II.2.2- Les caractéristiques du système
bancaire:
Après la restructuration bancaire, le système
bancaire camerounais comptait au 31 Décembre 2002, dix (10) banques
commerciales (contre 12 précédemment) et huit (08)
établissements de crédit. Comme le relève Avom
(2004), le système bancaire et financier camerounais
présente trois caractéristiques importantes. Il s'agit d'abord de
la très forte présence du capital privé dans le capital
social des banques dont une part importante est d'origine
étrangère, ensuite de l'absence de profondeur et d'innovations
financières, et enfin sa trop forte concentration.
Les données du tableau 10 ci-après permettent
d'apprécier l'important recul de l'État dans le capital social
des banques et, la forte présence du capital privé national et
étranger. Tous ces établissements obéissent
dorénavant à des stratégies et à des logiques
d'opérateurs privés, et se doivent de respecter les règles
de l'orthodoxie bancaire, c'est-à-dire faire des crédits sains,
des crédits bancaires en principe basés sur des critères
objectifs de rentabilité et non des critères politiques ou
sociaux. Il apparaît donc que l'État présente
désormais en moyenne 20.31% contre 31.20% pour les privés
nationaux et 46.49% pour les privés étrangers.
Tableau 10 : Répartition du
capital social des banques en activité au Cameroun (en %)
Banques
|
Amity
|
Bicec
|
Cbc
|
Citi B
|
Cl
|
Eco B
|
Sgbc
|
Hcb
|
Std bk
|
Afb
|
Etat
|
0
|
80
|
0
|
0
|
35
|
0
|
25.6
|
0
|
0
|
0
|
Privé N*
|
53.28
|
20
|
100
|
0
|
0
|
0
|
16.1
|
100
|
0
|
75
|
Privé E*
|
46.72
|
0
|
0
|
100
|
65
|
100
|
58.3
|
0
|
100
|
25
|
Source: Rapport d'activité
COBAC, 1998-1999, p.73
44 Le Président de la République,
S.E.M. Paul BIYA, au cours d'un discours historique à l'Assemblée
Nationale, a annoncé l'entrée du Cameroun dans la crise
économique, ainsi qu'une série de mesures allant dans le sens de
la réduction du train de vie de l'État, pour conclure
solennellement : « Nous n'irons pas au FMI ».
MEFO'O NGO'O Yves Lionel ~ 78 ~
Croissance et mutations du système financier
au Cameroun. IRIC/BMFI
MEFO'O NGO'O Yves Lionel ~ 79 ~
N* = Nationaux, E* = Étrangers
Le système financier au cours de cette période
présente un autre visage avec notamment le mouvement de restructuration
qui a été engagé.
II.3- PRESENTATION DES RESULTATS
Les résultats de cette politique peuvent
s'apprécier par rapport aux objectifs recherchés. Il s'agissait
de rechercher le retour aux grands équilibres macroéconomiques et
si possible, de permettre la relance de l'économie nationale. Pour cela,
on devrait procéder à la défense de la position
extérieure de la monnaie et à la maîtrise de
l'inflation.
S'agissant de la défense de la position
extérieure de la monnaie qui s'apprécie à travers le taux
de couverture de l'émission monétaire, il faut dire que ce taux
s'est dégradé et resté largement en deçà de
la norme de 20% exigée par les statuts de la BEAC. Cela traduit
l'inefficacité de cette politique à améliorer les avoirs
extérieurs nets du pays qui ont évolué de façon
significative.
On observe une évolution nette à partir de fin
1999. Cette évolution positive traduit les progrès
réalisés dans la maîtrise des grands équilibres
macroéconomiques dans le cadre du programme d'ajustement, appuyé
par les institutions de Bretton Woods, le rapatriement plus important des
recettes d'exportation pétrolière, ainsi que la mobilisation d'un
volume croissant de ressources extérieures tant publiques que
privées. Mais il faut tout de même remarquer que la période
d'avant 1999 révèle une évolution relativement faible,
avec une baisse entre 1994 et 1996, suite à la dévaluation
intervenue le 12 Janvier 1994.
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