitifs :
Exemples: /mûnágwà
sèn/ : accorder
/m#177;kwâ zunâ/ : analyser
· Les verbes transitifs :
Exemples:
/mûndgnàgÁ / : s'opposer à
/mûndwáÚÌlÌm/ :
se vanter ;
· Les verbes intransitifs :
Exemples: /kwâzOE/ :
réfléchir
/kÁlÀkÂ/ :
appréhender
· Les adverbes simples :
Exemples: /bàkàná/ :
beaucoup
/kpàln/ : bientôt
· Les adverbes complexes :
Exemples:
/kÁtÁkàzàník/ : après
/kOEmOE/ : dedans
Remarque:Ce projet estsusceptible
d'éventuelles retouches. C'est dans l'évolution du travail
(rédaction) qu'on pourra y voir de manière claire.
Esquisse du plan de Mémoire (Master
II)
Le présent plan que nous proposons s'inscrit dans le
cadre d'un Projet de recherche en Master intitulé:
Systématique Phonologique et morphologique du
baguiro de Zangba (Sud-est de Centrafrique).
Cette étude est pour nous une amorce de la description
systématique de cette langue. Qu'on ne prenne surtout pas le mot
«systématique» dans son sens courant de «complet,
exhaustif». Car ce travail annoncé ne prétend pas tout dire
sur la langue. L'intitulé de ce projet indique le fil conducteur qui
nous guidera à étudier la phonologie comme un système, un
ensemble d'éléments en relations mutuelles et au tout, un
système de traits pertinents. D'étudier aussi la morphologie
comme un système des systèmes qui apparaît à
travers la systématique des morphèmes. Cela vise donc à
dégager tous les morphèmes et les systèmes qui les
sous-tendent. Il est à signaler que le plan envisagé n'est pas
définitif. Il pourra subir des modifications sans s'écarter des
principales parties de ce travail. Ainsi, il se présente de la
manière suivante:
i-DÉDICACE
ii-REMERCIEMENT
iii-SIGLES, ABREVIATIONS ET SIGNES EMPLOYÉS
iv-LISTES DES CARTES, DES FIGURES ET TABLEAUX
INTRODUCTION GÉNÉRALE:
Présentation du cadre
d'étude
1- Les frontières géopolitiques de la RCA
2- La localisation de la zone d'étude
3- La géolinguistique de La RCA.
4- Présentation des langues Adamawa-Oubanguiennes
Présentation du peuple Baguiro
1- Historique du peuple Baguiro
2- Sociologie du peuple Baguiro
3- Classification et statut linguistique du baguiro
Cadre théorique et Conceptuel de
recherche
1- Méthode théorique
2- Définitions des concepts clés
3- Justification du choix de sujet
4- Problématique de recherche
5- Recension des écrits
6- Objectifs de recherche
Cadre méthodologique de recherche
1. Phase préparatoire
1.1. Population cible
1.2. Outils de recueil des données
2. Enquête de terrain
2.1. Déroulement de la recherche
2.2. Échantillonnage
3. Phase analytique
3.1. Corpus
3.2. Matériaux de description du corpus
4. Atouts-Limites et Difficultés.
Première partie: La Phonologie
CHAPITRE I: PHONÉMATIQUE
I.1- Inventaire des phonèmes
I.1.1- Les phones vocaliques
I.1.1.1- Les voyelles simples
I.1.1.1.1- Les voyelles orales
I.1.1.1.2- Les voyelles nasales
I.1.1.2- Les voyelles complexes
I.1.1.2.1-Les voyelles longues et brèves
I.1.1.2.2- Les diphtongue
I.1.1.2.3- Les triphtongues
I.1.1.2.4- Les semi-voyelles
I.1.1.3- Identification phonologique des voyelles
I.1.1.4- Tableau des paires suspectes vocaliques
I.1.2- Les phones consonantiques
I.1.3- Tableau des phones consonantiques
I.1.4-Identification phonologique des consonnes
I.2-Définition et Classement des phonèmes
I.2.1- Les voyelles
I.2.1.1- Définition phonologique des voyelles
I.2.1.2- Classement des voyelles
I.2.1.2.1- Classement selon les points d'articulation
I.2.1.2.1.1- Les antérieures
I.2.1.2.1.2- Les médianes
I.2.1.2.1.3- Les postérieures
I.2.1.2.2- Classement selon les modes d'articulation
I.2.1.2.2.1- Les orales
I.2.1.2.2.2-Les nasales
I.2.1.2.3- Classement selon les degrés
d'aperture
I.2.1.2.3.1- Les fermées
I.2.1.2.3.2- Les mi fermés
I.2.1.2.3.3- Les mi ouverts
I.2.1.2.3.4- Les ouvertes
I.2.1.3- Tableau des phonèmes vocaliques
I.2.2-Les consonnes
I.2.2.1- Définition phonologique des consonnes
I.2.2.2- Classement des consonnes
I.2.2.2.1- Les occlusives orales
I.2.2.2.2 - Les occlusives nasales
I.2.2.2.3- Les fricatives
I.2.2.2.4- Les latérales
I.2.2.2.5- Les vibrantes
I.2.2.3- Tableau des phonèmes consonantiques
Conclusion du chapitre
CHAPITRE II : SYLLABATION
II.1- Schèmes syllabiques
II.1.1- schèmes /V/
II.1.2- schèmes /CV/
II.1.3- schèmes /CCV/
II.2- Structures syllabique
II.2.1- Syllabe ouverte
II.2.2- Syllabe fermée
II.2.3- Tableau des structures syllabiques
II.3- Typologie syllabique
II.3.1- Les monosyllabiques
II.3.2- Les dissyllabiques
II.3.3- Les trisyllabiques
II.3.4- Les quadrisyllabiques
II.3.5- Les polysyllabiques
II.4- Formes canoniques
Conclusion du chapitre
CHAPITRE III: TONNÉMATIQUE
III.1- Inventaire des tons
III.1.1- Les tons ponctuels
III.1.1.1- Le ton haut
III.1.1.2- Le ton moyen
III.1.1.3- Le ton bas
III.1.2- Les tons modulés
III.1.2.1- Le ton haut-bas
III.1.2.2- Le ton bas-haut
III.1.2.3- Le ton moyen-haut
III.2- Identité phonologique des tons
III.3- Tableau du système tonal
Conclusion du chapitre
CHAPITRE IV: LA MORPHOPHONOLOGIE
IV.1- Distribution des phonèmes
IV.1.1- Positions
IV.1.2- Combinaisons
IV.1.3- Séquence des phonèmes vocaliques
IV.1.4- Séquence des phonèmes consonantiques
IV.2- Fréquences des phonèmes
IV.2.1- Les fréquences vocaliques
IV.2.2- Les fréquences consonantiques
IV.2.3- Tableau de fréquences globales des
phonèmes
IV.3- Processus morphologique affectant les
phonèmes
IV.4- Processus morphologique affectant les
tonèmes
IV.4.1- Report tonal
IV.4.2- Modulation descendante
IV.4.3- Élision tonale
IV.4.4- Exceptions tonales
Conclusion du chapitre
CHAPITRE V : CODIFICATION ORTHOGRAPHIQUE
V.1- Principes de transcription
V.2- Exemple de transcription
V.3- Choix de l'alphabet
V.4- Alphabet baguiro
Conclusion de la première partie.
Deuxième partie: La Morphologie
CHAPITRE VI: MORPHOLOGIE NOMINALE
VI.1- Typologie morphologique des nominaux baguiro
VI.1.1- Les Invariables
VI.1.1.1- Les marginaux
VI.1.1.2- Les interjections
VI.1.1.3- Les onomatopées
VI.1.1.4- Les généraux
VI.1.1.5- Les particules
VI.1.1.6- Les prépositions
VI.1.2- Les variables
VI.1.2.1- Les noms simples
VI.1.2.2- Les noms dérivés
VI.1.2.2.1- Les dérivés flexionnels
VI.1.2.2.2- Les dérivés affixaux
VI.1.2.2.3- Les dérivés verbaux
VI.1.2.3- Les noms composés
VI.1.2.3.1- Les composés à deux termes
VI.1.2.3.2- Les composés à trois termes
VI.1.2.3.3-Les noms de parenté
VI.1.2.4- Les surcomposés
VI.1.2.5- Les noms d'agents
VI.2- Structure morphologique des nominaux baguiro
VI.2.1- Forme radicale
VI.2.2- Forme singulière
VI.2.3- Forme plurielle
VI.2.4- Pluralité et singularité
indéterminés
VI.2.5- Forme complète
VI.2.6- Marqueur de genre
VI.2.6.1- Genre masculin
VI.2.6.2- Genre féminin
VI.3- Tableau récapitulatif des formes
attestées
VI.4-Les pronoms baguiro
VI.4.1- Les pronoms substitutifs
VI.4.1.1- Les pronoms personnels
VI.4.1.2- Les pronoms représentatifs
VI.4.1.3- Les pronoms emphatiques
VI.4.1.4- Les pronoms prédicatifs
VI.4.1.5- Les pronoms exclusifs
VI.4.1.6- Les pronoms déterminatifs
VI.4.2-Les pronoms spécifiques
VI.4.2.1-Les pronoms possessifs
VI.4.2.2-Les pronoms interrogatifs
VI.4.2.3-Les pronoms démonstratifs
VI.4.2.4-Les pronoms indéfinis
VI.4.2.5-Les pronoms relatifs
VI.5- Les adjectifs
VI.5.1-Les adjectifs qualitatifs
VI.5.2- Les adjectifs démonstratifs
VI.5.3- Les adjectifs possessifs
VI.5.4- Les adjectifs interrogatifs
VI.5.5- Les adjectifs indéfinis
VI.5.6- Les adjectifs déterminatifs
VI.5.7- Les adjectifs numéraux
VI.5.8- Les adjectifs ordinaux
Conclusion du chapitre
CHAPITRE VII- MORPHOLOGIE VERBALE
VII.1- Le verbe
VII.1.1- Typologie-Structure verbale
VII.1.1.1- Le verbe transitif
VII.1.1.2- Le verbe intransitif
VII.1.1.3- Le verbe de sens objectif et subjectif
VII.1.1.4- Le verbe défectif
VII.1.1.5- Le verbe factitif
VII.1.1.6- Le verbe de sens opposé
VII.1.2- Valeurs et différenciation de verbe
VII.1.2.1- Les verbes simples
VII.1.2.2- Les verbes duratifs
VII.1.2.3- Les verbes répétitifs
VII.1.3- Tableau récapitulatif des formes
attestées
VII.2- Les adverbes
VII.2.1- Les adverbes simples
VII.2.2- Les adverbes complexes
VII.2.3- Les adverbes temporels
VII.2.4- Les adverbes locatifs
VII.2.5- Les adverbes de manière
VII.2.6- Les adverbes de qualité
VII.2.7- Les adverbes de négation
Conclusion du chapitre
Conclusion de la deuxième partie
CONCLUSION GÉNÉRALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLES DES MATIÈRES
Conclusion generale
Ce projet qui vient d'être élaboré, est
l'image de la description et de la présentation des mécanismes de
fonctionnement du baguiro. Il sera sans doute exécuté en
deuxième année de notre formation en Master. Nous avons
envisagé :
Une systématique phonologique et morphologique du
baguiro,
C'est à dire des systèmes qui aux plans
phonologique et morphologique le constituent comme langue.Une langue qui est
méconnue d'un point de vue linguistique, langue minoritaires en voix de
disparition de la RCA.Rappelons que la description d'une langue est la
présentation et la classification des régularités
observables. Elle est procédée d'un travail d'analyse qui
commence par le niveau de l'enquête et progresse par des
hypothèses qui se confirment, s'infirment et se renouvellent [...].
Il importe de mentionner que le projet a été
conçu depuis la présentation du cadre d'étude ainsi que du
peuple Baguiro jusqu'aux cadres théoriques et méthodologiques de
la recherche, en passant par les deux(2) grandes parties de ce travail que sont
la phonologie et la morphologie, pour aboutir par l'Esquisse d'un plan de
Mémoire en Master2.
Ce modeste travail n'est qu'une tentative d'apport
scientifique à des problèmes auxquels se heurte la langue
baguiro. Il ne saurait prétendre à une quelconque
exhaustivité phonologique et morphologique. D'autres travaux plus
scientifiques seraient souhaitables pour son enrichissement et son
approfondissement. Comme tout travail de recherche scientifique,
l'élaboration de ce projet a été émaillé de
difficultés de tous genres, mais tout à été bien
sublimé. Le fait également pour nous de ne pas être un
locuteur de la langue baguiro, constitue un handicap sérieux à ce
travail.
Au vue de ce qui précède, cette tentative
s'adresse en premier lieu aux linguistes et aux africanistes. Elle s'affirme
donc comme une contribution fondamentale à la connaissance du baguiro et
surtout des langues du groupe «sara». Ainsi les travaux menés
aideront les communautés linguistiques dans leurs actions
d'éducation, de revitalisation et de préservation Enfin notre
travail pourrait être considéré comme un guide capable
d'orienter tout chercheur qui entreprendrait des travaux sur cette langue.
Bibliographie
Ouvrage généraux
· HAMPATÉ Bâ (A), 1972, l'Étrange
destin de Wangrin.
· BENVENISTE (E), 1936-1977, Problèmes de
linguistique générale, Tome 1&2, Paris, Gallimard, 356
p.
· BLANCHET (P), 2000, La linguistique de
terrain: méthode et théorie, Rennes, P.U.R, 145 p.
· BOUQIAUX (L) et al. 1971, Questionnaire
d'enquête, guides d'analyse et de description, Paris, SELAF, 750
p.
· De SAUSSURE (F), 1972, Cours de linguistique
générale, Paris Payot.
· ELUERD (R), 1987, Pour aborder la
linguistique, Tome 1, Esf, Paris
· GREENBERG (J), Studies in African Linguistic
Classification: New Haven, The compass publishing company, 110 p.
· MARTINET (A), 1970, Eléments de linguistique
générale, Paris, Armand Colin, 224 p.
· OSWALD (D), et al. 1968, Qu'est-ce le
structuralisme ?, Paris, Ed. Du Seuil, 445 P.
· PENEL (J.D), «Les ethnies» in Atlas de la
République Centrafricaine, Les Ed. Jeune-Afrique, Paris, 72 p.
· VENNETIER (P) et al. Atlas de la République
Centrafricaine, Les Ed. Jeune-Afrique, Paris, 67 p.
Dictionnaires
· DUBOIS, J et al. Dictionnaire de linguistique,
1973, Paris, Librairie Larousse, 516 p.
· Le Petit Larousse Illustré, 1995
· MOUNIN (G), 1995, Dictionnaire de la
linguistique, Paris, P.U.F, 1102 p.
· TISSERANT (R.P.C), 1931, Dictionnaire
banda-français, Paris, Institut d'ethnologie, 617 p.
Ouvrages spécifiques
· BOYELDIEU (P), 2004, Bongo, ndoka, nduga
(kaba de Paoua, yulu) ;
· CLOAREC-HEISS (F), 1969, banda-linda de Ippy:
phonologie-dérivation et composition, Paris, bulletin de la SELAF
N° 3, 57 p.
· CREISSELS (D), 1994, Aperçu sur les
structures phonologiques des langues négro-africaines, Grenoble,
ELLUG, 320p.
· DUCHET (J-L), 1981, La Phonologie, Coll.Que
sais-je?, P.U.F,Paris, (rééd. 1998). 128p.
· NOUGAYROL (P), 1999, Les parlers gula
(Centrafrique, Soudan, Tchad), «Grammaire et lexique»,
Paris, CNRS Editions.
· Rocher, (M), et al.2010, Des unités
morphologiques au lexique, Paris, Hermès Lavoisier
· ROULON (P), 1971, Rapport sur la phonologie d'un
dialecte gbaya: le gbaya-bodoé du groupe kaka, Paris, SELAF.
Travaux Universitaires
· AMADHOU-NDEMA(J.C), 2009, Phonologie et morphologie
de la langue dakpa parlée à Bakala en République
Centrafricaine, Projet de recherches en vue de l'obtention du Master1,
FLSH, Université de Bangui, 48 p.
· FÉIKERE (S.P), 2008, Description du gbaya
boro (phonologie-morphologie-syntaxe), Thèse en vue de l'obtention
du Doctorat d'Etat Ph.D, FALSH, Université de Yaoundé1, 422p.
· LIM (F), 1994, Description linguistique du
karé, Thèse de Doctoratunique, Paris, Université de
Sorbonne Nouvelle, ParisIII, 368 p
· MARECK (N), 2000, Reconnaissance des
mots-écrits et traitement morphologique, Mémoire de DEA,
FALSH, Yaoundé1
· MEL'CUK (I), 1993, Cours de morphologie
générale (théorie et description), Presses de
l'université de Montréal, CNRS, Vol1
· MENDO-ZE (G), 2008, Guide méthodologique de la
recherche en Lettres, Yahoundé, PUA.
· NOUGAYROL(P), 1991, Le système des
personnels en bongo-bagirmi, Communication au 22ème Colloque Annuel
de Linguistique Africaine (ACAL), Université de Nairobi.
· SELEZILO (A), 2008, Description systématique
du bgaka-manza de Bogangolo en Centrafrique, Thèse en vue de
l'obtention du Doctorat Ph.D, FALSH, Université de
Yaoundé1, 511p.
Annexes
Cette partie porte sur le corpus des données de notre
recherche. Le corpus est constitué d'un recueil de quarante-trois (43)
proverbes baguiro, trois (3) contes baguiro et d'un lexique de mille trois
soixante-dix (1370) items baguiro-français. Pour l'instant, nous allons
présenter seulement une partie des proverbes et du lexique. Le reste
sera presenté lors de la rédaction de notre Mémoire si
jamais l'occasion nous était offerte en deuxième année.
1. Présentation des proverbes
· fÛá fÛá Ûàl
zÌâ kÍgÛ
//Petit+ double/ oiseau/ bâtir+ inf./ nid//
Petit à petit, l'oiseau fait son nid.
· ÛÀnÀ Ût
àmûtb bâ bùlbà
//Fils+ petit/ faire/ comme+ père//
Tel père, tel fils.
· ândg kálá Ùl bb
sô màn
//Danger + art. / inf. + gagner/ grande + objet/ adj. +
année//
On voulant trop gagner, on perd.
· lâkt amûtl
kgÁ
//Personne /devant/ vient+ futur/ derrière//
Le premier sera le dernier.
· mÌdjâ bÌlÌ kt
n
//Toi /laisse + nég/ demain/ non//
Qui rejette à demain, trouvera malheur en
chemin.
· s ndÍl Ûáhû gjev
télé kjûlÌn
//loc./au+ nuit/ art. + chats/ tout/ être/ noirs//
La nuit, tous les chats sont gris.
· mnOEga mabe gjÁ nÉ
ksùmnOE
//art. + eau /allé/ doucement/ être+
dangereux//
L'eau douce est profonde.
· ndÂjnk ÚùÙù
kt sè ÚbÖ g
//toi /frappe + présent/ pas+ nég. / poitrine
/avant/ prép. / guerre//
On ne chante pas la victoire avant la guerre.
· Ûáhû àklOE kÖgb
gj bômÚ
//le+ art. /Chat/ absenter+ passé/ les/ souris/ danser+
présent//
Quand le chat n'est pas là, les souris
dansent.
· dOEj§ga àhgjÁ
ndâÙÌ sègjÁ
//art +homme /là/ aller/ doucement/ arriver+ futur/
destination//
Qui va doucement, va surement.
· bs kpOE àmÁ
tÀlÀk
//ind. +chien/ pré+ toi /te/ tue//
C'est le chien que tu engraisses qui te tue.
· gàl kg sè
kànÛá
//on+ pron/ connaitre+ inf/ arbre /avec /son/ fruit//
On reconnait l'arbre par ses fruits.
· zàkà sésé
kÌÚjà ltî nkgÁ
//art.+ renard/ pré + poulet/ marcher+ nég.
Ensemble//
Le poulet ne se promène pas avec le renard.
· lâmâlÌ sùnk
kÚÀgÁ
//lépreux/grimper +inf. / jamais +adv. /colline//
Le lieu de la marche d'un lépreux n'est jamais su
la colline.
2. Présentation du lexique
baguiro-français
Items en baguiro gloses en français
a
à -bà : papa (superlatif)
àlÀzunákÀ : abus
abejsakajnâ : adieu
âdsb : apporter de
àná : noix
àsàkÀ :
àjlà : criquet
âtànà-gjÁ : calmer
ânàÚàl : baisser
âtÁr#177;n : bouillir
âmá : comme ça
àl#177;zuná : trop assez
àhánzgjÁ : se taire
àhäÚn : laquelle (chose)
ándgjàlÁ : balayer
b
bàbà : papa
bÍlà : père
bÌlÛé : tante
bÂdm : frère, soeur ainé (e)
bdÖm : patron
bÁdÖ : ainé (e) grande (e)
b°d(c)-bágájm : belle-soeur
bÁdÖgjè : ancêtre
bÂdÖgj : autorité, chef
bÂtgÁtÁ : abîme
bÁgjè-nág : innocence
bÀj#177; : affaire
bÛ : cabri
bêkùsà : aliment
bätàná : aménager
bOEnâjndô : appréciation
bôkàgà : baobab
bubugjô : argument
bÉkàndô : en quantité
bÁgj : attaquer
bkÁj : serpent
békÁj : serpent
bÂmàn-wÉmândô :
excès de soif
bâmàr : lion
blum : hache
bàkàná : beaucoup
bgÁ : moins
b-ökp : estomac
bl-kàmù : paupière
bejàklOE : ca va
bÁgÁ : voler
bl : poils
b : village, quartier
blàÚàl : sauterelle
bàlèsèkjé : être en
audience
b : cette
bugnd° : beaucoup
bÁ : besoin
bÁgjé-bÁgjé : bruit
bÁgÁ-mbOE : brusque
bt°gjénà : calculer
bÁdbÖ : autorité
b : chose
bÁ-bÁgjná : croyance
bd : bailleur
bêOEma : invité, convive
bbàl : après demain
b°gj°ndkl : pourquoi
bl : comme ça
bukù : paillote, hangar
bs : chien
bálu : latérite
bágÁ-màn : l'étang
bzùlù : jalousie
bânþj° : vingt
bân mùtùá : trente
bân-s : quarante
bân-m : cinquante
bân-mÛàlàkàlà :
soixante dix
bân-slsÁ-slmùtùá :
soixante dix
bân-ÚbédOE : quatre vingt
bân-slmsls : quatre vingt dix
b-gbÉzÁrÁ : feuille de manioc
bÌsù : chat
bÁgOE-bÁgOEnd° : bavarder
bÁb : pays cité
bÚálOE : abdomen
blzÁ : cheveux
d
dukÍ : colline
dOEÚOE : femme
dOEÚàbà : homme adolescence
dOEgjè : gens
dOEbÍlà : vieillesse
db : accompagner
dejna : environ
dOEj-lÂtál : chasseur
dèjkàlàgÁ : aucun
ÙdÁ : testicule
f
fànà : propre
flgl : anus
flù : feu
fÀkÀ : maîs
fàdámàg : aider
g
gÀs : fruit
gbawu : savane
gbdö : pioche
gÌj : insulte
gbèdè: huit
gàlàÚà : manioc
gd : terre pétrie
gjsànàgÁ : crise
gjÁ : calme
gÀ : non
g : bras
gb#177; : tarrir
gblá : paresse
gili :
gÖl : étoile
gjÉ-k#177;bÍ : habit neuf
gbOEl : mortier
gÁj : pilon
gèja : kaka
gbgÀ : épaule
gOEmá : bras
gjàm : pieds
gmâ : main
gd : dos
gl : odeur
glb : odeur (chose)
glkÚ : odeur du poisson
gg : nous
gd : arrière
bÀj#177; : affaire
bÁgjè-nág : innocence
gájm : épouse / madame
gjsànàgÁ : crise
g : bras
gjÁ : calme
gÀ : non
gèja : kaka
gjÉ-k#177;bÍ : habit neuf
gbOEl : mortier
gÁj : pilon
gÖl : étoile
gblá : paresse
gb#177; : tarrir
gd : arrière
gjàm : pieds
gmâ : main
gd : dos
gbgÀ : épaule
gOEmá : bras
h
hâtn : accroître
hälô : aligner
häb : aller
hÉtânnsíkàjn :
amélioration
hâdésànâ : amener
hàsàvôg : à peu
près
hsubOE : appetit
hâbàlà : appeler
hâsá : capacité
hâsá-tànàbn : être
capable de
hgÌllÀ : baratiner
hîl°nâ : chercher
i
zÍmb: attirer attention
Áj : âne
j
jÌlÍ : moustique
j : qui ?
jàl : oiseau
j : ici
jáká : saison sèche
jálÁ : aujourd'hui
jÚà : sagaie
jànà : longueur
k
kàkàmá : grand-père
kÀÛ#177;m : mère
kàÚbà : vieux
kÍmànOEm-dOEÚàbà :
beau-père
kÍmànOEm-dOEÚé :
belle-mère
kàmàmábdOEÛé :
grand-mère
kÂÛj°m : beau-frère
kÌÚj : poule
kmásbÁgjOE : accuser
mûndÌgÁ : acheter
kûgkpàtà : bar, cave
kpàtà : acool, boisson
kÁnd : ancienne
kÁnÀd : antiquité
kÁtÂkàzànk : après,
plus tar
kÁlÀk : appréhender
kàgà : arbre
bôkàgà : baobab
kèmbè : argent
kfàÛâ : arrivée
klb : amère
kÌsàbÂlÁ : amarante
amère
kpldgb : amarante douce
kàgbà : panthère
kpátàl#177;nd#177; : avoir la
nausée
kpâ-z : eux, les leurs
kpât : singe
kàmbl : ongle
kàfà-gmâ : paume de main
kafa : paume
kl : fesse
kn : nez
kùmù : cordon ombilical
kàmù : palme
klá : queue
káz : urine
kùr-ökp : intestins
kàmùsà : honte
kÖgbÖ : souris
kÁÛÀ : maux
kÁÛÀ-ÚlOE : maux de
ventre
kÁÛÀ-zÁ : maux de
tête
k#177;bÍ : habit
kÌlÌgbà : grenier
kàwÍfÁf : respirer
kp : champignon
kp : piler
kÀnÀ : épine
kàzà : soleil
kpát : rapidement
kÀÚÀ : montagne
kjr : affrontement
kÍl : fraîcheur
kùmàlÁ : chaleur
kÌlá : mâle
kÛÀ : femelle
kâw#177; : mouche
kâw#177;-nd#177;l : luciole
kàj-fÀkÀ : mais frais
kàb-fÀkÀ : mais
séché
kpêsê : arachide
kg : pharmacopée
kwâzOE : réfléchir
kkwàzÁ : réflexion
kàjn : autour
kÁnÀb : naguère
kpâ-gg : notre, nos
kpâ-sOEj : votre, vos
kpâ-m : mien, mienne, me
kpâ-Ûá : son sa
kàzàn : avenir
kàmyàkálOE : aveugle
kàmÌtÌÚkÁ :
aveuglement
kàlàmà : aventure
kâg : baguette, brandille
kàjná : bon, bonne
kàjmàn : bordure
kùmàmànÖ : café
kÌwànà : capturer
kájdÖ : caractère
kàja : beauté
kàjbÖ : beau, belle
kÍl : ceinture
kàsùbÖ : bêtise
k°j : brousse
kùmáná : chaud
kb : demain
kâzànlà : autrefois
kázà : temps
kpàln : bientôt
kzàv : toujours
kjÁlÁ : noir
kàk : rouge
kjèna : ca va
kÁg : retard
kètOEn : au début
kmlná : enfin
kÌg : maison
kp°lu : gibecière
kÀzÁ : rônier
kàmb-tàg : miel
kÚOE : poisson
kámbá : feuille
kÙÌ : huile
kÍllÁ : humidité
kàlà màn : humide
kpÁlÁ : jute
kàmù-ÛÍmÍ : noix de
palme
kÁj : mort
kàmÍkàlà :
kàlàbà : ensemble
kpÉn : après
kOEmOE : dedans
kálà : un
kpÌfÌ : dix
kpÌfÌ-skàlà : onze
kpÌfÌ-sþjÁ : douze
kpÌfÌ-smùtùá :
treize
kpÌfÌ-ssÁ : quatorze
kpÌfÌ-sm : quinze
kpÌfÌ-samlàkàlà :
seize
kpÌfÌ-slmùtùá : dix
huit
kpufu-slm : dix huit
kpufu-slÌm : dix neuf
kjá : couteau
kàmág : avoir la vertige
kdÍzÁ : vomissement
kpàtàb° : fenêtre
kàbOEÚjà : cheville
kàmà-kàzà : dieu de
soleil
kpàndj#177;l#177; : oreiller
kàgjàbgjÁ :
kÀk : houe
kpl : flèche
kamukala : unique, singleton
keÚOErOE : charbon
kpkj#177; : fuite
kàn-hndOE : jouable
l
lut°r°bà-Ùâl#177; :
abattoir
lo-tâb°mâlá : lieu
d'abonnement
lyátànà : acte
lyándálÁ : action
lyátáblÁ : acteur
lÂnàb : administration
lb : route piste
lÁkèmbè : caisse
d'épargne
lÂndá : auberge, dortoir
lÀlùndû : il fait sombre
l : il, elle
lámàlù : lépreux
làgbà : célibataire
lágblá : paresseux
lábg : voleur
lÁ : ça, ceci
lÁguná : l'origine
lÁ-ndî : base
lábÂgjÁ : bavard
lÁndÛ : berceau
lÂtál : chasser
lándgbÖ : client
lÁndm : chambre
lùáÚn : lequel,laquelle
lÁ : lieu
lÁnz : sallon
lÁhÁ : chez
lh : corps
lÁv : partout
lÖl : melon
làgbà : célibataire
lámÌkÌ : sorcier
lÖkö : poussière
lsÁ : scorpion
m
mùkù : sorcellerie
mndgtô : avouer
m : cinq
mÛàlà kàlà : six
mùtùyá : trois
mùmÌ : nuage
mâg : refus, refuser
mbÍlà : machette
mÀtÀn : en dessous de
mbâs : chambre
mûndÚàl : coucher
mûndgnàgÁ : s'opposer à
mndgtu : croire
m°zéÚbà :
bénédiction
mûndànà : se battre
mûndâsÁlÁ : baiser
mbÌm : caresser, dorloter
mÌÛlum : cacher
mÁgÁd°bnà : causer
d'obstacle
mÍn : boire
mbÍmndô : taquinerie, blague
mÌÿl : avoir, obtenir
m : je
mÌsÌànà : avaler
mÀbálàkjé
zábálàn : je te salue
mnàkÁt : augmenter
mbt#177;t : sourd
màngb#177; : tarissement
mbmbà : hippopotame
mÛ : gigo
màlù : lèpre
màÚá : sang
mn-kàmù : larme
mÁtÁgbgÀ : aisselle
mn-tàlà : salive
mb : oreille
mbl : joue
mjmá : cuisse
mûndwáÚÌlÌm : se
vanter
mÌ : je
mànÛ : pluie
mmkd : assistance
mûndôgs : applaudir
mân : année/ans
m#177;kwâ : analyse
m#177;kwâ zunâ : analyser
mbÌmâ : s'amuser
mbÌmândô : amusant
mûndgÿlkÁt : envie
mûkÁtÁ : amende
mûndÌgÁ : acheter
muglbÁgjènág : coupable
mùndàlÁ-ndb :
accompagnateur
mûtàn : accomplir
mûnágwà sèn : accorder
mûndgtô : accepter
mûndôgs : acclamer
mûgbátálÁjÀ :
accéder, admettre
mûmárá : aboutir, achever
mûÚbábè : absenter
màbnágÀ : absence
mbjâlÁgÁ : absent
mûb-bOEgjègÁ : s'abstenir
mÌnáÚànà :
abandonner
mÌgwân : abbatre
mÍtálmáÚjntè : se
soumettre
mÌndglu : ami (e) amitié
n
nànà : cousin
nÂnzum : cadet
nd°b°l°-àfàdâm :
accès, passage
nâtn : accroître
ndglundu : estime, affection
nûkÁtÁÚtb : amende
symbolique
ndglÁ : amour
nâdj#177;m : amitié
nÉtÁlÀd : assassin
nawman(c) : arroser
nzîbà : querelle, dispute
nâmkmklùk : aller en obscur
nzÁ : langue
nfOE : lune
nzlÖ : ombre
ndl : trembler
ndÌkÌlî : comment
nùná : permission
nzÀwÛ : avant
ndg-öÁl : bagarrer
nâtÖlÖlu : bouger
nÚlnd° : bas
nàÚànà : céder
nzàfà : blanc
ndjog-gàlàÚà : farine de
manioc
ndÌkÌl : combien
ndu : proche
ndujámà : proche d'ici
ndÍ : loin
Ú
Úbà : mari / époux
ÚjÚtOE : nourrisson
ÚjtOE-dOEÚàbà :
petit-fils
ÚjtOE-dOEÛé : petite fille
Útnàb : activité
ÚtbÛ : agneau
Útlb : allé, couloir
ÚÂnÂ-gmâ : doigt
ÚÀj : cou
ÚÚ : dent
Úùlà-Újé : gorge
Úèl : sexe fém (vagin)
ÚÍl : sexe masc (pénis)
Úùlùm : poitrine
ÚáÚálùm : ma
poitrine
Úàl : peau
Úl-gd : colonne vertébrale
ÚÁlÀ-k#177;bÍ : habit
usé
ÚùlùkÌg : derrière
(maison)
ÚbÖ : guerre, bataille
Úbaba : moustache
ÚÂnÀàlà : orphelin
ÚáÚándu : blindé
Úánzándu : brave
Útbg : bref, brève
Úàlà : boue
ÚÀnÀb : citoyen
Úánzá : dur, difficile
Úbàl : gombo
Úl : termites
Úàfnd : feuille gluante
ÚbàÚbokàlà : cent
Úùlù : force, puissance
ÚálÌ : gourmand
Úbufà : devinette
Û
ÛÀnÀm : fils
ÛÀnÀ-dOEÚàbà :
garçon
ÛtbÖ : article, divers
Ûàlî : oiseau
ÛlÖ : vent
ÛÖtÖ-bugju : futilité
ÛÍmÍ : palme
p
pp : tamis
s
síbâkâná : augmenter
sOEkî : vous
sàmbjà : piment
sj : avec
sÀ-Úulà : but
sokkÁ : bienvenu
sô° : depuis
sèÚÌl : à cause de
sùkÌlù : hibou
sÁ : quatre
sls-slmùtyá : sept
sls-slm: neuf
sÌsÌ : conte
sÚÍl : pour
sàÚÍ : cirène
sàk : causerie
sàk : mensonge
t
tàhànzun : avant-hier
tùfà : merci
tàg : abeille
twÍ : chenille
tànà : parmi
tâmà : là-bas
tlÁ : rosée
tuÛ : fourmi rouge
öbá : fourmi noire
tùl : araignée
ÿ
ÿldàgjOE-sàkàjnâ :
accueillant
ÿldàgOEndô : accueillir
ÿldàgjè : accueil
ÿlkÁt : ambition
z
zyânà : attacher
zÁk : crapaud
zulumá-âj : être assoiffé
z : ils, elles
zuÚÍlÍmàn : source
zuhûnÌ : rein
zàkámÂ-Úél :
clitoris
zÁ : tête
zÁb#177;kÍ : poubelle
zk : secouer
záb° : petit habit (caleçon)
zÉ : tête
zÌÚbà : souhaiter
zôkàgà : ciel
zÁkÌg : toiture
z°ÚbuÚà : douche
zÀ-kÁj : place mortuaire
zÁm : plus
zÁ : sur
zÁb : au dessus de
z#177;kÍ : faible
zàmájÖnàndu : trouble mentale
zumájnàb : être
affolé
zùlù : jaloux
z#177;Ú#177; : saison pluvieuse
zOEl° : sel
þju : deux
Tables des matières
Dédicace-----------------------------------------------------------------------------------------------------i
Remerciements--------------------------------------------------------------------------------------------ii
Liste des sigles, abréviations et signes
employés-------------------------------------------------iii
Liste des cartes, des diagrammes et
tableaux------------------------------------------------------iv
Introductions
Générale--------------------------------------------------------------------------------01
Présentation du cadre
d'étude--------------------------------------------------------------------------02
1- Les frontières géopolitiques de la
RCA------------------------------------------------------------02
2- La localisation de la zone
d'étude------------------------------------------------------------------04
3- La géolinguistique de La RCA.
--------------------------------------------------------------------05
4- Présentation des langues
Adamawa-Oubanguiennes------------------------------------------06
Présentation du peuple
Baguiro------------------------------------------------------------------------08
1- Historique du peuple
Baguiro-----------------------------------------------------------------------08
2- Sociologie du peuple
Baguiro-----------------------------------------------------------------------10
3- Activités socio-économiques du peuple
baguiro----------------------------------------------11
3- Classification et statut linguistique du
baguiro--------------------------------------------------12
Cadre théorique et Conceptuel de
recherche---------------------------------------------------------14
1- Méthode
théorique------------------------------------------------------------------------------------14
2- Définitions des concepts
clés------------------------------------------------------------------------15
3- Justification du choix de
sujet-----------------------------------------------------------------------18
4- Problématique de
recherche-------------------------------------------------------------------------19
5- Hypothèses de
recherche--------------------------------------------------------------------------19
6- Recension des
écrits--------------------------------------------------------------------------------20
7- Objectifs de
recherche--------------------------------------------------------------------------------21
Cadre méthodologique de
recherche-------------------------------------------------------------------22
1- Phase
préparatoire------------------------------------------------------------------------------------22
2. Enquête de
terrain-------------------------------------------------------------------------------------23
3. Phase
analytique---------------------------------------------------------------------------------------25
4. Atouts-Limites et Difficultés.
-----------------------------------------------------------------------25
Ebauche de la première partie:
Phonologie-----------------------------------------------------------27
Ebauche de la deuxième partie : Morphologie
------------------------------------------------------33
Esquisse du plan de Mémoire (Master2)
-------------------------------------------------------------36
Conclusion
Générale-------------------------------------------------------------------------------------48
Bibliographie---------------------------------------------------------------------------------------------50
Annexes---------------------------------------------------------------------------------------------------54
Tables des
matières-------------------------------------------------------------------------------------70