II.6.2.2.4. Le filtrage applicatif
Le filtrage applicatif permet de filtrer les communications
application par application. Le filtrage applicatif opère donc au niveau
7 « Couche application » du modèle OSI,
Contrairement au filtrage de paquets simple « Niveau
4 ». Le filtrage applicatif suppose donc une connaissance des
protocoles utilisés par chaque application.
Le filtrage applicatif permet, comme son nom l'indique, de
filtrer les communications application par application. Le filtrage applicatif
suppose donc une bonne connaissance des applications présentes sur le
réseau, et notamment de la manière dont elle structure les
données échangées (ports, etc.).
Un firewall effectuant un filtrage applicatif est
appelé généralement « passerelle
applicative » ou « proxy », car il sert de relais
entre deux réseaux en s'interposant et en effectuant une validation fine
du contenu des paquets échangés. Le proxy représente donc
un intermédiaire entre les machines du réseau interne et le
réseau externe, subissant les attaques à leur place. De plus, le
filtrage applicatif permet la destruction des en-têtes
précédent le message applicatif, ce qui permet de fournir un
niveau de sécurité supplémentaire.
Il s'agit d'un dispositif performant, assurant une bonne
protection du réseau, pour peu qu'il soit correctement
administré. En contrepartie, une analyse fine des données
applicatives requiert une grande puissance de calcul et se traduit donc souvent
par un ralentissement des communications, chaque paquet devant être
finement analysé.
Par ailleurs, le proxy doit nécessairement être
en mesure d'interpréter une vaste gamme de protocoles et de
connaître les failles afférentes pour être efficace.
Limites du filtrage applicatif
Le premier problème qui se pose est la finesse du filtrage
réalisé par le proxy. Il ets extrêmement difficile de
pouvoir réaliser un filtrage qui ne laisse rien passer, vu le nombre de
protocoles de niveau 7. En outre le fait de devoir connaître les
règles protocolaires de chaque protocole filtré pose des
problèmes d'adaptabilité à de nouveaux protocoles ou des
protocoles maison.
Mais il est indéniable que le filtrage applicatif apporte
plus de sécurité que le filtrage de paquets par état, mais
cela se paie en performance. Ce qui exclut l'utilisation d'une technologie 100
% proxy pour les réseaux à gros trafic au jour d'aujourd'hui.
Néanmoins d'ici quelques années, le problème technologique
sera sans doute résolu.
Enfin, un tel système peut potentiellement comporter une
vulnérabilité dans la mesure où il interprète les
requêtes qui transitent par son biais. Ainsi, il est recommandé de
dissocier le pare-feu (dynamique ou non) du proxy tel que montré dans la
Figure 4, afin de limiter les risques de compromission.
Figure 6 : Choix des
Firewalls dans une architecture réseau
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