II.1.Introduction
Les systèmes de communication par satellite
font partie intégrante de notre monde depuis le lancement du premier
satellite SPOUTNIK par l'URSS en Juin 1957. Ce mode de communication a
révolutionné le monde des télécommunications et a
permis d'intégrer une multitude de nouveaux services. Il a surtout
permis de surmonter tous les obstacles terrestres en établissant des
liaisons entièrement fiables pour la télévision, la
téléphonie et la transmission des données quels que soient
les distances et les obstacles.
En juin 1998, près de 140 000 circuits
téléphoniques étaient en exploitation uniquement pour le
système INTELSAT. Cette croissance fulgurante est un peu moins rapide
aujourd'hui avec l'installation des câbles sous-marins (fibre optique)
très performants.
Les systèmes satellitaires reposent depuis
quelques années sur l'utilisation effective de ses
caractéristiques propres :
· La capacité d'accès multiple,
c'est-à-dire connectivité point à point, point à
multipoint et multipoint à multipoint ;
· La capacité de distribution notamment,
la radiodiffusion des
programmes de télévision et
multimédia, la diffusion des données, des services Internet
à large bande, etc. ;
· La souplesse en vue de s'adapter à
l'évolution du trafic et l'architecture des réseaux ainsi que la
simplicité d'exploitation et de mise en oeuvre.
II.2. Principes de base
II.2.1. Le segment spatial
Le segment spatial d'un système de
communication par satellite est l'ensemble constitué par les satellites
eux-mêmes et par les moyens qui assurent depuis le sol la poursuite, la
télémesure, la télécommande et le soutien
logistique de ces satellites.
II.2.1.1.Le satellite
Il constitue le coeur du réseau, il
exécute dans l'espace toutes les fonctions de communication en utilisant
des éléments actifs. Il est formé de l'assemblage de
différents sous-systèmes de télécommunications et
dispose aussi d'équipements assurant les fonctions suivantes
:
[5]
V' alimentation en énergie ;
V' commande d'orientation ;
V' maintien sur orbite ;
V' régulation thermique ;
V' télémesure,
télécommande, mesure de distance, ...
Ces satellites sont situés à des
orbites terrestres géostationnaires (GEO) pour certains,
c'est-à-dire semblent fixes et immobiles pour un utilisateur sur la
terre et situé sur la ceinture de Clarke à une altitude de 35786
Km. Pour d'autres, ils sont sur des orbites non géostationnaires telles
que les orbites terrestres basses (LEO) conçus pour fonctionner à
des altitudes comprises entre 400 et 1500 Km et quelques autres sur des orbites
terrestres moyennes (MEO) gravitant à une altitude s'échelonnant
entre 7000 et 12000 Km.
L'orbite décrite par ces satellites respecte
les lois de Kepler sur la gravitation. Ceci en se rendant compte que les
planètes sont des satellites du soleil et par analogie, tout satellite
artificiel de la terre respecte le même principe.
Le satellite se meut dans un plan (plan orbital) et
sa trajectoire est une ellipse dont la terre occupe un foyer. L'ellipse
possède un demi grand axe noté a et un demi petit noté b.
On définit l'excentricité e de
l'ellipsee2 =
~~
1 - a2. Le cas de l'orbite circulaire est
celui où e=0, a et b étant alors égaux.
rp ra
Figure1 : Plan orbitale des satellites
Ainsi, d'après la première loi de
Kepler (formulée en 1609), les planètes gravitent autour du
Soleil en suivant des trajectoires elliptiques, ce dernier occupant l'un des
deux foyers de l'ellipse.
D'après la seconde loi de Kepler
(formulée en 1609), les aires décrites par le rayon vecteur
joignant la planète au Soleil sont égales pour des intervalles de
temps égaux.
[6]
Selon la troisième loi de Kepler
(formulée en 1619), pour toute planète gravitant autour du
Soleil, le rapport ~~
~~ est constant (a étant le demi-
grand axe de l'ellipse correspondant à la
trajectoire de l'astre autour du Soleil et T la période orbitale ou
période de révolution de la
planète)1.
II.2.2. Le segment terrestre
Encore appelé secteur terrien, c'est
l'ensemble constitué par les terminaux, les stations terriennes qui
assurent l'émission et la réception des signaux de trafic de tout
type à destination ou en provenance des satellites et qui servent
d'interface avec les réseaux de communication de la terre. La station
terrienne comprend l'ensemble des équipements terminaux d'une liaison
par satellite. Elle joue un rôle équivalent à celui d'une
station terminale de faisceau hertzien.
Les stations terriennes comprennent en
général six (6) principales parties qui sont :
· L'antenne d'émission et/ou de
réception, Les récepteurs munis d'amplificateur à faible
bruit,
· Les émetteurs,
· Les équipements de modulation, de
démodulation et de transposition des fréquences,
· Les équipements de traitement des
signaux,
· Les interfaces avec les réseaux de
terre.
II.2.3. Les bande des fréquences
Le spectre radioélectrique est une ressource
rare et limitée. Les progrès techniques ouvrent chaque jour de
nouvelles possibilités d'application du spectre qui suscitent un
intérêt croissant et une demande de plus en plus importante pour
cette ressource limitée. Compte tenu de cette demande croissante,
l'utilisation du spectre doit être rendue plus efficace.
Pour que le spectre soit utilisé de
façon efficiente, son utilisation doit être coordonnée et
réglementée dans le cadre des législations nationales et
le Règlement des radiocommunications établi par l'Union
Internationale des Télécommunications (UIT) pour que chaque pays
puisse tirer le meilleur parti de sa ressource des spectres, il est important
que les activités de gestion du spectre facilitent la mise en place des
systèmes de
1Union Internationale des
Télécommunications. (2002). Manuel sur les
télécommunications par satellite, troisième
édition. WILEY INTER SCIENCE, Canada
2 Document SINUTA, « Formation sur
l'installation et mise en service de la parabole »,
[7]
radiocommunications et fassent en sorte que ces
systèmes fonctionnent sans brouillages mutuels. C'est dans cette logique
qu'a été établi le tableau récapitulatif des bandes
de fréquences utilisées dans les services fixes par satellites
pour les satellites géostationnaire.
N°
|
BANDES
|
FREQUENCES
|
SERVICE
|
1
|
L
|
1 - 2GHz
|
communication avec les mobiles
|
2
|
S
|
2 - 3GHz
|
communications avec les mobiles
|
3
|
C
|
4 - 6GHz
|
communications civiles
nationales et internationales, TV.
|
4
|
X
|
7 - 8GHz
|
communications militaires
|
5
|
KU
|
11 - 14GHz
|
communication civiles
nationales et
internationales, télévision.
|
6
|
Ka
|
20 - 30GHz
|
nouveaux systèmes d'accès aux
réseaux large bande
|
7
|
EHF
|
21 -45GHz
|
Communications militaires
|
|
Tableau1 : Bandes de fréquences
utilisées dans les SFS pour les satellites
géostationnaires
II.2.4. La couverture
La zone de couverture, (footprint en anglais),
signifie empreinte. C'est la zone géographique couverte ou
arrosée par le(s) signal (aux) d'un satellite. La couverture
d'exploitation dépend directement de la puissance d'émission du
satellite, ainsi que de la direction et du type d'antenne d'émission.
L'intensité du signal reçu au sol s'exprime
généralement en dBW. Théoriquement, plus la valeur du
signal reçu en dBW est élevée, plus la réception
est bonne. Les opérateurs de satellite utilisent une cartographie (carte
de zone de couverture) pour illustrer la zone de couverture satelli taire comme
le montre la figure2 suivante.
Figure 2 : Empreinte du satellite NSS7
[8]
II.3. Techniques d'accès au
média3
C'est l'ensemble des techniques permettant d'assurer des
liaisons simultanées entre plusieurs stations terriennes via un seul
satellite. Plusieurs techniques sont utilisées :
· Accès multiple par répartition de
fréquence (AMRF/FDMA) ;
· Accès multiple par répartition dans
le temps (AMRT/TDMA) ;
· Accès multiple par répartition
codée (AMRC/CDMA). Le choix de la technique d'accès dépend
essentiellement :
· De la quantité d'informations à
transmettre ;
· Du nombre de stations à
gérer.
Figure 3 : Présentation schématique des
techniques d'accès au
média
II.3.1.Principales caractéristiques de ces
différentes techniques d'accès
1. Accès AMRF/FDMA
· Découpage de la bande de
fréquences en plusieurs porteuses (1 porteuse par canal de la station
terrienne) ;
· réémission satellite
(après transposition) des n porteuses vers toutes les stations
terriennes ;
· réception dans chaque station de toutes
les porteuses : démodulation et extraction des voies qui lui sont
destinées.
Avantages : souplesse d'emploi, simplicité car
proche d'un système analogique.
3Cours B11 - Transmission des
Télécommunications - partie 2 - chapitre 7
Pour faire en sorte que l'onde « porte » un
message, on utilise la modulation. Le procédé consiste à
modifier une ou plusieurs
[9]
Inconvénients : produits d'intermodulation,
pertes de puissance si plusieurs porteuses sont sur un même
canal.
2. Accès AMRT/TDMA
· Découpage du canal fréquentiel
en trames et en slot. L'information est sous forme d'impulsion analogique ou
numérique ;
· émission (station i) sur toute la bande
du répéteur pendant ?ti et se fait périodiquement
;
· synchronisation des N stations
émettrices (station de référence) ;
· réception dans chaque station et tri
des paquets.
Avantages : permet d'acheminer des quantités
importantes de données et de satisfaire un grand nombre
d'utilisateurs.
Inconvénient : la synchronisation temporelle doit
être fine.
3. Accès AMRC/CDMA
· Utilisation d'une ou plusieurs cellules
«temps/fréquence» ;
· information : impulsion analogique ou
numérique ;
· techniques : saut de fréquence et spectre
étalé (porteuse unique).
Avantage : très bonne insensibilité au
brouillage. Inconvénient : rendement faible.
L'accès multiple peut également
être obtenu par diverses combinaisons AMRF/AMRT/AMRC et peut être
réalisé ou modifié dans le satellite par traitement
à bord.
Par ailleurs, les procédés
d'accès multiples peuvent être divisés en deux
catégories, suivant leur mode d'assignation :
> L'Accès Multiple Pré
assigné (AMP) dans lequel les différentes voies sont
attribuées aux utilisateurs de manière permanente ;
> L'Accès Multiple avec Assignation
à la Demande (AMAD) dans lequel une voie de transmission est
assigné seulement pour la durée de la communication. Ce mode
améliore considérablement l'efficacité d'utilisation du
système.
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