I.3. Le constat d'endommagement
Les inondations dans la ville de Bamenda en tant que
phénomènes dommageables remontent à l'extension de la
ville dans les bas-fonds inondables. Une cartographie des zones inondables dans
la ville de Bamenda présente des secteurs très exposés,
moyennement exposés et faiblement exposés aux risques
d'inondations.
I.3.1. Les zones inondables dans la ville de Bamenda
Le régime des inondations dans la ville de Bamenda est
calqué sur l'hydrographie générale. Etant donné que
la plupart des cours d'eau coulent du Sud vers le Nord c'est aux quartiers
Mulang et Below Foncha qui sont les zones de confluence des différents
affluents de la Mezam que les inondations sont les plus fréquentes et
les plus violentes. Il convient aussi de relever que, tout au long des
différentes rivières qui serpentent la ville on note souvent de
part et d'autre des inondations (figure 14).
Il convient aussi de remarquer que certains espaces dont la
morphologie ne prédispose pas aux inondations connaissent aussi ces
dernières années des inondations. Ces types d'inondations sont
uniquement causés par la conjonction d'un ensemble de facteurs
anthropiques. Quelques témoignages glanés sur le terrain font
état d'une importante stagnation des eaux au niveau du Commercial
Avenue au centre de la ville. Ce phénomène pourrait
être très dangereux vue l'importance économique de cet
espace pour l'ensemble de la ville.
Figure 14 : Les
zones inondables dans la ville de Bamenda
I.3.2. Historique du phénomène dans la
ville
La ville de Bamenda a connu au cours de son histoire quelques
inondations remarquables recensées dans le tableau 3 à partir du
milieu des années 1990.
Tableau 3: Quelques
inondations à Bamenda
Années
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Quartiers affectés
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Dommages déplorés
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1995
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- Mulang ;
- Small Mankon ;
- Ndamukong ;
- BelowFoncha.
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- 2 morts enregistrés;
- destruction de biens.
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1998
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- La vallée de Old Town ;
- Ntamulung ;
- Mulang ;
- Below Foncha.
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- 3 morts enregistrés;
- Destruction de maisons ;
- Destruction des champs.
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1999
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- New layout ;
- Mulang ;
- Below Foncha ;
- La vallée de Old Town ;
- Bayelle.
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- 1 mort enregistré;
- Divers autres dégâts.
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2000
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- Mulang,
- Below Foncha
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- 3 morts enregistrés
- Divers autres dégâts.
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2001
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- Ntamulung.
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- 1 mort enregistré
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2004
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- Below Foncha;
- Musang.
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- 1 mort enregistré
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2005
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- Musang ;
- Mulang ;
- Below Foncha ;
- Ngomgham.
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- 1 enfant décédé ;
- Destruction de biens.
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2006
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- Mulang
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- 2 morts enregistrés;
- Destruction de maisons et de biens.
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2007
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- Ntaturu ;
- Mougheb.
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- 2 morts enregistrés;
- Divers autres dégâts.
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Août 2009
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- Below Foncha ;
- La vallée de Old Town ;
- Bayelle.
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- 2 morts enregistrés;
- Destruction de biens.
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Septembre 2009
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- Mulang ;
- Ntamulung ;
- La vallée de Old Town ;
- Sisia ;
- New Layout.
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- 2 morts enregistrés;
- Destruction de biens et de champs.
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Août 2010
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- Old slap
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- 2 enfants grièvement blessés
- Plusieurs maisons détruites
- Perte de biens familiaux
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2012
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- Mulang
- Below Foncha
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- Destruction de biens familiaux
- 2 maisons partiellement détruites
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Source : Nyambod(2010) et
enquêtes de terrain
Acho chi (1998) situe le début des inondations dans la
ville de Bamenda au début des années 1990. En effet, à
Bamenda comme partout ailleurs les eaux ont toujours débordées
leurs lits pendant les crues. Ce qui convient d'être relevé c'est
qu'au début des années 1990, on a assisté à une
augmentation rapide des densités au km² et à l'installation
des hommes dans les bas-fonds inondables. La surenchère pratiquée
par les propriétaires terriens a confiné les couches sociales
défavorisées aux espaces bons marchés dans les espaces
à risques. La situation fut ensuite aggravée au début des
années 2000 par l'absence de planification de la part des
autorités du service d'urbanisation.
Comme bilan, il est difficile de retrouver les
témoignages ou les écrits par rapport aux inondations connues par
la ville avant le milieu des années 1990. Toutefois la compilation de
plusieurs sources a permis de constater qu'entre 1995 et 2012, les inondations
ont fait une vingtaine de victimes dans la ville de Bamenda et des
dégâts matériels estimés en centaines de millions de
FCFA. Les années les plus éprouvées furent 1998, 2000 et
2009. En outre il faut remarquer que les populations évitent
généralement de déclarer leurs pertes parce que
conscientes de leur situation d'illégalité.
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