REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE CATHOLIQUE DE BUKAVU
BP : 285
ANNEE - ACADEMIQUE : 2011-2012
CRISE DE LA MICROFINANCE : CAUSES ET CONSEQUENCES SUR LE
BIEN-ETRE DES MENAGES A BUKAVU
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION
Travail de Fin de Cycle Présenté par
KAJEMBA WA KAJEMBA François
Pour obtention du diplôme de graduat en sciences
Economiques et Gestion
Dirigé par Phd Eddy BALEMBA K.
INTRODUCTION
Après plusieurs décennies d'existence de la
microfinance, c'est au cours de ces dernières années qu'elle a
obtenu à un succès mondial. Ainsi, 2005 a été
proclamée «année internationale du microcrédit»
par les Nations Unies. Ensuite, le prix Nobel de la Paix 2006 a
été attribué à Muhammad Yunus et à
l'institution qu'il a créée, la Gramen Bank. Cette
dernière est considérée aujourd'hui comme l'instigatrice
de la microfinance moderne (FOFANA, 2009).
Historiquement, la microfinance s'est construite comme outil
d'inclusion des exclus du système bancaire classique, offrant des
services aux « non-bancables », à ceux qui ne peuvent offrir
des garanties physiques ou qui résident dans des zones reculées,
enclavées, isolées des services financiers (CERISE,
2004).Dès lors, elle a été conçue comme un
instrument puissant de lutte contre la pauvreté ; L'accès
à des services financiers viables permet aux pauvres d'accroître
leurs revenus, de se doter d'actifs et de se protéger dans une certaine
mesure des chocs extérieurs. (CGAP, 2004).
Cependant, on assiste à un accroissement de la
pauvreté ou à sa persistance dans les pays dont l'économie
est hautement financée par les microcrédits. Le Bangladesh par
exemple, avec ses 20 plus grandes IMF qui touchent à elles seules
21millions de familles, soit 105 millions d'habitants sur 147 millions se
retrouvent en 2004 avec 36% de sa population vivant encore sous le seuil de
pauvreté (avec moins de un dollars par jour) comme en 1990(FOFANA,
2009). L'Etat d'Andhra Pradesh du sud de l'Inde, réputé
deuxième ville couverte par la microfinance, a enregistré plus de
60 cas de suicides des emprunteurs suite à l'incapacité de
paiement car endettés auprès de plusieurs IMF ainsi qu'aux
méthodes de recouvrement parfois très contraignantes en 2010.
(Alternatives, 2011).
Les effets d'une compétition accrue dans le secteur de
la microfinance favoriseraient l'émergence d'asymétrie
d'information entre prêteurs, ce qui signifie que les différentes
IMF souffriraient d'un défaut d'information sur la situation et la
solvabilité de leurs clients. Ces clients pourraient ainsi utiliser ce
défaut d'information à leur avantage et solliciter plusieurs
microcrédits. Le taux moyen d'endettement s'élève tandis
que le taux de remboursement anticipé des prêts diminue. Le
bien-être global des emprunteurs en souffre [...].La multiplication du
nombre d'IMF sans réelle formation, la concurrence accrue pour placer le
maximum de crédits et ainsi continuer à recevoir des fonds mais
aussi l'absence de suivi des clients ne font qu'occulter la véritable
situation financière des familles tant rurales qu'urbaine et augmentent
le nombre de cas de surendettement (Julie E. et All, 2009).
Dans certains cas aussi, alors que le développement
du secteur devrait permettre de diminuer les coûts supportés par
les IMF, et donc les taux pratiqués, on assiste au contraire à un
envol des taux d'intérêt, tel fut l'exemple de la grande IMF
mexicaine le Compartamos qui devint une banque agréée en
2006(UCL, 2005). D'autres s'inquiètent aussi de ce qu'un souci excessif
de la recherche du profit en microfinance pousse les IMF à changer leur
segment cible de clients et à servir une clientèle plus
aisée capable d'absorber des montants de prêt plus importants.
Dès lors, ces institutions ne rempliraient plus leur mission
originale.
L'étude du CGAP(2011) démontre les
problèmes des IMF lorsqu'elles cherchent à concilier la
performance sociale et financière, deux objectifs appelés «
double Botton line » ; la microfinance repose sur l'acceptation que
les performances financières et sociales sont complémentaires et
ce qui serait la source même de la dérive de la microfinance qui
se manifeste premièrement par la commercialisation de la microfinance se
traduisant par l'application de taux d'intérêts trop
élevés comparé à la marge que les
micro-entrepreneurs peuvent dégager et qui s'amplifie avec l'ouverture
de la microfinance aux investisseurs privés qui y voient parfois une
occasion de diversifier leurs produits d'investissement, mais qui attendent
malgré tout un retour financier, ce qui aurait parfois pour effet de
détourner les IMF de leur mission sociale, au profit de la performance
financière . Deuxièmement la dérive dite
"hypersociale" de la microfinance. C'est-à-dire si une organisation de
microfinance distribue des prêts avec des taux d'intérêts
vraiment trop faibles, si elle collecte les remboursements de façon peu
rigoureuse, si elle reste dépendante de larges subventions publiques
pour exercer son activité, cela peut aussi être très
mauvais pour la population "aidée". En effet, un micro-entrepreneur
recevant de l'argent trop facilement, ne va pas être incité
économiquement à améliorer l'efficacité de son
projet, bien au contraire et on risque au final de dévaloriser son
potentiel à créer une micro-entreprise économiquement
viable et enfin, la dérive liée au ciblage des institutions
de microfinance, qui ont tendance à soutenir des
bénéficiaires plus « crédibles » ou plus
accessibles en axant leur activité en zone urbaine. Ainsi, la population
cible de la microfinance aurait tendance à s'enrichir, délaissant
ainsi une partie de la population la plus nécessiteuse, comme les
populations rurales, isolées ou portant des projets agricoles à
faible et lente rentabilité, pas toujours compatible avec les produits
de développements en microfinance.
Notre pays sort lentement d'une décennie
d'instabilité et de conflits politiques. La guerre et les troubles
consécutifs à de nombreuses années de mauvaise gestion et
de corruption, continuent de faire peser un tribut à la population
congolaise. Les dégâts matériels ont été
énormes et l'économie s'est effondrée et le revenu par
habitant n'a cessé de diminuer de 380$ en 1985 à moins de 100$en
2006 et c'est dans cet angle que la promotion du secteur de la microfinance a
été reconnue par le Gouvernement comme l'un des axes prioritaire
du DSCRP afin d'assainir l'environnement socio-économique et relancer la
croissance économique. (RAMIF-GAMF, 2008). De ce fait le secteur de la
microfinance est aujourd'hui un enjeu stratégique et
considéré comme l'un des moyens privilégiés pour
relancer l'économie, créer des emplois et réduire la
pauvreté. Et c'est dans le but de palier à la crise
économique et financière liée aux pressions et
récessions économiques et politiques de 1966-1974 que le
mouvement de microfinance a commencé en RDC. La province du Sud-Kivu
connait le mouvement de microfinance à partir de 1972 avec la
Coopérative de l'ISDR (Kalala, 2011) et dispose d'un secteur de
microfinance réputé dynamique avec un taux de couverture de 23%
du total national (BCC, 2009). Compte à lui seule 108 IMF avec environ
62 installées dans la ville de Bukavu reparties géographiquement
en raison 53, 5, 4 respectivement entre les 3 communes Ibanda, Bagira et Kadutu
dont au plus 52 actives (GAMF, 2008). Servant moins de 30% de la population
résidente de la ville de Bukavu et dont moins de 40%
bénéficient du microcrédit (GAMF, 2012). Cependant, elle
a la troisième incidence de pauvreté la plus élevée
du pays : 84,6%, plus forte que la moyenne nationale (71,3%) (PNUD,
2009).
Cet outil performant promis de faire sortir des milliers des
pauvres dans leur état de misère, est soumis aujourd'hui à
de nombreuses critiques faisant remarquer qu'elle a quelque chose de pourri
dans ses pratiques qui mérite une attention particulière, l'on
s'intéresserait à savoir combien rapporte de plus 1$
emprunté à une IMF pour le bénéficiaire du
crédit et quelles en serait les moyens ainsi que les causes et
conséquences des difficultés liées au remboursement de ce
crédit?
De ce fait les ménages bénéficiaires du
microcrédit font face à plusieurs défis entre autres des
taux d'intérêt inadaptés au rendement économique des
micro entrepreneurs, des montants limites de crédit insatisfaisant et
incapables d'assurer l'indépendance financière vis-à-vis
de l'IMF, des mesures répressive de remboursement très
contraignantes, la mauvaise affectation du crédit pour les
bénéficiaires, le manque de formation, la faillite, la maladie,
la perte, le pillage et bien d'autres difficultés entrainant
parfois le remboursement tardif(pré défaillance) du crédit
et le surendettement au prix de leur bien être.
L'objectif de ce travail est d`étudier si la
pré défaillance serait liée à la politique de
crédits des IMF c'est-à-dire identifier les différentes
causes des difficultés de remboursements que connaissent les emprunteurs
avec les conséquences qu'elles entrainent sur leur bien-être, en
comparaison des bénéficiaires ayant remboursé leur
crédit avant l'échéance avec les
bénéficiaires pré-défaillant au courant de
l'année 2011.
De cet faisant, cette étude fera recours au concept de
pré défaillance qui permettra de mettre d'un côté
les emprunteurs pré défaillants et d'autre côté les
non pré défaillants qui sera renforcé par un test de
Khi-deux vérifiant si la pré défaillance est liée
ou pas à la politique de crédit utilisée par les IMF(taux
d'intérêt, échéance du crédit, montant de
crédit reçu).
La population cible sera composée d'un
côté un groupe témoin constitué par les non
bénéficiaires du microcrédit :abonnés et non
abonnés à une IMF et de l'autre côté
bénéficiaires des services de la microfinance ayant
accéder au microcrédit constitués d'une part des
pré défaillants et d'autre part des non pré
défaillants d'un échantillon de 61 ménages
subdivisé en raison de 31 et 30 respectivement
bénéficiaires du microcrédit et groupe témoin
déterminé par la formule de Cochran (1977) par un tirage à
la fois aléatoire stratifié et raisonné dans l'ensemble
des trois commune d'Ibanda, Kadutu et Bagira.
CHAPITRE I : REVUE DE
LA LITTERATURE
I.1 REVUE THEORIQUE
Le principal objectif des IMF étant principalement un
objectif social, nous allons nous intéresser à cet aspect social
en mettant un accent particulier sur les deux points suivants :
- Impact de la microfinance dans la réduction de la
pauvreté
- Ainsi que sur les dérives et limites de la
microfinance.
I.1.1MICROFINANCE ET REDUCTION DE LA
PAUVRETE
La microfinance peut être définie comme la
fourniture de services de prêts, d'épargne, de transfert d'argent,
d'assurance et d'autres services financiers aux populations exclues du
système financier traditionnel. De manière
générale, la microfinance recouvre toutes les démarches
ayant pour but d'accroitre les accès ou d'améliorer la
qualité des services financiers auxquels les plus pauvres peuvent
recourir (SOULAMA, 2005).
A la lecture de la définition de la microfinance
ci-dessus, il apparait clairement que le souci devenir en aide aux plus pauvres
a présidé à la naissance de la microfinance. L'ambition
affichée de la microfinance dès l'origine était donc
d'aider les pauvres à sortir définitivement de la pauvreté
ou, a défaut, à améliorer significativement leurs
conditions de vie.
Puissant outil de développement avec le potentiel
d'atteindre les populations pauvres, d'élever leur niveau de vie, de
créer des emplois, de créer la demande pour de nouveaux biens et
services, et de contribuer à la croissance économique, la
microfinance joue un rôle d'instrument de réduction de la
vulnérabilité des pauvres aux chocs économiques.
A. HISTORIQUE
Les spécialistes considèrent que la microfinance
a démarré avec la Banque Grameen au Bangladesh, fondée par
le Professeur M. Yunus, directeur de la Faculté de sciences
économiques de l'Université de Chittagong. . Les théories
économiques qu'il enseignait lui parurent décalées face
à la réalité. Cela le poussa à rechercher une
solution concrète aux problèmes quotidiens des pauvres. Au
contact d'une artisane qui lui expliqua sa dépendance de l'usurier pour
acheter sa matière première, il se rendit compte que la
majorité du bénéfice de son travail allait à
l'usurier et non à elle-même ou à sa famille. Ainsi
décida-t-il de contacter les banques locales pour octroyer de petits
crédits. Suite à leur refus, il décida de prêter sur
ses propres économies. À l'échéance du
remboursement, l'ensemble des femmes se sont acquittées de leur dette.
Ainsi commençait ce qui est devenu la banque Grameen, desservant plus de
3,7 millions de clients. Ce développement de la microfinance ne doit pas
faire oublier que d'autres systèmes fondés sur le même
principe existent depuis longtemps en Europe. Suite à une augmentation
de la pauvreté au XVIème siècle, la
première « banque des pauvres » fut fondée en Hollande
en 1618. À partir du début du XVIIIème
siècle, certaines associations de bienfaisance
spécialisées en crédits s'ouvrent en Irlande. Ces
crédits sans intérêts, destinés aux pauvres,
utilisaient - comme la banque Grameen - la méthodologie groupale
utilisant la pression solidaire en cas de retard de paiement. Au
XIXème siècle, ces associations prennent le nom de
LoanFunds . Elles peuvent demander des intérêts et
récolter l'épargne. En 1840, on en dénombrait 300, qui
ensemble atteignaient 20 % des familles irlandaises. En 1843, le gouvernement
irlandais décide d'instaurer un taux d'intérêt plafond,
mettant en difficulté ces LoanFunds et entraînant,
à terme, leur disparition. En 1950, le dernier LoanFund est
liquidé. Sous l'influence irlandaise, la ville de Hambourg lance, en
1801, les premières caisses d'épargne sur le continent
européen. Ces caisses ne se limitaient pas seulement à
l'épargne, elles octroyaient aussi des crédits. Au milieu du
XIXème siècle, sous l'impulsion de
Frédéric Guillaume Raiffeisen, se développa peu à
peu l'idée de coopérative, pour parvenir à la
création de la première coopérative Raiffeisen, en 1864.
De 1885 à 1914, en Allemagne, le nombre de coopératives rurales
basées sur ce modèle est passé de 245 à plus de
15 000. Ce modèle correspond au prototype des
sociétés de crédit agricole, qui existent encore sous une
forme à peine remaniée. Suivant le Pr Seibel, 51,4 % de
l'ensemble des actifs bancaires en Allemagne sont aujourd'hui
gérés par d'anciennes institutions de microfinance. En Afrique,
en Asie et en Amérique latine aussi, la microfinance existe depuis
longtemps, via, entre autres, les tontines. Ce système traditionnel
regroupe des amis ou connaissances qui décident d'épargner
régulièrement un montant fixe. Chacun à son tour a alors
le droit d'utiliser cet argent.
B. LA MICROFINANCE DANS LE CONTEXTE DU
DEVELOPPEMENT
Au demeurant, la réalisation de l'ambition de la
microfinance est tributaire de plusieurs conditions parmi lesquelles les trois
suivantes paraissent fondamentales d'après Julie E. et All (2009):
Ø Il faut pouvoir identifier clairement les pauvres et
les plus pauvres
Ø Il faut pouvoir leur proposer des services
adaptés qui répondent effectivement à leurs besoins et qui
tiennent compte des contraintes qui sont les leurs. Autrement dit, les
montants, conditions et modalités de remboursement des crédits
doivent être suffisamment adaptes à la situation des pauvres pour
leur permettre d'en tirer le meilleur parti.
Ø il faut que les initiatives financées
génèrent suffisamment de valeur ajoutée pour permettre aux
bénéficiaires non seulement de faire face aux remboursements mais
également d'améliorer leur vie quotidienne et de réduire
leur vulnérabilité.
Le constat est que face aux objectifs de
pérennité financière imposés par les bailleurs, les
IMF se concentrent beaucoup plus sur une classe moyenne comme le soulignent
Hume et Mosley (1996).
Selon ces derniers en effet, ce seraient ceux qui ont
déjà un certain niveau de ressources (revenus et actifs,
matériels, symboliques ou informationnels) qui profiteraient le plus du
microcrédit. Ceux-ci seraient en capacité d'accéder a des
processus d'accumulation, tandis que sa contribution auprès des autres
générerait un taux de rentabilité inferieur et, par
conséquent, tiendrait plus de la survie/stagnation des situations que
d'un réel saut qualitatif.
Ce serait donc par un effet d'entrainement que les plus
pauvres bénéficieraient des bienfaits de la microfinance ; il
s'agit de différentes retombées indirectes telles que :
Ø L'amélioration des conditions de vente des
produits, grâce au développement de petits commerces dans les
villages par exemple (limitant les temps et couts de déplacements vers
de gros bourgs centralisant les marches) ;
Ø La redistribution du crédit du fait que les
bénéficiaires des crédits prêtent a leur tour aux
plus pauvres (mais souvent a des taux usuriers).
Le constat de l'impact positif de la microfinance sur la
réduction de la pauvreté avait également été
confirmé par la Banque mondiale dans son rapport sur le
développement dans le monde 2000-2001 : combattre la pauvreté. Le
rapport souligne en effet que dans la majorité des cas, il est admis que
l'utilisation du microcrédit a des effets plutôt positifs sur :
Ø Les opportunités et les
revenus : intensification et/ou extensification de l'agriculture
quand le foncier n'est pas saturé, structuration des réseaux de
commerce et d'artisanat, etc. Ces revenus étant prioritairement
consacres a l'alimentation et aux conditions de vie (sante, éducation,
habillement, habitat, etc.).
Ø L'empowerment :
en termes de statut et d'insertion sociale (limitation des dépendances,
participation accrue aux réseaux sociaux par le biais de tontines, de
fêtes, etc.)
Ø La sécurité qui
peut se trouver renforcée par le recours a l'épargne, la
possibilité de souscrire de nouveaux crédits, les
opportunités ouvertes par les services encore rares- d'assurance).
Nombreuse recherches menées sur plusieurs années
dans des régions très diverses et un travail intensif de collecte
des données par bon nombre d'organisations internationales (Planet,
CERISE,...)montrent que la microfinance est utile, mais qu'elle permet
difficilement de lutter contre la pauvreté et que, dans certains
contextes, elle peut même contribuer à renforcer certaines formes
d'inégalités, d'où il importerait d'étudier ses
limites ainsi que ses dérives.
I.1.2 LIMITES ET DERIVES DE LA
MICROFINANCE
L'ambition affichée par les institutions de
microfinance est de créer un cercle vertueux entre microcrédit,
activité professionnelle et autonomie du micro entrepreneur, et d'avoir
ainsi une influence positive sur les conditions de vie des
bénéficiaires de ses programmes ; mais la microfinance, dont
l'ambition semble être avant tout sociale, ne se
désintéresse pas des questions financières : la recherche
d'une autonomie puis d'une performance financière est aujourd'hui au
coeur des préoccupations des IMF, la microfinance approuvent des
limites dans la poursuite de son objectif et tendent à se
détourner de sa mission initiale(Dérives en microfinance).
A. LIMITES DE LA MICROFINANCE
Une étude menée par Coleman (2006), portant sur
des villages du nord-est de la Thaïlande évaluant l'impact de deux
programmes de microfinance démontre qu'en dépit d'une
volonté affichée de cibler prioritairement les ménages les
plus pauvres, ce sont les villageois les plus riches et les mieux dotés
en terres qui ont le plus de chances de participer aux programmes, d'être
sélectionnés par les caisses villageoises qui octroient les
microcrédits, et qu'une fois membres des caisses villageoises ils
utilisent leur situation sociale pour emprunter plus que les autres.
De même, en cas de pauvreté extrême, les
personnes n'ont pas forcement la capacité à rembourser un
microcrédit. En effet, si la personne n'a pas de revenu lié
à une petite activité rémunératrice, un prêt
risque plus de les endetter que de les sortir de la pauvreté.
Une autre étude a été menée par
Hulme et Mosley (1996), rassemblant dans leur ouvrage les études
d'impact de treize IMF intervenant dans sept pays. Pour chacune des ses
études, deux vagues d'enquête ont été
réalisées, en 1989 et 1993, auprès d'un échantillon
aléatoire de 150 emprunteurs et d'un groupe de contrôle
présentant des caractéristiques similaires en termes de niveau de
revenu, d'actifs et d'accès aux infrastructures. Dans l'ensemble, les
études concluent à un impact positif de l'intervention des IMF
sur le revenu des emprunteurs pauvres or les résultats suggèrent
que l'efficacité des microcrédits augmente avec le niveau de
revenu initial des clients.
Ce qui fait constater que le revenu des emprunteurs non
pauvres augmente en moyenne davantage que celui des emprunteurs se situant
en-dessous du seuil de pauvreté. Et cela d'après ces auteurs, les
individus très pauvres contracteraient des prêts de faible montant
pour assurer leur subsistance et non pour investir dans une activité
économique, acquérir du capital ou recruter de la main d'oeuvre.
Ce qui est contraire à l'objectif premier des IMF, à savoir
favoriser la création et le développement des petites entreprises
et encourager l'autonomie de ses bénéficiaires par le travail.
Dans ce contexte la microfinance ne permet pas de faire sortir ses clients de
la pauvreté mais peut même entraîner un surendettement des
plus vulnérables. D'où importance d'étudier les
dérives de la microfinance.
B. DERIVES DE LA MICROFINANCE
La microfinance a longtemps été
considérée comme un créneau du secteur du
développement en marge des marchés financiers. Beaucoup sont
nées grâce à des subventions. Aussi, son enjeu était
de prouver qu'il était possible d'offrir des services financiers
à des populations défavorisées tout en étant
financièrement viable voire rentable.
Or depuis une dizaine d'années, suite au succès
de certaines IMF, le secteur de la microfinance a amorcé sa «
commercialisation ». Pour toucher le plus grand nombre de personnes
possible, de nombreuses IMF évoluent vers des organismes à
logique bancaire pour accéder à des sources de financement
commercial et ne plus dépendre des subventions. Des fonds
d'investissement privés en microfinance se développent.
Récemment certaines IMF ont même été introduites en
bourse (cas du Compartamos au Mexique), au risque de s'attacher plus au profit
et au taux de recouvrement des prêts qu'à la réalité
financière de ses clients. On commence donc à s'interroger sur
l'impact d'une trop forte logique commerciale en microfinance.
La commercialisation de la microfinance s'amplifie avec
l'ouverture de la microfinance aux investisseurs privés qui y voient
parfois une occasion de diversifier leurs produits d'investissement, mais qui
attendent malgré tout un retour financier, ce qui a parfois pour effet
de détourner les IMF de leur mission sociale, au profit de la
performance financière.
Les risques évidents qui découlent de la
commercialisation du secteur sont l'exclusion de certains
bénéficiaires, des taux d'intérêts trop
élevés et une déviation par rapport à la mission
sociale initiale.
Dans ce cas, la microfinance ne représente qu'un
intérêt mineur par rapport à l'usurier classique.
L'emprunteur passera simplement d'une dépendance à l'usurier
à une dépendance à l'IMF, ce qui est certes moins
dangereux en termes de représailles, mais tout aussi inutile au niveau
de l'impact social du prêt.
Ø Le surendettement des
bénéficiaires de microcrédits : Les
effets d'une compétition accrue dans le secteur de la microfinance
favoriseraient l'émergence d'asymétrie d'information entre
prêteurs, ce qui signifie que les différentes IMF souffriraient
d'un défaut d'information sur la situation et la solvabilité de
leurs clients. Ces clients pourraient ainsi utiliser ce défaut
d'information à leur avantage et solliciter plusieurs
microcrédits. Le taux moyen d'endettement s'élève tandis
que le taux de remboursement anticipé des prêts diminue. Le
bien-être global des emprunteurs en souffre. (telle fut la cause
principale des suicides des emprunteurs en Inde en 2010).
Encore La multiplication du nombre d'IMF sans réelle
formation, la concurrence accrue pour placer le maximum de crédits et
ainsi continuer à recevoir des fonds mais aussi l'absence de suivi des
clients ne font qu'occulter la véritable situation financière des
familles et augmentent le nombre de cas de surendettement.
Dans certains cas aussi, alors que le développement du
secteur devrait permettre de diminuer les coûts supportés par les
IMF, et donc les taux pratiqués, on assiste au contraire à un
envol des taux d'intérêt.
Ø La dérive "hypersociale" de la
microfinance : si une organisation de microfinance distribue
des prêts avec des taux d'intérêts vraiment trop faibles, si
elle collecte les remboursements de façon peu rigoureuse, si elle reste
dépendante de larges subventions publiques pour exercer son
activité, cela peut aussi être très mauvais pour la
population "aidée". En effet, un micro-entrepreneur recevant de l'argent
trop facilement, ne va pas être incité économiquement
à améliorer l'efficacité de son projet, bien au contraire
et on risque au final de dévaloriser son potentiel à créer
une micro-entreprise économiquement viable.
Ø La dérive liée au ciblage
des institutions de microfinance, qui ont tendance à
soutenir des bénéficiaires plus « crédibles » ou
plus accessibles en axant leur activité en zone urbaine. Ainsi, la
population cible de la microfinance aurait tendance à s'enrichir,
délaissant ainsi une partie de la population la plus
nécessiteuse, comme les populations rurales, isolées ou portant
des projets agricoles à faible et lente rentabilité, pas toujours
compatible avec les produits développements en microfinance.
CHAP II : APPROCHE
METHODOLOGIQUE
Ce présent chapitre présente la
méthodologie envisagée pour analyser les causes et
conséquence de la présente crise de la microfinance, à
travers son impact sur le bien-être des ménages à
Bukavu.
Cette partie aura trois sections à savoir :
techniques de collecte des données, techniques de traitement des
données et la description sommaire des variables utilisées pour
la collecte et le traitement des données.
A. TECHNIQUES DE COLLECTE
DES DONNEES
Pour mesurer la crise actuelle de la microfinance à
travers les différentes causes qui entrainent les difficultés de
remboursement de crédits par ses bénéficiaires ainsi que
les sacrifices auxquels ces derniers font face ; il sied de mener une
analyse comparative entre bénéficiaires ayant remboursé
son crédit avant l'échéance et bénéficiaires
pré défaillants en vue de vérifier si la pré
défaillance est liée ou pas aux politiques de crédit des
IMF.
0. Détermination de la taille de
l'échantillon
Il est à signaler qu'il existe deux principales
méthodes d'échantillonnage, la méthode probabiliste et non
probabiliste. Au terme de notre travail, nous optons pour la première
méthode soit la méthode probabiliste qui consiste à
attribuer à chaque individu une probabilité« connue »
et non nulle d'être choisi. Et dont tout plan d'échantillonnage ne
remplissant pas cette caractéristique sera dit non aléatoire
(Bugandwa,2010).
Pour ce qui est de notre étude, pour ne pas
considérer l'ensemble de la population comme un tout, nous optons pour
le sondage stratifié consistant à diviser la population en
différents groupes homogènes appelés STRATES, dans
lesquelles on procédera à un tirage aléatoire dans chacune
de strates. Nos strates sont les trois communes de la ville de Bukavu entre
autre la commune de Kadutu, la commune d'Ibanda et la commune de Bagira dont
l'ensemble de la population s'élève à 900.920 habitants
(Mairie de Bukavu, 2011).
Pour déterminer la taille de l'échantillon, il
nous a été nécessaire de procéder par les
pré-enquêtes et puis les enquêtes proprement dites pour
récolter les données dudit travail.
1°. Pré-enquête et enquête
proprement dite
Avec une contrainte budgétaire et une limite temporaire
qui, ne devant pas être échappé, nous ne pouvons pas
enquêter toutes les populations. Néanmoins, dans le souci de
déterminer un nombre représentatif des activités cadrant
avec notre étude, nous extrayons un échantillon sur la population
cible de 30 ménages répartis en parts égales dans les
trois communes c'est-à-dire 10 par commune pour lequel nous utilisons
la formule de Cochran(1977).
Cette formule pose comme postulat : la
pré-enquête effectuée auprès de 30
ménages par un tirage aléatoire aboutit à la proportion
des répondants (P) qui est de 24 ménages pour notre étude
représentant 0,8 et de proportion des non répondants (q) de 6
dans notre cas représentant 0,2.
Ce qui nous a permis de déterminer la taille de
l'échantillon ( ) de cette population selon la formule de Cochran donnée
par :
Où
Avec
: Taille de l'échantillon non corrigée,
La valeur critique qui est fixée à 1,96.
P : la proportion des répondants,
q : la proportion des non
répondants,
d : la marge d'erreur qui
représente 10 % dans notre étude
N : représente la population
totale, étant de 900 920.
Le tableau suivant présente la répartition de la
population et des IMF de la ville de Bukavu:
Tableau 2. 1 : Population de Bukavu en 2011 et
IMF en 2008
COMMUNE
|
KADUTU
|
BAGIRA
|
IBANDA
|
TOTAL
|
Habitant
|
284839
|
203638
|
412453
|
900920
|
Pourcentage
|
32
|
23
|
45
|
100
|
IMF
|
5
|
4
|
53
|
62
|
Source : Mairie de Bukavu pour la population et
GAMF/SUD-KIVU pour les IMF
Notre échantillon sera divisé en deux principaux
groupes : bénéficiaires du microcrédit et non
bénéficiaires respectivement 31 et 30 ménages ;
Répartition de l'échantillon pour la
réalisation de l'enquête proprement dite en fonction du nombre
d'habitants par commune :
Tableau 2.2 : Répartition de
l'échantillon pour l'enquête proprement dite
COMMUNE
|
KADUTU
|
BAGIRA
|
IBANDA
|
TOTAL
|
Habitant
|
284839
|
203638
|
412453
|
900920
|
Pourcentage
|
32
|
23
|
45
|
100
|
Echantillon
|
20
|
14
|
27
|
61
|
B. TECHNIQUES DE
TRAITEMENT DES DONNEES
D'après GURBERT et ROUBAUD (2005), évaluer
l'impact (au niveau microéconomique) de l'intervention d'une IMF revient
à se poser la question suivante : en quoi la situation des
ménages clients des institutions (mesurée par le revenu, niveau
de vie, l'insertion dans le tissu économique, etc.). Est-elle
différente, en moyenne, de ce qu'elle aurait été si cette
institution n'avait pas existé? Il s'agit d'estimer l'effet causal d'un
traitement sur un output potentiel, en y insérant les effets de la
commercialisation par le sacrifice des clients et du surendettement de ces
derniers.
Plusieurs méthodes sont en ce fait
envisagées :
v La première méthode consiste à demander
aux bénéficiaires des microcrédits quelle aurait
été leur situation si le projet n'avait pas existé. Cette
approche est évidemment fort subjective et présente un risque
d'erreur réel.
v La méthode
« avant-après » consiste quant à
elle à comparer la situation des participants au projet juste avant leur
situation quelques années après. Le problème que
présente cette méthode est qu'elle ne permet pas d'isoler les
effets du projet de ceux d'autres événements ayant pu survenir
simultanément. Dans le cas qui nous intéresse, la pré
défaillance des clients pourrait par exemple être la
conséquence de changements intervenus au niveau macroéconomique
entre l'époque « avant la participation » et
l'époque « après » et non la
conséquence du projet ou de la politique d'octroi de
crédit ; ce qui importe d'en approfondir afin d'essayer à
intégrer les causes visibles par les bénéficiaires
liées à la pré défaillance de ces derniers et les
conséquences qu'elles entraineraient sur leur bien-être.
v Une troisième méthode,
« avec-sans », dite des groupes appariés,
est fréquemment utilisée. Elle consiste à identifier des
groupes de non-participants (groupe témoin) présentant des
caractéristiques analogues à celles des participants (le groupe
traité qui comprendra les emprunteurs défaillants d'un
côté et non défaillants de l'autre côté) et
à les comparer entre eux. Parmi les critères
généralement pris en compte pour l'appariement figurent notamment
l'âge, le sexe, l'activité professionnelle, etc. il en
résulte qu'on ne peut jamais être complètement sûr
que les différences observées entre les deux groupes à la
fin du programme soient imputables au programme et non à des
différences qui existerait déjà entre les
caractéristiques inobservées des participants et des
non-participants ;y intégrant les effets de la commercialisation de
la microfinance et de l'insouciance des ses opérateurs vis-à-vis
des bénéficiaires des services.
v La quatrième méthode, dite de
« double-différence », mêle la
méthode « avant-après » et celle des groupes
appariés.
v Et la cinquième méthode consiste en une
approche expérimentale où les personnes d'un groupe cible sont
réparties au hasard soit dans un
groupe « expérimental » qui
bénéficiera du projet, soit dans un « groupe
contrôle » qui n'en bénéficiera pas si elle est
correctement appliquée, cette méthode permet d'éviter des
disparités systématiques entre les participants et le groupe
témoin.
1. METHODES RETENUES
Dans le cadre de ce travail nous allons utiliser la
méthode subjective et la méthode des groupes appariés
mêlée au concept de pré défaillance qui nous
permettra d'identifier et de grouper des emprunteurs ayant des
caractéristiques communes, d'un côté les emprunteurs
défaillants et de l'autre côté les non défaillants
et dont les différences enregistrées seront
vérifiées par le test de Khi-deux, ce dernier nous permettra de
prendre objectivement la décision si la pré défaillance
est liée ou pas à la politique de crédit.
1°.La méthode
subjective
La méthode subjective repose sur les
appréciations et sentiments éprouvés par les
ménages au regard du service obtenu des IMF, principalement le
microcrédit, ainsi que sur les politiques des crédits. En
d'autres termes, la méthode subjective va consister pour les
bénéficiaires du microcrédit à estimer l'incidence
des microcrédits sur certaines variables socio-économiques de
leurs ménages ainsi que sur leurs activités et formuler des
appréciations sur les politiques d'octroi des crédits.
2° Concept de pré défaillance et
la méthode des groupes apparies
La pré-défaillance est une situation dans
laquelle un client n'honore pas son engagement à
l'échéance convenue. Il ne s'agit pas d'une
pré-défaillance définitive. Parmi les
pré-défaillants, il en est qui finissent par rembourser
même sans une quelconque action de l'institution de microfinance. La
pré-défaillance est déterminée en comparant les
échéances et les paiements. Certains crédits sont mono
échéances et d'autres sont multi échéances, il y a
pré-défaillance lorsque l'une quelconque des
échéances n'est pas respectée. Chaque
échéance est en fait comptée comme un crédit. Cette
approche est en outre renforcée par la notion de déchéance
du terme : lorsqu'une échéance n'est pas respectée,
les suivantes deviennent exigibles.
La pré-défaillance est une prémisse de la
défaillance définitive. Ce concept permet la détection
précoce des difficultés du micro entrepreneur et de
prévenir la défaillance effective. Cet un outil de gestion du
risque. La pré-défaillance permet de ne pas révéler
la défaillance effective et ne permet pas d'imputer la
responsabilité à l'une quelconque des parties au contrat. En
conséquence, la méthode réduit les risques de violation de
secret bancaire.
Ce concept avec la méthode des groupes appariés
nous permettront de calculer la proportion des ménages
bénéficiaires du microcrédit qui se sont
avérées défaillants et de les isoler d'un
côté avec ses caractéristiques communes et d'autre
côté les bénéficiaires non défaillant. En
intégrant les causes du remboursement tardif des
bénéficiaires cela nous permettra enfin d'analyser les
conséquences qu'ils subissent au prix de leur bien-être, et de
vérifier objectivement le lien existant entre la pré
défaillance et les politiques de crédit (montant de crédit
reçu, commune de résidence) par le test de Khi-deux.
3° Test de Khi-deux
Ce test permettra d'apprécier l'efficacité
relative du microcrédit sur le bien-être des
bénéficiaires en comparant la relation existant entre les
politiques de crédits (taux d'intérêt, montant limite de
crédit, commune de résidence, échéance du
crédit...) avec la pré défaillance des clients(nombre des
jours dépassés de l'échéance, les moyens
utilisés pour le remboursement, le niveau du revenu après
remboursement...).
Le test de Khi-deux requiert 5 étapes pour son calcul(
Amyotte, 1996)
1. Énoncer les hypothèses H0 et
H1
2. Définir des classes et calculer les
fréquences observées
3. Calculer les fréquences théoriques
espérées
4. Calculer le X²
5. Comparer le X² calculé avec le X²
observé dans la table
Ø Enoncer les
hypothèses
Les deux hypothèses caractéristiques du test
d'indépendance peuvent être formulées comme suit :
- Hypothèse Nulle Ho) : la pré
défaillance est indépendante de la politique de crédit
(commune de résidence et montant de crédit reçu)
- Hypothèse Alternative :la
pré-défaillance dépend de la politique de
crédit
Ø Définir des classes et calculer les
fréquences observées et du seuil de signification
Il s'agit de choisir le pourcentage de risque de rejeter
à tort l'hypothèse nulle. Nous retenons son niveau standard de
0,05.
Ø Calculer les fréquences
théoriques espérées Vérification des conditions
d'application
Pour un test d'indépendance, il faut s'assurer que les
fréquences théoriques valent toutes au moins 5 ; cela pour
ne pas engendrer une distorsion causée par des écarts relatifs
trop importants. On procède au calcul de toutes les fréquences
théoriques ft données par la formule suivante :
Ø Calcul de la variable d'écart le
X²
La variable d'écart relatif est obtenue par la
formule :
X2calculé= ?
Où ft : fréquence
théorique et
fo : fréquence observée
Plus les fréquences observées s'éloignent
des fréquences théoriques, plus cette valeur de la variable
d'écart ne sera grande.
Le degré de liberté(Ddl) se détermine par
la formule suivante :
Ddl = (ligne - 1) X (colonne -1)
Ø Comparer le X² calculé avec le
X² observé dans la table et la formulation de la règle de
décision
Le test d'hypothèse consiste à faire un choix
entre deux hypothèses opposées en vertu d'une règle de
décision.
Ho est rejetée lorsque
X2calculé> X2 de la table. Sinon,
nous maintenons l'hypothèse Nulle.
Graphiquement la règle de décision se
présente comme suit :
Distribution X2.
á= 0,05
X2>X2C
X2<X2C
Rejet de l'indépendance
Non Rejet de l'indépendance (Ho)
3° La statistique descriptive
En vue d'analyser les données de
l'échantillon, certaines variable nécessitent quelques mesures de
tendance centrale et de dispersion.
a. Mesures de tendance centrale
Ces mesures permettent de caractériser une
série statistique au moyen d'une valeur. Nous nous intéresserons
particulièrement à la moyenne arithmétique et à la
médiane.
- La moyenne
Mais elle présente l'inconvénient d'entrainer,
pour sa détermination, des calculs parfois longs, et d'être
influencée par des valeurs aberrantes de la variable (valeurs
exagérément faible ou élevées), nous devons lui
adjoindre la médiane.
- La médiane
C'est la valeur centrale de la distribution en-dessous et
au-dessus desquelles se situent 50% des effectifs ; elle divise une
distribution statistique en deux parties égales.
b. Mesures de dispersion
Ces mesures nous montrent comment chaque valeur Xi de la
distribution se positionne par rapport à la moyenne. Elles permettent de
déterminer si les données sont concentrées ou
étalées.
- L'écart-type
Il est la racine carrée de la variance ; plus il
est faible, plus la dispersion est faible et vice-versa.
C. DESCRIPTION SOMMAIRE DES VARIABLES
UTILISEES
a. Le depassement de l'échéance ou
pré-défaillance :c'est une variable
quantitative. Cette variable saisit tout dépassement de
l'échéance convenu entre l'IMF et l'emprunteur. Elle s'exprime en
terme de jours ou de mois. Dans cette étude nous les comptons en nombre
des jours révolus au-delà de la date de remboursement telle que
stipulée par les parties ou contrat.
b. L'Etat civil :c'est une
variable qualitative à deux
modalité :marié,célibataire. il renseigne sur l'Etat
matrimonial de la personne enquêtée.
c. La profession ou secteur
d'activité :c'est une variable qualitative à 4
modalité :Activité commerciale, chômeur,
salarié, indépendant. Cette variable renseigne sur
l'activité dans laquelle le bénéficiaire du crédit
ont réellement investi le crédit reçu. L'activité
ou secteur d'activité conditionne la performance du crédit et du
remboursement. En effet, les personnes ayant aucune autre activité
remunetrace approuverait trop de difficultés de remboursement du
crédit à l'échéance.
d. Le Montant du crédit
réçu :c'est une variable quantitative,qui donne
des indications sur le montant en dollars USD reçu par le
bénéficaire. L'incidence du montant de crédit sur la
prédéfaillance est ambigüe. En effet, dans un premier temps,
un montant de crédit élévé conduit à un
investissement élévé et consistant, ce qui conduit aussi
à une rentabilité financière appréciable. Dans ce
cas l'emprunteur sera apte à payer à la fois les interêts
et le principal au prêteur dans le delai convenu. Dans un second cas, la
grandeur du montant peut constituer un poids pour l'emprunteur surtout si son
activité ne marche pas bien. Cela peut conduire à la
déterioration de sa situation finançière et de surcroit,
rater la possibilité de rembourser à l'échéance. Et
aussi, un montant faible peut entrainer l'orientation du crédit à
la consommation et entrainer la négligence de l'emprunteur sur le
remboursement à l'échéance.
e. Nombre de crédit
reçu :il s'agit d'une variable quantitative. Elle
décrit le nombre de fois que l'emprunteur a reçu le crédit
auprès de l'IMF. Plus le nombre de crédit est
élévé plus l'emprunteur jouit d'une certaine
crédibilité auprès de l'IMF. En effet, l'IMF n'accorde un
nouveau crédit qu'à un emprunteur qui a remboursé le
précédent au délai convenu. Plus l'emprunteur
reçoit du crédit, moins il est pré-défaillant.
L'accès successif au crédit d'une IMF confert à
l'emprunteur de effets d'experience qui lui procurent plus de
productivité. Cela accroit sa capacité à rembourser et
à être de moins à moins pré-défaillant.
f. Echeance du
crédit :c'est une variable quantitative. Elle capte le
terme du prêt en termes de mois. L'échéance exerce une
influence sur la capacité de remboursement. En effet, plus
l'échéance est courte plus, plus le bénéficiaire
serait dans l'incapacité de réunir le principal et les
interêts, surtout si son activité n'a pas une rotation rapide
g. Les moyens utilisés pour
rembourser :c'est une variable qualitative qui permet de
comprendre si le remoursement du crédit n'avait pas entrainé son
surendettement.
h. L'affectation du
crédit : c'est une variable qualitative indiquant le
motif subjectif pour lequel le crédit a été
affecté, notons à ce titre que la pré défaillance
serait liée aussi à l'affectation du crédit, un
crédit affecté dans une activité commerciale aura moins de
pré défaut qu'un crédit affecté à la
consommation.
CHAPITRE III :
PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
Dans ce chapitre il sera question de présenter les
résultats d'analyse des données collectées
auprès de deux groupes des ménages
(bénéficiaires et non bénéficiaires des
microcrédits ) dans les trois communes de la ville de Bukavu ; nous
présentons donc des résultats d'analyse descriptives avant de
pouvoir donner les résultats induits par la méthode subjective
et celui du concept de pré défaillance mêlé à
la méthode du groupes appariés ainsi que sa vérification
par le test de Khi-deux.
III.1 ANALYSE DESCRIPTIVE DES
DONNEES
Dans cette section nous présentons et analysons les
données d'enquête. Plusieurs variables sont utilisées
à cet effet. Ces variables sont regroupées en fonction de
caractéristiques des ménages ou de l'enquêté.
III.1.1 Caractéristique des ménages
Notre analyse se portera donc aux variables
représentant les caractéristiques des ménages
bénéficiaires et non bénéficiaires de la ville de
Bukavu soit 61 ménages. Ces variables sont les suivantes :
état- civil, le sexe, l'âge et l'activité ou profession de
l'enquêté.
1. Etat civil
La variable Etat- Civil nous renseigne sur le
statut de l'enquêté selon qu'il est marié ou
célibataire le tableau ci-dessous nous en dit plus.
Tableau 3.1 : Répartition de l'échantillon
selon l'Etat -Civil
Etat Civil
|
Effectif
|
%
|
Marié
|
29
|
47,5
|
Célibataire
|
32
|
52,5
|
Total
|
61
|
100
|
Source : nos enquêtes
Le tableau ci-haut ressort clairement que,
la plupart des nos enquêté dans les trois commune de la ville de
Bukavu sont en grande partie des célibataires soit 52,5% contre 47,5 %
des hommes.
2. Le sexe
Il s'agit donc de repartir notre échantillon en
fonction du genre de la personne enquêtée. Le tableau suivant
nous en éclaircit davantage
Tableau n°3.2 : répartition de
l'échantillon selon le sexe
Sexe
|
Effectif
|
%
|
Masculin
|
23
|
37,70
|
Féminin
|
38
|
62,30
|
Total
|
61
|
100
|
Source : nos enquêtes
A travers ce tableau nous constatons que la plupart des
ménages enquêtés sont constitués par les femmes
soit 62,30 % et les hommes ne représentent que 37,70%.
3. L'âge
Par âge nous sous -entendons le nombre
d'année que la personne enquêtée a déjà
vécu . Le tableau 3.1 suivant nous reprend l'effectif des
enquêtés selon leur tranche d'âge.
Tableau 3.3 : Répartition de l'échantillon
selon les tranches d'âge
AGE
|
EFFECTIF
|
%
|
MOYENNE
|
MEDIANE
|
VARIANCE
|
ECART-TYPE
|
23 - 33
|
26
|
42,8
|
37,86
|
36
|
116,44
|
10,79
|
34 - 44
|
20
|
32,7
|
45 - 55
|
8
|
13,1
|
56 - 66
|
7
|
11,4
|
TOTAL
|
61
|
100
|
Source : nos enquêtes
A travers le tableau ci-dessus nous constatons que , la
majorité de nos enquêté ont un âge inferieur
à 44 ans soit 74,5 % de cas , et que parmi ces derniers , la
plupart ont un âge compris entre 23 et 33 ans (soit 42,8% des cas ).
Les ménages dont l'âge est compris entre 56 - 66 ans sont
très minoritaires et représentent un effectif de 7 personnes
seulement dans l'ensemble de l'échantillon soit 11,4 % de cas.
Signalons que l'âge moyen est 37,86 ans et que 50% des
ménages ont tout au plus 36 ans. L'écart-type est de 10,79
ans, ce qui traduit une dispersion relativement faible de l'âge des
ménages enquêtés.
4. Profession ou Activité
Il sera question pour cette partie de grouper nos
enquêté en fonction de leur profession habituellement
exercée par commune.
Tableau 3.4 Groupement de l'échantillon par commune
d'après leur profession
COMMUNE
|
Activité commerciale
|
Salarié
|
Indépendant
|
Chômeur
|
TOTAL
|
IBANDA
|
11
|
5
|
3
|
8
|
27
|
KADUTU
|
6
|
2
|
5
|
7
|
20
|
BAGIRA
|
4
|
3
|
5
|
2
|
14
|
TOTAL
|
21
|
10
|
13
|
17
|
61
|
%
|
34,4
|
16,3
|
21,3
|
28
|
100
|
Source : Nos enquêtes
Nos investigations montrent que 34,4% des nos
enquêtés exercent une activité commerciale, contre 16,3%
des personnes salariées, 21,3 % exerçant de métiers
d'indépendants et 28 % sont des chômeurs ; ce qui fait
constater que la plupart de nos enquêtés sont des chômeurs
et personnes exerçant une activité commerciale.
III.1.2 Le Revenu
Cette variable va renseigner sur la source de
financement du ménage bénéficiaire du microcrédit
et de non bénéficiaires pour le mois de Janvier 2011 ainsi que
celui de Décembre de la même année.
a. Revenu du ménage
bénéficiaire du microcrédit
Cette variable va renseigner sur l'état
financier du ménage bénéficiaire du microcrédit
pour le mois de Janvier 2011 ainsi que celui de Décembre de la
même année.
Signalons à ce titre qu'est
bénéficiaire du microcrédit au terme de notre travail,
toute personne abonnée à une IMF et ayant demandé et
reçu un crédit au courant de l'année 2011.
Tableau 3.5 Répartition du revenu
Janvier
Décembre
|
40 - 100
|
101 - 200
|
201 - 300
|
301 - 400
|
> 401
|
Total
|
%
|
40 - 100
|
2
|
1
|
1
|
0
|
1
|
5
|
16,21
|
101 - 200
|
0
|
1
|
0
|
0
|
2
|
3
|
0,9
|
201 - 300
|
0
|
10
|
1
|
0
|
1
|
12
|
38,7
|
301 - 400
|
0
|
2
|
2
|
3
|
0
|
7
|
31,3
|
> 401
|
0
|
1
|
0
|
1
|
2
|
4
|
12,9
|
Total
|
2
|
15
|
4
|
4
|
6
|
31
|
100
|
%
|
6,4
|
48,4
|
12,9
|
12,9
|
20,4
|
100
|
|
Source : Nos enquêtes
Il s'aperçoit que 54,8 % des
ménages bénéficiaires des microcrédits ont un
revenu inférieur à 201 $ au mois de Janvier ; ces revenus ont
subi des modifications remarquables au mois de Décembre avec de revenu
de plus de 201 $ pour 82,9%.
Mois
|
Moyenne
|
Médiane
|
Ecart-type
|
Janvier
|
237,1
|
180
|
133,7
|
Décembre
|
270
|
280
|
121,2
|
Source : Nos enquêtes
Retenons qu'il existe des écarts
significatifs en terme de revenu au mois de Janvier de 133,7$ avec une moyenne
et une médiane respectivement de 237,1 $ et 180 $, il s'en suit qu'une
moyenne supérieure à la médiane veut tout simplement dire
que 50 % des ménages ont un revenu inferieure à la moyenne.
De même pour le mois de Décembre, des
écarts types significatifs mais inférieurs à celui du mois
de Janvier de 121,2.
b. Revenu des ménages
non-bénéficiaires du microcrédit
Il s'agira de la répartition des
ménages n'ayant pas bénéficié du microcrédit
au courant de l'année 2011.
Tableau 3.6 : Répartition du revenu des
ménages non-bénéficiaires du microcrédit
Janvier
Décembre
|
40 - 100
|
101 - 200
|
201 - 300
|
301 - 400
|
> 401
|
Total
|
%
|
50 - 100
|
3
|
1
|
0
|
0
|
1
|
5
|
16,7
|
101 - 200
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
2
|
6,7
|
201 - 300
|
0
|
0
|
2
|
2
|
4
|
8
|
26,7
|
301 - 400
|
3
|
1
|
1
|
0
|
1
|
6
|
20
|
> 401
|
1
|
0
|
6
|
1
|
1
|
9
|
29,9
|
Total
|
7
|
2
|
10
|
3
|
8
|
30
|
100
|
%
|
23,3
|
6,7
|
33,3
|
0,1
|
36,6
|
100
|
|
Source : Nos enquêtes
De ce qui précède, l'on constante que
plus de 76,6% des ménages non bénéficiaires du
microcrédit ont un revenu supérieur à 200$ au mois de
Décembre contre 70% au mois de Janvier ce qui fait constater que les
revenus ont subi une amélioration.
Mois
|
Moyenne
|
Médiane
|
Ecart-type
|
Janvier
|
260
|
250
|
147,6
|
Décembre
|
314,3
|
310
|
153,6
|
Source : Nos enquêtes
On fait constater qu'il existe un grand écart
entre les revenus des ménages non bénéficiaires au mois de
Janvier ainsi qu'au mois de Décembre.
III.1.3 Crédit et le Concept de pré
défaillance
Signalons que les demandes de crédit sont
réservées pour toute personne abonnée à une
institution de microfinance mais la réception dépend des
critères et de politiques d'octroi de crédit de l'IMF. Et en
termes de notre travail nous avons considéré d'un
côté toute personne n'ayant pas reçu un microcrédit
au courant de l'année 2011 abonnée ou non dans la
catégorie du groupe témoin ou des non-bénéficiaires
et de l'autre côté les personnes ayant demandé et
reçu au moins un crédit au courant de l'année en suite
dans le groupe des bénéficiaires du microcrédit nous
allons traiter d'un côté les emprunteurs défaillants et de
l'autre côté les emprunteurs non défaillants et cette
distinction sera faite en fonction du nombres des jours de retard de
remboursement par rapport à l'échéance du crédit.
Tableau 3.7 : Répartition de l'échantillon
en fonction du dépassement de l'échéance
Commune
|
Non - Défaillants
|
Défaillants
|
Total
|
%
|
Ibanda
|
8
|
6
|
14
|
45,16
|
Kadutu
|
3
|
7
|
10
|
32,5
|
Bagira
|
2
|
5
|
7
|
22,34
|
Total
|
13
|
18
|
31
|
100
|
%
|
41,94
|
58,06
|
100
|
|
Source : Nos enquêtes
De ce tableau nous constatons que 58,06% de nos
enquêtés sont défaillants c'est-à-dire que ces
emprunteurs ont remboursé leur crédit avec un retard d'au moins
un jour.
Avec les proportions de 6/14 ; 7/10 et 5/7
respectivement dans les trois communes Ibanda, Kadutu et Bagira, nous
remarquons que la commune de Bagira regorgent plus d'emprunteurs
défaillants comparativement à d'autres communes suivie par la
commune de Kadutu.
Tableau 3.8 : Répartition de l'échantillon
en fonction de l'échéance du crédit en termes de mois
|
1-3
|
4-6
|
7-9
|
10-12
|
> 12
|
Total
|
Moyenne
|
Médiane
|
Ecart type
|
Défaillants
|
1
|
3
|
6
|
4
|
4
|
18
|
8,74
|
8
|
5,04
|
Non défaillants
|
4
|
5
|
1
|
2
|
1
|
13
|
TOTAL
|
5
|
8
|
7
|
6
|
5
|
31
|
%
|
16,12
|
25,8
|
22,58
|
19,36
|
16,12
|
100
|
Source : Nos enquêtes
Nous constatons de part les données de ce tableau qu'il
y a une forte concentration dans l'échéance entre 4 à 12
mois avec 67,74 % avec une échéance moyenne de 8,74 mois et une
médiane de 8 mois avec une dispersion de 5,04 mois entre les
échéances.
Tableau 3.9 : Répartition de l'échantillon
selon les moyens de remboursement utilisés
Moyens de remboursement
|
Effectifs
|
%
|
Le revenu de l'investissement
|
9
|
29,03
|
Revenu d'une autre activité
|
12
|
38,71
|
Emprunt
|
6
|
19,4
|
Vente d'un bien
|
2
|
6,42
|
Aide
|
1
|
3,22
|
Autre
|
1
|
3,22
|
Total
|
31
|
100
|
Source : Nos enquêtes
Ce tableau montre les moyens utilisés pour
rembourser le crédit reçu de l'IMF, il fait constater que 38,71%
des emprunteurs ont remboursé leur crédit par le revenu d'une
autre activité contre 29,03% ont remboursé leur crédit par
le revenu de l'investissement du crédit et 19,4% leur participation au
service du microcrédit a entrainé leur surendettement.
Tableau 3.10 : Répartition de l'échantillon
selon le nombre de jours dépassés de l'échéance
Jours
|
Effectifs
|
%
|
Moyenne
|
Médiane
|
Ecart-type
|
1 - 14
|
2
|
11
|
35,77
|
30
|
19,85
|
15 - 30
|
9
|
50
|
31 - 44
|
1
|
5,6
|
45 - 60
|
5
|
27,69
|
>60
|
1
|
5,6
|
Total
|
18
|
100
|
Source : Nos enquêtes
Nos investigations indiquent que 61 % des emprunteurs
défaillants connaissent un retard de paiement inférieur ou
égal à 30 jours, ce qui donne une moyenne, médiane et
écart-type respectivement de 35,77 ; 30 et 19,85
jours.
Il s'en suit qu'une moyenne supérieure à
la médiane veut tout simplement dire que plus de 50 % des emprunteurs
défaillants remboursent leur crédit au nombre des jours inferieur
à la moyenne (36 Jours).
Tableau 3.11 : Répartition de l'échantillon
selon le taux d'intérêt mensuel du crédit
|
[1-2[
|
[2-3[
|
[3-4[
|
[4 et plus
|
TOTAL
|
MOYENNE
|
MEDIANE
|
ECART TYPE
|
Défaillants
|
1
|
8
|
7
|
2
|
18
|
3,19
|
2,9
|
0,87
|
Non défaillants
|
3
|
6
|
3
|
1
|
13
|
TOTAL
|
4
|
14
|
10
|
3
|
31
|
%
|
13
|
45
|
32
|
10
|
100
|
Source : Nos enquêtes
Il ressort de ce tableau que plus de 75 % des emprunteurs ont
obtenu du crédit à un taux se trouvant dans l'intervalle entre
[2-4[avec un taux moyen et médian respectivement de 3,19 et 2,9 avec une
dispersion de 0,87.
Tableau 3.12 : Répartition de
l'échantillon selon les causes de la pré défaillance
|
Perte
|
Pillage et Guerre
|
Maladie
|
Faillite
|
Autres
|
Total
|
%
|
Ibanda
|
1
|
0
|
1
|
4
|
0
|
6
|
33
|
Kadutu
|
2
|
0
|
1
|
2
|
1
|
7
|
39
|
Ibanda
|
0
|
0
|
1
|
1
|
3
|
5
|
28
|
Total
|
3
|
0
|
3
|
8
|
4
|
18
|
100
|
%
|
17
|
0
|
17
|
44
|
22
|
100
|
|
Source : Nos enquêtes
Ce tableau révèle que 44% des
défaillants ont connus la faillite dans leurs activités ce les a
rendus vulnérables.
1. Le nombre de demandes et d'obtention des
crédits
Il s'agit de repartir notre échantillon en
fonction de nombre des demandes de crédits qu'un ménage membre de
la Coopérative a pu adresser à cette dernière tout au long
de l'année 2011 d'un côté, et en fonction de nombre des
crédits qu'il a obtenu tout au long de la même année de
l'autre côté.
Tableau 3.13: Répartition de l'échantillon
selon le nombre des demandes et de réception des crédits
|
1
|
2
|
3
|
Total
|
Moyenne
|
Médiane
|
Ecart-type
|
Demande
|
18
|
15
|
5
|
38
|
1,7
1,7
|
2
1
|
0,7
0,7
|
%
|
47,4
|
39,5
|
13,1
|
100
|
Obtention
|
16
|
12
|
3
|
31
|
%
|
51,6
|
38,7
|
9,7
|
100
|
Rapport Obtention/Demande
|
88,9
|
80
|
16,7
|
81,6
|
Source : Nos enquêtes
A travers ce tableau ci-haut, nous constatons que
86,9% des ménages ont demandé du crédit deux fois au
courant de l'année 2011 et ceux qui en ont demandé 3 fois ne
représentent que 13,1 et cela donne une moyenne, médiane et
écart-type respectivement de 1,7 ;2 et 0,7. Et en ce qui concerne
l'obtention du crédit sur le total de 38 demandes adressées 31
ont été jugées favorables et représentent 81,6% et
le demandes adressées une fois, deux et trois fois ont été
favorables aux taux respectifs de 88,9% ; 80% et 16,7%.
2. Le niveau des crédits demandés et
reçus
Il s'agit répartir les ménages en fonction du
montant de crédit demandés et reçus au cours de
l'année 2011.
Tableau 3.14 : Répartition selon le montant
demandé
Montant
|
100- 200
|
201- 300
|
301- 400
|
>400
|
Total
|
Moyenne
|
Médiane
|
Ecart type
|
Effectif Demande
|
15
|
10
|
5
|
8
|
38
|
276,05
|
240
|
137,56
|
%
|
47,4
|
26,3
|
13,2
|
13,1
|
100
|
Source : Nos enquêtes
De ce tableau on constate que la majorité
des crédits demandés est inférieure ou égale
à 300$ représentant une proportion de 73,7% sur le 100% du total
des crédits demandés. Ensuite, il ressort que la moyenne du
montant demandé est évaluée à 276,05 $ avec une
médiane et écart-type respectivement de 240$ et 137,56$. et dont
pour le montant reçu la moyenne, médiane et Ecart-type
respectivement de 281,29$, 250$ et 147,95$, ce qui montre une augmentation
de la dispersion entre le montant reçu plus forte encore qu'au niveau de
la demande.
Tableau 3.15 : Répartition de l'échantillon
en fonction du montant de crédit reçu entre pré -
défaillants et non défaillants.
|
100- 200
|
201- 300
|
301- 400
|
>400
|
Total
|
Moyenne
|
Médiane
|
Ecart type
|
Pré défaillants
|
9
|
4
|
1
|
4
|
18
|
281,29
|
250
|
147,95
|
Non défaillants
|
3
|
3
|
4
|
3
|
13
|
Total
|
12
|
7
|
5
|
7
|
31
|
%
|
38,7
|
22,6
|
16,1
|
22,6
|
|
Source : Nos enquêtes
Il ressort de ce tableau que plus de 60% de
crédit octroyé est inferieur ou égal à 300$ et dont
le total des pré défaillants s'élevé à 18
soit 58 % des bénéficiaires avec une dispersion du revenu,
médiane et moyenne respectivement de 147,95 ; 250 et 281,29.
Cette analyse conduit à se poser la question de savoir
si le montant de crédit reçu influence-t-il la pré
défaillance ? Question qui trouvera réponse dans le test de
Khi-deux.
II.2 APPRECIATION SUBJECTIVE DU
MICROCREDIT
Cette partie aura pour objectif d'analyser les
appréciations de différentes variables intervenant dans les
pratiques des IMF pour octroi du crédit d'une manière subjective
par les bénéficiaires.
Tableau 3.16 : Répartition de
l'échantillon en fonction des réponses subjectives des
ménages bénéficiaires du microcrédit.
Variables
|
Réponses
|
Nombre
|
%
|
Taux d'intérêt
|
Elevé
Moyen
|
19
11
|
61,3
38,7
|
Montant limite du crédit
|
Moyen
Faible
|
17
14
|
54,8
45,2
|
Revenu après remboursement
|
Elevé
Moyen
Faible
|
5
15
11
|
16,1
48,4
35,5
|
Politique de remboursement
|
Neutre
Agressive
|
7
24
|
22,6
77,4
|
Avoir Bénéficié d'une
formation
|
Oui
Non
|
4
27
|
12,9
87,1
|
Source : Nos enquêtes
Il ressort de ce tableau que 61,3% des
ménages déclarent le taux d'intérêt d'être
élevé ce qui est mauvais indicateur car il entrainerait par la
suite la défaillance de plus d'un individu ; avec 54,8 % des
ménages qui affirment que le montant limite du crédit
étant un niveau moyen.
En ce qui concerne le revenu après
remboursement 16,1% le déclarent d'être élevé contre
48,4% qui le déclarent au niveau moyen et 35,5 au niveau faible ;
ce qui ferait constater que l'augmentions du revenu induite par le
microcrédit serait moindre.
Au sujet de la politique de remboursement 77,4 %
estiment que les mesures répressives utilisées par les IMF sont
agressives ce qui conduirait à une restriction à la demande de
microcrédit.
On constate que 87,1% des ménages avouent
n'avoir pas obtenu de formation auprès de leurs prêteurs, ce qui
montrerait que l'emprunteur ne maitrisant pas bien le secteur d'investissement
s'avérerait défaillant.
III.3 TEST DE KHI-DEUX
Ce test va se rapporter sur trois variables
clés liées à la politique d'octroi de crédit;
il s'agira du taux d'intérêt pour lequel le crédit a
été octroyé, de l'échéance du crédit
ainsi que du montant de crédit reçu, c'est le montant que l'IMF a
accepté d'octroyé à l'emprunteur. Nous allons nous
référer respectivement aux tableaux 3.11, 3.8 et 3.15.
Tableau 3.11 : Répartition de l'échantillon
selon le taux d'intérêt mensuel du crédit
|
[1-2[
|
[2-3[
|
[3-4[
|
[4 et plus
|
TOTAL
|
Défaillants
|
1 (2,32)
|
8 (8,13)
|
7 (5,81)
|
2 (1,74)
|
18 (18)
|
Non défaillants
|
3 (1,68)
|
6 (5,87)
|
3 (4,19)
|
1 (1,26)
|
13 (13)
|
TOTAL
|
4 (4)
|
14 (14)
|
10 (10)
|
3 (3)
|
31 (31)
|
%
|
13
|
45
|
32
|
10
|
100
|
Source : Nos enquêtes
De ce tableau, par la formule donnée par
X2calculé= ?
X2Calculé= 5,234463308
au seuil de signification de 0,05 et de degré de liberté
(ddl) 3 donne X2observé= 7,815 ce
qui fait constater que X2calculé
< X2observé et cela nous permet
de maintenir l'Hypothèse Nulle affirmant que la pré
défaillance est indépendante du taux d'intérêt pour
lequel le crédit a été octroyé, ce qui signifie
qu'il n'y a aucun lien entre la pré défaillance de l'emprunteur
et la politique de crédit sur base du taux d'intérêt
appliqué par l'IMF.
Tableau 3.8 : Répartition de l'échantillon
en fonction de l'échéance du crédit en termes de mois
|
1-3
|
4-6
|
7-9
|
10-12
|
> 12
|
Total
|
Défaillants
|
1 (2,9)
|
3 (4,65)
|
6 (4,06)
|
4 (3,48)
|
4 (2,9)
|
18 (18)
|
Non défaillants
|
4 (2,1)
|
5 (3,35)
|
1 (2,94)
|
2 (2,52)
|
1 (2,1)
|
13 (13)
|
TOTAL
|
5 (5)
|
8 (8)
|
7 (7)
|
6 (6)
|
5 (5)
|
31 (31)
|
%
|
16,12
|
25,8
|
22,58
|
19,36
|
16,12
|
100
|
Source : Nos enquêtes
Après calcul du X² nous obtenons
7,70844349 au seuil de 0,05 avec un degré de liberté de 4 ;
donne un X² observé de 9,488 ce qui fait remarquer que
X²CALCULE < au X² OBSERVE, cela nous
amène à confirmer de nouveau l'hypothèse nulle que la
pré défaillance est indépendante de
l'échéance du crédit. Ce qui nous conduit à dire
que la pré défaillance de l'emprunteur n'a aucune relation avec
la politique de crédit de l'IMF au terme de l'échéance du
crédit.
Tableau 3.15 : Répartition de l'échantillon
en fonction du montant de crédit reçu
|
100- 200
|
201- 300
|
301- 400
|
>400
|
Total
|
Pré défaillants
|
9 (6,98)
|
4 (4,06)
|
1 (2,9)
|
4(4,06)
|
18(18)
|
Non défaillants
|
3 (5,02)
|
3 (2,94)
|
4 (2,1)
|
3(2,94)
|
13(13)
|
Total
|
12 (12)
|
7 (7)
|
5 (5)
|
7 (7)
|
31 (31)
|
%
|
38,7
|
22,6
|
16,1
|
22,6
|
100
|
Source : Nos enquêtes
Après application de la formule de X2 des
données issues du tableau ci haut il ressort que
X2Calculé est de 4,3815 avec le degré de
liberté de 3 au seuil de signification de 0,05 ;
X2observée est de 7,815. Ce qui nous fait
constater que X2Calculé <
X2Observé , cela nous conduira à
considérer l'hypothèse Nulle stipulant que la pré
défaillance est indépendante de la politique de crédit en
terme du montant de crédit reçu.
V. CONCLUSION
Notre étude qui porte sur la
« crise de la microfinance : causes et
conséquences sur le bien-être des ménages à
Bukavu » comporte en totalité trois chapitres hormis
l'introduction générale et la conclusion.
Cela étant, au regard de la théorie
développée au premier chapitre, nous pouvons dire que la
microfinance au terme de notre travail, nous est apparu clairement que :
- De sa naissance à nos jours, elle a connu des
mutations importantes passant d'un stade informel et rudimentaire à un
stade marqué par son institutionnalisation et sa modernisation ;
- Là elle est devenue un phénomène
mondial : en effet, elle existe sur la quasi-totalité des continents
même si d'un continent à l'autre ou d'un pays à l'autre
elle peut prendre des formes juridiques et organisationnelles
différentes ;
- Longtemps financée par des fonds de subvention, la
microfinance est obligée aujourd'hui de se commercialiser si bien qu'aux
objectifs de service des pauvres se sont ajoutés des objectifs de
rentabilité sans laquelle la pérennité même des IMF
pourrait être remise en cause.
Cela suscite des débats nourris. D'un
côté ceux qui soutiennent que la microfinance ne peut pas «
se contenter de cibler les pauvres » si elle veut disposer d'un
portefeuille de qualité qui autorise la rentabilité et par voie
de conséquence la pérennité. De l'autre
côté, il y a ceux qui estiment que le ciblage des pauvres doit
demeurer la raison d'être fondamentale de la microfinance sinon celle-ci
risque de se mettre en porte à faux avec les principes du social ayant
été à la base de sa création.
Lorsqu'on considère qu'aujourd'hui
certaines IMF entrent en bourse et réalisent de grands
bénéfices qui sont redistribués sous forme de dividendes
à des acteurs intéressés uniquement par la maximisation de
la rentabilité de leurs fonds, on peut raisonnablement craindre que les
objectifs de rentabilité soient mis en avant au détriment des
aspects sociaux.
A côté de l'arbitrage entre le
ciblage des pauvres et la rentabilité financière, il y a la
question de l'impact de la microfinance sur les pauvres qui n'est pas
totalement tranchée. Si pour certains, l'impact positif de la
microfinance ne fait pas de doute, les résultats de certaines
études semblent montrer que la microfinance dans certains cas contribue
à dégrader davantage la situation de ceux qu'elle est
censée aider à sortir de la pauvreté.
De ce fait, on peut dire que si pendant longtemps,
la microfinance a bénéficié d'une grande victoire,
aujourd'hui elle est confrontée à des défis,
questionnements et des crises voire des remises en cause qui nécessitent
qu'on y apporte des réponses appropriées et peut être
urgentes que nous avions essayé d'analyser.
L'analyse descriptive des données
récoltées auprès de 31 et 30 ménages respectivement
bénéficiaires des microcrédits et non
bénéficiaires dans les trois communes de la ville de Bukavu,
indique que la plupart est constitué par le célibataire dont la
majorité sont des genres masculins avec un âge moyen de 38 ans et
dont une grande part exercent une activité commerciale avec une
majorité des bénéficiaires ayant un revenu mensuel
inférieur ou égal à 200$ et pour les non
bénéficiaires avec un revenu de plus 200$.
Cependant, le concept de pré défaillance
mêlé à la méthode de groupe apparié nous a
permis d'identifier d'un côté les emprunteurs défaillants
avec leurs caractéristiques et de l'autre côté les
emprunteurs non défaillants et cela nous a conduit à
vérifier par le test de Khi-deux le niveau d'indépendance qui
existerait entre la pré défaillance de l'emprunteur et la
politique de crédit appliquée par l'IMF. Par l'analyse de
différentes variables liée à la politique de crédit
notamment le taux d'intérêt, l'échéance du
crédit et le montant de crédit reçu, cela nous a conduit
à conclure que la pré défaillance de l'emprunteur n'a
aucun lien avec la politique de crédit cela veut dire que les causes de
la pré défaillance n'incomberait pas à la
responsabilité de l'IMF mais seules et uniquement de l'emprunteur.
BIBLIOGRAPHIE
1. Ouvrages
- Cochran W. G.(1977), Sampling Technics, 3rd edition, Wiley
& Sons, N.Y
- Hulme D. et Mosley P. (1996) , Finance Against poverty, vols
1 et 2, Routledge, London
2. TFC ET AUTRES TRAVAUX
- Fofana S. K. (2009), Portée et limites de la
microfinance dans la lute contre la pauvreté: cas du Benin
- Coleman B. E. (2006) , Microfinance in Northeast Thailand:
who benefits and howmuch?, in World Developpement, vol 34, N°9
- Soulama S. ( 2005) ,Transformation et echec de la
microfinance dans l'espace de l'UEMOA, Université e Ouagadougou, Burkina
Faso
- Banque Mondiale (2001), Rapport sur le développement
dans le monde 2000/2001
- Gurbert F. et Roubaud F. (2005), Analyser l'impact d'un
projet de Microfinance : l'exemple d'ADéFI à Madagascar
- Julie E. et All (2009), Ethique et Microfinance
- UCL (2005), Plein feu sur la microfinance en 2005
- CGAP (2004), Plafonnement des taux d'intérêt en
microfinance : qu'en est-il à présent, Etude spéciale
N°9
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE I
DEDICACE II
REMERCIEMENTS III
SIGLE ET ABREVIATION IV
0.
INTRODUCTION
1
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE
6
I.1 REVUE THEORIQUE
6
CHAP II : APPROCHE METHODOLOGIQUE
13
A. TECHNIQUES DE
COLLECTE DES DONNEES
13
B. TECHNIQUES DE
TRAITEMENT DES DONNEES
15
CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
24
III.1 ANALYSE DESCRIPTIVE DES DONNEES
24
III.2 APPRECIATION SUBJECTIVE DU MICROCREDIT
34
CONCLUSION
37
BIBLIOGRAPHIE
39
TABLE DES MATIERES
40
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
Nous KAJEMBA WA KAJEMBA François,
étudiant en troisième année de graduat à
l'Université Catholique de Bukavu, vous proposons ce présent
questionnaire pour que vous puissiez y apporter votre contribution pour
l'aboutissement de notre travail de fin de cycle dont le sujet
est : « crise de la microfinance : causes et
conséquences sur le bien-être des ménages à
Bukavu »
I. CARACTERISTIQUE DE L'ENQUETE
1. Etat-civil :................... sexe :.........
Age :............ Commune :...........................
2. Quelle est votre activité
a. Activité commerciale b. Salarié c.
Indépendant d. Chômeur
3. Veuilez nous aider à completer ce tableau
MONTANT
MOIS
|
REVENU
|
Janvier 2011
|
|
Décembre 2011
|
|
II. CREDIT
4. Etes-vous abonné à une
coopérative ?
a. Non
b. Oui
5. Avez-vous demandé un crédit auprès de
votre COOPEC au courant de l'année 2011 ?
a. NON
b. OUI
6. Si Oui, la coopérative a-t-elle accepté de vous
accorder ce crédit ?
a. NON
b. OUI
c. a) quel montant avez-vous demandé.....................
b) quel montant avez-vous effectivement reçu........... c) combien de
fois avez-vous reçu ledit crédit en 2011........... d) combien
de fois avez-vous demandé le crédit.................
7. Comment avez-vous affecté le crédit
reçu ?
a. Activité commerciale
b. Frais scolaires ou académiques
c. Payer mes dettes
d. Nourriture, Habillement et Santé
e. Autres
.........................................................
8. Quelle est l'échéance du crédit
reçu ?
................................................................................................................................................................................................
9. Avez-vous remboursé votre crédit à
l'échéance ?
a. OUI
b. NON
10. Si non, pourquoi ?
a. Taux d'intérêt élevé
b. Echéance courte
c. Montant limite de crédit faible
d. Faillite
e. Maladie
f. Augmentation des dépenses
g. Autres
...................................................................
11. Si non, combien des jours avez-vous dépassé
l'échéance ?
...............................................................................................................................................................................
12. Payiez-vous des intérêts ?
a. OUI
b. NON
13. Si oui, quel est le taux
mensuel..........................................
14. Quels sont les moyens utilisés pour rembourser le
crédit
a. Le revenu de l'investissement du crédit
b. Le revenu d'une autre activité
c. J'ai emprunté
d. J'ai vendu un bien
e. Aide
f.
Autre.............................................................................
15. Comment jugez-vous :
a. Le taux d'intérêt
Elevé Moyen Faible
b. Montant limite de crédit Elevé
Moyen Faible
c. Echéance de remboursement Longue
Moyen Faible
d. Votre revenu après remboursement Elevé
Moyen Faible
e. les politiques de remboursement agressives
neutres tolérantes