Introduction
Nous vivons dans un monde globalisé
marqué par l'avènement des Technologies de l'Information et de la
Communication qui ont révolutionné la circulation de
l'information et le partage du savoir. Les usages des TIC sont à
l'origine de la naissance d'une « société de
l'information et de la connaissance » ayant permis à
l'humanité de vaincre les facteurs temps et espace. Les pays occidentaux
ont compris très tôt leurs enjeux et c'est pourquoi ils se sont
empressés à les valoriser, ce qui n'est pas le cas de ceux de
l'Afrique noire. L'Internet et les nombreux services qu'il offre se
développe encore à pas de tortue dans la plupart de nos grandes
villes à coté de la téléphonie mobile qui a connu
un développement fulgurant voire prodigieux. Même si les usages
des TIC demeurent encore embryonnaires chez nos, les adolescents instruits
manifestent un grand engouement à utiliser l'Internet et le
téléphone portable dans leur vécu quotidien. Ils naviguent
sur la Toile mondiale, attirés par les loisirs, les vidéos et
films axés sur la violence, la sexualité, mais aussi visitent des
sites de rencontre pour tisser des liens amicaux avec d'autres jeunes à
travers la planète. Ces jeunes internautes ignorent parfois les dangers
ou méfaits que regorgent les TIC auxquels ils sont exposés,
aveuglés certainement par la passion qui les anime quand ils naviguent
sur la Toile mondiale ou manipulent leurs téléphones portables.
Il est clair que les dangers qui guettent les jeunes gens sur l'Internet et
à travers leurs téléphones sont issus des effets plus ou
moins négatifs de leur usage qui semble immodéré par nos
jeunes gens. Ainsi, l'on pourrait dire que les TIC sont comme un couteau
à double tranchant, pouvant être a la fois
bénéfiques et nuisibles, déterminant la vie des jeunes sur
le plan comportemental et cognitif. Autrement dit, les impacts des TIC sur le
savoir-être et les aptitudes intellectuelles, du moins sur les
apprentissages scolaires semblent visiblement négatifs. C'est pourquoi
notre modeste étude s'emploie à les mettre en relief en vue d'y
apporter un traitement préventif. Les TIC à travers l'Internet
suscitent de nombreuses inquiétudes quant à leurs influences sur
la santé morale et mentale des esprits immatures sur le Continent noir.
Cette remarque a été faite par DUPONT E.
et LEGENDRE J.F quant ils relèvent que
« Le média Internet a aussi mis en évidence des
dérives avérées et potentielles en matière
d'éthique.»1(*)
En fait, le réseau des réseaux est
constitué de deux facettes, la plus noble et bienfaisante
constituée des ressources documentaires et cognitives riches et
variées, opportunités de formation à distance, de tissage
de liens amicaux virtuels, etc. L'autre, sombre et nuisible, mise en relief par
la cyberdélinquance, arnaque, jeux-vidéos, films violents,
pornographiques, sites véhiculant des idées xénophobes,
intégristes et axées sur des déviances sociales, etc.
recélant donc des risques avérés et potentiels qui
menacent dangereusement nos jeunes scolarisés. La Toile mondiale peut
aussi devenir pernicieuse du fait du manque de contrôle de l'usage de ces
piles de données cognitives. Cet état des choses engendre le
plagiat, le fameux copier-coller qui pourrait au tournant conduire les
élèves à la paresse, au manque de discernement et de
créativité, de perspicacité, et d'éveil de
l'esprit. C'est dans ce sens que RONDEAU
(1997) note que « Les jeunes sont
plongés plusieurs heures par jour dans un univers d'images souvent
très violentes, et rarement éducatives...qui les transforment
graduellement en consommateurs passifs de sensations, d'images et de
sons. »2(*)
Notre objectif principal à travers ce modeste
travail de recherche est de déterminer l'impact des TIC, en l'occurrence
de l'Internet et du téléphone portable sur les apprentissages
scolaires des lycéens. En clair, nous allons répertorier les
risques auxquels les apprenants pourraient se confronter dans leur usage des
technologies innovantes communicationnelles susceptibles d'influencer leurs
aptitudes pédagogiques voire leur personnalité.
Nous emploierons des outils de recherche quantitatifs
à savoir le questionnaire en vue de mener des investigations sur notre
terrain d'enquête qu'est le Lycée Félix Eboué I
auprès des élèves et enseignants. Puis, nous userons de
l'entretien, outil de recherche qualitatif pour recueillir les données
cette fois auprès de certains gérants de cyber-cafés de
N'Djaména. Notre présent travail se recherche
est structuré par deux grandes parties comportant chacune deux
chapitres. La première traite du cadre
théorique avec la problématique de
l'étude. La seconde comporte la clarification des
concepts-clés, les théories de référence
explicatives du sujet d'étude et la revue de la
littérature. La seconde partie est consacrée au
cadre méthodologique renfermant le
cadre et le contexte de l'étude
(chapitre III) et enfin la présentation et la
discussion des résultats globaux de l'enquête
(dernier chapitre).
PREMIERE
PARTIE : CADRE THEORIQUE
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE DE
L'ETUDE
1.1 Contexte
général de l'étude
Les Technologies de l'Information
et de la communication à travers l'Internet, le téléphone
portable, et autres outils modernes sont en passe d'imprégner tous les
secteurs de notre vie contemporaine parmi lesquels comptent l'enseignement et
la formation. Ainsi, notre pays le Tchad, à l'instar d'autres sur le
continent noir, a compris que les TICE peuvent lui permettre d'apporter des
innovations pédagogiques significatives à l'éducation de
leur jeunesse, devant améliorer du coup la qualité de
l'enseignement tant décriée sous nos tropiques. Mais, l'on se
rend compte que les adolescents scolarisés sont attirés par la
Toile mondiale et l'usage de leurs téléphones portables au point
de leur consacrer énormément du temps, ce qui pourrait
répercuter sur leurs apprentissages scolaires ou aptitudes
pédagogiques. Le Net suscite donc un véritable engouement de la
part des jeunes qui, en dépit du prix d'accès encore
élevé (de 500 à 1000 F/heure à N'Djaména,
alors qu'il est autour de 200F/heure à Kousséri au Cameroun).
L'usage de l'ordinateur devient de plus en plus ordinaire, commode et
régulier en milieu scolaire et jeune, car attiré par
l'informatique, ils sont nombreux à s'y initier à travers des
cours spéciaux en dépit du manque d'équipements des
établissements tchadiens. Au moment où les décideurs, les
parents d'élèves et les enseignants cherchent des voies et moyens
pour résorber la crise que connait le système éducatif
tchadien, l'on pourrait se demander si les effets négatifs de l'usage
des TIC par les élèves tchadiens ne contribueraient pas à
la baisse de leurs performances scolaires tant décriée depuis des
lustres ? Notons aussi la volonté manifeste de nos hauts dirigeants
à mieux rentabiliser le développement des TIC dans tous les
secteurs de la vie active notamment celui de l'éducation. C'est dans ce
sens qu'il existe une Direction des NTIC au Ministère de l'Education
Nationale et surtout l'accueil et l'organisation d'un Salon International des
Technologies de l'Information et de la Communication (SITIC)
à N'Djaména du 09 au 12 Septembre 2014. Le thème est si
évocateur : « Les TIC, moteurs du
développement durable ». L'objectif affiché
des gouvernants tchadiens est de faire des TIC ou des autoroutes de
l'Information et de la communication des vecteurs incontournables et
crédibles du développement socio-économique durable
à l'ère de la mondialisation et globalisation qui
caractérise la marche du monde. L'on nomme cela la
« société de l'information et de la
connaissance » dans laquelle chaque citoyen du monde est
intéressé par ce qui se passe sur les coins et les recoins du
globe terrestre en se branchant sur la Toile mondiale à travers
l'écran de son ordinateur et même celui miniaturisé de son
téléphone portable. Mais, si les adolescents scolarisés ne
sont pas guidés et canalisés vers un usage à bon escient
de l'Internet et du téléphone portable, ils risqueraient de se
laisser captiver par le côté ludique de la Toile mondiale, la
recherche des loisirs et se confronteraient à d'autres dangers
avérés, négligeant les vastes ressources documentaires
dont contient le Web.
1.2 Formulation et justification du
problème de recherche
A l'ère de la mondialisation où le
monde est devenu un village planétaire, contrairement à ceux
d'antan, les jeunes apprenants de nos jours disposent d'une panoplie d'outils
technologiques pour acquérir des connaissances et s'ouvrir sur le monde.
Dès lors, les TIC sont d'une utilité considérable en
matière d'éducation qui sont en phase d'intégrer notre
train-train quotidien au point de fasciner les élèves. L'on
remarque alors que la gestion ou la consommation par les jeunes gens de ces
informations diverses et variées distillées à travers
l'Internet, les téléphones portables et autres outils moderne de
partage et de transmission des connaissances semblent les orienter vers
l'aspect ludique et divertissant plutôt que cognitif, pédagogique
et culturel. Souvent, lorsque ces jeunes fréquentent les
cyber-cafés, usent leurs téléphones portables comme des
outils ludiques, ils semblent y rechercher prioritairement des informations
axées sur le divertissement, les jeux etc. comme en témoignent
les téléchargements constants des clips musicaux, vidéos
ou films traitant de la sexualité, de la violence de tout genre. En
effet, rares sont ceux qui exploitent les données cognitives ou
ressources documentaires virtuelles que recèle le Web pour
améliorer leurs acquis pédagogiques et se perfectionner
intellectuellement. On s'aperçoit aussi que la Toile mondiale, cette
« jungle technologique » regorge des facteurs nuisibles
susceptibles de défavoriser la conduite et les apprentissages scolaires
des lycéens.
Serge POUTS-LAJUS dans son livre,
L'école à l'heure d'Internet ,
affirme que les jeunes ont « investi des machines à
communiquer avec un tel engouement que cela modifie leur
être social, et aussi leur psychologie ». L'Internet
exerce en effet de plus en plus un attrait irrésistible et une influence
déterminante sur les jeunes au point de modifier défavorablement
leur personnalité. En effet à travers le chat, les adolescents
scolarisés tentent de se forger une nouvelle personnalité, la
plupart des cas fausse, s'amusant à se piéger les uns les autres
dans ce monde virtuel. RIGAUT Philippe, dans
« Au-delà du virtuel : exploration sociologique de la
cyberculture »3(*) parle plutôt d'une
`'cyberconvivialité'' qui est cette forme de relation entre internautes,
et qui libère d'après lui des conventions de la
sociabilité réelle, et leur permet ainsi de devenir autre.
Dès lors, l'on peut se demander quel rôle joue l'outil Internet
dans l'établissement des relations sociales que se nouent les jeunes
gens de nos jour ? Il est à craindre que les jeunes tchadiens
à la longue ne deviennent dépendants du Net et de leurs
téléphones portables, perdant leurs repères sociaux et
sociabilité, devenant incapables d'affermir leur personnalité
hors de l'univers technologique. Les téléphones portables des
élèves par leurs sonneries en classes perturbent
énormément les enseignants dans la dispense de leurs cours.
Habitués à abréger de manière fantaisiste, peu
académique les mots et les expressions, les apprenants finissent par
acquérir des inaptitudes en orthographe et grammaire d'où des
fautes qui fourmillent sur leurs devoirs et copies d'examens. En outre, leur
attention peut se relâcher durant les cours, car discrètement ils
se complaisent dans la visualisation des images, clips musicaux voire films
violents ou pornographiques entre copains et copines. De même, les
téléphones portables leur servent de moyens de fraude ou
tricherie lors de contrôles surveillés et d'épreuves
d'examens par la réception silencieuse des messages électroniques
(SMS) en provenance de leurs amis, parents et même des enseignants peu
scrupuleux.
On se rend compte, au vu de la ruée de jeunes
internautes dans les cybers-centres, que c'est essentiellement le coté
ludique de l'outil qui les intéresse particulièrement.
La facette ludique des TIC et surtout du Net remporte aisément sur
celle instructive quand on mesure la ferveur des adolescents pour se
délecter de tout ce qui est récréatif.
TIEMTORE dans sa Thèse de
Doctorat publiée en 20064(*) clarifie cette question pensant que les
Technologies de l'Information et de la Communication sont utilisées par
les Africains d'abord pour se divertir et rarement pour se cultiver. Et ceci
grâce à l'accès qu'elles permettent à une
très grande quantité de fichiers vidéos et audio sur
Internet, des jeux et aussi, par l'utilisation des moyens de communication
(mail, tchat, forum de discussions, téléphonie IP, réseaux
sociaux, etc.).
1.3 Questions de
recherche
Existe-t-il des dangers réels
socio-éducatifs qui guettent les lycéens à travers leur
usage des outils modernes de communication tels que l'Internet et le
téléphone portable ? Telle est notre question
de recherche principale, suivie de deux autres spécifiques à
savoir :
Ø Les TIC, à travers l'Internet et
le téléphone portable, sont-elles utilisées par les
élèves comme des outils pédagogiques et cognitifs ou alors
comme des instruments ludiques et divertissants ?
Ø Les Technologies innovantes
communicationnelles sont-elles susceptibles d'impacter négativement sur
les apprentissages scolaires des apprenants ?
1.4 Hypothèses
de recherche
1.4.1 Hypothèse
principale
En prélude à notre
étude empirique de ce phénomène social sur notre champ
d'investigation qu'est le Lycée Félix Eboué I, nous
postulons que :
Les TIC, à travers l'Internet et le
téléphone portable comportent des risques susceptibles d'impacter
négativement sur les apprentissages scolaires et les comportements des
élèves.
1.4.2 Hypothèses
secondaires
HR1 : (Hypothèse de
recherche N°1) :
Les élèves qui utilisent
immodérément l'Internet et le téléphone portable
les considérant comme des instruments ludiques courent le risque de voir
baisser leurs performances scolaires.
HR2 : A travers la pratique d'une
orthographe fantaisiste des SMS et des courriers électroniques (Mails),
la recherche des loisirs, la consommation des données peu
éducatives du Net, les lycéens peuvent acquérir des
inaptitudes pédagogiques.
1.5 Définition des
variables et indicateurs
Des hypothèses de recherche,
il se dégage les variables indépendantes et dépendantes
qu'il nous faudra opérationnaliser à travers leurs
indicateurs.
1.5.1 Variables
dépendantes
-Les méfaits de l'usage du Net et des
téléphones portables par les élèves,
variable démontrable par les indicateurs
suivants :
ü la baisse de niveau scolaire des
apprenants ;
ü la délinquance ou déviance
juvénile ;
ü l'impolitesse des jeunes et la perte de
l'autorité des parents et enseignants ;
ü la banalisation des questions
sexuelles ;
ü le désir de consommer des images,
vidéos et films violents et pornographiques.
1.6.2 Variables indépendante
L'existence des risques socio-éducatifs
sur l'Internet et à travers l'usage des téléphones
portables, est reconnaissable par :
î la rencontre virtuelle et physique avec des
personnes louches ;
î les atteintes de la vie privée à
travers images, textes et vidéos publiés sur le
Net ;
î la cybercriminalité et
cyberdélinquance juvénile ;
î le harcèlement, menaces et intimidations
multiformes ;
î la cyberpornographie, culture du sexisme, pratique
sexuelle précoce ;
î la tricherie au moyen des SMS et des
Mails ;
î Le visionnage des films violents et
pornographiques sur la Toile et sur les téléphones ;
î La pratique des jeux-vidéo dangereux ou peu
éducatifs.
1.6 Objectifs de
recherche
Notre étude nous permet de poursuivre un
certain nombre d'objectifs à savoir un objectif global et d'autres
opérationnels.
1.6.1 Objectif
général
L'objectif général poursuivi à
travers notre étude est de :
Montrer les répercussions
socio-éducatives des usages des TIC en général et en
particulier de l'Internet et du téléphone portable, par les
lycéens.
1.6.2 Objectifs
spécifiques
En opérationnalisant notre objectif
général, cela nous permettra de :
Ø répertorier les risques que
courent les apprenants à travers leur usage de l'Internet et de leurs
téléphones portables de nature à impacter sur les
apprentissages scolaires.
Ø expliquer comment l'utilisation du Net et
des téléphones portables par les élèves comme des
instruments ludiques pourrait déterminer la baisse de leur niveau
scolaire.
1.7
Pertinence l'étude
Notre travail de recherche pourrait être pertinent
sur le plan théorique et pratique.
1.7.1 Pertinence
théorique
Notre étude présente une
certaine pertinence sur le plan théorique dans la mesure où le
Web constitue un gigantesque et fructueux moyen d'acquisition des
connaissances, de culture générale, indispensable à tout
cursus scolaire ou académique, à condition bien entendu
d'être employées à cet effet. Comme outil, son usage peut
révéler ou déterminer son avantage et inconvénient.
C'est dans ce sens que Fleur-Nadine MVONDO-MVONDO
souligne dans son récent ouvrage
Etre enseignant en Afrique aujourd'hui5(*), qu' « Aussi
merveilleuses soient-elles, les technologies restent des outils, des moyens
à utiliser pour améliorer les processus
enseignement-apprentissage et leur potentiel repose essentiellement et
exclusivement sur ceux qui en font usage. Comme tout instrument, seul son
utilisation détermine son utilité6(*).» Les TIC sont donc comparables à
un revolver qui, utilisé par un policier, sert à sauver des vies
humaines menacées par des dangers réels, mais devient nuisible
dans la main d'un malfaiteur. Depuis l'avènement de la
téléphonie mobile et du Net au Tchad, les jeunes gens ont
manifesté une véritable ferveur dans son adoption comme outil de
communication, mais surtout de divertissement toujours présent au coeur
du train-train du vécu quotidien d'où des dérapages
liés à leurs usages qui paraissent immodérés.
Ainsi, notre étude pourrait permettre aux élèves, leurs
encadreurs, les responsables administratifs scolaires et les gouvernants
à tirer leur épingle du jeu. Car ayant pris conscience des
risques liés à l'usage peu scrupuleux par les apprenants de ces
outils ultra-modernes de communication, ils peuvent tirer la sonnette d'alarme,
cherchant à contrer les incidences des TIC sur l'éducation et
l'instruction des jeunes tchadiens. L'instauration dans les programmes
scolaires officiels de l'enseignement des TIC serait un moyen efficace de faire
appréhender aux apprenants que le Web est un véritable tremplin
pour leur culture ou acquisition des performances scolaires et non un terrain
de jeu ou des gadgets technologiques destinés à la recherche des
loisirs et la satisfactions des fantasmes .
1.7.2
Pertinence pratique
A l'ère de la mondialisation et de la
« société de l'information et de la
connaissance », les sources d'éducation des jeunes se sont
diversifiées dépassant le cadre de famille, du milieu social et
de l'école. Comme l'avenir de l'Afrique notre continent et
singulièrement notre pays le Tchad repose sur les épaules de la
jeunesse, il urge de lui assurer une éducation de qualité. Les
jeunes ont intérêt à être bien instruits et
compétents, mais surtout doivent être mieux éduqués.
Dès lors cette noble tâche engage d'emblée la
responsabilité des enseignants, pouvoirs publics et parents qui
devraient chercher à intégrer les TIC dans les vecteurs
éducationnels, tout en veillant à en limiter leurs
répercussions perverses sur la personnalité et le cursus scolaire
des jeunes. Si les élèves sont appuyés
pédagogiquement par les enseignants qui les guident ou les orientent
vers l'usage avantageux de l'Internet qu'ils devraient primordialement
considéré comme un outil cognitif et leurs cellulaires comme des
instruments de communication, ils seraient à même de les utiliser
pratiquement à bon escient. Ainsi leurs impacts sur leurs aptitudes
pédagogiques et comportements seraient amoindris pour le bien de
tous.
1.8 Limites de
l'étude
Notre étude cherche à cerner les
éventuels dangers que renferment les TIC à travers l'usage
quelque peu abusif du Net et du téléphone portable à
même d'impacter sur les apprentissages scolaires et les conduites des
lycéens tchadiens. Nous nous bornerons à mettre en relief les
risques auxquels les adolescents scolarisés s'exposent à travers
l'utilisation qui nous semble passionnée de la Toile mondiale et des
téléphones portables pouvant influer d'une manière ou
d'une autre sur leur intellect et personnalité. Nous sommes donc au
regret de délimiter notre recherche dans le cadre spatio-temporel du
Lycée Félix Eboué I qui nous semble représentatif
pour la simple raison que c'est le plus grand établissement
d'enseignement secondaire général, assez cosmopolite,
c'est-à-dire accueillant les élèves de toutes les couches
sociales de la population n'djaménoise. Nous aurions dû
étendre notre champ d'investigation à un autre
établissement de la place, public ou privé, en l'occurrence le
Lycée du Sacré-Coeur, mais la responsable ne nous a pas ouvert
ses portes pour des raisons de pléthore de nos collègues ayant
porté leur choix sur son établissement. Il serait
intéressant que les futures recherches entreprises dans le même
sillage puissent mener leurs auteurs vers une étude comparative des
performances scolaires des élèves de deux ou plusieurs
établissements publics et privés en vue d'en déterminer
les impacts des TIC.
1.9 Raisons du choix du
thème de l'étude
Le choix de notre présent thème
d'étude ne résulte pas d'un fait de hasard. Pendant longtemps,
nous avons remarqué en tant qu'enseignant mais aussi parent, comment
les jeunes de nos jours focalisent toute leur attention sur les
opportunités que leur offrent les moyens technologiques modernes pour
communiquer. Que ce soit avec leurs téléphones portables
multimédia, et parfois au moyen de leurs ordinateurs branchés sur
le réseau mondial, ils ont l'air de consacrer plus du temps et
d'énergie pour les actions ludiques et récréatives.
Rarement ils emploient les TIC à des fins cognitives afin
d'améliorer leurs performances scolaires. Pourtant, à travers les
atouts éducationnels qu'offrent les TIC notamment le Web, nos jeunes ont
la chance de s'ouvrir sur le monde en étant mieux cultivés et
éduqués. Marcel LEBRUN, (1999), parlant des
objectifs pédagogiques initiaux des TICE
écrivait : « Plus généralement, on
peut affirmer que l'impact des technologies a été plus
grand lorsque celles-ci ont été intégrées dans les
méthodes ouvertes et actives (...) et qui contribuent à la
préparation des personnalités « fortes »
dont la société a besoin. » Est-ce le cas de nos
jours, avec des jeunes apprenants qui se confrontent au phénomène
scolaire de baisse de niveau et d'incivisme dont ils font montre en milieu
scolaire et familial ? Répertorier les méfaits
éducatifs des TIC (Internet et téléphones portables) afin
de permettre à leurs jeunes usagers de savoir les éviter pour une
éducation efficiente, telle est notre principal objectif à
travers notre modeste étude. .
CHAPITRE II
CLARIFICATION DES CONCEPTS-CLES, TEORIES
DE
REFERENCE ET REVUE DE LA
LITTERATURE
Pour mieux appréhender les
concepts clés de notre thème, il convient de les définir
dans leurs principales acceptions. La clarification conceptuelle sera suivie
des théories de références et de la revue de la
littérature sur notre sujet abordé.
2.1 Clarification des
concepts-clés
Pour nous permettre de mieux comprendre et de
circonscrire notre objet d'étude, nous allons élucider les termes
tels que Influence, TIC,
et éducation.
2.1.1 Influence
L'influence est d'après le
Dictionnaire Larousse 2014, une « action
qu'une personne exerce sur une autre (ascendant,
autorité, emprise, poids, puissance) ».
C'est aussi « l'action qu'une chose
exerce sur quelqu'un ou sur quelque chose d'autre » C'est
donc l'impact, l'effet, la répercussion.
Pour adopter cette acception au contexte de notre
étude, nous dirons que les influences, ce sont l'ensemble des
répercussions, impacts ou portées que les TIC exercent sur la
conscience ou la personnalité et les aptitudes intellectuelles de leurs
jeunes usagers. C'est plus généralement les effets pervers ou
bénéfiques que des phénomènes sociaux, culturels,
politiques, scientifiques, technologiques, etc. produisent sur le corps social,
modifiant positivement ou négativement les attitudes, pensées,
comportement et personnalité des individus. C'est ce dernier sens auquel
se rapporte notre étude dans la mesure où nous désirons
mesurer ou évaluer les effets pervers que produisent les moyens
technologiques modernes de communication, de culture, d'apprentissages usuels
(TIC, Internet, téléphones portables entre autres) sur les
mentalités et tempéraments des jeunes tchadiens tant en milieu
scolaire que familial ou social perceptibles dans le train-train de la vie.
2.1.2 TIC
(Technologies de l'Information et de la
Communication)
D'après le Dictionnaire
des Nouvelles Technologies en Education, les TIC, TICE,
NTIC et TE sont « des termes qui
désignent les techniques informatiques, les dispositifs et les usages
qui les accompagnent.6(*) »
Et les auteurs de ce Dictionnaire de préciser que
TIC, Technologies de l'Information et de la Communication est sur le plan
lexical le terme le plus usité de nos jours dans tous les secteurs
sociaux et plus singulièrement dans la sphère éducative.
Les TIC ont pu détrôner à l'heure actuelle les
NTIC (Nouvelles Technologies de l'Information et de la
Communication) qui traduisaient ou évoquaient la
nouveauté de ces outils technologiques dès leur apparition,
telles que l'ordinateur, l'Internet, etc. Dans les domaines de
l'éducation et de l'enseignement, il est apparu une autre terminologie
à savoir TICE, un acronyme désignant les
« Technologies de l'Information et de la Communication pour
l'Education ou pour l'Enseignement ou encore
éducatives » qui sont les applications de ces
outils communicationnels modernes au service de la pédagogie et de la
formation.
Les TIC constituent un
formidable et gigantesque ensemble d'outils de communication permettant la
transmission à travers toute la planète d'une foule de
données informatives au moyen des supports tels que les ordinateurs,
l'Internet, les téléphones, les satellites etc. Ces instruments
technologiques modernes souvent interconnectés ont le pouvoir de
véhiculer toute une panoplie d'informations numérisées
illimitées auxquelles peuvent accéder les utilisateurs qui
peuvent les traiter, les faire mémoriser ou stocker, les diffuser
à leur guise, l'essentiel étant d'en indiquer les sources pour
éviter le plagiat. Dans le cadre de l'intégration de ces
nouvelles technologies dans le secteur éducatif, on utilise de plus en
plus la terminologie TICE, Technologies de l'Information et de la Communication
pour l'Enseignement. Elles recouvrent l'ensemble d'outils et produits
numériques conçus spécialement pour produire, traiter,
entreposer, échanger, classer, retrouver et lire des
documents
numériques à des fins d'enseignement et d'
apprentissage. On
assiste à la naissance d'une nouvelle science ou du moins d'une
étude des méthodes modernes d'enseignement basées sur le
numérique et la communication à distance appelée
technopédagogie.7(*)
Pour Pascal LARDELLIER, Les TIC sont
constituées de ces « nouvelles machines à
communiquer » qui, peu à peu ont conquis tous les
secteurs de la vie active, ayant réussi à fasciner les jeunes.
Selon lui, les parents et les enseignants devraient assumer leur
responsabilité consistant à orienter les adolescents vers les
usages bénéfiques de ces outils modernes de communication sinon
ils vont pervertir l'éducation des adolescents. Quant aux enjeux
des TIC et leur portée sur l'éducation en Afrique noire, on
remarque que cela évolue sensiblement car leur adoption et
intégration dans le secteur de l'enseignement et de la formation est
tributaire de celle du développement des offres des services
d'accès à l'Internet.
Nul n'a besoin de loupe pour constater les
avancées progressives dans l'implantation des TIC dans toutes les
sphères socio-économiques africaines même si le Tchad
accuse un retard en la matière. A propos, SAGNA
(2006)8(*),
dans un article, souligne l'importance croissante
prise par les TIC, depuis leur avènement sur le Continent noir ces deux
dernières décennies, ayant suscité l'émergence
d'une nouvelle société, appelée tantôt
« société de l'information », tantôt
dite « société de la connaissance ». La
« révolution
informationnelle » évoquée par
LOJKINE (1992)9(*), dans son ouvrage qui porte un titre similaire, a
bouleversé sérieusement les manières traditionnelles de
communiquer, de penser, d'apprendre, d'enseigner, d'agir et de produire.
D'ailleurs au terme du Sommet mondial tenu à Genève en Suisse en
2003 sur la société de l'information (SMSI),
les participants, reconnaissant les opportunités offertes par les TIC,
ont unanimement émis les voeux « d'édifier une
société à dimension humaine, inclusive et
privilégiant le développement, une société de
l'information, dans laquelle chacun ait la possibilité de créer,
d'obtenir, d'utiliser et de partager l'information et le savoir, et dans
laquelle les individus, les communautés et les peuples puissent ainsi
réaliser l'intégralité de leur potentiel dans la promotion
de leur développement durable et l'amélioration de leur
qualité de vie. (...)» (SMSI :
2003)10(*).
Malgré cette bonne intention du SMI, la réalité sur le
terrain laisse entrevoir une fracture numérique ou un fossé
numérique qui se creuse de plus en plus entre les pays
industrialisés du Nord et ceux de l'Afrique au sud du Sahara.
2.1.3 Education
L'éducation est
définie par le Dictionnaire de l'Education
Legendre comme étant « l'acquisition de bonnes
manières : politesse, savoir-vivre, bonne conduite en
société. C'est aussi la formation et les informations
reçues par une personne pendant ses années
d'étude. »11(*)
Dans le Dictionnaire Encarta 2009, on
note que l'éducation est un « enseignement des
règles de conduites sociales et formation des facultés physiques,
morales et intellectuelles qui président à la
formation de la personnalité. »
Comme on le constate, le concept d'éducation
intimement liée à la vie et personnalité humaine est
plurivoque, devenant difficile à cerner à cause de son
application à des situations et phénomènes sociaux divers
et complexes. C'est dans ce sens que HUBERT (1970 : 1)
souligne que « Rien n'est plus simple, semble-t-il de
définir les mots éducation, pédagogie. Pourtant,
dès les premiers pas, les difficultés surgissent et de la
définition que nous adopterons, dépendra peut-être toute
l'orientation de notre étude ». Cela signifie que cette
éducation s'appréhende en fonction des contextes et les centres
d'intérêts de son emploi.
La conception ordinaire et primordiale de
l'éducation désigne une action de formation intellectuelle et
morale qu'une personne adulte exerce sur un enfant afin d'orienter et
d'infléchir son caractère ou de modifier favorablement sa
personnalité. Dès lors, l'éducation est une action humaine
multiforme pouvant être formelle ou académique, informelle,
individuelle ou sociale prenant en compte divers cadres, facteurs ou dimensions
et acteurs sociaux. Elle vise donc prioritairement le développement
harmonieux des facultés cognitives, des aptitudes physico-morales de
l'être humain, bref sa formation intégrale. Cette vision semble
être celle de Piéron (1969) quand il
conçoit l'éducation comme « l'ensemble des actions
et influences exercées volontairement par un être humain, en
principe par un adulte sur un jeune et orientées vers un but qui
consiste en la formation dans l'être jeune des dispositions de toutes
espèces correspondant aux fins auxquelles parvenu à la
maturité, il est destiné. »
Ainsi, l'on peut comprendre au vu de ces diverses
définition du terme qu'éduquer un individu, en l'occurrence un
enfant, c'est agir sur son esprit, sa conscience, les modeler de telle sorte
qu'il parvienne à acquérir des principes et normes devant le
rendre un membre actif et crédible de son milieu social. Pour
Emile DURKHEIM (1980 : 12), l'éducation
relève de la responsabilité morale que les adultes doivent
assumer auprès des enfants. C'est une sorte de tutorat, une prise en
main telle une poule qui couve ses oeufs en vue de les faire
éclore : « L'éducation est l'action
exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont
pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de
développer chez l'enfant un certain nombre d'états physiques,
intellectuels et moraux que réclament de lui et la société
politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est
particulièrement destiné ».12(*)
Ici, l'éducation est conçue comme un
processus de socialisation autrement dit d'intégration et d'assimilation
des valeurs sociales. Depuis des temps immémoriaux, notre
société dispose des normes socio-culturelles qui s'imposent
à tous ses membres à quelques strates que ce soit lui permettant
de réguler les rapports inter-personnels assurant ainsi l'harmonie du
« vivre ensemble ».
Complétons cette clarification
conceptuelle autour de l'éducation par celle de Bloch et al.
(1997 : 413) pour lequel l'éducation est une
« action qui vise à développer les
potentialités d'un individu qui sont valorisés par le groupe
social auquel il appartient. ». L'éducation est donc un
végétal tentaculaire qui prend racine dans le corps social et
imprègne ensuite les systèmes formalisés se poursuivant
tout au long de l'existence humaine s'appuyant sur plusieurs supports ou
facteurs matériels, immatériels, sociaux, technologiques etc.
Notons que l'éducation entendue comme instruction et formation
intellectuelle comporte plusieurs paramètres : on a
l'éducation formelle ou
institutionnelle, l'éducation non
formelle et l'éducation informelle.
Comme son nom l'indique,
l'éducation formelle, c'est l'instruction ou la
formation intellectuelle instituée par l'Etat au profit de sa jeunesse,
dite fer de lance de toute la nation. Dispensée dans les écoles,
collèges, Lycées, instituts et universités,
l'éducation conventionnelle permet depuis les écoles maternelles
jusqu'au sommet de la pyramide que sont les universités,
d'acquérir anneau par anneau, le savoir requis pour faire d'eux de
valeureux citoyens sur lesquels le pays peut compter.
L'Education non
formelle, c'est la forme non institutionnalisée, non
formalisée de l'éducation qui permet à l'Etat de
« récupérer » la frange de sa population en
déperdition scolaire ou qui pour de raisons socio-culturelles diverses
n'a pas pu être scolarisée. A cet effet, l'Etat a
créé le secteur de l'Alphabétisation et de
l'éducation non formelle intégré au Ministère de
l'Education nationale à travers des cellules installées partout
sur le territoire. COOMBS (1973), définit plus
amplement cette forme d'éducation comme étant
« toute activité éducative organisée et
systématique, menée en dehors du cadre du système formel
d'éducation, pour dispenser des types déterminés
d'apprentissage à des sous-groupes spécifiques d'une population,
à la fois d'adultes et d'enfants. Ainsi définie,
l'éducation non formelle inclut, par exemple, l'instruction agricole
élémentaire, l'alphabétisation, la formation
professionnelle dispensée en dehors de l'école, la formation des
jeunes non scolarisés et les différents programmes de
développement communautaire incluant une éducation dans le
domaine de la santé, de la nutrition, des coopératives,
etc.13(*) ». Cette forme libérale
d'éducation est nécessaire pour secourir intellectuellement les
marginaux et autres laissés-pour-compte qui, démunis n'ont eu la
chance de bénéficier d'une scolarité
institutionnalisée.
Enfin, l'éducation informelle
est celle qui est entièrement libre, résultant d'aucune
contrainte sociale, autrement dit ni organisée ni
systématisée. Notre époque diffère de celle d'antan
où les rares sources d'éducation, de formation ou d'instruction
étaient l'école, l'initiation et le milieu familial ou
communautaire. De nos jours lesdites sources se sont diversifiées
constituées notamment par les TIC qui sont une source non
négligeable de culture et d'acquisition des connaissances.
COOMBS, P.H. (1989 : 99) précise que
l'éducation informelle est justement celle qui
« se pratique tous les jours, de façon spontanée et
non structurée, chez soi ou à l'extérieur, en dehors de
l'école ou sur la cour de récréation, au travail, au
marché, à la bibliothèque ou au musée et à
travers les moyens de communication dont l'ensemble constitue, pour l'individu,
un cadre d'apprentissage parallèle »14(*).
L'homme étant un être perfectible, animé par la
volonté de se cultiver, cet « apprentissage
parallèle » lui permet dès le tendre
âge de renforcer ses facultés cognitives intrinsèques en
vue de mieux se prendre en charge, gérer les autres s'intégrer
dans les rouages sociaux.
2.2 Théories de
référence explicatives du thème d'étude
Dans l'optique de respecter les
principes scientifiques de toute recherche, nous allons présenter
quelques théories qui vont mieux sous-tendre notre thèse
d'étude. HOTYA définit une théorie comme
« une synthèse hypothétique couvrant l'explication
d'un certain nombre des faits et s'applique à faire le point de
l'état d'une science. » Comme nous nous attelons
à repérer ou déterminer les répercussions
socio-éducatives des TIC en milieu jeune, les théories
sociologique telle que l'analyse
stratégique et celle psychologique à savoir le
Behaviorisme, vont nous permettre de mieux cerner notre objet
d'étude
2.2.1 Le
Behaviorisme
Fisher définit la
Psychologie sociale comme « la science qui étudie les
conduites humaines et les phénomènes sociaux comme des processus
relationnels à l'intérieur desquels le psychologique et le
collectif sont indissociables ».
Si nous recourons à la Psychologie sociale pour y
asseoir et expliciter l'objet de notre recherche, c'est bien parce que les
élèves adoptent technologies communicationnelles dans leur
vécu quotidien au point que cela puisse influer sur leurs conduites et
acquis scolaires.
C'est le psychologue américain John BROADUS
WATSON qui est l'initiateur du Behaviorisme. Excluant l'introspection,
il s'appuie sur le comportement observable pour expliquer les actes et
conduites humaines. Pour ce courant de pensée, le comportement est
toujours une réponse à un stimulus du monde extérieur ou
l'environnement social immédiat. La relation qui s'établit entre
les deux facteurs déclencheurs des agissements des individus peut
s'écrire comme suit : S-R
(Stimulus-Réponse-Renforcement) ; la réponse
étant la réaction du sujet qui peut être observable et
analysable. Watson pense donc que le comportement individuel
découle faiblement des instincts héréditaires, mais qu'il
est surtout le fruit d'un déterminisme social. En fait, l'individu est
un être social et sociable, assez malléable qui modifie ou
règle sa conduite, adopte son caractère en fonction des stimuli
de l'environnement dans lequel il vit. Dès lors, on peut dire en prenant
à témoin les psychologues sociaux d'obédience behavioriste
que le milieu social détermine les interactions humaines
entraînant des changements d'attitudes, des comportements conformistes ou
de soumission des individus.
Rapporté à notre objet d'étude,
le behaviorisme nous permet de mettre en reliefs les méfaits que
produisent le Net et les téléphones portables sur la
personnalité et les apprentissages des lycéens. Que ce soit dans
leur milieu scolaire ou familial, les téléphones portables,
l'Internet, les jeux-vidéos, etc. sont omniprésents captivant
l'attention des adolescents au point de leur consacrer assez de temps.
Dès lors, les interactions qu'ils entretiennent avec leurs camarades
à travers les appels téléphoniques, les SMS, les E-mail,
les chats ou par leur participation à des forums de discussion influent
sur leurs comportements au quotidien. Cette conduite de nos apprenants ou des
jeunes gens de nos jours est observable à travers quelques indicateurs
tels que l'argot employé comme langage de communication, l'extravagance
vestimentaire, l'impolitesse envers les enseignants et leurs parents, la baisse
sensible de leur niveau scolaire etc. Même s'il faut reconnaitre que ces
attitudes et comportements peuvent être causés par d'autres
facteurs sociaux, les risques encourus à travers l'usage des TIC par les
lycéens de nos jours de nature à déformer leur
personnalité et conduite sont tangibles et concevables. Il est donc vrai
que le milieu social à travers les facteurs tels que les normes, les
valeurs, les technologies, les institutions politiques ou confessionnelles
qu'il génère et impose aux individus, finit par déterminer
consciemment ou inconsciemment les attitudes, les comportements, les croyances,
les représentations et les pensées de l'individu.
2.2.2 L'analyse
stratégique
C'est la théorie sociologique
initiée et vulgarisée par le Français Michel
CROZIER qui s'intéresse avant tout aux organisations et leurs
fonctionnements bureaucratiques. Crozier tente de comprendre comment les
individus qui sont des acteurs rationnels agissent à l'intérieur
d'organisations caractérisées par les relations de pouvoir. Les
agents d'un système bureautique dont les uns commandent et les autres
sont réduits à obéir, jouent souvent entre eux le jeu de
coopération et de conflit. Ainsi, ceux qui disposent d'une parcelle de
pouvoir (patrons, chefs de services) élaborent des stratégies
à travers l'édiction des règles de plus en plus
sévères en vue limiter les marges de manoeuvres de leurs
subordonnés. Pour lui, l'acteur au sein du système bureautique
est une sorte d' « homo strategicus »
dont l'idée fixe est de chercher à arrondir les angles
de son pouvoir afin de durcir son autorité sur ceux qui sont sous son
autorité. Par ailleurs, Crozier suggère qu'en dépit des
règles de plus en plus draconiennes et oppressives mises en places par
les organisations en vue de mieux tenir en bride ses membres subalternes, cela
semble une entreprise vouée à l'échec. Puisque, les
agents, êtres rationnels deviennent à leur tour de fins
stratèges qui savent comment échapper au contrôle du
système bureautique.
Appliquée à notre étude, l'analyse
stratégique nous permet d'appréhender les Etablissements
scolaires secondaires et les milieux familiaux voire sociaux comme des
organisations hiérarchisées disposant des règlements
intérieurs, des règles et usages qui régulent les
comportements et conduites disciplinaires des jeunes. Mais ces derniers bravent
les diverses interdictions et élaborent à cet effet des marges de
manoeuvres devant leur permettre d'échapper au contrôle et
mainmise des Censeurs, Surveillants et enseignants chargés de cours en
milieu scolaire ; parents, tuteurs et anciens en milieu familial. Durant
les devoirs surveillés et surtout lors de passage des épreuves
d'examen et concours, malgré la sévérité du
contrôle visant à enrayer les tricheries, les élèves
ou candidats développent des stratégies savamment
orchestrées pour se tirer d'affaire. De même au domicile, les
jeunes se veulent aussi de fins stratèges, aptes à glisser entre
les mailles du filet de leurs parents et tuteurs pour visionner des
vidéos, images violentes et pornographiques, peu éducatives.
Quelle que soit la sévérité du contrôle
engagé pour mettre au pas les enfants, les parents réussiraient
difficilement à faire adopter un comportement adéquat et normal
qu'ils souhaiteraient imposer à leur progéniture d'où les
dérives et déviances sociales vivement déplorées de
nos jours. L'acteur paraît indomptable face à la
sévérité du système bureautique ou contrôle
social pour le mettre en cage et contrôler ses actions.
2.3 Revue de la
littérature
Cette phase de notre travail nous
permet de faire un état des lieux de la littérature qu'a
suscitée l'émergence des technologies modernes de communication
dans le monde entier. Nombreux sont leurs auteurs et chercheurs en
éducation qui ont abordé aspects des TIC dans leurs ouvrages,
articles, mémoires, thèses, etc. Nous allons conformément
à notre objet d'étude nous intéresser à l'analyse
des méfaits des outils modernes de communication que ces auteurs ont
abordée dans leurs oeuvres.
Les TIC bien qu'elles offrent des atouts immenses sur
le plan socio-économique et éducatif, ont aussi leurs revers de
la médaille. Dès lors, beaucoup d'auteurs ont mis en relief dans
leurs ouvrages, articles, thèses et mémoires, les
perversités et méfaits tant scolaires que socio-culturelles
suscitées par l'usage chaotique par les jeunes Africains des
Technologies innovantes communicationnelles, en l'occurrence l'Internet. Comme
le relève Le BOUCLIER (2003) dans son article qui
traite justement des « Dangers de l'Internet pour les
mineures », le réseau des
réseaux recèle de données diverses qui se
révèlent « comme les dangers réels qu'il
présente en terme de contenus, d'absence de sécurité et de
protection des données personnelles font d'Internet un média peu
accueillant pour les enfants. La délinquance et la criminalité
qui y trouvent une place grandissante, comme le manque d'éthique d'un
grand nombre de sites, présentent de sérieux dangers pour les
enfants comme pour les adolescents » 15(*)
En effet, sur la Toile mondiale, il règne une
liberté totale qui suscite un désordre organisé donnant le
loisir à quiconque de jouir pleinement de la liberté d'expression
prônée à tout bout de champ. Le Web est devenu un
véritable « dépotoir » où chacun a la
latitude de présenter au public virtuel le produit de son choix qu'il
soit pernicieux, futile, ludique ou non. Les réels risques pour nos
jeunes sont avant tout d'ordre éthique et culturel. La question du sexe
est taboue chez nous : seuls les adultes ont le droit de l'évoquer
et de le pratiquer. Mais l'Internet offre gracieusement l'opportunité
aux mineures d'accéder à des sites dont la
spécialité est la pornographie présentant des images et
vidéos obscènes aux antipodes de nos réalités
socio-culturelles. Pour RAMATHA MOLO, T. (2003 : 86) la
situation parait alarmante dans la mesure où nombreux sont les jeunes
internautes qui « déclarent visiter les sites
pornographiques,... ce qui culturellement pose
problème 16(*)» puisque ces pratiques étrangères
ne font guère bon ménage avec les normes socio-culturelles de
l'Afrique au sud du Sahara. La prostitution est légalisée sur le
Net, à travers des femmes de moeurs légères qui
dévoilent les parties intimes de leurs corps à travers photos et
vidéos pornographiques à but lucratif. Ces déviances
sociales normalisées sur la Toile mondiale sont mises à l'indexe
par KENT, P. (2000 : 262) lorsqu'il note que la pratique
de l'arnaque s'intensifie dans ce monde virtuel : « Le
cyberespace n'est pas un monde réel : les personnes que vous y
rencontrerez ne sont pas forcément identiques sur le Net et dans la vie
réelle 17(*)». Certaines filles africaines ambitieuses l'ont
souvent appris à leurs dépens. Souvent, les rêves fous
qu'elles ont longtemps caressés en surfant sur les nombreux sites de
rencontre se sont transformés en cauchemars. Leurs « maris ou
amis du Net » se sont mués en bourreaux,
proxénètes et autres trafiquants d'être humains une fois le
contact physique établi loin de leur milieu social sécurisant.
Les enfants de nos jours disposent presque tous des
téléphones portables peuvent aisément
télécharger ces vidéos et images moralement nocives sur
leurs cartes mémoires pour s'en délecter discrètement,
parfois en plein cours au grand dam de leurs enseignants.
A côté des risques liés à
l'usage des TIC par les jeunes apprenants en l'occurrence les lycéens,
certains auteurs tels LAROSE, GRENON, et PALM
(2004 : 114) notent que les difficultés de diverse nature
entravent l'intégration aisée et satisfaisante de ces
technologies communicationnelles dans le champ de la pédagogie en
Afrique noire. « Les obstacles à une mise en oeuvre
plus efficace et surtout mieux intégrée des TIC en enseignement
sont nombreux. Outre ceux qui relèvent des contenus et de la
cohérence de la formation initiale ou continue qui leur est offerte, les
praticiens sont confrontés à plusieurs irritants environnements
qui, à la fois réduisent la probabilité qu'ils utilisent
plus et mieux ces ressources et qu'ils en diversifient le profil
d'intégration. Qu'il s'agisse de la disponibilité des
équipements, de leur qualité (...), de celle des ressources
humaines qualifiées ou compétentes qui sont rapidement
accessibles pour les praticiens (...)
En effet, force est de constater que jusqu'à
là, dans notre pays le Tchad, les équipements informatiques avec
connexion au Net sont encore rares, à part certains cyber-centres de la
Capitale et services administratifs publics et privés qui en disposent.
Il est vrai que beaucoup de bureaux de l'administration publique et les
établissements d'enseignement supérieur publics et privés
disposent des salles multimédias ou informatiques, mais l'accès
à la Toile mondiale pose encore problème. (Ecole Normale de
N'Djaména par exemple) Des auteurs comme BIDEAU
(2000), DUFORT,
DANOYE(2002), GERVAIS
(2000), ont analysé ces difficultés qui sont
entre autres :
-Difficultés économiques :
elles sont liées au financement des TIC, à l'acquisition
légale de certaines applications et contenus pédagogiques
« qui entraînent des coûts récurrents pour les
commissions scolaires ». Citons aussi les coûts des
abonnements annuels à des périodiques, journaux, vidéos en
ligne, à l'accès aux services d'animation pédagogique en
ligne.
-Problèmes de repérages des informations
utiles, pédagogiques et diffusion des ressources
numériques
Les TIC et surtout l'Internet demeurent encore
élitistes, n'étant pas véritablement à la
portée de tous les Africains et particulièrement les Tchadiens.
Ainsi, même les usagers qui parviennent à accéder au Net,
se confrontent aux entraves liées au tri des données informatives
et éducationnelles. Selon GERVAIS
(2000), « Les enseignants et les
élèves éprouvent de grandes difficultés à
trouver l'information sur les contenus disponibles sur Internet.
L'appropriation par ceux-ci de matériels pédagogiques et
didactique complémentaires en soutien aux apprentissages des
élèves et en complément aux ressources imprimées
(manuels scolaire notamment) semble toujours difficile même si les
technologies sont disponibles à l'école depuis le milieu
des années quatre-vingt »
-La qualité et l'évaluation des
ressources numériques éducatives
Il n'est pas évident d'évaluer la masse de
données numériques communicationnelles disponibles sur le Web en
vue de distinguer l'utile du ludique ou futile. En fait, les contenues de ces
piles ou flots d'informations accessibles sur la Toile mondiale posent
légitimement le problème de leur validité et
crédibilité susceptibles d'être instructives ou
divertissantes. Alors que les éducateurs désirent se servir des
ressources numériques cognitives parfaitement adaptées aux
approches pédagogiques en vogue. LAROSE, GRENON et
PALM (2004) soulignent dans une enquête
qu'ils ont effectuée que seulement « 62% des enseignants
répondants demandent à leurs élèves de faire des
recherches d'informations sur Internet. » Cela démontre
à suffisance que les recherches documentaires ordonnées par les
enseignants à leurs apprenants ne sont pas systématiques en
Afrique.
A cet effet pour POUTS-LAJUS, la
question de l'efficacité pédagogique des TICE est redoutable et
« comme il y a des croyants et des athées, il y'a des
partisans des TICE et des adversaires des TICE ».
Certains pourfendeurs estiment que l'écran installe entre
l'élève et l'objet de son apprentissage, une distance
préjudiciable sur le plan cognitif (Cité par
POYET 2009 :3-4). Ils
soulignent aussi que l'outil informatique qui fait l'objet de convoitise et
d'attraction des adolescents produirait des effets nocifs sur le plan physique
et psychologique : les TIC peuvent nuire à la santé de nos
jeunes utilisateurs qui sont désaxés sous l'angle
éducationnel. On citerait en exemple les effets nocifs de l'usage
régulier des téléphones portables sur la santé de
ses utilisateurs.
Robert BIDEAU, lui souligne que
l'usage des ordinateurs en classe est quelque peu stressant, encombrant et
voire importunant, comparable à la cohabitation avec un
éléphant. Comment se prend-on pour gérer ce
pachyderme ? On tente de le dompter sinon de l'apprivoiser au meilleur des
cas. Il en est ainsi des technologies, compare l'auteur, puisque ses usagers
tant apprenants qu'éducateurs ont intérêt à les
adopter dans leurs pratiques et démarches pédagogiques en
changeant leurs habitudes et comportements. Mais changer de comportements en
situation d'enseignement ou d'approches pédagogiques,
s'inquiète-t-il, ce n'est pas évident, dans la mesure où
l'habitude a la dent dure, surtout quand elle devient une seconde nature.
Thérèse LAFERRIERE, pour
sa part, dans un article mis en ligne, insiste sur le fait que
l'intégration réussie des TIC dans le domaine de l'enseignement
exige que les enseignants et leurs apprenants soient d'abord mieux
équipés et aient accès à des meilleures ressources
pédagogiques et cognitives, pour éviter des redites et
redondances inutiles.
El METHNI MOHAMED (2008),
lui, tout en reconnaissant les apports fructueux des TIC à
l'enseignement et à la formation, suggère que l'enseignant puisse
avant tout maîtriser les techniques informatiques en vue de demeurer
maître et possesseur des programmes éducatifs qu'il utilise dans
sa classe. Car après tout, c'est lui la pierre angulaire du
système éducatif. Il relève que le fait d'accorder une
confiance exacerbée aux apprenants sans pour autant les contrôler
peut laisser germer en eux l'esprit de paresse et surtout de passivité.
Somme toute, l'enseignant doit rester dans son rôle en vue d'optimiser
ses résultats avec ou sans l'usage des TIC.
Les effets nocifs des Tic et singulièrement du Net
ne se manifestent pas seulement sur la santé mentale des jeunes gens,
mais aussi peuvent pervertir, ou du moins entrainer les adolescents africains
vers une certaine déviance de leurs relations socio-culturelles.
D'où des cas d'arnaque et des rencontres qui se sont transformées
en cauchemars pour certaines jeunes filles noires. Serge
POUTS-LAJUS dans « L'école à
l'heure d'Internet », affirme que les jeunes ont
« investi des machines à communiquer avec un tel
engouement que cela modifie leur être social, et aussi leur
psychologie ». L'Internet a en effet de plus en plus d'influence
sur les jeunes modifiant par ricochet leur personnalité. En effet
à travers le chat, les jeunes se forgent par goût du snobisme une
nouvelle personnalité qui ne leur sied guère. C'est ce que
déplore RIGAUT que nous avons
déjà cité, dans son livre « Au-delà
du virtuel : exploration sociologique de la cyberculture ».
Il nomme cette nouvelle tendance à se dépersonnaliser de la part
des adolescents « cyberconvivialité » qui fait du
Net un facteur défavorable à la sociabilité des jeunes
utilisateurs d'où le développement de la
« cybercriminalité ». Il est à craindre que
les adolescents à la longue ne deviennent si accrocs à la Toile
mondiale, inaptes à s'affirmer en dehors de l'Internet, dans la
société, à travers la création de
personnalité virtuelle. L'auteur de conclure que le Net joue dans les
relations sociales un rôle bivalent, établissant une nouvelle
dynamique créée par les adolescents instruits tout en y
constituant un frein majeur, les enferment dans un ghetto psychologique.
Selon une étude18(*) menée sur les usages du
Net par les jeunes réalisée par deux sociologues des
médias, Élodie KREDENS et Barbara
FONTAR , parmi les risques identifiés par les jeunes, la
mauvaise rencontre avec des personnes peu recommandables est la réponse
la plus fréquemment donnée. Les autres risques sont les virus,
les bugs et les spams ou pourriels qui sont les publicités
illégales expédiées sans le consentement du
récepteur. Les deux chercheurs ont aussi noté la fréquence
sur le Web des contenus documentaires et audio-visuels violents ou
réservés aux adultes tels les vidéos traitant de la
sexualité (pornographie) et en dernier lieu, les escroqueries et autres
problèmes inhérents au faux et usage du faux. Les dangers se
rencontrent donc dans tous les domaines : la mauvaise rencontre, les
atteintes à la vie privée, la violence du contenu de certains
sites visités, la cyberescroquerie, la cyberdélinquance et la
désinformation (utilisation d'informations erronées), et la liste
n'est pas exhaustive. En clair, les TIC développent chez les apprenants
une intelligence inductive (qui part des effets aux causes) ce qui
diffère celle déductive pratiquée sur les bancs de
l'école contemporaine.
L'enquête sociologique précitée a
montré que parmi les activités les plus communes chez les jeunes
élèves, on trouve en tête le visionnage de vidéos,
l'écoute de la musique, les jeux, les recherches documentaires
personnelles, le bavardage en ligne appelé
« clavardage » par les Canadiens ou encore Chat, enfin les
recherches pédagogiques et didactiques. Pour des travaux de recherches,
Internet est utilisé par les jeunes, mais en majorité
occasionnellement.
Quant aux méfaits de
l'utilisation des téléphones portables par les
élèves en milieu scolaire, nous nous référons
à un mémoire de HASSAN MOCKTAR HASSAN traitant
du thème « Le téléphone portable et son
impact dans les établissements scolaires du premier cycle à
N'Djaména : cas du Collège Fort-Lamy ».
L'auteur de cette étude descriptive exploratoire postule que
l'usage irrationnel de ces outils modernes de communications en milieu scolaire
s'avère un facteur de perturbation des cours dispensés par les
enseignants à travers des sonneries intempestives des appareils des
apprenants. Aussi souligne-t-il, que la manie qu'ont acquise les
élèves dans l'abréviation fantaisiste et peu
académique des mots en concevant les messages électroniques (SMS)
contribue énormément à leur baisse de niveau. En outre, il
trouve que les appareils téléphoniques portatifs sont
utilisés par ces derniers comme de moyens de fraudes ou tricherie lors
des évaluations en classes et des épreuves d'examens et concours.
Un autre obstacle suscité en milieu scolaire par l'usage abusif des
téléphones portables par les élèves est la gestion
illégale et intolérable des images photographiques ou
audio-visuelles (vidéos amateurs) prises en filmant leurs camarades sans
leur consentement. Ils les utilisent à des fins de railleries,
colportant des ragots sur les mauvaises postures adoptées par les
victimes, les filles en l'occurrence. L'auteur du mémoire a
mentionné le cas malheureux d'une apprenante de son milieu
d'enquête qui a été filmée discrètement par
deux de ses condisciples avec leurs téléphones multimédia
ultra-modernes et ce sous les table-bancs. Ensuite, ils se sont mis à
trafiquer la vidéo obtenue après cette manoeuvre pornographique,
la faisant circuler publiquement au sein de l'Etablissement, ce qui s'est
soldé par des sarcasmes à l'endroit de la fille injustement
humiliée par ses condisciples. Un dernier point alarmant et pernicieux
abordé dans ledit mémoire est d'ordre sanitaire. En effet,
même si les exploitants de la téléphonie mobile chez nous
cherchent souvent à occulter cette question pour protéger leur
chasse-gardée, plusieurs études ont démontré noir
sur blanc que les expositions prolongées et régulières aux
radio-fréquences de la téléphonie mobile causent divers
ennuis sanitaires aux usagers. Parmi la kyrielle des effets sanitaires pervers,
l'on peut retenir les « maux de tête, migraine,
dépression, anxiété, troubles de mémoire, de
comportement, de la cognition, du sommeil, fatigue etc. »19(*) L'auteur conclut sa
recherche en mettant en relief les dangers ou entraves que constitue
l'utilisation immodérée en milieu scolaire des appareils
téléphoniques portables qui, aux cotés d'autres maux,
engendrent des dysfonctionnements de notre système éducatif tant
décriés.
Dans un article intitulé
« L'ère technologique emballe les enfants,
mais... » le journal Le Citoyen N°39 du 25
Mai au 2 Juin 2014, sous la plume de Olivier NANASSOUM,
analyse les bienfaits et surtout met en reliefs les méfaits que les TIC
produisent en milieu jeune. Pour le rédacteur de cet article,
« la technologie est sans doute un des atouts de nos jours mais
elle est une arme à double tranchant. Mais paradoxalement, elle permet
d'avoir accès à la connaissance, à l'information en un
temps record ; mais isole aussi les enfants de leurs parents, des membres
de la famille, etc.19(*) » Tout en reconnaissant les avantages
éducationnels majeurs qu'offrent les TIC pouvant être profitables
aux jeunes gens, le journaliste dudit hebdomadaire s'appesantit sur les
comportements extravagants, peu orthodoxes, qu'on pourrait appeler les tares
ou déviances sociales suscitées chez les adolescents à
travers leur usage des outils modernes de communication que sont l'Internet et
surtout dans notre pays les téléphones portables. Pour lui,
« De nos jours, il est difficile d'éduquer les enfants sur
le plan traditionnel. Tous prétendent tout connaître à
travers les moyens de la technologie. La technologie éveille l'esprit de
certains enfants, mais les pousse à refuser d'accomplir certaines
tâches ménagères. ».
NANASSOUM note que dans la plupart des ménages
tchadiens, l'on constate que les enfants développent une mauvaise
conduite qui les amène à focaliser leur attention sur les
« machines à communiquer » tels que
téléphone portable, Ipad ou un laptop (ordinateur portable),
bafouant l'autorité de leurs parents à l'égard desquels
ils se montrent « très insolents ». Cela
influe négativement sur les apprentissages scolaires,
puisqu'ils « ne parviennent pas à réviser
normalement leurs cours ». Pour le journaliste, les TIC sont des
obstacles qui bloquent la communication entre les enfants et leurs parents au
lieu de les rapprocher et permettre les échanges divers entre eux, ce
qui crée de nos jours une fracture sociale, car « le
phénomène prend de l'ampleur parce que les membres de la famille
ne sont pas soudés comme auparavant. Quand l'heure du repas arrive, les
enfants par exemple, se braquent sur leurs téléphones ou leurs
Ipad. Ils font comme s'ils se désintéressent du repas. On a
l'impression qu'ils manquent du respect à l'égard des personnes
âgées avec lesquelles ils se partagent le repas. »
. Enfin, le journaliste fait observer que les adolescents, dans les rues
affichent un comportement bizarre, les mains chargés des
téléphones qu'ils manient sans discontinuer :
« D'autres ont les yeux rivés sur les écrans de
leurs téléphones portables et monologuent en marchant. On aurait
dit avoir affaire à des fous ou des malentendants. » Il
conclut son article en invitant les parents à se méfier des TIC,
en assurant leur devoir d'éducation envers leurs progénitures
pour leur éviter d'aller à vau-l'eau, car « plus on
avance en matière de technologie, moins les enfants ont les pieds sur
terre. »
DEUXIEME
PARTIE
CADRE EMPIRIQUE
CHAPITRE
III
CADRE METHODOLOGIQUE
3.1 Cadre de l'étude et
délimitation du champ d'investigation
Pour mieux cerner notre objet
d'étude, nous aurions dû avoir vau moins deux champs
d'investigation, mais confronté aux facteurs temporels et financiers,
nous sommes contraint de nous limiter à un seul établissement
secondaire qu'est le Lycée Félix Eboué I. Le choix du
Lycée Félix Eboué n'est guère un fait du hasard,
car c'est l'un des plus grands Etablissement du Tchad avec une population
scolaire cosmopolite composée de toutes les couches sociales, donc qui
nous parait assez représentatif.
3.2 Présentation du
Lycée Félix Eboué I
Le Lycée Félix Eboué qui
constitue notre univers d'étude est l'un des plus grands et anciens
établissements d'enseignement secondaire du Tchad. Il a
été créé d'abord comme Collège
d'Enseignement Général (CEG) en 1959 avant d'être
érigé en Lycée l'année suivante (1960). C'est plus
tard en Juin 2002 qu'il est scindé en deux Lycées distincts.
Ainsi, le Lycée Félix Eboué I qui nous sert de terrain
d'enquête est dirigé présentement par un Proviseur en la
personne de Monsieur SERVICE MOUDOU HARANG. La
population scolaire de cet établissement s'élève
à 3018.
3. 2.1
Situation géographique
Implanté au Quartier Ardep-Djoumal à
N'Djaména, le Lycée Félix Eboué I est limité
au Nord par l'Université de N'Djamena, au Sud par l'Avenue Mobutu qui le
sépare du Lycée Technique Commercial et l'Office de Radio et
Télévision du Tchad (ONRTV), à l'Est par les bureaux de la
douane et à l'Ouest par l'Ecole Normale d'Administration (ENAM).
Le Lycée Félix Eboué I dispose des
infrastructures d'accueil composées de quelques bâtiments en
étage qui abritent vingt-neuf (29) salles de classe subdivisées
comme suit : 7 TA, 1 TC, 5 TD, 4 1ere L, 4 1ere S et
8 classes de Seconde.
3.2.2 Personnel
3.2.3 Personnel administratif
Le Lycée Félix Eboué I a un
personnel administratif composé de dix-huit (18) membres piloté
par un Proviseur assisté de huit (08) Censeurs parmi lesquels on compte
deux (02) dames. Le travail de discipline est assuré par huit (08)
Surveillants. La gestion financière et matérielle est
confiée à une intendante. Précisons que le staff
administratif est appuyé dans sa tâche par un personnel d'appui
composé de quatre (04) secrétaires, trois (03)
bibliothécaires, deux (02) femmes de salle, quatre (04) sentinelles et
trois (03) plantons.
Tableau
1 : Personnel administratif
Fonction
|
Homme
|
Femme
|
Total
|
Proviseur
|
1
|
0
|
1
|
Censeurs
|
6
|
2
|
8
|
Intendant
|
0
|
1
|
1
|
Surveillants
|
7
|
1
|
8
|
Total
|
14
|
4
|
18
|
Source : administration LFE
1
3.2.4 Personnel
enseignant
Le personnel enseignant de l'Etablissement est
composé des permanents qui sont les fonctionnaires de l'Etat et des
vacataires recrutés et pris en charge financièrement sur les
propres ressources du Lycée. On dénombre soixante-quatorze (74)
enseignants dont quarante-sept (47) permanents et neuf (09) vacataires,
chargés de l'encadrement pédagogique de quelques trois milles
dix-huit (3018)20(*)
élèves.
Tableau 2 :
Personnel enseignant
Catégorie
|
Homme
|
Femme
|
Total
|
Permanents
|
47
|
18
|
65
|
Vacataires
|
09
|
00
|
09
|
Total
|
56
|
18
|
74
|
Source : administration du LFE
1
3.3 Démarche méthodologique
Tout travail de recherche qui se veut scientifique
astreint son auteur à adopter nécessairement une
méthodologie ou une démarche devant lui permettre
d'élaborer et de présenter des résultats fiables.
R. QUIVY et V. CAMPENHOUDT (1995 : 13)
ont souligné cet aspect important de toute
étude : « Il importe avant tout que le chercheur soit
capable de concevoir et de mettre en oeuvre un dispositif d'élucidation
du réel, c'est-à-dire dans son sens plus large, une
méthode de travail 21(*) ».
Il nous importe donc d'exposer notre méthodologie
qui se structure de la manière suivante : nature de l'étude,
échantillonnage, instruments de collecte des données, conduite de
l'étude et difficultés.
3.3.1
Nature de l'étude
Pour mener à bien notre travail de recherche,
nous avons opté pour une étude descriptive tant quantitative que
qualitative devant nous permettre de mieux cerner notre objet d'étude.
Elle est donc descriptive dans la mesure où notre préoccupation
est de décrire les répercussions des TIC sur l'éducation
des adolescents scolarisés tchadiens et les risques qu'elles comportent.
3.3.2 Population-cible
Notre population d'enquête est composée
de trois catégories à savoir les
élèves, leurs enseignants et
les gérants des cyber-cafés. Les apprenants
eux-mêmes constituent la première cible de notre investigation qui
nous intéresse en premier lieu. Ensuite viennent les enseignants qui
sont à même de cerner l'emprise des technologies innovantes
communicationnelles sur leurs apprenants en raison du fait qu'ils observent
leurs comportements en classes et dans les cours des établissements.
Enfin, les gérants des cyber-centres sont mieux placés pour nous
fournir des informations inhérentes à la fréquentation de
leurs établissements par les jeunes internautes et l'objet de leur
navigation sur la toile mondiale.
3.4 Echantillonnage
3.4.1 Taille
de l'échantillon
La taille de notre échantillon
est de 120 individus. Cet effectif des répondants est
reparti entre les élèves, exclusivement de Terminales
majoritaires de l'ordre de 80 soit 66,66%. Les enseignants eux sont au nombre
de 25 sujets soit 20,83 %. Quant aux gérants des cyber-centres, ils ont
un échantillon de 15 répondants soit 12,50% de l'effectif global
de la population-cible.
3.4.2 Méthode et
technique d'échantillonnage
Nous avons adopté une méthode et technique
d'échantillonnage similaires pour nos trois catégories de la
population d'enquête. C'est la méthode non probabiliste avec un
échantillonnage accidentel qui est utilisée pour le recueil des
données auprès de nos répondants. En effet, le choix de
nos sujets sur le terrain tant du coté des élèves, des
enseignants que des gérants des cyber-cafés est occasionnel dans
la mesure où notre rencontre avec eux dépend essentiellement de
leur présence et leur disponibilité sur le lieu de travail
(Lycée Félix Eboué I, cyber-centres de N'Djaména)
voire ailleurs dans d'autres cadres.
3.5 Instruments de
collecte de données
D'après la nature de notre
étude (à la fois quantitative et quantitative) nous avons
utilisé deux instruments principaux de collecte des données que
sont l'entretien et le questionnaire. Ces
deux outils de recherche nous ont permis de collecter des informations
indispensables à la compréhension de notre objet d'étude.
3.5.1 Le
questionnaire
C'est notre principal outil de collecte de
données lors de notre enquête au Lycée Félix
Eboué I qui nous ont permis de réunir diverses informations
inhérentes à notre thème d'étude. Répondant
à la nature quantitative de notre étude, cet instrument nous a
permis de recueillir des données sur le terrain auprès de nos
répondants enseignants et élèves.
3.5.2 L'entretien
C'est le second instrument de collecte
des données que nous avons employé pour sonder les gérants
de cyber-cafés de N'Djaména qui sont des acteurs concernés
pleinement par notre sujet d'étude. Comme ils sont peu nombreux, nous
avons opté pour l'entretien semi-dirigé qui leur sied mieux que
les questionnaires. Nous les avons contactés individuellement
d'après leur disponibilité à leurs bureaux.
3.6 L'administration des
questionnaires
Une fois avoir formulé les
questionnaires et le protocole d'entretien, nous sommes allé sur le
terrain d'investigation pour les distribuer à nos répondants. Sur
place, il a fallu d'abord nous présenter aux responsables administratifs
du LFE I, en l'occurrence le Proviseur qui, ayant pris connaissance de notre
autorisation d'enquête, nous a permis d'investiguer au sein de son
Etablissement. Sur le champ, nous avons pris contact avec Monsieur Ningar
David qui était notre professeur d'accueil lors du passage du stage de
responsabilité au sein du même Etablissement. Ce dernier s'est
chargé de la distribution des questionnaires aux collègues
enseignants à tête reposée, mais la part des
élèves devait se faire séance tenante le même jour.
Et la récupération de nos questionnaires remplies par les
apprenants s'est faite une trentaine de minutes après.
3.7 Durée de
l'enquête
Les investigations du terrain ne
nous ont pas assez pris du temps compte tenu de la méthode
utilisée, celle consistant à distribuer les questionnaires et
à les récupérer peu après par
l'intermédiaire d'un collègue enseignant. C'est la collecte
auprès des enseignants qui a trainé plusieurs jours avec une
marge de perte de cinq questionnaires. Ainsi donc, notre enquête du
terrain s'est étalée du 20 au 30 Mai 2014 soit dix jours
seulement. C'est beaucoup plus tard, au mois de Juillet que l'entretien a
été réalisé avec nos répondants
gérants des cyber-centres.
3.8 Traitement des
données
Le dépouillement des
données brutes a débuté aux lendemains de leur recueil
complet. Nous avons comptabilisé systématiquement les
réponses à nos questionnaires d'enquête formulées
par nos répondants. Ensuite, nous avons procédé à
la présentation et à l'analyse de ces données obtenues en
vue de vérifier et valider nos diverses hypothèses de
recherche.
CHAPITRE
IV
PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS D'ENQUETE
Après le travail de
recueil des donnés sur le terrain d'enquête, leur traitement et
quantification, il nous importe de présenter nos résultats
obtenus. Nous les présentons conformément à la formulation
du protocole des questionnaires que nos répondants élèves
et enseignants ont eu à remplir. Tout d'abord, par ordre d'importance
quantitative, voici la présentation des résultats obtenues
auprès des élèves de Terminales toutes séries
confondues
4.1 Présentation des
résultats globaux de l'enquête
1-Identification des élèves
Niveau scolaire
|
Fréquence absolue
|
Fréquence en %
|
Terminale A
|
55
|
68,75%
|
Terminale D
|
25
|
31.25%
|
Total
|
80
|
100%
|
Age
|
|
|
18-22
|
43
|
53,75%
|
22 et plus
|
37
|
46,25
|
Total
|
80
|
100%
|
Sexe
|
|
|
Masculin
|
62
|
77,50%
|
Féminin
|
18
|
22,50%
|
Total
|
80
|
100%
|
Tableau 3 : représentation de
l'identification des apprenants
2-Possédez-vous les outils modernes de communication
et d'information suivants ?
Tableau 4 :
Possession de l'ordinateur et du téléphone portable par les
élèves.
Possession de l'ordinateur portable ou
fixe
|
Fréquence absolue
|
Fréquence en %
|
OUI
|
2O
|
25%
|
NON
|
60
|
75%
|
TOTAL
|
80
|
100%
|
Téléphone
portable
|
|
|
OUI
|
80
|
100%
|
NON
|
00
|
0%
|
Comme on le voit sur ces proportions, une
majorité écrasante (75%) d'apprenants
déclarent qu'ils ne disposent pas d'un ordinateur portable ou fixe
tandis que c'est tout le monde (100% des
répondants) qui détient des
téléphones mobiles. Ce résultat prouve à suffisance
que l'usage de l'outil informatique est encore embryonnaire dans notre pays,
l'ordinateur demeurant un instrument de travail de luxe qui n'est pas à
la portée de tous les jeunes lycéens.
3-Savez-vous utiliser un ordinateur et naviguer sur
l'Internet ?
Figure 1 : Histogramme représentant le
degré de la maîtrise de l'ordinateur et de l'Internet par les
apprenants.
Pour la plupart des élèves sondés,
l'ordinateur et l'Internet demeurent encore des réalités
technologiques peu maîtrisées ou hors de leur portée
d'où cette proportion de 58,75% de réponses
négatives. Beaucoup des jeunes cherchent souvent à accéder
sur la Toile mondiale via leurs téléphones portables.
4-A quelle fin utilisez-vous votre
ordinateur ?
Figure 2 : Graphique circulaire
représentant l'utilisation de l'ordinateur comme outil
pédagogique ou ludique par les enquetés-apprenants
Nombreux sont les élèves de nos jours qui
utilisent leurs moyens technologiques ou outils informatiques à des fins
des loisirs ou pour effectuer des jeux et satisfaire leurs fantasmes laissant
choir les recherches documentaires, cognitives et culturelles. Ils l'ont
confirmé à travers ce résultat représenté
dans le présent anneau (66,25%). La recherche
du savoir et traitement de texte occupe la portion congrue soit
33,75%.
5-Pour quelle fonction, utilisez-vous votre
téléphone portable ?
Figure 3 : Graphique pyramidal
représentant l'emploi que font les élèves de leurs
appareils téléphoniques mobiles.
Ce résultat montre que le téléphone
portable assure double fonction entre les mains des jeunes
lycéens : même s'il leur sert primordialement à
communiquer (56,25%), il est aussi transformé en un
écran miniaturisé en vue de visualiser les images, vidéos,
extraits de films, mais aussi d'écouter de la musique
(43,75%).
6-Avez-vous
l'habitude de naviguer sur l'Internet
Figure 4 : Graphique en aires mettant en
relief l'ampleur la fréquence du surf des élèves sur le
Net.
Les résultats du Tableau 2
montrent que 58,75% des lycéens qui affirment
qu'ils ne maîtrisent pas la navigation sur l'Internet contredisent ceux
de la figure 5 qui affichent 23,75% des
apprenants qui n'ont jamais surfé sur la Toile mondiale.
Mais cette contradiction n'est qu'apparente car entre savoir naviguer
et ne jamais le faire, il y a une différence. Les gérants des
cybers ou d'autres personnes peuvent aider celui qui désire naviguer sur
le Net à satisfaire son désir. Toutefois, une bonne moitié
de nos répondants nous laissent entendre qu'ils ont eu occasionnellement
à naviguer sur le réseau international
(52,50%).
7-Qu'est-ce qui vous attire sur le
Net ?
Figure 5 : Digramme circulaire ou à
secteurs dévoilant les facteurs d'attirance du Net
pour les jeunes
Comme le montre cette
sixième figure, une grande majorité
(57,50%) de nos répondants s'intéresse
à la Toile mondiale pour ses immenses ressources pédagogiques,
cognitives et culturelles qu'elle recèle, ce qui paraît curieux.
Car, entre dire et faire, il peut y avoir un fossé. Ce résultat
sera démenti par les enseignants et les gérants des
cyber-cafés qui pensent pour leur part que c'est plutôt les
loisirs, les jeux, images, vidéos et films qui rendent attrayante le Net
aux yeux des adolescents scolarisés. Ensuite, d'autres naviguent sur le
Net dans l'intention de pouvoir nouer de liens amicaux avec d'autres jeunes
à travers le monde (27,50%). Enfin, une
troisième catégorie des lycéens y trouvent leur compte
dans le divertissement en téléchargeant divers vidéos et
films ou en les visualisant directement sur de nombreux sites,
(15%)
8-Comment appréciez-vous
les informations distillées à travers l'Internet
Figure 6 : Diagramme en barres mesurant le
degré d'appréciation du contenu du Net par les apprenants.
Les diverses informations que
contient le Net sont appréciées à leur juste valeur par
les jeunes apprenants. Pour bon nombre d'entre eux, elles constituent un moyen
non négligeable leur permettant de s'instruire au moyen de vastes
ressources cognitives (48,75%), ce qu'ils ne font pas
en réalité. En vérité, ce résultat cache les
vraies intentions des jeunes internautes qui
s'attache mieux au ludique que l'instructif. De l'instruction à la
civilisation, il n'y a qu'un pas : objet et facteur d'occidentalisation,
l'Internet est considéré par nos jeunes gens comme un moyen
civilisateur qui, sournoisement les amène à tourner le dos
à leurs valeurs ancestrales (45%). Une
minorité de nos lycéens considèrent que ces informations
sont immorales en raison par exemple de l'exposition ou banalisation des
questions sexuelles par exemple et d'autres pratiques sociales déviantes
qui s'y pratiquent (cyberdélinquance, l'escroquerie,
cybercriminalité, etc.)
4.1.2 Présentation des
résultats des répondants-enseignants
1-Identification des répondants-enseignants
Tableau 5 : identification des
enseignants
Discipline
|
Fréquence absolue
|
Fréquence en 100%
|
Scientifique
|
7
|
28%
|
Littéraire
|
18
|
72%
|
Total
|
25
|
100%
|
Diplômes
|
|
|
Licenciés
|
21
|
84%
|
Certifiés
|
4
|
16%
|
Autres
|
0
|
0%
|
Total
|
25
|
100%
|
Au vu des résultats du
présent tableau, on constate que les enseignants des Lycées sont
majoritairement des licenciés nantis des diplômes universitaires
sans bénéficier de la professionnalisation dont ils peuvent avoir
au compte goutte à travers l'ENS de N'Djaména.
2-Au cours de votre
expérience professionnelle, avez-vous été perturbé
par l'usage anarchique des téléphones portables de vos
apprenants
Figure 7 : Histogramme mettant en exergue la
perturbation des cours des enseignants par leurs apprenants à travers
les sonneries des téléphones portables.
Les enseignants dans leur grande
majorité (58%) reconnaissent avoir
été souvent agacés lors de la dispense de leurs cours
magistraux ou travaux dirigés, par leurs élèves, à
travers de sonneries des téléphones ou entrain de visualiser des
images et vidéos. Une autre proportion se dégage
(48%) parmi les professeurs des Lycées qui affirment
avoir fait ce constat amer de temps à autres au cours de leur
carrière. Personne d'entre les 25 collègues
sondés (0%) n'en a été
épargné et cela nous permet aisément d'entrevoir l'ampleur
de ce phénomène sur la bonne conduite des classes par les
enseignants en charge de l'encadrement pédagogique de leurs
élèves.
3-Selon vous, les élèves de nos
jours usent des TIC (Téléphones, Internet etc.)
comme :
Figure 8 : Digramme circulaire exprimant la
nature de la fréquence de l'emploi des TIC par les élèves
du cycle secondaire.
Pour la quasi-totalité du
corps professoral (92%) à pied d'oeuvre dans les salles
de classes, le constat est amer : les élèves font des TIC un
usage purement ludique. Une minorité des répondants-enseignants
(8%) se dégage tout de même pour alléguer
que les élèves utilisent à bon escient les moyens
technologiques modernes pour acquérir des aptitudes intellectuelles et
habiletés pédagogiques par des recherches documentaires sur le
Web.
4-L'internet véhicule
des informations qui vont à l'encontre de nos normes sociales et
principes coutumiers.
Tableau 6 : Appréciation des
enseignants des données informatives de l'Internet.
L'Internet véhicule des informations
anti-sociales
|
Fréquence absolue
|
Fréquence en %
|
Vrai
|
21
|
84%
|
Faux
|
3
|
12%
|
Sans réponses
|
1
|
4%
|
Total
|
25
|
100%
|
Ici aussi, les enseignants s'accordent
presque unanimement (84%) pour qualifier d'anti-sociales les
multiples données informatives contenues sur le réseau des
réseaux. Pour eux, ce sont les TIC, en l'occurrence l'Internet qui
contribuent à n'en point douter à la dépravation des nos
moeurs entrainant à la dérive nos sociétés
actuelles, avec à la clé la déformation de la
personnalité de nos adolescents. Une faible
minorité (14%) émet un avis contraire, trouvant
que les TIC ne constituent pas les seuls facteurs externes déterminants
du dépérissement de nos valeurs socio-culturelles.
5-Les abréviations
fantaisistes des SMS et les jeux pratiqués par les élèves
sur leurs téléphones portables, sont selon vous
Figure 9: Graphique pyramidal montrant le
degrè d'appréciation des enseignants de la portée de
l'usage à mauvais escient que font les élèves de leurs
téléphones portables.
Si les enseignants de notre échantillon
d'étude ont accordé tous leur violon (100%)
pour déplorer l'usage maladroit voire pernicieux des
téléphones portables par leurs apprenants pour s'expédier
des SMS et effectuer des jeux, c'est parce qu'il trouvent que cela ne
recpectent guère les principes académiques. En effet, on a
l'impression que les jeunes foulent au pied les régles grammaticales en
matiere d'écriture et d'abréviation, quand ils formulent leurs
messages électroniques. Par souci d'économie des mots en vue de
limiter les dépenses en unités téléphoniques, ils
mélangent chiffres et lettres, formulant en fin de compte des phrases
incohérentes, truffées de fautes orthographiques et grammaticales
qui vexeraient les puritains de la langue française créant pour
ainsi dire une nouvelle Académie.
6-Les TIC et le Web, s'ils sont bien
utilisées par les élèves peuvent s'avérer pour eux
des puissants outils pédagogiques et didactiques
modernes.
Figure 10 : Graphique en aires
démontrant que les TIC sont de bons et utiles outils pédagogiques
et didactiques dont peuvent se servir les élèves durant leur
cursus scolaire.
Les professeurs des Lycées ont confirmé
à l'unisson (100%) que les technologies innovantes
communicationnelles constituent de formidables instruments de culture et de
formation intellectuelle pour les élèves à condition
qu'ils les usent ou les orientent vers des fins pédagogiques. Elles
s'avéreront utiles à celui qui les utiliserait dans le sens de se
cultiver, de s'ouvrir au monde ; mais pervertiront l'individu qui y
recherche rien que des loisirs, jeux et satisfaction des fantasmes ou
passions.
7-Avez-vous surpris durant les
évaluations ou lors des examens et concours, des élèves
qui se servent de leurs téléphones mobiles pour tricher au moyen
des SMS ?
Figure 11 : Histogramme présentant la
fréquence du constat des enseignants par rapport à la nouvelle
forme de tricheries orchestrées par les élèves au moyen de
leurs téléphones portables.
Avec l'avènement des TIC sous nos tropiques, les
apprenants ont développé d'autres stratégies des fraudes
durant les évaluations scolaires ou les examens et concours. Cette
nouvelle forme de tricherie créée par les élèves,
corollaire de l'usage des portables, la plupart d'enseignants l'ont souvent
rencontrée et gérée (52%). Ce
phénomène a tellement pris de l'ampleur ces dernières
années que les responsables administratifs des établissements
scolaires aient pris la résolution d'interdire à travers les
Règlements Intérieurs, l'usage des téléphones
portables en milieu scolaire. Mais, en fin stratèges, certains
élèves parviennent toujours à se servir de leurs
cellulaires pour tricher durant les examens et concours au grand dam de leurs
surveillants.
8-Etes-vous pour ou
contre la fréquentation des cybercafés par les
apprenants?
Figure 12 : Digramme circulaire
représentant les avis des enseignants inhérents à la
fréquentation des cyber-cafés par les jeunes tchadiens.
Donnant leurs avis sur la fréquentation des
cyber-cafés par les jeunes, les
collègues ont admis majoritairement (52%) que
se rendre dans un cybercafé, c'est « un moyen
d'épanouissement pour les élèves sur tout plan, autrement
dit de formation et d'information pour les jeunes qui restent connectés
au monde », pour citer l'un d'entre eux.
Pour eux, ces jeunes peuvent fréquenter les
cybercafés à conditions d'y venir uniquement que pour
« emprunter les autoroutes de l'information en vue de se
connecter au monde ; » fait remarquer un autre professeur.
Un autre encore ajoute : « Les TIC peuvent permettre aux
jeunes d'arrondir leurs horizons en terme de
connaissances. ». Pour ceux qui s'opposent à cette
fréquentation abusive des cyber-cafés
(48%) par les jeunes, les arguments ne manquent
pas : « Ils y imitent des comportements anti-sociaux et
qui vont à l'encontre de nos moeurs », clame un
collègue.
4.1.3 Présentation des
résultats des répondants gérants des cyber-cafés
(Regard croisé sur les
trois résultats globaux obtenus)
Soulignons d'emblée que notre entretien, outil
de collecte des données qualitatif, avec 15 gérants des
cyber-centres de N'Djaména tourne essentiellement autour des
items suivants : fréquence de la fréquentation
des cybercafés par les
lycéens, qualités ou
objectifs de leur navigation sur le Net, et
risques éventuels auxquels ces jeunes
internautes s'exposent à travers leur usage de la toile mondiale.
Il se dégage des données qualitatives
recueillies dans la ville de N'Djaména auprès des gérants
des cybercafés que le jeunes qui ont un accès facilité et
à moindre coût à l'Internet sur leurs
téléphones portables fréquentent assez timidement ces
établissements technologiques modernes. Si nous jetons un regard
croisé sur les autres résultats obtenus auprès des
élèves et enseignants, nous nous rendons compte que cet avis des
gérants des cyber-cafés concorde avec celui des apprenants dont
une frange non négligeable affirme n'avoir jamais cherché
à naviguer sur la Toile mondiale (23,75%). L'autre
entrave qui gène la fréquentation massive des cyber-centres par
les jeunes gens est le coût encore exorbitant de la connexion au Net en
vigueur dans notre pays. Ensuite, pour la plupart de ces responsables qui
côtoient quotidiennement les jeunes internautes et souvent les guident
dans leur navigation sur le Net, l'objectif primordial poursuivi par ces
derniers est essentiellement la recherche des loisirs et satisfactions des
fantasmes ou illusions. Une pratique des lycéens confirmée par
les enseignants qui déclarent presque unanimement à hauteur de
92% que les élèves utilisent souvent les TIC
(Internet et téléphone portable) comme un instrument ludique et
divertissant. En effet, ils sont peu nombreux ceux qui dépensent de
l'argent pour disposer de quelques heures de surf pour effectuer de recherches
documentaires devant renforcer leurs aptitudes intellectuelles. La plupart des
cas, les lycéens, selon les gérants, visitent les sites de
rencontres, ou se connectent sur les réseaux sociaux en vue de
« tchatcher » avec leurs amis à travers le monde ou
encore pour leur expédier des courriers électroniques (E-mails).
Les intéressés eux-mêmes l'ont faiblement reconnu
(27,50% qui reconnaissent l'utilité du Net grâce
aux relations amicales que la Toile permet de nouer avec des amis virtuels
à travers le monde entier). Les filles par exemple sollicitent souvent
le concours des gérants pour exposer sur les sites qui traitent des
affaires des coeurs leurs plus belles photos afin de pouvoir nouer avec
d'autres hommes en priorité occidentaux, de sérieux liens
intimes. « Très peu d'élèves qui se
connectent dans mon cybercafé font de recherches culturelles dans
l'intention d'acquérir le savoir. Ce qui focalise leur attention, ce
sont les affaires amoureuses, sexuelles, les films d'actions ou feuilletons
télévisuels et musiques téléchargeables sur le Net
ou encore des images obscènes. », affirme un
gérant de cybercafés qui semble déplorer cet état
de chose dont se passionnent les jeunes internautes de nos jours.
Enfin, cette catégorie de nos sujets
reconnaît que la Toile mondiale est comme une jungle qui renferme divers
dangers susceptibles de nuire à la santé mentale et morale des
mineures, autrement dit de les désaxer sur le plan pédagogique et
comportemental. Ils déplorent le fait que les adolescents consomment
à outrance des données peu instructives, s'adonnant à la
recherche des loisirs au lieu d'user le Web, cette fabuleuse
bibliothèque virtuelle, à des fins cognitives et culturelles,
avis partagé par les répondants enseignants qui affirme à
une proportion presque nulle (8%) que les élèves
de nos jours usent du Web pour renforcer leurs aptitudes pédagogiques ou
habiletés scolaires. Ils citent aussi comme risques à même
de pervertir la moralité ou personnalité de nos jeunes gens
« l'arnaque, la pratique sexuelle précoce et perverse, les
vidéos et films violents, le goût à l'aventure ou le
tissage de relations dangereuses avec des personnes peu recommandables, la
cybercriminalité, la cyberdélinquance les tricheries au moyen des
téléchargements des propositions des corrections des devoirs, les
diffamations ou violation de la vie privé par la publication sur les
blogs ou sites personnels des articles, images et vidéos amateurs,
etc.) Ces risques dépravants, anti-sociaux qui menacent
dangereusement la bonne éducation des mineurs, les enseignants l'ont
confirmés croyant que les informations véhiculées par la
Toile mondiale sont aux antipodes de nos principes et valeurs socio-culturelles
authentiques. Toutefois, ils demeurent tous convaincus que le Web est un
fabuleux outil cognitif et pédagogique à même de permettre
aux apprenants de renforcer leurs aptitudes intellectuelles, devant faciliter
les apprentissages scolaires.
4.2 Discussion des
résultats finaux et validation des hypothèses
Au terme de notre travail de
présentation, d'interprétation des données finales de
notre enquête du terrain, il importe de les synthétiser en vue de
répondre logiquement à notre question de recherche de
départ : Existe-il des dangers réels et
potentiels socio-éducatifs qui guettent les lycéens à
travers leur usage des outils modernes de communication tels que l'Internet et
le téléphone portable ?
L'usage des TIC en milieu jeune et
singulièrement de l'Internet à travers les cybercafés de
N'Djaména est encore timide. En effet, 75% de nos
élèves enquêtés ne possèdent pas
d'ordinateurs fixes ni portables. Par conséquent,
58,75% d'entre eux déclarent n'être pas en mesure
d'utiliser ces outils informatiques ni encore moins de naviguer sur la Toile
mondiale. Quant à savoir à quelle fin les lycéens
emploient leurs ordinateurs, 66,25% affirment user de leurs
ordinateurs pour visionner les films plutôt que pour se connecter au Net
en vue de rechercher le savoir et la culture générale. Dans le
même sillage, 43,75% usent de leurs
téléphones en plus de la communication, pour visualiser images,
vidéos, films et pour s'adonner à de divers jeux. Du coté
des enseignants enquêtés, 52% nous disent avoir
été perturbés dans la dispense de leurs cours par les
sonneries intempestives des téléphones portables de leurs
apprenants et c'est à hauteur de 92% qu'ils affirment
que les élèves usent des TIC, en l'occurrence le Web, comme un
outils ludique juste pour s'octroyer des loisirs négligeant par ricochet
ses vastes et fructueux atouts pédagogiques, cognitifs et culturels. Par
conséquent, les enseignants déclarent unanimement (de l'ordre de
100%) que les abréviations orthographiques fantaisistes
forgées par les apprenants tchadiens pour souvent écrire leurs
messages électroniques des téléphones portables (SMS)
contribuent à n'en point douter à la baisse de leur niveau
scolaire, fléau qui mine notre système éducatif actuel.
Par ailleurs, les enseignants déclarent avoir de temps en temps
(96% des résultats cumulés22(*)) surpris les
élèves usant de leurs téléphones portables pour
tricher lors des évaluations scolaires ou des examens et concours.
Pendant ce temps, dans le camp des apprenants, 76,25%
(résultats cumulés) disent être des internautes convaincus
dont l'objectif est primordialement de se connecter au réseau des
réseaux à la recherche des liens d'amitié (chat) et de
visionnage des produits audio-visuels peu éducatifs qui submergent la
Toile mondiale (42,50%) même s'ils sont aussi
attirés par les données instructives, pédagogiques et
cognitives (57,50%). De leur côté, les
gérants des cybercafés ont confirmé les inquiétudes
des enseignants ayant constaté que leurs jeunes clients effectuent
rarement des recherches documentaires, mais passent souvent leur temps à
visiter les sites de rencontres et surtout à visionner des images
obscènes, peu instructives qui mettent en relief les pratiques sexuelles
dépravées, les violences de toutes sortes, les déviances
sociales répréhensibles (crime, braquages, arnaque, viol, etc.)
Au regard de ces données de notre enquête, nous pouvons affirmer
que les impacts des TIC et singulièrement de l'Internet et des
téléphones cellulaires sur les apprentissages scolaires et sur
les conduites ou attitudes des élèves sont perceptibles car leur
usage ordinaire par ces adolescents scolarisés captivent
énormément leur attention au point de négliger un tant
soit peu leurs leçons et devoirs. Les risques sont donc bien
réels et perceptibles sur le Net et à travers l'usage des
téléphones mobiles par les adolescents instruits, susceptibles
d'avoir des portées déplorables sur leurs attitudes, conduites,
bref, leur personnalité et habiletés scolaires.
Leurs portées nocives sur les apprentissages
scolaires et la personnalité des adolescents scolarisés se
manifestent à travers leur comportement quelque peu déviant et
leurs aptitudes ou habiletés pédagogiques en berne, et souvent
défaillantes, l'insécurité qui règne su la toile,
cette « jungle technologique » peu sure et moins
accueillante pour les mineures. Nous avons pu nous aussi
montrer dans notre présente étude que les dangers technologiques
menacent dangereusement l'éducation et l'instruction de nos jeunes gens.
Et cela est la résultante ou constitue les effets négatifs de
l'engouement voire la passion que déchaîne l'avènement des
TIC sous nos tropiques. Ils sont visiblement extasiés par les prouesses
technologiques communicationnelles modernes au point de se laisser glisser vers
l'abîme, pratiquant la politique d'autruche, du fait que la raison a
cédé le pas à la passion. C'est pourquoi, certains
apprenants brillent par une impolitesse caractérisée lorsqu'en
situation d'enseignement, ils perturbent leurs enseignants par des sonneries de
leurs téléphones cellulaires ou encore
« clavardagent » avec leurs amis sur les réseaux
sociaux et même peuvent visionner des clips, vidéos et films. Ce
faisant, ils ignorent royalement les conséquences fâcheuses de
tels comportements inciviques sur leurs habiletés ou aptitudes
pédagogiques voire progrès intellectuel. La lecture, facteur
essentiel d'acquisition cognitive est négligée au profit des
loisirs, jeux-vidéos, films peu instructifs, Chat et envoi exponentiel
des SMS à leurs « amis virtuels ». Nous osons
humblement croire que nos hypothèses émises dans l'optique de
vérifier lesdites réalités socio-éducatives se sont
avérées confirmées, partiellement validées et nos
objectifs atteints, au vu des résultats obtenus auprès des
enseignants et des gérants des cyber-cafés. Par contre, ces
hypothèses se retrouvent infirmées conformément aux
résultats obtenus à travers le sondage des élèves
qui affirment être prioritairement attirés par le Net grâce
à ces atouts pédagogiques et cognitives, jugeant
« instructives » et « civilisantes »
les données informatives dont renferme la Toile mondiale. Ce qui parait
tout de même étonnant car ils se trahissent eux-mêmes
à travers leur usage passionné du Net et des
téléphones devenus un terrain de jeu et des gadgets
technologiques destinés à satisfaire leur goût
prononcé pour les loisirs, les jeux et le visionnages des images,
vidéos et films peu éducatifs.
4.3 Difficultés
rencontrées sur le terrain d'enquête
Comme nous l'avons souligné plus
haut, notre travail du terrain s'est fait dans de bonnes conditions et ce
grâce à la bonne volonté du chef de l'Etablissement
d'accueil sans oublier notre collègue Ningar qui nous a fermement
appuyé dans cette tâche. Toutefois, il fallait convaincre nos
répondants apprenants, enseignants et gérants des
cyber-cafés sur le bien-fondé et les buts visés par les
résultats de notre enquête qui sont purement pédagogiques
et confidentiels. Sinon, au départ, certains hésitaient à
remplir nos questionnaires croyant que notre investigation aurait d'autres
visées ou mobiles qui outrepasseraient le cadre scolaire. Malgré
tout, nous avons pu enregistrer une marge de perte des questionnaires de
l'ordre de cinq que les collègues enseignants ont
confisquées pour des raisons inavouées.
Signalons que du coté des gérants des
cyber-cafés, nous avons été bien accueillis par ces
derniers qui ont trouvé intéressante notre enquête qui
pourrait faire la publicité de leurs cyber-centres auprès du leur
public ou clients.
4.4
Suggestions
Au terme de notre modeste travail de recherche, il
nous semble important de suggérer quels recommandations en vue de
permettre aux décideurs, parents d'élèves et enseignants
de guider les jeunes apprenants dans cette dangereuse « jungle
technologique » en vue de contrer ou de minimiser les impacts des
TIC. En fait, l'utilité des travaux de recherche pour un pays en voie de
développement comme le nôtre n'est point à démontrer
car certains résultats peuvent orienter les politiques des gouvernants
dans divers secteurs. C'est dans ce sens que Mouimou
Djékoré suggère qu' « Il est
impossible de se développer sans un minimum de recherches
appliquées organisées à la hauteur du défi à
relever.23(*) »
4.4.1 Suggestion au
Ministère de tutelle
Considérant que les TIC, en l'occurrence
l'Internet et le téléphone portable peuvent s'avérer
dangereux pour l'éducation des mineures si jamais ces derniers ne sont
guidés vers un usage responsable, raisonnable et une exploitation
fructueuse, nous suggérons ce qui suit au Ministère de
L'Education national de :
-former les enseignants en maîtrise des
Technologies de l'Information et de la Communication en vue de leur permettre
d'instruire à leur tour leurs élèves à travers
leurs cours ou travaux pratiques destinés à exploiter uniquement
les vastes ressources cognitives, pédagogiques et didactiques dont
recèle le Web, délaissant sa facette ludique.
-mettre en réseaux et connecter les
établissements scolaires à la Toile mondiale afin de donner
l'opportunité aux apprenants tchadiens de se familiariser avec le Net
dont ils apprendront à exploiter à bon escient les atouts
éducatifs et à éviter les dangers avérés et
potentiels.
-initier l'instauration dans les programmes officiels
scolaires l'enseignement des TIC en vue de permettre aux enseignants de mettre
en garde leurs apprenants des dérapages éducationnels qui
découleraient de l'usage immodéré et chaotiques du Net et
des téléphones portables.
4.4.2 Suggestions aux
enseignants
Etant donné qu'ils sont en
contact direct avec leurs apprenants en milieu scolaire et savent comment ces
derniers usent maladroitement les TIC, nous leur suggérons de :
-chercher à instruire les
élèves sur les bienfaits pédagogiques, cognitifs et
culturels des TIC tout en les mettant en garde contre leurs méfaits
liés à leur exploitation irréfléchie qui pourrait
s'avérer dangereuse pour la santé mentale et morale des
élèves.
-se cultiver et chercher à acquérir
suffisamment des compétences dans la maîtrise des TICE en vue
d'éviter d'être en déphasage avec l'évolution du
monde et du renouvellement des méthodes et approches pédagogiques
devant leur permettre de mieux guider ou sécuriser leurs apprenants
à travers la « jungle technologique » qu'est
l'Internet.
-faire observer les Règlements
intérieurs dotés les Etablissements secondaires interdisant
l'usage en classes des téléphones portables en vue de contrer les
tricheries lors des contrôles et des examens par les
élèves au moyen des SMS.
4.4.3 Suggestions aux parents
d'élèves
Comme nous venons de cerner les effets négatifs
et dépravants des TIC sur les apprentissages scolaires et la
personnalité des enfants tchadiens, nous proposons ce qui suit aux
parents :
-La surveillance ou l'encadrement des enfants pour mieux
canaliser leur consommation des données informatives
véhiculées sur l'Internet souvent axées sur la violence et
la sexualité.
- L'encouragement des enfants à ne naviguer sur le Net
que pour chercher à se cultiver et acquérir des
compétences pédagogiques et aptitudes scolaires et non pour
s'adonner à des pratiques déviantes et anti-sociales.
-L'orientation des jeunes à considérer l'outil
informatique (l'ordinateur fixe ou portable) non comme un écran
destiné à visionner les vidéos et films peu instructifs,
à effectuer divers jeux programmés, mais plutôt comme un
fabuleux instrument personnel de travail, de recherche du savoir et de culture
générale, sans oublier l'usage à bon escient des
téléphones portables.
CONCLUSION
Les Technologies de l'Information et de la
Communication sont en passe de révolutionner notre mode de vie, nous
amenant progressivement à vivre dans une
« société de l'information et de la
connaissance » avec leurs corolaires que sont leurs méfaits
que pourraient subir les jeunes utilisateurs. Les TIC et singulièrement
l'Internet et le téléphone portable sont des outils
indispensables voire nécessaires dont presque personne ne peut se passer
aujourd'hui, imprégnant toutes les activités de la vie
quotidienne. Mais comme tout outil, ces Technologies modernes de communication
peuvent s'avérer dangereuses si l'on les utilise
immodérément sans pour autant les orienter vers l'acquisition et
le partage du savoir ou renforcement des aptitudes intellectuelles et
culturelles. Les adolescents scolarisés de nos jours, manifestent un
engouement constant dans l'usage de ces outils communicationnels modernes qui
sont parvenus à focaliser toutes leurs attentions et énergies au
point d'inquiéter les éducateurs et les parents quant au temps
minimal consacré à leurs besognes pédagogiques et
recherches cognitives. Ils fréquentent aussi régulièrement
les cyber-cafés en vue de naviguer ou errer virtuellement sur la Toile
mondiale satisfaisant ainsi leurs fantasmes et soif des loisirs et
activités ludiques. L'Internet considéré par ses
pourfendeurs comme ni plus ni moins une « jungle
technologique » est devenue pourtant un terrain de jeu favori des
jeunes africains en général et tchadiens en particulier, qui y
courent des risques réels en matière d'éducation. En
effet, notre étude nous a permis de savoir que les lycéens sont
mieux attirés par la facette obscure et divertissante du Net, laissant
inexploitées les grandioses ressources cognitives, documentaires,
pédagogiques et didactiques que recèle le Web, même si les
concernés eux-mêmes ont émis là-dessus un avis
contraire. Etat des choses confirmé par les enseignants sondés et
les gérants des cyber-cafés qui pensent que le Net et le
Téléphone portable assurent auprès des jeunes gens
instruits des fonctions essentiellement ludiques et divertissantes,
véhiculant par-dessus le marché des informations peu
éducatives qui contribuent largement à la dépravation de
nos moeurs. Ils en veulent pour preuve la banalisation des questions sexuelles
et des images ou films traitant de la violence de toute sorte sur la Toile
mondiale. Les gérants de cyber-cafés citent aussi comme dangers
réels et potentiels qui guettent les adolescents sur le Net tels que
l'arnaque, la cyber-délinquance, le cyber-criminalité, le viol,
la rencontre avec des malfrats, les tricheries à travers le Web,
l'adoption de l'orthographe fantaisiste des Mails et des SMS et la liste n'est
pas exhaustive. Par ailleurs, ces deux catégories de notre
échantillon de la population cible étudiées sont
convaincues que la baisse de performances scolaires et à la
déformation de la personnalité des adolescents instruits comptent
parmi les effets indésirables ou nuisibles des TIC. L'autre
inquiétude soulevée par notre étude est la création
d'une nouvelle dynamique relationnelle virtuelle développée par
les adolescents sur la Toile mondiale à travers les réseaux
sociaux et leurs téléphones portables, ce qui risquerait de
disloquer les liens sociaux « naturels » qu'ils
négligent d'entretenir au profit de leurs « amis du
Net » dont les profils peuvent être douteux. Dans la plupart de
nos pays, l'utilisation des TIC par les lycéens est encore embryonnaire
fort heureusement, hormis le téléphone portable. Cela signifie
que les nombreux dangers qui guettent nos jeunes gens sur le Net peuvent
valablement leur être épargnés si jamais les usages des TIC
sont réglementés par les décideurs appuyés dans
cette noble tâche de « sauvetage » par les
éducateurs et les parents à l'endroit desquels nous avons
formulés des recommandations. Ainsi, l'on parviendrait à
renverser la vapeur en conduisant nos jeunes à considérer le Web
non pas comme un jouet ou gadget technologique destiné à se
divertir et à s'adonner à des actes ou comportements
déviants, mais plutôt comme un outil pédagogique et
cognitif appréciable, à même de leur permettre de renforcer
leurs acquis et aptitudes scolaires et intellectuels. Ils ont
intérêt à être des consommateurs actifs et non
passifs des ces bases des données qui figurent sur le réseau
mondial. Au demeurant, nos objectifs visés par cette modeste
étude et les diverses hypothèses émises sont partiellement
atteints et validées. Nous sauterions que les futures études
entreprises dans le même sillage auraient le mérite de confronter
les résultats scolaires des apprenants qui utilisent le Web pour
renforcer leurs aptitudes pédagogiques et d'autres qui le
considèrent juste comme un instrument pour se divertir et satisfaire
leurs fantasmes. Les résultats de cette éventuelle étude
seraient plus intéressants que les nôtres auxquels nous sommes
parvenus.
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