ROYAUME DU MAROC ??????? ????????
E.N.F.I. BP : 511, Bd. Moulay Youssef, Tabriquet,
Salé, Maroc- Tél. : 05 37 86 11 49, Fax : 05 37 86 26
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ECOLE NATIONALE FORESTIERE
D'INGENIEURS DE SALE
ELABORATION D'UNE BASE DE DONNEES GEOGRAPHIQUES ET
CATALOGUE DES STATIONS DE LA SUBERAIE DE LA MAAMORA
MEMOIRE DE 3ème
CYCLE
Présenté par : M. BAGARAM
Bawinabadi Maguiliwè
POUR L'OBTENTION DU DIPLOME D'INGENIEUR DES EAUX ET
FORETS
OPTION : Géomatique des
Ressources Naturelles
Soutenu publiquement le 10 juillet 2014 à 11h00
devant le jury :
MM:
Pr. QARRO M. (ENFI Salé) Président
Pr. MOUNIR F. (ENFI Salé) Rapporteur
Pr. LAHSSINI S. (ENFI Salé) Rapporteur
Pr. BELGHAZI B. (ENFI Salé) Examinateur
Pr. ZAHER H. (ENFI Salé) Examinatrice
Dr. AAFI A. (CRF Rabat) Examinateur
i
Dedication
To my daddy,
To my mommy,
I wished you were here.
To all my family,
You're what I got here ?
ii
Remerciements
Plus qu'un plaisir, c'est pour moi un honneur d'adresser mes
vifs et chaleureux remerciements à toutes les personnes avec qui j'ai eu
contact ces derniers années ; elles m'ont toute d'une manière ou
d'une autre permis de me construire. Je me permets pour autant de citer
quelques noms.
Les mots usuels : gratitude et de remerciements, ne pourraient
contenir la teneur de mes sentiments à l'égard du Professeur
MOUNIR F. de l'ENFI. Qu'il trouve ici mon respect, ma considération et
mon infinie reconnaissance. Il n'a jamais ménagé aucun effort
pour suivre et orienter ce travail d'une façon très
régulière. Sa bienveillance et sa compréhension m'ont
toujours été témoignées. Son soutien en tout point,
son obligeance, la somptuosité de ses qualités humaines m'ont
guidé et donné du courage. Il a été pour moi plus
qu'un professeur, un ami, un frère.
Ma gratitude va aussi envers le Pr. LAHSSINI Saïd qui n'a
cessé de me guider lors de ce travail. Ses conseils et recommandations
m'ont permis de mener à bien ce travail. Je suis reconnaissant pour les
efforts qu'il n'a cessé de ménager pour m'intégrer au
monde scientifique.
Le Pr BELGHAZI a eu à faire des critiques constructives
le long ce travail, je lui suis reconnaissant et lui dis merci pour sa
disponibilité et ses remarques.
Je suis sincèrement reconnaissant envers M. JDIRA El
Houssine qui a mis gracieusement à ma disposition pratiquement toutes
les données dont j'avais besoins.
Je remercie très vivement le Professeur QARRO M. pour
l'honneur qu'il m'a fait en acceptant de présider le jury qui a
évalué ce travail.
Je remercie le professeur Mme ZAHER H. Enseignante chercheur
à l'ENFI qui m'a fait l'immense honneur d'évaluer ce travail.
Je tiens également à remercier le Dr. AAFI A.
pour en plus de sa participation à l'évaluation de ce travail,
m'a fait part de ses connaissances sur la forêt de la Maâmora.
Ma gratitude va à l'endroit de M. MANDOURI T. pour ses
explications sur les phénomènes pédologiques.
iii
Je suis reconnaissant envers toute l'équipe de l'UCL
(Université Catholique de Louvain) qui s'est chargée de ma
formation et mon intégration en particulier le Pr. PONETTE Q., le Pr.
LAMBOT S. et Nicolas MOURMEAUX.
Les mots me manqueront pour adresser ma gratitude à
TENG Faida qui m'a chaleureusement accueilli en Belgique et s'est assuré
de mon épanouissement. Que Dieu lui rende au centuple toutes les bonnes
oeuvres qu'il a accomplies. Je remercie aussi la famille QUIRYNEN qui m'a
hébergé et m'a fait découvrir leur pays.
« Seules les montagnes ne se croisent» ; tel est ce
qu'ont dit. Un clin d'oeil à Paul-Igor, Koffi Luc que j'ai eu la chance
de rencontré et qui ont réveillé l'esprit scientifique qui
dormait en moi.
Je remercie la famille DEFO au Maroc en particulier Ida KAO
pour leur soutien permanent en des moments difficiles.
Merci à SANGARE Ibrahima «IB» pour son
soutien infaillible tout le long de mes années universitaire à
l'ENFI. Je remerci également THIOYE Djibril pour ses précieux
conseils.
« A coeur vaillant, rien d'impossible », ces mots
sont à addressé à DARE Aïsha et à Anabelle
pour leur soutien moral et leur présence.
Je tiens de même, à remercier sincèrement
les personnes qui durant mon séjour à l'ENFI m'ont
témoigné amour et bienveillance, m'ont soutenu et
encouragé : mes compatriotes et amis : KONKO Yawo, AFFO Biao, NOUMONVI
K. Dodji, LEN'NAH Toyi, mes camarades de la 43ème promotion
et tous les autres que je ne pourrai indexer, pour les bons moments
passés ensemble ; tous les camarades des 41, 42, 43, 44, 45 et
46ème promotions.
Quelqu'un m'a dit un jour qu'il n'y a pas de « MERCI
» entre amis. Alors juste un clin d'oeil à Casimir, Hervé,
Constant, KADAOUI, Jean-Marie, Victor, Omar, Younes, Lamyae, Wafa, Patricia,
Hadissati, Amidou, Julien, Modeste, Vanessa, Collins White, Gueye, Amidou,
Tudal, Gloria, Castro.
Enfin, mais pas pour le moins, je remercie toute la famille
BAGARAM à travers le monde qui a été toujours là
pour moi en particulier Jules, Moïse, Robert, Ernest, Augustin,
Sédaski.
Tout ceci n'aurait pas été possible sans le
concours du gouvernement marocain à travers l'Agence Marocaine de
Coopération Internationale (AMCI) ; qu'il trouve en ces mots ma profonde
gratitude
Mots clés :
Chêne-liège, Maâmora, évaluation multicritère,
épaisseur du sable, régénération, AHP
iv
Résumé
La régénération du
chêne-liège dans la forêt de la Maâmora est
capricieuse. Suite au constat que certains sols seraient impropres au
développement du chêne-liège, un remplacement sur une
grande partie de la forêt, du chêne-liège par les essences
exotiques a été opéré. Cependant, le sol n'est pas
le seul facteur à prendre en considération dans
l'évaluation de l'aptitude ; il existe d'autres facteurs qui peuvent
avoir des effets de compensation. Il est possible que certains milieux soient
peu convenables au chêne-liège mais jusqu'à quel niveau
?
Pour répondre à cette question, en premier lieu,
les principaux facteurs reconnus avoir une influence sur la
régénération du chêne-liège ont
été identifiés et cartographiés. En seconde
position, suite à l'importance accordée à
l'épaisseur du sable dans la forêt de la Maâmora, sa
variabilité a été étudiée par des approches
géostatistiques notamment pour évaluer sa dépendance
spatiale. Enfin la combinaison de ces facteurs avec chacun ayant un poids
déterminé par évaluation d'experts à partir de
l'approche AHP a permis de déterminer les indices d'aptitude à la
régénération du chêne-liège.
Les principaux facteurs influençant l'aptitude à
régénération du chêne-liège dans la
forêt de la Maâmora sont le climat exprimé par « la
continentalité » ; celle-ci se traduit par une diminution des
précipitations et une augmentation des températures de l'ouest
vers l'Est de la forêt ; la pente du terrain naturel et les pentes
fortes; l'épaisseur du sable, la pente du plancher argileux, ainsi que
les groupements végétaux et les types de sols.
La cartographie de ces facteurs est faite en insérant
la logique floue afin d'éviter la dichotomie nette entre les limites des
classes. Ceci a permis alors d'intégrer l'incertitude sur la limite
exacte des classes.
Par ailleurs, l'épaisseur du sable de la forêt
est très variable ; cette variabilité est plus importante dans la
direction sud-ouest nord-est que dans la direction opposée. . La
dépendance spatiale ou l'autocorrélation spatiale est de l'ordre
de 46.7% avec un échantillonnage à partir d'une maille
carrée de 500 m de côté. A partir d'un
échantillonnage systématique à chaque 100 m,
l'autocorrélation spatiale est de 87% ; il ressort qu'il y a une grande
variabilité spatiale qui n'est pas visualisée avec un
échantillonnage à 500 m. Le pas d'échantillonnage
admissible est d'une maille carrée de 300 à 350 m de
côté.
Enfin, quatre classes d'aptitude à la
régénération ont été obtenues. Il s'agit des
classes ayant une bonne, moyenne, faible et très faible aptitude et qui
représentent respectivement 17.40 %, 40.18%, 34.84% et 4.28% de la
forêt.
Keywords: Cork oak, Maâmora,
sand's thickness, multicriteria evaluation, regeneration, AHP
v
Abstract
The cork oak regeneration is in the Maamora forest is
capricious. Based on the hypothesis that some soils are unsuitable for cork oak
development, thus leading to the replacement of a large portion of the forest
with exotic species. However, soil is not the only factor to consider in
landuse suitability. It is possible some areas might be unsuitable to the cork
oak regeneration but their magnitude is unknown. The aim of this study is to
highlight suitable sites for cork oak development.
To achieve this goal, firstly, the main known factors having
an influence in the cork oak regeneration was identified and mapped. Secondly,
due to the importance given to the thickness of the sand in the Maamora forest,
its spatial dependence was studied by a geostatistical approach. Therefore, the
factors were combined using a weighted linear combination with the weight of
each criterion calculated by AHP (Analytic Hierarchy Process) resulting to a
cork oak regeneration suitability index for the whole forest.
The mapping of these factors was made by inserting a fuzzy
logic to avoid crisp classes. This permitted the integration of an uncertainty
to the exact class boundaries
The main factors influencing the regeneration of the cork oak
forest of Maamora are the continentality manifested by a decrease in
precipitation from the west to east at the same time a rising temperature in
the opposite direction, the bare soil slope less than 10% (gentle slope) and
steep slope (> 15 %), the thickness of the sand, the slope of the clay
floor, the flora and soil types.
Furthermore, a great variability in the thickness of the sand
was observed. This variability is greater in the southwest northeast direction
than in the opposite direction. Spatial dependence or spatial autocorrelation
is less than 46.7 % with a sampling grid of 500 m X 500 m. From a systematic
sampling of every 100 m gave a spatial autocorrelation of 87.7 %. Using a
sampling grid of 500 m X 500 m, a large spatial variability was not observed.
To take into account a greater portion of the spatial variability of the sand's
thickness, a sampling grid of 300 to 350 m is advised.
Finally, four classes of regeneration suitability were
obtained. These classes are good, medium, low and very low suitability and
which represent 17.40 %, 40.18 %, 34.84 % and 4.28 % of the forest area
respectively.
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vii
Table des matières
Résumé iv
Abstract v
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Liste des figures x
Liste des tableaux xii
Liste des sigles et acronymes xiii
Introduction 1
Chapitre 1. Revue bibliographique 4
1.1. Principe de la typologie des stations forestières
4
1.1.1. Définition de la station 4
1.1.2. Principaux descripteurs des stations 5
1.1.2.1. Régime hydrique 5
1.1.2.2. Climat 5
1.1.2.3. Topographie 6
1.1.2.4. Fertilité du sol 6
1.1.2.5. Phytocénose 6
1.1.3. Utilisation pratique de la notion de la station 7
1.1.4. Notion de groupes de stations 7
1.1.5. Conclusion 8
1.2. Aperçu sur le chêne-liège 8
1.2.1. Aire de répartition du chêne-liège
8
1.2.2. Ecologie du chêne-liège 10
Chapitre 2. Matériels et méthodes 12
2.1. Présentation de la zone d'étude 12
2.1.1. Situation géographique, administrative et
forestière 12
2.1.2. Caractéristiques du milieu 13
2.1.2.1. Cadre géologique 13
2.1.2.2. Cadre topographique 13
2.1.2.3. Cadre hydrographique 14
2.1.2.4. Cadre pédologique 14
2.1.2.5. Cadre climatique 15
2.1.2.6. Groupements et associations végétales de
la Maâmora 20
viii
2.2. Approche méthodologique 21
2.2.1. Analyse des facteurs influençant la
régénération du chêne-liège en
Maâmora 21
2.2.2. Outils de traitement 22
2.2.3. Facteurs considérés 22
2.2.3.1. Profondeur du plancher argileux (épaisseur du
sable) 22
2.2.3.2. Pente du plancher argileux 24
2.2.3.3. Types de sol 25
2.2.3.4. Climat 25
2.2.3.5. Topographie 25
2.2.3.6. Groupements végétaux 26
2.2.4. Evaluation de l'aptitude 26
2.2.4.1. Identification de l'objectif 26
2.2.4.2. Détermination des critères et contraintes
d'évaluation 26
2.2.4.3. Détermination des notes ou scores pour chacun des
critères 27
2.2.4.4. Attribution de poids à chacun des facteurs 27
2.2.4.5. Description du processus d'AHP 28
2.2.4.6. Agrégation ou combinaison des poids et notes pour
un résultat
synthétique 30
2.2.5. Base de données géographiques 30
Chapitre 3. Résultats et discussions 32
3.1. Analyse des facteurs influençant la
régénération du chêne-liège en Maâmora
32
3.1.1. Epaisseur du sable et la pente du plancher argileux 32
3.1.2. Pédologie 33
3.1.3. Continentalité 34
3.1.4. Flore 34
3.1.5. Pente du terrain 35
3.2. Analyse de la variabibilité de l'épaisseur du
sable 35
3.2.1. Analyse exploratoire des données 36
3.2.2. Etude de la variabilité spatiale de la
profondeur du plancher argileux en
Maâmora 38
3.3. Analyse de la variabilité de l'épaisseur du
sable dans la parcelle CIV11 42
3.3.1. Analyse exploratoire 43
3.3.2. Conclusion 45
ix
3.4. Cartographie des principaux facteurs influençant
la régénération et évaluation
de l'aptitude à la régénération du
chêne-liège en Maâmora 46
3.4.1. Facteurs topo-édaphiques 46
3.4.1.1. Profondeur du plancher argileux 46
3.4.1.2. Pente du plancher argileux 46
3.4.2. Carte pédologique 49
3.4.3. Pente du terrain 49
3.4.4. Continentalité 49
3.4.5. Flore 49
3.5. Evaluation de l'aptitude à la
régénération du chêne-liège en Maâmora
54
3.5.1. Critères et les contraintes 54
3.5.2. Attribution des notes ou scores à chaque facteur
54
3.5.2.1. Facteur topo-édaphique 54
3.5.2.2. Facteur pédologique 57
3.5.2.3. Pente du terrain naturel 57
3.5.2.4. Continentalité 57
3.5.3. Attribution des poids à chacun des facteurs
identifiés 58
3.5.4. Aptitude à la régénération
58
Conclusion générale 64
Bibliographie 66
Annexes 71
Annexe 1 : Données de la parcelle CIV11 72
Annexe 2 : Données de précipitations 75
Annexe 3 : Tableau de comparaison des facteurs 76
x
Liste des figures
Figure 1. Vision de l'écosystème
élémentaire, cellule de base de paysage (principe de
stations forestières) 5
Figure 2. Répartition mondiale du chêne-liège
9
Figure 3. Carte de situation générale de la zone
d'étude 12
Figure 4. Diagrammes ombrothermiques de Bagnouls et Gaussen 18
Figure 5. Place de la forêt dans le climagramme
d'Emberger-Sauvage 20
Figure 6. Schéma d'un variogramme montrant ses
différents paramètres 23
Figure 7. Echelle de Saaty (1977) pour la pondération des
facteurs par paires 28
Figure 8. Schéma global de la méthodologie 31
Figure 9. Carte de position des sondages de Maâmora avec un
maillage carré de 500 m
de côté 37
Figure 10. Histogramme de distribution des données de
Maâmora ; données brutes 37
Figure 11. Histogramme de distribution (à gauche) et le
graphe de probabilité (à droite) de la profondeur du plancher
argileux avec un maillage carré de 500 m de
côté 38 Figure 12. Surface de variogramme de la
profondeur du plancher argileux en Maâmora.
Données issues d'un maillage carré de 500 m de
côté 39 Figure 13.Variogrammes expérimentaux de la
profondeur du plancher argileux, calculé
pour des directions différentes 40 Figure 14.
Variogrammes expérimentaux de la profondeur du plancher argileux,
ajustés
par un modèle théorique : direction de 45° et
direction 135° 41 Figure 15. Carte de positionnement et des profondeurs
des forages de la parcelle CIV 11
de la forêt de la Maâmora 43
Figure 16. Surface de variogramme de la profondeur du plancher
argileux 44
Figure 17. Variogramme expérimental omnidirectionnel de la
profondeur du sable ajusté
par un modèle théorique 45
Figure 18. Carte des classes de profondeur du plancher argileux
en Maâmora 47
Figure 19. Carte des pentes du plancher argileux de la
forêt de la Maâmora 48
Figure 20. Carte pédologique de la Maâmora
établie par Heusch & Billaux (1966) 50
Figure 21. Carte des classes de pentes du terrain naturel de la
forêt de Maâmora 51
Figure 22. Carte des isohyètes de la forêt de
Maâmora (Mandouri, 1990) 52
Figure 23. Carte des groupements végétaux de la
forêt de la Maâmora 53
xi
Figure 24. Fonctions pour l'attribution de note au facteur
épaisseur du sable pour le calcul de l'aptitude à la
régénération. Sur l'axe y, l'aptitude avec 1 signifiant
l'aptitude maximale et l'axe des x représente
l'épaisseur du sable en cm. 55 Figure 25. Fonctions pour
l'attribution de note au facteur pente du plancher argileux pour le calcul de
l'aptitude à la régénération. Sur l'axe y,
l'aptitude avec 1 signifiant l'aptitude maximale et l'axe des x
représente les pentes du plancher argileux
en pourcentage. 55
Figure 26. Carte des enclaves de la forêt de Maâmora
56
Figure 27. Aptitude des différents sols de la
Maâmora à la régénération du chêne-
liège 57 Figure 28. Fonctions pour l'attribution de
note au facteur pente du terrain pour le calcul de l'aptitude à la
régénération. Sur l'axe y, l'aptitude avec 1 signifiant
l'aptitude maximale et l'axe des x représente les pentes du terrain
naturel
exprimées en pourcentage 57 Figure 29. Carte d'aptitude
à la régénération du chêne-liège dans
la forêt de la
Maâmora 61 Figure 30. Carte d'évaluation de
l'aptitude à la régénération du
chêne-liège dans la forêt
de la Maâmora par superposition avec la carte des
groupements végétaux 62 Figure 31. Carte d'aptitude à la
régénération moyenne par parcelle de la forêt de
la
Maâmora 63
xii
Liste des tableaux
Tableau 1. Superficie du chêne-liège dans
différents pays 9
Tableau 2. Précipitations moyennes mensuelles en mm 16
Tableau 3. Régimes pluviométriques moyens
saisonniers 16
Tableau 4. Données thermiques des stations
étudiées 17
Tableau 5. Bioclimats des stations limitrophes de la
Maâmora 19
Tableau 6. Valeurs de RI. 29
Tableau 7. Tableau récapitulatif de l'analyse exploratoire
de la profondeur du plancher
argileux mesurée selon un maillage carré d'un pas
de 500 m de côté 36 Tableau 8. Caractéristiques des
modèles de variogramme ajustés au variogramme
expérimental 42 Tableau 9. Statistiques descriptives
des données de profondeur du sable de la parcelle
CIV11 de la forêt de la Maâmora 43
Tableau 10. Moyenne des poids donnés par les trois experts
58
Tableau 11. Classe d'aptitude à la
régénération du chêne-liège avec les
surfaces
correspondantes 59
xiii
Liste des sigles et acronymes
°C : degré Celsius
°K : degré Kelvin
A.E.F.C.S : Administration des Eaux et Forêts et de la
Conservation des Sols
CEC : capacité d'échange cationique
cm : centimètre
DREFNO : Direction Régional des Eaux et Forêts du
Nord-Ouest
ENFI : Ecole Nationale Forestière
d'Ingénieurs
GPS : Global Position System
ha : hectare
IFN : Inventaire Forestier National
kg : kilogramme
m : mètre
M°C : moyenne des maxima du mois le plus chaud
m°C : moyenne des minima du mois le plus froid
mm : millimètre
MNT : Modèle Numérique du Terrain
pH : potentiel en hydrogène
SIG : système d'information géographique
T : tonne
UCL : Université catholique de Louvain
UPB : unité de petit bétail
1
Introduction
Au Maroc, la forêt occupe une place importante ; le
domaine forestier représente environ 9 millions d'hectares soit 13,3 %
du territoire national, dont 8,2 % de formation ligneuse, 4,4 % de nappes
alfatières et 0,7 % de reboisements (I.F.N., 1996). La subéraie
marocaine représente 20 % de la subéraie mondiale et 7 % de la
forêt marocaine (Hammoudi, 2002).
La Maâmora est considérée comme la plus
grande subéraie au monde étant en un seul tenant avec une
superficie de 131 738 ha. Elle est composée d'environ 70 000 ha de
chêne-liège, le reste de la surface est occupé par les
essences introduites dominées par les Eucalyptus et les Acacias
(Anonyme3, 2011). De part cette diversité et sa proximité des
grandes agglomérations, la forêt de la Maâmora joue un
rôle économique, environnemental et social très important.
En outre la production du liège et du bois, la Maâmora offre de
l'emploi aux riverains, et constitue un lieu de parcours pour un cheptel
composé de près de 230 000 têtes d'ovins et de bovins. La
charge pastorale est estimée à 6,4 UPB/ha/an, ce qui
dépasse de quatre fois la possibilité herbagère de la
subéraie (Benzyane, 1996). Cette forêt joue de même un
rôle cynégétique non négligeable.
La valeur de la Maâmora réside dans son
rôle non négligeable et déterminant dans l'activité
économique et sociale à l'échelle locale, régionale
et même nationale. En effet, elle offre des ressources importantes et
diverses. D'une part, elle constitue une réserve importante de
liège (47 % de la production nationale), de bois d'industrie (85 % de la
production nationale), et offre des produits secondaires comme les glands (600
kg/ha/an), champignons et truffes (30 T/an). D'autre part, elle permet aux
usagers le ramassage du bois mort gisant (87 % des besoins de la zone) et le
parcours dans les parcelles non mises en défens. En plus, elle joue
aussi un rôle important dans la création d'emplois (300 000
journées de travail/an), la pratique de l'apiculture (1000 T/an de miel)
et la chasse (DREFNO, 2005).
Les forêts marocaines subissent une grande pression
anthropo-zoogène. Les conséquences de cette pression sont une
difficulté à régénérer les peuplements. La
forêt de la Maâmora n'est pas en marge de ce problème.
La régénération est un facteur
déterminant dans la conservation des forêts et dans
l'atténuation du déficit en produits ligneux. Cette
activité se base entre autre pour sa réussite sur une
connaissance parfaite de l'aptitude des stations. La méconnaissance
de
2
ce facteur conduirait sans doute, à l'échec du
reboisement et de la régénération et à une perte
des moyens financiers et des efforts déployés pour leur
réalisation.
Face à la difficulté de
régénération naturelle et à la
dédensification progressive du chêne-liège en
Maâmora, l'administration forestière a pris des mesures pour une
régénération artificielle. La
régénération se fait par voie de semis ou par voie de
plantation en parallèle dans les clairières et dans les
culées noires d'essences introduites.
Malgré les efforts consentis par les gestionnaires
forestiers, la régénération du chêne-liège
reste capricieuse. Il est présumé que parmi les causes des
échecs de régénération, il existe entre autre
l'inaptitude de certains sols au développement du
chêne-liège traditionnelement appréciée par la
grande variabilité de l'épaisseur du sable. Toutefois, il existe
peu de données sur l'ampleur de ces sols potentiellement non convenables
au chêne-liège.
L'identification des stations constitue une des étapes
fondamentales de l'élaboration des aménagements forestiers. Cette
étape est particulièrement délicate à
négocier dans les aménagements modernes, qualifiés
d'intégrés ou encore de multifonctionnels, car elle concerne
autant les sensibilités du milieu (érosion, pollution, etc.) que
sa productivité ou sa valeur d'habitat potentielle.
Le développement fulgurant des systèmes
d'information géographique (SIG) au cours de la dernière
décennie, permet d'envisager sous un angle nouveau la valorisation des
outils d'analyse stationnelle, tant au plan de l'intégration des
différentes approches rendues possibles par la souplesse des outils
d'analyse, que de l'échelle d'application ; possibilité de
considérer des surfaces très importantes à une
échelle très fine (Claessens et al., 2002).
L'utilisation des systèmes d'information couplée
à l'évaluation multicritère de l'aptitude des stations
forestières à la régénération du
chêne-liège en Maâmora permettrait de localiser les zones
avec de fortes potentialités au développement de jeunes
peuplements de chêne-liège et donc une réussite plus
efficiente des travaux de régénérations
réalisés dans cette forêt. L'objectif global de cette
étude est d'aider le gestionnaire dans le choix des
périmètres de régénération. Pour y parvenir,
il est primordial d'atteindre les objectifs spécifiques suivants :
3
? Identifier les facteurs écologiques (édaphiques
et climatiques, floristiques, etc) déterminant dans les aptitudes
à la régénération du chêne-liège dans
la Maâmora ; ? Evaluer la variabilité de l'épaisseur du
sable ;
? Procéder à la cartographie de ces facteurs ;
? Evaluation multicritère de l'aptitude à la
régénération du chêne-liège ;
? Consolider cette information dans une base de données
géographique facilement interrogeable.
Le présent travail s'inscrit dans le cadre d'un projet
de coopération scientifique entre L'ENFI (Ecole Nationale
Forestière d'Ingénieurs) et l'UCL (Université Catholique
de Louvain en Belgique) intitulé : «Comportement et conduite des
plantations de chêne-liège en forêt de la Maâmora,
Maroc».
4
Chapitre 1. Revue bibliographique
1.1. Principe de la typologie des stations
forestières
1.1.1. Définition de la station
Sur un massif forestier, le milieu naturel présente des
variations importantes (climatique, géologique, pédologique,
topographique, etc.) ; les espèces végétales et en
particuliers les espèces forestières sont sensibles à ces
variations qui conditionnent leur présence et leur croissance (Ladier,
1993).
La définition de la station forestière la plus
adoptée en foresterie est qu'une station forestière est une
étendue de terrain boisé de superficie variable, homogène
dans ses conditions écologiques (climat, relief, substrat
géologique, sol, végétation spontanée) (Godron,
1994). Dès que l'un de ces facteurs varie, la station forestière
change (
Figure 1).
Dans une station forestière donnée, chaque
essence a une production déterminée, variant dans une fourchette
d'amplitude réduite. Pour décrire les milieux boisés et en
évaluer les aptitudes sylvicoles (niveau de productivité,
essences adaptées....), les sylviculteurs s'appuient sur la notion de
station forestière.
5
Figure 1. Vision de l'écosystème
élémentaire, cellule de base de paysage (principe de stations
forestières) ; (Fortescue, 1980 in Terras, 2011))
1.1.2. Principaux descripteurs des stations
1.1.2.1. Régime hydrique
Bien qu'important, la mesure du régime hydrique
proprement dit est réalisée rarement en condition
forestière. Ceci du fait qu'en forêt la composition et la
structure des peuplements, l'hétérogénéité
des sols et des stations, sont autant d'éléments peu
contrôlables (Chadoeuf & al., 1988) qui n'autorisent pas une
généralisation des résultats comme c'est le cas dans le
domaine agricole.
1.1.2.2. Climat
Les études les plus précises se
réfèrent généralement aux stations
météorologiques les plus proches des sites analysés (Le
Goff & Levy, 1984). En fonction des données disponibles,
différents indices climatiques « classiques » peuvent
être calculés (indice d'aridité de DE MARTONNE, quotient
pluviothermique d'EMBERGER, indice de WECK, etc).
6
1.1.2.3. Topographie
La position topographique est un élément
déterminant de la station. En effet, les facteurs d'ensoleillement
(facteur thermique et facteur radiatif), hydrique (circulation d'eau,
profondeur de sol et évapotranspiration) et trophique
(déplacement d'éléments minéraux par
érosion, lessivage et accumulation en bas de pente) sont
étroitement liés à la topographie (Franc & Valadas,
1990). De ce fait, Wagemas (1994) montre qu'au sein d'un versant
mouvementé, 67% de la variation de hauteur dominante d'un peuplement de
chêne est expliquée par des variables exclusivement
topographiques. Pour ces raisons, le relief est fréquemment
exprimé selon diverses codifications, au premier plan de toutes les
études de potentialités stationnelles et des clefs
synthétiques des catalogues de stations.
1.1.2.4. Fertilité du sol
Parmi les indicateurs de la richesse du sol, l'humus vient
généralement en premier lieu (Duchaufour, 1954 ; Green & al.,
1993). En effet, l'humus reflète le dynamisme du turnover, et est
lié à l'acidité de l'horizon humifère (pH) qui
entre dans la définition des types d'humus. On retrouve comme autres
indicateurs de la richesse du sol, fréquemment la lithologie et le type
de sol (Franc, 1989 ; Le Goff & Levy, 1984) ; ainsi que des mesures
chimiques telles que le rapport C/N, l'acidité (pH), la capacité
d'échange cationique (CEC), le taux de saturation en bases.
1.1.2.5. Phytocénose
1.1.2.5.1. Description de la flore
La composition floristique d'une parcelle située sous
forêt reflète les conditions écologiques (acidité du
sol, humidité, etc...). L'observation de la flore spontanée donne
donc des informations sur les caractéristiques stationnelles d'une
parcelle (www1 ; www2).
La méthode de description de la flore la plus
généralement employée est la méthode du
relevé phytosociologique. Le relevé phytosociologique consiste en
un inventaire total des espèces, ventilé par strate de
végétation et sommairement quantifié selon l'«
abondance-dominance» et la « sociabilité » de chacune des
espèces. Il permet d'appréhender également la structure et
l'architecture (recouvrement, hauteur) de chaque groupement
végétal. Le relevé est systématiquement
accompagné d'une description générale de la station
(topographie, géologie, pédologie, etc).
7
1.1.2.5.2. Indicateurs floristiques
La présence et le développement de chacune des
espèces est sous la dépendance des facteurs écologiques de
la station, et donc le relevé phytosociologique renseigne sur le niveau
de ces facteurs. De nombreux auteurs ont ainsi conçu des indicateurs
sous différentes formes : les groupes socio-écologiques, les
échelles floristiques, voire aussi les associations
phytosociologiques.
Toutefois, l'utilisation de ces indicateurs n'est efficace que
s'il existe un équilibre entre la station et sa flore (Franc &
Valadas, 1990). Notamment, les interventions humaines peuvent modifier
totalement la flore d'une station pour des décennies avant qu'un nouvel
équilibre ne se réinstalle.
1.1.3. Utilisation pratique de la notion de la station
Pour le forestier la station reçoit une signification
supplémentaire. Il la définirait plutôt selon Bonneau &
Timbal (1973) comme : « ... une étendue de forêt,
homogène dans ses conditions écologiques et son peuplement, dans
laquelle le forestier peut pratiquer la même sylviculture et peut
espérer une même production ».Ce concept de station
forestière, ainsi défini est donc très proche du concept
écologique, mais on y a ajouté l'idée
d'homogénéité du peuplement et d'un concept de gestion :
espérance d'une même production, pratique d'un même
traitement sylvicole.
1.1.4. Notion de groupes de stations
La notion de station forestière telle qu'elle vient
d'être définie correspond parfois à des surfaces trop
petites (Bonneau & Timbal, 1973) pour que le forestier gestionnaire puisse
y envisager un traitement spécial. Il est donc nécessaire de
concevoir, pour l'aménagement et la gestion des massifs forestiers, des
groupes de stations, unités de plus grande surface, justiciables d'un
même traitement. Ces unités résultent :
· soit du rapprochement de stations peu
différentes les unes des autres par leurs caractéristiques
écologiques et à l'intérieur desquelles on peut agir
à peu près de la même manière. Bonneau & Timbal
(1973) définissent les groupements comme «... des espaces où
les unités stationnelles particulières sont suffisamment
semblables pour que les possibilités et les procédés de
culture de la forêt et le rendement soient sensiblement les mêmes.
»
· Soit du rassemblement de plusieurs types de stations
très différentes, mais peu étendues et juxtaposées
plus ou moins régulièrement. C'est la notion de mosaïque
8
de stations ; une de leurs caractéristiques
essentielles étant alors leur
hétérogénéité écologique.
Contrairement à la station sensu stricto, qui est une
réalité écologique indépendante et relativement
permanente, le groupe de station est une notion qui dépend donc de
l'intensité de gestion recherchée et même de l'état
des connaissances sylvicoles. Elle est donc susceptible d'évoluer dans
le temps.
1.1.5. Conclusion
La station constitue l'unité homogène sur
laquelle le forestier peut espérer la même production ou dans
notre cas la même aptitude à la régénération
(un même taux de réussite). C'est alors ces unités qui
devront en quelques sortes constituer les périmètres de
régénération.
Pour finir, il convient de faire une distinction entre
aptitude et vocation. Marghadi (2009) définit l'aptitude comme
étant la capacité du milieu naturel à offrir à une
espèce donnée des conditions édapho-climatiques favorables
à son développement alors que les vocations sont plus larges dans
la mesure où elles prennent en considération, en plus des
conditions édapho-climatiques, des aspects socio-économiques.
Il ressort alors qu'en plus de l'aptitude à la
régénération il faudra intégrer des aspects
socio-économiques et même techniques pour la réussite des
interventions.
1.2. Aperçu sur le chêne-liège
1.2.1. Aire de répartition du
chêne-liège
Le chêne-liège (Quercus suber L), est une
essence sclérophylle sempervirente dont l'aire de répartition
naturelle est la partie occidentale du bassin méditerranéen
(Natividate, 1950 in Vanda, 2009). Le Portugal est le pays avec une grande
superficie de chêne-liège de 737 000 ha soit 30% de la superficie
mondiale mondiale de chêne-liège (Vanda, 2009). La Figure 2
illustre la répartition du chêne-liège à
l'état naturel.
9
Figure 2. Répartition mondiale du
chêne-liège (Aafi, 2007)
La surface de chêne-liège de l'Afrique du nord
représente 33% avec une faible production de 9% du liège mondial
(Tableau 1).
Tableau 1. Superficie du chêne-liège dans
différents pays (Lei, 2010)
Pays
|
Surface (Hectares)
|
Pourcentage
(%)
|
Production du liège (Tonnes)
|
Pourcentage
(%)
|
Portugal
|
736.700
|
32,4
|
157.000
|
52,5
|
Espagne
|
506.000
|
22,2
|
88.400
|
29,5
|
Algerie
|
414.000
|
18,2
|
15.000
|
5,2
|
Maroc
|
345.000
|
15,2
|
11.000
|
3,7
|
France
|
92.000
|
4
|
3.400
|
1,1
|
Tunisie
|
92.000
|
4
|
7.500
|
2,5
|
Italie
|
92.000
|
4
|
17.000
|
5,5
|
TOTAL
|
2.277.000
|
100
|
299.300
|
100
|
|
Hors de son aire naturelle, le chêne-liège a
été depuis longtemps utilisé comme essence de reboisement,
en particulier en Russie, aux Etats Unis d'Amérique, en
République Sud-Africaine, au Japon, en Argentine, en Australie, en
Uruguay et en Israël (William, 2002).
Au Maroc, selon Natividade (1956 in Elmansouri, 2013), la
subéraie s'étendait autre fois depuis le Grand Atlas sur une
étendue nettement supérieure à celle d'aujourd'hui. Une
liste exhaustive des forêts et stations de chêne-liège a
été dressées par Sauvage (1961).
10
D'autres stations ont été décrites bien
avant, notamment dans le secteur oriental et ont depuis disparu.
Par ailleurs, Benabid (1993) a fait l'état de la
subéraie marocaine productive par région sous forme d'ensemble
homogènes. Il a identifié six grands massifs : le massif de
Maâmora, celui de Larache, de Benslimane (subéraie de plaine), le
massif du Rif, du Moyen Atlas et celui du Plateau central (subéraie de
montagne) (Figure 3).
Figure 3. Carte de la répartition du
chêne-liège au Maroc (Elmansouri, 2013)
1.2.2. Ecologie du chêne-liège
Le chêne-liège est étroitement lié
aux conditions édaphiques et bioclimatiques du milieu et est exigeant en
lumière. Cette essence se développe depuis le bord de la mer
jusqu'à 1500-1600 m en général, exceptionnellement 2000 m
dans le Haut Atlas (Aafi, 2007) et un optimum trouvé à 600 m
d'altitude (Pereira, 2007). Il développe des peuplements sylvatiques
importants en ambiance bioclimatique sub-humide, humide et per-humide à
variantes tempérée, chaude, fraîche et localement froide.
Il apparaît également au semi-aride chaud et tempéré
grâce aux compensations écologiques (humidité relative de
l'air élevée, précipitations occultes, nappe
phréatique proche etc ...) (Aafi, 2007).
11
Les subéraies s'accommodent bien quand les
précipitations moyennes annuelles sont de 400 à 2.000 mm (Aafi,
2007) alors que de sa part, Pereira (2007) limite cet intervalle à
600-800 mm et affirme que le chêne-liège peut supporter des
précipitations de l'odre de 400 mm et que les précipitations
allant jusqu'à 1700 mm sont tolérables.
Le Quercus suber est une essence qui craint
l'hydromorphie (Lepoutre, 1965 ; Pereira, 2007) ; elle est calcifuge et
supporte mal les sols très argileux. C'est une essence
considérée alors comme acidophyle. Les sols
préférés sont des sols sablonneux (Maâmora, Gharb)
ou à substrat compact (schiste, grès dans le Plateau central, le
Rif et le Moyen Atlas oriental) (Aafi, 2007).
Du point de vue thermique, la température moyenne
annuelle optimale est comprise entre 13 et 16°C et peut survivre
jusqu'à une températurre moyenne annuelle de 19°C (Pereira,
2007). Par contre, le chêne-liège craint les basses
températures de l'ordre de -9 °C, si celles-ci durent plus de 3
jours (Aafi, 2007), cette thèse est soutenue par Gil & Varela (2008)
qui déclarent que le chêne-liège ne tolère pas des
températures inférieures à -10 °C.
Sur le plan phytosociologique, le chêne-liège
organise de nombreuses associations végétales
énumérées par Aafi (2007) dont les principales sont
l'association du Telino linifoliae-Quercetum suberis, celle du
Myrto communis-Quercetum suberis et l'association du Teucrio
afrae-Quercetum suberis.
12
Chapitre 2. Matériels et méthodes 2.1.
Présentation de la zone d'étude
2.1.1. Situation géographique, administrative et
forestière
La forêt de la Maâmora, de superficie
approximative de 133.853 hectares (IFN, 1996), se situe au nord-ouest du Maroc,
en bordure de l'océan Atlantique, entre les méridiens 6° et
6° 45' ouest, et les parallèles 34° et 34° 20' nord. Elle
s'inscrit dans un rectangle de 60 km de long, d'ouest en est, et 30 km de
large, du nord au sud (Aafi, 2007).
Figure 3. Carte de situation générale de
la zone d'étude
La forêt de la Maâmora est découpée
en cinq parties, bien distinctes et séparées les unes des autres
par des cours d'eau. Elles sont appelées cantons et
dénommées respectivement de l'ouest vers l'Est par les lettres A,
B, C, D et E.
Ce massif forestier est à cheval sur deux
régions économiques : la Région du Gharb-Chrarda-Bni Hssen
et dont relève des provinces de Kénitra et de Sidi Kacem et celle
de Rabat-Salé Zemmour-Zaër qui fait partie de la préfecture
de Salé et la province de Khémisset.
13
Les cinq cantons sont subdivisés en 33 groupes ;
numérotés en chiffres romains et totalisent 460 parcelles.
La forêt de la Maâmora fait partie du domaine
forestier, domaine privé de l'Etat. Sa gestion est assurée par la
DREFLCD du Nord-Ouest, DREPFLCD de Kénitra (pour sa moitié Nord)
et de la DREFLCD Rabat-Salé-Zemmour-Zair, DPEFLCD de Khemisset et de
Rabat (pour sa moitié Sud) et par les unités de gestion qui
dépendent de ces structures (CCDRF, Districts et Secteurs
Forestiers).
2.1.2. Caractéristiques du milieu
2.1.2.1. Cadre géologique
La forêt de la Maâmora s'étend entre
l'océan atlantique et le bassin moyen de l'Oued Beht. Elle constitue
ainsi la limite commune de la basse-meseta et du Rharb méridional.
Le cadre géologique de la forêt de la
Maâmora a fait l'objet de plusieurs études dont les principaux
résultats de ces travaux sont :
Le substratum de la zone repose sur des formations marneuses
qui constituent le niveau de la nappe phréatique ou sur des sables et
grés pliocènes. Au-dessus de ces couches est venu se
déposer un dépôt continental dont l'épaisseur est
variable et pouvant atteindre par endroit une vingtaine de mètres,
appelée argile rouge de la Maâmora du Villafranchien
supérieur. A la suite de ces dépôts se reposent des
formations sableuses d'une épaisseur de 1 à plus de 6
mètres et qui sont de deux types :
? des sables rouges siliceux riches en oxydes de fer et
pouvant contenir un peu d'argile ;
? des sables roses à beiges siliceux, plus récents
et dépourvus d'argiles.
L'origine de ces sables provient en majorité du
lessivage oblique des formations rouges de la Maâmora (De Beaucorps,
1956).
2.1.2.2. Cadre topographique
La forêt de la Maâmora est
caractérisée par une topographie généralement plane
ou, légèrement ondulée, inclinée vers le NNW
suivant une pente de l'ordre de 6 % à 8 %. Le point culminant se trouve
au sud-est de la Maâmora (300 m d'altitude dans la parcelle E.IV.5) et le
plus bas au Nord-Ouest (7 m dans la parcelle B.II.5) (Azemri, 2011).
14
Les formes de relief sont déterminées par le
système dunaire récent, par la tectonique et par l'importance du
recouvrement sableux. Ainsi, on distingue trois types de reliefs.
· Maâmora occidentale (cantons A et B) : peu
influencé par la tectonique avec un recouvrement sableux souvent
très important et à pentes moyennes.
· Maâmora centrale (canton C) ; ayant subie la plus
forte tectonique, à forte pente et où l'érosion est plus
prononcée.
· Maâmora Nord orientale (canton D et E) : c'est la
plus basse partie de la Maâmora à pentes et à
érosion faible.
2.1.2.3. Cadre hydrographique
La nature géologique, morphologique, la faible
pluviosité annuelle et le substratum argileux font que le réseau
hydrographique est peu important. Seuls cinq Oueds à larges
vallées séparant les cinq cantons forestiers drainent les eaux de
surface vers la plaine du Gharb, Il s'agit de l'Oued Fouarat, Oued
Foui, Oued Smento, Oued Tiflet et Oued
Touirza.
La moindre importance de ces cours d'eau s'explique par la
superficie limitée des bassins versants et par le faible ruissellement
sur des sols sableux couverts de végétation. Seul, l'oued Tiflet
est pérenne. Au total, les oueds écoulent chaque année
l'équivalent de 4% de la pluviométrie enregistrée dans la
région.
Quant aux nappes phréatiques, elles sont de faible
importance. En effet, à cause de l'intense évapotranspiration
(Lepoutre et Combes, 1967 in Daali, 1987), seule 15% des
précipitations profitent à la nappe phréatique.
2.1.2.4. Cadre pédologique
Les principaux types de sols qui prédominent dans la
forêt de la Maâmora sont essentiellement du type sable sur argile
(Lepoutre, 1965). La différenciation de ces sols repose essentiellement
sur trois critères à savoir :
+ l'épaisseur des sables qui couvrent l'argile ;
+ la nature des sables de recouvrement ;
+ la transition plus ou moins brutale des sables à
l'argile en profondeur.
15
Selon Lepoutre (1965), la forêt présente quatre
types de sols :
? Les sables beiges peu profonds sur argile
: Ils sont caractérisés par une faible
épaisseur des sables beiges qui reposent directement sur l'argile rouge
de Maâmora. Ce caractère fait que ces sols sont très
humides en hiver, à l'exception des pentes fortes traînant un
puissant drainage latéral. Ce genre de sols est fréquent dans le
sud des cantons C, D et E.
? Les sables profonds sur argile :
II se différencient des précédents par l'importance de
l'épaisseur des sables beiges. L'épaisseur peut atteindre 6
à 7m. Ils sont de ce fait très secs en été. On les
trouve sur tous les comblements des creux de la surface des argiles et dans la
zone d'épandage au Nord des cantons C, D et E.
? Les sables rouges sur argile : Ils
caractérisent les reliefs dunaires. Les sables beiges reposent sur les
sables rouges sous lesquelles apparaît l'argile rouge de la
Maâmora. Les sols présentent un meilleur bilan hydrique que les
deux précédents, grâce à une meilleure
capacité de rétention au niveau des sables rouges.
? Les sols hydromorphes : Ils sont
liés aux conditions topographiques. Ils sont cantonnés soit dans
des terrains subhorizontaux (nord du canton D) où le drainage
latéral est faible ; soit dans des bas-fonds. Le phénomène
d'hydromorphie hivernale est caractérisé par la présence
de taches de Gley ou pseudogley ou de marmorisation. En effet, il s'agit des
sols à hydromorphie temporaire hivernale.
A côté de ces sols, il existe d'autres types de
sol qui forment des exceptions, comme les sols rouges
méditerranéens sur dune calcaire qui apparaissent en bordure
occidentale, et les sols de type châtain vertiques (D.E.F.C.S, 1973).
2.1.2.5. Cadre climatique
2.1.2.5.1. Régime pluviométrique
Vu l'absence de relevés concernant les
précipitations au niveau de la majorité des stations
pluviométriques et de l'étalement des données relatives
à ce critère sur des durées d'observations
différentes, nous nous sommes alors référés aux
travaux bibliographiques (Larhlam, 1994 et Aafi, 2007) pour donner quelques
indications pluviométriques relatives à la zone
d'étude.
16
Tableau 2. Précipitations moyennes mensuelles en
mm
Station
|
Période d'observation
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Total
|
Kénitra
|
1951-1981
|
92,7
|
79,8
|
69,3
|
50,6
|
26,4
|
4,9
|
0,2
|
0,9
|
53,9
|
92,6
|
95,7
|
118,3
|
598,5
|
Rabat
|
1948-1975
|
85,5
|
71,9
|
67,4
|
61,9
|
20
|
8
|
0,5
|
1,1
|
7,7
|
37,8
|
88,2
|
113,1
|
563,2
|
Tiflet
|
1914-1982
|
67,5
|
66,7
|
69,8
|
51,6
|
34,9
|
8,3
|
0,6
|
2,2
|
7,6
|
44,5
|
60,5
|
84,7
|
498,9
|
|
Source : Larhlam, 1994 et Aafi, 2007
Il y a un gradient décroissant des
précipitations moyennes annuelles de l'ouest vers l'est (Tableau 2),
c'est-à-dire de Kénitra (598,5 mm) à Tiflet (498,9 mm) en
passant par Rabat (563,1 mm). Ce gradient décroissant est dû
à l'effet de la continentalité.
Les précipitations varient de l'ouest à l'est
et du nord au sud. A l'ouest, la moyenne annuelle atteint 600 mm alors
qu'à l'est, elle ne dépasse guère les 400 mm. Le nombre de
jours de pluies enregistré varie entre 53 et 68.
2.1.2.5.2. Régime pluviométrique moyen
saisonnier
L'étude des régimes pluviométriques
moyens saisonniers consiste à classer les saisons par ordre de
pluviosité décroissante c'est-à-dire donner les bilans
d'eau reçus saison par saison. L'analyse du Tableau 3 montre que pour
toutes les stations étudiées, le régime saisonnier est du
type H.A.P.E. (Hivers-Automne-Printemps-Eté).
Tableau 3. Régimes pluviométriques moyens
saisonniers
Station
|
Précipitations moyennes annuelles (mm)
|
Précipitations moyennes saisonnières
|
Type de régime
|
|
Printemps
|
Eté
|
Automne
|
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
|
598,5
|
290,8
|
146,3
|
6
|
155,4
|
H.A.P.E
|
Rabat
|
563,2
|
270,5
|
133,7
|
5,8
|
149,3
|
H.A.P.E
|
Tiflet
|
498,9
|
137,4
|
82
|
5,8
|
106,6
|
H.A.P.E
|
|
2.1.2.5.3. Températures
Les températures moyennes augmentent en
s'éloignant du littoral. Ceci est dû à la forte influence
qu'exerce l'océan sur le climat de Maâmora occidentale (Rabat,
Kénitra) et la
17
tendance continentale dans le reste de la subéraie
(Badouzi, 2008). La température minimale absolue enregistrée
à ce jour, a été de -6° C à Kenitra en 1932.
Par conséquent, on ne prévoit pas de dommages dus aux
gelées.
L'amplitude thermique annuelle qui correspond à la
différence entre la moyenne du mois le plus chaud et celle du mois le
plus froid, augmente au fur et à mesure qu'on se dirige vers l'est de la
Maâmora. Elle est comprise entre 19° C et 32° C.
Tableau 4. Données thermiques des stations
étudiées
Mois Station
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Kénitra
|
17,2
|
18,0
|
19,5
|
20,7
|
23,0
|
25,0
|
27,3
|
27,8
|
26,8
|
24,0
|
21,0
|
17,8
|
Rabat
|
17,1
|
17,9
|
20,2
|
22,4
|
22,6
|
24,6
|
26,5
|
27,3
|
26,0
|
24,0
|
20,6
|
17,5
|
Tiflet
|
16,8
|
17,9
|
20,6
|
23,1
|
26,9
|
31,3
|
35,3
|
35,6
|
32,0
|
27,7
|
21,7
|
17,7
|
|
2.1.2.5.4. Synthèses bioclimatiques
? Classification de BAGNOULS et GAUSSEN
Bagnouls et Gaussen (1953) définissent les mois secs
comme suit : "sera considéré comme sec, tout mois où le
total de précipitations exprimé en millimètre (P en mm)
est égal ou inférieur au double de la température moyenne
(T en °C) du même mois exprimée en degrés
centigrades". (Pmm = 2T°C).Selon Aafi (2007), la période
sèche s'étend sur environ 4,5 mois pour Rabat et Kénitra
et 5,5 mois pour Tiflet (Figure 4).
Les diagrammes établis les trois stations et la
station de Sidi Slimane, montrent que la longueur de la sècheresse est
très semblable dans les parties occidentales et orientales de la
Maâmora (diagramme ombrothermique des stations de Kénitra et de
Tiflet). Cette saison sèche débute généralement en
fin avril-début mai et se prolonge jusqu'au mois d'octobre. Mais ce qui
est intéressant à comparer dans ces diagrammes, c'est la
différence entre l'intensité de sécheresse de chaque
station, ainsi la surface délimitée par les courbes de
températures moyennes et les précipitations moyennes est
nettement plus grande à Tiflet qu'à Rabat. Ceci nous montre une
sécheresse plus accentuée dans la partie orientale que dans la
portion occidentale de la Maâmora.
La combinaison de Q2 et m permet de définir les
différents bioclimats et leurs variantes thermiques de la Maâmora.
Pour les trois stations on a les résultats suivants (Tableau 5) :
18
Tiflet
Sidi Slimane
Précipitations (mm)
120
100
40
80
60
20
0
Station de Rabat-Salé
J F M A M J J A S O N D
Mois
40
60
50
30
20
0
10
Températures (°C)
Précipitations (mm)
120
100
40
80
60
20
0
J F M A M J J A S O N D
Mois
Station de Kenitra
P(mm)
40
60
50
30
20
0
10
Températures (°C)
Figure 4. Diagrammes ombrothermiques de Bagnouls et
Gaussen
? Quotient pluviométrique d'EMBERGER
Se basant sur la pluviométrie et les températures
Emberger (1939) a défini les bioclimats de la région
méditerranéenne. Ainsi, il a établi un quotient
appelé quotient pluviométrique d'EMBERGER dont l'expression est
la suivante :
Q2= 2000 P
(??+m).(??-m)
? Où P : précipitations moyennes
annuelles (mm) ; M : moyenne des maxima du mois le plus chaud
(°K) et m : moyenne des minima du mois le plus froid
(°K).
19
Tableau 5. Bioclimats des stations limitrophes de la
Maâmora
Station
|
P(mm)
|
m°C
|
M°C
|
Q2
|
Bioclimat
|
Kénitra
|
598,5
|
7,6
|
27,8
|
99,5
|
Subhumide à hiver chaud
|
Rabat
|
563,2
|
8,2
|
27,3
|
103,9
|
|
498,9
|
5,6
|
35,6
|
55,7
|
Semi-aride à hiver
tempéré
|
|
Source : Badouzi, 2008
La Maâmora occidentale est caractérisée
par un bioclimat subhumide à hiver chaud alors que dans sa partie
orientale, le bioclimat est de type semi-aride à hiver
tempéré (Erreur ! ource du renvoi
introuvable.).
? Conclusion
L'analyse des différents facteurs climatiques permet
de dégager les conclusions suivantes :
? les précipitations sont variables dans le temps et dans
l'espace ;
? le régime pluviométrique saisonnier pour
toutes les stations est de type H.A.P.E ; ? la durée de la saison
sèche varie de 4,5 à 5,5 mois ;
? le bioclimat de la zone d'étude est de type
semi-aride à hiver tempéré dans sa partie orientale et
subhumide à hiver chaud dans la partie occidentale de la
Maâmora.
La végétation de la Maâmora a fait
l'objet de plusieurs études notamment celles de Metro et Sauvage (1955).
Ces auteurs ont distingué trois formations végétales
principales au
20
Figure 5. Place de la forêt dans le climagramme
d'Emberger-Sauvage (Aafi, 2007)
En raison du phénomène de compensations
dûes aux précipitations occultes, de l'importance de
l'humidité atmosphérique et des réserves hydriques de
certains types de sols à argiles plus ou moins proche, la partie
située dans le semi-aride selon le système de classification
d'EMBERGER peut être rattachée au subhumide (Barbero m et
al., 1981 in Daali, 1987).
2.1.2.6. Groupements et associations
végétales de la Maâmora
La végétation forestière naturelle de la
forêt de la Maâmora est représentée principalement
par le chêne-liège (Quercus suber). On y rencontre
à l'état sporadique, le poirier de la Maâmora,
espèce endémique de cette subéraie.
Les essences artificielles introduites dans la forêt de
la Maâmora sont essentiellement les eucalyptus, les résineux et
l'acacia.
21
niveau de la subéraie et ce en tenant compte des
aspects physionomiques de la végétaion. Il s'agit de :
V' la forêt de chêne-liège, ou
subéraie, la plus importante qui se trouve exclusivement sur
les sables plus ou moins profonds strictement dépourvus de calcaire ;
V' le maquis de lentisque et d'olivier sauvage qui existe
partout où la formation rouge de la Maâmora affleure et qui
remplace la subéraie sur les sables de la Maâmora dans la partie
orientale du massif ;
V' les fourrés des berges d'oueds permanents ou
ripisilves.
Sauvage (1961) a distingué trois types de milieux du
chêne-liège. Chaque milieu est caractérisé par un
certain nombre de groupements ou associations végétales :
V' les groupements du couvert du chêne-liège qui
regroupe l'association à Teline linifolia et Lavandula
stoechas; l'association à Briza maxima qui reflète
une certaine maturation en Maâmora occidentale ; une association à
Cytisus arboreus et Cistus salviifolius et un groupement à
Quercus suber et Pyrus mamorensis caractérisé
par Thymelaea lythroides dans la partie la plus humide de la
Maâmora occidentale.
V' les groupements des vides qui regroupent l'association
à Helianthemum guttatum et Eryngium tenue sur sable et
l'association à Galium viscosum et Daucus pumilis sur
sable mobile.
V' les groupements intermédiaires qui n'ont pu
être classés dans l'un ou l'autre des groupements à savoir
l'association à Anthoxantum odoratum et Ornitopus
isthmocarpus ; le groupement à Halimium libanotis et Lavandula
stoechas en Maâmora occidentale et le groupement à
Halimium halimifolium dans les vides de la Maâmora orientale
2.2. Approche méthodologique
2.2.1. Analyse des facteurs influençant la
régénération du chêne-liège en
Maâmora
Il s'agit d'identifier et d'analyser à partir des
études antérieures (travaux de Lepoutre, Marion, les
études de l'ENFI, etc), les facteurs bio-physiques reconnus influencer
la régénération du chêne-liège en
Maâmora. Il s'agit également de déterminer comment ces
facteurs influencent la régénération du
chêne-liège.
22
2.2.2. Outils de traitement
L'outil d'analyse SIG et de cartographie a été
Quantum Gis (QGis). Le choix de ce progiciel se justifie par sa gratuité
avec une interface conviviale, une grande puissance de traitement des
données et une documentation enrichie. Il dispose également d'une
bibliothèque d'extension et de fonctionnalités étendues
surtout grâce à l'intégration de SAGA®.
Le GPS Trimble Juno SB a été utilisé
pour la localisation et la collecte des données sur le terrain.
2.2.3. Facteurs considérés
2.2.3.1. Profondeur du plancher argileux (épaisseur
du sable)
Pour atteindre cet objectif, les données issues du
forage du sol lors de la révision d'aménagement en cours
(à partir de 2010), données récoltées par la
société TTOBA, furent analysées. Pour mieux cerner la
variabilité, la parcelle CIV11 fut choisie comme parcelle
expérimentale. Un échantillonnage systématique avec une
maille carrée de 100 m de côté fût adopté. A
chaque noeud de la maille, l'épaisseur de la couche de sable qui
correspond à la profondeur du plancher argileux a été
mesurée à l'aide d'une tarière pédologique
extensible permettant d'aller jusqu'à 310 cm de profondeur.
Le choix de la parcelle CIV11 s'est fait en essayant de
consillier un certain nombre de critères dont notamment une faible
variabilité, l'accessibilité de la parcelle ou plutôt son
éloignement et enfin sa taille.
? La variabilité se réfère à une
faible variabilité de l'épaisseur du sable à partir de
l'échantillonnage à tous les 500 m ; ceci permet de ne pas
échantillonner une parcelle déjà trop variable à
première vue.
? Vu que la forêt de la Maâmora est une grande
forêt, il était indispensable que la durée du trajet pour
se rendre dans la parcelle soit assez faible.
? La taille de la parcelle est importante pour deux raisons :
d'abord cette activité de mesure de l'épaisseur du sable est une
activité manuelle et donc pénible et requiert que la parcelle
soit assez petite et ensuite, il est nécessaire que la parcelle soit
assez grande pour avoir une structuration spatiale sur des distances
considérables.
23
2.2.3.1.1. Données mobilisables
Les données sont de deux types : à savoir les
cartes d'iso-profondeurs et les données issues des sondages
pédologiques à la tarière extensible.
Les données de profondeur du plancher argileux issues de
l'étude pédologique (sondage à la tarière
pédologique) lors de la révision d'aménagement de la
Maâmora (à partir de 2010), par le bureau d'étude TTOBA,
ont été analysées.
De même, les cartes d'isoprofondeur élaborées
en 1993 à partir des travaux de Lepoutre ont été
récupérées. Ces calques recouvrent 26 groupes sur les 33
de la forêt de la Maâmora.
2.2.3.1.2. Méthode de traitement
L'outil de base de l'analyse géostatistique par krigeage
est le variogramme ou pour être spécifique le semivariogramme
(Figure 6).
Figure 6. Schéma d'un variogramme montrant ses
différents paramètres
Le Variogramme est caractérisé par les
paramètres suivants :
Un effet de pépite (« nugget
») qui est la variation à très courte échelle, elle
est généralement due à des erreurs de localisation, des
erreurs d'analyse et précision analytique (Marcotte, 2014). En pratique
il correspond à la variance du semivariogramme pour une distance de
séparation nulle. En d'autres termes, il s'agit de l'erreur qui serait
commise si les mesures sont refaites aux mêmes emplacements.
L'idéal est d'avoir un effet de pépite le plus faible possible
voire nul.
24
Une portée (« range ») qui
est la distance à partir de laquelle le variogramme atteint son palier ;
la portée pratique (parfois facteur d'échelle) est la distance
à partir de laquelle le variogramme reste dans un intervalle de 5 %
autour de son palier. La portée renseigne sur la structuration des
données. Une portée assez longue entraîne une
autocorrélation et est généralement la situation
souhaitée.
Un palier (« sill ») qui
correspond au plateau atteint par le variogramme. Il peut s'agir d'un palier
total (prise en compte de l'effet de pépite et du palier partiel) ou
d'un palier partiel ne prenant pas alors en considération l'effet de
pépite.
La formule 1 permet de calculer le semivariogramme.
(1)
Avec
??e (h) :
Semivariogramme expérimental fonction de la distance de
séparation h
N(h) : Nombre de paires dont les points sont espacés
de h
Z (xi) : valeur observée à l'endroit
Z (xi+h) : valeur observée à h plus
loin
2.2.3.1.3. Outils de traitement
Les données récoltées ont
été traitées par le programme open source R notamment ses
packages « gstat » qui permet les analyses
géostatistiques, « sp » pour l'aspect spatiale
(cartographique) et « lattice » pour les
représentations graphiques. Le logiciel GSLIB (Geostatistical
Software Library) a été utilisé également pour
la représentation spatiale des données.
2.2.3.2. Pente du plancher argileux
A partir des résultats d'interpolation de la
profondeur du plancher argileux et d'un MNT (Modèle Numérique du
Terrain ou selon d'autres appellations modèle numérique
d'altitude) il peut être déduit la pente du plancher argileux qui
n'est autre que le dérivé du « MNT des profondeurs »
qui correspond à la hauteur du plancher argileux. Pour y parvenir, on
peut procéder comme suit :
25
? Soustraire du MNT du terrain naturel la profondeur plancher
argileux ; ceci produit une carte de l'élévation du plancher
argileux par rapport au niveau de la mer.
? A partir de cette carte d'élévation du niveau
du plancher argileux, peut être extraite la pente du plancher
argileux.
La précision de cette pente du plancher argileux est
liée d'une part à la précision du MNT utilisé et
d'autre part à la dépendance spatiale des résultats de
l'échantillonnage (profondeur du plancher argileux) et de la
fiabilité de la technique d'interpolation.
2.2.3.3. Types de sol
Il existe une carte pédologique élaborée
par Heusch & Billaux (1966) et disponible à l'INRA. Celle-ci
disponible en format papier a été récupérée,
vectorisée puis rastérisée une fois de plus avec une
taille de pixel de 30 m.
2.2.3.4. Climat
Les données climatiques dans le cas de la
Maâmora sont assimilées à la continentalité de la
forêt. De façon répandue, les polygones de Thiessen sont
utilisés pour la caractérisation du climat d'un milieu (Musy,
2005; Lorrain, 2007), mais la régionalisation à partir des
polygones de Thiessen produit un effet assez artificiel (passage brutal d'un
milieu à un autre).
La seconde approche est l'utilisation des courbes
d'isohyètes. Cette approche permet une régionalisation assez
douce mais requiert de disposer des lignes de même pluviométrie.
Cette seconde méthode a été retenue vue que les courbes
d'isohyètes de la forêt de la Maâmora sont
déjà élaborées. Les données utilisées
pour la cartographie sont des données de températures et
précipitation.
2.2.3.5. Topographie
Le facteur topographique qui nous intéresse est la
pente du terrain. Ces données topographiques sont extraites du
modèle numérique de terrain (MNT) ASTER GDEM
téléchargé d'internet. De ce MNT, il a été
extrait les pentes du terrain et qui sont classifiées en classes de
pentes.
Deux classes de pentes sont retenues vue que la forêt
de Maâmora est une forêt de plaine. Il s'agit de la classe des
pentes jugées faibles (pentes inférieures à 10%) et les
pentes fortes (pentes supérieures à 10%).
Selon Godard (2007), les contraintes sont les critères
booléens qui limitent l'analyse à des régions
particulières. Quelle que soit la méthode utilisée
finalement pour l'agrégation
26
2.2.3.6. Groupements végétaux
Données floristiques sont issues des travaux de Aafi
(2007). Il s'agit d'une image SPOT traitée faisant ressortir les
différents groupements végétaux. Cette carte a
été numérisée.
2.2.4. Evaluation de l'aptitude
Il s'agit d'une évaluation multicritère (EMC).
La méthode proposée pour ce faire, par de nombreux auteurs
(Estoque, 2011 ; Anonyme1, 2009), s'articule en six étapes à
savoir :
· l'identification de l'objectif en définissant
clairement le problème,
· la détermination des critères et
contraintes d'évaluation,
· la détermination des notes pour chacun des
facteurs ou critères,
· l'attribution de poids à chacun des facteurs,
· l'agrégation ou combinaison des poids et notes
pour un résultat synthétique,
· la vérification et la validation
2.2.4.1. Identification de l'objectif
Comme règle générale, (Haughey, 2014)
recommande à ce que l'objectif de l'analyse multicritère soit
SMART c'est-à-dire :
S = Spécifique M = Mesurable A = Atteignable R =
Relevant
T = (Time bound)
La spécificité de l'objectif
réfère à ce que celui-ci soit bien définit et
clairement connu de tous ceux qui sont impliqués dans
l'évaluation. Il est important par ailleurs de savoir quand est ce que
l'objectif est atteint (mesurabilité) et également l'objectif
doit être quelque chose de possible avec les ressources et les moyens
disponibles (atteignable). Et enfin l'objectif doit tenir compte du temps
nécessaire pour sa réalisation (time bound).
2.2.4.2. Détermination des critères et
contraintes d'évaluation
Les critères ou facteurs pris en compte sont ceux qui
sont jugés relevant de l'aptitude à la
régénération du chêne-liège.
27
des critères, les contraintes sont toujours des images
booléennes. Dans le cas précis de cette étude, les
contraintes différencient les zones qui sont qualifiées d'aptes
au développement d'essences forestières de celles qui sont
considérées comme inaptes, quelles que soient les conditions. Par
opposition, les facteurs sont des critères qui définissent un
certain degré d'aptitude pour toutes les régions. Ils
définissent des zones d'aptitude, ou de solutions alternatives, qui sont
exprimées par des valeurs continues.
2.2.4.3. Détermination des notes ou scores pour
chacun des critères
Il s'agit ici d'une façon pratique de cartographier
chacun des facteurs identifiés comme important dans l'aptitude à
la régénération du chêne-liège en
Maâmora.
Les valeurs de ces facteurs sont alors standardisées
pour que tous les critères soient dans la même échelle.
Estoque (2011) et Eastman (2004) proposent par exemple que tous les facteurs
soient standardisés dans une gamme de 0 à 255. Avec la valeur 0
pour les zones jugées de moins aptes et 255 pour les zones les plus
aptes. Touefois, les deux auteurs estiment que les facteurs peuvent être
standaridisés sur une échelle de 1 à 10 ; s'il s'agit des
données en classes. A cet effet il est important de décider de la
fonction d'appartenance en utilisant les règles floues. Le choix de la
fonction d'appartenance est fonction du critère et de la connaissance de
sa variation par les experts (Estoque, 2011). Toutefois, pour Eastman (2004),
la fonction sigmoïde (fonction en forme de S) est celle qui est la plus
utilisée dans le domaine des ressources natturelles.
Dans ce travail, les différents facteurs ont
été standardisés sur une échelle de 1 à 10.
Les données continues comme la pente du terrain ont été
classifiées et chaque classe a reçu un score. Le choix du score
pour chaque classe est bassée sur les résultats de l'analyse
bibliographique. Une classe, pour un facteur donné, recevra un score
élevé si cette classe contibue efficacement à la
régénération du chêne-liège.
2.2.4.4. Attribution de poids à chacun des
facteurs
Il existe plusieurs méthodes dans l'évaluation
multicritères. On peut citer entre autres :
? Les méthodes de sur-classement qui consistent
à classer les facteurs selon leur ordre d'importance (Estoque, 2011).
Ces méthodes sont la méthode ELECTRE, PROMETHEE.
28
? Les méthodes basées sur la théorie de
l'utilité (Caillet, 2003). On peut citer comme exemples de ce type de
méthode la méthode MAUT (MultiAttribute Utility Theory) et la
méthode des sommes pondérées.
? Il existe une autre catégorie de méthodes ;
dans laquelle on peut citer AHP (Analytic Hierarchy Process)
développée par Thomas Saaty dans les années 1980 et
MACBETH (Masuring Attractiveness by a Categorical Based Evaluation Technique).
L'AHP a été la technique utilisée pour la
pondération des poids des critères d'évaluation de
l'aptitude au reboisement lors de cette étude.
Cette méthode a l'avantage d'affiner le processus de
décision en examinant la cohérence et la logique des
décideurs (Caillet, 2003). Le point de départ de la
méthode est de définir une arborescence hiérarchique de
critères et de sous-critères. La représentation de
l'arborescence se fait sous la forme de couples père-fils.
2.2.4.5. Description du processus d'AHP
Tous les facteurs jugés importants dans la
régénération du chêne-liège ont
été comparés deux à deux par des « experts
» intervenant dans la gestion de la forêt de la Maâmora. Les
critères sont comparés sur une échelle allant de 1
à 9 comme le recommandent Saaty & Vargas (1991) ; où 1
implique qu'il n'y a pas de préférence entre les deux
critères et 9 signifie qu'un facteur est extrêmement
favorisé par rapport à un autre. Cela produit une matrice
carrée dans laquelle les lignes et les colonnes sont les
critères.
Figure 7. Echelle de Saaty (1977) pour la
pondération des facteurs par paires (Eastman, 2004)
Par la suite, les facteurs sont classés en
considérant leur poids. Ces poids sont obtenus en utilisant le vecteur
de priorité encore appelé vecteur propre. Le vecteur de
priorité est déterminé par le calcul de la moyenne des
valeurs des lignes de la matrice. Pour la normalisation, la valeur de chaque
cellule a été divisée par le total de chaque colonne.
Bien que les paires de comparaison de la matrice ne soient
pas attribuées aléatoirement, il en demeure une inconsistance due
aux avis et préférences des experts. Cette inconsistance peut
entrainer une perturbation dans le calcul des poids (des valeurs propres
29
de la matrice). Ces inconsistances peuvent être de la
forme qu'un facteur est préféré au détriment d'un
autre qui à son tour est préféré par rapport
à un troisième, mais il n'y a pas de transitivité entre
les facteurs.
Pour pallier à cela, le ratio de cohérence
(CR=Consistancy Ratio) proposé par Saaty (1977) a été
calculé. Ce ratio est le rapport de l'indice de cohérence (CI)
par l'indice de cohérence moyenne (RI).
CR= ????
???? (2)
L'indice de cohérence moyenne est donné par
l'abaque de Saaty & Vargas(1991). Cet indice est donné pour une
matrice allant jusqu'à un ordre de 15 (c'est-à-dire 15
facteurs).
Tableau 6. Valeurs de RI avec n= ordre de la
matrice.
n
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
RI
|
0.00
|
0.52
|
0.90
|
1.12
|
1.24
|
1.32
|
1.41
|
|
(Saaty & Vargas, 1991)
L'indice de cohérence (CI) est directement
calculé à partir de la matrice de préférence comme
le recommande Saaty (1977) selon la formule 3:
?? ?????? - n
CI=
n-1 (3)
Avec
ëmax : la plus grande valeur propre de la matrice de
préférence n : ordre de la matrice de
préférence
Saaty & Vargas (1991) exigent que la matrice des
préférences soit revérifiée si le coefficient de
consistance (CR) est supérieur à 0.1
30
2.2.4.6. Agrégation ou combinaison des poids et
notes pour un résultat synthétique
Il s'agit ici de combiner les facteurs en leur affectant leur
coefficient de pondération puis en les sommant pour obtenir la carte
d'aptitude. Cela se représente sous l'expression suivante :
(4)
Avec
S : Aptitude
Wi : poids ou coefficient du facteur i
Xi : score du facteur i
Ç : Score de la contrainte j (0 ou 1)
2.2.5. Base de données géographiques
La base de données géographiques,
constituée de couches matricielles et de couches vectorielles,
générée lors de cette étude sera stockée
dans un système de gestion de bases de données
PostgreSQL/Postgis®.
Le choix de ce système de gestion des bases de
données s'explique par sa simplicité, sa robustesse et sa
capacité à stocker d'importants volumes de données.
Cartographie
Carte des grpt végétaux
Flore
Pédologie
Carte des types de sol
Calcul des poids des facteurs (AHP)
Continentalité
Carte des isohyètes
AND overlay
WLC
Pente du terrain
Carte des pentes
Pente plancher arg.
Extraction
Pente du plancher argileux
AND Overlay
Fctr Topo-édaphique
Epaisseur du sable
Carte de l'épaisseur du sable
Analyse de la variabilité de l'épaisseur
du sable
Contraintes
Carte des contraintes
Facteurs prépondérants dans la
régénération du chêne-liège
|
|
|
|
|
|
|
Carte des aptitudes à la
régénération du chêne-liège
BDG
31
Figure 8. Schéma global de la
méthodologie
32
Chapitre 3. Résultats et discussions
3.1. Analyse des facteurs influençant la
régénération du chêne-liège en
Maâmora
3.1.1. Epaisseur du sable et la pente du plancher
argileux
La pente et la profondeur du plancher argileux
(épaisseur du sable) sont des facteurs qui influencent la
régénération du chêne-liège en Maâmora
(Lepoutre, 1965). Cet auteur estime que la réussite de la
régénération dépend des facteurs écologiques
notamment topo-édaphiques (épaisseur du sable et la pente du
plancher argileux). Il explique que ces deux composantes influencent le
régime hydrique. Lepoutre a ainsi élaboré un abaque de
« vocation » qui montre les conditions de réussite de
régénération du chêne-liège de Maâmora.
En résumé il ressort de cet abaque qu'en Maâmora
occidentale, les échecs des reboisements sont enregistrés
là où l'épaisseur du sable est supérieure à
2 m et en Maâmora centrale, on peut espérer une bonne
réussite pour une épaisseur du sable comprise entre 0,5 m et 1,15
m, une pente se situant entre 3 à 12 %. Mais en Maâmora orientale,
la réussite des semis se situe sur une pente de 3 à 9 % et une
épaisseur du sable comprise entre 0,50 m à 1,70 m.
Il est important de retenir que Lepoutre réfère
à la pente du niveau de l'argile et non la pente du terrain. Cependant,
il recommande à défaut de la disponibilité des
données sur la pente du niveau argileux, l'utilisation de la pente du
terrain naturel. Cette approximation est d'autant plus fiable (avec un risque
d'erreur de 2%) que l'épaisseur du sable est inférieure à
2 m.
Cependant, Amhajer (1997) et Boukhari (2001) affirment tous
deux que le taux de réussite de la régénération
artificielle ne dépend ni de la profondeur du sable ni de la pente du
terrain et que celle-ci est partout possible en Maâmora (Belghazi &
al., 2001). Toutefois, Belghazi et al. (2011) font remarquer que
l'épaisseur du sable n'a d'effet que sur les jeunes plants de
chêne-liège issus des pépinières. Ces auteurs
expliquent que ces résultats contradictoires par rapport à ceux
de Lepoutre (1965) viennent du fait que le semis de chêne-liège
mieux adapté au terrain est doué d'une croissance racinaire
importante et son arrosage au premier été compense le
déficit hydrique estival lorsque le semis n'arrive pas à explorer
l'humidité au niveau du plancher argileux. Il faut noter que ces auteurs
ne mentionnent pas comment les jeunes sujets de chêne-liège
pourraient survivre à l'hydromorphie dans le cas d'un sol très
superficiel.
33
Il est à signaler que les dispositifs
étudiés par Amhajer (1997) et Boukhari (2001) comportent des
plants systématiquement arrosés les deux premières
années.
Enfin, les résultats obtenus par Lepoutre (1965) sont
soutenus par Tayane (2013) qui affirme que des résultats relativement
bons sont obtenus dans les sables rouges peu profonds (profondeur
inférieure à 120 cm). Ceci nous permet d'affirmer que
l'épaisseur du sable a une importance dans la
régénération naturelle du chêne-liège en
Maâmora. Néanmoins, elle pourrait être relativisée
par des apports en eau pendant la période estivale.
3.1.2. Pédologie
Les sables rouges constituent des milieux
privilégiés (bonne teneur en argile), pour la réussite
ainsi que pour la croissance en hauteur des jeunes semis et plants de
chêne-liège (Moujanni, 2007 ; Belghazi et al., 2011).
La description des sols rencontrés en Maâmora et
leurs influences sur la régénération du
chêne-liège sont issues des travaux de Métro et Sauvage
(1955) ; Debaucorps (1956) ; Faraj (1963) Lecoz (1964) ; Thauvin (1966) ;
Lepoutre (1965, 67 et 68) ; Beaudet (1969) et Michard (1976) dont les points
saillants sont repris par Anonyme2 (2011).
Le caractère hydromorphe des sols de la Maâmora
est surtout temporaire. En effet les sols s'engorgent complètement
chaque année pendant une durée plus ou moins longue en fonction
de l'importance des pluies hivernales. Lepoutre (1965) estime que c'est le
mauvais drainage des sols qui est à l'origine de l'échec du
reboisement à cause de l'asphyxie des jeunes semis ou plantations. De
ce, les sols hydromorphes sont impropres à la
régénération du chêne-liège en
Maâmora.
Les sols rouges méditerranéens (à
sesquioxydes de fer ou de manganèse) sont généralement
très peu profonds avec une couverture de sables beiges reposant sur
l'argile rouge de décalcification. La forêt de
chêne-liège recouvre assez régulièrement ces sols du
fait qu'ils ne sont plus calcaires. Les rares clairières
rencontrées apparaissent quand les sols deviennent très
superficiels. On peut alors dire que ces sols peuvent être
défavorable à la régénération du
chêne-liège surtout lorsque que le sol est superficiel.
34
3.1.3. Continentalité
La continentalité réfère à la
proximité par rapport à l'océan. Cette
continentalité se manifeste par la diminution progressive de la
pluviométrie de l'ouest à l'Est. Elle influence la
réussite de la régénération du
chêne-liège (Baddouzi, 2008). Inversement, il y a une augmentation
de la température moyenne de l'ouest vers l'est. El Hachmi (2010),
après étude de la répartition spatiale des
régénérations, conclue que les taux de réussite
sont meilleurs dans la Maâmora occidentale, plus particulièrement
dans les cantons A et B ; ces mêmes résultats sont
confirmés par Belghazi et al. (2001) ; Khalladi (2013). Ces taux sont
médiocres dans les autres parties de la forêt
caractérisées par des températures élevées
et par des précipitations et une hygrométrie relativement faibles
(El Hachmi, 2010).
3.1.4. Flore
La flore en soi-même n'est pas un facteur
influençant la régénération en Maâmora vu que
cette dernière est artificielle. Dans la plupart des cas, la
régénération du chêne-liège se fait
après un labour profond et d'un cover-croppage dans le sens
perpendiculaire à celui du labour. Les groupements
végétaux sont indicateurs de la qualité d'une station. Ils
traduisent l'aptitude de celle-ci à la régénération
du chêne-liège.
Les travaux de Marion (1951) stipulent que les sites
favorables au doum (Chamaerops humilis) sont également des
sites propices à la régénération du
chêne-liège. Lepoutre (1965) rectifie que c'est la présence
du palmier nain (Chamaerops humilis) en nappe continue ou en forte
densité qui caractérise les stations convenant au mieux au
chêne-liège. De sa part, Khalladi (2013) affirme que les jeunes
plants et semis de chêne-liège semblent s'accommoder mieux dans
les formation à Chamaerops humilis, Brumus rubens et
Spergularia fimbriata.
La présence du Cistus salviifolius indique
des sables moins profonds (moins de 130 cm) et donc des conditions de
réussite de la régénération du
chêne-liège (Lepoutre, 1965).
En ce qui concerne le Thymelaea lythroïdes, sa
présence en nappe plus ou moins continue signifie toujours l'existence
d'une nappe phréatique temporaire hivernale (Lepoutre, 1965). Belghazi,
et al. (2001) renchérissent que la régénération du
chêne-liège est médiocre dans les formations à
Thymelaea lytroides, Urginea maritima, Halimium halimifolium.
35
Par ailleurs, Belghazi, et al. (2001) affirment que la
régénération est bonne dans les formations à
Ulex boivini et Lavandula stoechas.
3.1.5. Pente du terrain
La pente du terrain est un facteur d'appréciation de
la vocation des sols et donc de la régénération du moment
qu'elle influence les conditions hydrologiques, notamment le ratio
ruissellement/infiltration. Quand le terrain est plat et les pluies sont
excessives, l'eau s'infiltre rapidement dans les sols à texture
sableuse, mais s'infiltre moins, une fois au niveau du plancher argileux
relativement imperméable. Il en résulte une stagnation d'eau au
niveau du plancher, et en conditions pluvieuses excessives, la lame d'eau
devient plus épaisse et finit par émerger en surface
(hydromorphie).
Les pentes assez bien prononcées réunissent
également des conditions favorables à la
régénération naturelle ou artificielle. A l'inverse,
l'enracinement du Chêne-liège paraît plus difficile en zone
plane (Lepoutre, 1965).
Des études effectuées par Baddouzi (2008) lui
ont permis d'affirmer que la pente du terrain n'a aucune influence sur la
réussite de la régénération par semis alors que
celle-ci influence considérablement la réussite de la
régénération par plantation. Par ailleurs, les jeunes
sujets de chêne-liège s'épanuissent bien lorsque la pente
du terrain est faible (Baddouzi, 2008 ; Khalladi, 2013). Baddouzi (2008),
constate que le taux de réussite des jeunes plants était
significativement faible lorsque la pente du terrain était
supérieur à 10% alors que de sa part, Khalladi (2013) rassure que
aussi bien les semis que les plants s'accomodent mieux quand la pente du
terrain est faible (inférieure à 4%).
Il en ressort que la pente du terrain a une importance ne
serait ce que faible, dans la régération du
chêne-liège car elle intervient dans le bilan hydrique
3.2. Analyse de la variabibilité de
l'épaisseur du sable
L'épaisseur du sable de la forêt de la
Maâmora a été évoquée dans de nombreuses
études comme facteur à prendre en considération lors de la
régénération du chêne-liège. Et il existe un
certain nombre d'informations quant à sa profondeur mais ces
données restent peu concises. Ce chapitre vise à établir
de manière la plus appropriée la carte de la profondeur du
plancher argileux, de valoriser les données préexistantes et
d'apprécier la qualité des sondages à la tarière
réalisés dans cette forêt.
36
Afin d'atteindre ces objectifs, dans un premier temps, les
données de sondage issues d'une grille de 500 m seront analysées
et en second lieu, une étude plus minutieuse sera menée sur la
base de données d'une grille de 100 m couvrant une parcelle.
3.2.1. Analyse exploratoire des données
Nous avons 1983 échantillons issus d'un sondage
mené par la société TTOBA. Chaque échantillon
contient des informations sur la position de la placette (Cordonnées
Géographiques et coordonnées métriques), la pente du
terrain (en pourcentage et mesurée par un
clinomètre/clisimètre), la profondeur du plancher argileux, la
profondeur du sable rouge et la profondeur du sable ocre.
Ces données sont issues d'un échantillonnage
systématique d'une maille carré de 500 m de côté.
La variable étudiée dans cette partie est la
profondeur du plancher argileux. L'analyse descriptive de cette variable montre
qu'elle varie beaucoup avec une amplitude 290 cm (Tableau 7)
Tableau 7. Tableau récapitulatif de l'analyse
exploratoire de la profondeur du plancher argileux mesurée selon un
maillage carré d'un pas de 500 m de côté
nombre
|
Données
|
Moyenne
|
Mediane
|
Min
|
Max
|
Ecart-type
|
CV(%)
|
Amplitude
|
|
manquantes
|
(cm)
|
(cm)
|
(cm)
|
(cm)
|
(cm)
|
|
(cm)
|
1983
|
71
|
173.98
|
165
|
20
|
310
|
78.79
|
45.29
|
290
|
|
Min=minimum, Max=maximum, CV= coefficient de variation
Une très grande variabilité de la profondeur du
plancher argileux est constatée, elle est d'environ 45%. Le rapport de
la médiane sur moyenne est de 0,95 ; ce qui implique que la moyenne et
la médiane ne sont pas très différentes.
Les profondeurs les plus grandes se localisent dans la partie
nord-ouest de la carte alors que les faibles valeurs se retrouvent au nord-est
et au sud c'est- à-dire dans le sud du canton C (Figure 9).
37
N
Figure 9. Carte de position des sondages de Maâmora
avec un maillage carré de 500 m de côté
L'histogramme de distribution laisse voir que près de
20% des données présentent une valeur de 280 cm. Ceci conduit
à une distribution bimodale (Figure 10a).
b
a
Figure 10a. Histogramme de distribution des
données de Maâmora ; données brutes
Figure 10b. Graphe de probabilité de la
profondeur du plancher argileux de la Maâmora ; données brutes de
Maâmora
Le graphe de probabilité fait ressortir deux axes
verticaux correspondant aux valeurs 280 et 300. Ces valeurs ont une
fréquence trop élevée et paraissent ainsi peu
vraisemblables (Figure 10b).
Dans le souci de normalisation des données, condition
nécessaire pour des études géostatistiques, les
observations ayant une valeur de 300 et de 280 paraissent aberrantes et donc
nécessitent une attention particulière pour la suite de
l'étude. En effet, leur
38
suppression donne une allure symétrique à
l'histogramme de distribution des profondeurs du plancher argileux comme le
montre la Figure 11.
Néanmoins, une vérification conduite sur le
terrain en choisissant 50 points situés au nord du canton A, la zone
dans laquelle abondent ces valeurs élevées ne permet pas de
confirmer que ces valeurs sont aberrantes. De même, l'élimination
de ces données conduit dans la suite des traitements à un grand
effet non contrôlé «effet de pépite » très
élevé. Il s'agit alors de données fiables et aucune
transformation ne semble pouvoir normaliser cette distribution. Ainsi donc,
l'analyse de la dépendance spatiale a été conduite sans
élimination de ces données à très forte
fréquence.
Figure 11. Histogramme de distribution (à gauche)
et le graphe de probabilité (à droite) de la profondeur du
plancher argileux avec un maillage carré de 500 m de
côté
3.2.2. Etude de la variabilité spatiale de la
profondeur du plancher argileux en Maâmora
Il semble avoir une grande continuité dans la
direction de 135° (angle azimutal) ; cette continuité est cyclique
comme le montre la Figure 12 avec une alternance de couleur bleue et de couleur
rosâtre. Cette assomption d'anisotropie sera mise en évidence, si
confirmée, par les variogrammes expérimentaux calculées
dans différentes directions.
39
van1
15000
10000
10000
9000
8000
5000
7000
0
6000
-5000
5000
-10000
4000
-15000
3000
dx
Surface de Variogramme de la profondeur
d'argile
Profondeur, cm avec maille carré de 500 m de
côté
-15000 -10000 -5000 0 5000 10000 15000
Figure 12. Surface de variogramme de la profondeur du
plancher argileux en Maâmora. Données issues d'un maillage
carré de 500 m de côté
L'estimation correcte et à la limite, la
détection, d'anisotropie géométrique n'est possible, en
pratique, qu'à quatre conditions (fortement liées) devant
être remplies simultanément (Marcotte, 2014):
· Le nombre de données est suffisant (au moins 50) :
ce qui est le cas de cette étude ;
· Le facteur d'anisotropie est important (au moins 1.5).
· Une des directions utilisées dans le calcul du
variogramme est près de la direction de plus grande portée.
· La fenêtre angulaire utilisée est
suffisamment étroite ; une tolérance de 22.5° est
considérée comme une fenêtre assez étroite vue que
celle-ci empêche qu'il y ait des chevauchements selon différentes
directions.
Les variogrammes expérimentaux calculés dans
différentes directions confirment bien cet effet d'anisotropie. La
variabilité dans la direction de 135° est faible en effet mais peut
être assimilé à un effet pépite pur. Dans cette
direction (135° azimutal), il y a une variabilité cyclique quoi
qu'en moyenne faible et donc un pallier partiel faible (Figure 13). La
direction qui montre plutôt une dépendance spatiale relativement
à la distance de séparation des points est la direction de 45%.
Il s'agit d'une anisotropie zonale car il y a une différence aussi bien
dans le palier que dans la portée suivant des directions
différentes.
40
6000
5000
4000
3000
2000
1000
5000
10000
Variogramme directionnel de la Profondeur
d'argile
6000
4000
2000
5000 10000 15000
0
45
5000 10000 15000
90
6000
4000
2000
135
distance
Données issues d'une maille carrée de
500 m; tolérance 22,5°
Variogramme omnidirectionnel de la Profondeur
d'argile
distance
Données issues d'une maille carrée de
500 m; tolérance 22,5°
Figure 13.Variogrammes expérimentaux de la
profondeur du plancher argileux, calculé pour des directions
différentes
De même, l'ajustement des modèles de variogramme
aux variogrammes expérimentaux doit respecter un certain nombre de
règles (Marcotte, 2014).
? On accorde plus de poids aux points du variogramme
expérimental calculés avec beaucoup de paires.
? On essaie d'avoir N(h) = 30 pour chaque point
expérimental du variogramme. Si ce n'est pas possible pour certaines
classes, on accorde moins d'importance à ces points. Si le nombre de
paires est très faible (=10), on ne considère plus du tout le
point.
? On accorde plus de poids aux premiers points du variogramme
(h petit) car ce sont ces valeurs qui ont le plus d'impact dans les calculs
géostatistiques.
? Lorsque h dépasse environ dmax/2, on ne tient pas
compte des valeurs du
variogramme. dmax est la taille du phénomène
étudié dans la direction considérée. ? On cherche
à obtenir des modèles les plus simples possible qui rendent
bien
compte des valeurs expérimentales.
La Figure 14 illustre les modèles de variogramme
ajustés aux variogrammes expérimentaux calculés dans la
direction de plus grande variabilité et dans la direction de plus grande
continuité. Les deux variogrammes directionnels s'ajustent par un
même modèle ; le modèle sphérique et un effet
pépite mais avec des paramètres différents.
L'effet pépite est très élevé,
3622 cm2 et la partie la dépendance spatiale est faible. La
portion des données structurés ; c'est-à-dire ayant une
dépendance spatiale représente seulement au meilleur des cas
46.7% de la variabilité (Tableau 8). La partie structurée
41
(PS) est donnée par le rapport entre la contribution
partiel (pallier partiel) et le pallier total.
6000
4000
2000
5000 10000 15000
distance
135°N
45°N
Figure 14. Variogrammes expérimentaux de la
profondeur du plancher argileux, ajustés par un modèle
théorique : direction de 45° et direction 135°
Une vue simpliste voudrait que le modèle de variogramme
s'écrive sous la forme de la somme des deux variogrammes directionnels
comme suit :
(5)
Avec u et v représentant les deux directions
principales (45° et 135°) En effet le modèle de
variogramme donnée par la formule 5 est admissible et autorisé
mais est peu satisfaisant dans les directions intermédiaires (Deraisme,
1979 ; Budrikaite, 2005). Il existe un certain nombre de façons de
modéliser une telle anisotropie mais de nombreux auteurs (Deraisme, 1979
; Budrikaite, 2005) estiment que la meilleure façon est que le
modèle soit constitué de deux composants dont le premier est
isotropique et le second est anisotropique (équation 6). Le palier de la
seconde composante est la différence entre les paliers dans les deux
directions principales alors que le palier de la première composante est
la somme des paliers dans les deux directions principales
?(h u ? h v ) ? ?1 (
hu ? h v ) ? ?2
(hv)
(6)
42
Tableau 8. Caractéristiques des modèles de
variogramme ajustés au variogramme expérimental
MODELES
|
Direction
|
Effet pépite (cm2)
|
Palier partiel (cm2)
|
Portée (m)
|
PS (%)
|
sphérique
|
45°
|
3622.662
|
3170.295
|
12768.22
|
46.7
|
Sphérique
|
135°
|
4008.962
|
1466.955
|
4075.969
|
26.8
|
PS= Partie structurée
Vue cette faible autocorrélation spatiale entre les
profondeurs du plancher argileux issues d'un sondage à tous les 500 m,
il s'avère nécessaire de se prononcer sur le pas
d'échantillonnage acceptable pour estimer la profondeur du sable en
Maâmora.
Pour répondre à cette question, une parcelle
expérimentale a été choisie ; il s'agit de la parcelle
CIV11.
3.3. Analyse de la variabilité de l'épaisseur
du sable dans la parcelle CIV11
L'épaisseur du sable a été mesurée
par la tarière pédologique extensible. Pour prendre en
considération toutes les variabilités spatiales, un maillage
carré de 100 m de côté fut installé. Cela a
résulté à un échantillonnage de 201 forages. Pour
chaque forage la profondeur de la couche d'argile a été
détectée en observant la variation de la texture et de la
couleur. La profondeur (en cm) et la position de chacun de ces forages sont
représentées sur la
Figure 15.
43
Figure 15. Carte de positionnement et des profondeurs des
forages de la parcelle CIV 11 de la forêt de la Maâmora
3.3.1. Analyse exploratoire
La profondeur moyenne est de 80.31 cm avec une
variabilité d'environ 36 cm. Ceci renseigne sur la grande
variabilité des données qui est d'ailleurs de 42%. La profondeur
d'argile minimale retrouvée est de 30 cm alors que la profondeur
maximale est de 220 cm (Tableau 9).
Tableau 9. Statistiques descriptives des données
de profondeur du sable de la parcelle CIV11 de la forêt de la
Maâmora
nombre
|
Moyenne
|
Médiane
|
Min (cm)
|
Max
|
Ecart-type
|
CV(%)
|
Amplitude
|
|
(cm)
|
(cm)
|
|
(cm)
|
(cm)
|
|
|
201
|
84.31
|
70
|
30
|
220
|
35.93
|
42%
|
190
|
Il existe une anisotropie (Figure 16). La direction de grande
continuité est la direction de 135° (angle azimutal). La direction
de grande variabilité est la direction perpendiculaire à la
direction de grande continuité soit la direction nord-est sud-ouest.
44
Il n'existe pas assez de paires dans la direction 45°
pour calculer le variogramme au-delà d'une distance de 600 m (Figure
16). Ceci est d'autant normal à cause de la forme de la parcelle qui est
plus allongée dans la direction opposée à celle-ci.
Surface de Variogramme l'épaisseur du
sable
-500
500
0
Parcelle CIV11, Maâmora
-500 0 500
van1
dx
2500
2000
500
1500
1000
Figure 16. Surface de variogramme de la profondeur du
plancher argileux
L'objectif étant l'étude la variabilité
spatiale pour le choix, d'un pas ou maille adéquat
d'échantillonnage, il convient de considérer la
variabilité spatiale indépendamment de la direction. Dans cette
optique, le variogramme expérimental omnidirectionnel a
été calculé et ajusté à un modèle
théorique.
Le semi-variogramme omnidirectionnel s'ajuste par deux
modèles (Figure 17) à savoir un effet pépite qui est
égale à 175.76 cm2. Le second modèle est un
modèle sphérique de paramètres :
? Palier partiel : 1259.48 cm2
? Portée : 659.34 m
La partie des données structurées soit le
rapport entre le palier partiel et le palier total est de 87.7 %. Donc environ
88 % de la variabilité de la profondeur du sable est
auto-corrélée avec elle-même pour une distance de
séparation de 100 m. Ce résultat est assez satisfaisant.
45
Variogramme ajusté au variogramme
expérimental omnidirectionnel
500 1000 1500
distance
Profondeur d'argile, parcelle CIV11
Maâmora
Figure 17. Variogramme expérimental
omnidirectionnel de la profondeur du sable ajusté par un modèle
théorique
3.3.2. Conclusion
Les résultats obtenus dans la parcelle CIV11 viennent
confirmer l'allure générale obtenue par les données issues
du maillage systématique 500 m X 500 m, des données
récoltées par la campagne de sondages de 2010. L'anisotropie est
toujours présente et la grande continuité est dans la direction
nord-ouest sud-est.
Il ressort qu'il existe une dépendance spatiale dans la
profondeur du plancher argileux qui n'est pas observée par un
échantillonnage d'une maille de 500 m de côté.
En effet, l'effet pépite élevé obtenu par
la maille d'échantillonnage de 500 m correspondrait au palier d'un
échantillonnage de 100 m par exemple vue que la portée dans ce
cas est de 600 m environ.
Un échantillonnage avec une maille systématique
d'environ 300 à 350 m de côté ou encore une maille
rectangulaire avec la longueur dans le sens nord-ouest sud-est permet
d'appréhender la variabilité du sol. Ceci se justifie dans la
mesure où une distance de séparation de 300 m environ garantie
une structuration des données à plus de 50% et représente
également moins de la moitié de la portée. Une
dépendance spatiale assez acceptable pour l'interpolation et c'est la
proportion que recommandent Kerry & Oliver (2004). Nos résultats
sont soutenus par ceux de Chilès & Delfiner (2012) qui montrent que
le sous-échantillonnage diminue le palier totale et donc une
structuration faible des données. Néanmoins, un
sur-échantillonnage peut entrainer une augmentation de l'effet
46
de pépite c'est le cas observé par Akhavan &
al. (2010) qui après avoir triplé la taille de
l'échantillon a perdu toute structuration des données
3.4. Cartographie des principaux facteurs
influençant la régénération et évaluation de
l'aptitude à la régénération du
chêne-liège en Maâmora
3.4.1. Facteurs topo-édaphiques
3.4.1.1. Profondeur du plancher argileux
La carte de la profondeur du plancher argileux est issue de
deux sources différentes. Les courbes d'iso-profondeurs
élaborées en 1992 à partir des travaux de Lepoutre (1965)
et basés sur des pas d'échantillonnage allant jusqu'à 40m
et qui concernent 26 groupes. Le reste des données provient du
traitement de la variabilité spatiale obtenue sur la base des
données issues de la campagne de sondages à la tarière de
2010 menée par la société TTOBA. A ces dernières
données, s'ajoutent celles issues du sondage à la tarière
réalisées lors de cette étude et qui ont servi à
l'analyse du pas de sondage pour la parcelle CIV11Les courbes d'iso-profondeur
sont d'une meilleure qualité car prennent plus en considération
la variabilité spatiale. Ceci est d'autant normal car ces courbes sont
issues des travaux de Lepoutre qui a foré avec des pas
d'échantillonnage allant jusqu'à 40 m (Lepoutre, 1965).
L'épaisseur du sable surmontant la couche d'argile, en
Maâmora, varie de 40 cm à 330 cm avec les plus grandes
épaisseurs se trouvant dans la Maâmora occidentale
c'est-à-dire les cantons A et B (Figure 18).
3.4.1.2. Pente du plancher argileux
La pente du plancher argileux est une carte plus ou moins
délicate. Elle est déduite elle-même de deux cartes
différentes comme mentionné en §2.2.3.2. L'étude de
la variabilité de la profondeur du plancher argileux faite dans le
chapitre précédent ressort clairement que le pas
d'échantillonnage de la maille carrée de 500 m de
côté est trop important pour prendre en considération toute
la variabilité spatiale de la profondeur du plancher argileux. Ceci
implique que la carte de la profondeur du plancher argileux
élaborée est une carte avec une faible précision. Cette
donnée couplée avec le MNT ASTER GDEM de 30 m de
résolution spatiale, il va s'en dire que la précision de la pente
du plancher argileux est faible (propagation d'erreurs).
La carte de la pente du plancher argileux, en Figure 19,
montre que les fortes pentes du plancher argileux se trouvent en Maâmora
orientale alors que les faibles pentes sont en Maâmora occidentale.
Figure 18. Carte des classes de profondeur du plancher
argileux en Maâmora
47
Figure 19. Carte des pentes du plancher argileux de la
forêt de la Maâmora
48
49
3.4.2. Carte pédologique
La carte pédologique montre qu'il existe sept types de
sols en Maâmora. Ces sols ont différentes influences sur la
régénération et le développement du
chêne-liège. Ces sept types de sol sont en quatre classes à
savoir les sols isohumiques, les sols peu évolués, les sols
à sesquioxyde de fer et enfin les sols hydromorphes (Figure 20).
3.4.3. Pente du terrain
La pente du terrain naturel est généralement
faible (environ 4%). Elle est par endroit assez élevée et
atteindre près de 50%, mais sur des faibles distances (Figure 21). Ces
mêmes résultats sont obtenus lors des prospections sur le terrain
et de même par TTOBA lors de la prospection par sondage à la
tarière pédologique et mesure de la pente du terrain à
l'aide du clinomètre.
3.4.4. Continentalité
Il existe huit zones homogènes
déterminées par les courbes d'isohyètes. Ces zones
délimitées à partir des stations
météorologiques situées au sein et aux alentours de la
forêt. Ces stations énumérées par Mandouri (1990)
sont au nombre de treize et bien réparties dans toute la forêt ;
la période d'observation de treize ans comme le montre l'annexe 3.
La Figure 22 illustre l'effet de continentalité avec
une décroissance des précipitations allant de 410 mm environ
à l'est (dans le canton E) aux alentours de 580 au nord-ouest de la
forêt.
3.4.5. Flore
La carte floristique met en relief les principaux groupements
végétaux à savoir le groupement à Chamaerops
humilis (palmier nain), le groupement Thymelaea lythroïdes,
le groupement à Teline linifolia et le groupement à
Halimium en plus du groupement à Cistus salviifolius.
Cette carte montre également des zones de reboisement de
résineux et de feuillues où la végétation
spontanée est difficilement identifiable (Figure 23).
Figure 20. Carte pédologique de la Maâmora
établie par Heusch & Billaux (1966) in Anonyme2 ( 2011)
50
Figure 21. Carte des classes de pentes du terrain naturel
de la forêt de Maâmora
51
Figure 22. Carte des isohyètes de la forêt
de Maâmora (Mandouri, 1990)
52
Figure 23. Carte des groupements végétaux
de la forêt de la Maâmora (souce : Aafi, 2007)
53
54
3.5. Evaluation de l'aptitude à la
régénération du chêne-liège en
Maâmora
3.5.1. Critères et les contraintes
Les critères pris en considération pour
l'évaluation de l'aptitude à la régénération
du chêne-liège sont la pente du plancher argileux,
l'épaisseur du sable (profondeur du plancher argileux), la pente du
terrain naturelle, la continentalité et les types de sol.
La composante floristique fut réservée pour
l'évaluation de la cartographie pour une double raison. D'une part, la
carte des groupements végétaux ne couvre pas toute la forêt
(non cartographiée pour une partie du canton E) ; et d'autre part, elle
est indéfinie pour les parties reboisées surtout en essences
exotiques telles que les acacias, les pins et les eucalyptus. D'ailleurs, cette
composante a été considérée dans ce travail comme
un indicateur de la qualité de la station et non un facteur contribuant
ou indispensable à la régénération du
chêne-liège en Maâmora..
Les contraintes sont les enclaves correspondant aux douars ou
occupations temporaires à l'intérieur de la forêt et qui
sont impropres au chêne-liège.
3.5.2. Attribution des notes ou scores à chaque
facteur 3.5.2.1. Facteur topo-édaphique
3.5.2.1.1. Epaisseur du sable
L'aptitude à la régénération eut
égard à la profondeur du plancher argileux (épaisseur du
sable) a été évaluée en séparant les
données de profondeur en régions reconnues présentant une
homogénéité. Ces régions sont la Maâmora
occidentale (Canton A et B), la Maâmora centrale (canton C) et la
Maâmora orientale (Canton D et E). La fonction d'appartenance de la
profondeur jugée apte a été évaluée en
utilisant les règles floues. Ceci a permis alors d'intégrer
l'incertitude sur la profondeur exacte du plancher argileux correspondant aux
zones aptes à la régénération. Les fonctions
d'appartenance définies sont à la Figure 24.
Figure 24. Fonctions pour l'attribution de note au
facteur épaisseur du sable pour le calcul de l'aptitude à la
régénération. Sur l'axe y, l'aptitude avec 1 signifiant
l'aptitude maximale et l'axe des x représente l'épaisseur du
sable en cm.
3.5.2.1.2. Pente du plancher argileux
De même que pour la profondeur du plancher argileux, se
basant sur la littérature (le chapitre relatif à l'analyse des
facteurs influençant la régénération du
chêne-liège en Maâmora), peuvent être définies
les classes de pentes reconnues êtres favorables à la
régénération du chêne-liège. Pour incorporer
également l'incertitude liée à la limite des classes, les
fonctions d'appartenance suivantes ont été définies.
Figure 25. Fonctions pour l'attribution de note au
facteur pente du plancher argileux pour le calcul de l'aptitude à la
régénération. Sur l'axe y, l'aptitude avec 1 signifiant
l'aptitude maximale et l'axe des x représente les pentes du plancher
argileux en pourcentage.
Il n'existe pas de fonction d'appartenance pour la
Maâmora occidentale car dans cette partie de la forêt, la pente du
plancher argileux n'est pas jugée comme un facteur déterminant
dans la régénération du chêne-liège
(Lepoutre, 1965).
Vue que la pente et l'épaisseur du plancher argileux
sont des facteurs liés, et donc les scores de l'un dépend de
l'autre, ces deux facteurs ont été combinés par une
analyse ou une condition « ET » ou « AND ». Ceci
résulte à un nouveau facteur désigné sous le
vocable facteur topo-édaphique qui réunit les conditions de
l'épaisseur du sable et celle de la pente du plancher argileux
Figure 26. Carte des enclaves de la forêt de
Maâmora
56
57
3.5.2.2. Facteur pédologique
L'analyse des types de sols cartographiés laisse voir
qu'il existe différents types de sols dont la contribution à la
régénération du chêne-liège diffère.
Ainsi les plus faibles scores sont données aux sols peu favorables au
chêne-liège (sols hydromorphes et les sols peu
évolués) alors que les scores élevés sont
réservés aux sols jugés meilleurs (Figure 28).
Types de sols
|
Sol lessivé modal, sur cailloutis à matrice
argilo-... Sol lessivé hydromorphe à pseudogley de... Sol
lessivé modal sur sable argilo-acide reposant... Sol à
sesquioxyde de fer Sol isohumique Sol peu évolué non climatique
Sol hydromorphe
|
|
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Aptitudes
Figure 27. Aptitude des différents sols de la
Maâmora à la régénération du
chêne-liège
3.5.2.3. Pente du terrain naturel
Pour discriminer les pentes jugées très fortes
qui ne conviennent pas à la régénération du
chêne-liège, une fonction d'appartenance a été
définie. Une pente est jugée forte lorsque celle-ci est
supérieure à 15% et faible lorsqu'elle est inférieure
à 10%. La Figure 28 représente la fonction d'appartenance.
Figure 28. Fonctions pour l'attribution de note au
facteur pente du terrain pour le calcul de l'aptitude à la
régénération. Sur l'axe y, l'aptitude avec 1 signifiant
l'aptitude maximale
et l'axe des x représente les pentes du terrain
naturel exprimées en pourcentage
3.5.2.4. Continentalité
Vu qu'en Maâmora c'est la variation de
précipitation qui est reconnu avoir un effet significatif sur la
régénération du chêne-liège, c'est seulement
ce paramètre qui est pris en considération pour évaluer
l'effet de la continentalité sur la régénération.
Les scores de la continentalité sont évalués en utilisant
les courbes d'isohyètes interpolées à tout endroit de la
forêt avec le minimum de précipitation ayant un score de 1 et le
maximum un score de 10 ; ces scores sont attribués suivant une fonction
linéaire.
58
En somme, à l'exception des types de sols, les scores
pour tous les autres facteurs sont attribués de façon non
subjective. Ceci donne une grande importance à l'approche et donc une
évaluation cohérente et pertinente.
3.5.3. Attribution des poids à chacun des facteurs
identifiés
Afin de déterminer les poids de chaque critère
l'approche experte a été adoptée. Trois experts issus de
domaines différents ont été choisis dans le but d'avoir
des résultats objectifs.
Expert 1 : Forestiers praticien dont l'accent
est mis sur la biodiversité, la phyto-écologie et la
phytosociologie
Expert 2 : Forestier praticien dont les
domaines d'intérêts sont l'agro-écologie et la
pédologie.
Expert 3 : Forestier praticien dont les
domaines d'actions sont la sylviculture le reboisement et l'inventaire.
Tableau 10. Moyenne des poids donnés par les trois
experts
Experts
|
Critères
|
CI
|
CR (%)
|
Topo- édaphique
|
Continentalité
|
Pente du terrain
|
Type de sols
|
1
|
0.29
|
0.41
|
0.05
|
0.25
|
0.07
|
7
|
2
|
0.24
|
0.61
|
0.06
|
0.09
|
0.05
|
5
|
3
|
0.25
|
0.25
|
0.25
|
0.25
|
0
|
0
|
Moyenne
|
0.26
|
0.42
|
0.12
|
0.20
|
0.04
|
4
|
Vu qu'il s'agit en fin de comparer quatre critères, le
RI=0.9
Le ratio de cohérence (CR) est en moyenne égale
à 4% (Tableau 10) ce qui est inférieur à 10% comme il est
recommandé.
3.5.4. Aptitude à la
régénération
Après agrégation à partir de la formule
4, les indices d'aptitude sont regroupés en quatre intervalles
égaux. Les indices les plus élevés correspondant à
la meilleure aptitude et inversement. La Figure 29 illustre les
différents niveaux d'aptitude pour la régénération
du chêne-liège.
Près de 23400 ha soit 17.4% de la forêt sont des
zones ayant une bonne aptitude pour la régénération du
chêne-liège alors que 34.84% de la forêt soit une surface de
46881.81 ha est faiblement apte à la régénération
du chêne-liège (Tableau 11)
59
Tableau 11. Classe d'aptitude à la
régénération du chêne-liège avec les surfaces
correspondantes
Aptitude
|
Surface (ha)
|
Pourcentage
|
Enclaves
|
4438,89
|
3,30
|
Très faible
|
5764,59
|
4,28
|
Faible
|
46881,81
|
34,84
|
Moyenne
|
54057,51
|
40,18
|
Bonne
|
23407,02
|
17,40
|
Total
|
134549,82
|
100
|
Parmi les 4438.89 hectares d'enclaves, 3266.64 ha
correspondent à la réserve de chasse royale.
Il y a un gradient, bien que non linéaire, de
l'aptitude qui va de l'ouest vers l'Est. Les meilleures aptitudes sont dans les
cantons A et B. Les résultats obtenus sont en accord avec ceux obtenus
par (Badouzi, 2008 ; El Hachmi, 2010; Khalladi, 2013) qui montrent que le taux
de réussite de la régénération du
chêne-liège décroit en allant du canton A vers le canton
E.
Il convient de noter que les résultats obtenus dans
cette étude sont considérablement influencés par le
facteur topo-édaphique (pente du plancher argileux et épaisseur
du sable) et surtout le climat à travers la continentalité
(Tableau 10).
Afin d'avoir une appréciation plus ou moins
quantifiable des résultats, il y a nécessité de les
superposer à la carte des groupements végétaux. En effet,
comme il a été démontré au chapitre §3.1.1
relatif à l'analyse des facteurs influençant la
régénération du chêne-liège, la flore peut
servir comme un élément de validation des résultats de
l'évaluation multicritère. La carte d'évaluation se trouve
à la Figure 30.
Une autre approche d'évaluation de la qualité
des résultats obtenus pourrait être la confrontation entre le
bilan des essais de régénération et la carte de la Figure
29. Cependant, cette approche pose deux problèmes. D'une part, les
données des bilans de régénération (à notre
disposition) élaborées par El Hachmi (2010) ne concordent pas
avec les observations faites sur le terrain. D'autre part, les bilans ne
reflètent pas nécessairement l'aptitude du milieu. La technique
culturale (préparation du sol, technique plantation ou semis à la
bonne période), le respect de la mise en défens, la
qualité des
60
plants et/ou des glands sont aussi des facteurs importants.
Ceci explique pourquoi cette seconde approche bien que plus pertinente (sur le
plan théorique) n'est pas adoptée.
Les résultats, tels que présentés
à la Figure 29, donnent une idée au gestionnaire des zones
d'intervention mais lui reste peu utile. Ce qui intéresse le
gestionnaire est de lui fournir une unité de gestion sur laquelle il
peut planifier des interventions. L'unité de gestion par excellence de
la forêt est la parcelle. Pour répondre à cette attente,
l'aptitude moyenne pour toute parcelle a été calculée puis
affectée à celle-ci. Le résultat est
présenté à la Figure 31.
Sur le plan pratique, la Figure 31 montre les zones
prioritaires en cas de planification. Les zones ayant une bonne aptitude
doivent faire la priorité du gestionnaire si celui-ci espère une
bonne réussite de son programme de régénération.
Cependant, les zones à aptitude faible ou très faibles peuvent
être explorées pour expérimentation en vue de comprendre
davantage les causes des échecs ou mieux encore pour développer
une technique de culture du chêne-liège adaptée à
ces milieux.
Figure 29. Carte d'aptitude à la
régénération du chêne-liège dans la
forêt de la Maâmora
61
62
Figure 30. Carte d'évaluation de l'aptitude
à la régénération du chêne-liège dans
la forêt de la Maâmora par superposition avec la carte des
groupements végétaux
Figure 31. Carte d'aptitude à la
régénération moyenne par parcelle de la forêt de la
Maâmora
63
64
Conclusion générale
La forêt de la Maâmora est
caractérisée par une ambiance climatique semi-aride, un substrat
géologique constitué par un dépôt de sable
décalcifié qui repose sur un plancher argileux rouge du
Villafranchien et un relief très peu accidenté. Dans cette
forêt, la régénération du chêne-liège
reste capricieuse bien que des méthodes de
régénération artificielle soient mises au point et
vulgarisées. L'introduction des essences exotiques aux dépens du
chêne-liège sous-entend d'apprécier l'étendue des
milieux défavorables au chêne-liège et leur ampleur. Ceci
s'impose dans une perspective d'adapter les techniques culturales en fonction
du niveau d'aptitude constaté.
Pour résoudre cette problématique, en premier
lieu, les principaux facteurs reconnus avoir une influence dans la
régénération du chêne-liège ont
été identifiés et cartographiés. En seconde
position suite à l'importance accordée à
l'épaisseur du sable dans la forêt de la Maâmora, la
variabilité de l'épaisseur du sable a été
étudiée par des approches géostatistiques notamment pour
évaluer la dépendance spatiale. Enfin la combinaison de ces
facteurs avec chacun ayant un poids déterminé par
évaluation d'experts à partir de l'approche AHP (Analytic
Hierarchy Process) permet de déterminer les indices d'aptitude du sol
à la régénération du chêne-liège.
Les principaux facteurs influençant l'aptitude à
la régénération du chêne-liège dans la
forêt de la Maâmora sont le climat exprimé par l'expression
« la continentalité » ; celle-ci se manifeste par une
diminution des précipitations de l'ouest vers l'Est et l'augmentation
des températures dans le sens inverse ; la pente du terrain naturelle
à savoir les pentes faibles (<10%) et les pentes fortes (>15%) ;
l'épaisseur du sable, la pente du plancher argileux, les groupements
végétaux et les types de sols.
La cartographie de ces facteurs est faite à partir soit
des données préexistantes qui ont été
actualisée ou traitée, soit à partir des données
récoltées. Ainsi la pente du plancher argileux est déduite
à partir d'un modèle numérique d'élévation
et des épaisseurs du sable.
Par ailleurs, l'épaisseur du sable de la forêt
est très variable ; cette variabilité est plus importante dans la
direction sud-ouest nord-est que dans la direction opposée. A partir
d'un échantillonnage systématique carré de 100 m de
côté, il ressort qu'il y a une grande variabilité spatiale
qui n'est pas visualisée à 500 m d'intervalle et ceci augmente
l'effet de pépite du variogramme.
65
Une maille d'échantillonnage carrée de 300
à 350 m permet de prendre en considération une variabilité
spatiale importante. La dépendance spatiale ou l'autocorrélation
spatiale est de l'ordre de 43% avec un échantillonnage à partir
d'une maille carrée de 500 m de côté.
Il convient alors que la carte des épaisseurs du sable
est d'une précision assez raisonnable pour prendre des décisions
mais reste toujours discutable.
Les zones les plus aptes sont dans la partie occidentale de la
forêt. Les zones ayant une bonne aptitude représentent 23407.02 ha
soit 17.4% de la forêt. Les zones ayant une aptitude faible et
très faible couvrent 39.12% de la forêt.
Certaines zones identifiées aptes ont fait l'objet de
reboisements ou plantation antérieurs qui se sont soldés par des
échecs ou des taux de réussite médiocres. Un échec
qui pourrait être attribué aux techniques culturales plutôt
qu'à l'aptitude du milieu. Les résultats obtenus se basent
essentiellement sur les travaux antérieurs. Par conséquent,
ceux-ci sont sujets de changement et de modification avec la recherche.
A la lumière de ces résultats, peut-on recommander
ce qui suit :
? Donner la priorité aux zones avec de bonnes aptitudes
à la régénération lors des programmes de
régénération artificielle du chêne-liège,
? Respecter la mise en défens dans les
périmètres de régénération jusqu'à
l'âge défensable des jeunes sujets de chêne-liège
afin de permettre au milieu naturel d'offrir tout son potentiel,
? Etre prudent dans la prise de décision des
périmètres de régénération, et si besoin
est, une vérification préalable des facteurs est
recommandée,
? Améliorer la qualité des données
notamment la précision de la profondeur du plancher argileux par
recherche de variable fortement corrélée à la profondeur
du plancher argileux ou par utilisation des techniques de prospection non
destructrices et fiables et à faible coût comme le GPR (Ground
Penetrating Radar),
? Procéder à une évaluation de la
vocation vue que celle-ci intègre en plus des conditions
écologiques, la dimension socio-économique.
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71
Annexes
Annexe 1 : Epaisseur du sable (parcelle
CIV11)
ID
|
X_lambert
|
Y_lambert
|
Profondeur
|
1
|
398947
|
377008
|
220
|
2
|
399047
|
377010
|
80
|
3
|
398945
|
377108
|
135
|
4
|
399045
|
377110
|
90
|
5
|
399145
|
377112
|
75
|
6
|
399245
|
377113
|
65
|
7
|
398843
|
377206
|
70
|
8
|
398943
|
377208
|
75
|
9
|
399043
|
377210
|
50
|
10
|
399143
|
377212
|
44
|
11
|
399243
|
377213
|
55
|
12
|
399343
|
377215
|
65
|
13
|
398741
|
377305
|
50
|
14
|
398841
|
377306
|
70
|
15
|
398941
|
377308
|
80
|
16
|
399041
|
377310
|
67
|
17
|
399141
|
377312
|
50
|
18
|
399241
|
377313
|
50
|
19
|
399341
|
377315
|
60
|
20
|
399441
|
377317
|
65
|
21
|
398640
|
377403
|
50
|
22
|
398740
|
377405
|
60
|
23
|
398840
|
377406
|
50
|
24
|
398940
|
377408
|
50
|
25
|
399040
|
377410
|
105
|
26
|
399140
|
377412
|
60
|
27
|
399240
|
377413
|
50
|
28
|
399340
|
377415
|
75
|
29
|
399439
|
377417
|
65
|
30
|
399539
|
377419
|
75
|
31
|
398638
|
377503
|
65
|
32
|
398738
|
377505
|
75
|
33
|
398838
|
377506
|
80
|
34
|
398938
|
377508
|
105
|
35
|
399038
|
377510
|
120
|
36
|
399138
|
377512
|
100
|
37
|
399238
|
377513
|
75
|
38
|
399338
|
377515
|
70
|
39
|
399438
|
377517
|
80
|
40
|
399538
|
377518
|
130
|
41
|
399638
|
377520
|
60
|
42
|
398536
|
377601
|
65
|
43
|
398636
|
377603
|
80
|
ID
|
X_lambert
|
Y_lambert
|
Profondeur
|
44
|
398736
|
377605
|
110
|
45
|
398836
|
377606
|
95
|
46
|
398936
|
377608
|
60
|
47
|
399036
|
377610
|
80
|
48
|
399136
|
377612
|
115
|
49
|
399236
|
377613
|
95
|
50
|
399336
|
377615
|
65
|
51
|
399436
|
377617
|
80
|
52
|
399536
|
377618
|
120
|
53
|
398434
|
377699
|
65
|
54
|
398534
|
377701
|
70
|
55
|
398634
|
377703
|
70
|
56
|
398734
|
377705
|
70
|
57
|
398834
|
377706
|
70
|
58
|
398934
|
377708
|
120
|
59
|
399034
|
377710
|
120
|
60
|
399134
|
377711
|
125
|
61
|
399234
|
377713
|
80
|
62
|
399334
|
377715
|
80
|
63
|
399434
|
377717
|
95
|
64
|
398333
|
377798
|
70
|
65
|
398433
|
377799
|
80
|
66
|
398533
|
377801
|
50
|
67
|
398633
|
377803
|
45
|
68
|
398733
|
377804
|
85
|
69
|
398833
|
377806
|
125
|
70
|
398933
|
377808
|
150
|
71
|
399033
|
377810
|
180
|
72
|
399133
|
377811
|
195
|
73
|
399233
|
377813
|
220
|
74
|
399333
|
377815
|
190
|
75
|
399433
|
377817
|
140
|
76
|
398231
|
377896
|
65
|
77
|
398331
|
377897
|
80
|
78
|
398431
|
377899
|
80
|
79
|
398531
|
377901
|
45
|
80
|
398631
|
377903
|
50
|
81
|
398731
|
377904
|
70
|
82
|
398831
|
377906
|
130
|
83
|
398931
|
377908
|
145
|
84
|
399031
|
377910
|
195
|
85
|
399131
|
377911
|
180
|
86
|
399231
|
377913
|
155
|
87
|
399331
|
377915
|
130
|
88
|
398129
|
377994
|
65
|
89
|
398229
|
377996
|
50
|
72
ID
|
X_lambert
|
Y_lambert
|
Profondeur
|
90
|
398329
|
377997
|
45
|
91
|
398429
|
377999
|
65
|
92
|
398529
|
378001
|
65
|
93
|
398629
|
378003
|
65
|
94
|
398729
|
378004
|
70
|
95
|
398829
|
378006
|
130
|
96
|
398929
|
378008
|
145
|
97
|
399029
|
378010
|
150
|
98
|
399129
|
378011
|
190
|
99
|
399229
|
378013
|
110
|
100
|
398027
|
378092
|
50
|
101
|
398127
|
378094
|
65
|
102
|
398227
|
378096
|
65
|
103
|
398327
|
378097
|
65
|
104
|
398427
|
378099
|
70
|
105
|
398527
|
378101
|
50
|
106
|
398627
|
378103
|
70
|
107
|
398727
|
378104
|
65
|
108
|
398827
|
378106
|
90
|
109
|
398927
|
378108
|
120
|
110
|
399027
|
378110
|
110
|
111
|
399127
|
378111
|
130
|
112
|
398026
|
378192
|
60
|
113
|
398126
|
378194
|
60
|
114
|
398226
|
378196
|
70
|
115
|
398326
|
378197
|
75
|
116
|
398426
|
378199
|
75
|
117
|
398526
|
378201
|
110
|
118
|
398626
|
378203
|
80
|
119
|
398726
|
378204
|
70
|
120
|
398826
|
378206
|
120
|
121
|
398926
|
378208
|
110
|
122
|
399026
|
378210
|
130
|
123
|
397924
|
378290
|
60
|
124
|
398024
|
378292
|
60
|
125
|
398124
|
378294
|
60
|
126
|
398224
|
378296
|
60
|
127
|
398324
|
378297
|
70
|
128
|
398424
|
378299
|
60
|
129
|
398524
|
378301
|
120
|
130
|
398624
|
378303
|
135
|
131
|
398724
|
378304
|
70
|
132
|
398824
|
378306
|
130
|
133
|
398924
|
378308
|
95
|
134
|
399024
|
378310
|
85
|
135
|
397822
|
378389
|
80
|
ID
|
X_lambert
|
Y_lambert
|
Profondeur
|
136
|
397922
|
378390
|
45
|
137
|
398022
|
378392
|
35
|
138
|
398122
|
378394
|
45
|
139
|
398222
|
378396
|
45
|
140
|
398322
|
378397
|
80
|
141
|
398422
|
378399
|
90
|
142
|
398522
|
378401
|
110
|
143
|
398622
|
378403
|
105
|
144
|
398722
|
378404
|
60
|
145
|
398822
|
378406
|
65
|
146
|
398922
|
378408
|
65
|
147
|
397721
|
378487
|
40
|
148
|
397821
|
378489
|
40
|
149
|
397921
|
378490
|
40
|
150
|
398021
|
378492
|
50
|
151
|
398120
|
378494
|
65
|
152
|
398220
|
378496
|
85
|
153
|
398320
|
378497
|
70
|
154
|
398420
|
378499
|
110
|
155
|
398520
|
378501
|
70
|
156
|
398620
|
378503
|
45
|
157
|
398720
|
378504
|
50
|
158
|
398820
|
378506
|
60
|
159
|
397619
|
378585
|
45
|
160
|
397719
|
378587
|
40
|
161
|
397819
|
378589
|
70
|
162
|
397919
|
378590
|
75
|
163
|
398019
|
378592
|
80
|
164
|
398119
|
378594
|
95
|
165
|
398219
|
378596
|
115
|
166
|
398319
|
378597
|
100
|
167
|
398419
|
378599
|
115
|
168
|
398519
|
378601
|
75
|
169
|
398619
|
378603
|
35
|
170
|
398719
|
378604
|
60
|
171
|
397717
|
378687
|
45
|
172
|
397817
|
378689
|
45
|
173
|
397917
|
378690
|
45
|
174
|
398017
|
378692
|
55
|
175
|
398117
|
378694
|
100
|
176
|
398217
|
378696
|
90
|
177
|
398317
|
378697
|
105
|
178
|
398417
|
378699
|
100
|
179
|
398517
|
378701
|
65
|
180
|
398617
|
378703
|
45
|
181
|
397815
|
378789
|
50
|
73
74
ID
|
X_lambert
|
Y_lambert
|
Profondeur
|
182
|
397915
|
378790
|
70
|
183
|
398015
|
378792
|
70
|
184
|
398115
|
378794
|
100
|
185
|
398215
|
378796
|
120
|
186
|
398315
|
378797
|
60
|
187
|
398415
|
378799
|
60
|
188
|
398515
|
378801
|
125
|
189
|
397914
|
378890
|
120
|
190
|
398014
|
378892
|
115
|
191
|
398114
|
378894
|
105
|
192
|
398214
|
378896
|
30
|
193
|
398313
|
378897
|
85
|
194
|
398413
|
378899
|
85
|
195
|
398513
|
378901
|
85
|
196
|
398112
|
378994
|
70
|
197
|
398212
|
378996
|
70
|
198
|
398312
|
378997
|
105
|
199
|
398412
|
378999
|
130
|
200
|
398210
|
379096
|
70
|
201
|
398310
|
379097
|
105
|
75
Annexe 2 : Données de précipitations
|
PERIODE D'OBSERVATION ENTRE 1974 ET 1988
|
AUTOMNE
|
HIVER
|
PRINTEMPS
|
ETE
|
TOTAL mm /an
|
Stations Météorologiques De la
Maamora
|
S
|
O
|
N
|
D
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
JL
|
A
|
AIN ASSOU
|
5.3
|
32.0
|
47.3
|
63.7
|
56.16
|
69.82
|
53.68
|
48.15
|
25.43
|
3.3
|
0.4
|
1.2
|
406.2
|
AIN KABLIA
|
4.0
|
33.8
|
50.9
|
77.5
|
82.4
|
68.6
|
48.9
|
53.5
|
23.9
|
3.4
|
0.2
|
1.3
|
448.4
|
AIN SBAA
|
4.2
|
42.3
|
58.8
|
82.3
|
79.5
|
74.4
|
47.6
|
55.6
|
44.7
|
4.0
|
0.0
|
1.5
|
494.9
|
AIN JOHRA
|
7.9
|
33.5
|
48.6
|
76.1
|
56.4
|
59.8
|
55.3
|
62.6
|
34.6
|
3.3
|
0.01
|
1.3
|
439.4
|
BIR CHLEUH
|
6.7
|
33.2
|
47.2
|
76.4
|
61.8
|
72.2
|
56.3
|
51.0
|
34.2
|
3.7
|
0.9
|
1.7
|
445.3
|
BLED DENDOUN
|
4.8
|
39.0
|
57.6
|
85.7
|
89.4
|
79.7
|
57.1
|
77.4
|
18.1
|
7.3
|
0.03
|
0.8
|
516.9
|
DAR SALEM
|
3.0
|
33.4
|
44.1
|
77.8
|
58.5
|
73.2
|
57.6
|
63.2
|
26.3
|
3.2
|
0.03
|
0.5
|
440.8
|
DAR BEN HCINE
|
5.4
|
28.8
|
47.0
|
69.1
|
56.3
|
71.2
|
48.6
|
54.9
|
25.8
|
4.7
|
0.1
|
2.0
|
413.9
|
MECHRA EL KETANE
|
5.8
|
35.9
|
61.6
|
92.5
|
80.1
|
83.5
|
54.4
|
65.0
|
32.8
|
3.8
|
0.2
|
2.3
|
517.9
|
MEHDIA
|
4.6
|
49.9
|
74.0
|
95.5
|
79.5
|
80.8
|
43.9
|
57.1
|
29.6
|
2.3
|
0.1
|
0.2
|
508.2
|
SIDI ALLAL BAHRAOUI
|
7.5
|
37.9
|
51.4
|
83.2
|
76.2
|
89.1
|
54.2
|
56.9
|
33.0
|
5.0
|
0.1
|
1.4
|
495.9
|
SMENTO SUD
|
7.3
|
36.7
|
52.6
|
72.2
|
71.9
|
73.6
|
49.8
|
59.3
|
27.7
|
4.6
|
0.1
|
2.0
|
457.8
|
SIDI AMIRA
|
3.3
|
48.2
|
55.9
|
87.9
|
77.3
|
86.6
|
67.1
|
71.3
|
27.5
|
5.1
|
1.7
|
0.0
|
531.9
|
(Mandouri, 1990)
76
Annexe 3 : Tableau de comparaison des facteurs Exper1
:
Maximum Eigen Value =4.2345
critère
|
Continentalité
|
Topo- édaphique
|
Type de sol
|
Pente du
terrain naturel
|
Poids de
chacun des critères
|
Continenta lité
|
1
|
2
|
3
|
5
|
0.407093
|
Topo- édaphique
|
1/2
|
1
|
3
|
4
|
0.24608 27
|
Type de sol
|
1/3
|
3
|
1
|
5
|
0.292622
|
Pente du
terrain naturel
|
1/5
|
1/4
|
1/5
|
1
|
0.0542025
|
Expert 2
critère
|
Continentalité
|
Topo- édaphique
|
Type de sol
|
Pente du
terrain naturel
|
Poids de
chacun des critères
|
Continenta lité
|
1
|
4
|
6
|
7
|
0.606675
|
Topo- édaphique
|
1/4
|
1
|
4
|
5
|
0.248739
|
Type de sol
|
1/6
|
1/4
|
1
|
2
|
0.0876223
|
Pente du
terrain naturel
|
1/7
|
1/5
|
1/2
|
1
|
0.056964
|
Maximum Eigen Value =4.16387 C.I.=0.0546228
|