La tradition orale conte les origines de Baloumgou de la
manière suivante :
«Il y avait un territoire nommé LEUP sur lequel
régnait un roi appelé : FOPLEUP. Il eu 5 fils, qui devinrent
eux-mêmes des chefs autonomes et chacun vivait dans sa chefferies. Les
années passèrent, un des fils de FOPLEUP eu 2 garçons qui,
à leurs tour, devinrent chefs de deux villages. Les quatre autres fils
de FOPLEUP décidèrent alors de considérer le père
de ces deux enfants comme le plus grand chef du territoire LEUP.
C'était le roi bâtisseurs NKOUANDJO, et son royaume s'est
appelé LEUP NGHEU
En effet le mot Baloumgou est une appellation des puissances
étrangères (Allemagne et Française) de l'expression en
dialecte LEUP NGHEU. Le mot Baloumgou est composé de trois
syllabes :
- « BA » signifie « originaire
de... »
- « LOUM » est une transformation
française de »LEUP » et signifie
« territoire »
- « GOU » est une transformation en
française de « NGHEU » et signifie
« grand ; gigantesque »
Le mot Baloumgou se traduirait donc par « les
populations originaires du grand territoire »
Une autre traduction délivrée par la population
locale du mot Baloumgou est la suivante :
« BA » signifie « originaire
de... »
« LOUM » transformation française
de LEUP qui signifie en dialecte « trompette » ou de
« LAM » signifiant « tambour de
rassemblement »
« GOU » signifie
« grand »
Alors Baloumgou signifierait alors « la population
de la grande trompette ou du grand tambour de rassemblement »
Le LEM renvoi parallèlement au grand Tamtam
horizontalement taillé dans un tronc d'arbre que l'on retrouve dans la
case du tambour de rassemblement.
Case traditionnelle au centre du village
LA DYNASTIE ROYALE
BALOUMGOU
Vu le fait que l'origine de la chefferie Baloumgou se
perd dans le temps, il est fort possible que le village ait connu un nombre
plus important de souverains. Cependant c'est à partir de sa
majesté NKOUADJO que la tradition orale va véritablement
commencer à retracer les règnes des chefs supérieurs
Baloumgou. La liste des chefs de la dynastie royale s'élevé
à 14 jusqu'au chef actuel :
Noms des chefs
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Les années de règnes
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NKWANDJOH bâtisseur du peuple Baloumgou
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KEUKSEUKWE
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NTEKSEUNDOUO
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TANKOUONKWANKEP
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NKWANKEP
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TASSEPSAHA
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MEJIEPDJO
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TCHIEMBONG
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TOUNKEP
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NGOKMENDJEU
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KOUAHOU tué à Bangou en 1917 sous le
règne de TAYO 1er
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DJAHAGOU Contraint à l'exile à Bangoulap puis
à Bamena
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1917-1937
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DJOMO Zaché
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1937-07/10/1984
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WACHE Norbert
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20 /04/1985
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La mise en place de cette chefferie s'accompagne de
nombreuses querelles et de guerre avec ses voisins. Cependant face à
cette guerre de conquête de voisins, les peuples Baloumgou surent tout
de même garder leur indépendance .en outre, il importe de noter
que les victoires Baloumgou face à ses conquérants ne furent
possibles que grâce à ses relations de bon voisinage.
La chefferie Baloumgou a connu plusieurs changements de sites,
dus aux multiples agressions extérieures aux temps des rois chasseurs,
ainsi qu'au manque d'eau. L'obligation primordiale d'installer la chefferie
près d'une rivière relève du fait que celle-ci est le lieu
de nombreuses Cérémonies et un point nécessaire et
primordial de l'approvisionnement en eau. Pour la petite histoire, il est
raconté que les Baloumgou lassés de devoir déplacer leur
chefferie, ont dévié par voie mystique la rivière CHEKONG
qui allait se perdre sur le territoire de la chefferie voisine de Bayangam.
Depuis ce temps le village ne manque plus d'eau et la chefferie est
restée à son endroit actuel. Les différents sites de la
chefferie Baloumgou ont été :
· 1er site à TounaFopleup dans le
quartier Tchitchi
· 2ème site à Fopsack où
est né le fondateur de la chefferie Bangoulap
· 3ème site à
Képintouo ; siège de nombreuses batailles contre des
agresseurs extérieurs. ce nom qui par la suite est devenus un cri de
ralliement, le cri de guerre et considéré aujourd'hui comme la
devise Baloumgou. Ainsi lorsque la communauté Baloumgou est
rassemblée le mot d'ordre est : Leupngheu - Képintouo.
· 4ème site le lieu actuel de la
chefferie dans le quartier Tounkong, au bord de la rivière Chekong. Ce
site a été établi par le chef Tounkep
(9ème roi de la dynastie Baloumgou).
Si nous revenons au terme Képintouo nous retiendrons
que c'est le lieu sacré par excellence ; c'est l'âme du
village baloumgou. C'est le symbole de la résistance du village face
à l'occupation extérieure. En effet pour mieux comprendre la
connotation de ce mot,il importe de se plonger dans l'histoire des conflit
bangou- Baloumgou, ceci en revisitant ce qui s'est passé après la
scène d'au revoir au allemand, après le défait, à
bana. Si l'on se réfère à l'histoire orale, puisque
l'histoire écrite est très mal connu, elle nous renseigne qu'il
se pourrait que en 1900 le chyefsBaloumgou et les autres chefs de l'ouest
Cameroun furent invités à prendre part à un rite
traditionnel le « ZOUO » à la chefferie Banjoun, le
chef Bangou passa dans l'anonymat tandis que le chef BALOUMGOU qui jouissait
d'un gabarit respectable galvanise la foule qui n'hésite pas à
répondre à ses gestes par des « youyuo ».
Scène «à priori très banale mais suscita une
colère et une jalousie du chef bangou.
Source : MINATD, arrêté portant
création d'un centre d'état civil à Baloumgou,
1999.
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