Les limites de ce modèle montrent
l'intérêt qu'aurait le RGFor à intégrer le suivi des
évolutions morphologiques afin de répondre à la demande
émergente des utilisateurs dans l'étude de la fragmentation des
paysages. Par ailleurs, un tel modèle, efficace pour une base
régionale, risquerait d'être peu adapté à une base
de couverture nationale, du fait des nombreuses redondances dans
l'enregistrement des données à chaque mise à jour.
IV.A.2 - MOS : le PPDC spatial
vectoriel
Ce modèle a été conçu pour suivre
les évolutions de l'urbanisation. La nomenclature ne possède que
trois postes pour la forêt (bois ou forêts, coupes ou
clairières en forêts, peupleraies). Le nombre de postes du RGFor
et la nature des entités forestières risquent d'être
problématiques si le modèle du MOS est utilisé. Il serait
par contre plutôt compatible avec les objectifs du suivi de l'OCS GE.
La base ECOMOS, qui complète les données du MOS
au sein des limites des milieux naturels avec 140 postes, est mise à
jour selon le même principe. La première mise à jour est en
cours d'achèvement. En plus des ortho-photographies, les mesures des
capteurs du proche infrarouge et de l'infrarouge de Landsat ainsi que des
relevés de terrain sont utilisés. La nomenclature étant
très précise et laissant une grande partie à
l'interprétation, la pertinence du suivi des évolutions parait
toutefois douteuse. Ce modèle n'a donc pas encore fait ses preuves dans
ce domaine.
Le rythme prévu de mise à jour pour le RGFor -
3 ans - ne concorde pas avec celui du MOS - 4 à 5 ans - justifié
par le pourcentage d'évolution assez faible en Île-de-France :
entre 0,1 et 0,2% par an.
Avec la dernière mise à jour (2012) la
nomenclature a été modifiée et adaptée au cadre de
Corine Land Cover afin de faciliter les comparaisons avec les autres
régions, ce qui pose un problème pour la convergence avec la
nomenclature de l'OCS GE fondée sur la directive INSPIRE.
Une base de données surfaciques telle que le MOS
demande des outils garantissant le respect des règles topologiques
assurant la cohérence des données. Si un tel modèle est
repris par l'IGN, il faudra donc faire évoluer la technologie
employée pour la BDUni.
Ce modèle ne correspond pas nécessairement
à la meilleure solution. Il a été conçu selon les
capacités technologiques de son époque de création. Or les
modèles évoluent avec le matériel et les logiciels.
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IV.A.3 - BDUni : Orienté-objet avec
modélisation d'événements IV.A.3.a -
Problème de cohérence spatiale et temporelle
Figure 29 : Intégration du temps réel
et maintien de la cohérence des données spatiales (Source :
entretien Frank Fuchs).
GCVS n'est à l'heure actuelle pas capable de
gérer le versionnement fondé sur du temps de validité. Si
nous reprenons le fonctionnement de ce modèle dit rollback, il
intègre le temps comme une valeur unidirectionnelle : l'ordre de la
transaction définit l'ordre sur la ligne continue du temps. Il est
impossible qu'une modification effectuée après une autre puisse
être antérieure dans le temps enregistré dans la base.
GCVS, et les outils de contrôle lui étant associés dans
GeoConcept, assurent la cohérence et l'intégrité de la
base dans le temps et l'espace selon une direction unique. Pourtant, pouvoir
distinguer les corrections des évolutions réelles
nécessite la capacité d'enregistrer une temporalité
multidirectionnelle et donc de maintenir la cohérence spatiale et
temporelle des données selon ce type de temporalité.
La Figure 29 illustre cet enjeu. L'axe des abscisses
représente le temps réel, celui des PVA, et l'axe des
ordonnées l'ordre du temps informatique. La première étape
est une mise à jour simple, les deux objets (a) et (b) n'ont pas
été modifiés. La deuxième étape est
l'enregistrement d'une évolution. Puis, en troisième
étape, une erreur est corrigée, l'objet (b') successeur de (b)
existe en réalité depuis 2006. Or si on fait cette modification,
(b') et (a) sont superposés en 2006. Les données de la base ne
sont alors plus cohérentes.