La démarche entreprise pour la réalisation de
cette recherche sur « la gestion de l'information à la radio
nationale algérienne- Etude comparative entre les stations chaînes
1 et 3 -janvier 2013- » a consiste en un cheminement de notre
réflexion sur le sujet, jusqu`a l`aboutissement final de son
étude.
La problématique autour de laquelle se sont
articulés les hypothèses, les questionnements et les objectifs
à atteindre a été la suivante : Le discours informatif de
la radio algérienne est-il identique dans sa conception, son traitement,
son contenu (manifeste et / ou latent et son mode de présentation entre
les chaînes 1et 3 ?
Le plan adopté, en fonction de cette direction de
recherche se structure en deux axes :
L'axe théorique a abordé l'approche de
l'information radiophonique. Ici, la théorie de Gate Keeping sur
l'analyse du proces de sélection et de traitement des informations des
medias, a permis d'illustrer, à travers trois de ses modèles, nos
propos et être un cadre de références pour nos observations
des faits et des usages, au sein des chaînes 1et 3.
L'axe pratique a, quant à lui, concerne la gestion de
l'information à la radio algérienne .A ce niveau, il fallait
mettre en exergue, au préalable, la politique de l'audiovisuel en
Algérie, depuis 1962, l'aspect historique, statutaire et organique de ce
medium, l'organisation de ces chaînes 1et3, avant de circonscrire leur
proces de traitement informatif.
Délimitées par notre problématique
,aiguillonnées par les hypothèses, les questions et les objectifs
à atteindre, guidée par la méthodologie hypothéco
déductive/inductive et comparative adoptée ,armée des
outils d'analyse approprié ,dont un sondage d'opinion d'une
échantillon de 50 personnes sur les prestations informatives des deux
chaînes, nous avons enfin, planché, dans ce même axe sur la
dernière étape.
Par fois certains événements ne sont
traités que sous l'angle des activités ministérielles-cas
de l'intervention de France au nord du Mali, où les projecteurs ont
été exclusivement
trois événements-deux nationaux ; un
international -l'attaque terroriste contre la base pétrolière de
Tiguentourine ;la grève des postiers ;l'intervention de la France au
nord du Mali.
De ces investigations, les résultats qui ont en
découlé, finalité logique et nécessaire qui exige
toute recherche, corroborent nos hypothèses de départ et
délivrent des éléments de réponses aux questions
posées en amont.
En éffet, la chaîne1se considère comme
« la chaîne nationale et officielle de l'état ».Elle
privilégie, effectivement, les informations à caractère
institutionnelles, par rapport aux autres types de nouvelles, tout en
réservant, par conséquent, l'ouverture de ses journaux à
cette thématique.
Dans l'affaire de Tiguentourine, qui `est non seulement
d'ordre sécuritaire, mais aussi économique, car touchant le
patrimoine gazier national, la chaîne1 s'est engagée en cette
circonstance exceptionnelle, à jouer à fond, son rôle de
chaîne nationale et officielle de l'état.
En se « soclant » sur des sources éminemment
étatique : intervention des ministres de l'intérieur et de la
communication, communiqués du ministre de l'intérieur,
dépêches de l'agence officielle APS, PDG DE Sonatrach .... , cette
chaîne se voulait être le porte parole et le défenseur des
intérêts économiques et politique de l'Etat, et au-
delà, de la souveraineté du pays.
Courroie de transmission du pouvoir officiel, la chaîne
1 est strictement soumise aux orientations et directives des hautes instances
étatiques.
Des activités et actions présidentielles et
gouvernementales sont par conséquent prioritairement
médiatisées .En cas de conflit-grève des postiers, par
exemple des avis unilatéraux sont formés : ceux des
autorités officielles, en occultant la position de la partie adverse
ici, celle du syndicat. Nous pouvons dire qui `il ya une
inéquitabilité, une discrimination, une subjectivité dans
le choix et la diffusion de sources informatives.
braqués sur le premier ministre et sa participation
à la réunion de Ghadamès en Libye sur la situation au Mali
et dans les pays du Sahel.
Dans la logique de cette réalité, il est
évident qu'il existe un contenu latent, implicite, un sens caché
derrière le contenu manifeste, explicite du discours informatif de la
chaîne1.
En effet, à travers le traitement journalistique de
l'affaire de Tiguentourine ,de la grève des postiers ou d'autres faits,
cette station s'attelle à défaufiler ,en filigrane, dans
l'imaginaire de l'auditoire, une représentation d'un pouvoir fort,
solide maitrisant les événements et possédant une haute
notion des intérêts de la nation et ceux de l'ensemble des
citoyens algériens .
Le tout est souvent présenté au micro, selon un
mode lecturiel solennel, emphatique, ampoulé ..., figé,
stéréotypé-avis de 90% de notre
échantillon-caractéristiques de la langue du bois.
Aussi, les journalistes « noyent »-t-ils
par-là, la quintessence même d'une nouvelle, pour ne pas
être obligé d'en révélé plus, à
l'aide, donc, d'expressions superficielles au ton déclamatoire, qui
« gonflent »inutilement le volume horaire des éditions sans
cerner réellement le sujet, ni on atteindre l'essentiel.
Ceci additionné à une thématique
récurrente, orbitant autour de l'institutionnel, comme
sus-précisé, pousse les auditeurs à «
détourner l'oreille », à bouder les journaux parlés
de cette chaîne .84% de ces personnes, parmi eux 20% de jeunes
récusent la fiabilité de ces éditions en refusant
d'adhérèrent gros, aux idées politiques
véhiculées par ces ondes. Tous réclament a ce que ces
journaux, du moins une grande partie soit axée sur une
thématique, en correspondance étroite avec la
réalité de leur vécu, de leurs problèmes, de leurs
soucis, de leurs désirs ... .
A la condition, bien sur, que les différentes
données de cette thématique soit révélées,
relatées avec fidélité et analysées,
débattues dans la transparence et la clarté, avec « l'espoir
diront-ils, d'une prise en charge, des différents situations des
citoyens algériens par les autorités concernées ».
Par ailleurs, l'obstacle qui empêche la chaîne 1
de cultiver la promptitude, dans le traitement de ses informations est le poids
de la censure-hérité pour une grande partie, du temps de
l'existence du parti unique - et par dégénérescence, de
l'autocensure.
Dés qu'il y a un événement sensible,
important..., la chaîne 1 se met d'abord en position de
retrait, de prudence, Voire de méfiance, en attendant
des orientations, même si la
médiatisation de ce même
fait bat son plein, pendant ce temps, à travers les canaux
d'informations étrangers.
Cas de Tiguentourine, qui le premier jour a été
à peine effleuré, pour être largement
développé les jours suivants, par « la force des choses
» d'autant que cette affaire concerne directement le pays. Que faut-il
faire donc ? Si non essayer de se mettre au même diapason que les autres
médias, mais, hélas, en accusant un retard conséquent.
Ainsi, ne s'embarrassant ni des impératifs de
l'exclusivité, ni ceux du scoop, la chaîne 1 s'expose souvent,
sans complexé, à la situation de ratages
réitératifs.
La chaîne 3, quant à elle, cultive, par contre,
ce sens de la promptitude, qui la conduit à réagir avec
célérité, face aux événements et à
obtenir la primeur des données informatives.
Cette station diversifie le contenu de ses journaux sonores,
en fonction de l'importance de l'actualité nationale et internationale,
d'où une ouverture variée de ses éditions, en
corrélation avec cette approche, qui lui permet d'échapper aux
annonces du sommaire « anglées » sur l'institutionnel -cas de
la grève des postiers-.
En effet, la chaîne 3, comme le confirme son directeur
de l'information, sélectionne, d'abord, ses sujets, selon un
critère- clé, régissant, en principe tout média :
« Qu'est ce qui intéresse en premier lieu, l'auditeur ? »
« Quelle sont ses attentes, par rapport aux informations
de nos journaux parlés » ?
Les résultats de nos recherches nous ont
amenées à constater que la chaîne 3 a su se soustraire des
« serres » de la censure et de l'autocensure, en responsabilisant,
ses journalistes, dans la prise en charge informationnelle.
Elle a pu assouplir cette atmosphère pesante,
stressante, inhérente à ces situations, en encourageant et en
développant en eux, l'esprit d'initiative, de l'innovation,
c'est-à-dire le sens créatique, qui leur permet
d'appréhender le volet informatif, avec plus d'assurance, plus
d'objectivité et d'équitabilité, notamment, au niveau de
l'équilibre des sources- avis des intervenant des différentes
parties en scène.
En outre, il est remarqué de la part des auditeurs,
que les dossiers internationaux sont mieux cernés, par cette même
chaînes, car elle se réfère non seulement, directement aux
dépêches de l'Agence France Presse -AFP- en langue
française, sans devoir les traduire, mais aussi, en contactant par
ailleurs, des spécialistes et observateurs locaux, mais aussi
étrangers concernés par les domaines d'actualité du
moment.
A tout cela, s'ajoute une autre confirmation d'une de nos
hypothèses : celle sur le style de présentation des journaux
sonores de cette chaîne.
Ce style ou facture d'expression se distingue par un flux,
une intonation, une inflexion, un débit, un rythme langagiers autrement
dit un mode de lecture du discours informatif, naturel, spontané,
direct. Cet aspect vient renforcer cette impression, cette idée d'une
chaîne non ou peu soumise au contrôle politique, non ou peu
inféodée au diktat des instances du pouvoir : en un mot, une
chaîne relativement libre, autonome, en quelque sorte.
En évoquant de nouveau la chaîne 1 et au regard
de tous ces paramètres, il serait souhaitable, d'après nous, que
cette station se libère un tant soit peu, du carcan institutionnel, en
remettant en question, les contours de son approche informative.
Pour ce faire, il est suggéré un recadrage de
ses journalistes dans une perspective réellement professionnaliste, ou
le sens de l'initiative, de l'objectivité de la nouveauté et de
la maitrise au plan du fond et de la forme informatifs devienne un des
critères incontournables de cette chaîne.
Critères, qui devraient figurer- souhaitons le -dans
le prochain statut du journaliste et dont l'objectif est de transformer cette
station et au-delà la radio nationale algérienne en un instrument
-citoyen, garantissant la transparence médiatique des faits et actes du
pouvoir
en place, les informations au double flux, des lors que la
société y soit sollicitée et impliquée, les
débats publics etc.
La chaîne 1 et les autre stations régionales
étatiques ne doivent-elles pas se préparer à affronter la
concurrence liée à l'ouverture de l'espace audiovisuel au
privé, individus, associations, partis politiques, groupes...
annoncée par la loi organique de 2012 autrement dit, en ce qui nous
concerne, à la libéralisation des ondes hertziennes et à
toutes les conséquences qui y découleront ?
Dans ce paysage, nous y incluons également la
chaîne 3, qui sera certainement de la partie, pour donner un nouveau
souffle à sa stratégie radiophonique, en la réajustant
à la métamorphose de la future configuration médiatique
nationale.