La vulnérabilité aux risques naturels en milieu urbain: cas de la ville de bamenda( Télécharger le fichier original )par Frédéric SAHA Université de Yaoundé I - Master 2 2014 |
III.1. Paupérisation de la population surtout les couches les plus vulnérablesDe tout temps, la lutte contre la pauvreté a toujours été une importante préoccupation pour l'humanité. Avec l'émergence du concept de développement durable, l'amélioration des conditions de vie à travers l'éradication de la pauvreté sur la terre constitue un des piliers. A Johannesburg en 2002 lors d'un sommet mondial sur le développement durable (SMDD) l'humanité entière a réaffirmé son désir de coordonner les efforts au plan mondial pour aider les populations les plus défavorisées de la planète à faire face au défi de lutte contre la pauvreté. Cet engagement avait déjà fait l'objet d'une assemblée générale de l'ONU en septembre 2000 pendant laquelle les états du monde avaient signé « la déclaration du millénaire » dans laquelle « le désir de créer au plan mondial un climat propice au développement et à l'élimination de la pauvreté » était contenu dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) : « réduire l'extrême pauvreté et la faim ». En effet, d'après les données de la Banque Mondiale, un habitant du monde sur trois vit dans un état de pauvreté absolue ; c'est-à-dire avec moins d'un dollar par jour. Aujourd'hui, le monde fait face aux changements climatiques et ce phénomène a pour conséquence de freiner cruellement les efforts du monde dans l'éradication de la pauvreté et l'atteinte des OMD à l'horizon 2015. Dans certains pays du monde comme les Philippines, le Nicaragua, le Bangladesh, le Benin, l'Ethiopie etc. les changements climatiques rendent presque impossible l'implémentation des stratégies de lutte contre la pauvreté. Certaines communautés connaissent d'ailleurs d'importantes régressions à la suite des catastrophes dont elles sont victimes. Il faut noter que les pauvres du monde sont les plus vulnérables aux changements climatiques. Ceci est dû à leur dépendance vis-à-vis de la nature et leur capacité d'adaptation très limitée à cause de la modicité de leurs moyens. Au Cameroun, 39.9%39(*) de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Cette situation est restée stable depuis 2000. Aujourd'hui le gouvernement implémente une politique visant à réduire le chômage par la création d'emplois aussi bien dans le secteur public que privé. Ces efforts du gouvernement sont plombés par les effets des changements climatiques qui affectent le pays à travers plusieurs secteurs. C'est le cas de l'agriculture qui connait une baisse des rendements dans la partie sahélienne. En 2012, le pays a fait face à plusieurs inondations qui ont annihilé les efforts de survie de milliers de familles dans les régions de l'Extrême Nord, du Nord, de l'Est et du Nord-Ouest. Dans la ville de Bamenda, comme c'est le cas pour d'autres centres urbains du pays, la pauvreté est endémique. Le taux de chômage est sans cesse croissant. L'agriculture est la principale activité40(*). Cette activité est définie par le FIDA comme l'activité la plus vulnérable au changement climatique surtout lorsqu'elle est pratiquée de manière rudimentaire comme au Cameroun. Ainsi, l'instabilité des saisons, l'augmentation des températures et la diminution du nombre annuel de jours pluvieux sont des facteurs qui menacent l'agriculture dans la ville de Bamenda et ses environs. En outre les dégâts causés par les inondations, les glissements de terrains et tous autres évènements directement liés à la variabilité climatique portent un sérieux coup aux efforts de survie des populations urbaines pauvres surtout que ces derniers n'observent pas les règles de protection liées à leur milieu à cause de leurs possibilités limitées On peut aujourd'hui dénombrer dans la ville de Bamenda des familles sans abris à cause de la remontée des eaux dans leur secteur ou leur quartier ; ou alors à cause de la destruction du domicile par les mouvements de masse. Il faut aussi remarquer que les changements climatiques présentent aussi un impact sur la santé des populations à travers la recrudescence des attaques liées aux maladies vectorielles et diarrhéiques. * 39DSCE * 40Master plan of Bamenda city, 2011 |
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