PERSPECTIVES DE RECHERCHE
Cette recherche théorique sur les enjeux et les
perceptions de la coopération transfrontalière en Afrique de
l'Ouest par les populations burkinabè a permis de mettre en exergue les
écrits de nos devanciers sur la question. Ces écrits ont trait
aux types de coopération existants (centralisé, communautaire,
coopérative), aux avantages, limites, domaines de coopération
transfrontalière (sécurité, défense, ressources en
eau, ressources forestières, pétrolières, sanitaires,
infrastructures transfrontalières en Asie, exemples d'espaces
marchands), etc.
A travers ce thème sus- mentionné, nous
escomptons cerner les perceptions et les enjeux politiques, économiques
et sociaux de la coopération transfrontalière par les populations
burkinabè. Il s'agit de questionner les enjeux et les perceptions de
cette coopération transfrontalière, à l'aune des
populations burkinabè. En d'autres termes, la coopération
transfrontalière prônée par les Etats ouest-africains (dont
le Burkina Faso) à travers le slogan « intégration par
les peuples » est-elle bien perçue et ses enjeux bien
mesurés par les populations du Burkina Faso, aussi bien des zones
frontalières que celles de l'intérieur ?
Nous envisageons donc structurer la recherche autour de deux
(02) axes.
Le premier axe postule que la coopération
transfrontalière en Afrique de l'Ouest soulève des enjeux
multiples dont les principaux ont trait à la politique, à
l'économie et au social. L'enjeu politique de la coopération
semble être corrélé à l'intégration des
peuples ouest-africains sus- citée. Il s'agit de faire en sorte que
cette mosaïque de populations en Afrique de l'Ouest, en dépit des
variances cultuelles, géographiques, etc. se reconnaissent mutuellement
membres de la même communauté et oeuvrent pour un meilleur destin
partagé. Les enjeux économiques pourraient nous orienter sur la
mutualisation des investissements et des efforts pour faire des
économies d'échelle, être plus compétitifs sur le
marché africain et international et partant, booster l'économie
sous-régionale ; ce qui pourrait améliorer les conditions de
vie des populations et participer à la consolidation de la paix
sociale.
Le second axe a trait à la faible appropriation de la
coopération transfrontalière en Afrique de l'Ouest par les
populations burkinabè. Cette situation constitue une limite à
leur participation effective au processus. A priori, nous postulons
que les populations burkinabè vivant dans les zones frontalières
ne sont pas informées sur ce qu'est la coopération
transfrontalière, ses enjeux pour le développement
économique et social et la gouvernance politique. Cet état de
fait ne milite pas en faveur d'une bonne perception de la coopération
transfrontalière en Afrique de l'Ouest. Bien au contraire, il impacte
négativement les usages sociaux.
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