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Dadaab, un refuge

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par Alexander BEE
Université Paris 8 - Master I 2013
  

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IV/ Un contexte géopolitique tendu

4- Présentation d'Al Shabaab

5- Implication du Kenya dans la guerre en Somalie (attaque terroriste/ représailles)

6- Solution du gouvernement face aux réfugiés : endiguement des populations, histoire en cours d'écriture.

1. Présentation d'Al-Shabaab91(*)

Al-Shabaab est une organisation terroriste reliée à Al-Qaïda qui s'est développée en Somalie après la chute du régime de Siad Barre.

L'anarchie qui a suivi, depuis les années 1990, a entrainé le pays dans un gouffre sans fond. Différents seigneurs de guerre, ainsi que différents clans majeurs, se sont livrés une guerre sans merci qui a empêché la constitution d'un État stable.

La Somalie a connu une pauvreté sans nom, la destruction de ses infrastructures, des conflits internes sans fin et l'émergence de différentes régions autonomes92(*).

Depuis la chute la chute du régime il y a eu plus d'une dizaine de tentatives pour générer un processus de paix. Malgré les efforts des Nations Unies et d'acteurs locaux, les résultats sont restés très faibles.

En 2004, fut créé le gouvernement fédéral de transition (GFT) composé de représentant des clans majoritaires. Cependant son influence resta très faible.

La capitale était toujours prise entre les feux croisés des seigneurs de guerre et l'anarchie la plus complète y régnait.

Depuis la fin des années 1990, des tribunaux, basé sur la Sharia, ont commencé à émerger à travers le pays. Le but était d'imposer un certain degré de loi et d'ordre.

Les Somali ne sont pas particulièrement religieux et, d'autre part, ils adhèrent à une branche relativement modérée de l'islam. Cependant, ces tribunaux furent très bien accueillis car ils remplaçaient le manque laissé par la disparition de l'État, sa police et son système judiciaire.

Chaque tribunal était dirigé par l'idéologie de son leader. Ceux-ci profitaient de leur pouvoir grimpant pour recruter leur propre milice et porter leur idéologie.

Courant 2004, onze de ces tribunaux s'unirent pour former la Islamic Courts Union (ICU) dirigée par le leader modéré Sheik Sharif Ahmed. Grace à cette union, l'ICU a gagné en force et a pu se mesurer aux seigneurs de guerre. En juin 2006, l'ICU avait pris le pouvoir à Mogadiscio et commençait à s'étendre à travers le pays.

Dans les zones contrôlées par l'ICU, on a assisté à un retour à l'ordre inespéré. La criminalité a chuté et certains magasins ont même rouvert. Cela a légitimé sa présence qui a gagné en popularité auprès de la population.

Cependant, des branches plus radicales de l'ICU ont profité de leur influence pour imposer leur vision bien plus stricte de l'Islam. Les femmes furent forcées de se vêtir de la tête aux pieds, regarder le football fut interdit et les non-musulmans furent punis.

Une de ces factions, particulièrement fondamentaliste, était Al-Shabaab (``les Jeunes''). Elle fut créée au début des années 2000 comme réminiscence de l'organisation islamiste Al Ithihaad Al Islamiya (AIAI) qui avait connue ses jours de ``gloire'' dans les années 1980.

Dans les années 2000, seuls les plus jeunes et les plus radicaux de l'AIAI restaient. Ces membres se réunir pour former Al-Shabaab. Ils furent incorporés à l'ICU en tant que milice radicale. Aden Hashi Ayro, second leader originel du groupe93(*) entraina ses 400 combattants dans la campagne de 2006 contre les seigneurs de guerre à Mogadiscio, aidant ainsi l'ICU à prendre le contrôle de la capitale.

Le 24 décembre 2006, face à la monté en puissance de l'ICU, l'Éthiopie chrétienne, qui craignait de voir le gouvernement fédéral de transition (GFT) qu'elle avait participé à mettre en place se faire renverser, envoya des troupes en Somalie pour lutter contre l'ICU.

Les force éthiopiennes détruisirent rapidement le groupe et reprirent le contrôle de la capitale.

Alors que la plupart des leaders du mouvement s'enfuirent, les membres d'Al-Shabaab se retranchèrent dans le Sud du pays. De là, ils ont commencé une guérilla sanglante contre la présence éthiopienne dans le pays. Au cours des années 2007-2008, le groupuscule a largement entravé l'avancé des militaires. Ils semaient la terreur par des attaques éclaires, des assassinats, ou des bombes.

Ces succès enorgueillir le groupe qui était maintenant libre du contrôle de l'ICU. Réclamant l'expulsion des éthiopiens et la mise en place d'un régime islamique, ils rencontrèrent un fort écho favorable au sein de la population du Sud du pays.

Ce succès permis au groupe de s'agrandir et de devenir une puissance militaire majeure dont l'influence s'exerçait sur une portion significative du territoire incluant la ville portuaire de Kismayo.

Face à l'harcèlement continuel que subissaient les troupes éthiopiennes, elles décidèrent de se retirer du pays en janvier 2009. La place fut laissée à la Mission de l'Union Africaine en Somalie (AMISOM) qui s'est contenté de sécuriser Mogadiscio, gardant l'aéroport, le port maritime, le palais présidentiel et autres endroits d'importance dans le but de soutenir le gouvernement de transition.

Al-Shabaab continua d'opérer librement et garda le contrôle du Sud du pays. Depuis 2008, on peut noter l'augmentation des attentats suicides à travers le territoire et, le 11 juillet 2010, le premier dans un pays étranger94(*).

* 91 Voir Rob Wise, Al Shabaab, Center for Strategis and International Studies, Homeland Security and Counterterrorism Program Transnational Threats Project, juillet 2011.

* 92 À l'exception peut être de la région autonome du Somaliland qui connaît une stabilité exemplaire depuis la chute du régime mais qui n'est pas (encore) reconnu par la communauté internationale. Voire Ali Mohamed, Somaliland. La réussite d'un pays fantôme, Courrier international, juin 2014.

* 93 Le premier leader, Sheikh Hassan Dahir Aweys, laissa sa place pour rentrer dans la direction de l'ICU.

* 94 Une bombe explosa dans un restaurant de Kampala en Ouganda, faisant 74 victimes.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld