A ma mère GBOZE Gboko Rosalie qui a su
m'inculquer très tôt, l'importance de l'éducation dans la
vie de l'homme. Pour me permettre de progresser dans mes études, aucun
sacrifice n'était à ses yeux trop grand. Qu'elle voit en la
réalisation de ce mémoire l'aboutissement de ses efforts.
Je dédie également ce mémoire à
mon épouse GNAMIENAnnick Marie AYA épouseGODJI,
à nos enfants, à tous mes compagnons et anciens camarades de
classe et d'amphiainsiqu'à mes frères et soeurs, afin de leur
apporter la preuve que la volonté est mère de résultat et
que la réussite est vraiment au bout de l'effort.
REMERCIEMENTS
Le présent mémoire est le fruit des sacrifices,
des efforts, des conseils et des soutiens que de nombreuses personnes ont
consentis à notre faveur. Ainsi jugeons-nous indispensable de
témoigner notre gratitude à toutes ces personnes. Il
s'agit :
ü De mon directeur de mémoire, le
Professeur OUATTARAWautabounaqui n'a ménagé
aucun effort pour nous assister avec minutie durant tout le processus de
rédaction de ce mémoire malgré ses nombreuses
occupations.Sa disponibilité est légendaire. Sans son soutien et
sa confiance, ma recherche n'aurait jamais abouti. Son attention, ses
précieux conseils et suggestions m'ont permis de mener ce travail
à son terme. Ses nombreuses lectures critiques ont aussi permis
d'enrichir considérablement mon travail. J'ai beaucoup appris à
son contact. Je voulais ici lui témoigner toute ma gratitude.
ü Du Professeur OUATTARA Abdoulaye,
doyen de l'UFR SEG et des vices doyens Dr N'GUESSAN Bi Tah et
Pr TIEHI Tito Nestor.
ü Du Directeur de l'Ecole Doctorale, le
ProfesseurBAMBA N'Galadjo Lambert et Madame
GOGOHMariam.
ü De tout le corps professoral de l'Unité de
Formation et de Recherche en Sciences Economiques et de Gestion de
l'Université Félix Houphouët Boigny et du DEA Economie du
Développement pour les sacrifices consentis aux fins de nous assurer une
formation de qualité qui les honorent particulièrement.
ü DesDoctorants YOHOU
DjédjéHermannet KOUAKOU
Abel-Gautierpour leur aide dans la rédaction et la correction
de ce mémoire.
ü Du Pasteur MENYE Boniface et son
épouse Colette pour leurs conseils, leurs
encouragements et leurs soutiens spirituels.
ü De tous les frères et soeurs de la
Communauté Missionnaire Chrétienne Internationale pour leur amour
et leur soutien qui m'ont été manifestés.
ü De tous ceux que je n'ai pas pu citer, au fait je ne
vous ai pas oubliés. Soyez bénis !
SOMMAIRE
RESUME...................................................................................................7
INTRODUCTION
GENERALE......................................................................8
PREMIERE PARTIE : FONDEMENTS THEORIQUES DE
L'ECONOMIE
DE LA
FAMILLE........................................................13
CHAPITRE I : APPROCHES THEORIQUES ET
CONCEPTUELLES
DE L'ECONOMIE DE LA
FAMILLE.........................................14
1.1 Les théories économiques de la famille et
du mariage......................14
1.2 Définitions, conception et théorie
microéconomique de la famille...........18
2.1 Approche économique du
mariage..............................................22
2.2 Le mariage du
mariage............................................................28
CHAPITRE II : LES DETERMINANTS DU CHOIX DU TYPE
DE MARIAGE
DANS LA THEORIE
ECONOMIQUE........................................30
2.1 Les déterminants du choix du type de
mariage..............................30
2.2 Les
caractéristiques du choix du type de
mariage...........................38
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DES FACTEURS
EXPLICATIFS DU MARIAGE DANS LE DISTRICT
D'ABIDJAN...........................................................43
CHAPITRE III : APPROCHE
METHODOLOGIQUE........................................44
3.1Collecte, traitement des données, choix et
justification du modèle.........44
3.2 Modèle d'analysedu choix du
type de mariage................................45
CHAPITRE IV : RESULTATS ET IMPLICATIONSDE
POLITIQUE
ECONOMIQUE.........................................................................................51
4.1 Résultats de statistiques
descriptives...................................................51
4. 2Résultats de l'estimation du
modèle
économétrique...................................55
4.3 Interprétation des
résultats................................................................57
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS....................................................60
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES...........................................................62
ANNEXE..................................................................................................68
TABLE DES
MATIERES.............................................................................75
LISTE DES TABLEAUX ET
GRAPHIQUES
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 3.1 : Les variables retenues et effets
à priori...........................................46
Tableau 4.1 : Résultat descriptif et
définition des
variables....................................52
Tableau 4.2 : Le choix du type de mariage
selon le sexe.......................................53
Tableau 4.3 : Le choix du type de mariage
selon l'emploi......................................53
Tableau 4.4 : Le choix du type de mariage
selon le niveau d'instruction........................54
Tableau 4.5 : Le choix du type de mariage
selon le niveau de revenu .......................55
Tableau 4.6 : Résultats de l'estimation du
modèle Logit........................................56
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : La solution coopérative de
Nash...................................................25
SIGLES ET ABBREVIATIONS
CHU : Centre Hospitalier
Universitaire
CNI : Carte Nationale
d'Identité
EDS : Enquête Démographique
et de Santé
IFORD : Institut de Formation et de
Recherches Démographiques
INED : Institut National d'Etudes
Démographiques
INS : Institut National de la
Statistique
IRD : Institut de Recherches et de
Développement
MFFE : Ministère de la Famille,
Femme et Enfant
NDLR : Noté Dans Le Registre
PACS : Pacte Civil de
Solidarité
PE : Politique Economique
RGPH : Recensement Général
de la Population et de l'Habitat
SEG : Sciences Economiques et de
Gestion
SIR : Société Ivoirienne
de Raffinage
TV : Télévision
UFR : Unité de Formation et
de Recherches
RESUME
La présente étude se propose d'examiner le
choix de type de mariage dans le district d'Abidjan. Le choix du type de
mariage n'a pas fait l'objet d'étude économique en Côte
d'Ivoire, mais selon l'INS 37,9% de la population ivoirienne
préfèrent le mariage traditionnel contre 1,5% pour le mariage
civil (RGPH, 1998). Il est donc probable qu'il y ait des facteurs qui
influencent négativement la préférence pour le mariage
civil. L'analyse s'appuie sur les données primaires collectées
lors d'une enquête dans dixcommunes du district d'Abidjan pour
l'année 2012.La méthodologie utilisée pour atteindre cet
objectif dans le cadre de notre étude est un modèle à
variable qualitative binaire : le modèle Logit. Les
résultats suggèrent que l'emploi et le revenu influencent
significativement et négativementla préférence pour le
mariage civil. Le niveau d'instruction l'influençantpositivement.
Mots clés : Type de mariage, Mariage
traditionnel ou coutumier, Modèle Logit.
INTRODUCTION GENERALE
Le Mariage est une institution universellement bien
établie dans l'organisation sociale. Il est à l'origine de la
cellule familiale et apparaît même obligatoire aux yeux de certains
membres de la famille. Traditionnellement, il était
considéré comme une union entre deux personnes de sexe
opposé qui entraîne des droits et des obligations fixés par
la loi ou la coutume (Van de Walle et Henry, 1982). Aujourd'hui, le mariage
n'est pas seulement admis comme l'union de deux personnes de sexe
opposé. Ainsi, selon le dictionnaire français Larousse1(*), « le mariage est un
acte solennel par lequel un homme et une femme ou dans certains pays deux
personnes de même sexe établissent entre eux une union dont les
conditions, les effets et la dissolution sont régis par le code civil
(mariage civil) ou par les lois religieuses (mariage religieux) ».
Toutefois dans les sociétés africaines, le
mariage reste encore perçu comme l'union de deux personnes de sexe
opposé. Il se dégage des définitions
précédentes que quel que soit le type de
personnes (homosexuels ou hétérosexuels), l'union de ces
dernières est régie suivant les règles de la
société dans lesquelles ces personnes évoluent. En
d'autres termes, cette union est célébrée soit civilement
ou selon les rites coutumiers sans occulter le caractère religieux que
la célébration peut occasionner. Ceci peut aboutir à
plusieurs formes d'unions à savoir l'union libre, le mariage coutumier,
le mariage civil, le mariage religieux, le lévirat, le mariage monogame
ou polygame et le PACS. La prévalence et l'évolution de ces
différentes formes peuvent être déterminées par de
nombreux facteurs socioéconomiques. Par exemple, dans son rapport de
1998, l'Organisation des Nations-Unies souligne que ces formes dépendent
du système familial et de l'environnement social et que les partenaires
peuvent cependant lui donner une interprétation différente qui
peut être source de conflit (Vellenga, 1983).
L'analyse de la nuptialité en Afrique s'est
confrontée à de nombreux problèmes dont le plus important
tient à l'existence et à la constitution de base de
données. En dépit de ces problèmes, des travaux ont pu
faire ressortir les grandes tendances de la dynamique de la nuptialité
en Afrique et leurs déterminants. Les questions abordées par ces
travaux sont entre autres l'entrée en union précoce pour les
femmes et tardive pour les hommes, les écarts d'âge
élevés au premier mariage, l'exceptionnalité du
célibat définitif, le remariage rapide, la pratique
généralisée de la polygamie et le rôle central de la
dot (Nations-Unies(1988,1990) ; Lesthaeghe et al. (1989) ; Van de
Walle (1996)). Ces travaux ont ainsi permis d'avoir une bonne
compréhension de la dynamique du phénomène d'entrée
en union.
En outre, les développements récents
révèlent que la nuptialité en Afrique connaît une
croissance galopante depuis les années 1970-1980. D'après
Lemennicier(1988), l'évolution de la nuptialité et des divorces y
est particulièrement impressionnante qu'ils soient d'unions officielles
ou non. En Côte d'Ivoire, le même constat s'impose. Dans dix
communes du district d'Abidjan les informations que nous avons recueillies
dans les registres de mariages dans les différentes structures
municipales indiquent que le nombre total de mariage
célébrés se sont élevés à 5 439,
8 926, 7 029 respectivement en 2002, 2007 et 2011. La baisse
enregistrée en 2011 est principalement due à la crise
post-électorale de 2010-2011. Les services municipaux
enquêtés notent que le nombre de demandes enregistrées dans
la deuxième moitié de l'année 2012 se sont nettement
accrues par rapport aux années 2007 et 2011.
Malgré cette tendance positive des unions officielles,
une part importante de la population ivoirienne reste attachée au
mariage coutumier. D'après le Recensement Général de la
Population et de l'Habitat (RGPH, 1998), 37,9% de la population ivoirienne
préfèrent le mariage coutumier contre 1,5% pour le mariage civil
(INS, 1998).
Cette situation et celle d'Abidjan en particulier nous pousse
à nous interroger sur les facteurs explicatifs du choix du type de
mariage dans le district d'Abidjan. Et plus particulièrement à
celui de la préférence ou non pour le mariage civil. En d'autres
termes, quels sont les déterminants du choix du type de mariage dans le
district d'Abidjan ? La préférence pour le mariage civil
dépend-elle des conditions économiques ou d'autres dynamiques
sociales ?
Qu'est-ce que l'analyse des déterminants du choix du
type de mariage peut-elle apporter au regard de la situation Abidjanaise en
matière d'implications économiques ?
L'objectif général de notre étude est
d'analyser de façon rigoureuse les déterminants du choix du type
de mariage dans le district d'Abidjan. De façon spécifique, il
s'agit d'analyser les choix du type de mariage et d'identifier les facteurs
explicatifs de ces choix d'une part et d'autre part de tirer les implications
en matière de politiques économiques.
L'analyse est basée sur des informations que nous avons
recueillies au travers d'une enquête effectuée dans le courant de
l'année 2012 dans dix communes du district d'Abidjan. Nous avons
interrogé 150 personnes dont 97 hommes et 53 femmes.
Cette étude présente un intérêt
dans la mesure où elle permettra aux décideurs politiques, aux
autorités administratives, aux acteurs humanitaires et au
Ministère de l'Enfant, de la Femme et de la Famille d'acquérir
des informations fiables sur les déterminants du choix du type de
mariage. Ces informations permettront aux autorités citées plus
haut de créer les conditions nécessaires et suffisantes afin que
les populations ne s'arrêtent pas au mariage traditionnel mais qu'elles
aillent jusqu'au mariage civil en vue de garantir la sécurité de
la famille et d'améliorer le bien-être retiré du
mariage.
Enfin, du point de vue de la littérature
économique, notre travail nous permettra d'apporter notre modeste
contribution à la compréhension du rôle des dynamiques
économiques dans la constitution de la famille au regard de la
société abidjanaise.
Il convient de noter que l'économie de la famille ne
suscite pas encore un grand intérêt au niveau des
économistes de la Côte d'Ivoire encore moins au niveau des
départements de sciences économiques des deux grandes
universités du pays à savoir l'Université Félix
Houphouët Boigny de Cocody-Abidjan et celle de Bouaké malgré
l'importance de la question dans la société ivoirienne.
Pour atteindre nos objectifs, notre travail s'organisera
autour deux grandes parties : La première partie se consacrera aux
fondements théoriques de l'économie de la famille. La seconde
partie à l'analyse empirique des facteurs explicatifs du choix du type
de mariage dans le district d'Abidjan. Enfin, une conclusion et des
recommandations sont faites en fin de document.
PREMIERE PARTIE :
FONDEMENTS THEORIQUES DE
L'ECONOMIE DE LA FAMILLE
Cette première partie présente les
fondements théoriques de l'économie de la famille. Elle expose
d'abord l'approche théorique et conceptuelle de l'économie de la
famille. Ensuite, elle expose les types de mariage et leurs
caractéristiques.
CHAPITRE I : APPROCHES THEORIQUES ET CONCEPTUELLE
DE L'ECONOMIE DE LA FAMILLE
L'économie de la famille est une branche de la science
économique qui étudie l'apport de la famille dans
l'économie.La famille est une institution présente dans toutes
les sociétés.Cependant, elle se caractérise par des
formes très diverses. Ce sont les rôles économiques et
sociaux qu'elle remplit qui lui garantissent une telle présence. Le
mariage, quant à lui, se perçoit comme une institution sociale
organisant et réglementant la création d'un groupe conjugal. La
famille découle normalement du mariage. C'est alors que plusieurs
théories économiques se sont intéressées à
ces deux notions très liées : la famille et le mariage.Mais
que renferme l'économie de la famille ? Que pouvons-nous retenir de
ses approches théoriques et conceptuelles ?
Dans ce chapitre, nous examinerons d'abord les théories
économiques de la famille et du mariage.Ensuite, nous nous pencherons
sur l'analyse économique du mariage.
1.1- Les théories économiques de la famille et du
mariage
Dans cette section, nous présentons la
définition de la famille, les différents types de famille, les
fonctions de la famille, la principale théorie microéconomique de
la famille et du mariage.
1.1.1-Définitions, perceptions, fonctions et
théorie microéconomique de la famille
ü
Définition, perceptions et fonctions de la famille
La famille est une réalité culturelle
complexe et multiforme. Le concept de famille désigne des groupes
d'individus différents selon les lieux et les époques. Les
économistes, traditionnellement, s'intéressaient plutôt
au « ménage », qui est
défini, au sens statistique, comme l'ensemble des occupants d'une
résidence principale, qu'ils aient ou non des liens de parenté.
Même si, le plus souvent, ménage et famille coïncident, le
recoupement n'est pas total. En effet,le terme famille se veut plus
général. Comme les sociologues ou les anthropologues, les
économistes emploient donc aussi la notion de famille, qu'ils
désignent ainsi une famille élargie, une famille nucléaire
ou encore une famille recomposée.La famille est une entreprise ou une
communauté d'intérêt qui offre à ses membres des
bénéfices de toutes sortes qu'il est difficlie de se procurer
à un prix raisonable sur le marché. Ces bénéfices
peuvent être matériels tels que le gîte, le couvert et les
repas ou imatériels tels l'amour ou l'affection. Ils vont de l'assurance
en temps de maladie ou de la perte d'un emploi, aux soutiens financiers ou
affectifs aux anciens qui ne peuvent plus travailler aux soins médicaux
ou à l'éducation des plus jeunes(Lemennicier, 1988).
La seule définition onusienne de la famille se trouve
dans la Déclaration univreselle des droits de l'homme du 10
décembre 1948 qui, dans son artilce 16-3,
affirme : « La famille est l'élément naturel
de la société et a droit à la protection de la
société et de l'Etat» (Refuveille2(*), 1994).
Les démographes, les historiens, les anthropologues et
les sociologues ont définis la famille.D'abord, les démographes
ne retiennent que l'ensemble restreint constitué du couple parental,
réduit éventuellement à une seule personne, s'il y a eu
veuvage ou divorce, et des enfants qui peuvent en être issus. Un couple
sans enfants constitue donc une famille mais une personne seule n'en
constituera une que si elle a au moins un enfant. Ainsi restreinte, la notion
de famille est essentiellement utilisée en tant que support des
études de fécondité ou encore comme moyen d'approche dans
des études sur les ménages.
Ensuite, Flandrin3(*)(1984), après la lecture des anciens
dictionnaires anglais et français révèle que le concept de
famille était écartelé entre l'idée de
corésidence et l'idée de parenté que l'on trouve souvent
dans la définition devenue la plus courante aujourd'hui. La famille
évoquait en effet beaucoup plus fréquemment un ensemble de
parents qui ne résident pas ensemble mais tout ensemble de
corésidence qui n'étaient pas nécessairement liés
par le sang ou le mariage. C'est que les termes parenté, lignage, race,
maison, voire famille sont présentés par les dictionnaires des
XVIIe et XVIIIesiècles comme quasiment synonymes
et pourraient laissée entendre qu'il y a une legère
différence entre la famille parenté et la famille
maisonnée.
En outre, selon les anthropologues la famille souchene doit
pas être confondue avec le lignage, que l'anthropologie sociale
définit comme un ensemble d'individus se reclamant d'un même
ancêtre en vertu d'une règle de filiation. Le lignage est reconnu
comme une entité distincte par la société et peut avoir
le caractère de groupe solidaire.
Enfin, pour les sociologues, la famille constitue une
unité élémentaire fondamentale de la vie en
société dans le sens où elle permet une large part de la
reproduction sociale. Selon eux, c'est le premier groupe dans lequel les
individus se socialisent et apprennent à vivre en société.
Elle est aussi une unité de base dans le cadre duquel sont
réalisées une grande part de ces opérations quotidiennes
essentielles des individus que sont leur nourriture, leur repos, leurs loisirs
et enfin leurs activités sexuelles. Dans les siècles
précédents, il s'agissait aussi de l'unité qui permettait
l'essentiel des activités de production, qu'elles soient agricoles,
artisanale ou commerciale.Dans les sociétés modernes, la famille
a connu une constante évolution et est en interaction avec le mouvement
historique. Dès lors, elle a commencé à ne plus pleinement
joué son rôle.
La famille désigne un groupe social offrant au moins
trois caractéristiques les plus fréquemment
observées : Il a son origine dans le mariage, il comprend mari,
femme et enfants nés de leur union bien que l'on puisse concevoir la
présence d'autres parents agglutinés à ce noyau, les
membres de la famille sont unis par des liens légaux, par des droits et
obligationsde nature économique, régulière ou autres, par
un réseau précis de droits et interdits sexuels, et un ensemble
variable et diversifié de sentiments psychologiques tels que l'amour,
l'affection, le respect, la crainte, etc.
Cette définition pourtant très large n'englobe
pas la totalité des situations. Ainsi, dans notre propre
société, un couple non marié avec les enfants constitue
une vraie famille pour de nombreux ivoiriens ; par contre cette
définition dépasse le cadre de la famille conjugale ou
nucléaire telle que nous la connaissons qui comprend le père, la
mère et les enfants vivant dans un même foyer et qui est la forme
de famille dominante aujourd'hui.
Ainsi la famille est perçue de plusieurs
manières. D'une part, la famille conjugaleoufamille nucléaire qui
est celle au sein de laquelle se réunit dans le même foyer, les
parents et les enfants non mariés. C'est elle que nous connaissons
aujourd'hui. Le développement de la famille conjugale témoigne
aussi de l'affaiblissement progressif du rôle économique de la
famille comme unité de production autonome (exploitation agricole ou
artisanale).La famille élargieoufamille étendueouindivise
regroupe dans un même lieu l'ensemble des personnes liées par le
sang ou le mariage (parents, enfants, tantes, oncles, grands-parents et autres
parents). Il s'agit d'un groupe nombreux, caractérisé par sa
continuité puisqu'il y a toujours un chef de famille, un
« patriarche », qui détient l'autorité. La
famille souchese caractérise par le regroupement de plusieurs
générations, mais avec un seul couple à chaque
génération. Elle possède un bien, un patrimoine qui est la
base de la famille (une terre, par exemple).La famille reconstituée ou
recomposée constituée de parents divorcés,
remariés, vivant avec les enfants d'un ou de deux mariages
précédents et les enfants de leur union actuelle.Lafamille
monoparentale, composée d'un père ou d'une mère de famille
sans conjoint avec un ou plusieurs enfants. D'autre part, la famille
homoparentale (composée de deux personnes de même sexe)qui ont un
ou des enfants. Les enfants proviennent la plupart du temps d'une relation
hétérosexuelle antérieure de l'un ou des deux
conjoints(es). La famille sans enfants est un couple sans enfants.
La famille ayant plusieurs formes rempli également
plusieurs fonctions.D'abord, la fonction de reproduction qui exprime
l'importance de la famille dans la procréation, mais cette fonction
n'est pas exclusivement celle de la famille comme l'atteste les conceptions
prénuptiales ou encore le nombre croissant de mères
célibataires. Ensuite, la fonction de socialisation qui indique la place
de la famille dans l'apprentissage des langages, du comportement de
l'intégration des modèles culturels et des rôles.Cependant,
cette fonction de socialisation est de plus en plus réalisée par
des institutions telles que l'école, des crèches, les
médias (TV, films, salle de cinéma, disque,...), le groupe des
pères (enfant du même âge) joue un rôle central dans
la socialisation. En outre la fonction de production qui est
caractérisée par la famille regroupée autour d'une
exploitation agricole, d'une activité artisanale ou d'un commerce.
Néanmoins, elle voit son rôle décroître dans une
société en majeurepartie composée de salariées.
Aussi, la fonction de consommation qui exprime l'importance du
cadre familial. Parce que la plupart des dépenses importantes
(électroménagères, voiture, maison, transport, ration,
soins médicaux) sont en fait des décisions qui impliquent toute
lafamille. Et la fonction de transmission du patrimoine indique la place
centrale de la famille dans la transmission des biens et de la
propriété. Enfin, la fonction de refuge et de protection qui
montre que lafamille est un lieu de solidarité où s'expriment
généralement l'affectivité, le partage des ressources
disponibles, l'entraide même si dans notre société la
concurrence règne.
Uw
Uh
B
Th
Tw
A
Source : Problèmes
économiques, la documentation française n° 2 537,
octobre 1997
Uh :fonction d'utilité de
l'homme ; Uw : fonction d'utilité de la
femme ; Th :gain de l'homme en l'absence
d'accord ; Tw : gain de la femme en l'absence d'accord.La
courbe AB représente la frontière des utilités
possibles5(*).
Dans la solution de Nash, l'utilité obtenue par le mari
ou la femme dépend du point où apparaît le signe de
menace : plus l'utilité obtenue par l'un ou l'autre est
élevée en ce point, plus l'utilité de la solution
coopérative est élevée. Ce résultat a une
implication empirique essentielle pour les modèles de négociation
de Nash, à savoir que les demandes dans la famille dépendent non
seulement des prix et du revenu global, mais aussi du point où se situe
le signale de menace. Dans les situations qui aboutissent au divorce, le point
de menace est le niveau d'utilité maximale qui peut être obtenue
dans le mariage. Si les partenaires divorcés conservent la
propriété du revenu qu'ils recevaient personnellement dans le
mariage, les demandes émanant de la négociation dépendent,
non du revenu global de la famille, mais du revenu du mari et de la femme. Le
point de menace de divorce peut dépendre également de facteurs
externes au ménage et qui n'affectent pas directement l'utilité
au sein de celui-ci, comme la situation du
« marché » du remariage et le revenu dont disposent
les divorcés. Les demandes de la famille qui découlent des
négociations proche du point de divorce dépendent aussi de ces
paramètres. Comme le fait remarquer Mc Elroy (1990), l'absence de mise
en commun des revenus et la présence de paramètres externes au
ménage permettent de bâtir qui peut être en opposition
à celui de la préférence commune. Par exemple, les
modifications des prestations sociales versées aux mères
divorcées ou celles des lois définissant la
propriété maritale ou réglant sa répartition en cas
de divorce affecteront la répartition entre hommes et femmes dans les
familles de deux personnes, par leur influence sur le point de menace.
Dans le modèle de négociation entre
sphères distincts de Lundberg et Pollack (1993), le point de menace est
interne au mariage, et non externe comme dans les modèles avec menace de
divorce. Le mari et la femme règlent leurs divergences dans une
négociation à la Nash. A défaut d'accord, l'alternative
est un équilibre non coopératif sous-optimal. Dans un
équilibre non coopératif, chaque conjoint fournit volontairement
les biens collectifs nécessaires et adopte une stratégie
correspondant à un choix optimal, étant donné une
stratégie choisie par l'autre. Ce mariage non coopératif peut
être préférable au divorce pour l'un ou l'autre conjoint.
Le divorce peut être la menace ultime entre deux époux qui ne
s'entendent pas. Cependant, un mariage non coopératif, dans lequel les
conjoints tirent quelque avantage de la consommation de bien collectifs,
constitue peut-être une menace plus plausible dans la négociation
maritale quotidienne.
ü Le modèle collectif de Chiappori (1988,
1992)
Chiappori(1988, 1992) n'utilise pas un modèle de
négociation coopératif ou non coopératif pour
déterminer la répartition dans le ménage, il suppose
seulement que les équilibres sont optimaux au sens de Pareto. Ainsi, son
modèle englobe donc les modèle négociation avec
coopération et les modèles de préférence commune
comme des cas particuliers. Il montre que, étant donné un
ensemble d'hypothèses, notamment une faible séparabilité
des biens collectifs et la consommation privée de chaque membre de la
famille, l'optimalité parétienne implique (et est
impliquée par) l'existence d'une règle de partage. Selon cette
règle, la famille agit comme si les décisions étaient
prises en deux étapes : le revenu familial total est d'abord
réparti entre biens collectifs et dépenses privées, puis
chaque individu consacre comme il l'entend sa part à ses biens
privés. Le cadre collectif impose donc une série de restrictions
vérifiables vis-à vis des demandes observées du
ménage. Fondamentalement, le rapport de la propension marginale à
consommer de deux biens quelconques doit être le même pour tous les
types de revenus cas les revenus indépendants du mari et de la femme
n'affectent la consommation qu'en fonction de la règle du partage. On a
constaté que les modes de dépenses de consommation des
ménages canadiens et français étaient en ce sens conformes
à l'optimum de Pareto (Bourguignon, Browning, Chiappori et
Lechêne, 1993 ; Browning, Bourguignon, Chiappori et Lechêne,
1994).
ü Les modèles de négociation non
coopérative
L'hypothèse de base des modèles de
négociation coopérative était l'efficacité. Or,
Lommerud(1995) fait remarquer que « l'efficacité »
n'implique « l'harmonie ». c'est pourquoi, le modèle
de négociation non coopérative mérite d'être
élucidé. La théorie des jeux non coopératifs ne
suppose pas que des accords contraignants s'appliquent à la
répartition dans le ménage ; elle met l'accent sur les
équilibres spontané. Ces derniers peuvent être optimaux aux
sens de Pareto sans l'être systématiquement. Sans accord
contraignant, le choix de l'hypothèse d'optimalité n'a plus
d'intérêt. Il est possible cependant, qu'une négociation
non coopérative conduise à l'optimum sous certaines conditions.
Si, par exemple, le jeu de contributions volontaires des maris et des femmes
dans le modèle à sphères distinctes n'est joué
qu'une seule fois, il produit un équilibre inefficace pour lequel la
production de biens collectifs est sous-optimale. Mais si ce jeu de
contributions volontaires est répété plusieurs fois, de
nombreux aux autres équilibres sont possibles6(*).
En général, les jeux non coopératifs
répétés ont équilibres multiples, et les optimaux
au sens Pareto peuvent souvent être soutenables par la menace d'une
punition. Chacun des conjoints comprend que le gain passager obtenu en ne
respectant pas les termes d'un accord est moindre que la perte associée
à la punition infligée par l'autre conjoint par la suite.
Browning, Bourguignon, Chiappori et Lechêne (1994) fondent leur
hypothèse de l'optimum de Pareto sur la base des
caractéristiques de l'environnement conjugal qui favorisent
desrésultats efficaces dans un jeu non coopératif
répété : une relation durable, une information
relativement bonne et un climat de négociation stable. Nous
préférons une stratégie de recherche différente.
L'un des avantages de la présentation d'un modèle de
réparation au sein du mariage comme un jeu non coopératif est la
possibilité de considérer l'efficacité comme
endogène, potentiellement dépendante des institutions et du
contexte social dans une société donnée, ainsi que des
caractéristiques des conjoints. Les coûts correspondants sont la
nécessité de préciser la totalité des actions
possibleset leurs dates.
Les modèles qui analysent les négociations au
sein des mariages existants ne peuvent donner qu'une image incomplète
des déterminants du bien-être des hommes et des femmes.
2.2- Le marché du mariage
Pour mieux comprendre les mécanismes de redistribution
des ressources au seindu ménage et approfondir les fondements
théoriques des modèles de ménage baséssur une
menace de divorce, certains auteurs ont étudié le mariage d'un
point de vueéconomique dans la lignée des travaux de Becker
(1973-1974). Ils construisentdes marchés du mariage sur lesquels hommes
et femmes se rencontrent, et étudientles équilibres qui en
résultent. En fait, un équilibre est une situation où
toutes lespersonnes sur le marché sont soit célibataires soit
mariées à une personne de l'autresexe, et où aucune
personne mariée n'aurait intérêt à divorcer dans
l'objectif de semettre en couple avec une personne célibataire ou une
personne déjà mariée. On peutalors montrer que le
marché du mariage fonctionne de telle sorte qu'une diminutionde la
proportion des femmes par rapport aux hommes améliore la part des
ressourcesreçues par les femmes dans le mariage (voir par exemple le
livre de Martin Browning,Pierre-André Chiappori et Yoram Weiss, 2011).
La relative rareté des femmes sur le marché leur permet
d'être plus exigeantes en termes de partenaire. De plus, MuratIyigun et
Randall P. Walsh (2007) s'intéressent à l'effet de la richesse
initiale desindividus qui affecte la répartition des ressources au sein
des ménages par l'intermédiaire des investissements
pré-maritaux (à savoir l'éducation pour l'essentiel) et
quiinteragit avec les proportions relatives d'hommes et de femmes sur le
marché.Becker (1991, p. 13-15) a montré que le marché du
mariage est un déterminant important de la répartition entre
hommes et femmes. Au minimum, ce marché détermine qui se marie
avec qui.
Néanmoins, pour qu'il y ait mariage, il faut assez de
négociation. L'ampleur de celle-ci dans le mariage dépend aussi
des autres solutions offertes aux partenaires. Sur le marché du mariage,
s'il y a pour chaque individu des substituts proches, le meilleur possible
à défaut du premier est presque aussi bon que celui-là, et
le surplus à repartir par la négociation est faible.
Mais, avec le temps, un surplus appréciable peut
apparaître dans un mariage en cours, peut être en raison
d'investissement en capital humain spécifiquement conjugal. Dans ce cas,
la possibilité d'un divorce (suivi peut être d'un remariage)
détermine la portée de la négociation dans un mariage en
cours en plaçant des limites à une répartition qui peut
apparaître comme équilibrée. Ces « limites
au divorce» dépendent du coût de celui-ci notamment les
coûts psychiques des ressources dont disposent les divorcés, et
des conditions existant sur le marché du remariage. La
rationalité individuelle fait qu'aucun individu n'acceptera moins qu'il
ne recevrait dans la meilleure situation alternative, et implique que les
limites au divorce s'appliquent à tous les modèles de
négociations, qu'ils soient coopératifs ou non. De même
qu'il y a eu à négocier sur le marché du mariage quand la
meilleure alternative possible à défaut de la
précédente est presque aussi bonne que le mariage
envisagé, de même il y a eu peu à négocier quand les
limites au divorce sont étroites. Les modèles de
négociations dans le mariage reposent sur l'hypothèse selon
laquelle, au moins dans certains mariages, les surplus sont assez importants
qu'ils vaillent la peine de les modéliser.
Le rôle des marchés du mariage dans la
détermination intrafamiliale donne un autre exemple de l'importance des
normes et des institutions sociales. Quand les modèles ont des
équilibres multiples, ce qui est souvent le cas, l'équilibre qui
est choisi ou réalisé peut dépendre d'institutions ou de
pratiques non incluses dans le modèle formel. Il est bien connu par
exemple que l'équilibre obtenu quand l'homme propose le mariage à
la femme est plus favorable à l'homme et moins favorable à la
femme, que l'équilibre obtenu quand c'est la femme qui propose.
Pollak(1994) estime que quand le choix d'un équilibre a des
conséquences importantes sur la répartition, les institutions et
les pratiques (par exemple, la manière de faire sa cour) devraient
être explicitement modélisées.
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CHAPITRE II : LES
DETERMINANTS DU CHOIX DU TYPE DE MARIAGE DANS LA THEORIE ECONOMIQUE
Laformationdescouplesdansdenombreusessociétés,dépendtrèspeu
de décisions individuelles. L'attrait sexuel et affectif qui pousse des
individusles unsversles
autresestfortementréglementé,contrôléparceuxqui,dans
une société, détiennent le pouvoir. Ainsi, la formation
des couples surtout chez les jeunes a toujours été
soushautcontrôlesocial (Locoh, 2005). La synthèse de la
littérature en matière de dynamique matrimoniale
révèle en tendance générale que ce sont les
facteurs socioculturels, les facteurs économiques et les facteurs
institutionnels qui sont à la base des mutations observées dans
la nuptialité des jeunes.
2.1 Les déterminants du choix du type de
mariage
Plusieurs facteurs expliquent certainement le choix du type de
mariage. Cette partie sera consacrée aux facteurs socioculturels,
économiques et institutionnels.
2.1.1 Les facteurs socioculturels
Les facteurs socioculturels se
définissentcommel'ensembledescaractéristiquesetconditions
quidéterminentet
modulentàdesdegrésdiverslesvaleursetnormespropresà
ungroupesociocultureldonné. Il s'agit notamment
del'ethnie,lareligion,lemilieudesocialisation, leniveau
d'instructionetlarégionderésidence.
ü L'ethnie
Conçue comme le cadre de production
desmodèlessocioculturelspropreàchaquesociété,
l'ethnie façonneetorienteles représentations
enmatièredesexualitéetdeféconditédesindividus.
Ainsi, selon Kouton (1992), l'ethnie exerceuneinfluencesur
lesvariablesdecomportements
tellesquel'âgeauxpremiersrapportssexuels,l'âgeàla
premièreunion,lapratiquecontraceptive,l'âgeàlapremièregrossesse,etc.
De l'avis de Bledsoe et Cohen(1993) laprocréation dans le contexte
africain estmoinsuneaffaireducouplemaiscelledelafamille,du
groupeetdelacommunautéquiontaprioriune
emprisesurlavolontéindividuelle. C'est pourquoi, Calvès
(1996 ; cité par Bado, 2007) fera-t-il observer l'existence
enAfrique de deux types de groupes ethniques en matière de
pré-nuptialité ou de pré-sexualité : d'une
part les
ethniesauxmoeurssexuellespermissivesquiaccordentpeud'importanceàla
virginitéde la femme avant le mariage ou qui
tolèrentsinonencouragent à la limitela sexualitéet la
féconditéprénuptiale. Dans ces
ethnies,lesjeunesfillesetleursmères,dufaitdel'indépendance
etl'autonomiequileursont
accordées,selivrentplusprécocementauxrapports
sexuels(quisesoldentsouventpardes grossessesprécoces), Bledsoe
etCohen(1993). D'autres part, celles dont lesmoeurs sexuels sont
rigides,où lavirginitédel'adolescente ou de la jeune fille
estconsidéréecommeunevaleursacrée àpréserver
carlapertedelavirginitéestunehontepourtoutelafamillevoiredetoutlelignage.
EnCôte d'Ivoire, il ressort des travaux de Talnan et al.
(2002)7(*)quela
proportionde jeuness'étantlivréstrèstôtàla
primo-sexualité estplusélevéechezlesfilles appartenantaux
groupesethniquesMandédu Sud (34,3%) ,Krou(34,1%) et Senoufo (33,1%). Par
contre, cette proportion est plusfaibledanslegroupeAkanoù20,6%des
jeunesfilles ontvécul'expérience
d'unerelationsexuelleavantl'âgede16ans. Les auteurs notent toutefois que
les différencesobservéeschezlesgarçonsbien qu'elles
soientnonsignificatives laissent tout de mêmeapparaître
unetendanceidentiqueàcelledesfilles, soient 36,1%, 43%, 36,8% et 34%
respectivement pour les jeunes hommes Akan, Krou, Mandé et
Sénoufo qui ont eu leur premier rapport sexuel avant l'âge de 16
ans. Lesfilles
Krousontégalementplusnombreuses(12,5%)àavoirdéclarédesrapports
sexuelsavecplusieurspartenaires que leurs homologues Akan (4,7%), Mandé
(3,6%) et Sénoufo (2,2%). En revanche, cette étude
révèle que dans ces différents groupes ethniques les
garçons ont beaucoup plus tendance à multiplier les partenaires
sexuels que les filles avec des proportions de 20,2%, 27,9%, 16,8% et 22,2%
chez les Akan, Krou, Mandé et Sénoufo.Très souvent
d'ailleurs les mariages ne sont acceptés qu'entre individus appartenant
au même groupe ethnique (l'ethnie, la caste, parfois même le
lignage). L'endogamie ethnique reste forte : à Madagascar en 1966,
90% des mariages sont endogames ; cette proportion est de 96% en
Côte d'Ivoire en 1978, et est encore de 89,3% à Abidjan (pour les
mariages entre ivoiriens).(Gendreau et Gubry, 1988).
ü La religion
Définiecomme«un
systèmeinstitutionnalisédecroyances,desymbole,
devaleursetpratiquesrelatifsausentimentdeladivinité»(Akoto,1993),lareligion
toutcomme l'ethnie,estun mobile devaleurs etde croyancesquid'unemanière
ou d'uneautre imposeàsesadeptestoutunmodedepenser etd'agir
quipeutinfluencerleursexualitéetleurs visions vis-à-vis
delafécondité. Car selon ce même auteur, la religion
véhicule un certain nombre de valeurs et normes qui régissent la
vie des fidèles sur le plan comportemental et psychique (Akoto, 2005).
Ainsi, l'appartenance à une religion peut modifier l'activité
sexuelle des jeunes et leur propension à adopter un comportement sexuel
à risque. En se basant sur le cas du Ghana et du Cameroun, Calvès
(1996) a pu mettre en évidence que lesjeunes
filleschrétiennesontunrisquerelativementplus
élevéquelesmusulmanesetlesadeptesdesautresreligionsd'avoir
desrelationssexuels prénuptiales. Delaunay (1994) est parvenu à
des conclusions similaires
enmontrantquelesconceptionsprénuptialessontplusnombreuses
chezlesfilleschrétiennes (25,4 %)quechezlesmusulmanes (20,3 %) au
Sénégal qui est d'ailleurs un pays fortement
islamisé.Pourcesauteurs, la
religionchrétienneoffreplusdelibertéaux
jeunesenmatièredesexualité. En effet, avoir des rapports sexuels
hors mariage est considéré comme un péché dans la
religion musulmane de telle sorte que la sexualité y est tabou et de ce
fait, les jeunes doivent uniquement se conformer aux dogmes et principes qui
enseignent la virginité pour les filles et la chasteté pour les
garçons et ce jusqu'au mariage.
Par contre en Côte d'Ivoire, les résultats des
travaux de Talnan et al. (2002) abondent totalement dans le sens contraire. Ces
auteurs démontrentque lesfillesmusulmanes
etcellesn'ayantpasdereligionontune tendancerelativement
plusmarquéeàavoirdesrapportssexuelsavant16
ans(environ31%contre24,4%chezleschrétiennes). Au niveau des
garçons, on note des proportions comparables 36,5% pour les jeunes
chrétiens et 36,4% pour les jeunes musulmans.Lesfillessansreligion
sontégalementplusnombreuses àavoireudesrapportssexuelsavec
plusieurspartenaires
aucoursdestroisderniersmoisayantprécédé
l'enquêtelorsqu'onlescompareauxautres(10,2%contre4,3%chezles
chrétienneset3,2%chezlesmusulmanes).En outre, Bozon (2001, 2004)
fait observer que les jeunes filles qui ont connu une socialisation religieuse
« cohérente », c'est-à-dire catholique de
famille catholique, et surtout pentecôtiste de famille
pentecôtiste, sont entrées plus tardivement que les autres dans
l'activité sexuelle.
De ce fait, les jeunes musulmans grandissent sans être
convenablement informés sur la sexualité et les
conséquences néfastes qui en résultent car ils
accèdent difficilement aux informations relatives à la
sexualité que les jeunes adeptes de religions chrétiennes
(Rwenge, 1999). Parcontre,lenonrecoursau
condomlorsdesrencontressexuellesestuncomportement plusfréquent
chezlesjeunesmusulmansque chezceuxdesautresconfessionsreligieuses.
Ceci étant, il ressort globalement que l'appartenance
religieuse est un déterminant de l'entrée précoce en vie
sexuelle aussi bien en Côte d'Ivoire que dans nombres de pays
africains.
ü Le milieu de résidence ou de
socialisation
Le lieu de résidence revêt une importance
fondamentale dans l'étude de nuptialité dans la mesure où
non seulement il constitue le cadre naturel dans lequel évoluent les
individus, mais aussi, il préfigure leur univers futur
enmatièrede sexualité,demariageetdeprocréation. La plupart
des études réalisées en la matière ont
montréque les individus du milieu rural sont sexuellement plus actifs
que ceux du milieu urbain (Kouton, 1992 et Delaunay, 1994). Les travaux
d'Akoto et al.(2000 ; 2005) font observer par exemple qu'au Burkina,
66 % des jeunes ruraux de 18 ans et plus ont leurs premiers rapports sexuels
contre seulement 45 % en milieu urbain. Dans la plupart des cas,
l'activité sexuelle précoce en milieu rural reflète un
respect de la tradition, soit dans le mariage, qui lui est aussi bien souvent
précoce, soit avant le mariage quand il s'agit d'apporter une preuve de
fertilité (Rwenge 1999 ; 2000 et Bozon, 2001 ; 2004).
En plus, ces auteurs ont montré qu'en milieu rural, les
jeunes filles entrent plus précocement en vie sexuelle que les
garçons. Cette fortepropension de la pré-sexualité ou de
la pré-nuptialitéenmilieu ruralparrapportaumilieuurbains'explique
souvent
paruneplusgrandefréquentationscolaireenmilieuurbainqu'enmilieurural. En
réalité, lafaiblefréquentationscolaire non seulement a
tendance à retarder la nuptialité des jeunes en ville en raison
des études plus prolongées, mais aussi, en milieu rural elle
s'accompagne très souventpar unefortepressionsociale
quiobligeraitlesjeunes (entre temps
déscolarisés)àavoiruneviedecoupledèsquelesconditionsphysiques
pour les travaux champêtres des jeunes sont réunies.
Acelas'ajoutentlesdifficultéséconomiques plus
contraignantesenville qu'au village,enparticulier en ce qui concerne
lesdépenses liéesaumariage quideviennent deplus
enplusélevéesouencorelesdifficultésdesetrouverunlogementetdepouvoirhonorerles
fraisliésauloyer.
Toutefois, d'autres études dont celle de Delaunay et
al. (2001) ont démontré une réalité
contraire. Il a été mis en évidence dans ces études
que l'urbanisation s'accompagne de l'ouverture des jeunes aux médias et
d'un faible contrôle social des jeunes, de telle sorte que
l'activité sexuelle est davantage intense et précoce dans des les
villes que dans les villages. En effet,
lesjeunesrurauxontplustendanceàrespecterlesrèglestraditionnellesdenuptialité
que cellesque leurs homologues citadins. L'emprisesocialepousse doncles
jeunesàadopter uncomportementen matièrede
sexualitéetdeprocréationdictéparsa
familleetlesnormessociétales (Bado, 2007).
Lereplidumilieuurbainparrapportaumilieurural en matière d'encadrement
nuptial s'explique alors parles mutations
socialesnotammentlerelâchementducontrôle parental,
latolérancederapportssexuelshors mariageouduchoixautonomedu
futurconjointoudelafutureconjointe.Par ailleurs, l'ouverture aux valeurs
modernes à travers la scolarisation, la migration de travail, les
modifications des normes de sexualité sont autant de facteurs par
lesquels l'urbanisation module significativement les comportements sexuels des
jeunes.
ü Le niveau d'instruction
La scolarisation est un facteur explicatif déterminant
dans la variation des comportements sexuels chez les individus. Les
études menées sur les jeunes en Côte d'Ivoire et dans la
sous-région ont révéléqueleniveaud'instruction est
positivement associé à la
pré-nuptialitéetàlafécondité (Rwenge,
1999 et Kouton, 1992).Ces travaux ont montré que l'instruction
au-delàduprimaireaune
influencenégativesurlaprécocitéde la
pré-sexualité. En effet, ces auteurs ne soutiennent que le
calendrier de la primo-sexualité, fait état d'une
sexualité davantage précoce chez les jeunes de faible niveau
d'instruction. Selon Akoto et al. (2000) en 1998, c'est 57
% de jeunes filles illettrées au Burkina qui sont déjàen
vieféconde contre respectivement40%pour celles deniveauprimaire et 24%
pour celles qui ont un niveau secondaire etplus. En Côte d'Ivoire, les
données de EDSCI-II indiquent queles jeunes femmes dont
l'âgemédian est de22,5ans etayant uneinstructionsecondaireouplus
semarienttroisansplustardqued'autres encore plus jeunes (19,3 ans comme
âge médian)ayantuneinstructionprimaireetprèsde 4
ansetdemiplustardqueles femmessansinstruction dont l'âge médian
est 17,9ans. Par contre chez les jeunes hommes, plus ilssont
instruits,plusl'entréeenviesexuelleest
précoce(17,5anspourceuxquisontduniveaud'instruction secondaireet
plus,18,5anspourleprimaireet20anspourlesanalphabètes).
En d'autres termes, les risques d'activité sexuelle
précoce chez les jeunes filles sont d'autant plus faibles que leur
niveau d'éducation est élevé contrairement aux jeunes
hommes.Toutefois, il est à noter que l'entréeenvie sexuelle
deshommescommence unpeuplustard,soitenviron 2,5années
aprèscelledesfemmes.Akotoetal. (2000) en déduit
quel'allongementdelascolaritéatendanceàretarderde
façontrèssensiblel'entrée envieféconde. Il ressort
donc globalement que le niveau d'instruction influence significativement les
comportements sexuels des jeunes en général (Kouton, 1992 ;
Bledsoe, 1986 ; Rwenge, 1999, 2000,2001). Pour les jeunes femmes, cette
influence est positive car en effet, une femme instruite est capable de
créer de bons rapports de communication au sein du couple tout en
prenant certaines initiatives relatives par exemple à l'usage des
méthodes contraceptives, à la planification familiale ou à
l'utilisation des préservatifs comme moyens de prévention
des IST/VIH/SIDA.
ü Larégionderésidence
Lesdifférencesrégionales en matière de
primo-nuptialité chez les jeunestrouvent leurs explications à
traverslesdifférences socioculturellesentre entités
géographiques,parexempleles flux migratoires,la religion, l'ethnieou
lecomportement féconddumilieuderésidence,
maisaussiparlesstructures sociodémographiques,commela
compositiondelapopulationrésidante (Bado, 2007). En effet, à
l'aide des données du RGPH-1998, certaines études sont parvenues
à montrer une disparité spatiale comme indicateurde la
primo-nuptialité desfemmesetdeshommes en Côte d'Ivoire. Ainsi, il
ressort de leurs travaux que les départementsde lazonedesavanes, en
l'occurrence Vavoua, Mankono et Tingrela sont caractérisés par
une pratique remarquable de la primo-nuptialité de type traditionnel
avec unâgemoyenàl'unioninférieur20ans les jeunes femmes
contre 28 ans pour les jeunes hommes. Au niveau du mariage civil, par contre
lesdépartements les plus urbanisés notammentAbidjan, Dabou,
Yamoussokro, Dimbokro, Bouaké sont les zones où l'on rencontre
beaucoup plus de mariage civil avec 22 ans comme âge moyen pour les
jeunes filles et 28 ans pour les jeunes hommes.
ü L'âge
La différence d'âge diminue entre époux
lorsque le niveau d'instruction du mari augmente comme à Abidjan
(Côte d'Ivoire) (Antoine et Herry, 1984).
2.1.2 Les facteurssocioéconomiques
Lesétudes surlanuptialité révèlent
que les facteurs économiques et le niveau de vie du ménage (ou
les conditions sociales) sont prépondérants dans les
comportements sexuels des jeunes.
ü Le revenu
Le revenu selon la littérature est un
déterminant du choix du conjoint. Puisque, pour choisir le conjoint la
femme est très regardante sur la situation professionnelle de l'homme.
Ceci est confirmé par Lemennicier (1988). Le revenu a également
un impact sur le choix du type de mariage parce que l'on choisirait le mariage
civil qui nécessite beaucoup de moyens financiers si cela est
possible.
ü L'emploi
Il est difficile de dissocier les effets du niveau
d'instruction et de l'emploi sur la nuptialité donc sur le choix du type
de mariage. En ce qui concerne les femmes, ce n'est pas le fait d'être
active ou non qui retarde l'âge au mariage mais le fait d'occuper un
emploi de type formel ou non.
ü Le niveau de vie du ménage
Ilestsouvent établiqueles jeunes issus de foyers
pauvres ont un comportement sexuel beaucoup plus accentué et donc
beaucoup plus risqué que ceux issus de milieux non pauvres. Ces
études démontrent que lesfilles appartenant
auxménagespauvres sontplusexposées
précocementàlasexualitéetàl'entréeen
vieféconde, faute d'unencadrement matérieletfinancier.
Eneffet,Kouton(1992)montre quelesjeunes
fillesissuesdesménagespauvresont20% plus
dechanced'avoirunematernité précocequecellesdes
ménagesaisés.Delaunay(1994) et Calvès(1996) ont de leur
côté révéléque lesfillespauvresutilisent
souventlagrossesse commeunmoyendepouvoir bénéficierdu
soutienfinancieret matérield'unpartenaireplusaisé ou même
de prétexte aumariage. Par ailleurs, les travaux de Rwenge (1999 ;
2000) font observer que l'activité sexuelle était moins courante
chez les jeunes dont le père était fermier ou pécheur que
chez ceux dont le père était employé de bureau. Toutefois,
il précise que la relation entre la suffisance des moyens et
l'activité sexuelle ne présentait aucun effet significatif.
En revanche, Talnan et al. (2002) vont relever une
différence non significative en Côte d'Ivoire entre les filles des
milieux difficiles (26,5%) et celles des milieux aisés (25,6%) qui ont
expérimenté leur primo-sexualité avant l'âge de 16
ans. Cette tendance est quasiment pareille chez les garçons (37,4% pour
les jeunes de milieux aisés contre 32% pour les milieux pauvres).
2.1.3 Les facteurs institutionnels
Bien que la littérature existante en parle moins, les
facteurs institutionnels regroupent les lois, les politiques, les programmes et
projets élaborés dans le cadre de l'état matrimonial et de
la nuptialité en général, et en particulier les
règles institutionnelles applicables à la sexualité et
à la nuptialité des individus aussi bien en milieu urbain qu'en
milieu rural. Ainsi, la célébration des unions des individus
est-elle réglementée dans la plupart des pays africains par des
textes portant organisation de l'état civil et diverses autres
dispositions relatives aux droits et obligations dans la vie du couple.
D'où l'importance accordée aux législations relatives au
mariage, à la vie maritale des parents, aux politiques de la
santé publique. Ces facteurs sematérialisent par exemple
parladisponibilitéetl'accessibilitédesservices de soins de
santé maternelle et reproductive. En effet, du fait des
multiplicités des risques de grossesses précoces et non
planifiées ainsi que la forte prévalence des IST et VIH/SIDA au
sein des populations, le recours aux facteurs institutionnels pour
l'explication des comportements sexuels des individus est totalement
justifié pour permettre aux politiques de créer des conditions
susceptibles d'influencer les comportements des populations, en
renforçant leurs connaissances en matière de prévention
à travers les programmes de sensibilisation.
Par ailleurs, il est également à noter dans
l'ensemble que les législations en matière de nuptialité,
d'état matrimonial et surtout de la protection sociale des enfants et
des jeunes dans la plupart des pays africains sont non seulement
limitées, mal appliquées et non adaptées aux
réalités sociologiques des populations, mais en plus, elles sont
sélectives en tendance car elles s'adressent davantage aux adultes et
moins aux jeunes comme l'a fait observer Rwenge (1999).
2.2 Les caractéristiques du choix du type de
mariage
2.2.1- Les types de mariage
Le contrôle de la sexualité et de la constitution
des familles, la responsabilité a l'égard des enfants ont
toujours été des domaines importants d'expression de
règles, souvent fondées sur des croyances religieuses. L'union,
qu'elle relève de l'initiative des familles ou de celle des individus,
est, dans presque toutes les sociétés, marquée par des
cérémonies qui attestent de sa reconnaissance par la
communauté. L'instance qui va signifier cette reconnaissance
diffère d'un groupe à un autre. Elle peut nécessiter des
rites religieux dont la symbolique reflète les principes qui doivent
régir le comportement des époux et qui sont destinés
à marquer la reconnaissance de l'union par un représentant
attitré d'une communauté religieuse. Dans les pays
islamisés, le mariage est prononce par un imam sauf lorsque la
législation en vigueur autorise aussi l'autorité civile a
prononcer des mariages (en Tunisie, par exemple).
Avec la sécularisation de la vie sociale, c'est
l'autorité civile qui préside à l'enregistrement et
à la reconnaissance des unions. Mais dans de nombreuses
sociétés africaines, ce peut être simplement un accord
entre les représentants de deux groupes lignagers avec ou sans
présence d'un chef coutumier. L'union n'en est pas moins reconnue si les
prestations requises ont été apportées par la famille de
l'homme à celle de la jeune fille.
En Europe, certains pays ne reconnaissent que le mariage civil
; le mariage religieux, relevant de choix privés, ne peut alors
être célébré qu'après un mariage civil
(France, Belgique). Dans d'autres pays, en Europe du Nord, en Italie par
exemple sont reconnus soit les mariages civils, soit les mariages religieux. Le
choix de la cérémonie dépendra des convictions de chacun
ou du lustre que l'on désire donner à la cérémonie
(Dittgen, 1994). Avec la sécularisation des sociétés, les
autorités civiles ont peu à peu pris le pas sur les
autorités religieuses pour enregistrer les mariages. Les
préceptes religieux n'en demeurent pas moins des déterminants
essentiels des comportements matrimoniaux et parfois les
cérémonies religieuses sont socialement plus marquantes que les
mariages civils.
Il ressort de la littérature que nous avons trois types
de mariage qui sont le mariage traditionnel, le mariage civil et le mariage
religieux.
ü Le mariage traditionnel ou
coutumier
Dans une partie des pays en développement, on
célèbre essentiellement des mariages coutumierspuisque
l'enregistrement des mariages est peu répandu et le recours à
l'état civil très limité. Les mariages coutumiers qui
diffèrent d'un groupe social, religieux, ethnique à un autre
peuvent être validés par la présence d'une autorité
reconnue par la communauté mais sont souvent simplement une affaire de
familles. Lorsque deux familles se sont entendueset que des échanges de
prestations, symboliques ou non, ont eu lieu, le mariage est
célébré avec plus ou moins de publicité et reconnu
par la communauté.Le versement d'une compensation matrimoniale
(bridewealth) ou d'une dot est souvent une étape importante du
processus qui conduit à l'union. En cas de séparation, une
autorité villageoise coutumière pourra être appelée
a déterminer les compensations que peut attendre la famille qui s'estime
lésée par la rupture de ce qui est considéré par la
communauté comme un contrat. Dans les pays en transition, ou la pratique
du mariage civil se répand progressivement, le mariage coutumier continu
néanmoins à être célébré et l'aval des
familles demandé au cas où l'initiative de l'union est venue des
futurs conjoints eux-mêmes.
ü Le mariage civil
Le mariage civilcomporte l'enregistrement, par un
représentant de l'autorité publique, de la décision de
mariage (en général le consentement des conjoints en est
l'expression indispensable) et le rappel de principes acceptés par la
communauté qui devront être respectés dans la vie commune
des époux. Il suppose réunies des conditions préalables,
notamment l'âge minimum requis pour se marier et l'état
matrimonial antérieur des candidats au mariage (ne pas être
déjà marié, sauf cas d'union polygyne). L'âge
minimum requis pour les jeunes filles est presque toujours inferieur à
celui exigé des jeunes gens. Ces principes régissent
essentiellement les modes de résidence du couple, la prise en charge des
enfants mais peuvent aussi définir d'autres modalités. Ainsi,
dans les mariages civils prononcés en Afrique, il est courant que
l'époux se prononce sur l'option qu'il fait, pour l'avenir, de la
monogamie ou de la polygamie. L'enregistrement d'une union à
l'état civil en fait un mariage reconnu par la société et
donne accès à des droits éventuels en matière
familiale (allocations, dispositions fiscales...). Il définit certains
droits et devoirs des époux au sein du mariage. Si les normes de vie en
couple ne sont pas respectées, cela pourra constituer un motif de
rupture d'union qui sera, elle aussi, enregistrée et permettra le
remariage ultérieur de chacun des époux.
ü Les mariages religieux
Les mariages religieux édictent leurs propres normes
qui peuvent renforcer ou infléchir les normes édictées par
la société civile. Ils se fondent sur un ensemble de
prescriptions qui concernent non seulement la résidence ou la prise en
charge des enfants mais aussi la vie sexuelle avant et dans le mariage, ainsi
que les attitudes que doivent adopter les époux l'un envers l'autre. Ils
jouent ainsi un rôle important dans la détermination des
rôles prescrits selon le sexe dans le cadre de la vie conjugale. La
religion catholique, par exemple, définit un cadre strict à
l'exercice de la vie sexuelle et a la constitution d'une famille. Le mariage y
est le cadre exclusif de la vie sexuelle. Il est fondé sur le principe
de l'indissolubilité, sauf par le décès d'un des
conjoints. De ce fait, il n'y a pas de remariage possible des divorcés.
Le mariage est conçu comme le ciment d'une famille stable et autonome.
Les époux doivent y consentir librement et «quitter leurs
père et mère» comme le dit la Bible (Matthieu, 19-5). Il
transmet des valeurs de contrôle strict sur la sexualité, de
stabilité de l'union dans une cellule familialeou le noyau conjugal joue
un rôle central. Enfin une forte valorisation est conférée
au célibat consacre (le mariage des prêtres reste interdit). Cet
ensemble de règles restreint de façon conséquente la
population de ceux qui sont a un moment donne sur le marché matrimonial.
Ce type de mariage a eu une importance très grande dans toute l'Europe
et a continué à influencer fortement le comportement des
candidats au mariage dans tous les pays de tradition catholique jusqu'à
la fin des années 1950. Mais l'évolution en cours atteste d'une
diminution de l'emprise de l'Eglise. En France ou, en 1950, 90 % des mariages
enregistrés à l'état civil étaient également
célébrés à l'église, on assiste à la
fois au recul du mariage formel et a la désaffection pour le mariage
religieux puisque seuls 65 % des mariages civilssont maintenant
célébrés également a l'église (Dittgen,
1991).
ü Les unions libres
Lorsqu'il n'y a ni mariage civil, ni mariage religieux, ni
mariage coutumier,on parled'unions consensuelles(visiting
unions). Elles sont très fréquentesen Amérique latine
ou elles représentent près de 50 % des unionsdans certains pays
d'Amérique centrale et des Caraïbes. Elles sont aussi
assezinstables, ce qui donne à penser qu'elles sont, dans de nombreux
cas, des mariagesà l'essai (Rosero-Bixby, 1990). Elles diffèrent
des unions sans co-résidencequi existent en Afrique avec un statut
d'union reconnu par la sociétédans le cadre de la polygynie
(Locoh, 1994 ; Oppong, 1992).La diffusion récente des unions
consensuelles est très rapide en Europe.Au début des
années 1970, au moment où le phénomène
émergeait, on l'a qualifiéde cohabitation juvénile. On
sait maintenant qu'il ne s'agissait pasd'un mode de vie temporaire pour de
jeunes couples mais d'un changementradical de comportement qui conduit un
nombre croissant d'adultes à vivre encouple sans pour autant se marier
(Leridon et Gokalp, 1994).
2.2.2- Les caractéristiques des différents types
de mariage
Cette se consacre aux caractéristiques propres à
chaque type de mariage.
ü Le mariage traditionnel ou coutumier
La caractéristique particulière du mariage
traditionnel est le paiement de la dot qui est un don en nature ou en
espèce que l'on remet à la famille de la mariée. Ce
présent symbolique varie selon les pays, les cultures et les groupes
ethniques. Chez les Akan en Côte d'Ivoire en général et les
Agni en particulier le mariage traditionnel se fait en deux étapes. Une
première étape qu'on appelle kôkô8(*) qui est suivi du mariage
traditionnel. Certaines circonstances autorisent la célébration
du mariage traditionnel en une seule fois au cours d'une
cérémonie qui associe les deux évènements. En
dehors de cette particularité, le mariage traditionnel se pratique de la
même manière dans presque toutes les régions de la
Côte d'Ivoire.
ü Le mariage civil
Le mariage civil (également qualifié de mariage
à la mairie) est une forme de mariage dans lequel une autorité
publique reconnaît la validité de l'union :
- Dans la grande majorité des Etats, d'un homme et
d'une femme ;
- Dans certains autres Etats, comme au Sénégal
ou en Arabie Saoudite, d'un homme et de plusieurs femmes (mariage polygame
où chacune des femmes est séparément mariée
à l'homme en question)
- Dans quelques états, comme au Yémen entre un
homme adulte et une mineure ou plusieurs.
La célébration du mariage civil en Côte
d'Ivoire nécessite que les futurs époux fournissent trois mois
avant la célébration de leur union les dossiers suivants :
un extrait de d'acte de naissance ou de jugement supplétif datant de
moins de trois mois avec la mention
« en vue du mariage »
(à défaut, un Acte de Notoriété
suppléant l'acte de naissance à établir au tribunal, un
certificat de résidence à établir(l'un des époux
doit habiter la commune où il souhaite célébrer son
mariage), la photocopie recto-verso de la pièce d'identité (CNI,
Attestation d'identité, Passeport, carte consulaire, carte de
séjour) des futurs époux et des témoins, une photo
d'identité pour chacun des futurs époux, deux enveloppes
timbrées à acheter à la mairie.
ü Le mariage religieux
Il est célébré soit par le prêtre,
le pasteur ou encore l'imam selon la religion. Il a lieu
généralement après le mariage civil. Il se déroule
dans un temple ou une mosquée ou un lieu préparé à
cet effet. Les autorités religieuses prodiguent des conseils aux
époux et les bénissent en prononçant à leur endroit
de bonnes paroles. Le mariage religieux diffère quelques peu selon les
religions et selon les époques.
A partir de l'article sur la fécondité
écrit par Becker(1960), l'économie de la famille est devenue un
vaste champ d'étude. Plusieurs théories économiques dont
celles de la famille et du mariage ont été
élaborées pour servir de fondements. La famille découlant
du mariage, les économistes ont défini des modèles
théoriques en vue d'expliquer la prise de décision dans la
famille. Ce sont le modèle altruiste, le modèle du consensus, le
modèle de la famille agglutinée et les modèles de
négociation coopérative non coopérative.
DEUXIEME PARTIE :
ANALYSE EMPIRIQUE DES
FACTEURS EXPLICATIFS DU CHOIX DU TYPE DE MARIAGE DANS LE DISTRICT D'ABIDJAN
Cette seconde partie traite de l'analyse des
déterminants du choix du type de mariage en Côte d'Ivoire à
partir d'un modèle Logit. Il est question d'abord dans le chapitre III,
de présenter quelques études antérieures sur les facteurs
explicatifs du choix du type de mariage et la méthode d'analyse. Ensuite
dans le chapitre IV, nous procéderons à une analyse
économétrique et enfin apporterons des recommandations
après les résultats obtenus.
CHAPITRE III : APPROCHE METHODOLOGIQUE
L'objet du présent papier est de déterminer les
facteurs explicatifs de la préférence pour le mariage civil dans
le district d'Abidjan. Pour y arriver, nous allons exposer dans ce chapitrele
modèle d'analyse et les techniques économétriques
nécessaires afférentes tout en précisant la source de nos
données.
3.1 Collecte, traitement des données et justification
du modèle
Cette partie nous permettra de savoir comment les
données utilisées dans cette étude ont été
collectées et traitées et de justifier le choix du modèle
Logit.
3.1.1 Collecte et traitement des données
Les données utilisées dans cette étude
ont été collectées au cours d'une enquête
effectuée dans le courant de l'année 2012 dans dix(10) communes
du district d'Abidjan. C'est dans la période de mai à juin 2012.
Au cours de cette enquête, nous avons interrogé 15 personnes par
commune, en suivant notre questionnaire.Le traitement des données s'est
fait à partirdu logiciel STATA version 11.
3.1.2 Choix et justification du modèle Logit
Le modèle utilisé pour l'analyse des
déterminants du choix du type de mariage est le modèle Logit.Le
choix de ce modèle se justifie par plusieurs raisons : D'abord ce
modèle est un modèle à variable dépendante
qualitative, il est donc plus indiqué de l'utiliser dans le cas de notre
étude parce que la variable dépendante prend la valeur 0 ou 1.Par
exemple la variable TYPMARIA prend la valeur 1 pour le mariage légal et
0 sinon. Lorsque le nombre d'attributs est deux, l'on parle de variables
dichotomique tandis que s'il est supérieur à deux l'on
parle de variable polytomique. En outre, historiquement, les modèles
Logit ont été introduits comme des approximations des
modèles Probit permettant des calculs simples. Dès lors, il
n'existe que peu de différences entre ces deux modèles
dichotomiques. Ceci s'explique par la proximité des familles des lois
logistiques et normales. Enfin, Le modèle Logit est l'un des
modèles à variables dépendantes qualitatives les plus
utilisés parce qu'il a une forme plus explicite, il est plus simple,
plus facile à estimer ; c'est ce qui justifie son utilisation par
certains auteurs comme Berkson (1944,1951), Fadden(1974) ;
Heckman(1976).
3.2 Modèle d'analyse du choix du type de mariage
Cette partie a un double objectif. Il est question de
présenter le modèle économétrique et les
données de notre étude d'une part et de décrire les
variables prises en compte d'autre part.
3.2.1 La forme générale du modèle
La forme générale de notre modèle
d'analyse du choix du type de mariage peut donc s'écrire comme suit :
TYPMARIA= f (SEXE, AGE, EMPLOI, EDUC, REV)
Avec
ü TYPMARIA : Le type de mariage
préféré par l'individu enquêté
ü SEXE : le sexe de l'individu. Le constat est que
les femmes se marient plus jeunes que les hommes (GENDRAU et GUBRY, 1988)
ü AGE : l'âge de l'individu. Cette variable
permet de connaître l'âge de l'individu et de savoir l'influence de
cette variable sur le choix du type de mariage.
ü EMPLOI : Cette variable permet de savoir si
l'individu travaille ou non. Elle nous permet de savoir aussi si le fait
d'être en activité ou non à un impact sur le choix du type
de mariage. Le signe attendu est positif(Lemennicier, 1988).
ü EDUC : Le niveau d'instruction de l'individu, on
suppose que les personnes les plus instruites sont conscientes des avantages du
mariage civil. Ainsi, on s'attend à ce que la préférence
pour le mariage civil augmente avec le niveau d'instruction. Le niveau
d'instruction est représenté par les variables binaires :
EDUC1, EDU, EDUC3. La variable EDUC1 prenant la valeur 1 pour les individus de
niveau primaire et 0 si non sera considérée comme
référence pour l'interprétation des résultats.
ü REV : le revenu mensuel de l'individu. On s'attend
à ce que la préférence pour le mariage civil augmente avec
le revenu. Il est représenté par les variables binaires REV0,
REV1, REV2. La variable REV0 est considéré comme
référence, elle prend la valeur 1 pour un individu appartenant
à la classe [0,45[(en milliers de FCFA) et 0 sinon.
Le tableau suivant présente les variables retenues pour
l'analyse, leurs définitions et les
signes attendus selon la revue de littérature.
Tableau 3-1 : Les variables retenues et
effets à priori
Variable
|
Définition
|
Codification
|
Effet à priori
|
SEXE
|
Le sexe de l'enquêté
|
Homme=1
Femme=0
|
?
|
AGE
|
L'âge de l'individu
|
|
Négatif
|
EDUC1
|
Niveau d'éducation équivalent aux
analphabètes et au cycle primaire
|
Oui=1, sinon=0
|
Positif
|
EDU
|
Niveau d'éducation équivalent au cycle
secondaire (lycée ou collège)
|
Oui=1, sinon=0
|
Positif
|
EDUC3
|
Niveau d'éducation équivalent au cycle
supérieure (université)
|
Oui=1, sinon=0
|
Positif
|
EMPLOI
|
Employé
|
Oui=1, sinon=0
|
Positif
|
REV0
|
Le Revenu mensuel de l'individu est inférieur à
45 000 FCFA
|
Oui=1, sinon=0
|
Positif
|
REV1
|
Le Revenu mensuel de l'individu appartient à la
classe [45.000 ; 65.000[ (en FCFA)
|
Oui=1, sinon=0
|
Positif
|
REV2
|
Le Revenu mensuel(en milliers de francs) de l'individu
appartenant à la classe [65.000 ; 150.000[(en FCFA)
|
Oui=1, sinon=0
|
Positif
|
Source : Réalisé
par l'auteur à partir des données d'enquête
3.2.2 Modèle économétrique
Le modèle économétrique envisagé
pour cette étude relève du domaine de l'économétrie
des variables qualitatives. En effet, nous considérons un modèle
dans lequel la variable dépendante est une variable binaire : Le
modèle Logit.
ü Présentation du modèle
économétrique : Le modèle Logit
Pour chaque individu indicé par i, la variable
endogène y, prend la valeur 1 si l'individu préfère le
mariage civil et la valeur 0 sinon. La variable est considérée comme étant la manifestation d'une
variable « latente » inobservable, cette dernière étant reliée
à l'ensemble des variables explicatives . On a:
(1)
(2)
Où
est la variable dépendante
est l'ensemble des variables explicatives
est le vecteurs des coefficients
représente les perturbations indépendantes et
identiquement distribuées
Prob (
= Prob(
= Prob(
= Prob(
= où représente la fonction de répartition de la loi
logistique
Ainsi Prob( (3)
La méthode d'estimation utilisée est la
Méthode du Maximum de Vraisemblance (MMV). La fonction de vraisemblance
s'écrit :
1-yi [F ( yi
(4)
De manière empirique le modèle s'écrit
donc :
Prob (TYPMARIA=1) = (5)
= age
3.2.3 Sources de données
Les données utilisées dans cette étude
ont été obtenues lors d'une enquête, tenue dans les mois de
Mai et Juin 2012, dans dix communes du district d'Abidjan : Bingerville,
Cocody, Plateau, Port-Bouët, Adjamé, Yopougon,Treichville,
Koumassi, Marcory et Attécoubé. La sélection des communes
s'est faite de façon aléatoire et le nombre d'individus
enquêté s'élève à 150 célibataires.
Le choix du district d'Abidjan s'explique par plusieurs
facteurs : D'abord, pour des raisons budgétaires et
sécuritaires, nous nous sommes limités au sud de la Côte
d'Ivoire. Ensuite, le district d'Abidjan est une métropole qui concentre
une population qui représente environ 20% de la population
ivoirienne.Enfin, le district d'Abidjan regorge de potentialités
économiques et fait l'objet d'un brassage des peuples.
Abidjan est la capitale économique de la Côte
d'Ivoire et la ville la plus peuplée de l'Afrique de l'Ouest
francophone. Elle est également la deuxième plus grande ville
francophone intramunos9(*) et la troisième plus grande
agglomération. Elle comptait, selon les autorités du pays, en
2009, 5 878 609 habitants pour l'agglomération, et
3 796 677 habitants pour la ville, soit 20% de la population totale
du pays.
Seule Lagos, l'ancienne capitale du Nigéria la
dépasse en nombre d'habitants dans cette région.
Considérée comme le carrefour culturel ouest africain voire
africain, Abidjan connaît une perpétuelle croissance
caractérisée par une forte industrialisation et une urbanisation
galopante.L'agglomération d'Abidjan est située au sud de la
Côte d'Ivoire, au bord du golf de Guinée et traversée par
la lagune Ebrié. Elle s'étend sur une superficie de 57 735
ha. Elle représente à vol d'oiseau, une étendue d'une
douzaine de kilomètres du nord au sud et une dizaine d'est en l'ouest.
Cette superficie contient encore des ilots, de plus en plus rares, où
règne une végétation fournie. La ville d'Abidjan
s'étend sur une superficie de 422 km2, et le district
d'Abidjan s'étend sur 2 119 km2.Abidjan est
composée de deux parties (Abidjan nord et Abidjan sud) de part et
d'autre de la lagune Ebrié, avec les dix communes suivantes :
Abidjan nord :
- Abobo : La commune la plus
peuplée d'Abidjan. Elle joue depuis longtemps le rôle de refuge
pour les migrants disposants de faibles moyens financiers. Cette commune s'est
spontanément développée autour de la gare.
- Adjamé : Bien que petite par sa
superficie, cette commune est très importante pour l'économie
ivoirienne vu le nombre d'activités commerciales qui s'y
déroulent. Malheureusement, Adjamé connaît de graves
problèmes d'insalubrité. Le village Ebrié
existait avant Abidjan. Son marché est le royaume des
boutiques en tout genre et sa gare routière qui est le carrefour
principal des lignes de bus qui irriguent tout le pays ainsi que les pays
voisins.
- Yopougon : C'est la commune la plus
étendue d'Abidjan, elle abrite des zones industrielles et
résidentielles, la station de recherche de l'OSTROM (Office de la
recherche Scientifique et Technique d'Outre Mer), l'institut Pasteur ainsi
qu'un CHU y sont installés.
- Le Plateau : C'est le centre des
affaires dont les grands immeubles donnent un aspect très moderne
à Abidjan. Bien que la capitale politique et administrative de la
Côte d'Ivoire ait été officiellement
transférée à Yamoussoukro en 1983, les institutions de la
république telles que la présidence et l'assemblée
nationale sont encore au plateau. Il est de fait le centre administratif,
commercial et financier de la Côte d'Ivoire.
- Attécoubé : La
forêt du banco classée comme parc national, se trouve sur le
territoire de cette commune.
- Cocody : Réputée pour
ses quartiers résidentiels (ex : 2Plateaux, Riviera).
L'université nationale de la Côte d'Ivoire est à Cocody
ainsi que quelques universités privées. La maison de la
télévision (RTI) se trouve à Cocody. Le Président
de la république réside dans cette commune. Cocody est aussi
l'endroit où résident les ambassades.
Abidjan sud :
- Koumassi : Elle possède une
importante zone industrielle.
- Marcory : Cette commune est
essentiellement une zone résidentielle. Bietry et zone 4 sont des zones
résidentielles où il y a beaucoup d'étrangers.
- Port Bouët : On y trouve la
raffinerie SIR (Société Ivoirienne de Raffinage) et
l'aéroport international Félix Houphouët Boigny. Y est
également installé un office de l'IRD, le centre de petit Bassam.
Son célèbre phare balaie le golf de guinée sur plusieurs
miles marins.
- Treichville : Elle abrite le port
autonome d'Abidjan et de nombreux commerces. La zone portuaire est aussi une
zone industrielle, on y trouve également la Piscine d'Etat de
Treichville(PET), le palais omnisport de Treichville, le palais de la culture,
la rue douze et l'hippodrome d'Abidjan.
Les principales villes proches d'Abidjan sont Jacqueville,
Grand Lahou et Dabou à l'Ouest ; Sikensi, Tiassalé,
Agboville, Adzopé et Alépé au nord ; Grand Bassam
à l'est.Les localités de Songon, Anyama et Bingerville ont
été intégrés en 2001 au district d'Abidjan.
La sélection des enquêtés au sein du
district d'Abidjan s'est faite par la méthode des quotas. Elle repose
sur un principe simple : on connaît la répartition de la
population pour des caractéristiques (âge, sexe, catégorie
socioprofessionnelle, etc.), si l'échantillon respecte la distribution
de ces caractères on espère qu'il est représentatif. Notre
étude a retenu la caractéristique sexe. Ainsi sur la base de la
répartition de la population issue de la base de données de
l'INS, un échantillon de 150 individus a été
sélectionné. Le nombre d'hommes et de femmes
intégrés a été choisi proportionnellement au poids
de chaque modalité de la population mère.
A quels résultats nos exercices
économétriques ont-ils donc abouti ?
CHAPITRE IV :
RESULTATS ET IMPLICATIONS DE POLITIQUE ECONOMIQUE
Dans ce chapitre, il s'agira dans un premier temps de
présenter les résultats de nos estimations et dans un second
temps d'en tirer une interprétation économique. Pour l'analyse
économétrique, c'est le logiciel STATA11 qui a été
utilisé. Ce logiciel a permis d'estimer les paramètres du
modèle logit afin de ressortir les facteurs déterminants le choix
du type de mariage dans le district d'Abidjan.
4.1-Résultats de statistiques
descriptives
Les résultats de statistique descriptive de
l'échantillon, présentés en annexe et
résumés dans le tableau 4.1, indiquent que parmi les individus
interrogés environ 41% préfèrent le mariage civil. Le
nombre d'hommes est supérieur au nombre de femmes et 68% des individus
ont un emploi, les autres étant étudiants, retraités,
ménagères ou chômeurs. Environ 50% ont un niveau
d'instruction secondaire et 28% ont un niveau d'instruction supérieur.
Il y a 21% des individus interrogésqui ont un revenu compris entre
45000 FCFA et 65 000 FCFA et 44% ont un revenu compris entre 65 000
et 150 000 FCFA. Les individus interrogés ont en moyenne 42 ans,
le plus jeune ayant 30 ans et le plus âgé 60 ans.
Tableau 4-1 : Résultat descriptif
et définition des variables
NOM DE LA VARIABLE
|
MOYENNE
|
ECART-TYPE
|
DESCRIPTION DE LA VARIABLE
|
Typmaria
|
0,4067
|
0,49
|
Proportion du choix du mariage civil
|
Sexe
|
0,6467
|
0,47
|
=1 si c'est le sexe masculin
|
Emploi
|
0,68
|
0,46
|
=1 si l'individu a un emploi
|
Educ2
|
0,4933
|
0,50
|
=1 si l'individu a un niveau d'instruction secondaire
|
Educ3
|
0,28
|
0,45
|
=1 si l'individu a un niveau d'instruction supérieur
|
Rev1
|
0,2067
|
0,40
|
=1 si le revenu de revenu est compris entre [45 000 ;
65 000[
|
Rev2
|
0,44
|
0,49
|
=1 si le revenu de revenu est compris entre [65 000 ;
150 000[
|
Age
|
41,76
|
7,04
|
Age de l'individu
|
Source : Réalisé
par l'auteur à partir des données d'enquête
4.1.1- Le choix du type de mariage par
sexe
L'analyse du tableau 4.2 montre qu'il y a plus d'hommes que de
femmes qui préfèrent le mariage civil (26% contre 14,67%). Il ya
également plus d'hommes qui préfèrent le mariage
traditionnel (3867% d'hommes contre 20,66% de femmes). Cela pourrait se
justifier aisément par le fait dans notre échantillon, nous avons
interrogé plus d'hommes que de femmes.
Tableau4.2Le choix du type de mariage par sexe
Sexe
Type de mariage
|
Homme
|
Femme
|
Total
|
Coutumier
|
38,67%
|
20,66%
|
59,33%
|
Civil
|
26%
|
14,67%
|
40,67%
|
Total
|
64,67%
|
35,33%
|
100%
|
Source : Réalisé
par l'auteur à partir des données d'enquête
4.1.2 Le choix du type de mariage par rapport au
niveau d'instruction
Nous réalisons à l'analyse du tableau 4.3 que
15,86% des individus de niveau d'instruction primaire préfèrent
le mariage coutumier contre 4,13% qui préfèrent le mariage civil.
En outre, il y a 30,34% des individus de niveau d'instruction secondaire qui
préfèrent le mariage coutumier contre 16,55% qui
préfèrent le mariage civil. Enfin, au niveau d'instruction
supérieur 12,41% des individus préfèrent le mariage
coutumier et 20,68% préfèrent le mariage civil.
Nous constatons que la préférence pour le
mariage civil augmente avec le niveau d'instruction. Cela pourrait signifier
que le niveau d'instruction a une influence sur la préférence
pour le mariage civil.
Tableau4.3Le choix du type de mariage selon le niveau
d'instruction
Niveau d'instruction
Type de mariage
|
Primaire
|
Secondaire
|
Supérieur
|
Total
|
Coutumier
|
15,86%
|
30,34%
|
12,41%
|
58,61%
|
Civil
|
4,13%
|
16,55%
|
20,68%
|
41,36%
|
Total
|
19,99%
|
46,89%
|
33,09%
|
100%
|
Source : Réalisé par
l'auteur à partir des données d'enquête.
4.1.3- Le choix du type de mariage selon le
revenu
L'analyse du tableau 4.4 présentant le choix du type de
mariage selon le revenu montre que le nombre d'individus
préférant le mariage coutumier et le mariage civil augmente
à mesure que le revenu augmente. Idem pour le mariage civil. Puisque
c'est la préférence pour le mariage civil qui nous
intéresse, nous pouvons dire que le revenu pourrait avoir une influence
sur la préférence pour le mariage civil.
Tableau 4.4 Le choix du type de mariage selonrevenu en
FCFA
Revenu(FCFA)
Type de mariage
|
Inférieur à 45 000
|
[45 000, 65 000]
|
[65 000,150 000]
|
Total
|
Coutumier
|
18,48%
|
21%
|
35,29%
|
74,77%
|
Civil
|
0%
|
5%
|
20,16%
|
25,16%
|
Total
|
18,48%
|
26%
|
55,45%
|
100%
|
Source : Réalisé par
l'auteur à partir des données d'enquête.
4.1.4 Le choix du type de mariage selon
l'emploi
Lorsque nous analysons le tableau4.5 qui présente le
choix du type de mariage selon l'emploi, il ressort qu'il y a 47,33% des
individus ayant un emploi qui préfèrent le mariage coutumier
contre 12% qui n'ont pas d'emploi. Il y a aussi 20,67% des individus ayant un
emploi qui préfèrent le mariage civil contre 20% qui n'ont pas
d'emploi. Nous constatons que le nombre d'individus ayant un emploi qui
préfèrent le mariage civil est inférieur à ceux qui
préfèrent le mariage coutumier. L'emploi pourrait avoir une
influence sur le choix du type de mariage.
Tableau4.5 Le choix du type de mariage selon
l'emploi
Emploi
Type de mariage
|
Ayant un emploi
|
N'ayant pas d'emploi
|
Total
|
Coutumier
|
47,33%
|
12%
|
59,33%
|
Civil
|
20,67%
|
20%
|
40,67%
|
Total
|
68%
|
32%
|
100%
|
Source : Réalisé par
l'auteur à partir des données d'enquête.
4.2- Résultats de l'estimation du modèle
économétrique
Les résultats l'estimation du modèle Logit ont
été obtenus à partir de STATA 11et sont exposés
dans le tableau suivant.
Tableau 4-6 : Résultats de
l'estimation du modèle Logit
Nombre d'observation 150
Log de vraisemblance -87,795418
WaldChi2(7) 19,22
Prob Chi2 0,0075***
Pseudo 0, 1337
Variables
|
Coefficients
|
Ecart-type
|
P-Value
|
Effets marginaux
|
P-Value
|
Sexe
|
-0,1888313
|
0,3959305
|
0,633
|
-0,0451074
|
0,635
|
Emploi
|
-0,9225928
|
0,4226264
|
0,029**
|
-0,2222759
|
0,028**
|
Educ2
|
0,8214108
|
0,551351
|
0,136
|
0,1930902
|
0,123
|
Educ3
|
1,50737
|
0,6570928
|
0,022**
|
0,358812
|
0,013**
|
Rev1
|
-1,239853
|
0,5423508
|
0,022**
|
-0,2589046
|
0,006***
|
Rev2
|
-0,5073822
|
0,4848188
|
0,295
|
-0,1191844
|
0,285
|
âge
|
0,0069102
|
0,272075
|
0,800
|
0,0016419
|
0,799
|
Constante
|
-0,3398719
|
1,286576
|
0,792
|
-
|
-
|
Source : Réalisé
par l'auteur à partir des données d'enquête
Notes : * indique que le
coefficient est significatif au risque de 10%, ** indique que le coefficient
est significatif au risque de 5% et *** indique le coefficient est significatif
au risque de 1%.
4.2.1- Evaluation du modèle
Le modèle est évalué par le test de
significativité globale du modèle et les tests
d'hypothèses sur les coefficients d'estimations.
ü
Significativité globale du modèle
La significativité globale du modèle est
évaluée à l'aide du test Wald. Il consiste à tester
l'hypothèse nulle(Ho) de nullité de tous les coefficients de
l'estimation sauf la constante. Pour ce faire, nous calculons la statistique du
Wald que nous comparons à la valeur critique lue dans la table de
distribution du chi-deux pour un risque donné. La règle de décision consiste à
rejeter l'hypothèse nulle, pour un risque , si la valeur de la statistique Wald est supérieure à la
valeur critique lue. Les résultats de l'estimation indiquent que le
modèle est globalement significatif au risque de 1%.
ü Tests
d'hypothèses sur les coefficients de l'estimation
Les tests d'hypothèses réalisés sur les
coefficients de l'estimation montrent que l'emploi, le niveau d'instruction et
le revenu ont une influence significative sur la préférence pour
le mariage civil. Ce qui n'est pas le cas de l'âge et du sexe de
l'individu. En effet, les variables Emploi et Educ3 représentant
respectivement l'emploi et le niveau d'étude supérieur sont
significatives au risque de 5%. La variable Rev1 qui désigne le revenu
de l'individu appartenant à l'intervalle [45 000 ;
65 000] (en FCFA) est significative au seuil de 5%.
4.3- Interprétation des résultats
L'interprétation des résultats, à savoir
l'impact des variables sur le choix du type de mariage, est basé
essentiellement sur les signes des coefficients et les effets marginaux. En
effet,contrairement au modèle de régression linéaire
multiple, les signes des coefficients dans lemodèle Logit ne nous
informent seulement que sur la nature de l'effet de chaque
variableindépendante sur la variable dépendante, toutes choses
égales par ailleurs. La valeur de cet
effet est fournie par la colonne des effets marginaux.
ü Emploi
Le signe du coefficient de la variable Emploi indique un effet
négatif de l'emploi sur la préférence pour le mariage
civil. En d'autres termes, lorsqu'on passe d'un chômeur à un
travailleur la probabilité de se marier légalement diminue de
0,22.
Cette relation négative entre la
préférence du mariage civil et l'emploi peut s'expliquer par le
fait que l'individu employé détenait bien souvent un emploi
précaire qui ne lui permettait pas de se prendre en charge, encore
moins une femme et des enfants. Ce constat est aussi justifiable par le fait
que les individus qui ont un emploi décent pensent qu'ils ont
suffisamment de moyens pour s'occuper de la famille, il n'est donc pas trop
nécessaire pour eux d'aller jusqu'au mariage légal.
ü Niveau d'instruction
Conformément aux résultats attendus, la
préférence du mariage civil augmente avec le niveau
d'instruction. En d'autres termes, si nous passons d'un individu ayant un
niveau primaire à un individu ayant un niveau d'instruction
supérieur, la préférence pour le mariage civil augmente de
0,35. Cela pourrait s'expliquer par le fait que les individus se marient
légalement parce qu'ils ont une connaissance des enjeux du mariage
civil.Ils ont notamment connaissance des avantages sociaux en termes
d'assurance maladie et de maternité, et des avantages au niveau
professionnel. Nos résultats sont contraires à ceux obtenus par
Gendreau et Gubry, (1998), qui ont fait une étude sur plusieurs pays
africains et ont trouvé que le niveau le niveau d'instruction n'a pas
d'effet sur la nuptialité
ü Revenu
Le signe du coefficient de la variable Revenu indique un effet
négatif sur la préférence pour le mariage civil. En
d'autres termes, lorsqu'on passe d'un individu ayant un revenu inférieur
à 45 000 FCFA à un individu ayant un revenu compris entre
45 000 FCFA et 65 000 FCFA, la probabilité de choisir le
mariage civil diminue d'environ 0,26.
Cela pourrait s'expliquer de deux manières. Dans un
premier temps lorsqu'on exerce une activité en Afrique, on devient un
peu celui sur qui repose toute la famille et on a à faire face à
plusieurs dépenses si bien qu'il est difficile de procéder
à une union légale qui pourrait accroitre les contraintes
financières. Lorsque les prestations familiales et les dépenses
du couple reposent sur les seuls revenus de l'homme, le mariage civil est une
lourde décision (Bocquier et Nanitelamio (1997). Deuxièmement, il
y a le phénomène des « maîtresses » ou
encore « deuxième bureau » qui marque l'existence
d'une union entre un homme déjà marié
coutumièrement ou en union libre et une autrefemme (Lacombe, 1983). Ce
phénomène empêcherait le mariage civil parce que le revenu
est reparti en deux et donc il ne suffit pas pour réaliser un tel
projet.
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
En Côte d'Ivoire, comme dans la plupart des
sociétés africaines, le mariage, bien qu'il ne soit pas le cadre
exclusif des rapports sexuels constitue le cadre privilégié de la
procréation. Le mariage constituel'une des dimensions majeures non
monétaires du bien être des individus. Les diversités
culturelles, économiques et structurelles déterminent le type de
mariage choisi par les individus. Notre étude portant sur les
déterminants du choix du type de mariage, avait pour but de
déterminer les facteurs qui expliquent le choix du type de mariage dans
le district d'Abidjan.
La méthodologie utilisée a consisté
essentiellement à effectuer une enquête sur un échantillon
de 150 individus et à analyser les données à partir du
modèle logit. Ceci nous a permis d'identifier les facteurs explicatifs
du choix du type de mariage. Les résultats de cette analyse ont
montré que l'emploi, le niveau d'instruction et le niveau de revenu,
expliquentle choix du type de mariage. Singulièrement, nous montrons que
les individus ayant un niveau d'étude supérieur
préfèrent le mariage civil par rapport à ceux qui ont un
niveau d'instruction primaire et secondaire. En outre, les individus n'ayant
pas un emploi préfèrent le mariage civil par rapport à
ceux qui ont un emploi et lorsqu'on passe d'un individu ayant un revenu bas
à un individu ayant un revenu élevé la
préférence pour le mariage civil diminue.
De nos résultats découlent les recommandations
suivantes :
Pour permettre à la population de se marier
légalement, les décideurs devraient initier des programmes
d'information et de sensibilisation sur les avantages du mariage
légal :
ü A court terme, informer et sensibiliser la population
qui n'est pas suffisamment informer sur les bienfaits du mariage
légal(sensibilisation de proximité et de masse ainsi au travers
de la presse audio visuelle)
Ensuite, mettre en oeuvre des politiques visant à
améliorer les conditions socioéconomiques des
populations :
ü Construire encore plus d'écoles et
d'universités afin d'améliorer le niveau
d'instruction des populations ;
ü Créer d'avantages de conditions pour faciliter
l'accès à la majorité de la population à ces
écoles.
ü Favoriser l'accès à l'emploi décent.
L'étude ayant trouvé que le fait d'avoir un emploi n'augmentait
pas la probabilité de préférer le mariage civil.
Au terme de notre travail, il ressort que l'une des limites
est de n'avoir pas abordé les aspects socioculturels pouvant expliquer
la préférence pour le mariage civil. Ils pourront être pris
en compte dans des travaux ultérieurs.
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WOOLEY, F. (1996), « Getting the Better of
Becker », Feminist Economics, volume 2, numéro1.
ANNEXES
Annexe 1 : Matrice des coefficients de
corrélation
Source : Résultat de nos estimations
Annexe 2 : Résultat de
l'estimation
Source : Résultat de nos estimations
Annexe 3 : les effets marginaux
Source : Résultats de nos estimations
Annexe 4 : Résultats de statistique
descriptive
Source : Résultat de statistique descriptive
à partir des données d'enquête
Annexe 5 : Questionnaire
d'enquête
Madame/ Monsieur,
Dans le cadre de la rédaction d'un mémoire de
DEA (Diplôme d'Etudes Approfondies), une enquête a
été initiée pour analyser les déterminants du choix
du type de mariage dans le district d'Abidjan.
Merci de bien vouloir consacrer quelques minutes à
renseigner ce questionnaire.
La population interrogée est composée de
personnes célibataires dont l'âge est compris entre 20 et 65 ans
dans les communes suivantes : Bingerville, Cocody, Adjamé, Plateau,
Koumassi, Attécoubé, Treichville, Marcory, Yopougon et Port
Bouët.
Instructions :
Répondez aux questions soit en cochant d'une croix la case
correspondante, soit en indiquant un nombre ou en formulant une
réponse.
Section I : Informations
générales
a- Sexe : M F
b- Préférence : 1-Mariage civil 2-
Mariage traditionnel
3- Autre (à
préciser).........................................................
c- Commune :........................................
d-
Quartier :...........................................
e- Est-ce que vous travaillez ? 1-oui
2-non
f- Si oui, dans quel secteur d'activité
exercez-vous ?
Réponse :.....................................................................
g- Dans quel secteur d'activité souhaiteriez-vous que
votre époux (se) exerce?
Réponse :..................................................................
Section II : Déterminants socio
économiques et culturels
1- Etes-vous allé à l'école ?
a-oui b-non
· Si non, veuillez passer à la question 3
2- Si oui, quel est votre niveau d'étude ?
a- Primaire b-Secondaire c-Technique/BT d-Supérieur
3- Quel niveau d'étude souhaiteriez-vous que votre
conjoint(e) ait ?
a- Primaire b-Secondaire c-Technique/BT d-Supérieur
4- A quelle religion appartenez-vous ?
a- Chrétienne b- Musulmane c-Autre (à
préciser)........................
5- Dans quel quartier aimeriez-vous que votre conjoint(e)
habite ?
Réponse :............................................................
6- De quelle nationalité êtes-vous ?
a- Ivoirienne b- Autres pays de la sous région
c-Autre (à préciser)........................
7- A quel groupe ethnique appartenez-vous ?
a- Krou b- Akan c- Mandé d-Voltaïque
e- Autre (à
préciser)...................................................
8- Dans quel intervalle se situent vos dépenses totales
de consommations mensuelles(en milliers de FCFA) ?
a- [25 ; 35[ b-[35 ; 45[ c-[45 ; 55[
d-[55 ; 65[
d-[65 ; 75[ e-[75 ; 85[ f-[85 ; 95[
g-[95 ; 150[
9- Quel est votre date de
naissance ?....................................
TABLE DES MATIERES
DEDICACE...........................................................................................................
REMERCIEMENTS................................................................................................
SOMMAIRE..........................................................................................................
LISTE DES TABLEAUX ET
GRAHIQUES....................................................................
SIGLES ET
ABBREVIATIONS.................................................................................
RESUME...............................................................................................................
INTRODUCTION
GENERALE................................................................................
PREMIERE PARTIE : FONDEMENTS THEORIQUES DE
L'ECONOMIE DE LA
FAMILLE..............................................................................................................
CHAPITRE I : APPROCHES THEORIQUES ET CONCEPTUELLES
DE L'ECONOMIE DE LA
FAMILLE..........................................................................................................................
1.1 Les théories économiques de la famille et du
mariage.......................................
1.1.1 Définitions, perceptions, fonction et théorie
microéconomique de la
famille................................................................................
1.1.2 L'économie de la famille et théorie
microéconomique de la famille.......
1.2 Définition, conception et théorie
économique du mariage..................................
1.2.1 Définitions et conceptions du
mariage.............................................
1.2.2 La théorie économique du mariage : le
travail précurseur de Becker (1960)
...........................................................................................
2.1 Approches économiques du
mariage...............................................................
2.1.1 Les différents modèles de comportement
familial...............................
2.2 Le marché du
mariage..............................................................................
CHAPITRE II : LES DETERMINANTS DU CHOIX DU TYPE
DE MARIAGE DANS LA THEORIE
ECONOMIQUE.......................................................................................
2.1. Les déterminants du choix du type de
mariage....................................................
2.1.1 Les facteurs
socioculturels..........................................................
2.1.2 Les facteurs
socioéconomiques......................................................
2.1.3 Les facteurs
institutionnels..........................................................
2.2 Les caractéristiques du choix
du type de mariage...............................................
2.2.1 Les caractéristiques du choix du type de
mariage................................
2.2.2 Les caractéristiques de différents types
de mariages............................
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DES FACTEURS
EXPLICATIFS DU MARIAGE DANS LE DISTRICT
D'ABIDJAN..................................................................................
CHAPITRE III : APPROCHE
METHODOLOGIQUE....................................................
3.1- Collecte, traitement des données, choix et
justification du modèle..........................
3.1.1 Collecte et traitement des
données.................................................
3.1.2 Choix et justification du
modèle...................................................
3.2- Modèle d'analyse du choix du type de
mariage................................................
3.2.1 La forme générale du
modèle......................................................
3.2.2 Modèle
économétrique.............................................................
3.2.3 Source de
données..................................................................
CHAPITRE IV : RESULTATS ET IMPLICATIONS DE
POLITIQUE ECONOMIQUE.........
4.1 Résultats de statistiques
descriptives..............................................................
4.1.1 Le choix du type de mariage par
sexe...........................................
4.1.2 Le choix du type de mariage par rapport au niveau
d'instruction............
4.1.3 Le choix du type de mariage selon le
revenu....................................
4.1.4 Le choix du type de mariage selon
l'emploi......................................
4.2 Résultats de l'estimation du modèle
économétrique..................................................
4.2.1 Evaluation du
modèle.................................................................
4.3 Interprétation des
résultats............................................................................
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS..................................................................
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES........................................................................
ANNEXES............................................................................................................
TABLE DES
MATIERES..........................................................................................
|
1
2
3
5
6
7
8
11
12
12
12
16
18
18
20
22
22
28
30
30
30
36
37
38
38
41
43
44
44
44
44
45
45
45
48
51
51
52
53
54
54
55
56
57
60
62
68
74
|
* 1
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/mariage/49471
* 2 Refuveille,
« La proclamation de l'année internationale de la
famille », Revue française des affaires sociales,
n°4- 1994.
* 3 Flandrin, Familles,
parenté, maison, sexualité dans l'ancienne société.
Le seuil, 1984
* 4Une position critique
à l'égard de ce type de modèles figure dans Folbre(1986),
Bergman(1995) et Woolley(1996)
* 5 La solution de Nash est une
répartition des biens qui maximisent le produit des gains de la
coopération, étant donné la fonction
N=(Uh-Th)(Uw-Tw) sous la contrainte
d'égalité du revenu global de la famille et de sa dépense
globale : px=Ih+Iw.
* 6 Lundberg et Pollack (1994)
analysant la répartition dans le mariage comme la
répétition d'un jeu non coopératif.
*
7Lesdonnéesutiliséespar les auteurs sont celles d'une
enquête réalisée en 2002 sur unéchantillon
de2681jeunesfillesetgarçonsâgésde15à24ans
parl'EcoleNationalede laStatistique etd'Economie Appliquée
(ENSEA)danslecadredesactivités
duprojet«SantéFamilialeetpréventionduSida»(SFPS).
Cetteréalisée en2002 porte surtrois
grandesvillesdelaCôted'Ivoire en l'occurrence Abidjan (au Sud),
Bouaké (au centre) et Korhogo (au Nord). Lesquelles villes
reflètentladiversitésocio-économique,
culturelleetdémographiquedu milieuurbainivoirien. Bien que le milieu
rural n'a pas été pris en compte, toutefois, l'enquête a
porté sur les quatre grands groupes ethniques représentant la
soixantaine d'ethnies en Côte d'Ivoire à savoir : les
Sénoufo (ou Voltaïques selon d'autres sources), les Mandés
(Mandés du Sud et Mandés du Nord), les Akans et les Krou.
* 8 Le kôkô
correspond à la cérémonie de présentation du
prétendant aux futurs beaux parents. Il n'est rien d'autre que
l'onomatopée sensée représenté les coups que l'on
donne à une porte lorsqu'on souhaite entrer dans une maison. On demande
ainsi la permission à la famille de la jeune fille l'autorisation que le
prétendu puisse lui rendre visite.
* 9 Derrière Kinshasa
(8 096 254 habitants) mais devant Paris (2 166 200 habitants) et
Port-au Prince (2 000 000 habitants).
|
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