INTRODUCTION
Depuis la fin de l'année 1999, la Côte d'Ivoire a
été marquée par une instabilité politique et un
déclin économique sans précédent qui ont
engendré une récession économique
caractérisée par des taux de croissance en dents de
scie1 de 2000 à 2007.
Sur cette période, l'agriculture a continué
à être le socle de l'économique nationale en employant plus
de 60% de la population active, contribuant ainsi à hauteur de 27,2% du
Produit Intérieur Brut (PIB) national2. Cette performance du
secteur agricole est redevable à sa diversité tant au niveau des
cultures vivrières que des cultures industrielles et/ou
d'exportation.
Dans ce secteur, la Côte d'ivoire conserve sa place de
premier producteur mondial de cacao (35% du marché) et de
deuxième producteur mondial pour l'anacarde3. Son
positionnement au rang des premiers pays africains producteurs de grandes
productions agricoles comme pour le caoutchouc, l'huile de palme, la banane
Poyo, le coton, le café, les noix de coco et de cola, témoigne du
fait qu'elle bénéficie certainement d'atouts naturels au nombre
desquels son climat.
En effet, le climat présenté comme facteur
intégrant l'ensemble des productions agricoles selon l'Organisation pour
la Coopération et le Développement Economique (OCDE),
répercute ses moindres variations sur le milieu naturel qui en subit des
modifications 4.
Dans bons nombres de pays, les fréquentes inondations
et/ou sécheresses, suivies de baisses des productions agricoles sont
attribuées aux facteurs
1 Programme National d'Investissement Agricole :
PNIA, 2010, 118 P.
2 Document Stratégique de la
Réduction de la Pauvreté en côte d'ivoire : DSRP, janvier
2009.
3 Ministère de l'Agriculture, de
l'Agroalimentaire et de la Forêt, République française :
Les politiques agricoles à travers le monde : quelques exemples.
4 OCDE, rapport annuel 2009.
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climatiques dont les principaux sont la température et
la pluviométrie du fait que la hausse des températures
entraîne le stress hydrique des plantes, l'accroissement de
l'Evapotranspiration (ETP), la réduction de l'humidité des sols,
tandis que la baisse de la pluviométrie réduit la
disponibilité en eau pour les cultures.
Dans ce contexte, le milieu rural ivoirien en
général et la zone de Soubré en particulier n'est pas
épargné des effets néfastes des changements climatiques.
Une étude du Ministère des Eaux et Forêts (MINEF) sur la
vulnérabilité du secteur agricole aux changements climatiques en
Côte d'Ivoire va dans le même sens que ce constat et
révèle que l'analyse de l'évolution des paramètres
climatiques durant les 50 dernières années a permis d'attester
les changements climatiques en Côte d'Ivoire5.
C'est dans ce contexte général que la
présente étude « Stratégie de réduction de
la vulnérabilité de l'agriculture face aux changements
climatiques dans le village de Konédougou » s'inscrit.
A travers une analyse de la situation actuelle en
matière de changements climatiques, cette étude se propose donc
de définir un ensemble de méthodes et moyens de
l'atténuation de la fragilité de l'agriculture dans le village de
Konédougou face aux modifications survenues du climat.
Dans cette veine, il va être abordé dans un
premier temps la problématique de la recherche ; ensuite dans un second
temps, la méthodologie de la recherche puis dans un troisième
temps, les résultats de l'étude et leur analyse.
5 MINEF, PNUD, Etude de
Vulnérabilité du Secteur Agricole face aux Changements
Climatiques en Côte d'Ivoire, mai 2013, 105 P.
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