3.7 CONCEPTION D'UNE STATION D'EPURATION DES BOUES DE
VIDANGE POUR LA VILLE DE BAFOUSSAM
Dans les pays industrialisés, le traitement des boues
de vidange fait généralement appel aux mêmes techniques que
celui des eaux usées et des boues d'épuration. Les technologies
les plus répandues sont entre autres l'aération prolongée,
la digestion anaérobie, l'épaississement mécanique avec
agitation, la centrifugation, les filtres à bandes, les filtres presses
à vide, le séchage thermique et la pasteurisation. Toutes les
technologies citées sont cependant inadaptées au contexte
habituel des pays en voie de développement car très demandeuses
en capacités financières et techniques tant au niveau de
l'acquisition que de l'exploitation et de la maintenance Bechac et
al., ( 1982).
D'après Klingel et al. ( 2002), Les
connaissances sur les techniques de traitement à faibles coûts
sont encore très limitées. Les recherches portant sur les
technologies adaptées aux conditions des pays en voie de
développement se sont toujours exclusivement concentrées sur le
traitement des eaux usées. SANDEC a assuré le suivi scientifique
de diverses stations de traitement des boues de vidange dans différents
pays pour tenter de combler cette lacune et d'élaborer des lignes
directrices pour leur planification. Les techniques de traitement et les
paramètres de dimensionnement actuels sont basés sur les
activités de recherche de SANDEC. (Strauss et al. 2002). Ces
auteurs précisent que l'ingénieur doit surtout faire appel
à son bon sens pour concevoir une installation de traitement des boues
de vidange D'après Klingel et al. (2002), il n'existe pas
encore à ce jour de manuel pour la conception des systèmes de
traitement des boues de vidange qui soit utilisé dans la pratique.
La station de traitement qui sera utilisée pour le
traitement des boues de vidange de la ville de Bafoussam comprendra (Selon
l'une des options présentée à la figure 5) : Un
bassin de rétention, des bassins de
sédimentation/épaississement, un bassin anaérobie, un
bassin facultatif, un bassin de maturation et des lits de séchage sur
sable drainé.
3.7.1 Bassin de réception
A leur arrivée à la station de traitement, les
boues de vidange seront d'abord déversées dans un bassin de
réception. Ce bassin sera être équipé d'une grille
assurant la rétention des débris grossiers. Le bassin de
réception peut également servir de bassin tampon en accueillant
les boues à grand débit et en les écoulant vers le
traitement primaire à débit réduit et continu. (Klingel et
al., 2002).
3.7.2 Bassins de
sédimentation/épaississement
Les bassins de sédimentation/épaississement
permettent une sédimentation des matières décantables et
livrent un surnageant clarifié pouvant être traité
ultérieurement. Les boues accumulées au fond des bassins sont
retirées de façon périodique à l'aide de conduites
de soutirage. Selon les systèmes, le soutirage peut également
s'effectuer manuellement ou au moyen de chargeurs frontaux après
évacuation de la colonne de liquide. Les boues sédimentées
nécessitent généralement un traitement
ultérieur.
Les bassins de sédimentation conviennent au traitement
des BV partiellement stabilisées comme celles provenant de fosses
septiques ou de la plupart des autres systèmes d'assainissement (Klingel
et al., 2002). L'avantage est que système est simple et fiable
avec faible emprise au sol. Mais, ne convient pas au traitement des BV
fraîches.
Conception et dimensionnement:
Les bassins de sédimentation doivent présenter
un volume suffisant pour l'accumulation des boues et une colonne de liquide de
hauteur suffisante (> 1,5 m) pour permettre une bonne décantation
(Klingel et al., 2002). Les bassins doivent être
équipés de déflecteurs assurant à la fois le
maintien de conditions hydrauliques favorables à la sédimentation
et la rétention des écumes. La structure des bassins
dépendra de la technique de soutirage choisie pour les solides
décantés. S'il se fait par pompage ou par pression hydrostatique,
le bassin doit être pourvu d'une trémie à boues à
partir de laquelle ces dernières sont retirées. Si le soutirage
se fait manuellement ou au moyen de chargeurs frontaux, le bassin doit
être doté d'une rampe d'accès. Le système doit
comprendre au moins deux bassins en parallèle pour assurer un service
continu malgré les interruptions dues aux vidanges périodiques.
La taille des bassins doit être conditionnée par l'intervalle
choisi pour le soutirage des boues (2 semaines à 2 mois) et
calculée à l'aide du volume de boues sédimentées en
fonction de la charge massique des solides en entrée compris entre 5 et
9 l/kg MS (Klingel et al., 2002).
3.7.3 Lits de séchage
Les lits de séchage sont constitués d'un filtre
à gravier/sable équipé d'un système de drainage.
Les BV brutes ou pré-épaissies sont chargées sur le lit et
l'eau qu'elles contiennent s'évacue dans sa majorité par
percolation à travers le filtre, le reste par
évaporation. Les boues ainsi déshydratées peuvent
être soit directement mises en décharge soit soumises
à un traitement d'hygiénisation si une valorisation
agricole est envisagée. La qualité des percolats est
améliorée par la filtration mais un polissage peut
être encore nécessaire. On obtient une faible teneur en
eau des boues séchées et une assez bonne qualité des
percolats (par rapport aux surnageants des systèmes de
sédimentation). La technologie est bien maîtrisée
et est d'une grande fiabilité.
Conception et dimensionnement:
Différents systèmes ont été
développés pour le séchage des boues d'épuration
digérées. Le plus répandu est le lit de sable (cf.
schéma). Ils peuvent être dimensionnés pour une charge de
150-200 kg MS par m2 et par an. Les boues séchées
peuvent être retirées au bout de 7 à 14 jours selon les
conditions climatiques.
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