III.7. Calcul du bilan de liaison pour un satellite
Dans cette partie nous allons aborder le calcul du
bilan de liaison lors d'une communication entre deux stations au sol et un
satellite.
Nous appelons « bilan de liaison »
l'équation permettant de calculer le rapport signal utile sur bruit en
sortie du récepteur en fonction de tous les paramètres qui
influent sur la puissance de l'onde émise. Toute liaison satellite se
décompose en deux parties : la liaison montante c'est à dire le
transfert du signal depuis la station émettrice terrienne vers le
satellite, et la liaison descendante c'est à dire le transfert du signal
du satellite jusqu'à la station réceptrice terrienne.
Nous avons donc deux bilans de liaisons distincts.
Pour chacun des deux nous retrouvons le fameux paramètre G/T qui est le
facteur de mérite. Notons également que dans le domaine spatial
nous parlons beaucoup de PIRE ou Puissance Isotrope Rayonnée Equivalente
qui est le produit de la puissance fournie à l'entrée de
l'antenne d'émission par son gain. Comme les puissances et les antennes
utilisées sont très diverses d'une station à une autre, la
PIRE fournit un paramètre commun
8G. Maral, M. Bousquet, Satellite
Communications Systems, thirded, Wiley
[33]
permettant une vraie comparaison directe et objective
entre stations différentes de la même manière que le
G/T.
Nous avons donc introduit les deux paramètres
fondamentaux d'une station d'émission - réception satellite : le
G/T (facteur de mérite) pour la réception et la PIRE pour
l'émission. Le satellite est caractérisé de la même
façon.
Figure 20 : synoptique d'une liaison via
satellite
[34]
III.7.1. Bilan de liaison pour la voie
montante
Soit (C/N) m le rapport signal sur bruit au niveau du
satellite.
P789:;< =>
23 ~?:~@ A6
45 ~
BC
6
PIREsol = PIRE de la station terrienne émettrice =
Puissance fournie à l'antenne Pe multiplié par le Gain de
l'antenne Ge
(G/T)sat = facteur de mérite du
satellite
Lm = paramètre dépendant de la longueur
d'onde 0 du signal transmis et de la distance Dm entre la
station sol émettrice et le satellite.
AD = 2 0 5
46
k = constante de Boltzmann = 1.38 10-23
W/Hz/K
B = bande passante équivalente de bruit soit en
bonne approximation la bande passante des filtres pour le type de modulation
utilisée.
III.7.2. Bilan de liaison pour la voie
descendante
Soit (C/N)d le rapport signal sur bruit au niveau de la
station de réception
sol.
P789:;< =>
23 T?:a@
45-BC E
|
AE
|
Psat peut se déterminer avec (C/N)m
calculé précédemment et le plancher de bruit
Pbruit du transpondeur du satellite dans B. Dans ce cas
:
Psat=(C/N)m + Pbruit
(G/T)sol = facteur de mérite de la station
sol
Ld = paramètre dépendant de la longueur
d'onde 0 du signal transmis et de la distance Dd entre le
satellite et la station réceptrice est égale à
~
2 05 41rDE
[35]
k = constante de Boltzmann = 1.38 10-23
W/Hz/K
B = bande passante équivalente de bruit soit en
bonne approximation la bande passante des filtres pour le type de modulation
utilisée.
Ce bilan de liaison ne prend pas en compte le bruit
superposé au signal lors de la liaison Terre/Satellite. Nous faisons
comme si la liaison montante n'apportait pas de bruit. Il faut donc voir ce
bilan de liaison comme indépendant du premier.
Exprimé en dB nous avons
23 = 10. 10910 23
45
45 d dB
E
L'équipement est peu onéreux et ce mode
possède une grande capacité de couverture, avec beaucoup de
chaînes disponibles.
Il faut nécessairement une parabole qui
génère une pollution visuelle des paysages et qui souvent
nécessite des réglages de positionnement. Il n'y a pas de service
annexe disponible comme l'internet ou le téléphone. L'abonnement
n'est pas facile d'accès et parfois compliqué.
En particulier, une antenne de réception pour
les télécommunications par satellite doit avoir des lobes
secondaires très faibles afin de ne pas capter le rayonnement de la
terre (sensiblement équivalente à celle d'un corps noir à
300°K). La difficulté d'obtenir des premiers lobes secondaires
faibles implique de ne pas faire de liaison avec des satellites trop bas sur
l'horizon. On utilise en général un angle
d'élévation supérieur à 5°.
[36]
III.8. Conclusion partielle
La qualité audiovisuelle est significativement
améliorée, alors qu'en analogique la transmission introduit
toujours de légères dégradations (neige,
dédoublement, etc.), la qualité du signal numérique
reçu ne dépend pas des conditions de transmission.
Les technologies numériques introduisent
également une notion nouvelle, le multiplex. Traditionnellement en
analogique, une fréquence est utilisée pour un programme. Dans le
monde numérique, ce n'est plus le cas et plusieurs services
numériques peuvent se partager une même fréquence : par
exemple, plusieurs programmes de télévision, les données
pour un guide de programmes et un service de diffusion de pages Internet. La
combinaison des flux audio numériques, des flux vidéo
numériques et des données pour leur permettre de partager une
fréquence est appelée multiplexage, et le flux (la suite de 0 et
de 1) issu de cette opération est appelé multiplex. Entre 4 et 10
programmes peuvent être diffusés là où un seul
était diffusé en analogique : il y a un accroissement très
net du nombre de programmes diffusés.
Le signal numérique sera transmis, tout comme
l'analogique, par des émetteurs qui propagent autour d'eux des ondes
radio. L'onde elle-même ne transmet pas d'information (elle passe ou ne
passe pas) mais en modulant son amplitude et sa fréquence, on lui fait
transporter l'information numérique faite de 0 et de 1. Comme toute onde
radio, elle peut être perturbée par des échos ou des
brouillages, et le téléspectateur ou les maisons utilisant
l'internet devront orienter correctement leurs antennes. Mais le signal
numérique sera nettement moins vulnérable aux
brouillages.
En revanche, dans les zones urbaines, il est parfois
interdit par des contraintes administratives visant à protéger le
paysage. Le satellite dispose d'une capacité importante et permet de
recevoir des bouquets de plusieurs centaines de chaînes. Signalons aussi
qu'un satellite ne peut être reçu lorsqu'un obstacle important
obstrue la trajectoire de ce dernier (montagne, immeuble, etc....).
[37]
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