II.2.1. Accélération des mouvements de
terrain
De prime abord, il convient de rappeler qu'il existe une
relation directe entre les mouvements de terrain et la pluviométrie qui
représente le facteur à l'origine du déclenchement de ces
phénomènes.
Les coulées boueuses sont engendrées par la
saturation du sol en eau. Ainsi, un sol qui absorbe d'énormes
quantités d'eau perd sa cohésion surtout au niveau de sa partie
meuble. Il en ressort que l'augmentation des quantités annuelles de
précipitation est susceptible de créer d'avantage de mouvements
de terrains. Il convient de remarquer que les glissements de terrain sont
très sensibles aux pluies de faibles intensités qui tombent
pendant longtemps. En effet, les eaux des fortes pluies sont plus à
l'origine des ruissellements ; ce sont les faibles pluies qui occasionnent
une infiltration progressive et causent la dissolution du sol ce qui est
à l'origine des coulées boueuses. Dans la ville de Bamenda,
l'augmentation des quantités annuelles de précipitation serait
à l'origine d'une plus forte érosion qui prendrait la forme de
reptation de fluage à cause du pouvoir des précipitations par
« l'effet splash ».
La variabilité mensuelle des précipitations
présente aussi un impact sur les mouvements de masse. En effet, le
comportement mensuel des précipitations occasionne des coulées
boueuses à des moments précis de l'année. Suivant la
distribution moyenne, c'est la période allant de juillet à
septembre qui représente la saison des risques dans la ville de
Bamenda ; mais on constate que pendant certaines années on assiste
au changement brusque du régime pluviométrique. C'est ainsi qu'on
peut constater des déplacements de la grande saison sèche vers
d'autres périodes de l'année à l'exemple des années
1999 et 2000. Il peut arriver qu'un mois quelconque enregistre le cumul
mensuel le plus élevé de l'année. Dans ces conditions on
assiste à la saturation du sol en mars, juin ou octobre d'où le
risque peut être plus meurtrier.
Il faut aussi remarquer que l'augmentation des
quantités annuelles de précipitations entraine aussi un
accroissement de la circulation d'eau souterraine. Ce qui a pour
conséquence de diminuer de façon préjudiciable la
consistance c'est-à-dire la capacité d'agrégation du sol.
Il se produit aussi une importante infiltration dans le corps du glissement ce
qui a pour conséquence d'accélérer le mouvement entre le
rayon de rupture vers la zone d'accumulation. Cette situation est d'autant
réelle pour les glissements circulaires que pour les glissements
plans.
En résumé, la variabilité
pluviométrique dans la ville de Bamenda présente un impact
à trois niveaux sur les mouvements de masse. D'abord au niveau de la
zone de rupture puis au niveau du chenal d'écoulement où une
accélération peut être observable et enfin au niveau de la
zone d'accumulation dont la fragilité peut être aggravée
par la variabilité climatique.
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