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Recherche d'un processus d'historisation de base de données d'occupation des sols appliqué au référentiel géographique forestier de l'IGN

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par Romain Louvet
Université Paris Diderot - Paris 7 - M1 Géographie et Sciences des territoires 2013
  

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I.E - Évolutions de la forêt dans le temps

L'extension et la composition de la forêt varie dans le temps. Elle évolue au rythme de sa croissance naturelle, soit un rythme relativement lent, de l'ordre de la décennie. Le critère principal régissant ces évolutions a longtemps été (à l'échelle des temps géologiques) uniquement les variations des

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conditions climatiques. Depuis l'Holocène, bien qu'on définisse encore la forêt comme un milieu « naturel », son évolution dépend surtout des activités humaines.

I.E.1 - Tendances générales

Le premier type d'évolution susceptible d'être observée lors de la mise à jour est dû au cycle de gestion : plantation, entretien, récolte. La futaie régulière, composée d'arbre appartenant à la même classe d'âge, représente en effet environ 50% de la forêt de production14. Ce type de forêt est géré par un cycle de coupe rase, ou coupe à blanc. D'autres régimes de coupes existent (coupe à blanc partielle, coupes progressives, coupes successives) et peuvent induire des changements plus progressifs et nuancés dans la composition du peuplement d'une forêt (Andrault, 1997). Puisque l'âge des peuplements n'est plus indiqué dans la version à venir, comme c'était le cas dans la v.1 de la BD Forêt®, c'est essentiellement le régime de coupe qui influencera la mise à jour.

Figure 10 : Taux d'accroissement annuel moyen de superficie forestière de 1981 à 2009 (Source : IFN, 2012).

Il est probable que la forêt s'accroisse au détriment des territoires agricoles et diminue à la faveur de l'artificialisation. La tendance principale des dernières décennies est en effet à l'augmentation de la forêt en France. Depuis le début du XIXème, sa superficie a presque doublé. Si bien qu'elle occupe aujourd'hui environ 28% du territoire métropolitain (IGN, 2007-B). Pour la période de 1981 à 2007, l'IFN a mesuré un accroissement de 75 000 ha de superficie par an, soit 0,6% d'augmentation en moyenne par an. Les nouvelles forêts sont apparues dans les régions traditionnellement agricoles (Normandie, Bretagne, Centre, sud du Massif-Central) et de montagnes (Pyrénées, Alpes, Corse) (voir Figure 10). Ceci est l'effet d'une part de plantations d'origine artificielle pour les régions du nord-ouest, et d'une reconquête forestière naturelle sur des espaces précédemment défrichés observée depuis plus d'un siècle. Ce phénomène est lié à la dépréciation agricole qui se caractérise par un

14 Source : inventaire forestier IGN, http://inventaire-forestier.ign.fr/ocre-gp/tableaustandard/init.html. Consulté le 26/04/2013.

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abandon progressif des territoires agricoles peu productifs, notamment de moyennes et de hautes montagnes (IFN, 2012). La France métropolitaine a connu son maximum de défrichement en même temps que ses densités de population maximales en milieu rural au XIXème siècle. L'exode rural et l'intensification de l'agriculture depuis cette période sont les principales causes de la dépréciation agricole. Les espaces ouverts laissés à l'abandon ont été progressivement colonisés par la végétation et se referment, en suivant les étapes de la succession végétale, jusqu'à devenir des forêts.

À cette tendance s'ajoute celle de la consommation des espaces, essentiellement agricoles mais aussi forestiers, au bénéfice de l'extension de la tache urbaine depuis le milieu du XXème siècle. Les données d'évolution de l'occupation du sol entre 2000 et 2006 de Corine Land Cover montrent que les forêts et les milieux semi-naturels ont en effet plus gagné en surface sur les territoires agricoles qu'ils n'ont perdu : 1717 ha de croissance nette (3715 - 1998). Mais les territoires artificialisés ont beaucoup plus gagné sur la forêt en surface et très peu perdu : 8360 ha (10280 - 1920). L'accroissement de la forêt au détriment des territoires artificialisés s'explique essentiellement par l'abandon des carrières et autres mines à ciel ouvert. L'artificialisation d'espaces forestiers est, quant à elle, plutôt le fait de la périurbanisation.

Tableau 1 : Matrice d'évolution de l'occupation des sols entre 2000 et 2006 en ha, niveau 1 de la nomenclature CLC (Source : SOeS, Corine Land Cover, 2006)

 

2006

2000

Territoire artificialisés

Territoires agricoles

Forêts et

Zones humides

Surfaces en eau

Total

 
 
 
 
 

1 973

1 920

 

572

4 465

Territoires agricoles

76 147

 

3 715

158

2 242

82 262

 
 

10 280

1 998

 

0

339

12 617

milieux

 
 

semi-

 
 

132

5

0

 

0

138

Surfaces en eau

29

82

47

0

 

158

Total

86 588

4 059

5 682

158

3 152

99 640

 

La composition de la forêt a également évolué au cours des dernières décennies. Dans les années 60 et 70, la principale évolution a été le remplacement massif de feuillus par des résineux. L'enrésinement était le fait d'un choix gestionnaire justifié par les qualités de croissance des résineux. Cette pratique a été progressivement abandonnée avec la prise en compte de facteurs environnementaux, et les dernières décennies ont vu au contraire un accroissement de la part des feuillus : 61,2% en 1981, puis 63,71% en 2007 du total de volume sur pied (IFN, 2011).

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