II.C - Adaptabilité au RGFor
Après avoir abordé les capacités du
modèle d'historisation de la BDUni, nous pouvons d'ores et
déjà affirmer que l'objectif de l'intégration du temps au
RGFor, dans le cadre de l'OCS GE, n'est pas le même que celui de la
BDUni. Le RGFor est une base de données d'objets surfaciques, mise
à jour à l'aide de PVA (prise de vue aérienne) tous les
trois ans, qui doit servir notamment à l'analyse et au suivi des
évolutions de surface dans le temps. Ce suivi thématique des
données dans le temps est, nous l'avons dit, présent dans le
modèle de la BDUni, mais reste limité. Est-ce alors la bonne
solution pour le suivi des évolutions ? Nous tenterons de
répondre à cette question en abordant les problèmes
liés à l'intégration du temps réel et au suivi des
évolutions.
II.C.1 - Intégrer le temps réel :
problème de cohérence spatiale et temporelle
Tout d'abord, la non-intégration du temps réel
et l'impossibilité de pouvoir réaliser des corrections a
posteriori est problématique lorsqu'on l'applique au RGFor. Pour le
RGFor, l'actualité de la végétation est déjà
contenue dans les métadonnées et correspond à la date de
la prise de vue de l'ortho-photographie. Pour la mise à jour, il est
prévu d'intégrer la dimension temporelle à partir du temps
réel. Par ailleurs, la production des données peut
s'étaler dans le temps, parfois un an après la date de la prise
de vue, et des corrections, c'est-à-dire des changements non
réels, peuvent être effectués à partir des nouvelles
PVA. Le positionnement peut par exemple s'améliorer avec de nouvelles
ortho-photographies.
Figure 7 : intégration du temps réel et
maintien de la cohérence des données
spatiales66.
Or, GCVS n'est à l'heure actuelle pas capable de
gérer le versionnement sur du temps réel. Si nous reprenons le
fonctionnement de ce modèle dit rollback, il intègre le
temps comme une valeur unidirectionnelle : l'ordre de la transaction
définit l'ordre sur la ligne continue du temps. Il est impossible qu'une
modification effectuée après une autre puisse être
antérieure dans le temps enregistrée dans la base. GCVS, et les
outils de contrôle lui étant associés dans GeoConcept,
assurent la cohérence et l'intégrité de la base dans le
temps et l'espace selon une direction unique. Pourtant,
66 Source : entretien Frank Fuchs.
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pouvoir distinguer les corrections des évolutions
réelles nécessite la capacité d'enregistrer une
temporalité multidirectionnelle et donc de maintenir la cohérence
spatiale et temporelle des données selon ce type de
temporalité.
La Figure 7 illustre cet enjeu. L'axe des abscisses
représentent le temps réel, celui des PVA, et l'axe des
ordonnées l'ordre du temps informatique. La première étape
est une mise à jour simple, les deux objets (a) et (b) n'ont pas
été modifiés. La deuxième étape est
l'enregistrement d'une évolution. Puis, en troisième
étape, une erreur est corrigée, l'objet (b') successeur de (b)
existe en réalité depuis 2006. Or si on fait cette modification,
(b') et (a) sont superposés en 2006. Les données de la base ne
sont alors plus cohérentes.
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