Baloumgou.com
MONOGRAPHIE DE BALOUMGOU (Village
Bamiléké au SUD-EST de l'Arrondissement de Bangou,
Cameroun)
Noubissi Bénédicte Josiane
Université de Yaoundé I
Département de géographie
Tel : (+237) 70 37 04 14
99658713
Ndjounguep Juscar
Université de Yaoundé I
Département de géographie
Email :
pjuscar@yahoo.fr
Tel : (+237) 77 16 61 00
94946741
SOMMAIRE
SOMMAIRE
ii
PREFACE
1
INTRODUCTION
3
PREMIERE PARTIE :HISTOIRE
5
A- LA MISE EN PLACE DE LA CHEFFERIE BALOUMGOU
5
EPOPEE DU VILLAGE BALOUMGOU :
5
Origine et histoire de la dynastie KOUANDJO
5
Sa majesté KOUADJO : il est fondateur
du site FOPLEUP.
6
Sa majesté KEKSEKWE ; fondateur du site
FOPSACK,
6
Sa majesté TANSE DOUA, de la 3e
dynastie.
6
Sa majesté KOUAMOU
6
Sa majesté DJAHANGO
7
Sa majesté DJOMO ZACHEE
7
ARBRE GENEALOGIQUE DES CHEFFERIES BAMILEKES
9
B/ L'ORIGINE SELON LA TRADITION ORALE
10
LA DYNASTIE ROYALE BALOUMGOU
11
LES CONFLITS HEGEMONIQUES BANGOU-BALOUMGOU
13
Les origines du conflit
13
L'arrêté préfectoral du 17 mars
1967
13
L'arrivée des Bangou dans les hauts
plateaux
15
Les guerres de conquête du village
Baloumgou
16
Les menaces Bangou
16
Les Bangoua à Baloumgou
17
L'entrée des Bamena
18
Le temps du Maquis
18
LES RAISONS DES CONQUETES BANGOU
19
Les raisons politiques
19
Les raisons économiques et sociales
19
LA PERIODE PRECOLONIALE
19
LES CONFLITS HEGEMONIQUES BANGOU-BALOUMGOU :
MANIFESTATIONS DU CONFLIT BANGOU
20
L'affaire du Camion du Général
Mambou, incendié à Baloumgou en octobre 1997.
20
L'affaire du don d'un microscope au centre de
santé de baloumgou
24
L'OCCUPATION ADMINISTRATIVE DU VILLAGE
BALOUMGOU
24
RITES EST CULTURES BALOUMGOU
26
La Danse du Medjong
26
La danse Gokpeme
26
La danse Kessou
27
Les Gwa Ntep Ntep
27
La pratique du veuvage en pays Baloumgou
27
Sa majesté WACHE Norbert, un homme...
28
Chefferie et cadre de vie du chef Baloumgou :
sa Majesté Wache Norbert
29
GEOGRAPHIE
30
DELIMITATION SPATIALE
30
PRESENTATION PHYSIQUE
31
UN RELIEF VALLONNE MARQUE PAR DES PENTES FORTES
33
CLIMAT ET SOL
35
BALOUMGOU, DES PLUIES PEU AGRESSIVES SUR DES SOLS
VULNERABLES
35
RELIEF ET HYDROGRAPHIE
36
PRESENTATION HUMAINE
37
LA POPULATION BALOUMGOU ET SON EVOLUTION
38
Action des élites Baloumgou et le
développement du Village
38
LES MIGRANTS RETOUR A BALOUMGOU :
41
Les conditions de vie Baloumgou
41
Les difficultes rencontrees
41
Les avantages et les inconvénients du
village
43
Les avantages du village
43
Les inconvénients du village
43
L'attrait des villes sur les populations
44
Les déplacements vers la ville
44
Les avantages et les inconvenients de la ville vus
par les migrants de retour
44
Les avantages de la ville
45
Les inconvénients de la ville
45
Le désir d'un nouveau départ par les
migrants retour
45
Le désir d'un nouvel exode rural
46
Age des migrants de retour désirant re
émigrer
46
La volonte de demeurer au village
46
Age des migrants désirant demeurer au
village
47
DE GRANDES ACTIONS DE DEVELOPPEMENT
47
L'éducation et la scolarisation:
domaines privilégiés d'actions pour le développement
local
47
Les établissements scolaires à
Baloumgou et leurs années de création
48
LES ACTIVITES EXERCEES PAR LES MIGRANTS DE RETOUR A
BALOUMGOU
49
DES CARACTERISTIQUES PARTICULIERES POUR LES
ACTIVITES DES MIGRANTS DE RETOUR
51
Les activités de la plupart des populations
sont caractérisées par :
51
Les revenus des activités assez suffisants
pour une utilisation rationnelle
52
L'intégration sociale des migrants de retour
a Baloumgou
53
Une bonne implication des migrants de retour dans
les associations de Baloumgou
53
Le rôle des migrants de retour dans les
associations
53
LA FORMATION DES GROUPES D'INITIATIVES
COMMUNAUTAIRES (GICS)
54
Des migrants de retour perçus dynamiques par
les autres populations
54
AGRICULTURE
56
pRATIQUE AGRICOLE A BALOUMGOU :
56
EXEMPLE D'ADAPTATION TRADITIONNELLE SUR DES TERRES
DE MOINS EN MOIN FERTILE
56
LES SYSTEMES INTENSIFS TRADITIONNELS
56
Les techniques de maintien de la fertilité
des sols y sont multiples:
57
Les méthodes de lutte antiérosive
sont variées:
58
Transformations récentes des systèmes
agraires à Baloumgou
60
L'agriculture itinérante
60
Comment définir l'agriculture
itinérante?
60
Qui sont les cultivateurs itinérants
à Baloumgou?
61
LES TYPES DE CULTURES
62
Activités agricoles des migrants de
retour
62
PREFACE
« L'histoire est une école de
vérité sur nous-même. Une école de dignité
aussi, de créativité et d'idéal »
E.MVENG ; histoire du Cameroun
Écrire l'histoire de BALOUMGOU n'est pas chose
facile. Car une grande partie des informations sur ce village demeurent encore
inaccessibles. Ainsi les premiers articles sur l'histoire BALOUMGOU parus dans
les années 1990 ne relatent ni les faits, ni ne retrace les contours
tant historiques que géographiques de ce territoire. Depuis lors,
l'histoire de « Lepgwe » reste en majorité
orale, pourtant ce village ne comporte pas mal d'histoire qui, selon certaines
sources seront aujourd'hui à l'origine de son dépècement
et de sa marginalisation. Il ne demanderait qu'un effort des fils et filles
Baloumgou, des passionnés de l'histoire, pour mettre à nue les
faits et la vie dans leur village à travers une plume afin que notre
histoire ne meure avec le départ de leurs détenteurs.
Les travaux de MONNIER, et ceux des différents
n° de Baloumgou vision, étaient superficiels à ce sujet.
Cette édition laisse voir non seulement l'histoire, mais aussi la
géographie de Baloumgou. Pour mener à bien notre recherche, nous
apporterons des compléments aux recherches antérieures et
orienternt les études d'une manière plus judicieuse afin de
permettre à tous de s'imprégner de l'histoire de notre village.
Cependant, nous avons respecté les déclarations et les
idéologies des revues précédentes.
Cette nouvelle édition de l'histoire BALOUMGOU est
l'illustration de la réalité BALOUMGOU depuis la nuit des temps
et que les revues précédentes évoquent de façon
substantielle. Elle est surtout le fruit d'une longue et patiente recherche
à partir de toutes les sources écrites, orales iconographiques,
institutionnelles, cartographiques et autres auxquelles nous avons accès
de première main.
Ceci est vraisemblablement ce qui lancera un défi
aux générations futur du village BALOUMGOU afin qu'ils se
donnent pour tâche le décryptage de la réalité
qu'est leur histoire.
INTRODUCTION
BALOUMGOU, village situé au sud-ouest des hautes
terres de la région de l'ouest Cameroun ; plus
précisément dans les entrailles du département des hauts
plateaux, l'arrondissement de BANGOU. Il est limité au nord par
BAHAM, BAYAGAM, BATOUFAM ; au sud par BAMENA ; à l'ouest par
BANGOU et à l'est par BANGWA. Il abrite un peuple ayant
développé une civilisation spectaculaire depuis les temps anciens
jusqu' à nos jours. Peuples guerriers (Lepgwe), ils ont tout au long de
leur vie mené une existence très douloureuse,
émaillée de guerres de conquêtes contre les voisins qui
essayaient sans cesse de les asservir (BANGOU...). Pour permettre aux
générations futures d'être en contact avec l'histoire de
leurs ancêtres, nous étudierons cette histoire en trois grandes et
principales parties. En première nous aurons l'histoire depuis
l'antiquité jusqu'à l'arrivée des européens. Ici
nous examinerons leurs modes de vie et la civilisation qu'ils ont
développée. Nous continuerons avec l'arrivée des
européens à l'indépendance, où nous parlerons de
l'évolution politique économique et socio-culturelle du village
à nos jours et enfin la période post indépendance. Ici
nous donnerons plus d'importance à sa relation avec ses voisins
Source : Document de recensement 2005
Figure : Plan du village Baloumgou
Figure 1 : Carte du Village Baloumgou
A- LA MISE EN PLACE DE LA CHEFFERIE BALOUMGOU
Le peuplement du Cameroun occidentale a été de
façon ininterrompue entre le 4ème millénaire,
par des peuples chasseurs. Fondé peu avant le XVème
siècle après les flux migratoires de l'ouest au sud-ouest et vers
le centre qui avaient bouleversé le Cameroun tout entier et l'Ouest en
particulier. Les Ndodo (provenant de la plaine Tikar dans le Haut Mkam) sous la
pression des Foulbés, pourchassées par l'invasion peule,
quittent le nord Cameroun en direction des Hauts Plateaux de l'ouest. Les
1èr occupants de hauts plateaux seraient arrivés au
12ème siècle. Dès lors jusqu'au
18ème siècle, le regroupement des populations
autochtones et des différent migrants va aboutir au développement
progressif des puissantes chefferies centralisées.
En ce moment ne devenait chef que l'homme doté de ruse
et de sagesse ; il constitue dès lors le noyau central de la
gestion politique de la société. Toute fois l'émergence
des chefferies correspond à la fois à une expansion milliaire et
religieuse et aussi à des migrations spontanées pour diverses
raisons économiques ou sociales.
L'étude des chefferies de l'ouest dont découle
l'arbre généalogique des chefferies traditionnelles
bamilékés qui naissent véritablement à partir du
XVIIème siècle, au lendemain de leur implantation sur
les différents sites actuels, montre que le peuple de la terre ont
occupé le site des hauts plateaux depuis des millénaires. Si l'on
se réfère à l'histoire orale, dans l'espace qu'il occupe
actuellement, les Baloumgou seraient les premiers occupants et les premiers
à y fonder une chefferie. Même si l'origine de cette chefferie se
perd dans la nuit des temps, les traces de l'existence de l'homme dans cette
région depuis les temps préhistoriques sont attestées par
de nombreux vestiges qui témoignent de l'importante civilisation qui s'y
est développée.
Si aujourd'hui on reconnait néanmoins que les
chefferies Bamena, Bazou, Bangoulab et Baloum et Melong II ont
été fondées par les fils de la chefferie Baloumgou, on ne
retrouve par ailleurs pas les marques de l'origine de la chefferie Baloumgou.
Pendant que les Bangou sont originaires de Bagam donc les fils ont fondé
les chefferies Bamendou, Bamending, Bayangam, Baham, Batie et Bangou. L'origine
de la chefferie Baloumgou est mal connu et ses voisins qui ont
été ingénieux ont dépecé son territoire de
part en part à tel point que Baloumgou n'a aujourd'hui que près
de 50% de sa superficie d'origine.
EPOPEE DU VILLAGE
BALOUMGOU :
Origine et histoire de la
dynastie KOUANDJO
L'histoire du village Baloumgou restera toujours
d'actualité. Situé au coeur de plusieurs autres villages,
son histoire reste et demeure peu connue.sa création est l'oeuvre de
TCHAPTCUI et KOUAGOU. Toutefois, c'est à partir de sa majesté
KOUADJO que les paroles vont commencer à retracer l'histoire de la
chefferie Baloumgou.
Certains patriarches Baloum disent que le chef Baloumgou,
Bamena et Bangoulap étaient des jumeaux originaires de la chefferie
Baloum dans le département de la Menoua. Dans la chefferie Bamena, se
trouve la case du chef Baloumgou, sa majesté KOUADJO, qui est le
père de ce dernier.
Quatorze souverains reconnus de tradition orale ont
régné dans le royaume BALOUMGOU jusqu'à nos jours :
FIEU KOUADJO, FIEU KEKSEWE, FIEU TANSE DOUO, FIEU TANKOUA, FIEU KOUAKEP, FIEU
TASSEPSA'A, FIEU MEPEPDJO, FIEU TCHEEPBONG, FIEU TOUKEP, FIEU NGOMEDJEU, FIEU
KOUAMOU, FIEU DJAHANGO, FIEUDJOMO ZACHEE, FIEU WACHE NORBERT.
Cependant, seules nous intéressent les chefs qui auront
marqué d'un sceau indélébile leur passage dans cet
extraordinaire village.
Sa majesté
KOUADJO : il est fondateur du site FOPLEUP.
A ce moment, deux autres voisins répondent au
même nom que lui FIALEUP. Dans le souci d'éviter des confusions,
les trois chefs KOUADJO, NZAWACH, WACHE, de concert choisissent un
supérieur qui est KOUADJO et le font appeler FIALEUPGHE. ce qui signifie
le plus grand des FIALEUP. Plus tard, quand le fils du chef Baloumgou FIEUWACK
s'en ira fonder la chefferie Bamena, il amènera avec lui MEKEP NZAWACK
dont il en fait un honorable notable. Le chef KWACHE resté seul, se
contente de gérer son village alors appelé DEUNSO.
Sa majesté
KEKSEKWE ; fondateur du site FOPSACK,
Il sera le père des premiers chefs Bangoulap et
Bamena. Notons par ailleurs que le site FOPSACK a hébergé
plusieurs chefs supérieurs et possède tous les attributs d'une
chefferie dont la BAOBAB FOPSACH et FOPLEUP se trouvent dans le quartier
TCHI-TCHUI où seront creusées plus tard les tranchées pour
empêcher la pénétration de l'ennemi Bangou en territoire
Baloumgou.
Sa majesté TANSE DOUA,
de la 3e dynastie.
Il sera le fondateur de KEPIPTOUOC.
Sa majesté KOUAMOU
Sa majesté KOUAMOU fils de la fille du chef
BANGOU venue en mariage dans la chefferie Baloumgou, l'homme était d'un
gabarit respectable parce que géant et gros. Les deux chefs BALOUMGOU et
Bangou régnaient d'ailleurs sans problèmes apparents jusqu'au
jour où invités à un rite traditionnel (zoua) à la
chefferie Bandjoum, le chef Bangou le chef Bangou passe dans l'anonymat
contrairement au chef Baloumgou, qui lui, a galvanisé la foule qui, n'a
pas hésité à répondre à ses gestes par des
youyous. Cet acte à priori banal suscitera la colère du chef
Bangou qui décidera alors d'attaquer ouvertement le village Baloumgou
dans l'optique de l'annexer. C'est le début du conflit
hégémonique entre la chefferie traditionnelle Baloumgou et
Bangou.
C'est donc un notable qui roula une pierre dans la fosse et
tua ce dernier. Cet acte provoqua une consternation totale dans le milieu
Bangou. Une seule phrase sera dite par le chef Bangou pour manifester son
désarroi par rapport à cet acte criminel posé par un
notable : tu as gâte le village Bangou. Depuis ce temps, les Bangou
n'ont jamais pu être en paix entre eux, dit-on. Lorsque la nouvelle de la
mort du chef KOUAMOU leur parvient, les notables BALOUMGOU désignent
DJAZHANGO (frère du chef KOUAMOU) comme nouveau chef BALOUMGOUN. Il faut
en outrer noté que le chef KOUAMOU a donné naissance à M
SIEWE Alphonse, fondateur de la chefferie traditionnelle de 2e degré de
Melong II dans le département du Moungo.
Sa majesté DJAHANGO
Son règne commença avec la guerre
déclenchée à l'ère KOUAMOU, menacé, il se
réfugie à Bangoulap, puis à Bamena où il sollicite
le secours de ceux-ci. Pendant cet exil, le chef Bangou profita pour installer
ses notables (CHE GANMOU à TCHWETCHA, ZEH BEUH à TOUNACK, WAFO
KOUAMOU à POKEUHEU) à travers les quatre coins du village. Venus
quelques temps après, les Bamena et Bangoulap chassent les uns et font
capituler les autres(en occurrence wafo KOUAMOU, chui NGANCHOU) avant de
réinstaller le chef Baloumgou, sa majesté DJAHNGO revenu d'exil.
C'est donc dans sa propre chefferie à Baloumgou qu'il rendra l'âme
en 1937sans jamais céder à la pression voisine.
Sa majesté DJOMO ZACHEE
Dans la même logique que KEPIPTOUOC, il continuera le
combat qui de plus en plus prenait les allures de guerre froide. En1967, les
Bangou qui n'ont toujours pas renoncé à leur
velléité annexionniste vont subrepticement prendre un
arrêté préfectoral signé sous leurs manipulations
(N°91 /AP/DMI du 17 Mars 1967), faisant de M NANA WAFOKOUAGNOU
(resté après capitulation) le chef du 3e degré
d'un quartier de Baloumgou (POKEHEU) auquel l'arrêté donne
diaboliquement le Baloumgou.
Ce qui figure sur l'arrête N°91/AP /DMI du 17 Mars
1967 n'est donc que le fruit d'un montage réalisé sur la
dictée de l'ancien chef Bangou DJOMO Christophe et ses élites,
puisque Baloumgou à toujours compté les quartiers TOUKONG, TCHU
-TCHU, POKEHEU, NGWETCHA, NGWETCHE, POUTSWE, TSWETCHA, et aujourd'hui
FOPSACH.
Cet arrêté reconnait le quartier TOUKONG comme
sous-chefferie et nomme DJOMO Zachée comme sous-chef. Les quartiers
POUTSWE et NGWE TCHE, y sont mentionnés avec leurs chefs de quartiers.
Le quartier POKEHEU dans cet arrête prend le nom de Baloumgou (393
habitants) avec pour chef de 3e degré NANA WAFO KOUAGNOU dont
l'actuel est le 3e degré de sa lignée. Ce dernier
exerce toujours avec cet arrêté qui a perdu sa validité
avec décret 77/247 portante organisation des chefferies de
3ème degré
La forfaiture matérialisée par
arrêté N°91 /AP/DMI ravive la guerre entre Baloumgou et
Bangou, les uns dénonçant parfois de manière violente
l'inacceptable. Désormais et jusqu'à nos jours, la coexistence
entre Baloumgou et Bangou sera émaillée de multiples
affrontements.les derniers en date étant d'une part ceux
occasionnés par tentative avortée de M KAMONGAMO (hériter
de 3e génération d'un autre rescapé qui a
capitulé devenant Bamena et Bangoulap venus au secours du chef DJAHNGO)
de se faire introniser au LAH KAM comme sous-chef à Baloumgou sans
l'accord du chef Baloumgou lui-même. Le complot ourdit en fin 1997
(pendant la campagne pour les élections présidentielles à
Baloumgou) par le chef Bangou et ses complices, visant à faire
arrêter et emprisonner Sa majesté WACHE Norbert chef Baloumgou. Un
mercenaire conduisant le camion d'un général de notre
république s'introduit dans le village Baloumgou (dit-il pour
négocier l'achat des pierres à la carrière) détruit
des cases traditionnelles, blesse les gens et prend la fuite. Quelques
kilomètres plus loin, il s'arrête, incendie le camion du
général et s'en va répandre dans la contrée
voisine que le chef Baloumgou aurait ordonné l'incendie du
véhicule qu'il conduisait. En dépit d'enquête de la
gendarmerie de Baham qui tend à incriminer la mercenaire, et sous
l'influence des détractes circonstanciels, Sa majesté WACHE
Norbert, trois notables et deux jeunes garçons reconnue pour leur
bravoure et dynamisme sont arrêtes. Une vague de protestations populaires
s'en suit qui conduisent à la mise en liberté du chef. A l'issu
d'un procès de plus d'un an, les autres aussi retrouvent la
liberté.
ARBRE GENEALOGIQUE DES
CHEFFERIES BAMILEKES
B/ L'ORIGINE SELON LA
TRADITION ORALE
Monument de la Dynastie Royale Baloumgou au centre du village
La tradition orale conte les origines de Baloumgou de la
manière suivante :
«Il y avait un territoire nommé LEUP sur lequel
régnait un roi appelé : FOPLEUP. Il eu 5 fils, qui devinrent
eux-mêmes des chefs autonomes et chacun vivait dans sa chefferies. Les
années passèrent, un des fils de FOPLEUP eu 2 garçons qui,
à leurs tour, devinrent chefs de deux villages. Les quatre autres fils
de FOPLEUP décidèrent alors de considérer le père
de ces deux enfants comme le plus grand chef du territoire LEUP.
C'était le roi bâtisseurs NKOUANDJO, et son royaume s'est
appelé LEUP NGHEU
En effet le mot Baloumgou est une appellation des puissances
étrangères (Allemagne et Française) de l'expression en
dialecte LEUP NGHEU. Le mot Baloumgou est composé de trois
syllabes :
- « BA » signifie « originaire
de... »
- « LOUM » est une transformation
française de »LEUP » et signifie
« territoire »
- « GOU » est une transformation en
française de « NGHEU » et signifie
« grand ; gigantesque »
Le mot Baloumgou se traduirait donc par « les
populations originaires du grand territoire »
Une autre traduction délivrée par la population
locale du mot Baloumgou est la suivante :
« BA » signifie « originaire
de... »
« LOUM » transformation française
de LEUP qui signifie en dialecte « trompette » ou de
« LAM » signifiant « tambour de
rassemblement »
« GOU » signifie
« grand »
Alors Baloumgou signifierait alors « la population
de la grande trompette ou du grand tambour de rassemblement »
Le LEM renvoi parallèlement au grand Tamtam
horizontalement taillé dans un tronc d'arbre que l'on retrouve dans la
case du tambour de rassemblement.
Case traditionnelle au centre du village
LA DYNASTIE ROYALE
BALOUMGOU
Vu le fait que l'origine de la chefferie Baloumgou se
perd dans le temps, il est fort possible que le village ait connu un nombre
plus important de souverains. Cependant c'est à partir de sa
majesté NKOUADJO que la tradition orale va véritablement
commencer à retracer les règnes des chefs supérieurs
Baloumgou. La liste des chefs de la dynastie royale s'élevé
à 14 jusqu'au chef actuel :
Noms des chefs
|
Les années de règnes
|
NKWANDJOH bâtisseur du peuple Baloumgou
|
|
KEUKSEUKWE
|
|
NTEKSEUNDOUO
|
|
TANKOUONKWANKEP
|
|
NKWANKEP
|
|
TASSEPSAHA
|
|
MEJIEPDJO
|
|
TCHIEMBONG
|
|
TOUNKEP
|
|
NGOKMENDJEU
|
|
KOUAHOU tué à Bangou en 1917 sous le
règne de TAYO 1er
|
|
DJAHAGOU Contraint à l'exile à Bangoulap puis
à Bamena
|
1917-1937
|
DJOMO Zaché
|
1937-07/10/1984
|
WACHE Norbert
|
20 /04/1985
|
La mise en place de cette chefferie s'accompagne de
nombreuses querelles et de guerre avec ses voisins. Cependant face à
cette guerre de conquête de voisins, les peuples Baloumgou surent tout
de même garder leur indépendance .en outre, il importe de noter
que les victoires Baloumgou face à ses conquérants ne furent
possibles que grâce à ses relations de bon voisinage.
La chefferie Baloumgou a connu plusieurs changements de sites,
dus aux multiples agressions extérieures aux temps des rois chasseurs,
ainsi qu'au manque d'eau. L'obligation primordiale d'installer la chefferie
près d'une rivière relève du fait que celle-ci est le lieu
de nombreuses Cérémonies et un point nécessaire et
primordial de l'approvisionnement en eau. Pour la petite histoire, il est
raconté que les Baloumgou lassés de devoir déplacer leur
chefferie, ont dévié par voie mystique la rivière CHEKONG
qui allait se perdre sur le territoire de la chefferie voisine de Bayangam.
Depuis ce temps le village ne manque plus d'eau et la chefferie est
restée à son endroit actuel. Les différents sites de la
chefferie Baloumgou ont été :
· 1er site à TounaFopleup dans le
quartier Tchitchi
· 2ème site à Fopsack où
est né le fondateur de la chefferie Bangoulap
· 3ème site à
Képintouo ; siège de nombreuses batailles contre des
agresseurs extérieurs. ce nom qui par la suite est devenus un cri de
ralliement, le cri de guerre et considéré aujourd'hui comme la
devise Baloumgou. Ainsi lorsque la communauté Baloumgou est
rassemblée le mot d'ordre est : Leupngheu - Képintouo.
· 4ème site le lieu actuel de la
chefferie dans le quartier Tounkong, au bord de la rivière Chekong. Ce
site a été établi par le chef Tounkep
(9ème roi de la dynastie Baloumgou).
Si nous revenons au terme Képintouo nous retiendrons
que c'est le lieu sacré par excellence ; c'est l'âme du
village baloumgou. C'est le symbole de la résistance du village face
à l'occupation extérieure. En effet pour mieux comprendre la
connotation de ce mot,il importe de se plonger dans l'histoire des conflit
bangou- Baloumgou, ceci en revisitant ce qui s'est passé après la
scène d'au revoir au allemand, après le défait, à
bana. Si l'on se réfère à l'histoire orale, puisque
l'histoire écrite est très mal connu, elle nous renseigne qu'il
se pourrait que en 1900 le chyefsBaloumgou et les autres chefs de l'ouest
Cameroun furent invités à prendre part à un rite
traditionnel le « ZOUO » à la chefferie Banjoun, le
chef Bangou passa dans l'anonymat tandis que le chef BALOUMGOU qui jouissait
d'un gabarit respectable galvanise la foule qui n'hésite pas à
répondre à ses gestes par des « youyuo ».
Scène «à priori très banale mais suscita une
colère et une jalousie du chef bangou.
Source : MINATD, arrêté portant
création d'un centre d'état civil à Baloumgou,
1999.
LES CONFLITS HEGEMONIQUES
BANGOU-BALOUMGOU
Les origines du conflit
L'arrêté
préfectoral du 17 mars 1967
Cette arrêté n° 91/APDMI du 17 Mars 1967
homologuant la désignation des chefs de quartiers de l'arrondissement
Bangou qui avait été signé par Gilbert ANDZE TSOUNGUI, au
paravent Préfet du département de la Mifi fut le point de
départ même des relations conflictuelles entre Bangou et
Baloumgou.
RA/M/M/Frs/
CAMEROUN ORIENTAL
REPUBLIQUE DU CAMEROUN
REGION ADMINISTRATIVE DE L'OUEST Paix -
Travail - Patrie
DEPARTEMENT DE LA MIFI
SECTION 2
ARRETEE PREFECTORAL N° 91/AP/DMI
BUREAU DU COURRIER homologuant la
désignation des chefs de
quartiers de l'arrondissement de Bangou
LE PREFET DU DEPARTEMENT DE LA MIFI
Officier de l'ordre de la valeur ;
Vu le décret n°61 - DF - 15 du 20 octobre 1961
fixant l'Organisation territoriale de la République
Fédérale du Cameroun. ;
Vu la loi 60-70 du 30 Novembre 1960 fixant l'organisation
administrative du département Bamiléké ;
Vu l'arrêté n°244 du 4 février 1933
fixant le statut des chefs coutumiers
Vu l'arrêté n°958 du 10 mars 1949
complétant l'arrêté du 4 Février 1933 ;
Vu les nécessités de service et sur proposition du
sous-Préfet de BANGOU
A R R E T E :
Article 1er : Est homologuée à
titre de régulation la désignation faite selon les règles
coutumières des sous-chefs st chefs de quartiers ci-après en
fonction dans le ressort territorial de l'Arrondissement de BANGOU :
Noms et prénoms
|
Date
Désignation
|
Sous chefferie
|
Quartiers
|
Groupement auquel la sous-cheferrie ou le quartier sont
rattachés
|
KOUAHOU
TAYOU
PATEUPA F. Ph
NANHOU Joseph
HAPPI Hénock
KANGUE OUAFO NANA
TCHAYEP
TCHIEHOU NZOTCHUI
FOMENOU MBOUHOUA
NGOUOKO Elias
DJOMO Zachée
KEUJEUTEU Francois
KAMGANG NZADO
DIHOU
DJOHOU FOMEKON
KOHAHOU Jean
KAPAHOU YEMDJO
NGOUPEYOU
YAHOUO NZOTCHUI
SIYAPZE
TANKOU Abraham
MINGUEU
DJOHOU
KOUGUENG André
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1955
1960
1947
1960
1957
1960
1956
1952
1947
1947
1933
1960
1960
1955
1965
1954
1937
1960
1963
1933
1956
1957
1960
1964
1960
1956
1960
1955
1965
|
BADJEUGUEU
BALAMBO
BATOP
BATOUKONG
BADENGSO
BABETE-FOTCHI
BATOUKONG
|
BATCHITCHI
BANTOUO
DENGNIEP
BABETE-TCHUI
BAKAKA
BALOUMGOU
DEMGUEU
BAMENDJIEU
BAKANGOUE
BADJEUKONG
POUTZUE
SCHELLA
FAMLEM
NGOUETCHA
BATOUZO
BAZINZI
BALANGOUE
BAKEUNONG
BAKEM
KING-PLACE
BANTOUO NZEU
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BANGOU
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En effet, l'organisation des quartiers et sous-chefferies
tels que présentés dans l'arrêté à
été l'objet d'un montage planifié par le chef Bangou, feu
sa majesté Djomo Christophe, dans le bus d'élargir son domaine de
compétence, son territoire. Ce dernier avait monté une
répartition des quartiers de Bangou qu'il avait fait signer par ceux qui
ne connaissaient par les réalités de terrain. Il avait pour
intention de marginaliser le village Baloumgou et le mettre sous son
autorité. Ainsi le peuple Baloumgou ne se reconnaissant pas dans ce
décret s'était depuis ce temps opposé, refusant
d'être réduit à un quartier, pourtant constituant
déjà un village à part entière, avait refusé
toute activité ou visite du chef Bangou sur le territoire Baloumgou.
Dans cet arrêté, le village Baloumgou à
été dépecé pour faire des quartiers de Bangou et
son applicabilité sur le terrain échappait même à
ceux qui l'avaient élaboré. D'ailleurs la création des
sous chefs qui n'existait qu'à Bangou d'après cette
arrêté, faisait problème sur la qualité même
du document. Pendant que les Baloumgou dormaient sous leurs oreillers, les
Bangou réfléchissaient nuit et jour pour voir dans quelle mesure
ils pouvaient asservir le village Baloumgou. Juridiquement, il n'y a pas de
différence entre un chef de quartier et un sous-chef. Mais cependant, il
existe une différence entre une chefferie traditionnelle de
3ème degré et un chef de quartier ou un sous-chef.
C'est ce que témoigne le décret n° 77/245 du 15 juillet
1977, portant création des chefferies traditionnelles au Cameroun,
qui dresse ainsi une hiérarchisation des chefferies traditionnelles
partant ainsi des chefferies de 1er, 2ème au
3éme degré.
L'arrêté à l'origine du conflit n'avait
pas tenu du contexte socio-historique et culturel des peuples qu'elles devait
réunir, ce qui laisse voir que ses signataires n'avaient pas à
l'idée la répartition spatiale et la structure du village Bangou.
Ils s'étaient contenté de signer sans vérifier, tenant
compte seulement de ce dont le chef Bangou et sa suite avaient
proposés....
MINISTÈRE DE L'ADMINISTRATION
RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN
TÉRRITORIALE
Paix - Travail - Patrie
Arrêté N°
00187/A/ MINAT/DAP/SDAA/SEC
Portant création d'un Centre
d'état civil dans l'arrondissement de Bangou
Département des hauts
plateaux
LE MINISTRE DE L'ADMINISTRATION TERRIRORIALE,
Vu la constitution ;
Vu l'ordonnance n°81/002 du 29 juin 1981 portant
organisation de l'état civil et diverses dispositions relatives à
l'état des personnes physiques :
Vu le décret n°97/205 du 7 décembre 1997
portant organisation du gouvernement ;
Vu le décret n°97/205 du 7 décembre 1997
portant formation du gouvernement ;
Vu le décret n°98/147 du 17juillet 1998 portant
organisation du Ministère de l'Administration Territoriale ;
Vu le décret n°87/1115 du 17 Août 1987
fixant les modalités de création et de fonctionnement des centres
spéciaux d'état-civil ;
Vu la transmission n° 210/L/F/SG/CASC du 29 octobre 1998
du Gouverneur de la province de l'Ouest :
Considérant les nécessités de service.
ARRETE
ARTICLE 1er : il est crée dans
l'arrondissement de Bangou, Département des HAUTS PLATEAUX
un centre spécial d'état-civil dont le siège et
le ressort territorial sont fixés ainsi qu'il suit :
Arrondissement
|
Nom du Centre
|
Siège
|
Ressort territorial
|
Bangou
|
Baloumgou
|
Baloumgou
|
Tchitchi, Toukong, Tsuetcha, Ngwetche, Fomsac et Pokeheu.
|
Article 2 : Sont modifiés en conséquence
les ressorts territoriaux des Centres Spéciaux d'état civil.
Article 3 : le préfet du Département des
Hauts plateaux est chargé de l'exécution du présent
arrêté, publié au journal officiel de la République
du Cameroun en Français et en Anglais et communiqué partout
où besoin sera./-
AMPLICATION
- PM
- MIN/JUSTICE
Yaoundé, le 29 Avril 199
- TRIBUNAL DE PREMIERE INSTANCE
- SOUS PREFET
- JORC/CHRONO/ARCHIVES Sanson
ENAME ENAME
- L'arrivée des
Bangou dans les hauts plateaux
A s'en tenir à l'arbre
généalogique suscité, l'on constate que les NIEP sont les
descendants des bamendou, peuple de la région, de Dshang. Selon la
tradition orale ce fut sous la direction d'un homme chasseur que ces peuples
arriva dans ce cite qu'ils occupent actuellement. Selon Joseph WAHAKOU ce
dernier serai arrivée sur le lieu, l'ayant inspecté, il trouva le
sol très fertile et le gibier facile ; décide en suite de
s'y installer par la ruse ou par la force avec sa population estimée
à 350 (hommes et femmes). C'est ainsi qu'il se lança dans la
conquête des terres tout autour de lui. Il réussit à
soumettre plusieurs villages environnants entre autre fieu YIEP à
Ndengniep et fieu Ngfangouo à medjieu. Quand nous lisons dans les lignes
de l'abbé KETCHOUA il écrit à ce
sujet : « la dynastie des Lembo se plia sous
l'autorité du groupement NIEP le nouveau venu une partie de ce
groupement qui ne voulut par obéir au groupement NIEP se
détaché pour s'établir sur les pentes des montagnes de
FOKUAKEIN du département du haut Nkam»
Comme le relate Joseph WAHAKOU dans ses lignes «
le mot NIEP dérive de NIE qui signifie faire la violence, la
brutalité. Le mot « UP » s'y ajoute pour
désigner celui qui fait la violence, un expansionniste » ceci
nous permet très librement de comprendre que le chef fondateur du
village Bangou était un assoiffé du pouvoir. Cependant les
récits sur les multiples conquêtes Bangou avant l'arrivée
des allemands sont très peu connus.
Revenons au problème qui nous importe, la question
Bangou- Baloumgou. Il est reconnu que le premier chef NIEP à livrer
une guerre de conquête contre les Leupngheu serait un certain TALINGNI.
Il fut suivi par son noble fils DJOMO qui livra une guerre sanglante contre
les BAMENA. Mais la tradition orale reconnaît TAYO comme le plus grand
expansionniste, le fondateur de NIEP-NGHEU. Il est important de noter que face
aux menaces Bangou, les Leupgheu y opposèrent une résistance
farouche.
Si aujourd'hui on reconnaît les villages qui ont
été créés par les fils du chef Fondateur du village
Baloumgou, l'histoire nous dit que les chefs fondateurs des villages Baloum,
Bamena, Balengou, Melong II étaient les fils du chef fondateur du
village Baloumgou, Sa majesté KWAMEPOKEP. Quant à la chefferie
Bazou, des sources nous disent que le chef fondateur de la chefferie Bazou
était de père Baloumgou et de mère Bangou et les parents
ne faisaient pas partie intégrante de la famille royale
Les guerres de
conquête du village Baloumgou
Comme nous l'avons dit plus haut, les bangou après leur
installation sur les terres des Hauts Plateaux, sous la direction d'un roi
chasseur qui trouvé ses terres propices pour le développement des
activités agricole, de raisons économiques, politiques et
sociales poussèrent ce roi venu de bamendou à conquérir et
à soumettre les villages environnants. Le début de cette
entreprise fut marqué par un certaines désordres qui occasionne
de grave rivalité entre la tribu NIEUP et ses voisins. C'est ainsi que
plusieurs villages furent assiégés à l'instar de
NDENGNIEUP, MEDJIEU, NDENKOP... ceci nous amène à parler du
début de la « colonisation » bangou dans la
région du Haut plateau. Connu pour déconnecter ces villages de
leur autorité tout en les mettant sous sa vassalité.
L'état des choses s'est avéré plus difficile pour les
bangou lorsqu' `ils entreprirent la conquête du village Baloumgou.
Car cette expansion fut très vite perçu par les Baloumgou comme
étant la programmation d'un mal qu'il fallait à tout prix
combattre. D'où les multiples guerres de résistances enregistrer
depuis les temps précoloniaux à nos jours entre ces deux
communauté.
Étudier les guerres de conquêtes Bangou
-Baloumgou revient à répondre à une problématique
qui se souci de l'état d'esprit des Baloumgou avant l'arrivée des
NIEUP sur le site ; auquel nous ajouterons l'odieuse question qui reste
aujourd'hui sans réponse celle de savoir si les Baloumgou ont
« croupis sous le joug Bangou » ou
« non »
Si Baloumgou est aujourd'hui seul face à de multiples
problèmes dont celui de l'émiettement de son territoire, beaucoup
pensent que c'est parce que nos ancêtre ont été plus orale
qu'administratif. Aussi, ils se sont laissé dompter par les voisins qui
voulaient conquérir de nouveaux territoires notamment les Bangou, les
Bangoua et aujourd'hui les Bamena.
Les menaces Bangou
Certains disent que le chef fondateur du village Bangou,
originaire de Bamendou, était un chef ambitieux au point que dès
son arrivée au pouvoir, il soumit les chefferies Mejie et Badjanseu. Le
début de cette entreprise fut marqué par un certaines
désordres qui occasionne de grave rivalité entre le tribut NIEUP
et ses voisins. Voulant toujours étendre son territoire dans le but de
nourrir ses sujets, il voulut soumettre la chefferie Baloumbou, ce qui s'est
avéré plus difficile car cette expansion fut très vite
perçue par les Baloumgou comme étant la programmation d'un mal
qu'il fallait à tout prix combattre. D'où les multiples guerres
de résistances enregistrer depuis les temps précoloniaux à
nos jours entre ces deux communautés.
Si aujourd'hui, sa majesté
Tayo II réclame que Baloumgou soit un quartier de Bangou, c'est parce
qu'il dit avoir soumis le chef Baloumgou l'ors de la conquête des
territoires.
L'histoire nous dit que le chef fondateur de la chefferie
Niep ; sa majesté NDJOH MEBENGOUO (ou NGOK MEDJE)1(*) en réalité plus
sage à cette époque que le chef Baloumgou ; sa
majesté KWAMEPOKEP était ami avec ce dernier. Un jour alors que
ces derniers étaient invités à la danse traditionnelle
Menikek à Dschang, le chef Bangou décida de ne pas assister et
demanda au chef Baloumgou de lui donner le compte rendu à son retour de
Dschang. Le chef Bangou qui avait déjà planifié son coup
pour déstabiliser le chef Bangou avait creusé un trous à
une hauteur considérable et semblant à celui d'un WC dans un coin
de sa concession sur lequel il avait pris soin de refermer en couvrant le
dessus avec une fine couche de paille qu'il avait couvert avec de la terre.
Alors il posa dessus une chaise qui était destinée à
recevoir le chef Baloumgou. Dès que ce dernier fit son entrée
à la chefferie Niep à son retour de Dschang dans le but de donner
le compte rendu des évènements au chef Bangou, celui-ci le
reçu et le fit asseoir à l'endroit qui était
déjà prévu pour lui. Lorsque celui-ci prit sa place, la
chaise s'enfonça avec lui dans le trou et fut précipitamment
enterré avec un de ses notables vivant. Il envoya ensuite un message
à Baloumgou dire que le chef Baloumgou à trouver la mort. C'est
ainsi qu'il prit le dessus sur les sujets du chef Baloumgou à cette
époque.
Face une résistance farouche des Baloumgou, qui
disaient, avec l'arrivée au pouvoir de Fieu KOUAHOU, ne pas pouvoir
accepter ce qui n'est pas bien, ce qui n'est pas fondé, (Kepiptouoc) et
juraient de lutter de père en fils pour sauvegarder l'honneur et les
volontés de leur ancêtres. C'est ainsi que le chef Bangou
entreprit d'autres initiatives. Il ordonna l'entrée en scène des
Bangoua. Cette fois, il divisa le territoire Baloumgou en deux
parties à partir de la rivière Chekong qui devait lui servir
de limite avec les Bangoua. Certaines sources disent que cette phase a
été plus destructrice et plus violente que la première.
C'est à cette époque que le chef Bangou repoussa sa chefferie
à Tounac (Tswepouc) et positionna ses notables Wafo Kouhou à
Pokeheu, Nsoh Beuh à Tswetcha, Nshu Ganmou à Gwetcha. Les Bangoua
de leur côté mettaient le village à feu et sang.
Les Bangoua à Baloumgou
Selon Mba Sa'a Ndep, un patriarche Baloumgou, les Bangoua
avaient commencé leur guerre sur le territoire Baloumgou vers 1957, un
Tassack, peu de temps avant la période du Maquis. Les Bangoua avaient
ouvert une guerre sans merci qui avait causé le départ d'une
bonne partie de la population qui était allé s'installé
à Bamena, Bangoulab, et vers les autres coins du Cameroun. Les Bangoua
incendiaient les maisons à leur passage, tuaient les populations,
s'acquéraient de leur bien si bien que certains blessés qui
allaient se soigné à l'hôpital Bagoua en ce temps
reconnaissaient parfois leur biens chez certains Bangoua. Ils pillaient tout
sur leur passage. Aujourd'hui, de nombreuses personnes à Baloumgou sont
des migrants retours, ceux donc les parents avaient fui les persécutions
des Bangoua et des Bangou.
Ces deux villages furent à l'origine du
dépeuplement et du dépècement du village Baloumgou,
aujourd'hui à l'origine de ses nombreux problèmes. Si aujourd'hui
certains sont rentrés Baloumgou, d'autres ont encore par ailleurs la
nostalgie de ce qu'a vécu leurs grands-parents qui sont mort hors de
leur village. André Ndjo Goujou de Bangoua et Ndjo Mebengoua de Bangou
avaient entreprit de faire disparaitre Baloumgou en se partageant ce territoire
donc ils s'étaient fixé une limite avec la rivière
Chekong. À en croire certains notables Bamena, Balengou, Baloumgou et
Bangoua, les limites du village Baloumgou étaient situé jusqu'
à l'hôpital Bangoua, à Kamna, Bangou-ville et Chweplang.
Aujourd'hui il ne reste plus que 50% de son territoire et d'autres villages
comme Bamena réclament encore une partie comme les leurs.
L'entrée des Bamena
Face à plusieurs agressions qu'à connu le
village Baloumgou, ni les Bamena, ni les Bazou, ni les Balengou, ni les Baloum
dont les ancêtres étaient ses fils ont intervenu pour venir
à leurs secours. Mais en 2008 lorsque Baloumgou cherchait le site qui
devait réceptionner son nouveau CES, on avait trouvé bon de le
construire à l'intérieure de la réserve forestière
de Baloumgou. Cependant, une surprise est intervenu à la dernière
minute ou les Bamena ont refusé la réalisation du dit projet tout
en disant que la réserve forestière faisait partie de leur terre.
Face à la faiblesse des autorités Baloumgou, le cas fut
étudié pacifiquement et la construction du CES fut
transportée au quartier Cité.
Selon le chef actuel Baloumgou, la Reserve forestière
de Baloumgou n'a jamais été la propriété des
Bamena. Toutefois, il y existe à l'intérieur une tranchée
qui a été mis sur pied par l'autorité compétente
dans le but de donner la part de chacun des villages.
D'autres sources pensent que si les Bamena reclament
aujourd'hui la propriété de la réserve forestière
de Baloumgou, c'est parce qu'à sa création, elle était
administrée par le département du Ndé dans les
années 1970. À cette époque, les 2 villages
étaient sous l'administration du Ndé et ce n'est qu'après
qu'une partie de cette forêt est revenu à Baloumgou qui
était cette fois sous l'administration de l'arrondissement de Bangou
pendant que Bamena est resté Dans le Ndé
Le temps du Maquis
Un ancien combattant ayant combattu pour
l'indépendance du Cameroun dans le Maquis
LES RAISONS DES CONQUETES
BANGOU
Les raisons politiques
Si nous nous tenons à la logique des conquêtes
des territoires qui s'est opérée dans le monde en
générale et en Afrique en particulier, il est reconnu que chaque
peuple dès son installation dans une région présentait un
désir d'expansion dans le but d'agrandir son territoire. Nous voyons que
selon ce qui nous est rapporté par la tradition orale, ce roi chasseur
Bangou, est arrivé sur le site accompagné de 300 hommes et
femmes. Il avait ainsi ce cortège sous sa responsabilité. Il
n'est donc pas étonnant de comprendre que par la conquête des
nouvelles terres, il devait assurer plus d'espace vitale pour leur survie et
aussi créer autour de lui des états vassaux affirmant son
prestige et la protection de son peuple. Dans les temps précoloniaux,
chaque roi avait une envie profonde, celui de créer un grand empire.
C'est ce que nous retrouvons dans la fondation des grands empires en Afrique
de l'ouest et de l'Afrique centrale ; en occurrence Soundiata Keita au
mali, Askia Mohammed au songhaï pour ne citer que ceux-ci. Ce qui nous
amène à comprendre que les guerres de conquêtes ne fut pas
l'oeuvre des Bangou mais communes à la réalité
africaine.
Une autre raison politique que nous pouvons relever est le fait
que Bangou annexait ces territoires environnants dans l'optique de se
protéger des éventuelles conquêtes extérieures,
créant autour de lui des états Tampon.
Les raisons économiques
et sociales
Notons à ce sujet les tributs qui vont être
versées au roi chaque mois rendant ainsi l'accès facile
à l'esclave pour le roi. Notons aussi la volonté de
contrôler les richesses minière pour enrichir la vie
économique. Cette raison fut en effet la principale cause du conflit
qui surgie entre Baloumgou et Bangou dans les années 1960, lorsque le
chef Bangou en la personne de TAYO décide de prendre le contrôle
de la carrière de pierre et de la forêt de l'eucalyptus de
TOUNKON.
Une autre raison serai la volonté
incontrôlé d'agrandir sa population, faire prévaloir sur
ces terres ses uses et coutumes. Ceci pourrai se justifier par la violation des
interdis Baloumgou entre 1985 et 1992. En effet il est strictement interdit
dans la tradition bamiléké en générale et à
baloumgou en particulier qu'après la mort d'un chef aucune
manifestation n'est permise dans le village jusqu'à la
célébration de ses funérailles. Mais les Bangou
présent sur les terres baloumgou soutenu par leur chef
n'hésitèrent pas de violer cet interdit. Ajoutons à cela
le jour férié Baloumgou qui n'est pas respecté par les
dits peuples
LA PERIODE PRECOLONIALE
Les Baloumgou ont toujours opposé une résistance
farouche aux multiples expéditions militaires Bangou. Selon la
tradition orale, Baloumgou était un village autonome et
indépendant et vivant dans la paix et l'harmonie avant ses
éventuelles guerres de conquête. Il est reconnu que la
période précoloniale fut l'ère de véritables
croisades pour la conquête de l'espace entre les chefferies
bamiléké. Cependant il est important de noter que la chefferie
Baloumgou fut la vedette de plusieurs chefferies voisines telles que Bangwa et
Bangou. En effet Bangwa étant une chefferie nouvellement fondée
avait besoin d'agrandir son territoire. C'est alors qu'il s'allia au Bangou
pour combattre le village Baloumgou. Ce qui lui valut l'augmentation de son
territoire à la fin de la guerre. Mais comment comprendre que ce village
fut partagé alors qu'il ne fut pas assiégé. À ce
propos Dr TOUDJI Emmanuel explique :
« Du fait que Baloumgou ne pouvait pas lutter
contre ces deux communautés à la fois, Pour cela lorsque la
parcelle de terre allant du pont de Tounkon jusqu'à l'hôpital
Bangwa fut attribué à ce dernier Baloumgou décida de se
concentrer sur son ennemi de toujours Bangou. Car la chefferie ne fut pas
encore assiégée »
Parlant de cette guerre, elle fut terriblement
meurtrière pour les baloumgou ce fut une guerre au cour de laquelle
plusieurs fils perdirent la vie. Mais qu'à cela ne tienne les baloumgou
eurent tout de même le mérite de repousser hors de leur territoire
l'ennemi. A ce sujet une légende qui nous est rapporté par le
chef de famille baloumgou de Yaoundé en la personne de SopDjahagou
stipule que
« Il y avait à bangoua un grand
marabout qui avait un pouvoir magique redoutable. En effet la magie de ce
marabout consistait à faire descendre le brouillard au côté
adverse, celui baloumgou, tout en permettant à ces ennemis bangou de les
apercevoir et l'abattre en premier »
LES CONFLITS HEGEMONIQUES
BANGOU-BALOUMGOU : MANIFESTATIONS DU CONFLIT BANGOU
L'affaire du Camion du
Général Mambou, incendié à Baloumgou en octobre
1997.
Le conflit Bangou-Baloumgou est matérialisé sur
des conflits d'autorités traditionnelles, des rivalités
politiques et des destructions des biens matériels. Au dela des
dénégations des uns et des autres, des positions tranchées
entre les protagonistes et la procédure judiciaire qui était en
cours au tribunal de grande instance de Bafoussam, les risques d'explosion y
étaient incontournable et même inestimable.
L'affaire du Camion du Générale Mambou
incendié à Pokeuheu (Baloumgou) après le tournant Z
encore au tribunal de grande instance de Baffoussam en mars 1998 remontait en
fait depuis le 7 octobre, date à laquelle l'incident est survenu. Cette
date se trouvait en pleine campagne électorale pour la
présidentielle du 12 octobre 1997. Ce jour-là, un camion de
marque Mercedes Benz immatriculé sous le numéro Lt-9598-A
appartenant au Général de brigade Mambou Dello Roland a
été trouvé brûlé à Baloumgou, plus
précisément au quartier Pokeheu, à 50m de la
résidence Mbag Kouahou (notable Bangou résident à
Baloumgou). Son chauffeur, le sieur Mbayong Jean-Jules, qui avait directement
saisit la légion de la gendarmerie de l'Ouest à Bafoussam en le
doigt accusateur du 6 personnes donc Sa majesté WACHE Norbert, ....,
chef du village Baloumgou, a été poursuivi pour le motif de
pillage en bande et détenues à la prison centrale de Bafoussam.
L'ordonnance de renvoi devant le TGI a été signe par le 24
décembre 1997 par M. Djolla Chrispin, substitut du procureur de la
république auprès de ladite cour. Le jugement avait eu lieu en
mars 1998 et l'effet qui à mener des investigations à la source
à Bangou auprès de S.M TAYO Marcel et à Baloumgou
auprès de S. M. WACHE Norbert, le sous-préfet de Bangou et son
adjoint, ainsi qu'auprès des habitants des villages concernés, se
sont laissés entendre.
Les dessous de l'affaire d'après sa Majesté
WACHE Nortbert, chef supérieur Baloumgou
Selon S.M WACHE Norbert, chef du village Baloumgou, le conflit
qui l'oppose à S. M. Tayo Marcel, chef Bangou, comporte 3 volets tout
à fait liés ; d'abord la redéfinition et le
reclassement de son village comme chefferie de 2ème
degré, ensuite l'appartenance quasi-totale des Baloumgou au RDPC
contrairement aux Bangou, majoritairement SDF et enfin l'incendie du camion du
Gén. Manbou qui est la conséquence de ce militantisme au RDPC que
n'ont jamais supporté M. Tayo Marcel et les siens.
Premièrement, S.M. WACHE Norbert déclare sans
nuance que lui et son peuple réclame l'autonomie de Baloumgou qu'il veut
voir devenir une chefferie de 2ème degré au lieu du
3ème car, Baloumgou était d'abord avant que les
Bangou ne commencent à s'y intéresser. Cet état de
dépendance n'a jamais favorisé l'épanouissent de
Baloumgou où les projets de développement initiés en leur
faveur ont toujours été détournés par le chef
Bangou. 14éme dignitairebdu village Baloumgou et ayant
succédé à son frère le 20 avril 1985 d'où
sont partis les chefférries supérieur Bamena, Bangoulap et Melong
II dans le Moungo. C'est auv moment où le ministère de
l'administration territoriales classait les chefferies traditionnelles que le
cas Baloumgou a été omis à cause des basses manoeuvres des
Bangou, soucieux de les dominer et de les exploiter. Baloumgou est assez grand
avec ses 7 quartiers (Tchitchi, Toukong, Tswetcha, Ngwetcha,
Gwétchè, Poutsuè et Pokeheu) pour être
érigé en chefferie de 2ème dégré.
D'autres incidents et antécédents ont toujours
émaillé leurs relations avec Bangou à tel point que le 20
mai 1989, M. Tayo M. m'avait interdit d'assister à la fête
nationale et m'a fait enfermer à Bafoussam avec mes notables pendant 8
jours. Mr. Tayo a toujours publiquement humilié en le blâment
ouvertement devant ses sujets, comportement ignobles que le chef et la
population Baloumgou ne digère et ne digèrera plus. Seul
l'autonomie de Baloumgou arrangera la situation.
Pour ce qui est de la politique, le peuple Baloumgou est
militant du RDPC, qu'il soutient inconditionnellement malgré les
intimidations Bangou, qui en majorité du SDF.
Au sujet de l'incendie du camion du général
Mambou, le chef Baloumgou révèle que le 7 octobre, veille de
l'élection présidentielle, le chauffeur du véhicule
incendié, M. Mbayon Jean-Jules s'était rendu à son
domicile vers 19 heures pour lui poser 3 problèmes personnels. Ce
dernier était accompagné de M. Ngando Firmin et Zenstu Michel.
Mbayon parlait d'un vieux différent de terrain qui l'opposait à
son voisin Nouyet Mathieu, d'une autre affaire l'opposant à un certain
Madjonang Isidore qui l'aurait injurié, enfin une roposition de
marché de pierres qu'il aurait gagné au compte du chef,
propriétaire de la carrière. En discutant avec ces hôtes,
le directeur de l'école Baloumgou est entré et a interrompu leur
conversation et ils se sont séparés là. La chauffeur
Bayon, qui avait soulé comme une abeille, a fait fausse manoeuvre et
à écraser sur son chemin les boutique construites en Banbou et
certains cases traditionnelles de la place public de Baloumgou, et s'est enfui
sur une direction contraire dans la même nuit. Pour cela, j'ai
alerté la brigade de gendamerie de Bangou par téléphone et
Bangou m'a répercuté à la compagnie de gendarmerie de
Baham qui aura mené l'enquête suite à laquelle les
nommés Nana Prospère, Madjonanag Isidore, Tchonang
Dieudonné, Djouosseu Ngongang Célestin, Zentsu Michel et
moi-même, tous originaire de Baloumgou, qui après avoir
été entendu, ont été placés sous mandat de
dépôt à la prison de Bafoussam. Le chef était le
seul ayant bénéficié d'une liberté provisoire et
l'affaire devait être jugé le 2 mars 1998. Le Géneral
Mambou qui à longtemps été le client de pierre du chef
Baloumgou soutenait fortement la version des faits des Bangou, ce qui laisse
voir, par son pouvoir, le traitement et la considération dont les
nouveaux détenus devaient subir.
Les faits selon M. TAYO Marcel, Chef supérieur
Bangou
Pour S.M TAYO Marcel, chef Bangou, S.M WACHE Norbert n'est
qu'un individu qui ne sait pas exactement ce qu'il veut. Pour lui, S.M WACHE
Norbert n'est pas le chef Baloumgou, mais le chef de quartier Toukong et rien
de plus. Il est un sécessionniste, un assoiffé de pouvoir qui
veut diviser sa chefferie Bangou, l'usurper en faisant semblant de soutenir le
RDPC. Le chef Baloumgou pour lui s'appellerai Djomo Mathieu et pas l'imposteur
Wache Nortbert qui, soutenue par une infime minorité de villageois, sa
famille et quelques élites extérieures, et veut s'introniser
comme le chef Baloumgou.
Tayo reconnu que les relations de S.M WACHE Norbert avec sa
chefferie sont très tendues à cause de ses intentions
sécessionnistes. Moi, en tant qu'homme de paix, il espère voir
S.M WACHE Norbert revenir à la raison, se soumettre selon la tradition
afin d'être pardonné et reconsidéré comme citoyen
Bangou. Je ne suis pas contre S.M WACHE Norbert, mais contre ses agissements
maladroits et dangereux pour la paix.
Pour ce qui est de l'incendie du camion, M. TAYO dit que
c'était un crime prémédité et coordonné par
S.M WACHE Norbert qui a fait appeler le chauffeur du camion par le gang de
Wache. Pour Tayo, il dit que s'il peut pardonner S.M WACHE Norbert, la loi qui
est au-dessus de tous lui pardonnera au TGI de Bafoussam où l'affaire
à été enrôlée. Le général
Mambou n'étant pas Bangou, mais plutôt Baham, il ne m'a jamais
soutenu dans ce conflit qui oppose son sujet qui s'autoproclame chef Baloumgou
et ce que veut le militaire est la réparation du préjudice dont
il est victime. C'est pour cela qu'il a fait recours au tribunal
L'affaire du camion brûlé proprement
dit
En effet, le 07 octobre 1998, après
les faits qu'avait rapporté Sa Mageté Wache Norbert, chef
Baloumgou, sur la visite surprise de M. Mbayon Jean-Jules, chauffeur du camion
et sa suite, ces derniers ont pris la route pour leur chemin de retour.
Arrivé par l'entrée de Toukong, le chauffeur et sa suite ont
décidé de changer leur chemin pour passer sur une route, par
ailleurs dangereuse pour les véhicule de la même gabarie que le
camion Mercédès avec le quel ces derniers roulaient. Furieux peut
être de l'interruption de leur conversation par le directeur de
l'école primaire qui était venu rendre visite au chef, ces
dernier ont ainsi agit comme s'il était venu à une mission
à Baloumgou. À la sortie de la chefferie, les visiteurs ont du
crées une fausse manoeuvre du camion au niveau des boutiques
situées à la place public au centre du village, et ont à
plusieurs reprise écrasé les boutiques en bambou (4) qui se
trouvaient sur la place. Dans leurs manoeuvre vers l'arrière, ils
avaient ensuite écrasé les cases traditionnelles (3) qui si
trouvaient avant de prendre la fuite sous les yeux sans défense des
populations. C'est l'une des raisons pour lesquels la case traditionnelles
centrale du village, qui autrefois était construite en bois, est
aujourd'hui construite en pierre ( de la carrière de Tounkong).
Après avoir commis leurs forfaits ils avaient pris la fuite par
Pokeuheu. Après avoir grimpé une des collines de la route vers
pokeuheu, tout juste après le tournant Z, c'est derniers sont
enté en brousse, sous les bananiers avec le camion. L'on ne sait pas si
le camion avait échoué à cause la route qui était
peu praticable et boueuse, ou si par peur que la population les suivait (ce qui
n'était pas le cas), ils ont dû dans la panique raté le
virage. Toujours est-il qu'après leur présumé accident,
ils ont incendié eux même le camion pour enfin renforcé les
conflits entre Bangou et Baloumgou, car le contexte de leurs visites et les
circonstances de ces dernières montre que c'était un montage de
toute pièce. Le chauffeur et ses complice (et ceux qui les avait
envoyé) comptaient bien sûr sur le pouvoir qu'avait le
proprétaire du camion dans tous le département. Et le
générale Mambou ne pouvait que croire, s'il n'était pas
complice, qu'au témoignage des hommes du côté de ceux qui
étaient en position de force.
Pour ce qui est de ceux qui avait incendié le camion,
nul ne peut déterminer avec exactitude. Seulement, la population
baloumgou après avoir subi les affres du camions ce jour, observait
seulement le trajet et les bruits du camion pour déterminer
jusqu'où il allait arriver, afin d'ouvrir les enquêtes le
lendemain. Peu de temps après, la population qui observait le camion de
puis le centre du village n'aperçurent que des flammes au sommet de la
colline. C'est peu de temps après que les paysans qui passaient par
là au retour du champ ont informé à leur passage ceux qui
se trouvaient au village. Pris de panique le chef avait alerté la
brigade de Bangou, qui sans doute était déjà au courant de
l'affaire, et qui n'attendait que le travail soit accompli pour déployer
toutes leur énergie sur Baloumgou.
Au moment des enquêtes ni l'opinion, ni le
témoignage des Baloumgou a été pois en compte. Les
dégâts qu'avait commis le camion au sein du village avait
été négligé. Ce qui suscitait déjà la
complicité de plusieurs acteurs, ennemi des Baloumgou. Que pouvait faire
un camion de tel gabarie et à cette heure au coeur du village, chez le
chef ?
L'affaire du don d'un
microscope au centre de santé de baloumgou
Peu de temps avant l'affaire du camion
incendié, l'évènement qui a marquer un tournant
déterminant dans conflit Bangou-Balougou a été le soit
disant « don d'un microscope au centre de centre de santé de
Baloumgou par Bouki. C'est au cours de la découverte des dessous ce don
qu' on a connu les vraie fils et filles Baloumgou. Ce fut une semaine de
mobilisation, d'engagement pour le respect du village par ceux qui voulaient
introniser le soi-disant donneur de don comme chef de 3è degré
à Baloumgou . Homme, femme, enfant du village balougou étaient
debout pour dire : « lepgwe Kepiptouc ».
C'est-à-dire qu'ils n'accepteront à jamais de se plier sous le
régime d'aucun chef. Ils demeureront autonomes
L'OCCUPATION ADMINISTRATIVE
DU VILLAGE BALOUMGOU
Après de longues tentatives d'occupation du village
baloumgou par voie du conflit armée, les Bangou oeuvrèrent pour
une conquête par voie administrative. À ce sujet les informations
qui nous sont rapportées expliquent que le chef TAYO II continua
l'oeuvre machiavélique de son père change de tactique. Car comme
le disent nos informateurs se croyant plus rusés et plus
éduqués adoptèrent une conquête par la voie
administrative. A ce sujet le décret ministériel de 1975 portant
sur l'organisation des chefferies traditionnelles aux Cameroun a
été monté de toute pièce par le représentant
du chef Bangou, feu Djomo Christophe alors en exile, ceci dans le but de
marginaliser le village Baloumgou et d'y créer une confusion totale dans
l'esprit des congénères et population baloumgou. Comme nous le
rapporte un fils Baloumgou le nommé DJOMO Bertrand :
« Ce qui figure dans l'arrêté
préfectorale No 91/AP/DM de 1967I, n'est que le fruit d'un montage
soigneusement réalisé sur la dictée du feu Djomo
Christophe. En effet l'article premier de cet arrêté
précise très bien qu'il s'agit des sous chefs et de chefs de
quartiers. Toutefois une question liée à la signature de cet
arrêté reste d'actualité à savoir pourquoi cette
notion de sous-chef n'intervient que dans le groupement Bangou ? Alors que
ce même arrêté est muet en ce qui concerne les autres
groupement du département de la Mifi, ou nulle part
ailleurs »
Tout laisse croire que sa Magesté Tayo ayant compris
que la conquête par voix militaire n'était plus possible. Il
fallait changer de tactique ; d'où la mise sur pied de la
stratégie administrative. Nous ne pouvons continuer sans
présenter cet arrêté préfectoral.
A sans tenir sur l'aspect juridique des choses ; il n'y
a pas de différence entre un chef de quartier et un chef de
troisième degré. Le nombre de quartiers(08) que compte ce village
fait de lui une chefferie de 2ème degré. L'on constate
que le chef Djomo Christophe avait tout simplement cherché à
semer la confusion dans l'esprit des administrateurs. Force est de constater
que cet arrêté n'avait même pas tenu compte de
réalités historiques et traditionnelles du terrain. À ce
sujet le chef du village Baloumgou, sa majesté WACHE Norbert
déclare :
« Nous connaissons tous le village Baloumgou. Il
est composé de 08 quartiers à savoir TSWETCHA, NGWETCHA,
TCHITCHI, TOUKONG, NGWETCHE, POUTSWE, POKEHEU, FOPSACK. Aucune autorité
camerounaise n'est descendue sur les lieux pour étudier de près
la velléité des rapports que lui avait présentés le
chef Bangou ; mettant ainsi de côté tous les faits
historiques et traditionnels qui relient les quartiers suscités Notons
en passant que ces quartiers qui constituent le village Baloumgou sont dans la
norme des choses une Chefferie de troisième degré. Vous le voyez
tous comme personne que Baloumgou qui se limite à POKEHEU, selon la
frauduleuse carte qui accompagne l'arrêté, n'aucun très de
ressemblance avec la carte originale du village... »
Les années 1960 furent des années de tensions
au Cameroun. Ce fut des années très troublantes pour l'histoire
des peuples Baloumgou. Le Cameroun est plongé dans l'épineux
problème la lutte contre le maquis. Ceci nous permet d'expliquer le
succès de DjomoZaché dans son processus d'annexion administrative
sur deux angles. En effet entre 1960 - 1975, sévi au Cameroun la
révolution Upéciste taxé de maquis. Il faut mettre fin
à ces troubles et construire un Cameroun libre et prospère.
Cependant l'ouest Cameroun et plus précisément les hauts plateaux
sont la pièce maitresse, le fief par excellence du maquis. Nous
comprenons que l'insécurité devait battre son plein dans la
région de Bangou et par ricoché le village Baloumgou. Pour cela,
tout rapport qui sera présentés à une autorité
administrative en cette période devait être validés sans
chercher à avoir des preuves justificatives de peur de faire une
descente sur le terrain et de faire face à la poursuite
Upéciste. À ce sujet un chef de Maquis de la région,
notable Baloumgou nous décrit la situation
« Le maquis à Baloumgou
extrêmement dangereux. Avec le chef de l'États qui avait
décrété l'Etat d'urgence, l'insécurité avait
atteint son summum. Les maquisards semaient la terreur dans le village.
C'était la panique dans le village. On enregistrait des kidnappings, des
assassinats atroces (les tètes des gens tranchées et
déposées en plein carrefour) opérés par les forces
de l'ordre et les maquisards. Vous comprenez qu'il était très
difficile pour une autorité de se déployer dans cette
région sans craindre d'être descendu. De plus en cette
période un problème crucial opposait les deux villages. C'est
pour cela qu'une enquête de ce genre ne pouvait se dérouler
dans la région sans risque de déclencher les attaques pouvant
conduire à de bains de sang »
La seconde raison serait le fait qu'après
l'indépendance, le président du Cameroun Ahmadou Ahidjo
prônait la réconciliation et l'intégration nationale. Il
invitait tout les ethnies du Cameroun à se mettre ensemble pour
favoriser le développement politique, économique et social du
pays. Ceci dans le seul but d'éviter autant que possible les
disparités régionales dans le pays. Il trouvait aussi en cette
réconciliation nationale un moyen idéal pour lutter contre le
maquis grandissant au Cameroun. Ainsi il envisagea la décentralisation
des pouvoirs. L'on comprend que tout regroupement qui était
présenté aux autorités était ratifié par
l'administration sans aucune preuve quelconque. Ainsi tout chef, qui comme
Djomo Christophe, avait des ambitions hégémoniques pouvait
facilement annexer administrativement le territoire qu'il voulait mettre sous
son autorité. C'est dont ainsi que ce dernier s'amusa à mettre
sous sa juridiction la localité Baloumgou. Ainsi par ce décret
Baloumgou de 1965 fut dépecé et réduit au quartier
POKEHEU.
RITES EST CULTURES
BALOUMGOU
La Danse du Medjong
La danse du Medjong est une danse qui a été
fondé par le chef Baloumgou. Comme le réitère Nbeuh
Sa'a Jong, le président du Groupe Medjong de Poutswe2(*), les membres du Medjong sont les
gardiens du territoire. En cas de conflit au village, ce sont eux que l'on
envoi au front. Chaque quartier doit disposer de cette association qui
ressemble les jeunes les plus forts et participer chaquefois à une
Nbeuh Sa'a Jong réunion
générale une fois par semaine à chefferie avec le chef.
Par ailleurs, ceux-ci aide le chef dans ses activités,
comme les travaux de la réfection de la chefferie, la construction des
clôtures, toutefois avec l'accord du chef. Ils ne déside pas sur
la manière selon laquelle la chefferie doit être construite et
reçoivent les ordres du chef et des notables qui fond aussi parti de
cette association.
La danse du Medjong intervient aussi pour
célébrer les festivités (funérailles, visite d'une
autorité ...) tant dans le village qu'ailleurs sous invitation ou sous
leur volonté. L'on ne peut dire qu'il a fait de bonnes
funérailles au village Baloumgou sans faire appel au Medjong qui attire
de nombreuses foules qui admirent sans cesse leur manière de danser.
Un masque du Medjong
La danse Gokpeme
La danse Kessou
Les Gwa Ntep Ntep
La pratique du veuvage en
pays Baloumgou
Dans la tradition négro-africaine et
Bamiléké en particulier, la mort n'est jamais prise comme un fait
naturel et fatidique. Toute mort est la résultante d'un fait surnaturel
et organisé. A chaque mort ici, on a toujours tendance à
rechercher les éventuels coupables afin que leurs soient
infligés le châtiment prévu à cet effet. Les
méthodes et moyens d'investigation varient selon le statut (marié
ou non) du défunt. C'est ainsi que fut institué le veuvage en
pays Bamiléké.
Le veuvage commence après l'inhumation du
défunt et après que les proches de ce derniers se sont
débarrassés de leurs cheveux avec une lame de rasoir, qui doit se
faire dans un délai de sept jours au plus après l'inhumation du
défunt. Pour les veuves, c'est ici que commence l'étape la plus
difficile.
Les veuves doivent se vêtir uniquement d'un cache sexe
de circonstance et n'ont plus désormais le droit de se coucher sur les
feuilles sèches du bananier, il leur est interdit de se laver aussi
longtemps que durera le veuvage et ceci même en période de
menstrues. La durée de veuvage est proportionnelle au nombre de femme
que comptait le défunt. Mais avec les contraintes d'un monde moderne,
les 9 mois que devraient faire 9 veuves d'un défunt sont aujourd'hui
réduits à 9 jours.
Il est aussi désigné parmi les garons de la
famille un seul devant nécessairement être le fils d'une fille du
défunt. son rôle se borne à fouetter chacune des veuves
autant de fois qu'elle entre ou sort de la maison .Durant la période du
veuvage ,les veuves ne peuvent dont pas aller faire leur besoins les plus
grégaires si le garçon choisi n'est pas là pour leur
administrer la fessé qui leur est due . Vous imaginez tout de suite le
malheur d'une veuve qui dont le garçon de veuvage est l'un de ses pires
ennemis dans la concession. De même la première femme joue un
rôle prépondérant durant cette période .car chaque
fois qu'elle se lève pour sortir ou entrer, qu'elle se gratte, qu'elle
tousse toutes les autres sont obligées de faire la même chose
qu'elle. Si d'aventure la dernière femme veut par exemple sortir elle
doit prier la première de bien vouloir sortir pour l'accompagner sinon
elle reste sur place. De plus les enfants de la concession ont l'obligation de
préparer chaque jour et de façon individuelle une marmite de
plantain pour assurer la nutrition des veuves................
Sa majesté WACHE
Norbert, Chef supérieure du village Baloumgou, un homme...
Homme de grande taille avec une figure éveillée,
un nez camus, il a un dos légèrement vouté par l'habitude
du travail .Toujours vêtu de pantalon et saillon, ainsi que de
souliers en cuir, il se coiffe régulièrement avec un très
beau chapeau traditionnel qui cache à moitié ses temps
bombées. Fils de Sa Majesté Djomo Zachée et de NGONGANG
Madeleine, Sa Majesté WACHE Norbert est né le 30 novembre1966
à Baloumgou .IL fait ses études primaires et
élémentaires à l'école publique de Baloumgou
de1971 à 1988 où il en sort titulaire d'un certificat
d'études primaires et élémentaires. Admis en 6è
1971, il fait son premier cycle respectivement au C.E.S de Bangou aujourd'hui
lycée et au collège INTELLEXIE de Dschang. En1984, cet
élève assidu obtient avec brio son brevet de fin d'étude
du premier cycle(BEPC). Après la mort de son père, Sa
Majesté Djomo Zachée , Survenue le 07 octobre ,cet homme
intelligent inscrit au collège Bénédicte de Douala en
2nd ne pourra plus continuer ses études secondaires,
contraint de suivre sa destinée. Et c'est ainsi qu'il devient
quatorzième (14è) souverain Baloumgou . Il monte au trône
officiellement le 20 avril 1985. Doté d'un caractère propre, il
aura une certaine notoriété et une individualité
consciente qui lui apporteront en même temps une connaissance acquise
par la pratique et une discipline que le cadre plus restreint de ses
occupations royales. Toujours disposé à répondre à
toutes les questions qui lui sont posées, il est aujourd'hui un
modèle pour la jeunesse Baloumgou et un politicien de renommée
nationale. Grandes sont ses oeuvés au village Baloumgou :
CO-création de l'A.E.E BAL : l'association des
élèves et étudiants Baloumgou à Bangou ville en
1983 avec le concours non moins négligeable de WANDJI
Zachée, initiateur du congrès qui à lieu chaque vacance,
en Août, et qui regroupe toutes les associations des jeunes Baloumgou de
part le Cameroun ; adduction d'eau potable au village Baloumgou,
création d'une case de santé au village Baloumgou devenue
aujourd'hui centre de santé intègre, décentralisation de
certains quartiers, création de cité des élites,
construction actuelle de nouveaux bâtiments devant servir de salles de
classe.la liste est loin d'être close. Âgé aujourd'hui de
33ans, Sa, Majesté WACHE Norbert est à sa quatorzième
(14è) année de règne. Il est marié et père
de plusieurs princes et princesses.
Chefferie et cadre de vie
du chef Baloumgou : sa Majesté Wache Norbert
Entrée principale chefferie
Bâtiment principal de la chefferie
Si les Baloumgou ont longtemps lutté pour leur
reconnaissance, il semble par ailleurs qu'ils ont dû oublier, ou
abandonné leur chefferie aux mains du chef. Aujourd'hui, l'état
de la chefferie Baloumgou n'est pas digne de l'habitat d'une autorité
suprême qui mérite un cadre adéquat pour sa vie
privée et pour mieux en cadrer ses sujets.
Baloumgou est l'un des quatre groupements qui comporte l'arrondissement de
Bangou. Cet arrondissement se situe à l'extrême Sud du
département des Hauts plateaux (issu de l'éclatement de l'ex
département de la Mifi en 1993) dans la région de l'Ouest au
Cameroun. (Fig 1). Et s'étend entre 5°05' et 5°15' de
latitude Nord et 10°20' et 10°27' de longitude Est sur une superficie
d'environ 110 km². Il est limité au Nord par les villages Bayangam
et Bangou à l'Est par Bangwa, au sud par Bamena, et à l'ouest par
Bangou. . La région de l'Ouest comprend une vaste zone de hauts
plateaux divisés en 6 départements : NDE, HAUT PLATEAU, HAUT
NKAM, BAMBOUTOS, MENOUA, MIFI. Ce dernier compte 5
arrondissements : BAFOUSSAM, BANJOUN BAMEJOUN BAHAM BANGOU. Le ressort
territorial de BANGOU comprend les villages : BAPA, BADENKOP, BANGOU ET
BALOUMGOU.
Baloumgou s'allonge du sud au nord du 5°16 au 5°18
latitudes nord ; de l'ouest à l'est, il s'étend du
10°19 au 10°22 méridien Est : soit une superficie de 110
km2. Il est limité au nord par BAHAM, BAYAGAM, BATOUFAM; au sud par
BAMENA ; à l'ouest par BANGOU et à l'est par BANGWA
Baloumgou comprend 7 quartiers : NGWETCHA, TSWETCHA,
NGWETCHE POUTSWE, POKEUE, TOUKON, TCHITCHI, FOPSAC. Le désenclavement du
village.
- l'axe Bangoua-Baloumgou
- l'axe Bamena-Baloumgou
- l'axe Bangou-Baloumgou
Situé à
l'extrême Nord Est du mont Batcha. Le relief de Baloumgou présente
plusieurs compartiments de hautes terres qui encaissent des vallées
centrales. Au nord, au sud et à l'ouest se trouvent des massifs
volcaniques qui constituent les 3/5e de la superficie de Baloumgou.
L'altitude y varie entre 1000 (Mt Batcha) et 1800m (Mt Toudieu au Sommet de
Ngwetcha). Un rejet d'environ 300m de hauteur et 20km de long (compartiment
Nord) sépare le plateau de la vallée. Se trouvant au centre et au
sud-est, les vallées occupent les 2/5e de la superficie. La
plupart des vallée (22,5%) sont peuplées de raphiales, qui
servent tant à la fabrication des objets artisanaux ( chaise, armoire,
lits, plafond, et bien d'autres choses) qu'au recueillement du vin de palme
pour les paysans et aussi à la construction des haies vives, enclos et
barrières pour la délimitation des concessions familiales. Par
ailleurs, c'est dans la plupart de ces vallées que sont
pratiquées la plupart des cultures en saisons sèches car les
raphiales permettent une disponibilité d'eau à toute saison
à cause de leurs capacités d'extraction d'eau avec leur racine au
niveau de la nappe phréatique.
Le centre du village est situé sur fond concave d'un
massif montagneux ondulé à tel point que tous les points de
sortie du village demande de perdre quelques kilocalorie sur la montée
des collines qui s'étendent parfois à plus de 5
kilomètres. C'est le cas de la sortie Nord du village (route Baloumgou -
Bangou) sur la route principale où on trouve une route serpentée
comportant des méandres (tournant Z) qui cherche à contourner un
relief pas facile à maitriser.
Sur 100% de vallée disponible, 60% d'entre elles sont
drainées soit par des cours d'eau temporaires ( cas des vallée
à raphiales), soit par des cours d'eau à débit saisonnier
comme le cours d'eau principal du village ( Che Nkong) qui prend sa source au
niveau du plateau de la limite Nord-Est du village ( limite avec Bayagam) sur
le cours d'eau de `'Seche''. Ce cours d'eau coule du Nord au Sud suivant les
contraintes du relief avec une chute au niveau de l'escarpement (sud-est) de
Gwethè
La savane herbeuse de Gwelep, vu en saison sèche
après le passage des feux de brousse
Les montagnes de Gwetcha
Les montagnes de Pouctwe et Gwethè
Gwetcha Town
La vallée de Chiekieu (Pokeheu)
UN RELIEF VALLONNE MARQUE
PAR DES PENTES FORTES
Baloumgou est un haut plateau d'environ 1450 m d'altitude
moyenne. Il se décompose en trois unités orographiques majeures
qui se succèdent de 1000 à 1800 m d'altitude.
Relief et distribution spatiale de la pluviosité
(d'après juscar Ndjounguep 2009)
BALOUMGOU, DES PLUIES PEU AGRESSIVES SUR DES SOLS
VULNERABLES
Le climat est du type subéquatorial
de mousson à dominante humide et fraîche, à une saison des
pluies (mi-mars à mi-novembre). Les précipitations annuelles sont
partout supérieures à 1400 mm. Les pluies diminuent
grossièrement d'ouest en est mais aussi du sud au nord en fonction de
l'altitude. Les hauteurs d'eau maximales sont enregistrées en
août-septembre. ils atteignent parfois 90 à 100 mm en
mars-avril-mai et 118 mm en août. Cependant, les intensités
horaires sont faibles (entre 15 à 40 mm/h). Les températures sont
rafraichies par l'altitude les maxima se situent entre 23 et 27°C).
Les sols se classent en trois groupes (Segalen,
1967; Champaud, 1973):
- les sols ferralitiques dérivés de basaltes
sont les plus répandus. Leurs propriétés physiques et
hydriques sont très favorables: grande épaisseur, porosité
élevée, friabilité et absence de cailloux, forte teneur en
argile et perméabilité de surface. Les sols ferralitiques
indurés portent par endroit des affleurements de cuirasses. C'est le cas
de Gwetcha, Pokeheu et Toukong.
- les sols peu évolués proviennent des roches
volcaniques meubles basiques (cendres, lapillis). Ils sont très riches
en matières organiques, azote et bases échangeables et
très perméables.
- les sols hydromorphes - sableux et carencés sur
granite, tourbeux sur basalte et alluvions - occupent les fonds
marécageux. Ils sont relativement peu fertiles mais la présence
d'eau, la platitude et les teneurs élevées en matières
organiques, en font de bonnes terres agricoles.
La texture des sols est très diverse avec des taux de
limon de 10 à 30 % et d'argile de 10 à 70 %. Cependant, quelle
que soit leur nature, les sols présentent des nuances locales suivant la
position sur la toposéquence. D'une manière
générale, ils sont plus épais, moins grossiers et plus
fertiles sur les bas de versants que sur les parties hautes. Ces
particularités locales sont mises en évidence dans l'exploitation
et l'aménagement traditionnels de l'espace agraire à
Baloumgou.
On retrouve aussi entre 1100 et 1600 m, les plateaux qui forment
l'ossature principale du relief sur plus de 70 % du territoire et qui laisse
voir :
- le plateau granito-gneissique au sud, avec des reliefs poly
convexes ou en demi-oranges sur lesquels affleurent par endroits des boules de
granites,( Gwethè)
- le plateau basaltique vers le nord, avec une topographie
plus calme où les interfluves en croupes surbaissées, arrondies
ou allongées sont séparés par des vallées
étroites. Les pentes supérieures à 25 % et celles
comprises entre 12 et 25 % y dominent.(Pokeheu, Gwetcha)
Au-dessus de 1600 m, les montagnes (moins de 15 % du
territoire),(Mont Toudieu, Mont Batcha) présentent une topographie plus
heurtée avec 75 % des surfaces situées sur plus de 25 % de pente.
Il s'agit d'une part, de petits massifs granitiques culminant à moins de
1800 m vers le sud.
Les altitudes y varient entre
1000 et 1300m. Quelques collines s'y retrouvent et sont beaucoup plus arrondies
et aux pentes douces (Gwelip, Kogsassap, Cité ) et peu brute ( Pokeheu,
Gwetcha, Gwethè).
L'hydrographie de Baloumgou est réduite à
quelques sources et rivières. Celles-ci coulent toutes vers le Sud-Est.
La rivière principale est Chekong. Qui prend sa source dans le Seche
(source du cours d'eau principale à l'extrême Sud-Ouest de
Bayangam, on y trouve aussi la rivière Mekoo (qui à pour source
les eaux de raphiale tel que l'indique son noms), Pangche (qui s'est
formé comme une lagune). La rivière Chekong coule tout au long de
l'année, et présente une chute (de 5m ) au niveau de
Gwetchè, il mesure environ 7 km de long, 3m de large par endroit et
même atteindre 5 m de large et 4m de hauteur en saison de pluie,.
D'autres rivières comme Pang-pang sont des rivières à
écoulement saisonnier.
Le sol des hautes altitudes est ferralitique
et rouge. La végétation qui s'y trouve est la prairie d'altitude.
Elle a été remplacée par la forêt d'eucalyptus issue
des actions anthropiques. Des formations arbustives et arborées
s'aperçoivent sur les pentes et dans les lieux sacrés. Dans la
vallée, les sols sont alluvionnaires. Ces alluvions viennent de
l'érosion des montagnes. La végétation y est
dominée par les cultures vivrières et les raphiales : c'est
le domaine de la forêt galerie.
Le climat de Baloumgou est un climat montagnard ou
subéquatorial de type camerounien. La pluviométrie y est moins
élevée que dans le reste du plateau Bamiléké. Ce
déficit s'explique par l'effet de foehn engendré par la
présence des monts Batcha, Bana et Manengouba qui font obstacle à
l'arrivée des vents de mousson à Baloumgou. Les vents secs du
Nord-Est prennent alors facilement place. Les précipitations moyennes
sont de 1416mm, les températures varient entre 17°4 et 19°7
pour une moyenne annuelle de 18,4°C. Le degré hygrométrique
élevé entraîne la présence du brouillard et la
rosée quand il n'y a pas de pluie. Une longue saison de pluies (de Mars
à Octobre) succède à une courte saison sèche (de
Novembre à Février). Ce climat est plus ou moins favorable aux
activités des hommes qui peuplent cette localité.
Comme tous les peuples de l'Ouest
Cameroun, le peuplement de Baloumgou s'est fait par les migrations. Deux
étapes de migrations ont contribué à ce peuplement. La
première étape est celle de la deuxième vague de migration
des Bamiléké de la plaine Tikar vers le Sud. La deuxième
étape est la conquête de Kouangoung et sa suite d'environ 300
hommes. C'est un chasseur venu de Fokamezo dans l'actuelle Menoua. Cet esprit
de conquérant amène les habitants des territoires soumis à
lutter contre certains voisins pour s'étendre. C'est ce qui lui a
donné le nom «lepgwe» qui signifie «grand griot
».» étant l'appellation locale, Baloumgou.
Une population aux origines diverses
La population qui est essentiellement agricole ( 92%) et vit
quotidiennement des travaux champêtres. Certains y travaillent 7jours/7,
pendant que pour d'autres le travail champêtre est optionnel, le reste de
temps étant concentré à la chasse, le petit commerce dans
le marché local et les différents jours de marché de la
semaine qui sont « Dickap pour le jour du marché de
Bangou carrefour et Bamena, Dictouoc pour le jour du marché de Kapnac.
Le jour férié de la semaine « Zejouc »
n'influence pas très souvent les activités des villageois car ces
derniers y voient souvent une perte de temps. Une bonne partie des cultures
effectué dans le village est vendue à l'extérieure
(près de 60%).
Le village est subdivisé en quartiers ayant à
leur tête des chefs de quartiers. Le Recensement Général de
la Population et de l'Habitat (RGPH) de 1987 dénombre plus de 290
habitants à Baloumgou et les tendances des dernières recensements
(2005) montrent qu'ils seront près de 350 à nos jours. Ces
chiffres ont toujours tendance à baisser face à la pression
qu'exerce l'émigration sur le village à cause de certains maux
sociaux. La tranche d'âge la plus nombreuse est celle de 20 à 54
ans. Cette population est inégalement répartie. Les lieux les
plus peuplés sont : le centre du village dit Fopsac et Toukong,
ainsi que Pokeheu, Tchichi et Cité. D'autres points sont moyennement
peuplés : Gwetcha, Tswtcha et Gwetchè. Les autres quartiers
sont très faiblement peuplés. Les pentes sont presque vides.
L'exode rural est toujours croissant à Baloumgou.
L'activité principale de la population est
l'agriculture. S'y ajoutent l'élevage, l'artisanat, le commerce et
quelques activités importées de la ville.
Action des élites Baloumgou et le développement
du Village
Magasin d'intrant agricole BINUM de la zone de Baloumgou
La case sacrée au centre du village
La réserve forestière de Baloumgou
L'église Protestante de Baloumgou
Entrée principales de la chefferie Baloumgou
Vue partielle du quartier Gwetcha
Route de la Montée de la chefferie au quartier
Toukong
Vue extérieure de la clôture de la chefferie
Une paysanne du retour des travaux champêtre
Ø CONDITION DE VIE
Ø APPORT AU DEVELOPPEMENT
Vue partielle de l'école publique de Baloumgou
centre,
fruits de la coopération Cameroun Japon
S'il est vrai que les gens rentrent définitivement au
village, il est aussi vrai qu'il y en a qui rentre de façon provisoire.
Ici, on évaluera le niveau de satisfaction des populations non stables
et les migrants de retour à Baloumgou et de montrer que par rapport
à ce niveau de satisfaction, il y a encore des personnes qui aimeraient
repartir en ville, d'abord les conditions de vie au village, ensuite l'attrait
de la ville sur les migrants de retour et enfin les désirs des migrants
de retour de rester au village ou de repartir en ville.
Les
conditions de vie Baloumgou
Il est question d'exposer les difficultés de la vie
à Baloumgou, de peser les avantages et les inconvénients du
village pour les populations de retour au village.
Les
difficultés rencontrées
Dans la vie à Baloumgou, les migrants de
retour sont confrontés à plusieurs obstacles. Les
difficultés des migrants de retour à Baloumgou sont de deux
ordres :
-Les difficultés d'adaptation au
village : les difficultés d'adaptation au
village font référence à l'intégration sociale des
migrants de retour à Baloumgou. De façon générale,
80,33% de migrants de retour rencontrent des problèmes d'adaptation
à Baloumgou.
- Les difficultés d'ordre psychologique. C'est
le cas de 1,63% de personnes. Ils sont rentrés au village parce que
victimes d'abus en ville. Ayant perdu tous leurs fonds, ils décident de
rentrer pour tout recommencer. Ce qui les occupe actuellement est la collecte
du sable dans les rivières, le travaille dans la carrière de
pierre (Toukong), la pratique du « pambé3(*) » en travaillant
pour les autres dans leurs champs.
- une autre catégorie rencontre des difficultés
dans le mode de vie au village. Il s'agit de 8,19% de migrants de retour. Ces
difficultés s'expriment dans les conditions de scolarisation assez
confortables, d'approvisionnement en eau, du manque d'électricité
dans certains quartiers et la pauvreté matérielle. Les
élèves doivent se déplacer sur une longue distance pour se
rendre au Lycée du village voisin, ou au CETIC, seuls
établissements facilement accessibles du point de vue financier ;
la création du CES en 2008 et son ouverture en 2009 a beaucoup fait
honneur aux parents ainsi qu'aux élites qui peuvent désormais
assurer la scolarisation de leurs fils au village. Les difficultés
liées au mode de vie au village sont directement opposées au
confort de la vie en ville. Elles expriment la nostalgie qu'éprouvent
les migrants après le retour au village.
D'autres migrants de retour, 44,26% éprouvent des
difficultés dans les relations avec les autres. Ces difficultés
sont la solitude, la cohabitation avec les personnes qui n'ont jamais
quitté le village, les conflits avec les villages voisins. En ce qui
concerne la solitude, elle touche ceux qui sont récemment
retournés. N'ayant pas eu l'occasion de connaître les autres et de
nouer des contacts avec eux, ils ont l'impression d'être seuls. La
cohabitation avec ceux qui n'ont jamais migré est un problème.
Ils n'ont pas l'esprit ouvert aux innovations. Ils sont ancrés dans les
techniques traditionnelles aux rendements médiocres.
-Les difficultés dans les activités
menées : Les difficultés
rencontrées dans l'exercice des activités à Baloumgou sont
de plusieurs ordres.
Les difficultés effectivement rencontrées
sont : les ventes non abondantes pour 1,63% de collecteur de sable, de
l'ampleur du travail chez 1,63% d'agriculteur. 1,63% d'enseignant a comme
difficulté le faible niveau d'apprentissage des élèves. Un
éleveur parle de l'insuffisance des débouchés pour leurs
produits. Pour 31,15% de migrants de retour, ils rencontrent des
difficultés au niveau de l'incompréhension des autres dans
l'exercice de leur activité. Ce sont 11,47% agriculteurs, 3,27%
commerçants, 6,55% enseignants, 4,91% personnes au repos et 3,27%
gestionnaires de structure privée.
Les problèmes d'approvisionnement affectent 39,34% de
migrants de retour. Il s'agit de l'approvisionnement en marchandises pour les
commerçants, en intrants agricoles pour les agriculteurs, en
matériel de travail pour la couturière, le menuisier. En outre,
presque tous les agriculteurs sont confrontés aux problèmes
fonciers, notamment l'acquisition des terres cultivables. la parcellaire est la
plus pratiquée.
La remarque à faire au niveau des difficultés
que les populations de retour rencontrent est que ces difficultés sont
liées en même temps aux raisons de retour aux activités des
migrants de retour à Baloumgou. Pour surmonter ces difficultés,
les migrants de retour adoptent individuellement des stratégies. Pour
36% de personnes, elles les supportent, continuent à vivre au village et
de vaquer à leurs occupations malgré ces difficultés. Pour
42,62% elles se débrouillent à les résoudre. D'autres,
6,55% montrent l'exemple pour convaincre les autres de changer et 3,27% disent
procéder à la diversification de leurs activités
rémunératrices pour surmonter les difficultés
financières.
Les migrants de retour ont des suggestions à faire
à ceux qui voudront les aider à surmonter les difficultés
qu'ils rencontrent à Baloumgou. Pour 13,11% de personnes, c'est leur
trouver un bon travail, pour 4,92% c'est installer l'eau et
l'électricité, trancher les problèmes frontaliers pour une
personne ; arranger les routes pour 8,19% de personnes ; pour 21,31%
de migrants de retour il faut pourvoir en matériel agricole, 27,9% de
personnes souhaitent que les locaux qui n'ont jamais migré soient plus
ouverts.
Ces propositions se dégagent directement du type de
difficulté que chaque Baloumgoun, stable ou non, rencontre dans sa vie
au village. Dans leur vie à Baloumgou, ils trouvent des avantages et des
inconvénients.
Les
avantages et les inconvénients du village
Les avantages sont les points positifs, les
intérêts que les migrants de retour tirent de Baloumgou. Faire une
comparaison entre les avantages et les inconvénients de Baloumgou
permettront de savoir l'appréciation que les migrants de retour ont de
ce village. Les avantages sont représentés dans le tableau 20
Les
avantages du village
Avantage du village
|
Effectif
|
%
|
Climat agréable
|
13
|
21,31
|
Autosuffisance alimentaire
|
22
|
36,06
|
Repos
|
6
|
9,83
|
Facilité de logement
|
2
|
3,27
|
Sécurité
|
1
|
1,63
|
Dépenses réduites
|
15
|
24,59
|
Aucun avantage
|
2
|
3,27
|
Total
|
61
|
100
|
Source : enquête de
terrain, Août 2008
Parmi les migrants de retour, 1,63% de personnes trouvent la
sécurité comme avantage, 3,27% les facilités de logement,
9,83 le repos, 21,31% un climat agréable. D'autres apprécient le
fait que les dépenses soient réduites : 24,59%, et 36,1%
trouvent l'autosuffisance alimentaire comme avantage.
Les inconvénients du village sont les points
négatifs du village, les éléments malgré lesquels
les migrants de retour vivent à Baloumgou. Ils sont
représentés dans le tableau 21.
Les inconvénients du
village
Inconvénients du village
|
Effectif
|
%
|
Calomnies
|
20
|
24,59
|
Fermé
|
14
|
22,95
|
La pauvreté
|
9
|
14,75
|
Pas d'eau/électricité
|
1
|
9,83
|
Manque de vivres
|
2
|
3,27
|
Insécurité
|
3
|
4,91
|
Mauvaise santé
|
1
|
1,63
|
Oisiveté
|
4
|
6,55
|
Aucun inconvénient
|
7
|
11,47
|
Total
|
61
|
100
|
Source : enquête de
terrain, Août 2006
Certains migrants de retour, soit 24,6% de personnes trouvent
comme inconvénient à Baloumgou, les calomnies, les
médisances. Pour 22,95% de personnes, le village est fermé, le
niveau de vie est bas, le savoir-vivre n'est pas partagé par tous. Pour
14,75% d'autres il n'y a pas d'argent au village comme en ville. Ceux-ci
pensent que les activités de Baloumgou ne peuvent pas leur procurer
autant de revenus que celles de la ville. L'inconvénient pour 9,83% de
personnes porte sur le manque d'électricité et d'eau potable,
pour 3,27% d'autres c'est le manque de vivres, pour 4,91% c'est
l'insécurité, pour 1,63% de migrant de retour c'est le mauvais
état de santé et pour 6,55% c'est l'oisiveté des jeunes.
Cependant, 11,47% de personnes ne trouvent aucun inconvénient au
village. Ce sont en l'occurrence ceux qui n'ont rencontré aucune
difficulté pour s'intégrer à Baloumgou.
D'une manière ou d'une autre, qu'un migrant de retour
trouve des avantages ou des inconvénients au village montre le
degré de rétention ou de répulsion que le village a sur sa
personne.
L'attrait des villes sur les populations
Les migrants de retour entretiennent souvent des relations
avec la ville, que ce soit leur ville d'origine ou la métropole la plus
proche, étant donné que plusieurs d'entre eux ont laissé
biens, femmes et enfants en ville.
Les
déplacements vers la ville
Les liens entre les migrants de retour et la ville, surtout la
ville d'où ils sont retournés au village restent. COURADE
(2000) évoque dans ce sens la « recherche
d'identités » par les migrants de retour. La majorité
d'entre eux soit 91,8% de migrants de retour vont encore en ville. Ils le font
à des rythmes divers et pour des raisons multiples
- les déplacements rares en ville : 16,3% de
migrants de retour vont rarement en ville. Les raisons majeures de ces
déplacements sont les visites aux membres de leurs familles, femmes et
enfants laissés en ville ou d'autres connaissances. A cette raison,
3,27% de personnes ajoutent les soins de santé. Il faut noter que ce
sont des déplacements qui ont lieu après plus d'une
année.
-les déplacements au moins une fois par an : ils
sont 29,5%, ceux qui se déplacent au moins une fois par an pour aller en
ville. Ils y vont pour des visites, des achats, les soins de santé et
les raisons de service.
-les déplacements au moins une fois par mois : les
retraits d'argent ou les soins de santé ou le contrôle des
activités ou encore les visites amènent 36,06% de migrants de
retour à se rendre en ville au moins une fois par mois.
-les déplacements au moins une fois par semaine :
ils sont motivés par les soins de santé pour une personne, les
achats pour trois, et les transactions bancaires pour deux autres. En tout
9,83% migrants de retour vont en ville au moins une fois par semaine. Cette
ville n'est autre que Bafoussam. Ces déplacements aussi fréquents
s'expliquent par la proximité de celle-ci.
Avec ces déplacements que les migrants de retour font
encore vers les villes, ceux-ci peuvent d'avantage connaître ce milieu
afin d'en dégager les avantages et les inconvénients.
Les
avantages et les inconvenients de la ville vus par les migrants de retour
Retournés à Baloumgou, les migrants ont des
points de vue divers sur la ville. Les avantages de la ville : ce sont les
points positifs, attrayants de la ville ; les inconvénients sont
les points répulsifs.
Les
avantages de la ville
Avantage de la ville
|
Effectif
|
%
|
Travail bien rémunéré
|
25
|
40,98
|
Vie moderne
|
8
|
13,11
|
Ouverture
|
12
|
19,67
|
Diversité des activités
|
3
|
4,91
|
Déplacement facile
|
4
|
6,55
|
Aucun avantage
|
9
|
14,75
|
Total
|
61
|
100
|
Source : enquête de terrain,
Août 2008
-les avantages de la ville : 14,75% de
migrants de retour ne trouvent aucun avantage à la ville. Cependant, 41%
trouvent par contre que la ville offre un travail bien
rémunéré. Pour 13,11%, il y a la vie moderne et ses
commodités, 19,67% de personnes la trouvent ouverte. D'autres migrants
de retour, 4,91% apprécient la diversité des activités et
6,55% la facilité des déplacements. Ces avantages de la ville
sont les points de vue des migrants de retour.
-Les inconvénients de la ville :
Ce sont les points négatifs de la ville, ce qui lui est reproché.
Ils sont représentés dans le tableau 23.
Les inconvénients de la
ville
Inconvénient de la ville
|
Effectif
|
%
|
Vie chère
|
15
|
24,59
|
Insécurité
|
24
|
39,34
|
Pas de sociabilité
|
6
|
9,83
|
Nuisances
|
8
|
13,11
|
Chômage
|
5
|
8,19
|
Aucun inconvénient
|
3
|
4,91
|
Total
|
61
|
100
|
Source : enquête de terrain,
Août 2008
Les migrants de retour affirment que la ville est chère
et que le niveau de vie est trop élevé. Il s'agit de 24,6% ;
aussi, 39,34% trouvent que la ville est un lieu d'insécurité.
Pour 9,83% de personnes, il y a trop d'individualisme et peu de
sociabilité. D'autres, 13,11% reprochent à la ville les nuisances
environnementales. Pour 8,19% de migrants de retour, l'inconvénient en
ville est le chômage. Bien que plusieurs y trouvent des
inconvénients, 4,91% de migrants de retour ne trouvent aucun
inconvénient à la ville.
Les inconvénients et les avantages que les migrants de
retour trouvent à la ville, associés aux déplacements vers
la ville constituent les facteurs d'attraction ou de répulsion de la
ville. Ils justifient le désir que certains ont de repartir en ville ou
de demeurer définitivement à Baloumgou.
Le
désir d'un nouveau départ par les migrants retours
L'idée du nouveau départ vers la ville a
été émise par FRANQUEVILLE (1987),
COURADE (2000) et GUBRY (2002). Le village
est utilisé comme un refuge temporaire, à cause de
difficultés qui y sont rencontrées. L'idée d'un autre
départ n'est pas éloignée de certains migrants de retour
qui trouvent plus d'avantages à la ville qu'ils n'en trouvent au
village.
Le
désir d'un nouvel exode rural
Un nouvel exode rural est envisagé par certaines
personnes. Un bon nombre, 60,65% migrants de retour ont émis le voeu de
repartir de Baloumgou pour des destinations et raisons multiples.
§ les nouvelles destinations :
42,6% de migrants de retour sont prêts à aller n'importe
où. Une proportion : 8,19% de migrants de retour désirent
aller à Douala, 6,55% à Yaoundé et 3,27% à
Bafoussam.
§ Les motivations des nouveaux
départs : ce sont les raisons pour lesquelles les migrants
de retour aimeraient repartir en ville ou « ailleurs ». Le
commerce attire 4,91% de personnes, 3,27% de migrants de retour sont
motivés par la présence de leur conjoint en ville. 42,6%
aimeraient y aller pour une bonne activité, 3,27% pour les raisons de
service et 6,55% pour leur épanouissement personnel.
§ Les âges de ceux qui veulent ré
émigré vers la ville : ils sont
représentés dans le tableau 24.
Age
des migrants de retour désirant re émigrer
Ages (ans)
|
20-29
|
30-39
|
40-49
|
50-59
|
60-69
|
70-79
|
Total
|
Effectif
|
6
|
16
|
5
|
1
|
1
|
1
|
30
|
Source : enquête de terrain,
Août 2008
Nous pensons que le désir de repartir est lié
à l'âge actuel des migrants de retour. Nous constatons du tableau
ci-dessus que ce sont les jeunes âgés de 20-49 ans qui sont le
plus prédisposés à un nouveau départ vers la ville.
En dehors du critère d'âge, il y a le critère de la du
rée du séjour au village. Pour GUBRY et
al (1996), « l'envie de repartir en ville est inversement
proportionnel à la durée du séjour au village ».
En d'autres termes, moins un migrant de retour a mis de temps à
Baloumgou après son retour, plus il a le désir de ré
émigrer vers la ville. Ceux qui désirent repartir ont encore
l'espoir de faire une vie en ville. Alors, le retour au village dans leur cas
est le résultat d'un échec en ville4(*). Leur intention se justifie par un désir de
réessayer la vie en ville. Ils n'ont pas besoin de repartir en ville
pour réussir. Ils exercent tous des activités lucratives,
excepté ceux de 60 ans et plus. Ils peuvent donc mettre en oeuvre des
stratégies pour améliorer leurs conditions de vie sur place. A
coté de ceux qui veulent repartir en ville, il y en a qui désire
plutôt demeurer au village.
La
volonté de demeurer au village
Vouloir demeurer au village s'oppose strictement au
désir de repartir vers la ville. C'est s'engager à attendre la
fin de ses jours sur place.
Les 39,34% qui veulent demeurer au village ont des raisons
qui sont de trois ordres :
-La succession: elle exige la permanence du successeur dans la
concession. Pour cela, 4,91% de migrants de retour ont décidé de
demeurer définitivement au village. L'un d'eux de
dire : « je suis gardien de la tradition ».
-La fatigue : à cause de l'âge
avancé, 13,11% de migrants de retour disent qu'ils ne rentreront plus
séjourner en ville, car leurs jours tendent déjà vers la
fin. Quelques-uns disent : « je prépare ma
tombe », « aller encore en ville c'est faire marche
arrière ».
-Le village est meilleur : c'est la raison pour laquelle
22,95% de migrants de retour aimeraient y demeurer. Quelques-uns
l'expriment : « je suis content d'être au
village », « je suis ici chez nous, il n'y a rien
dehors », « j'ai goûté au bonheur du
village ».
Les âges de ceux qui désirent demeurer au village
sont représentés dans le tableau 25.
Age
des migrants désirant demeurer au village
Ages (ans)
|
30-39
|
40-49
|
50-59
|
60-69
|
70-79
|
80-89
|
Total
|
Effectif
|
1
|
8
|
9
|
8
|
2
|
3
|
31
|
Source : enquête de terrain,
Août 2008
Ceux qui désirent demeurer à Baloumgou sont des
personnes âgées de 40 ans et plus. Ces personnes n'ont plus
grand-chose à gagner d'un nouvel exode rural. A cause de la succession,
de la fatigue due au poids de l'âge ou à l'état de
santé, ces migrants de retour ont décidé d'y
séjourner définitivement.
Le désir de ré émigrer ou de demeurer
à Baloumgou d'un migrant de retour varie d'une personne à
l'autre. Les motivations des uns et des autres sont diverses et varient avec
l'âge et l'activité actuellement exercée.
Les actions de
développement des migrants de retour sont celles qui peuvent se
percevoir dans les domaines précis tels que l'éducation, la
santé, les infrastructures routières, l'électrification et
l'adduction d'eau potable.
L'éducation et la scolarisation: domaines
privilégiés d'actions pour le développement local
L'éducation et la scolarisation constituent l'un des
indicateurs du niveau de développement dans le village. Les apports des
migrants de retour sont évalués de façon globale suivant
deux critères. Nous avons fait l'état de la scolarisation de
Baloumgou avant 1985 et celui d'aujourd'hui. Ensuite, nous avons
étudié de façon spécifique les apports de 52, soit
85, 24% de migrants de retour qui contribuent activement dans
l'éducation et la scolarisation.
Les
établissements scolaires à Baloumgou et leurs années de
création
Etablissements
|
Année de création
|
Types d'établissement
|
Dénominations
|
Primaires publics
|
Ecole publique de Baloumgou Centre
|
1966
|
Ecole publique de Gwetcha
|
2003
|
Ecole St Kisito de Tchichi
|
1970
|
Ecole publique de Tchitchi 2
|
2004
|
Ecole maternelle
|
Ecole maternelle de Baloumgou
|
2003
|
Secondaires
|
C.E.S de Baloumgou
|
2008
|
Source : Enquête de terrain,
Septembre 2007
Foyer Social et culturel Baloumgou
CES de Baloumgou
Ecole
primaire et maternelle de Baloumgou centre
École primaire de Gwetcha, site provisoire (2009)
LES ACTIVITES EXERCEES PAR
LES MIGRANTS DE RETOUR A BALOUMGOU
Les activités exercées par les migrants de
retour sont multiples. D'après nos enquêtes sur le terrain en
2008, Nous avons pu distinguer :
· Les enseignants : parmi les migrants de retour
rencontrés, 9,83% sont enseignants. Cinq d'entre eux ont effectivement
reçu une formation d'enseignant, quatre ont exercé cette
activité ailleurs avant le retour à Baloumgou. Ils exercent leur
métier dans les quartiers, dans les écoles publiques et
maternelle, et au C.E.S.
· Les techniciens/chauffeurs: 6,55% de personnes sont
occupées dans ces domaines. Il s'agit plus précisément de
la conduite d'engins lourds : chantier de pont, transport de sable et
pierre pour construction des bâtiments. Ces migrants de retour vivent
à Fopsac, Toukong, Pokeuheu et exercent ce travail partout où ils
sont appelés à le faire. La conduite de mototaxi qui occupe 3,27%
de personnes localisées respectivement à Tchitchi et à
Toukong, Pokeheu, et Gwetcha. Ils exercent leur métier dans toute la
région avec pour centre Fopsac. La maçonnerie,
l'électricité et la menuiserie qui occupe 1,63% de personnes qui
résident à Pokeheu et Toukong et travaillent partout où
besoin se fait ressentir. Parmi eux, 3,27% ont reçu une formation de
chauffeur, 1,6% une formation en maçonnerie et 1,6% d'autres personnes
n'ont aucune formation. Ils ont exercé ces mêmes activités
avant leur retour à Baloumgou, ceux sans formations exceptées.
Ces migrants de retour contribuent à faciliter
Les bambous, matière première pour la fabrication
d'objets divers
Le sable de rigole, une ressource qui ogment le revenu des
villageois
La carrière des pierres de Toukong, activité
secondaires des villageois
Par ailleurs ;
- 85,24% de migrants de retour ont pratiqué
l'agriculture, notamment le maraîcher, l'agroforesterie,
particulièrement la culture d'eucalyptus et le vivrier ;
- 57,37% ont fait l'élevage : porcin, caprin,
volaille, bovin ;
- 47,54% ont fait le commerce : beaucoup plus le petit
commerce ;
- l'artisanat : sculpture, tissage, collecte du sable,
casser les pierres à la carrière) a été l'apanage
de 13,11% de migrants de retour ;
- 8,19% de personnes ont oeuvré dans la gestion des
groupes constitués et associations ;
- 4,91% de migrants de retour ont influencé le domaine
sanitaire ;
- 4,91% d'autres ont oeuvré dans
l'enseignement ;
-1,6% ont été actifs dans la politique ;
-1,6% ont été chauffeurs.
Dans l'ensemble, les activités des migrants de retour
revêtent de façon implicite certaines caractéristiques que
nous allons étudier.
DES
CARACTERISTIQUES PARTICULIERES POUR LES ACTIVITES DES MIGRANTS DE RETOUR
C'est la particularité des activités des
migrants de retour. Le tableau suivant présente les
caractéristiques des activités des migrants de retour.
Les
activités de la plupart des populations sont caractérisées
par :
- La conservation des activités :
A Baloumgou, 17, soit 31,48% de migrants de retour exercent exactement les
mêmes activités qu'en ville, ou encore exercent des
activités en fonction de la formation reçue en ville. C'est le
cas de 6,55% qui sont agriculteurs, de 4,91% qui sont commerçants, de
1,6% qui sont coiffeuses, de 1,6% qui sont photographes, de 3,27% qui sont
gérants de la structure privée et de 6,55% enseignants. Cette
conservation des activités peut s'expliquer par le fait que le cadre de
Baloumgou soit favorable à l'exercice de ces activités, ou mieux
par le fait que les migrants ne veulent pas changer d'activité.
- La diversification des
activités : c'est le fait d'exercer plusieurs
activités en même temps ou à des moments différents
afin de multiplier les sources de revenus. : 40 personnes, soit 74,07% des
migrants de retour font la diversification des activités. Ils ont
recours à des occupations autres que les activités principales.
Pour quelques cas, nous avons 1,67% de migrants de retour qui sont collecteurs
de sable et agriculteurs ; 1,67% d'autres sont maçons, moto taximen
et agriculteurs ; 1,67% encore sont gérants de structure
privée, pratiquent l'agriculture et sont propriétaires d'une
machine à écraser... La diversification des activités a
plusieurs explications. D'abord toutes les activités ne sont pas
faisables en toute saison, il faut veiller à être toujours
occupé. L'agriculture se pratique toujours en Mars, Juin, Août,
Décembre. Le reste de temps doit être bien géré. Il
y a ensuite la recherche d'autres activités parallèles pour
accroître les revenus4(*). Cela se fait toujours avec des activités non
agricoles.
- La reconversion des
activités : Parmi les migrants de retour, 37 soit 68,52%
exercent une activité différente de celle de la ville. Ceux qui
n'ont exercé aucune activité en ville, soit 9,83% de personnes et
qui n'ont même reçu aucune formation ont trouvé une
occupation à Baloumgou : conduite de mototaxis, commerce,
agriculture, collecte du sable. D'autres qui exerçaient une
activité en ville ont complètement changé
d'activité. C'est le cas de 1,6% de personnes formées en
marketing et qui sont aujourd'hui colleteuses de sable. C'est également
le cas de 1,6% d'autres formés en marketing qui sont plutôt
sculpteurs. La reconversion des activités peut s'expliquer par deux
raisons : soit les conditions du village ne permettent pas d'exercer les
mêmes activités qu'en ville (source de financement,
quantité et qualité de la clientèle, qualité de
l'activité), soit le migrant de retour a opté pour le changement
d'activité afin d'accroître ses revenus.
Quelle que soit l'activité et sa
caractéristique, elle permet au migrant de retour d'avoir un certain
revenu et de mieux vivre à Baloumgou.
Les
revenus des activités assez suffisants pour une utilisation
rationnelle
Les revenus des migrants de retour proviennent de la vente des
produits de l'agriculture et de l'élevage, des salaires mensuels ou de
la pension de retraite.
-Les produits de l'agriculture et de l'élevage :
des 88,52% des migrants de retour qui pratiquent l'agriculture et
l'élevage, 22,9% consacrent leurs produits à la consommation
familiale, 11,41% au commerce et 54,1% à la consommation familiale et au
commerce en même temps.
- Les salaires, la pension de retraite et l'argent issu du
commerce ou d'autres activités : le tableau 15 présente les
revenus mensuels des 40 salariés de retour qui ont déclaré
leurs revenus financiers.
Tous les migrants de retour n'ont pas déclaré le
montant de leurs revenus. Les migrants de retour qui ont un revenu
inférieur à 25.000F CFA représentent 21,31% ; 11,47%
en ont entre 25 000 et 50 000F CFA, 11,47% encore entre 50 000 et 75 000F CFA,
4,91% entre 75 000 et 100 000F CFA et 16,39% de personnes ont un revenu
supérieur à 100 000F CFA. Les migrants de retour utilisent leurs
revenus pour l'entretien de leur famille, principalement 86,88%; d'autres les
utilisent pour les tontines, c'est le cas de 9,84% de personnes et 3,27%
épargnent dans les associations ou la MC².
Les revenus mensuels des migrants de retour sont assez
considérables. Quel que soit leur montant, ces revenus permettent aux
chefs de famille de subvenir aux besoins de leurs familles. Les migrants de
retour peuvent donc être à l'abri du besoin.
Les activités des migrants de retour sont donc de
plusieurs types, qu'elles soient actuelles ou celles exercées depuis
leur retour. Ces activités ont assez bien modifié
l'économie de Baloumgou depuis le début des retours. Elles
revêtent des caractéristiques particulières et leur donnent
un revenu substantiel pour divers usages. Quels sont cependant les rapports des
migrants de retour avec les autres personnes du village ?
L'intégration sociale des migrants de retour a
Baloumgou
Ici, il est question de la manière dont les migrants de
retour s'intègrent dans les milieux associatifs du village et de
l'impression que les autres personnes ont concernant ces derniers.
Une
bonne implication des migrants de retour dans les associations de Baloumgou
Tous les migrants de retour sont au courant de l'existence des
associations dans le village. Cependant, 53 d'entre eux, soit 86,88% sont
membres d'au moins une association. Le tableau suivant présente la
contribution des migrants de retour dans les associations.
Le rôle des migrants de
retour dans les associations
Rôle
|
Effectif
|
%
|
Leader
|
29
|
47,54
|
Membre
|
19
|
31,14
|
Non membre
|
8
|
13,11
|
Promoteur
|
5
|
8,20
|
Total
|
61
|
86,88
|
Source : enquête du terrain
août 2008
Dans les associations, nous avons décelé trois
rôles principaux joués par les migrants de retour, ceux qui
constituent l'assistance dans l'association.
-les leaders : ils constituent 47,54% des migrants de
retour. Ce sont ceux qui font partie du bureau dirigeant des associations,
à savoir les présidents, les secrétaires, les censeurs,
trésoriers, conseillers... Ils influencent ainsi les décisions
prises dans leur association.
-les membres : ce sont ceux qui constituent l'assistance
dans l'association. De la proportion de 31,14%, ils sont subordonnés aux
décisions et influences des leaders.
-les promoteurs d'association : Il s'agit ici des
personnes qui ont créé des associations. Ils
représentent 8,2% des migrants de retour. Parmi ces associations, nous
avons l'Association des Moto taximen de Baloumgou , les femmes dynamique de
Baloumgou et quelque GIC. Nous ferons une étude un peu plus profonde de
ces GICs.
LA FORMATION DES GROUPES
D'INITIATIVES COMMUNAUTAIRES (GICS)
Les groupes d'initiative commune ont été
créés en zone rurale en vue de la formation et l'information des
paysans dans le contexte de la libéralisation de l'économie. Ils
sont mis sur pieds et gérés par les paysans eux-mêmes.
Ces GICs rencontrent les mêmes problèmes :
l'irrégularité des pluies, le manque de soutien financier,
l'absence de marché pour l'écoulement des produits
récoltés, l'abus de confiance dont sont victimes les membres.
Les GICs agricoles à Baloumgou sont dans l'ensemble
éparpillés dans leurs structures. Ils ont besoin d'être
unis dans une fédération pour triompher de tous les obstacles qui
les empêchent de réaliser pleinement leurs objectifs dans
l'exploitation agricole de la vallée. L'idée de leur unité
serait donc la bienvenue afin de faciliter l'achat des intrants agricoles, les
formations et même l'écoulement des produits
récoltés.
Nous notons que l'adhésion aux associations
dépend des objectifs de ces dernières. Ainsi, il y a des
associations dont l'objectif est l'entraide entre les membres. C'est le cas de
l'association dont 49,18% de migrants de retour sont membres. L'entraide
consiste en l'assistance en cas d'évènements heureux ou
malheureux et de maladie, il y a également l'épargne. Pour
d'autres associations, l'objectif est l'intérêt du village. Les
membres se consacrent physiquement aux investissements humains en vue de
refaire les routes, les points d'eau, de faire passer le courant
électrique... et aux réflexions sur les questions de
développement du village. C'est la particularité de l'implication
des migrants de retour dans ces associations. Les activités dans toutes
ces associations sont financées par les membres eux-mêmes à
travers les cotisations.
Des
migrants de retour perçus dynamiques par les autres populations
La perception des migrants de retour est l'ensemble des
impressions des autres en ce qui concerne ce qu'ils sont et font à
Baloumgou. A cet effet, le Sous-préfet de l'arrondissement de Baloumgou,
le chef du village, le « doyen » de la mairie de Baloumgou
et quelques non migrants ont donné leurs avis sur divers points.
« Les migrants de retour contribuent à
l'animation du village. Avec eux, nous entretenons des rapports
d'administrateurs et d'administrés ; ils sont beaucoup plus
intégrés par les chefs traditionnels. Ils n'ont pas beaucoup
d'action dans le développement du village, mais ils ont plus
d'expérience, ils sont encadreurs de ceux qui n'ont jamais migré.
Il n'est pas évident de les aider dans leurs actions de
développement, puisqu'ils ne sont pas recensés et chacun
s'installe à son propre compte. Ils ne posent aucun problème
à Baloumgou, C'est vrai qu'ailleurs, ils veulent défier les
autorités. Mais ici, ils ont la crainte de l'autorité
traditionnelle comme c'est le cas dans toutes les sociétés
Bamiléké »4(*).
« Les migrants de retour aiment collaborer avec
ceux qui ont une expérience extérieure, l'autorité
traditionnelle a besoin de leurs conseils et de leur collaboration. Du point de
vue comportemental, ils ont une certaine compréhension, des biens et des
expériences en ce qui concerne les activités. Les non migrants
aiment les méthodes agricoles ancestrales, ne sont pas ouverts au
changement. Les migrants de retour utilisent les intrants agricoles. Il faut
noter que Baloumgou subit peu l'exode urbain, mais l'action des migrants de
retour reste perceptible dans le village »
« Les migrants de retour exercent toutes les
activités : commerçants, éleveurs, agriculteurs...
Avec eux, nous entretenons de bons rapports. Ils contribuent au
développement à travers leurs actions dans les comités de
développement. On peut voir quelques innovations dans leurs
réalisations. Ils initient des projets et reçoivent souvent
l'appui des élites extérieures qui les
encouragent. »
« Les projets actuels et en cours de
développement à Baloumgou sont : l'adduction en eau potable,
la route, les problèmes d'éducation et de santé. Les
migrants de retour sont des personnes qui travaillent sur le terrain, qui
servent d'intermédiaires entre les agents de développement et les
populations locales. Ils montrent l'importance des projets initiés pour
le développement. »
PRATIQUE AGRICOLE A BALOUMGOU :
EXEMPLE D'ADAPTATION
TRADITIONNELLE SUR DES TERRES DE MOINS EN MOIN FERTILE
Situés en Afrique centrale, entre le 5e et le 6e
degré de latitude nord, les plateaux bamilékés occupent
6196 km2 au sud des hautes terres de l'Ouest-Cameroun (figure 65).
Avec une densité moyenne de 168 hab/km2 atteignant localement
600 hab/km2 , c'est une des rares régions tropicales
d'agriculture pluviale traditionnelle supportant de telles charges
démographiques. Un diagnostic des techniques d'exploitation des terres
montre que celles-ci sont relativement efficaces du point de vue du maintien de
la fertilité et de la lutte antiérosive. Cependant, les
transformations en cours dans la région en générale et
à Baloumgou en particulier aboutissent d'une part, à la
simplification des aménagements dans les zones anciennement
occupées et d'autre part, à l'extensification des méthodes
d'exploitation du sol dans les zones récemment mises en valeur. Ainsi,
la forte pression démographique, l'augmentation du nombre de cases et
les exigences socio-économiques actuelles peuvent avoir des
conséquences néfastes sur un environnement pour le moins fragile.
Dès lors, les précipitations relativement peu agressives, ont de
plus en plus tendance à se concentrer en surface et, les ruissellements
qui s'en suivent menacent les terres agricoles situées sur des terrains
pentus. Que faire? Peut-on imaginer une montagne dense, productive et stable?
La réussite mitigée du Projet de Développement Rural de la
Province de l'Ouest, qui proposait entre autres, le creusement de fossés
antiérosifs, l'aménagement des versants en gradins et la
fertilisation minérale, nous conduit à envisager des solutions
essentiellement fondées sur les savoir-faire locaux dans ce milieu aux
potentialités agricoles élevées.
La mise en valeur des terres à Baloumgou est
caractérisée par l'association et/ou la juxtaposition de
l'agriculture et de l'élevage. Les systèmes agraires sont
relativement complexes et les aménagements qui les accompagnent varient
suivant la prépondérance de l'agriculture sur l'élevage.
On y distingue d'une part les systèmes intensifs, et d'autre part les
systèmes extensifs.
LES SYSTEMES INTENSIFS
TRADITIONNELS
Ils sont pratiqués sur les zones habitées du
plateau où les exploitations familiales disposent des trois terroirs
indispensables à l'autonomie de chaque famille (bas-fond, versant et
sommet de colline). On y pratique une polyculture intensive associée au
petit élevage (chèvres, porcs, volailles) dans un paysage de
bocage. Les exploitations familiales (généralement
inférieures à 1 ha), s'allongent sur les versants et associent
une gamme variée de plantes, depuis le sommet jusqu'à la
vallée.
Les parties supérieures des versants portent soit des
pâturages pour les moutons et chèvres (Pennisetum purpureum,
Panicum maximum) soit des champs vivriers (temporaires ou permanents)
où l'arachide est associée au maïs, à la patate
douce, aux haricots, aux ignames, aux pois de terre. Là où les
densités sont peu élevées, l'usage du feu pour les
défrichements et pour le renouvellement du fourrage est
pratiqué.
Les parties intermédiaires sont le domaine de
l'habitat et des jardins multi-étagés aux associations culturales
complexes. Dans les caféières ombragées, maïs,
arachides, macabos, maniocs, taros, ignames, légumes, pommes de terre,
condiments divers, bananiers... en proportions variables, prospèrent
à proximité des caféiers et des arbres fruitiers ou
forestiers autour des habitations et de l'enclos à porc. Sur les
parcelles exclusivement réservées aux cultures vivrières,
une deuxième campagne de cultures (haricot, patate douce, pomme de
terre) succède à la récolte du maïs.
L'omniprésence des arbres donne au paysage un aspect touffu. On y
dénombre entre 120 et 130 arbres à l'hectare.
Les bas-fonds sont réservés aux palmiers raphias,
Raphia farinifera, à la lisière desquels
s'étendent de petits champs de tubercules (macabo, taro, ignames,
manioc...), associées à quelques bananiers et légumes
divers.
Les techniques de maintien
de la fertilité des sols y sont multiples:
- le recours à la jachère
permet la reconstitution naturelle des éléments
nutritifs du sol. Sur les champs vivriers intensifs, c'est une courte
jachère d'inter-saison culturale, alors que sur les champs d'arachide
des sommets de collines, la jachère est annuelle ou pluriannuelle.
- l'intégration de l'élevage à la
culture: les parcelles laissées en jachère, sont
pâturées par les moutons et chèvres qui exploitent les
résidus des récoltes et déposent leur fumier. L'enclos
à porc est régulièrement déplacé tout autour
des habitations et l'emplacement libéré mis en culture. Le fumier
ramassé sur les lieux de séjour fréquent du bétail
(porcherie, aires de stationnement des poules et des chèvres et petits
enclos à volaille de début des semailles), est disposé
dans les sillons.
- l'enfouissement des matières organiques sous
les billons : les résidus de récoltes, le fumier du
bétail, les déchets et cendres domestiques et toute
matière organique pouvant enrichir le sol sont entreposés dans
les sillons et recouverts de terre lors de la préparation des champs.
Cependant, toute la fumure organique n'étant pas transformée
pendant la saison culturale, les labours réexposent en surface les
déchets non humiliés qui protègent partiellement les
sols.
- le recyclage de la biomasse : il est
particulièrement efficace au regard de l'alternance
régulière entre billons et sillons. Pendant que les premiers
portent les cultures, les seconds reçoivent les déchets
domestiques et de sarclage qui vont fertiliser le futur billon. Ainsi, à
chaque saison culturale, une partie du sol est moins sollicitée que
l'autre et se reconstitue pour accueillir les cultures à la saison
suivante.
- la pratique de l'écobuage :
elle consiste à entasser les herbes arrachées sur les
parcelles, les recouvrir de terre puis, à partir d'un trou
aménagé sur le côté, on y met le feu. La combustion
lente conserve toutes les cendres issues de l'incinération, les
protège des eaux de pluies et facilite la fertilisation des sols.
Organisation traditionnelle de l'espace (fragment agrandi d'un
quartier du plateau granitique)
Les méthodes de
lutte antiérosive sont variées:
- l'association de plusieurs cultures sur le même
billon: elle assure la stabilité du billon, une bonne
couverture du sol et réduit l'érosion. On comprend dès
lors, pourquoi les gros billons disposés dans le sens de la pente
résistent efficacement au ruissellement.
- la pratique de deux campagnes culturales:
limitée aux parcelles vivrières, elle assure une
couverture permanente du sol surtout lorsque les cultures de la première
campagne sont en partie présentes sur les champs.
- l'association des arbres aux cultures: ces
arbres fruitiers ou forestiers fournissent l'ombrage nécessaire à
certaines cultures, freinent la vitesse des vents, préservent
l'humidité du sol. Leur litière protège le sol du choc des
gouttes de pluies et freine l'érosion.
- le maintien des résidus de récoltes
sur les champs: il s'agit des tiges de maïs laissées sur
pieds, des fans d'arachides abandonnées dans les sillons...qui assurent
un paillage du sol et le protègent de la forte insolation de saison
sèche et des effets néfastes du ruissellement. Certaines tiges
servent de tuteur aux ignames plantées plus tard.
- le quadrillage de l'espace cultivé par des
haies vives: il s'agit des "haies-juridiques" et des "haies-enclos"
dont l'agencement délimite des chemins de circulation du bétail
des abords des cases aux pâturages communs des sommets. Elles freinent
efficacement la course des eaux et piègent les transports solides
lorsqu'elles sont horizontalement renforcées de nervures de raphias. Par
ailleurs, ces haies vives forestières brisent la vitesse des vents.
Constituées d'essences à croissance rapide et reproductibles par
bouturage, elles représentent une source importante de bois de
chauffe, fournissent des tuteurs pour les cultures grimpantes et secondairement
du fourrage pour le petit bétail.
- la taille et la disposition des billons sur les
parcelles cultivées: elles varient suivant la position
topographique, les types de cultures et l'épaisseur des sols (seule la
longueur du billon est quelquefois imposée par la taille de la parcelle
cultivée):
Orientation et disposition des billons sur une
parcelle à Baloumgou
En somme, la disposition des billons dans le sens de la pente
est bien adaptée aux régions centrales où la faible
longueur des versants, la capacité d'infiltration élevée
des sols et la culture continue ne permettent ni une concentration des eaux de
pluie en surface, ni une grande vitesse d'écoulement superficiel. En
revanche, elle ne convient pas aux régions montagneuses et granitiques
où l'infiltration est plus faible et la déclivité plus
accentuée.
Transformations
récentes des systèmes agraires à Baloumgou
- Dans les zones d'agriculture intensive, la
"faim de terres" liée à la forte pression démographique,
entraîne le fractionnement des exploitations familiales et une
densification de l'espace. De plus en plus, on installe les fils ou les
frères sur les parties supérieures des concessions et on octroie
aux émigrés des parcelles pour la construction de
résidences secondaires. Dans certains quartiers, la densité du
bâti est de 3,3 cases à l'hectare et le taux d'accroissement
annuel des constructions d'environ 3 %, avec des densités de population
à la limite du tolérable. L'espace est moins saturé dans
la zone granitique longtemps soumise à une émigration plus
intense. Le rythme annuel des constructions y est plus faible (1,5 %), la
densité du bâti aussi (0,82 case à l'hectare) (Ducret &
Fotsing, 1987).
Sur les exploitations de plus en plus réduites - 1,3 ha
en moyenne - le maraîchage entraîne une simplification des haies et
une réduction des boisements. La jachère tend à
disparaître et l'utilisation des engrais minéraux se
généralise à l'ensemble des cultures. Cette fertilisation
minérale est complétée par les déchets des
élevages hors-sols notamment les fientes des poules. L'adoption du soja,
du maïs "Z 230" et de la pomme de terre "cardinal", variétés
culturales vulgarisés par l'UCCAO (Union Centrale des
Coopératives Agricoles de l'Ouest), ansi que la formation des paysans
par le PNVERA (Programme Nationale Pour la vulgarisation et la recherche en
agriculture) confirme la tendance à la diversification et
parachève la saturation de l'espace agraire.
- Dans les zones périphériques,
les exigences en terres agricoles favorisent la colonisation
anarchique des terres et la mise en culture des pentes fortes. La chasse aux
éleveurs porte un coup fatal à l'élevage du gros
bétail.
L'agriculture itinérante
Les estimations du nombre effectif de cultivateurs
itinérants vont de 250 millions (Myers 1986) à 300 millions
(Russell 1988). Sur une population mondiale de 5 milliards de personnes, la
manière dont 5% de la population assure sa subsistance pourrait sembler
peu importante. Mais on ne saurait ignorer la distribution géographique
des populations pratiquant l'agriculture itinérante et la grande
superficie sur laquelle leurs systèmes agro-forestiers sont
pratiqués. L'agriculture itinérante est la technique de gestion
des sols tropicaux la plus répandue. Divers types d'agriculture
itinérante sont actuellement pratiqués sur 30% des sols
exploitables dans le monde (Hauck 1974, Sanchez 1976:346).
Comment
définir l'agriculture itinérante?
Il existe plusieurs définitions de l'agriculture
itinérante. Le plus souvent, on appelle agriculture itinérante
tout système agricole dans lequel les champs sont
défrichés (habituellement par le feu) et cultivés pendant
une période brève pour être ensuite mis en jachère
(Conklin 1957). Avec l'apparition de la théorie des
agro-écosystèmes, qui inscrit les systèmes agricoles dans
un écosystème naturel plus grand, la définition de
l'agriculture itinérante a été repensée. La
théorie des agro-écosystèmes s'efforce d'intégrer
«la multiplicité des facteurs entrant en jeu dans les
systèmes culturaux» (Gliessman 1985:18). Tandis que de nombreuses
études antérieures présentaient le système de
culture sur brûlis comme essentiellement stable et répertoriaient
ses caractéristiques, des travaux plus récents fondés sur
la théorie des agro-écosystèmes inscrivent les
systèmes de culture sur brûlis et de jachère dans une
stratégie globale de subsistance, qui permet de répondre avec
souplesse aux différentes contraintes s'exerçant sous l'effet de
l'évolution du milieu social, économique ou naturel (Gliessman
1985, Altieri et al. 1973).
Qui sont
les cultivateurs itinérants à Baloumgou?
En Afrique, l'agriculture itinérante est
pratiquée par les populations de toute la zone humide. Mais les longues
périodes de jachère ont été progressivement
remplacées par l'exploitation intensive de champs à
proximité du lieu d'habitation, et par des assolements plus longs des
parcelles éloignées (Chidumayo 1987; Getahun et al.
1982). Même si les pratiques effectives de gestion, les cultures
pratiquées, etc., varient dans une certaine mesure, cette
intensification de l'agriculture itinérante est un
phénomène général dans toute la région.
Choix du site
Baloumgou : classification topographique
locale
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Terme
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Signification
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Appréciation locale
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Baloumgou
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Ntoukoc
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plaine (terrain plat)
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convient à la culture sur brûlis
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depkoc
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plateau
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convient à la culture sur brûlis
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·
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Nkoc
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flanc de colline (pente jusqu'à 75 degrés)
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site préférentiel
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chiekoc
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sommet de montagne
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convient à la culture sur brûlis
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Ton khie
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falaise (pente de 75 à 90 degrés)
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trop difficile à travailler, graves risques
d'érosion
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Siec che
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lit de cours d'eau
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ne convient pas à la culture sur brûlis
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Metebe tap
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marécage saisonnier
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ne convient pas à la culture sur brûlis
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Metebe
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marécage
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ne convient pas à la culture sur brûlis
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Lieu:
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Baloumgou ( gwethè, koc gwelep, gwejouc, koc
nkier)
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Dep lougou
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saillies rocheuses irrégulières ou blocs de
pierre
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trop rocheux pour la culture sur brûlis
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Cha'a pang
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sol irrégulier, creux et crêtes
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ne convient pas à la culture sur brûlis
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Cha'a sease
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légèrement irrégulier, en sommet de
colline
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utilisé pour la culture sur brûlis
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Cha'a depkoc
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légèrement irrégulier, divisé par une
ravine ou un changement brusque d'orientation
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utilisé pour la culture sur brûlis
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·
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Mbog cha'a
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régulier, sur un plan
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·
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terrain préférentiel pour la culture sur
brûlis
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Le paysage agricole est très orignal par son habitat
dispersé, son sol in intensément cultivé n vue d'en tirer
le maximum de profit.
LES TYPES DE CULTURES
Elles sont produites sur les types de sol rencontrés
à Baloumgou et sont réservées à l'autoconsommation
ainsi qu'a la commercialisation, vue l'avènement des techniques
culturales nouvelles. Les différents produits qui y sont cultivés
sont exportés directement vers les grandes villes comme Douala et
Yaoundé et une fine partie est commercialisée vers le
marché du village et voisin (Kamna). Tout ceci après chaque
récolte. On y observe une diversification des produits agricoles.
Activités agricoles des migrants de retour
Plantation de Banane plantain issue du financement des
fonds PPTE
Culture de la banane
plantain
La bananeraie de M. Ta'a Missac à Poutswe. Les rejetons
ont été plantés il y a juste un mois en A). Ce monsieur
bénéficie de l'aide du MINADER pour ses cultures. C'est le cas de
ces 400 rejetons de bananiers plantains qui sont en train de pousser. En B),
nous avons exactement la même parcelle 9 mois plus tard.
a) LE maïs
Il occupe une bonne partie des cultures pratiquée au
village et se cultive sous plusieurs forme partant de la forme la plus
traditionnel à la forme la plus moderne et avec une diversification de
variété comme celle de Z290, importé d'Amérique via
Kenya et introduite vers les années 1971-1975, et vulgarisé en
1977 qui a bénéficié des services de (l'Institut de
Recherche Agronomique de Dschang : IRAD) et de la délégation
départementale de la MIFI. On a aussi les variétés MEXICAN
5 et Amarillo de Cuba.
La culture traditionnelle de mas est pratiquée par les
mamans épuisées, ignorantes des techniques nouvelles et
renfermées à eux même.
La culture moderne pratiquée à plus de 60% de
nos jours est initiée par le PNVERA qui a formé les femmes et
hommes du village à la pratique d'une nouvelle agriculture plus rentable
et pour une bonne commercialisation.
Culture intensive du mas
Mise en friche pour la culture du haricot
A Baloumgou, on cultive plus le mas à Gwetcha,
Gwetchè et Pokeheu qui ont des terres naturellement propices à la
culture du mas
Culture de contre saison : haricot
A B
BIBLIOGRAPHIE
Abbé Thomas Ketchoua, les peuples de l'ouest Cameroun en
diaspora depuis 3000 ans
Plaine Tikar (journal) Directeur de publication : Mgbe
Koum
Pouala Culture (journal N° 15 septembre 2001)
* 1 Selon certaines sources
* 2 Un quartier de Baloumgou
* 3 Travail qui consiste
à effectuer des tâches champêtres afin d'être payer en
retour par le propriétaire
|