GROUPE SUP DE CO MONTPELLIER BUSINESS
SCHOOL
Graduate School of Management
Member of International Association to Advance
Collegiate Schools of Business (AACSB International)
Miembro del Consejo Latino Americano de Escuelas de
Administración (CLADEA)
Member of European Foundation for Management
Development (EFMD)
Member of European Association for International
Education (EAIE)
Member of International Trade & Finance Association
(IT&FA)
Membre de l'Association Alexander Von
Humboldt
Membre du Pôle Universitaire de Montpellier et du
Languedoc-Roussillon
Groupe accrédité AACSB
Groupe membre du projet « Global
Compact » des Nations Unies
Titulaire du label Diversité
Rapport de dernière année
d'études
Programme Master Grande Ecole - ESC
Montpellier
présentée par
Pierrick MILANDOU
Sous la direction de
Luc Annovazzi
Webmarketing e-commerce
Octobre 2014
« Le Groupe Sup de Co Montpellier Business
School n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions
émises dans ce mémoire ; ces opinions doivent être
considérées comme propres à leur
auteur. »
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Groupe Sup de Co Montpellier Business School
Programme Master Grande Ecole - ESC
Montpellier
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Rapport de dernière année
d'études
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Auteur
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Nom : MILANDOU
Prénom : Pierrick
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Sujet : Intelligence Economique et Stratégie
d'entreprise
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Résumé :
Face à la concurrence accrue des entreprises
sur le marché international, nous assistons à une guerre de
l'information. Il devient vital pour les entreprises de rester informées
des évolutions de leur environnement. C'est ce que permet de faire la
veille informationnelle. Grâce à cette veille, l'intelligence
économique rend possible l'articulation d'une stratégie
d'entreprise basée sur les informations de l'environnement. Dansce
travail, nous chercherons à démontrer le lien entre
l'intelligence économique et la stratégie d'entreprise. Nous
exposerons une des manières de donner de la valeur concurrentielle
à l'information brute, et proposerons une extension de l'intelligence
économique. Enfin, nous tenterons de créer un système de
veille et d'intelligence économique.
|
Mots clés : Veille informationnelle, Veille
technologique, Veille concurrentielle, Veille Stratégique, Intelligence
économique, Stratégie d'entreprise, Avantage compétitif,
Big Data, Data-Mining, Text-Mining,
|
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Mention légale de
propriété :
Ce document et les informations qu'il contient sont la
propriété de Thales Avionics SAS Ils ne peuvent être
reproduits, communiqués ou utilisés sans son autorisation
écrite préalable.
This document and any data included are the property of Thales
Avionics SAS They cannot be reproduced, disclosed or used without the
company's prior written approval.
Remerciements :
La réalisation de ce mémoire a été
possible grâce à plusieurs personnes à qui je souhaite
témoigner toute ma reconnaissance.
Je souhaite remercier tout d'abord Monsieur Emmanuel Guyonnet,
mon tuteur d'entreprise, pour m'avoir fait progresser en compétences,
pour sa patience, ses conseils précieux,et sans qui l'achèvement
et la valorisation de ce travail n'auraient pas été possibles.
Merci à Monsieur Sébastien Maréchal pour
m'avoir aidé à remettre mon point de vueen questionconcernant la
veille et l'intelligence économique.
Merci à l'équipe de Thales Helicopter Avionics,
pour m'avoir accueilli dans leurs locaux, et avoir facilité mon
intégration.
Enfin, je souhaite remercier Monsieur Luc Annovazzi, mon
responsable de spécialisation académique, pour m'avoir
aidé à affiner mes perspectives de travail concernant ce
mémoire.
Sommaire :
Introduction :
3
1ere Partie : De l'environnement de
marché à la veille informationnelle
9
A) Thales : L'environnement
international et Global
9
1) Un marché mondial
9
2) La complexité du marché de
l'hélicoptère
9
B) La valeur potentielle des
informations
11
C) Ma mission au sein de Thales Helicopter
Avionics
12
1) Description de la veille
économique chez Thales Helicopter Avionics
12
2) Limites et problèmes
rencontrés
15
D) Les éléments à l'origine de
ma problématique
17
2e Partie : De la veille
informationnelle à la stratégie d'entreprise
21
A) Ajouter de la valeur à
l'information :
21
B) La stratégie d'entreprise et
l'intelligence économique
28
C) Remise en question de la
définition de la veille
28
D) Le Big Data
29
1) Un environnement où le nombre de
données explose
29
2) Volume, Variété,
Vélocité
30
3) Les avantages du Big Data
30
E) Les avantages de ma réponse
à la problématique pour Thales Helicopter Avionics :
32
F) Mon point de vue personnel
33
3e Partie : Création d'un
système de veille et d'intelligence économique
35
A) La question de la sous-traitance
35
B) Les objectifs de la veille et de l'intelligence
économique pour Thales Helicopter Avionics
36
C) Etablissement d'un cahier des charges :
Officialisation de l'intelligence économique
37
D) Le plan de recherche
37
E) Définir les besoins utilisateurs
37
F) Choix d'un logiciel de veille
40
G) Mise en opération
40
H) Pratique de la veille informationnelle
41
I) L'intelligence économique
42
J) Le Big Data
44
Conclusion :
46
Références :
49
ANNEXES
52
Annexe 1 : Résumé d'articles
dans Digimind :
52
Annexe 2 : Extrait d'une équation de
veille :
53
Annexe 3 : Tableau de bord de la
veille :
53
Introduction :
« Se faire battre est excusable, se faire
surprendre, impardonnable ». Napoléon Bonaparte.
Dans le contexte économique actuel, et avec la
rapidité à laquelle les technologies évoluent et
révolutionnent les moyens de production, les Etats se livrent à
une guerre de l'information.Posséder l'information devient un pouvoir.
D'ailleurs, connaissant la robustesse de l'industrie automobile et de
machines-outils Allemande, les Etats-Unis ont voulu copier ce modèle et
ont récemment cherché à obtenir les informations
permettant de mettre en place les mêmes systèmes de production
dans leur propre industrie.Dans le but de protéger les savoir-faire, les
différents gouvernements ont mis en place dans leurs pays respectifs des
systèmes d'intelligence économique nationaux, et ont
contribué au financement de projetsà un niveau plus
régional, voir local. En effet, les Chambres de Commerce et d'industrie
ont mis en place des projets, en tout cas dans les régions
Rhône-Alpes et Ile-de-France, pour insuffler dans les entreprises des
systèmes de veille et d'intelligence économique, de protection
des données et de capitalisation du savoir-faire.D'ailleurs,
posséder l'informationsur la concurrence permet deprévoir sa
stratégie et ainsi contrer ce développement afin de servir ses
propres intérêts économiques.
La mondialisation des échanges, ainsi que l'innovation
technologique et la globalisation des marchés soumettent les entreprises
à un environnement concurrentiel de plus en plus globalet donc
dangereux. En effet, une entreprise française, par exemple dans le
secteur de l'aéronautique, peut être impactée très
fortement par une entreprise russe ou américaine sur le marché
indien. L'espionnage industriel étant strictement interdit par loi, les
entreprises doivent trouver un autre moyen de se tenir informé de
l'évolution de l'environnement. Pour ce faire, il existe la veille. On
peut définir la veille comme étant « l'ensemble des
activités de surveillance sur l'environnement d'une entreprise pour
fournir des données utiles à une stratégie
d'évolution » (Cao, 2006).Il existe plusieurs types de
veille. La veille technologique « vise à s'informer
systématiquement sur les techniques et technologies les plus
récentes, et surtout sur leur mise à disposition
commerciale » (Frochot, 2006). La veille concurrentielle relate
« un dispositif de surveillance continue des actions et produits
des concurrents actuels ou potentiels » (Bathelot, 2005). Quant
à la veille stratégique, Coudol et Gros (2005) la
définissent comme étant « un système d'aide
à la décision qui observe et analyse l'environnement
scientifique, technique, technologique et les impacts économiques
présents et futurs pour en déduire les menaces et les
opportunités de développement. Elle s'appuie essentiellement sur
les informations ayant un caractère stratégique ou des
décisions importantes lui associant le terme de veille
stratégique ». Cette notion de veille stratégique
prend une importance grandissante auprès des dirigeants d'entreprise,
car ellerevêt une perspective de recherche d'avantage concurrentiel.
Cependant, la veille, qu'elle soit concurrentielle,
technologique, juridique ou plus largement informationnelle, n'est au final
qu'une méthode de recherche d'informations à caractère
stratégique, obtenues grâce à plusieurs outils de recherche
que l'on nomme communément « Crawler » ou
encore « Spider ». Mais détenir
l'information, en soi, n'as pas de grande valeur stratégique. Quelles
informations les entreprises souhaitent-elles recueillir ? Comment
choisit-on les informations? Que fait l'entreprise de ces informations ?
Comment définir le périmètre sémantique de la
recherche des informations ? Comment traiter et organiser ces
informations ? Comment en tirer une valeur ajoutée?
La problématique de ce travail est :
« De quelle manière la veille informationnelle et
l'intelligence économique permettent-elles d'articuler une
stratégie et de développer un avantage
concurrentiel ? »
L'objectif de ce travail est de réfléchir et
démontrer une manière de traiter l'information collectée
via le processus de veille, d'organiser et mettre en forme ces-dites
informations afin d'en tirer une stratégie ainsi qu'un avantage sur la
concurrence. Nous allons étudier dans une première partie
l'environnement dans lequel évolue Thales Helicopter Avionics, et tenter
de mettre en lumière les limites que connaît la veille au niveau
de la Business Line. Dans une deuxième partie, nous essaierons de
comprendre les différents concepts relatifs à la veille et
l'intelligence économique, mais aussi les moyens dont dispose Thales
afin d'aller plus loin dans sa démarche d'intelligence
économique. Enfin dans une troisième partie, nous chercherons
à mettre en place un système de veille informationnelle et
d'intelligence économique, ainsi qu'un système de Big Data.
1ere Partie :De
l'environnementde marché à la veille informationnelle
A) Thales : L'environnement
international et Global
1)Un marché mondial
Aujourd'hui, les entreprises évoluent dans un
environnement mondial, global, de plus en plus complexe, et de plus en plus
risqué. Cette transformation des marchés est le plus souvent
attribuéeà la mondialisation, à l'augmentation des
échanges financiers, physiques, ou de matières premières
(Gazbar, 2012). Le marché des produits d'avionique destinés
à l'aérospatiale et à la défense, auquel Thales
participe, n'est pas en reste. Différents acteurs globaux, comme
Rockwell Collins,Honeywell, General Electric ou encore
Garmin y prennent part, tant sur le plan civil que militaire. La
localisation géographique disparate de ces différents acteurs,
mais surtout du marché mondial potentiel à conquérir,
donne lieu à une concurrence particulièrement féroce au
niveau international, et cela malgré l'aspect sécuritaire et la
protection des intérêts personnels divergents de certains
états comme les Etats-Unis d'Amérique, la Russie et
l'Afghanistan. L'expression « avionique » est née de
la contraction entre les mots avion et électronique. L'avionique
désigne alors tous les systèmes électroniques
embarqués à bord d'un avion, ou d'un hélicoptère
dans notre cas, afin de faire voler ce dernier ou de fournir des protections
sécuritaires.
2) La complexité du
marché de l'hélicoptère
Le marché de l'hélicoptère est un
marché global et complexe qu'il n'est a priori pas aisé
de comprendre, étant donné la haute technologie et la très
grande précision dont les constructeurs doivent faire preuve afin
d'assurer un maximum de sécurité pour les utilisateurs finaux.
Pour faire simple, nous pouvons tenter de le structurer comme suit :
Dans un premier temps, le client final. Il peut ici s'agir des
états qui se procurent des hélicoptères destinés au
combat ou au transport. Font également parti de cette catégorie
les compagnies privées d'hélicoptères servant à
effectuer différents types de missions comme
l' « E.M.S » ou Emergency and Medical
Services, le « S.A.R » ou Search and Rescue, le
« Passenger Transport » (qui peut se résumer
à aller chercher un riche homme d'affaire chinois et l'amener de son
bureau à son usine 100kilomètres plus loin) ou encore le
« Offshore Oil & Gaz » (amener des hommes et du
matériel sur une plateforme pétrolière), parmi
d'autres.
Dans un deuxième temps les constructeurs
d'hélicoptères, comme Sikorsky, Airbus Helicopter, ou encore
Boeing. Ces acteurs conçoivent des hélicoptères en
fonction du besoin du client final, et élaborent le fonctionnement
optimal des pièces d'avionique afin de choisir les meilleurs
fournisseurs.
Dans un troisième temps nous pouvons citerles
constructeurs d'avionique, tels que Thales Avionics. Thales
Helicopter Avionics, dont je fais partie, construit donc des
systèmes d'électronique pour les hélicoptères. Cela
représente une multitude de petits capteurs et systèmes de
pilotage ou de contrôle de l'appareil, jusqu'à des suites
complètes d'avionique comme Thales TopDeck®, volant à bord
du Siksorsky S-76D.
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Figure 1: La chaîne de valeur du marché
mondial de l'hélicoptère
Du point de vue d'un constructeur d'avionique tel que Thales
Helicopter Avionics, la complexité du marché de
l'hélicoptère vient premièrement du fait de la très
haute technologie des produits, qui doivent à la fois être
robustes et supporter souvent des conditions de températures
extrêmes, mais aussi résister à la salinité de l'air
marin, ainsi qu'aux orages et d'autres conditions atmosphériques, tout
en donnant l'information pertinenteau pilote de l'hélicoptère, au
moment opportun. Cela sans oublier la précision extrêmement
rigoureuse que chaque élément doit pouvoir lui fournir.Nous
devons également assurer l'intégrité totale des
informations procurées au pilote.Ensuite, chaque composant d'avionique
doit être disponible, c'est à dire qu'il ne doit pas cesser
d'être utilisable plus d'une seconde sur un milliard. Tout ceci changeant
à un rythme effréné. Nous n'aborderons pas les questions
évidentes de poids et de capacité d'emport.La deuxième
complexité du marché mondial de l'hélicoptère vient
du fait que les constructeurs d'hélicoptère peuvent choisir
plusieurs constructeurs d'avionique afin de réaliser un
hélicoptère, il faut donc que les différents produits pris
ça et là puissent s'interfacer sans causer de problèmes de
fonctionnement. Ce qui entraîne une migration de la technologie
utilisée du Hardware au Software pour de plus en plus de composants.
Parallèlement, un typed'hélicoptère, comme le AW 139
d'AgustaWestlandpeut avoir une multitude de variantes, selon qu'il va
opérer une mission de transport de personnes et/ou de matériel
vers des plateformes pétrolières au large du Canada, ou encore
des missions de secours de personnes perdues ou accidentées dans les
Alpes Suisse, il ne sera pas configuré de la même façon.
B) La valeur potentielle des
informations
Un vieil adage disait : « ce qu'on ne sait pas
ne peut pas faire de mal ». Force est de constater qu'aujourd'hui, ce
discours est totalement révolu. En effet, la profusion des
échanges à un niveau mondial n'a cessé de croître,
que ce soit en terme de flux financiers, ou d'informations. Grâce
à l'avènement d'internet, le nombre d'informations produites et
échangées chaque jour devient de plus en plus important. Surtout,
l'internet nous permet d'avoir accès à ces informations beaucoup
plus rapidement, souvent en temps réel. « L'information est
aujourd'hui au coeur de la gestion stratégique des entreprises, car est
devenue l'un des moteurs essentiel de la performance globale des
entreprises » (Monino, 2013). De ce fait, elle a tendance à
être extrêmement valorisée, car elle peut déboucher
sur des contrats d'une valeur pouvant aller jusqu'à des dizaines de
millions d'euros. En effet, être au courant de l'évolution de son
environnement avant ses concurrents procure un avantage concurrentiel de temps
certain. En revanche, il est important de noter que les informations actuelles,
ou acquises par le biais de la veille à un moment
« t », peuvent être prévues ou en tout cas
anticipées grâce à la somme des informations recueillies au
moment « t-3 » par exemple, et à l'intelligence
économique réalisée. L'information prend donc une telle
importance qu'elle devient elle-même une matière première
à part entière, une ressource stratégique de l'entreprise
(Côté et Al, 2003). Et cela particulièrement sur le
marché des hélicoptères.
C) Ma mission au sein de Thales
Helicopter Avionics
Ma principale mission durant le temps de mon apprentissage
chez Thales Helicopter Avionics consiste à être responsable de la
veille, à prendre part et à consolider l'intelligence
économique déjà en place.
1) Description de la veille
économique chez Thales Helicopter Avionics
Le processus de veille informationnelle chez Thales Helicopter
Avionics a commencé par la réflexion et la définition d'un
plan de recherche. Ce plan de recherche ou de renseignement vise à
définir les besoins ou objectifs de la veille, sous forme de questions.
Nous avons donc défini certaines questions comme :
· « Quels sont les achats et livraisons
d'hélicoptère ? »
· « Quels sont les programmes
d'hélicoptères qui se lancent ou qui sont mis à
jour ? »
· « Quelles sont les sorties de nouveaux
produits d'avionique ?
· « Que représente le budget de la
défense pour certains pays par rapport au budget alloués aux
hélicoptères en particulier ? »
· « Y a-t-il des alliances qui se font dans le
domaine de l'hélicoptère ou de l'avionique pour les
hélicoptères ? »
· « Y a-t-il des accidents
d'hélicoptères ? Cela va t'il avoir un impact sur Thales
Helicopter Avionics ? Nos produits sont-ils mis en cause dans ces
accidents ? »
· « Y a-t-il de nouvelles
règlementations en vigueur ou sur le point d'être mises en
place ? »
· « Y a-t-il de nouvelles certifications de
processus, de produits, de systèmes ? »
Sur cette base, nous avons pu affiner le
périmètre sémantique. Nous avons donc défini
certains mots clés pertinents (« Helicopter, Chopper,
rotorcraft, avionics, Airbus Helicopter, Sikorsky, Russian Helicopter, Agusta
Westland, Rockwell Collins, Honeywell, Garmin, Award, Deliveries,
Certifications, FAA, EASA... ») afin de réduired'avantage
le champs des informations que nous voulons recueillir. Cela permet en effet de
cibler l'information et de faire un premier tri du type d'informations voulues.
Etant donné que nous ne nous intéressons qu'au marché de
l'hélicoptère et de l'avionique pour ces derniers, nous voulons
nous tenir informés des différents contrats signés entre
nos concurrents directs ou indirects et des prospects. Cette veille
concurrentielle nous permet de nous rendre compte de l'évolution du
marché potentiel, c'est à dire confirmer ou nuancer les tendances
que nous avions anticipées grâce à l'intelligence
économique déjà en place. Cela peut se caractériser
par des protocoles d'accords entre la concurrence et des prospects, ou entre
plusieurs concurrents de Thales Helicopter Avionics.Une veille technologique
est également en place. Vient ensuite une phase de
« tracking » de l'information voulue. Le tracking
signifie la recherche, la collecte des informations. La littérature
ainsi que les professionnels appellent cela le
« Crawl ». Littéralement, le logiciel (dans
notre cas « Digimind »), dit un
« Crawler » ou
« Spider » va scanner toutes les pages web
possible afin d'y déceler les mots que nous avons préalablement
définis comme étant pertinents pour nous apporter l'information
que nous voulons obtenir. Quand ces mots clés auront été
trouvés sur une page web, le logiciel estimera que la page est
pertinente pour notre recherche, et va ainsi
« sauvegarder » les adresses URL (de type
http://www.ainonline.com) et nous
les faire remonter dans un tableau de bord, afin que nous puissions consulter
l'information (
Cf. Annexe).
Puis nous avons établis un plan de classement de
l'information recueillie. Réaliser un plan de classement permet de
confronter le nombre et le type d'informations disponibles au type
d'informations que l'on veut, et ainsi être sûr que les
informations recueillies sont à la fois pertinentes et couvrent bien
l'ensemble du besoin. Cela permet par ailleurs de faire un premier pas vers
l'intelligence économique, dont je donnerai une autre définition
dans la deuxième partie.
Une fois que toutes les pages web correspondant aux mots
clés définis ont été rassemblées dans le
tableau de bord, il m'appartient ensuite de « valider »
l'information, c'est à dire de décider si l'information est
réellement utile pour nos besoins, où si elle a été
remontée par le « crawler » uniquement
parce que le mot clé apparaissait dans cette page. Pour cela, il suffit
de lire l'article. De manière générale, l'information
adéquate à nos besoins est inscrite dans le premier paragraphe.Il
faut également connaître le marché des
hélicoptères et la vision stratégique que l'on s'est
déjà forgé afin de savoir quelles informations seront
pertinentes.
Dans le but d'améliorer de manière permanente la
newsletter et surtout la qualité et la quantité des informations,
il faut ajouter un maximum de sources pour être sûr de ne manquer
une information qui pourrait se révéler stratégique dans
le futur. En effet, plus on a de source, plus on peut confronter les
informations entre elles, déceler la pertinence, repérer et
dessiner une cohérence des informations, et donc repérer,
confirmer ou nuancer certaines tendances de marché.
Le but de cette veille informationnelle est de diffuser les
nouvelles du marché de l'hélicoptère et de l'avionique en
interne, pour que les équipes puissent être continuellement
à jour des nouveautés aussi bien en terme de business que
d'innovation technologique. Une fois que l'on dispose d'assez d'informations,
nous les organisons selon le plan de classement définit
précédemment. Puis l'on extraie du logiciel un document qui
permet de réaliser la newsletter, que l'on diffuse ensuite en interne
à l'entreprise, après avoir réalisé les changements
de forme nécessaires. La figure ci dessous résume le
système de veille en place chez Thales Helicopter Avionics : 
Figure 2 : Le cycle de veille chez Thales
Helicopter Avionics
Par ailleurs, la démarche d'intelligence
économique nécessite que l'on s'attèle à
capitaliser l'information, à la classer, à lui donner du sens,
afin de déceler les simples fait ponctuels de vraies tendances
d'évolution du marché.
2) Limites et problèmes
rencontrés
Lors de la réalisation de la veille grâce au
logiciel Digimind, puis de l'intelligence économique ensuite, je me suis
rendu compte de l'existence de plusieurs obstacles, qui freinent le processus
ou diluent la qualité de l'information délivrée en
interne.
a) Irrégularité d'informations
disponibles
Commençons tout d'abord par
l'irrégularité du nombre d'informations disponibles
quotidiennement. En effet, le tableau de bord, dont je suis responsable du
suivi, me permet de visualiser le nombre d'informations
« crawlées » quotidiennement par le
logiciel. Il apparaît que certains jours, le nombre d'informations
relevées atteint les 200 articles, et d'autres jours à peine plus
d'une dizaine. Cet écart est souvent problématique car les
lecteurs de la newsletter sont tentés, quand le nombre d'informations
validées est important, de ne pas lire les articles qui peuvent avoir
une certaine importance. Ce problème peut être lié à
la définition du périmètre sémantique mise en place
à travers les mots clés.
b) Pertinence des articles
La pertinence des articles
« crawlés » par le logiciel pose souvent
des problèmes de temps. En effet, lire chaque article est relativement
chronophage. Il m'arrive malheureusement assez régulièrement de
lire des articles qui n'ont aucun lien avec le plan de recherche ou le plan de
classement établi plus haut, mais qui correspondent d'un point de vue
sémantique aux directives que nous avons établi auparavant, donc
aux mots clés qui permettent de faire la recherche.Cette perte de temps
ainsi que de concentration engendre alors un risque de perte des informations
plus importantes, qui sont susceptibles d'avoir un impact plus fort en terme de
business sur Thales. Heureusement, le nombre d'articles remontés par le
logiciel n'est pas en lien direct avec leur qualité. Etant donné
que la veille internet nécessite un investissement de temps d'environ 2h
par jour, cela ne laisse que peu de temps accordé à la veille
« non internet ». J'entends par ici la veille de la presse
écrite comme les journaux spécialisés tels que Shepard
Media ou encore Aviation international, ainsi que les lectures
d'études de marché. Il ne m'arrive alors que trop rarement de
lire ces magazines. L'information est en générale
dispersée dans les articles, alors que sur internet, le premier
paragraphe est de manière globale l'endroit où se trouvent les
informations les plus importantes.
c) Timing de la diffusion
La diffusion des informations,traitées et
organisées, se fait de manière hebdomadaire. Cela peut poser
problème quand un article, dont l'information confirmer les
opportunités ou menaces que l'on avait envisagées, n'est pas
partagé immédiatement, sois par manque de temps, soit par manque
de connaissance du marché ou du besoins des collaborateurs et donc de la
pertinence de l'information recueillie. Dans ces cas ci, les personnes
concernées par l'information ont besoin d'être tenues
informées en temps (presque) réel. Pour ce faire, un
système d'alerte a besoin d'être activé dans le logiciel
Digimind.
d) Influence des différents acteurs du
marché
Vient ensuite le problème de l'influence que chacun
tente d'avoir sur le marché, confronté aux faits
avérés. Beaucoup d'acteurs du marché de
l'hélicoptère, ou de l'avionique pour les
hélicoptères, obtiennent des articles dans les journaux
électroniques afin de révéler leurs ambitions, plus ou
moins véridiques, mais tentent par ce biais de mettre en avant leur
produits, particulièrement en affirmant qu'ils sont sur le point de
signer des contrats avec des prospects potentiels. Mais il se trouve, comme
dans toutes les industries d'ailleurs, que certains acteurs anticipent plus que
de raisonl'obtention de contrats. Par exemple, un acteur majeur du monde de
l'hélicoptère a récemment cherché à se
donner de l'importance en annonçant avoir produit durant l'exercice
annuel 2013 plus de 300 hélicoptères. Dans le même sens, la
veille internet ne permet d'acquérir que les informations qui relatent
des faits avérés, et non pas le futur. Il faut donc toujours
demeurer prudent lorsque l'on pense avoir reçu une information, et
vérifier la source, ainsi que le contexte dans lequel est placée
l'information. Il ne faut jamais prendre une information seule, sans être
analysée.
D) Les
éléments à l'origine de ma problématique
Le but de tous les stratèges dans les entreprises est
de procurer un avantage qui pourra lui permettre de gagner des parts de
marché, de se positionner en fonction de la concurrence et de ses
propres objectifs, de s'assurer que l'entreprise possède bien tous les
réels facteurs clés de succès afin d'être
éligible à formuler une offre sur son marché, et
d'acquérir un avantage concurrentiel qui lui permettra de remporter le
marché. Etant donné que je compose, avec mon responsable, le
département stratégie, le fil conducteur de ma mission consiste
à aider mon responsable àpositionner la Business Line Thales
Helicopter Avionics sur la bonne voie par le biais des cadences de production
d'hélicoptères à un niveau mondial, ainsi que l'affinement
de notre vision et anticipation du marché. Il nous appartient alors de
mettre en place tout les processus et l'intelligence nécessaire afin
d'aiguiser notre connaissance du marché, de savoir prévoir les
opportunités de développement de la Business Line, ainsi que les
menaces technologiques, concurrentielles, juridiques, qui pourraient avoir une
incidence sur la tenue et les perspectives de nos affaires. L'intelligence
économique a été développée dans le but
d'avoir une meilleure connaissance du marché, et de permettre aux
managers de prendre une décision appuyée sur des analyses
établies préalablement, et qui permettent de formuler des
recommandations. Il est donc tout à fait logique que nous nous occupions
de l'intelligence économique.Les informations recueillies par la veille
informationnelle ne permettent de faire le point que sur la somme des
informations disponibles, et donc sur des faits qui se sont déjà
produits. Or, comme expliqué auparavant, l'une des clés de la
stratégie consiste à prévoir les tendances de
marché sur lequel nous évoluons. Mais les informations que l'on
peut se procurer grâce à la veille actuelle permet de s'assurer
que les tendances de marché préalablement anticipées sont
finalement bien réelles, ou alors de les nuancer.Cependant, les
informations que nous pouvons recueillir par la veille sont à un niveau
micro, c'est-à-dire qu'elles ne représentent qu'un ou quelques
acteurs du marché. Alors que la stratégie et les
prévisions de tendances de marché sont réalisées
à un niveau macro. C'est-à-direqu'elles englobent tous les
acteurs du marché, que ce soit les clients finaux, les constructeurs
d'hélicoptères ou les fournisseurs d'avionique.
Que se passe t'il alors si l'un des chaînons du cycle de
la veille manque ou est mal maîtrisé ? Que se passe t'il si
les informations ne sont pas diffusées, ou mal
sélectionnées ? Comment se crée le lien entre la
veille informationnelle, l'intelligence économique, et l'avantage
compétitif ?
Nous allons maintenant tenter d'expliquer le lien entre la
veille, l'intelligence économique et la stratégie d'entreprise.
Dans un premier temps, le cycle de veille que mets en place Thales Helicopter
Avionics va nous permettre de connaître d'avantage notre marché.
Les informations vont donc être soigneusement sélectionnées
avec des critères préalablement établis, et qui vont
permettre de dresser un « état-de-l'art » de ce qui
se fait sur le marché. Nous savons déjà que certains
constructeurs d'hélicoptères ne possèdent que des flottes
spécifiques, ou autrement dit ne sont présents que sur des
créneaux bien précis. La veille informationnelle nous apprend
ensuite que la durée de vie ou le programme de construction de
l'hélicoptère qui correspond à ce besoin arrive au stade
de maturité, et que si le constructeur d'hélicoptère le
peut, il cherchera à investir sur un nouveau créneau, plus
porteur. Nous apprenons également qu'un espace aérien va s'ouvrir
dans pays considéré comme à fort potentiel. Grâce
à notre veille informationnelle et notre système d'intelligence
économique, nous avons donc pu prévoir que ce constructeur
d'hélicoptère chercherait à produire un nouveau type de
machine afin de répondre aux besoins des clients finaux. Grâce
à cela, nous pouvons prévoir les cadences de production des
hélicoptères. Nous pouvons donc en conclure que c'est la somme
des informations collectées (donc la veille) traitées et
organisées (donc le début de l'intelligence économique)
qui nous ont permis de déterminer un environnement et ses contours,
ainsi que les possibilités d'actions des acteurs. C'est dans cette
optique que nous avons pu mettre en place une stratégie, car nous savons
où nos prospects vont se positionner. Dans un deuxième temps les
informations que l'on acquiert par la suite confirment ou nuancent la vision de
l'environnement que l'on a déterminé, ainsi que la
cohérence de la stratégie que l'on a mis en place.
Ceci peut être résumé par le schéma
suivant :

Figure 3 : le processus de définition
de la stratégie (Guyonnet, E ; 2014).
Or, quand les informations sont mal classées ou mal
sélectionnées ou que un des chaînons est mal
maîtrisé, c'est tout le processus qui est mis à mal. En
effet, les informations peuvent nous procurer une toute autre vision du
marché, et donc dresser un « état-de-l`art »
de l'environnement qui pourrait être erroné ou
décalé par rapport à la réalité, et donc la
stratégie s'en trouverait particulièrement affectée. C'est
ce qui est résumé dans la figure ci-dessous :

Figure 4 : le risque de l'intelligence
économique (Guyonnet, E ; 2014).
Pour conclure cette première partie, nous pouvons dire
à travers ces deux figures et l'exemple employé juste avant, que
nous avons tenté de démontrer le lien qui existe entre la veille
informationnelle, l'intelligence économique et la stratégie
d'entreprise. En effet, c'est le tri et la sélection des informations,
ainsi que la qualification et l'organisation de ces informations qui vont
déterminer notre vision de l'environnement et donc qui vont influencer
la stratégie d'entreprise. Mais existe il des outils ou méthodes
permettant de renforcer ce lien, ou une autre manière de faire pour
consolider un avantage compétitif entre la veille et la
stratégie ? Nous allons tenter de trouver des solutions dans la
partie suivante.
2e Partie : De la
veille informationnelle à la stratégie d'entreprise
Dans cette partie, nous allons nous attacher à
démontrer le lien qui existe entre la stratégie d'entreprise d'un
côté, et de l'autre la veille informationnelle et l'intelligence
économique. Nous tenterons également de trouver le moyen de
renforcer ce lien. Comme nous avons pu le voir dans les figures 3 et 4, les
informations ont une importance essentielle dans notre vision de
l'environnement. C'est pour cela que nous devons leur donner de la valeur.
A) Donner de la valeur concurrentielle
à l'information :
« La seule chose qui coûte plus cher que
l'information est l'ignorance des hommes ».
John Fitzgerald Kennedy.
Nous avons parlé plus haut du concept de
« veille informationnelle », qui regroupe les
différents types de veille, économique, technologique,
concurrentielle, sociétale (etc...). La veille est le processus actif
par lequel le veilleur identifie et collecte l'information selon les besoins
préalablement définis par les demandeurs en information. Ces
demandeurs en information sont généralement les décideurs
dans les milieux entrepreneuriaux. On parle ici de stratèges, de
directeurs ou plus généralement de managers d'entreprise. Il est
indispensable de noter que les informations que l'on trouve n'ont pas toutes la
même valeur. Les experts de l'intelligence économique (Jakobiak,
2004) (Martinet B. & Marti Y-M ; 2002) s'accordent à affirmer
que l'on peut classer l'information dans trois catégories
distinctes :
· L'information blanche : Elle est
(plus ou moins) facilement accessible par tous. Elle nécessite un tri
long et important. On peut en collecter grâce à la veille
informationnelle sur internet, le data-mining... (Vanden Berghen, 2014)
· L'information grise : Ces
informations sont difficilement accessible. Par là même, elles
représentent une valeur autrement plus importante puisque qu'une
poignée seulement « privilégiés » en
prennent connaissance. Ce type d'information est souvent de nature informelle.
Ces informations peuvent par exemple être glanées grâce
à des conversations d'un genre privé, durant des salons
professionnels, ou par exemple des indiscrétions (Vanden1(*)Berghen, 2014) recueillies par
des processus d' « élicitation ».
· L'information noire :
L'information noire ne peut être acquise que de manière
illégale, via l'espionnage industriel, le hacking d'ordinateurs. Ces
informations sont en général décisives pour l'entreprise
(Vanden Berghen, 2014)
Cependant, il apparaît que 95% des informations
recueillies grâce à la veille informationnellesont des
informations blanches. Ces informations étant accessibles à tout
le monde, toutes les entreprises du secteur industriel de l'avionique pour les
hélicoptères surveillent le même type d'informations. Etant
donné que tout le secteur d'industrie reste informé des
différents évènements (avancées technologiques,
conclusion de nouveaux contrats...), et que l'on prend l'hypothèse que
les informations collectées par les différents acteurs (de la
même position dans la chaîne de valeur) du marché sont les
mêmes, on peut logiquement penser que la veille de ce type d'informations
n'apporte pas directement d'avantage compétitif à l'entreprise.
En revanche, ne pas être informé de ces événements
nuirait à l'entreprise. En effet, bien que les informations blanches
soient accessibles par tous, elles permettent néanmoins de comprendre la
manière dont pensent les acteurs du marché grâce à
l'intelligence économique, et ainsi tenter de se différencier de
la concurrence (Martinet & Marti ; 2002) et de surprendre non
seulement ses concurrents mais également les clients et prospects. Selon
Martinet et Marti (2002), « l'intelligence économique,
grâce à la veille informationnelle, peut procurer cet avantage
à l'entreprise. Cet avantage est relativement durable, car pour que les
concurrents puissent se mettre à niveau, il faut qu'ils aient
changé leur schémas mentaux, et réussissent à voir
eux aussi le marché d'une manière différente ».
Par ailleurs, l'information blanche est (presque) toujours obsolète, en
ce sens qu'elleest recueillie une fois seulement que le ou les faits qu'elle
contient sont avérés, donc passés. Par exemple, dans un
marché comme celui de l'avionique pour les hélicoptères
où les cycles de ventes sont extrêmement longs (entre 4 et 8 ans
généralement, sauf retards importants), certaines phases de ce
cycle qui revêtent une importance particulière(surtout pour les
sociétés d'une position dans la chaine de valeur égale
à celle de Thales Helicopter Avionics), comme les
« RFI » et « RFP »,
respectivement « Request for Information » et
« Request for Proposal ». Les RFI et
RFP sont des phases durant lesquels les projets de construction d'un
nouvel hélicoptère, ou de programme de plusieurs
hélicoptères, sont en processus de maturation. Hors ce genre
d'information n'apparaît dans les journaux électroniques ou la
presse écrite qu'environ un mois après l'émission
effective de cette « Request for Proposal ».
L'information considérée comme blanche est donc obsolète
si un constructeur d'avionique apprend par la veille informationnelle qu'un
projet de construction d'hélicoptère est en cours de maturation.
Les constructeurs d'hélicoptères comme Airbus Helicopters ou
encore Sikorsky, ne souhaitent pas que leurs concurrents soient
informés, et les fournisseurs veulent avoir le moins de concurrence
possible sur le projet. Les constructeurs d'hélicoptères et les
fournisseurs d'avionique se mettent alors en contact de manière
très informelle. Il est donc nécessaire de disposer d'un
réseau personnel et professionnel afin de détecter au plus
tôt les projets de construction. Ce réseau permet donc à
Thales de disposer de l'information avant les autres, et même de
connaître de façon relativement précise les besoins du
prospect. Il s'agit ici de l'information grise. L'information grise peut alors
procurer un avantage concurrentiel certain à l'entreprise,
premièrement en terme de temps gagné sur les concurrents, qui
devront réagir très rapidement, et secondement en terme de
connaissance du besoin client. L'information grise représente quant
à elle un très faible pourcentage des informations
collectées par les individus d'une entreprise. Comme nous avons pu le
voir, elle est, bien souvent, celle qui a le plus de valeur, car peu de gens y
ont accès. De manière générale, il s'agit de
conversations privées entretenues avec son réseau professionnel
de collaborateurs. Nous n'aborderons pas l'information noire, car ces
informations ont été acquises de manière illégale,
souvent par l'espionnage industriel, et l'éthique ainsi que la morale et
la loi encouragent à rester dans un cadre juridique légal.
March a mis en évidence certaines assertions que nous
avons trouvées pertinentes mais également discutables. Nous les
énonçons ci-après et les comparons à ce qui se fait
chez Thales Helicopter Avionics :
1. « La plupart des informations
collectées et communiquées par les veilleurs et les
organisations n'ont que peu de rapport avec les décisions que les
managers doivent prendre » :
Ø Comme la plupart des informations glanées
grâce à la veille informationnelle sont des informations de type
blanches, elles sont donc obsolètes et sont à la portée de
tous.Or, nous l'avons vu auparavant, il faut distinguer les informations que
l'on acquiert à un instant « t » et celle que l'on
a acquis plusieurs mois ou années auparavant. Comme expliqué dans
la figure numéro 4, les informations que nous pouvons recueillir
actuellement nous servent à confirmer ou nuancer la vision que nous
avons de l'environnement. C'est de cette manière que nous pouvons nous
rendre compte de la justesse et de la cohérence de la stratégie
que nous avons mis en place plus tôt. Toutes ces informations nous
aident à faire de l'analyse prédictive. En effet, c'est en
analysant ces informations, que l'on arrive à déduire des
courbes, et par la suite extrapoler ces courbes pour déterminer des
possibilités d'évolutions futures. Malgré tout, ces
informations n'ont que peu d'influence directe sur les décisions que
doivent prendre les managers, car elles ne doivent pas être prise en
compte en dehors du contexte, et les managers ne disposent pas de suffisamment
de temps pour toutes les vérifier et les assembler, les organiser. Il
apparaît également que si la veille informationnelle et
l'intelligence économique ont été antérieurement
bien réalisées, nous ne sommes en aucune façon surpris par
ces informations. C'est d'ailleurs pour cela que le département
stratégie est indispensable chez Thales Helicopter Avionics, ainsi que
la veille informationnelle et l'intelligence économique.
2. « La plupart des informations
utilisées pour justifier des décisions sont collectées
et/ou interprétées une fois la décision prise ou presque
prise » :
Ø Les décideurs dans le milieu de l'entreprise
ont une vision bien précise de l'évolution de leur marché,
qui se base sur des informations « blanches »autant que sur
les informations « grises ». Ces informations sont, pour
notre cas, issues d'études de marché achetées à des
organismes spécifiques, mais aussi des informations qui proviennent de
leur réseau de connaissances professionnelles. Bien que les informations
grises aient plus de valeur intrinsèque que les informations blanches,
il est nécessaire de noter que Thales Helicopter Avionics ne
possède que très peu d'informations grises. Car ces informations
sont particulièrement onéreuses, et demande du temps pour
être rassemblées. L'investissement n'est peut-être pas
jugé assez rentable pour être entrepris. Il reste à
disposition de Thales Helicopter Avionics les informations blanches. Ce sont
celles que nous utilisons afin de d'extrapoler les courbes du passé sur
l'avenir et déterminer les cadences de production des
hélicoptères. En ce sens, il est donc infondé d'affirmer
que les informations utilisées pour justifier les décisions sont
collectées et interprétées une fois la décision
(presque) prise. Ce sont justement la somme de ces informations blanches
collectées plusieurs mois(ou années) en arrière, qui
permettent aujourd'hui de prendre des décisions en (presque) toute
connaissance de causes.
3. « La plupart des informations
collectées en réponse à une demande ne sont pas prises en
compte lors de la prise de décision »
Ø On peut ici distinguer plusieurs situations
différentes. Premièrement, une veille est mise en place de
manière « tout azimut » (Martinet & Marti,
2002), en réponse à une demande continue de fond. On entend par
veille tout azimut une veille informationnelle qui englobe totalement le
périmètre sémantique que l'on a fixé à
l'avance, ce n'est donc pas une veille précise mais plutôt
générale. Il est donc normal que les informations
collectées pour le besoin de fond ne correspondent pas
précisément à la demande ponctuelle. Deuxièmement,
comme nous l'avons constaté dans l'assertion précédente,
la demande arrive parfois après que la décision ait
été prise. Troisièmement, lorsque la demande arrive au
veilleur avant la prise de la décision, le veilleur ne renvoie pas
toujours au demandeur une information aussi précise ou pertinente que ce
qu'il ou elle aurait voulu.Dans ce cas-là, on peut noter que la veille
informationnelle et les informations remontées aux managers n'ont que
peu voir pas d'influence quant à la prise de décision. Ceci
étant dit, bien que les informations ne soient pas aussi pertinentes que
ce que le demandeur d'information aurait souhaité, les informations
procurées en réponse à la demande ponctuelle participent
quand même à la création de sa vision de
l'environnement.Nous pouvons en conclure que les informations
rassemblées par le veilleur sont tout de même prises en
compte, mais seulement indirectement.
4. « Quelles que soient les informations
disponibles au moment ou une décision est envisagée, on
réclame un complément d'informations » :
Ø Tout d'abord, nous pouvons reprendre l'argument
évoqué plus haut concernant la veille tout azimut. Il est normal
que l'entreprise collecte donc plus d'information que ce qu'elle n'en retire
d'utile (Martinet &Marti, 2002).
Ø Ensuite, on a tendance à estimer que plus on a
d'informations, mieux la prise de décision sera éclairée
et sûre, donc les managers demandent toujours plus d'informations. C'est
d'ailleurs une des raisons pour lesquelles on remarque un engouement pour le
Big Data dans le milieu entrepreneurial.
5. « On se plaint que l'organisation ne dispose
pas suffisamment d'informations tout en n'utilisant pas les informations
disponibles »
Ø Ici se pose plus particulièrement le
problème de la pertinence de l'information. Souvent les membres d'une
entreprise, où un système de veille et d'intelligence
économique est mis en place, tendent à penser que l'information
glanée par le biais de la veille sera, telle quelle, porteuse de sens,
précise, pertinente au regard de la demande ponctuelle. Or nous le
verrons plus loin, l'information ne prend de sens que lorsqu'elle est
combinée à d'autres informations, que lorsqu'elle est
traitée. En somme, uniquement quand on la rend
« intelligente », qu'on lui apporte de la valeur
concurrentielle. Cependant, les informations collectées par le processus
de veille informationnelle ne sont pas toujours capitalisées ni
traitées afin de leur appliquer un processus d'intelligence
économique. A la fois pour des raisons de manque de temps, ou de
connaissance de l'environnement. Par ailleurs, il est possible que si l'enjeu
de la décision était d'avantage saisi par le veilleur, la demande
d'information sensée éclairer le manager n'en serait que plus
claire, et la pertinence des informationscollectées et diffusées
en réponse à cette demande ponctuelle s'en ressentirait de
manière positive.
6. « Les entreprises collectent souvent plus
d'informations qu'elles n'en utilisent ou ne peuvent raisonnablement en
utiliser pour prendre des décisions, alors qu'elles réclament
simultanément un complément d'informations ou se plaignent
d'avoir des informations inadaptées »
Ø Quant à ce dernier point, on peut ici parler
de « l'information Statut » comme la nomme
Martinet et Marti (2002). Selon eux, « des études ont
montré que détenir l'information est aussi un symbole dans les
entreprises, que ce soit pour les managers ou pour les collaborateurs de
niveau hiérarchique égal, au même titre que la surface
du bureau, la moquette ou d'autres signes distinctifs ». Cela
peut être l'une des raisons pour lesquelles les entreprises sont sans
cesse en demande d'information, et se plaignent de ne pas disposer de
suffisamment d'informations alors qu'elles n'utilisent pas
systématiquement celles à disposition.
Pour conclure, nous avons pu voir à travers divers
exemples que la simple veille informationnelle ne suffit pas à donner de
la valeur à l'information, et les informations recueillies par le biais
de la veille onttoujours une influence sur la stratégie et la prise de
décision des managers d'entreprise, mais parfois indirectement. Martinet
et Marti (2002) ont proposé une équation de valeur de
l'information qui est égale à :
= (Bonne analyse des besoins) x (Pertinence et
qualité des sources) x (Qualité de l'analyse) x (Diffusion et
feedback) x (Sécurité)
Cette équation est pertinente lorsque l'on souhaite
tailler l'information brute pour la mettre en forme, ou autrement dit, lorsque
l'on veut luidonner de la valeur concurrentielle. Il s'agit donc de
différents paramètres à améliorer afin que la
veille informationnelle ne devienne que plus pertinente et exhaustive.La veille
est donc un processus de nature à évoluer et à devenir de
plus en plus performant au fur et à mesure que les besoins sont
redéfinis, que certains paramètres (comme les équations de
veille, les plans de recherche...) sont affinés. Cette étape est
donc la dernière étape de la veille informationnelle.
B) La stratégie
d'entreprise et l'intelligence économique
Dans le même temps, les avancées en
matière de stratégie d'entreprise grâce notamment à
Michael Porter ont appris aux businessmen à toujours être à
l'écoute de leur environnement. C'est ce que permet de faire la veille
informationnelle.C'est à partir de là que l'on peut commencer
à lier les sujets de la veille et celui de l'intelligence
économique, à la stratégie d'entreprise. La veille
informationnelle et l'intelligence économique sont deux concepts qui ne
peuvent fonctionner qu'ensemble, et dont le deuxième commence alors que
le premier n'est pas achevé. Ils relèvent tous deux d'un
processus global.
En effet, la recherche tend à englober dans le concept
« d'Intelligence Economique » la veille
concurrentielle, juridique, technologique, ou veille informationnelle comme le
faisait Rouach (2010) dans sa
définition : « l'intelligence économique
inclut toutes les formes de veilles (technologique, financière,
juridique, sociétale...) » ; ou encore Henry Martre
dans son rapport au « Commissariat général du
plan (1994) » : « l'ensemble des actions
coordonnées de recherche, de traitement et de distribution en vue de son
exploitation, de l'information utile aux acteurs économiques. Ces
diverses actions sont menées légalement avec toutes les garanties
de protection nécessaires à la préservation du patrimoine
de l'entreprise, dans les meilleures conditions de qualité, de
délais et de coût".
C) Remise en question de la
définition de la veille
Hors, d'après ma pratique de la veille dans le monde
professionnel, elle ne se limite en fait qu'au processus de recherche, de
collecte, de tri ou sélection, et de diffusion de l'information (Cf.
Figure 2). Quant à l'intelligence économique, elle relate
d'avantage le fait de traiter l'information, de lui donner de la valeur
stratégique comme énoncé plus haut. Comme nous l'avons dit
précédemment, l'intelligence économique commence alors que
la veille informationnelle elle-même n'est pas achevée. C'est
peut-être ce qui induit à la confusion entre les deux concepts, et
qui fait que la recherche tend à en donner une seule définition,
mais plus globale. En effet, il est inefficace de mettre en place un
système de veille informationnelle sans mettre en place un
système d'intelligence économique. L'intelligence
économique requiert, pour être efficace, la collecte
d'informations un minimum pertinentes pour le secteur d'activité auquel
on s'intéresse. Faire simplement de la veille sans en intelligence
économique par la suite reviendrait à accumuler de l'information
sans lui donner de valeur, ni s'en servir pour éclairer la prise de
décision des managers. Cela engendrerait divers coûts de
recherche, de stockage des informations sans tirer de valeur ajoutée, ce
qui est le contraire même de l'essence d'une entreprise. D'autant plus
que comme je l'ai expliqué plus haut, le nombre d'informations augmente
à un rythme effréné. Le corollaire de cette masse
d'information réside dans le fait qu'il ne s'agit pas tant d'y avoir
accès, mais de savoir quoi en faire (Azari, Belaidi, 2010).
D) Le Big Data
« Les données sont le nouveau
pétrole ».
Clive Humby.
1) Un environnement où
le nombre de données explose
Nous vivons aujourd'hui dans une société
où l'internet permet la création et la diffusion sans
égale de milliards de données. En effet, en 2012, plus de 2,8
zêta-octets (2000 millions de milliards d'octets) de données
personnelles ont été produites ou dupliquées par des
entreprises ou des individus selon l'atelier-Paris (2012). En effet, le
consommateur actuel est changeant et veut toujours avoir un service ou un
produit à la pointe de la technologie.Aussi, l'apparition des appareils
(toujours plus) connectés, des réseaux sociaux, ainsi que du
« marketing online » ou
« webmarketing » a pousséune communauté de
personnes à diffuser leurs informations personnelles sur internet. Des
réseaux sociaux comme « Facebook »
permettent aux utilisateurs de faire connaître facilement leur
préférences, ce qui donne la possibilité aux entreprises
de mieux cibler leur clientèle, et ainsi obtenir un taux d'attraction du
client plus élevé, maximiser leur chiffre d'affaire et leur
rentabilité tout en réduisant les coûts.
Face à la croissance exponentielle du nombre de
données créées et potentiellement utilisables, un simple
système de recueil d'informations n'est plus suffisant et les
entreprises doivent trouver un moyen de gérer cette masse
d'informations, et de lui donner de la valeur stratégique. C'est ce que
permet de faire le « Big Data ».
2) Volume,
Variété, Vélocité
Le Big Data peut être défini comme
« la gestion d'une quantité de données très
importante ». On peut le séquencer en trois parties selon
Doug Laney (2001) ou 3 « V ». Le premier
correspond au Volume d'échange de données de plus en plus massif,
le deuxième à la Variété de contenus de plus en
plus prolixe, et enfin le troisième à la Vélocité,
c'est à dire la facilité plus ou moins grande avec laquelle les
machines collectent et traitent les données en temps-réel (de
Stoecklin, 2014). En vérité, le Big Data est plus qu'une base de
données gigantesque et des technologies permettant de les exploiter,
mais il relève également d'un processus, d'une démarche
« visant à faire des données un mode de
décision, un actif stratégique et une nouvelle façon de
créer de la valeur » (de Stoecklin, 2014).
3) Les avantages du Big
Data
a) Performance pour l'entreprise
Comme nous l'avons expliqué plus avant, les
données brutes récoltées grâce à la veille
informationnelle n'ont aucune valeur. Il faut structurer les données
pour leur donner du sens. L'analyse de ces données représente
alors un enjeu majeur pour l'entreprise. En effet, coupler un système
de veille et d'intelligence économique, avec un système de Big
Data pourrait permettre de détecter des tendances de consommateurs, des
tendances de marché, et ainsi prévoir la quantité de
produits que peut absorber un marché donné, mais surtout de
manière automatisée. Le nombre de données pertinentes pour
les entreprises est devenu non négligeable selon une étude
menée par le cabinet McKinsey (McGuire et al, 2012).D'ailleurs, selon
McCafferty (2014),77% des managers ayant répondu à l'étude
considèrent que l'achat et la mise en place d'un système de Big
Data est une priorité, car il permettra d'obtenir un avantage
compétitif sur les concurrents.
Lavalle et al (2010) ont mené une étude parmi
plus de 3000 managers exécutifs dans plus de 30 industries à
travers une centaine de pays, et ont trouvé que la performance et
l'avantage compétitif étaient intimement connectés
à l'analyse de données permises par le Big Data. D'ailleurs,
« la corrélation entre la performance des entreprises et
un management basé sur l'analyse des données a des impacts
importants que ce soit sur la recherche de croissance, l'efficacité ou
productivité ou encore la différentiation
compétitive » (Lavalle et al, 2010).Contrairement
à ce que pense March, ceci conforte donc l'opinion selon laquelle les
managers basent leurs stratégies et leurs avantages compétitifs
sur la connaissance du marché, grâce aux informations
glanées par les veilleurs. Malgré cela, certaines
entreprises« ne savent pas quoi faire des données qu'elles
possèdent déjà » (Ross, Beath et Quaadgras,
2013), et ne savent pas comment analyser les données ou comment
interpréter les résultats obtenus (Lavalle et al, 2010).
D'ailleurs, nous avons parlé plus haut de six
assertions qui posent problème lors de la prise de décision, et
qui vont à l'encontre de la rationalité à laquelle devrait
être soumise la prise de décision dans les entreprises.
L'utilisation du Big Data, de par l'extraordinaire quantité de
données, de leur variété, ainsi que de la vitesse
à laquelle elles vont pouvoir être traitées, vont permettre
de prendre des décisions en réduisant le risque de positionnement
stratégique liés à une mauvaise prise en compte des
données collectées car trop abondantes.
b) La vitesse d'exécution
Le big data permet non seulement de collecter et de stocker
un grand nombre de données mais surtout de les analyser en temps
réel (McAfee et Brynjolfsson, 2012). Grâce à la vitesse
à laquelle sont réalisées les analyses de données,
le big data rend possibles et même plus précises les
prédictions réalisables à court terme selon McAfee and
Brynjolfsson (2012).En effet, comme le système de big data est
relié au logiciel de veille informationnelle, et que ce dernier
effectue, nous l'avons vu plus haut, une veille « tout
azimut », donc continue et extrêmement prolixe, les
données ou informations sont donc stockées de manière
presque instantanées dans le système de Big Data. Ainsi, comme
ce-dit système est doté de puissants algorithmes capables
d'analyser des informations en une fraction de seconde, une tendance de court
terme peut émerger rapidement, et être communiquée aux
managers en vue de la prise de décision. D'ailleurs, Bean (2014) nous
dit que le temps gagné provient surtout de la rapidité
d'exécution du système de big data entre le moment ou les
données sont collectées et celui où elles sont
analysées. C'est donc cette vitesse d'exécution qui va procurer
un avantage compétitif à l'entreprise qui possède un
système de Big Data.
E) Les avantages de ma
réponse à la problématique pour Thales Helicopter
Avionics :
Une réponse à la problématique de ce
travail pourrait permettre à Thales Helicopter Avionics de
développer un avantage compétitif, à la fois en terme de
temps mais également en terme de technologie utilisées pour
fabriquer les produits. Plus globalement, cela pourrait aussi avoir pour
conséquences de convaincre les managers d'entreprises du
bien-fondé ainsi que de la nécessité de disposer d'un
système de veille et d'intelligence économique. De la sorte, ils
pourraient devenir convaincu que même si la valeur de l'information n'est
pas quantifiable dans l'immédiat, les conséquences sur leurs
entreprises peuvent être particulièrement importantes,
positivement ou pas. De plus, ce travail pourrait permettre à Thales de
maîtriser d'avantage le palier de l'intelligence économique, de
mettre en place un système de statistique et d'arithmétique afin
de comparer les tendances de marchés déjà établies
avec de nouvelles possibilités. Nous pourrions ainsi confronter ces
différentes possibilités et améliorer notre vision de
l'environnement puis renforcer ou modifier notre positionnement si besoin.
Il appartient au département de la stratégie de
la Business Line Thales Helicopter Avionics de prévoir
l'évolution du marché de l'hélicoptère. Nous
disposons donc d'outils nous permettant de détecter certains signaux
d'alerte indiquant une action de la compétition, des clients et
particulièrement de potentiels prospects. Nous maîtrisons à
l'heure actuelle le palier de la veille informationnelle, mais le changement
d'outil auquel nous procédons engendre une remise en cause du processus
d'intelligence économique dans son ensemble. La manière dont les
informations vont être recherchées, validées,
diffusées, traitées, analysées, qualifiées, va
être complètement différente. D'ailleurs, le principal
livrable de l'intelligence économique chez Thales Helicopter Avionics ne
peut être mis à jour que de manière annuelle. Il est
essentielde parvenir à maîtriser à nouveau le palier de la
veille le plus rapidement possible après la mise en place du nouvel
outil, afin de continuer à demeurer informé et à jour de
l'évolution du marché, des technologies, des opportunités
de développement pour l'entité et surtout de continuer à
capitaliser l'information.
Mais le palier de l'intelligence économique est plus
difficile à atteindre qu'il n'y paraît, en partie car les
personnes qui sont en charges de l'intelligence économique ne sont pas
exactement les personnes qui possèdent les informations les plus
stratégiques, à cause du cloisonnement de l'information en
interne. En effet, les managers, les sales, le marketing et les directeurs de
programmes sont généralement les plus demandeurs en informations.
Cependant, il se trouve que leurs réseaux professionnels leurs apportent
des informations parfois plus stratégiques que celles que les veilleurs
peuvent acquérir. En conséquence, de grands espoirs sont
placés dans la veille informationnelle, espérant que les
veilleurs vont pouvoir leurs procurer des informations capitales et peu
accessibles par l'ensemble des acteurs du marché. Or c'est
extrêmement difficile, et autrement onéreux.
F) Mon point de vue
personnel
Peut-être serait-il plus opportun de rapprocher les
systèmes d'intelligence économique des preneurs de
décisions dans les entreprises de manière générale,
afin de cloisonner l'information juste assez pour conserver le niveau de
sécurité des informations et des volontés d'expansion dans
les entreprises, tout en permettant de faire réellement de
l'intelligence économique mais également de l'intelligence
collective, c'est à dire croiser les informations issues du
réseau et de la veille informationnelle et permettre aux collaborateurs
d'échanger les informations de manière plus efficace, afin de
créer de la valeur. Or les preneurs de décisionsne disposent pas
d'assez de temps pour participer plus profondément au processus
d'intelligence économique.
L'autre option consisterait alors à faire
évoluer la culture de cloisonnement des informations, et à faire
en sorte que les détenteurs d'informations stratégiques acceptent
de les partager avec leurs collègues, et tout particulièrement
les veilleurs et les responsables d'intelligence économique. Ces
derniers pourraient alors aiguiller leurs recherchesen temps réel,
qualifier et croiser les informations dont ils disposent. Evidemment, j'ai
parfaitement conscience que certaines informations ne peuvent être
partagées ouvertement.
Encore une fois, je pense que la recherche ainsi que les
entreprises ont tendance à faire un amalgame important entre la veille
informationnelle et l'intelligence économique. J'ai également le
sentiment que les managers ont du mal à évaluer, quantifier la
valeur d'un système d'intelligence économique, ce qui peut
représenter un frein à l'utilisation de ce système, et
donc à son adoption. En effet, la culture d'entreprise de nos jours nous
incite à utiliser des systèmes et des objectifs
« S.M.A.R.T », autrement dit « spécifique,
mesurable, atteignable, réaliste, et temporel ». Comme
la valeur de l'information n'est pas quantifiable ou
mesurableimmédiatement, il peut s'écouler un laps de temps
relativement important entre le moment où l'on acquiert l'information,
et le moment ou un flux de trésorerie s'opère. Je prends
l'exemple des flux de trésorerie car ce sont les principaux sujets
d'intérêts des managers (Chiffre d'affaire, marge brute et nette,
etc...).
A mon sens, la vitesse d'exécution dans le traitement
et la qualification des données va représenter l'un des enjeux
majeurs au cours des prochaines années en ce qui concerne à la
fois la veille l'intelligence économique et que le Big Data.
Actuellement, le traitement et la qualification de l'information se fait par
action humaine. Etant moi-même veilleur, je suis en mesure d'affirmer que
ceci est très chronophage. Cependant, quand les machines auront
été doté d'algorithmes suffisamment performants pour
déterminer toutes seules la valeur d'une information, ainsi que de son
impact sur l'environnement de l'entreprise et sur cette dernière, les
preneurs de décisions en milieu d'entreprise disposeront d'un avantage
compétitif de temps plus que certain.
Concernant le système de Big Data, il est important de
noter qu'il ne permet que de donner un certain nombre de réponses
à des questions. Tout l'enjeu réside donc premièrement
dans le fait qu'il faut savoir poser la bonne question. Deuxièmement,
les analystes devront être en mesure d'interpréter les questions
posées par les managers dans le langage du système de Big Data et
inversement, afin d'interpréter les résultats aux
managers.Ensuite, les managers d'entreprises devront être en mesure de
placer les bons analystes aux bons endroits. Les analystes seront ceux qui
auront les responsabilités à la fois techniques
(paramétrer les outils de la manière la pus performante), et
marketing (analyser les résultats sortis du système
d'intelligence économique et de Big Data) et qui seront capables
d'interpréter les chiffres.
Au travers de cette deuxième partie, nous avons
abordé les différents concepts liés à la question centrale, à savoir comment une
entreprise peut donner de la valeur concurrentielle à ses informations
afin d'en tirer un maximum de bénéfices. Nous avons
également examiné le concept du Big Data, et ce qu'il va
permettre de faire en terme d'intelligence économique. Il va
également permettre de franchir un pas dans la collecte et a gestion des
données, ainsi que dans la vitesse à laquelle il va analyser les
informations. Nous allons examiner dans la troisième partie comment nous
pourrions mettre en place un système d'intelligence économique.
3e Partie :
Création d'un système de veille et d'intelligence
économique
Dans cette troisième et dernière partie, nous
allons tenter de mettre en place un système de veille informationnelle
et d'intelligence économique. Nous essaierons d'identifier certains
points d'amélioration par rapport au système d'intelligence
économique qui existe déjà chez Thales Helicopter
Avionics.
A) La question de la
sous-traitance
Premièrement, il convient de se demander si l'on
souhaite réaliser nous même la veille informationnelle ou si l'on
souhaite sous-traiter cette partie du processus. A mon sens, il vaut mieux
réaliser cette veille informationnelle en interne, plutôt que
d'engager un sous-traitant. En effet, les personnes connaissant le mieux les
besoins de l'entreprise sont ses acteurs internes, donc les dirigeants et les
employés. Confier sa veille informationnelle à un sous-traitant
peut également signifier d'accepter de dévoiler ses forces et
faiblesses à des acteurs extérieurs. Aussi, la veille doit
être orientée dans le sens de la stratégie mise en place
par l'entreprise. Malgré les clauses de confidentialité qui
peuvent exister entre deux parties, une fois que des informations
confidentielles sont divulguées, seule la contrepartie engagée va
payer des pénalités, mais la concurrence pourra en profiter
librement. Confier sa veille informationnelle à un acteur externe
reviendrait à dévoiler ses lignes directrices, ce qui peut se
révéler dangereux. Ensuite, cela concerne la simple
sécurité informatique de l'information. Sécuriser ses
informations dans un réseau interne est plus simple que de confier ses
informations à un acteur dont on ne sait a priori rien sur sa
sécurité informatique. Cependant, le point positif dans
l'accompagnement d'un sous-traitant réside dans le fait que les acteurs
internes à l'entreprise peuvent avoir du mal à exprimer
clairement leurs besoins quand il s'agit de la veille informationnelle et
l'intelligence économique. Un acteur extérieur peut aider
à exprimer les besoins latents et parfois même en faire
émerger des nouveaux, étant donné son point de vue
neuf.
B) Les objectifs de la
veille et de l'intelligence économique pour Thales Helicopter
Avionics
Nous devrions tout d'abord définir les objectifs de
l'intelligence économique pour Thales Helicopter Avionics. Comme nous
l'avons expliqué, le but de l'intelligence économique est de
déterminer les cadences de production futures des
hélicoptères, jusqu'en 2030.
Il convient ensuite de définir les besoins qui doivent
être remplis. Pour ce faire, il convient de réaliser une
enquête auprès de l'équipe pour laquelle les informations
vont être récoltées, analysées et diffusées.
Cette enquête a déjà été menée l'an
dernier pour définir les besoins des collaborateurs de la Business Line
en terme d'informations. Etant donné que je réalise la veille
informationnelle, et que je participe activement à l'intelligence
économique, j'ai souvent l'occasion de recueillir les besoins des
collaborateurs.La direction technique a d'avantage besoin d'informations qui
concernent les technologies utilisées pour concevoir ou fabriquer de
nouveaux produits. Leurs besoins englobent également les
capacités physiques et techniques des produits déjà en
place sur le marché, mais qui ont été
améliorés, et des nouveaux produits. Ceci afin de rester
compétitif sur les capacités des nouveaux produits ainsi que de
demeurer au fait des besoins clients. D'autres services comme le Business
Development ont besoin d'informations d'avantage sur un niveau
« Business » que purement technique. En effet, la
stratégie est à l'affut de toutes les informations qui ouvrent
des opportunités futures de business, dans le but de mettre le
département « Business Development » sur la bonne
voie, et qu'il puisse faire des affaires seul par la suite.C'est dans l'optique
de repérer des marchés porteurs que l'on confié la
responsabilité de l'intelligence économique au département
stratégie. Puis il convient de définir les marchés
intéressants pour Thales Helicopter Avionics, afin d'être
particulièrement attentif aux événements qui pourraient
arriver sur ces marchés porteurs. Bien évidemment, il faut
également surveiller l'ensemble des mouvements de la concurrence, mais
surtout des clients et des prospects.
C)Etablissement d'un cahier
des charges : Officialisation de l'intelligence économique
Afin d'officialiser la mise en place d'un système
d'intelligence économique et de veille informationnelle, il convient de
créer et de diffuser un cahier des charges afin de définir les
responsabilités de chacun ainsi que les limites des possibilités
d'actions des différents acteurs du système. Le cahier des
charges mentionnera également les tâches à accomplir afin
de mettre en place le système de veille informationnelle et
d'intelligence économique.
D) Le plan de recherche
Ceci nous amène à la définition d'un plan
de recherche. Le plan de recherche vise à rassembler l'ensemble des
besoins recueillis auprès de l'équipe pour les poser sous formes
de questions (Cf. p.8). Ces questions doivent avoir un caractère
d'importance toute particulière pour bien représenter les besoins
des demandeurs en informations, afin que l'on puisse y répondre
rapidement et de manière pertinente.
E) Définir les
besoins utilisateurs
1) Praticité du logiciel
Il semble ensuite opportun de définir les besoins
utilisateurs du logiciel de veille afin de faciliter son utilisation et de
maximiser la rentabilité du système. Le besoin utilisateur peut
être par exemple la manière d'utiliser l'outil : dans un
grand groupe comme Thales, est-il possible de faciliter l'accès du
veilleur à son propre Dashboard ? Comment sera
présenté le « Dashboard » ou tableau de bord
de l'utilisateur ? Comment va t'on visualiser le nombre d'articles
collectés quotidiennement ou hebdomadairement par le logiciel de
veille ? Y a t'il des possibilités de collecter un article
intéressant sans passer par le logiciel de veille ? De
manière générale, effectuer une veille informationnelle
est assez chronophage, il est donc essentiel de simplifier l'utilisation au
maximum afin de gagner du temps. Mais également afin de faciliter le
paramétrage du logiciel de veille. Les veilleurs ont en
général une utilisation quotidienne du logiciel de veille. Et la
première chose que l'on fait le matin en arrivant est de regarder ses
mails. Il serait donc opportun que le logiciel de veille envoie un mail sur
notre boite mail avec un résumé statistique du nombre d'articles
collectés le jour précédent afin d'avoir directement un
aperçu rapide de la situation.
2) La classement de l`information
Comment va t'on classer l'information ? A t-on la
possibilité de créer des dossier pour ranger les
informations ?Va t-il y avoir des résumés d'articles
directement établis par le logiciel ? Combien de caractères
seront permis dans le résumé de l'article ? Est il possible
de mettre en place des raccourcis afin de classer l'information
rapidement ? Le classement et l'organisation des informations ont une
importance clé dans un système de veille et d'intelligence
économique. C'est cela qui va permettre de donner un sens global aux
informations que l'on a collecté, et qui restera dans le cadre de la
stratégie établie auparavant. Pour autant cette étape du
processus de veille ne doit pas être trop chronophage. Bien qu'elle ait
une grande importance, ce n'est pas cela qui apportera la plus grande valeur
ajoutée.
L'option qui permet de visualiser le titre de l'article ainsi
que le début est un atout non négligeable. Cela permet de juger
rapidement de la pertinence de l'article, et de faire une
pré-sélection de ceux qui semblent intéressants. Ceci est
permis par le logiciel Digimind. Cependant, il serait plus pratique d'augmenter
la longueur du texte visualisable grâce à cette option. Ceci afin
saisir un peu plus la substance de l'article être sûr de ne pas
manquer une information intéressante (
Cf. Annexe 1).
3) Pertinence des informations
crawlées
Le logiciel va t'il être suffisamment performant au
niveau de l'algorithme afin de pouvoir ressortir si besoin des articles
précédemment consultés, et ou validés par le
veilleur, mais de manière pertinente ? Peut-on améliorer les
équations de veille afin de limiter les redondances d'articles
relevés par le Crawler ? Les équations de veilles
vont elles faciliter la mise en place de la surveillance ? Combien
d'agents de recherche seront nécessaires pour effectuer une veille
informationnelle complète et non redondante ? Comment regrouper ces
agents s'il y en a plusieurs afin d'éviter de perdre du temps en les
consultant tous successivement ? Comment va t-on intégrer les
différentes sources au début, et de manière continuelle
par la suite ?Les équations de veille représentent les mots
clés que l'on va demander au logiciel de chercher quand il Crawl
le web. C'est grâce à cela que le logiciel va remonter les
articles pertinents. Il se trouve que dans le nouveau logiciel de veille qui va
être mis en place, les équations de veille ont un nombre de
caractères limités. C'est à dire que l'on ne dispose que
d'une certaine longueur pour établir cette équation de veille.
Cela augmente la difficulté de l'utilisation du logiciel, car il faut
créer énormément d'équations de veille pour
être sûr de ne pas manquer une information importante. La
faculté du logiciel à ressortir des articles
précédemment sélectionnés et classés
revêt aussi une grande importance. C'est grâce à cela que
l'on va pouvoir faire de l'intelligence économique. Notamment en
intégrant ces informations dans les documents officiels que l'on va
diffuser en interne, et qui permettront d'énoncer les lignes directrices
de l'orientation de l'entreprise. Les agents de recherche ne contiennent qu'une
équation de veille. Cela est le cas avec le logiciel Digimind.
Pour ne pas manquer d'informations, nous avons deux possibilités. La
première, réévaluer la pertinence des équations de
veille de manière continuelle. La deuxième, mettre en place
plusieurs agents simultanément. Cette dernière solution est
pratique lorsque l'on débute la veille informationnelle. Cela permet
« d'agrandir l'entonnoir » afin de ne rien manquer. La
première solution devrait être mise en place par la suite, afin
d'optimiser les agents en fonction du besoin qui se sera précisé
avec le temps.
4) Format du livrable
Quel format va prendre le livrable que l'on va diffuser en
tant que newsletter (PDF, HTML, .DOCX) ? Est-il possible de diffuser la
newsletter directement à travers le logiciel ou doit-on passer par les
e-mails ? Qu'en est il du travail collaboratif et du partage de
l'information entre les destinataires de la newsletter? La forme que va
prendre la newsletter diffusée en interne à aussi son importance.
En effet, diffuser un fichier PDF est plus sécurisant car l'on sera
certain que tous les destinataires auront eu la même information, et sous
la même forme. Diffuser un fichier Word contient plus de risque. En
effet, les destinataires peuvent le modifier et discuter entre eux d'une
information erronée.
A mon sens, il est important de prendre en compte ces
questions qui auront un impact direct sur la réalisation de la veille.
En effet, plus la veille est efficace et rapide, plus vite l'on peut commencer
l'étape d'après qui est le véritable but recherché
par les entreprises, l'intelligence économique. Il faut cependant noter
que la veille et l'intelligence économique sont toutes les deux
continuelles.
F) Choix d'un logiciel de
veille
Une fois que l'on a répondu de manière claire
à ces questions, on peut commencer à faire un benchmark des
logiciels de veille existants. En effet, l'argent ne doit pas être le
seul facteur clé de choix d'un logiciel, bien qu'il ait son importance.
Il est également de prendre en compte la facilité avec laquelle
les utilisateurs vont prendre en main l'outil. D'ailleurs, Bondu (2010) nous
dit qu'il « n'existe pas de bon outil par défaut, mais
plutôt plusieurs outils qui répondent plus ou moins bien aux
critères que l'on aura prédéfini ». Il existe un
certain nombre de logiciel pour la veille informationnelle. Nous pouvons en
citer quelques-uns : KBCrawl, Digimind, AMISoftware,
Sindup, Mansion, Bringr, Squido, Fokus.
Digimind étant l'un des plus anciens, il est
probablement un de ceux qui convient le mieux pour la veille informationnelle
de Thales Helicopter Avionics. Premièrement car les équations de
veille ne sont limitées par aucune restriction en terme de
caractères. Deuxièmement car ce logiciel dispose d'une option
« Bookmarklet » qui permet d'ajouter des articles
directement à partir d'un site web sans passer par l'interface du
logiciel. Troisièmement car le livrable diffusé en interne
(Newsletter) peut prendre beaucoup de formats différents. L'avantage de
Digimind, mais aussi de certains autres logiciels comme
KBCrawl, réside dans le fait qu'il n'y a aucunement besoin
d'installation sur les postes des veilleurs. Nous accédons à la
plateforme via un navigateur web et nos codes d'accès privés.
Cela permet de réaliser sa veille où que l'on soit.
G) Mise en
opération
1) Paramétrage informatique et
sécuritaire
Ensuite, il convient de commencer la mise en opération
du logiciel sélectionné. On va alors tout d'abord faire en sorte
de l'intégrer informatiquement au système, c'est-à-dire
désactiver les pare-feu et protections éventuelles du
système informatique vis-à-vis de ce logiciel. On va aussi faire
en sorte de protéger immédiatement les informations que l'on peut
récolter, et protéger notre patrimoine et connaissances
informatiques. Nous allons également paramétrer le logiciel afin
qu'il scanne le web de manière quotidienne.
2) Création des équations de veille
Puis, nous pouvonscréer les équations de veille
qui serviront de base pour crawler le web. Afin de maximiser nos
chances de ne pas manquer une informations, nous devrions paramétrer nos
équations de veille selon la liste de nos clients, prospects,
concurrents ; a laquelle nous devrions ajouter les noms des
hélicoptères ou futurs hélicoptères
fabriqués. Voici un exemple d'équation de veille :
`Airbus Helicopters OR Airbus Helicopter OR Airbushelicopters
OR Eurocopter OR AS332 OR AS-332 OR AS 332 OR SA330 OR SA 330 OR SA-330 OR E25
OR EC-225 OR EC 225' (
Cf Annexe 2).
Il peut s'avérer prudent de revoir les équations
de veille de manière régulière, afin d'améliorer la
qualité et la pertinence des articles crawlés au cas
où cela ne soit pas suffisamment satisfaisant.
3) Ajout des sources
Nous en arrivons à l'étape de l'ajout de
sources. Les sources représentent les sites web qui se chargent de
relayer aux lecteurs l'actualité du monde de l'aéronautique, et
plus particulièrement de l'hélicoptère. Voici quelques
exemples de sources pertinentes pour notre cas :
·
http://www.ainonline.com
·
http://www.shephardmedia.com
·
http://www.verticalmag.com
·
http://www.aviationtoday.com
Rappelons que les sources pertinentes sont une des parties
essentielles de l'équation de valeur de l'information formulée
par Martinet et Marti (2002) (Cf. p.22).
H) Pratique de la veille
informationnelle
Une fois que les équations de veille, le
paramétrage et les sources sont définis, on peut passer à
la pratique de la veille informationnelle. Le veilleur va donc faire sa
première veille, en sélectionnant les articles remontés
par le Crawler, et en les diffusant en interne. Lors de cette
première sélection, le veilleur va pouvoir se rendre compte de la
pertinence des articles et des informations collectées par le logiciel,
et il pourra ensuite changer ou modifier les sources ou les équations de
veilles. Cela peut se faire en associant des mots dans les équations de
veille, au lieu de prendre des mots clés trop génériques.
Par exemple, le mot clé
« Hélicoptère » (épelé de
plusieurs manières, avec ou sans majuscules, parfois même avec des
fautes d'orthographes, et également en anglais) peut se
révéler trop générique, et faire remonter des
articles non pertinents. Dans ce cas, nous pouvons essayer de l'associer avec
différents termes comme « accidents ; contrats ; ou
encore Sikorsky ». Cette méthode permettra d'affiner le
périmètre sémantique et d'obtenir de meilleurs
résultats.
Ensuite, obtenir un retour des destinataires de la newsletter
sur la qualité des articles permettra de cibler d'autant plus leurs
besoins et d'orienter la veille en fonction. Un feedback
régulier des collaborateurs permettrait de connaître les besoins
ponctuels et ainsi de mettre en place des alertes au cas où une
information particulière serait remontée par le logiciel de
veille. Cela permettrait de gagner du temps quand une information importante
paraît. On pourrait donc mettre en place un système de recueil de
besoins mensuel afin de suivre au mieux l'évolution des besoins.
I) L'intelligence
économique
Vient ensuite l'étape de l'intelligence
économique. Ici, nous allons tenter de rassembler toutes les
informations obtenues, et de les organiser afin de leur donner un sens. Nous
allons donc regrouper toutes les informations concernant les cadences de
production passées de tous les types d'hélicoptères
disponibles. En combinant ces cadences de production
d'hélicoptères aux prix, nous pouvons en déduire des
valeurs de marchés. Grâce à cela, nous pouvons donc
établir des courbes en volume et en valeur des parts de marchés
des fabricants d'hélicoptères, mais aussi des types
d'hélicoptères (léger, Moyen, Lourds, ultra-lourds...) et
des missions (Cf. page 6). Ainsi on peut s'apercevoir que certains fabricants
d'hélicoptères sont positionnés sur certains
créneaux. Grâce aux informations que nous avons pu recueillir,
nous pouvons remarquer si ces-dit créneaux sont porteurs ou pas. Nous
pouvons donc raisonnablement en déduire les prochains
« mouvements » ou changement de positionnement des
fabricants d'hélicoptères. Dans un second temps on peut affiner
notre connaissance du marché. Grâce aux informations
glanées par la veille mais également avec le réseau de
connaissance des commerciaux, nous sommes à même de
connaître le pourcentage d'avionique de chaque fabricant d'avionique, par
hélicoptères. Cela nous permet d'élaborer des courbes du
marché de l'avionique, ainsi que des parts de marché que chacun
détient. En agrégeant les informations obtenues grâce
à la veille informationnelle, aux études de marchés
achetées auprès d'organismes spécialisés, nous
pouvons également déduire les valeurs de marchés de
produits spécifiques. Nous serons donc en mesure de déduire le
potentiel d'absorption du marché vis-à-vis de nos produits ainsi
que du moment opportun pour développer et proposer nos produits. De la
même manière, nous pouvons étudier les positionnements des
concurrents et anticiper leurs développements de produits afin de rester
compétitif et surtout innovants tout en répondant au besoins
clients.
Pour aller plus loin, nous pourrions également tenter
de mettre en place une analyse statistique de la veille informationnelle.Il
conviendrait de mettre en place un algorithme capable de détecter les
signaux faibles, et ainsi de qualifier les informations et les ranger par
ordre d'importance. L'algorithme pourrait agir une fois que les articles
auraient été collectés par le logiciel de veille. Il
pourrait se baser sur le nombre de fois où le ou les mots clés
seraient retrouvés dans l'article, ou alors de l'association de certains
mots clés entre eux comme « Sikorsky ; Contracts ;
Avionics ; Rockwell Collins » par exemple. Il pourrait aussi
prendre en compte la date à laquelle l'article est sorti. En attribuant
un score à chaque article, l'algorithme calculerait des valeurs
statistiques afin d'attribuer une valeur chiffrées, un score aux
différents articles. Par exemple, un article qui présenterait un
nombre de terme (correspondant aux mots clés) qui correspondrait
à la moyenne se verrait attribuer un certain score, qui
reflèterait l'importance de l'article par rapport à la moyenne.
Et ainsi l'on pourrait arriver à détecter des signaux
d'importance variante. Cela pourrait nous aider à ne pas manquer une
information. Par ailleurs, il pourrait combiner ces données et tenter
de prévoir le moment ou le prochain article sur un contrat de production
d'hélicoptère Sikorksy pourrait sortir. Cela nous permettrait
d'anticiper le marché.Suivre l'évolution de l'occurrence de ces
mots clés nous permettrait alors d'établir une évolution
de l'environnement ; et nous pourrions mettre en place la stratégie
pertinente et cohérente. Cela signifie que les prochains logiciels de
veille devraient être capable de ne plus faire que de la veille
informationnelle « pure et simple », mais devraient pouvoir
faire du « Text-mining ». Le Text-mining
peut se définir comme « un ensemble de méthodes, de
techniques et d'outils pour exploiter les documents non structurés comme
les textes, les fichiers bureautiques » (Fernandez, 2011).
Grâce au text-mining, on peut appliquer une approche statistique et
chiffrée des informations crawlées.
J) Le Big Data
Ensuite, il conviendrait de mettre en place un système
de Big Data. Comme nous l'avons vu dans la deuxième partie, le nombre de
données que nous accumulons annuellement est colossal. Cela va
nécessiter de plus en plus de traitement et d'espace pour retenir et
gérer ces données. Deuxièmement, cela pourrait nous donner
la possibilité de faire des prévisions plus précises,
basées sur d'avantage d'informations.Il s'agirait alors de faire du
« Data Mining ». Fernandez (2011) définit
le Data Mining comme « un terme générique
englobant toute une famille d'outils facilitant l'exploration et l'analyse des
données contenues au sein d'une base décisionnelle de type Data
Warehouse ou DataMart. Les techniques mises en action lors de l'utilisation de
cet instrument d'analyse et de prospection sont particulièrement
efficaces pour extraire des informations significatives depuis de grandes
quantités de données ». Nous faisons actuellement
du Data Mining chez Thales Helicopter Avionics, mais pas de
manière automatisée. Ce sont les personnes du département
Stratégie qui s'occupent de la recherche de données, et qui les
incluent dans les bases de données appropriées. Un outil
approprié de Data Mining couplé à la veille
informationnelle pourrait permettre d'automatiser l'implantation de
données sélectionnées par le veilleur dans les bases de
données appropriées. Ceci permettrait de comparer
différentes sources, de créer plusieurs bases de données,
de comparer plusieurs courbes de valeurs faites à partir de plusieurs
sources de données externe, et ainsi pouvoir comparer différentes
visions du marché.
Pour conclure cette troisième et dernière
partie, rappelons d'abord que la veille informationnelle est la première
étape du processus de connaissance de l'environnement et de prises de
décisions basées sur les données. Les critères de
choix d'un logiciel ne devraient pas se limiter à la question
budgétaire, mais prendre d'avantage en compte les besoins utilisateurs
et le côté pratique d'utilisation. Vient ensuite l'intelligence
économique. Il est important de maîtriser parfaitement chaque
palier avant de passer à la suite. Sans quoi, on risque de se tromper
dans les décisions futures car l'on aura une vision erronée de
l'environnement. La prochaine étape de l'intelligence économique
chez Thales Helicopter Avionics pourrait être la mise en place de
statistiques, plus particulièrement l'application d'un algorithme qui
pourrait détecter les prochaines informations à venir en se
basant sur la détection et l'association de mots clés ainsi que
les dates de parutions de précédents articles. A plus long terme.
Enfin, Le groupe Thales pourraitmettre en place un système de Big Data
qui devrait profiter à tous les divisions et pourrait permettre
d'accentuer la performance, puisqu'elle serait basée sur une plus grande
quantité d'informations.
Conclusion :
Au fur et à mesure, nous avons tenté de voir
dans ce travail commentla veille informationnelle et l'intelligence
économique permettent d'articuler une stratégie
d'entreprise. Tout d'abord en se basant sur mes missions chez Thales
Helicopter Avionics, qui sont de prendre la responsabilité de la veille
informationnelle, afin d'aider mon responsable à faire de l'intelligence
économique. Ensuite, nous avons abordé les concepts essentiels
liés au sujet de l'intelligence économique. Donner de la valeur
concurrentielle à l'information est une des clés de la veille
informationnelle, et représente d'ailleurs le tout premier pas de
l'intelligence économique. Etant donné qu'un nombre exponentiel
de données sont créées chaque jour, nous pouvons penser
que le management des entreprises est voué à se baser de plus en
plus sur ces informations afin d'éclairer les décisions, et
connaître son environnement concurrentiel. Une des futures étapes
de l'évolution est donc le Big Data. L'avantage du Big Data ne
réside pas seulement dans sa capacité à gérer une
quantité impressionnante de données, mais aussi dans sa
capacité à appréhender leur diversité à une
vitesse particulièrement élevée. C'est en cela que
réside sa force, et c'est pour cette raison qu'il est le prolongement de
l'intelligence économique.
A ce point de l'étude, nous avons
démontré que la veille informationnelle et l'intelligence
économique permettent d'articuler une stratégie d'entreprise. La
veille nous permet de récolter des informations brutes, qui vont ensuite
être traitées, organisées, et qui nous permettent de
déduire un environnement concurrentiel ainsi que les
« mouvements » hautement probables des clients, prospects
et concurrents. Cela permet aux managers des entreprises d'établir une
stratégie pour atteindre leurs clients en leur proposant des produits
innovants et répondant à leurs futurs besoins. Cela leur permet
également de développer un avantage compétitif et donc de
prendre des parts de marché.
Nous avons donc cherché à mettre en place un
système de veille informationnelle et d'intelligence économique,
et essayer de trouver un point sur lequel nous pourrions améliorer les
pratiques déjà en place chez Thales Helicopter Avionics. Nous
avons donc cherché à bien définir les objectifs de
l'intelligence économique pour la business unit, ainsi que les besoins
d'informations pour les collaborateurs. Etant donné que la veille
informationnelle est extrêmement chronophage, nous recommandons
d'accorder une placeau besoin utilisateur avant de décider d'un
quelconque logiciel à utiliser. Bien que la question du budget soit
importante, elle ne devrait pas représenter l'unique facteur de choix.
Ceci permettra d'allouer le temps passé normalement sur la veille
informationnelle à l'intelligence économique. Mais
également d'augmenter la valeur ajoutée en s'assurant que
l'environnement déduit de la veille est exact. L'intelligence
économique est également basée sur des chiffres. L'analyse
des chiffres du passé nous permettra
« d'extrapoler » pour élaborer différents
scénarii possibles et déterminer ceux fortement probables. C'est
dans l'optique de détermination rapide des scénarii que nous
avons tenté de mettre en place un système de Big Data.
Il n'est pas imprudent d'affirmer qu'une bonne utilisation de
la veille et de l'intelligence économique passe également par une
connaissance technique et une maîtrise élevée des outils.
Cependant, ce travail n'a pas pour but de donner une vision technique des
systèmes d'intelligence économique ou de Big Data qui existent,
mais plutôt une vision stratégique des potentiels d'utilisation,
et d'une éventuelle manière de penser l'installation. Ce travail
a également pour objectif de proposer des perspectives
d'évolution de l'utilisation de la veille informationnelle et de
l'intelligence économique. C'est ce que nous avons tenté de
réaliser, en proposant une utilisation d'algorithmes et de statistiques
qui se basent sur le nombre d'occurrence des mots clés
prédéfinis. Ceci afin de repérer des signaux. Le suivi de
l'évolution de ces signaux dans le temps pourrait permettre de
d'établir une stratégie afin de répondre aux besoins du
marché.
Quant aux limites de ce travail, nous pouvons citer les
quelques suivantes. Concernant la remise en question de la définition de
la veille et de l'intelligence économique, il est difficile d'en donner
une nouvelle définition nette. En effet, les deux concepts sont
tellement dépendants et fusionnés l'un dans l'autre qu'il est
plus facile de les regrouper que de donner une définition distincte de
chacun des concepts. L'une des limites de ce travail réside dans le fait
qu'il aurait été plus approprié de réaliser une
nouvelle enquête des besoins avant de créer et mettre en place un
nouveau système d'intelligence économique. Cela aurait permis
d'actualiser les besoins. Ensuite, avant de préconiser un logiciel de
veille pour l'utilisation, nous n'avons pas eu l'occasion d'en tester
quelques-uns. Nous nous sommes alors basés sur l'expérience
utilisateur décrite par des veilleurs, ainsi que les
caractéristiques d'options proposées par les éditeurs de
logiciel eux-mêmes. Puis sur notre expérience propre. Enfin, il
est énoncé dans la problématique la recherche d'un
avantage concurrentiel. Nous n'avons pas particulièrement approfondi ce
point dans ce travail car il se trouve davantage dans le prolongement de la
stratégie d'entreprise, que dans le lien entre l'intelligence
économique et la stratégie. Ce qui représente le sujet et
le cadre que nous nous sommes fixés.
Nous nous dirigeons aujourd'hui vers un mode de prise de
décisions de plus en plus basé sur les données.
D'ailleurs, toutes les entreprises, Thales compris, en accumulent un grand
nombre tous les jours, et la question n'est pas de savoir si ces entreprises
mettront un place un système de Big Data, mais quand. Cela
représente l'une des prochaines grandes étapes de l'intelligence
économique. Cependant, la transition vers le Big Data n'est pas sans
risques. Comment les entreprises vont-elles migrer vers un tel système
quand un simple changement de logiciel de veille entraîne de multiples
complications ? Comment le Big Data va t'il transformer les informations
brutes en données organisées et cohérentes pour les
entreprises ? Mais avant cela, de quelles manières les
éditeurs de logiciel d'intelligence économique vont-ils mettre en
place une analyse statistique basée sur les algorithmes afin de franchir
le dernier palier de l'intelligence économique ?
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Last accessed : 2/07/2014
ANNEXES
Annexe 1 : Résumé d'articles dans
Digimind :

Source : Digimind Software, Licence Thales Helicopter
Avionics
Annexe 2 : Extrait d'une équation de
veille :
(Mi8 OR Mi17 OR "Mi-8" OR "Mi-17" OR "Mi 8" OR "Mi 17" OR
AW139 OR "AW-139" OR "AW 139" OR AW609 OR "AW-609" OR "AW 609" OR "SuperLynx
300" OR (Westland AND Lynx) OR (AgustaWestland AND Lynx) OR ("Agusta Westland"
AND Lynx) OR (AW AND Lynx) OR AC352 OR "AC-352" OR "AC 352" BELL412 OR
"BELL-412" OR "BELL 412" OR EC155 OR "EC-155" OR "EC 155" OR ((Eurocopter OR
"Airbus helicoptere" OR "Airbus helicopters" OR "Airbus Helicopters Aims
Hight") AND Dauphin) OR AS365 OR "AS-365" OR "AS 365" OR EC175 OR "EC-175" OR
"EC 175" OR Ka62 OR "Ka-62" OR "Ka 62" OR Mi54 OR "Mi-54" OR "Mi 54" OR S76 OR
"S-76" OR "S 76" OR AW189 OR "AW-189" OR "AW 189" OR AC313 OR "AC-313" OR "AC
313" OR BELL525 OR "BELL-525" OR "BELL 525" OR AS332 OR "AS-332" OR "AS 332" OR
SA330 OR "SA 330" OR "SA-330" OR E25 OR "EC-225" OR "EC 225" OR ((Eurocopter OR
"Airbus helicopters" OR "Airbus helicptere" OR "Airbus Helicopters Aims Hight")
AND Puma) OR Ka32 OR "Ka-32" OR "Ka 32" OR Mi26 OR "Mi-26" OR "Mi 26" OR Mi38
OR "Mi-38" OR "Mi 38" OR S92 OR "S-92" OR "S 92" OR AW109 OR "AW-109" OR "AW
109" OR AW119 OR "AW-119" OR "AW 119" OR "A.119" OR A119 OR "A-119" OR "A 119"
OR (Agusta AND Koala) OR (AgustaWestland AND Koala) OR (AW AND Koala)
Source : Digimind Software, Licence Thales Helicopter
Avionics
Annexe 3 : Tableau de bord de la veille :

Source : Digimind Software, Licence Thales Helicopter
Avionics
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