PREFACE
« L'histoire est une école de
vérité sur nous-même. Une école de dignité
aussi, de créativité et d'idéal »
E.MVENG ; histoire du Cameroun
Écrire l'histoire de BALOUMGOU n'est pas chose
facile. Car une grande partie des informations sur ce village demeurent encore
inaccessibles. Ainsi les premiers articles sur l'histoire BALOUMGOU parus dans
les années 1990 ne relatent ni les faits, ni ne retrace les contours
tant historiques que géographiques de ce territoire. Depuis lors,
l'histoire de « Lepgwe » reste en majorité
orale, pourtant ce village ne comporte pas mal d'histoire qui, selon certaines
sources seront aujourd'hui à l'origine de son dépècement
et de sa marginalisation. Il ne demanderait qu'un effort des fils et filles
Baloumgou, des passionnés de l'histoire, pour mettre à nue les
faits et la vie dans leur village à travers une plume afin que notre
histoire ne meure avec le départ de leurs détenteurs.
Les travaux de MONNIER, et ceux des différents
n° de Baloumgou vision, étaient superficiels à ce sujet.
Cette édition laisse voir non seulement l'histoire, mais aussi la
géographie de Baloumgou. Pour mener à bien notre recherche, nous
apporterons des compléments aux recherches antérieures et
orienternt les études d'une manière plus judicieuse afin de
permettre à tous de s'imprégner de l'histoire de notre village.
Cependant, nous avons respecté les déclarations et les
idéologies des revues précédentes.
Cette nouvelle édition de l'histoire BALOUMGOU est
l'illustration de la réalité BALOUMGOU depuis la nuit des temps
et que les revues précédentes évoquent de façon
substantielle. Elle est surtout le fruit d'une longue et patiente recherche
à partir de toutes les sources écrites, orales iconographiques,
institutionnelles, cartographiques et autres auxquelles nous avons accès
de première main.
Ceci est vraisemblablement ce qui lancera un défi
aux générations futur du village BALOUMGOU afin qu'ils se
donnent pour tâche le décryptage de la réalité
qu'est leur histoire.
INTRODUCTION
BALOUMGOU, village situé au sud-ouest des hautes
terres de la région de l'ouest Cameroun ; plus
précisément dans les entrailles du département des hauts
plateaux, l'arrondissement de BANGOU. Il est limité au nord par
BAHAM, BAYAGAM, BATOUFAM ; au sud par BAMENA ; à l'ouest par
BANGOU et à l'est par BANGWA. Il abrite un peuple ayant
développé une civilisation spectaculaire depuis les temps anciens
jusqu' à nos jours. Peuples guerriers (Lepgwe), ils ont tout au long de
leur vie mené une existence très douloureuse,
émaillée de guerres de conquêtes contre les voisins qui
essayaient sans cesse de les asservir (BANGOU...). Pour permettre aux
générations futures d'être en contact avec l'histoire de
leurs ancêtres, nous étudierons cette histoire en trois grandes et
principales parties. En première nous aurons l'histoire depuis
l'antiquité jusqu'à l'arrivée des européens. Ici
nous examinerons leurs modes de vie et la civilisation qu'ils ont
développée. Nous continuerons avec l'arrivée des
européens à l'indépendance, où nous parlerons de
l'évolution politique économique et socio-culturelle du village
à nos jours et enfin la période post indépendance. Ici
nous donnerons plus d'importance à sa relation avec ses voisins
Source : Document de recensement 2005
Figure : Plan du village Baloumgou
Figure 1 : Carte du Village Baloumgou
A- LA MISE EN PLACE DE LA CHEFFERIE BALOUMGOU
Le peuplement du Cameroun occidentale a été de
façon ininterrompue entre le 4ème millénaire,
par des peuples chasseurs. Fondé peu avant le XVème
siècle après les flux migratoires de l'ouest au sud-ouest et vers
le centre qui avaient bouleversé le Cameroun tout entier et l'Ouest en
particulier. Les Ndodo (provenant de la plaine Tikar dans le Haut Mkam) sous la
pression des Foulbés, pourchassées par l'invasion peule,
quittent le nord Cameroun en direction des Hauts Plateaux de l'ouest. Les
1èr occupants de hauts plateaux seraient arrivés au
12ème siècle. Dès lors jusqu'au
18ème siècle, le regroupement des populations
autochtones et des différent migrants va aboutir au développement
progressif des puissantes chefferies centralisées.
En ce moment ne devenait chef que l'homme doté de ruse
et de sagesse ; il constitue dès lors le noyau central de la
gestion politique de la société. Toute fois l'émergence
des chefferies correspond à la fois à une expansion milliaire et
religieuse et aussi à des migrations spontanées pour diverses
raisons économiques ou sociales.
L'étude des chefferies de l'ouest dont découle
l'arbre généalogique des chefferies traditionnelles
bamilékés qui naissent véritablement à partir du
XVIIème siècle, au lendemain de leur implantation sur
les différents sites actuels, montre que le peuple de la terre ont
occupé le site des hauts plateaux depuis des millénaires. Si l'on
se réfère à l'histoire orale, dans l'espace qu'il occupe
actuellement, les Baloumgou seraient les premiers occupants et les premiers
à y fonder une chefferie. Même si l'origine de cette chefferie se
perd dans la nuit des temps, les traces de l'existence de l'homme dans cette
région depuis les temps préhistoriques sont attestées par
de nombreux vestiges qui témoignent de l'importante civilisation qui s'y
est développée.
Si aujourd'hui on reconnait néanmoins que les
chefferies Bamena, Bazou, Bangoulab et Baloum et Melong II ont
été fondées par les fils de la chefferie Baloumgou, on ne
retrouve par ailleurs pas les marques de l'origine de la chefferie Baloumgou.
Pendant que les Bangou sont originaires de Bagam donc les fils ont fondé
les chefferies Bamendou, Bamending, Bayangam, Baham, Batie et Bangou. L'origine
de la chefferie Baloumgou est mal connu et ses voisins qui ont
été ingénieux ont dépecé son territoire de
part en part à tel point que Baloumgou n'a aujourd'hui que près
de 50% de sa superficie d'origine.
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