MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS BURKINA
FASO
SECONDAIRE ET SUPERIEUR
Unité - Progrès -Justice
=-=-=-=-=-=
UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
=-=-=-=-=-=
UNITE DE FORMATION ET DE
RECHERCHE EN SCIENCES
HUMAINES (UFR/SH)
=-=-=-=-=-=
DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE
=-=-=-=-=-=
Troisième Cycle de Sociologie
MEMOIRE DE MASTER 2 DE RECHERCHE EN
SOCIOLOGIE
Coopération transfrontalière en Afrique
de l'Ouest : Enjeux et perceptions des populations
Burkinabè
Présenté et soutenu publiquement
par : Sous la direction de :
OUEDRAOGO Monique Bassénewindé Pr.
André K. SOUBEIGA
Maître de conférences
Décembre 2013
SOMMAIRE
SOMMAIRE
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES
iv
INTRODUCTION
1
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
4
I. Etat de la question
4
II. Problématique, objectifs
et hypothèses de l'étude
22
III. Concepts, champs et
paradigmes
25
CHAPITRE II : METHODOLOGIE
35
I. Présentation du milieu
d'étude : le Burkina Faso
35
II. Approche d'analyse
théorique, de collecte et de traitement des données
44
PERSPECTIVES DE RECHERCHE
48
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
49
TABLE DES MATIERES
57
DEDICACE
A ma mère, feue Jeanne OUEDRAOGO !
REMERCIEMENTS
Un proverbe du Gulmu affirme que :
« Lorsque l'aveugle construit un enclos, ce sont les yeux de ceux
qui voient qui l'ont permis ». En tant qu'apprenant, nous devons
aux maîtres les connaissances apprises dans notre cheminement
académique. Aussi, sommes-nous reconnaissante à tous nos mentors
en sociologie, enseignants, chercheurs, aînés... Nous remercions
en particulier, notre Directeur de mémoire, Professeur André K.
SOUBEIGA pour son soutien constant dans la réalisation de ce
mémoire de Master 2 en Sociologie et ce, malgré ses multiples
occupations d'enseignant et de chercheur.
Grâce aux enquêtés, nous avons obtenu des
informations utiles qui ont permis la matérialisation de ce document.
C'est pourquoi, nous remercions toutes les personnes qui nous ont
apporté des documents, se sont prêtés aux entretiens ou ont
apporté des informations dans la réalisation de ce
mémoire. Nous remercions en particulier le personnel du District
sanitaire de Nouna et du Centre de santé transfrontalier (CST)
Ouarokuy-Wanian, particulièrement, l'Infirmier chef de poste (ICP) de
Djibasso, Abel Landolo DRABO.
Nous disons Merci à notre époux, Atina YARGA et
à nos enfants, Manikoamba Rose Anita et Burkino Patrick pour leur
soutien affectif et leur compréhension durant tous les moments où
nous n'avons pas été disponible, accaparée par la
recherche et l'écriture du mémoire. Nous osons espérer que
ces moments de recherche du savoir n'ont pas été vains et que
nous avons modestement ajouté de la terre à la termitière
de la connaissance.
Nos remerciements vont également à l'endroit de
tous nos parents au sens de la grande famille africaine pour leur
solidarité agissante.
Nous n'oublions pas les amis qui nous procurent de la joie
dans les moments de bonheur et nous apportent du réconfort dans les
moments difficiles. Pour tous ces moments de joies, de peines partagées,
Merci !
Nous ne saurions fermer cette page sans saluer nos camarades
de Master. Que par delà la confraternité de la Sociologie, nous
puissions être des frères et soeurs dans la vie de tous les
jours...
ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES
ACP
|
: Afrique-Caraïbes-Pacifique
|
ARFE
|
: Association des Régions Frontalières
Européennes
|
CBLT
|
: Commission du Bassin du Lac Tchad
|
CE
|
: Communauté Européenne
|
CEDEAO
|
: Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest
|
Cf.
|
: Confère
|
CFN
|
: Commission du Fleuve Niger
|
CGCT
|
: Code Général des Collectivités
Territoriales
|
CICOS
|
: Commission Internationale du Bassin Congo-Oubangui-Sangha
|
CMRPN
|
: Comité Militaire de Redressement pour le Progrès
National
|
CNR
|
: Conseil National de la Révolution
|
CSP
|
: Conseil du Salut du Peuple
|
COMIFAC
|
: Commission des Forêts d'Afrique Centrale
|
COREP
|
: Comité Régional des Pêches du Golfe de
Guinée
|
CPCS-GIRE
|
: Cadre Permanent de Coordination et de Suivi de la Gestion
Intégrée des Ressources en Eau en Afrique de l'Ouest
|
CST
|
: Centre de Santé Transfrontalier
|
€
|
: Euro
|
FP
|
: Front Populaire
|
ICP
|
: Infirmier Chef de Poste
|
IDE
|
: Investissements Directs Etrangers
|
GIP
|
: Groupement d'Intérêt Public
|
IDH
|
: Indice de Développement Humain
|
n.d.
|
: no date
|
OMD
|
: Objectifs du Millénaire pour le Développement
|
ONG
|
: Organisation Non Gouvernementale
|
ONU
|
: Organisation des Nations Unies
|
OUA
|
: Organisation de l'Unité Africaine
|
PDM
|
: Partenariat pour le Développement Municipal
|
Pêche INN
|
: Pêche Illicite, Non déclarée et Non
réglementée
|
PIB
|
: Produit Intérieur Brut
|
RCA
|
: République Centrafricaine
|
RTA
|
: Routes Transfrontalières Africaines
|
RDC
|
: République Démocratique du Congo
|
$
|
: Dollar américain
|
SEL
|
: Systèmes d'Echanges Locaux
|
SCADD
|
: Stratégie de Croissance Accélérée
et de Développement Durable
|
SKBo
|
: Sikasso-Korhogo-Bobo-Dioulasso
|
SNAT
|
: Schéma National d'Aménagement du Territoire
|
UA
|
: Union Africaine
|
UE
|
: Union Européenne
|
UEMOA
|
: Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
|
URSS
|
Union des Républiques Socialistes Soviétiques
|
INTRODUCTION
La mondialisation paraît surdéterminer
l'évolution des sociétés sans laisser d'alternative
à la différence ; une mondialisation qui a des relents
positifs et négatifs. Pour Jérôme Lombard & al.
(2006), les pays du Sud ne doivent pas refuser d'adopter la mondialisation,
pour ne pas rater le coche de la modernisation. Cependant, si les avantages de
la mondialisation sont partagés, les inconvénients le sont aussi.
C'est le cas de la crise des subprimes qui, commencée aux Etats-Unis
d'Amérique en 2008, a atteint l'Europe et le reste du monde, devenant
ainsi une crise économique et financière mondiale.
La question n'est donc pas celle de choisir ou de ne pas
choisir, mais force est de reconnaître que ce contexte international,
qualifié de « système-monde » par Immanuel
Wallerstein1(*)(avril 1990),
est favorable aux regroupements continentaux, régionaux et
sous-régionaux. Ces grands ensembles semblent être le nouveau
refuge pour faire face aux contraintes politiques, économiques et
sociales auxquelles sont confrontés les Etats du monde. Pour ce qui est
particulièrement des pays africains, l'Organisation de l'Unité
Africaine (OUA), devenue Union africaine (UA), qui a fêté ses
cinquante années d'existence en 2013, est un exemple de regroupement
continental. Aussi, chaque 7 juin, elle célèbre la journée
africaine des frontières, dont le thème en 2013 a porté
sur : « Unir et intégrer l'Afrique à travers
des frontières pacifiées, ouvertes et
prospères ».
Au plan ouest-africain, certains Etats ont opté, que ce
soit à travers la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest
(CEDEAO) ou par le biais de l'Union Economique et Monétaire
Ouest-Africaine (UEMOA), de mutualiser leurs efforts, dans le but de faire de
la sous-région un « espace de développement
partagé ». Dans cette tâche de regroupement, voire
d'estompage des frontières, les Etats et leurs populations ont un
rôle à jouer pour un partenariat
« gagnant-gagnant ».
Cela est d'autant plus nécessaire que les
frontières héritées de la colonisation2(*) sont généralement
artificielles, divisant des populations qui, jadis, entretenaient des liens
étroits. Or, la délimitation du colonisateur n'a pas tenu compte
des réalités économiques, sociales et culturelles des
populations africaines ; toute chose qui a lourdement limité les
efforts de développement sous-régionaux. Pour preuve, nombreux
sont les Etats qui se retranchent derrière les frontières
physiques pour concevoir un développement souverainiste,
auto-centré. Dès lors, écrit Joseph Vincent Ntuda
Ebodé (2011 : 15), « La frontière devient
ainsi une ligne et un mur servant à déterminer et à
protéger les richesses nationales contre les convoitises
extérieures ». Dans un tel contexte, l'Afrique d'hier
caractérisée par une forte solidarité familiale est
devenue aujourd'hui le continent des « enclaves », dont
certains, jaloux de leur privilège naturel regardent
dédaigneusement les autres « enclaves »
menacées de famine (John O. Igué & al. 2010).
A l'évidence, la gestion unilatérale et
individualiste des frontières héritées de la colonisation
n'a pas apporté le développement économique, social et
culturel tant souhaité. Bien au contraire, certains conflits sont
nés et avaient leurs causes explicites ou implicites dans les
frontières héritées de la colonisation : Burkina
Faso-Mali, Bénin-Niger, Cameroun-Nigéria3(*), pour ne citer que ces exemples.
Forts du constat que la frontière ne doit plus être un espace de
fragmentation4(*), certains
Etats africains ont commencé à envisager d'autres formes de
gestion, différentes de la gestion souverainiste : une gestion
capable de conduire à la paix, à la sécurité et au
développement économique et social durable. Dans cette dynamique,
la gestion coopérative des ressources transfrontalières est de
plus en plus prônée et encouragée par les structures
sous-régionales, régionales et internationales comme l'UEMOA, la
CEDEAO, l'UA, l'Union européenne (UE), l'Organisation des Nations-Unies
(ONU).
Ce nouveau genre de coopération plus inclusive touche
des domaines éclectiques : l'économie, la santé,
l'eau, les transports, la défense, etc. Il se veut être une
initiative endogène, une sorte de démocratie populaire.
Désormais, il ne s'agit plus de privilégier seulement le chenal
du supranational, à travers les traités et les instruments
juridiques. Autrement dit, les avancées normatives doivent se
concrétiser dans la vie de tous les jours des populations
ouest-africaines5(*). C'est
également dans cette dynamique qu'est né le concept de
« l'intégration des peuples » ou
« intégration par le bas » qui doit se faire
concomitamment avec « l'intégration des Etats ».
Somme toute, quels sont les enjeux de la coopération
transfrontalière et sa perception par les populations du Burkina
Faso ? C'est l'intérêt pour cette dualité - enjeux et
perceptions- qui nous a conduit au choix du thème :
« La coopération transfrontalière en Afrique de
l'Ouest : Enjeux et perceptions des populations
burkinabè ». Ainsi, le présent mémoire
s'articule autour de deux chapitres :
· le premier chapitre, consacré au cadre
théorique de la recherche, présente l'état de la question
sur la coopération transfrontalière ;
· le second chapitre qui traite du cadre
méthodologique présente les méthodes, les outils,
l'orientation théorique, conceptuelle et les perspectives de la
recherche.
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
I. Etat de la
question
1.1. Justification de la recherche
En plus de la dualité sus-évoquée,
plusieurs raisons nous confortent dans le choix de ce thème, au nombre
desquelles, trois nous semblent pertinentes.
La première raison est d'ordre économique :
le contexte actuel de la mondialisation nécessite que les pays de
l'Afrique de l'Ouest oeuvrent en synergie pour en tirer le maximum
d'avantages ; l'un des gains pouvant être leur grande insertion dans
le système économique mondial. C'est l'avis d'Alpha Omar
Konaré, ancien président de la Commission de l'Union africaine,
cité par Enda Diapol & al. (2007 : 9), « Un
environnement économique mondial en rapide évolution exige que
nous avancions à grands pas et de façon rationnelle pour parvenir
à l'intégration régionale. Nos anciens engagements en
faveur de la coopération transfrontalière nous y incitent. Et les
besoins et les aspirations de nos peuples nous y obligent ». Par
ailleurs, en prenant l'exemple du Burkina Faso, l'étude diagnostique du
Schéma national d'aménagement du territoire (SNAT), phase 1,
volume 1, (2009 : 302) a montré que la longueur du
réseau routier goudronnée a connu un taux de croissance de 2,5 %
par an de 1990 à 2005. C'est dire qu'en quinze ans, l'on est
passé de 1 883 à 2 642 km de longueur du réseau routier
goudronnée. A ce rythme-là, prévient cette étude,
il faudrait plus de 60 ans pour assurer une desserte correcte du territoire,
pour créer les conditions de base du développement agricole.
Qu'en serait-il alors des autres priorités que sont l'éducation,
la santé, l'eau potable et l'assainissement... ? A l'échelle
micro, les Etats n'ayant pas suffisamment de ressources, l'intégration
qui sous-entend une mutualisation des efforts et des apports, permettrait de
réaliser des économies d'échelle nécessaires
à l'accroissement de la compétitivité des économies
des pays ouest-africains.
La deuxième raison est en rapport avec la
littérature disponible sur le sujet. En effet, la coopération
transfrontalière a fait l'objet de nombreuses recherches à
travers le monde. Toutefois, la majorité de ces recherches ont
concerné les questions de développement, de paix, de
sécurité, d'infrastructures. En Afrique de l'Ouest et en Afrique
du Centre par exemple, la majorité des études a porté sur
les ressources économiques (ARFE, 2012), forestières (Jean
Félix Yekoka, 2011 ; Yves Paul Mandjem & al. 2011), les
ressources halieutiques (Cyrille Serge Atonfack Guemo, 2011),
pétrolières (Philippe Biyoya Makutu Kahandja, 2011 ;
Marc-Louis Ropivia, 2011), les ressources hydriques (Tchago Bouimon,
2011 ; Etanislas Ngodi, 2011 ; CEDEAO-CESAO/OCDE, 2006),
routières (ARFE, 2012).
En Asie, les recherches ont porté sur le rôle des
infrastructures transfrontalières dans le processus d'intégration
régionale de l'Asie en développement (Kuroda Haruhiko &
al. 2007). Certes, le volet enjeux apparaît souvent, mais il est moins
documenté et se retrouve de façon éparse dans les travaux
de John O. Igué6(*)
& al. (2010) ; de Ram Christophe Sawadogo (2008) ; de Michel Cahen
(1999). Comme on le constate, les aspects enjeux et perceptions des populations
bénéficiaires semblent quasi inexplorés. C'est pourquoi,
la présente étude compte s'y pencher.
La troisième raison est à la fois d'ordre
personnel et d'ordre sociologique. A l'origine, nous souhaitions mener une
recherche sur un exemple de coopération sanitaire
transfrontalière entre le Burkina Faso et le Mali, dans la zone de
Ouarokuy-Wanian. Cette initiative est née, suite à un conflit
foncier en 2006 entre les populations de Ouarokuy (Burkina Faso) et de Wanian
(Mali) qui a conduit à des pertes en vies humaines et à des
dégâts matériels importants. Les entretiens exploratoires
ont permis de nous rendre compte que nombreuses sont les personnes
interviewées à Ouagadougou qui ignorent l'existence de cette
coopération sanitaire transfrontalière, contrairement à la
commune de Djibasso où l'information est plus connue7(*). Cette méconnaissance
peut certes s'expliquer par la nouveauté du Centre de santé
transfrontalier (CST) de Ouarokuy-Wanian, dont la signature de convention ne
date que de 2011. Mais en réalité, nous nous sommes
demandé si bien de coopérations transfrontalières ne sont
pas méconnues des populations burkinabè, alors que les
écrits scientifiques et les manchettes des journaux en ressassent. C'est
le cas de la zone SKBo (Sikasso- Korhogo- Bobo-Dioulasso), dont le Burkina Faso
est partie prenante. Il nous est donc apparu impérieux de commencer
notre recherche par savoir si les populations connaissent les formes de
coopération existantes, leurs enjeux, si elles y sont associées
et si elles adhèrent a priori au concept de coopération
transfrontalière. De plus, en tant que sociologue, si la
coopération transfrontalière peut constituer un outil de
développement endogène viable et durable qui renforce la
démocratie participative et la gouvernance locale, elle constitue alors
une préoccupation, un fait social à explorer et à
comprendre. Pour paraphraser Jean Claude Thoenig (2005 : 24), les sciences
sociales savent identifier des opportunités pour des interventions qui
produisent du changement en analysant le contexte, les niveaux multiples qui le
composent, les jeux stratégiques qui s'y déploient. Elles
évaluent l'efficacité des instruments de politique, adoptent le
point de vue d'un acteur impliqué dans le co-pilotage et qui a la
volonté de faire évoluer quelque chose et enfin, elles
repèrent les lieux et moments favorables à une action permettant
de faire une différence en termes d'innovation.
1.2. Revue de littérature
La coopération transfrontalière dans le monde en
général et en Afrique en particulier a fait l'objet de nombreuses
recherches. Ces recherches touchent à l'historique du
phénomène, aux avantages et aux limites de cette forme de cette
coopération, aux types et domaines de coopération
transfrontalière. Nous allons passer en revue ces recherches par
thématique, en commençant par une exégèse de la
coopération transfrontalière, d'abord en Europe et ensuite en
Afrique de l'Ouest.
1.2.1. Historique de la coopération
transfrontalière
Cas de l'Europe
L'histoire de la coopération transfrontalière
nous conduit d'abord dans le vieux continent avec l'Union européenne
(UE). L'Europe cumule une importante expertise en matière de
coopération transfrontalière qui fait que, même si les
situations et les contextes sont différents, des solutions semblables
à celles de l'UE peuvent être explorées8(*). Par ailleurs, l'Europe est le
continent de prédilection pour la destination de nombreux migrants
africains, à la recherche de meilleures conditions de vie et de
travail9(*).
Ce qu'on appelle actuellement « Union
Européenne » (UE) est une Union qui s'est substituée et
a succédé à la Communauté européenne (CE).
Association sui generis de vingt-sept (27) Etats européens,
elle couvre plus de 4 millions de km2 et compte
495 millions d'habitants ; ce qui la place au troisième rang
mondial, derrière la Chine et l'Inde10(*).
Créée sous l'impulsion de plusieurs dirigeants
visionnaires11(*), elle
est née de la volonté de mettre fin aux guerres qui ont
régulièrement ensanglanté ce continent. L'idéal
voulu est donc une Europe pacifique, unie et prospère :
« L'Union a pour but de promouvoir la paix, ses valeurs et le
bien-être de ses peuples. L'Union offre à ses citoyens un espace
de liberté, de sécurité et de justice sans
frontières intérieures, au sein duquel est assurée la
libre circulation des personnes, en liaison avec des mesures appropriées
en matière de contrôle des frontières extérieures,
d'asile, d'immigration ainsi que de prévention de la criminalité
et de lutte contre ce phénomène »12(*). Ce qui cadre bien avec sa
devise : « Unie dans la diversité ».
Si le début de la coopération européenne date des
années 1945, l'Europe sans frontières commence réellement
à partir de la décennie 1990-1999 avec la chute du communisme en
Europe centrale et orientale qui amène les Européens à
devenir des voisins proches13(*). Deux traités seront signés dans les
années 90 : le traité de Maastricht sur l'Union européenne
en 1993 et le traité d'Amsterdam en 1999. Le 1er janvier
2002, sont introduits des pièces et des billets en Euro. L'euro (€)
devient alors la nouvelle monnaie officielle des 17 puis des 27 pays membres et
est utilisé chaque jour par 332 millions d'Européens. Les
efforts de ce modèle de coopération transfrontalière ont
été reconnus par le Comité Nobel norvégien14(*)qui lui a décerné
le Prix Nobel de la Paix en 2012. Cependant, en septembre 2008, la crise
économique et financière, débutée aux Etats-Unis,
frappe durement l'économie mondiale, y compris au sein de l'Union
Européenne. Dans ce contexte, plusieurs banques européennes se
retrouvent en difficulté.
Cet état de fait semble avoir fragilisé les
relations au sein de l'UE dans un contexte où le territoire
européen présentait non seulement des disparités
socio-économiques importantes d'un Etat membre à l'autre mais
également entre les régions au sein d'un même Etat (Rachel
Guyet, 2012). Pour celle-ci, ces écarts se sont accentués avec
les effets de la crise qui frappe l'Union depuis l'automne 2008 ; toute
chose qui a aggravé les difficultés structurelles dans les
domaines économique, social et territorial. Cette crise a donc
révélé la vulnérabilité des économies
européennes, en particulier au Sud et à l'Est de l'Europe.
Celles-ci sont actuellement les plus touchées par la crise de la dette
publique15(*) et doivent
faire face aux pressions internationales pour contraindre leurs budgets ;
pressions qui se traduisent en mesures d'austérité qui
génèrent à leur tour de fortes tensions sociales.
Embouchant la même trompette, Franck Lirzin (2009)
écrit qu'après la chute de l'Union des républiques
socialistes soviétiques (URSS), les pays de l'Europe centrale et
orientale se sont tournés vers l'Ouest. Aussi, ont-ils arrimés
leurs économies à celles européennes et occidentales. Cela
leur a permis certes de se développer rapidement et d'entrer dans l'UE
pour la plupart. Mais cela les a aussi rendu dépendants des capitaux,
des banques et des industries occidentales tant et si bien que dans un contexte
de crise, cette dépendance se révèle lourde de
conséquences. La baisse des exportations, la hausse de l'endettement, la
dévaluation des monnaies, les dégringolades boursières
sont autant de signes d'une situation économique qui se dégrade
rapidement. Franck Lirzin (2009 : 14) conclue que :
« Ce qui est en jeu, ce n'est pas seulement l'économie de
ces pays, c'est leur stabilité politique et, au-delà,
l'unité de l'intégration européenne ».
Néanmoins, la crise entraîne un renforcement de
la coopération économique entre les pays de l'UE, de sorte qu'en
2011, « Les institutions de l'UE ont travaillé sans
relâche sur un vaste éventail de mesures et d'idées visant
à résoudre la crise. Des progrès significatifs ont ainsi
été réalisés dans l'amélioration du
système de gouvernance économique de l'Union. Les travaux se sont
poursuivis pour renforcer les mécanismes d'assistance financière
aux pays de la zone euro, et un vaste débat a été
lancé sur la possibilité d'introduire des obligations de
stabilité. Les programmes d'aide financière en faveur de la
Grèce, de l'Irlande et du Portugal, ainsi que le soutien à la
balance des paiements de pays non membres de la zone euro, la Lettonie et la
Roumanie, ont été maintenus », (Union
européenne16(*),
2012 : 7).
Cas de l'Afrique
En Afrique, depuis les temps anciens, il a existé des
formes de coopération transfrontalière, même si elles
n'étaient pas encore assez formalisées.
Selon Agnès Lambert (1998), l'Afrique de l'Ouest
médiévale regorgeait de dynamiques spatiales, contrairement
à l'image stéréotypée qui affirme qu'elle
était repliée sur elle-même. C'était même une
« économie-monde »17(*), un concept qu'Agnès Lambert a emprunté
à Braudel (1979). Pour elle, le continent africain était
structuré principalement selon trois types d'espaces: les espaces
d'échanges, les espaces monétaires et les espaces politiques. Et
dans l'Afrique précoloniale, la frontière n'était pas une
limite, mais plutôt un « front pionnier »,
écrit Igor Kopytoff (1987). C'est dire que du continent a
engendré une sorte de matrice culturelle et explique que des
sociétés géographiquement éloignées
partagent un même modèle de culture politique, de sorte que chaque
société créée serait une variation locale d'un
modèle régional englobant. En d'autres termes,
« (...) l'espace africain n'était pas territorial mais
restait avant tout social. Traditionnellement, un village, une région ou
une chefferie sont identifiés par le nom du groupe qui les occupe. Les
racines africaines se conçoivent par référence à un
groupe de parenté, à un ancêtre évoqué,
à une position généalogique plutôt qu'à un
lieu. L'aptitude sociale à transcender les racines physiques a toujours
conféré une grande mobilité aux sociétés
africaines, les groupes ou les individus pouvant se déplacer dans une
contrée où ils établissaient de nouvelles racines en
devenant fondateurs de villages », A. Lambert (1998 : 34).
Avec le partage du territoire africain en une « myriade de petits
espaces sociaux » (Jean Loup Amselle, 1986) suite à la
colonisation, les relations qui existaient entre les sociétés
locales ont été désarticulées. Néanmoins,
les populations séparées « (...) ne sont pas
restées inactives face à cette nouvelle partition et ont franchi
les frontières. Les commerçants, habitués de tout temps
à sillonner le continent, ont continué à circuler dans des
espaces dépassant les limites étroites des nouveaux territoires
imposés. », A. Lambert (1998 : 36). Si
l'Etat africain est le produit d'un héritage colonial, les Etats
africains actuels ont adapté les logiques héritées du
passé à leurs projets et à leurs intérêts. Et
c'est sur ces nouvelles évolutions que se sont focalisées les
recherches scientifiques ces dernières années avec de nouvelles
approches centrées sur les notions de
« périphéries nationales », de dynamiques des
espaces frontaliers et de « pays frontière ».
Pour John O. Igué & al. (2010), la première
des initiatives de coopération transfrontalière en Afrique a
été expérimentée par le Nigéria à
partir de 1988. Le pays a convoqué une série de concertations
bilatérales avec les pays limitrophes sur la cogestion des espaces
frontaliers. Il en a résulté la mise en place d'un important
programme de coopération transfrontalier dont l'aboutissement fut la
création de la « National Boundary
Commission » en 1991. Sa mission était de
réfléchir à une autre manière de gérer les
frontières d'Etat en Afrique de l'Ouest et du Centre. De cette
expérience, a émergé pour la première fois en
Afrique, l'idée de partager aussi bien les avantages que les
inconvénients des préoccupations frontalières ; ce
qui a changé la nature et la perception des frontières.
Naguère analysées et jugées comme des espaces de litige et
de chaleur, les frontières sont maintenant considérées
comme des « cicatrices de l'histoire », dont il
est temps de « se débarrasser » (John O.
Igué & al. 2010 : 18), pour en faire des espaces de
développement partagés.
Après le Nigéria, poursuit John O. Igué
& al. (2010 : 17), ce sont les autorités maliennes qui ont
lancé en mars 2002, le concept de « pays
frontière » qui selon son initiateur, l'ex-président du
Mali et de l'Union africaine, Alpha Omar Konaré se définit comme
« un espace géographique à cheval sur les lignes de
partage entre deux ou plusieurs Etats limitrophes où vivent des
populations liées par des rapports socio-économiques et
culturels »18(*).
Au-delà de ces explications, il faut reconnaître
que la coopération transfrontalière sonne comme une
nécessité impérieuse pour le continent africain qui fait
face à des défis sécuritaires nouveaux, notamment
l'avancée du terrorisme19(*).
En effet, l'ampleur de la menace terroriste en Afrique
occidentale et en Afrique centrale, avec Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI)
et Boko Haram, dicte une stratégie commune entre les pays africains pour
briser le cycle de la violence et éviter l'enracinement de
l'insécurité. Face aux limites des approches individuelles ou
partielles, la mise en commun de moyens humains, militaires et de renseignement
est primordiale pour lutter plus efficacement contre les menaces de
déstabilisation. Rodrigue Nana Ngassam (2013) écrit qu'en
termes d'efficacité, la lutte contre le terrorisme et le crime
organisé ne peuvent plus se concevoir à partir de
catégories telles que l'intangibilité des frontières, la
souveraineté ou les rivalités pour le leadership
régional.
Dans ces conditions, la coopération
transfrontalière semble être une obligation de solidarité
communautaire dans la lutte pour la survie.
1.2.2. Les avantages de la coopération
transfrontalière
La coopération transfrontalière comporte des
avantages sur le plan économique et dans le domaine de la paix.
Sur le plan économique, il y a des avantages à
mutualiser les ressources pour coordonner les politiques de
développement et constituer des «territoires gagnants» pour
reprendre l'expression chère à Georges Benko & Alain Lipietz
(1992) ; ce qui suppose bien sûr que d'autres soient perdants. La
question de la mondialisation n'est pas seulement de savoir si tel ou tel Etat
profite plus qu'un autre de ce processus, en raison de sa taille, de sa
population, de son insertion dans les réseaux mondiaux de la
connaissance, des infrastructures et des capitaux, mais si certaines parties de
la population et des territoires en bénéficient plus que d'autres
et, à ce titre, se rapprochent ou non d'autres groupes humains dans le
monde et d'autres portions de l'espace mondial20(*).
« L'apparition de régions-monde transcendant des
frontières nationales déliquescentes est un autre
élément très important dans le processus actuel, dans la
mesure où elle en a été le précurseur. Les
décennies passées ont été marquées par la
constitution d'organisations régionales qui ont pour objectif principal
d'estomper, voire de gommer les frontières, en favorisant la libre
circulation des marchandises et des hommes. » (Emmanuel
Grégoire & al. 2006 : 456).
Le second avantage est relatif à la paix et la
sécurité. Effectivement, la cogestion des espaces
transfrontaliers en Afrique par exemple est devenue un facteur de stabilisation
des frontières et d'intégration régionale, un vecteur de
paix. A la suite de John O. Igué & al. (2010 : 8),
écrivons que le nationalisme, c'est la guerre, tandis que les
regroupements régionaux engendrent la paix. La coopération
transfrontalière devient dans ces conditions, une voie
« obligatoire » pour des Etats africains qui veulent se
développer et participer à terme au progrès de
l'humanité : « (...) la seule alternative raisonnable
est effectivement de chercher à vivre ensemble avec le minimum de
confrontation, le maximum de valorisation de ce qui peut unir les uns aux
autres dans la complémentarité et le renforcement de nos
potentialités respectives. », R.C. Sawadogo (2008 :
64). Il poursuit que, c'est la recherche de convergences par-dessus les
différences qui constituera la trame de l'intégration nationale.
C'est l'option de la solidarité organique du sociologue Emile Durkheim
qui, à l'opposé de la solidarité mécanique,
liée aux simples effets de proximité ou de similitude,
développe des complémentarités par les effets de la
division du travail social de plus en plus poussée.
Malgré ces avantages indéniables, la
coopération transfrontalière semble comporter des limites ou des
risques.
1.2.3. Les limites ou les risques de la coopération
transfrontalière
De prime abord, les questions de coopération
transfrontalière et d'intégration régionale semblent
être de nos jours des concepts d'actualité au point de devenir des
questions politiquement correctes. Dans ces conditions, des avis contraires
peuvent apparaître comme un « crime de
lèse-majesté ». Pourtant, faut-il à tout prix
« positiver », pour reprendre l'injonction de John O.
Igué & al. (2010) et voir forcément dans les
frontières des espaces de développement partagés ?
La coopération transfrontalière comporte aussi
des limites, ou plus exactement des risques. Ces dommages que les Etats pris
individuellement ou collectivement peuvent subir du fait de leur engagement
dans cette entreprise coopérative se déclinent en manque de
volonté politique, en incertitudes sur les risques liées à
la coopération transfrontalière (ce qu'on peut y perdre) et
en la faiblesse de l'intégration nationale.
Pour Michel Cahen (1999), l'Etat ne crée pas la nation.
Ce n'est pas parce que des Etats sont en crise, que la solution consiste
à revenir en arrière vers les clans, vers le temps des tribus.
Par ailleurs, le problème de développement ne se réduit
pas au débat sur les frontières. Pour Gilles Sautter cité
par Bruno Stary (1996), ce ne sont pas tant celles-ci qui posent
problème que les systèmes étatiques eux-mêmes. C'est
donc l'Etat qui est indexé de mal conduire les politiques publiques,
dont celles portant sur les coopérations transfrontalières.
De plus, l'option d'une intégration régionale ne
veut pas dire que les Etats et surtout les populations soient prêts
à renoncer à leurs spécificités et convictions.
C'est pourquoi, il faut s'interroger avec Lassané Savadogo (1993) si
certains projets d'envergure continentale ne participent pas d'un
véritable travail de Sisyphe auquel se livreraient sans réelle
conviction les Etats africains. « Le rapprochement dans ces
conditions ne pouvait signifier autre chose que la recherche et la codification
du plus petit dénominateur commun existant entre ces
Etats. », L. Savadogo (1993 : 81). Et ce
dénominateur commun, c'est la communauté géographique, qui
elle aussi, par sa nature est assez précaire, si elle n'est pas mise en
association avec d'autres communautés. De façon plus explicite,
à qui profite la coopération transfrontalière si l'on part
du principe qu'il y a des « gagnants » et des
« perdants ». Est-ce que l'on oublie trop souvent de parler
de ces perdants ? Telle est l'équation qu'il faut résoudre
afin que dans la redistribution des bienfaits, certains ne s'en sortent pas
avec la part du lion et d'autres, la portion congrue.
Par ailleurs, la coopération transfrontalière en
Afrique a connu beaucoup de balbutiements dans sa mise en oeuvre.
L'intégration reste surtout un discours théorique et il est
permis de douter de la bonne volonté de certains dirigeants à
s'acheminer résolument vers une coopération plus
opérationnelle. La preuve, en Afrique de l'Ouest, l'intégration a
été poursuivie parallèlement à des
stratégies économiques d'introversion reposant sur des industries
de substitution aux importations. « Or, l'expérience
montre que les stratégies de développement axées sur les
politiques commerciales introverties se prêtent très mal à
l'accroissement durable des échanges par le biais des formules de
préférences commerciales réciproques ou d'autres
mécanismes institutionnels. », Badiane (1996 : 183).
Une dernière limite et non des moindres, c'est que
l'intégration nationale, dans les pays qui s'acheminent vers
l'intégration régionale, est souvent fragile. Or, celle-ci semble
être un préalable à l'intégration régionale.
Malheureusement, la charité à ce niveau n'est pas toujours bien
ordonnée, de sorte que certains Etats vont à l'intégration
régionale, sans avoir consolidé l'intégration nationale.
Certes, l'intégration nationale ne prédétermine pas
forcément l'intégration régionale, mais elle lui est
nécessaire, si l'on veut une durabilité des résultats
obtenus. Ram Christophe Sawadogo (2008), après avoir relevé
l'absence formelle de la thématique de l'intégration nationale
des activités actuellement déployées au Burkina Faso pour
réussir l'intégration régionale, envisage une approche
directe et ouverte de cette intégration régionale. La question,
selon l'auteur semble superflue, tardive, sinon dangereuse, car le concept de
l'intégration nationale se doit d'être manié avec la plus
grande précaution pour éviter les dérives de
micro-nationalisme. « Présentée comme une option de
vie et de cadre de vie que les populations doivent s'approprier de
manière approfondie, cette intégration nationale apparaît
comme incontournable et indispensable pour mieux réussir et
accélérer l'intégration régionale »,
R.C. Sawadogo (2008 : 69). Il poursuit que la pédagogie qui aura
réussi les bases de l'appropriation de l'intégration nationale
produira très vraisemblablement les mêmes effets en faveur de
l'intégration régionale, car elle jouera alors un rôle
d'accélérateur. Des inquiétudes déjà
soulevées par Michel Cahen (1999 : 157) pour qui, le
problème essentiel de l'intégration régionale en Afrique
subsaharienne, c'est qu'il n'y a pas eu d'intégration nationale et la
difficulté actuelle est en réalité de réussir une
simple «intégration interne» des Etats.
Si l'on distingue intégration nationale et
intégration régionale, il faut aussi identifier les formes de
coopération transfrontalière.
1.2.4. Les formes de coopération
transfrontalière
Avant d'aborder les formes de coopération
transfrontalière, il convient de noter qu'il y a plusieurs
manières de classifier un phénomène d'étude. La
classification peut s'effectuer en partant du degré ou de la nature du
phénomène, des acteurs en jeu, des époques où se
manifeste le phénomène, etc.
Dans notre cas, nous allons nous pencher sur les formes de
coopération existantes pour en ressortir la différence avec la
coopération transfrontalière, d'une part, puis nous allons tenter
une différenciation en nous basant sur les acteurs/initiateurs de la
coopération transfrontalière, d'autre part.
Sur les formes de coopération transfrontalière,
la littérature n'est pas particulièrement abondante. Pour Joseph
Vincent Ntuda Ebodé (2011), l'association de plusieurs Etats pour
gérer dans la paix une ressource dispersée à travers
plusieurs frontières héritées de la colonisation semble
être la meilleure option face à une gestion unilatérale. Ce
débat est d'autant capital qu'il soulève deux grands
enjeux : sécuritaires et de gouvernance. Face à ces enjeux,
il existe trois possibilités de gestion des ressources qui s'offrent aux
acteurs concernées. Ce sont : la gestion centralisée, la
gestion communautaire et la gestion coopérative. Néanmoins,
« Si les deux premières renvoient d'emblée à
une gestion souverainiste, tournant autour d'un seul acteur étatique, la
gestion coopérative suppose au moins la présence de deux acteurs
séparés par une frontière. Elle s'incarne donc soit dans
le bilatéralisme, soit dans le
multilatéralisme. », Joseph V. N. Ebodé
(2011 : 13). C'est donc le type de gestion, bilatérale ou
multilatérale, qui caractérise la coopération
transfrontalière.
En outre, il est possible d'opérer une typologie en
partant de l'acteur central de la
coopération transfrontalière: Etats ou populations locales.
Lorsque cette centralité émane des Etats, l'on parle de
coopération par les Etats. C'est l'approche
« juridiste » de la science politique dont parle Coulon
(1972), cité par Jean Copans (2001), où l'Etat prend une couleur
« bourgeoise ». Dans cette optique, l'engagement politique
apparaît crucial pour démarrer une coopération
transfrontalière, car il faut baliser tout l'arsenal juridique :
chartes, traités, etc. Cependant, cette approche classique qui consiste
à privilégier le chenal supranational est battue en brèche
par les défenseurs de la « politique par le bas ».
Ainsi, Jean Copans (2001) écrit que, sous l'instigation de Jean
François Bayart qui a fondé la revue Politique africaine
en 1981, un courant est apparu et a fait rentrer la vie sociale et
culturelle par la porte tout en faisant sortir l'analyse administrative, mais
aussi l'histoire politique, événementielle et biographique par la
fenêtre21(*). En
termes clairs, le « trop d'Etat » a obligé à
concevoir le dégraissage22(*) de la machine « pléthorique » de
l'appareil d'Etat. La cause, l'Etat n'a pas réussi la mission à
lui assignée. S'il a su souvent assurer le rôle de l'Etat
gendarme, il n'a pas été le démiurge tant attendu du
développement. Dans la même logique, Jean François
Médard (1990), écrit que, trente ans après les
indépendances, le bilan en Afrique révèle un double
échec au niveau du développement et au niveau de l'Etat. Il
avance que l'Etat africain est un paradoxe : il est
« fort » car autoritaire et reposant largement sur
l'arbitraire et la violence exercée hors de tout cadre
légal ; et « mou » car cet absolutisme ne va
pas de pair avec une telle inefficacité que cet Etat fort est en
réalité largement impuissant, malgré sa capacité de
nuisance : il est incapable de traduire les objectifs qu'il se donne en
politique effective. Alors, face à ce qui paraît être une
impasse, Jean François Médard (1990) propose sans langue de bois,
de repenser l'Etat et le développement. Et puisqu'il n'est pas
réaliste d'en finir avec l'Etat, il faut le
« dégraisser », en faisant du « moins
d'Etat ». Cette vision est entérinée par Guy Bajoit
(1997). Dans une interview publiée dans la revue Antipodes, il
propose de « repenser le développement »,
loin du régime de pensée unique, favorisé par la
mondialisation, laquelle tend à uniformiser les façons de penser
l'avenir des sociétés. Pour lui, le développement n'est
plus à appréhender comme un processus de changement social, mais
comme un mode de fonctionnement de la société, qui résout
efficacement les problèmes que pose la vie collective, tout en se
conformant aux exigences éthiques des Droits de l'Homme. Dans la
même perspective, l'étude de Enda Diapol (2007) estime que si
l'approche normative a permis à la CEDEAO et à l'UEMOA
d'engranger des progrès dans les domaines économique et
monétaire, force est de constater que les avancées n'ont pas
été traduites en comportements et pratiques sur le terrain.
D'où l'intérêt croissant pour les dynamiques locales
reconnues sous des appellations diverses :
« pays-frontières », « espaces de
proximité », « zones de
solidarité », « couloirs de
développement », « zones naturelles
d'intégration ». C'est en cela que la forme de
coopération transfrontalière d'initiative endogène suscite
de l'intérêt pour les chercheurs en sciences sociales, tout comme
les domaines de coopération. Et pour preuve, avant que les Etats ne
formalisent les formes de coopération transfrontalières
existantes, les vraies initiatrices de cette forme endogène de
coopération, ce sont les populations locales. Ce sont elles qui on
tracé les routes de l'intégration par les pieds nus avant que les
Etats ne viennent les relier par l'asphalte, en goudronnant les routes, les
autoroutes, en construisant les ponts et les échangeurs. C'est le cas de
la filière cola qui a façonné les relations
transfrontalières entre la Côte d'Ivoire, le Mali, le Burkina
Faso, le Niger, le Sénégal, le Nigéria depuis des temps
anciens, à partir de grands centres d'approvisionnement tels que
Bouaké dans la région Baoulé et Anyama à la porte
du pays Aké au sud-est de la Côte d'Ivoire et qui fait figure de
la capitale actuelle de la cola (Jérôme Aloko N'Guessan,
2000 : 26).
1.2.5. Les domaines de coopération
transfrontalière
Les domaines de coopération ont été
largement abordés par les chercheurs ; ces domaines touchent
à la paix, à la sécurité et à la
défense, aux infrastructures dont les transports, aux ressources
naturelles, sanitaires. Mais commençons par le volet juridique et
institutionnel.
Le volet juridique et institutionnel
Christel Alvergne (2007) se demandant :
« Quelles politiques territoriales pour inscrire l'Afrique dans la
mondialisation ? », écrit que le travail mené par
le Partenariat pour le développement municipal (PDM)23(*) a consisté à
proposer de nouvelles idées et à tester de nouvelles pratiques
institutionnelles. Ce qui l'amène à distinguer trois
échelles qui correspondent à trois dimensions de l'action du
PDM : l'échelle sous-régionale, l'échelle
transfrontalière et l'échelle locale et la
décentralisation.
En outre, dans le cadre de la coopération
transfrontalière en Afrique de l'Ouest, le secrétariat
exécutif de la CEDEAO24(*) a oeuvré à améliorer le cadre
juridique et à renforcer les coopérations d'initiative
endogène. Dans ce sens, plusieurs activités ont été
menées au nombre desquelles l'élaboration d'un projet de
convention juridique, lequel s'inspire en partie de la Convention de Madrid,
qui est l'acte juridique fondateur de la coopération
transfrontalière en Europe, l'identification et la mise en oeuvre de
deux opérations pilotes de coopération transfrontalière
dont l'une porte sur la zone transfrontalière
Sikasso-Korhogo-Bobo-Dioulasso et l'autre sur la zone transfrontalière
de Sénégambie méridionale (Gambie, Casamance,
Guinée Bissau)25(*).
D'ores et déjà, il faut noter avec satisfaction
l'adoption le 17 mai 2012 par les ministres en charge des frontières de
la convention africaine sur la coopération transfrontalière dite
Convention de Niamey, même si des défis tels que le respect de
2017 comme nouvelle échéance décidée par la
Conférence de Malabo adopté en juillet 2011 pour achever la
démarcation de toutes les frontières africaines et la
mobilisation des ressources financières restent des défis
à relever.
Le volet paix, sécurité et
défense
Dans le domaine de la sécurité et de la
défense, Pierre-André Wiltzer (2004) propose d'adopter une
approche régionale de la sécurité africaine (Cf.1.2.1
Cas de l'Afrique). Pour lui, le développement ne peut être
désolidarisé de la paix et de la sécurité, car les
ferments les plus profonds de la violence résident dans la
pauvreté dont souffrent une trop grande partie des Africains. Pour
l'instauration d'une paix durable, Wiltzer (2004) propose trois étapes:
d'abord le règlement du conflit, ensuite la prévention de sa
réapparition et enfin la consolidation de la paix.
Mettant un accent particulier sur la paix et la
sécurité, Mirko Herberg (2011), écrit que si les
ressources sont essentielles au développement, ces mêmes
ressources peuvent y constituer un obstacle, comme le témoigne
l'histoire de l'Afrique centrale, surtout que « La
présence des ressources ne se soumet pas aux frontières
tracées par l'homme », Mirko Herberg (2011 : 9).
Aussi, est-il impératif, pour éviter les conflits, de
réglementer les ressources partagées à travers une
cogestion.
Le volet infrastructures
Kuroda Haruhiko & al. (2007) se sont penchés sur le
rôle des infrastructures transfrontalières dans le processus
d'intégration régionale de l'Asie en développement. En
examinant « l'extraordinaire » croissance de l'Asie en
matière de commerce et d'investissement lors des vingt-cinq
dernières années et en passant en revue quatre études de
cas d'infrastructures transfrontalières en Asie26(*), ces auteurs montrent que la
plupart des programmes et projets d'infrastructures transfrontalières
sont très complexes. Aussi, soulignent-ils, le besoin d'un cadre
analytique global pour répondre aux défis inhérents
auxquels font face les infrastructures transfrontalières. Ils mettent en
évidence le fait que la composante physique des infrastructures doit
être enchâssée à la composante institutionnelle, si
l'on cherche vraiment à améliorer la connectivité entre
les frontières. Autrement dit, la conception et la planification des
infrastructures transfrontalières doivent tenir compte de toutes les
dimensions politique, économique, financière et institutionnelle
et faire travailler ensemble les acteurs que sont les gouvernements, le secteur
privé, la société civile et les institutions
multilatérales, pour assurer les conditions de succès de la
coopération régionale en Asie.
Dans le domaine des transports, la coopération
transfrontalière en Afrique de l'Ouest a fait l'objet de nombreuses
études, eu égard à l'importance de ce secteur dans le
développement économique sous-régional. Et comme le dit
l'adage populaire, « la route du développement passe par
le développement de la route ». Entre autres
études, celle menée par l'Association des régions
frontalières européennes (ARFE, 2012) dans le domaine des Routes
transfrontalières africaines (RTA), des autoroutes, des chemins de fer
et des aéroports permet de cerner l'étendue de ce projet de
coopération transfrontalière sous-régionale.
Le volet ressources naturelles
La littérature disponible porte sur les ressources
minières, forestières, pétrolières, halieutiques et
hydriques.
Dans le domaine des ressources en eau, la coopération
transfrontalière a fait l'objet de multiples attentions, de la part des
chercheurs. Cela se comprend aisément dans la mesure où l'Afrique
de l'Ouest est une région où les besoins en eau potable sont
souvent insuffisamment couverts, alors que l'eau est à la base de toutes
les activités humaines : « l'eau peut exister sans
nous, mais nous ne pouvons pas exister sans elle »27(*). Par ailleurs, au Forum
mondial de l'eau qui s'est tenu en 2009 à Istanbul28(*), András
Szöllösi-Nagy a déclaré que la coopération et la
solidarité doivent être des principes de gouvernance, afin que les
populations évitent les conflits liés à l'eau,
engendrés par une compétition croissante pour le partage des
ressources en eau. Il a, par la suite, souligné de nombreux obstacles de
cette coopération, en particulier les divergences conceptuelles et
historiques et le manque des ressources financières, des
capacités techniques et institutionnelles, et le manque de
volonté politique. Dans le même ordre d'idées, Etanislas
Ngodi (2011), écrit que la gestion des ressources en eau
transfrontalières partagées entre différents Etats
souverains est un problème délicat qui, traité de
manière inappropriée ou partielle, peut être
pénalisant en termes de développement humain et
économique. A ce sujet, il cite Ismail Serageldin, Vice-président
de la Banque mondiale, qui déclarait en 1995 que : « si les
guerres du XXe siècle se sont combattues à cause du
pétrole, les guerres au XXIe siècle éclateront
à cause de l'eau » (E. Ngodi, 2011 : 48). C'est pourquoi,
l'auteur s'est intéressé au fleuve Congo29(*) qui apparaît aujourd'hui
comme une ressource naturelle à multiples enjeux : économique,
sécuritaire, énergétique, social et géopolitique. A
ce propos, l'accord de Brazzaville du 06 novembre 1999, créant la
Commission internationale du Bassin Congo-Oubangui-Sangha (CICOS)30(*) vise à «(...)
renforcer les liens de solidarité séculaire entre les peuples
riverains du fleuve et de promouvoir entre les Etats la coopération en
matière de la navigation fluviale ».
Dans le domaine des ressources halieutiques, Cyrille Serge
Atonfack Guemo (2011) a démontré le caractère
transfrontalier de leur gestion dans la sous-région Afrique centrale,
qui est partie à la convention du Comité régional des
pêches du Golfe de Guinée (COREP).
Pour lui, la pêche illicite, non déclarée
et non réglementée (pêche INN)31(*) est un problème qui se
pose avec acuité dans cette région et constitue l'un des
obstacles à la gestion durable des pêches. Pour faire face
à ce fléau, Cyrille S. A. Guenon (2011) propose aux Etats
concernés entre autres, d'améliorer les opérations de
surveillance, de contrôle et de protection de la ressource halieutique et
de repenser les accords de pêche entre l'Union européenne et les
Etats africains dans le cadre des accords Afrique- Caraïbes- Pacifique
(ACP).
En matière de ressources minières, Philippe
Biyoya Makutu Kahandja (2011) s'est penché sur la gestion
concertée des ressources minières dans l'espace transfrontalier
occidental et oriental de la République Démocratique du Congo
(RDC). Il se demande avec un brin de pessimisme si la perspective d'une gestion
coopérative transfrontalière obéirait à un
impératif économique ou de sécurité, surtout pour
ce qui concerne l'espace Afrique centrale, lequel est soumis depuis quelques
années au pillage des ressources et à la criminalité de
son économie. Pour Philippe Kahandja (2011 : 108), la vertu de
l'intégration régionale africaine comme voie de sortie de la
crise ou comme perspective de consolidation de la paix durable, de la
sécurité et de la stabilité régionale attendra de
faire ses preuves, car « (...) ce n'est pas l'abondance32(*) ou l'immensité des
ressources naturelles qui créent les conditions de l'intégration
économique régionale, mais plutôt la rationalisation des
politiques économiques des Etats à vocation de constituer et de
servir les marchés régionaux ».
Dans le domaine des ressources pétrolières,
Marc-Louis Ropivia (2011) affirme que les organisations d'intégration
régionale représentent un cadre idéal pour oeuvrer
harmonieusement à l'atténuation des tensions entre les Etats
membres. Toutefois, la concertation reste imbriquée au respect des
règles de droit en la matière. Son étude est basée
sur la problématique du règlement du différend frontalier
maritime entre le Gabon et la Guinée Equatoriale, différend qui
concerne les îlots pétroliers de Mbanié, Conga et
Cocotiers. Entre la résolution politique et juridique, les deux Etats
ont opté pour la négociation politique. Une solution que l'auteur
trouve inachevée, car elle ne peut se pérenniser que si les deux
pays décident de subordonner la négociation politique à la
décision juridique de la Cour Internationale de Justice ;
décision à partir de laquelle il serait possible d'envisager
sereinement une zone maritime d'exploitation commune. Malheureusement, ce
défi de la gestion concertée se heurte aux stratégies des
compagnies pétrolières qui au regard des avantages qu'elles
tirent en soumissionnant dans chacun des pays, brouillent le jeu de la
coopération et rendent difficile toute tentative de résolution
juridique ou politique du différend.
Dans le domaine de la coopération
transfrontalière forestière, Jean Félix Yekoka (2011)
montre que les Etats d'Afrique centrale33(*), ainsi que leurs gouvernements respectifs, ont
inscrit les forêts du Bassin du Congo dans la dynamique de
coopération bilatérale et multilatérale. Et pour cause,
les Etats dont relèvent ces forêts (qualifiés de «
deuxième poumon mondial »), scellent leur destin commun face
aux enjeux climatiques, géostratégiques et sécuritaires de
l'heure. Et sous le signe de « l'union fait la force », les six pays
concernés se sont regroupés au sein d'une institution
sous-régionale appelée : Commission des forêts d'Afrique
centrale (COMIFAC). Dans cette étude, Jean Félix Yekoka propose
un bilan à mi-parcours de cet organe sous-régional. Pour lui, si
la plupart de ces pays ont entrepris des actions en vue de protéger les
ressources forestières et fauniques, les politiques ont
été trop endogènes, souverainistes ; d'où leur
incapacité à imaginer la forêt comme une donnée
triptyque : nationale, sous-régionale et internationale. Aussi, cette
coopération transfrontalière forestière se heurte-t-elle
à de nombreux obstacles : obstacle financier, questions de
leadership et d'intérêts par groupes étatiques (pas
toujours convergents) et manque d'intérêt des parlementaires de la
zone pour légiférer sur la question forestière
transfrontalière.
Le volet santé
Dans le domaine de la santé, Marc Gentilini (2011)
écrit que la santé sera tout simplement mondiale ou ne sera pas.
En effet, « La maladie est sans frontières et toutes les
barrières élevées pour tenter de la contrôler se
sont révélées inefficaces », Gentilini
(2011 : 13). C'est dire que la santé doit faire l'objet d'une
attention plus soutenue de tous. Et la propagation du virus Ebola34(*) en début 2014 en
Guinée nous rappelle tous cette nécessité de
coopération sanitaire transfrontalière. Un avis corroboré
par Christian Masset (2011 : 19) qui affirme que la santé en tant
« que facteur de consensus et de solidarité »
doit interpeller tout le monde. Certes, Marc Gentilini (2011)
reconnaît qu'à partir de 2000, les Etats du monde entier, pour la
première fois, se sont fixé des objectifs communs, les Objectifs
du millénaire pour le développement (OMD) dont trois35(*) objectifs concernent
directement la santé. Mais cela n'est pas suffisant, surtout que les
financements dans le domaine sont dérisoires et s'amenuisent depuis la
crise économique et financière mondiale de 2008, avec des
promesses faites, mais jamais tenues. C'est pourquoi, il appelle les
gouvernants, les dirigeants et les exécutants à gérer les
ressources du sol, du sous-sol, de la mer et des airs, pour le
bénéfice du plus grand nombre et à lutter contre les
détournements.
II. Problématique, objectifs et hypothèses de
l'étude
2.1. Problématique
Les recherches sur la coopération
transfrontalière ont porté sur l'historique du
phénomène en Europe, en Asie, mais aussi en Afrique. En Afrique
de l'Ouest par exemple, il existe des formes de coopération
transfrontalière depuis l'époque médiévale
(Agnès Lambert, 1998) ; toutefois, elles n'étaient pas
formalisées dans des cadres juridiques et normatifs comme celles
d'aujourd'hui. De nos jours, les formes de coopération existantes sont
principalement au nombre de trois : la gestion centralisée, la
gestion communautaire et la gestion coopérative. Les deux
premières renvoient à la gestion souverainiste,
opérée par un seul acteur étatique, tandis que la
troisième suppose au moins l'existence de deux acteurs étatiques
séparés par des frontières (Joseph V. N. Ebodé,
2011). Et c'est dans le cadre de cette dernière forme de
coopération que se situe notre travail de recherche.
De plus, les travaux des chercheurs ont fait ressortir les
avantages (John O. Igué & al. 2010 ; Emmanuel Grégoire
et al. 2006 ; R.C. Sawadogo, 2008), mais aussi les limites (Lassané
Savadogo, 1993 ; Bruno Stary, 1996 ; Michel Cahen, 1999 ;
Ousmane Badiane, 1996 ; R.C. Sawadogo, 2008) de la coopération
transfrontalière. Les bénéfices relevés portent sur
le développement politique et économique. Les limites ont trait
au manque de volonté politique et à la faiblesse de
l'intégration nationale.
Enfin, la littérature a particulièrement
été abondante sur les domaines de coopération
transfrontalière : gestion commune de la sécurité et de la
défense (Mirko Herberg, 2011 ; Pierre-André Wiltzer,
2004) ; des ressources en eau (Etanislas Ngodi, 2011 ; Tchago
Bouimon, 2011 ; CEDEAO, 2006) ; des ressources forestières
(Jean Félix Yekoka, 2011), halieutiques (Cyrille S.A. Guemo,
2011) ; pétrolières (Marc-Louis Ropivia, 2011) ;
minières (Philippe B.M. Kahandja, 2011) ; sanitaires (Marc
Gentilini, 2011 : Christian Masset, 2011) ; infrastructures
transfrontalières en Asie (Kuroda Haruhiko, 2007) ; transports
routiers, ferroviaires et aériens en Afrique (ARFE, 2012).
En outre, des chercheurs se sont penchés sur des
exemples d'espaces marchands (Bruno Stary, 1996) et de coopération
transfrontalière avec le cas Sikasso-Korhogo-Bobo-Dioulasso (Karim Dahou
et al. 2007 ; John O. Igué & al. 2010 ; Enda Diapol,
2007) ; de la Haute Casamance et de ses voisins (Sylvie Fanchette, 2001) ;
de la Sénégambie méridionale (John O. Igué, 2010),
etc.
De la tentative d'évaluation des écrits sur le
phénomène, l'on note que la documentation est peu abondante sur
les enjeux de la coopération transfrontalière en Afrique de
l'Ouest. L'insuffisance de documentation est plus prononcée lorsqu'on se
penche sur les perceptions des populations. Or, après
l'intégration par les Etats, c'est l'intégration par les peuples
qui est de plus en plus prônée. Si l'intégration doit se
faire par les populations, il est trivial que ces dernières doivent
accéder à l'information sur le sujet, participer au processus et
pouvoir ainsi opérer des choix éclairés. C'est pour cela
qu'à l'échelle micro du Burkina Faso, nous voudrions recueillir
les avis des populations sur la question de la coopération
transfrontalière, notamment les enjeux et les perceptions.
Le constat fait à partir de l'enquête
exploratoire révèle que la majorité des personnes
enquêtées n'est pas suffisamment informée des formes de
coopération transfrontalières qui existent aux frontières
du Burkina Faso, a fortiori, au niveau de l'Afrique de l'Ouest. Nous
pouvons citer comme exemples de formes de coopérations
transfrontalières en Afrique de l'Ouest : l'espace
Sikasso-Korogho-Bobo-Dioulasso (SKBo), la Sénégambie
méridionale, Maradi-Katsina-Kano, l'espace Cinkansé-Bittou-Bakwu,
le Centre de santé transfrontalier Ouarokuy-Wanian. Peu
informées, les populations locales participent également peu
à la conception et à la mise en oeuvre des projets de
coopération transfrontalière. Toutefois, l'information sur
l'existence des formes de coopération transfrontalière semble
circuler au niveau des populations frontalières. Par exemple, la plupart
des populations de la commune de Djibasso sont au courant de l'existence du
Centre de santé transfrontalier (CST) Ouarokuy-Wanian. Cela pourrait
s'expliquer par le fait de la proximité de résidence
géographique de ces populations à cheval sur le Burkina Faso et
le Mali. Une autre explication, c'est que ces populations de part et d'autre de
la frontière ont vécu des moments d'affrontements et ont
trouvé dans la construction et la gestion du CST une forme de
rapprochement. En effet, ces populations riveraines du Burkina Faso et du Mali
se sont affrontées en 2009 à cause de questions liées
à l'exploitation des ressources naturelles, notamment le foncier. Il en
a résulté neuf36(*) (09) pertes en vies humaines (tous de
nationalité burkinabè) et des dégâts
matériels importants. Si les populations sont au courant de leur
existence, en revanche, elles ne sont pas associées dans le processus de
coopération transfrontalière dès la conception du projet.
Cette faible participation a des répercussions négatives sur leur
perception des enjeux de la coopération transfrontalière.
Au regard de ce constat, il se pose en sus du problème
de connaissance des formes de coopération transfrontalière, celui
des enjeux y relatifs et de la participation active des populations locales
à la conception et surtout à la mise en oeuvre des formes de
coopération transfrontalière formalisées par les
Etats ; ce qui ne milite pas pour une bonne perception de ladite
coopération.
Ces constats nous semblent des pistes intéressantes de
réflexions sociologiques. Aussi, le problème posé est le
suivant : les populations frontalières du Burkina Faso ne sont pas bien
informées des enjeux de la coopération transfrontalière,
du fait qu'elles ne sont pas impliquées activement dans le
processus ; ce qui joue négativement sur leur perception du
phénomène.
D'où les questions de recherche suivantes : quels
sont les enjeux de la coopération transfrontalière sur les plans
social, économique et politique ? Comment ces enjeux sont-ils
perçus par les populations vivant dans les zones frontalières du
Burkina Faso : positivement ou négativement ? Les populations
des zones frontalières sont-elles associées à la
conception et la mise en oeuvre des formes existantes de coopération
transfrontalière ? Si la réponse à cette
dernière interrogation s'avérait affirmative, quel est le
degré de cette participation ?
2.2. Objectifs de l'étude
2.2.1. Objectif général
Il s'agit de décrypter les enjeux sociaux,
économiques et politiques de la coopération
transfrontalière en Afrique de l'Ouest et les perceptions de cette
coopération par les populations burkinabè vivant dans les zones
frontalières.
2.2.2. Objectifs spécifiques
De cet objectif général, découlent les
objectifs spécifiques suivants :
· appréhender les enjeux de la coopération
transfrontalière en Afrique de l'Ouest dans les domaines sociaux,
économiques et politiques vue sous l'angle des populations
burkinabè vivant dans les zones frontalières ;
· déchiffrer les perceptions que les populations
burkinabè vivant dans les zones frontalières ont de cette
coopération transfrontalière :
connaissance/méconnaissance du sujet, perception
positive/négative, adhésion/opposition, participation/non
participation, avantages/limites, proposition de solutions.
2.3. Hypothèses de l'étude
2.3.1. Hypothèse principale
La coopération transfrontalière soulève
des enjeux sociaux, économiques et politiques pour le
développement de l'Afrique de l'Ouest, mais ces enjeux ne sont pas bien
perçus par les populations burkinabè vivant dans les zones
frontalières en raison d'une faible participation communautaire en
amont.
2.3.2. Hypothèses secondaires
A partir de l'hypothèse principale, nous émettons
les hypothèses secondaires suivantes :
Hypothèse 1
La coopération transfrontalière en Afrique de
l'Ouest soulève des enjeux multiples, principalement des enjeux sociaux,
économiques et politiques.
Hypothèse 2
La faible appropriation de la coopération
transfrontalière en Afrique de l'Ouest par les populations
burkinabè vivant dans les zones frontalières, due à un
manque d'informations sur la coopération transfrontalière,
constitue une limite à leur participation effective au processus.
III. Concepts, champs et paradigmes
3.1. Définition des concepts
Dans le cadre de cette étude, nous allons
définir les concepts ci-après : coopération
transfrontalière ; Etat ; politiques publiques ;
perceptions.
3.1.1. La coopération
transfrontalière
Le concept de « coopération
transfrontalière » est composé du nom
« coopération » et de l'adjectif
« transfrontalier ».
D'un côté, la coopération est une forme
d'organisation collective qui encadre parfois des relations économiques.
Elle existe sous des formes spontanées, souvent individuelles, en
particulier avec les Systèmes d'échanges locaux (SEL), sous des
formes organisées par des structures (économie sociale), par des
comportements (économie solidaire) ou par des contrats (cas des
logiciels libres avec le principe de copyleft)37(*). Dans un système basé sur la
coopération, les différents acteurs travaillent dans un esprit
d'intérêt général de tous les acteurs. Cela suppose
un certain degré de confiance et de compréhension. Dans cet
esprit, la coopération est antagoniste à la concurrence.
De l'autre, le concept « transfrontalier »
a trait au franchissement d'une frontière, aux relations entre pays, de
part et d'autre des frontières, selon le dictionnaire Larousse38(*). Pour Michel Foucher
cité par Thomas Lothar Weiss (1997 : 653), «Les
frontières sont des structures spatiales élémentaires, de
forme linéaire, à fonction de discontinuité
géopolitique et de marquage, de repère, sur les trois registres
du réel, du symbolique et de l'imaginaire. ».
De nombreux concepts sont nés et sont relatifs, peu
ou prou, aux frontières : espaces transfrontaliers,
périphéries frontalières, dynamiques frontalières,
pays-frontière, coopération transfrontalière.
Lassané Savadogo (1993) s'est intéressé
à ce qui différencie la coopération
transfrontalière de l'intégration régionale39(*). Pour lui, il existe une
différence de nature et non de degré entre les deux concepts.
Pour ce faire, il se base sur une certaine typologie des organisations
internationales, laquelle typologie opère une distinction entre les
organisations qui seraient de simple coopération et celles qui auraient
un caractère d'intégration. A ce sujet, les Etats disposent d'une
panoplie de moyens. En effet, ils ont le choix entre les moyens inorganiques et
les moyens organiques. Dans le premier cas, les Etats ne créent pas
« d'être juridique particulier » pour gérer
leurs relations : ils restent en
« tête-à-tête » : c'est
l'organisation de coopération. Dans le second cas, les Etats
créent une personne morale : c'est l'organisation
d'intégration. Et l'intégration est vue à la fois comme
une situation et surtout comme un processus. Autrement dit, écrit L.
Savadogo (1993 :138), « Les organisations de
coopération sont conçues comme étant celles dans
lesquelles les Etats participants n'ont pas renoncé et ne sont pas
disposés à renoncer à leur existence
souveraine. ». Ces organisations ont donc des pouvoirs
limités, non nécessairement dans leur étendue, mais
surtout dans leur densité. En revanche, les organisations
d'intégration sont d'un type moins rudimentaire que les organisations de
coopération. « L'objectif qui leur est assigné est
de réaliser, à terme, l'unité de l'ensemble
constitué par l'organisation. », L. Savadogo
(1993 :139). L'auteur signale par ailleurs que le traité
constitutif de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)
semble employer indifféremment le concept de coopération et celui
d'intégration. Mais on aboutit au constat que la volonté des
pères fondateurs est l'intégration des Etats participants. Ce
projet est conçu comme devant se réaliser progressivement et la
coopération est comprise comme une étape et un moyen pour y
parvenir, conclut l'auteur.
En définitive, l'on peut retenir dans cette
étude que la coopération transfrontalière est une
coopération visant à développer les rapports de voisinage
entre collectivités ou autorités territoriales relevant de deux
ou plusieurs Etats, dans l'optique d'un développement politique,
économique, social et culturel. Mais quel contenu donner à
l'Etat ?
3.1.2. L'Etat
Etymologiquement, le mot Etat vient du latin status,
dérivé du verbe stare qui signifie au sens premier
« se tenir debout », et au sens figuré « la position
»40(*). Le mot «
Etat » apparaît dans les langues européennes dans son
acception moderne au tournant des XVe et XVIe
siècles. Au XVIIIe siècle, l'Etat signifie
également la condition d'une personne, son « état civil
». Selon Hannah Arendt, ce mot vient du latin status reipublicae.
Mot-à-mot, cela veut dire, « état de la chose
publique » ; ce qui signifie « la forme de gouvernement
»41(*).
Pour Nguyen Quoc Dinh & al. (1999 : 405),
« L'Etat est communément défini comme une
collectivité qui se compose d'un territoire et d'une population soumise
à un pouvoir politique organisé et se caractérise par la
souveraineté ».
Lorsqu'on parle d'Etat, l'on parle donc d'une
personnalité morale qui a quatre caractéristiques
constatées de manière évidente, selon la Convention de
Montevideo42(*)(Uruguay),
signée le 26 décembre 1933. Premièrement, il faut qu'il y
ait un territoire délimité et déterminé. Ce qui
suppose l'existence de frontières qui peuvent être naturelles ou
artificielles. A ce propos, l'article 2, alinéa 4 de la Charte des
Nations Unies insiste sur le respect par les Etats-tiers et par les gouvernants
de l'intégrité de tout territoire national et de ses
frontières. Deuxièmement, il faut une population qui
réside sur ce territoire. Troisièmement, il faut un gouvernement.
Ce dernier peut se concevoir dans un double sens. D'une part, le gouvernement
peut désigner les trois formes de pouvoir, exécutif,
législatif et judiciaire. D'autre part, le gouvernement peut avoir
le sens d'un Premier ministre et de son équipe. En quatrième
lieu, il y a la capacité à entrer en relation avec les autres
Etats en établissant des liens officiels et diplomatiques.
Au Burkina Faso, le titre II de la Constitution43(*) du 2 juin 1991 du Burkina Faso
traite de l'Etat et de la souveraineté nationale, notamment aux articles
31 et 32. Ces articles disposent que « Le Burkina Faso est un
Etat démocratique, unitaire et laïc. Le Faso est la forme
républicaine de l'Etat. La souveraineté nationale appartient au
peuple qui l'exerce dans les conditions prévues par la présente
Constitution et par la loi ». La souveraineté dont il est
question ici signifie deux choses : selon qu'on l'envisage à
l'intérieur de l'Etat ou hors de celui-ci.
A l'intérieur de ses propres frontières, Bouzely
(1981) écrit que la souveraineté signifie que l'Etat est
l'autorité suprême. Il ne reçoit d'ordre de personne et ne
dépend de personne. Aucune autorité ne lui est supérieure.
A l'extérieur, c'est-à-dire dans ses relations internationales,
la souveraineté de l'Etat signifie, non qu'il soit supérieur aux
autres Etats, mais seulement que l'Etat n'a d'ordre à recevoir d'aucune
autre autorité, Etat ou organisation internationale (Alioune Sall,
n.d.).
L'Etat joue un rôle important dans l'élaboration
des politiques publiques.
3.1.3. Les politiques publiques
L'analyse des politiques publiques s'inscrit
profondément dans une démarche pluridisciplinaire. La discipline
« (...) se situe à la jonction de la science politique, du
droit, de l'économie, de la sociologie, de la psychologie, de la
gestion, du management, de l'administration et de l'histoire »,
Stéphane Paquin & al. (2010). Cette vision des politiques publiques
a déjà été évoquée par Patrick
Hassenteufel (2008 : 22) pour qui, les politiques publiques s'inscrivent
dans le cadre de la sociologie politique et son analyse, au départ,
avait une forte approche américaine, avant de s'internationaliser. Pour
Hassenteufel (2008 :7), les politiques publiques « (...)
forment les programmes d'action suivis par les autorités
étatiques ». En effet, les politiques publiques reposent
sur deux notions capitales : celle d'Etat d'une part et celle de programme
d'actions d'autre part. C'est dire que l'étude des politiques publiques,
c'est l'étude de l'Etat en action. L'on s'intéresse pour ce faire
au pourquoi, au comment et aux effets de l'action étatique, mais surtout
à ce que les autorités étatiques pourraient faire,
poursuit-il. Hassenteufel (2008) nous rappelle qu'on ne peut échapper
aux politiques publiques, car la plupart de nos comportements individuels sont
influencés, voire déterminés par elles. Cette
omniprésence des politiques publiques dans la société et
son caractère pluridisciplinaire justifient que l'on y accorde de
l'intérêt. S'intéressant aux politiques publiques dans le
cadre de l'intégration régionale, Hassenteufel (2008 : 18)
écrit que les processus transfrontaliers sont l'objet de politiques
publiques internationales et celles-ci sont définies par Franck
Petiteville & Andy Smith comme « l'ensemble des programmes
d'action revendiqués par des autorités publiques ayant pour objet
de produire des effets dépassant le cadre de territoire
stato-national ». C'est ainsi qu'ils distinguent d'une part les
politiques étrangères qui relèvent principalement des
Etats et qui sont internationales avant tout par leur objet et d'autre part,
les politiques multilatérales qui sont élaborées par des
acteurs internationaux. Un autre élément assez intéressant
dans l'analyse des politiques publiques, c'est qu'en plus de l'acteur Etat, il
existe des acteurs non étatiques, des groupes d'intérêts et
des acteurs intermédiaires pour coproduire de l'action publique (Patrick
Hassenteufel, 2008 ; Jacques Chevalier, 2005).
Pour Jean Claude Thoenig (2005), l'approche standard par les
politiques publiques postule un monde étatocentrique où l'Etat
s'installe au centre, comme une variable indépendante ou comme le pivot
habituel et normal des choix collectifs. L'approche par les politiques
publiques s'intéresse surtout à deux questions : la
première porte sur les modalités de l'intervention publique et la
seconde porte sur l'inventaire des activités que la puissance publique
déploie pour traiter de ses programmes.
Nous conviendrons dans cette étude avec
Stéphane Paquin & al (2010 : 7) qui citent un grand
spécialiste américain de la discipline, Thomas Dye, que les
politiques publiques, c'est « tout ce que les gouvernements
choisissent de faire ou de ne pas faire ».
Qu'en est-il du domaine des perceptions ?
3.1.4. Les perceptions
La perception est définie comme l'action de percevoir
par l'un des cinq sens, par l'esprit44(*). Elle peut faire appel aux organes de sens :
elle peut être visuelle, auditive, olfactive, tactile, gustative. Mais en
réalité, ce concept est multidimensionnel et pluridisciplinaire.
Il a été conceptualisé par les psychologues, les
philosophes, les sociologues, les chercheurs en marketing.... Ainsi, pour le
philosophe Baruch Spinoza45(*), il existe quatre modes de perception: la perception
par les sens, la perception par l'expérience, la perception par le
raisonnement déductif et la perception par l'intuition. La perception
peut aussi dépendre de l'espace et du temps.
L'anthropologie et la sociologie se sont penchées sur
la question des perceptions en lien avec les représentations, à
commencer par les pères fondateurs de la sociologie. Ainsi, pour Emile
Durkheim cité par Michel-Louis Rouquette & al. (1998), la vie
sociale est toute entière faite de représentations. Emile
Durkheim distingue les représentations collectives des
représentations sociales. Les premières sont consensuelles entre
les groupes d'une société à un moment
déterminé, tandis que les secondes se révèlent
différenciatrices de ces mêmes groupes, selon les positions qu'ils
occupent.
Jean Pierre Mpiana Tshitengewa Masengu (2004) définit
la perception sociale comme étant la vision que nous avons de
nous-mêmes, des autres et de la société. Et cette vision a
été acquise au cours d'un long processus de socialisation. Aussi,
implique-t-elle des schèmes de perception, mieux des réflecteurs,
des projections à partir desquels nous percevons autrui.
Pierre Muller (2009) fait le parallèle entre les
représentations et les politiques publiques. Dans le compte rendu
de son oeuvre fait par Philippe Villard (2009), il ressort que
l'élaboration d'une politique publique passe par la mise en forme d'une
image cognitive : une représentation du réel et une vision du
monde qui constituent le référentiel de la politique. Le
référentiel est à la fois un processus cognitif qui permet
de comprendre tout en simplifiant le réel et un processus prescriptif
qui permet d'agir sur lui. C'est une structure de sens qui articule quatre
niveaux de perception du monde : des valeurs (le cadre global structurant
l'action publique), des normes (l'écart entre réel perçu
et réel souhaité), des algorithmes (des relations causales de
types « si..., alors... ») et des images (des raccourcis cognitifs
qui font sens immédiatement). Par ailleurs, Pierre Muller (2009)
détaille trois enjeux qui permettent de saisir l'action publique dans la
France contemporaine. Il s'agit, d'abord, du processus d'intégration
européenne, qui favorise l'émergence d'un espace de
représentation au niveau communautaire et non plus national et qui
entraîne un phénomène d'européanisation des
politiques publiques. Cet enjeu nous intéresse à plus d'un titre
dans le cadre de la coopération transfrontalière en Afrique de
l'Ouest. Ensuite, il y a la redécouverte de la dimension locale des
politiques et de l'émergence de nouveaux espaces de gouvernance locale.
Enfin, il est question de la transformation du référentiel
global, avec la montée en puissance d'un référentiel de
marché.
Nous retiendrons dans le cadre de cette étude que la
perception46(*) est la
conception que les individus et les groupes sociaux se font du monde et de tout
ce qui les entoure. Et cette conception individuelle ou collective est, peu
ou prou, influencée par les représentations sociales.
3.2. Champs de l'étude
3.2.1. La sociologie politique et
économique
En matière de sociologie politique, des
précurseurs comme Talcott Parsons ont produit des recherches qui ont
enrichi les sciences sociales en général et la sociologie en
particulier.
Guy Rocher (1972) s'est fait le devoir d'expliquer la
pensée de Talcott Parsons en matière de science politique ;
explication que nous reprenons ici.
Selon Parsons, la société globale comprend
quatre sous-systèmes et à chacun doit correspondre une discipline
particulière des sciences sociales. Le sous-système d'adaptation
est l'objet d'étude de la science économique ; le
sous-système de poursuite des buts, celui de la science politique ; la
latence est l'objet d'étude de la psychologie sociale, mais aussi
peut-être de l'anthropologie ou de la psychologie ; enfin, c'est le
sous-système de la communauté sociétale qui est l'objet
d'étude de la sociologie. Comme on le voit, c'est en particulier la
latence qui pose des problèmes à Parsons, car il ne sait trop
précisément à quelle discipline l'attribuer.
Dans cet ordre d'idée, l'économie et le
politique sont les deux autres sous-systèmes « actifs » de la
société, inter-reliés d'une manière étroite
au sous-système de la communauté sociétale.
Notons que le politique et l'économique semblent
« enchâssés »,
« encastrés », car l'économique selon Karl
Marx prédétermine le social. C'est dire que dans toute intention
ou action de développement, l'économique ne peut être
désolidarisé du politique et du social, en raison de leurs
implications en amont et/ou en aval.
Il existe une science politique qui peut atteindre le
même niveau théorique et général que la science
économique. Dans l'échange entre le politique et la
communauté sociétale, c'est l'influence qui sert de moyen
d'échange contre le pouvoir et non la monnaie. Lorsqu'il parle de la
sociologie politique, Parsons recourt aussi à l'analogie avec la
sociologie économique.
Ainsi, la sociologie politique est une démarche
scientifique consacrée à l'étude de l'organisation du
pouvoir et sa transmission dans tout groupement humain organisé, dont
l'Etat n'est qu'une forme parmi d'autres.
Quant à la sociologie économique, elle cherche
à comprendre et expliquer sociologiquement les formes d'économie.
En effet, toute forme d'économie est a priori le
résultat d'une construction d'actions et de relations sociales47(*). L'action économique
est donc encastrée dans le social pour emprunter l'expression
chère à Karl Polanyi.
3.2.2. La sociologie du
développement
Pour Yves Goussault (1982), la sociologie du
développement est une sociologie engagée dont l'histoire nous
ramène dans le tournant des années 196048(*), une époque
marquée par les transformations politiques de la décolonisation
et des mouvements révolutionnaires et où les analyses politiques
sont dominées par les publicistes, les revues ou cercles
d'intellectuels, les responsables politiques ou syndicaux. La sociologie du
développement n'aurait d'autre définition que d'être un
moment de la crise des sciences sociales existantes, en particulier la
sociologie, devant les questions posées par le
sous-développement.
Quant à Maxime Haubert (1996), il estime que la
sociologie du développement est une branche spécialisée de
la sociologie qui a longtemps fait l'objet de critiques négatives. En
effet, d'un côté, la sociologie est dénoncée comme
une « idéologie bourgeoise », au nom d'une science
totale de l'histoire et de l'autre, le développement est vu comme
mystification ou instrument de l'« impérialisme » et
du néocolonialisme parce qu'il correspond à une vision du devenir
des sociétés commandée par le modèle occidental. En
conséquence, ceux qui ne partagent pas les vues de ce courant
« critique » sont accusés ou
soupçonnés de collaborer plus ou moins consciemment avec les
classes et les puissances dominantes. L'auteur constate que deux tendances
principales semblent caractériser la recherche sociologique sur le
Tiers-monde et le développement.
En premier lieu, c'est le rapprochement sinon la convergence
des différents courants, une sorte d'apaisement des conflits ou
querelles de doctrines, conséquence du déclin des théories
générales et de l'approfondissement de la connaissance de la
structuration, du fonctionnement et de l'évolution des
sociétés dépendantes.
En second lieu, l'on est beaucoup moins à la recherche
ou sous la dépendance d'un principe d'explication unique ou totalisant,
puisque l'on est de plus en plus sensible à l'extrême
diversité/complexité des situations et facteurs. Aussi, y a-t-il
souvent un rapprochement et parfois même une indifférenciation
entre sociologie et anthropologie sur le terrain du développement et de
la modernisation.
En définitive, Maxime Haubert avance que l'on pourrait
dire qu'il y a en fait deux sociologies du développement qui sont, en
grande partie, cloisonnées. L'une qui est
« africaniste » est plus intéressée par la
problématique de la déstructuration des sociétés
rurales, du développement à la base et de la construction des
Etats nouveaux. En revanche, l'autre est
« américaniste » et porte son attention surtout sur
les classes sociales, les mouvements sociaux et les systèmes
politiques.
3.3. Cadre paradigmatique
Le cadre paradigmatique nous conduit au choix de la posture
compréhensive. Etudiante en sociologie, nous avons appris la
célèbre formule de Dilthey : « Nous expliquons
la nature, la vie de l'âme, nous la comprenons ». Pour les
tenants de la méthode compréhensive, sciences de la nature et
sciences sociales sont ontologiquement pareilles : c'est l'attitude face
à l'objet qui les rend différents49(*). Toutefois, au sein de cette démarche
compréhensive, il existe plusieurs variantes selon que l'on
emprunte le discours de Dilthey, de Weber, de Schütz, etc. Pour notre
part, nous mettrons l'accent sur la vision de Max Weber car ses explications
semblent cadrer mieux avec notre étude.
Mais qui est Max Weber ? Quelle est la quintessence de sa
vision en ce qui concerne la méthode compréhensive ? En quoi
cette vision peut nous aider à avancer dans le cadre paradigmatique de
notre recherche ?
Sociologue et économiste allemand, Max Weber est
né le 21 avril 1864 et est décédé le 14 juin 1920.
Il est considéré comme le fondateur de la sociologie moderne en
général et de la sociologie compréhensive en particulier.
Il accorde une grande place à la rationalité dans ses recherches
et s'intéresse à des thèmes aussi variés que la
religion, l'Etat, les valeurs.
Contrairement à Emile Durkheim qui fait de la
sociologie une science des faits sociaux appelée à
s'établir sur des méthodes propres mais fondées sur les
sciences de la nature, Max Weber estime qu'elle est trop éloignée
des sciences de la nature pour s'en inspirer. Il voit dans la sociologie une
science de l'action sociale où le primat est accordé à
l'individu, aux intentions qu'il donne à ses actions. C'est pourquoi, au
lieu de chercher à analyser les grands ensembles tels que les
institutions, le chercheur doit mettre l'accent sur l'individu car le monde
social est constitué par l'agrégation des actions produites par
l'ensemble des agents qui le composent. Toutefois, la possibilité de
saisir l'objet des sciences sociales de l'intérieur n'exempte pas le
chercheur de l'obligation de rigueur et d'objectivité tout au long de sa
recherche. Cette rupture méthodologique lui évite de tomber dans
les prismes de la préscience, de la métaphysique et de la
théologie. C'est dire autrement que si le jugement de valeur est somme
toute prégnant, le rôle du chercheur est de rechercher la
vérité sans toutefois porter de jugement normatif. Son rapport
aux valeurs doit être guidé par le principe de neutralité
axiologique.
En définitive, la sociologie au sens
wébérien doit être compréhensive, en ce qu'elle doit
rechercher le sens, les motifs des comportements humains, puisque ceux-ci sont
constitutifs des actions dont il s'agit de rendre compte.
Cette posture compréhensive que nous optons dans le
cadre de cette recherche sur les enjeux et les perceptions de la
coopération transfrontalière en Afrique de l'Ouest par les
populations burkinabè peut s'appliquer à trois moments de ladite
recherche.
D'abord, les hypothèses que nous avons formulées
ne sont pas définitives. Ce sont des pistes dégagées
à partir des traits les plus accentués du fait social qu'est la
coopération transfrontalière en Afrique de l'Ouest en termes
d'enjeux et de perceptions des populations burkinabè. C'est dire que cet
idéal- type que nous proposons peut être ajusté au fur et
à mesure des va-et-vient entre la théorie et la pratique de
terrain.
Ensuite, les études de cas de perceptions et d'enjeux
de la coopération transfrontalière nous aideront à
appréhender le sens que les acteurs, en fonction de leurs
itinéraires personnels, sociaux, politiques et économiques
donnent au fait social étudié.
Enfin, nous tenterons de cerner les valeurs qui sous-tendent
ces perceptions et enjeux de la coopération transfrontalière,
dans le contexte burkinabè, en termes de participation effective au
processus.
CHAPITRE II : METHODOLOGIE
I.
Présentation du milieu d'étude : le Burkina Faso
1.1. Caractéristiques
géographiques et administratives
1.1.1. Situation géographique
Situé au coeur de l'Afrique de l'Ouest (Cf. figure 1
ci-dessous) dans la boucle du Niger, le Burkina Faso est positionné
entre 9°200 et 15°540 de latitude nord, 2°200 de longitude est
et 5°300 de longitude ouest. Il est s'étend sur 272 967
km2 et fait frontière avec six (06) pays (Hamissou Kano &
Issa Zongo, 2012 : 1). Il est limité au nord et à l'ouest
par le Mali, au nord-est par le Niger, au sud-est par le Bénin et au sud
par le Togo, le Ghana et la Côte d'Ivoire (Cf. figure 2 ci-dessous).
Pays sans débouché sur la mer50(*), le Burkina Faso a un relief
plat dans sa majeure partie. La moitié du territoire national est
comprise entre 250 et 350 m. Les trois quarts du territoire sont occupés
par une vaste pénéplaine dont l'altitude moyenne ne
dépasse pas 400 m.
Quoique peu élevé et relativement peu
arrosé, le Burkina a un réseau hydrographique assez important,
surtout dans sa partie méridionale. Les cours d'eau se rattachent
à trois bassins principaux : les bassins de la Volta, de la Comoé
et du Niger. On dénombre 4 principales unités de bassins
hydrographiques nationaux qui sont les bassins versants du Nakambé, du
Mouhoun, du Niger et de la Comoé. Ces 4 bassins sont eux-mêmes
subdivisés en 17 sous-bassins nationaux. Le Mouhoun et la Comoé
sont des cours d'eau permanents, tandis que le Nakambé et les affluents
du Niger (dont les bassins hydrographiques représentent plus des 2/3 de
la superficie totale du pays) sont temporaires. Les écoulements de ces
derniers ont lieu généralement de mai à novembre (Etude
SNAT, 2009, Phase 1, volume 3, 2009 : 50). Notons que « Les
ressources totales en eau souterraine sont estimées à 202
milliards de m3 pour la seule zone sédimentaire de l'ouest du
pays (Programme RESO, 1996-1999). Toutefois, l'estimation des ressources en eau
souterraine du pays reste très variable selon les études. Elles
ont été estimées à 5,73 milliards de m3;
puis à 6,760 milliards de m3 », Etude SNAT,
phase 1, volume 3 (2009 : 55).
Le Burkina Faso fait partie de la zone soudanienne et
bénéficie d'un climat tropical sec à deux saisons. La
saison sèche dure de novembre à juin et la saison pluvieuse va de
juillet à octobre.
Quant aux précipitations, elles sont
généralement faibles et mal réparties sur l'ensemble du
territoire national. Elles varient en moyenne entre 300 mm au nord et 1 200 mm
au sud. La rareté et la mauvaise répartition des pluies
provoquent des migrations de plus en plus fortes des populations,
principalement du nord et du centre vers les villes, le sud-ouest du Burkina
Faso et les pays côtiers (Etude SNAT, phase 1, volume 3, 2009 : 42).
A côté de la mauvaise répartition spatiale, s'ajoute une
mauvaise répartition temporelle.
Tout compte fait, malgré son enclavement, le Burkina
Faso constitue un pays « carrefour », et se dresse comme une voie de
passage en direction du Niger, du Mali, du Togo, du Bénin et de la
Côte d'Ivoire (Etude SNAT, phase 1, volume 3, 2009 : 11).
1.1.2. Situation administrative
Selon le Code général des collectivités
territoriales (CGCT), le Burkina Faso est organisé en
collectivités territoriales. La collectivité territoriale est une
subdivision du territoire dotée de la personnalité juridique et
de l'autonomie financière. Elle constitue une entité
d'organisation et de coordination du développement. Les
collectivités territoriales sont la région et la commune.
Actuellement, le pays compte 13 régions et 351 communes (49 urbaines et
302 rurales) et 8 000 villages environ. La région est à la fois
collectivité territoriale et circonscription administrative. Elle a
vocation à être un espace économique et un cadre
adéquat d'aménagement, de planification et de coordination du
développement. La région collectivité territoriale est
administrée par une autorité élue qui est le
président du conseil régional. En tant que circonscription
administrative, la région est dirigée par un gouverneur qui est
une autorité nommée. Quant à la commune, elle est la
collectivité territoriale de base et est administrée par une
autorité élue, le maire.
En matière de coopération, le CGCT a
statué sur les relations qui peuvent exister entre les
collectivités territoriales. Ce sont : l'entente, le jumelage et la
communauté de communes. D'abord, la communauté de communes ne
peut concerner que les collectivités territoriales burkinabè. En
revanche, l'entente et le jumelage peuvent s'effectuer entre des
collectivités territoriales burkinabè d'une part et entre ces
dernières et les collectivités territoriales
étrangères d'autre part.
Ensuite, le CGCT prévoit que les collectivités
territoriales burkinabè peuvent instituer entre elles et des personnes
morales de droit public ou privé, nationales ou
étrangères, des structures de concertation et de
coopération sur des questions d'intérêt commun.
Enfin, des Groupements d'intérêt public (GIP)
peuvent être constitués par accord entre des collectivités
territoriales, l'Etat, des établissements publics ou toute personne
physique ou morale de droit public ou privé en vue d'une oeuvre ou d'un
service d'utilité pour chacune des parties.
Ce sont là autant de possibilités de
coopération offertes aux collectivités territoriales par le
législateur burkinabè à l'intérieur ou à
l'extérieur du pays. C'est dire que des possibilités de
coopération transfrontalières sont possibles dans de nombreux
domaines à travers l'entente, le jumelage et le groupement
d'intérêt public, entre les collectivités territoriales du
Burkina Faso et celles des pays de l'Afrique de l'Ouest ou du monde.
Figure 1: Le Burkina Faso en Afrique de
l'Ouest
Figure 2 : Situation géographique du
Burkina Faso
1.1. 1.2. Caractéristiques politiques,
économiques et démographiques
1.2.1. Caractéristiques
politiques
Le Burkina Faso, héritier de la Haute-Volta est
« (...) un Etat démocratique, unitaire et laïc. Le
Faso est la forme républicaine de l'Etat »51(*). Littéralement,
Burkina Faso veut dire « Pays des hommes intègres ».
Ses habitants sont appelés des Burkinabè. Mot à mot,
« Burkina » veut dire en langue moore
« intégrité, honneur » ; Faso signifie
en langue dioula « territoire, terre ou patrie » et
« bè » signifie « habitant » en
langue Fulfudé. Le pays compte une soixantaine de groupes ethniques et
de langues. Le Mooré, le Dioula et le Fulfulde sont les trois langues
nationales. Le Français est la langue officielle du pays52(*).
La proclamation de l'indépendance de la Haute-Volta
intervient le 5 août 1960. A partir du 3 janvier 1966, l'armée
fait irruption sur la scène politique. C'est le début d'une
longue période de régimes d'exception : Comité
militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN) en 1980,
Conseil du salut du peuple (CSP) en 1982, Conseil national de la
révolution (CNR) en 1983 et Front populaire (FP) en 1987. A partir de
1990, le pays amorce un processus de démocratisation qui aboutit le 2
juin 1991 à l'adoption, par référendum, d'une nouvelle
constitution qui consacre la mise en place d'un « Etat de
Droit » 53(*) et
le retour à une vie constitutionnelle normale.
Le Burkina Faso est membre de plusieurs organisations ou
institutions internationales, régionales et sous-régionales
telles que l'Organisation des Nations Unies (ONU), l'Union Africaine (UA), la
Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO),
l'Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) ; des
organisations qui reconnaissent le bien-fondé de la coopération
transfrontalière.
1.2.2. Caractéristiques
économiques
Pays en voie de développement et à vocation
agricole, l'économie du Burkina Faso se caractérise par sa forte
vulnérabilité. Certes, l'on a constaté un trend croissant
de l'économie sur la décennie 2000-2009 avec une croissance
moyenne de 5,2% en termes réels et un pic de 8,7% en 200554(*). Au titre de l'année
2012, la croissance économique a été de l'ordre de
8%55(*).
Selon la Stratégie de croissance
accélérée et de développement durable (SCADD :
6), « Cette évolution est la résultante des efforts
consentis par le Gouvernement pour améliorer l'environnement des
affaires, permettant ainsi un essor de l'ensemble des branches du secteur
tertiaire ».
Malgré cette croissance relativement
élevée, le pays connaît une situation de pauvreté
endémique. En 2009, l'étude diagnostique du SNAT, phase 1, volume
1 (2009 : 299), tirait la sonnette d'alarme en ces termes :
« La pauvreté burkinabé est une pauvreté
avant tout humaine ; elle est à base d'analphabétisme et en
particulier d'analphabétisme féminin. C'est pourquoi elle est
cumulative et s'inscrit dans une dynamique de paupérisation ».
Par exemple, l'incidence de la pauvreté n'a pas fondamentalement
évolué dans le pays. En 1994-1995, elle était de 44,5%. En
2009-2010, elle est passée à 43,9% (SCADD : 11). Les
changements ne sont donc pas importants au point d'impacter positivement les
conditions de vie des ménages.
En conclusion, le Burkina Faso présente un paradoxe,
car il est l'un des pays de l'Afrique de l'Ouest ayant une forte croissance
économique, alors que son intégration dans l'économie
mondiale est des plus faibles, à en juger par la performance des
exportations et les Investissements directs étrangers (IDE) reçus
(Etude SNAT, phase 1, volume 3, 2009 : 11). Son ratio des exportations par
rapport au Produit intérieur brut (PIB) ne représente que 10% en
2006, contre 26% pour le Mali, 17% pour le Sénégal, voire 48%
pour la Côte d'Ivoire (malgré les crises successives
enregistrées dans ce pays). Les flux des IDE atteignent moins de 2$ par
habitant, alors qu'ils dépassent les 7$ pour le Bénin, 10$ pour
le Togo et 13$ pour la Côte d'Ivoire.
1.2.3. Caractéristiques
démographiques
Evaluée à 5 millions en 1970, la population du
Burkina Faso a atteint le cap des 10 millions en 1996 (Etude SNAT, phase 1,
volume 1, 2009 : 21). Lors du dernier recensement56(*)en décembre 2006, le
Burkina Faso comptait 14 017 262 habitants, avec 52 % de femmes et 48%
d'hommes. La densité moyenne est d'environ 51,4 habitants au
kilomètre carré. En 2010, cette population est estimée
à 15 730 977 habitants avec un taux d'accroissement
intercensitaire de 3,1%57(*). A ce rythme, la population du Burkina Faso doublera
en 22 ans.
Cette croissance soutenue de la population n'est pas sans
incidence négative sur les efforts de réduction de la
pauvreté et de développement humain, signalent de nombreuses
études dont celles du SNAT et l'Enquête démographique de
santé et à indicateurs multiples 2010.
De plus, la structure de la population est
caractérisée par une proportion importante de jeunes. En effet,
47% de la population a moins de 15 ans et la tranche d'âges 15-64 ans
représentait 50%58(*).
Sur le plan migratoire, Hamissou Kano & Issa Zongo (2012)
relèvent que le Burkina Faso est connu depuis les années 1960
comme un pays de forte émigration, notamment vers la Côte
d'Ivoire. Malgré la crise sociopolitique qu'a connue la Côte
d'Ivoire, entraînant des actes de xénophobie à l'encontre
des étrangers, on note cependant une augmentation progressive du nombre
de Burkinabè partant dans ce pays depuis 2002. Alors que les
départs enregistrés pour l'étranger se chiffraient
à 38 323 en 2002, ils atteignaient 60 449 en 2006 selon le
RGPH 2006 cité par Hamissou Kano & Issa Zongo (2012 : 2).
Quant à l'indice de développement humain (IDH),
il est de 0,343 pour l'année 2012, plaçant le Burkina Faso au
183e rang sur 187 pays59(*). Par ailleurs, en compilant l'IDH du Burkina Faso sur
une longue période pour obtenir des interprétations en tendance
(donc plus fiables), l'étude diagnostique du SNAT, phase 1, volume 1
(2009) estime que l'IDH du Burkina Faso ne s'est pas beaucoup
amélioré au fil du temps, car il se trouve que l'IDH de 2002 est
au même niveau que celui de 1990.
Concernant l'organisation sociale, l'étude du SNAT,
phase 1, volume 3 (2009) cite les travaux de chercheurs tels que Michel Izard
(2003), Georges Savonnet (1986). Ces chercheurs distinguent trois types de
sociétés au Burkina Faso : les sociétés à
pouvoir politique centralisé (Moose, Gulmanceba, Peul, Dioula, Gan et
dans une moindre mesure Marka); les sociétés à
organisation lignagère ou segmentaire (Birifor, Bissa, Dagara,
Gourounsi, Lobi, Goin, Karaboro, Sana, etc.) et les sociétés
à organisation communautaire (Bobo, Bwaba, Senoufo).
La notion de solidarités communautaires est à
analyser en fonction de ces trois types de configuration sociale.
Dans les sociétés à organisation
politique centralisée, le maillon essentiel générateur de
solidarité est la cellule familiale.
Dans les sociétés à organisation
lignagère et/ou communautaire, au fondement de l'organisation
sociale60(*), il y a la
construction d'un projet de communauté villageoise ou lignagère
qui intègre l'individu dans un tissu de solidarités ; la
forme principale de solidarité étant l'entraide communautaire.
Celle-ci constitue une sorte de protection sociale et une assurance contre la
précarité de l'existence.
Que l'on soit en présence de solidarités
familiales ou de formes d'entraide communautaire, l'on est en présence
de solidarités mécaniques, c'est-à-dire de
solidarités générées par le rapport d'appartenance
à une entité sociale qui intègre l'individu dans des
réseaux tels que les classes d'âge, les groupes sociaux
spécifiques...
Par ailleurs, il est loisible d'analyser ces
solidarités communautaires sous l'aune de l'urbanisation, en milieu
urbain et périurbain. Ce niveau d'analyse est intéressant car il
se caractérise d'emblée par une absence initiale de toute forme
de solidarités anciennes. Les regroupements sociaux ne se faisant plus
sur la base de critères ethniques ou culturels, mais par la
nécessité de trouver une parcelle d'habitation ou une maison
à louer, c'est à travers entre autres les appartenances
religieuses que se construisent les formes de solidarités.
1.3. Justification du choix du site
Deux raisons principales justifient le choix du Burkina Faso
comme site d'étude.
En premier lieu, « La condition
préliminaire du développement, c'est une politique claire et un
Etat efficace pour la mettre en oeuvre. La question de l'Etat est encore plus
décisive dans un contexte de pénurie de
ressources », Etude sur le SNAT, phase 1, volume 1 (2009 :
307). De façon explicite, deux conditions doivent être remplies
pour faciliter le développement.
Primo, il existe une phase théorique, dite de
planification avec une politique claire.
Secundo, il faut une phase de mise en oeuvre de cette
politique précédemment élaborée et cela par le
biais d'un Etat efficace.
En tant que sociologue, notre rôle est d'apporter une
contribution, fut-elle modeste, à ces réflexions
théoriques qui se mènent en apportant un plus aux données
qui sont produites (politiques, rapports, thèses, mémoires, etc.)
sur l'Afrique de l'Ouest en général et le Burkina Faso en
particulier.
En second lieu, le Burkina Faso, malgré son enclavement
a une posture particulière en Afrique de l'Ouest qui peut être un
atout : sa position géographique.
Pays au carrefour des zones maritimes et sahéliennes,
le Burkina Faso peut servir de zone de liaison pour les produits venant de la
côte (Côte d'Ivoire, Ghana, Togo, Bénin) et ceux provenant
de l'intérieur (Mali et Niger) pour ce qui est des pays limitrophes et
par ricochet, les autres pays de l'Afrique de l'Ouest ; ce qui aura une
incidence positive sur le développement économique de la zone
ouest-africaine, y compris le Burkina Faso.
II. Approche d'analyse théorique, de collecte et de
traitement des données
2.1. Approche d'analyse
théorique
Cette étude comprendra trois (03) grandes phases.
La première phase est dite exploratoire. Elle comprend
deux étapes : la recherche documentaire et les enquêtes
préliminaires (entretiens, observation in situ).
La deuxième phase est dite de terrain. L'étude
étant essentiellement qualitative, il s'agit de procéder à
des entretiens semi-directifs approfondis avec la population d'enquête.
Les entretiens seront enregistrés et transcrits après. Par la
suite, les transcriptions feront l'objet d'analyse de contenu. Cette phase de
terrain va durer environ sept (07) mois.
La troisième phase pourrait être qualifiée
de post-terrain. Durant cette phase, il sera procédé à
l'exploitation des données recueillies. Au moment de leur exploitation,
s'il s'avère que des données sont incomplètes ou
imprécises, un dernier ratissage sera fait pour compléter et
affiner les résultats de l'étude. C'est aussi la phase de
l'écriture de notre travail.
2.1.1. La population d'étude
La population d'étude est l'ensemble des individus ou
unités auxquels s'applique notre recherche. L'étude concerne donc
tout le territoire du Burkina Faso. Toutefois, pour des raisons d'ordre
pratique, de ressources matérielles, financières et pour les
besoins de l'étude, toutes les portions du territoire ne pourront pas
être couvertes.
Dans le cadre de la présente étude, la
population cible sera constituée des populations burkinabè vivant
dans les zones frontalières et quelques populations burkinabè ou
non vivant dans des zones situées au-delà de la frontière,
afin de recueillir le maximum d'informations sur les personnes qui vivent au
quotidien la réalité de la coopération
transfrontalière.
2.1.1.1. La population cible
La population cible comprend un échantillon des
populations burkinabè ou non situées aux frontières du
Burkina Faso. Ce groupe cible peut être scindé en deux
catégories :
- les populations burkinabè situées dans les
zones frontalières ;
- les populations non burkinabè situées dans les
zones frontalières.
2.1.1.2. Les personnes ressources
Toute personne qui a capitalisé une somme importante de
connaissances sur la coopération transfrontalière est susceptible
d'apporter des contributions utiles à ce travail. Sans être
exhaustif, citons :
- les enseignants et les chercheurs des universités,
des instituts et centres de recherche ;
- les travailleurs de la fonction publique qui oeuvrent dans
le domaine de la coopération transfrontalière ;
- les personnes oeuvrant dans les Organisations non
gouvernementales (ONG) nationales et internationales au Burkina Faso ;
- les personnes oeuvrant dans les représentations
diplomatiques, les Organisations internationales et interafricaines au Burkina
Faso ;
- les responsables d'associations qui militent dans le domaine
étudié ;
- les journalistes ayant effectué des reportages ou des
documentaires sur la coopération transfrontalière ;
- les opérateurs économiques ;
- les élus locaux des zones de coopération
transfrontalière.
2.2. Procédure de collecte et de
traitement des données
2.2.1. Echantillonnage
La phase exploratoire permettra de déterminer la
quantité de notre échantillon pour cette étude.
L'étude étant qualitative, la taille exacte de
l'échantillon ne peut être déterminée à
l'avance. Toutefois, le nombre total des entretiens est estimé à
une quarantaine.
La raison, c'est que les enquêtés seront
sélectionnés sur des bases que sont
l'hétérogénéité et la capacité
à fournir des informations utiles.
De plus, l'analyse de contenu ne permet pas de multiplier
à souhait les enquêtes, si l'on veut traiter et exploiter les
données avec rigueur.
Enfin, au fur et à mesure des interviews, certaines
informations se répètent jusqu'à ce qu'on atteigne une
certaine saturation des informations collectées. Dès lors, les
données recueillies deviennent redondantes et n'apportent pas de
l'information nouvelle.
2.2.2. Technique de
collecte des données
2.2.2.1. L'observation
L'observation est un triple travail de perception, de
mémorisation et de notation qui relève du savoir-faire et de la
technique (Stéphane Beaud & Florence Weber, 1998 : 139). Le
guide d'observation permet de mieux observer à partir de points de
repères, de références préalables et ces
informations seront chaque fois consignées dans notre journal
d'enquête. Pour notre part, l'observation directe sera
privilégiée car elle permettra d'enregistrer
« (...) des actions perceptibles dans leur contexte
naturel », Friedrichs & Ludke cités par Anne
Laperrière (2003 : 273).
Toutefois, l'observation directe sera complétée
par des entretiens pour révéler plus d'informations. Comme
l'écrivent Stéphane & Florence Weber, (1998 : 137),
« Faire des observations et des entretiens et les analyser sont
les deux jambes sur lesquelles s'appuyer pour faire avancer
l'enquête ».
2.2.2.2. L'entretien ou l'entrevue
Lorraine Savoie-Zajc (2003 : 295) définit
l'entrevue « (...) comme une interaction verbale entre des
personnes qui s'engagent volontairement dans pareille relation afin de partager
un savoir d'expertise, et ce, pour mieux dégager conjointement une
compréhension d'un phénomène d'intérêt pour
les personnes en présence ».
Dans le cadre de notre étude, l'entretien semi-directif
sera privilégié parce qu'il permettra de recueillir des
informations approfondies sur notre recherche. Pour Paul N'Da (2006 : 90),
l'entretien semi-directif n'est ni totalement libre, ni totalement
dirigé par un grand nombre de questions précises
structurées. S'il existe un guide d'entretien, celui-ci reste
relativement ouvert et permet de recueillir les informations nécessaires
et toutes les questions ne se poseront pas forcément dans l'ordre et la
formulation prévus.
Nous allons donc concevoir et tester des guides d'entretien
semi-directifs et cela avant même la phase de terrain. Les entretiens
vont concerner aussi bien la population cible que les personnes ressources de
l'étude. Nous procèderons par des entretiens semi-directifs
individuels avec par moments des sélections d'histoire de vie qui ont un
intérêt spécifique pour l'étude. Ces entretiens
individuels seront complétés par des entretiens de groupe
auprès de la population cible afin de cerner la perception du fait
social par l'individu en situation de groupe.
2.2.3. Traitement et analyse des
données
2.2.3.1. Le traitement des
données
Toute étude scientifique cherche à
vérifier des hypothèses. Pour savoir si les hypothèses de
recherche sont confirmées ou infirmées, la phase de traitement et
d'analyse des données est capitale.
2.2.3.2. L'analyse des
données
Le traitement des données se fera manuellement. La
méthode de l'analyse de contenu sera mise à profit dans cette
phase de traitement.
L'analyse des données va permettre de comparer les
objectifs de départ, les hypothèses formulées et les
résultats obtenus sur la base des paradigmes sus- mentionnés.
Toutefois, ayant choisi la posture compréhensive, ce sera un va-et-vient
entre la théorie et la pratique de terrain.
Nous achèverons cette phase d'analyse des données par celle de
l'écriture du document.
PERSPECTIVES DE RECHERCHE
Cette recherche théorique sur les enjeux et les
perceptions de la coopération transfrontalière en Afrique de
l'Ouest par les populations burkinabè a permis de mettre en exergue les
écrits de nos devanciers sur la question. Ces écrits ont trait
aux types de coopération existants (centralisé, communautaire,
coopérative), aux avantages, limites, domaines de coopération
transfrontalière (sécurité, défense, ressources en
eau, ressources forestières, pétrolières, sanitaires,
infrastructures transfrontalières en Asie, exemples d'espaces
marchands), etc.
A travers ce thème sus- mentionné, nous
escomptons cerner les perceptions et les enjeux politiques, économiques
et sociaux de la coopération transfrontalière par les populations
burkinabè. Il s'agit de questionner les enjeux et les perceptions de
cette coopération transfrontalière, à l'aune des
populations burkinabè. En d'autres termes, la coopération
transfrontalière prônée par les Etats ouest-africains (dont
le Burkina Faso) à travers le slogan « intégration par
les peuples » est-elle bien perçue et ses enjeux bien
mesurés par les populations du Burkina Faso, aussi bien des zones
frontalières que celles de l'intérieur ?
Nous envisageons donc structurer la recherche autour de deux
(02) axes.
Le premier axe postule que la coopération
transfrontalière en Afrique de l'Ouest soulève des enjeux
multiples dont les principaux ont trait à la politique, à
l'économie et au social. L'enjeu politique de la coopération
semble être corrélé à l'intégration des
peuples ouest-africains sus- citée. Il s'agit de faire en sorte que
cette mosaïque de populations en Afrique de l'Ouest, en dépit des
variances cultuelles, géographiques, etc. se reconnaissent mutuellement
membres de la même communauté et oeuvrent pour un meilleur destin
partagé. Les enjeux économiques pourraient nous orienter sur la
mutualisation des investissements et des efforts pour faire des
économies d'échelle, être plus compétitifs sur le
marché africain et international et partant, booster l'économie
sous-régionale ; ce qui pourrait améliorer les conditions de
vie des populations et participer à la consolidation de la paix
sociale.
Le second axe a trait à la faible appropriation de la
coopération transfrontalière en Afrique de l'Ouest par les
populations burkinabè. Cette situation constitue une limite à
leur participation effective au processus. A priori, nous postulons
que les populations burkinabè vivant dans les zones frontalières
ne sont pas informées sur ce qu'est la coopération
transfrontalière, ses enjeux pour le développement
économique et social et la gouvernance politique. Cet état de
fait ne milite pas en faveur d'une bonne perception de la coopération
transfrontalière en Afrique de l'Ouest. Bien au contraire, il impacte
négativement les usages sociaux.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Ouvrages et articles scientifiques
1. ALOKO N'GUESSAN Jérôme (2000),
« Cola, espace et sociétés : étude de
géographie sociale et culturelle de la filière de la cola au
marché de Gros de Bouaké », in Sciences sociales et
humaines, Série B, vol.2, pp.25-35
2. ALVERGNE Christel (2007), « Quelles politiques
territoriales pour inscrire l'Afrique dans la mondialisation ? », in
Les Cahiers d'Outre- Mer, n°238, Avril-Juin 2007, pp.203-216
3. AMSELLE Jean-Loup (1986), « Ethnies et
espaces : pour une anthropologie topologique », pp.11-48 in
AMSELLE Jean-Loup & M'BOKOLO Elikia, dir. (1986), Au coeur de
l'ethnie : ethnie, tribalisme et Etat en Afrique, Paris, La
Découverte, 225p.
4. BADIANE Ousmane (1996), « Les politiques
nationales et l'intégration régionale », pp.181-196 in
Intégration et coopération régionales en Afrique de
l'Ouest, LAVERGNE Réal (dir.), Paris, Editions Karthala et CRDI,
406p.
5. BAJOIT Guy (1997), « Repenser le
développement ». Propos recueillis par A. de la Fuente, in
Antipodes, Bruxelles, Iteco, pp.21-38
6. BEAUD Stéphane & WEBER Florence (1998),
Guide de l'enquête de terrain, Paris, La Découverte,
Collection Guides Repères, 326p.
7. BENKO Georges & LIPIETZ Alain, dir., (1992), Les
régions qui gagnent, Districts et réseaux : les nouveaux
paradigmes de la géographie économique, Paris, PUF, 424p.
8. BOUIMON Tchago (2011), « Les défis d'une
exploitation équitable des eaux du lac Tchad et du fleuve
Logone », pp.27-45, in La gestion coopérative des
ressources transfrontalières en Afrique centrale : quelques
leçons pour l'intégration régionale, EBODE Joseph
Vincent Ntuda (dir.), Yaoundé, Friedrich Ebert Stiftung, 181p.
9. BOURDIEU Pierre & DELSAUT Yvette (1981),
« Pour une sociologie de la perception », in Actes de
la recherche en sciences sociales, Vol. 40, novembre 1981, pp. 3-9
10. CAHEN Michel (1999), « L'Etat ne crée pas
la nation : la nationalisation du monde », in Autrepart
(10), pp.151-170
11. CAMBERLIN Pierre, BELTRANDO Gérard, FONTAINE
Bernard, RICHARD Yves (2002), « Pluviométrie et crises
climatiques en Afrique Tropicale : changements durables ou fluctuations
interannuelles ? » in Historiens & Géographes,
n°379, pp.263-273
12. COPANS Jean (2001), « Afrique noire : un
Etat sans fonctionnaires ? », in Autrepart (20),
pp.11-26
13. DAHOU Karim (2002), « Les pays frontière,
espace d'intégration régionale ? Le cas
« SKBo » : Sikasso, Korhogo,
Bobo-Dioulasso ». Note de discussion. 2e séance,
les « pays frontière ». Réunion
Spéciale du Club du Sahel et de l'Afrique de
l'Ouest « Pour une meilleure approche régionale du
développement », Accra, OCDE, CSAO, 20-21 mai
2002
14. DAHOU Karim, DAHOU Tarik, GUEYE Cheick (2007),
« Le cas « SKBo », pp.15-52 in Les dynamiques
transfrontalières en Afrique de l'Ouest. Analyse des potentiels
d'intégration de trois « pays frontières » en
Afrique de l'Ouest, Ottawa, Dakar, Paris, CRDI, ENDA DIAPOL, Karthala,
219p.
15. EBODE Joseph Vincent Ntuda (2011),
« Introduction générale », pp.13-21, in
La gestion coopérative des ressources transfrontalières en
Afrique centrale : quelques leçons pour l'intégration
régionale, EBODE Joseph Vincent Ntuda (dir.), Yaoundé,
Friedrich Ebert Stiftung, 181p.
16. ENDA DIAPOL (2007), Les dynamiques
transfrontalières en Afrique de l'Ouest. Analyse des potentiels
d'intégration de trois « pays frontières » en
Afrique de l'Ouest, Ottawa, Dakar, Paris, Karthala, 219p.
17. FANCHETTE Sylvie (2001), « Désengagement
de l'Etat et recomposition d'un espace d'échange transfrontalier : la
Haute-Casamance et ses voisins », in Autrepart (19),
pp.91-113
18. GENTILINI Marc (2011), « Préambule. La
santé sera mondiale ou ne sera pas », in Santé
internationale, Dominique KEROUEDAN, Presses de Sciences Po, « Hors
collection », pp. 13-14
19. GOUSSAULT Yves, « Où en est la sociologie
du développement? », in Tiers-Monde, Tome XXIII,
n°90, avril-juin 1982, pp.237-243. Source :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_00407356_1982_num_23_90_4108
20. GREGOIRE Emmanuel, THERY Hervé, WANIEZ Philippe
(2006), « La mondialisation, quel avenir ? », pp.
453-466 in La mondialisation côté Sud. Acteurs et
territoires, LOMBARD Jérôme, MESCLIER Evelyne, VELUT
Sébastien, Paris, IRD Editions et ENS, 496p.
21. HARUHIKO Kuroda, KAWAI Masahiro, NANGIA Rita (2007),
« Infrastructures et coopération régionale », in
Revue d'économie du développement, 2007/4 Vol. 21, pp.
91-124
22. HASSENTEUFEL Patrick (2008), Sociologie
politique : l'action publique, Paris, Armand Colin, Collection
« U Sociologie », 294p.
23. HAUBERT MAXIME (1996), « Sociologie du
développement : quelle sociologie et de quel
développement ? », in Etat des savoirs sur le
développement, pp.177-190
24. HERBERG Mirko (2011),
« Préface », pp.9-11, in La gestion
coopérative des ressources transfrontalières en Afrique
centrale : quelques leçons pour l'intégration
régionale, EBODE Joseph Vincent Ntuda (dir.), Yaoundé,
Friedrich Ebert Stiftung, 181p.
25. IGUE John O. (2010), « La problématique
frontalière en Afrique de l'Ouest et du Centre », pp.21-50 in
Frontières, espaces de développement partagé,
avec la collaboration de IGUE John O. & ZINSOU-KLASSOU Kossiwa, Paris,
Karthala, Volume 8, Collection « Maîtrise de l'espace et
développement », 212p.
26. IGUE John O. & ZINSOU-KLASSOU Kossiwa (2010),
Frontières, espaces de développement partagé, Paris,
Karthala, volume 8, 212p.
27. KAHANDJA Philippe Biyoya Makutu (2011), « La
gestion concertée des ressources minières dans l'espace
transfrontalier oriental et occidental de la RDC (RDC-Rwanda) »,
pp.101-110, in La gestion coopérative des ressources
transfrontalières en Afrique centrale : quelques leçons pour
l'intégration régionale, EBODE Joseph Vincent Ntuda (dir.),
Yaoundé, Friedrich Ebert Stiftung, 181p.
28. KANO Hamissou & ZONGO Issa (2012),
« Présentation générale du pays, objectifs et
méthodologie de l'enquête », pp.1-13, in
Enquête démographique et de santé à indicateurs
multiples (EDSBF-MICS IV) 2010, Ouagadougou, INSD, Ministère de
l'économie et des finances, 501p.
29. KOPYTOFF Igor, dir, (1987), The African Frontier: the
Reproduction of Traditional African Society, Indiana University Press,
Bloomington et Indianapolis, 288p.
30. LAMBERT Agnès (1998), « Espaces
d'échanges, territoires d'Etat en Afrique de l'Ouest », in
Autrepart (6), pp. 27-38
31. LAPERRIERE Anne (2003), « L'observation directe
», pp. 269-291, in Benoît Gauthier (dir.), Recherche sociale. De
la problématique à la collecte des données, Sainte
Foy, Presses de l'Université du Québec
32. LOMBARD Jérôme, MESCLIER Evelyne, VELUT
Sébastien (2006), « Introduction. La mondialisation, objet
géographique », pp.13-41, in La mondialisation
côté Sud. Acteurs et territoires, LOMBARD
Jérôme, MESCLIER Evelyne, VELUT Sébastien, Paris, IRD
Editions et ENS, 496p.
33. MASSET Christian (2011), « Avant-propos », pp.
19-20, in Santé internationale, Dominique Kerouedan, Presses de
Sciences Po, « Hors collection »
34. MEDARD Jean François (1990), « L'Etat
patrimonialisé », in Politique Africaine, n°39,
septembre 1990, pp.25-36
35. MODIBO Goïta (février 2011),
« Nouvelle menace terroriste en Afrique de l'Ouest :
Contrecarrer la stratégie d'AQMI au Sahel », in Bulletin
de la sécurité africaine, n°11, février 2011,
pp.1-8
36. N'DA Paul (2002), Méthodologie de la
recherche : de la problématique à la discussion des
résultats, Abidjan, EDUCI,
2ème édition, 144p.
37. NGODI Etanislas, (2011), « La gestion
concertée des eaux transfrontalières du fleuve Congo »,
pp. 47-60, in La gestion coopérative des ressources
transfrontalières en Afrique centrale : quelques leçons pour
l'intégration régionale, EBODE Joseph Vincent Ntuda (dir.),
Yaoundé, Friedrich Ebert Stiftung, 181p.
38. NGUYEN Quoc Dinh, DAILLIER Patrick, PELLET Alain, (1999),
Droit international public, Paris, LGDJ, 6e
édition
39. PAQUIN Stéphane, BERNIER Luc, LACHAPELLE Guy, sous
la direction (2010), L'analyse des politiques publiques,
Montréal, Presses de l'Université de Montréal, 425p.
40. RENAULT Anaël (2008), « L'intervention publique
et ses limites », in Cahiers français, n°345,
juillet-août 2008, pp.72-76
41. ROBIN Nelly (1996), Atlas des migrations
ouest-africaines vers l'Europe (1985-1993), Paris, ORSTOM éditions,
Eurostat, 110p.
42. ROCHER Guy (1972), Talcott Parsons et la sociologie
américaine, Paris, PUF, Collection « SUP le
sociologue », 238 p.
43. ROPIVIA Marc-Louis (2011), « Gabon-Guinée
Équatoriale. Les défis d'une gestion concertée des
ressources pétrolières Off Shore », pp.111-119, in
La gestion coopérative des ressources transfrontalières en
Afrique centrale : quelques leçons pour l'intégration
régionale, EBODE Joseph Vincent Ntuda (dir.), Yaoundé,
Friedrich Ebert Stiftung, 181p.
44. ROUQUETTE Michel-Louis & RATEAU Patrick (1999),
Introduction à l'étude des représentations
sociales, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble (PUG), 160p.
45. SAVADOGO Lassané (1993), « L'idée
régionale en Afrique de l'Ouest (de l'intégration des Etats
à l'intégration des Organisations) », in Cahiers du
Centre d'Etudes et de recherches Juridiques sur l'Afrique Francophone
(CERJAF), n°3, Perpignan, Presses universitaires de Perpignan, 246p. Cette
publication du C.E.R.J.A.F reprend la Thèse pour le Doctorat en Droit de
Lassané SAVADOGO, soutenue à l'Université de Perpignan le
17 juin 1992 ; la thèse ayant été
réalisée dans le cadre du C.E.R.J.A.F.
46. SAVOIE-ZAJC Lorraine (2003), « L'entrevue
semi-dirigée », pp.293-332, in Recherche sociale. De la
problématique à la collecte des données, Benoît
Gauthier (dir.), Sainte Foy, Presses de l'Université du Québec
47. SAWADOGO Ram Christophe (2008),
« L'intégration nationale : préalable et vectrice
de l'intégration régionale ou interrogation
superfétatoire ? » pp.51-72 in Les Etats-nations face
à l'intégration régionale en Afrique de l'ouest : Le
cas du Burkina Faso. Seydou Oumar Kane (éd.), Paris, Editions
Karthala, 228p.
48. SCHURMANS Marie-Noëlle (2006), Expliquer,
interpréter, comprendre: le paysage épistémologique des
sciences sociales, Genève, Université de Genève,
Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Collection
Carnet des sciences de l'éducation, 88p.
49. SECA Jean-Marie (2010), Les représentations
sociales, Paris, Armand Colin, 2e édition,
« Collection Cursus », 224p.
50. STARY Bruno (1996), « Réseaux marchands
et espaces transfrontaliers en Afrique de l'Ouest », in Afrique
contemporaine, n°177, pp.45-53
51. THOENIG Jean Claude (2005), « Pour une
épistémologie des recherches sur l'action publique »,
pp.285-306, in Les dynamiques intermédiaires au coeur de l'action
publique, FILATRE Daniel et DE TERSSAC Gilbert (coordonnateurs), Toulouse,
Octarès, 322p.
52. WALLERSTEIN Immanuel, « L'Occident, le
capitalisme et le système-monde moderne », in Sociologie
et sociétés, vol.22, n°1, avril 1990, pp.15-52.
53. WEISS Thomas Lothar (1997), « Contribution
à une réflexion sur la crise de l'Etat en Afrique et sa gestion
par les populations des espaces périphériques »,
pp.648-657 in Actes du colloque, Le territoire, lien ou
frontière ? Identités, conflits ethniques, enjeux et
recompositions territoriales, Paris-Sorbonne, 2-4 octobre 1995, Editeurs
scientifiques : BONNEMAISON Joël, Luc CAMBREZY, QUINTY-BOURGEOIS
Laurence, Ed. de l'ORSTOM, Collection colloques et séminaires, 819p.
54. WILTZER Pierre-André (2004), « Vers une paix
et un développement durables en Afrique », in Afrique
contemporaine, n°209, pp. 23-37
55. YEKOKA Jean Félix (2011), « La gestion
coopérative des forêts du bassin du Congo dans le cadre de la
COMIFAC », pp.123-143, in La gestion coopérative des
ressources transfrontalières en Afrique centrale : quelques
leçons pour l'intégration régionale, EBODE Joseph
Vincent Ntuda (dir.), Yaoundé, Friedrich Ebert Stiftung, 181p.
Communications, rapports et autres
documents
1. Allocution de son Excellence Monsieur Alpha Omar
Konaré, Président de la République du Mali à la
réunion du Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest sur le
thème : « Pour une meilleure approche régionale de
développement en Afrique de l'Ouest », Accra, 20-21 mai
2002.
2. ARFE, Possibilité de coopération
transfrontalière en Afrique de l'ouest : une contribution au
processus d'intégration régionale, 22 janvier 2012. Version 6.0,
Rapport final, AEBR - AGEG - ARFE, 120p.
3. Bulletin du Forum mondial de l'eau. Un rapport quotidien du
5ème Forum mondial de l'eau. Publication de l'Institut
international du développement durable en collaboration avec le
Secrétariat du 5ème Forum mondial de l'eau. Istanbul
2009, n°22, volume 82, Edition 7, lundi 23 mars 2009, 4p.
4. Commission européenne (2012), Rapport
général sur l'activité de l'Union européenne 2011,
Bruxelles, 176p.
5. Constitution du 2 juin 1991 du Burkina Faso, ensemble ses
textes modificatifs.
6. Etude du Schéma national d'aménagement du
territoire (SNAT) du Burkina Faso. Bilan, diagnostic, orientations.
Synthèse du diagnostic. Rapport définitif de
phase 1, volume 2, Burkina Faso, MEF, DGAT-DLR, décembre 2009, 334p.
7. Etude du Schéma national d'aménagement du
territoire (SNAT) du Burkina Faso. Bilan, diagnostic, orientations.
Analyses régionales. Rapport définitif de phase
1, volume 2, Burkina Faso, MEF, DGAT-DLR, décembre 2009, 243p.
8. Etude du Schéma national d'aménagement du
territoire (SNAT) du Burkina Faso. Bilan, diagnostic, orientations.
Analyses thématiques et sectorielles. Rapport de phase
1, volume 3, Burkina Faso, MEF, DGAT-DLR, décembre 2009, 632p.
9. Mémorandum. Programme d'Initiatives
Transfrontalières. Réunion des ministres des affaires
étrangères, Niamey, 9 janvier 2006. Secrétariat
Exécutif, Abuja, décembre 2006, 9p.
10. OCDE, CSAO, Un contexte favorable à la
coopération transfrontalière. Partie 1 : Objectifs et
méthodologie, 2010, pp.5-7
11. OCDE, Promouvoir l'investissement privé au service
du développement : Le rôle de l'Aide Publique au
Développement (APD), 2006, 49p.
12. Stratégie de croissance
accélérée et de développement durable (SCADD) du
Burkina Faso, 2011-2015, version PDF définitive, 108 p. avec les
annexes.
13. Union Africaine. Déclaration sur le programme
frontière de l'Union Africaine et les modalités de sa mise en
oeuvre telle qu'adopté par la conférence des ministres africains
chargés des questions de frontière, tenue à Addis Abeba le
7 juin 2007, juin 2008, 15p.
Webographie
1. BOUZELY S.C., « Vie des Collectivités
Locales: Réflexions sur les moyens de
décentralisation », in La Revue administrative,
34e Année, n° 201, mai-juin 1981, pp. 302-304. Published
by: Presses Universitaires de France. Stable URL:
http://www.jstor.org/stable/40771768
édition en ligne du 03 décembre 2012 à 9h07
2. COMBESSIE Jean-Claude, « Education et valeurs de
classe dans la sociologie américaine », in Revue
française de sociologie, pp.12-36. Source :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_00352969_1969_num_10_1_1478
édition en ligne du 07 mai 2013 à 17h36
3. MEF, « Politiques sectorielles du
Ministère de l'Economie et des Finances : Bilan satisfaisant en
2012 ». Source :
http://lefaso.net/spip.php?article53134
édition en ligne du 07 octobre 2013 à 12h26
4. GUYET Rachel, « Les politiques de cohésion
économique et sociale au sein de l'Union
européenne », CERISCOPE Pauvreté, 2012, URL :
http://ceriscope.sciences-po.fr/pauvrete/content/part4/les-politiques-de-cohesion-economique-et-sociale-au-sein-de-lunion-europeenne
édition en ligne du 20 mai 2014 à 09h51
5. LIRZIN Franck (avril 2009), « L'Union
européenne face au défi de la crise des pays d'Europe centrale et
orientale », in Question d'Europe, n°134, 20 avril
2009. Source :
http://www.robert-schuman.eu/fr/doc/questions-d-europe/qe-134-fr.pdf
édition en ligne du 20 mai 2014 à 9h56
6. MPIANA TSHITENGE WA MASENGU Jean Pierre (2004),
Discriminations et conflits, Contribution à l'étude de la
« conscience de condition » de la population de Ngaba, D.E.A en
sociologie, Université de Kinshasa. Source :
http://www.memoireonline.com/10/07/628/m_discriminations-conflits-etude-conscience-condition-population-ngaba15.html,
édition en ligne du 17 octobre 2013 à 10h27
7. MULLER Pierre (2009), Les politiques publiques,
Paris, PUF, 8e éd., 128 p. Compte rendu fait par VILLARD
Philippe, in Politique et Sociétés, vol. 28, n° 3,
2009, p. 218-220. Source :
http://id.erudit.org/iderudit/039012ar
édition en ligne du 07 mai 2013 à 17h02
8. NANA NGASSAM Rodrigue (2013), Les défis du
terrorisme au Sahel. AQMI, une menace stratégique ?
Université de Douala - Cameroun - Master II en science
politique- option : études internationales in
http://www.memoireonline.com/05/14/8867/m_Les-defis-du-terrorisme-au-Sahel-Aqmiune-menace-strategique43.html
édition en ligne du 20 mai 2014 à 10h39
9. PNUD (2013), Rapport sur le développement humain
2013. L'essor du Sud : le progrès humain dans un monde
diversifié, New York, 215p. Source :
www.undp.org édition en ligne
du 07 octobre 2013 à 17h15
10. SALL Alioune (n.d.), « L'Etat souverain dans
l'ordre international », pp.5-17, in
http://unidir.org/pdf/articles/pdf-art1938.pdf
édition en ligne du 03 décembre 2012 à 8h27
11. SECA Jean-Marie, « Idéologie,
représentations sociales et urbanité », in Les cahiers
psychologie politique, n° 20, janvier 2012. Source :
http://lodel.irevues.inist.fr/cahierspsychologiepolitique/index.php?id=2002
édition en ligne du 07 mai 2013 à 16h53
12. WEBER Max (1995), Economie et
société, Paris, Plon, collection Pocket. Source :
http://theses.univlyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2007.roche_e&part=204684
édition en ligne du 07 mai 2013 à 17h36
13. Max Weber (1905), L'éthique protestante et
l'esprit du capitalisme. Source :
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Sociologielogo.png
édition en ligne du 20 mai 2014 à 11h31
14.
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=92028880 édition en
ligne du 05 août 2012 à 15h16
15.
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tat édition en ligne du 02
mai 2013 à 19h11
16.
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/transfrontalier_transfrontali%C3%A8re/79124
édition en ligne du 02 mai 2013 à 18h55
17. http://www.europa.eu
édition en ligne du 26 avril 2013 à 9h03
18.
http://www.institut-numerique.org/paragraphe-i-une-mise-en-place-de-contres-mesures-exhaustives-pour-contrecarrer-la-menace-terroriste-au-sahel-52fa60161bb9b
in édition en ligne du 20 mai 2014 à 10h36
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES
iv
INTRODUCTION
1
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
4
I. Etat de la question
4
1.1. Justification de la recherche
4
1.2. Revue de littérature
6
1.2.1. Historique de la coopération
transfrontalière
6
1.2.2. Les avantages de la
coopération transfrontalière
11
1.2.3. Les limites ou les risques de la
coopération transfrontalière
12
1.2.4. Les formes de coopération
transfrontalière
14
1.2.5. Les domaines de coopération
transfrontalière
16
II. Problématique, objectifs
et hypothèses de l'étude
22
2.1. Problématique
22
2.2. Objectifs de l'étude
24
2.2.1. Objectif général
24
2.2.2. Objectifs spécifiques
24
2.3. Hypothèses de l'étude
25
2.3.1. Hypothèse principale
25
2.3.2. Hypothèses secondaires
25
III. Concepts, champs et
paradigmes
25
3.1. Définition des concepts
25
3.1.1. La coopération
transfrontalière
25
3.1.2. L'Etat
27
3.1.3. Les politiques publiques
28
3.1.4. Les perceptions
29
3.2. Champs de l'étude
31
3.2.1. La sociologie politique et
économique
31
3.2.2. La sociologie du
développement
32
3.3. Cadre paradigmatique
33
CHAPITRE II : METHODOLOGIE
35
I. Présentation du milieu
d'étude : le Burkina Faso
35
1.1. Caractéristiques
géographiques et administratives
35
1.1.1. Situation géographique
35
1.1.2. Situation administrative
36
1.2. Caractéristiques politiques,
économiques et démographiques
40
1.2.1. Caractéristiques
politiques
40
1.2.2. Caractéristiques
économiques
40
1.2.3. Caractéristiques
démographiques
41
1.3. Justification du choix du site
43
II. Approche d'analyse
théorique, de collecte et de traitement des données
44
2.1. Approche d'analyse théorique
44
2.1.1. La population d'étude
44
2.1.1.1. La population
cible
45
2.1.1.2. Les personnes
ressources
45
2.2. Procédure de collecte et de
traitement des données
45
2.2.1. Echantillonnage
45
2.2.2. Technique de collecte des
données
46
2.2.2.1. L'observation
46
2.2.2.2. L'entretien ou
l'entrevue
46
2.2.3. Traitement et analyse des
données
47
2.2.3.1. Le traitement des
données
47
2.2.3.2. L'analyse des
données
47
PERSPECTIVES DE RECHERCHE
48
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
49
TABLE DES MATIERES
57
* 1 Immanuel Wallerstein,
« L'Occident, le capitalisme et le système-monde
moderne », in Sociologie et sociétés, vol.22,
n°1, avril 1990, pp.15-52.
* 2 La plupart des
frontières africaines sont le résultat de la Conférence de
Berlin, qui s'est tenue du 15 novembre 1884 au 26 février 1885. Elle a
conduit au partage du continent africain ; toute chose qui a abouti
à sa balkanisation.
* 3 Enda Diapol (2007)
* 4 Les frontières
africaines sont souvent jugées comme négatives (Michel Foucher,
1988) non seulement dans leur tracé mais aussi par rapport à leur
impact sur les politiques de développement (Assane Seck,
« Découpage territorial et mal développement en
Afrique », pp.377-384 in Tropiques, lieux et liens,
Paris, ORSTOM, 1989 ; Nicolas Sosthène Boutso (1989), p.42 ; Wole
Soyinka parle de tragique héritage et qualifie le colonisateur, de
« tailleur fou »), auteurs cités par Bruno Stary,
« Réseaux marchands et espaces transfrontaliers en Afrique de
l'Ouest », in Afrique contemporaine, n°177,
1er trimestre 1996, pp.45-53
* 5 Enda Diapol (2007)
* 6 Lire aussi
« L'intégration nationale : préalable et vectrice
de l'intégration régionale ou interrogation
superfétatoire ? », Ram Christophe Sawadogo, pp.51-72 in
Les Etats-nations face à l'intégration régionale en
Afrique de l'ouest : Le cas du Burkina Faso, Seydou Oumar Kane
(2008), Paris, Editions Karthala, 228p. Lire également Michel Cahen,
« L'Etat ne crée pas la nation : la nationalisation du
monde », in Autrepart (10), 1999, pp.151-170
* 7 Les entretiens
exploratoires ont concernés 10 personnes : 5 à Ouagadougou
et 5 à Djibasso. Tous les 5 enquêtés à Ouagadougou
ne connaissent pas l'existence du CST, tandis que 4 à Djibasso
connaissent son existence.
* 8 ARFE (2012)
* 9 Voir à ce propos
les travaux de Nelly Robin (1996), Atlas des migrations ouest-africaines
vers l'Europe (1985-1993), Paris, Eurostat, ORSTOM éditions, 110p.
Cette géographe se base sur les données d'EUROSTAT qui montrent
que, avec environ 3 millions de personnes sur un total de 11 millions
d'étrangers (hors ressortissants de l'UE), l'Afrique est, en 1993, la
première région d'origine des étrangers en Union
Européenne. Elle se situe loin devant l'Asie, l'Amérique et
l'Australie (1996 : 15). L'Afrique du Nord constitue la principale
région d'origine des Africains en UE, suivie à part égale
de l''Afrique de l'Ouest et l'ensemble des autres régions africaines.
L'Allemagne est le premier pays d'accueil des étrangers en UE, tandis
que la France est le premier pays d'accueil des Africains en UE.
* 10 La France est le plus
vaste pays de l'Union, Malte le plus petit. Le multilinguisme est au coeur de
la diversité culturelle de l'Union qui compte 23 langues officielles.
Les trois principales institutions de l'UE sont le Parlement européen,
le Conseil européen et la Commission européenne. Chacune de ces
institutions est dirigée par un président. L'actuel
président du parlement européen est Martin Schulz dont le mandat
qui a commencé en janvier 2012 s'achève en juillet 2014. La
Commission européenne est établie principalement à
Bruxelles et au Luxembourg, même si elle a aussi des bureaux dans toute
l'Union et des « délégations » en dehors de
l'Union. Source :
www.europa.eu édition en ligne
du vendredi 26 avril 2013.
* 11 Konrad Adenauer, Joseph
Beck, Johan Beyen, Winston Churchill, Alcide de Gasperi, Walter Hallstein, etc.
sont des pères fondateurs de l'Union européenne. Source :
www.europa.eu édition en ligne
du vendredi 26 avril 2013.
* 12 Selon les
alinéas 1 et 2 de l'article 3 du titre I (Dispositions communes) de la
version consolidée du Traité sur l'Union européenne.
Source :
www.europa.eu édition en ligne
du vendredi 26 avril 2013.
* 13
www.europa.eu édition en ligne
du vendredi 26 avril 2013.
* 14 En 2012, l'UE s'est vue
récompensée pour avoir fait avancer la paix, la
réconciliation, la démocratie et les droits de l'homme en Europe.
Le Comité Nobel norvégien a déclaré avoir voulu
honorer le rôle stabilisateur joué par l'UE, qui a
contribué à transformer la plus grande partie du continent
européen, marqué par la guerre, en un continent de paix. L'UE a
oeuvré pour la «fraternité entre les nations» et
constitue en quelque sorte un «congrès pour la paix», selon la
formule employée par Albert Nobel dans son testament de 1895, qui en
fait un des critères d'attribution du prix. Source :
www.europa.eu édition en ligne
du vendredi 26 avril 2013.
* 15 A propos de la dette,
lire : « L'Europe endettée reproduit nos
erreurs », Rafael Correa, Président de la République de
l'Equateur, docteur en économie. Auteur de l'ouvrage Equateur. De la
république bananière à la non-république,
Utopia, Paris, 2013 in
http://www.monde-diplomatique.fr/2013/12/CORREA/49902,
édition en ligne du mardi 20 mai 2014 à 11h10
* 16 Rapport
général sur l'activité de l'Union européenne 2011,
Commission européenne, Bruxelles, 2012, 176p.
* 17 Immanuel Wallerstein
parle de « système-monde ». Lire son
ouvrage : « L'Occident, le capitalisme et le
système-monde moderne », in Sociologie et
sociétés, vol.22, n°1, avril 1990, pp.15-52
* 18 Ces propos sont ceux de
Alpha Omar Konaré, rapportés par John O. Igué et al.
(2010) et extraits du Discours d'ouverture : Actes du séminaire du
Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest sur le thème « Pour
une meilleure approche régionale du développement en Afrique de
l'Ouest », Accra, 20-21 mars 2002
* 19 Modibo Goïta,
« Nouvelle menace terroriste en Afrique de l'Ouest :
Contrecarrer la stratégie d'AQMI au Sahel », in Bulletin
de la sécurité africaine, n°11, février 2011,
pp.1-8
* 20 Jérôme
Lombard, Evelyne Mesclier, Sébastien Velut (2006),
« Introduction. La mondialisation, objet
géographique », pp.13-41, in La mondialisation
côté Sud. Acteurs et territoires, Jérôme
Lombard, Evelyne Mesclier, Sébastien Velut (2006), Paris, IRD Editions
et ENS, 2006, 496p.
* 21 Jean Copans (2001)
* 22 Jean Copans (2001)
parle de « dépérissement de l'Etat ».
* 23 Avec l'appui de la
France, le PDM a crée en 2001 un programme d'appui aux politiques
d'aménagement du territoire dans les pays de l'Afrique subsaharienne, et
plus particulièrement en Afrique de l'Ouest et du Centre.
* 24 CEDEAO (2006)
* 25 Voir aussi le programme
frontière de l'Union africaine (2008)
* 26 Les quatre projets
sont: (1) le corridor économique du Nord et l'harmonisation du commerce
et du transit de la Région du Grand Mékong (GMS), (2) le projet
hydroélectrique Nam Theun 2, (3) la Coopération Régionale
pour l'Aviation Pacifique et les Technologies de l'Information et de la
Communication, (4) et le programme d'échange gazier entre
l'Indonésie et Singapour. Par exemple, le projet Nam Theun 2 (NT2) est
un projet hydroélectrique de 1 070 mégawatts en cours de
construction au Laos et dont la plupart de la production sera exportée
en Thaïlande (BAD, 2004). Ce projet de 1,2 milliard de dollars provient du
secteur privé et est soutenu par des financements multilatéraux
et bilatéraux. Ce projet est le plus important projet électrique
privé au Laos. De plus, il est le plus important projet
hydroélectrique régional au monde. Source : Kuroda Haruhiko
& al. (2007)
* 27 Ces propos sont de
Hasan Zarikaya, Sous-secrétaire au ministère de l'environnement
et de la foresterie de la Turquie. Confère Bulletin du Forum mondial de
l'eau, n°22, lundi 23 mars 2009, p.4.
* 28András
Szöllösi-Nagy a pris la parole au nom du Directeur
général de l'UNESCO. Confère Bulletin du Forum mondial de
l'eau, n°22, lundi 23 mars 2009.
* 29 Etanislas Ngodi (2011)
montre qu'avec ses 4 700 km de longueur, le fleuve Congo est le deuxième
plus long fleuve d'Afrique après le Nil. Avec ses affluents, il irrigue
la deuxième plus grande forêt tropicale humide au monde. Il
détient, en outre, par son débit, le second rang mondial
après l'Amazone et, est le deuxième bassin versant en termes
d'importance. De par sa position médiane de l'équateur, le
débit du fleuve est stable et, est de fait navigable tout au long de
l'année et, en toute saison. Ce qui représente un
phénomène unique au monde. En effet, 1/3 du bassin du fleuve se
trouve dans l'hémisphère nord et 2/3 dans
l'hémisphère sud.
* 30 Une étude
similaire a été menée par Tchago Bouimon (2011) sur le lac
Tchad et son bassin actif et la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT). Voir
aussi l'état des lieux des bassins fluviaux transfrontaliers en Afrique
de l'Ouest réalisée par la CEDEAO (2006). L'étude passe en
revue plusieurs expériences de gestion commune des ressources en eau
transfrontalière : c'est le cas de l'Organisation pour la mise en valeur
du fleuve Sénégal (OMVS) créée en 1972 ; de la
Commission du fleuve Niger (CFN) créée en 1963 et qui devient
Autorité du Bassin du Niger (ABN) en 1980. Une coopération
naissante à l'échelle macro- régionale et qui
faciliterait la tâche des nombreux Etats parties prenantes dans plusieurs
bassins partagés est le Cadre Permanent de Coordination et de Suivi de
la Gestion Intégrée des Ressources en Eau en Afrique de l'Ouest
(CPCS-GIRE).
* 31 Pêche non
autorisée dans les zones économiques exclusives, prise
d'espèces jeunes et protégées, utilisation d'engins
prohibés.
* 32 Qualifié de pays
africain du « scandale géologique », la RDC partage
neuf frontières avec d'autres pays africains et les espaces
transfrontaliers avec ses multiples voisins sont constitués par les
lacs, les fleuves et les océans, et là où l'exploitation
minière ferait l'objet de projets communautaires, le risque serait la
contestation des frontières. C'est le cas pour les mines de diamant avec
l'Angola ; des mines d'or avec l'Ouganda et des mines de cassitérite, de
coltan et d'or avec le Rwanda.
* 33 Ces Etats d'Afrique
centrale sont : le Congo-Brazzaville, la République
Démocratique du Congo (RDC), le Gabon, la République
Centrafricaine (RCA), le Cameroun et la Guinée Equatoriale.
* 34 Le virus Ebola, qui a
fait 135 morts en deux mois en Guinée et au Liberia, vient d'une
nouvelle souche, a révélé une étude britannique.
Les scientifiques craignent que
le
virus ne se répande dans toute cette partie d'Afrique de
l'Ouest (contamination régionale). Des examens effectués au Mali,
au Ghana et en Sierra Leone se sont tous révélés
négatifs. Selon les auteurs de l'étude, les premiers cas d'Ebola
en Guinée ont probablement commencé en décembre 2013,
peut-être avant, et le virus a pu circuler inaperçu pendant un
certain temps. Il s'est ensuite propagé en mars 2014 dans la
région de Guinée forestière (sud) à la capitale. Le
8 avril 2014, l'OMS avait estimé que l'épidémie durerait
encore deux à quatre mois. AFP et Reuters. Source :
http://www.france24.com/fr/20140418-virus-ebola-present-guinee-liberia-nouvelle-souche/
édition en ligne du mercredi 21 mai 2014 à 11h21
* 35 Objectif 4 :
Réduire la mortalité des enfants. Objectif 5 :
Améliorer la santé maternelle. Objectif 6 : Combattre le
VIH/SIDA, le paludisme et d'autres maladies. Source : PNUD (2013)
* 36
http://fr.allafrica.com/stories/201202210717.html
édition en ligne du vendredi 08 juin 2012 à 10h32
* 37
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=89827428
* 38
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/transfrontalier_transfrontali%C3%A8re/79124
* 39Pour l'étude du
SNAT, Phase 1, volume 3 (2009 : 593), « L'intégration
est un processus par lequel deux ou plusieurs pays cherchent à
éliminer les barrières discriminatoires existant entre eux pour
établir un espace économique unique ».
* 40
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tat
* 41
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tat
* 42 La Convention de
Montevideo sur les droits et les devoirs des Etats est un traité
signé à Montevideo (Uruguay) le 26 décembre 1933 au cours
de la septième Conférence internationale des Etats
américains. Le président américain, Franklin Delano
Roosevelt et son Secrétaire d'Etat Cordell Hull annoncèrent la
mise en route de la Politique de bon voisinage, qui mettait
théoriquement un terme à la doctrine du Big Stick. L'accord est
signé avec quelques réserves de la part des USA, du Brésil
et du Pérou. Source:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Convention_de_Montevideo
* 43 Il s'agit de la
Constitution révisée par la loi n° 002/97/ADP du 27 janvier
1997.
* 44
http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/perception/
* 45
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=92028880,
édition en ligne du 2 mai 2013 à 19h38
* 46 Lire à propos,
M. Baxandall, cité par Pierre Bourdieu et Yvette Delsaut (1981 : 5)
qui se sont intéressés à la perception esthétique.
Il écrit que « L'oeil du Quattrocento», « oeil moral et
spirituel », façonné par «la religion,
l'éducation, les affaires», n'est autre chose que le système
des schèmes de perception et d'appréciation, de
jugement et de jouissance qui, acquis dans les pratiques de la vie quotidienne,
à l'école, à l'église, sur le marché, en
écoutant des cours, des discours ou des sermons, en mesurant des tas de
blé ou des pièces de drap ou en résolvant des
problèmes d'intérêts composés ou d'assurances
maritimes, sont mis en oeuvre dans l'existence ordinaire et aussi dans la
production et la perception des oeuvres d'art.
* 47 Lire aussi Max Weber
(1905), L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme.
Citation : « Dans la mesure où l'individu est
intriqué dans le réseau du marché, l'ordre
économique lui impose les normes de son agir
économique ». Source :
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Sociologielogo.png
édition en ligne du 20 mai 2014 à 11h31
* 48 L'auteur nuance que
l'année 1960 n'est pas la seule référence historique car,
certains auteurs remontent plus loin en arrière.
* 49Marie-Noëlle
Schurmans (2006)
* 50 Son point le plus
proche de l'Atlantique est distant de 500 km.
* 51 Cf. article 31 de la
Constitution du 2 juin 1991
* 52 Cf. article 35 de la
Constitution du 2 juin 1991
* 53
http://www.insd.bf/n/index.php/burkina/histoire-du-burkina
édition en ligne du 29 novembre 2013 à 11h05
* 54 SCADD du Burkina Faso,
2011-2015, version PDF définitive, 108 p. avec les annexes.
* 55 Tiré de
l'article intitulé : « Politiques sectorielles du
Ministère de l'Economie et des Finances : Bilan satisfaisant en
2012 ».
http://lefaso.net/spip.php?article53134
édition en ligne du lundi 07 octobre 2013 à 12h26
* 56 Recensement
général de la population et de l'habitation (RGPH 2006),
cité par l'Institut national de la statistique et de la
démographie (INSD),
www.insd.bf
* 57 Hamissou Kano, Issa
Zongo (2012 : 2)
* 58 Hamissou Kano, Issa
Zongo (2012 : 2)
* 59 PNUD (2013), Rapport
sur le développement humain 2013. L'essor du Sud : le
progrès humain dans un monde diversifié, New York, 215p.
Source :
www.undp.org
* 60 SNAT, phase 1, volume 3
(2009 : 524-531)
|
|